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Le patrimoine Les tissus et les sites emblématiques Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille OBJECTIFS ET CONTENU DE L’ÉTUDE Cette réflexion préalable s’inscrit dans le cadre de la révision générale du Plan d’Occupation des Sols (POS) de la Ville de Marseille. Elle doit alimenter le Projet municipal qui sera élaboré en cohérence avec le Schéma de cohérence territo- riale (SCoT) et, en particulier, avec le futur Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) pour lequel le débat est prévu au cours de l’été 2010. Elle s'inscrit aussi pleinement dans la Loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000 (SRU) que relaie la loi Grenelle 2 promulguée le 12 juillet 2010. Une nouvelle approche du patrimoine dans le futur PLU L’étude vise à identifier et localiser les éléments du patrimoine architectural, urbain et paysager non protégés dans le POS en vigueur, en vue de Le patrimoine, partie intégrante du Projet municipal Aujourd’hui, la raréfaction du foncier vierge et la nécessité d’adapter l'habitat aux nouveaux modes de vie impliquent de reconstruire la ville sur elle-même et de la rendre plus compacte et plus dense. La Ville de Marseille prévoit la poursuite de la dynamique de développement en cohérence avec le SCoT (environ 60 000 logements supplémentaires et 50 000 créations d'emploi), mais elle entend aller plus loin. Faire plus de ville sur la ville en y intégrant notamment la mise en valeur de la ville héritée. Construire plus mais mieux. Intensifier mais en améliorant le cadre de vie de la population. Concilier le renouvellement nécessaire des quartiers et le respect de leur identité. Cela signifie que l'héritage urbain aura un rôle important à jouer. Une valorisation du patrimoine local non protégé pourrait même être intégrée dans les dynamiques urbaines comme un élément de projet, en cohérence avec les objectifs du PLH, en particulier dans les secteurs de la ville qui doivent redevenir attractifs. C'est le cas du «Projet Centre-ville-Vieux Port» qui doit renforcer le rayonnement de la ville ancienne pour en faire le cœur d'une métropole de plus d'un million d'habitants. L'adhésion de la population aux projets urbains sera d'autant plus facilitée que le patrimoine local figurera dans les documents d'urbanisme comme un vecteur de développement économique, au même titre que le tourisme, l'hôtellerie ou la culture. MARS 2011 /

Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

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Page 1: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

Le patrimoine Les tissus et les sites emblématiques

Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

OBJECTIFS ET CONTENU DE L’ÉTUDE

Cette réflexion préalable s’inscrit dans le cadre

de la révision générale du Plan d’Occupation

des Sols (POS) de la Ville de Marseille. Elle doit

alimenter le Projet municipal qui sera élaboré en

cohérence avec le Schéma de cohérence territo-

riale (SCoT) et, en particulier, avec le futur Projet

d'Aménagement et de Développement Durable

(PADD) pour lequel le débat est prévu au cours de

l’été 2010. Elle s'inscrit aussi pleinement dans la

Loi Solidarité et Renouvellement Urbain de 2000

(SRU) que relaie la loi Grenelle 2 promulguée le

12 juillet 2010.

Une nouvelle approche du patrimoine dans le futur PLUL’étude vise à identifier et localiser les éléments

du patrimoine architectural, urbain et paysager

non protégés dans le POS en vigueur, en vue de

Le patrimoine, partie intégrante du Projet municipal Aujourd’hui, la raréfaction du foncier vierge et la nécessité d’adapter l'habitat aux nouveaux modes de vie impliquent de reconstruire la ville sur elle-même et de la rendre plus compacte et plus dense. La Ville de Marseille prévoit la poursuite de la dynamique de développement en cohérence avec le SCoT (environ 60 000 logements supplémentaires et 50 000 créations d'emploi), mais elle entend aller plus loin. Faire plus de ville sur la ville en y intégrant notamment la mise en valeur de la ville héritée. Construire plus mais mieux. Intensifier mais en améliorant le cadre de vie de la population. Concilier le renouvellement nécessaire des quartiers et le respect de leur identité. Cela signifie que l'héritage urbain aura un rôle important à jouer. Une valorisation du patrimoine local non protégé pourrait même être intégrée dans les dynamiques urbaines comme un élément de projet, en cohérence avec les objectifs du PLH, en particulier dans les secteurs de la ville qui doivent redevenir attractifs. C'est le cas du «Projet Centre-ville-Vieux Port» qui doit renforcer le rayonnement de la ville ancienne pour en faire le cœur d'une métropole de plus d'un million d'habitants. L'adhésion de la population aux projets urbains sera d'autant plus facilitée que le patrimoine local figurera dans les documents d'urbanisme comme un vecteur de développement économique, au même titre que le tourisme, l'hôtellerie ou la culture.

M A R S 2 0 1 1 /

Page 2: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

2Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

n Le quartier des pêcheurs de Mazargues.

leur mise en valeur, dans un contexte de renouvellement

urbain, en considérant le rôle prépondérant qu’ils peuvent

jouer dans le renforcement de l’attractivité de Marseille, le

développement économique et touristique, et l'améliora-

tion de la qualité de vie des habitants. En effet, la culture et

le patrimoine local s’imposent de plus en plus comme

des composantes incontournables de la valorisation des

territoires.

Ce patrimoine sera ensuite intégré dans le Projet de Ville et

dans le futur PADD du PLU, comme un élément de projet

pour le développement urbain et comme un atout pour

faire reconnaître l'identité marseillaise.

Une valorisation à définirLe patrimoine traité dans l'étude n'est pas inscrit dans les

périmètres des ZPPAUP. Il s'agit de tissus urbains, d'ensem-

bles de bâtiments et de leur environnement proche ou

d'ensembles paysagers remarquables, souvent spécifiques

à Marseille. Ils sont, pour la plupart, situés sur les franges du

centre-ville (péricentre), en balcon sur la ville ou sur la mer,

et dans les zones d'interface ville-nature.

Il conviendra de définir soigneusement la nouvelle affec-

tation de ces espaces dans le futur règlement du PLU, ainsi

que le niveau de protection et le degré d'investissement

souhaitables, avant de déterminer les sites les plus emblé-

matiques de Marseille qui feront l'objet d'une action plus

volontariste.

Quelle approche ? Quelle ambition ?

Liste des éléments du «patrimoine local» ou zones de

patrimoine renforcées inscrites au PLU ?

Outil de sensibilisation ou règle du jeu argumentée ?

Simple dispositif de veille ou étude urbaine avec des

zones de projet ?

Page 3: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

3Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

Contexte

L'ENJEU DU PATRIMOINE AUJOURD'HUI

Développement de la ville et préservation du patrimoine : deux objectifs à concilier

Le patrimoine et le développement durable apparaissent

aujourd’hui comme deux notions consensuelles, unani-

mement utilisées par les décideurs et par les responsables

locaux. La nécessité de protéger et de transmettre le pa-

trimoine, l'héritage culturel défini comme un bien com-

mun, est aujourd’hui une idée largement répandue. Tout

responsable urbain, élu ou technicien, semble désormais

persuadé qu’une ville qui valorise ses héritages architec-

turaux et urbanistiques se donne les moyens de mieux

préparer son avenir. En même temps, la volonté de propo-

ser des modèles de développement durable «qui répond

aux besoins du présent sans compromettre la capacité des

générations futures à répondre aux leurs», s’affiche de plus

en plus dans les discours des mêmes acteurs. Les actions

entreprises par la plupart des villes françaises semblent

aujourd’hui intégrer ce nouveau paradigme, que ce soit

en terme de transport, de gestion des déchets, et d’urba-

nisme. Cet intérêt pour la notion de développement dura-

ble, relativement récent à l’échelle européenne, s’inscrit en

France dans un registre plus qualitatif que dans le nord de

l'Europe où cette notion est beaucoup plus scientifique ou

technique. Des notions comme la qualité de vie, l’espace

public, la requalification urbaine et le patrimoine y sont

davantage mises en exergue.

Analogies et concurrences

Patrimoine et développement durable sont deux notions

qui présentent de fait certaines analogies. Elles expriment

la même volonté de mieux intégrer la dimension tempo-

relle, de mieux articuler le passé, le présent et le futur des

sociétés, dans une logique de transmission et de solidarité

entre les générations. Le patrimoine peut être considéré

comme une ressource non renouvelable, qu’il s’agirait

de faire durer, de «sauvegarder, d’économiser et de

valoriser» (ce sont les termes de la loi SRU, article L. 121.1

du Code de l’urbanisme). La préservation et la transmis-

sion du patrimoine seraient même devenues des modes

de légitimation privilégiés de la durabilité des projets. Le

patrimoine est une ressource symbolique étroitement

liée à la question de la mémoire et de l’identité - que les

élus locaux utilisent volontiers - mais c'est également une

ressource économique. Sous l’angle du tourisme, la «pa-

trimonialisation» représente l'un des modes de valorisation

des espaces urbains «sous-affectés» ou «désaffectés».

Toutefois, cette proximité apparente des deux notions fré-

quemment associées dans les discours (sans pour autant

être véritablement articulées), peut masquer une certaine

contradiction dans les actes. Protéger un nombre croissant

d’éléments patrimoniaux ne va-t-il pas à l’encontre de l’un

des objectifs majeurs du développement responsable à

l'échelle des agglomérations, à savoir la recherche d'une

nouvelle densité urbaine? Des intentions comme la promo-

tion de la compacité, le renouvellement de l'offre de loge-

ments dans les centres anciens ou l'implantation des équi-

pements attractifs et des emplois peuvent se heurter à la

volonté par ailleurs affichée de préserver des tissus urbains,

y compris ceux qui sont hérités des deux derniers siècles. En

effet, la notion de «ville durable» ne renvoit pas forcément

à l’idée de «pérennité des formes urbaines» mais plutôt à

celle de maintien des villes dans la durée. C’est bien le pro-

cessus de reconstruction permanent, exprimé à travers l’ex-

pression de «renouvellement urbain», qui est au cœur de la

problématique de la durabilité. Ce principe de «reconstruire

la ville sur la ville» - qui implique densification, réutilisation

et construction sur des strates superposées - peut par con-

séquent entrer en contradiction avec le souci de conserver

une gamme de plus en plus large d’héritages urbains*.

* Les villes européennes sont le résultat de siècles de reconstitution permanente par substitutions ou transformations lourdes et cela ne

fait qu'une cinquantaine d'années qu'elles sont regardées comme des héritages cumulés de nombreuses époques.

Page 4: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

4mars 2011

L'élargissement du champ patrimonial

Très longtemps cantonnée à un nombre fini d’éléments

et essentiellement limitée aux monuments historiques,

la notion de patrimoine a connu, au cours des dernières

décennies du XXe siècle, un élargissement sans précé-

dent. Sorti du champ restrictif du monument historique,

le patrimoine est devenu à la fois plus proche de nous dans

le temps, plus étendu spatialement, et aussi plus diversifié

thématiquement (quartiers sériels ouvriers, cités-jardins,

ensembles de logement sociaux, architecture balnéaire ou

ferroviaire, jardins et parcs historiques, bâtiments et sites

industriels, ensembles portuaires, écluses, berges, fortifica-

tions...). Depuis les années 1970, la notion de patrimoine

tend ainsi à couvrir des espaces de plus en plus vastes,

qui relèvent à la fois du monumental et du quotidien,

de l’exceptionnel et de l’ordinaire.

Le processus classique consiste à reconnaître un patrimoine

architectural pour ensuite le protéger. Les corps de règles se

mettent en place peu à peu pour un ensemble qui n’est plus

seulement un objet architectural mais aussi un territoire,

poussant ainsi le tissu ordinaire de la ville ancienne à se

constituer en nouveau patrimoine : inscription, classement,

Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et

Paysager (ZPPAUP). Ce mouvement d'extension du pa-

trimoine a inévitablement tendance à entrer en contra-

diction avec d’autres utilisations de l’espace, avec des

projets de développement, de requalification ou de réuti-

lisation d’espaces. En même temps, l’extension du champ

patrimonial peut accentuer la crainte de la transformation

des centres-villes en «musées» et celle de la spécialisation

économique (culture, tourisme, loisirs, commerces haut

de gamme...) et socio-démographique à l’œuvre depuis

trente ans.

Le coût de la mise aux normes des bâtiments de caractère

patrimonial et les besoins en surface ont poussé les en-

treprises à rechercher des localisations hors des espaces

«historiques» des villes-centres, même si le processus de

patrimonialisation n’est pas le seul facteur d’extension dans

la périphérie des villes.

À Marseille aussi, les élus et les acteurs de la ville ne sont

pas indifférents à une demande de patrimonialisation de

plus en plus large et étendue mais ils doivent aussi éviter

qu'une «inflation patrimoniale» ne contrarie les orienta-

tions du Schéma de Cohérence 2015** (fabriquer une ville

«plus accueillante et plus agréable à vivre»), et celles du

POS qui répondent à la nécessité de construire une ville

moins étalée, moins consommatrice d’espaces et d’énergies

et qui propose notamment l'assouplissement des règles

d'implantation pour inciter à la reconstruction de la ville

sur la ville en centre-ville. L'équilibre à trouver peut être

difficile.

L’approche de la densification est aujourd'hui généralement

bien différente de la «table rase» des années de l’après-

guerre*** avec, dorénavant, des interventions plus chirur-

gicales. Toutefois, même celles-ci peuvent compromettre

l’intégrité patrimoniale et cela implique nécessairement de

faire des choix, de ne garder que ce qui pourrait paraître

utile et avoir du sens à un moment donné.

Selon les termes de la loi SRU, le patrimoine est apparenté

Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques

** Les orientations du Schéma de Cohérence 2015 adopté en 1997 : préservation et valorisation du patrimoine urbain (vieux quartiers ;

villages ; témoignages industriels...) et péri-urbain (bastides, parcs, cours d'eau...), rééquilibrage et réunification de la ville qui implique de

revaloriser les centres de vie traditionnel - centre-ville et noyaux villageois - pour y faire revenir des habitants, et leur offrir des conditions

modernes d'habitation et d'espace public de vie...

*** La «ville durable» de la charte d’Aalborg de 1994 s'oppose à la «ville fonctionnaliste» de la charte d’Athènes de 1933 avec un rejet de la

«table rase» au profit d’une intégration des héritages urbains dans la reconstruction permanente de la ville.

n L'Estaque, traverse Puget.

Page 5: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

5Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

à une ressource non renouvelable. Malgré cette inscrip-

tion dans le texte, l’analyse des opérations d’urbanisme

confirme souvent que les héritages urbains ne sont pas

pris en considération. On procède encore beaucoup par

démolition/reconstruction pour édifier une nouvelle ville

fonctionnelle sur les ruines de la ville historique.

