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SUR UNE INSCRIPTION ROMAINE TROUVÉE EN 1864 A VIEUX, PRÈS CAEN Author(s): Général Creuly Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 12 (Juillet à Décembre 1865), pp. 52-55 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41755876 . Accessed: 20/05/2014 05:11 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.31 on Tue, 20 May 2014 05:11:44 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

SUR UNE INSCRIPTION ROMAINE TROUVÉE EN 1864 A VIEUX, PRÈS CAEN

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SUR UNE INSCRIPTION ROMAINE TROUVÉE EN 1864 A VIEUX, PRÈS CAENAuthor(s): Général CreulySource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, Vol. 12 (Juillet à Décembre 1865), pp. 52-55Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41755876 .

Accessed: 20/05/2014 05:11

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SUR

UNE INSCRIPTION ROMAINE

TROUVÉE EN 1864

A VIEUX, PRÈS CAEN

Ce monument provient de fouilles que la Société des antiquaires de Normandie a fait exécuter de ses propres deniers et avec l'aide de la Commission de la topographie des Gaules, qui a voulu y contribuer pour une somme de cinq cents francs. Vieux est, en effet, une loca-

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lité dont l'exploration intéresse à an haut degré l'histoire et la géo- graphie anciennes. C'est de là qu'est sorti, il y a près de trois siècles, le célèbre piédestal connu sous le nom de marbre de Thorigni, sur lequel sont inscrits des renseignements très-précieux pour l'histoire de l'administration romaine en Gaule. Par suite de cette première découverte, Vieux est considéré comme représentant le chef-lieu de la cité libre des Viducasses mentionnée dans l'inscription, et dont le nom est rappelé par la dénomination actuelle. D'un autre côté, une station à tourelles du nom d'Araegenue étant figurée dans la table de Peutinger, non loin d'Augustoduro qui est certainement Bayeux, et, en outre, Ptolémée nous faisant connaître que la ville des BiSuxémoi s'appelait 'Apysvouí (Ap^evoua selon un des manuscrits), il y a tout lieu d'admettre qu' Araegenua était le nom propre de la ville des Vi- ducasses, auquel l'usage aura substitué, >vers le iv" siècle, celui du peuple même, Viducasses = Vieux, ainsi qu'il est arrivé pour nom- bre d'autres capitales gauloises; mais comme les chiffres de dis- tance indiqués dans la table ne s'accommodent pas aisément aux positions géographiques, il reste, à l'égard de cette identification, un peu de doute qui ne pourra guère êlre levé que si l'on vient à trouver, sur le territoire de Vieux, un monument donnant le nom Arae- genua. L'inscription nouvellement découverte n'a pas à beaucoup près cette importance, mais elle ne laisse pas que d'être intéressante comme monument religieux d'une époque qui pejit bien remonter aux premiers temps de la domination romaine.

Il y a deux parties à distinguer dans le dessin queje donne ci- dessus : à droite le fragment que les Antiquaires de Normandie viennent de découvrir, à gauche la restitution de ce qui manque dans le sens de la largeur. Pour déterminer cette dernière partie, j'ai considéré, d'après les proportions de ce qui reste du monument, qu'il a dû être taillé sur le plan d'un octogone à faces égales d'environ dix-neuf centimètres, et en conséquence j'ai donné à la face antérieure, qui porte l'inscription, huit pouces romains = dix- neuf cent, sept millim. On a ainsi les limites dans lesquelles l'écri- ture était renfermée latéralement, excepté vers le bas où, de chaque côté, une figure en relief réduisait de quelques centimètres l'espace affecté aux lignes 6 et 7, et allait s'enchevêtrer dans les ligne 4 et 5. Cette figure est une tête d'animal fantastique surmontée de cornes et d'oreilles.

Ajoutons, pour arriver à rétablir l'inscription dans son entier, que la hauteur des lettres est de trois centimètres aux lignes 1, 2, 3, 6 et 7 ; qu'elle est de deux centimètres et demi aux lignes 4 et 5; enfin

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que la largeur de ce qui reste du dé de l'autel, depuis le jambage qui limite le fragment en haut à gauche jusqu'à l'arête de droite, est de dix cent, trois millim., ce qui donne neuf cent, quatre millim. pour la partie manquante, et place l'axe de 1 inscription au point séparatif entre AYG d'un côté, et un groupe de trois lettres à déter- miner de l'autre.

