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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE 3 e série, n° 9, juillet-août 1971, Zoologie 9 Sur quelques Crustacés Décapodes ouest-africains nouveaux ou rarement signalés par Alain CROSÎJIER * Résumé. — Dix-sept espèces récoltées soit à proximité des îles de la baie de Biafra, soit au large du Cameroun ou du Congo-Brazzaville, sont considérées dans cet article. Quatre d'entre elles, nouvelles, sont décrites et figurées en détail : l'une, Processa compacta sp. nov. appartient à la famille des Processidae, les trois autres, Pontophilus aglyptus sp. nov., P. opici sp. nov. et P. gail- lardi sp. nov., à la famille des Crangonidae. Après examen des types, la crevette pénéide, Sicyonia foresti Rossignol, est mise en synonymie avec Sicyonia carinata (Brùnnich). Enfin, la plupart des autres espèces citées voient, à la suite des récoltes que nous mentionnons, leur aire de distribution considérablement agrandie. Abstract. — Seventeen species collected around the islands of the Bay of Biafra, either off Cameroun or the Congo-Brazzaville, are reported in this article. Four of the species, new, are described and figured in détail : one, Processa compacta sp. nov., belongs to the family Processi- dae, and the other three, Pontophilus aglyptus sp. nov., P. opici sp. nov. and P. gaillardi sp. nov., to the family Crangonidae. Àfter examining the types, the penaeid shrimp, Sicyonia foresti Rossignol, is placed in synonymy with Sicyonia carinata (Brùnnich). Finally, as a resuit based on records winch we list, the area of distribution is considerably expanded for most of the other species cited. Cette note, basée sur du matériel récolté par les océanographes du Centre ORSTOM de Pointe-Noire (Congo), fait suite à celles que nous avons publiées dans ce môme Bulletin en 1967 et 1969. Dix-sept espèces sont considérées ici. Quatre d'entre elles sont nouvelles. Tous les spécimens cités ont été déposés au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris. A de rares exceptions près, nous avons limité la bibliographie aux références relatives à l'Atlantique oriental tropical. Les mensurations correspondent, pour les brachyoures et les anomoures, à la longueur suivie de la largeur de la carapace, pour les macroures, tan- tôt à la longueur de la carapace mesurée du fond de l'orbite à la partie dorsale du bord postérieur, tantôt à la longueur totale mesurée de la pointe du rostre à l'extrémité du tel- son ; les indications Le. et l.t., portées après les mensurations, permettent, dans ces der- niers cas, de savoir de quelle longueur il s'agit. Les dessins ont été exécutés par MM. GAILLARD, du Muséum national d'Histoire natu- relle à Paris, et OPIC, de l'Office de la Recherche scientifique et technique Outre-Mer. Nous sommes heureux de pouvoir les remercier vivement ici. * Centre ORSTOM de Nosy-Bé (Madagascar) et Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum national d'Histoire naturelle, 61, rue Bufjon, 75-Paris, S e . 9, 1

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BULLETIN DU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE

3 e série, n° 9, juillet-août 1971, Zoologie 9

Sur quelques Crustacés Décapodes ouest-africains

nouveaux ou rarement signalés

par Alain CROSÎJIER *

Résumé. — Dix-sept espèces récoltées soit à proximité des îles de la baie de Biafra, soit au large du Cameroun ou du Congo-Brazzaville, sont considérées dans cet article. Quatre d'entre elles, nouvelles, sont décrites et figurées en détail : l'une, Processa compacta sp. nov. appartient à la famille des Processidae, les trois autres, Pontophilus aglyptus sp. nov., P. opici sp. nov. et P. gail-lardi sp. nov., à la famille des Crangonidae. Après examen des types, la crevette pénéide, Sicyonia foresti Rossignol, est mise en synonymie avec Sicyonia carinata (Brùnnich). Enfin, la plupart des autres espèces citées voient, à la suite des récoltes que nous mentionnons, leur aire de distribution considérablement agrandie.

Abstract. — Seventeen species collected around the islands of the Bay of Biafra, either off Cameroun or the Congo-Brazzaville, are reported in this article. Four of the species, new, are described and figured in détail : one, Processa compacta sp. nov., belongs to the family Processi-dae, and the other three, Pontophilus aglyptus sp. nov., P. opici sp. nov. and P. gaillardi sp. nov., to the family Crangonidae. Àfter examining the types, the penaeid shrimp, Sicyonia foresti Rossignol, is placed in synonymy with Sicyonia carinata (Brùnnich). Finally, as a resuit based on records winch we list, the area of distribution is considerably expanded for most of the other species cited.

Cette note, basée sur du matériel récolté par les océanographes du Centre ORSTOM

de Pointe-Noire (Congo), fait suite à celles que nous avons publiées dans ce môme Bulletin

en 1967 et 1969.

Dix-sept espèces sont considérées ici. Quatre d'entre elles sont nouvelles. Tous les

spécimens cités ont été déposés au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris.

A de rares exceptions près, nous avons limit é la bibliographie aux références relatives

à l 'Atlantique oriental tropical. Les mensurations correspondent, pour les brachyoures et

les anomoures, à la longueur suivie de la largeur de la carapace, pour les macroures, tan-

tôt à la longueur de la carapace mesurée du fond de l'orbite à la partie dorsale du bord

postérieur, tantôt à la longueur totale mesurée de la pointe du rostre à l 'extrémité du tel-

son ; les indications Le. et l.t., portées après les mensurations, permettent, dans ces der-

niers cas, de savoir de quelle longueur il s'agit.

Les dessins ont été exécutés par MM . G A I L L A R D , du Muséum national d'Histoire natu-

relle à Paris, et O P I C, de l'Office de la Recherche scientifique et technique Outre-Mer. Nous

sommes heureux de pouvoir les remercier vivement ici .

* Centre ORSTOM de Nosy-Bé (Madagascar) et Laboratoire de Zoologie (Arthropodes) du Muséum national d'Histoire naturelle, 61, rue Bufjon, 75-Paris, Se.

9, 1

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570 A L A I N CROSNIER

B R A C H Y U RA

X A N T H I D A E

Heteropanope acanthocarpus Crosnier, 1967

Heteropanope acanthocarpus Crosnier, 1967 : 325, fig. 3-4, 7-10, 28.

M A T É R I E L E X A M I N É . —• Congo, au large de Pointe-Noire, 4°48'S-11°45'30"E, 20 m,

d r a g a g e, r o c h e s, 29-X-1969, J. B L A C H E et A . CROSNIER co l l . : 2 $ ov. 2,2 X 3,5 et 3,5 X

5,3 m m.

Cette espèce n'était e n c o re c o n n ue q ue du Dahomey, où elle a v a it é té r é c o l t ée à

55 mè t res de p r o f o n d e u r.

A N O M U R A

PoRCELLANIDAE

Polyonyx quadratus Chace, 1959

Polyonyx quadratus Chace, 1959 : 44, fig. 12, A-G.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, b a ie de Pointe-Noire, 4°46'20"S-11°49'40"E, d r a g a g e,

12 m, sable v a s e u x, 29-X-1969, J. B L A C H E et A . CROSNIER coll. : 1 <J 3,6 X 4,4 m m ; 1 $

o v . 4,0 X 5,0 m m.

Nos s p é c i m e ns é ta ient d iss imu lés dans un t u be d 'anné l ide. Cette espèce n ' a v a it e n c o re

été signalée q ue de la Guinée et de la Sierra Leone.

M A C R U RA

A T Y I D A E

Aty a ? africana Bouvier, 1904

Atya ? africana, Holthuis, 1951 : 23, fig. 3d.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, baie de Pointe-Noire, 10 m env., filet à langoustes,

A . CROSNIER coll. : 54 sp. 9,9 à 11,5 mm (l.t.).

