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Malgré la crise du chikungunya, l’année 2006 ne cède qu’un demi-point à la crois- sance moyenne des dix dernières années. D’après les premiers résultats issus des comptes rapides, le produit intérieur brut de La Réunion, exprimé en monnaie cons- tante, a progressé à un rythme estimé à 4 %, presque deux fois plus rapide que celui observé au niveau national. Par rap- port à 2005, année particulièrement dyna- mique, 2006 marque un ralentissement estimé à 0,9 point. L’épidémie a pesé sur les résultats avec le recul du tourisme externe, un impact significatif sur l’activité du BTP au pemier trimestre et la chute de la consommation au premier semestre. Elle n’a cependant pas compromis les moteurs de la crois- sance globale réunionnaise. Sur les autres facteurs de croissance, l’année 2006 frôle les dynamiques exceptionnelles de 2005. Grâce aux investissements, notamment à l’investissement public au plus haut et s’intensifiant toujours, le pire a été évité au niveau global. L’année se révèle même meilleure que 2000 et 2002. La hausse des prix a aussi contribué à réduire la croissance en volume. En 2006, pour la deuxième année consécutive, les prix accélèrent. La hausse des prix à la consommation atteint + 2,6 % en moyenne après + 2,2 % en 2005 ; elle concerne sur- tout les produits pétroliers, les transports, les loyers et les produits frais. Au total, effet prix et volume conjugués, le PIB de La Réunion exprimé à prix courants a pro- gressé à un rythme estimé à 6,5 %. Plus d’investissement et plus d’emplois Comme en 2005, l’investissement est le principal pourvoyeur de croissance : avec un niveau record supérieur à 3 milliards d’euros, il génère, toutes choses égales par ailleurs, 2,7 points de croissance. Au second rang, la consommation des ména- ges, traditionnellement le principal moteur de l’économie réunionnaise, est freinée au premier trimestre par la crise du chikungunya et procure 2,2 points de croissance seulement. La production des acteurs non marchands génère 1,3 points de croissance. À l’opposé, la balance com- merciale pèse toujours négativement. Le déficit commercial, en se creusant de près de 250 millions d’euros, coûte 1,9 points à la croissance de l’année. Les biens d’équi- pement importés (en hausse de 88 mil- lions d’euros) contribueront cependant à la croissance future. La croissance 2006 est riche en emplois, essentiellement dans le secteur marchand où le regain d'activité et le fort soutien des 4 Le chikungunya n'a pas brisé la croissance Comptes Rapides pour l’Outre-mer (CEROM) L’année 2006 marque la 2 e réalisation d’un compte économique rapide à La Réunion. Construit dans le cadre du projet tripartite CEROM entre l’INSEE, l’AFD, et l’IEDOM, il repose sur une modélisation macroéconomique alimentée par les premières données disponibles de l’année écoulée. Il ne s’agit donc pas d’un compte définitif. Les estimations pourront faire l’objet d’une révision lorsque la totalité des données 2006 seront collectées. politiques publiques incitent à la création de nouveaux postes de travail. Pour la deuxième année consécutive, le total des revenus distribués par le secteur marchand progresse de plus de 10 %. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié marchand non agricole progresse de 4,7 %, meileur résultat obtenu depuis cinq ans. Grâce aux investis- sements publics et privés, le secteur du BTP recrute toujours massivement et utilise à plein ses capacités de production. Il entraîne dans son sillage les autres secteurs (servi- ces aux entreprises, transport de marchan- dises, industrie manufacturière, extrac- tion...) qui embauchent en nombre cette année pour répondre au surcroît d’activité. À l’opposé, le secteur de l’hôtellerie-restau- ration, en crise profonde, échappe à cette dynamique vertueuse et marque le secteur des services aux particuliers dont les effec- tifs reculent de 3,1 % par rapport à 2005. Le PIB moyen par habitant de La Réunion, exprimé en monnaie courante, progresse de 5,2 %, plus vite qu’au rythme moyen observé au cours des dix dernières années (+ 4,6 % en moyenne par an entre 1995 et 2005). Il s’ac- croît aussi plus vite qu’au niveau national (+ 3,7%), poursuivant ainsi lentement son rattrapage. Une hausse de la population moins rapide en 2006 que l’année précé- dente a permis cette belle progression. p Nadine JOURDAN Chef de la division "comptes économiques" 5 S Synthèse Profils de croissance Réunion et France Taux de croissance en volume, en % 0 % 1 % 2 % 3 % 4 % 5 % 6 % 7 % 8 % 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005* 2006* * Estimations issues des comptes rapides pour La Réunion La Réunion France entière Évolution du PIB et de ses principales composantes Évolutions PIB Consommation finale des ménages Investissement en valeur en volume en valeur en volume en valeur en volume 2006 6,5 % 4,0 % 5,7 % 3,1 % 13,2 % 11,0 % Moyenne annuelle période 1993-2005 6,2 % 4,4 % 6,0 % 4,2 % 9,0 % 7,1 % Source : CEROM - Comptes rapides Source : Insee - CEROM

Synthèse e chikungunya n'a pas brisé la croissance...Le chikungunya a frappé largement La Réunion:l’étudeépidémiologiquemontre que 38 % de la population a été touchée par

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Page 1: Synthèse e chikungunya n'a pas brisé la croissance...Le chikungunya a frappé largement La Réunion:l’étudeépidémiologiquemontre que 38 % de la population a été touchée par

Malgré la crise du chikungunya, l’année2006 ne cède qu’un demi-point à la crois-sance moyenne des dix dernières années.D’après les premiers résultats issus descomptes rapides, le produit intérieur brutde La Réunion, exprimé en monnaie cons-tante, a progressé à un rythme estimé à4 %, presque deux fois plus rapide quecelui observé au niveau national. Par rap-port à 2005, année particulièrement dyna-mique, 2006 marque un ralentissementestimé à 0,9 point.

L’épidémie a pesé sur les résultats avec lerecul du tourisme externe, un impactsignificatif sur l’activité du BTP au pemiertrimestre et la chute de la consommationau premier semestre. Elle n’a cependantpas compromis les moteurs de la crois-sance globale réunionnaise. Sur les autresfacteurs de croissance, l’année 2006 frôleles dynamiques exceptionnelles de 2005.Grâce aux investissements, notamment àl’investissement public au plus haut ets’intensifiant toujours, le pire a été évitéau niveau global. L’année se révèle mêmemeilleure que 2000 et 2002.

La hausse des prix a aussi contribué àréduire la croissance en volume. En 2006,pour la deuxième année consécutive, lesprix accélèrent. La hausse des prix à laconsommation atteint + 2,6 % en moyenneaprès + 2,2 % en 2005 ; elle concerne sur-

tout les produits pétroliers, les transports,les loyers et les produits frais. Au total,effet prix et volume conjugués, le PIB deLa Réunion exprimé à prix courants a pro-gressé à un rythme estimé à 6,5 %.

Plus d’investissement et plusd’emplois

Comme en 2005, l’investissement est leprincipal pourvoyeur de croissance : avecun niveau record supérieur à 3 milliardsd’euros, il génère, toutes choses égalespar ailleurs, 2,7 points de croissance. Ausecond rang, la consommation des ména-ges, traditionnellement le principalmoteur de l’économie réunionnaise, estfreinée au premier trimestre par la crise duchikungunya et procure 2,2 points decroissance seulement. La production desacteurs non marchands génère 1,3 pointsde croissance. À l’opposé, la balance com-merciale pèse toujours négativement. Ledéficit commercial, en se creusant de prèsde 250 millions d’euros, coûte 1,9 points àla croissance de l’année. Les biens d’équi-pement importés (en hausse de 88 mil-lions d’euros) contribueront cependant àla croissance future.

La croissance 2006 est riche en emplois,essentiellement dans le secteur marchandoù le regain d'activité et le fort soutien des

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Le chikungunya n'a pas briséla croissance

Comptes Rapides pour l’Outre-mer (CEROM)

L’année 2006 marque la 2e réalisation d’un compte économique rapide à La Réunion.Construit dans le cadre du projet tripartite CEROM entre l’INSEE, l’AFD, et l’IEDOM, ilrepose sur une modélisation macroéconomique alimentée par les premières donnéesdisponibles de l’année écoulée. Il ne s’agit donc pas d’un compte définitif. Les estimationspourront faire l’objet d’une révision lorsque la totalité des données 2006 seront collectées.

politiques publiques incitent à la création denouveaux postes de travail. Pour ladeuxième année consécutive, le total desrevenus distribués par le secteur marchandprogresse de plus de 10 %. Sur l’ensemblede l’année, l’emploi salarié marchand nonagricole progresse de 4,7 %, meileur résultatobtenu depuis cinq ans. Grâce aux investis-sements publics et privés, le secteur du BTPrecrute toujours massivement et utilise àplein ses capacités de production. Il entraînedans son sillage les autres secteurs (servi-ces aux entreprises, transport de marchan-dises, industrie manufacturière, extrac-tion...) qui embauchent en nombre cetteannée pour répondre au surcroît d’activité.À l’opposé, le secteur de l’hôtellerie-restau-ration, en crise profonde, échappe à cette

dynamique vertueuse et marque le secteurdes services aux particuliers dont les effec-tifs reculent de 3,1 % par rapport à 2005.

Le PIB moyen par habitant de La Réunion,exprimé en monnaie courante, progresse de5,2 %, plus vite qu’au rythme moyen observéau cours des dix dernières années (+ 4,6 % enmoyenne par an entre 1995 et 2005). Il s’ac-croît aussi plus vite qu’au niveau national(+ 3,7%), poursuivant ainsi lentement sonrattrapage. Une hausse de la populationmoins rapide en 2006 que l’année précé-dente a permis cette belle progression.�

Nadine JOURDANChef de la division "comptes économiques"

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SSynthèse

Profils de croissance Réunion et FranceTaux de croissance en volume, en %

0 %

1 %

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3 %

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6 %

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8 %

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005* 2006*

* Estimations issues des comptes rapides pour La Réunion

La Réunion

France entière

Évolution du PIB et de ses principales composantes

ÉvolutionsPIB Consommation finale

des ménages Investissement

en valeur en volume en valeur en volume en valeur en volume

2006 6,5 % 4,0 % 5,7 % 3,1 % 13,2 % 11,0 %

Moyenne annuellepériode 1993-2005 6,2 % 4,4 % 6,0 % 4,2 % 9,0 % 7,1 %

Source : CEROM - Comptes rapides

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Commencée à bas bruit au milieu del’année 2005, l’épidémie de chikungunya aatteint son paroxysme au début de février2006 avec 45 000 nouveaux malades enune semaine . Elle a ensuite décru pour neconcerner que quelques dizaines de per-sonnes par semaine à partir du mois dejuillet. À la fin de l’été austral la contami-nation est devenue quasiment nulle, unseul cas nouveau ayant été confirmé pourles trois dernières semaines de mai 2007.Cette maladie virale transmise par unmoustique est encore mal connue ; elleprovoque une forte fièvre et des douleursqui peuvent durer de quelques jours àquelques semaines.

