29
LES 11 QUARTIERS NANTAIS Quinze pages d’actualité sur votre lieu de vie Quinze pages d’actualité sur votre lieu de vie HISTOIRES DE QUARTIERS La manufacture des tabacs et Grandjouan La manufacture des tabacs et Grandjouan S UPPLÉMENT À N ANTES PASSION , MAGAZINE DE L’I NFORMATION MUNICIPALE N °138 - OCTOBRE 2003

SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

LES 11QUARTIERS NANTAIS

Quinze pagesd’actualitésur votre lieu de vie

Quinze pagesd’actualitésur votre lieu de vie

HISTOIRES DE QUARTIERS

La manufacturedes tabacset Grandjouan

La manufacturedes tabacset Grandjouan

SUPPLÉMENT À NANTES PASSION, MAGAZINE DE L’INFORMATION MUNICIPALE N°138 - OCTOBRE 2003

Page 2: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

CE MOIS-CI

3[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

“Quand nous organisons des championnats, on est

obligé de les caler sur les créneaux d’entraînement. Ce

n’est pas idéal”, explique Abdelaziz Tahar, président de

l’association C’West. “La dispersion des entraînements

sur plusieurs sites ne favorise pas le sentiment

d’appartenance à un club”, poursuit Micheline Zerbib,

présidente de la section gymnastique volontaire de

l’Amicale Don Bosco. Dirigeants de club et sportifs

témoignent de leur pratique sur les équipements nantais.

À Malakoff, au pied du grand immeuble courbe de la rue

d’Angleterre à Malakoff, Joëlle, Jeanne et Jennifer ont

posé un tapis et deux bacs en plastique pleins de livres...

C’est la “bibliothèque de rue”. À Nantes Erdre,

l’Association nantaise des constructeurs amateurs de

plaisance (ANCAP) réunit, depuis quinze ans, en bordure

de l’Erdre une centaine d’amoureux des beaux bateaux.

Avenue Sainte-Anne, élégante jusqu’au bout de ses

doigts de fée, Dominique la retoucheuse fait des ourlets,

des fermetures, rétrécit, élargit, double, répare les trous

et personnalise chaque retouche. Ce ne sont que des

exemples de l’actualité que vous retrouverez sur quinze

pages dans ce numéro de Nantes au quotidien.

Enfin, nous vous invitons à découvrir, dans les histoires

de quartiers, celle de La Manufacture Impériale des

tabacs de Nantes et celle de Grandjouan, “gamionneurs”

de père en fils.

Bonne lecture.

NANTES AU QUOTIDIEN

L’ENQUÊTE

LES 11 QUARTIERS

De la petite salle de danse à la plaine de jeux, Nantesdispose d’une centaine d’équipements sportifs surl’ensemble des quartiers. Pour autant, sont-ils suffisantspour couvrir les besoins ? L’offre d’équipements, enconstante évolution, doit s’adapter aux nouvelles attenteset pratiques des Nantais. Enquête.

4> 9

26> 31

SOMMAIRE

10

12

13

14

16

17

18

20

21

22

24

HISTOIRES DE QUARTIERSLa Manufacture Impériale des tabacs de NantesGrandjouan, “gamionneurs “ de père en fils

Malakoff / Saint-Donatien

La bibliothèque au pied de l’immeuble

Dervallières / Zola

90 ans de vie en bio

Centre-Ville

Avec Pol’n, bienvenue dans les locaux Peignon

Bellevue / Chantenay

Dominique, la retoucheuse de la butte

Île de Nantes

Une nouvelle compagnie dans le quartier

Breil / Barberie

Rénovation d’une folie nantaise

Nantes Nord

La maison du développement durable

Hauts-Pavés / Saint-Félix

C’était la première piscine des Nantais

Nantes Erdre

Entretenir sa part de rêve

Doulon Bottière

Toutes-Aides, la tradition roller

Nantes Sud

Boulistes de Sèvres...entre copains !

Nantes au quotidien, supplément à Nantes Passion

Directeur de la publication : Jean-Marc AyraultCo-directeur de la publication : Mathieu BaradeauRédacteur en chef : Philippe BougléResponsable Nantes au Quotidien : Isabelle RobinPhotos : Stéphan Ménoret, Régis RoutierOnt collaboré à ce numéro : Jacques Chanéac, Laurence Couvrant,Rodolphe Delaroque, Laure Naimski, Armelle de Valon, Pascale Wester.

Page 3: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

de trouver à la fois un lieu adapté et deshoraires pour organiser les entraînements :“Il a fallu se battre au départ pour obtenirun accès au gymnase : nous devions fairenos preuves, prouver qu’on était capablede se structurer. On a finalement obtenudeux créneaux, à Port-Boyer le lundi soir etau Jamet le vendredi soir. Mais la fréquen-tation augmente toujours, il faut trouverdes solutions, nous sommes donc obligésde regrouper plusieurs équipes sur lesdeux tranches horaires. Même quand nousorganisons des championnats, on est obli-gé de les caler sur les entraînements. Cen’est pas idéal...”Certaines associations nantaises, notam-ment les plus récentes, ne parviennent pasà trouver de plage horaire pour leursentraînements. Il n’y a pas de place pourtout le monde, faute de disponibilité surles équipements. Exemple : le football,

4 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

L’ENQUÊTE

Tour d’horizon : 7 stades, 16plaines de jeux, 6 plateauxd’évolution, 7 centres sportifs,33 gymnases. Autant d’équipe-ments sportifs gérés par la Ville

de Nantes et répartis sur l’ensemble desquartiers. À cela s’ajoutent les piscines, lapatinoire, la base nautique, le golf, lepalais des sports de Beaulieu, le complexesportif Mangin-Beaulieu, et le Hangar quisont administrés de façon autonome.Enfin, les équipements de proximité auto-risant la libre pratique d’activités commele skate et le roller (Ricordeau), ou le foot-ball et le basket sont construits par la Villemais ne nécessitent pas de gestion parti-culière. 450 associations sportives disposent decréneaux dans les équipements sportifsmunicipaux. Pour la plupart, elles mènentleur action au cœur des quartiers, mais le

manque de disponibilité horaires lescontraint souvent à organiser leurs activi-tés dans de multiples lieux. Pour autant,les choses évoluent et chaque année, denouveaux équipements sont projetés ouréalisés.

Difficile de trouver des créneaux...voire impossible. Abdelaziz Tahar etHafedh Ben Ali sont respectivement prési-dent et vice-président de l’associationC’West, “C’West comme citoyens del’Ouest. Nous avons créé cette associationen 1998 pour développer des notionsd’échange et de solidarité entre les jeunesde 18-25 ans des différents quartiers deNantes. Parmi nos différentes activités, il ya le futsal, une variante du football qui sepratique en salle,” expliquent-ils. Maisquand une association encore peu connuedémarre une activité, il n’est pas si simple

De la petite salle de danse à la plaine de jeux,

Nantes dispose d’une centaine d’équipements

sportifs sur l’ensemble des quartiers. Pour

autant, sont-ils suffisants pour couvrir les

besoins ? L’offre d’équipements, en constante

évolution, doit s’adapter aux nouvelles

attentes et pratiques des Nantais. Enquête.

Faire du sportdu sport

Page 4: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

5[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

première activité sportive à Nantes : tousles week-ends, les terrains engazonnéssont pris d’assaut pour les matchs et denouveaux créneaux ne peuvent être déga-gés.

S’organiser pour les activités ... PourMicheline Zerbib, présidente de la sectiongymnastique volontaire de l’Amicale DonBosco, il a fallu faire face à une demanded’adhésion croissante et trouver les sallesnécessaires : “La section gymnastiquevolontaire, créée en 1990, a commencédoucement dans la salle accueil-bar del’amicale. Mais, cinq ans plus tard, ellecomptait déjà une centaine d’adhérentes.La salle devenait vraiment petite... Lesannées 95-96 ont marqué un tournant : lequartier était en pleine évolution et nousavons constaté un besoin de plus en plusfort de pratique sportive chez les femmes. }

En 1997, nous comptions 183 licenciés.”De la petite salle de gymnastique de l’É-raudière à la salle associative du Ranzay,l’association fonctionne sur plusieurslieux “avec beaucoup de difficultés : il fal-lait organiser les créneaux en fonction desbesoins et la dispersion ne favorisait pasle sentiment d’appartenance à un club.”Même cas de figure pour Andrée Derré,présidente de la section Tennis de Table del’amicale laïque Nantes Lermite Lamoricière :“L’amicale laïque Nantes Lermite Lamori-cière est une ancienne association ducentre-ville. En 97, j’ai commencé à entraî-ner cinq ou six jeunes du quartier, dansune salle de classe de l’école LermiteLamoricière : quatre tables au maximum etune gêne importante à cause du bruit, dela résonance. Enfin, c’est tout ce qu’onavait... Il n’y avait aucun équipement spor-tif sur le quartier ! La section badminton de

l’amicale par exemple, allait s’entraîner àSaint-Félix. La construction du gymnaseGigant, il y a trois ans, a complètementchangé notre pratique et nos capacitésd’accueil.”

Objectif : des équipements prochesdes utilisateurs. Début 2001, soucieused’offrir à ses adhérents une qualité d’ac-cueil et de confort, Micheline Zerbib entre-prend des démarches pour la création d’unlieu unique au cœur du quartier. “Le projetde construction d’un ensemble omni-sports par l’amicale, avec le concoursfinancier de la Ville et du Conseil général,est aujourd’hui en cours. Il devrait êtrevalidé d’ici la fin de l’année, pour une utili-sation prévue à partir de 2005. Ce nouveléquipement de l’amicale sera situé sur unterrain appartenant à la Ville, attenant à laplaine de jeux de l’Éraudière. L’amicale gar-

dans son quartier

Andrée Derré, présidente de la section Tennis de Table de l’amicale laïque

Nantes Lermite Lamoricière.

“La construction du gymnase Gigant, il y a trois ans,

a complètement changé notre pratique.”

Jean-Claude Landais et Jacques Blin, président

et secrétaire du Football

Club de Toutes-Aides.

“Au départ, nous

jouions sur le terrain du

Petit Pont , près de la

prairie de Mauves.

Ce n’était pas le grand

luxe : aux beaux jours, il

fallait tondre la pelouse

avant de jouer !”