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 571

Nos spécimens appartiennent tous à la forme A'Atya ? africana décrite par HOLTHUI S

du Cameroun et non à celle décrite, par ce même auteur, du Congo belge. C'est-à-dire que

le rostre, à quelques rares exceptions près, dépasse le pédoncule antennulaire, que l'angle

postéro-inférieur des pleures du quatrième segment abdominal, sensiblement droit, se ter-

mine par une petite épine, que le mérus des troisièmes péréiopodes porte 4 épines mobiles

et le telson, à son extrémité, 8 épines dont les plus courtes sont les externes puis les internes,

les plus longues celles situées à côté des externes.

Comme ceux de H O L T H U I S, tous nos spécimens sont des jeunes.

P A L A E M O N I D A E

Brachycarpus biunguiculatus (Lucas, 1849)

Brachycarpus biunguiculatus, Holthuis, 1951 : 143. Brachycarpus biunguiculatus, Sourie, 1954 : 253, 294.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, baie de Pointe-Noire, filet à langoustes, 10 m env.,

fév. 1967, A . CROSNIER coll. : 3 sp. 2,9 à 3,0 mm (l.t. = 14,3 à 14,6 mm).

Cette espèce, qui a une répartition géographique très étendue (elle est connue de la

Méditerranée, de l 'Atlantique, de l ' Indo-pacifique et de la mer Rouge), n'avait encore été

signalée, le long de la côte ouest d'Afrique, qu'au Sénégal et au Libéria.

A L P H E I D A E

Athanas nitescens (Leach, 1814)

Athanas nitescens, Holthuis, 1951 : 99, fig. 21. Athanas nitescens, Holthuis, 1952 : 48. Athanas nitescens, Holthuis et Gottlieb, 1958 : 27, fig. 2-3. Athanas nitescens, Rossignol, 1962 : 131.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Ile Annobon, 6 m, dans algues calcaires, l - IV-1969, A . CROS-

NIER coll. : 1 sp. 5,9 mm.

— Ile Annobon, 9 m, dragage, A . CROSNIER coll. : 3 $ ov. 4,2 à 5,0 mm.

— Congo (baie de Pointe-Noire), filet à langoustes, 5-10 m, 20-XI-69, A . CROSNIER

coll. : 1 Ç ov. 9,8 mm.

Les dimensions données pour cette espèce correspondent à la longueur totale.

Connue de la Méditerranée, de la mer Noire, et de l 'Atlantique oriental, cette espèce,

le long de la côte ouest-africaine, a déjà été signalée au large du Rio de Oro, du Sénégal,

des îles du Cap-Vert, de la Guinée, de la Sierra Leone et du Congo.

HOLTHUI S (1951) n'a pas exclu la possibilité que les A. nitescens ouest-africains appar-

tiennent à une espèce distincte de celle de L E A C H, qui serait VA. veloculus Bate. Nos spéci-

9, 2

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572 A L A I N CROSNIER

mens sont très petits, mais quatre d'entre eux sont cependant des femelles ovigères. Comme

chez ceux signalés par HOLTHUI S (1951), aux stations 141, 145, 146 de F « Atlantide »,

le rostre dépasse nettement le stylocérite ; mais nous avons également observé ce carac-

tère chez des jeunes A. nitescens récoltés dans la Manche et nous sommes, en fait, inca-

pable de séparer nos spécimens africains des A. nitescens européens. La seule différence

observée, frappante il est vrai, est la taille beaucoup plus petite à partir de laquelle on

trouve, dans les eaux africaines, des femelles ovigères ; un tel phénomène semble toutefois

assez fréquent chez les espèces ayant une répartition géographique couvrant à la fois les

eaux de l 'Europe et de l'Afriqu e tropicale ; nous l 'avons également observé, en particulier,

chez Processa parça Holthuis.

Ogyrides rarispin a Holthuis, 1951

Ogyrides rarispina Holthuis, 1951 : 119, fig. 25. Ogyrides rarispina, Holthuis, 1952 : 48. Ogyrides rarispina, Rossignol, 1962 : 131.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, 5°56'S-12°07'E, 22-25 m, dragage, 25-VII I -1965,

A . CROSNIER coll. : 1 sp. 13,3 mm ; 1 Ç ov. 18,6 mm (l.t.).

Décrite d'après des spécimens récoltés au large du Libéria et du Ghana, cette espèce

a également été signalée dans le sud du golfe de Guinée, en baie de Pointe-Noire (Congo-

Brazzaville) et en Angola au large de Moita Seca (6°06'S-12°14'E).

H l P P O L Y T I D A E

Hippolyt e palliola Kensley, 1970

(Fig. 1 a-c ; 2 a-e)

Hippolyte ? longirostris, Holthuis, 1951 : 129. Hippolyte palliola Kensley, 1970 : 183, fig. 1-2.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, pointe Kounda, zone intertidale, 2-V-1965, A . CROS-

NIER coll. : 1 $ ov. 5,0 mm ( l . c ).

DESCRIPT ION. — Le rostre est lisse et court ; il n'atteint pas l 'extrémité des yeux et

se termine au niveau de celle du premier article du pédoncule antennulaire ; il s'étrécit

brusquement à son extrémité par un décrochement de son bord inférieur et se termine

par une petite pointe ; en vue de profil il est légèrement recourbé vers le bas ; en vue

dorsale il se montre triangulaire, étant fortement élargi à sa base.

La carapace, assez globuleuse, dépourvue de carènes, est armée de trois paires d'épines,

supra-oculaires, antennaires et hépatiques.

Les yeux sont bien développés ; le pédoncule est plutôt long, pratiquement cylin-

drique et sensiblement de même diamètre que la cornée.

Le pédoncule antennulaire est court et ne s'étend que légèrement au-delà du milieu

du scaphocérite ; son premier segment, dont le bord antérieur est lisse, est bien développé ;

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 573

les deuxième et troisième sont très courts et plus larges que longs. Le flagelle antennulaire

interne est formé de 13 articles ; mince, il est à peu près aussi long que le pédoncule. Le

flagelle externe, massif, a une longueur environ égale aux trois quarts de celle du flagelle

F IG. 1. — Hippolyte palliola Kensley, $ ov. 5 ,0 mm ( L . car.), Congo, pte Kounda, zone intertidale, 2 - V - 1 9 6 5, A . CROSNIER coll. : a, région antérieure du corps vue de dessus ; b, carapace vue de profil ; c, abdomen vu de profil.

a, b : X 22 ; e : X 1 1.

interne ; il est formé de 11 segments, plus larges que longs à l 'exception des quatre derniers

qui sont grêles.

Le stylocérite, en forme d'épine, se termine au niveau de l 'extrémité du premier seg-

ment antennulaire.

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574 A L A I N CROSNIER

L e scaphocérite est environ 2,2 fois plus long que large et ne s'étrécit pas à son extré-

mité qui est largement arrondie. L'épine terminale du bord externe se situe nettement

en-deçà de l 'extrémité de la partie lamellaire. Le pédoncule antennaire s'étend légèrement

au-delà du tiers du scaphocérite.

F IG. 2. — Hippolyte palliola Kensley, ? ov. 5 ,0 mm ( L . car.), Congo, pte Kounda, zone intertidale, 2 - V - 1 9 6 5, A . CROSNIER coll. : a, mandibule gauche ; b, troisième maxillipède gauche ; c, premier

péréiopode gauche ; d, deuxième péréiopode gauche ; e, troisième péréiopode gauche. a-c : X 52 ; d, e : X 3 4.

Les mandibules ont un processus incisif et un processus molaire.

Les troisièmes maxill ipèdes, trapus, s'étendent jusqu'au niveau du bord antérieur du

deuxième segment du pédoncule antennulaire ; leur exopode est court.