Le chikungunya a frappé largement LaRéunion : l’étude épidémiologique montreque 38 % de la population a été touchéepar le virus. Ses conséquences ont éténombreuses, que ce soit au plan indivi-duel pour les 300 000 personnes atteintes,pour les professionnels de santé et pour lacollectivité.

Dès le début de la crise sanitaire, et tout aulong de ses développements, les préjudi-ces sur l’économie ont été redoutés. Audelà des atteintes individuelles, nombreu-ses et douloureuses, pour les ménagescomme pour les entreprises, quelles sontles résultantes au niveau macroécono-mique ? Les comptes rapides 2006 per-mettent un premier bilan chiffré.

La crise des activités liées autourismeLe principal effet économique direct duchikungunya, le plus fort, frappe l’activitétouristique, avec la chute de la fréquenta-tion métropolitaine et internationale . Les

recettes touristiques extérieures chutentde 27 %, les nuitées de 32 %. Très exposée,l’hôtellerie a subi la crise de plein fouet. Lachute des effectifs salariés de l’hôtellerieest estimée à près de 20 % en moyennesur l’année, celle de leur masse salariale àplus de 10 %. La situation est globalementmoins préoccupante dans la restauration :en moyenne sur l’année la baisse deseffectifs du secteur est évitée.

Affaiblis par le recul de la fréquentationtouristique, les activités de transport devoyageurs et les industries agroalimentai-res fournissant l’hôtellerie-restaurationaffichent aussi des résultats décevants enterme de valeur ajoutée créée.

Les journées de travailperdues

Le deuxième effet économique redouté duchikungunya porte sur la quantité de tra-vail et sa productivité, réduites par lesjournées perdues pour cause de maladie.En 2006, les jours d'arrêt de travail indem-nisés progressent de 11,5 %, soit 109 000jours de plus qu'en 2005. Ce supplémentreprésente 0,2 % à 0,3 % du total des jour-nées de travail effectuées dans l'économieréunionnaise au cours de l'année. Si lesarrêts de travail pèsent sur la capacité desentreprises à honorer leurs commandesau 1er trimestre, au niveau global la richessedégagée par les branches non touristiquesprogresse néanmoins à un rythme prochede celui de 2005. Le recours supplémen-taire à l’intérim au 1er semestre, et le faitqu’elles surviennent dans une période dehausse globale de l’emploi a amorti le pré-judice des journées de travail perdues surl’activité. Par ailleurs, les mesures de l’État

6

Un préjudice limité,sauf pour l’activité touristique

ont aidé les entreprises les plus fragiles enterme de trésorerie.

La baisse de consommation

Les arrêts de travail et la chute de l’emploidans les activités dépendant du tourismeont généré des pertes de salaire. Cet effetindirect était redouté car susceptible d’affec-ter la consommation des ménages, et par là-même de se diffuser aux autres secteurs.

Si, au niveau personnel, les pertes de reve-nu peuvent être très sensibles, notammentpour des actifs non salariés, au niveau del’ensemble de l’économie, elles sont peuperceptibles. La masse salariale distribuéepar le secteur marchand s’est élargie à lafaveur de l’amélioration de l’emploi : elle aprogressé de plus de 10 % en moyenne surl’année. Le dispositif d’assurance maladie àde plus pleinement joué son rôle d’amortis-

seur des effets de la maladie sur les revenus.Les indemnités journalières versées ontprogressé de 14 % (2,8 millions d’euros). Lesremboursements de soins ont progressé deprès de 8 % (+ 111 millions d’euros).

Au niveau global, si la progression du pou-voir d'achat des ménages se situe 0,6 pointen deçà de 2005, c’est principalement àcause de l’accélération des prix. Pourtantune baisse de consommation est bien aurendez-vous. Elle s’explique plus par des rai-sons de comportement (immobilisation,baisse de la confiance entraînant des arbi-trages défavorables à la consommation)que de revenu. En témoigne la reprise de laconsommation lorsque la situation sanitaires’est améliorée, et sa vigueur par la suite.�

Nadine JOURDANChef de la division "comptes économiques"

7

CChikungunya

Recours massif aux "kinés"Face à la maladie, les Réunionnais ont biensûr fait appel à leur médecin. Les quelques1 000 omnipraticiens ont assuré près de200 000 consultations supplémentaires au1er trimestre 2006 mais leur rythme de travaila ensuite retrouvé un cours normal. Lechikungunya laissant souvent des douleurspersistantes, les patients ont eu massivementrecours aux masseurs-kinésithérapeutes.L’activité globale des 860 professionnels decette spécialité a ainsi augmenté de 19 % surl’année. L’activité des infirmiers a aussiaugmenté mais dans une moindre propor-tion (+ 9 %).

Au total le montant des soins pris en chargepar la sécurité sociale a augmenté de 8 % surl’année. Les établissements hospitaliers privésont aussi fait un gros effort en augmentantleur activité de 15 % sur l’année. Les éta-blissements publics, largement prépondé-rants, ont augmenté la leur de 8 %.

Source : CGSS

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En 2006, le rythme d’évolution de laconsommation des ménages perd plusd’un point par rapport à 2005. La chute aété brutale en début d’année, pendant ladurée de l’épidémie de chikungunya,suivie par une reprise en milieu d’année.Le rythme élevé du second semestre n’acependant pas compensé les pertes du 1ersemestre. Au-delà de cet aspect conjonc-turel, le revenu disponible des ménages,exprimé en euros constants, c'est-à-direleur pouvoir d'achat, a progressé moinsrapidement qu’en 2005 sous l’effet del’accélération des prix.

Les dépenses de consommation des ména-ges ont augmenté à un rythme estimé à5,7 % d’après les premiers résultats issusdes comptes rapides. Hors effet prix, c’est-à-dire en déduisant l’effet de la hausse desprix (+ 2,6 % en moyenne en 2006), la con-sommation des ménages ne s’accroîtraitque de 3,1 %. La consommation des ména-ges en volume progresse donc moins viteque la moyenne observée au cours des dixdernières années (+ 4,1 %). Mais il est vraique la consommation a été très vive aucours de cette décennie grâce aux mesu-res de relèvement du Smic et des presta-tions sociales.

Les achats de biens de consommation,notamment pour l’équipement du foyer,la vidéo, l’habillement et la pharmaciedemeurent dynamiques en 2006, commeen témoigne la hausse de 5 % des importsde ces produits. À l’opposé, les ventes devéhicules de tourisme chutent de 13,8 %en l’absence du salon bisannuel de l’auto-mobile. Par ailleurs, la facture énergétiquedes ménages s’est encore alourdie bienqu’ils aient réduit leur utilisation de pro-duits pétroliers sous l’effet des hausses de

prix répétées. La quantité d’essenceconsommée a ainsi baissé de 6,7 % tandisque les prix à la consommation des pro-duits pétroliers se sont accrus de + 10,7 %en moyenne sur l’année.

Moindre hausse du revenudisponible

Le freinage de la consommation enrythme annuel s’explique par des arbitra-ges défavorables à la consommation au 1er

trimestre, ainsi que par la moindre haussedu revenu disponible des ménages. En2006, la hausse du revenu disponible brutglobal des ménages est estimée à 6,2 % envaleur, soit + 3,5 % hors inflation. Par rap-port à l’année 2005, le ralentissementapproche 0,6 point. Il provient principale-ment de l’accélération des prix.

Comme en 2005, le supplément de revenudes ménages est principalement alimentépar les salaires, la hausse de la massesalariale dépassant celle des prestationssociales. La masse salariale distribuée parle secteur marchand s’accroît en effet à unrythme très soutenu, supérieur à 10 %,pour la deuxième année consécutive prin-cipalement grâce à l’amélioration de l’em-ploi. Si la hausse des effectifs salariés estplus rapide qu’en 2005, celle des salairesmoyens est moins vive. Les salaires dusecteur privé ont en effet bénéficié d’unerevalorisation du Smic moins forte quel’an passé (+ 3,05 % au 1er juillet 2006 après+ 5,5 % au 1er juillet 2005). Les journées detravail perdues liées au chikungunya ontaussi pesé sur les salaires moyens.

La progression rapide de la masse sala-riale globale distribuée dans l’économie

8

Moindre croissance de laconsommation et des revenus

réunionnaise masque des disparités secto-rielles profondes. Le BTP affiche la massesalariale la plus dynamique (la hausse estestimée à plus de 20 %), grâce à la fois auxrecrutements nombreux et aux niveaux desalaire plus élevés. Les revenus distribuéspar les activités immobilières et les servicesaux entreprises progressent aussi de l’ordrede 15 %. A contrario, la masse salariale dis-tribuée par les hôtels se replie nettement : labaisse est estimée à plus de 10 %.

Autre composante importante du revenudes ménages : les prestations sociales. Lemontant des prestations versées par laCaisse d’allocations familiales aux ménagesatteint 1 294 millions d’euros, en hausse de4,7 %, soit un rythme comparable à celui de

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CConsommation

Évolution de la masse salariale du secteur marchand

80

100

120

140

160

180

200

220

2001 2002 2003 2004 2005 2006

Commerce

Construction

Services aux entreprises

Ensemble

en indice, indice 100 en 2001

Prix à la consommation

En 2006, l’indice des prix à la consom-mation a augmenté de 2,6 % en moyen-ne annuelle par rapport à l’annéeprécédente. Les prix accélèrent pour ladeuxième année consécutive alors quel’indice national, à l’inverse, ralentit.

Les postes qui contribuent le plusfortement à la hausse sont les produitspétroliers. En moyenne annuelle, ilsaugmentent de + 10,7 % après 9,7 %l’année passée. Un autre poste en forteaugmentation est celui des loyers etservices rattachés (+ 4,1 % en moyenne).Le poste "transports et communications"poursuit sa hausse, dans une moindremesure toutefois (+ 3,8 % en moyen-ne). Les prix des produits frais augmen-tent de 3,7 % en moyenne. Enfin, le prixdu tabac s’élève de 3,2 % en moyenne.En revanche, les produits de santé ontconnu une évolution à la baisse (- 1,1 %en moyenne).

Évolution du revenu disponibledes ménages

Évolutions en valeur en volume

2006 6,2 % 3,5 %

Moyenne annuellepériode 1993-2005 6,8 % 5,0 %

Source : CEROM - Comptes rapides

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l’année précédente. Les prestations ver-sées par l’Assedic reculent à nouveau :- 8 % en 2006 après - 5,1 % en 2005. Elless’abaissent à 328 millions d’euros, consé-quence de l’amélioration de l’emploi et dela mise en place de la nouvelle conventiond’assurance chômage signée en janvier

2006. Au total, les prestations en espècesversées par la CAF et l’Assedic ne pro-gressent que de 1,5 % (après + 2,4 % en2005).�

Nadine JOURDANChef de division "comptes économiques"

10

Minima sociaux :Stabilisation des effectifs et faible augmentation des montants

Le nombre de Réunionnais percevant aumoins un des minima sociaux (allocatairessans double compte), est en hausse de 0,4 %entre 2005 et 2006. Cette augmentation estinférieure à celle de la population estiméesur cette période. Le montant des prestationsversées en 2006 est de 750 millions d’euros,en hausse de 3,25 %.