De la connaissance à la reconnaissance

Tiraillés par ces contradictions, les responsables locaux

intègrent la notion de patrimoine de manière variable,

en essayant de concilier, d’un côté, le souci de préserver

des traces de plus en plus importantes numériquement et

étendues spatialement et, de l’autre, la volonté que la ville

continue à fonctionner, qu’elle ne «se muséifie pas», que l’on

ne sacrifie pas l’avenir à une préservation du passé. L’affir-

mation de la notion de développement durable ne doit pas

faire reculer celle de patrimoine en servant d’argument à des

opérations de renouvellement urbain moins respectueuses

des héritages.

Au-delà de la méthode du renouvellement urbain, se pose

aujourd'hui la question de l’état de connaissance du pa-

trimoine. Une analyse plus précise et plus argumentée de

son intérêt permettrait aux autorités compétentes de mettre

en débat les choix à opérer. La notion de patrimoine est

construite sur une idée de connaissance/reconnaissance. Il

apparaît important de débattre de ce qui doit être identifié

comme tel dans un espace donné pour que le Projet de

Ville de Marseille puisse intégrer l'enjeu du patrimoine

dans les projets économiques, environnementaux ou

sociaux.

Le patrimoine doit aussi nourrir la créativité architec-

turale, et contribuer au renforcement des politiques de

l'agglomération. L'objectif n’est pas de célébrer les vesti-

ges du passé mais de bien intégrer au cœur de la cité un

patrimoine vivant. Les décideurs et les acteurs de la ville

peuvent utiliser le patrimoine comme un levier : levier

de l’ancrage des hommes à un lieu, levier de la culture d’une

communauté, levier du développement local.

n Le hameau cabanonnier des Goudes..

Page 6: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

6Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER DE

MARSEILLE : UN HÉRITAGE COMPLEXE

Le relief explique, en partie, la croissance heurtée de

Marseille, et les excès et les contrastes du paysage urbain

encore visibles aujourd’hui. Les premiers développements

de la ville hors les murs sont venus heurter les paliers natu-

rels. Des arasements ont été indispensables pour procéder

aux grandes percées. Les nombreux rattrapages montrent

la confrontation souvent ingénieuse des modèles bâtis au

relief très accidenté. La croissance a été ensuite cloisonnée

dans les vallons et dans les replis des collines.

Marseille s’est formée par sédimentations successives sur

le site originel avant de déborder de façon saccadée. Les

phases de croissance spectaculaires ont alterné avec de

brusques interruptions et de longs intervalles d’inertie pro-

voqués par les crises, les faillites, l'impuissance de la Ville à

gérer une croissance trop rapide ou les transitions écono-

miques. En conséquence, la ville agglomérée s’est plus ou

moins bien structurée, avec des problèmes de raccords et

de continuités.

Le cumul et l’imbrication des phases d’aménagement a

créé un patrimoine urbain riche et composite. La rareté

du patrimoine à Marseille est souvent évoquée mais le véri-

table patrimoine de la ville - si l’on excepte un nombre non

négligeable de bâtiments exceptionnels ou remarquables -

doit être finalement plutôt recherché dans l'hybridation

originale qui résulte de l'assemblage de tissus urbains très

contrastés sur un relief très mouvementé. Cette richesse

et cette diversité sont néanmoins souvent difficiles à

appréhender et à mettre en valeur.

LA PRISE EN COMPTE DU PATRIMOINE DANS LE

POS DE MARSEILLE

La seconde révision du POS (1996-2000) a intégré la protec-

tion du patrimoine urbain dans l'une des quatre grandes

orientations fondamentales du projet pour Marseille. Il fi-

gure comme l'un des éléments qui contribuent à rendre

la ville «plus accueillante et plus agréable à vivre».

Le rapport de présentation précise que «les "pleins" de la ville

constituent un élément fondamental du paysage urbain. [...]

Ces pleins sont, d'une part, des ensembles constituant des îlots

et des quartiers dont certains de par leurs caractéristiques géo-

graphiques, historiques, morphologiques participent à l'identité

de la Ville ; d'autre part, des éléments architecturaux ponctuant

les tissus central ou périphérique et les espaces naturels».

Les Servitudes d'Utilité Publique

Les Monuments historiques (AC1)

Les Monuments classés ou inscrits (Loi du 13 décembre

1913) sont soumis à l’avis de l’Architecte des bâtiments de

France et mentionnés dans l'annexe Servitudes d'Utilité

Publique.

En 2010, on dénombre 86 monuments classés ou inscrits :

36 classés au titre des Monuments historiques ;

50 inscrits à l’Inventaire supplémentaire des

Monuments historiques.

Les sites protégés (AC2)

1) Sites classés (SC) :

les abords de Notre-Dame de La Garde (arrêtés de 1917

et 1920) ;

la presqu'île de la Pointe rouge et le domaine public cor-

respondant (arrêté de 1924) ;

le plan d'eau du Vieux Port et les quais qui le bordent

jusqu'aux trottoirs qui précèdent les immeubles (arrêté

de 1932) ;

la promenade de la Corniche et le domaine public mari-

time correspondant, depuis les Bains des Catalans jusqu'à

ceux du Roucas Blanc (arrêtés de 1924 et 1925) ;

le Massif des calanques (1975) et le domaine public ma-

ritime correspondant sur une distance de 500 mètres à

partir de la limite des hautes eaux en bordure du massif

(arrêté de 1976).

n L'Estaque-gare : la rue Lepelletier.

Page 7: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

7Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

Ces grands espaces naturels sont protégés en cohérence

avec la protection des espaces remarquables imposée par

la loi Littoral (L.146-6). La chaîne de la Nerthe est en cours

de classement (enquête administrative en 2010).

2) Sites inscrits (SI) (Loi du 2 mai 1930) :

les calanques, leurs abords, les îles et îlots avoisinants ;

la colline de Saint-Joseph (quartier du Cabot) ;

les parcelles situées sur les rives du Vieux Port.

3) 83 zones d'intérêt historique dont 37 zones archéo-

logiques sont figurées aux documents graphiques des

annexes du POS et listées conformément aux données de

la DRAC. Toute intervention en matière d'aménagement est

soumise pour avis à la Direction des Antiquités.

Les espaces protégés par un plan de gestion (AC4)

Dans la plupart des grandes villes françaises, le patrimoine

des centres historiques est mis en valeur par un Secteur Sau-

vegardé. À Marseille, le rôle de protection du cœur de la ville

a été assigné à des ZPPAUP (Loi du 7 janvier 1983).

Créées entre 1997 et 2000, les quatre Zones de Protection

du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager qui s'im-

posent au POS et couvrent 136,24 ha ont pour objectif de

protéger et de mettre en valeur le patrimoine architectural

et urbain d'une partie du centre-ville.

Chacune bénéficie d'un projet de développement spécifi-

que, et d'une règle du jeu concertée et négociée :

Panier (21,13 ha) : trois objectifs (protection de la sil-

houette du quartier, des vues depuis l'extérieur, et de la

configuration du parcellaire), et des orientations (conser-

vation de l'unité, affirmation du caractère des espaces

publics, modernisation de l'habitat...) ;

Belsunce (22,72 ha) : protection de la trame baroque, des

perspectives et des points de vue, réhabilitation, mise en

valeur et adaptation à la vie contemporaine ;

Chapitre-Noailles-Canebière-Opéra-Thiers (65,97 ha) :

conservation des séquences et des façades pour affirmer

la perspective de la Canebière ; préservation de la trame

et de l'échelle du parcellaire autour de l'Opéra ; confor-

tement de la continuité du tissu ; préservation de l'unité

monumentale d'une partie du cours Lieutaud avec une

réglementation des devantures commerciales...

République-Joliette (26,42 ha) : protection et mise en

valeur des immeubles haussmanniens, des séquences

architecturales, et des lieux singuliers...

Les Servitudes d'urbanisme annexées au POS

Les vues

Une servitude de cône de vue préserve le panorama

remarquable vers et depuis les contreforts du massif de

Marseilleveyre au niveau des quartiers de la Pointe rouge

et de Montredon. Une zone de prescription de vue a été

inscrite au profit de la cathédrale Sainte-Marie Majeure (La

Major). Une autre servitudes de vue protège la percep-

tion des espaces de nature de la colline Mirabilis, un élément

emblématique des Hauts de Sainte-Marthe.

Les hauteurs

Une servitude d’écrêtement des hauteurs préserve la

perception de la basilique Notre-Dame de la Garde depuis

le quai du Port (limitation des hauteurs avec un velum).

Les ensembles bâtis protégés par le POS

45 noyaux villageois sont identifiés comme des «repères

culturels et paysagers» et des «éléments constitutifs de

l'histoire et du paysage de Marseille». Ils sont inscrits dans

un zonage conservateur (UAv) où la protection consiste,

essentiellement, en un périmètre de prescriptions relatives

au traitement des toitures. Ce dispositif n'existe pas tou-

jours : par exemple, les noyaux villageois d'Endoume et de

Saint-Joseph en sont dépourvus.

n L'habitat perché : la montée Notre-Dame.

Page 8: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

8Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

Des ensembles bâtis sont protégés dans leur forme par

des zonages spécifiques qui favorisent le maintien des for-

mes urbaines existantes. Le Vallon des Auffes, la Madrague-

de-Montredon et le hameau cabanonnier des Goudes sont

classés en UDb, le quartier littoral de Malmousque en UDv.

Les zones naturelles à protéger pour la qualité des sites

concernés sont classées en NDn, et elles bénéficient

ainsi d'une préservation intégrale.

L'inventaire communal du patrimoine

Dans le cadre de la seconde révision du POS 1996-2000,

la Ville de Marseille a souhaité sensibiliser les acteurs et

le public sur l'intérêt d'un certain nombre de bâtiments

de valeur qui n’étaient ni classés ni inscrits. Par référence

aux dispositions de l'article L.123-1-7° du Code de l'urba-

nisme, elle a établi une liste du patrimoine d'intérêt local.

272 éléments sont protégés au titre du patrimoine archi-

tectural de la commune. Ils sont soumis aux dispositions

générales du règlement du POS/PLU, listés à l'article 13 des

dispositions générales du règlement et figurés aux docu-

ments graphiques selon trois niveaux de protection :

P1 : aucune autorisation de démolition/occupation du

sol/construction sauf pour assurer l'entretien/la conserva-

tion/la mise en valeur ;

P2 : aucune autorisation de démolition sauf pour assurer

la mise en valeur des bâtiments ; protection forte des basti-

des et création d'un EBC à l'intérieur de leur domaine ;

P3 : possibilité de refuser le permis de démolir les cons-

tructions ; protection des bastides uniquement avec l'éven-

tuelle prescription de maintenir l'EBC existant.

À la liste initiale des bastides, demeures de caractère et

châteaux (243) ont été rajoutés 3 villas, 24 établissements

industriels «qui témoignent du passé industriel en activité

ou en friche» et 2 ouvrages d'art anciens dans le cadre de la

procédure de modification. Sur ces 272 édifices remarqua-

bles, 11 seulement bénéficient des deux premiers niveaux

de protection qui ne permettent pas la démolition. Pour les

261 autres, la formulation «un permis de démolir peut être

refusé» ne constitue pas une protection suffisante : elle a

donné lieu à de nombreuses démolitions à l'occasion d'ins-

truction de permis de démolir et de construire.

Le POS a aussi établi à titre indicatif une liste de 42 voies

«dont il importe de préserver les caractéristiques architec-

turales ou urbanistiques, notamment les hauteurs des bâ-

timents qui les bordent». Il s'agit pour la plupart de voies

secondaires qui conservent la mémoire des quartiers indus-

triels. En revanche, la nécessité de protéger et de mettre en

valeur les artères majeures (l'axe historique, la Canebière, les

anciens cours, les boulevards...) n'a pas été mentionnée.

UNE PRISE EN COMPTE INCOMPLÈTE

Des insuffisances

À l’intérieur des périmètres des ZPPAUP, le patrimoine ar-

chitectural, urbain et paysager est protégé et mis en valeur

sous le contrôle de l'ABF du STAP 13. Toutefois, addition-

nées, elles ne représentent que les 2/3 de la ville ancienne

LE PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL

Les Monuments d’intérêt local, aussi appelés «trésors du

patrimoine local» sont des bâtiments, des maisons ou

des immeubles qui ont une grande valeur architecturale

ou qui sont liés à l’histoire locale, mais qui ne dépendent

pas de la protection de l’État, dans le cadre des Monu-

ments historiques.

Plusieurs communes ont créé leur propre inventaire

communal qui recense les bâtiments, les maisons ou

les immeubles qu’elles estiment présenter une intérêt

local du fait de leur valeur architecturale ou de leur

intérêt dans l’histoire de la commune. Cependant ce

classement n’a pas beaucoup de valeur d'un point

de vue juridique. En pratique, il ne peut empêcher la

démolition éventuelle d’un bâtiment par un promoteur

immobilier. Il le contraint seulement à bâtir un immeuble

qui reprenne le même volume dans le cadre de la sauve-

garde de la cohérence des ensembles urbains. Dans ce

cadre, la préservation des secteurs ne peut interdire

l’évolution du bâti : elle suppose seulement que les pro-

jets immobiliers ne portent pas atteinte à l’homogénéité

du secteur urbain.

Page 9: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

9Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

ceinturée par la muraille de Louis XIV. Le tiers restant

ne fait l’objet d’aucune protection particulière, si l'on

excepte l'«aire d'influence» des Monuments historiques,

un rayon de 500 mètres depuis les abords du monument

classé ou inscrit. La mise en valeur des extensions ortho-

normées de la ville opérées aux XVIIIe et XIXe siècles a été

esquissée (seule une partie du quartier du Chapitre a été

incluse dans le périmètre de la ZPPAUP Chapitre-Noailles-

Canebière-Opéra-Thiers). Ces ensembles urbains cohérents

classés en zone UA devraient bénéficier d'une démarche de

traitement homogène et d'une règlementation de même

caractère (interdiction des toitures-terrasses dites «tropé-

ziennes», harmonisation des épannelages...).

Les noyaux villageois (UAv) sont aujourd'hui sommaire-

ment protégés alors que ce sont des sites définis dans le

POS comme «constituant tout à la fois une richesse sociale

et des points de repères culturels et paysagers».

La plupart des noyaux villageois inscrits en UAv disposent

d’un Périmètre Spécial de Protection de Toiture (PSPT) mais

cette disposition qui existe depuis l’apparition du SDAU

(1967) et le 1er POS de Marseille n’est pas suffisante.

Du fait d'une urbanisation très rapide, de la présence d'ac-

tivités et d'équipements de proximité, depuis quelques

décennies, beaucoup de ces secteurs classés en UAv ont

perdu une grande partie de leur valeur identitaire (échelle

d’urbanisme peu cohérente, épannelages irréguliers, ca-

ractère paysager altéré) car la forme urbaine, la surface

parcellaire, la taille et la hauteur de constructions n'y sont

pas réglementées, surtout dans l'immédiate périphérie des

noyaux villageois. En effet, l'article 11 est relativement peu

contraignant : il stipule uniquement le respect et la restitu-

tion des formes traditionnelles et de l'aspect d'origine, une

conception architecturale des devantures commerciales, et

le traitement des toitures. En outre, malgré une mention

dans l'article, il n'existe pas de palettes graphiques.