Les premiers péréiopodes sont courts et massifs ; leur pince est renflée tandis que leur

carpe a sa partie antérieure creusée pour recevoir la base de la pince. Les deuxièmes péréio-

podes sont plus grêles ; comme les premiers, ils ne portent aucune épine ; leur carpe est

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 575

divisé en trois segments dont les longueurs, du basai au distal, sont dans les proportions

1,7 — 1 — 1,7. Les troisièmes et quatrièmes péréiopodes sont forts et trapus ; leur mérus

n'est armé d'une grosse épine, insérée aux quatre cinquièmes de sa face externe, que dans

le cas du troisième péréiopode droit ; leur carpe est armé d'une assez grosse épine insérée

environ au tiers proximal de sa face externe ; leur propode porte, sur son bord inférieur,

six paires de soies formées chacune d'une grande soie et d'une petite ; leur dactyle, fort,

est biunguiculé, l 'ongle subdistal étant plus court, plus épais et moins aigu que le distal ;

en outre, le bord inférieur du dactyle porte, de sa base à son extrémité, une série de cinq

ou six fortes soies de taille croissante. Les cinquièmes péréiopodes manquent.

L 'abdomen est représenté sur la figure l e. Le bord inférieur des pleures des quatrième

et cinquième segments présente une légère encoche qui correspond à l'insertion d'une série

de soies fines et assez longues. Le sixième segment est environ 1,7 fois plus long que le

cinquième. Le telson est cassé ; sur la partie restante s'observe une paire d'épines.

R E M A R Q U E S. — Nous rattachons notre unique spécimen à l'espèce de K E N S L EY sans

grande hésitation. Il convient toutefois de noter que, chez notre spécimen, l'épine du sca-

phocérite est implantée aux quatre cinquièmes environ du bord externe au lieu des deux

tiers chez H. palliola, d'après le dessin publié par K E N S L EY (1970, fig. 21).

Les spécimens signalés par H O L T H U I S, en 1951, sous le nom de Hippolyte ? longirostris,

sont certainement des H. palliola. Cette espèce est donc connue actuellement de la Guinée,

du Congo et du Sud-Ouest africain.

Latreutes parvulus (Stimpson, 1866)

Latreutes parvulus, Holthuis, 1951 : 131, fig. 28-29. Latreutes parvulus, Holthuis, 1952 : 54.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, baie de Pointe-Noire, dragage, 12 m, 24-111-1955 :

1 Ç ov. 2,1 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, dans un bloc rocheux, 6 m, 15-X-1963, A . CROSNIER

coll. : 2 sp. 1,6 et 1,8 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, sur coquille de Pinna, 3 m, 6-111-1.967, A . CROSNIER

coll. : 11 sp. dont 2 ? ov. 1,0 à 3,0 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, filet à langoustes, 15 m, 24-IV-1969, A . CROSNIER

coll. : 40 sp. dont 36 $ ov. 2,0 à 3,0 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, filet à langoustes, 10 m, l l -V I I I -1969 , A . CROSNIER

coll. : 18 sp. dont 4 Ç ov. 1,1 à 2,9 mm.

Les dimensions données pour cette espèce correspondent à la longueur de la carapace.

Connue de l 'Atlantique occidental, cette espèce a été signalée dans l 'Atlantique oriental

par HOLTHUI S (1951 ; 1952), du Rio de Oro, de la Guinée, de la Sierra Leone et de l'îl e

Annobon. Nous l 'avons trouvée au Congo, où elle est très abondante dans les petits fonds.

HOLTHUI S (1951) mentionne un spécimen de 15 mm, les nôtres ne dépassent pas

12,7 mm. Les œufs mesurent 0,37 X 0,50 mm environ ; une femelle de 9,4 mm en porte 70.

9, 3

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576 A L A I N CROSNIER

Lysmata uncicornis Holthuis et Maurin, 1952

Hippolysmata moorei, Balss, 1916 : 23, fig. 6 (non Rathbun, 1902). Lysmata uncicornis Holthuis et Maurin, 1952 : 198, fig. 1-2. Lysmata moorei, Sourie, 1954 : 253, 294. Lysmata uncicornis, Zariquiey Alvarez, 1968 : 130.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, pointe Indienne, affleurements rocheux sur la plage,

l l - IV -1960, M. ROSSIGNOL coll. : 54 <J 13,0 à 23,3 mm ; 5 Ç 24,0 à 31,2 mm ; 64 $ ov. 21,5

à 33,1 mm.

— Congo, 4°34'S-11°38'E, chalutage, 20-30 m, 29-XI -62, A . CROSNIER coll. : 1 $ ov.

44,5 mm.

— Embouchure du Congo, chalutage, 14-16 m, l -X I I - 62 , A . CROSNIER coll. : 1 $ ov.

43,5 mm.

Les dimensions données pour cette espèce correspondent à la longueur totale.

A notre connaissance, cette espèce n'avait encore été signalée avec certitude que des

côtes du Maroc où, d'après H O L T H U I S et M A U R I N , elle est commune. Il ne fait aucun doute,

à notre avis, que les spécimens mentionnés par B A L SS du Gabon, sous le nom & Hippolys-

mata moorei, et par SOURIE du Sénégal, sous le nom de Lysmata moorei, sont des Lysmata

uncicornis ; par contre, les jeunes Lysmata sp., mentionnées par HOLTHUI S (1952 : 55) du

Rio de Oro et de l'île Annobon, appartiennent vraisemblablement à une autre espèce,

puisque l'angle ptérygostomien de leur carapace est anguleux et non arrondi comme chez

l'espèce considérée ici .

Hippolysmata (Hippolysmata) grabhami Gordon, 1935

Hippolysmata grabhami Gordon, 1935 : 319, fig. 10-11. Hippolysmata grabhami, Randall, 1958 : 334. Hippolysmata grabhami, Limbaugh, Pederson et Chace, 1961 : 247, fig. 5-6. Hippolysmata grabhami, de Graaf, 1967 : 272, fig. p. 274.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Ile Annobon, 10 m, dans un bloc rocheux, 20-VII-1969,

J. T A N T ER coll. : 1 $ ov. 46,7 mm (l.t.).

Notre spécimen, fixé au formol, a conservé la coloration caractéristique décrite par

G O R D O N. Cette espèce n'avait jusqu'à maintenant été signalée, à notre connaissance, que

dans l 'Atlantique nord (Madère, Bahamas, Floride) et dans le Pacifique (Hawaï, archipel

de la Société).

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 577

PROCESSIDAE

Processa compacta sp. nov.

(Fig. 3 a-j)

Processa ? macrodactyla, Rossignol, 1962 : 131. Processa cf. edulis, Rossignol, 1962 : 131.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, baie de Pointe-Noire, 10 m, dragage, mai 1956 : 3 $

ov. 4,6, 4,6 et 5,3 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, 3-4 m, zone à Astropecten, 12-VI-1956 : 1 ^ 2,9 mm.

— Congo, pointe Kounda, zone intertidale, roches, 2-V-1965, A . CROSNIER coll. :

1 $ 2,8 mm.

— Congo, baie de Pointe-Noire, 3 m, sur une coquille de Pinna, 6-111-1967, A . CROS-

NIER coll. : 2 Ç 3,6 et 3,8 mm.

Les dimensions données pour cette espèce correspondent à la longueur de la cara-

pace.

L'une des femelles, dont la carapace mesure 4,6 mm, a été choisie comme holotype ;

les autres spécimens sont les paratypes.

DESCRIPT ION. — Le rostre, lisse, se termine par deux dents dont l'inférieure est envi-

ron deux fois plus longue que la supérieure ; il est plutôt court : lorsque l'œil est appliqué

contre le rostre, la dent supérieure de ce dernier se situe au niveau de la base de la cornée.

La carapace est lisse. Seuls s'observent une épine antennaire assez bien développée

et un fort sillon postorbitaire. L'angle antéro-latéral est arrondi.

Les yeux sont bien développés et, suivant la taille des spécimens, sont de 1,5 à 2 fois

plus larges que le scaphocérite. En vue de profil , ils sont de 1,2 à 1,4 fois plus longs que

hauts.

