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  • Introduction l Analyse Transactionnelle

    COURS DE BASE

    Crer des relations positives et efficaces par lanalyse transactionnelle

    Formation - Consulting www.formation-consulting.ch

    Christine Roussy

    LAT pour une nouvelle communication

  • Support de cours Introduction lAT Christine Roussy

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    SOMMAIRE

    1 1 1 1 OBJECTIFSOBJECTIFSOBJECTIFSOBJECTIFS DU DU DU DU COURS COURS COURS COURS 101101101101 DDDD INTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTION L L L L A.T.A.T.A.T.A.T. 2222

    2222 DFINITION, DFINITION, DFINITION, DFINITION, VALEURSVALEURSVALEURSVALEURS ET ET ET ET DOMAINES DOMAINES DOMAINES DOMAINES D D D D APPLICATIONAPPLICATIONAPPLICATIONAPPLICATION DE DE DE DE L L L L ATATATAT 3333 Les 4 domaines dapplication de lAT . . . . . . . . 5

    3 3 3 3 APERU DU DVELOAPERU DU DVELOAPERU DU DVELOAPERU DU DVELOPPEMENT DE LA.T. PPEMENT DE LA.T. PPEMENT DE LA.T. PPEMENT DE LA.T. .... .... .... .... .... .... .... .... 7777 Eric Berne . . . . . . . . . . . . . . . 7 Le dveloppement de lanalyse transactionnelle . . . . . 9 Les institutions A.T. aujourdhui . . . . . . . . . . . 12

    4444 LES LES LES LES TATSTATSTATSTATS DU DU DU DU MOI MOI MOI MOI .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... 13131313 Analyse des tats du moi . . . . . . . . . . . 14 Le modle structural . . . . . . . . . . . . . 15 Le modle fonctionnel . . . . . . . . . . . . 19 Contamination et exclusion . . . . . . . . . . . 20

    5555 ANALYSEANALYSEANALYSEANALYSE DES DES DES DES TRANSACTIONS TRANSACTIONS TRANSACTIONS TRANSACTIONS .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... 26262626 Les 3 grands types de transactions . . . . . . . . . 27 Les signes de reconnaissance . . . . . . . . . . 31 Les mconnaissances . . . . . . . . . . . . 34 La structuration sociale du temps . . . . . . . . . 40

    6666 ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE DES DES DES DES JEUXJEUXJEUXJEUX PSYCHOLOGIQUES PSYCHOLOGIQUES PSYCHOLOGIQUES PSYCHOLOGIQUES .... .... .... .... .... .... .... .... 45454545 Les 3 faons de dcrire le processus des jeux psychologiques 51

    7777 LES SENTIMENTSLES SENTIMENTSLES SENTIMENTSLES SENTIMENTS .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... 53535353 Sentiments authentiques et sentiments parasites . . . . . 54 Analyse des rackets . . . . . . . . . . . . . 57

    8 8 8 8 ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE DUDUDUDU SCENARIO SCENARIO SCENARIO SCENARIO DE VIEDE VIEDE VIEDE VIE .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... 62626262 Les positions de vie . . . . . . . . . . . . . 62 Le scnario de vie . . . . . . . . . . . . . 65 Autonomie . . . . . . . . . . . . . . . 75

    POUR ALLER PLUS LPOUR ALLER PLUS LPOUR ALLER PLUS LPOUR ALLER PLUS LOINOINOINOIN .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... 78787878 Bibliographie partielle . . . . . . . . . . . . 78

    Annexe 1 Les abrviations utilises en analyse transactionnelle Annexe 2 Les Centres de Formations Annexe 3 Les 12 injonctions / Les 12 permissions Annexe 4 Les messages contraignants (drivers )

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    OBJECTIFS DU COURS 101 D INTRODUCTION A LA.T.

    Latelier 101 est le cours officiel dintroduction la thorie et lapplication de lA.T. Il constitue un prrequis pour qui souhaite signer un contrat de formation en vue dtre reconnu comme Analyste Transactionnel/le certifi/e (C.T.A.)1.

    Objectif :

    Lobjectif de ce cours est de fournir une information cohrente et correcte quant aux concepts de lanalyse transactionnelle. Le comit pour les normes de formation (Training Standard Committee) recommande que le cours 101 dintroduction lA.T. reflte les contenus et les rcents dveloppements en A.T., reprsents par les articles qui ont obtenu le Prix Eric Berne.

    Elments :

    Il doit durer au minimum 12 heures.

    Les participants la totalit du cours reoivent le certificat du cours 101 dintroduction lanalyse transactionnelle.

    Ce certificat reconnu par lE.A.T.A. (The European Association for Transactional Analysis) est normalement donn et enregistr par lassociation nationale ou, si ce nest pas possible, par le bureau de lE.A.T.A.

    Les personnes qui lont reu peuvent devenir membres de lE.A.T.A. dans la catgorie correspondante, en tant membre de leur association nationale ou locale dA.T. si celle-ci est affilie lE.A.T.A. (cf. : annexe 1 : les associations dAnalyse Transactionnelle).

    La connaissance de base contenue dans le cours 101 peut aussi tre acquise par une tude indpendante. Dans ce cas, le certificat du cours 101 en analyse transactionnelle est obtenu si le candidat russit lexamen crit pour ce cours (cf : Le Manuel de la formation et des examens / section 4.3.) 2.

    ____________________________________________________________________________

    1. Cf. : Annexes 1 : Les abrviations utilises en analyse transactionnelle 2. Le Manuel de la formation et des examens est labor et dit par l EATA (Association Europenne dAnalyse Transactionnelle) le Manuel de la formation et des examens est un descriptif minutieux des rgles rgissant la formation et les examens en AT. Il est disponible en ligne sur le site de lEATA.

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    DEFINITION, VALEURS ET DOMAINES D APPLICATION DE LA.T.

    DDDDEFINITION EFINITION EFINITION EFINITION DEDEDEDE L L L L ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE TRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLE

    Lanalyse transactionnelle (A.T.) est une thorie de la personnalit humaine, une thorie du comportement relationnel et social, et une approche complte de psychothrapie (dfinition de lE.A.T.A.3 )

    Fonde par Eric Berne (1910-1970), mdecin, vers la fin des annes 1950. Ce psychiatre passionn a voulu rendre la psychanalyse plus abordable et rapide en commenant par rdiger un ouvrage visant lexpliquer au public 4. Eric Berne a souhait simplifier le discours psychiatrique pour permettre au praticien et au patient (quil nomme client) d'avoir un langage commun. Berne a volontairement choisi des termes simples, dans le registre courant ou mtaphorique, afin que chaque client puisse tre co-acteur de son diagnostic et de sa gurison. Son ide tait de crer un systme de psychiatrie sociale. Lune des qualits qui font lattrait de lA.T. est quelle sapplique des situations aussi diverses que la psychothrapie, la guidance, lducation, le conseil en organisation et la formation des managers. Le terme analyse transactionnelle est gnrique, comme lest histoire ou science, et scrit donc sans majuscules.

    VVVVALEURS ALEURS ALEURS ALEURS DE DE DE DE BASEBASEBASEBASE ,,,, PRINCIPES PRINCIPES PRINCIPES PRINCIPES PHILOSOPHIQUES PHILOSOPHIQUES PHILOSOPHIQUES PHILOSOPHIQUES DEDEDEDE L L L L A.T.A.T.A.T.A.T.

    LAT repose sur une philosophie qui aborde trois aspects fondamentaux : LES GENS SONT OK TOUT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER CE SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES 5

    LES GENS SONT OK Le postulat le plus fondamental en AT : Tous les tre humains ont la mme valeur, la mme importance et ont tous droit lamour, au respect et la dignit, et ceci indpendamment de leur race, de leur religion ou de leur statut social. Cest une affirmation quant lessence de la personne plutt qu son comportement (tre plutt que faire). Je ne vous suis pas suprieur et vous ntes pas suprieur moi ; nous sommes, en tant que personnes, au mme niveau.

    TOUT LE MONDE A LA CAPACITE DE PENSER Tous les tres humains, lexception des gens qui ont de graves lsions crbrales peuvent penser, rflchir, valuer. Chacun est donc responsable de ses actions, de son comportement et de ses dcisions.

    CE SONT LES GENS QUI DECIDENT DE LEUR DESTINEE ET CES DECISIONS PEUVENT ETRE CHANGEES Au cours de leur enfance, tous les tres humains ont pris des dcisions concernant leur survie dans le milieu o ils voluaient. La plupart de ces choix ont t faits avant la maturit affective et intellectuelle : ils sont donc souvent nafs et utopiques. Ils peuvent par la suite entraver les relations avec autrui ou bloquer la croissance. Mais une fois la maturit atteinte, lindividu est mme de redcider, cest--dire dabandonner ses anciennes croyances pour en choisir de nouvelles plus appropries lici et maintenant 6. ____________________________________________________________________________

    3. Cf. : Le Manuel de la formation et des examens. 4. ERIC BERNE, The Mind in Action, 1947. Trad. franaise 1966. 5. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 21-24. 6. JANINE PROGIN, Principes de base de lA.T., brochure ralise par Janine Progin.

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    MMMMETHODE ETHODE ETHODE ETHODE CONTRACTUELLECONTRACTUELLECONTRACTUELLECONTRACTUELLE

    Eric Berne a dfini sa pratique comme tant une mthode contractuelle. Il dfini le contrat comme tant un engagement bilatral explicite en vue dune action bien dfinie 7. Il sagit dun accord explicite prcisant lobjectif du traitement chacune de ses phases :

    - Que voulons-nous raliser ensemble ? - Quels sont les moyens mettre en uvre pour raliser nos objectifs ? - Quelles sont les responsabilits de chacun ? - Quels sont les rsultats attendus ?

    On dit aussi que lAT est une mthode

    CONTRACTUELLE DECISIONNELLE DE COMMUNICATION DIRECTE

    CONTRACTUELLE Le travail accomplir est bas sur un contrat qui dfinit le rle de chacun (praticien - client). La responsabilit de mener bien tout changement que chacun veux obtenir est alors prise conjointement. Cela part du principe que nous sommes dans une relation dgal gal. Le contrat mutuel de travail a pour objectif principal de faciliter le processus, de partager quitablement le travail raliser. Il permet la personne de prendre conscience de ses besoins, de ses capacits et dtre active dans la recherche de solutions son problme. Afin quil soit efficace, ce contrat est exprim en termes positifs, avec un but raliste, dans le pouvoir des contractants; il doit tre prcis, observable, vrifiable, thique et mobiliser les trois tats du moi. Claude Steiner 8 compare un tel contrat aux contrats lgaux et lui applique les mmes conditions essentielles de validit : 1) consentement mutuel, 2) change rciproque, 3) comptence, 4) lgalit de lobjet 9.