Page 5: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

6 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

L’ENQUÊTE

} plutôt les hommes qui fréquentaient lasalle de musculation. Jusqu’au jour où, “en99, les filles sont venues nous demanderun créneau particulier de deux heures, rienque pour elles” explique Nagib Nedjar,président de Bellevue Atlantique Forme.“Fin 99, elles avaient obtenu deux cré-neaux dans la semaine, elles étaient déjàune vingtaine. Quand nous avons pris ladécision de créer un cours collectif, lenombre est passé à 40... En 2002, ellesétaient 80, à la fois sur les deux trancheshoraires du soir et sur le cours collectif.Problème : la salle n’était pas aux normes,à partir de 30 personnes, le local étaitsaturé et cela devenait source de tension ;enfin, il y avait un tout petit vestiaire pourles hommes et les femmes et les douchesétaient en-dehors du vestiaire... Nousavons demandé une extension de la salleen 2000, les travaux ont démarré en avril2003 et s’achèveront en janvier prochain.Le nouvel espace comprendra une salle dedanse polyvalente, des douches indivi-duelles avec accès handicapés, vestiairesséparés, salle de musculation, bureaupour la gestion de l’association. Aujour-d’hui, nous comptons 240 adhérents dontune centaine du quartier. Les autres vien-nent de quartier voisins. C’est vraiment unéquipement de proximité...”

dera la maîtrise de l’utilisation des locaux,mais les créneaux restant disponibles pour-ront s’ouvrir à d’autres utilisateurs.”Il y a deux ans, Younes, Jean-Jacques (14 et15 ans) et leurs amis ont lancé une pétitionauprès des jeunes et des adultes du quar-tier de la Galarne pour obtenir la créationd’un espace de proximité : “Nous souhai-tions un terrain de foot proche de cheznous où l’on pourrait jouer librement, sansdéranger personne. Le CRAPA, c’est troploin et pas très sécurisant, et la rue ça gêneles voisins. Nous avons recueilli une cen-taine de signatures.” Accompagné d’Ha-kim Brahimi, animateur à l’Accoord, lesjeunes ont rencontré le chargé de quartieret l’élu du quartier. “On a trouvé un terraintout proche, derrière la place de la Galarneet finalement, le projet a évolué vers lacréation d’un plateau sportif avec un ter-rain de foot et de basket synthétiques, unetable de ping-pong, des bancs et un pointd’eau. D’accès libre, l’équipement devraitêtre prêt au printemps.

Des équipements adaptés à lademande. L’activité musculation est néeà Bellevue en 1992. Plusieurs jeunes duquartier, avec le soutien de la Ville, ontremis à neuf une ancienne salle de garageet installé le matériel. Au départ, ce sont

Micheline Zerbib, présidente de

la section gymnastique volontai-

re de l’Amicale Don Bosco.

“La dispersion sur

plusieurs sites ne favorise

pas le sentiment

d’appartenance à un club.”

Nagib Nedjar, président de

Bellevue Atlantique Forme.

“En 99, une dizaine de

filles sont venues nous

demander un créneau

particulier de deux

heures, rien que pour

elles... En 2002, elles

étaient quatre-vingts.

Problème : le local était

saturé et cela devenait

source de tension.”

Page 6: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

7[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

}

Véronique Boterff, pratiquante à BellevueAtlantique Forme, confirme : “depuis troisans, je pratique le fitness trois fois parsemaine, et la musculation égalementtrois fois par semaine. J’ai choisi BellevueAtlantique Forme d’une part parce que leprix est attractif, mais surtout parce quec’est à dix minutes à pied de chez moi.Comme c’est tout près, ça me pousse à yaller, je peux pratiquer très régulièrement.La demande féminine a beaucoup aug-menté ces dernières années, les femmesveulent bouger et ici, elles trouvent cequ’elles cherchent. Ça a sûrement comptédans la décision d’étendre la salle.”

Projet d’équipement : un parcoursparfois long. Younes et Jean-Jacques dela Galarne pensaient que leur projet seraitprêt dans l’année : ils ont compris qu’iln’en serait rien : “ça a pris plus de tempsqu’on ne pensait. Il y a des phases, c’estlong : il faut discuter avec les techniciens,débloquer les fonds, faire appel aux entre-prises, faire les travaux. Mais on nous atout expliqué, les budgets, et on a été prisau sérieux.”Jules Ivoulé, président de l’associationNantes Plein Contact, attend une salle deboxe depuis quatre ans. Installée à Malakoffdepuis 1998, l’association s’adresse aux

enfants, jeunes et adultes du quartier etleur propose la pratique de la boxe anglaise,du full contact, du kick boxing, du muaythai : “on a vite été à l’étroit dans le gym-nase de Malakoff, que nous partageonsd’ailleurs avec d’autres activités. Depuiscette année, nous nous entraînons égale-ment rue de Budapest et au dojo du Crois-sant. Il y a quatre ans, nous avons lancé unprojet de création d’une vraie salle de boxedans le quartier Est : c’est facile d’accèsavec le tramway et la rocade, et c’est trèscomplémentaire avec les autres équipe-ments tout proches, comme la piscineJules-Verne. La salle de boxe permettra àla fois la pratique de la compétition, dusport loisirs, ainsi que l’accueil des sco-laires. C’est aussi un lieu où se rencontrentdes jeunes de différents horizons et il estimportant d’avoir une salle où l’on se sentun peu chez nous, bien adaptée aux sportsque nous proposons et capable de recevoird’autres sportifs de la région. Ce projet desalle a représenté un gros travail et ça faitquatre ans qu’on se mobilise. C’est longpour développer un projet, pour obtenirdes réponses. Les jeunes ont parfois dumal à comprendre ces délais, et l’associa-tion risque de perdre en crédibilité.”Aujourd’hui, les choses sont en bonne voie :le chantier démarre en novembre prochain

Jules Ivoulé, président de

l’association Nantes Plein

Contact.

“C’est long pour

développer un projet, pour

obtenir des réponses. Les

jeunes ont parfois du mal

à comprendre ces délais.”

Hordax membre de l’associa-

tion Azimute et responsable de

la communication, des événe-

ments et des partenariats du

Hangar.

“Il fallait mettre fin à la

pratique sauvage des

sports de glisse en centre-

ville. Aujourd’hui, le skate

park Ricordeau est en

place. Les jeunes y

viennent des quatre coins

de la ville.”

Page 7: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

et la salle, qui accueillera sans douted’autres activités, sera livrée en juin 2004.

Les sports évoluent, les pratiquesaussi : les équipements s’adaptent.Leroller, le skate et le BMX, trois sports deglisse urbaine, sont des pratiques en plei-ne expansion, notamment chez les jeunes.“La glisse, c’est un état d’esprit, presqueune manière de vivre” commente Hordax,membre de l’association Azimute et res-ponsable de la communication, des événe-

8 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

L’ENQUÊTE

} ments et des partenariats du Hangar. L’as-sociation Azimute, créée au début desannées 90 par Christophe Bétille, a engagéune réflexion de fond sur l’intégration despratiques de glisse urbaine dans la ville,sur l’ouverture aux cultures proches,comme la musique, le graff, etc. “Le projet du Hangar, présenté par Azimu-te en 1999, a convaincu la Ville car il per-met de fédérer les trois sports (skate, rol-ler et BMX) qui s’ignoraient jusqu’alors etrepose sur trois grands axes de développe-

ment : sportif pour les amateurs de skate,de rollers et de BMX ; pédagogique, avecl’accueil de scolaires, puisque le Hangarest agréé par Jeunesse et Sports et l’Ins-pection académique ; culturel avec uneouverture aux expressions artistiquesurbaines, telles que le graff, la danse hiphop ou la musique... Par ailleurs, Le Han-gar permet différentes pratiques, seul ouen groupe, libre ou en club, en initiationcomme en compétition.” Le Hangar,aujourd’hui géré par la FAL, a ouvert sesportes en 2001 et accueille des riders (pra-tiquants) de Nantes et de la région.Le skate park Ricordeau, également crééen 2001, procède d’une autre démarche.Mené en parallèle du projet du Hangar, leprojet est parti d’un constat : “mettre fin àla pratique sauvage des sports de glisseen centre-ville. C’est d’une part une pra-tique extrêmement dangereuse, et d’autrepart, elle occasionnait quelques soucis decohabitation avec les riverains” se sou-vient Hordax. “Il fallait réfléchir à la créa-tion d’un équipement en centre-ville,entièrement gratuit, facile et libre d’accès.Le site de Ricordeau correspondait à cesexigences. Azimute compte des sportifsconnus et reconnus qui ont travaillé ausein d’une commission avec la Ville et lafédération française de roller skating. Azi-

➜ Planifier 500 000 créneaux horairesAujourd’hui, 450 associations sportives ont leurs

créneaux sur les quelque 200 équipements que

compte la Ville de Nantes, de la petite salle de danse,

au complexe sportif en passant par les terrains de foot

et les plaines de jeux.

Chaque année en mai, les associations renouvellent

leur demande d’accès. En moyenne, 80% des créneaux

sont renouvelés chaque année, pour la période

septembre à juin. Les 20% restants doivent être

répartis entre les activités en développement

(badminton, hip hop, tai chi...), les équipes qui

montent de niveau, les entraînements des pompiers et

de la police, les clubs d’entreprises... Difficile de

trouver de la place pour tout le monde et de faire

cohabiter le sport de haut niveau et les entraînements !

La cellule planification de la Direction des sports

organise l’accès grâce au logiciel Planitech, qui permet

de visualiser les attributions en fonction de divers

paramètres : les salles par secteurs, les clubs

demandeurs, les activités proposées. Un autre logiciel,

BO, permet de croiser les informations de Planitech et

d’éditer différents types de plannings : le planning

annuel par utilisateur et par lieu, édité en septembre et

distribué aux correspondants vie sportive ; un planning

du week-end et de la semaine, qui servent aux

gardiens des équipements.

La cellule assure également la gestion des accès

scolaires sur lesquels les écoles primaires sont

prioritaires, en partenariat avec l’Inspection

académique.

Au total, ce sont quelque 500 000 créneaux horaires

qu’il faut ainsi répartir.

Pour bénéficier de l’accès aux équipements sportifs de

la Ville, il faut en faire la demande auprès de la

Direction des sports. Pièces à fournir : déclaration de

l’association en préfecture, agrément Jeunesse et

Sports, statuts, composition du bureau, identité d’un

correspondant.

Abdelaziz Tahar et HafedhBen Ali, président et vice-pré-

sident de l’association C’West.

“Même quand nous

organisons des

championnats, on est

obligé de les caler sur les

créneaux d’entraînement.

Ce n’est pas idéal...”

Page 8: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

9[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

mute a mené la réflexion et dessiné lesplans, validés ensuite par la fédération.Aujourd’hui, l’équipement est en place. Lesjeunes y viennent des quatre coins de la ville.”

De l’importance des locaux de convi-vialité. Les problèmes de locaux et deterrains ne datent pas d’aujourd’hui. Jean-Claude Landais et Jacques Blin, présidentet secrétaire du Football Club de ToutesAides, se souviennent : “Le FCTA a été créé il y a 36 ans, en 1968.Au départ, nous jouions sur le terrain duPetit Pont, près de la prairie de Mauves. Cen’était pas le grand luxe : aux beaux jours,il fallait tondre la pelouse avant de jouer !Comme nous étions proches du fleuve etqu’il fallait souvent aller chercher les bal-lons en Loire, nous avions toujours unpetit bateau prêt à partir. Ensuite, nousavons joué dans les hangars du Champ deMars, puis au Grand-Blottereau quand leFCNA est parti aux Basses-Landes. À cetteépoque, nous n’avions pas de local pourstocker le matériel, nous allions chez lequincaillier Egron qui nous prêtait un local.Quand il a vendu, nous avons obtenu uneclasse dans l’ancienne école Louis-Millet,derrière la mairie de Doulon. Après, nousavons joué à la Colinière et quand, enfin, leterrain de la Noë-Lambert a été construit,

fonds sont débloqués sur présentation deprojets. “Nous avons demandé la créationd’un local de convivialité sur la plaine dejeux : stockage du matériel et des bois-sons, accueil des visiteurs, bureau pournotre emploi-jeune, réunion, machinerieavec lave-linge et sèche-linge. La seulechose que nous n’avons pas prévue, ce sontles toilettes ! Livré en juillet 2002, nousavons inauguré notre local en juin 2003.Mais aujourd’hui, on peut le dire, nousavons vraiment les moyens de travailler !”