Le pédoncule antennulaire n'atteint pas tout à fait l 'extrémité du scaphocérite et est

environ égal aux quatre cinquièmes du flagelle antennulaire le plus court. Son premier

article est nettement plus long que l'ensemble des deux autres ; son deuxième, presque aussi

large que long, est légèrement plus court que le troisième.

Le stylocérite est dépourvu d'épine et son extrémité, en vue dorsale, est vaguement

quadrangulaire (fig. 3g).

L e scaphocérite est de 3,6 à 4 fois plus long que large et s'étrécit peu à son extrémité.

Son bord externe est à peine sinueux ; son épine terminale, aiguë, n'atteint pas tout à fait

le niveau de l 'extrémité de la partie lamellaire. Le pédoncule antennaire atteint sensible-

ment le milieu du troisième article du pédoncule antennulaire.

A l 'exception des troisièmes maxillipèdes, dont les longueurs des trois derniers seg-

ments sont dans les proportions : 2,5 — 1 — 1,4 (fig. 3d), les pièces buccales sont très sem-

blables à celles représentées par HOLTHUI S (1951, fig. 6) pour Processa intermedia.

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F IG. 3 a-e. — Processa compacta sp. nov., Ç ov. holotype 4,6 mm ( L . car.), baie de Pointe-Noire, Congo, dragage, 10 m, mai 1956 : a, région antérieure du corps vue de profil ; b, segments abdominaux 4-6 vus de profil ; c, telson et uropodes ; d, troisième maxillipède gauche ; e, premier péréiopode droit ; f, troisième péréiopode droit.

F ie. 3 g-i. — Processa compacta sp. nov., $ ov. paratype, 5,3 mm ( L . car.), baie de Pointe-Noire, Congo, dragage, 10 m, mai 1956 : g, antennule et stylocérite droits ; h, scaphocorite droit ; i, cinquième péréio-pode gauche.

F IG. 3 j . — Processa compacta sp. nov., (J paratype 2,8 mm ( L . car.), pointe Kounda, Congo, zone inter-tidale, 2-V-1965, A. CROSNIER coll. : premier pléopode droit.

a-g : X 12 ; h : X 18 ; i : X 10 ; j : X 25.

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 579

La formule branchiale est la suivante :

Pleurobranchies

Arthrobranchies .

Podobranchies..

Epipodes

Exopodes

Maxillipèdes

I I I I I

Péréiopodes

I I I I V

1 1

V

1

Les premiers péréiopodes sont forts et inégaux. Seul le droit est muni d'une pince

dont les doigts sont un peu plus courts que la paume. Ces péréiopodes dépassent tous deux

le scaphocérite, le droit de la longueur de ses doigts environ, le gauche par son dactyle

et une petite partie de son propode.

Les deuxièmes péréiopodes sont inégaux et se terminent par une pince dont les doigts

sont sensiblement de même longueur que la paume. La longueur de ces péréiopodes est

très variable : le mérus du gauche peut n'atteindre que les deux tiers du scaphocérite ou,

au contraire, le dépasser légèrement ; celui du droit, parfois ne dépasse guère le scaphocé-

rite, parfois le dépasse de près du tiers de sa longueur. L'ischion, le mérus et le carpe du

gauche sont respectivement divisés en 2, 4 ou 5, 13 à 15 articles, ceux du droit en 3, 11 ou

12, 25 à 30 (le plus souvent 30).

Les péréiopodes suivants se terminent tous par un dactyle simple. Les troisièmes et

quatrièmes dépassent largement le scaphocérite dont l 'extrémité se situe respectivement

au tiers distal et à la moitié environ de leur carpe ; dans le cas des cinquièmes, cette extré-

mité se situe aux trois cinquièmes du propode. Les longueurs des divers articles des troisièmes,

quatrièmes et cinquièmes péréiopodes, de l'ischion au dactyle, sont respectivement dans les

proportions approximatives : 2,4 — 4,5 — 4,6 — 3,3 — 1 ; 2,2 — 3,9 — 4,0 — 3,3 —

1 ; 1,9 — 2,9 — 2,2 — 3,0 — 1. L'ischion des troisièmes et quatrièmes péréiopodes porte

deux épines mobiles sur sa face externe, le mérus des troisièmes quatre, celui des quatrièmes

trois ou quatre. Le bord postérieur du propode des cinquièmes porte de cinq à huit fines

épines disposées assez irrégulièrement et implantées, à l 'exception d'une ou deux, sur la

moitié distale de l'article.

L 'abdomen est lisse. Les pleures des quatre premiers segments sont arrondis, ceux du

cinquième ont un bord inférieur convexe se terminant par une épine peu aiguë (fig. 3b).

L e sixième segment est 1,3 à 1,4 fois plus long que le cinquième (les mesures étant prises

entre les condyles pour le cinquième, du condyle à la pointe latérale postérieure pour le

sixième) ; il a un angle inféro-postérieur aigu, tandis que les pleures se prolongent en arrière,

au-dessus du telson, par un lobe terminé par une petite épine.

Le telson, épines terminales non comprises, est 1,6 plus long que le sixième segment

abdominal (mesuré comme ci-dessus) ; il porte deux paires de fortes épines mobiles dorso-

latérales et, à son extrémité, trois paires d'épines également mobiles. De ces épines termi-

nales, les externes sont les plus courtes ; elles sont moitié moins grandes que les suivantes

qui sont les plus longues et les plus fortes ; les centrales sont les plus fines ; un peu plus

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580 A L A I N CROSNIER

courtes que les intermédiaires, elles sont garnies de barbules. Une dépression en gouttière,

qui va s'élargissant vers l'arrière, creuse la face dorsale du telson ; cette dernière se ter-

mine par une petite pointe. Les uropodes dépassent légèrement la pointe centrale du telson

mais n'atteignent pas l 'extrémité des épines apicales.

R E M A R Q U E S. — Cette espèce, par la présence d'une dent sur le bord inférieur des

pleures du cinquième segment abdominal, d'un sillon en arrière des orbites, d'une petite

pointe à l 'extrémité du telson, par l 'absence d'arthrobranchies sur les premiers péréio-

podes, par les épines du bord postérieur du propode des cinquièmes péréiopodes rassem-

blées pour la plupart sur la moitié distale de l'article, s'apparente au groupe edulis et à

P. robusta Nouvel et Holthuis.

Par sa forme massive, elle est surtout proche de cette dernière espèce dont elle semble

se distinguer essentiellement, d'après la description de N O U V EL et HOLTHUI S (1957 : 19,

fig. 53-80) par :

— un rostre plus court ; — un œil plus gros ; — un deuxième péréiopode droit dont le mérus et le carpe comptent plus d'articles : respec-

tivement 11 ou 12 (au lieu de 7 à 9, habituellement 8) et de 25 à 30, habituellement 30 (au lieu de 18 à 24, habituellement 20 à 22). Ce même péréiopode est également plus long : son mérus peut dépasser le scaphocérite de près du tiers de sa longueur (au lieu de ne le dépasser qu'à peine) ;

• —• des cinquièmes péréiopodes également plus longs, qui dépassent le scaphocérite du dac-tyle et des deux cinquièmes de leur propode (au lieu de ne le dépasser que du dactyle).

Les spécimens mentionnés en premier dans la liste du matériel examiné (baie de Pointe-

Noire, 10 m, dragage, mai 1956) sont ceux qui ont été signalés par ROSSIGNOL SOUS le nom

de Processa cf. edulis dans son travail de 1962 ; celui qui est mentionné en second (baie

de Pointe-Noire, 3-4 m, zone à Astropecten, 12-VI-1956) a été signalé par ce même auteur

dans le même ouvrage sous le nom de Processa ? macrodactyla.

T A I L L E . — Le plus grand de nos spécimens, une femelle ovigère, mesure 17,5 mm de

longueur totale (l.c. = 5,3 mm).