    DECISIONNELLE Les gens sont OK, vous et moi sommes tous les deux OK, mais il nous arrive parfois dadopter des comportements non OK, nous agissons alors dune manire irrationnelle par rapport la situation prsente ; les analystes transactionnels parlent de reproductions inconscientes du pass, dues nos dcisions prcoces. Les autres ou lenvironnement ne peuvent pas nous faire ressentir ni nous comporter de telle ou telle manire, mme sils exercent des pressions sur nous ; cest notre dcision personnelle dy cder ; nous sommes donc responsables de nos sentiments et comportements. Nous prenons des dcisions ; si des dcisions aboutissent des rsultats dsagrables, nous pouvons les remplacer par des dcisions de plus adaptes. Les gens peuvent dcider de changer.

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    7. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de lanalyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 375. 8. CLAUDE STEINER, A quoi jouent les alcooliques..., Editions Descle de Brouwer, p 143-151. 9. MAXIME LOOMIS, Contrats et changement, Les Classique de lA T, Volume 4, Editions IFAT-CFIP.

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    COMMUNICATION DIRECTE Eric Berne insistait sur le fait que le client aussi bien que le thrapeute doit avoir toutes les informations sur ce qui se passe dans leur travail commun.

    La reconnaissance que Berne exprime souvent en parlant de ses clients nest pas un geste de politesse adress des cobayes humains. Elle est lexpression foncire dune rencontre entre des partenaires diffremment qualifis qui ont atteint les objectifs fixs dun commun accord en spaulant durant le parcours.

    Raymond Hostie 10

    LLLLES ES ES ES QQQQUATREUATREUATREUATRE DDDDOMAINEOMAINEOMAINEOMAINESSSS DDDD APPLICATIONAPPLICATIONAPPLICATIONAPPLICATION DE DE DE DE LLLL ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE TRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLE

    Lanalyse transactionnelle est la fois un ensemble de thories de la communication et du dveloppement. Cest aussi un ensemble de pratiques, utilises dans diffrents domaines. Ces domaines sont nomms : champs. Ces quatre champs de spcialisation sont :

    LA GUIDANCE L EDUCATION L ORGANISATION LA PSYCHOTHERAPIE

    En voici une description succincte emprunte au Manuel de la formation de l E.A.T.A. :

    LA GUIDANCE Le champ de spcialisation guidance concerne les personnes qui travaillent dans les domaines socio-psychologique et culturel. En voici quelques exemples : travail social, sant, travail pastoral, prvention, mdiation, facilitation du processus, travail inter-culturel, activits humanitaires. Le processus de guidance permet aux clients ou aux systmes clients de dvelopper leur conscience, leurs options et leur savoir-faire pour la gestion des problmes et pour le dveloppement des personnes dans leur vie quotidienne, par lamlioration de leurs points forts, de leurs ressources et de leur fonctionnement. Il vise accrotre leur autonomie en relation avec leur entourage social, professionnel et culturel.

    L EDUCATON Le champ de spcialisation ducation concerne les personnes qui travaillent dans le domaine de lapprentissage, de ltude et de la formation des adultes dans des cadres scolaires et acadmiques. Il englobe aussi le soutien des enfants, des adolescents et des adultes dans la famille, dans le professionnel et dans la socit. Le travail sapplique aussi au dveloppement dquipes ou dinstitutions. Le but vis est la continuation de la croissance personnelle et professionnelle, dans ses dimensions la fois scolaire et sociale.

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    10. HOSTIE RAYMOND, Lge adulte, sur les traces dEric Berne vingt ans aprs. InterEdition.

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    L ORGANISATION Le champ de spcialisation organisation concerne des praticiens qui travaillent dans ou pour des organisations, en prenant en compte les cadres de rfrence et les contextes organisationnels en mme temps que le dveloppement de lorganisation. Leur travail vise au dveloppement, la croissance et laccroissement de lefficacit des personnes qui travaillent dans les organisations.

    LA PSYCHOTHERAPIE Le champ de spcialisation psychothrapie concerne des praticiens qui visent faciliter la capacit de leurs clients se raliser, gurir et changer. Le processus psychothrapeutique permet aux clients de reprer et de changer des patterns archaques limitants. Il sagit donc de gurir de son scnario personnel par un travail concert avec un psychothrapeute.

    DDDDIFFERENCESIFFERENCESIFFERENCESIFFERENCES DES DES DES DES APPLICATIONS APPLICATIONS APPLICATIONS APPLICATIONS DANS DANS DANS DANS LES LES LES LES QUATREQUATREQUATREQUATRE CHAMPS CHAMPS CHAMPS CHAMPS

    La thorie de base de lanalyse transactionnelle est la mme dans le travail en guidance (G), ducation (E) et organisation (O) que dans le domaine clinique (P / psychothrapie), mais il existe des diffrences dans laccent mis dans la thorie et les techniques utilises 11 :

    - Dans le travail G E et O, lintervenant joue le rle de facilitateur, de formateur, de

    coach ou dentraneur plutt que de thrapeute.

    - Sans viser un changement de scnario, les intervenants en G E et O vont aider les personnes ou les quipes voluer sur divers points. Par exemples : fortifier lAdulte ; communiquer plus clairement ; passer des contrats explicites ; viter le triangle dramatique ; diminuer les jeux.

    - La plupart du temps, lintervenant invite le groupe traiter ce qui se passe au niveau social plutt quau niveau psychologique, autrement dit il aborde le programme explicite plutt que le programme cach.

    - Lorsque que le diagnostic est port en utilisant les tats du moi, il sagit dun diagnostic comportemental et social plutt quhistorique ou phnomnologique.

    - Lintervenant saxe le plus souvent sur la manire dont lindividu ou le groupe peut rsoudre les problmes en pensant et en agissant dans le prsent plutt quen explorant quel lment du pass il doit liquider.

    - Lintervenant enseigne le concept de scnario de vie ses stagiaires comme moyen dexpliquer pourquoi les gens agissent dune manire qui parat aller lencontre du but recherch, ou qui cause de la souffrance. Mais le scnario personnel sera rarement travaill.

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    11. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 334.

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    APERU DU DEVELOPPEMENT DE LA.T.

    EEEERICRICRICRIC BBBBERNEERNEERNEERNE QUI ETAIT ERIC BERNE Eric Berne nat le 10 mai 1910 au domicile de sa famille, au 73, Saint Famille, dans le quartier juif de Montral. Il est le fils du mdecin gnraliste David Hillel Bernstein, et de Sarah Gordon Bernstein, crivaine et ditrice. Il a une sur nomme Grace. Le docteur Bernstein pratiquait comme mdecin de cartier ; il avait un cabinet au rez-de-chausse de sa maison. Eric tait trs proche de son pre, qui lemmenait souvent en visite au domicile de ses patients ; sans doute lui a-t-il donn le got de la mdecine. Le bon docteur mourut 38 ans de tuberculose. Ce fut pour Eric, qui avait 9 ans une perte trs dure. Le genre de difficults prcoces qui conduit certain devenir psy Sarah reprit lducation de ses deux enfants. Elle nourrit bientt de grandes ambitions pour Eric, et lencouragea devenir mdecin.

    GENESE ET DEVELOPPEMENT DE SES IDEES En 1931, 21 ans il reoit son baccalaurat en mdecine.

    En 1935, 25 ans, il obtient son doctorat en mdecine et en chirurgie, lUniversit Mc Gill. Vers 1938, il devient citoyen amricain.

    En 1936, il devient psychiatre rsident la clinique psychiatrique de la facult de mdecine de Yale. Il garde ce poste jusquen 1943, puis sengage dans le corps mdical militaire.

    En 1941, il commence sa formation de psychanalyste lInstitut psychanalytique de New-York, et fait une analyse avec Paul Federn.

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    1. WARREN D. CHENEY, Eric Berne : esquisse historique, C.A.T., Editions IFAT-CFIP, Vol. 1, p 12.

    Loccasion la meilleure et la plus intressante pour voir Eric Berne tait dassister lun de ses sminaires du mardi soir San Francisco.

    Il a tenu ces sance quasiment sans interruption durant 12 ans : de 1958 1963 au 1200, Washington, et de 1964 1970 au 165, Collins. Avant 1958, il conduit des sminaires informels ses domiciles de Carmel et de San Francisco. Il apprciait beaucoup ces discussions et les considrait comme vitales pour le dveloppement de sa nouvelle approche 1.

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    Cest cette poque, quil commence rflchir de faon critique la psychiatrie et la psychanalyse. Il rassemble les notes pour son premier livre : The Mind in Action (Lesprit en action), une synthse critique sur ces deux sujets. Le livre est publi en 1947. En 1943, il doit effectuer son service militaire, l il dveloppe son domaine dintrt, lintuition. Il doit examiner les soldats qui demandent tre rforms. Chaque soldat passe pour tre examin par plusieurs mdecins chargs dun seul aspect de sa sant. Berne, dans un temps de 40 90 secondes doit se prononcer quant ltat mental de chaque homme. Le protocole dexamen consiste poser deux questions : tes-vous nerveux ? et Avez-vous dj consult un psychiatre ? . Berne ne stend pas quant la finalit desdites questions, mais il explique quil se met deviner les rponses et enregistrer le nombre de rponses justes, afin dtayer ses recherches sur lintuition. Il pousse plus loin en faisant des hypothses concernant le mtier des hommes examins, vrifiant ensuite dans les dossiers mdicaux. Il nest pas tonnant quon retrouve souvent chez Berne le souci de la rapidit ! En tant que thrapeute, Eric sassigne le but le plus lev : Gurissez-les, ne vous contentez pas de travailler en vue dune amlioration . il y russit trs souvent. Il dit aussi : On doit viser gurir le client en une sance . Bien entendu, il le dit avec un sourire, en reconnaissant la difficult de cet objectif : toujours viser raccourcir le traitement, jamais lallonger. Aprs avoir t dmobilis, Berne reprend la vie civile. Il reprend sa formation en psychanalyse et entreprend, en 1947, une analyse avec Eric Erikson. En 1956, lorsquil postule au titre de psychanalyste, le jury le refuse. Dorothy Berne, tmoin intime de la raction de Berne lors de cette preuve, nous dit que ce rejet lui a t trs dur, mais quil a eu sur lui un effet cathartique, le poussant approfondir son projet dj mri dajouter quelque chose la psychanalyse. Presque tout de suite il se met au travail avec ardeur, dtermin dvelopper par lui-mme une nouvelle approche en psychothrapie, sans la bndiction ni laide de la fraternit des psychanalystes. Nayant plus rendre comptes, il donne libre cours sa crativit. Comme il est agac par le discourt hermtique de la psychanalyse, il propose un langage quaussi bien les clients que les praticiens peuvent comprendre. La rapidit avec laquelle il accomplit sont projet est stupfiante. Berne est lauteur dune trentaine darticles dans des revues spcialises de psychiatrie et de psychothrapie, la plupart avant 1960.

