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MESURES 809 - NOVEMBRE 2008 - www.mesures.com 40 Solutions Vu chez Snet Reportage INFORMATIQUE INDUSTRIELLE Le superviseur s’adapte aux centrales électriques La société Snet souhaitait améliorer le système de gestion de ses quatre centrales électriques. En s’appuyant sur son logiciel Topkapi, Areal a développé pour elle l’application Visioprod spécialement adaptée aux besoins du producteur d’énergie électrique. Au final, grâce à cet outil, le suivi de la production est plus précis, la détection des pannes est plus précoce, des matières premières sont économisées… Et surtout, la production électrique est mieux ajustée à la demande. A vec ses quatre centrales réparties sur le territoire, la Société nationale d’électricité et de thermique (Snet), filiale du groupe E.ON, est le troisième producteur et fournisseur d’élec- tricité en France. Elle participe donc à l’ali- mentation du réseau à haute tension dont les conditions sont fixées par un contrat conclu avec le gestionnaire du Réseau de transport d’électricité (RTE). Snet doit fournir la quan- tité d’électricité nécessaire aux heures où ses clients en ont besoin. Elle reçoit quotidien- nement des estimations de consommation pour le lendemain. C’est chaque jour un nouveau défi car elle doit tenir compte des prix du marché de l’électricité : les varia- tions de Powernext, indice boursier spéci- fique au marché de l’énergie, peuvent en effet pousser un pro- ducteur à acheter de l’électricité plutôt que de la produire. Mais la tâche principale reste l’ajustement de la pro- duction. Il faut viser le plus précisément pos- sible l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour cela, les respon- sables démarrent ou arrêtent des parties de centrales (on les ap- pelle des “groupes”), en fonction de la demande prévisionnelle ou pour faire face à un pic de consommation imprévu. C’est là le rôle du Codap (Centre d’optimisation, de dispatching et d’ajuste- ment de la production), l’agence de Snet chargée de la gestion globale de la produc- tion et des relations avec le RTE. Les employés du Codap ont pour responsa- bilité d’établir les plannings de production pour les quatre centrales de Snet situées à Saint-Avold (Moselle), Hornaing (Nord), Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), et Gardanne (Bouches-du-Rhône). Selon Alain Carreau, chef du Codap, « la précision des ordres passés aux centrales est primordiale. En effet, si nous déversons sur le réseau plus d’électricité que nécessaire, Snet n’est pas ou peu payée pour ce surplus de pro- duction. Et à l’inverse, si nous ne déversons pas suffi- samment de courant, le RTE s’arrange pour trouver l’électricité ailleurs et facture cette énergie à Snet ». Une équipe de six agents dispatcheurs tra- vaille en service continu pour établir ces plannings, ainsi que les intervalles de préci- sion associés.Aucune incertitude du côté des achats : tous les ordres passés sont fermes. En revanche, la production est soumise à un certain nombre d’aléas et de contraintes. Les groupes des différentes centrales ne peuvent pas être démarrés instantanément. Les rampes de montée en charge génèrent des écarts qui doivent être minimisés, et le plus souvent les chaudières ne peuvent être soumises annuel- lement qu’à un nombre limité de démarrages afin de préserver les installations. Enfin, si un groupe tombe en panne, il faut en être averti au plus tôt. Pour rester compétitive, Snet devait donc s’équiper d’un outil de supervision adapté à ces contraintes. Un outil qui prenne en charge la remontée des informations depuis les cen- trales, et grâce auquel les exploitants de ces centrales pilotent leurs groupes. « Or jusqu’à présent les outils de suivi de programmes à l’intérieur des centrales étaient assez rustiques, commente Marcel Karmann, responsable d’exploitation du groupe 6 à la centrale Emile Huchet (Saint- Avold). Sur le groupe 6, qui est à ce jour le plus moderne de la centrale, nous disposions d’un système numérique de contrôle commande depuis l’ajout des deux dispositifs de dépollution sur la chaudière (mo- dules de dénitrification et de désulfurisation). Mais ce SNCC ne nous fournissait que des valeurs instan- tanées : aucune vision en ce qui concernait l’évolution de la production et les éventuelles dérives. » Le besoin de précision identifié Snet a donc passé un appel d’offres auprès de différents fournisseurs de solutions de su- pervision. Deux choix possibles : opter pour un développement entièrement spécifique, ou partir d’un logiciel du commerce. C’est finalement la solution de la société Areal qui est retenue, avec son logiciel Topkapi. Parmi les arguments en faveur de l’adaptation d’un logiciel existant : un coût inférieur à celui d’un développement complet, mais aussi une maintenance commune. Areal s’est en Areal a adapté son logiciel Topkapi pour la supervision d’un réseau de centrales thermiques. Le suivi de production d’électricité des quatre centrales de Snet est amélioré. Cette solution favorise la détection des pannes et conduit à des économies de matières premières. Avec Visioprod, l’exploitant ajuste la production en fonction des prix pratiqués et de la consommation instantanée. L’essentiel Une vue du groupe n° 6 de la centrale de Saint-Avold. Les gaz en provenance de la chaudière alimentent la turbine (en gris sur la photo), et cette dernière entraîne l’alternateur (en rouge).

