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Sœurs Missionnaires de l’Evangile à MADAGASCAR
Janvier 2017 n°22
EDITORIAL
Chers Amis, Bonne année 2017 à tous. Que la joie et la paix règnent dans notre monde et au sein de vos familles afin que nous récoltions des fruits en abondance !
« Les personnes consacrées doivent être témoins de la joie ; là où il y a les religieuses(eux), on doit ren-contrer la joie » nous dit le pape François. Nous attendons, nous écoutons, nous avons conscience que le monde aujourd’hui est plein de violence. Pour cela, nous essayons de témoigner de cette joie. A Madagascar, le régime politique, on peut dire aussi le pays mal dirigé, le changement climatique, les
feux de brousse appauvrissent les gens. Dans tout cela, la misère commence à envahir certaines régions.
Malgré cette situation, nous essayons de vivre et montrer le bon témoignage de notre vie consacrée.
Alors, que faisons- nous Sœurs Missionnaires de l’Evangile à Madagascar ? Nous participons à la cons-
truction du monde nouveau tant que nous pouvons et donnons le peu que nous avons dans le monde de
l’éducation (enfants et jeunes de l’école maternelle au lycée). Dans la santé, nous nous occupons des
gens qui ont des troubles mentaux. Nous avons deux centres pour les accueillir, les soigner et les aider à
prendre en main leur vie pour qu’ils aient leur place d’hommes et femmes dans la société. Nous travail-
lons près des lépreux, des tuberculeux, des orphelins (beaucoup d’enfants
n’ont plus leur maman car le taux de mères qui décèdent pendant l’accou-
chement augmente chaque année). Alors les sœurs ne se découragent pas
d’éduquer les foyers afin qu’ils prennent leur responsabilité d’abord au sein
de la famille, dans la société, puis, pourquoi pas, préparent l’avenir du pays
de demain. Avec tout cela, nous essayons de garder courage, de donner le
meilleur de nous-mêmes dans la joie et l’enthousiasme avec la bonne colla-
boration des personnes qui veulent contribuer à notre mission. Avec notre
souhait de ce début de l’année 2017, d’avoir une heureuse année, une bonne
santé et beaucoup de fruits.
Sœur Lucienne LABY
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FOULPOINTE
CENTRE DE MALADE
Bonjour à tous !
Nous avons la joie de vous partager quelques échos de notre vie
quotidienne.
Depuis le mois d’octobre, nous avons accueilli huit malades dont
cinq hommes et trois femmes au centre Père Jamet à Foulpointe.
Ils sont venus de différentes régions de Madagascar. Trois parmi
eux sont issus d’une famille pauvre, nous leur demandons une
faible participation. Leurs familles apportent des produits bruts
comme du riz, du manioc, des fruits ou de l’argent qu’elles
gagnent dans la journée.
Une femme veuve s’occupe
de ses trois enfants. Depuis
quelques années, son fils Saolin, un garçon de 16 ans est atteint par la maladie dite « grand
mal » (épilepsie) associée à d’autres maladies. Il est obligé d’arrêter ses études. Depuis une année, sa
maladie s’aggrave, il est devenu maigre, pâle, aphasique, courbé, déformation staturale. Il avait des
troubles psychiatriques comme incohérence avec état d’agressivité et d’absence. Nous l’avons accueilli
au centre depuis deux mois, son état de santé s’améliore progressivement, il commence à avoir une
bonne mine, prononce quelques mots à haute voix, a une bonne posture et maintenant il arrive à avoir un
équilibre sur le vélo. Il joue au basket-ball avec les autres.
Nous remercions Dieu pour toutes les grâces qu’il donne à chacun
continuellement. Et nous vous remercions, chers bienfaiteurs,
pour vos dons qui nous permettent d’accueillir, de nourrir, de
prendre en charge les pauvres qui n’ont pas la possibilité de se
soigner.
Sœur Alice
Saolin fait un exercice
CENTRE DE PROMOTION FEMININE
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Voici quelques nouvelles de chez nous. En cette année scolaire, nous accueillons 20 jeunes filles : 10 en première année et 10 en deuxième année. Nous sommes deux sœurs pour vivre ce service et nous avons engagé une femme comme monitrice qui travaille avec nous.
La durée de la formation est de deux ans. Dès la première année, notre objectif est de préparer les jeunes intellectuellement, spirituellement et socialement pour avoir un bon métier à la fin de leurs études.