    Il a galement rdig huit livres, dont deux avant 1960, la plupart aprs stre spar officiellement de la psychanalyse pour se consacrer sa thorie.

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    LES PUBLICATIONS DE BERNE

    1947 : The Mind in Action 1949 : Premier article sur lintuition 1954 : Quatrime article sur lintuition 1957 : Ego states in psychotherapy. Article dans The American Journal of Psychotherapy. 1958 : Transactional analysis : a new and effective method of group therapy. Article dans The American Journal of Psychotherapy. 1961 : TA in Psychothrapy (Analyse transactionnelle et psychothrapie). 1963 : Structure and Dynamique of Organisations and Groups (Structure et dynamique des organisations et des groupes). 1964 : Games People Play (Des jeux et des hommes). 1966 : Principles of Group Treatment ( Principes de traitement psychothrapeutique en

    groupe) 1970 : Sex in Human Loving (non traduit) 1971: What do You Say After You Say Hello? (Que dites-vous aprs avoir dit bonjour?) SES DERNIERES ANNEES

    De 1964 1970, Eric ne connut gure de repos. Berne dcde le mercredi 15 juillet 1970, aprs plusieurs infarctus, il a 60 ans. Sur son lit dhpital il corrigeait encore son ouvrage Que dites-vous aprs avoir dit bonjour? Beaucoup pensent que sa mort prmature montre un aspect de scnario personnel non rsolu. Mais quen savons-nous ?

    Quand je pense sa mort, elle a eu le caractre troublant dune surprise terrible, et pourtant ntait pas surprenante. Une partie de lui et de moi savaient que cela allait arriver et quand cela arriverait 2

    Claude Steiner

    LLLLE E E E DEVELOPPEMENTDEVELOPPEMENTDEVELOPPEMENTDEVELOPPEMENT DE DE DE DE LLLL ANALYSEANALYSEANALYSEANALYSE TRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLETRANSACTIONNELLE

    Le jour de sa mort, Berne ne laisse pas seulement une uvre crite. Il quitte une association qui lui tenait cur. En 1958, il lui avait insuffl la vie en constituant, avec six autres participants un groupe auquel il donnait le nom de Sminaire de psychiatrie sociale de San Francisco . En 1964, lassociation change de nom. Pour sappeller Association Internationale dAnalyse Transactionnelle (I.T.A.A.). Dans son ouvrage, Raymond Hostie, a dress une liste de plus de vingt collaborateurs qui, au cours des annes 1965-70, ont paul Berne soit par leur changes avec lui, soit en dissminant au loin les germes de lanalyse transactionnelle. Tous ces compagnons se sont familiariss avec lanalyse transactionnelle grce au contact direct avec Berne. Ils ont entendu ses exposs, test ses hypothses dans leurs pratiques. Ils lui ont soumis des nuances, retouches et complments, ont ragi ses prises de position, etc. Ce sont ces compagnons qui vont assurer la continuit de lassociation au dcs de Berne. ____________________________________________________________________________

    2. STEINER CLAUDE, Des scnarios et des hommes, Editions Descle de Brouwer, p 28 : Le scnario dEric Berne.

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    Kenneth Everts, collaborateur de Berne, participant fidle des sminaires de San Francisco, est le digne reprsentant de la premire gnration. Fin 1969, il est lu prsident et met ses qualits humaines au service de lI.T.A.A. Il sassigne un double objectif : maintenir la qualit spcifique de lanalyse transactionnelle, afin dviter tout galvaudage et toute dulcoration, et encourager les initiatives afin daccueillir au sein de lI.T.A.A. toutes les tendances qui ne sont pas incompatibles ou sectaires. Au lendemain du congrs dt de 1970, il lance son appel :

    Jencourage tous les membres de l.T.A.A. collaborer pour que nous ralisions un travail de qualit. Mettons laccent sur la qualit et non la quantit. Notre association ne survivra que si les critres professionnels les plus exigeants sont maintenus. Si nous admettons la mdiocrit, lI.T.A.A. seffondrera.

    Ds sa mise en place, lassociation organise des congrs, afin de favoriser les changes et la transmission du savoir, promouvoir les principes de lAT et permettre des praticiens de se former. Elle assure ainsi la crdibilit des professionnels. Longtemps, ces congrs ont eu lieu San Francisco, ils se tiennent actuellement dans le monde entier. Toutes les personnes accrdites ont suivi une formation thorique et un entranement pratique. Une fois certifies, elles sont membres de lassociation et soumises au respect du code thique (cf. : Manuel de la formation et des examens, section 3, p 2)

    LEVOLUTION DE LA THEORIE ET DE LA METHODOLOGIE TRANSACTIONNELLES APRES BERNE

    LAT aura t conduite par Berne de ses dbuts, vers 1955, sa mort en 1970. Du vivant de Berne, un seul livre sur lanalyse transactionnelle a t publi par un autre que lui (Harris Thomas, Daccord avec soi et les autres ).

    Lanalyse transactionnelle est diffuse dans le monde entier, grce aux diffrents collaborateurs de Berne. Elle est, aujourdhui, continuellement enrichie, par les nouvelles dcouvertes scientifiques sur le comportement humain. Cf : les prix Eric Berne :

    LES PRIX ERIC BERNE

    Le prix scientifique Eric Berne a t cr en 1971 pour rendre hommage et perptuer la mmoire de lapport scientifique dEric Berne. Il devait tre dcern chaque anne au crateur dun nouveau concept scientifique en A.T. En 1990, le Conseil dAdministration de lI.T.A.A. a dcid den changer le nom et lobjectif. Il sappelle prsent le Prix Eric Berne en analyse transactionnelle. Il est dcern pour des contributions la thorie ou la pratique de lA.T. qui sont publies, ou pour des apports concernant lintgration ou la comparaison de la thorie ou de la pratique transactionnelle avec dautres modalits thrapeutiques. Un Comit de lI.T.A.A. choisit le/ les titulaire/s. Voici une liste des titulaires du Prix Eric Berne de 1971 2004 :

    1971 STEINER Claude Matrice de scnario Scnario et contre-scnario.

    1972 KARPMAN Stephen Triangle dramatique Contes de fes et analyse dramatique du scnario.

    1973 DUSAY John Egogrammes Les gogrammes et la conservation de lnergie psychique.

    1974 SCHIFF Aaron et Passivit et les quatre types de mconnaissances Jacqui Passivit.

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    1975 GOULDING Robert et Redcision et les douze injonctions Mary Messages inhibiteurs, dcisions et redcisions. GOULDING Robert Le progrs dans les thrapies de groupes et familiales 1976 CROSSMAN Patricia Protection Permission et protection.

    1977 KAHLER Taibi et Mini-scnario et les cinq messages contraignants (drivers) CAPERS Hedges Le mini-scnario. 1978 ENGLISH Fanita Sentiments parasites (sentiments rackets) et sentiments authentiques Les mcanismes de substitution des sentiments-parasites aux sentiments rels.

    1979 KARPMAN Stephen Options Options.

    1980 STEINER Claude Economie des signes de reconnaissance Lconomie des caresses.

    MELLOR Ken et Mconnaissances et redfinitions SIGMUND (SCHIFF) Eric Mconnaissances. 1981 ERNST Franklin Enclos OK Une grille pour aller de lavant avec lautre.

    1982 ERSKINE Richard et Circuit parasitaire (systme racket) et analyse du racket ZALCMAN Marilyn Le circuit des sentiments parasites. 1983 JAMES Muriel Auto-parentage Lautoparentage, thorie et processus.

    1984 LEVIN Pamela Les cycles de la croissance Le cycle de la croissance.

    1987 MOISO Carlo Etats du moi et transfert Transfert et tats du moi.

    1994 DASHIELL S. Sharon Applications pratiques : Psychothrapie avec ltat du moi Parent La rsolution dans le Parent : reprogrammer les incorporations parentales.

    McNEEL John Applications pratiques : Psychothrapie avec ltat du moi Parent Linterview du Parent.

    JOINES S.Vann Intgration de lA.T. avec dautres thories et approches Thrapie redcisionnelle et adaptations lies la personnalit.

    Diagnostic et plan de traitement : un cadre de rfrence transactionnel.

    1995 BLACKSTONE Peg Intgration de lA.T. avec dautres thories et approches LEnfant dynamique : intgrer la structure de deuxime ordre, les relations dobjet

    et la psychologie du Soi.

    ILLSLEY CLARKE Jean Applications pratiques: Application de lA.T. en ducation des parents Lestime de soi : une question de famille.

    Guide du leader

    1996 JACOBS Allan Thorie A.T. et applications sociales Le pouvoir autocratique.

    Nationalisme.

    Aspects de la survie : triomphe sur la mort et la solitude ultime.

    Les structures autocratiques : groupes, organisations, nations, acteurs autocratique.

    1997 ENGLISH Fanita Thorie Lpiscnario et le jeu de la pomme de terre brlante.

    1998 ERSKINE Richard et Comparaison / intgra-tion avec dautres approches TRAUTMANN Rebecca Modles et analyse des tats du moi. Le processus de la psychothrapie intgrative.

    Les mthodes dune psychothrapie intgrative.

    ERSKINE Richard Structure du moi, fonction intrapsychique et mcanismes de dfense. Structure du moi, fonction intrapsychique et mcanismes de dfense : les concepts

    originels de Berne.

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    Transfert et transactions.

    Questionner, saccorder et sengager dans la psychothrapie des dissociations.

    La honte et lattitude sans reproche : perspectives transactionnelles et interventions

    cliniques.

    Thories et mthode dune analyse transactionnelle intgrative.

    Motivation et thories de la personnalit.

    ALLEN James R. et Thorie Barbara A. Thorie de la narration, thrapie redcisionnelle et post-modernisme. Un nouveau type danalyse transactionnelle : une version du travail sur le scnario

    partir dune sensibilit constructiviste.

    Psychopathologie et traitement des enfants et des adolescents : une typologie.

    2002 SCHLEGEL Leonhard Thorie Quest-ce que lanalyse transactionnelle ?

    2003 NOVELLINO Michele Thorie Communication inconsciente et communication en A.T.

    2004 DREGO Pearl Changer les systmes par les corrlations entre les inventaires dinjonctions et lanalyse des mythes et des chants. Construire lunit familiale par les rituels de permission : les Permissions et les

    modles dtats du moi.