Supervision Snet Topkapi

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Présentation d'une application avce le logiciel de supervision TopKapi

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    Snet

    Reportage

    INFORMATIQUE INDUSTRIELLE

    Le superviseur sadapte aux centrales lectriquesLa socit Snet souhaitait amliorer le systme de gestion de ses quatre centrales lectriques. En sappuyant sur son logiciel Topkapi, Areal a dvelopp pour elle lapplication Visioprod spcialement adapte aux besoins du producteur dnergie lectrique. Au final, grce cet outil, le suivi de la production est plus prcis, la dtection des pannes est plus prcoce, des matires premires sont conomises Et surtout, la production lectrique est mieux ajuste la demande.

    Avec ses quatre centrales rparties sur le territoire, la Socit nationale dlectricit et de thermique (Snet), filiale du groupe E.ON, est le troisime producteur et fournisseur dlec-tricit en France. Elle participe donc lali-mentation du rseau haute tension dont les conditions sont fixes par un contrat conclu avec le gestionnaire du Rseau de transport dlectricit (RTE). Snet doit fournir la quan-tit dlectricit ncessaire aux heures o ses clients en ont besoin. Elle reoit quotidien-nement des estimations de consommation pour le lendemain. Cest chaque jour un nouveau dfi car elle doit tenir compte des

    prix du march de llectricit : les varia-tions de Powernext, indice boursier spci-fique au march de lnergie, peuvent en effet pousser un pro-ducteur acheter de llectricit plutt que de la produire. Mais la tche principale reste lajustement de la pro-duction. Il faut viser le plus prcisment pos-sible lquilibre entre loffre et la demande. Pour cela, les respon-sables dmarrent ou arrtent des parties de centrales (on les ap-pelle des groupes),

    en fonction de la demande prvisionnelle ou pour faire face un pic de consommation imprvu. Cest l le rle du Codap (Centre doptimisation, de dispatching et dajuste-ment de la production), lagence de Snet charge de la gestion globale de la produc-tion et des relations avec le RTE.Les employs du Codap ont pour responsa-bilit dtablir les plannings de production pour les quatre centrales de Snet situes Saint-Avold (Moselle), Hornaing (Nord), Montceau-les-Mines (Sane-et-Loire), et Gardanne (Bouches-du-Rhne). Selon Alain Carreau, chef du Codap, la prcision des ordres passs aux centrales est primordiale. En effet, si nous dversons sur le rseau plus dlectricit que ncessaire, Snet nest pas ou peu paye pour ce surplus de pro-duction. Et linverse, si nous ne dversons pas suffi-samment de courant, le RTE sarrange pour trouver llectricit ailleurs et facture cette nergie Snet . Une quipe de six agents dispatcheurs tra-vaille en service continu pour tablir ces plannings, ainsi que les intervalles de prci-sion associs. Aucune incertitude du ct des achats : tous les ordres passs sont fermes. En revanche, la production est soumise un certain nombre dalas et de contraintes. Les groupes des diffrentes centrales ne peuvent pas tre dmarrs instantanment. Les rampes de monte en charge gnrent des carts qui doivent tre minimiss, et le plus souvent les chaudires ne peuvent tre soumises annuel-lement qu un nombre limit de dmarrages afin de prserver les installations. Enfin, si un groupe tombe en panne, il faut en tre averti au plus tt.