EMMANUELLE MORIN

nous y avons élu domicile en 1985. Nous ysommes prioritaires, même si nous le par-tageons bien sûr, avec d’autres clubs,comme les pompiers ou Malakoff Loisirs,ainsi qu’avec les scolaires du quartier. En1989, l’école a été détruite et nous avonsobtenu un local route de Sainte-Luce, enface du terrain. C’était très bien, mais letransport de matériel nous demandaitbeaucoup de temps et d’énergie.” En1998, après la coupe du monde, des fondsspéciaux -les fonds Sastres-, sont attribuésaux villes ayant accueilli des matchs. Ces

Véronique Boterff, pratiquante

à Bellevue Atlantique Forme.

“J’ai choisi Bellevue

Atlantique Forme parce que

c’est à dix minutes à pied

de chez moi. Comme c’est

tout près, ça me pousse à y

aller, je peux pratiquer très

régulièrement.”

Younes et Jean-Jacques de la

Galarne.

“Notre projet, ça a pris plus de

temps qu’on ne pensait. il faut

discuter avec les techniciens,

débloquer les fonds, faire appel

aux entreprises, faire les

travaux.”

Page 9: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

10 [Octobre 2003]

LES 11 QUARTIERS ➜ MALAKOFF / SAI N

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

La bibliothèque au pied de l’immeuble

Sur le muret devant l’une desportes de la “banane”, le grandimmeuble courbe de la rue d’An-gleterre à Malakoff, Joëlle, Jeanne

et Jennifer ont posé un tapis et deux bacsen plastique pleins de livres : abécédaires,albums, livres de contes ou de chansons...C’est la “bibliothèque de rue”, un rendez-vous hebdomadaire depuis le printempsdernier, chaque lundi de 17 h à 18 h-19 h,pour les enfants du quartier, des bébésaux pré-ados. “Pour certaines personnes,explique Jeanne, ce n’est pas évident d’al-ler à la bibliothèque et d’assumer la res-ponsabilité de prendre un livre à la mai-son.” Alors on apporte les ouvrages là oùse trouvent les enfants, au pied de leur

immeuble. Les bénévoles sont là pour lireles histoires, parler des images, écouterles commentaires des petits : “On leurapprend des choses, mais on apprendbeaucoup d’eux aussi”, remarque Joëlle.Elles n’hésitent pas à aller au-devant deleurs petits clients, leur expliquent qu’ilsn’ont pas besoin de savoir lire pour profi-ter de la bibliothèque de rue : “Ça ne sertà rien de mettre des papiers dans lesboîtes aux lettres. Le bouche-à-oreilleentre enfants suffit.” La bibliothèque derue est l’une des activités du réseau Troc-Savoirs 44. 8 rue d’Auvours, permanence le vendredi de14 h 30 à 18 h, le deuxième samedi du mois de 9 h 30 à 12 h. Tél. 02 51 72 13 89.

Le journal de quartier,Malakocktail, rédigé par et pour

les habitants de Malakoff, sort

pour cette rentrée 2003, un

numéro spécial avec un annuaire

recensant tous les numéros utiles

du quartier. La deuxième édition

de ce guide pratique sera

accompagnée d’un supplément de

Malakocktail de huit pages

comprenant une rétrospective de

l’été et un agenda de la rentrée.

Sa diffusion, prévue mi-octobre,

se fera comme d’habitude en boîte

aux lettres. Le journal sera

également disponible chez les

commerçants du quartier et dans

les lieux publics. À noter que le

journal est ouvert à tous ceux qui

souhaitent y participer.Contact : Équipe de quartier, FabienneLetertre, 13, rue d’Angleterre (6e étage -code interphone 239). Tél. 02 40 35 03 80.

C’est un nouveau quartier de

centre-ville qui s’est édifié en

dix ans sur un peu plus de

3 hectares : la ZAC (zone

d’aménagement concerté)

Sully, au bord de l’Erdre, vient

d’être clôturée. Bilan des

réalisations : 694 logements,

dont 86 à usage locatif social,

590 places de stationnement

correspondant aux logements

et aménagées en sous-sol,

7 666 m2 de bureaux et de

commerces avec 150 places de

stationnement. Parallèlement,

des équipements publics ont

été construits : école

maternelle et centre de

ressources, restaurants

scolaires, crèche et halte

garderie, salle de sports et

locaux associatifs.

La bibliothèqueLa bibliothèqueau pied de l’immeuble

Sully :aménagementterminé

Un “spécial rentrée” de “Malakocktail”

Page 10: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

Au début des années 1970, les tours de la ZUP de Malakoff sortent de terre. Le quartier s’apprête aujourd’hui à

tourner une nouvelle page de son histoire avec le vaste programme de restructuration urbaine et sociale du

Grand Projet de Ville. Dans la continuité de l’opération “Vieux Malakoff : un quartier, des mémoires”, un travail

sur l’histoire de la cité va être engagé. Son but : collecter les

témoignages d’habitants sur la cité, la vie à Malakoff, l’évolution

du quartier des années 70 à nos jours... Tous ces récits de vie

dessineront, au gré des témoignages des uns et des autres, un

portrait du quartier, et feront l’objet d’une publication. Pour vous

rencontrer, les Archives municipales qui orchestrent ce travail

organisent une permanence à la Boutique du GPV (la place du

centre commercial), en octobre tous les mercredis à partir du

8 octobre, de 15 h à 19 h.

Vous pouvez aussi prendre contact directement avec les Archives

municipales (Nathalie Barré) au 02 40 41 93 90.

11[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

NT-DONATIEN

La Saint-Rogatien souffle ses soixante-quinze bougiesLa Saint-Rogatien souffle ses soixante-quinze bougies

De 100 licenciés, il y a quinze ans, laSaint-Rogatien est passée à 240en 2003. “Devant l’affluence descandidats et les limites de nos

structures, nous acceptons prioritairementceux qui sont prêts à s’investir dans la viede l’association qui ne doit pas s’arrêter à lafin du match.” Président d’un club de basketofficiellement créé en 1928 par l’abbéLeclainche, André Fricaud se veut le garantdes valeurs de convivialité et d’engagementinculquées par ses prédécesseurs, notam-ment son père et Guy Devalle. Si seséquipes évoluent au gymnase des Agenêtsqui sera prochainement agrandi et rénovépour mieux les accueillir, la Saint-Ro n’ajamais quitté son siège niché à l’ombre del’église Sainte-Élisabeth. “Jusqu’en 1970,nous jouions ici, se rappelle André Fricaud,en arpentant un terrain en bitume en légèredéclivité. On essayait de disputer la deuxième mi-temps dans le sens de lapente, quand la fatigue se faisait sentir.Mais c’était déjà plus confortable qu’àl’époque où on évoluait sur de la terre.Quand il pleuvait, il arrivait que le ballonreste fiché dans le sol.” Le trésor et la forcede la Saint-Ro, c’est aussi son siège et sasalle des fêtes qui jouxtent l’aire de jeu.“Nous y entretenons la vie du club en orga-

Récits de vie pour un quartier

nisant tous les ans la galette des rois oùchacune de nos 18 équipes propose un spec-tacle, mais aussi des concours de belote, depétanque, un rallye promenade et même unvide-grenier.” Pas étonnant dans ces condi-tions de retrouver à la Saint-Ro jusqu’à trois

ou quatre générations, les Fricaud et les Siresymbolisant cet attachement aux troupesrouges et bleues qui soufflent cette annéeleurs soixante-quinze bougiesAS Saint-Rogatien, 47, rue de Coulmiers, 44 000 Nantes. Tél. 02 51 86 13 70.

Page 11: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

Avec plus de 400 licenciés, effectif qui porte le club au 10e rang national,

Nantes Jeunesse Échecs inaugure sa rentrée dans de nouveaux locaux.

Accueilli jusqu’alors à la salle de la Convention, le club a pris ses

quartiers au gymnase de la Durantière. C’est là que se déroulera

également le deuxième open international du 26 au 30 décembre, jour

où se disputera la finale à 15 h.Fabrice Drouet. Tél. 02 40 73 10 95 Email : nantesje@chezcom. Site web : http://www.chez.com/nantesje

90 ans de vie en bio

12 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

LES 11 QUARTIERS ➜ DERVALLIÈRESZOLA

U ne “success story” à taille humai-ne. Les entremets Plaisance fêtentcette année leur 90e anniversaire.90 ans de fidélité à un quartier et

à une certaine idée de l’entreprise. 1913 : Eugène Jost, représentant de com-merce chez Lefèvre-Utile, et son épouseStéphanie créent rue Mellier, dans l’ancienvillage de Plaisance à Chantenay, un petitatelier de fabrication d’entremets à based’agar-agar, ce gélifiant extrait d’alguesmarines du Japon qui fait “prendre” le lait.En 1918, à la fin de la Première Guerre mon-diale, la jeune entreprise s’installe au 23de la rue de la Ville-en-Bois, le fief des

conserveurs et des ferblantiers, dans unbel hôtel particulier entouré d’un parc. Un an plus tard, la marque “Plaisance,entremets non sucrés et denrées colo-niales” (vanille, café, sucre vanillé) estdéposée. L’entreprise familiale va prendre,au milieu des années 70, un tournant sym-bolisé par une nouvelle appellation : “Natu-re et Aliments”. “Nous avons eu l’intuition du bio il y abientôt trente ans” explique l’actuel PDGBruno Jost, un Jost de la troisième généra-tion. Le choix de la santé et de l’éthique, dela qualité et d’un commerce plus équitable.“Mon père déjà, en 1965, avait renoncé à

une campagne publicitaire pour financerun hôpital au Cameroun. On n’appelait pasencore ça l’humanitaire...”Autre choix revendiqué, celui du “non déve-loppement”. “Nous, nous avons sauvegardénotre indépendance et maintenu dixemplois pendant près d’un siècle”. Une ver-sion made in Nantes du “small is beautiful”. Nul doute que les entremets Plaisancecélébreront leur centenaire rue de la Ville-en-Bois. L’outil de production, machines etbâtiments, a été entièrement modernisé en2001, et le vénérable hôtel est désormaisflanqué d’un magasin d’usine à l’enseigneclin d’œil : “la ville en bio”.

90 ans de vie en bio

Bruno Jost à côté d’une pièce

de musée : le mélangeur

à sucre vanillé, qui a tourné

pendant 80 ans,

jusqu’en 2001 !