Le RMI représente à lui seul la moitié dumontant versé. Avec le vieillissement de lapopulation, on assiste à un transfert d’alloca-taires du RMI vers le RSO. En effet, le RSOs’adresse aux allocataires du RMI de plus de50 ans, qui s’engagent à quitter définitive-ment le marché du travail. Le nombre totalde bénéficiaires du RMI ou du RSO est stableentre 2005 et 2006, alors que les montantsversés pour ces deux allocations augmentent

de 2,6 %. La stabilisation du RMI s'expliqueaussi par le passage de certains allocataires,surtout des femmes à l'API dont le plafond deressources a été relevé.

La réévaluation du montant de l'API - quis’est aligné sur celui de la métropole - et deson plafond de ressources en augmente lenombre d’allocataires (+ 15 % entre 2005 et2006).

En revanche, le nombre de bénéficiaires etles sommes versées au compte du Fond Sup-plémentaire de Vieillesse sont en baisse. Eneffet, les nouveaux retraités bénéficient d’uneretraite plus complète, supérieure au "mini-mum vieillesse".�

Bruno LORIGNYDivision études

Évolution du nombre d'allocataires et des montants des principaux minima sociaux

Allocataires (*) Montant (million d'euros)

2005 2006 2005 2006 évolution2005/2006

Total 148 252 148 779 726,8 750,4 3,25 %

Dont :- RMI revenu minimum d'insertion- FSV allocation supplémentaire de vieillesse- AAH allocation aux adultes handicapés- ASS allocation de solidarité spécifique- API allocation de parent isolé- RSO revenu de solidarité

75 01132 78710 71813 77210 612

6 171

74 45931 69810 96313 30812 241

6 732

372,5132,0

72,971,341,831,8

380,1131,2

74,771,254,334,6

2,02 %- 0,64 %

2,44 %- 0,24 %30,09 %

8,65 %

Sources : Caisse des dépôts et Consignations de Bordeaux, Caf Réunion, Assedic, CGSS

(*) Le nombre total d’allocataires indique le nombre de personnes qui perçoivent au moins un des minima. Certains allocatai-res peuvent percevoir une allocation en complément d’une autre, par exemple un complément RMI à l’ASS ou l’API. C’estpourquoi la somme des bénéficiaires pour chacune des allocations est supérieure au total des allocataires.

11

Circuit des revenus des ménages en 2003(pour 1 000 € de revenu disponible brut)

Les principaux flux de revenus qui concernent les ménages

ISBLSM**

Cotisationssociales :

208 Salaires : 80

Impôts : 9

Prestationssociales en

espèces :9

Indemnités d assurance : 15

Primes d assurance : 13

Impôts sur le revenu et le capital = 34

Transferts courants :28(cotisations,contributionsvolontaires...)

Salaires :243

Prestations socialesen espèces : 295dont :Allocations familiales : 93Retraites : 90Chômage : 51RMI + RSO : 44

Prestations socialesen espèces :

6

* Administration publiques locales** Instituts sans but lucratif au service des ménages

(associations, syndicats, organisations professionnelles...)

Salaires : 35

Salaires : 359

Revenus dela propriété :87(dividendesloyers...)

Intérêtsversés :21

ÉTAT APUL*

ENTREPRISES

MÉNAGES

dont revenu d exploitation (yc loyers fictifs) = 177

REVENU DISPONIBLE BRUT = 1 000

RRevenus

Lecture : Sur 1 000 € de revenu brut disponible pour la consommation ou l'épargne des ménages, 243 € proviennent desalaires versés par l'État, 359 € de salaires versés par les entreprises, 208 € sont prélevés en cotisations sociales.

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L’année 2006 s’inscrit parmi les bonnesannées en matière de création d’emploi,sans toutefois être exceptionnelle. Autotal plus de 7 000 emplois salariés ont étécréés dans l’ensemble de l’économie :environ 5 000 dans le secteur marchand et2 300 emplois aidés non marchands. Enfin d’année 2006, la création d’emploi estplus élevée qu’en 2005.

Sur l’ensemble de l’année 2006, l’emploisalarié marchand augmente de 4,7 %.C’est le meilleur résultat depuis 2002. En2005 la hausse était de 3,2 %. Ce résultatse rapproche des années exceptionnellesdu début de la décennie.

La création d’emploi n’a pas été régulièreau cours de l’année. La création "molle" dupremier trimestre (+ 0,3 %) liée à la baissed’activité du secteur des services aux par-ticuliers et aux difficultés des transports aété compensée en partie par un dyna-misme particulièrement important aux tri-mestres suivants.

Comme en 2005,c’est toujours le BTPqui dynamise lacréation d’emploi.Les effectifs de cesecteur ont augmen-té de 13 % après unehausse de près de12 % en 2005. Cettehausse s’explique parune hausse de lacommande publiquedans le cadre de laréalisation de grandstravaux. Ainsi en unan près de 1 900emplois supplémen-

taires ont été créés dans le BTP, soit 40 %des emplois créés.

L’industrie a bénéficié également de cetterelance d’activité. L’industrie de biensd’équipement et de biens intermédiaireset plus particulièrement les activités enrelation avec le BTP ont connu une crois-sance forte de l’emploi cette année (+ 5,7%) après une quasi-stagnation en 2005. Autotal, la croissance de l’emploi dans l’in-dustrie a été de 3,4 %, soit le double de lacroissance moyenne de 2000 à 2005.

Dans le commerce, la création d’emploipoursuit une croissance régulière et faibleprovenant essentiellement des activitésdu commerce de détail. Environ 400emplois ont été créés dans le commerceen 2006.

Dans le secteur des services marchands,la croissance de l’emploi est repartie forte-ment à la hausse (+ 4,3 %) après avoirconnu une évolution modérée en 2005.Près de 1 800 emplois ont été créés dansce secteur. Il constitue avec le BTP lesdeux moteurs de la création d’emploismarchands. La croissance exceptionnelledu secteur des services aux entreprises(+ 8,1 %) compense largement la baissedes emplois du secteur des services auxparticuliers (- 3,1 %) suite aux difficultésliées à la baisse du nombre de touristes.

Nombreuses aides à l’emploipour le secteur marchand

Cette création d’emploi dans le secteurmarchand a été fortement soutenue parl’action publique dans le cadre de la loi deprogramme Outre-mer et du plan de cohé-

Forte création d’emplois salariéset aides publiques importantes

12

sion sociale. Afin d’encourager la créationde "vrais emplois durables", la loi de pro-gramme Outre-mer propose un allégementrenforcé des charges sociales pour lesentreprises qui subissent plus particulière-ment les contraintes liées à l’éloignement, àl’insularité et à un environnement régionaloù le coût du travail est particulièrementbas. Le montant des exonérations pour 2006liées à la LOPOM s’élève à 379 millions d’eu-ros, soit une hausse de 9,3 %.

Elles s’ajoutent ou se substituent aux autresmesures appliquées au cadre national.Actuellement elles représentent 75 % dumontant total des exonérations de cotisa-tions. En 2006, l’ensemble des cotisationsexonérées s’élève à 503 millions d’euros.Elles sont en hausse de 11 % par rapport à2005 et accompagnent l’évolution de lamasse salariale qui a été de 10 % en 2006.

La mise en place du plan de cohésionsociale renforce ce dispositif d’aide à la créa-tion d’emploi dans le secteur marchand enciblant plus particulièrement les publics endifficultés particulièrement nombreux à La

Réunion : jeunes sans qualification, bénéfi-ciaires du RMI ou de l’allocation spécifiquesolidarité.

La loi de cohésion sociale s’est mise enplace progressivement à partir de la mi-2005. Dans le secteur marchand s’ajoutentau Contrat d’accès à l’emploi (CAE-DOM)institués par la loi Perben dont le nombredemeure comme l’année précédente prochede 2000, les Contrats d’Insertion-revenuminimum d’activité (CI-RMA) dont l’objectifest de favoriser l’insertion sociale et profes-sionnelle des bénéficiaires du RMI, de l’ASSou de l’API. Au cours de l’année près de1 700 contrats de ce type ont été signés. Àces contrats s’ajoutent les contrats de pro-fessionnalisation destinés à favoriser l’in-sertion des jeunes. Deux mille contrats deprofessionnalisation ont été signés en 2006.

Cette analyse ne constitue pas une évalua-tion de l’efficacité des mesures d’aide à lacréation d’emploi. Entre l’accroissement dela commande publique, les mesures d’exo-nération fiscale liée à la défiscalisationOutre-mer dans le cadre du logement, les

13

EEmploi

Emplois supplémentaires créés chaque année dans le secteur marchand

Le champ étudié comprend les établissements marchands de l'industrie, de l'agriculture, de laconstruction, du commerce et des services (hors personnel domestique et services financiers).

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Nombre

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2006

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mesures d’exonération de charges desti-nées à réduire le coût du travail et lesmesures d’aide à l’insertion profession-nelle des publics en difficulté, il est difficiled’évaluer la part de chaque action. Onpeut seulement affirmer que la créationd’emploi en 2006 dans le secteur mar-chand a été fortement soutenue par lesfonds publics.

L’emploi non marchand

Les dépenses de personnel des fonctionspubliques ont augmenté à un rythmecomparable aux années précédentes(approchant 5 % en valeur). Compte tenude l’augmentation de la valeur du pointd’indice et des hausses mécaniques demasse salariale liées à l’ancienneté crois-sante des effectifs, la progression envolume est faible et accrédite l’idée d’unestagnation globale des effectifs publics.

En décembre, 18 300 personnes bénéfi-ciaient d’un contrat aidé non marchand,soit 2 300 de plus qu’en 2005. Ce niveau

reste toutefois bien inférieur à ceux despremières années de la décennie. L'aug-mentation de 2006 provient de la montéeen puissance des contrats d’accompagne-ment à l’emploi (6 800 bénéficiaires endécembre 2006) et des contrats d’avenir (6800 également en fin d’année 2006). Paral-lèlement le nombre de bénéficiaires decontrats d’insertion par l’activité est enforte diminution : ils ne sont plus que 900 àbénéficier de cette mesure en fin d’annéecontre plus de 3 300 en fin 2005. Ces nou-velles mesures se substituent aux CES,CEC et emplois jeunes.

L’emploi non salarié représentait, en 2005,11 % de l’emploi total. Il est difficile demesurer son évolution six mois seule-ment après la fin de l’année, même si l’in-tensité de la création d’entreprises en2006 laisse présager un dynamisme com-parable à 2005.�

Claude PARAINChef du service des études et de la diffusion

14

Créations d’entreprises

Le nombre de nouvelles entreprises atteint en2006 les 5 530 unités, soit 150 créations demoins que le cru exceptionnel de 2005.Cette diminution s’observe uniquement dansle commerce (- 10 %) et les transports

(- 12 %). Les autres secteurs évoluent à lahausse, avec des taux de croissance comprisentre 0,7 % et 2 %.

