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311 De la génotoxicité à la cancérogenèse Arch Mal Prof Env 2006 JEUDI 1 ER JUIN Conclusion Dans certaines entreprises il est parfois fastidieux et difficile de recueillir les informations quand l’emplo- yeur ne s’est pas procuré les FDS (Fiches de données de sécurité) ou s’il n’est pas motivé pour la prévention. Surveillance médicale des travailleurs et anciens travailleurs exposés aux poussières de bois : réflexions et actions d’un groupe de médecins du travail du Rhône pour l’optimisation de cette surveillance H. PHILIPPE 1 , J. C. DUCLOS 2 , J. C. NORMAND 2 , C. HAHN 3 , M. A. POUGET 4 , J.P. BAUD 5 1. AISTOL, Sainte Foy L’Argentière 2. Service des Maladies Professionnelles et de Médecine du Travail, CH Lyon-Sud 3. AGEMETRA, Tassin La Demi-Lune 4. AST Grand Lyon 5. APAS, Villeurbanne. Objectif Deuxième cause de cancer professionnel, le cancer de l’ethmoïde dû aux poussières de bois est mal connu des professionnels du monde du travail et de la santé ; sa surveillance médicale pose encore des problèmes au médecin du travail. Un groupe de médecins du travail a recherché les actions pouvant améliorer cette connais- sance et surveillance. Méthode Une réunion de réflexion regroupant des ORL, un médecin de centre de consultations de pathologie pro- fessionnelle et des médecins du travail débouche sur les constats suivants : nécessité d’une meilleure informa- tion des professionnels exposés (salariés et employeurs) sur les risques des poussières de bois ; d’un meilleur repérage des sujets ou ateliers à risque ; d’une plus grande sensibilisation des médecins généralistes sur l’interrogatoire professionnel et la reconnaissance en maladie professionnelle ; de proposer un examen com- plémentaire préférentiel. Résultats Actions sur le monde du travail : vers les salariés (réali- sation d’une plaquette d’information sur les poussières de bois, le cancer de l’ethmoïde et la prévention) et les employeurs (réalisation d’une plaquette sur leurs obli- gations réglementaires). Actions sur le monde médical : vers les médecins du travail (réalisation d’un questionnaire de repérage des sujets ou ateliers à risque) et les médecins généralistes (intervention lors d’une séance de formation médicale continue pour les sensibiliser à ce risque professionnel) Conclusion Ce travail a montré l’intérêt, outre la réalisation des documents pré-cités, d’une concertation entre des médecins de plusieurs services de santé au travail, des spécialistes hospitaliers, l’inspection médicale et la direction régionale du travail et de la formation profes- sionnelle. La participation aux formations post-universitaires des confrères permet également de montrer notre activité et complémentarité. L’incertitude réside encore sur l’examen complémen- taire « de référence » (nasofibroscopie ou scanner des sinus) à proposer pour la surveillance de nos salariés à risque et sur les modalités de son utilisation. Des études se poursuivent encore actuellement au niveau de cer- tains centres de consultation de pathologie profession- nelle. A terme, un consensus est souhaitable pour proposer aux médecins du travail un protocole de sur- veillance reconnu. Analyse des causes de mortalité des anciens salariés de l’usine Rhodiaceta de Besançon : une étude de cohorte 1968-1999 M. HOURS 1 , J. FÉVOTTE 2 , S. LAFONT 3 , O. SIRUGUET 4 , E. DESCHASEAUX 5 , R. JACQUOT 6 , A. LEPLAY 6 , A. BERGERET 3 1. INRETS 2. InVS 3. Université Claude Bernard 4. SMT Besançon 5. Inspection Médicale du Travail. Objectif Suite à l’inquiétude de médecins du travail face à un excès apparent de cancers de la vessie chez d’anciens salariés d’une filature de fibres synthétiques, et face à la volonté de Rhodia (RP) d’y apporter une réponse scientifique, une étude de cohorte a été mise en place. Son objectif était de rechercher un éventuel excès de mortalité par cancers et l’existence d’une relation entre un tel excès et un secteur de l’entreprise, si possible en cherchant l’existence d’un produit responsable de cet excès (la mobilité du personnel après la fermeture de l’usine en 1984 ne permettait pas de faire une étude de morbidité). Méthode La population d’étude comprend tous les salariés de l’usine présents de 1968 à 1984. La population franc- comtoise a servi de population de référence à partir des recensements de 1968-1975-1982-1990 et 1999.