La vigilance vis à vis des bastides est insuffisante et incom-

plète. Elles ne sont pas intégrées dans un zonage spécifique

(une sorte de «trame des bastides») qui permettrait d'en-

cadrer leur évolution. Dans le cadre des dernières modifi-

cations du POS/PLU approuvées, certains de ces éléments

patrimoniaux ont même été supprimés : du fait de l'altéra-

tion de leur valeur architecturale, les mesures de protection

n'étaient plus justifiées.

Le tissu ordinaire constitué en patrimoine

Depuis le début du XXe siècle, le territoire patrimonial s'est

élargi et il n'a eu de cesse d’englober toujours davantage

d’espaces autour des objets principaux à respecter. L’envi-

ronnement immédiat aux abords du monument historique

a d'abord été longtemps un espace de déférence. Comme

cet espace est un tissu habité, un quartier de ville pourvu de

tous ses attributs (une trame de voies, des tracés, des îlots

plus ou moins densément bâtis, une organisation parcel-

laire, souvent une «architecture sans architecte» caractéri-

sée par l'interprétation, la variante et l'adaptation au relief,

des matériaux apparents en façade...), il est progressive-

ment passé du rôle d’espace tampon à un statut d’ensemble

patrimonial à part entière.

Ce patrimoine urbain ordinaire est mal détaillé et il est en-

core méconnu parce que c'est un hybride entre le patri-

moine monumental et le patrimoine vernaculaire. Ce n'est

n Une rupture marquée dans l'épannelage, avenue de la Corse.

Page 10: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

10mars 2011

CT_P

ôle

AUR

0,5 1 2km0nord

MASSIF DES CALANQUES

Forêt Domanialede la Gardiole

DOMAINE PUBLIC MARITIMECORRESPONDANT AU SITEDU MASSIF DES CALANQUES Calanques d'en-Vau et de Port Pin

A7

A50

A55

P3P3

P2

P2

P3

P3

P3P3

P3

P1

P1

P1

P2 P2

P2

P3P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3 P3

P3

P3

P3

Chemin de St-MîtreFour de Buze

P3

P3

P3

Le Château d'IfMonument Historique et Monument national

Protection du littoral

Bâti/terrain classé classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques

République-JoliettePanierBelsunceChapitre-Noailles- Canebière-Opéra-Thiers

Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager(Z.P.P.A.U.P. )

Espace Boisé Classé (E.B.C.)

Site classé

Aire d'influence d'un Monument classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques (rayon de protection de 500 m)

Prescriptions toitures dans les zones UAv (Noyaux villageois)

Bastide, demeure de caractère ou château protégé (P1 - P2 - P3)Établissement industriel ou ouvrage d'art ancien protégé (P3)

Site archéologique

Servitude de cône de vue

Ensemble naturel, fragile ou identitaire(Zone ND, frange urbaine, interface ville/nature, piémont...)

LE PATRIMOINE ACTUELLEMENT PROTÉGÉ OU SOUMIS À UNE RÉGLEMENTATION CONSERVATRICE DANS LE POS/PLU** Approuvé par DCM Ville de Marseille du 22/XII/2000 Modi�é par DC.CU.MPM du 23/XII/2009

ÉTAT DES LIEUX

P3

P1 P2

1234

ABCDE

Les abords de Notre-Dame de la GardeLa presqu'île de la Pointe rouge Le plan d'eau du Vieux Port et les quais La promenade de la CornicheLe Massif des calanques

Île du Planier

Saint-LouisSucre

Abattoirs deSt-Louis

Rizeries Franco-Indochinoises Minoteries

de Saint-Just

Manufacturedes Tabacs

BrasseriePhénix

Pont de St-Marcel

Pont-aqueduc de la Barasse

Blancs de Zincde la Méditerranée

Le Fil de Lin Compagnie

Domaine CUOQNoailles Textile

GondrandRichardson

BiétronEscarguel

Compagnie Générale TransatlantiqueCIRVA

Ancienne Distillerie de parfumsT.T.M.A.

Le Grand Domaine

Château Berger

Château Talabot

Jardin Bortoli

La Campanule (EBC)

EBCEBC

Bastide dela Maurelette

Entrée ducanal du Rove

Les Riaux

L'Escalette

Grotte ermitagedes Carmes

(Les Aygalades)

Plateau Longchamp(Palais M.C., citernes et jardins M.C. pavillon du Tore M.I.)

PARC BORÉLY

Bastide La Magalone

Ratonneau

O.I.N. EUROMÉDITERRANÉEET SON EXTENSION

"La Cité radieuse"ChâteauBorély

Vestiges del'oppidum des Baous

Monumentaux héros de

l'armée d'Orientet des terres lointaines

Le Marégraphe

Pomègues

Bassin Dol

Oppidum de Verduron

Grotte Cosquer(M.C.)

Domaine dela Roserie

Château Régis (M.I.)

La Reynarde (M.I.)

Vestiges archéologiques(M.C.)

Château dela Buzine (M.I.)11

2233 44

AA

BB

CC

DD

EE

CAMPAGNE PASTRÉ

Bastide de Montgolfier La Tour des Pins (M.I.)

Bastide deTour Sainte (M.I.)

Bastide duVallon Giraudy

Domaine de laCavalière (M.I.)

Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques

Page 11: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

11Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

CT_P

ôle

AUR

0,5 1 2km0nord

MASSIF DES CALANQUES

Forêt Domanialede la Gardiole

DOMAINE PUBLIC MARITIMECORRESPONDANT AU SITEDU MASSIF DES CALANQUES Calanques d'en-Vau et de Port Pin

A7

A50

A55

P3P3

P2

P2

P3

P3

P3P3

P3

P1

P1

P1

P2 P2

P2

P3P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3

P3 P3

P3

P3

P3

Chemin de St-MîtreFour de Buze

P3

P3

P3

Le Château d'IfMonument Historique et Monument national

Protection du littoral

Bâti/terrain classé classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques

République-JoliettePanierBelsunceChapitre-Noailles- Canebière-Opéra-Thiers

Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager(Z.P.P.A.U.P. )

Espace Boisé Classé (E.B.C.)

Site classé

Aire d'influence d'un Monument classé (M.H.) ou inscrit (M.I.) au titre des Monuments historiques (rayon de protection de 500 m)

Prescriptions toitures dans les zones UAv (Noyaux villageois)

Bastide, demeure de caractère ou château protégé (P1 - P2 - P3)Établissement industriel ou ouvrage d'art ancien protégé (P3)

Site archéologique

Servitude de cône de vue

Ensemble naturel, fragile ou identitaire(Zone ND, frange urbaine, interface ville/nature, piémont...)

LE PATRIMOINE ACTUELLEMENT PROTÉGÉ OU SOUMIS À UNE RÉGLEMENTATION CONSERVATRICE DANS LE POS/PLU** Approuvé par DCM Ville de Marseille du 22/XII/2000 Modi�é par DC.CU.MPM du 23/XII/2009

ÉTAT DES LIEUX

P3

P1 P2

1234

ABCDE

Les abords de Notre-Dame de la GardeLa presqu'île de la Pointe rouge Le plan d'eau du Vieux Port et les quais La promenade de la CornicheLe Massif des calanques

Île du Planier

Saint-LouisSucre

Abattoirs deSt-Louis

Rizeries Franco-Indochinoises Minoteries

de Saint-Just

Manufacturedes Tabacs

BrasseriePhénix

Pont de St-Marcel

Pont-aqueduc de la Barasse

Blancs de Zincde la Méditerranée

Le Fil de Lin Compagnie

Domaine CUOQNoailles Textile

GondrandRichardson

BiétronEscarguel

Compagnie Générale TransatlantiqueCIRVA

Ancienne Distillerie de parfumsT.T.M.A.

Le Grand Domaine

Château Berger

Château Talabot

Jardin Bortoli

La Campanule (EBC)

EBCEBC

Bastide dela Maurelette

Entrée ducanal du Rove

Les Riaux

L'Escalette

Grotte ermitagedes Carmes

(Les Aygalades)

Plateau Longchamp(Palais M.C., citernes et jardins M.C. pavillon du Tore M.I.)

PARC BORÉLY

Bastide La Magalone

Ratonneau

O.I.N. EUROMÉDITERRANÉEET SON EXTENSION

"La Cité radieuse"ChâteauBorély

Vestiges del'oppidum des Baous

Monumentaux héros de

l'armée d'Orientet des terres lointaines

Le Marégraphe

Pomègues

Bassin Dol

Oppidum de Verduron

Grotte Cosquer(M.C.)

Domaine dela Roserie

Château Régis (M.I.)

La Reynarde (M.I.)

Vestiges archéologiques(M.C.)

Château dela Buzine (M.I.)11

2233 44

AA

BB

CC

DD

EE

CAMPAGNE PASTRÉ

Bastide de Montgolfier La Tour des Pins (M.I.)

Bastide deTour Sainte (M.I.)

Bastide duVallon Giraudy

Domaine de laCavalière (M.I.)

LES PRINCIPALES SERVITUDES DANS LE POS EN VIGUEUR DE MARSEILLE

LES MONUMENTS HISTORIQUES

36 édifices classés au titre des Monuments historiques 57 édifices inscrits à l'Inventaire supplémentaire

La loi du 31 décembre 1913 permet de classer les immeubles dont la conservation présente, au point de vue de l’histoire ou de l’art, un intérêt public en totalité ou en partie. La loi du 2 mai 1930 permet de protéger les monuments naturels, les sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. À ce titre, les peintures murales font partie de ce patrimoine. À cela s’ajoute la loi du 25 février 1943 qui inclue les monuments mégalithiques, les terrains qui renferment des stations ou gisements préhistoriques et les immeubles dont le classement est nécessaire pour isoler, dégager ou assainir un immeuble classé ou proposé pour le classement. Elle prévoit aussi un périmètre de visibilité de 500 m autour des monuments classés afin de protéger leurs abords.

LES ZPPAUP DU CENTRE-VILLE

Panier ; Belsunce ; Chapitre-Noailles-Canebière-Opéra-Thiers ; République-Joliette

Les Zones de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager sont des outils identitaires de développement adaptés pour gérer un patrimoine multiforme. Instituées par la loi du 7 janvier 1983, complétée par la loi du 8 janvier 1993 pour l’aspect paysager (elles sont aujourd’hui codifiées dans le Code du patrimoine), elles visent à protéger et mettre en valeur les sites pour des motifs d’ordre esthétique, historique ou culturel. Elles permettent d’adapter la protection à l’espace à protéger et leur procédure associe étroitement les communes. Le périmètre de 500 m aux abords des monuments historiques n’a donc plus lieu : les ZPPAUP sont créées sur mesure par rapport au monument et elles constituent une Servitude d’Utilité Publique annexée au PLU. Dans ces zones, tous les travaux de construction, démolition, déboisement, transformation ou modification des immeubles existants requièrent une autorisation donnée par la commune après avis du STAP et de l’architecte des bâtiments de France. En cas de désaccord entre la mairie et l’architecte, c'est le préfet qui tranche. Si cette procédure n’est logiquement applicable que dans les espaces qui n’ont pas encore fait l’objet d’une mesure de protection, elle peut néanmoins concerner des espaces protégés au titre des lois de 1913, relatif aux monuments historiques, et de 1930, sur la législation des sites.

ATTENTION ! Dans le cadre de la loi Grenelle II, la ZPPAUP doit être bientôt remplacée par un dispositif simplifié : l'Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP). Voir p. 27.

Page 12: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

12Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

ni sa rareté ni son pittoresque qui le caractérisent mais plu-

tôt sa masse, son anonymat, sa répétitivité. S'il est moins

exceptionnel, il est aussi plus complexe parce qu'uniforme.

Son avenir semble moins envisageable dans le cadre

d'une protection que dans celui de l'usage et de la trans-

formation maîtrisés.

Marseille est riche d'un réseau très original de voies secon-

daires (traverses et montées), d'un ensemble de trames par-

cellaires cohérentes, et de modes de construction et d'habi-

tat atypiques qui pour être simples n'en sont pas moins em-

preints d'une ambition d'édilité, d'urbanité et de dignité. Ce

patrimoine n'est pas encore suffisamment pris en consi-

dération dans les dynamiques et les projets urbains de

Marseille. Pourtant, ces espaces qui appartiennent à deux

mondes - le sophistiqué et le rustique, le majeur et le mineur,

la mémoire et le projet - offrent une marge de manœuvre

intéressante, un espace de travail et d'expérimentations.

Pour autant, ils ne doivent pas se passer de règles, de recom-

mandations et d'accompagnement. Ces dispositifs sont, au

contraire, indispensables à l'action sur l'espace et le bâti. Un

quartier patrimonial doit avoir un statut, un projet, et il

doit bénéficier de protections/recommandations qui lui

permettent également d'évoluer.

La gestion esthétique des nouvelles installations

de plus en plus nécessaire

L'installation de capteurs photovoltaïques ou de panneaux

solaires sur la toiture des immeubles des quartiers histori-

ques du centre-ville et des noyaux villageois a un impact

sur le paysage urbain et leur développement ne sera pas

sans poser des problèmes d'intégration.

Au nom de la protection durable de l’environnement et

de l’économie d’énergie, le gouvernement encourage

actuellement le recours à l’utilisation de l’énergie solaire

dans l’habitation. Le nombre de demandes de permis de

construire s’accroît de jour en jour. Plusieurs questions se

posent donc. Faudra-t-il modifier la règle de protection des

toitures des immeubles anciens dans les ZPPAUP en faveur

des nouvelles installations? Faudra-t-il créer un article spé-

cifique sur ces installations dans la révision du PLU et don-

ner des conseils techniques et esthétiques en vue de leur

intégration dans chaque catégorie de toiture-couverture?

Samatan, Endoume et Mazargues n Des surélévations qui posent la question de l'adaptation des quartiers à caractère patrimonial.

Page 13: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

13Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

Enjeu

INTÉGRER LE PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL

ACTUELLEMENT NON PROTÉGÉ DANS LE FUTUR

PROJET DE VILLE

avec trois objectifs principaux :

identifier les éléments paysagers, urbains et natu-

rels marseillais à valeur culturelle et identitaire forte

actuellement non protégés afin de prendre en compte

les formes de patrimoine ignorées ou insuffisamment

explorées jusqu'à présent ;

concevoir une intervention plus volontariste et des

préconisations spécifiques pour les ensembles urbains

et paysagers les plus remarquables qui seront définis

comme des «sites emblématiques» ;

décliner et partager des orientations d’aménage-

ment, et définir ensuite des préconisations adaptées

en termes d’actions publiques et/ou de règlement

pour préserver et valoriser ces ensembles patrimo-

niaux et identitaires qui pourront, ensuite, faire l’objet

de règles d’urbanisme ajustées ou aboutir à la création

de plans de gestion complémentaires.