    Pour rester comptitive, Snet devait donc squiper dun outil de supervision adapt ces contraintes. Un outil qui prenne en charge la remonte des informations depuis les cen-trales, et grce auquel les exploitants de ces centrales pilotent leurs groupes. Or jusqu prsent les outils de suivi de programmes lintrieur des centrales taient assez rustiques, commente Marcel Karmann, responsable dexploitation du groupe 6 la centrale Emile Huchet (Saint-Avold). Sur le groupe 6, qui est ce jour le plus moderne de la centrale, nous disposions dun systme numrique de contrle commande depuis lajout des deux dispositifs de dpollution sur la chaudire (mo-dules de dnitrification et de dsulfurisation). Mais ce SNCC ne nous fournissait que des valeurs instan-tanes : aucune vision en ce qui concernait lvolution de la production et les ventuelles drives.

    Le besoin de prcision identifiSnet a donc pass un appel doffres auprs de diffrents fournisseurs de solutions de su-pervision. Deux choix possibles : opter pour un dveloppement entirement spcifique, ou partir dun logiciel du commerce. Cest finalement la solution de la socit Areal qui est retenue, avec son logiciel Topkapi. Parmi les arguments en faveur de ladaptation dun logiciel existant : un cot infrieur celui dun dveloppement complet, mais aussi une maintenance commune. Areal sest en

    Areal a adapt son logiciel Topkapi pour la supervision dun rseau de centrales thermiques.

    Le suivi de production dlectricit des quatre centrales de Snet est amlior.

    Cette solution favorise la dtection des pannes et conduit des conomies de matires premires.

    Avec Visioprod, lexploitant ajuste la production en fonction des prix pratiqus et de la consommation instantane.

    Lessentiel

    Une vue du groupe n 6 de la centrale de Saint-Avold. Les gaz en provenance de la chaudire alimentent la turbine (en gris sur la photo), et cette dernire entrane lalternateur (en rouge).

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    effet engag faire bnficier lapplication de Snet de toutes les futures amliorations apportes Topkapi. Ce ne fut pas pour nous un projet ordinaire, dclare Sylvain Starck, co-fondateur et directeur R&D chez Areal. Notre logiciel a d subir dimportantes adaptations pour coller au plus prs aux exigences de Snet. Par chance, le cahier des charges tait trs prcis. Mais ce nest pas systmatique. Pour certaines affaires, le client ne sait pas prcisment ce quil veut. Ce qui nous oblige le plus souvent rajouter des fonctions importantes en fin du cycle de dveloppement. Du coup, ces fonc-tions peuvent tre mal optimises. Topkapi a bnfici damliorations techni-ques, limage de la gestion des bases de donnes Microsoft SQL Server, amliorations qui bnficieront toutes les versions ult-rieures du logiciel. Mais lessentiel des mo-difications est bas sur les connaissances mtier des responsables de Snet. Do le nom donn cette version personnalise de Topkapi : Visioprod. Pour Arnaud Judes, responsable communication chez lditeur : On peut dcrire le projet Visioprod comme la ren-contre entre une supervision et une solution de pro-grammation et de suivi des machines de production

    dlectricit. Un outil utile la fois sur le terrain et dans les salles de prise de dcision du Codap.

    Le procd de production dlectricit mieux matrisLapplication de supervision des centrales a t mise en place au dbut de lanne 2008. Elle est utilise pour la surveillance en temps

    rel des installations. Toutes les informations remontes par les nombreux capteurs passent par des automates relis Visioprod. Mais la supervision est surtout utilise pour le suivi de la production lectrique et pour la dtec-tion des drives. Cest l la vraie valeur ajoute du systme, insiste Alfred Allard, charg dtu-des la centrale Emile Huchet de Saint-Avold, car lidentification des drives de production est au cur de nos proccupations : une drive enre-gistre sur un ou plusieurs instruments est souvent llment annonciateur dune panne, et notre rle est dempcher ces pannes. Grce Visioprod, non seule-ment nous surveillons mieux le process, mais nous le matrisons mieux. En effet, dordinaire un conduit bouch ou un capteur obstru nest dtect que plusieurs jours aprs, lorsque lon constate une augmentation de la con-sommation de matire premire ou une dgradation de la qualit du gypse (le pro-duit obtenu en fin de cycle, qui est ensuite revendu des industriels des travaux pu-blics). Il faut noter galement quune chau-dire telle que celle qui quipe le groupe 6 de la centrale de Saint-Avold sauto-alimente partir du courant quelle produit (elle con-somme environ 30 MW sur les 600 MW produits pleine charge). Et les dispositifs de traitement des fumes, eux consomment aussi prs de 6 MW. En surveillant tous les capteurs de linfrastructure, les exploitants font la chasse toute consommation lectri-que excessive.En tudiant les diffrentes courbes traces sur les crans de supervision, les oprateurs peuvent galement dtecter les vnements annonciateurs de ces pannes. Avant de tomber en panne, un moteur ou un ventilateur pr-sente des signes avant-coureurs quil est dsormais possible didentifier. Pour les op-rateurs des centrales, cet outil daide la dcision entrane un vritable changement des mentalits. Alors que, jusqu prsent, chaque groupe effectuait sa production de manire isole, dsormais les responsables dexploitation ont accs aux donnes relatives aux autres groupes et aux autres centrales. Cela amliore la motivation et la cohsion des quipes , indique Marcel Karmann.