D I S T R I B U T I O N. — Cette espèce semble très côtière puisqu'elle n'a été récoltée que de

la zone intertidale à 10 mètres de profondeur. Elle n'est actuellement connue que du Congo.

Processa elegantula Nouvel et Holthuis, 1957

Processa elegantula Nouvel et Holthuis, 1957 : 6, 9, 37, fig. 174-204. Processa elegantula, Zariquiey Alvarez, 1959 : 4. Processa elegantula, Bourdon, 1965 : 9. Processa elegantula, Zariquiey Alvarez, 1968 : 158.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Ile Annobon, 1°25'30"S-5°39'E, 52 m, dragage, l l -X I I - 1965 ,

A . CROSNIER coll. : 1 sp. 4,9 mm ( l . c ).

Notre spécimen présente tous les caractères de l'espèce de N O U V EL et HOLTHUI S et

son identification ne nous paraît pas douteuse. Jusqu'à maintenant P. elegantula n'avait

été signalée qu'en Méditerranée et, dans l 'Atlantique, sur la côte française à Roscofï et

Arcachon.

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 581

CRANGONIDAE

Pontophilus aglyptus sp. nov.

(Fig. 4 a, b, 5 a-g)

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, baie de Pointe-Noire, senne de plage, 2 - IX -1963,

A . STAUCH coll. : 1 $ ov. 20,3 mm (Le. = 5,6 mm).

Congo, baie de Pointe-Noire, senne de plage, 7 -V I I -1964, A . STAUCH coll. : 1 Ç ov.

24,1 mm (Le. = 6,4 mm).

Le spécimen mesurant 24,1 mm a été choisi comme holotype, l'autre est le paratype.

DESCRIPT ION. — La carapace est assez large (rapport longueur/largeur voisin de

1,20) L Le rostre, court, n'atteint pas l 'extrémité des yeux ; profondément creusé en gout-

tière, il a ses bords latéraux d'abord parallèles puis sinueux ; son extrémité est arrondie.

Le bord antérieur de la carapace est armé, de chaque côté, de deux épines ; l'une, petite,

est située à l'angle externe de l'orbite, l'autre, beaucoup plus grande et saillante, à la hau-

teur du bord inférieur du basicérite. La face dorsale de la carapace porte, vers l 'avant,

aux sept huitièmes de sa longueur environ (rostre non compris), un gros tubercule qui se

prolonge vers l'arrière par une carène à profil transversal très arrondi qui s'étend, très dis-

tincte, sur une longueur un peu supérieure à la moitié de celle de la carapace puis s'es-

tompe en s'élargissant, sans atteindre le bord postérieur ; toujours sur la face dorsale de

la carapace, on observe un sillon en forme de V dont la base se situe vers celle du rostre

et dont les branches passent de chaque côté du tubercule dorsal et s'arrêtent vers le tiers

antérieur de la carapace. Les faces latérales de cette dernière portent chacune une longue

carène peu proéminente surtout dans sa moitié postérieure, bordée du côté interne par un

sillon, qui part du bord antérieur de la carapace, à peu près à égale distance des deux épines

de ce bord, et s'étend vers l'arrière presque jusqu'au bord postérieur suivant un tracé sinueux

(fig. 4a, b ). Une autre carène semblable prolonge en arrière l'épine inférieure du bord anté-

rieur ; très sinueuse, elle s'étend sur un peu moins de la moitié de la carapace.

Les yeux sont bien développés mais courts, avec un tubercule à peine esquissé sur leur

face supérieure. Leur cornée, arrondie, est fortement pigmentée.

Le stylocérite, vaguement lancéolé, se termine en pointe (fig. 5f). Le deuxième segment

du pédoncule antennulaire est un peu plus long que le troisième et nettement plus large.

Les flagelles antennulaires sont tous deux courts ; l 'externe, qui compte de 27 à 31 articles,

est plus long que l'interne qui n'est composé que de 10 à 15 articles.

Le scaphocérite, dont la partie lamellaire est 2,3 fois plus longue que large, a son

bord externe lisse, concave dans sa moitié basale puis sensiblement droit, et terminé par

une forte épine qui dépasse de presque toute sa longueur la partie lamellaire. Le basicérite

est sans épine. Le pédoncule antennulaire atteint, ou même dépasse légèrement, l'extré-

mité du scaphocérite et est également sans épine.

1. La longueur de la carapace étant mesurée de l'extrémité du rostre à son bord dorsal postérieur.

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582 A L A I N CROSNIER

Les pièces buccales ne présentent aucune particularité remarquable et sont du même

type que celles de P. bidens dessinées par H O L T H U I S (1951, fig. 33c-h). Les troisièmes maxil-

lipèdes dépassent légèrement le scaphocérite ; leur dernier article est environ deux fois

plus long que l'avant-dernier (fig. 5a).

La formule branchiale est la suivante :

Maxillipèdes Péréiopodes

1 I I I I I I I I I I I I V V

Pleurobranchies . . . . — — 1 1 1 1 1 1

Arthrobranchies — — — — — — — — — • —• — — — — — —

Epipodes 1 1 1

E x o p o d es 1 1 1

Les premiers péréiopodes dépassent légèrement le scaphocérite ; la pince (doigt fixe

non compris) est deux fois plus longue que large et a une dent subchélaire bien développée,

très aiguë et non incisée ; le carpe est armé d'une petite dent près de son angle inféro-

externe ; le mérus est égal aux deux tiers environ de la pince et porte, sur son bord externe,

une petite dent subdistale ; l ' ischion est égal au tiers du mérus ; le basis porte une petite

épine.

Les deuxièmes péréiopodes, beaucoup plus courts que tous les autres, atteignent à

peu près l 'extrémité du carpe des premiers péréiopodes ; leur doigt fixe n'est égal qu'aux

cinq sixièmes du doigt mobile et, plus massif, est à sa base deux fois plus large que ce der-

nier ; la partie palmaire est quatre fois moins longue que le doigt mobile ; le carpe, un peu

inférieur à la moitié du mérus, est aussi long que le doigt mobile.

Les troisièmes péréiopodes sont les plus grêles de tous et atteignent l 'extrémité du

propode des premiers ; le dactyle est pourvu, à son extrémité, d'un certain nombre de poils ;

les longueurs des divers articles, de l'ischion au dactyle, sont dans les proportions : 3 —

5 — 5,5 — 2,5 — 1.

Les quatrièmes et cinquièmes péréiopodes sont très semblables et ont un dactyle

court et massif qui se termine par un repli membraneux d'où sortent une série de poils ;

les longueurs des divers articles des cinquièmes, de l'ischion au dactyle, sont dans les pro-

portions : 1 — 2,3 — 1,7 — 3 — 1.

Le sternum des femelles (celui des mâles est inconnu) est orné d'une longue épine

insérée juste en arrière de la base des deuxièmes péréiopodes et s'étendant, vers l 'avant,

un peu au-delà de la base du basis des premiers péréiopodes.

FIG. 4 a, b. — Pontophilus aglyptus sp. nov., $ ov. holotype 6,4 mm (L. car.), baie de Pointe-Noire, Congo, senne de plage, 7 - V I I - 1 9 6 4, A . STAUCH coll. : région antérieure du corps vue de dessus et de profil, X 8.

F IG. 4 c, d. — Pontophilus opici sp. nov., <J holotype 3,4 mm (L. car.), île Annobon, l °26 '30"S-5°35 '30" E, faubertage, 50 m, 2-XI I -1965, A . CROSNIER coll. : région antérieure du corps vue de dessus et de pro-fil , X 11.

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FIG. 5 a-f. — Pontophilus aglyptus sp. nov., Ç ov. paratype 5,6 mm (L. car.), baie de Pointe-Noire, Congo, senne de plage, 2 - I X - 1 9 6 3, A . STAUCH coll. : a, troisième maxillipède droit ; b, premier péréiopode gauche ; c, deuxième péréiopode gauche ; d, troisième péréiopode gauche ; e, cinquième péréiopode gauche ; f, antennule et stylocérite droits.