Nantes Jeunesse Echecs à la Durantière

Page 12: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

➜ CENTRE-VILLE

950 m2 sur deux niveaux.Au rez-de-chaus-sée, un espace

d’exposition géré en collaboration avec laVille.(*) À l’étage, une immense mezzanine,des bureaux, un espace de créationphoto/vidéo. Bienvenue dans les locauxPeignon nouvelle version, 11, rue des Oli-vettes, à deux pas de la Chaussée de laMadeleine. C’est ici qu’a été installée, enjuillet 2003, par les services culturels, l’as-sociation Pol’n. Particularité : “hébergerdifférentes associations sur une mêmethématique. Pol’n reçoit des structures,des artistes, les aide à se professionnali-ser, apporte un savoir-faire, les accom-pagne grâce à une complémentarité decompétences” explique Virginie Frappart,comédienne et co-fondatrice du collectif.“Avec Denis Rochard, créateur vidéo-ciné-ma et Yasmina Abid, chargée de diffusion,les deux autres initiateurs du projet, on aeu envie de réfléchir ensemble à de nou-

velles modalités d’actions culturelles pourcasser l’individualisme et l’individualisa-tion.” Organisation de manifestations,programmation, mise à disposition d’ar-tistes dans le cadre d’interventions ponc-tuelles, gestion administrative et financiè-re ou diffusion, Pol’N s’efforce de couvrirtous les aspects de l’action culturelle. Avecen prime, une éthique tournée vers l’éco-nomie sociale et solidaire, comme “alter-native au spectacle subventionné”. PourJean-Marie Duluard, de Nantes Aménage-ment, “l’installation de ce collectif s’inscritdans une tradition née dans le sillage deRoyal de Luxe et des Allumées. Quand onaménage une ZAC, on considère qu’onpeut aussi faire de la reconversion delocaux pour des créateurs au sens large”.Dont acte.(*)dans le cadre de la 7e Quinzainephotographique, exposition d’Enrique Carbo,photographe espagnol, autour de la LoireContact : 02 51 82 36 71 ou [email protected].

Un terrain sportifde proximité rue MonteilL’actuelle aire de jeux située

face au théâtre du Sphinx, 9, rue

Monteil, dans le quartier

Madeleine Champ-de-Mars, va

être rénovée. Retenu en juin par

les associations, riverains et

jeunes du quartier, le projet

d’équipement sportif modulable

prévoit des frontons et bordures

de bois clos contenant deux

cages de buts pour les

footballeurs et deux panneaux

de basket. Le sol actuellement

sablé sera recouvert d’un

revêtement synthétique offrant

un meilleur confort de jeu tout

en réduisant les nuisances

sonores. L’installation d’une

fontaine pour rafraîchir les

sportifs et la pose de bancs

propices aux rencontres sont

intégrées au projet concerté

avec les usagers dont la

livraison est prévue au

printemps 2004.

L’aire attenante sera ensuite

retraitée en espace paysager

dans le cadre de la continuité

piétonne prévue d’ici 2006 entre

la Cité des Congrès et la

Chaussée de la Madeleine.

13[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Avec Pol’n,bienvenue dans les locaux Peignon

Avec Pol’n,bienvenue dans les locaux Peignon

Page 13: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

14 [Octobre 2003]

LES 11 QUARTIERS ➜ BELLEVUE / CHAN

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Dominique, la retoucheuse de la butte

A venue Sainte-Anne, une bou-tique d’un orange pimpant. Desmachines à coudre, à surfiler, àsurjeter, une presse à repasser,

des bobines de fil multicolores, des ali-gnements de vêtements pendus sur descintres... et la maîtresse des lieux, élé-gante jusqu’au bout de ses doigts de fée,Dominique la retoucheuse.Le goût des travaux d’aiguille lui est venuà 12 ans, auprès de sa mère, couturière àdomicile. Trois ans d’école de couture, letemps d’apprendre qu’elle ne voudra jamaistravailler en usine. Elle sera vendeuse, pen-dant vingt-cinq ans. Le prêt-à-porter, les“belles collections”... “J’ai toujours aimé lerelationnel, faire passer des choses à tra-vers les étoffes, les vêtements.”En 1994, Dominique se retrouve sansemploi, et avec l’envie de passer à autrechose. Pourquoi la retouche ? “Je souhaitaistravailler avec les particuliers, apporter unservice, une écoute.” Deux ans plus tard,elle s’installe sur la butte Sainte-Anne.Faire des ourlets, des fermetures, rétrécir,élargir, doubler, réparer les trous...“Retoucheuse, c’est un peu comme unantiquaire : on récupère un vieux vête-ment, on le restaure, pour lui donner une

Dominique, la retoucheuse de la butte

Rencontres autour d’un petit déjeunerUn jeudi, de 8 h 30 à 10 h, les habitants de Bellevue sont

invités à partager un petit déjeuner. Les participants achè-

tent un ticket à 0.75 € et vont s’installer à une table. Les

bénévoles, Marcelle, Josette, Claudine, Isabelle et quelques

autres, viennent leur servir un café ou un chocolat avec vien-

noiseries. “Ils sont mis dans les mêmes conditions qu’au

restaurant où ils ne vont jamais”, précise Bernard Belchin,

directeur de la maison des habitants et des citoyens de Bel-

levue qui accueille ces petits déjeuners. Une trentaine de

personnes en moyenne est reçue. En majorité des femmes

avec leurs jeunes enfants. La formule s’est enrichie l’an

passé d’animations. Une quarantaine de personnes a pu

ainsi visiter gratuitement le musée des Beaux-Arts. Une troupe de théâtre est venue plusieurs fois répéter

son spectacle. “Nous recherchons d’autres partenaires en lien avec la vie du quartier”, ajoute Bernard Bel-

chin, “et aussi des bénévoles pour passer le relais.” Prochains petits déjeuners : les jeudis 23 octobre, 6 et 20 novembre, 4 et 18 décembre. Maison des habitants et du citoyen. Tél. 02 40 58 04 17.

nouvelle vie.” Un “beau métier” qui luidonne “la paix intérieure”. “Quand j’entredans la boutique le matin, je respire ! Fina-lement, j’ai réalisé mon rêve de petite fille.”L’envie de créer ne l’a jamais quittée.“J’achète des tissus, je fabrique...” Des

créations, robes, tailleurs ou boléros,qu’elle expose sur des mannequins à l’en-trée de sa boutique.Dominique la retoucheuse13, avenue Sainte-Anne - 44100 Nantes. Tél. 02 40 71 78 38.

Page 14: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

ANTENAY

L’Esclain, une rucheà Chantenay L’Esclain, une rucheà Chantenay

On se musclechez les féminines

U ne grande péniche est mise ànu sur la grande cale. À côté,un roquio de 1883 retrouve peuà peu son état d’origine. Autour,

sur le quai, des dizaines de bateaux sonten train d’être repeints, rénovés, restau-rés. Depuis 1840, date de l’installationici des premiers chantiers Dubigeon, cetendroit où naquit le Belem est voué auxbateaux. En 1969, une entreprise de répa-ration navale, la Sernat, investit les lieux,avant de céder la place au chantier del’Esclain, auparavant basé à Malakoff puisà Trentemoult. L’entreprise se consacreà la réparation/restauration de navires,mais développe aussi l’hivernage à sec,que les propriétaires peuvent mettre àprofit pour effectuer les réparations surleurs embarcations avec, si nécessaire,l’aide des salariés de l’entreprise. Ils sontune dizaine, passionnés et compétents,

polyvalents, aptes à travailler sur desnavires modernes en stratifié comme surdes vieux gréements, s’occupant ausside l’aménagement intérieur des pénicheshabitables ou travaillant en sous-traitantspour de petits travaux sur l’eau (réparationde pontons, de quais...). Michel Vigneau,co-fondateur et dirigeant de l’entreprise,est heureux d’avoir aujourd’hui “une équi-pe stable depuis trois ans”. Il partage lesvastes locaux du site (7 000 m2) avecd’autres entreprises, mais aussi desartistes heureux de louer pas cher deslieux vides qu’ils aménagent à leur conve-nance. Le chantier, également acteur del’opération Cales en fête, est ainsi au cœurd’une ruche qui participe de la vie desquais du Bas-Chantenay.L’Esclain, 23, bd de Chantenay. Tél. 02 40 43 94 94.

Maison de l’emploiLa Communauté urbaine de Nantes va créer une maison de l’emploi

à Bellevue. Elle regroupera sur un même site les différents acteurs

dans le secteur de l’emploi et de l’insertion, (ANPE, plan local pour

l’emploi, le groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualifica-

tion). Les travaux devraient débuter en octobre 2004, et le bâtiment

être livré un an plus tard.

De plus en plus d’adhérents,une demande croissante en

pratique féminine... la salle

de musculation du Jamet

était trop exiguë. Les travaux

de restructuration des locaux

existants et la construction

d’une extension de 150 m2,

qui ont démarré au prin-

temps dernier, permettront

non seulement d’améliorer

les conditions de la pratique

sportive mais également de

développer les activités en

direction des femmes en

développant notamment la

pratique du stretch fitness

au sein de la JSCB*, l’asso-

ciation qui utilise l’équipe-

ment. Dans sa nouvelle

configuration la salle de mus-

culation disposera de nou-

veaux vestiaires (hommes et

femmes) aménagés dans les

anciens locaux et d’une nou-

velle salle de 100 m2, d’un

local administratif avec

banque d’accueil et d’un lieu

de stockage.

L’ensemble devrait être livré

à la fin de l’année. Coût de

l’opération : 320 000 €. *Jeunesse sportive et culturelle de Bellevue.

15[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Page 15: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

LES 11 QUARTIERS ➜ ÎLE DE NANTES

16 [Octobre 2003]

“U n espace homogène né de petitsmorceaux hétéroclites...” c’estainsi que se qualifie la troupedu Théâtre Puzzle, la bien nom-

mée, tout nouvellement installée sur l’Îlede Nantes. Créée en 1991, l’équipe estaujourd’hui constituée de cinq comédiensprofessionnels (tous intermittents) et dedeux salariés. État d’esprit : “un mélangede cultures, qui se fait naturellement. L’en-vie de travailler avec les publics des quar-tiers, qui ne se déplacent pas au théâtrecomme ça...” Nadia Bousnoune assure ladirection artistique. Outre les créationspropres à la compagnie, le Théâtre Puzzles’attache à développer des actions autourde l’improvisation comme moyen de com-munication : “on a travaillé sur la sensibili-sation au vote au lycée Jules-Verne...”Avant de s’installer dans ses nouveauxlocaux, Nadia et sa troupe étaient implan-tés à Malakoff et proposaient de l’initia-tion à l’improvisation aux collégiens.“Nous espérons maintenir cette activitémais rien n’est encore décidé.” Depuis le1er août dernier, le Théâtre Puzzle prendses marques dans son nouveau quartier.“On est plus proche du centre-ville et sur-tout mieux installés !” De quoi préparerdans de bonnes conditions la prochaine

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Une nouvelle compagniedans le quartierUne nouvelle compagniedans le quartier

Boulevard Babin-Chevaye, derrière l’école Gustave-Roch, une nouvelle crèche associative

ouvrira ses portes fin 2004. Réalisée dans le cadre du quatrième Contrat Enfance, elle pourra

accueillir trente jeunes enfants. Ce nouvel équipement permettra de répondre aux demandes

de garde non satisfaites sur le quartier. Demandes qui émanent

notamment de parents travaillant dans les entreprises, comme

Bouygues Telecom, qui se sont installées sur le secteur ces

dernières années. L’équipement anticipera également sur les

besoins à venir liés au renouvellement urbain engagé sur l’Île de

Nantes. Le projet sera porté par l’association Nid d’Ange, avec le

soutien de la Ville de Nantes et la Caisse d’allocations familiales

qui financera notamment une partie de l’équipement avec des

subventions exceptionnelles. Outre sa participation financière, la

Ville mettra à disposition le terrain, dans le cadre d’une

convention signée avec l’association.

création de la troupe, Catena, écrite enarabe dialectal (et traduite) par OmarCherrouk, sur un thème douloureux : lasouffrance du peuple algérien. Le spec-tacle devrait se jouer à Cosmopolis d’iciquelques mois.