Le taux de création est parmi les plus élevésdes régions françaises. Les créations ex-nihilo de nouvelles structures représentent80 % de ces nouvelles entreprises, soit 4points de plus qu’en 2005. Le reste estconstitué de réactivations (19 %) et dereprises (3 %).

Le taux de survie des entreprisesréunionnaises est le plus faible de France :seulement une sur deux est encore activetrois ans après sa création contre deux surtrois en France. Le parc productif de LaRéunion est donc en constant renouvelle-ment : fort taux de création et faible taux desurvie.

Nombre decréations

Taux decréation (%)

Industrie 440 14,5

Commerce 1 660 17,4

Construction 950 22,2

Transports 110 6,8

Services 2 370 17,8

Ensemble 5 530 17,4

Source : Insee - répertoire SIRENE

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En 2006, les investissements dans l’éco-nomie réunionnaise progressent à unrythme rapide, estimé à 11 % en volume(c’est-à-dire après déduction de la hausse deprix). Même s’il s’accroît moins vite qu’en2005, l’investissement demeure très élevé etatteint un niveau jamais réalisé par le passé(estimé à plus de 3 milliards d’euros).

L’investissement public est toujours le plusdynamique avec plus de 30 % de hausse,grâce aux chantiers et en particulier le chan-tier de la route des Tamarins. En 2006, lemontant total investi par l’État et les collecti-vités locales dépasse 850 millions d’euros.Les investissements des entreprises privéesdemeurent globalement dynamiques, quoi-qu’en légère décélération après le bond de2005. La tendance se révèle assez hétéro-gène entre des activités en phase dedéveloppement (photovoltaïque...) etles secteurs traditionnels. Leursencours de crédits d’équipement pro-gressent de 10 % (après + 18 % en2005) et les imports de machines etd’équipements de 16 % (après + 36 %en 2005).

L’investissement en logement desménages réunionnais se maintient àun niveau très élevé (700 millionsd’euros). Néanmoins, il n’accélèreplus et semble avoir atteint un pla-fond bien que la demande de loge-ment reste forte.

Pour le secteur du BTP, 2006 resteraune excellente année : sa valeurajoutée s’accroît de plus de 15 % envolume. Avec les industries des biensintermédiaires et des produits miné-

raux, ce sont les secteurs qui réalisent lesplus belles performances.

Le dynamisme du BTP entraîne les secteursen amont de sa production. Pour répondre àla hausse rapide de la production, lesconsommations intermédiaires utilisées parle BTP progressent de 10 % en volume. Ellessont à 60 % produites localement et à 40 %importées. Elles se composent pour 34 % deproduits industriels intermédiaires (bois,métaux, composants électriques...), pour28 % de produits minéraux, pour 18 % deproduits du BTP, 11 % de services aux entre-prises (y compris financiers), 7 % de biensd’équipement.�

Nadine JOURDANChef de la division "comptes économiques"

15

Plus de trois milliards d’eurosinvestis

Les consommations intermédiairesdu secteur du BTP(en valeur, 2006)

Industrie des produits minéraux28 %

BTP18 %

Autres3 %

Biens intermédiaires34 %

Services aux entreprises11 %

Biens d'équipement7 %

InvInvestissement

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En 2006, le déficit commercial de La Réu-nion atteint 3,7 milliards d’euros ; il s’estaccru de près de 250 millions d’euros,sous l’effet conjugué de la hausse desimports (+ 6 %) et du recul des exports(- 9 %). En faisant abstraction de l’achatexceptionnel de matériel aéronautiqueréalisé en 2005, la hausse des importsatteindrait même 9,4 %.

La hausse des imports provient principale-ment des produits pétroliers, des équipe-ments et des biens intermédiaires. Lesachats extérieurs de machines, d’équipe-ments et de biens intermédiaires, notam-ment des matériaux de construction, résul-tent du dynamisme de l’économie et enparticulier des investissements réalisés parles secteurs privés et publics.

Le renchérissement de la factureénergétique est plus préoccu-pant. Avec la flambée des prix dupétrole, la valeur des produitspétroliers importés à La Réunionprogresse fortement pour ladeuxième année consécutive. Endeux ans, la facture énergétiques’est alourdie de plus de 50 %,soit près de 150 millions d’euros.La quantité de carburant con-sommée sur l’île a pourtant bais-sé de 11 % en deux ans. En effet,EDF a réduit sa consommation defuel et gazole dans les centralesélectriques et la baisse du trans-port aérien se traduit par unemoindre utilisation de carburéac-teur.

En 2006 les achats d’automobilesne contribuent plus à la haussedu déficit commercial. Contraire-

ment aux années précédentes, ils reculenten cette année sans salon de l’automobile.

Du côté des exportations, la baisse pro-vient essentiellement du sucre. Premierproduit d’exportation (avec près de 97,6millions d’euros) le sucre exporté recule de26 % car les tonnages vendus proviennentde la campagne 2005 moins abondanteque l’excellente campagne 2004. Lesexports de poissons se replient égalementaprès une bonne année 2005. Les exportsde produits agroalimentaires hors sucres’accroissent toujours (+ 5 %). �

Nadine JOURDANChef de la division "comptes économiques"

16

Les investissements et le pétrolepèsent dans la balance

Évolution des importations(postes regroupés)

en millions d'euros

0

200

400

600

800

1 000

1 200

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17

CeCommerce extérieur

Les importations en valeur (millions d'euros)

2005 2006 évolution(en %)

Biens d'équipement 1 195,2 1 146,6 - 4,1

dont :. produits de l'automobile 507,7 481,1 - 5,2

. autre matériel de transport (y.c. aéronautique) 142,1 32,6 - 77,1

. autres machines et équipements (mécaniques, électriques) 545,4 632,9 16,0

Biens de consommation 787,2 826,3 5,0

Biens intermédiaires (bois, métaux…) 623,6 734,4 17,8

IAA 529,6 560,3 5,8

Carburants, combustibles 345,5 427,0 23,6

Produits minéraux 102,4 115,3 12,6

Produits agricoles (y.c. sylvicoles) 66,6 70,0 5,2

Services 31,3 24,0 - 23,3

Produits de la pêche 4,8 4,8 - 0,2

TOTAL 3 686,4 3 908,8 6,0

Source : Direction nationale des statistiques du commerce extérieur.

Les exportations en valeur (millions d'euros)

2005 2006 évolution(en %)

IAA 192,7 161,7 - 16,1

Biens d'équipement 41,1 44,9 9,4

Biens intermédiaires (bois, métaux…) 13,4 16,0 20,0

Biens de consommation 8,1 8,5 5,5

Produits agricoles (y.c. sylvicoles) 5,6 4,6 - 17,7

Produits de la pêche 0,6 0,2 - 68,9

Autres 0,5 2,1 420,0

TOTAL 261,9 238,0 - 9,1

Source : Direction nationale des statistiques du commerce extérieur.

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Le premier trimestre 2006 avait mal débu-té pour les entreprises avec deux événe-ments qui ont perturbé toute l’économiede l’île : l’épidémie de chikungunya adurement touché le personnel puis unimportant éboulis sur la Route du Littorala rendu difficile les déplacements. Lesretards pris au démarrage et à la livraisondes chantiers ont été rattrapés par la suitepar une forte mobilisation des profession-nels en réponse à la demande des inves-tisseurs.

Entraîné dans une spirale vertueusedepuis 2002, le secteur économique duBTP a maintenu une forte croissance en2006. Révélateurs du dynamisme de l’acti-vité, les indicateurs affichent pour la plu-part des taux de progression à deux chif-fres.

Montée en régime et haussedes coûts

Reflétant le dynamisme du secteur, l’ef-fectif salarié progresse toujours. Surl’année, la Caisse des Congés Payés duBTP recensait 20 442 salariés en moyen-ne1, déclarés par les entreprises du sec-teur, soit 2 500 salariés de plus et une pro-gression de 14 % par rapport à 2005. L’ef-fet économique positif, conjugué à l’effortconsenti pour la régularisation des situa-tions illégales avec le port du badge,explique cette embellie qui constitue unplus haut historique depuis 1992.

La consommation de ciment aatteint près de 570 000 tonnes en2006. Elle a progressé de 10 %,grâce principalement aux ventesen vrac (+ 20 %), représentativesde la demande en provenancedes grands ouvrages d’art de laRoute des Tamarins, en plus desréalisations immobilières. Enrevanche, les ventes de cimenten sacs reculent de 1,4 %, tout enrestant à un niveau élevé de plusde 235 000 tonnes. Elles indi-quent une activité encore sou-tenue dans les constructionsindividuelles et les petits travauxde maçonnerie.

L’expansion de l’activité écono-mique du BTP s’accompagne d’une haus-se des coûts de construction, mesurés parles index2 de prix bâtiment et travauxpublics locaux.

Ces progressions correspondent à l’évolu-tion des salaires, des prix des matériels etdes matériaux. Ces derniers subissent lespressions tarifaires exercées par lademande mondiale, notamment pour lesmétaux (aciers, fers, cuivre et zinc) ainsique l’impact du fret maritime.

Au final, l’année 2006 devrait se solder parune croissance sensible du chiffre d’affai-res du BTP. Après traitement des différen-tes données, la production estimée sesitue autour 1,65 milliards d’euros. Cette

Malgré un mauvais départ,le BTP bat de nouveaux records

18

évolution, régulière depuis 2002, corroborecelle des effectifs salariés tout en soulignantune amélioration de la productivité de lapopulation active de la branche.

Le logement tiré par lesinvestisseurs privés

La production de logements est soutenueprincipalement par le collectif défiscali-sable. En revanche, les opérateurs sociauxéprouvent des difficultés à mobiliser lesentreprises dans les appels d’offres, notam-ment pour les lots de gros-œuvre, les pro-fessionnels préférant se tourner vers lesmarchés plus rémunérateurs.

19

1 La Caisse des Congés Payés du BTP regroupe plus d'en-treprises que le secteur "construction" de la nomencla-ture d'activité française (NAF). Certaines activités voisi-nes adhèrent en effet à ce régime.

2 Les index BT et TP locaux sont calculés par la DDE surbase 100 en mars 2004 pour les premiers et janvier 1995pour les seconds. En décembre 2006, les valeurs publiéesatteignent :

121,0 pour l’index BTR 01, soit 7,6 points de plus sur 12mois.158,3 pour l’index TPR 01, soit 9,6 points de plus en un an.

BTPBTP

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Après un cru exceptionnel de 12 500 loge-ments autorisés en 2005, la production depermis de construire atteint encore 12 000logements en 2006. Centralisées par leservice statistique de la DDE, ces autorisa-tions font la part belle aux logements col-lectifs qui profitent pleinement des effetsde la défiscalisation. Avec 6 600 loge-ments, ce marché a mobilise pleinementles entreprises de bâtiment et sature lesoutils de production (notamment la fabri-cation de pré-dalles par les cimentiersindustriels).