ÉtudeMÉTHODOLOGIE ET CONTENU

L’étude ne traite pas des ensembles urbains déjà couverts

par les périmètres des ZPPAUP du centre-ville.

Elle a été en particulier alimentée par l'analyse des villages

marseillais dont le caractère patrimonial est très prononcé

et qui ont été examinés dans le cadre de l'étude prépara-

toire à la révision du POS de Marseille «Noyaux villageois».

L’étude consacrée au patrimoine comprend :

1. une carte globale qui présente les éléments du patri-

moine urbain et paysager marseillais non protégés qui de

par leur valeur et leur exemplarité méritent d'être rangés

parmi «les tissus et les sites emblématiques» de Marseille.

Les partenaires compétents ont été associés, pour en pré-

ciser la liste qui est évolutive ;

2. une analyse de type «typo-morphologique et pay-

sagère» de ces sites qui permet de dégager les principaux

enjeux et des propositions d'aménagement, et d'évaluer

le degré de protection envisageable pour chacun d'entre

eux, des éléments qu'il conviendra ensuite d'intégrer dans

le Projet de Ville, le PADD et le règlement du futur PLU.

n La mémoire de l'industrie tuilière à l'Estaque.

Page 14: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

14mars 2011Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques

PLAN-DE-CUQUES

ALLAUCH

LA-PENNE-SUR-HUVEAUNE

Ruisseau desAygalades

L'Huveaune

Le Jarret

L'HuveauneLe Jarret

Jardins familiaux du Castellas

Jardins familiauxde Saint-André

Jardins Coder

Jardins familiaux Joseph Aiguier

Jardinsfamiliaux

Couvent

Asile desChartreux

Domaine desDames réunies

NOUVELLES LIMITESDES ZONES NATURELLES

DU MASSIF DE LA NERTHE(DIREN PACA CM 26/01/2009)

0,5 1 2km0nord

CT_P

ôle

AUR

(23

III 2

011)

PARC BORÉLY

CAMPAGNE PASTRÉ

COLLET REDON

LA BETHELINE

ESPACES OUVERTS EN PIÉMONT DE SAINTE-MARTHE

Oppidum deSaint-Marcel

LE BAOU DE SAINT-MARCEL

Île du Planier

Groupe HBMPaul Strauss

CampagneLarousse

École d'artet d'architecture

de Luminy

Groupe HBME. Michelis

Les Rosiers

RésidenceLe Bois Lemaître

La Viste

Castelroc-le-Haut

CitéSaint-Louis

Les Alpilles

Château Sec

Les Lierres

Les Platanes

Viaducde Corbière

Parc de la Maurelette

Mourepiane

Ancienne usine Rivoire et Carret

Les Riaux etles Hauts de l'Estaque

Cathédrale arménienne

La Réserve

La VillaTalabot

ImmeubleTrieste et Venise

Les Jardinsde Thalassa

BastideJ. Aiguier

Aqueducde Saint-Louis

École nationalede danse

268 m

172 m

307 m

433 m

563 m

652 m

590 m

213 m

Casernedu Campmilitaire deSainte-Marthe

StationAlexandre

Caserned'Aurelle

Île Degaby

Tour de Pomeguet

Fortin de Corbière

Pavillon Hoche

Fort de Ratonneau

Port de la Pointe rouge

Parc Chanot

Obélisquede Mazargues

Les Docks

Chemindu Bois sacré

Espaces balnéairesde Borély

Ratonneau

A55

Échappées visuelles depuis l'avenue De Lattre de Tassigny

Prado II

Prado I

LES CAMOINS

LES GOUDES

SAINT-HENRI

MAZARGUES

ARRIVÉE DE L'A7

DIGUE DU LARGE

Le Mont-Rose

Trame MirèsTrame Mirès

SAINT-ANDRÉ

Route de la GinesteRD559

Panoramas depuis la routede la Gineste

LA CORNICHE

Le Canet

Bd Michelet

CALLELONGUEHAMEAU DE LA

CALANQUE DE MORGIOUHAMEAU DE LA

CALANQUE DE SORMIOU

Rue d'EndoumeRue d'EndoumeParc et villa Valmer

LA TREILLE

Départs du circuit Marcel Pagnol

Maïre

Tiboulen

Jarre

SAINT-JULIEN ?

SAINT-BARNABÉ ?

ENSEMBLE PORTUAIRE(patrimoine du GPMM)

LA MAGALONE

Le Rouet

FRICHES INDUSTRIELLES DE L'ESTAQUE

Bastide dela Timone

Cité-jardinde Saint-Just

L'ESCALETTE

EUROMÉDITERRANÉEET EXTENSION

Anse dela Maronaise

Cœur des noyaux villageois à conforter ou à développer

Village identitaire à préserver et à valoriser

Trame bâtie «historique» (typologie remarquable, tissu homogène et cohérent, velum régulier, ensemble bâti représentatif...)

Voie remarquable («Axe historique», faubourg-rue, perspective...)Mémoire de l'enceinte classique

Espace public majeur(place, carrefour, plages...)

ENSEMBLES URBAINS EMBLÉMATIQUES

Entrée de ville («e�ets de travelling sur la ville)

Point de vue (belvédère, panorama)

Ensemble urbain emblématique ou bâtiment remarquable(patrimoine portuaire / industriel ; ouvrage d'art...)Éléments principaux (voir liste des propositions de l'agAM)

ÉLÉMENTS PAYSAGERS EMBLÉMATIQUES

Jardins familiaux (sites principaux)

Quartier en balcon sur la mer ou sur la ville / colline urbaine(«génie du lieu», composition avec le site, adaptation pittoresque à la topographie, échappées visuelles...)

Habitat cabanonnier(hameau côtier, petit port, ancien mouillage)

LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER NON PROTÉGÉ AU POS OU PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL** Hors périmètres des ZPPAUP et protections existantes dans le POS 2000 (servitudes P1, P2 et P3)

Séquence paysagère remarquable

Grand espace vert privé (couvent, terrain cultivé en piémont...)

Canal de Marseille (ouvrage et abords)

Cours d'eau (�euve côtier, ruisseau)

Ouvrage d'art (viaduc, aqueduc...)

Édi�ce ou ensemble architectural labellisé «Patrimoine du XXe siècle» (source DRAC PACA)

Espace vert labellisé «Jardin remarquable»(source DRAC PACA)

ARRIVÉE DE L'A55

ARRIVÉE DE L'A50

A7

A50Glacis et fossés duFort Saint-Nicolas

Grand espace vert public (jardin, parc)

CHÂTEAU-GOMBERT

L'ESTAQUE

MADRAGUE DE MONTREDON

Quartier de la Reconstruction

Pomègues

Groupe HBM

Madrague-ville

Silo Panzani

Extension de l'Hôtel de Police

Cité administrative

LA SERVIANE

La Villa Santa Lucia

La cascadedes Aygalades

Viaduc deSaint-Antoine

SAINT-ANTOINE

La Grotte Rolland

Cheminée d'usine (Site de Legré-Mante)

Plage de la verreriePlage Colombet

Courées ouvrièresde l'Estaque

Lotissement Chave (Le Camas)

Lotissement Bernex

Église des Chartreux et place Ed. Audran

Lotissement Baille

Lotissement de la Visitation«Les nouveaux quartiers»ou quartier Cinq-Avenues

Lotissement Lieutaud

Lotissementdu Cours Gou�éLotissements Paradis et Castellane

Groupe L. Loucheur

Via SacraVia Sacra

Séquence paysagèreautour du ruisseaudes Aygalades

Cité desDouanes Caserne

du MuyLe Silo d'ArencBataillon des

marinspompiers

Comptoir dela Victorine

Groupe Burel

Eglise Sainte-Eusébiede Montredon

Couvent dela Serviane

Église du Sacré CœurNotre-Damedu Roucas

DomaineNoilly-Prat

Logements CantiniTour Méditerranée

Sulfur-City

Anse deMaldormé

Vallon de laFausse Monnaie

Vallon des Au�es

Malmousque

Ensemble de logementsdu Parc du Roy d'Espagne

Gare St-Charles

Bassin du Vieux Port(mémoire des lieux,

diversité des vocations)

Chapelledes Pénitents

de Saint-Lazare

PÉRIMÈTRE DU FUTUR CŒUR DE PARC NATIONAL DES CALANQUES

(voté en AG le 11/02/2011)

Page 15: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

15Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

Proposition de de classification du patrimoine d'intérêt local de Marseille L'analyse des espaces à caractère patrimonial non protégés

a permis de recenser parmi les tissus urbains cohérents et

les paysages préservés ceux qui sont les plus précieux du

fait de leur représentativité et de la valeur de leur témoi-

gnage. Ces ensembles emblématiques ont été classés en

5 catégories auxquelles ont été ajoutées 3 options supplé-

mentaires possibles :

LES TRAMES ET LES FORMES URBAINES HOMOGÈNES P.16

LES QUARTIERS PÉRICENTRAUX EN BALCON SUR LA VILLE/SUR LA MER P.17

LES VILLAGES SYMBOLIQUES DU LITTORAL ET DES COLLINES P.18

LES HAMEAUX CABANONNIERS P.19

LA TRAME BLEUE ET VERTE, ET LES ESPACES OUVERTS DES FRANGES ET DES PIÉMONTS P.20

L'HABITAT LABELLISÉ «PATRIMOINE DU XXE SIÈCLE» P.21

LE PATRIMOINE PORTUAIRE ET LES FRICHES INDUSTRIELLES P.22

LE PATRIMOINE DE L'ARMÉE ET DE L'ADMINISTRATION P.23

PLAN-DE-CUQUES

ALLAUCH

LA-PENNE-SUR-HUVEAUNE

Ruisseau desAygalades

L'Huveaune

Le Jarret

L'HuveauneLe Jarret

Jardins familiaux du Castellas

Jardins familiauxde Saint-André

Jardins Coder

Jardins familiaux Joseph Aiguier

Jardinsfamiliaux

Couvent

Asile desChartreux

Domaine desDames réunies

NOUVELLES LIMITESDES ZONES NATURELLES

DU MASSIF DE LA NERTHE(DIREN PACA CM 26/01/2009)

0,5 1 2km0nord

CT_P

ôle

AUR

(23

III 2

011)

PARC BORÉLY

CAMPAGNE PASTRÉ

COLLET REDON

LA BETHELINE

ESPACES OUVERTS EN PIÉMONT DE SAINTE-MARTHE

Oppidum deSaint-Marcel

LE BAOU DE SAINT-MARCEL

Île du Planier

Groupe HBMPaul Strauss

CampagneLarousse

École d'artet d'architecture

de Luminy

Groupe HBME. Michelis

Les Rosiers

RésidenceLe Bois Lemaître

La Viste

Castelroc-le-Haut

CitéSaint-Louis

Les Alpilles

Château Sec

Les Lierres

Les Platanes

Viaducde Corbière

Parc de la Maurelette

Mourepiane

Ancienne usine Rivoire et Carret

Les Riaux etles Hauts de l'Estaque

Cathédrale arménienne

La Réserve

La VillaTalabot

ImmeubleTrieste et Venise

Les Jardinsde Thalassa

BastideJ. Aiguier

Aqueducde Saint-Louis

École nationalede danse

268 m

172 m

307 m

433 m

563 m

652 m

590 m

213 m

Casernedu Campmilitaire deSainte-Marthe

StationAlexandre

Caserned'Aurelle

Île Degaby

Tour de Pomeguet

Fortin de Corbière

Pavillon Hoche

Fort de Ratonneau

Port de la Pointe rouge

Parc Chanot

Obélisquede Mazargues

Les Docks

Chemindu Bois sacré

Espaces balnéairesde Borély

Ratonneau

A55

Échappées visuelles depuis l'avenue De Lattre de Tassigny

Prado II

Prado I

LES CAMOINS

LES GOUDES

SAINT-HENRI

MAZARGUES

ARRIVÉE DE L'A7

DIGUE DU LARGE

Le Mont-Rose

Trame MirèsTrame Mirès

SAINT-ANDRÉ

Route de la GinesteRD559

Panoramas depuis la routede la Gineste

LA CORNICHE

Le Canet

Bd MicheletCALLELONGUE

HAMEAU DE LA CALANQUE DE MORGIOU

HAMEAU DE LA CALANQUE DE SORMIOU

Rue d'EndoumeRue d'EndoumeParc et villa Valmer

LA TREILLE

Départs du circuit Marcel Pagnol

Maïre

Tiboulen

Jarre

SAINT-JULIEN ?

SAINT-BARNABÉ ?

ENSEMBLE PORTUAIRE(patrimoine du GPMM)

LA MAGALONE

Le Rouet

FRICHES INDUSTRIELLES DE L'ESTAQUE

Bastide dela Timone

Cité-jardinde Saint-Just

L'ESCALETTE

EUROMÉDITERRANÉEET EXTENSION

Anse dela Maronaise

Cœur des noyaux villageois à conforter ou à développer

Village identitaire à préserver et à valoriser

Trame bâtie «historique» (typologie remarquable, tissu homogène et cohérent, velum régulier, ensemble bâti représentatif...)

Voie remarquable («Axe historique», faubourg-rue, perspective...)Mémoire de l'enceinte classique

Espace public majeur(place, carrefour, plages...)

ENSEMBLES URBAINS EMBLÉMATIQUES

Entrée de ville («e�ets de travelling sur la ville)

Point de vue (belvédère, panorama)

Ensemble urbain emblématique ou bâtiment remarquable(patrimoine portuaire / industriel ; ouvrage d'art...)Éléments principaux (voir liste des propositions de l'agAM)

ÉLÉMENTS PAYSAGERS EMBLÉMATIQUES

Jardins familiaux (sites principaux)

Quartier en balcon sur la mer ou sur la ville / colline urbaine(«génie du lieu», composition avec le site, adaptation pittoresque à la topographie, échappées visuelles...)

Habitat cabanonnier(hameau côtier, petit port, ancien mouillage)

LE PATRIMOINE URBAIN ET PAYSAGER NON PROTÉGÉ AU POS OU PATRIMOINE D'INTÉRÊT LOCAL** Hors périmètres des ZPPAUP et protections existantes dans le POS 2000 (servitudes P1, P2 et P3)

Séquence paysagère remarquable

Grand espace vert privé (couvent, terrain cultivé en piémont...)

Canal de Marseille (ouvrage et abords)

Cours d'eau (�euve côtier, ruisseau)

Ouvrage d'art (viaduc, aqueduc...)