Surveillance médicale des travailleurs et anciens travailleurs exposés aux poussières de bois : réflexions et actions d’un groupe de médecins du travail du Rhône pour l’optimisation

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Page 1: Surveillance médicale des travailleurs et anciens travailleurs exposés aux poussières de bois : réflexions et actions d’un groupe de médecins du travail du Rhône pour l’optimisation

311

De la génotoxicité à la cancérogenèse

Arch Mal Prof Env 2006

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ConclusionDans certaines entreprises il est parfois fastidieux etdifficile de recueillir les informations quand l’emplo-yeur ne s’est pas procuré les FDS (Fiches de données desécurité) ou s’il n’est pas motivé pour la prévention.

Surveillance médicale des travailleurs et anciens travailleurs exposés aux poussières de bois : réflexions et actions d’un groupe de médecins du travail du Rhône pour l’optimisation de cette surveillance

H. PHILIPPE1, J. C. DUCLOS2, J. C. NORMAND2, C. HAHN3, M. A. POUGET4, J.P. BAUD5

1. AISTOL, Sainte Foy L’Argentière2. Service des Maladies Professionnelles et de Médecine du Travail, CH Lyon-Sud3. AGEMETRA, Tassin La Demi-Lune4. AST Grand Lyon5. APAS, Villeurbanne.

ObjectifDeuxième cause de cancer professionnel, le cancer del’ethmoïde dû aux poussières de bois est mal connu desprofessionnels du monde du travail et de la santé ; sasurveillance médicale pose encore des problèmes aumédecin du travail. Un groupe de médecins du travail arecherché les actions pouvant améliorer cette connais-sance et surveillance.

MéthodeUne réunion de réflexion regroupant des ORL, unmédecin de centre de consultations de pathologie pro-fessionnelle et des médecins du travail débouche sur lesconstats suivants : nécessité d’une meilleure informa-tion des professionnels exposés (salariés et employeurs)sur les risques des poussières de bois ; d’un meilleurrepérage des sujets ou ateliers à risque ; d’une plusgrande sensibilisation des médecins généralistes surl’interrogatoire professionnel et la reconnaissance enmaladie professionnelle ; de proposer un examen com-plémentaire préférentiel.

RésultatsActions sur le monde du travail : vers les salariés (réali-sation d’une plaquette d’information sur les poussièresde bois, le cancer de l’ethmoïde et la prévention) et lesemployeurs (réalisation d’une plaquette sur leurs obli-gations réglementaires).Actions sur le monde médical : vers les médecins dutravail (réalisation d’un questionnaire de repérage dessujets ou ateliers à risque) et les médecins généralistes(intervention lors d’une séance de formation médicalecontinue pour les sensibiliser à ce risque professionnel)

ConclusionCe travail a montré l’intérêt, outre la réalisation desdocuments pré-cités, d’une concertation entre desmédecins de plusieurs services de santé au travail, desspécialistes hospitaliers, l’inspection médicale et ladirection régionale du travail et de la formation profes-sionnelle.La participation aux formations post-universitaires desconfrères permet également de montrer notre activitéet complémentarité.L’incertitude réside encore sur l’examen complémen-taire « de référence » (nasofibroscopie ou scanner dessinus) à proposer pour la surveillance de nos salariés àrisque et sur les modalités de son utilisation. Des étudesse poursuivent encore actuellement au niveau de cer-tains centres de consultation de pathologie profession-nelle. A terme, un consensus est souhaitable pourproposer aux médecins du travail un protocole de sur-veillance reconnu.

Analyse des causes de mortalité des anciens salariés de l’usine Rhodiaceta de Besançon : une étude de cohorte 1968-1999

M. HOURS1, J. FÉVOTTE2, S. LAFONT3, O. SIRUGUET4, E. DESCHASEAUX5, R. JACQUOT6, A. LEPLAY6, A. BERGERET3

1. INRETS2. InVS3. Université Claude Bernard4. SMT Besançon5. Inspection Médicale du Travail.

ObjectifSuite à l’inquiétude de médecins du travail face à unexcès apparent de cancers de la vessie chez d’ancienssalariés d’une filature de fibres synthétiques, et face àla volonté de Rhodia (RP) d’y apporter une réponsescientifique, une étude de cohorte a été mise en place.Son objectif était de rechercher un éventuel excès demortalité par cancers et l’existence d’une relation entreun tel excès et un secteur de l’entreprise, si possible encherchant l’existence d’un produit responsable de cetexcès (la mobilité du personnel après la fermeture del’usine en 1984 ne permettait pas de faire une étude demorbidité).

MéthodeLa population d’étude comprend tous les salariés del’usine présents de 1968 à 1984. La population franc-comtoise a servi de population de référence à partir desrecensements de 1968-1975-1982-1990 et 1999.