    LLLLESESESES INSTITUTIONS INSTITUTIONS INSTITUTIONS INSTITUTIONS A.T.A.T.A.T.A.T. AUJOURDAUJOURDAUJOURDAUJOURD HUIHUIHUIHUI 3333

    ASSOCIATIONS INTERNATIONALES NON FRANCOPHONES HORS SUISSE

    The European Association for Transactional Analysis (E.A.T.A.) www.eatanews.org Lobjectif de lAssociation Europenne dAnalyse Transactionnelle (E.A.T.A.) est de promouvoir la connaissance et la recherche concernant lanalyse transactionnelle, den dvelopper la thorie et de mettre en place des normes de pratique consensuelles. Elle promeut galement en Europe la coopration dans le champ de lanalyse transactionnelle.

    The International Transactional Analysis Association (I.T.A.A.) www.itaa-net.org Associazione Italiana di Analisi Transazionale (A.I.A.T.) www.aiat.it Deutsche Gesellschaft Fr Transaktions-Analyse (D.G.T.A) www.dgta.de Western Pacific Association of Transactional Analysis (W.P.A.T.A.) www.wpata.com.au The United States of America T A Association (U.S.A.T.A.A.) www.usataa.org The Institute of Transactional Analysis (ITA) www.ita.org.uk

    ASSOCIATIONS NATIONALES ET REGIONALES

    Deutscher Schweiz Geselschaft frTransactionsanalyse www.dsgta.ch Institut de Formation la psychothrapie en Analyse Transactionnelle www.institutpsychotherapie-at.ch Association Suisse dAnalyse Transactionnelle Suisse Romande www.asat-sr.ch

    ASSOCIATIONS FRANCOPHONES HORS SUISSE

    Institut Franais d'Analyse transactionnelle www.ifat.net Association Belge d'Analyse Transactionnelle membres.lycos.fr/assobat Association pour la recherche et l'intervention en Analyse Transactionnelle en Education www.ariate.org Association Suisse dAnalyse Transactionnelle Suisse Romande www.asat-sr.ch

    ____________________________________________________________________________

    3. Source : Site de lASAT-SR (Association Suisse dAnalyse Transactionnelle Suisse Romande) : www.asat-sr.ch

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    4

    LES ETATS DU MOI

    DDDDEFINITIONEFINITIONEFINITIONEFINITION

    Eric Berne dfinissait un tat du moi comme un ensemble cohrent de penses et de sentiments qui se manifestent par des modles de comportements correspondants. Berne rassemble sous ces termes les dimensions cognitives (ides ou penses), affectives (ressenti, motions, sentiments) et comportementales. France Brcard et Laurie Hawkes y incluent aussi le corps, qui participe la fois au domaine motionnel et comportemental. Un tat du moi est dabord un tat un moment donn, un ensemble compos de notre tat intrieur (motions ou absence dmotions, penses plus ou moins claires, sensations, envies de bouger) et des comportements manifests (actions ou inhibitions). Les tats du moi constituent la base de lanalyse transactionnelle. Cette reprsentation du psychisme se compose de trois tats du moi qui contiennent tout ce que nous pensons ou avons pens, ce que nous ressentons et avons ressenti, ce que nous croyons et voulons, toutes nos expriences prsentes et passes avec les traces conscientes et inconscientes laisses par ces expriences. Par amour du vocabulaire simple, Berne a nomm ces tats du moi : Parent, Adulte et Enfant. A travers lesquels circule lnergie psychique de la personne, glissement qui se produit dans le psychisme et qui permet le passage du flux dnergie entre les trois tats du moi. Le schma qui les reprsente se compose de trois cercles empils qui se touchent. Cest devenu la marque de fabrique de lanalyse transactionnelle :

    Parent

    Adulte

    Enfant

    Figure 1 : Les tats du moi

    P

    A

    E

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    Les tats du moi dun adulte se recoupent habituellement en trois classes 1 :

    LE CERCLE DU HAUT reprsente lensemble des tats du moi emprunts dautres personnes, en gnral aux parents, et qui sont de lordre de limitation. Dans la mesure o ils sont models daprs les figures parentales, cet aspect de la personnalit est appel par commodit le Parent.

    LE CERCLE DU MILIEU reprsente les tats du moi qui valuent objectivement. Ceux qui grent lanalyse objective de ltat mental interne et de lenvironnement physique externe. Dans la mesure o on observe ce type dactivit le plus souvent chez des adulte responsables, ce que lon appelle communment un comportement mature , cet ensemble dtats du moi constitue laspect Adulte de la personnalit.

    LE CERCLE DU BAS Les tats du moi qui reprsentent des perces ou fixations dattitudes enfantines concernent LEnfant de la personnalit. LEnfant contient les tats du moi qu restent de la petite enfance et toujours actifs sous certaines conditions.

    LEnfant est, par bien des aspects, la partie la plus valable de la personnalit et lorsquil trouve les moyens sains de sexprimer et de samuser, il contribue de faon trs importante la vitalit et la joie.

    AAAANALYSE DNALYSE DNALYSE DNALYSE DES ETATSES ETATSES ETATSES ETATS DU DU DU DU MOI MOI MOI MOI

    2 manires : ANALYSE STRUCTURALE ANALYSE FONCTIONNELLE

    ANALYSE STRUCTURALE : Le structural dsigne les composantes de la personnalit, il classe les souvenirs et les stratgies stocks. Ce qui se passe lintrieur de lindividu. Classification des penses, des sentiments, du vcu et des comportements dun individu : ce que contient chaque Etat du Moi (leurs contenus et leurs origines). ANALYSE FONCTIONNELLE : Analyse les manifestations extrieures des Etats du Moi, et leurs rles relationnels et comportementaux. Le fonctionnel dsigne la manire dont la personnalit fonctionne un moment donn ; il classe les comportements observables, perceptibles de lextrieur. La manire dont les Etats du Moi sont exprims ou utiliss dans linteraction humaine. Les tats du moi fonctionnels correspondent au comment de nos comportements et de nos changes.

    Si nous cherchons amliorer nos relations aux autres, nous commencerons par les observations comportementales du modle fonctionnel. Ensuite, pour comprendre pourquoi nous rencontrons de tels problmes, nous pourrons investiguer au niveau structurel (ce qui a t emmagasin dans les tats du moi).

    ____________________________________________________________________________

    1. ERIC BERNE, Structure & dynamique des organisations et des groupes, ditions AT, p 181.

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    LLLLEEEE MODELE MODELE MODELE MODELE STRUCTURALSTRUCTURALSTRUCTURALSTRUCTURAL DU DU DU DU 1111ERERERER ORDRE ORDRE ORDRE ORDRE DESDESDESDES ETATS ETATS ETATS ETATS DU DU DU DU MOI MOI MOI MOI

    Le processus danalyse de la personnalit en terme dtat du moi porte le nom danalyse structurale. Ds le moment de la naissance, chacun fais lexprience du monde et lemmagasine dans sa mmoire.

    ( STRUCTURE = QUOI = CONTENU ) Comportements, penses et sentiments copis sur les figures parentales. Comportements, penses et sentiments en raction directe lici et maintenant. Comportements, penses et sentiments reproduits de lenfance.

    Figure 2 : Le modle structural (Le plus frquemment utilis, on le retrouve chez Berne, Harris, Schiff, James et Jongeward, et dautres )

    ____________________________________________________________________________

    2. REBECCA L. TRAUTMANN et RICHARD G. ERSKINE, Modles et analyse des tats du moi, C.A.T. vol. 3, p 29.

    A

    Le Parent (P2) se modle de faon dogmatique sur une autre personne et sefforce dimposer un ensemble de critres de jugements emprunts 2.

    L Adulte (A2) sattache avant tout transformer les stimuli en lments dinformation, et laborer et classer ces lments en sappuyant sur ses expriences prcdentes 2.

    L Enfant (E2) tend a avoir une raction plus impulsive, fonde sur la pense prlogique et sur des perceptions peu nuances ou dformes 2.

    P

    E

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    Le modle structural des tats du moi du 1er ordre est un instrument notre disposition pour dcoder ce qui se passe en nous visant ainsi vivre bien avec soi et avec son entourage.

    Les 3 modles dtats du moi ensemble sont reprsents par trois cercles superposs qui se touchent. On le nomme aussi diagramme P A E (crit avec des majuscules afin de ne pas les confondre avec les appellations dsignant parents, adultes et enfants rels.

    Parent (P2) Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements copis des parents ou figures parentales construit avec lempreinte des apprentissages et du milieu dans lequel la personne a grandi.

    Il sagit de lnergie psychique provenant de lextrieur, qui appartient au pass. Nomm par Berne Extropsych.

    Si je me comporte, pense et ressens dune manire copie sur lun de mes parents ou figures parentales qui ont jou le rle de parents, alors je suis dans mon tat du moi Parent.

    Il se dveloppe entre 2 et 6 ans, mais plus tard, dautres enregistrements

    peuvent venir sajouter la bande originale = Lappris 3.

    Adulte (A2) Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements qui sont en raction ici et maintenant. Ce sont les dcisions propres de lindividu.

    Lnergie psychique provient de la rflexion de la personne, qui appartient au prsent. Nomm par Berne Nopsych.

    Si je me comporte, pense et ressens en relation avec ce qui se passe autour de moi ici et maintenant, en utilisant toutes les ressources dont je dispose en tant que grande personne (ractions qui ne sont ni copies sur les parents ou figures parentales, ni reproduites de lenfance) alors je suis dans mon tat du moi Adulte.

    Se dveloppe et se consolide plus particulirement entre 3 et 12, mais il est

    en perptuelle volution = Le rflchi 3.

    Enfant (E2) Contient lensemble des penses, des sentiments et des comportements qui sont reproduits de lenfance (souvenirs archaques).

    Lnergie psychique provient de lenregistrement du vcu de la personne, qui appartient au pass. Nomm par Eric Berne Archopsych.

    Sil marrive de revenir des manires de me comporter, de penser et de ressentir qui taient les miennes lorsque jtais enfant, alors je suis dans mon tat du moi Enfant.

    Se cre ds la naissance sinon ds la conception. Il volue trs peu aprs

    lge de 6 ans = Le ressenti 3

    ____________________________________________________________________________

    3. GYSA JAOUI, Le triple moi, Editions Robert Laffont, p 45.

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    LLLLE MODELE STRUCTURAE MODELE STRUCTURAE MODELE STRUCTURAE MODELE STRUCTURALLLL DU DU DU DU 2222EMEEMEEMEEME ORDREORDREORDREORDRE DES ETATS DU MOIDES ETATS DU MOIDES ETATS DU MOIDES ETATS DU MOI

    Les tats du moi structurels du 2me ordre montre ce que contient chacun des tats du moi.