Édi�ce ou ensemble architectural labellisé «Patrimoine du XXe siècle» (source DRAC PACA)

Espace vert labellisé «Jardin remarquable»(source DRAC PACA)

ARRIVÉE DE L'A55

ARRIVÉE DE L'A50

A7

A50Glacis et fossés duFort Saint-Nicolas

Grand espace vert public (jardin, parc)

CHÂTEAU-GOMBERT

L'ESTAQUE

MADRAGUE DE MONTREDON

Quartier de la Reconstruction

Pomègues

Groupe HBM

Madrague-ville

Silo Panzani

Extension de l'Hôtel de Police

Cité administrative

LA SERVIANE

La Villa Santa Lucia

La cascadedes Aygalades

Viaduc deSaint-Antoine

SAINT-ANTOINE

La Grotte Rolland

Cheminée d'usine (Site de Legré-Mante)

Plage de la verreriePlage Colombet

Courées ouvrièresde l'Estaque

Lotissement Chave (Le Camas)

Lotissement Bernex

Église des Chartreux et place Ed. Audran

Lotissement Baille

Lotissement de la Visitation«Les nouveaux quartiers»ou quartier Cinq-Avenues

Lotissement Lieutaud

Lotissementdu Cours Gou�éLotissements Paradis et Castellane

Groupe L. Loucheur

Via SacraVia Sacra

Séquence paysagèreautour du ruisseaudes Aygalades

Cité desDouanes Caserne

du MuyLe Silo d'ArencBataillon des

marinspompiers

Comptoir dela Victorine

Groupe Burel

Eglise Sainte-Eusébiede Montredon

Couvent dela Serviane

Église du Sacré CœurNotre-Damedu Roucas

DomaineNoilly-Prat

Logements CantiniTour Méditerranée

Sulfur-City

Anse deMaldormé

Vallon de laFausse Monnaie

Vallon des Au�es

Malmousque

Ensemble de logementsdu Parc du Roy d'Espagne

Gare St-Charles

Bassin du Vieux Port(mémoire des lieux,

diversité des vocations)

Chapelledes Pénitents

de Saint-Lazare

PÉRIMÈTRE DU FUTUR CŒUR DE PARC NATIONAL DES CALANQUES

(voté en AG le 11/02/2011)

n Le site de Marseille vu depuis la route de la Gineste.

Page 16: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

16Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LE PATRIMOINE DE TISSU

Dans les tissus centraux, mais aussi dans la périphérie du

centre-ville, de nombreux ensembles urbains sont carac-

térisés par une exceptionnelle stabilité dimensionnelle

et typologique. La ville héritée de l'agrandissement de

1666 donne encore une impression d’unité et d’équilibre

(plan en damier ; largeurs de rue et gabarits d'immeu-

ble homogènes ; effets de perspective). Les ensembles

orthonormés structurés sur les boulevards-promenade

des XVIIIe et XIXe siècles permettent de lire la croissance

de la ville. S’ils ne sont que très peu monumentalisés, les

quartiers «trois fenêtres» sont remarquables pour le

rapport original entretenu entre ville et site, en parti-

culier, sur les pentes nord et est de la colline de la Garde.

La reproduction du rythme «trois-trois» y a produit une

ville répétitive et sans style affirmé, mais aussi homogène,

cohérente et rassurante.

Ces ensembles urbains remarquables ne sont pas pro-

tégés ou de façon incomplète si une partie est inscrite

dans le périmètre d'une ZPPAUP. D’une façon générale,

ils sont rarement perçus sous un angle patrimonial,

tant par les aménageurs que par les habitants, et ils

encourent le risque d’être déstructurés par des effets de

rupture trop marqués (désobéissances du parcellaire par

rapport à la voie ; fusion d'îlots qui affecte la cohérence de

la trame urbaine ; gabarits, formes et styles nouveaux).

Vecteur d’identité, support de mémoire, et outil de com-

munication et d’image, cet héritage morphologique repré-

sente aussi un véritable enjeu économique au cœur de

Marseille. Il nécessite un nouveau regard. Il devrait aussi

être davantage pris en compte dans les projets urbains,

avec la possibilité de le réinterpréter le cas échéant.

LES TRAMES ET LES FORMES URBAINES HOMOGÈNES

Quartier des Catalans Lotissements Bernex, Camas, Chave... Cours Puget et Lieutaud Quartiers Préfecture-Castellane Trame Mirès Axes Paradis-Périer Quartier des Cinq-Avenues Cités-jardins...

n Le quartier Chave.

L'ENJEU : préserver le «patrimoine de tissu» dans

le cadre de la requalification des espaces urbains du

centre-ville, et l'intégrer davantage dans les grandes

dynamiques urbaines de la métropole.

EN VUE DU PLU : définir ces ensembles urbains de

façon précise au titre de l'article L.123.1.7° du Code de

l'urbanisme et d'éventuelles prescriptions.

«Une ville, c’est un ensemble de tissus et de formes

emblématiques qui ont peu à peu dessiné une matière

urbaine complexe et originale» (Marcel Roncayolo).

Page 17: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

17Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

LE GÉNIE DU LIEU

Les vues plongeantes sur la mer et les ruptures de pentes

qui constituent des lieux de changement d’horizon sont

pour beaucoup dans l’agrément des quartiers résidentiels

qui sont égrenés sur les pentes de la colline de la Garde ou

qui entretiennent des relations fortes avec le littoral.

Néanmoins, la topographie est très contraignante. Ces

quartiers perchés présentent aujourd’hui des problèmes

d’accessibilité, de circulation interne et de stationnement,

et les habitants rencontrent fréquemment des difficultés

pour créer un velum homogène ou moderniser leur lieu

de vie.

On observe actuellement une évolution spontanée des

modes d'habitat et du parcellaire caractérisée par :

une adaptation des logements traditionnels ;

un découpage en plusieurs lots des propriétés à la suite

du rachat de grandes maisons unifamiliales ;

des regroupements opérés à l’issue du rachat de mai-

sons voisines ou contiguës.

Cette forme de renouvellement urbain - dans la mesure

où elle est licite et opérée dans le respect du cadre règle-

mentaire - nécessite de reposer la question du velum et

de l’orientation à choisir en terme de composition de la

rue (alignement, retrait...).

Elle devrait être accompagnée et très encadrée car elle

touche à l’identité de la ville et à la lisibilité des paysages

bâtis. Une surélévation improvisée ou l’édification sans

cohérence de petits immeubles collectifs dans le tissu

constitué bas de ces tissus résidentiels originaux peut

rapidement porter atteinte à leur structure originelle et

au cadre paysager.

LES QUARTIERS EN BALCON SUR LA VILLE (1) OU SUR LA MER (2)

1/ Samatan (Saint-Lambert) Le Roucas Blanc Vauban Hauts de Périer...2/ Mourepiane Endoume Malmousque Montredon et La Madrague-de-Montredon...

n L'habitat perché : la Corniche Kennedy à Malmousque.

L'ENJEU : mieux construire dans les pentes, redéfi-

nir les hauteurs autorisées et le velum souhaitable en

fonction de l’évolution de la société, et s’assurer que la

forme demandée par le règlement du PLU est toujours

adaptée à l‘évolution des modes d’habiter.

EN VUE DU PLU : concevoir un zonage adapté avec

des préconisations spécifiques (velum, hauteurs, res-

pect des trames, préservation des vues dégagées vers

la mer...).

Page 18: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

18Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LES LIEUX DE VIE IDENTITAIRES

Au-delà du seul fait urbain, les noyaux villageois véhiculent

une image pittoresque et emblématique de Marseille. Sur

un vaste territoire communal désormais fortement marqué

par l’empreinte de l’urbanisme opérationnel des années

1960-1970, ils témoignent d’une certaine façon de vivre

populaire. Ils font également figure de supports et de vec-

teurs de l’imaginaire des communautés et ils offrent ainsi

un reflet idéalisé d’un Marseille traditionnel véhiculé aussi

par la littérature, le théâtre, la mémoire collective ou, plus ré-

cemment, le cinéma et les médias. Il en résulte un processus

de construction symbolique dans lequel le mythe villageois

confère aux lieux une identité collective et partagée.

Ils sont classés en zone UA avec un objectif de «protection

générale». La «continuité urbaine» et la «cohérence archi-

tecturale» doivent y être assurées. Toutefois, excepté les bas-

tides et le périmètre de prescription qui cerne la hauteur

des toitures, ils ne bénéficient pas de mesures de protection

particulières. L’unité parcellaire et le COS ne sont pas régle-

mentés, et les vues ne sont pas protégées. Or ces villages à

caractère historique, pittoresque et paysager sont très ex-

posés aux pressions foncières et immobilières. À Château-

Gombert ou à l’Estaque, des constructions caractérisées par

une volumétrie importante et une architecture exogène au

noyau villageois commencent à apparaître sur les franges

des centres anciens (toiture-terrasse, grands balcons filants,

grandes baies...). Elles peuvent altérer «l’identité historique

et paysagère» de ces ensembles urbains.

Pour l'analyse, on a écarté les noyaux villageois

aujourd'hui dilués dans la ville et peu préservés pour ne

retenir que les villages les mieux préservés d'un point

de vue morphologique et architectural mais aussi les

plus représentatifs de l'histoire de Marseille (mémoire

du terroir, passé industriel, lieux de villégiature...).

L'ENJEU : mettre en valeur les caractéristiques des

villages préservés tout en améliorant leur fonctionne-

ment et leur attractivité, et en tenant compte aussi des

nouveaux modes de vie.

EN VUE DU PLU : concevoir un zonage mieux

adapté avec des prescriptions spécifiques pour chacun

des villages à préserver et affiner les règles (respect de

la trame parcellaire, définition des hauteurs accepta-

bles, description détaillée des bâtiments remarquables

avec d'éventuelles prescriptions...).

LES VILLAGES SYMBOLIQUES DU LITTORAL ET DES COLLINES

L'Estaque Saint-Henri Saint-André ? Saint-Antoine ? Saint-Barnabé ? Saint-Julien ? Château-Gombert La Treille Les Camoins Mazargues

n L'Estaque : la traverse du Lion (ancien quartier des pêcheurs).

Page 19: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

19Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

L'HABITAT SPONTANÉ ET BRICOLÉ

Les quartiers de cabanons sont progressivement appa-

rus le long du littoral autour de mouillages et d’usines au

cours du XIXe siècle. Ils sont caractérisés par un habitat en

série auto-construit sous forme de petites constructions

disposées en ordre continu. Les parcelles sont étroites, les

constructions basses (un étage au maximum). Un même

module de construction se répète sur toute la longueur des

alignements. Les espaces libres en cœur d’îlot sont rares,

excepté sous forme d’étroites voies de circulation latérales

et transversales, les «traverses», et il n’y a pas de distinction

entre la chaussée et les trottoirs.

Ces hameaux littoraux originellement précaires et à fré-

quentation hebdomadaire ou saisonnière sont longtemps

restés sans assainissement. La transmission des maisons a

longtemps été assurée d’une génération à l’autre puis, au

cours du XXe siècle, la population d’origine a été peu à peu

renforcée par l’arrivée de résidants permanents. Ces lieux de

vie ont été peu à peu densifiés et les constructions bricolées

ont été remaniées et adaptées (surélévations, adjonctions

de pièces) mais toujours dans un esprit «cabanonnier».

Ce type d'habitat spécifique de Marseille est aujourd’hui

en train d'évoluer rapidement. Les anciens hameaux de

pêche se transforment peu à peu en «villages de résidence

secondaire» alors que les traverses ne sont pas adaptées à

la circulation et au stationnement. De grandes villas appa-

raissent entre les maisons d’habitation traditionnelles. Dans

le hameau des Goudes, la pression foncière et économique

entraîne une transformation importante du cadre bâti : les

maisons sont plus hautes, plus grandes, pourvues de baies

vitrées, de terrasses bordées de balustrades ou des colon-

nes... Les rez-de-chaussée commerciaux sont plus larges et

les terrasses sont aménagées sur le domaine public sans

souci d'intégration et sans rapport avec l’échelle des lieux.

LES GROUPES D'HABITATIONS LITTORALES ET LES «HAMEAUX CABANONNIERS»

Les Riaux) Butte de Mourepiane La Madrague-ville Le Vallon des Auffes L'anse de Malmousque La Madrague-de-Montredon Saména/Mont-rose Les Goudes Callelongue Sormiou Morgiou

n La Madrague-de-Montredon ; la Baie des Singes.

L'ENJEU : sortir ces quartiers du contexte général

grâce à un nouveau règlement qui leur soit propre et

qui permette d'en préserver la forme urbaine, le profil

général, et l'atmosphère (respect des matériaux et des

volumes, traitement des installations électriques...).

EN VUE DU PLU : concevoir un zonage adapté avec

des prescriptions spécifiques à ces tissus (gabarits,

velum, piétonnisation à envisager?, respect des tra-

mes des traverses?...).

Page 20: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

20Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LES ESPACES RELIQUAIRES

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, l'urbanisation

insuffisamment maîtrisée a peu à peu dénaturé les espaces

paysagers (Sainte-Marthe, vallée de l'Huveaune...). Les espa-

ces cultivés ou de nature remarquables des piémonts des

collines, et les domaines bastidaires ont rétréci comme

peau de chagrin. Aujourd’hui, il existe un consensus pour

essayer de créer une ville plus compacte et plus intense,

pour freiner le phénomène d’étalement urbain (raréfac-

tion des réserves foncières, franges urbaines au contact

des zones naturelles menacées), pour éviter de perpétuer

une urbanisation caractérisée par la répétition d’une ty-

pologie unique (le pavillon) et la banalisation du paysage

(quartiers arborescents...). Il est affirmé la nécessité de den-

sifier autour des pôles de transport, d’occuper au maximum

l’espace déjà urbanisé, de mixer les fonctions, de créer des

tissus hybrides plus efficients, d’intensifier en douceur

avec des maisons de ville, des immeubles plus grands ou

intermédiaires, et donner parallèlement plus de liberté de

conception tout en respectant l’environnement, les tissus

existants, le patrimoine urbain et paysager.

L’intégration architecturale, l'inscription dans le paysage

des structures paysagères remarquables (réseau hydrogra-

phique, alignements d'arbres, murets...), la préservation des

vues et des continuités paysagères (sentier littoral, sentier

de ville) seront essentielles. Le règlement du PLU devra tra-

duire un autre objectif fondamental : la préservation des sites

de piémont fragiles et convoités d'une urbanisation «grim-

pante» qui viendrait rompre l'effet de coupure verte.

Il conviendra donc de trouver des outils efficaces pour

éviter un phénomène de mitage des crêtes par des pa-

villons ou des collectifs ;

freiner la sur-densification de secteurs de franges déjà

densément construits et mal desservis.

LA TRAME BLEUE ET VERTE, ET LES ESPACES OUVERTS DES FRANGES ET DES PIÉMONTS

Collines de Verduron Sainte-Marthe Collet Redon La Betheline Le Baou de Saint-Marcel La Serviane Canal de Marseille Ruisseaux des Aygalades, du Jarret et de l'Huveaune Jardins familiaux...

n Allée de platanes à Tour Sainte, quartier de Sainte-Marthe.