6, rue Conan-Mériadec. Tél. 02 40 47 87 [email protected]. Ateliers théâtrepour les enfants (7-13 ans), les ados (13-18 ans) et les adultes.

Une nouvelle crèche sur le quartier des Ponts

Page 16: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

➜ BREIL / BARBERIE

17[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

D rapé d’échafaudages, le châteaude la Gaudinière reconquiert soncharme d’antan. “Dans cetterénovation qui porte sur les exté-

rieurs du château, nous avons veillé àretrouver et à préserver le style architectu-ral de cette folie nantaise”, explique SylvieJullien, architecte de la Ville de Nantes.Parées de briques, les façades XIXe retrou-veront leur éclat. Les ailes est et ouest,malmenées dans les années 50 avec laconstruction d’extensions, seront retra-vaillées à l’identique. Sur la façade nordde l’ancienne bâtisse, un perron, avec

Les Invent ‘arts À l’initiative de quelquesfemmes investies dans le centre

socioculturel du Breil, les

Invent’Arts ont vu le jour il y a

deux ans pour permettre aux

personnes du quartier de se

rencontrer, de discuter de leurs

problèmes ou de se donner des

conseils, autour de différentes

activités. Le travail du bois, sous

la coupe de la présidente

Annabelle Aumont et l’atelier

couture, animé par Madeleine

Pinaud regroupent les mardis et

vendredis une bonne vingtaine

d’adhérentes. Les projets sont

très variés mais visent tous “un

investissement” des

participantes comme le souligne

Madeleine Pinaud.

Autre volet, la formation : “Cet

automne, plusieurs de nos

adhérentes se perfectionneront,

que ce soit dans le domaine du

bois ou de la couture, avec pour

objectif de retransmettre leurs

acquis à d’autres personnes du

quartier.” Invent’ arts, qui

envisage aussi de lancer un

atelier écriture, finance une partie

de ses actions à travers la vente

des objets fabriqués, notamment

lors de la braderie de Noël

organisée au Breil, avec toujours

“une volonté d’ouverture vers les

habitants du quartier.”Contact : Centre socioculturel, tél. 02 40 76 08 54 ou MadeleinePinaud, tél. 02 40 16 26 41.

rampe d’accès pour personnes handica-pées, sera aménagé. Le projet prévoit éga-lement la mise en place d’un éclairagepour mettre en valeur le château, superbequand le regard se promène du haut dupont du Cens. L’entrée du parc, rue Diane,sera aussi recomposée dans le respect del’architecture du lieu avec brique et ferron-nerie. L’ancien transformateur électriquedémonté, l’allée sera ensuite redessinéepour être dans l’axe du château. Engagésau printemps dernier, les travaux devraientêtre achevés à la fin de l’année. Coût del’opération : 859 000 €.

Rénovation d’une folie nantaiseRénovation d’une folie nantaise

Page 17: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

La maison du développement durable

LES 11 QUARTIERS ➜ NANTES NORD

C ’est un bâtiment d’un genre nou-veau qui sortira de terre dansquelques mois, à deux pas de lamédiathèque Nord. Destiné à

accueillir les activités associatives, celui-ci sera estampillé “haute qualité envi-ronnementale” (HQE). Une démarchearchitecturale globale qui vise à mieuxprendre en compte l’environnement dansla conception du bâtiment, sa construc-tion, son exploitation et même sa décons-truction. Sur ce projet pilote, on a cherchéà minimiser la consommation d’énergie. Le

La maison du développement durable

plus spectaculaire sera sans aucun doutela galerie de verre. Courant sur la faça-de, cet espace non chauffé fera tamponentre le bâtiment et l’extérieur et devraitpermettre un gain d’énergie non négli-geable. Mais la démarche HQE se concré-tisera aussi avec des moyens techniquesparfois très simples pour optimiser lesconsommations d’électricité, de gaz etd’eau avec, par exemple, la mise en placede lanterneaux pour capter la lumièrenaturelle, de détecteurs de présence pourcommander l’éclairage. Pilote, ce projet

le sera aussi dans sa phase de construc-tion : une démarche de chantier propresera mise en œuvre. Il s’agira pour lesentreprises de trier les déchets sur placeen vue de leur recyclage, d’éviter de pol-luer le sol avec les huiles de décoffrage ouencore de brûler les plastiques sur lechantier... Tout cela procède d’une mêmedémarche qui vise à minimiser l’inciden-ce d’un bâtiment sur son environnement.Démarche qui sera expérimentale surNantes Nord et qui devrait être recon-ductible sur d’autres projets.

En mai dernier, à quinze ans, Ahmed Belkiri est devenu champion de France amateur cadet

de boxe anglaise. L’adolescent s’entraîne depuis cinq ans au sein de la section Nantes Nord

du Nantes Atlantique Boxe. Comme l’explique Hafedh Benali, son entraîneur, “en amateur, on

n’appuie pas les coups, on apprend à toucher sans se faire toucher, on apprend aussi à

respecter l’autre, à ne pas porter atteinte à son intégrité”. Pour Ahmed, la boxe, c’est d’abord

“un moyen de se défouler, de garder la forme”. Ce qui ne va pas sans effort, d’abord en

travaillant régulièrement tactique et technique, ensuite en apprenant à faire attention à ce

qu’on mange. Ahmed, qui vit et s’entraîne dans le quartier de la Géraudière, entre en 3e

dans un collège nantais. S’il espère devenir boxeur professionnel, il n’en néglige

pas pour autant ses études. Depuis son titre et un article dans le journal de

quartier Mosaïque, on le reconnaît dans la rue : “on me félicite”, dit-il en souriant,

“mes parents sont hyper-contents, mon père a ramené l’article au pays, en

Tunisie...” Si ses grands frères, qui l’ont incité à commencer ce sport, ont raccroché

les gants, son petit frère, lui, marche sur ses traces. L’objectif, maintenant, pour Ahmed,

c’est l’obtention cette année du titre dans la catégorie supérieure, en “cadets 2, amateurs confirmés”.

Contact : Nantes Atlantique Boxe, maison des jeunes de la Géraudière. Contact Hafedh Benali, tél. 06 62 59 31 72.

18 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Ahmed, 15 ans, champion de France de boxe

Page 18: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

19[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Initiationsportive pourles 8 à 13 ansJeux du cirque, gymnastique,

futsal, judo, sports “co”, tir à

l’arc boxe... le centre d’initiative

sportif de Nantes Nord propose

aux jeunes de 8 à 13 ans une

initiation sportive tout au long

de l’année. Ici pas de

compétition mais un

apprentissage des gestes dans

les règles de l’art avec des

éducateurs sportifs de la Ville

de Nantes. Chaque trimestre, un

nouveau cycle est proposé,

l’objectif étant que les jeunes

puissent s’essayer dans

différentes disciplines pour leur

donner l’envie de rejoindre

ensuite un club. L’accès est

gratuit mais les places limitées.

L’initiation a lieu dans les

quatre gymnases du quartier :

Barboire, Baut, Bout-des-Landes

et Géraudière. Inscriptions/Renseignements :gymnase de la Barboire, rue des Bourgeonnières. Tél. 02 40 59 49 50.

Q uel est le féminin de “prestidigi-tateur” ? Marinette Ménétrier,peut-être. L’œil clair pétillant,cette mamie-la-malice a plus

d’un tour dans son sac, ou plutôt dans savalise-mystère qui renferme les acces-soires d’un art qu’elle a commencé à prati-quer “par hasard”, en rencontrant après laguerre le magicien qui officiait au muséeGrévin et dont elle devint l’assistante.“J’étais mordue, ça me plaisait.” Sonmaître lui propose de lui monter sonpropre numéro : “Après, j’étais dans lebain”. Pendant quelques années, elle pré-sente son spectacle en attraction à l’en-tracte dans les cinémas. Puis elle se marie,remise son matériel qu’elle ne sort plusque dans de rares occasions, puis plus dutout pendant... trente ans. À son arrivée au

foyer-logement du Bout-des-Landes, l’an-née dernière, la petite-fille de Marinettevend la mèche : “ma grand-mère est magi-cienne!”. Sans se faire prier, à 85 ans,Marinette reprend le chemin des planches.Foulard, boîtes, cordons et, bien sûr,baguette ressortent pour Les Rencontresd’automne. Et tout revient : “ça ne se perdpas ! Mon numéro est plein d’humour, il ya tout un baratin et des blagues. Je tra-vaille avec le public”, explique-t-elle. Francsuccès. Marinette est même filmée pourTalents de vie. Pour autant, elle n’a pas lagrosse tête. Dans son coquet logement,elle cultive de jolis souvenirs et des géra-niums devant ses fenêtres. Souhaite-t-ellese produire à nouveau ? Elle hoche la têtemodestement : “oh ! si on me demande...”

Ma grand-mère est magicienne !Ma grand-mère est magicienne !

Plus grande, plus conviviale !Sur la plaine de jeux de Basse Landes, les travaux engagés sur la halle de tennis se terminent. Ils portent sur la

création d’une extension de 135 m2 qui aura fonction de club house aux clubs usagers. Cette extension abritera

également deux bureaux et de nouveaux vestiaires. Le chantier qui a démarré au printemps dernier devrait être

livré en novembre prochain. Coût de l’opération : 333 266 €.