Malgré leur bonne volonté pour réussir leur avenir, la vie économique est une réalité qui fait frein pour elles. Presque toutes les étudiantes dans notre centre ont des parents avec des revenus très faibles : lessives, ventes ou ils tiennent une petite gargote. Certaines filles viennent à pied de la campagne parfois à plus de 20 kms. La majorité des parents n’a pas la possibilité de payer leur participation au centre, même le petit matériel dont nous avons besoin : tissus, pelotes de laine, papier d’emballage pour la coupe.
Notre objectif est de permettre à chacune de grandir, de vivre dans la dignité et de trouver sa place dans la société.
Chers bienfaiteurs, nous vous remercions pour votre soutien et pour votre générosité !
Sœur Florine
ANDRAISORO Centre de Promotion Féminine
Je suis très contente de vous partager le quotidien des jeunes au centre de Promotion Féminine.
Cette année, l’effectif des jeunes augmente. Elles sont au nombre de
36 dont 27 en première année et 9 en deuxième année. Deux
monitrices et une aspirante stagiaire s’occupent d’elles. La
formation a pour but d’améliorer leur savoir faire afin qu’elles
puissent s’insérer plus aisément dans le monde du travail. A la fin
de cette formation, elles passent un examen officiel pour avoir une
attestation.
Cependant, malgré la motivation de ces jeunes filles, les matériels
restent insuffisants. Nous avons cinq machines pour 36 jeunes.
Imaginez qu’une machine assure le travail de sept personnes. En
conséquence, les jeunes ne peuvent pas accomplir les pratiques
comme il faut.
Ces jeunes filles sont issues de familles défavorisées. Leurs parents n’ont pas de travail fixe. Ils
cherchent chaque jour des personnes à qui ils peuvent donner un coup de main pour avoir un peu
d’argent. Les femmes font la lessive de leurs voisins. Leur salaire dépend du nombre de vêtements lavés.
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Les hommes, quant à eux, font du batelage ou sont receveurs de bus
(ceux qui collectent les frais des passagers dans les bus). Donc, ils
n’ont pas la possibilité de payer leur participation au centre, même
pour les petits matériels dont nous avons besoin comme tissus,
pelotes de laine… Il est difficile pour les jeunes de suivre leur
formation à cause de l’insuffisance des matériels pour la coupe et la
couture. Grâce aux aides reçues, le centre continue d’aider les
démunies.
Sœur Séraphine
Etablissement scolaire
Nous sommes au début de l’année scolaire 2016-2017. Les
éducateurs sont bien installés, les élèves trouvent place dans notre
établissement. Donc, au nom de la grande famille du Collège Père
François Jamet d’Andraisoro, nous vous présentons nos meilleurs
vœux de bonheur, de joie, de paix et de grâce pour chacun de vous.
Et c’est avec joie que nous partageons le quotidien de notre Collège.
Les parents se sont précipités pour inscrire leurs enfants dans notre
collège. Ils font plus confiance à une école privée qu’à une école
d’Etat malgré les frais des études. Cette année, 758 élèves sont
inscrits avec 39 éducateurs. Par cette augmentation en nombre on a
ouvert une autre classe parallèle : la classe de 4ème. Maintenant,
toutes les classes sont doublées sauf la classe de maternelle et la
3ème, et nous souhaitons qu’elles soient aussi doublées pour l’année
prochaine.
Comme on l’a dit en avant, les parents préfèrent envoyer leurs enfants à
notre collège vus les efforts que l’équipe éducative déploie pour donner
le maximum aux élèves et aussi l’existence de la cantine scolaire qui
soulage un peu la douleur de la faim, mais ils ont de la difficulté pour
payer l’écolage de leurs enfants suite à la situation économique à
Madagascar. Beaucoup parmi eux perdent leur emploi, ils sont en
chômage, ils ne gagnent que 5000 ariary par jour, mais c’est rien pour
le coût d’aujourd’hui, juste pour acheter 3 kilos de riz.
Cette situation des parents crée des problèmes au niveau des finances de
l’établissement ; c’est difficile de trouver le salaire des enseignants et
l’achat de ce qu’il faut pour la cantine.
Nous avons constaté aussi que beaucoup d’élèves ne mangent pas le
matin, leurs parents les envoient sans rien manger par conséquent ils tombent malades en classe. Ce sont
des situations qui surviennent dans notre établissement. Mais heureusement, chers bienfaiteurs, qu’il y a
l’aide que vous offrez pour les enfants de notre collège sinon on ne saurait pas quoi faire et notre collège
ne fonctionnerait pas comme il faut, alors nous vous présentons nos sincères remerciements.