L'ENJEU : mettre au service des habitants et de la

ville des espaces de nature façonnés par l'homme que

les Marseillais côtoient ou fréquentent, pour légitimer

leur préservation et leur inconstructibilité (maintien

ou réintroduction d'une agriculture péri-urbaine sous

réserve d'une vérification de la qualité des sols ; ouver-

ture au public...).

EN VUE DU PLU : identifier les espaces à protéger

souvent classés en NA, et créer un zonage adapté pour

un usage compatible avec leur préservation.

Page 21: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

21Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

L'HÉRITAGE MÉCONNU

L’habitat social de masse construit à Marseille depuis 1945

a fait récemment l’objet d’une première reconnaissance pa-

trimoniale qui a tenté de rendre compte de la variété et de

l’intelligence des projets sans s’en tenir aux seules considéra-

tions esthétiques. Certains grands ensembles de logements

sont mis en lumière depuis 2001 grâce au label officiel «Pa-

trimoine du XXe siècle» attribué par la Commission Régio-

nale du Patrimoine et des Sites, au même titre que certains

quartiers ouvrirers des années 1930. Ils constituent l'une des

facettes les plus riches de l’histoire de l’architecture et de

l’urbanisme de Marseille, et ils incarnent des projets d’avant-

garde qui font encore référence chez les architectes.

Ce label est une alternative aux protections qui permet d'ac-

compagner l'évolution des bâtiments mais il est sans inci-

dence juridique ou financière. C'est pourquoi, d'une façon

générale, il conviendrait de définir, dans le champ de la

valorisation du patrimoine de Marseille, la place de l'ha-

bitat du XXe siècle, notamment en vue d'une protection

des ensembles de logements collectifs qui témoignent le

mieux des dernières grandes phases du développement

de l'habitat de Marseille.

L'ENJEU : appeler l’attention des décideurs et des

aménageurs sur des ensembles urbains souvent dépré-

ciés et peu étudiés, en essayant de les faire percevoir,

dans la conscience collective, comme des éléments à

part entière du patrimoine marseillais dont la perte

serait regrettable.

EN VUE DU PLU : zonage et prescriptions adaptés

pour faire évoluer des ensembles représentatifs tout

en respectant leurs principales caractéristiques.

L'HABITAT LABELLISÉ «PATRIMOINE DU XXE SIÈCLE» Cité Saint-Louis Groupes HBM (Strauss, Michelis) Immeubles de la Reconstruction du Vieux Port Grands ensembles : Bois-Lemaître, Les Lierres, La Maurelette, La Viste... Le Parc du Roy d'Espagne

n L'opération de la Tourette (arch. F. Pouillon et R. Egger - 1948-1953).n Le Groupe HBM Paul Strauss (Le Canet).

UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE

Page 22: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

22Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LE DÉFI DE LA RECONVERSION

Les activités des bassins Est de Marseille sont actuellement

en voie de redéploiement. Certains édifices peuvent se re-

trouver sans affectation et menacés de destruction. La Ville

de Marseille a pris conscience de l’intérêt de cet ensemble

d'ouvrages et de constructions remarquables mais mécon-

nues. Une identification et une sensibilisation permettraient

de préparer un programme de valorisation à l'instar des

grands ports français (Lyon-Confluence, Madeleine-Champ

de Mars à Nantes, Quais de Bordeaux et de Rouen, ZPPAUP

de Toulon arrêtée en 2007).

Par ailleurs, disséminées dans la ville et le long du littoral, di-

verses constructions témoignent encore du passé industriel

de Marseille. Ils encourent actuellement le risque de dispa-

raître dans le cadre d'opérations d'aménagement. Comme il

ne s’agira pas seulement de conserver mais aussi d'adapter

sur le moyen terme aux besoins actuels, il est nécessaire de

définir au préalable les nouveaux usages à trouver pour des

espaces de vie et de travail emblématiques. Ils ne sont pas

forcément appelés à être transformés en musées : ils pour-

ront être réhabilités pour accueillir des activités tertiaires

de bureau ou de recherche, des parcs paysagers voire, pour

certains, des équipements de loisir.

L'ENJEU : sensibiliser les décideurs et les acteurs

de la ville sur la question du devenir du patrimoine

industriel, et définir l'adaptation possible au service de

la ville et de ses habitants des vestiges d'activités qui

jalonnent encore le paysage urbain de Marseille.

ALERTE ! : l'agAM devra disposer d'inventaires

détaillés pour inscrire ces patrimoines dans les ré-

flexions préalables à la révision du PLU (inventaires

à récupérer, notamment auprès du GPMM).

LE PATRIMOINE PORTUAIRE ET LES FRICHES INDUSTRIELLES

Ensemble portuaire du GPMM (hangars, darses, silos...) Friches industrielles de l'Estaque (Les Riaux, chantiers Chagnaud), de Montredon, de l'Escalette Anciennes huileries, savonneries, minoteries...

n Les Riaux (ancien site METALEUROP), L'Estaque Plage.

UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE

n Site de l'ancienne usine Legré Mante (Madrague-de-Montredon).

Page 23: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

23Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

LE PATRIMOINE OUBLIÉ

De nombreux ouvrages fortifiés et plusieurs ensembles

d'immeubles aux dimensions hors normes attestent de

l'importance du site stratégique de Marseille et du rôle

de l'État (l'Armée et l'Administration) dans le tissu urbain

de Marseille. À l'exception des trois forts du Vieux Port, les

éléments du système défensif de Marseille ne sont pas pro-

tégés au titre des Monuments Historiques. Ce patrimoine

encourt par conséquent le risque d'être partiellement dé-

truit ou de disparaître.

De récents projets de réhabilitation réussis (Nîmes, Dijon,

Moulins) ont permis de comprendre les multiples avanta-

ges, tant techniques que représentatifs, que peut offrir ce

type de patrimoine reconsidéré comme une solution cul-

turelle et touristique viable. C'est pourquoi, certains sites

militaires marseillais font aujourd'hui figure d'opportunités

foncières stratégiques dans un contexte de renouvellement

urbain et de re-dynamisation du centre-ville. Ils sont en

effet susceptibles de changer l'image de tout un quartier

en accueillant des équipements structurants (hébergement,

services, culture... Dans le cas où le ministère de la Défense

serait prêt à vendre son patrimoine, les collectivités songent

à l'intégrer dans leur politique de développement urbain.

Un découpage en travées peut constituer un levier pour

gérer les programmes car il donne la possibilité d'opérer

par blocs et de juxtaposer ainsi les usages dans un même

programme (services, commerces de quartier, bureaux,

logements collectifs à coût maîtrisé). Néanmoins, la cohé-

rence architecturale peut être altérée. Il est donc souhaita-

ble d'identifier les mesures à mettre en œuvre en faveur de

ces ouvrages dignes d’intérêt mais souvent méconnus pour

éviter de leur faire subir des interventions inadaptées ou

malheureuses, et dans le but de les faire bénéficier ensuite

d’actions de préservation et de mise en valeur.

L'ENJEU : contribuer à la reconnaissance d'un hé-

ritage oublié en vue de protéger son intégrité lors

d'opérations d'aménagement conduites à l'échelle

d'un quartier.

EN VUE DU PLU : prescriptions et zonage adaptés

pour éviter les dénaturations, et permettre un usage

compatible avec leur préservation (équipements cul-

turels, résidences d'artistes, sièges d'institution..).

LE PATRIMOINE DE L'ARMÉE ET DE L'ADMINISTRATION

Camp militaire de Sainte-Marthe Casernes de la Belle de Mai (Busserade, Marceau, Muy) Caserne d'Aurelle Batteries des XIXe et XXe siècles Südwall dont le U-bunker du Cap Janet Cité des Douanes...

n La caserne du Muy, quartier de la Belle-de-Mai.

UNE OPTION SUPPLÉMENTAIRE

Page 24: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

24Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

Orientations générales pour le Projet municipal en vue du PADD du PLU

Renforcer la «patrimonialisation» du regard des acteurs de la villeLe POS en vigueur a déjà permis de sensibiliser aux enjeux

d'un traitement des tissus anciens dans le respect de leur

identité. Le PLU devra poursuivre et approfondir les efforts

amorcés dans les POS précédents, en mettant à jour le fi-

chier du patrimoine recensé et en affinant le type de pro-

tections envisagées pour le patrimoine urbain et paysager

remarquable encore non protégé.

La démarche de PLU devrait d'abord permettre de

renouveler la perception du patrimoine marseillais et

d’augmenter cette liste des éléments du patrimoine

local et d'y rajouter la notion de «séquences» (espaces

publics de qualité et ambiances urbaines représentati-

ves de la ville).

Ces éléments seraient eux aussi reportés sur les diffé-

rentes planches graphiques des secteurs du PLU afin

d’alerter les instructeurs du service de l’urbanisme. Ceux-

ci pourraient informer une commission adaptée formée

de l’architecte des Bâtiments de France, des architectes-

conseil de l'Atelier du Patrimoine, et du responsable du

service urbanisme de la Ville. Cette commission commu-

niquerait ensuite aux propriétaires et aux promoteurs la

valeur de ce patrimoine pour la commune, examinerait

le projet faisant l'objet d'une demande d'autorisation et

les éventuelles atteintes au patrimoine, et tenterait de

les dissuader de le dénaturer ou de le démolir.

Dans le porter à connaissance du préfet des Bouches-du-

Rhône en date du 7 janvier 1997, il est spécifié que l'un des

objectifs fondamentaux que doit traduire le POS c'est iden-

tifier et délimiter les éléments de paysage remarquables et

caractéristiques : rues, monuments, secteurs à protéger ou

à mettre en valeur (quartiers et sites). Une présentation

plus fine des différentes composantes urbaines et pay-

sagères et un ajustement des règlements permettront

de mieux accompagner l’évolution des sites et des quar-

tiers qui participent de l'âme de la ville de Marseille.

Étendre la protection du patrimoine dans le centre historique (voir p.16)

Les périmètres du centre ancien qui sont maintenus hors

des périmètres des ZPPAUP mais qui sont néanmoins

régis par la règle des abords des Monuments historiques

sont assujettis aux autorisations des Bâtiments de France.

En revanche, nombreux sont les secteurs du centre-ville

situés hors des aires d'influence qui présentent un intérêt

patrimonial et un potentiel en terme d'image, mais qui ne

suivent que la règle du jeu du PLU.

Un agrandissement du périmètre de protection du

patrimoine dans le centre historique pourrait être

porté par le Projet de Ville. Les secteurs remarquables

de la ville issue de l'agrandissement de 1666 qui ne

sont pas intégrés dans l'une des quatre ZPPAUP malgré

leur intérêt architectural, morphologique ou paysager,

n Façade en escalier, rue d'Endoume.

Page 25: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

25Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

devraient être eux aussi protégés et valorisés dans le

cadre d'une politique de renouvellement urbain respec-

tueuse de l'intégrité patrimoniale en considérant qu'ils

peuvent jouer un rôle très important dans le renforce-

ment de l’attractivité économique, foncière et sociale du

centre-ville de Marseille. L'élargissement du périmètre de

protection de la ZPPAUP Chapitre-Noailles-Opéra-Thiers-

Canebière permettrait d'avoir la même règle du jeu sur un

ensemble urbain plus large et continu mais aussi mieux

circonscrit et identifié - il s'agirait notamment, à l'est, du

quartier du Chapitre (ou lotissement Bernex) et du pla-

teau Longchamp.

Renouveler les tissus historiques de façon harmonieuse et équilibrée (voir p.16)

Le PLU devra particulièrement insister sur la nécessité de

faire évoluer ces quartiers cohérents dans le cadre d'opé-

rations de rénovation à l’échelle de l’îlot respectueuses

des typologies, des volumes, des matériaux et des coloris ;

de l'intégrité des façades, dans le cas de regroupement

d’immeubles destinés à créer des logements plus vastes.

Dans un contexte de reconquête du centre-ville et de ren-

forcement de son attractivité, il conviendra d'encadrer tout

particulièrement les travaux de modernisation du bâti dans

les ensembles urbains emblématiques.

Ces règlements adaptés devront être mis en place pour :

normaliser les travaux d’amélioration des performances

(isolation), les surélévations, les adjonctions et les remanie-

ments de type «terrasses tropéziennes» ;

assurer une intégration soignée des installations en faveur

des énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques) et

des nouveaux ouvrages techniques (antennes relais, clima-

tiseurs extérieurs, paraboles...).

Par souci d’embellissement, d'homogénéisation, et d’adap-

tation au contexte, il faudra aussi donner la possibilité de

créer des surélévations dans les quartiers anciens où

l’harmonisation des hauteurs est récente (XIXe siècle), et

où la découpe des façades est aujourd’hui très irrégulière

(dents creuses et profil en dents de scie). On favorisera, au

contraire, l’aération du tissu dans certains secteurs où le

rapport largeur de la rue/ hauteur du bâti est défavorable.

Encadrer l'évolution des quartiers péricentraux bâtis en surplomb (voir p.17)

Les secteurs urbanisés littoraux ou collinaires, embléma-

tiques du développement urbain original de Marseille,

pourvus d’une qualité morphologique exceptionnelle, et

intéressants pour le rapport entretenu entre site et bâti,

sont en train de disparaître progressivement, du moins de

perdre ce qui fait leur originalité. Ce patrimoine perd de sa

valeur tant qu’il demeure classé en zone UI. Il faudrait lui

redonner une valeur urbanistique et paysagère.

Le maintien de la qualité de ces lieux de vie particuliers ne

peut se soumettre à une planification urbaine tradition-

nelle. Un document de référence permettrait de sensibiliser

et de responsabiliser la population et les acteurs de la ville

pour que l'on ne voit pas apparaître un profil normalisé.

Toutefois, leur évolution ne doit pas être remise en question

par une vision nostalgique : ils méritent aussi la modernité,

notamment un accompagnement de l'architecture contem-

poraine.

n Le Roucas Blanc vu depuis le parvis de Notre-Dame de la Garde.

Page 26: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

26Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

Protéger de façon concrète les villages et les bastides encore préservées (voir p.18)

Les villages

Il sera d'abord nécessairee de distinguer les villages préser-

vés des anciens noyaux villageois très fortement remaniés

et aujourd'hui réduits à un tissu résidentiel. Ces derniers

seront retirés du zonage conservatoire des noyaux villa-

geois (UAv) pour être intégrés à un tissu périphérique plus

évolutif, tout en leur conservant néanmoins une hauteur

constante de référence à une structure villageoise.