    La numrotation correspond lordre de construction, cest une sorte de hirarchie. Cette manire de dtailler ces diffrents systmes (comme les nomme Berne) relve dune vision historique, qui tient compte des traces du pass inscrites en nous au cours des tapes de notre dveloppement, ainsi :

    A chaque tape durant laquelle les messages parentaux sont intrioriss, ces messages sont interprts diffremment selon lge et le niveau de maturit de lindividu (cf. : Le scnario de vie).

    Dans le Parent global, nomm P2, on retrouve les 3 tats du moi intrioriss des personnes qui ont le plus compt dans lenfance, ces figures parentales (pre, mre, grand-maman, oncles, frres, instituteurs, ducateurs, ) ont contribu forger linstance psychique de lindividu : P3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Parent des figures parentales de lindividu) : les valeurs, les normes, la culture du systme les messages qui se trnamettent de gnration en gnration. A3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Adulte des figures parentales) : La collection des affirmations des figures parentales sur la ralit. E3 reprsente le contenu introject (ltat du moi Enfant des figures parentales) : les faons archaques de se comporter, les manires de grer leur motions et les ractions primaires des figures parentales.

    LAdulte, nomm A2, nest pas subdivis, car il se caractrise par son adaptation permanente au prsent. LA2 contient lensemble des stratgies disposition de lindividu pour faire face la ralit et rsoudre les problmes. Il analyse les situations avec les informations de son Parent et Enfant, il peut les modifier grce lobjectivit (dun Adulte dcontamin, cf. ci-dessous : la contamination). Autrement dit, les stimuli du P et du E passent dabord par la rflexion afin de dcider dune stratgie et prendre la meilleure dcision.

    Dans lEnfant total nomm E2, sont embots, comme des poupes russes, des niveaux successifs dexpriences : E1 , nomm aussi correspond la petite enfance. A1 reprsente le dbut du fonctionnement Adulte chez le petit enfant qui dveloppe sont intuition. P1 reprsente la 1re incorporation des parents ou figures parentales.

    Certains auteurs subdivisent E1, la partie la plus archaque de lindividu, en E0, A0 et P0. Correspondant aux tout premiers instants de la vie, depuis la vie intra-utrine jusque peu aprs la naissance, dcrivant ainsi limportance de la vie ftale.

    P1

    A1

    E1

    A2

    P3 P3 P3

    A3 A3 A3 E3 E3 E3

    P0

    A0

    E0

    P3

    A3

    E3 E3

    P3

    A3

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    RRRRECONNAITRE ECONNAITRE ECONNAITRE ECONNAITRE ETETETET DIAGNOSTIQUER DIAGNOSTIQUER DIAGNOSTIQUER DIAGNOSTIQUER LESLESLESLES ETATS ETATS ETATS ETATS DU DU DU DU MOIMOIMOIMOI

    Pour Eric Berne, il existe quatre manires de reconnatre les tats du moi quil nomme :

    DIAGNOSTIC COMPORTEMENTAL DIAGNOSTIC SOCIAL DIAGNOSTIC HISTORIQUE DIAGNOSTIC PHENOMENOLOGIQUE

    DIAGNOSTIC COMPORTEMENTAL Cest en observant son comportement que lon pourra dduire dans quel tat du moi une personne se trouve. Il sagit de voir et entendre : des mots, des intonations, des gestes, des postures, des mimiques, lhabillement, lattitude ou dautres indices comportementaux qui aident dfinir dans quel tat du moi rside lnergie psychique.

    Le diagnostic comportemental est le plus important des quatre, les trois autres le confirment.

    DIAGNOSTIC SOCIAL Cest en observant le genre de transactions quune personne tablit avec son entourage quil est possible daccomplir un diagnostic social. Lide sous-tendue par le diagnostic social est que les autres sont souvent en relation avec moi partir dun tat du moi complmentaire de celui que jutilise.

    Exemples : - Si je madresse vous partir du Parent, il y a bien des chances que vous me rpondiez partir de votre Enfant. - Si jentre en communication partir de mon Adulte, vous allez sans doute me rpondre partir de votre Adulte. - Si je madresse vous partir de lEnfant Adapt, peut-tre bien que vous rpondrez partir de votre Parent.

    DIAGNOSTIC HISTORIQUE Il sagit de regarder le pass de la personne, comment la personne tait enfant. Exemple de questionnement : - Lorsque vous tes lEA et lEL, cherchez dans votre souvenir les situations de votre enfance dans lesquelles vous vous comportiez ainsi. Quel ge aviez-vous ? Quels taient vos penses, vos sentiments cette poque ?

    - Lorsque vous tes au PC ou PN, cherchez dans votre souvenir quels parents ou figures parentale vous copiiez pour chaque comportement. Quels sont galement les penses et les sentiments que vous imitez dans ce comportement ?

    - Lorsque vous tes lA, vrifiez que les comportements ne sont pas des reproductions de votre enfance, ni un comportement parental que vous avez aval tout rond.

    DIAGNOSTIC PHENOMENOLOGIQUE Une foi le pass retrouv, il sagit de faire revivre la personne les sentiments dautrefois. Cest un retour sur soi, revoir son histoire : la faire revivre permet de trouver les blocages et de la valider. EXEMPLE : vous mettez une figure parentale devant vous en imagination et vous lui dites ce que vous ne pouviez pas lui dire quand vous aviez cinq ans. Vous allez peut-tre commencer par lui parler en pleurnichant, puis vous allez renouer avec une violente colre et vous mettre crier Ce nest pas juste! et taper sur un coussin comme vous auriez aim taper sur votre papa.

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    LLLLE E E E MODELE MODELE MODELE MODELE FONCTIONNELFONCTIONNELFONCTIONNELFONCTIONNEL DES ETATS DES ETATS DES ETATS DES ETATS DU MOI DU MOI DU MOI DU MOI

    Ces trois grandes catgories (PAE) fonctionnelles permettent de comprendre nos interactions avec autrui. Chaque fois que nous parlons des interactions entre les gens, nous utilisons le modle fonctionnel.

    ( FONCTION = COMMENT = PROCESSUS )

    Parent :

    Normatif ou Critique : Nourricier : Guide, oriente, juge, coute, encourage dicte les rgles, prend en charge, fait respecter les normes, donne des recettes, met des opinions, rassure, soutient, console, rappelle les rgles ragit avec empathie Mais aussi critique, interdit, Mais aussi surprotge, contraint, touffe,

    Adulte :

    Organise, prvoit, calcule, questionne, dcide,

    Questionneur : Pose des questions et des problmes, sinforme, fait des hypothses

    Dcideur : Rpond aux questions, rsout les problmes, informe, value, vrifie les hypothses, fait des prvisions

    Enfant :

    Figure 3 : Le schma fonctionnel de Kahaler et Capers

    Adapt : Se manifeste par un comportement que lon peut interprter comme soumis lemprise de linfluence parentale. Ex. :

    - -Sadapte aux rgles, aux demandes et attentes des autres en sy conformant.

    - A peur de mal faire, essaie de deviner ce quon attend de lui (suradaptation).

    Libre ou Naturel : Se manifeste par des formes indpendantes de comportement. Ex. : - Ragit spontanment et affectivement aux choses et aux gens. Exprime ses besoins, ses dsirs et ses craintes avec des sentiments varis.

    - Suit ses impulsions. Ragit avec un esprit de rbellion.

    PNf- PNr-

    PNf+ PNr+

    EA + EL+

    EA - EL -

    A

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    LLLLESESESES PATHOLOGIE PATHOLOGIE PATHOLOGIE PATHOLOGIESSSS DES DES DES DES ETATS ETATS ETATS ETATS DU DU DU DU MOIMOIMOIMOI :::: CCCCONTAMINATION ONTAMINATION ONTAMINATION ONTAMINATION ET ET ET ET EXCLUSIONEXCLUSIONEXCLUSIONEXCLUSION

    ( La contamination et lexclusion sont des pathologies structurales. )

    DDDDEFINITIONSEFINITIONSEFINITIONSEFINITIONS DEDEDEDE LA LA LA LA CCCCONTAMONTAMONTAMONTAMINATION INATION INATION INATION 4444 - Il y a contamination de lAdulte par le Parent lorsquun systme prform de normes, de

    valeurs et dattitudes empite sur la capacit de la personne rsoudre ses problmes dans son contexte actuel de vie.

    - Il y a contamination de lAdulte par lEnfant lorsquil y a irruption des sentiments dans la pense.

    En gnral, les contaminations sont dcrites comme des intrusions de ltat du moi Parent ou Enfant dans lAdulte (Berne 1961, Goulding et Goulding 1979, Jongeward et Scott 1984). Nous pouvons considrer cela comme une mtaphore dans laquelle lAdulte est territoire qui est envahi par dautres tats.

    Dautres auteur comme Stewart et Joines (1987) et Claude Steiner (1984) dfinissent avec sagesse les contaminations comme le fait de Confondre un tat du moi Parent ou Enfant avec ltat du moi Adulte . De ce point de vue, les contaminations consistent prendre quelque chose qui est historique pour la ralit de lici et maintenant.

    Stefan Sandstrm 5, en accord avec ce raisonnement, propose : Une contamination se produit lorsquun tat du moi Parent ou Enfant est nergis de telle manire quil bloque une comprhension Adulte de la ralit actuelle.

    DDDDEFINITIONSEFINITIONSEFINITIONSEFINITIONS DE DE DE DE L L L L EEEEXCLUSIONXCLUSIONXCLUSIONXCLUSION 4444 - Il y a exclusion du Parent lorsquil y a absence de valeurs et de structure. - Il y a exclusion de lEnfant lorsquil y a absence de sentiments, de dsirs et de besoins. - Il y a exclusion de lAdulte lorsquil y a absence de pense en relation ave la rsolution de

    problme.

    Les gens qui excluent leur Parent fonctionnent sans rgles prtablies par rapport au monde. Au lieu de cela, ils crent leurs propres rgles chaque nouvelle situation. Ce sont souvent des combinards : des politiciens de haut vol, des cadres qui russissent ou des parrains de la Mafia.

    Si jexclus lAdulte, je dbranche ma capacit adulte faire face la ralit, et je ncoute que mon dialogue interne Parent Enfant. Les sentiments, penses et actions que jai ensuite reflte ce conflit permanent. Parce que je nutilise pas en totalit mes capacits adultes daffronter la ralit, il peut arriver que mes actions et mes penses deviennent tranges et mme quon me diagnostique comme psychotique.

    Une personne qui exclut lEnfant, ferme laccs aux souvenirs de son enfance. Elle est coupe de ses sentiments, dsirs et besoins.