Le nombre de logements terminés, estimépar les visas de conformité électrique déli-

vrés par le Consuel, a progressé de 4 %pour atteindre un niveau exceptionnel de11 978 logements, en corrélation avec lestendances des autorisations. Le rythme delivraison des maisons individuelles a légè-rement ralenti mais leur part reste majori-taire avec 6 317 logements. A contrario,les constructions collectives, avec 5 611logements, ont accéléré de 16 % sur uneannée.

En termes financiers, le marché du loge-ment libre génère un encours bancairepour les crédits à l’habitat de 4,1 milliardsd’euros à fin décembre 2006, dont 2,9 mil-liards pour les particuliers. L’effort d’in-vestissement reste donc très soutenu avecun taux de croissance annuel porté à 24 %,contre 20 % auparavant.

Les conditions financières sont restéesencore attractives (défiscalisation et tauxd’intérêt bas) malgré le redressement dela courbe des taux. À l’effet volume desdemandes de prêts viennent s’ajouter uneffet valeur des projets (renchérissementdes coûts du foncier et de la construction)et un allongement de la durée d’emprunt.

En matière d’amélioration de l’habitat, lesaides publiques se sont réduites au coursde l’exercice. Leur montant atteint 23,4millions d’euros sous forme de prêts ou desubventions en provenance de l’État (LBUet ANAH), de la CAF et du Département.Les travaux d’amélioration ont concerné1 845 logements existants.

20

Évolution du nombre de logements autorisés selon le type

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

2000 2001 2002 2003 2004 2005

individuel groupé

inviduel pur

collectifs

Nombre

Les principales constructionsnon résidentielles

� les commerces (enseignes commercialesà Saint-Pierre, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne notamment) ;

� l’enseignement (lycées et collèges, uni-versité) ;

� l’immobilier de bureaux (sièges adminis-tratifs pour la maîtrise d’ouvrage publi-que, et centres d’affaires pour la maîtrised’ouvrage privé ;

� les autres constructions sont liées auxdomaines de la santé (Pôle Sanitaire Est,Cyclotron), pénitentiaires et culturels(médiathèques, Zénith, Parc des Expos,complexe nautique).

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Un important programme deconstructions publiques

Les constructions non résidentielles consti-tuent un autre élément moteur de la produc-tion. La maîtrise d’ouvrage publique pour-suit un important programme de construc-tion pour les besoins des administrationscommunales et pénitentiaires, de l’ensei-gnement et de la santé.

Les investissements réalisés par les princi-paux maîtres d’ouvrages publics (Région,Département, État et CCIR) sur les construc-tions ont atteint près de 120 millions d'eurossur l’année écoulée, soit 36 % de plus parrapport à 2005. À cela, s’ajoutent 57 millionsd'euros générés par les investissementshospitaliers, dont 29 millions d'euros issusdu plan "hôpital 2007". De son côté, la maî-trise d’ouvrage privée investit dans les sur-faces commerciales et l’immobilier debureau.

D’un point de vue général, le cumul des don-nées statistiques pour les locaux non rési-dentiels s’affiche en baisse par rapport àl’année précédente mais fait montre d’undynamisme remarquable. Après 295 000 m²de surfaces autorisées en 2005, ce sontencore près de 260 000 m² de surfaces quiont obtenu un avis favorable en 2006.

Encore trois grands chantiersde travaux publics

En matière de travaux publics, trois chan-tiers produisent un chiffre important : le bas-culement de l’eau, l’extension du Port Est etsurtout la Route des Tamarins.

Dans le domaine du génie civil les investis-sements se sont fortement accrus pouratteindre 117,5 millions d'euros. La majeurepartie des dépenses concerne les travaux dubasculement de l’eau et la réalisation despérimètres irrigués de l’Ouest. Les travauxportuaires lancés fin 2005 ont atteint leurrythme de croisière. L’agrandissement duPort Est (quais, cercle d’évitage, creuse-

ment) et la darse de pêche du Port Ouestdoivent mobiliser les entreprises jusqu’en2008. Concernant l’endiguement des ravi-nes, des travaux d’urgence ont été entreprissur la Rivière des Pluies pour le conforte-ment des berges suite aux dégâts généréspar la tempête Diwa.

L’essentiel des investissements routiersrevient aux travaux de la Route des Tama-rins qui totalisent 245 millions d'euros pourla réalisation de différents ouvrages et ter-rassements. L’année 2007 constituera le picdes dépenses. Il reste une vingtaine de mar-chés à engager (chaussées section 2, équi-pements, signalisation, écrans acoustiques,centres d’entretien et d’intervention, planta-tions...).

Les autres dépenses routières concernenten premier lieu le réseau national. En plusdes nombreux travaux de renforcement, lesentreprises de travaux publics ont travaillé àla réalisation du Boulevard Sud de Saint-Denis, notamment le raccordement Est et lelancement de l’ouvrage d’art au-dessus dela Rivière des Pluies mais aussi le démar-rage de la tranchée couverte du "cœur deville".

Les dépenses liées au réseau départementalse sont stabilisées à 30 millions d'euros surla période. Les travaux ont concerné princi-palement la réalisation de l’itinéraire reliantl’ouvrage d’art du Bras de la Plaine à Pierre-fonds, ainsi que la réfection de la voirie et del’assainissement sur de nombreux pointsnoirs du réseau.

Au total les travaux réalisés sur les routesnationales et départementales ont représen-té près de 360 millions d'euros au cours del’année 2006, en forte hausse de 80 % parrapport aux dépenses effectuées en 2005.En revanche les dépenses effectuées pourles pistes forestières ont été nettementréduites après la finalisation en 2005 de laroute du Volcan. Elles concernent les tra-vaux du réseau dont l’ONF assure la maî-trise d’œuvre.�

Frédéric LORIONDirecteur de la CERBTP

21

BTPBTP

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En 2006, le nombre de touristes visitant LaRéunion a baissé de près du tiers, soit unedéperdition de 130 000 visiteurs, par rap-port aux 409 000 de l’année précédente. Lerecul du nombre de touristes avait, en fait,déjà commencé en 2005 et même en 2004pour le tourisme d'agrément. Au deuxièmetrimestre 2006, juste après le pic épidé-mique du chikungunya, la baisse de fré-quentation a atteint 46 % par rapport audeuxième trimestre 2005. Le redresse-ment du second semestre n’a pas permisde sauver l’année touristique réunion-naise.

Les résidents de France métropolitaine,soit 80 % du flux touristique, ont particu-lièrement boudé l’île. Leur défectionexplique plus de 90 % du déficit de touris-tes. Pour les touristes en provenance desautres pays de l’Union Européenne l’effetdissuassif du chikungunya a été moinsmarqué mais le recul de 25 % de l’année2006 s’ajoute à la chute de 32 % de l’annéeprécédente, après un éphémère bonrésultat en 2004.

Le recul de la fréquentation affecte princi-palement le tourisme d’agrément qui adiminué de moitié. Les touristes affinitai-res, en visite auprès de parents ou d’amis,ont plus souvent maintenu leur voyagemais leur nombre baisse tout de même de19 %. Le tourisme d’affaires est le seul àtirer son épingle du jeu grâce à une repriseimportante au quatrième trimestre.

Trois touristes sur dix fréquentent habi-tuellement les hôtels et résidences de tou-risme, en 2006, leur nombre est en reculde près de 40 % par rapport à 2005. Labaisse de fréquentation est identique dansles locations saisonnières. Elle est catas-trophique dans les gites et villages devacances où les touristes ont été trois foismoins nombreux en 2006 qu’en 2005.

Les stratégies des hôteliers

Face à la raréfaction des clients, les hôtelsont réduit leur offre. Le parc hôtelier estainsi passé de 63 établissements en 2005 à56 sur l’année 2006. Selon leurs stratégies,certains hôtels ont préféré suspendre oucesser leur activité, d’autres ont opté pourune réorientation de leur offre, en trans-formant par exemple leurs chambres enmeublés de tourisme. Au final, le nombrede chambres offertes sur l’île en hôtellerie

Tourisme et hôtellerieen baisse d’un tiers

22

homologuée a baissé de 16,5 % avec 2 430chambres en moyenne par jour en 2006 aulieu de 2 910 en 2005.

Les hôtels qui ont poursuivi leur activité ontconnu en 2006 un recul de 32 % des nuitéesenregistrées par rapport à 2005. Une baisseimportante, mais moindre que celle de leurclientèle, puisque le nombre d’hôtels et dechambres a été réduit. De plus pour com-penser la chute du nombre de touristes, leshôtels se sont davantage adressés à la clien-tèle locale en multipliant les offres promo-tionnelles à son intention. La zone touris-tique de l’Ouest qui regroupe près de lamoitié des chambres disponibles a pu ainsiendiguer le recul massif du nombre de tou-ristes durant le premier trimestre.

Malheureusement, l’éboulement intervenusur la route du littoral à la fin du mois demars a limité la fréquentation de la zoneOuest par la clientèle du Nord de l’île. Enrevanche les hôtels du Nord semblent avoirbénéficié de la fermeture de la route du litto-ral, certaines personnes ayant choisi de dor-mir à l’hôtel plutôt que d’affronter les diffi-cultés de circulation. Enfin, relativementatypique, la zone Sud s’est démarquée enproposant sur l’année un nombre de cham-bre en augmentation par rapport à 2005(+ 4 %). Avec un recul de 19 % du nombre de

nuitées par rapport à 2005, c’est la zone del’île dont la situation hôtelière s’est le moinsdétériorée en 2006. Elle ne représentecependant qu’une petite partie du parc hôte-lier.�

Olivier FAGNOTChef du service statistique

Colette BERTHIERRédactrice en chef

23

Nombre de nuitées dans l'hôtellerie

0

20 000

40 000

60 000

80 000

100 000

120 000

140 000

2005 2006

Janvi

er

Févrie

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Mars Avril

Mai

Juille

t

Juin

Août

Septem

bre

Octobre

Novembre

Décembre

Au total 84 millions d'eurosde manque à gagner

Les dépenses des touristes au cours de leurséjour se sont établies à 225 millions d’eurosen 2006, en chute de 27 % par rapport à2005. La désaffection constatée en 2006représente, par rapport à 2005, un manque àgagner pour l’économie réunionnaise de prèsde 84 millions d’euros.

En moyenne, chacun des 278 800 touristesvenus en 2006 a dépensé 806 € sur place.C’est plus qu’en 2005 (+ 6,8 %) car ils ontpassé en moyenne un jour de plus sur le solréunionnais. Rapportée au nombre de jours,leur dépense est stable par rapport à 2005.Les visiteurs consacrent près de la moitié deleur budget (hors coûts de transport aérien) àl’hébergement et à la restauration.

TTourisme

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2006

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Une campagne sucrière correcte et labonne tenue des productions animalesont permis une augmentation significativedu résultat agricole en 2006. Par ailleursles producteurs de fruits et légumes ontréussi à maintenir la valeur de leur pro-duction malgré les aléas climatiques et lafluctuation des prix.