Il faudra préserver le pittoresque des «noyaux villa-

geois» les plus représentatifs des modes d’habiter et

de vivre marseillais tout en donnant la possibilité d’aérer

le tissu, d’améliorer les pratiques urbaines quotidiennes,

et de renforcer l’attractivité résidentielle. Pour cela, il est

nécessaire de substituer aux périmètres PSPT des zones

UAv actuelles un zonage plus approprié, en fonction de

l'intérêt architectural et morphologique de chacun de ces

noyaux villageois.

Il s'agira de définir des règles détaillées pour encadrer

plus fortement l’aspect extérieur, la hauteur des cons-

tructions nouvelles, et la qualité d’insertion du projet

architectural dans le paysage de la rue :

toiture à couverture totale ou partielle ;

hauteur limitée à l’échelle générale du site ;

typologie architecturale à respecter ;

matériaux de construction traditionnelle ;

forme et dimension des ouvertures...

Il conviendra aussi

de réglementer les adaptations du bâti (surélévations,

extensions) destinées à renforcer l’attractivité résidentielle

(accueil de familles variées) et à répondre aux exigences

du confort domestique contemporain (demande d'un ha-

bitat modulable), par exemple, en permettant une diversi-

fication de l’offre en logements dans les anciens quartiers

ouvriers) ;

de favoriser l'intégration des nouveaux ouvrages

techniques (panneaux photovoltaïques, antennes relais,

climatiseurs extérieurs, paraboles...) ;

de donner la possibilité de rendre plus «rentables» cer-

tains espaces aujourd’hui urbanisés de façon extensive.

Les bastides

Les derniers grands domaines des bastides de Marseille

encourent le risque de disparaître au profit des logements

collectifs, malgré l’attachement des Marseillais pour ces

propriétés symboliques et l’importance de l’équilibre de

l’environnement dans la vie des villages des collines.

En dépit de leur proposition de protection dans le POS de-

puis 1990 jusqu'à nos jours, les domaines bastidaires, qui

sont à la fois des poumons verts de quartier et des macro-

parcelles, sont appelés à disparaître progressivement, par

démantèlement ou par dénaturation, au profit d'opéra-

tions de logements collectifs alors que dans les quartiers

environnants les équipements publics et les jardins publics

font défaut. Les terrains de la «bastide du Sieur Gombert»

à Château-Gombert ou ceux du domaine de Tour Sainte

ont été récemment lotis et banalisés par des pavillons et

des maisons de ville.

L'enjeu est de protéger les bastides qui ont survécu à

la spéculation. Pour éviter de conserver de façon anec-

dotique des reliques dépourvues de sens (bâtiments mal

n Les traverses, les dégrés et les rocailles de la Corniche.

Page 27: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

27Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

Le patrimoine pittoresque n Traverse des Amoureux (Le Roucas Blanc) ; prolongement de la traverse du Régali (Saint-Henri).

Le patrimoine ordinaire (habitat «trois fenêtres», bâtiments industriels...) n Rue Rougier (Le Camas) ; rue de Toulouse (La Conception).

Page 28: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

28Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

intégrés dans les opérations immobilières, allées d’hon-

neur plantées de platanes orphelines, portails isolés...), on

pourrait envisager de définir des périmètres de préco-

nisations spécifiques qui permettent de protéger et de

mettre en valeur ces entités emblématiques de Marseille en

les mettant au service des habitants et de la ville (espaces

verts de proximité, lieux d'exposition...). On rendrait cette

orientation compatible avec l'accroissement de l'offre en

logements en privilégiant - quand cela est possible - une

rentabilisation des espaces limitrophes urbanisés de façon

extensive, tout en préservant également ce qui fait l'identité

de ces bastides (parc, dépendances...).

Associer la préservation du patrimoine ordinaire et la création architecturalePour s'efforcer de faire la chasse à l'architecture médiocre et

de faire respecter les bâtiments de qualité et les paysages,

quels que soient l'époque et le lieu de leur construction,

la collectivité pourrait instituer des règles générales sim-

ples valables pour tout le territoire urbain pour associer la

préservation du patrimoine ordinaire et la recherche d'une

architecture contemporaine de qualité. L'idée est de pro-

mouvoir une cohérence urbaine dans tous les quartiers

et d'éviter une destructuration des paysages embléma-

tiques. Une nouvelle rédaction du règlement (article 11)

permettrait de renforcer dans tous les arrondissements

le contrôle de la qualité du traitement architectural pour

les opérations de ravalement, les déclarations de travaux,

les devantures commerciales ou encore les constructions

neuves. Les espaces libres remarquables feraient l'objet de

protections appropriées.

Le règlement du PLU traitant plus de la forme urbaine que

de l'écriture et du vocabulaire architectural, cet ensemble

de contraintes favorisera beaucoup plus qu'il ne la bridera

la créativité des architectes. Des règles d'urbanisme précises

n'empêchent pas la construction de très belles architectu-

res modernes qui font la fierté des quartiers et qui sont le

patrimoine de demain.

Le tissu urbain a une exceptionnelle capacité à absorber

toutes les écritures architecturales pour autant qu’elles se

conforment aux règles et solutions urbaines adoptées (les

largeurs de parcelles, les gabarits, les couronnements...).

Il sera néanmoins nécessaire de créer un document d'en-

cadrement pour améliorer la connaissance du patrimoine

ordinaire. Il sera indispensable pour mettre en œuvre des

dispositifs qui dans la reprise, la reproduction ou le rem-

placement pourront discriminer les imitations maladroites

et les interprétations grossières et inciter, au contraire, à

s’approcher de l’identité générale, à produire un équivalent

sans pastiche. À l’échelle d’un ensemble urbain, il faudra

préciser jusqu’où la purge est possible sans toucher à l’es-

sence et sans dénaturer, comment reconstituer les principes

qui ont présidé à la constitution du tissu urbain (densité,

volumétrie, répétitivité des dimensions, type...).

Ces espaces emblématiques n’ont pas à suivre une

stricte voie de conservation qui les ferait devenir des

espace pétrifiés et artificiels. Le patrimoine ordinaire

doit au contraire demeurer un laboratoire où la réhabi-

litation et l'évolution se nourrissent de l’observation, de

connaissances, d'une documentation, de prescriptions,

d'interventions maîtrisées, et de contrôles.

n La Corniche au niveau de Malmousque.

Page 29: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

29Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

La colline de la Garde n Des exemples de recherche d'une intégration de l'architecture contemporaine dans les quartiers emblématiques.

Le centre-ville n Des exemples d'adaptation et de réinterprétation des formes architecturales dans le respect du contexte urbain.

Page 30: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

30Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

Outils

DANS LE FUTUR PLU, créer des dispositions spécifiques aux «tissus et sites emblématiques» en activant l'article L.123.1.7° du Code de l'urbanismeL’existence d’un patrimoine architectural inventorié mais

non protégé n’a pas de conséquence réglementaire direc-

te sur le PLU. À Nantes, où le Secteur sauvegardé est en

place depuis plus de trente ans et le patrimoine non pro-

tégé est présent dans les documents d’urbanisme depuis

une vingtaine d’années, l’existence d’une liste du patri-

moine nantais est parfois perçue comme une contrainte

par les élus et les services techniques de l’urbanisme. Si

l’existence de cette liste manifeste une réelle volonté poli-

tique, elle ne permet pas de protéger à coup sûr les élé-

ments recensés, notamment lorsque la pression foncière

s’intensifie. Depuis les années 1980, plusieurs bâtiments

présents sur cette liste ont par exemple été détruits.

La Ville de Marseille a choisi de préserver et de valori-

ser plus efficacement son patrimoine non protégé et

notamment de l'employer pour favoriser l'adhésion

de la population aux projets urbains. Il faudra donc

aller plus loin qu'une liste annexée au PLU, même

exhaustive.

Il s'agira de prévoir des dispositions spécifiques et patri-

moniales, en mettant en œuvre l’article L.123- 1-7° du

code de l’urbanisme. Ces dispositions pourront ren-

voyer à un «zonage spécifique», à des dispositions

générales du règlement ou à des prescrptions graphi-

ques particulières reportées aux plans de zonage.

On pourra ainsi recenser «les éléments du paysage et

les quartiers, îlots, immeubles, espaces publics, monu-

ments, sites et secteurs à respecter, à mettre en valeur

ou à requalifier pour des motifs d’ordre culturel, his-

torique ou écologique, et définir les prescriptions de

nature à assurer leur protection».

La création d’un volet «Patrimoine» plus fin et plus volon-

tariste pourrait se faire par étapes. En effet, elle ne néces-

siterait qu'une mise à jour du règlement sans recourir à

la concertation préalable. Elle permettrait d'améliorer la

préservation et la valorisation de secteurs urbains cohé-

rents et encore homogènes et du «petit patrimoine» qui

n’est pas protégé au titre des Monuments historiques. La

collectivité pourrait ainsi choisir le degré de protection,

selon ses objectifs. Elle informerait ensuite le public de ses

intentions tout en faisant respecter les restrictions avant

tous travaux.

À Marseille, depuis le XIXe siècle, la consommation des

espaces s'est traduite à plusieurs reprises par un dévelop-

pement urbain insuffisamment maîtrisé, sans grande pré-

occupation pour l'équilibre des formes ou pour l'environ-

nement. Cet outil permettra de sensibiliser l'usager et

le maître d'œuvre sur l'intérêt de préserver l'identité

locale (avec, en particulier, des prescriptions volontaristes

concernant l'affichage publicitaire visant à l'harmonisa-

tion et à la réduction du nombre de panneaux), la diver-

sité des paysages, et la maîtrise du renouvellement

urbain, tout en favorisant une architecture contempo-

raine de qualité respectueuse de l'environnement.

Le PLU pourra aussi aller plus loin et définir, dans un cadre

de protection mieux adapté et plus efficace, les nouvelles

dynamiques urbaines souhaitables pour des secteurs hé-

rités qui doivent redevenir attractifs, notamment le cen-

tre-ville.

Ce type d'outil présente toutefois des limites. L'article

L.123-1-7° ne fait que sensibiliser l’usager ou le maî-

tre d’œuvre sur l’intérêt patrimonial repéré. Sa prise en

compte, ensuite, dans le projet développé est laissée au

libre choix. L’architecte des bâtiments de France (ABF) n’est

consulté que pour avis simple (voir le tableau p. 31).

n Le domaine de la Serviane où l'activité agricole sera préservée.

Page 31: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

31Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

AU-DELÀ DU PLU, préparer la création de nouveaux plans de gestion du patrimoine architectural et paysagerLa mise en œuvre de l'article L.123.1.7° pourrait contribuer à

la définition par la Ville du nouveau type de plan de gestion

qui doit bientôt remplacer la ZPPAUP : «l'aire de mise en

valeur de l'architecture et du patrimoine» (voir ci-con-

tre). Seraient alors concernés les «Sites emblématiques»

jugés les plus remarquables, à la fois pour leur grande re-

présentativité et pour leur valeur esthétique, morphologi-

que et identitaire. Grâce aux outils que le «PLU patrimoine»

aura permis d'élaborer (enquêtes approfondies, fiches sys-

tématiques par immeuble et règles du jeu explicitées), la

procédure serait facilitée.

Plusieurs sites de Marseille semblent éligibles à la créa-

tion d'une «zone de projet» : le village de l'Estaque, y com-

pris l'Estaque-Gare, au titre du patrimoine immatériel, du

paysage littoral, de l'habitat et des ouvrages industriels ; le

hameau des Goudes ; le secteur paysager discontinu de la

Betheline ; la cité ouvrière de Saint-Louis... Ce contrat de

gestion pourrait se substituer aux servitudes de certains

sites inscrits.

DES PLANS DE GESTION DU PATRIMOINE

Au-delà du PLU, un document de référence

garantit l'application des règles que souhaite édic-

ter la commune en matière de développement local

et de respect de l'identité de sites non protégés ;

permet à la commune d'aller plus loin dans son

action de protection et de valorisation, en termes

de suivi et de gestion quotidienne, à l'issue de toute

opération de rénovation/réhabilitation ;

améliore l'adhésion de la population aux projets

grâce à des outils pédagogiques précis (qualification

patrimoniale acceptée, négociée et comprise).

Comme il met en place une protection continue et par-

tagée, cet outil nécessite un engagement durable de

la commune dans des actions de vulgarisation et de

persuasion concernant les nouveaux secteurs visés.

n DERNIÈRE MINUTE ! Les Aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP)

Lors du récent examen du volet «Bâtiment et urbanisme» du

Grenelle 2, en commission des affaires économiques, un amen-

dement sur les ZPPAUP a été adopté. Les Zones de Protection du

Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager seront remplacées

par des AVAP (aires de mise en valeur de l’architecture et du pa-

trimoine). L’objet de la nouvelle aire sera plus large que celui des

ZPPAUP avec un objectif de développement durable. Fondée sur

un diagnostic partagé, la définition de l’aire suivra une procédure

similaire au PLU (rapport de présentation, règlement et docu-

ments graphiques).

Nouveauté, la création d’une telle aire fera l’objet d’une concer-

tation. Une instance consultative composée d’acteurs locaux

sera chargée du suivi de la conception et de la mise en œuvre des

règles applicables à l’aire.

En cas de travaux réalisés sur des bâtiments se trouvant dans une

telle aire, les demandes d’autorisation feront l’objet d’une procé-

dure simplifiée, comprenant :

des délais de traitement de demandes par les différentes

instances administratives concernées - le maire, l'architecte des

bâtiments de France, le préfet de région, le ministre chargé des

monuments historiques et des espaces protégés - qui seront stric-

tement encadrés par la loi, le silence de l’administration valant

approbation tacite ;

un véritable arbitrage du préfet de région en cas de conflit

entre l’autorité compétente pour la délivrance des permis de

construire et l’architecte des Bâtiments de France.

Les quatre ZPPAUP de Marseille qui couvrent le centre-ville

sont concernées par cette simplification du dispositif ZPPAUP.

Source :

- Le Moniteur, 9 avril 2010 ;

- Colloque GRIDAUH - Université d'Angers, 10-11 février 2011 n

Page 32: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

32Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

LA MISE EN ŒUVRE DE L'ARTICLE L.123.1.7° : UN OUTIL POSSIBLE

pour intégrer aux projets les composantes urbaines et paysagères remarquables ni protégées ni valorisées

Les habitants tiennent de plus en plus au patrimoine de leur

quartier et ils le disent aujourd'hui haut et fort. C'est d'ailleurs

peut-être l'une des réalités de l'urbanisme qui s'est le plus

affirmée au cours des dernières décennies.

Par patrimoine, on entend non seulement les différents

monuments qui ponctuent les rues et les quartiers, mais

également des composantes du décor familier auxquelles

les habitants sont attachés. Il peut s'agir d'un café, d'un lieu

de mémoire, d'une rue de faubourg, d'une montée, d'un

ensemble de petites maisons, d'un bâtiment industriel, d'un

mode d'habiter original et propre à la localité ou même d'élé-

ments de l'espace public comme un escalier, un jardin, voire

un pavage.