Cette année, nous avons une nouvelle extension dans notre enceinte
pour un centre de médiathèque. La construction est presque finie mais
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jusqu’à maintenant on ne trouve pas l’équipement pour les deux
grandes salles.
Voilà ce qui concerne
notre situation et nous
ne cessons pas de
vous dire merci en
vous souhaitant une
Bonne Année 2017.
MANAMBONDRO
Nos vies dans le Sud-est de Madagascar à Manambondro.
Nous sommes cinq et nous nous dispersons dans les différentes activités selon les besoins de ce lieu
comme disent nos Constitutions « là où la vie est plus menacée ».
L’éducation est
incontournable pour cette
région : les enfants, les jeunes
et les adultes. Et pour aller un
peu plus loin à ce besoin,
nous cherchons tous les
moyens sous différentes
formes selon la possibilité.
Alors, on a fait une démarche pour la construction de bâtiments.
Grâce à Dieu et à ceux et celles qui donnent leurs apports, l’école est faite. Merci ! Et l’effectif des
élèves augmente petit à petit. Pour cette année, ils sont 175, de la petite section au CP2.
En ce moment, la réhabilitation
du dispensaire est en cours. Le
but : c’est pour être au service des
plus nécessiteux et sauver la vie.
Nous vous souhaitons à tous une
bonne santé,
une bonne
réussite là où vous êtes !
Sœur Sidonie RASOA
VINANINKARENA
Un enfant malade à cause de la faim
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Ecole Bienheureux Pierre-François JAMET
Nous sommes contentes de vous partager les évènements qui se sont passés dans notre école depuis le
dernier article. Cette année scolaire, 181 élèves fréquentent l’établissement de la maternelle jusqu’en 9e.
Dix éducatrices : deux sœurs, deux postulantes, une aspirante stagiaire et cinq laïcs pour collaborer à
l’éveil, à l’éducation et à l’encadrement de ces enfants. Les bâtiments sont presque finis maintenant avec
seize salles magnifiques, c’est très agréable. Six salles sont déjà occupées et les tables pour les
maternelles jusqu’en classe de 8e sont là. La cour est large, les élèves peuvent courir et jouer partout
pendant la recréation.
Tout cela, grâce à vous nos bienfaiteurs. Merci de votre générosité. Malgré tout, les parents n’arrivent
pas à payer régulièrement la scolarité de leurs enfants. Par exemple : une dame qui a trois enfants nous
approche en pleurant car l’écolage de l’année dernière n’est pas payé. Elle nous demande de l’aider à
résoudre son problème car elle ne trouve pas de travail pour payer l’écolage de ses enfants. A cause de
cela, l’école s’engage pour participer à l’écolage et à la cantine. Les deux filles étudient dans notre école
en maternelle et en classe de 11e et le garçon est en classe de 7e mais nous n’avons pas encore cette
classe. Nous avons trouvé une autre école pour lui mais c’est nous qui payons son écolage et il vient
chez nous chaque midi pour la cantine. L’écolage de notre école n’est pas trop cher mais les parents
n’arrivent pas à payer régulièrement. Alors nous avons du mal pour les salaires des enseignants. Mais
nous ne sommes pas trop découragées pour cela. Le Seigneur pourvoira et nous comptons aussi sur
vous, nos bienfaiteurs ! Encore un grand merci pour votre générosité.
Sr Sahondra
VAVATENINA
Ecole Saint Joseph
Chers bienfaiteurs et chers amis,
En ce début de l'année scolaire, nous sommes très contentes de vous
partager la vie de l'école. L'une de nos préoccupations quotidiennes est
la cantine scolaire. Chaque jour, les élèves vont à la cantine à 9 h 30.
Pourquoi à cette heure-ci ? Parce que plusieurs d'entre eux n'ont pas les
moyens de prendre quelque chose avant d'aller à l'école. Ils arrivent le
matin la faim au ventre.
C’est grâce à vous, chers bienfaiteurs, qu'il y a cette cantine pour leur
donner de la force et ils arrivent à étudier. Merci beaucoup.
Que Dieu vous comble de toutes les grâces dont vous avez besoin.
Union de prière.
Les sœurs à l'Ecole Saint Joseph
Appel de sœur Virginie
Voici venu le temps des Alizés qui nous permet de vous retrouver
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périodiquement. Nous ne finissons jamais de vous adresser notre sincère reconnaissance pour vos gestes
de solidarité qui viennent nous rejoindre à travers la Congrégation pour les œuvres de charité que nous
accomplissons ensemble là où nos différentes communautés sont implantées.