La valeur totale de la production agricoleréunionnaise a progressé de 10 millionsd’euros entre 2005 et 2006, dépassantpour la première fois depuis 1999 les 350millions d’euros (354 millions d’euros envaleur provisoire). En parallèle, les con-sommations intermédiaires s’accroissentde 4,5 millions d’euros, en raison notam-ment de la facture énergétique ; les aidesdirectes à la production et les subventionsd’exploitation progressent également cequi amène in fine le résultat agricole àcroître de 4,1 % soit un résultat par hectarede surface agricole utilisée de 4 739 euros.

Du point de vue climatique l’année 2006 aété globalement favorable à l’agriculture,hormis pour le maraîchage au premier tri-mestre. Les cumuls annuels pluviométri-ques sont proches ou supérieurs à la nor-male avec des précipitations abondantesen février et en mars notamment lors de latempête tropicale Diwa. Au deuxièmesemestre, on note cependant un légerdéficit hydrique pour l’Ouest et le Sud-ouest.

Une campagne sucrièrecorrecte

En 2006, la canne à sucre représente31,2 % de la valeur totale de la productionagricole, (aide à la production comprise).La campagne de canne à sucre 2006 s’estachevée le mercredi 13 décembre pour lasucrerie du Gol et le vendredi 15 décembre

24

Un résultat agricoleplutôt bon

L’événement de l’année

La convention tripartite "industriels,planteurs, État" a été signée le 4 juillet2006. Elle définit les règles dont la filièrese dote dans le cadre d’un accordinterprofessionnel appliquant lesdispositions de la nouvelle organisationcommune de marché "sucre" et détailleles modalités d’attribution des aidespubliques pour les campagnes à venir.Les soutiens publics pour la canne àsucre sont ainsi garantis pour les neufprochaines années.

pour la sucrerie de Bois Rouge, soit 23semaines après le démarrage. Les livraisonsimportantes et régulières des mois denovembre et décembre et le climat globale-ment favorable en cette fin d’année (pluiesfaibles) ont permis de rattraper le retard dû àun début de campagne tardif provoqué parla négociation de la nouvelle convention. Autotal, les deux usines ont ainsi broyé 1 864332 tonnes de cannes soit 3,5 % de plusqu’en 2005 et 1,7 % de plus que la moyennedécennale. La richesse cumulée finale atteintla valeur de 14,03, ce qui surpasse la moyen-ne décennale de 0,04 point et celle de 2005de 0,02 point. Sans atteindre les valeurs descampagnes 2004, 1999 ou 1997, l’année 2006s’avère être néanmoins une campagne légè-rement au-dessus de la moyenne, notam-ment pour l’Est de l’île.

Bonne tenue des productionsanimales

Au total, en 2006, les productions animalesont assuré plus de 27 % de la valeur de laproduction agricole totale. La plupart des

productions de viande sont en hausse et laproduction laitière se redresse.

La menace de grippe aviaire a amené cer-tains opérateurs métropolitains à accroîtrele stock de volailles congelées. Cette situa-tion a engendré une baisse des prix, favori-sant ainsi l’import de ces produits sur l’île.Ceci s’est traduit par une hausse provisoiredes importations au début de l’année 2006.Cependant, les volailles vendues par lafilière organisée ont bien résisté en conti-nuant à progresser (+ 2,2 %).

Les volumes de bovins abattus progressentégalement de près de 2 % malgré un pre-mier trimestre marqué par une baissemomentanée de la demande liée à des pro-blèmes sanitaires ponctuels. La progressionest en outre significative pour les veaux. Lesabattages de porcins sont en revanche enléger retrait pour l’année 2006, année aucours de laquelle les premiers agrémentsdans le cadre de la certification de conformi-té de produit (CCP) ont été octroyés.

La production de lait a atteint 24,6 millionsde litres, soit 4 % de plus qu’en 2005, année

25

AÉvolution du tonnage et de la richesse des 10 dernières

campagnes de canne à sucre

1 500 000

1 600 000

1 700 000

1 800 000

1 900 000

2 000 000

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Tonnes

13,0

13,2

13,4

13,6

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14,0

14,2

14,4

14,6

14,8

Richesse (%)

Tonnage Richesse

Agriculture

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marquée par de mauvaises conditions cli-matiques pour le fourrage. On observeainsi une hausse de la collecte à la Plainedes Cafres, à la Plaine des Grègues et dansl’Ouest. En revanche, la production est enretrait à la Plaine des Palmistes, à Grand-Coude, à Jean Petit et la Crète.

Fluctuations des prix desfruits et des légumes

La tempête Diwa a détruit une partie de laproduction légumière. Ce déficit a étécomblé par le recours à l’importation. Parla suite, malgré des prix momentanémentélevés après le passage de la tempête, ona globalement observé des valeurs de pro-duction en retrait par rapport à l’année2005, notamment en début d’année et aucours du troisième trimestre. Ce faitsemble en partie lié à l’inadéquation entrel’offre et la demande. La valeur de la pro-duction légumière s’abaisse ainsi de 5 mil-lions d’euros, compensé cependant en

grande partie par le versement desindemnités de calamités agricoles.

Les tonnages de fruits évoluent faible-ment malgré un début de saison assezproductif et une bonne campagne de let-chi. Pour les autres fruits, les durées descampagnes ont été plutôt courtes. Onrelève cependant une hausse des prix à laproduction (+ 10 %) d’où une progressionde la valeur de la production fruitière.Enfin, après l’ananas Victoria, le letchi deLa Réunion obtient le label rouge par l’ar-rêté ministériel du 20 novembre 2006.�

Richard FEUILLADEService de statistique agricole de la DAF

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Moins riche que les précédentes en évène-ments touchant à l’évolution statutaire del’île, l’année 2006 voit néanmoins se pour-suivre, à marche accélérée, le processus detransformation de la société et de l’éco-nomie mahoraise. Des deux modes de fonc-tionnement qui cohabitent encore àMayotte, le moderne prend rapidement lepas sur le traditionnel, peu monétarisé etpeu productif.

Trois des moteurs du développement àl’œuvre depuis plusieurs années ont parti-culièrement joué en 2006 : la revalorisationdu niveau des salaires, le développementdes équipements publics et la constructionde logements.

Hausse des salaireset de la consommation

La hausse des salaires a favorisé la consom-mation des ménages et dynamisé l’éco-nomie mahoraise en 2006. La hausse duSMIG est intervenue au 1er juillet (de 3,83 à

4,18 € pour le SMIG horaire), la revalori-sation de la grille salariale interprofession-nelle (hors BTP et industrie) est devenueeffective au 1er octobre et la révision de lagrille salariale du BTP date du 1erdécembre.

La consommation profite d’abord au sec-teur du commerce. Les ventes de véhiculesautomobiles ont ainsi progressé de 13,2 %par rapport à 2005, tandis que les importa-tions de produits alimentaires et de textilesaugmentaient de 3,6 % en valeur. Témoi-gnage de ce dynamisme, un nouveau maga-sin de gros et une autre grande surface dedétail ont ouvert en début d’année. Laconsommation d’électricité progresse tou-jours a un rythme très rapide, 169 millionsde Kwh contre 139 millions de Kwh en 2005.Elle a été multipliée par quatre en dix ans.

Les prix à la consommation, exprimés enmoyenne annuelle, ont progressé de 1,3 %par rapport à l’année précédente, à peu prèsau même rythme qu’en 2005 (+ 1,2 % parrapport à 2004). Cette évolution globalemodérée masque des évolutions contras-

27

MActivité soutenue à Mayotte

Mayotte

Montant du salaire minimum horaire brut (en €)(moyenne annuelle)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

SMIG MayotteSMIC France

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tées. Les prix des produits alimentaires,dont les achats ne représentent plus que26 % de la consommation des ménages1

contre 37 % en 1995, progressent forte-ment (+ 2,7 %). A contrario, les prix desproduits manufacturés sont demeurésstables (+ 0,1 %) tandis que les prix desservices, désormais le premier poste dedépense des Mahorais, augmentaient de0,9 %.

Équipement, logementet investissement

Plutôt morose en début d’année, le sec-teur du BTP a connu une forte reprise audeuxième trimestre, reprise confirmée autroisième trimestre et accentuée en find’année. Signe de la bonne tenue du sec-teur du BTP, les importations de cimentont augmenté de près de 7 % en 2006. Plu-sieurs grands chantiers publics (nouveauxétablissements scolaires, extension duport de Longoni et du centre hospitalier,marché de Mamoudzou) profitent particu-lièrement aux entreprises de gros œuvre.

La hausse des revenus des ménages favo-rise également leurs investissements dansle logement. Les crédits à l’habitat pro-gressent fortement (encours en hausse de20 % en un an). Le décret du 3 octobre 2006,portant extension à Mayotte du régimed’épargne-logement sera de nature àfavoriser l’essor du logement pour encoremieux accompagner le développement del’île.

Tout comme l’investissement des ména-ges, celui des entreprises a été soutenu en2006. Les ventes de véhicules utilitaires,en hausse de 32 %, et les importations debiens d’équipement qui ont progressé de19 % en sont le reflet.

L’ylang et l’aquacultures’exportent

Dans le secteur agricole, la reprise desexportations d’ylang observée depuisl'année 2005 s’est confirmée. Elles ont étédopées par la hausse des cours sur le mar-ché mondial. Leur montant frôle le demimillion d'euros, en hausse de 6,8 % parrapport à 2005. Par contre, le marasmerègne toujours sur le marché de la vanilleet les exportations officielles de vanillenoire sont restées nulles comme en 2005.L’effondrement des cours mondiauxdémobilise les opérateurs d’une filière quiconnaît de graves difficultés.

L’aquaculture connaît quelques problè-mes liés au coût de l’acheminementaérien vers la métropole. Après un rebondau troisième trimestre, les exportations sesont à nouveau tassées au quatrième. Surl’ensemble de l’année, les exportations deproduits aquacoles progressent tout demême de 21 %. La filière visant à l’expor-tation de produits transformés et condi-tionnés est en sommeil.

En 2006, Mayotte a accueilli 31 100 touris-tes, soit une baisse de 20 % par rapport à2005 (38 800). Comme à La Réunion, lesecteur touristique a été fortementimpacté par l’épidémie de chikungunya ;la médiatisation de cette épidémie a écar-té bon nombre de visiteurs potentiels deces destinations. Le nombre de touristesen voyage d’agrément a été divisé pardeux par rapport à 2005. Le nombre devisiteurs venus à la rencontre de proches(tourisme affinitaire) a moins baissé : - 5 %.Par contre le nombre de visiteurs se dépla-çant pour affaires a progressé de 53 %. Autotal, les recettes liées à l’activité touris-tique progressent de 11 % par rapport à2005. Les visiteurs de 2006 sont restésplus longtemps en moyenne et ont enga-gé des dépenses plus conséquentes. Lesrecettes globales s’élèvent à 16,3 millionsd’euros.