Page 19: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

20

LES 11 QUARTIERS ➜ HAUTS-PAVÉSSAINT-FÉLIX

S eize mètres de long sur six mètresde large et un mètre soixante-dixde profondeur. Rien à voir avecles bassins de compétition de l’île

Gloriette ou du Petit-Port. Il faut dire quela première piscine publique à Nantes aété construite, rue Vidie, en 1934 avec lesmoyens du bord et les bonnes volontés.Dans la cour du patronage Saint-Maurice,le chef de chantier, l’abbé Tinier, vicaire deSaint-Félix à l’époque, quittait sa soutanepour la salopette de travail. “Le soir, et leweek-end, les garçons et le Père Tinier,creusaient à la pioche, et les pelles val-saient pour enlever la terre”, rapporte Ber-nard Alexandre, un ancien du quartierdans le dernier ouvrage de l’associationMémoires du quartier Saint-Félix, sorti enseptembre et consacré au Père Tinier. Dansle fond du bassin, les noms des besogneuxont été gravés dans le ciment : Gruais,Guéret, Pichaud, Blin... Pas couverte, pas chauffée et sans carrela-ge, elle n’était ouverte qu’au printemps.“L’installation était quelque peu rudimen-taire mais elle a permis à des quantités depersonnes d’apprendre à nager”, expliqueJean Renaud qui y enseigna la natation

dans les années 50. “On répétait les mou-vements suspendus à un portique avecune brassière sous le ventre”. Un petitbassin de six mètres sur six a été ajouté

pour les plus jeunes, puis l’ensemble a étécouvert. Plus aux normes, la piscine Saint-Maurice a cessé toute activité en 1986pour finalement être comblée en 1993.

Au 39, rue des Hauts-Pavés,le Petit Atelier est en pleine

effervescence. Sur l’établi, Cloé

manie la scie électrique pour

couper le bois de son pot à crayon.

Au fond, Michel aide Sébastien à

assembler sa boîte à

clés. C’est comme ça

tous les mercredis. De

10 h à 19 h, trois

groupes d’enfants se

relayent pour bricoler.

Ici, rien n’est imposé.

Les enfants viennent

avec un projet en tête

ou pour chercher des

idées de bricolage.

Les animateurs sont là pour les

accompagner. L’année dernière,

soixante-cinq enfants ont été

accueillis. Deux ateliers par

semaine sont réservés aux adultes

qui viennent surtout apprendre

des techniques de dessin ou de

peinture. Habilitée par Jeunesse et

Sport, l’association intervient

aussi dans les écoles, organise

des stages pendant les petites

vacances...

Le Petit Atelier: 39, rue des Hauts-Pavés.

Tél. 02 40 12 42 02.Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

[Octobre 2003]

C’était la première piscinedes NantaisC’était la première piscinedes Nantais

Passion bricolage au Petit Atelier

Page 20: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

➜ NANTES ERDRE

Stationnementà la Chantrerie

Pour augmenter l’offre destationnement sur le site de la

Chantrerie et remédier à un

stationnement anarchique le

long des trottoirs, un nouveau

parking vient d’être créé.

Aménagé à l’angle de la route de

Gachet et de la rue Alfred-

Kastler, il offre une centaine de

places. Pour améliorer la

sécurité du site, des marquages

au sol ont également été

réalisés et des îlots directionnels

aménagés aux droits des

carrefours de la Route de Gachet

avec les rues Alfred-Kastler,

Christian-Pauc et Gauchy.

Rénovation au club aviron Léo-Lagrange Reprise intégrale des piliers en bois de la structure pour cause de vétusté,

réfection des quais et des appontements, des vestiaires, des sanitaires, de

la toiture, le club aviron de l’Éraudière se refait une beauté. Et ça n’est pas

fini puisque le bâtiment accueillant les sportifs sera prochainement

restructuré pour augmenter la superficie des salles de musculation. Coût

total des opérations pour la Ville : 271 000 € (travaux déjà réalisés).

21[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Entretenir sa partde rêveEntretenir sa partde rêve

D epuis quinze ans, l’Associationnantaise des constructeurs ama-teurs de plaisance (ANCAP) réuniten bordure de l’ Erdre une centai-

ne d’amoureux des beaux bateaux. “Noussommes animés par une même passion,explique le président, Jacques Kuczer.Dans les premières années, la constructionprenait une bonne part de l’activité.Depuis que le marché est devenu relative-ment plus abordable, elle a baissé au pro-fit de la réparation.” En moyenne, une cin-quantaine d’embarcations sont installéessur le terrain mis à disposition de l’ANCAP.L’esprit d’ouverture est la valeur étalon :“Nous souhaitons que chacun, et notam-ment les personnes momentanément endifficulté, puisse entretenir sa part derêve.” La dimension sociale est toujours

présente : “La moitié de nos membres nepossède pas de bateau. Ils viennent béné-volement donner un coup de main, maisaussi participer aux activités de l’associa-tion.” La mission de l’ANCAP est en effetde permettre à ses adhérents de réparerleur embarcation - ce qui prend de troismois à dix ans ! - puis de la remettre àl’eau, quitte à l’accueillir de nouveau encas d’avarie. “Pour créer du lien entre eux,on demande à nos membres de donnerdeux journées à l’ ANCAP pour l’entretiendes lieux et des matériels. Le but est queles gens ne vivent pas leur passion dansleur coin, mais viennent à la rencontre desautres.”Contact : ANCAP, 65, rue du Port-Durand. Tél : 02 40 49 20 36.

Page 21: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

Toutes-Aides, la tradition roller

LES 11 QUARTIERS ➜ BOTTIÈRE / DOUL

Depuis 1923, l’Association Sportiveet Culturelle Toutes-Aides, plusconnue sous le sigle d’ASTA, propo-se une large palette d’activités aux

habitants de Doulon. Dès le début desannées 60, quelques pionniers ajoutèrent -bien avant qu’elle ne connaisse les honneursde la mode - la pratique du roller aux disci-plines classiques. Au fil du temps, la sectionest devenue une des plus dynamiques del’ASTA : “On se transmet le virus de généra-tion en génération”, explique le nouveauprésident Laurent Prott. “Mes parents, auclub depuis trente ans, ont appris à en fairepuis, devenus dirigeants, m’ont initié ainsique mes trois frères. Aujourd’hui ce sont mesenfants qui prennent le relais.”Le roller comprend plusieurs disciplines :des sports collectifs comme le rink hockey,très développé dans la région nantaise, maisaussi le roller hockey, et des disciplines indi-viduelles : le patinage artistique en solo ouen synchro, la rando et bien sûr la vitesse.“L’ASTA est un club de compétition. Chacunen fait à son niveau. Mais il y a aussi des acti-vités loisirs, de l’initiation par nos éduca-teurs brevetés d’État, des randonnées.” Lesiège de la rue des Épinettes, avec sa salle

polyvalente en bitume, ne suffit plus àaccueillir les 310 licenciés qui ont désormaisdes créneaux horaires au Croissant (par-quet), au Skate Park (résine) et à la Colinière(ciment). “Club de quartier, d’esprit fami-lial”, l’ASTA possède plusieurs athlètesinternationaux. Il a aussi apporté son savoir-

faire à l’organisation des championnatsd’Europe disputés à Beaulieu en mai dernier.Laurent Prott (06 72 92 36 62), Siège : 9, ruedes Épinettes, 44300 Nantes. Site Internet :www.astaroller.com.

Toutes-Aides, la tradition roller

22 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

La ville peinte par les CM2Jusqu’à l’année dernière, l’entrée de l’école de la Bottière, c’étaient deux murs vert foncé-sale lézardés. Il était

grand temps de faire quelque chose. Pour la déco, ce sont les enfants qui ont pris les choses en main. Avec

Marie-Pierre Delerue, institutrice détachée en ZEP, et Véronique Laurent, peintre, ils ont mis sur pied un projet de

fresque dans le cadre de l’opération “Ville à lire, ville à vivre”. Leur dossier a été accepté, le matériel fourni par la

Ville. Pendant toute l’année scolaire 2002/2003, à raison d’une heure et demie par semaine, les enfants ont

appris des techniques de peinture pour imiter le ciel ou

la pierre, ils ont visité la ville, le quartier, ont

sélectionné des bâtiments et monuments qu’ils ont

disposé en patchwork sur de grands panneaux de bois,

avant de les peindre avec application. Le résultat est

magnifique. Tout y est, de la tour Bretagne au tramway,

en passant par le château et la Loire et, bien sûr, leur

école, et même la voiture de la maîtresse ! Alison,

Anne, Camélia, Charlène, Gahlia, Laura, Maxime, Sajia,

Thanh-Duy, entrés en sixième cette année, laissent à

leurs successeurs une école plus belle et leur ont aussi

légué l’envie de poursuivre le travail... De nouveaux

projets sont déjà à l’étude.

Page 22: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

23[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

ON

Premières scènesentre amis

C omposer des mélodies, écrire deschansons, c’est bien mais les par-tager avec un public, c’est mieux.Tous les deux mois, les scènes

ouvertes de la maison de quartier de Dou-lon permettent à deux des vingt-cinqgroupes qui répètent dans ses locaux defaire leurs premières armes sur scène.“Cela fait partie de leur formation. On veutqu’ils puissent se mettre en scène etapprendre à monter leur propre concert”,explique Nicolas Étourneau, responsabledu secteur jeune de la Maison de quartier.Le jour J, trois groupes qui vont se succé-der pendant la soirée, installent eux-mêmes le matériel. On monte la scènedans le hall de la maison de quartier, oninstalle les projecteurs et un technicien dela salle de spectacle vient aider à régler leson. “Cela permet aux groupes qui répè-tent chacun dans leur coin de confronter

leurs expériences, d’échanger sur leurspratiques musicales, leurs méthodes detravail”, précise Nicolas Étourneau. Lesgroupes jouent une demi-heure à uneheure en fonction de leur répertoire devantun public de 100 à 200 personnes compo-sé d’amis, de parents... “Une partie desmusiciens jouent sur l’estrade, les autrespar terre et les spectateurs se retrouventtrès près du groupe, c’est assez rassurantpour eux”. En souvenir, ils garderont unenregistrement du concert qui servira debase de travail pour progresser avant laprochaine étape : l’enregistrement d’unemaquette pour participer à des tremplinsou démarcher les salles de spectacle. Prochains rendez-vous : les vendredis 28 novembre, 23 janvier, 12 mars et 14 mai. À partir de 20 h 30, maison de quartier de Doulon.

Premières scènesentre amis

Bienvenue au jardin des Maraîches !

Des jardins en terrassesaménagés de carrés cultivés

qui évoquent les anciens

jardins de curés, de belles

allées bordées d’ardoises qui

conduisent à l’aire de jeux où

s’élève une citerne à eau sur

laquelle les bambins peuvent

grimper, glisser... Imaginé avec

les habitants, le jardin des

Maraîches, sera ouvert au

public mi-septembre. Tout ici

met en scène le passé

maraîcher du quartier. Comme

ce superbe poireau, de

plusieurs mètres de haut,

planté à l’entrée du square ou

encore ces citrouilles dodues

installées dans l’aire de jeux

destinée aux 3/10 ans. Quant

aux plantations, elles seront

réalisées à l’automne.

Locaux de convivialitéSur la plaine de la Colinière, de nouveaux locaux de convivialité

accueilleront le Hockey Club de Nantes, à proximité immédiate du terrain

sur lequel le club de hockey évolue. Sur une surface de 100 m2 environ, ce

bâtiment modulaire abritera une salle de réunion, un bar, des sanitaires.

Accessible à partir de la grande salle, la terrasse offrira aux spectateurs

la possibilité de se désaltérer tout en regardant les matchs. L’équipement

devrait être livré pour la mi-octobre. * Le fonds Sastre a été créé pour redistribuer, en direction du sport amateur, les bénéficesde la coupe du monde de football.