Les monuments patrimoniaux et historiques sont protégés

par le Ministère de la culture depuis la loi du 31 décembre

1913. En revanche, aucune protection particulière ne vient

défendre les autres éléments du patrimoine «ordinaire»

des quartiers. La loi SRU et Grenelle II offrent cette faculté

en permettant aux communes d'instaurer, dans le cadre

juridique du PLU, des mesures pour protéger le paysage et

le patrimoine bâti. Le PLU ne se limite pas à la définition d’un

ensemble de règles mais il doit intégrer plus largement les

choix politiques des collectivités, en s’inscrivant dans le cadre

d’un plan d’aménagement et de développement durable

(PADD). Il intègre la dimension opérationnelle de l’urbanis-

me en précisant le cadre de toutes les actions et opérations

d’aménagement, en définissant par exemple les secteurs

d’intervention pour favoriser le renouvellement urbain.

Comme le précise l’article L.121-1 du Code de l’urbanisme, le

développement durable s’applique désormais à l’urbanisme,

dans une logique d’équilibre entre le développement des

communes urbaines et rurales, de protection des espaces

naturels, de diversification des fonctions urbaines et de

promotion de la mixité sociale, d’utilisation économe de

l’espace, de maîtrise des besoins de déplacement et de pré-

servation de la qualité de l’air, du sol, du sous-sol.

En terme de patrimoine, le PLU comporte une innovation

importante. L’article L.123.1-7° du Code de l’urbanisme

permet dans le cadre du PLU «d’identifier et localiser

les éléments de paysage et délimiter les quartiers, îlots,

immeubles, espaces publics, monuments, sites et secteurs

à protéger, à mettre en valeur ou à requalifier pour des

motifs d’ordre culturel, historique ou écologique et définir,

le cas échéant, les prescriptions de nature à assurer leur

protection». Les PLU offrent donc la possibilité aux collecti-

vités territoriales d’intégrer dans les documents d’urbanisme

de nouvelles connaissances et de nouvelles protections du

patrimoine. Il s’agit d’une petite révolution puisque à travers

l’élaboration du PLU, les collectivités territoriales peuvent

prendre directement en charge ce qui relevait jusqu’à pré-

sent des prérogatives de l’État.

À Lyon, des «périmètres d’intérêt patrimonial»

(PIP) ont été inscrits au PLU de la Communauté

urbaine. Ils correspondent aux espaces les plus

menacés, c'est-à-dire «mutables», dans lesquels

les permis de démolir sont soumis à une commission.

À Paris, les «Protections Ville de Paris» indiquent, pour

chaque territoire, un certain nombre de monuments,

d’édifices, d’ensembles qui méritent avant toute déci-

sion d’urbanisme tendant à leur démolition, ou à leur

modification, que l’on consulte une commission com-

posée de représentants des associations et d’experts du

patrimoine (voir ci-contre).

Ce champ de la connaissance était celui que recherchait André

Malraux lors de la création de l’inventaire général en 1964.

L'objectif de ces PLU dits fins est de construire :

un véritable RÉSEAU DE RÉFÉRENCES topographiques et

historiques ;

un SAVOIR qui permette d’évaluer la valeur historique,

technique, artistique et sociale pour une connaissance à

transmettre ;

une RECONNAISSANCE à inclure dans un pouvoir déci-

sionnel qui s’exprimera ainsi avec une plus grande objec-

tivité. n

UN EXEMPLE POSSIBLE

Page 33: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

33Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

n LE PATRIMOINE DANS LE PLU DE PARIS

Le choix méthodologique a été le suivant. La Ville de Paris a d'une part engagé un travail scientifique pour identifier les sites recelant potentiellement des éléments patrimoniaux non encore recensés. Elle a, d'autre part, entrepris une très vaste consultation des associations et des 121 Conseils de quartier pour compléter ce recensement par une vision plus locale et plus directe et, le cas échéant, l'enrichir par d'autres éléments constitutifs des quartiers qui font la diversité et la qualité du cadre de vie. Au terme de cette consultation, plus de 8000 immeubles ont fait l'objet d'une demande de protection par les Conseils de quartier et par les mai-ries d'arrondissement, souvent aidés par les Sociétés historiques locales. Ces propositions ont été transmises par les maires d'arrondissement à la Mission municipale pour la préparation du PLU. Une commission d'experts a été constituée pour examiner les demandes. Chacune a fait l'objet d'une inscription sur les planches graphiques du document réglementaire. Les plus significatives, 5000 d'entre elles environ, ont bénéficié d'une nouvelle protection, la «Protection Ville de Paris» (PVP). Les autres demandes ont fait l'objet d'un signalement au plan (SIGN).

NATURE ET PORTÉE DU «SIGNALEMENT» DES IMMEUBLES

Les parcelles «signalées» au document graphique du PLU indiquent qu'un intérêt particulier a été manifesté par les Conseils de quartier et les maires d'arrondissement pour les constructions existantes. Ce signa-lement a un rôle préventif qui informe de l'attention particulière qui devra être apportée à toute intervention sur les bâtiments concernés, qu'il s'agisse d'une éventuelle démolition, des conditions d'une exten-sion, d'une réhabilitation, d'un ravalement ou encore d'aménagements liés à l'occupation : devantures et enseignes commerciales, publicité...

LES «PROTECTIONS VILLE DE PARIS»

Au nombre de 5000 environ, elles viennent enrichir, dans le cadre du PLU, la liste des immeubles inscrits ou protégés au titre des Monuments Historiques par le Ministère de la Culture. Cette mesure interdit la dé-molition ou l'altération des immeubles ainsi protégés. Les règles de pro-tection des sites ou des abords des monuments historiques, qui couvrent l'essentiel du territoire parisien, continuent par ailleurs de s'exercer au travers du contrôle des Architectes des Bâtiments de France. Avec la mise en place de cette réglementation, la protection des bâtiments dans Paris ne s'arrêtera pas pour autant et de nouveaux intérêts pour telle ou telle production pourront s'affirmer. La réglementation pourra elle aussi évoluer notamment avec la révision du Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) des Secteurs Sauvegardés. n

n Le canal de Marseille à Saint-Julien.

n Enduits «à l'ancienne» à Saint-Julien (rue des Fortifications).

Page 34: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

34Le patrimoine. Les tissus et les sites emblématiques mars 2011

n LE PATRIMOINE DANS LE PLU DE BORDEAUX

LES DISPOSITIONS PARTICULIÈRES INTÉGRÉES DANS LE PLU AU TITRE DE LA PROTECTION DU PATRIMOINE BÂTI ET PAYSAGER (L.123-7°)

Au titre de l’article L123-1 7° du Code de l’urbanisme, au-delà des dispositions générales et des dispositions ap-plicables à la (aux) zone(s) concernée(s) dans le règlement, certains édifices ou sites remarquables sont soumis à des mesures de protection et de mise en valeur spécifiques traduites sous forme de prescriptions particulières tout en permettant l’adaptation des constructions existantes aux usages contemporains. Concrètement, le PLU fait appa-raître les sites ou édifices concernés sur le plan de zonage par le biais de représentations et de codes particuliers si nécessaire, et les prescriptions qui s’y rattachent, s’il y a lieu, selon la structure suivante.

1. LA «VILLE DE PIERRE»

La délimitation de ces quartiers s’appuie exactement sur des secteurs ou sous secteurs existants. Ils n’ont donc pas fait l’objet d'une représentation particulière ni d'une codification spécifique. Les bâtiments situés dans ces péri-mètres font l’objet de prescriptions spécifiques communes à tous les secteurs ou sous-secteurs identifiés.

2. LES ÉLÉMENTS OU ENSEMBLES BÂTIS : B

Les édifices singuliers sont reportés sur le plan de zonage sous forme d'un pictogramme ponctuel tandis que les en-sembles bâtis sont, pour leur part, délimités sur le plan de zonage par un aplat. Ils répondent aux codes B suivi d’un numéro selon la typo-logie suivante : B1 suivi d’un n° : les châteaux ; B2 suivi d’un n° : les maisons bourgeoises ; B3 suivi d’un n° : les échoppes et les maisons ; B4 suivi d’un n° : les édifices religieux ; B5 suivi d’un n° : les édifices agricoles ; B6 suivi d’un n° : les moulins à eau ; B7 suivi d’un n° : les lavoirs ; B8 suivi d’un n° : les édifices particuliers ; B9 suivi d’un n° : les ensembles bâtis.

L’ensemble de ces éléments font l’objet de prescriptions générales mais aussi de prescriptions spécifiques qui sont traitées de deux façons : pour les éléments bâtis B1 à B7, les prescriptions sont communes à toutes les constructionsn d’une même typo-logie et elles doivent être ajustées aux caractéristiques des bâtiments en question, en termes d’architecture et de composition (ouvertures, éléments de toiture, ordonnan-cement, ornements et décors...) et dans le respect de son vocabulaire architectural ; pour les édifices particuliers et les ensembles bâtis (B8 et B9) qui ne répondent pas à une typologie précise, les prescriptions sont traitées sous la forme de fiches particu-lières.

3. LES ESPACES PAYSAGERS : P

L’ensemble de ces sites sont reportés sur le plan de zonage à l’aide d’un aplat et sont identifiés par un code «P suivi d’un n°» selon la déclinaison suivante : P1 suivi d’un n° : les grands espaces naturels ; P2 suivi d’un n°: les grands parcs, domaines et espaces publics ; P3 suivi d’un n°: les espaces verts intérieurs.

Pour leur part, les prescriptions sont énoncées sous forme de fiches particulières. n

Page 35: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

35Étude préparatoire à la révision du POS de Marseille

La ZPPAUP La mise en œuvre de l’article L.123-1-7°

LE PÉRIMÈTRE

secteur spécifique ; souple et ajustable (selon le Projet de la ville) ; adaptable (possibilité de révision) ; multiple (découpage en sous-zones ou plusieurs secteurs avec un règlement pour chacun).

territoire communal

LA CRÉATION démarche partenariale ; mise à jour du POS/PLU ; moyen terme

mise à jour du POS/PLU sans obligation de concertation ; court terme

LA PROTECTION

Servitude d’Utilité Publique qui s’impose au POS ; périmètre qui se substitue aux abords de MH (l'arbitraire rayon de 500 m), et qui permet une prise en compte du lieu ; règlement précis et avis conforme de l’ABF ; prescriptions sur le neuf

dispositif de veille foncière avec notamment une prescription d’interdiction de démolir» articles du règlement étoffés ; avis simple de l’ABF obligatoire ; outil qui convient mieux au patrimoine modeste, «ordinaire» ou «local»

LE PROJET

règle du jeu écrite claire, étayée et argumentée, qui permet la création de «zones de projet», et un renouvellement urbain cohérent sur le long terme sur plusieurs secteurs qui peuvent être discontinus ; rôle actif de la commune dans la gestion et la mise en valeur de son patrimoine ; procédure concertée, négociée et cogérée qui associe étroitement la commune et l’État ; outil qui s'intègre dans un projet de développement économique, social et culturel ; véritable étude urbaine qui implique de nombreux acteurs (réflexion pluridisciplinaire)

choix pour la commune du degré de protection selon le projet urbain qu’elle veut porter, sans les contraintes de la ZPPAUP (tels que l'avis conforme de l’Architecte des Bâtiments de France (ABF), de la Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS), la régularité des réunions ou la nécessité d’une équipe pluridisciplinaire) ; projet de la ville («ZPPAUP sans l’Etat») et choix du degré de protection ; diagnostic et mise en perspective des potentialités patrimoniales qui figurent ensuite dans les enjeux communaux

LA PÉDAGOGIE

outil qui permet de «patrimonialiser» le regard (définitions, expositions, actions pédagogiques...) ; outil de consensus qui facilite l’adhésion de la population (identité de ville, garantie de l’État)

outil potentiel de «labellisation» dans l’attente d’une ZPPAUP ; projet global de territoire né de la concertation

LES ARTICULATIONS

mise en cohérence avec le PLU (il en limite le règlement) ; renforcement d’un PRI avec des prescriptions obligatoires concernant l'architecture ; pendant d’une OPAH Patrimoine

outil qui accompagne une OPAH Patrimoine ou une OPAH-RU ; objectifs globaux dans le PADD pour une perspective de projet communal

LES AIDES

études et travaux éligibles à des aides ou à des avantages fiscaux : en Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) : Travaux d'intérêt architectural (TIA) ; ANAH ; déductions fiscales «loi Malraux» ; Fondation du Patrimoine ; Pôles d'économie du patrimoine (PEP) de la DATAR ; Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC) ; Caisse des Dépôts (CdC) ; Conseil général ; Conseil régional ; DRAC...

en OPAH Patrimoine : TIA ; ANAH ; Fondation du Patrimoine ; PEP (DATAR) projet de territoire ; Conseil général ; Conseil régional ; DRAC...

LES CONTRAINTES

concertation préalable systématique contraignante pour engager rapidement des travaux de réhabilitation urgents ; nécessité d'une conviction partagée par tous, élus et habitants, et d'un comité de pilotage très étoffé et fréquemment réuni ; avis favorable de la Commision Régionale du Patrimoine et des Sites requis ; coût financier lourd ; disponibilité de l’ABF indispensable

outil de sensibilisation de l’usager ou du maître d’œuvre sur l’intérêt patrimonial repéré mais ensuite prise en compte dans le projet à la discrétion des acteurs ; nécessité d'une volonté locale très forte en l’absence d’obligation à faire pour les propriétaires bailleurs (prise en compte des préconisations laissée au libre choix du propriétaire) ; avis simple de l’ABF en cas de permis de démolir

Comparaison de deux outils : la ZPPAUP* et l'article L.123.1.7°

* Ce contrat de gestion doit être remplacé prochainement par les Aires de Mise en Valeur de l'Architecture et du Patrimoine (voir p.29).

Page 36: Synthèse : La patrimoine, les tissus et les sites emblématiques

36

Document réalisé parl'Agence d'urbanisme de l'agglomération marseillaise

[ SITE EMBLÉMATIQUE ]

Un site emblématique est un lieu

reconnu, décrit, peint et identifié par

les hommes. Ils lui attribuent le qua-

litatif «d’emblématique» quant il pré-

sente des caractères remarquables,

mémorables, uniques, symboliques,

mythiques et/ou culturels. Sa valeur

repose sur des critères géographi-

ques, paysagers, historiques, naturels,

humains...

Reconnu, il devient une représenta-

tion sociale, il se «patrimonialise», et

il contribue à l’identification de l’image

d’un territoire. Il peut être représenta-

tif d’un mode d’habiter, d’un paysage,

d’une évolution urbaine..., et contri-

buer à la lecture et à la compréhension

d’un paysage urbain ou naturel.

Enfin, un site emblématique est aussi

perçu à différentes échelles, et il peut

participer au rayonnement internatio-

nal d’une ville.

Un «Site emblématique» n Le port de Malmousque.