F IG. 5 g. — Pontophilus aglyptus sp. nov., ? ov. holotype 6 ,4 mm (L. car.), baie de Pointe-Noire, Congo, senne de plage, 7 - V I I - 1 9 6 4, A . STAUCH coll. : telson et uropodes.

a-f : X 16 ; g : X 1 2.

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 585

L 'abdomen a tous ses segments lisses et sans carènes. Le telson est un peu plus long

que le sixième segment abdominal ; il se termine par une pointe assez allongée, flanquée

de chaque côté, de l'intérieur à l'extérieur, de trois soies de tailles croissantes, les internes

étant beaucoup plus courtes et fines que les deux autres, et d'une courte épine (fig. 5g).

Les pléopodes ont un exopodite bien développé et sont tous pourvus d'un endopodite.

R E M A R Q U E S. — Cette espèce se distingue, sans aucune difficulté, de toutes les autres

espèces de Pontophilus signalées jusqu'à maintenant de l 'Atlantique. Son nom rappelle

que son abdomen est lisse et sans carènes.

Par contre, elle se rapproche beaucoup, par la forme de sa carapace et de ses deuxièmes

péréiopodes, de P. rnonacanthus Holthuis (1961 : 26, fig. 9) dont il n'a malheureusement

encore été publié qu'une description préliminaire très brève. Notre espèce se distingue

toutefois de celle de HOLTHUI S au moins par la présence, sur la carapace, d'un tubercule

au lieu d'une épine, par la dent subchélaire des premiers péréiopodes non incisée, par le

doigt fixe des deuxièmes péréiopodes égal aux cinq sixièmes du doigt mobile (au lieu des

deux tiers).

D I S T R I B U T I O N. — Connu, jusqu'à maintenant, seulement du Congo, P. aglyplus, qui

n'a encore été capturé qu'au moyen d'une senne de plage, semble être une espèce très

littorale.

Pontophilus opici sp. nov.

(Fig. 4 c, d ; 6 a-h)

M A T É R I E L E X A M I N É . — Ile Annobon, 1°26'30"S-5°35'30"E, faubertage, 50 m, 11-X I I -

1965, A . CROSNIER coll. : 1 <J 10,7 mm (l.c. = 3,4 mm), holotype.

DESCRIPT ION. — La carapace, plutôt globuleuse, est assez large (rapport longueur/

largeur égal à 1,25) 1 ; elle a un relief tourmenté et très marqué. Le rostre, très large, se

termine par deux pointes à extrémité arrondie, séparées par une large encoche en forme

de U très ouvert ; sa face supérieure est creusée en gouttière ; ses bords latéraux sont

sinueux. Le bord dorsal de la carapace porte une forte épine dirigée vers l 'avant, insérée

nettement en arrière du niveau des orbites et terminée par quelques soies ; cette épine se

prolonge, vers l'arrière, par un renflement fort mais court ; en avant de cette épine, au

niveau de son extrémité, s'observe un tubercule. Les faces latérales de la carapace portent

chacune une série de cinq renflements à partie antérieure arrondie, de tailles très inégales,

mais tous bien marqués ; la disposition de ces renflements est représentée sur les figures 5c-d.

Le bord antérieur de la carapace est armé, de chaque côté, de trois dents ; l 'une, anten-

naire, est peu aiguë et la plus petite ; l'autre, branchiostège, située au niveau du bord infé-

rieur du basicérite, est bien développée et a son extrémité très arrondie ; la dernière, ptéry-

gostomienne, est la plus développée et la plus aiguë. Ces trois dents se prolongent en arrière

par des renflements plus ou moins en forme de côte ; le mieux marqué est celui de la dent

ptérygostomienne qui s'étend sur près de la moitié de la carapace ; un autre renflement,

moins marqué, situé en partie sous le précédent, s'étend sur plus des trois quarts de la cara-

1. La longueur de la carapace étant mesurée de l'extrémité du rostre à son bord dorsal postérieur.

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586 A L A I N CROSNIER

pace. Enfin, près du bord inférieur, à la hauteur de l'épine et du renflement dorsaux, s'ob-

serve une dépression courte mais bien visible.

Les yeux sont bien développés mais très courts et massifs, avec un tubercule à peine

esquissé sur leur face supérieure. Leur cornée, arrondie, est fortement pigmentée.

L e stylocérite a son bord antéro-latéral interne régulièrement arrondi, tandis que ses

bords antéro-latéral et postéro-latéral externes, sensiblement rectilignes, se recoupent sui-

vant un angle voisin de 90°. Le premier article du pédoncule antennulaire est environ

3,5 fois plus long que le second, lequel, plus large que long, est un peu plus court que le

troisième. Le flagelle antennulaire externe est composé de 18 articles ; il est un peu plus

long et plus fort que l'interne qui comprend 17 articles.

L e scaphocérite a une forme lancéolée et dissymétrique tout à fait particulière (fig. 4c) ;

son bord externe, légèrement sinueux, se termine par une épine peu marquée ; le basicérite

est sans épine. Le pédoncule antennaire s'étend jusqu'aux deux tiers environ du scapho-

cérite.

Les pièces buccales n'ont pas été disséquées pour ne pas abîmer l 'unique spécimen

dont nous disposons. Les troisièmes maxill ipèdes dépassent légèrement le scaphocérite ;

leur avant-dernier article a une longueur un peu inférieure aux quatre cinquièmes de celle

du dernier.

Les premiers péréiopodes ont une pince assez grêle (3,3 fois plus longue que large),

légèrement renflée dans sa moitié inférieure, et ayant une dent subchélaire incisée ; le bord

interne de la pince est garni, à partir de sa base et sur la moitié de sa longueur environ,

de nombreuses soies. Le carpe a son angle inféro-interne étiré en lamelle et orné d'une

série de soies ; il est, en outre, armé d'une petite épine près de son angle antéro-externe.

Le mérus, un peu plus court que la pince, porte, sur son bord externe, une petite dent sub-

distale.

Les deuxièmes péréiopodes sont beaucoup plus courts que tous les autres. La pince

a un doigt fixe sensiblement de même longueur que le doigt mobile mais plus large à sa

base ; la partie palmaire est deux fois plus longue que les doigts, tandis que le carpe, égal

à la moitié du mérus, est pratiquement aussi long qu'eux.

Les troisièmes péréiopodes sont les plus grêles de tous ; ils dépassent le scaphocérite

par les quatre cinquièmes de leur dactyle ; ce dernier est garni, à son extrémité, d'un cer-

tain nombre de poils ; les longueurs de ses divers articles, de l'ischion au dactyle, sont dans

les proportions : 3,3 — 3,1 — 5 — 2,4 — 1.

Les quatrièmes et cinquièmes péréiopodes sont très semblables et ont un dactyle assez

long et grêle qui se termine par un repli membraneux d'où sortent plusieurs poils. Les

longueurs des divers articles des cinquièmes, de l'ischion au dactyle, sont dans les propor-

tions : 1,2 — 1,6 — 0,8 — 1,8 — 1.

Le sternum des mâles (celui des femelles est inconnu) est orné d'une très longue épine

insérée juste en arrière de la base des deuxièmes péréiopodes et s'étendant jusqu'à la base

des troisièmes maxill ipèdes ; les sternites relatifs aux autres péréiopodes portent tous une

expansion verticale en forme de dent, peu développée dans les cas des premiers et cinquièmes

péréiopodes, plus développée dans le cas des quatrièmes, très développée dans le cas des

troisièmes.