Page 23: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

Boulistes de Sèvres...entre copains !

LES 11 QUARTIERS ➜ NANTES SUD

Il reste une douzaine de boulodromesdans l’agglomération nantaise. Nichésdans des arrières-salles ou dépen-dances de bistrots, une bonne partie

d’entre eux ont été sacrifiés par les pro-priétaires, soucieux de récupérer un sur-plus de place. Tel n’est pas le cas de Fran-çois Cuny. Installé depuis trois ans dans lequartier de Sèvres, il tient à ce que le nomde son café-courses, Au Bon Accueil, sejustifie au quotidien. Joueur lui-même, lemaître des lieux s’est totalement investidans l’ Association bouliste de Sèvres,créée il y a une vingtaine d’années : “Lesanciens disent qu’en 42-43, on jouait déjàà la boule nantaise dans cette salle”, rap-pelle son président, Jacques Vrignon. Tradi-tionnelle en Loire-Atlantique, assez prochede la pétanque, cette discipline est jouéeavec de lourdes boules sur un terrain incur-vé où l’on peut utiliser les bordures. “Nousavons environ 45 adhérents dont cinqdames. Beaucoup sont des gens du coin.Pour François Cuny et Jacques Vrignon, laconvivialité est le maître mot de l’associa-tion : “Nous sommes ouverts à tous. Si un

client veut regarder une partie ou essayerde jouer, on l’y encourage. La pratique dela boule nantaise est un loisir et aussi unmoyen de faire se rencontrer les gens, de

les faire sortir de chez eux pour passer unbon moment, entre copains.” Au Bon Accueil, 138, route de Vertou, Nantes.Tél : 02 40 34 50 11.

Boulistes de Sèvres...entre copains !

24 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

Taekwondo au Clos-ToreauSamuel Dadié est un homme de conviction. Installé

depuis trois ans au Clos-Toreau, cet éducateur veut

faire bouger son quartier et ses habitants. Son arme ?

Le Taekwondo, un art martial de défense, qui inculque

le contrôle de soi et le respect des règles et de l’autre.

Pratiquant depuis vingt-sept ans, Samuel a créé le

Hwarang Taekwondo Atlantique avec son épouse, dès

son arrivée à Nantes. “De 9 enfants et 15 adultes en

2000, nous sommes passés à 30 et 20 la saison

passée. Cette année, je m’attends à une très forte

hausse des candidats.” La présence d’une majorité de

filles parmi ses licenciés ne l’étonne pas : “Pour les

jeunes, le Taekwondo est un outil pour canaliser

l’énergie, pour apprendre la concentration, la

persévérance, et, pour les filles, un moyen de se faire

respecter. Beaucoup de parents me disent que leurs

gamins améliorent leurs résultats scolaires et sont plus

calmes depuis qu’ils pratiquent ce sport. Afin de faire

connaître sa discipline aux Nantais, le Hwarang

Taekwondo Atlantique a réuni en avril dernier à

Beaulieu 80 combattants venus de toute la France.

“Nous souhaitons reconduire ce Trophée Clos-Toreau

en 2004”, conclut Samuel Dadié.Contact : Samuel Dadié. Tél : 06 70 48 97 25.

Page 24: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

26 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

HISTOIRES DE QUARTIERS

Ouverte en 1864, fermée en 1974,

réhabilitée à partir de 1977,

la Manufacture des Tabacs de

Nantes a une histoire en forme

de Havane. Pleine d’arôme et

de saveur.

B ientôt trente ans que le tic-tac del’horloge de la Manufacture Impé-riale des Tabacs de Nantes acessé, que la sirène qui marquait

la fin ou la reprise du travail s’est tue, quele bruit des pas des ouvriers s’est éloignévers Carquefou où une autre usine à ciga-rettes a ouvert ses portes en 1974. Pour-tant, certains sont toujours là. Dans lesmurs. Enfin pas vraiment dans, mais plutôtsur. Agrandis et sous verre, sur des photo-graphies en noir et blanc des années vingtqui aident, comme les cailloux blancs duPetit Poucet, à retrouver le chemin de lamémoire. Ils portent le galurin, la mous-tache en accroche-cœur pour les hommes,

la longue jupe dite “cotillon” avec letablier par-dessus pour les femmes et lapose figée, le regard vague à l’âme pourtous. Sûrement, les nouveaux résidants dela Manufacture réhabilitée à partir de 1977en un ensemble de logements, équipe-ments et services municipaux, ne doiventplus prêter attention à ces ancêtres quandils empruntent les allées qui serpentententre les corps de bâtiments symétriques,séparés par de grandes cours, dissimuléspar les hauts murs. Ah! si les murs avaientla parole, serait-on tenté de dire. Ils nousraconteraient les conditions de travail,l’odeur âcre du tabac, les cadences, lequartier grouillant de vie autour de l’usine

La Manufacture Impériale des tabacs de Nantes

Malakoff/Saint-Donatien

Page 25: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

27[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

et le régime disciplinaire quasi-carcéral de“la Manu” qui firent comparer ce typed’établissements, où les femmes étaientmajoritaires, à des “couvents laïques”.

Établissements pionniers. En Fran-ce, dans les villes, on se battait au XIXe

siècle et notamment sous le Second Empi-re pour obtenir la concession d’une manu-facture de tabac. Le centre et l’ouest de laFrance en étaient dépourvus. On décidadonc de l’implantation d’une fabrication àChâteauroux et à Nantes. La ville, avec sonport bien situé, reçoit dès 1857 missiond’ouvrir des ateliers, l’administration desTabacs ayant décidé la création de nou-veaux centres pour répondre à l’accroisse-ment de la demande, notamment decigares. Lorsqu’elle ouvre en 1864, laManufacture de Nantes (l’une des plusimportantes sur le territoire) est un uni-vers fonctionnel de l’industrialisation nais-sante à l’architecture sévère et à la sur-veillance policière. À l’époque, le tabac estchose précieuse. On ne tolère ni gaspilla-ge, ni vol. Une seule voie d’accès permet lafouille des ouvrières en tablier de travail,

alignées dans la cour avant la sortie. Mais,dans d’autres domaines, les Manufacturesd’État se veulent pionnières. Sur le plantechnique d’abord. Eugène Rolland met aupoint les premières machines à vapeurpour la torréfaction. Sur le plan desœuvres sociales ensuite, avec la mise surpied d’une société de secours mutuel(1858), l’ouverture d’une crèche (1861) ouencore d’un bureau d’épargne (1876). Surle plan de l’organisation du travail enfin.Les manufactures d’État sont les seules auXIXe siècle à garantir aux ouvrières une car-rière. De véritables dynasties se créent ; lamère fait embaucher la fille, la fille le mariet ainsi de suite. La sécurité de l’emploivaut contrepartie aux faibles salaires etaux risques d’accidents. L’introduction desmachines Belot pour l’empaquetage faitbeaucoup d’estropiées. Dans un article

consacré à la Manufacture, Xavier du Bois-rouvray écrit : “Le travail était dur, répétitif,en partie rémunéré au rendement (à la findu XIXe siècle, une bonne ouvrière peutexécuter à la main 300 cigares par jour).Les heures de présence étaient longues,dans des ateliers où s’entassaient souventune cinquantaine de femmes, où touteconversation particulière était interdite.”Résultat, la main d’œuvre (pour la plupartde très jeunes filles) se fait rare et le turn-over très fort. D’autant plus que la “Manu”n’a pas très bonne réputation. Comme denombreux établissements industriels del’époque.Pourquoi ? L’une des raisons, c’est RenéeFaucher, 88 ans, entrée à la Manu à 27 ans,juste après la Seconde Guerre mondiale,parce que sa mère née en 1895 y travaillaitdéjà depuis 1913, qui nous la livre. “C’était

1856 : Création d’ateliers provisoires pour la

fabrication des cigares pouvant accueillir 400

cigarières chacun à l’usine Bridon (située quai

Magellan) et à l’ancien “couvent de Beauséjour”.

1859 : La Ville sous la houlette de son maire

Ferdinand Favre fait cession à l’État d’un terrain

dit “Pré Bertrand” situé boulevard Sébastopol

(aujourd’hui boulevard Stalingrad) en face de

la gare.

1861 : Début des travaux. Des remblais doivent

être exécutés pour amener le terrain au niveau

de la chaussée et le sol dur pour les fondations

doit être recherché entre 2 et 5 mètres au-

dessous du niveau primitif.

1863 : Achèvement du projet par l’architecte

nantais Joseph Chenantais (auquel on doit

notamment le Palais de justice). À la

Manufacture de Nantes qui compte alors 1 034

ouvriers dont 954 femmes, on fabrique

principalement des cigares, surtout des

Scaferlati.

1939-1945 : Nantes accueille les cigarières de

Reuilly puis de Dieppe. À partir de 1945, la

manufacture se spécialise dans la fabrication

des cigarettes.

1974 : Transfert de l’atelier de cigarettes à

Carquefou.

1977 : Début de l’étude du projet de

réhabilitation par la Ville afin de replacer la

Manu dans la vie du quartier.

1983 : Achèvement des travaux de

réhabilitation, logements, équipements et

services municipaux.

}

La Manufacture Impériale des tabacs de Nantes en quelques dates :

Fabrication de cigarette à la rouleuse à main.

SE

RV

ICE

D’E

XP

LOIT

ATIO

N IN

DU

STR

IELL

E D

ES

TA

BA

CS

Page 26: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

HISTOIRES DE QUARTIERS

28 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

}

mixte ! Mon mari ne voulait pas que j’yentre. C’était mal coté aussi. Mais, j’étaistrop malheureuse d’avoir été sans travailpendant la guerre. Alors je n’ai pas cédé.”Avant d’entrer à l’usine, Renée fût modistedans une boutique de la Place Saint-Pierre.“Mais, j’étais malade d’être assise sur unechaise toute la journée.” Contrairement àd’autres qui auraient donné cher pourconserver la place d’infirmière, “mais nontitulaire” précise Renée, qu’elle occupait àses débuts à la Manu, la jeune recrue déci-de de monter aux ateliers de fabrication,au grand dam de son mari, employé auxchantiers navals. “J’aimais mieux la men-talité ouvrière que la mentalité bureau.J’avais été élevée dans un milieu d’ou-

vriers. Entre nous, les ouvrières, ont ététrès soudées les unes aux autres. Faut direqu’on s’était connues à la crèche de laManu !” Très vite, Renée se syndique etaujourd’hui encore, elle ne raterait pourrien au monde les réunions. “Elles se tien-nent toujours à la Manu, là où il y avait nosanciens vestiaires.”