    Lexclusion nest jamais totale. En revanche, elle est particulire certaines situations prcises. Par exemple, si nous parlons de quelquun qui a un Enfant exclu, ce que nous voulons dire, cest que cette personne est rarement dans son Enfant.

    DIAGRAMME ET EXEMPLES : CONTAMINATION ET EXCLUSION :

    ____________________________________________________________________________

    4. REBECCA L. TRAUTMANN et RICHARD G. ERSKINE, Modles et analyse des tats du moi, C.A.T. vol. 3, p 29. 5. STEFAN SANDSTRM TSTA-p, La contamination/dcontamination revise, EATA Newsletter N 94, Fv. 2009, p 4.

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    CCCCONTAMINATIONONTAMINATIONONTAMINATIONONTAMINATION

    Il y a contamination lorsque le Parent ou lEnfant manipule ou influence lAdulte (qui doit peser le pour et le contre et ragit moins rapidement) afin de le mettre leur service. - La contamination obscurcit et fausse le jugement de lAdulte. - Les contaminations de lAdulte par le Parent dforment les scnarios culturels ; - Les contaminations de lAdulte par lEnfant dforment les scnarios personnels. Ainsi la contamination agit aussi bien au niveau des groupes quau niveau individuel. Les scnarios culturels et personnels illusoires sentretiennent mutuellement. SIMPLE : CONTAMINATION PAR LE PARENT

    Eric Berne nommait cela des Prjugs. Ils apparaissent gnralement en rapport avec des sujets prcis, depuis la politique jusqu la politesse, en passant par la religion, les questions raciales, la nourriture, les modes, le sexe, lducation, les classes sociales, lalimentation ou lhygine et sont facilement reprables, exemples : tous, toutes, toujours, jamais, obligatoirement, il faut, cest la seule solution, on ne peut pas, etc.

    LAdulte contamin par le Parent accepte comme valables, sans examen ni analyse, les attitudes du Parent. La personne confond un prjug et la ralit. Ces attitudes sont transmises comme des faits, et lAdulte les admet comme tels sans rflchir.

    Sans rflchir, voil la clef du problme !

    LAdulte mal inform par le Parent reste passif, il ne cherche pas sinformer et nglige danalyser opinions et croyances.

    Figure 4 : Contamination de lAdulte par le Parent

    Exemples de dcontamination (approfondir avec mon Adulte) : - Sur quelles informations te bases-tu ? Comment le sais-tu ? Tous les retraits ? - Cest ton avis ? Quest-ce qui te fait dire cela ? De quelles difficults parles-tu ?

    Ou abord avec mon Enfant : - Imagine que quelquun dise cela de toi Que ressentirais-tu ?

    E

    A

    P

    Contamination de lA par P : LAdulte est mis au service du Parent pour prouver, justifier et dmontrer la justesse de ses dires et rgler la crise en assurant le pouvoir de P.

    Exemples de prjugs : Franois : -Ces directeurs vous exploitent !

    Jean : -Sans argent, je doute dune vie sans difficults et heureuse

    Jolle : -Tous les Ecossais sont avares

    Prjugs

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    SIMPLE : CONTAMINATION PAR L ENFANT

    Eric Berne appelait cela des Illusions qui se traduisent par une exagration des sentiments, une sur adaptation aux parents, une rbellion systmatique toute forme dautorit, qui peut freiner lautonomie de la personne ou lempcher de vivre des relations saines.

    Quand les dcisions, les positions existentielles, les sentiments et lide quune personne se fait delle-mme ne reposent sur rien de rel, nous avons affaire un cas de contamination par lEnfant.

    Une femme a appris mpriser son corps (par exemple se trouve laide). Il lui est difficile de voir objectivement quoi elle ressemble. De mme, un homme qui a appris se montrer fort et sembler tout connatre, peut tre victime dune illusion de supriorit qui lui permet de se croire OK alors quinconsciemment il en doute. Avoir des illusions dEnfant revient voir le monde et soi-mme travers des lunettes embues. La personne confond une illusion avec la ralit.

    Lorsquune personne nglige danalyser les aspects non ralistes, ngatifs ou destructifs de son scnario ceux-ci se transforment en illusions.

    Figure 5 : Contamination de lAdulte par l Enfant

    Exemples de dcontamination (reconnatre le sentiment avant de confronter) : - Je vois que cest trs important pour toi de ne pas animer cette confrence seule

    (reconnatre le sentiment). - Quel est pour toi lge idal pour faire du dveloppement personnel ? ou - quel ge penses-tu que nous devrions cesser les tudes ? (questions Adultes sans

    jugement, ni conseil).

    A partir de mon Enfant (ton joyeux, taquin) : - Et si nous pesions le pour et le contre ? !

    E

    A

    Contamination de lA par E : A lieu lorsquune personne se trouve dans une situation o elle risque dtre confronte aux angoisses et craintes de son Enfant ; E se sert de A pour quil laide viter la situation redoute.

    Exemples de croyances :

    Hlne : -Cest mieux danimer deux, seule cest pas sympa

    Luc : -Je suis le plus g du groupe, suis-je vraiment ma place? Que vont penser les participants?

    Clotilde : -On parle de moi quand jai le dos tourn Christiane : -Je vais gagner au loto et tout sera arrang

    P

    Croyances

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    LA DOUBLE CONTAMINATION Derrire chaque Prjug du Parent rside gnralement une Illusion de lEnfant. Au lieu davoir une conscience objective des faits, lAdulte tente de rationnaliser les contaminations venant du Parent et de lEnfant. LAdulte de la plupart dentre nous est contamin, dans une certaine mesure, aussi bien par notre Parent que par note Enfant. La personne associe dans sa confusion avec la ralit, un prjug et une illusion : La double contamination, cest la confusion entre les Etats du Moi Parent, Enfant et Adulte qui se produit lorsque je rpte un slogan de mon Parent et jy souscris par une croyance de mon Enfant et je confonds les deux avec la ralit de mon Adulte. Le contenu se compose de toutes les vieilles croyances dformes que la personne a delle-mme, des autres et du monde : en langage AT on parle de croyances scnariques. EXEMPLE : Une femme contamine par son Parent peut se dit : -Les hommes savent monter les meubles en kit , contamine aussi par son Enfant elle se dit : Moi je suis incapable de le faire .

    Figure 6 : La double contamination

    Lorsque les membres dun groupe adhrent sans discussion aux croyances traditionnelles de celui-ci, ils produisent une conscience collective dforme. Cest ainsi que se forme une culture dans laquelle la majorit des gens ngligent de vrifier le bien-fond de leurs croyances et de leurs actions, aussi irrationnelles soient-elles, en les comparant aux donnes disponibles. Cest ainsi que des scnarios culturels irrationnels contaminent les individus.

    E

    P

    A

    Dans la double contamination A est au service de P et de E. Lorsque Claire risque de se trouver dans une situation o elle doit sapprocher de son directeur son P et son E se sert de son A pour dmontrer quil est inutile de dranger. Cest ainsi que les principes de son P sont justifis et que son E est protg de sa peur sous jacente dtre rejete par les autres.

    Claire (timide) : -Si je veux tre une secrtaire adquat(P), je dois tre discrte, ne pas dranger(E)

    Julien : -On ne peut pas faire confiance aux gens (P) coupl avec : Je ne peux faire confiance personne (E).

    Exemples de croyances renforces par des prjugs :

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    LLLL EEEEXCLUSIONXCLUSIONXCLUSIONXCLUSION Si une personne met hors circuit un tat du moi, ce fait est nomm en AT une exclusion ; Selon Berne, la personne ferme un ou plusieurs de ses Etats du Moi. EXEMPLES :

    Dans lexclusion du Parent la personne fonctionne comme si

    elle a peu de rgles ou avait dvelopp les siennes propres pour chaque situation : cest le combinard.

    Dans lexclusion de lAdulte la personne fonctionne comme si

    elle avait des difficults faire face la ralit ou comme si un conflit interne permanent la drangeait dans son contact au rel.

    Dans lexclusion de lEnfant la personne fonctionne comme si

    elle navait aucun accs ses souvenirs denfance. Cest le pisse vinaigre, le rabat-joie, le srieux, celui qui somatise, qui ne tient pas compte de ses

    besoins 6 .

    Si la personne exclut deux tats du moi (double exclusion) on nome ltat du moi restant ltat du moi exclusif. Berne nous parle de Parent inbranlable, Adulte inbranlable et Enfant inbranlable 7. Cest comme si un mur pais empchait lnergie de circuler. Je ne permets pas la libre circulation de lnergie psychique entre mes Etats du Moi. Toutes les formes dexclusion sont possibles un moment ou un autre, mais lorsquelles se rptent trop souvent, elles peuvent empcher le fonctionnement sain et perturber les relations. EXEMPLES :

    Parent exclusif, exemple : La personne fonctionne comme si laccs aux

    rgles tait important. Cest lintolrant, le rigide, lintgriste, la grenouille de

    bnitier, le mouton de panurge,

    Adulte exclusif, exemple : Cest lorganisateur, le collecteur dinformations.

    Enfant exclusif, exemple : Cest la personne qui vit encore comme si elle

    tait un enfant, sent les choses, se montre immature, vit en fonction de ses dsirs seuls, Cest la femme objet, la femme-enfant 6.

    ____________________________________________________________________________

    6. SICHEM VERONIQUE, Analyse transactionnelle face la difficult dapprendre, dition Piscom, p 94. 7. ERIC BERNE, Analyse transactionnelle et psychothrapie, Editions Petite bibliothque Payot, 1971, p 43.

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    Comment dvelopper les Etats du moi exclus ? Propositions de travail :

    Lexclusion nest jamais totale. En revanche, elle est particulire certaines situations prcises. Par exemple, si nous parlons dune personne qui a un Enfant exclu , ce que nous voulons dire, cest que cette personne est rarement dans son Enfant, sauf dans certaines situations privilgies. Les gens ne peuvent pas fonctionner sans avoir un minimum dEnfant. Ils ne peuvent pas fonctionner en dehors dune institution sans une part dAdulte et ils ne sen sortent pas en socit sans avoir un embryon de Parent.

    P

    A

    E

    Figure 7 : Exclusion du Parent Hlne :

    Figure 8 : Exclusion de lEnfant Susanne :

    Figure 9 : Adulte exclusif Dominique :

    Hlne fonctionne avec peu de rgles ; quelque fois dveloppe les siennes propres : -Je passerais par un autre chemin -Je nai pas besoin de sa Permission,...