L 'abdomen est sans carènes mais les pleures des cinq premiers segments sont renflés

à leur partie supérieure ; dans le cas des segments 2-5, ce renflement se prolonge vers le bas,

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FIG. 6. — Pontophilus opici sp. nov., <J holotype 3 ,4 mm ( L . car.), île Annobon, 1 ° 2 6 ' 3 0" S - 5 ° 3 5 ' 3 0" E, faubertage, 50 m, 2 - X I I - 1 9 6 5, A . CROSNIER coll. : a, troisième maxillipède gauche ; b-c, premier péréio-pode gauche ; d, deuxième péréiopode gauche ; e, troisième péréiopode gauche ; f, quatrième péréio-pode gauche ; g, cinquième péréiopode gauche ; h, telson et uropodes.

a, b, d-h : X 16 ; c : X 3 2.

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588 A L A I N CROSNIER

en s'atténuant, sur la moitié postérieure des pleures, tandis qu'en avant de lui s'observe

une légère dépression. Le telson est 1,6 fois plus long que le sixième segment ; son extré-

mité, tronquée, porte une série de très courtes soies sous lesquelles sont implantées quatre

longues soies ; il n'est creusé en gouttière que dans sa partie antérieure.

Les pléopodes ont un exopodite bien développé et sont tous pourvus d'un endopodite

et d'un appendix interna ; les deuxièmes portent en outre un appendix masculina.

R E M A R Q U E S. — De même que la précédente, cette espèce se distingue sans aucune diffi -

culté de toutes les autres espèces de Pontophilus signalées jusqu'à maintenant de l 'Atlan-

tique. Elle est dédiée à M. O P I C, dessinateur au Centre ORSTOM de Pointe-Noire, en

remerciement des nombreuses et belles illustrations qu'il a faites pour plusieurs de nos

travaux.

Pontophilus gaillardi sp. nov.

(Fig. 7 a-c ; 8 a-f)

M A T É R I E L E X A M I N É . — Congo, au large de Pointe-Noire, dragage, 16- IV-1955 : 1 $

6,8 mm (l.c. = 1,6 mm) ; 1 $ ov. 8,5 mm (l.c. = 2,1 mm).

La femelle a été choisie comme holotype ; le mâle est le paratype.

DESCRIPT ION. — La carapace est légèrement plus longue que large. Le rostre, court,

creusé en gouttière, n'atteint pas l 'extrémité des yeux ; ses bords latéraux sont parallèles,

son extrémité arrondie. Le bord antérieur de la carapace est armé, de chaque côté, d'une

épine antennaire et d'une épine ptérygostomienne sensiblement de même taille. La face

dorsale de la carapace est ornée de deux tubercules ; l'un situé aux quatre neuvièmes de

sa longueur (rostre non compris), l'autre aux sept neuvièmes. Le tubercule antérieur se

prolonge vers l'arrière par un renflement allongé qui s'estompe peu à peu et n'atteint pas

le tubercule postérieur. La seule ornementation des faces latérales consiste en deux carènes

peu marquées ; l'une, courte, part de la dent ptérygostomienne ; l'autre, plus longue, débute

un peu au-dessus de l 'extrémité postérieure de la précédente, se dirige obliquement vers

le haut et se termine à peu près au niveau du tubercule dorsal postérieur.

Les yeux sont bien développés, pigmentés, avec une cornée arrondie. Sur leur face

supérieure, à la limit e de la cornée et du pédoncule, se trouve un petit tubercule conique

bien distinct.

Le stylocérite a la forme d'un lobe régulièrement arrondi. Le deuxième segment du

pédoncule antennulaire est un peu plus long que le troisième et plus large. Les flagelles

antennulaires sont très courts ; l 'externe, plus long et beaucoup plus large que l'interne,

comprend de neuf à onze articles ; l'interne, qui dépasse à peine le scaphocérite, est formé

de six ou sept articles.

Le scaphocérite, dont la partie lamellaire est 1,9 fois environ plus longue que large,

a son bord externe denticulé sur toute sa longueur (mais cette denticulation, minuscule,

ne s'aperçoit qu'à un fort grossissement et peut facilement passer inaperçue), à peine sinueux

et se terminant par une épine courte mais large, dont l 'extrémité demeure un peu en-deçà

de celle de la partie lamellaire. Le basicérite est sans épine. Le pédoncule antennaire s'étend

presque jusqu'à l 'extrémité du scaphocérite.

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F IG. 7. — Pontophilus gaillardi sp. nov., $ paratype 1,6 mm ( L . car.), Congo, au large de Pointe-Noire, dragage, 16-IV-1955 : a, région antérieure du corps vue de dessus ; b, région antérieure du corps vue de profd ; c, partie postérieure du corps vue de dessus.

a-c : X 48.

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590 A L A I N CROSNIER

Les pièces buccales n'ont pas été disséquées, étant donné l'état assez médiocre des

spécimens. Les troisièmes maxillipèdes dépassent légèrement le scaphocérite ; la longueur

de leur avant-dernier segment est égale aux deux tiers de celle du dernier.

Les premiers péréiopodes sont massifs. La pince (doigt fixe non compris) est 1,9 fois

plus longue que large. La paume a sensiblement la même largeur sur toute sa longueur ;

son bord inférieur est garni, à partir de sa base et sur la moitié environ de sa longueur

(dent subchélaire non comprise), de soies. La dent subchélaire n'est pas incisée. Le carpe

est court (environ égal au cinquième de la pince) ; il porte une épine acérée près de son

angle inféro-externe et a son angle inféro-interne étiré en lamelle et orné de soies. Le mérus

a une longueur un peu supérieure aux trois quarts de celle de la pince ; il porte sur son bord

externe une assez forte épine subdistale.

Les deuxièmes péréiopodes sont beaucoup plus courts que tous les autres. Leur doigt

mobile est légèrement plus long que le doigt fixe et beaucoup plus grêle à sa base ; il est,

d'autre part, quatre fois plus long que la paume et de même longueur que le carpe qui est,

lui , un peu inférieur à la moitié du mérus.

Les troisièmes péréiopodes sont très grêles et dépassent le scaphocérite du dactyle

et de la moitié environ du propode ; le dactyle est pourvu, à son extrémité, d'un certain

nombre de poils ; les longueurs des divers articles, de l'ischion au dactyle, sont dans les

proportions approximatives : 3,5 — 5,2 — 6 — 2 — 1.

Les quatrièmes et cinquièmes péréiopodes sont assez grêles ; leurs articles, de l'ischion

au dactyle, sont dans les proportions approximatives : 0,6 — 1,2 — 0,8 — 1,3 — 1. Les

quatrièmes dépassent le scaphocérite de la longueur du dactyle.

Le sternum du mâle porte une longue épine insérée en arrière des premiers péréiopodes

et quatre expansions dentiformes insérées entre les autres péréiopodes et dont la taille

diminue des deuxièmes aux cinquièmes péréiopodes. Le sternum de la femelle ne présente

que la longue épine antérieure et une trace de dent entre les cinquièmes péréiopodes.

L 'abdomen ne présente aucune sculpture nette. Le telson est environ 1,3 fois plus

long que le sixième segment ; il se termine par une pointe ; ses bords latéraux portent, cha-

cun, trois très petites épines : une à leur quart distal, une subdistale et une distale. A son

extrémité, le telson porte deux paires de longues soies ; les internes, plus fines, ont une

longueur à peine égale aux deux tiers de celle des externes.

Les pléopodes mâles et femelles sont tout à fait semblables à ceux représentés par

HOLTHUI S (1952, fig. 16m-v) pour P. mbizi.

R E M A R Q U E S. — Parmi les espèces atlantiques déjà décrites, cette espèce est très proche

de P. mbizi Holthuis (qui — d'après H O L T H U I S, 1961 : 26 — serait peut-être identique à

P. bispinosus Westwood) ; elle s'en distingue toutefois immédiatement par les pinces des

premiers péréiopodes beaucoup plus massives et à dent subchélaire non incisée.

Cette espèce est dédiée à M. G A I L L A R D , dessinateur au laboratoire de Zoologie (Arthro-

podes) du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, en remerciement des nombreuses

et belles illustrations qu'il a faites pour plusieurs de nos travaux.