    Lapplication en salle de contrleLe systme Visioprod met en vidence les drives et permet danticiper certaines pannes auxquelles les exploitants taient confronts, mais il gnre aussi des conomies. Grce une rsolution temporelle de lordre de la minute (alors quelle tait dune demi-heure avec le systme prcdent), Snet ajuste beau-coup plus rapidement sa production en fonction des baisses ou des hausses

    Chaque centrale thermique est divise en plusieurs groupes producteurs dlectricit. Le site de Saint-Avold, principale centrale de la Socit nationale dlectricit et de thermique en termes de capacit de production, compte trois groupes en exploitation.

    Snet, ce sont 800 collaborateurs en France rpartis sur 4 centrales : Saint-Avold (57), 1 086 MW ; Hornaing (59) 253 MW ; Montceau-les-Mines (71) 270 MW ; et Gardanne (13), 868 MW. Le sige est bas en rgion parisienne et le centre de dispatching (Codap) est situ Saint-Avold.

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    dintensit du rseau national haute ten-sion. Lcart entre production et consomma-tion est dsormais calcul chaque minute, afin dajuster la production et de coller au mieux la courbe de la demande. Cette rac-tivit accrue gnre forcment des bnfices.Les principaux serveurs chargs des calculs et de larchivage des donnes sont installs au Codap. Les crans placs dans la salle des commandes proposent une visualisation de toute la production, groupe par groupe, pour toutes les centrales de Snet. Ils autorisent aussi laffichage individuel des courbes sta-tistiques relatives un groupe en particulier. Mais, pour Alain Carreau, une des principales amliorations est apporte par la connexion directe de Visioprod avec le RTE : Aujourdhui, les courbes de consommation instantane et de prvi-sions pour le lendemain sont mises jour automati-quement. La supervision intgre galement en temps rel les prix de Powernext et la tendance du march. Cela nous aide dterminer sil vaut mieux produire ou acheter, ainsi qu grer les carts fortuits. Pour ce dernier aspect, les ingnieurs dAreal ont pouss les dveloppements jusqu pro-poser des aides la prise de dcision. Sur les fentres de lapplication, des botes de dia-logue apparaissent rgulirement, la ma-nire des infobulles des applications bureau-

    Centrale Emile Huchet, producteur dnergie depuis 1952Avec une capacit de production de 1 086 MW, la centrale Emile Huchet de Saint-Avold est la plus importante de Snet. Cest aussi la centrale pilote du groupe. Ce site dEtat a profit au fil des dcennies de toutes les dernires technologies en matire de chaudires. Tous les prototypes y ont t essays avant dtre dploys sur dautres centrales de Snet ou dtre vendus dautres constructeurs de centrales thermiques.A sa cration en 1952, la centrale disposait de deux groupes de 110 MW chacun. Il sagissait lpoque des plus gros dEurope. Leur exploitation sest arrte en 1983. Les groupes 3 et 4, mis en service en 1958, dlivraient pleine charge jusqu 125 MW. Le groupe 4 a t remplac en 1990 par le premier prototype de chaudire LFC (lit fluidis circulant). Le groupe 5, install en 1972, fut le premier groupe cycle combin gaz mixte. Cette technologie, couramment utilise aujourdhui, utilise un principe de combustion mixte base de charbon et de gaz. Ce dernier fait tourner trois turbines dont les gaz dchappements, approchant les 450 C, sont renvoys vers la chaudire charbon.Le groupe 6, enfin, fut construit en 1981. Bas sur le principe dune chaudire tour circulation force, il est le premier de sa gnration dpasser les 600 MW. Il a t quip par la suite de modules destins diminuer les rejets polluants dans latmosphre. Un module de dnitrification est charg de llimination des nitrates, tandis que le module de dsulfurisation limine les composs soufrs. A ce jour, plusieurs rpliques de ce groupe ont t installes en France, en Afrique ou en Chine.La centrale Emile Huchet fonctionne aujourdhui avec les groupes 4, 5 et 6. Deux autres groupes cycle combin gaz de 430 MW chacun sont en construction. Ils bnficieront dun refroidissement par air forc, au lieu du refroidissement traditionnel par tour arorfrigrante.