La ligne 1 ayant donc six lettres, et la ligne 2 pouvant en avoir sept, comme on le voit sur le dessin, il en résulte la lecture plus que probable :

Num(ini)] Aug(usti) Deo] Volk(ano)

formule bien connue dont voici quelques autres exemples :

Num(ini) Aug(usti) Deo Merc(urio) Orel. 6080. Numini Aug(usti) Deo Silvano Ibid. 5216. Numini Augustor(um) Deo Voliano Grut. MLXIIII, 10.

Je remarque en passant, et ce ne sera peut-être pas hors de pro- pos, que le prétendu dieu VOLIANUS de Gruter, aussi mentionné dans une inscription d'Orelli, n° 2071, n'est autre, selon toute appa- rence, que VOLKANVS dont le K aura été pris pour un I. Il arrive assez souvent en effet, dans l'épigraphie romaine, que les ailes du K sont très-courtes et gravées peu profondément : nous en avons un exemple remarquable dans cette ligne du marbre de Thorigny

P XVII K • IAN • PIO ET PROCYLO,

qui doit se lire

P(osita) XVII K(alendas) Ian(uarias) Pio et Proculo (consulibus)

et qu'on a lue pendant trois siècles

P(edes) XVIIII A(nnio) Pio et Proculo (consulibus),

parce que personne, avant M. Léon Renier, n'avait aperçu les ailes microscopiques qui arment le troisième I, et en font un K.

En ce qui concerne les lignes 3 et 4 de notre inscription, je me garderai bien d'être aussi aifirmatif qu'à l'égard des deux premières. La ligne 3 ayant la même hauteur que la ligne 2, aura comme elle 7 lettres ; mais elle pourra n'en avoir que 6 parce qu'elle est un peu

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plus courte. Or, dépouillement fait des principaux recueils épigra- phiques, je ne compte pas moins de quatre-vingts noms en et us formés de 6 ou 7 lettres, d'où l'on voit combien le problème est indéterminé. Si j'ai mis LARCIYS, c'est sans aucun motif sérieux de préférence. Quant à la ligne 4, de hauteur un peu moindre, je serais porté à lui donner 7 lettres au moins, si le surnom MARCVS ne me parais- sait pas sollicité par le mot suivant, qui est fort probablement MARCELLI, le surnom du père de Marcus au génitif, de la même manière que dans l'autre monument de Vieux déjà cité, le Gaulois Titus Sennius Sollemnis, se trouve être le fils de Sollemninus. Il ne faut pas, d'ailleurs, s'étonner de me voir employer Marcus comme surnom, car il y en a plus d'un exemple: Voir Gruter, DCG, 8; DCCCLIX, 6; DGCCGLXXXVI, 5.

La restitution FILIVS de la ligne 6 est la conséquence des inter- prétations précédentes. Quoique les caractères soient ici plus grands et le mot resserré entre les têtes sculptées, la place ne manque pas pour ces six lettres, dont deux ne sont que de simples hastes.

A la sixième ligne, on reconnaît sans peine la formule usuelle Y • S - L- M, Votum Solvit Libens Merito , qui s'emploie le plus sou- vent dans les dédicaces des autels votifs, et ordinairement termine l'inscription. Cependant nous voyons, au-dessous, deux restes de lettres dont on se demande quelle est la signification sinon probable au moins possible. Dans les cas rares où l'inscription se continue, c'est, la plupart du temps, pour exprimer la date consulaire, et je ne vois rien autre qui puisse bien s'adapter à ce que nous avons ici. Les lettres 1M, dont il s'agit, ont pu appartenir au nom de l'un des consuls de l'an 11 avant Jésus-Christ. En adoptant cette solution, il y aurait eu :

MAXIMO ET

TVBERONE COS

Après cela, je ne vois plus rien de proposable que l'an 104 de Jésus-Christ, Maximo II et Agricola II consulibus, qui peut-être s'éloigne déjà trop de l'époque indiquée par le style du monument.

Général Creul^.

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