D ISTRIBUT ION. — La profondeur du dragage qui a permis la récolte de cette espèce

n'est pas connue, mais les renseignements que nous avons, sur d'autres récoltes faites le

même jour, laissent supposer qu'elle était faible. Pontophilus gaillardi n'a, jusqu'à main-

tenant, été trouvé qu'au Congo.

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F IG. 8. — Pontophilus gaillardi sp. nov., Ç holotype 2,1 mm ( L . car.), Congo, au large de Pointe-Noire, dragage, 16-IV-1955 : a, antennule et stylocérite droits ; b, troisième maxillipède gauche ; c, premier péréiopode gauche ; d, deuxième péréiopode droit ; e, troisième péréiopode droit ; f, cinquième péréio-pode droit.

a : X 54 ; b-f : X 35.

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592 A L A I N CROSNIER

STENOPODIDAE

Stenopus spinosus Risso, 1826

Stenopus spinosus, Holthuis, 1952 : 25. Stenopus spinosus, Figueira, 1959 : 1. Stenopus spinosus, Neves, 1969 : 99, fig. 1-3.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Cameroun, 3°27'N-9°25'E, 50 m, chalutage, vase noire, 8-1-

1963, A . CROSNIER coll. : 1 Ç ov. 11,0 mm (l.t. = 45,5 mm).

En dehors de la Méditerranée, cette espèce n'avait jusqu'à maintenant été signalée

qu'au Portugal, aux Açores, au large du Congo et en mer Rouge.

P E N A E I D AE

Sicyonia carinata (Brùnnich, 1768)

(Fig. 9 a , b)

Sicyonia carinata, Holthuis, 1952 : 84. Sicyonia foresti Rossignol, 1962 : 145, 2 fig.

M A T É R I E L E X A M I N É . — Ile du Prince, 27 m, fond sableux, 9-111-1960 : 1 $ 4,4 mm ;

1 $ 4,1 mm (types de Sicyonia foresti Rossignol).

Congo, 4°38'N-11°36'E, chalutage, 30 m, décembre 1962, A . CROSNIER coll. : 1 $ 13,9 mm.

Congo, baie de Pointe-Noire, senne de plage, 26-VI-1964, A . STAUCH coll. : 1 Ç 8,2 mm.

Guinée, 9°40'N-14°05'W, 18 m, vase et coquilles brisées, 17-V-1956, a Calypso » coll. :

1 $ 7,1 mm ; 1 $ 6,5 mm.

Sâo Tomé, 0°25'15"N-6°43'05"E, 8-30 m, sable, algues et algues calcaires, 21-VI-1956,

« Calypso » coll. : 2 $ 3,9 et 4,7 mm ; 1 Ç 9,6 mm.

Principe (partie sud, baie das Agulhas), 4-8 m, roches et coraux, 26-VI-1956, « Calypso »

coll. : 1 <$ 3,7 mm ; 2 $ 4,5 et 5,1 mm.

Tunisie, Sfax, 2-3 m, herbier côtier, janv. 1956, E. P O S T EL coll. : 1 $ 7,5 mm ; 4 Ç

6,9 à 13,6 mm.

Tunisie, mer Magarès, 150-300 m, chalutage, 31-VII-1955 : 1 $ 14,2 mm.

France, Banyuls : 1 10,4 mm ; 1 Ç 15,6 mm.

Les dimensions données pour cette espèce correspondent à la longueur de la carapace.

R E M A R Q U E S. — En 1962, ROSSIGNOL a décrit, d'après deux petits spécimens provenant

de l'îl e du Prince, une nouvelle espèce de Sicyonia, S. foresti. Cet auteur a comparé, dans

son travail, son espèce à S. galeata, forme décrite en 1952 par HOLTHUI S de la côte ouest

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QUELQUE S CRUSTACÉS DÉCAPODES OUEST-AFRICAIN S 593

de l 'Afriqu e intertropicale, mais non à S. carinata (Brùnnich), forme décrite de la Médi-

terranée mais également signalée dans l 'Atlantique et en particulier, dans les eaux afri-

caines intertropicales, par H O L T H U I S, au large de la Sierra Leone 1 .

FIG. 9. — Face latérale du premier segment abdominal, X 7,5. a : Sicyonia carinata (Brùnnich), $ 14,2 mm ( L . car.), Tunisie, mer Magarès, 150-300 m, 31-VII-1955, Muséum,

Paris. b : Sicyonia carinata (Brùnnich), $ 13,9 mm (L. car.), 4°38'N-11°36' E, 30 m, décembre 1962. c : Sicyonia laevigala Stimpson, $ 10,2 mm ( L . car.), U.S.A., Charlotte Harbor, Floride, mars 1887, U.S.

Muséum, n° 23.303.

La capture au large du Congo de deux spécimens pouvant se rattacher, à première

vue, à S. carinata et la présence, dans les collections du Muséum national d'Histoire natu-

relle de Paris, de spécimens provenant des îles de la baie de Biafra et déterminées 5. cari-

nata par le P r F O R E S T, nous ont incité à réexaminer les types de S. foresti.

Cet examen et celui du matériel mentionné plus haut nous ont montré que :

— la description et les dessins de S. foresti publiés par ROSSIGNOL sont très inexacts. En par-ticulier, c'est à tort que l'absence d'une échancrure sur la carène dorsale du deuxième segment abdominal est mentionnée par cet auteur ; cette échancrure existe et est bien visible. De même, contrairement à ce qu'indiquent les figures, le basicérite porte une épine, l'angle postéro-inférieur des pleures du cinquième segment abdominal est plus ou moins droit avec une épine à son som-met, le telson est orné de nombreuses épines dorso-latérales disposées assez irrégulièrement sur deux rangées, les sillons des pleures ont un tracé différent (en particulier ceux du premier seg-ment).

1. Dans les eaux intertropicales est-atlantiques, S. carinata a en outre été signalée aux îles du Cap-Vert (BATE, 1888, sous le nom de S. sculpta), ainsi qu'au large du Congo (BALSS, 1925) et de l'Angola (BALSS, 1916) ; mais HOLTHUI S (1952) a justement fait remarquer qu'il pourrait alors y avoir eu confusion avec S. galeata Holthuis.

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594 A L A I N CROSNIER

— il y a lieu, à notre avis, de mettre S. foresti en synonymie avec S. carinata. Il faut toute-fois indiquer à ce sujet que les sillons des pleures de l'abdomen semblent toujours mieux marqués et plus profonds chez les spécimens méditerranéens, et donc typiques, que chez les spécimens de l'Atlantique africain. Une autre différence s'observe parfois chez ces derniers : le sillon antérieur des pleures du premier segment abdominal peut être interrompu vers son tiers supérieur (au lieu d'être continu) et ne pas rejoindre nettement, à son extrémité inférieure, le sillon postérieur (au lieu de le rejoindre : fig. 9a, b). S'il peut être très net, ce caractère est aussi très variable, les diffé-rents individus d'une même récolte pouvant présenter toutes les formes de passage entre un sillon antérieur continu et un sillon antérieur interrompu ; pour cette raison, il ne nous paraît pas pou-voir être retenu pour différencier une forme atlantique. Il en est de même du premier caractère cité qui, s'il est constant (mais difficil e à apprécier), nous paraît se situer non au niveau d'une différence spécifique mais d'une différence de populations.

On peut enfin remarquer que les spécimens atlantiques, dont le sillon antérieur des

pleures du premier segment abdominal est interrompu, se rapprochent, par ce caractère,

de 5. laevigata Stimpson, espèce de l 'Atlantique américain proche de S. carinata et chez

laquelle la partie inférieure du sillon antérieur des pleures du premier segment abdominal

a disparu, ou n'existe plus qu'à l'état de vague dépression (fig. 9c).

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Manuscrit déposé le 1er décembre 1970.

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Achevé d'imprimer le 30 juin 1972.