    tiques. Elles sont porteuses de messages tels que : la situation est favorable aux achats, ou encore la hausse de la demande impose de produire davantage de courant, voire mme la forme du signal X indique quun capteur est certainement tomb en panne.

    Satisfaire les contraintes dun march critiqueLadaptation de Topkapi pour le projet Visioprod a bien entendu ncessit de nom-breux dveloppements pour raliser ces fonctions spcifiques. Autre demande expri-me dans le cahier des charges : lapplication

    doit tre volutive, afin de prendre en compte la prochaine mise en service de nou-veaux groupes thermiques la centrale de Saint-Avold.Le principal dfi pour Visioprod concernait la disponibilit de lapplication. En effet, la transmission des donnes entre les centrales et le Codap est un lment critique. Dautant plus que la transmission de donnes met en jeu plusieurs rseaux successifs, en partie dtenus par France Tlcom, et susceptibles de connatre des interruptions. Cest la raison pour laquelle un systme de mmoires tam-pons a t mis en place. Il offre une marge de scurit de 24 heures pour la remonte des informations. A cela sajoute une redon-dance totale de tous les serveurs et automa-tes dacquisition, ainsi quun contrle per-manent de la qualit des diffrents signaux. Un signal dfaillant est systmatiquement occult.Par ailleurs, il fallait offrir un accs aux don-nes aux oprateurs bass au sige social de Snet Rueil-Malmaison (92), tout comme aux financiers oprant depuis les salles de march. Une interface clients lgers a donc t dveloppe pour visualiser des donnes de Visioprod depuis nimporte quel PC connect au rseau de Snet. Topkapi proposait dj des fonctions de serveur web, mais bases sur lergonomie du superviseur. Le Codap ayant impos de travailler sur une base de donnes Microsoft SQL Server, les in-gnieurs dAreal ont d dvelopper toutes les interfaces ncessaires afin de remonter les donnes afficher dans les serveurs de stoc-kage. Ils ont ajout quelques fonctions sp-cifiques par rapport aux fentres de lappli-cation fixe, pour le trac de bilans annuels, et pour le calcul de comparatifs de produc-tion dun mois sur lautre ou dune anne sur lautre. Enfin, ces applications de clients lgers sont compatibles avec Microsoft Office afin que les donnes puissent tre copies dans des rapports raliss sous Excel ou

    Les responsables dexploitation pilotent la production depuis ces salles de contrle.Les groupes 5 et 6 ne fonctionnent pas en continu. Ce sont des cycles quotidiens (de 5 heures minuit en gnral), contrairement dautres groupes de gnrations plus anciennes qui supportent mal les nombreux arrts et dmarrages.

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    LEM

    Word. La principale difficult rencontre fut de fournir aux agents du Codap lassurance quils visualisent un primtre de produc-tion raliste. En effet, si lintrieur des cen-trales, on supervise dsormais un groupe de manire trs fine, le pilotage au Codap du primtre global de production (somme de tous les groupes) pouvait poser des probl-mes. Les groupes ne partageaient pas tous la mme base de temps, et il tait possible que lun dentre eux ne soit pas comptabilis

    pour le bilan semi-horaire si le paquet de donnes arrive quelques secondes trop tard. Pour y remdier, un indice de qualit a t ajout au calcul de la production globale. Il fournit une indication sur la pertinence des rsultats affichs. De plus, les donnes sont horodates et synchronises pour saffran-chir de la distance entre les sites. Cette tche est confie un serveur NTP (Network Time Protocol) install pour diffuser une heure de rfrence tous les automates grs par

    Areal est fonde en 1989 par un ingnieur en mcanique, Sylvain Starck, et un ingnieur en lectronique, Pierre La Marle. Leur rencontre a men la cration de Topkapi. Le logiciel de supervision sadapte au fil des ans aux diffrents systmes dexploitation et langages de programmation. Mais il reste toujours fortement orient vers

    la supervision de procds industriels automatiss, en mettant laccent sur la fiabilit et la rapidit. Aujourdhui, les quipes dAreal proposent des services de personnalisation du superviseur. Une quipe de dveloppeurs se charge de toutes les tudes pour adapter Topkapi aux besoins de chaque nouveau projet.