    Susanne oublie ses besoins, se souvient peu de son enfance ; par son srieux prononc elle a tendance tre rabat-joie -a ne se fait pas de marcher pieds nus dans lherbe,

    Dominique est trs organis, sinforme, remet en question les dires, stoppe la sance pour poser des questions. Il fuit laccs son P et son EL par la redfinition. -Do tenez-vous ces informations ? Moi, je nen suis pas si sre,

    PC : Echange et discussion sur les rgles de groupe ou sur ce que nous estimons tre bien ou mal.

    EL : Dis tes envies, tes prfrences, liste tes qualits, ou partage tes sentiments + - sur la formation.

    PN : Relve les cts positifs de ta voisine, coute les tiens dits par ta voisine. EL : Ecoute et cris tes besoins.

    P

    A

    E

    P

    E

    A

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    5

    ANALYSE DES TRANSACTIONS

    DDDDEFINITIONEFINITIONEFINITIONEFINITION D D D D UNEUNEUNEUNE TRANSACTION TRANSACTION TRANSACTION TRANSACTION

    La transaction, constitue dun seul stimulus et dune seule raction, verbaux ou non, est lunit daction sociale. On lappelle transaction parce que chacune des deux parties en prsence y gagne quelque chose, raisons pour laquelle elles sy livrent 1. (Que dites-vous aprs avoir dit bonjour?, page 26) : Il ajoute que: Tout systme ou mthode qui ne se fonde pas sur lanalyse rigoureuse de transactions distinctes en leur tat du moi spcifique nest pas lanalyse transactionnelle. On appelle transaction tout change entre deux personnes. Stimulus transactionnel provenant dun certain tat du moi de lagent + Raction transactionnelle provenant dun certain tat du moi du rpondant = Unit dun comportement. Berne disait aussi quune transaction est lunit de base du discours social , (stimulus transactionnel + rponse transactionnelle = une transaction). Lanalyse des transactions fait partie des quatre grandes mthodes quutilise lAT pour comprendre le comportement humain :

    LANALYSE STRUCTURALE LANALYSE DES TRANSACTIONS LANALYSE DES JEUX LANALYSE DES SCENARIOS

    Lutilisation du modle des tats du moi pour analyser les squences de transactions constitue lanalyse transactionnelle proprement dite. Communiquer cest changer, cest pourquoi une unit de communication sappelle une transaction. Le terme a volontairement t choisi par Berne pour signifier ce caractre dchange de tout rapport social. Comme en matire dchanges commerciaux, les transactions peuvent tre honntes ou malhonntes. Elles peuvent tre directes et franches, dguises ou de mauvaise foi. Berne a dcrit 3 genres de transactions possibles 3 rgles de la communication : ____________________________________________________________________________

    1. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ?

    Editions Tchou, p 26.

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    LLLLESESESES TROISTROISTROISTROIS GRANDS GRANDS GRANDS GRANDS TYPESTYPESTYPESTYPES DE DE DE DE TRANSACTION TRANSACTION TRANSACTION TRANSACTION

    TRANSACTION PARALLELE

    Dfinition : Transaction dans laquelle les vecteurs transactionnels sont parallles ou dans laquelle ltat du moi vis est celui qui rpond. Ces transactions peuvent tourner en rond indfiniment ; lchange ne progresse pas, il provoque lescalade, et peut arriver jusqu' lirritation voire la violence. Une transaction parallle est toujours reprsente sur le schma par des flches (vecteur) parallles. Elle a quelque chose de prvisible. Une conversation peut consister en une chane de transactions parallles, auquel cas, toute la chane aura lair de quelque chose de prvisible en train de se drouler. Un tel change pourrait durer indfiniment jusqu ce que les interlocuteurs sessoufflent ou dcident de faire autre chose. TRANSACTION CROISEE

    Dfinition : Transaction dans laquelle les vecteurs transactionnels ne sont pas parallles ou dans laquelle ltat du moi vis nest pas celui qui rpond. Une transaction croise a gnralement un schma avec des flches croises. Croise est galement une bonne description de ce quon ressent dans ce genre dchange. Lorsque vous croisez la transaction en me criant aprs, pour moi, cest comme si vous aviez rompu le cours de notre discussion. TRANSACTION CACHEE

    Dfinition : Transaction dans laquelle un message explicite (niveau social) et un message cach (niveau psychologique) sont mis en mme temps. Dans une transaction cache deux messages sont mis en mme temps : un message ouvert, de niveau social et un message cach, de niveau psychologique. Pour comprendre un comportement, cest au niveau psychologique de la communication quil nous faut faire attention.

    Ces trois types de transactions reprsentent le modle de communication entre les tres humains dcrit par Eric Berne. Depuis, dautres analystes transactionnels ont approfondi cette tude afin de dmontrer la tournure que peut prendre la communication dhumain humain.

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    LESLESLESLES LOIS LOIS LOIS LOIS DE DE DE DE LA LA LA LA COMMUNICATIONCOMMUNICATIONCOMMUNICATIONCOMMUNICATION

    1re LOI DE LA COMMUNICATION Aussi longtemps que les transactions sont complmentaires, que les deux personnes sadonnent la mdisance(P-P), rsolvent un problme (A-A) ou jouent ensemble(E-E), lchange peut continuer indfiniment 2.

    Ici la communication est :

    Un change indfini Sans surprise Les transacteurs restent sur la mme longueur donde Une communication positive ou ngative.

    ____________________________________________________________________________

    2. ERIC BERNE, Des jeux et des hommes, Editions Stok,

    p 32.

    3. FRANCE BRECARD et LAURIE HAWKES, Le grand livre de lanalyse transactionnelle, Edition Eyrolles, p 73.

    EXEMPLE A-A : Lorsque je madresse ltat du moi A dun participant, il me rpond avec son A : Participant Formateur

    EXEMPLE E-E: Dialogue spontan entre deux participants : Participant Participant

    S : Quel jour te convient pour cette supervision ? R : Le lundi matin et le jeudi aprs midi.

    S : H ! A la pose, jai bien envie de manger une glace ! R : Mm ! a me fait bien envie aussi !

    EXERCICE : Les transactions complmentaires dans votre vie Pensez aux changes plaisants dans votre vie, ceux qui se poursuivent sans accro, de faon fluide. Avec qui cela se passe-t-il le plus souvent, le plus facilement ? Quel type de transactions parallles vivez-vous le plus gnralement ? A-A, E-E, P-P, E-P, P-E ? Avez-vous des transactions diffrentes avec des personnes diffrentes ? Par exemple : A-A avec tel

    collgue, P-E avec tel proche, E-E avec certains amis ? Quelles transactions vous manquent ? Auriez-vous envie daller plus souvent dans le mode E-E avec

    votre conjoint ? Aimeriez-vous donner ou recevoir du rconfort ? Ou souhaiteriez-vous pouvoir discuter sereinement, dA A ?

    Une fois identifis les axes que vous souhaitez dvelopper, discutez-en discuter avec la ou les personnes concernes ; ce qui consistera une valuation A-A de la situation. Puis vous exercer les deux, exprimenter les rles qui ne vous sont pas habituels 3.

    Tant que les transactions demeurent parallles, la communication peut continuer indfiniment.

    S

    R

    S R

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    2me LOI DE LA COMMUNICATION Quand une transaction est croise, il en rsulte une rupture de la communication et il est ncessaire que lun des deux ou les deux individus changent dtat du moi pour que la communication soit restaure. 4.

    Ici la communication est :

    Une rupture Le plus souvent une communication ngative Souvent un dsaccord, une dispute Quelquefois une faon de rtablir le dialogue.

    Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles on en arrive croiser les transactions, les situations les plus frquentes sont :

    ____________________________________________________________________________

    4. IAN STEWART et VANN JOINS, Manuel dAnalyse Transactionnelle, InterEdition, p 87. 5. ERIC BERNE,

    Que dites-vous aprs avoir dit bonjour ?, pp 22 et Analyse transactionnelle et psychothrapie p 94.

    En cas de transaction croise, pour que la communication se poursuive, il faut que lun des interlocuteurs, ou les deux, change dtat du moi.

    EXEMPLE AA EP : (Transaction croise de type I, AA-EP. Raction de transfert) Directeur Collaborateur

    EXEMPLE AA-PE : (Transaction croise de type II, AA-PE. Raction de contre transfert) Collaborateur Directeur

    S : Avez-vous termin le dossier Dupont ? R : Pourquoi tes-vous toujours si press avec moi ?

    S : Pourquoi avez-vous fait cela ? R : Pour vous aider vous manquez de force

    ou vice-versa

    S

    R

    R

    S

    Une simple demande de renseignements AA reoit une raction EP. Cest une transaction croise de type I qui reprsente le type de transaction qui provoque le plus de trouble dans le monde 54.

    Une simple question AA reoit une rponse condescendante, emphatique ou une srie de prjugs. Cest une transaction croise de type II et la 2me grande source dennuis dans les relations personnelles et politiques 54 .

    EXERCICE : Les transactions croises dans votre vie Pensez quelques personnes avec lesquelles vous avez limpression que la communication drape

    souvent : vous arrivez avec une certaine intention, et cela tourne autrement. Dessinez le diagramme de ces changes : De quel tat du moi part votre stimulus ? Lequel visez-vous

    chez lautre ? Comment rpond-il ? Puis dessinez les croisements possibles, en changeant vous-mme dtat du moi, et/ou en visant un

    autre tat du moi chez votre interlocuteur. Quels mots trouvez-vous pour utiliser ces nouveaux vecteurs 5.

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    3me LOI DE LA COMMUNICATION A un niveau apparent, social, un seul tat du moi sexprime chez chacun des partenaires (en gnral lAdulte), alors que de faon cache et au niveau psychologique, deux autres tats du moi sont mis en jeu. ()

    nimporte laquelle des transactions des exemples prcdents pourrait contenir une transaction sous-jacente 6. Ici la communication est :

    Une communication cache (les personnes nosent pas dire ce quelles pensent ou sentent rellement) Le plus souvent une communication ngative Un manque dauthenticit Un sentiment de malaise rptitif Un bon moyen pour entrer dans les jeux psychologiques.

    Ici, plusieurs tats du moi sont simultanment mis en uvre par les partenaires. Exemples : Lorsquune personne sadresse lAdulte dune autre personne avec son Adulte en faisant un sous-entendu, (elle ouvre la porte aux jeux) :

    Afin dviter dentrer en symbiose et refuser les amorces de jeux Stephen Karpman 7 , dfinit quatre conditions remplir : 1. Un ou deux tats du moi doivent tre effectivement changs. Si les mmes tats du moi restent aux

    commandes, la mme transaction complmentaire se rptera linfini.