28

1 Source : Insee - Enquête Budget des familles 2005

Tourisme d’affaireset échanges économiques

La forte progression du tourisme d’affairesest la traduction d’une intensification del’activité économique et des échangesqu’elle génère. Elle participe à la hausse dutrafic aérien et du nombre de passagersobservée sur l’aéroport de Pamandzy. Lenombre de passagers a augmenté de 5,2 %et le fret aérien de 16 %. L'essor économi-que participe aussi à la hausse du trafic por-tuaire : les mouvements de navires ontaugmenté de 31 % et le tonnage débarqué asuivi exactement la même évolution. Lavocation de plate-forme d’éclatement duport de Longoni semble se confirmer en2006. Le tonnage des marchandises débar-quées pour transbordement a progressé de35 %. Dans le domaine du transport aérien,l’ouverture, à la fin de l’année d’une ligneMayotte-Nairobi-Paris devrait encore favori-ser les échanges.

Le déficit chronique et important du com-merce extérieur s’est encore creusé en 2006.

Les recettes liées aux exportations ne cou-vrent que 2 % des dépenses d’importations.Les premières progressent pourtant de 13 %par rapport à 2005, mais les importationss’accroissent de manière plus importanteencore (+ 16 %). Elles ont été multipliées par1,9 depuis l’an 2000. Les recettes douaniè-res, à 86,9 millions d'euros progressent de6,1 % sur un an.

L’impact de ces évolutions sur le marché dutravail est difficile à apprécier. Les indica-teurs les plus précoces, traditionnellementproduits par la Direction du travail, de l'em-ploi et de la formation professionnelle nesont plus publiés à la suite de l’installationen décembre 2005 à Mayotte de l’ANPE. Lesstatistiques relatives aux demandeurs d’em-ploi et au chômage ne sont pas encore dis-ponibles.�

Olivier FROUTÉChef de l’Antenne de l’Insee à Mayotte

et Jean GAILLARDDirecteur régional de l’Insee à La Réunion

29

La cueillette d'ylang à Mayotte.

MMayotte

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En 2006, l’économie mauricienne a affichéune croissance de 5,0 %, en nette haussepar rapport aux 2,2 % de l’exercice 2005.Le principal moteur de la croissance a étéle secteur tertiaire qui a contribué pour4,2 % à la croissance du PIB tandis que lesecteur secondaire intervenait pour 1,2 % ;la contribution du secteur primaire a étémarginale.

Le tourisme s’est relativement bien com-porté en 2006, avec une croissance réellede 3,5 %, contre 5,6 % en 2005. Cettemoindre croissance en 2006 s’expliquepar les arrivées de touristes en prove-nance de la France et de La Réunion, quiont nettement reflué à la suite de la publi-cation d’informations alarmantes dans lapresse sur l’épidémie de chikungunya, quia frappé les îles de l’océan Indien, dontMaurice. Les entrées totales de touristessont passées de 761 063 en 2005 à 788 276en 2006 tandis que les recettes ont aug-menté de 24,3 %, passant de 25 704 mil-lions de roupies en 2005 à 31 942 millionsen 2006.

Les services financiers, ont quant à eux,connu une hausse de 7,0 %, bien meilleureque la hausse de 5,4 % de 2005. Cela est dûà une forte croissance des secteurs desassurances, des banques et autres activi-tés de l’intermédiation financière (respec-tivement 5,0 %, 7,1 % et 11,0 %). Les trans-ports, le stockage et les communicationsont aussi enregistré une forte hausse de7,2 % en 2006, moindre cependant que les7,7 % établis en 2005. Le commerce degros et de détail a connu une progressionde 5,4 % en 2006 contre celle de 5,6 % en2005, dû à une augmentation des prix desproduits consommables et à une moindrecroissance dans les activités du "Freeport".

Redressement du secteurmanufacturier et du BTP

Le secteur manufacturier affiche en 2006un rythme de croissance de 3,9 % en 2006après une contraction de 5,5 % en 2005. Laproduction totale de la zone franche a eneffet enregistré une croissance de 4,6 %après quatre années de repli de 2002 à2005. Le secteur manufacturier, hors zonefranche, a aussi retrouvé la croissanceaprès une stabilisation en 2005 (+ 4,1 %).En revanche la production du sucre s’estréduite de 2,9 %, passant de 504 857 ton-nes en 2006 par rapport à 519 816 tonnesen 2005.

Le secteur du Batîments et TravauxPublics s’est redressé en 2006, progres-sant de 5,1 % après une contraction de5,2 % en 2005, grâce à la constructiond’hôtels et la mise en œuvre de projets de"complexes touristiques intégrés" (Inte-grated Resorts Schemes - IRS).

30

Des résultats corrects dans laplupart des secteurs

Politique budgétaireLes recettes totales et dons ont légèrementreflué, passant de 20,0 % du PIB en2005/2006 à 19,2 % en 2006/2007.

Les dépenses totales et prêts ont régressé,passant de 25,3 % du PIB en 2005/2006 à23,6 % du PIB en 2006/2007.

Le déficit budgétaire pour l’exercice 2006s’établit à 4,3 % du PIB contre 5,3 % pourl’exercice 2005. Ce déficit a été financé pardes sources intérieures, bancaires et non-bancaires.

Le secteur primaire, dominé principalementpar l’agriculture, a connu une hausse de0,6 % en 2006 après une contraction de 5,4 %en 2005. La production de canne à sucrecontinue à diminuer avec une contraction de2,9 % mais elle est compensée par une crois-sance de 4,5 % des "autres activités de l’agri-culture".�

Maya RAMCHURUNEconomist, Ministry of Finance and

Economic Dévelopment

31

Les indicateurs macroéconomiques de base

Indicateurs 2005 2006

Population (en millions d'habitants) 1,248 1,256PIB (Rs. Millions) 162,027 181,505Revenu [PIB] par tête d'habitant par an (Rs.) 129,829 144,510Taux de croissance du PIB (%) 2,2 5,0Taux d'épargne (%) 17,3 16,2Taux d'investissement (%) 21,3 24,0Exportations FOB (Total) (Rs. Millions) 59,095 69,099

- Sucre 10,536 11,165- Zone franche 28,954 33,707

Importations CIF (Rs. M) 93,282 115,612Déficit budgétaire (% PIB) 5,3 4,3Chômage (%) 9,6 9,1Inflation - Année financière (%) 5,1 10,7Nombre de firmes dans la Zone Franche 506 434

Secteurs 2005 2006

Agriculture 6,0 5,6- Sucre 3,2 2,8

Secteur Manufacturier 19,9 20,0- Zone Franche 7,5 7,5

Tourisme 7,7 8,5Services Financiers 10,3 10,3

Position extérieureLe déficit courant de la balance despaiements s’est significativement détérioré,pour atteindre un niveau de 7,4 % du PIB en2006 contre 5,2 % en 2005. Cette dégradations’explique largement par un creusement de labalance commerciale, qui a dans une certainemesure été compensé par l’effet conjugué del’excédent des services et des transfertscourants. Ce creusement résulte de l’accrois-sement des importations, propulsés parl’alourdissement de la facture pétrolière.

Le Produit Intérieur Brut (PIB)

est la valeur marchande de tous

les biens et services produit par

une économie au cours d’une

période donnée (1 an). La crois-

sance du PIB, c’est l’augmenta-

tion dans le temps (c'est-à-dire

le changement d’une année à

l’autre) du PIB.

Part sectorielle de l’économie en % du Produit Intérieur Brut

Source : Ministère des Finances et du Développement Economique et Bureau des Statistiques

MMaurice

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Les autorités mauriciennes ont com-mencé des réformes d’envergurenotamment à travers le Budget 2006-2007 adopté en juin 2006. Les mesuresannoncées visent à revitaliser les sec-teurs existants et faciliter l’émergencede nouveaux piliers de croissance.L’objectif primordial est de créer 50 000emplois en cinq ans et doubler le reve-nu par habitant d’ici dix ans.

Le gouvernement a présenté uneréforme de la politique fiscale de l’État.L’impôt sur les compagnies devrait pas-ser de 25 % à 15 % à partir du 1er juillet2007. Des mesures visent à améliorer laparticipation et la cohésion socialegrâce à un programme de promotionintitulé "Empowerment Programme".Ce programme est doté d’un budget de5 milliards de roupies mauriciennes(150 millions de dollars) sur cinq ans,ce qui constitue un pas dans la bonnedirection. Il va s’attacher à favoriser lapromotion des travailleurs et à libérerdes terrains pour les logements sociauxet les petites entreprises. Il apporteraaussi un soutien financier et techniqueaux petites et moyennes entreprises.

500 millions de roupies sont prévuspour transformer l’industrie sucrièreen industrie de la canne en valorisanttoute la filière. Le programme deréforme vise deux objectifs majeursnotamment réduire les coûts de pro-duction dans les champs et à l’usine etaméliorer et développer les sous-pro-duits de la canne.

Un programmede réforme d’envergure

32 33

Dans le secteur manufacturier, la distinc-tion entre entreprises appartenant ou nonà la Zone Franche sera progressivementéliminée. Les droits de douane sur tousles intrants destinés aux entreprisesindustrielles indépendamment de leurstatut seront supprimés. Le NationalEquity Fund sera mis à contribution pourfinancer la restructuration des entrepri-ses moyennant la mise à disposition de lamoitié de ses 500 millions de roupiessous forme de fonds participatifs.

Objectif : 2 millions detouristes en 2015

Dans le secteur touristique, le gouverne-ment s’est fixé comme objectif d’accueil-lir 2 millions de touristes en 2015. À ceteffet, le Mauritius Tourism PromotionAuthority sera dotée de tous les moyensnécessaires pour la promotion touris-tique et la diversification des marchéstouristiques. Le secteur hôtelier seraappelé au cours des cinq prochainesannées à investir dans la construction de25 000 chambres supplémentaires. Deson côté, le gouvernement va poursuivresa politique de libéralisation de l’accèsaérien de l’île.

Pour favoriser le développement des servicesdes technologies de l’information et des com-munications, le gouvernement baisse les tarifsde connexions internationales à haut débit uti-lisées par les fournisseurs d’accès. Le gouver-nement confirme également son intention departiciper au projet du nouveau câble sous-marin à fibre optique EASSY reliant l’Afriquedu Sud au Soudan. La volonté de former lemaximum de Mauriciens dans ce secteur estune priorité du gouvernement.

Dans le domaine des services financiers, plu-sieurs nouvelles mesures sont proposées pourpermettre leur développement, leur moderni-sation et leur diversification.

Le gouvernement compte aussi mettre l’accentsur le développement des secteurs émergentstels que le "seafood hub", le "land based ocea-nic industry", le "knowledge hub", le "pharma-ceutical hub" et l’expansion du tourisme versles services de l’hospitalité et des loisirs.�

Maya RAMCHURUN,Economist, Ministry of Finance and

Economic Dévelopment

Trois chocs, trois défisTrois chocs sur les échanges extérieurs menacent le développement économique et social deMaurice. Le premier résulte de la fin de l’Accord Multifibre (l’AMF), le 1er janvier 2005, ledeuxième tient à la décision de l’Union Européenne d’abaisser son prix garanti du sucre et,partant de réduire de 36 % le prix du sucre importé de Maurice sur la période 2006 à 2009.L’envolée récente des cours énergétiques mondiaux a provoqué le troisième choc.

