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Lorsque le roi Salomon descendit dans les profondeurs du jardin des noyers, ainsi qu’il est dit; « Vers le jardin des noyers je suis descendu » (Cant. 6 :11), il ramassa une coquille de noix et scruta toutes ses membranes. Il comprit alors que tous les plaisirs que procurent les souffles mauvais, que les écorces de noix représentent, n’ont d’autre fin que de leur permettre de s’attacher aux hommes pour les souiller. Ce qu’exprime : « Les plaisirs des fils de l’homme (proviennent) des démons » (Ecc. 2 :8). Mais encore : « Les plaisirs des fils de l’homme », qui jouissent pendant le sommeil de la nuit, produisent des démons. Il était nécessaire au Saint, béni soit-Il, de disposer de tout cela pour créer le monde, les écorces étaient indispensables pour mettre en ordre ce dernier, car elles possèdent toutes un cerveau en leur intériorité. Combien les écorces qui abritent un cerveau sont-elles nombreuses! Chaque monde est formé selon ce principe, tant le monde de l’En-haut que celui de l’En-bas. Depuis le frémissement initial du point suprême, jusqu’aux confins des choses, elles sont toutes des enveloppes les unes pour les autres, cerveau à l’intérieur d’un autre cerveau, souffle au-dedans d’un autre souffle, ainsi emboîtés, l’un est écorce pour l’autre et ainsi de suite. Le point suprême, c’est la lumière intérieure qui n’a de mesure. Aussi est-il impossible d’en connaître ne serait-ce que la transparence, la finesse et la pureté. Si bien que s’en déploie un déploiement; le déploiement de ce point devient un palais qui l’enveloppe, lumière inaccessible tant est immense sa transparence. Le palais qui est comme un vêtement pour le point enclos, est aussi une lumière sans mesure, mais il n’est pas aussi fin et diaphane que le point primordial, dissimulé et caché. Ce palais déploie un rayonnement de lumière primordiale, et ce déploiement à son tour sert de vêtement au palais, qui est plus fin, plus transparent à l’intérieur. À partir d’ici et au-delà, l’un se déploie de l’autre, et cet autre se revêt d’un autre, jusqu’à ce que l’un devienne vêtement pour l’autre, et ce dernier pour encore un autre : l’un est cerveau, l’autre est écorce, et bien qu’il soit enveloppe, il est cerveau à un autre niveau. Tout est construit selon

Sur Les Écorces

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Kabbale et qliphoth (extrait du zohar)

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Page 1: Sur Les Écorces

Lorsque le roi Salomon descendit dans les profondeurs du jardin des noyers, ainsi qu’il est dit; « Vers le jardin des noyers je suis descendu » (Cant. 6 :11), il ramassa une coquille de noix et scruta toutes ses membranes. Il comprit alors que tous les plaisirs que procurent les souffles mauvais, que les écorces de noix représentent, n’ont d’autre fin que de leur permettre de s’attacher aux hommes pour les souiller. Ce qu’exprime : « Les plaisirs des fils de l’homme (proviennent) des démons » (Ecc. 2 :8). Mais encore : « Les plaisirs des fils de l’homme », qui jouissent pendant le sommeil de la nuit, produisent des démons. Il était nécessaire au Saint, béni soit-Il, de disposer de tout cela pour créer le monde, les écorces étaient indispensables pour mettre en ordre ce dernier, car elles possèdent toutes un cerveau en leur intériorité. Combien les écorces qui abritent un cerveau sont-elles nombreuses! Chaque monde est formé selon ce principe, tant le monde de l’En-haut que celui de l’En-bas. Depuis le frémissement initial du point suprême, jusqu’aux confins des choses, elles sont toutes des enveloppes les unes pour les autres, cerveau à l’intérieur d’un autre cerveau, souffle au-dedans d’un autre souffle, ainsi emboîtés, l’un est écorce pour l’autre et ainsi de suite. Le point suprême, c’est la lumière intérieure qui n’a de mesure. Aussi est-il impossible d’en connaître ne serait-ce que la transparence, la finesse et la pureté. Si bien que s’en déploie un déploiement; le déploiement de ce point devient un palais qui l’enveloppe, lumière inaccessible tant est immense sa transparence. Le palais qui est comme un vêtement pour le point enclos, est aussi une lumière sans mesure, mais il n’est pas aussi fin et diaphane que le point primordial, dissimulé et caché. Ce palais déploie un rayonnement de lumière primordiale, et ce déploiement à son tour sert de vêtement au palais, qui est plus fin, plus transparent à l’intérieur. À partir d’ici et au-delà, l’un se déploie de l’autre, et cet autre se revêt d’un autre, jusqu’à ce que l’un devienne vêtement pour l’autre, et ce dernier pour encore un autre : l’un est cerveau, l’autre est écorce, et bien qu’il soit enveloppe, il est cerveau à un autre niveau. Tout est construit selon cette règle, ainsi en est-il dans l’En-bas, aussi est-ce dans « cette ressemblance » qu’est l’homme dans ce monde, à la fois cerveau et écorce, souffle et corps, et tout est mise en ordre du monde. Lorsque la lune était avec le soleil dans une unique étreinte, elle était éclairante. Dès qu’elle se sépara du soleil et qu’elle fut placée à la tête des armées, elle se diminua d’elle-même et sa lumière s’amoindrit : alors furent créées écorces sur écorces pour protéger le cerveau. Tout ceci visait la mise en ordre du cerveau, c’est pourquoi il est écrit : « qu’il y ait des luminaires » avec une absence et cela pour la restauration du monde, ce qu’exprime les mots : « pour éclairer la terre » (Gen 1 :15).