    Le superviseur met laccent sur la fiabilit

    Dans chaque centrale lectrique, deux automates redondants effectuent lacquisition des donnes de production. Les signaux analogiques sont chantillonns la seconde. Toutes les donnes sont envoyes des serveurs redondants situs au Codap (Saint-Avold, en Moselle) ainsi quau sige, en rgion parisienne. Des PC

    sont installs au Codap et dans les salles de contrle de chaque groupe thermique. Ils affichent les moyennes de production, calcules chaque minute, sous forme de courbes de tendance et dhistogrammes. Enfin, toutes les donnes sont stockes sur un troisime serveur darchivage utilis pour lalimentation des postes clients lgers.

    Larchitecture de lapplication Visioprod

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    Reportage

    Topkapi. Mieux vaut ne rien afficher que de tracer des points faux sur la courbe, commente Sylvain Starck. Grce lexprience mtier des res-ponsables de Snet et au caractre volutif de Topkapi, Visioprod fournit une prestation haute disponibilit et haute fiabilit.

    Un retour sur investissement infrieur 2 ansLe systme a t mis en place rcemment. Il est donc encore trop tt pour disposer de chiffres prcis quant aux conomies rali-ses. Mais au Codap, on assure que lam-lioration globale rduit un certain nombre de pertes. On vite de produire de llectri-cit lorsquil est plus conomique de lacheter. On anticipe les pannes avant que celles-ci naient de consquences graves sur la gestion du primtre de production. Aussi les responsables voquent-ils un temps de retour sur investissement inf-rieur 2 ans.Par ailleurs, la possibilit dapporter des modifications plus ou moins long terme, ainsi que laugmentation de la disponibilit de lapplication, ont amlior les conditions de travail des quipes. Dautant que les ingnieurs dAreal ont su appor-ter un caractre convivial lapplication, conclut Alain Carreau, ce qui nest pas forcment systma-tique avec tous les logiciels de supervision. Sous Visioprod, toutes les actions seffectuent dun clic de souris. Le passage dune fentre une autre est par-faitement intuitif. On change les courbes comme on le souhaite, instantanment, et on peut revenir jusqu 8 jours en arrire pour dceler des drives. Chez les responsables comme chez les oprateurs, quils soient forms ou non aux outils informatiques, lacceptation est totale. Si bien quaujourdhui de grands groupes comme EDF nous envient dj ce systme.

    Frdric Parisot

    Le pilotage de la production lchelle du territoire est effectu par le RTE (Rseau de transport de llectricit) qui dtermine le niveau de demande en courant lectrique et rpartit cette demande entre les diffrents fournisseurs dnergie lectrique (nuclaire, thermique, renouvelable, etc.). Chaque jour, le RTE valide le programme de Snet. Cette courbe journalire fixe pour chaque demi-heure une demande globale (500 MW, par exemple) et le montant des rserves primaires et secondaires.La rserve primaire correspond la participation des groupes de Snet au rglage du rseau haute tension gr par le RTE. Cest pour simplifier lintervalle de prcision accept (plus ou moins 12 MW par groupe, par exemple). Ces variations

    sont dues au fait que lexploitant doit ajuster sa production pour quilibrer la frquence du rseau haute tension. Quand la consommation nationale augmente, la frquence globale du rseau baisse. Il faut alors augmenter la vitesse de rotation de lalternateur pour rquilibrer la frquence. Pour cela, on rgule la vitesse de rotation de la turbine (qui est la mme que celle de lalternateur) afin dajuster la frquence du courant dlivr en sortie.Le Codap participe par ailleurs au rglage secondaire. Il sagit cette fois dun ajustement demand par le RTE dans le cas de pics de consommation soudains. Lintervalle (de lordre de plus ou moins 50 MW par groupe) est dtermin en fonction de la valeur nationale de puissance disponible.

    La production lectrique sajuste la demande

    AUTOPUB

    Lapplication Visioprod telle quelle est utilise au Codap. Les agents de dispatching utilisent ces crans pour grer la production globale en fonction du march (demande en lectricit et prix pratiqus), mais aussi en fonction des contraintes internes chaque centrale.Loutil mis en place par Areal favorise notablement la prise de dcision.