Réhabilitation réussie. Aujourd’hui,c’est une Manufacture réhabilitée queRenée fréquente. Arnaud Biette de l’asso-ciation Entreprise et patrimoine industrielqui s’intéresse à l’étude et à la valorisationdu patrimoine industriel de la région nan-taise, évoque la réussite de l’opération quia été lancée à la fin des années 70. “C’est

une référence en matière de réhabilitationet l’une des plus précoces en France.”Arnaud note l’ouverture sur le quartiergrâce au percement de voies d’accès, laconservation de la cheminée et de la chau-dière principale (au centre de l’actuellebibliothèque) et ajoute : “Comme danstous les projets de ce genre, la mêmequestion se pose. En quoi un bâtiment faitpartie de l’histoire et donc de l’identitéd’un quartier et comment faire pour queles habitants de ce quartier se le réappro-prient ? “ Pour Renée, qui habite au nordde Nantes, dans la cité des Agenets, unappartement qui appartient toujours àl’entreprise, la question ne se pose paspuisque qu’elle continue de fréquenter unlieu dans lequel elle aura passé la majeurepartie de sa vie. Et sans jamais griller niune brune, ni une blonde. “Il y a des fillesqui allaient au vestiaire pour fumer. Moi çane m’a jamais tenté. “

LAURE NAIMSKI

P o u r e n s a v o i r p l u s :Xavier du Boisrouvray : La Manufacturedes tabacs de Nantes : construction etmise en œuvre : 1857-1865 in le numéro128 des éditions du CNMH, 1983.

Les Annales de Nantes et du Pays Nan-tais, revue de la société académique deNantes et de la Loire-Atlantique. Quar-tier Nantes-Doulon. De la Manu à la Noé-Mitrie, n°288, deuxième trimestre 2003.

Avec un régime quasi-carcéral, la Manu qui

employait majoritairement des femmes, fut

comparée à un “couvent laïque”. Dans ces ateliers

où s’entassait une cinquantaine de femmes, toutes

conversation particulière était interdite.

Page 27: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

29[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

S ur une table en formica d’unbureau semblable à mille autres, àl’étage du siège social Grandjouan-Onyx sur l’Île Beaulieu, Annick

Leroux, employée de maison depuis 36 ans,dessine avec le doigt les contours de sonenfance. Rezé, Pont-Rousseau, la prairiebasse de la Tête-des-Mottes, la rue desAbattoirs, le café et enfin la cour de l’en-treprise de nettoyage et de transportGrandjouan dont les premières installa-tions (hangars, cales à foins) à Nantes etdans les alentours remontent à 1830. Uneentreprise pareille à nulle autre où Annicks’installe avec ses parents au début des

années 1950. Papa y est mécanicien,maman femme de ménage. On se serre aufond de la cour, dans une maisonnette debois “un peu trop froide l’hiver, un peu tropchaude l’été” où les enfants Grandjouanviennent chercher des bonbons. “Je lesgardais aussi” se souvient Annick qui, d’ungeste, efface le dessin invisible qu’ellevenait de tracer. “À l’époque, c’était fami-lial. J’ai connu trois générations de Grand-jouan”. C’était avant la vente de l’entrepri-se en 1989 à la CGEA (Compagnie généraled’entreprises automobiles) et le passagedans le giron de Vivendi. En juin dernier,les contours de l’enfance d’Annick se sont }

Grandjouan,“gamionneurs” de père en fils

Pont-Rousseau

Avec le déménagement de

l’entreprise Grandjouan-Onyx de

son site historique de Pont-

Rousseau vers Saint-Herblain, c’est

une page d’histoire qui se tourne.

Celle d’une des plus vieilles

entreprises de Nantes.

Page 28: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

HISTOIRES DE QUARTIERS

définitivement envolés avec la fermeturedu site historique de Pont-Rousseau et ledéménagement vers Saint-Herblain pourlaisser place aux Nouvelles Cliniques nan-taises. Mais, pour toujours, l’image deGrandjouan restera associée à celle d’uneentreprise pionnière, notamment par sonapproche industrielle de la salubrité urbai-ne.

Dans la gadoue. Au cours du XVIIIe

siècle et à l’instar de Paris, Nantes utiliseles fermiers de la région pour enlever lesgadoues de la ville. Les ordures appartien-nent donc aux fermiers du bail dit de larépurgation qui les revendent commeengrais. Mais bientôt, ces derniers ne peu-vent plus couvrir leurs frais par la ventedes gadoues et demandent à la Ville deNantes de les indemniser pour le serviced’enlèvement. Le service est coûteux et laVille se tourne vers des entreprises privéespour abaisser les prix. C’est FrançoisGrandjouan (l’un des sept frères installécomme transporteurs à Nantes depuis1830) qui obtient le contrat. Nous sommesen 1867. Il fonde avec trois de ses fils lesÉtablissements Paul Grandjouan, passantdu camionnage à l’enlèvement et au traite-ment des ordures. Ce qui fit dire à la fin duXIXe siècle : “qu’à Nantes, les Grandjouansont gamionneurs de père en fils.”

Alcoolisme. Dans les premiers temps,l’entreprise fait travailler une soixantained’hommes, les tombeliers, qui conduisentautant de tombereaux tirés par une centainede chevaux. À leurs côtés, une centaine defemmes se chargent de balayer les rues dela ville et de récolter les ordures. Le travailest pénible surtout lorsqu’il faut enfouir

les animaux morts sur la voie publique,désinfecter les urinoirs publics ou encoredésobstruer les égouts. On travaille jus-qu’à 14 heures par jour. L’alcoolisme estl’une des plaies du métier d’éboueur. Iln’est pas rare de voir le conducteur s’en-dormir sur son siège et le cheval s’arrêter !L’entreprise Grandjouan paye donc de fré-quentes pénalités en raison du travail malfait et la ville reste dans un état de propre-té médiocre, comme d’ailleurs la plupartdes villes de France. Pour améliorer cettesituation, l’entreprise et la Ville portenttoute leur attention sur le personnel et lamécanisation. En 1909, les premièresmesures de protection sociale apparais-sent. Juste après la Première Guerre mon-

diale, on commence à remplacer lesanciens tombereaux, on installe des gruesqui permettent un déchargement plusrapide des gadoues. Très attachés à leurcavalerie, les Grandjouan ne croient pas, àla fin de la guerre, au triomphe du moteurà explosion.

Odeur de crottin. Pas étonnant alorsque les souvenirs de Paul-Maurice aujour-d’hui âgé de 76 ans et dernier Présidentdes Établissements Grandjouan soientparfumés à l’odeur de crottin. “Au débutdes années 30, lorsque j’étais enfant, j’ai-mais par-dessus tout les visites domini-cales aux chevaux pour voir l’état de lacavalerie. Il y avait le tas de fumier qui

30 [Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

}

“À l’époque c’était familial. J’ai connu trois

générations de Grandjouan” se souvient

Annick Leroux.

Trés attachés à leur cavalerie, les Grandjouan ne croient pas, à la fin de la Première Guerre

mondiale, au triomphe du moteur à explosion. Il faudra attendre 1928 pour que soient testés

les premiers tracteurs automobiles.

Page 29: SUPPLÉMENT À N P , MAGAZINE DE L’INFORMATION …€¦ · 2003 et s’achèveront en janvier prochain. Le nouvel espace comprendra une salle de danse polyvalente, des douches indivi-duelles

31[Octobre 2003]

Na

nte

s a

u q

uo

tid

ien

croupissait au soleil. On attendait qu’il soitbien mûr pour le livrer aux viticulteurs ducoin. Je me souviens encore de l’odeur !” Ilvoit avec regret le passage des benneshippomobiles à la traction vapeur. Il faudraattendre 1928 pour que soient testés lespremiers tracteurs automobiles Chenard etWalcker et que la mécanisation commence.Parallèlement à la modernisation de leurmatériel roulant de répurgation, lesGrandjouan transforment leur activité detransport en l’étendant dans tout l’Ouestde la France grâce au rachat de nom-breuses sociétés de transports de larégion. Cette orientation de l’entreprise seconfirme avec le temps, notamment aprèsla perte, en 1947, de la répurgation de laVille de Nantes, cette dernière faisant lechoix de la municipalisation du service.Mais, les Grandjouan gardent leur contrat

avec la Ville de Rezé. En 1989, les entre-prises du groupe Grandjouan, quiemploient alors plus de mille salariésentrent dans le groupe C.G.E.A. Le nom estconservé à l’enseigne de la société derépurgation Grandjouan-Onyx. Ce n’estpas sans un pincement au cœur que Paul-Maurice s’est résigné à vendre son entre-prise. Il garde en souvenir les événementsmarquants comme les grèves de 1968 : “ÀNantes, les gens étaient asphyxiés par lesodeurs. Les ordures s’accumulaient. Nosbennes sortaient ornées d’un drapeaurouge!” Paul-Maurice a le verbe hautcomme ses ancêtres. “Mon père, Paul-René, était très vivant, très chaleureux,très élégant. Il venait tous les jours. Il pas-sait une demi-heure, il poussait une oudeux gueulantes et puis il repartait. Moi,j’étais plus bonhomme, plus rond.” Annick

Glossaire- Gadoue : Les ordures ménagères se transforment naturellement en engrais. Cet engrais est

appelé “gadoue”.

- Gamionneur : néologisme provenant de l’association des termes “gadoue” et “camionneur”.

- Répurgation : Terme couramment utilisé dans les provinces de l’Ouest jusqu’au milieu du XXe

siècle pour désigner l’ensemble des opérations de nettoiement des voies publiques.

- Sarradine : Seau utilisé à Nantes à partir de 1878. Tire son nom d’un élu nantais, Émile

Sarradin qui, à l’instar du préfet Poubelle à Paris quelques années plus tard, propose de placer

les ordures dans un seau afin de faciliter le travail de l’éboueur.

- Tombereau : Ancêtre des bennes. Arrivé en ville, le tombelier sonne sa cloche de deux kilos

pour prévenir les habitants de son passage. Il est flanqué de deux balayeuses. Après la collecte,

le tombelier recouvre son tombereau du prélart, grande bâche, qui empêche le vent d’entraîner

les détritus au-dehors. Puis, le tombelier se rend au parc à fumier pour y déverser son

chargement.

se souvient aussi de celui qu’elle appelleaffectueusement le grand-père : “Il étaittrès exigeant. Toutes les personnes quisont passées par le standard s’en souvien-nent ! Il appelait tout le monde ma petitefille, il portait une grosse fleur à la bouton-nière.” Le prénom de ce grand-père? “Je nem’en souviens plus. Je m’y perds un peu.Ils s’appelaient tous Paul !” Ce qui est sûren revanche, c’est que la fleur à la bouton-nière avait du pousser sur un tas de fumierlabellisé Grandjouan.

LAURE NAIMSKI

Remerciements à Xavier Nerrière duCentre d’Histoire du Travail de Nantespour l’apport iconographique provenantde la collection particulière Grandjouan.

À lire● Xavier Nerrière et Christophe Patillon, Pont-Rousseau et Rezé, histoire et mémoires d’unquartier et de sa ville, éditions du Centre

d’Histoire du Travail, 2002.

● Propreté et transport dans la ville, un siècled’histoire industrielle, sociale et humaine dugroupe CGEA, éditions de l’Institut de

l’environnement urbain, 1996.

● Capitaines d’entreprise à Nantes au XIXe siècle,

Yves Rochcongar. Édition Memo.

L’installation de l’entreprise de nettoyage Grandjouan, à Nantes et dans les alentours

remonte à 1830. Ici le site de Pont-Rousseau.