    2. La transaction doit tre croise ( cf : 2me loi de la communication ). 3. Le sujet trait doit tre chang.

    4. Le sujet prcdent doit tre oubli. Le nouveau sujet permettra un change rel.

    Lobjectif propos est de changer ce qui se passe et de sen librer tout prix ; pour y arriver, il sagit soit -de dloger le partenaire de son tat du moi, -de changer son propre tat du moi, -de raliser les deux la fois.

    ____________________________________________________________________________

    6. GYSA JAOUI, Le triple moi, Editions Robert Laffont, p 130. 7. STEPHEN KARPMAN, Options, C.A.T. vol. 2, p 194.

    Le rsultat comportemental dune transaction cache est dtermin au niveau psychologique (celui quon devine) et non au niveau social (celui quon voit).

    Ss : Quas-tu fait du dossier Dupont ? Rs : Je lai mis dans le bureau, lettre D. Sp : Tu ne sais vraiment pas classer ? Rp : Tu maccuses toujours tort ! Rp

    Ss

    Rs

    Sp

    Rp

    Ss

    Rs

    Sp Ss : Et jeudi, es-tu aussi occupe ? Rs : O veux-tu en venir ? Sp : Va-t-elle enfin dire oui une fois ? Rp : Exprime-toi clairement.

    Niveau social :

    Niveau psychologique :

    Niveau social :

    Niveau psychologique :

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    LLLLES ES ES ES SSSSIGNES IGNES IGNES IGNES DE DE DE DE RECONNAISSANCERECONNAISSANCERECONNAISSANCERECONNAISSANCE

    Dfinition Unit de reconnaissance ; Signe verbal ou non verbal, positif ou ngatif, conditionnel ou inconditionnel, essentiel la survie psychologique de ltre humain. SOIFS DE STIMULI ET DE RECONNAISSANCE

    Dfinition : Soif de stimulation : besoin de stimulation ou de sensation physique et mentale. Soif de reconnaissance : besoin dtre reconnu par les autres.

    SOIF DE STIMULATION (besoin de stimulus ou de sensation) :

    Pour un adulte, la privation sensorielle constitue un chtiment des plus terribles (cest pour cela quon utilise les cellules disolement comme mesure disciplinaire svre dans certaine prisons). Pour un nourrisson, ce nest pas seulement cruel, cest catastrophique. Ds la naissance (et mme avant), les petits dhommes ont besoin de stimuli provenant de lenvironnement : tre touchs, entendre des sons, voir des couleurs et des formes intressantes, etc.

    Apprendre et dcouvrir sont sources de plaisirs inpuisables : curiosit, dcouverte, apprentissage, stimulation intellectuelle et physique

    La plupart des organismes, y compris ltre humain, recherchent avidement les situations de stimulation. Cest

    le besoin de sensation qui rapporte de largent aux propritaires de montagnes russes, et qui rend les

    prisonniers capables de nimporte quoi pour viter dtre mis au secret.

    Eric Berne 8

    SOIF DE RECONNAISSANCE (besoin dtre reconnu) :

    Nous avons besoin damour et de fiert, de compter pour quelquun, de protger limage de nous-mme, davoir de la valeur nos propres yeux, de nous sentir importants. Comment est-ce que je my prends pour obtenir ou donner de la reconnaissance ? Cest la recherche dune certaine catgorie de sensations ne pouvant tre fournies que par un autre tre humain

    ou dans certain cas par un animal. Cest ce qui fait que le lait ne suffit pas aux bbs singes ni aux nouveaux ns

    humains ; Ils ont aussi besoin de bruits, de lodeur, de la chaleur et du contact maternel, sans quoi ils

    dprissent, tout comme les adultes quand personne ne leur dit bonjour

    Eric Berne 8

    ____________________________________________________________________________

    8. ERIC BERNE, Que dites-vous aprs avoir dit bonjour? Editions Tchou, p 27-28.

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    DISTINCTION DES DEUX SOIFS (par Martine Walter, T.S.T.A. O 9 )

    Un stimulus satisfait le besoin de stimulation, mais pas pour autant la soif de reconnaissance : Si jcoute une musique que jaime, je satisfais une stimulation auditive et cela, seule. Si je lis un article, je suis stimule sur la pense et cette soif de stimulation peut se satisfaire sans lautre. Un SDR a, quant lui un double effet : la reconnaissance au sens de jexiste travers lautre - cest donc une unit de reconnaissance sociale (mon lien avec lautre) et la stimulation sur les aspects biologiques, chimiques et mentaux (le lien moi-mme). Cette distinction est mon sens aidante pour intervenir dans une organisation car elle permet dexpliciter le manque : sagit-il du besoin de stimulation et/ ou de reconnaissance qui serait non satisfait ? LES DIFFERENTS TYPE DE SIGNES DE RECONNAISSANCE

    Ils peuvent tre VERBAUX ou NON VERBAUX, de FORTE FAIBLE INTENSITE, CONDITIONNELS (qualifient laction) ou INCONDITIONNELS (ce que la personne est cense tre), POSITIFS (+) : Indiquent la personne lapprobation ou NEGATIFS (-) : Indiquent la personne la dsapprobation.

    CONDITIONNELS

    INCONDITIONNELS

    POSITIFS

    ( + )

    Valorisent le faire (les actes)

    EXEMPLES : - Bravo pour lorganisation de cette confrence ! - Mm ! ton gteau est dlicieux ! - Tu cris bien !

    Valorisent ltre (la personne)

    EXEMPLES : - Je taime ! - Tu es merveilleuse ! - Tu es intelligent !

    NEGATIFS

    ( - )

    Dvalorisent le faire (les actes)

    EXEMPLES : - Ce secteur est mal organis. - Ces croissants sont dgotants. - Tu cris comme un oiseau ! - Ta robe est jolie mais tu es trop forte pour porter ce modle.

    Dvalorisent ltre (la personne)

    EXEMPLES : - Je te hais ! - Quel idiot tu es ! - Tu me dranges, loigne-toi ! - Espce de ! Tu nas vraiment aucune tenue !

    Moins on est reconnu, plus on risque de se dprimer; plus on est dprim, moins on va vers les autres.

    Derrire maintes attitudes ngatives ou dsagrables, se cache un

    appel maladroit et malheureux aux signes de reconnaissance positifs.

    ____________________________________________________________________________

    9. AAT N 119, Juillet 2006, Organisation : le systme comme client, p 53.

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    LA CIRCULATION DES SIGNES DE RECONNAISSANCE

    Chacun peut en de tous genres.

    DONNER Cest respecter, couter Cest loffrande de soi pour rcompenser, protger, aider, choyer Cest tablir le lien. Offrir son regard, sa prsence. Cest aussi un cadeau que lon se fait soi-mme. Cest faire lexprience de sa richesse, de sa force, de sa capacit partager. Cest dire Cest estimer lautre capable et digne de recevoir ce que je lui dis. A chacun de mditer ses motivations.

    DEMANDER Ai-je le droit de demander pour moi ? Les parents savent-ils mieux que les enfants ce qui est bon pour eux ? Qui sait ce dont jai besoin? Si je sais ce qui est bon pour moi, que vais-je en faire ? Si je demande, ce nest pas la mme chose, la rponse nest pas sincre, elle na plus rien de spontan ! Et en plus, demander cest risquer un refus ! Apprendre demander, cest reconnatre et respecter soi et les autres. Cest tre prt entendre ou recevoir autre chose. Cest dire sa fragilit, son inaptitude. Cest pouvoir senrichir dautres expriences. Cest donner sa confiance.

    ACCEPTER Il ne fallait pas te donner ce souci ! Tu naurais pas d Suis-je indigne de recevoir des bonnes caresses ? Accepter ou recevoir, cest retrouver notre Enfant intrieur avec ses manques et ses besoins. Cest oser entendre et ressentir ce quil a rclam, dsir et pour lequel il sest ensuite tu. Cest laisser rsonner et pntrer en nous la reconnaissance qui nous est adresse. Cest le oui de celui qui peut dire non . Apprendre accepter, ce nest pas sadapter ou sajuster. Cest se permettre de faire natre un lien. Cest se donner la permission de se reconnatre et de sestimer.

    REFUSER Cest pouvoir dire non , le non de celui qui peut dire oui . Cest assumer sa responsabilit. Cest rcuser sans coller de timbre et en restant proche. En reconnaissant et exprimant ses sentiments et penses, nous participons au changement. En les taisant nous nous faisons complice des dysfonctionnements. Apprendre refuser cest risquer linstabilit, la mouvance. Cest se donner la permission de se reconnatre et de sestimer.

    SE DONNER Cest lestime de soi accepte et reconnue. Sestimer, cest se donner la permission dtre soi. Cest dabord une dmarche intrieure de reconnaissance de soi, de sa vie, de ses ressources. Cest la joie dtre avec ses capacits et ses limites. Cest le tremplin qui donne accs demander, donner, accepter et refuser les caresses. Cest demander ce dont jai besoin. Cest refuser ce que je ne veux pas. Cest accepter ce que je dsire recevoir. Est-ce que je peux mvaluer moi-mme sans me comparer aux autres ?

    Jacques Dekoninck, psychosociologue, philosophe

    DONNER DEMANDER ACCEPTER REFUSER DONNER A SOI-MEME

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    LLLLES ES ES ES MMMMECONNAISSANCEECONNAISSANCEECONNAISSANCEECONNAISSANCESSSS

    Concept dvelopp par les Schiff 10 (prix Eric Berne 1974) en lien avec le processus symbiotiques, la mconnaissance est le processus interne qui permet la personne dignorer ou de minimiser un indice de problme, un problme ou une option pour solutionner le problme, en invitant une autre personne (ou un autre Etat delle-mme) la prendre en charge, et donc entrer en symbiose 11, tout en mconnaissant le vrais besoin de lautre ou de soi.

    La mconnaissance est la manifestation fonctionnelle dune contamination ou dune exclusion.

    Dfinition :

    Depuis la publication des Schiff, la comprhension de la mconnaissance sest dveloppe, Ken Mellor et Eric Sigmund (Schiff) 12 (prix Eric Berne 1980) : La personne qui mconnat, croit et agit comme si quelquaspect de soi, des autres ou de la ralit, tait moins significatif quil ne lest en fait. Limpact est minimis () en vue de maintenir un cadre de rfrence, de jouer des jeux, de faire avancer le scnario et de tenter dimposer ou de renforcer des relations symbiotiques avec dautres.

    La mconnaissance est le processus interne qui fait quune personne dforme, ignore, exagre ou minimise un indicateur (stimulus), un problme ou une option pour solutionner ce problme, en invitant une autre personne le prendre en charge sa place. La personne qui mconnat, croit et agit comme si un aspect delle, des autres ou de la ralit, tait moins ou plus sign