Le démantèlement de l’AMF a rétréci l’accès préférentiel de Maurice aux marchés de l’UnionEuropéenne des États-Unis. De nombreux entreprises ont mis la clé sous la porte ou ont dûs’adapter à la disparition du traitement préférentiel, ce qui a conduit à des suppressions d’emploiset à des regroupements.

Les impératifs de réforme du régime sucrier communautaire ont conduit la CommissionEuropéenne à recommander de réduire de 36 % en quatre ans (2006-2010) le prix garanti auxproducteurs européens, et par ricochet aux producteurs ACP bénéficiaires du protocole sucre.

MMMaurice

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En 2006, l’économie mauricienne a affichéune croissance de 5,0 %, en nette haussepar rapport aux 2,2 % de l’exercice 2005.Le principal moteur de la croissance a étéle secteur tertiaire qui a contribué pour4,2 % à la croissance du PIB tandis que lesecteur secondaire intervenait pour 1,2 % ;la contribution du secteur primaire a étémarginale.

Le tourisme s’est relativement bien com-porté en 2006, avec une croissance réellede 3,5 %, contre 5,6 % en 2005. Cettemoindre croissance en 2006 s’expliquepar les arrivées de touristes en prove-nance de la France et de La Réunion, quiont nettement reflué à la suite de la publi-cation d’informations alarmantes dans lapresse sur l’épidémie de chikungunya, quia frappé les îles de l’océan Indien, dontMaurice. Les entrées totales de touristessont passées de 761 063 en 2005 à 788 276en 2006 tandis que les recettes ont aug-menté de 24,3 %, passant de 25 704 mil-lions de roupies en 2005 à 31 942 millionsen 2006.

Les services financiers, ont quant à eux,connu une hausse de 7,0 %, bien meilleureque la hausse de 5,4 % de 2005. Cela est dûà une forte croissance des secteurs desassurances, des banques et autres activi-tés de l’intermédiation financière (respec-tivement 5,0 %, 7,1 % et 11,0 %). Les trans-ports, le stockage et les communicationsont aussi enregistré une forte hausse de7,2 % en 2006, moindre cependant que les7,7 % établis en 2005. Le commerce degros et de détail a connu une progressionde 5,4 % en 2006 contre celle de 5,6 % en2005, dû à une augmentation des prix desproduits consommables et à une moindrecroissance dans les activités du "Freeport".

Redressement du secteurmanufacturier et du BTP

Le secteur manufacturier affiche en 2006un rythme de croissance de 3,9 % en 2006après une contraction de 5,5 % en 2005. Laproduction totale de la zone franche a eneffet enregistré une croissance de 4,6 %après quatre années de repli de 2002 à2005. Le secteur manufacturier, hors zonefranche, a aussi retrouvé la croissanceaprès une stabilisation en 2005 (+ 4,1 %).En revanche la production du sucre s’estréduite de 2,9 %, passant de 504 857 ton-nes en 2006 par rapport à 519 816 tonnesen 2005.

Le secteur du Batîments et TravauxPublics s’est redressé en 2006, progres-sant de 5,1 % après une contraction de5,2 % en 2005, grâce à la constructiond’hôtels et la mise en œuvre de projets de"complexes touristiques intégrés" (Inte-grated Resorts Schemes - IRS).

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Des résultats corrects dans laplupart des secteurs

Politique budgétaireLes recettes totales et dons ont légèrementreflué, passant de 20,0 % du PIB en2005/2006 à 19,2 % en 2006/2007.

Les dépenses totales et prêts ont régressé,passant de 25,3 % du PIB en 2005/2006 à23,6 % du PIB en 2006/2007.

Le déficit budgétaire pour l’exercice 2006s’établit à 4,3 % du PIB contre 5,3 % pourl’exercice 2005. Ce déficit a été financé pardes sources intérieures, bancaires et non-bancaires.

Le secteur primaire, dominé principalementpar l’agriculture, a connu une hausse de0,6 % en 2006 après une contraction de 5,4 %en 2005. La production de canne à sucrecontinue à diminuer avec une contraction de2,9 % mais elle est compensée par une crois-sance de 4,5 % des "autres activités de l’agri-culture".�

Maya RAMCHURUNEconomist, Ministry of Finance and

Economic Dévelopment

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Les indicateurs macroéconomiques de base

Indicateurs 2005 2006

Population (en millions d'habitants) 1,248 1,256PIB (Rs. Millions) 162,027 181,505Revenu [PIB] par tête d'habitant par an (Rs.) 129,829 144,510Taux de croissance du PIB (%) 2,2 5,0Taux d'épargne (%) 17,3 16,2Taux d'investissement (%) 21,3 24,0Exportations FOB (Total) (Rs. Millions) 59,095 69,099

- Sucre 10,536 11,165- Zone franche 28,954 33,707

Importations CIF (Rs. M) 93,282 115,612Déficit budgétaire (% PIB) 5,3 4,3Chômage (%) 9,6 9,1Inflation - Année financière (%) 5,1 10,7Nombre de firmes dans la Zone Franche 506 434

Secteurs 2005 2006

Agriculture 6,0 5,6- Sucre 3,2 2,8

Secteur Manufacturier 19,9 20,0- Zone Franche 7,5 7,5

Tourisme 7,7 8,5Services Financiers 10,3 10,3

Position extérieureLe déficit courant de la balance despaiements s’est significativement détérioré,pour atteindre un niveau de 7,4 % du PIB en2006 contre 5,2 % en 2005. Cette dégradations’explique largement par un creusement de labalance commerciale, qui a dans une certainemesure été compensé par l’effet conjugué del’excédent des services et des transfertscourants. Ce creusement résulte de l’accrois-sement des importations, propulsés parl’alourdissement de la facture pétrolière.

Le Produit Intérieur Brut (PIB)

est la valeur marchande de tous

les biens et services produit par

une économie au cours d’une

période donnée (1 an). La crois-

sance du PIB, c’est l’augmenta-

tion dans le temps (c'est-à-dire

le changement d’une année à

l’autre) du PIB.

Part sectorielle de l’économie en % du Produit Intérieur Brut

Source : Ministère des Finances et du Développement Economique et Bureau des Statistiques

MMaurice

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Les autorités mauriciennes ont com-mencé des réformes d’envergurenotamment à travers le Budget 2006-2007 adopté en juin 2006. Les mesuresannoncées visent à revitaliser les sec-teurs existants et faciliter l’émergencede nouveaux piliers de croissance.L’objectif primordial est de créer 50 000emplois en cinq ans et doubler le reve-nu par habitant d’ici dix ans.

Le gouvernement a présenté uneréforme de la politique fiscale de l’État.L’impôt sur les compagnies devrait pas-ser de 25 % à 15 % à partir du 1er juillet2007. Des mesures visent à améliorer laparticipation et la cohésion socialegrâce à un programme de promotionintitulé "Empowerment Programme".Ce programme est doté d’un budget de5 milliards de roupies mauriciennes(150 millions de dollars) sur cinq ans,ce qui constitue un pas dans la bonnedirection. Il va s’attacher à favoriser lapromotion des travailleurs et à libérerdes terrains pour les logements sociauxet les petites entreprises. Il apporteraaussi un soutien financier et techniqueaux petites et moyennes entreprises.

500 millions de roupies sont prévuspour transformer l’industrie sucrièreen industrie de la canne en valorisanttoute la filière. Le programme deréforme vise deux objectifs majeursnotamment réduire les coûts de pro-duction dans les champs et à l’usine etaméliorer et développer les sous-pro-duits de la canne.

Un programmede réforme d’envergure

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Dans le secteur manufacturier, la distinc-tion entre entreprises appartenant ou nonà la Zone Franche sera progressivementéliminée. Les droits de douane sur tousles intrants destinés aux entreprisesindustrielles indépendamment de leurstatut seront supprimés. Le NationalEquity Fund sera mis à contribution pourfinancer la restructuration des entrepri-ses moyennant la mise à disposition de lamoitié de ses 500 millions de roupiessous forme de fonds participatifs.

Objectif : 2 millions detouristes en 2015

Dans le secteur touristique, le gouverne-ment s’est fixé comme objectif d’accueil-lir 2 millions de touristes en 2015. À ceteffet, le Mauritius Tourism PromotionAuthority sera dotée de tous les moyensnécessaires pour la promotion touris-tique et la diversification des marchéstouristiques. Le secteur hôtelier seraappelé au cours des cinq prochainesannées à investir dans la construction de25 000 chambres supplémentaires. Deson côté, le gouvernement va poursuivresa politique de libéralisation de l’accèsaérien de l’île.

Pour favoriser le développement des servicesdes technologies de l’information et des com-munications, le gouvernement baisse les tarifsde connexions internationales à haut débit uti-lisées par les fournisseurs d’accès. Le gouver-nement confirme également son intention departiciper au projet du nouveau câble sous-marin à fibre optique EASSY reliant l’Afriquedu Sud au Soudan. La volonté de former lemaximum de Mauriciens dans ce secteur estune priorité du gouvernement.

Dans le domaine des services financiers, plu-sieurs nouvelles mesures sont proposées pourpermettre leur développement, leur moderni-sation et leur diversification.

Le gouvernement compte aussi mettre l’accentsur le développement des secteurs émergentstels que le "seafood hub", le "land based ocea-nic industry", le "knowledge hub", le "pharma-ceutical hub" et l’expansion du tourisme versles services de l’hospitalité et des loisirs.�

Maya RAMCHURUN,Economist, Ministry of Finance and

Economic Dévelopment

Trois chocs, trois défisTrois chocs sur les échanges extérieurs menacent le développement économique et social deMaurice. Le premier résulte de la fin de l’Accord Multifibre (l’AMF), le 1er janvier 2005, ledeuxième tient à la décision de l’Union Européenne d’abaisser son prix garanti du sucre et,partant de réduire de 36 % le prix du sucre importé de Maurice sur la période 2006 à 2009.L’envolée récente des cours énergétiques mondiaux a provoqué le troisième choc.

Le démantèlement de l’AMF a rétréci l’accès préférentiel de Maurice aux marchés de l’UnionEuropéenne des États-Unis. De nombreux entreprises ont mis la clé sous la porte ou ont dûs’adapter à la disparition du traitement préférentiel, ce qui a conduit à des suppressions d’emploiset à des regroupements.

Les impératifs de réforme du régime sucrier communautaire ont conduit la CommissionEuropéenne à recommander de réduire de 36 % en quatre ans (2006-2010) le prix garanti auxproducteurs européens, et par ricochet aux producteurs ACP bénéficiaires du protocole sucre.

MMMaurice