Cette fois-ci, je voudrais vous parler de 2 cas qui attendent de notre part une main tendue, une aide.
Le premier est le cas de Rodolph, âgé de 15 ans, un garçon handicapé aux pieds, il peut se déplacer
mais avec une grande difficulté. Sa maman est décédée en 2014.
Il a trois frères et sœurs. C’est lui l'aîné et le dernier est un garçon de
3 ans et demi. Le papa fait de son mieux pour subvenir aux besoins
fondamentaux de la famille. Il s'efforce de trouver, de jour en jour, de
quoi les nourrir. Puisqu'il n'a pas de travail fixe, il n'arrive pas à
rassembler l'argent nécessaire pour les frais de scolarisation dans un
établissement scolaire qui peut offrir une éducation sûre pour ses
petits. Alors, il a décidé de transférer ses enfants dans un
établissement public qui se trouve éloigné de leur petite maison. Le
problème c'est que pour le jeune garçon aîné avec son handicap, il lui
est très difficile d'effectuer les longues marches pour aller et venir
aux cours au lycée avec assiduité.
Malgré cette épreuve, il ne cache pas son grand désir de continuer ses
études pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui. Il veut poursuivre
ses études afin de bien préparer l’avenir. Ce garçon a réussi son brevet
l’année dernière et il fait vraiment preuve de sérieux dans ses études.
C’est pourquoi je me joins à lui dans cette démarche de recherche de parrainage pour lui payer ses
frais de scolarisation au lycée Saint Joseph, un lycée qui pourra lui offrir une éducation solide.
Le second est le cas de trois enfants orphelins de père et dont la mère est aveugle. La première,
Odiliance, a 14 ans et est en classe de 6e, la deuxième, Orence, a 11 ans et est en CM1, le troisième,
Patrick, a 9 ans et est en CE. Ils sont dans une situation de pauvreté extrême. A la fois, ils étudient
et travaillent pour trouver de quoi se nourrir quotidiennement. Actuellement, ils sont en brousse et
là-bas ils n’ont de cours dans les établissements scolaires publics que les matinées.
Ils sont venus ici à Vavatenina chez les sœurs pour partager leurs problèmes très lourds et aussi
leurs désirs de pouvoir étudier comme il faut.
Vu leur situation, ils sont presque livrés à eux-mêmes.
Sans un cadre et aide extérieurs, ils risquent d’abandonner
leurs études et de se retrouver dans un cercle vicieux de
misère et non seulement de pauvreté. Vous savez bien que
pour assurer les œuvres de charité, nous ne pouvons pas le
faire seules. Pour pouvoir continuer à soulager les
souffrances et les malheurs autour de nous, nous faisons
toujours appel aux personnes de grande générosité qui
veulent être solidaires de cette lutte contre l'inégalité des
chances et la pauvreté.
Merci beaucoup pour votre compréhension et votre
générosité.
Que la grâce de Dieu vous comble toujours !
Centre de promotion féminine
C'est dans la joie que je viens partager avec vous la vie des jeunes qui ont la volonté d'améliorer leur vie
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et de préparer leur avenir.
Dans notre centre, NANTENAINA est devenue mère très jeune et elle a
été abandonnée par le père de son enfant et par sa famille. Dans cette dure
épreuve, elle lutte, elle apprend la coupe et la couture, suit une formation
professionnelle qui lui permettra de trouver un travail pour subvenir à ses
besoins et à ceux de son enfant. Notre centre lui donne gratuitement la
formation mais puisque c'est une formation professionnelle il lui faut des
fournitures pour les travaux pratiques. Alors les problèmes s'accumulent
car en plus du suivi de la formation, il lui faut chercher de quoi se nourrir,
de quoi payer le loyer et acheter les fournitures. Parfois dans la vie on fait
des mauvais choix et on tombe, mais cette jeune mère veut sortir de ce
tunnel et nous voudrions pouvoir l’aider davantage.
Nous prions pour vous : que Dieu riche en grâce vous comble toujours de
ces bienfaits.
Sr
SAHOLINIRINA Barbe
Merci à tous ceux qui nous permettent de belles réalisations à Madagascar. Ci-joint l’IBAN de la congrégation qui est toujours valable. Nous vous tiendrons informés des changements consécutifs à la parution du décret.
Sœur Rita HIGGINBOTHAM