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Systèmes nationaux de communication Questions de politiques et options Unesco

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Systèmes nationaux de communication Questions de politiques et options

Unesco

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Les cahiers de la série Etudes et documents d’informations sont publiés par le Département des moyens d’infor- mation. Pour obtenir l’autorisation de reproduire en tout ou en partie les informations qu’ils contiennent, prière de s’adresser à l’Office des publications de l’Unesco. Les cahiers déjà parus, dont les titres sont énumérés ci-après, sont disponibles chez les agents généraux de l’Unesco dans les différents Etats membres, ainsi qu’au Département des moyens d’information, Unesco, place de Fontenoy, 75700 Paris.

E T U D E S ET DOCUMENTS D’INFORMATION

Numéro Nu i n éro 23

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Les programmes culturels radiophoniques - Quelques expériences. 195 6. Les périodiques pour nouveaux alphabètes - Sept expériences. 1951 (épuisé). Les groupes d’éducation populaire et les techniques audio- visuelles, 1958 (épuisé). Edition espagnole : Los grupos de educacion popular y las técnicas audiovisuales (épuisé). Le kinescope et l’éducation populaire, 1958 (épuisé). Les auxiliaires visuels dans l’éducation de base et le déve- loppement communautaire, 1959. Les programmes cinématographiques pour la jeunesse, 1959 (épuisé). Comment réaliser des films à peu de frais, 1960. Le développement des moyens d’information en Asie, 1960. L’influence du cinéma sur les enfants et les adolescents, Bibliographie internationale annotée, 196 1 (épuisé). Le film et la télévision au service de l’opéra, du ballet et des musées, 1961 (épuisé). Les moyens d’information dans les pays en voie de déve- loppement. Rapport de l’Unesco à l’organisation des Nations Unies, 1961. Edition espagnole: Los medios de informacion en América Latina: factor de desawollo economico y social (épuisé). Le rôle de la coopération internationale dans la production cinématographique, 196 1. Répertoire mondial du cinéma. Institutions s’intéressant aux films éducatifs, scientifiques et culturels, 1962. Les méthodes d’encouragement à la production et à la distribution des films de court métrage destinés à une exploitation commerciale, 1962. Le développement des moyens d’information en Afrique. Presse. radio, film, télévision, 1962. L’éducation sociale par la télévision. 1963. La contribution du film à l’enseignement du premier degré, 1963 (épuisé). Etude sur la création de centres nationaux de catalogage de films et de programmes de télévision, 1963. Les communications spatiales et les moyens de grande information, 1963. Initiation aux arts de l’écran, 1964. L’influence de la télévision sur les enfants et les adolescents. Bibliographie annotée. Catalogues de courts métrages et de films fixes: liste sélective. Edition 1963. La formation professionnelle en matière d’information, 1965. Les journaux ruraux multicopiés, 1965. Des livres pour les pays en voie de développement (Asie, Afrique), 1 96 5. La radiodiffusion au service du développement rural, 1966. La radiodiffusion-télévision au service de l’éducation et du développement en Asie, 1961.

5 1 Une expérience africaine de tribune radiophonique au service du développement rural. Ghana-1 96411 965

52 La promotion du livre en Asie. Rapport sur la production et la distribution des livres dans la région, 1961.

53 Satellites de télécommunications pour l’éducation, la science et la culture, 1968.

54 Le film de 8mm pour le public adulte, 1969. 55 L’emploi de la télévision pour la formation technique supé-

rieure des9salariés. Premier rapport relatifà un projet pilote en Pologne, 1969.

56 La promotion du livre en Afrique. Problèmes et perspectives, 1969.

51 Le scénario du film de court métrage, 1969. 58 Vers le libre échange culturel, 1969. 59 Les moyens d’information dans la société. Nécessité de

développer la recherche, 1970. 60 La radiodiffirsion par satellites, 191 1. 6 1 Les principes de la coopération culturelle. 191 1. 62 Le rôle de la radio et de la télévision dans l’alphabétisation,

1911. 63 Les moyens d’information dans un monde de violence,

1911. 64 Le rôle du film dans le développement, 1912 65 La pratique de la grande information. Quelques enseignements

tirés de la recherche, 1972 66 Guide des communications par satellites 1912 61 La télévision et la formation technique supérieure des

travailleurs. 1913 68 Les Institutions cinématographiques. Etude du Conseil

international du cinéma et de la télévision (CICT), 1913 69 Les mo-vens d’information dans un contexte africain. 1913 70 La télévision circule-t-elle à sens unique. Revue et anal.vse de

la circulation des programmes de télévision dans le monde, 1914

Il Anatomie d’une Année internationale : I;lnnée du livre 1972, 1915

12 Developper l’habitude de la lecture, 1915

50 La télévision et l’éducation sociale des femmes, 1961.

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Systèmes nationaux de communication: Ouest i ons de politiques et Qptions par E. Lloyd Sommerlad

Unesco

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ISBN 92-3-201248-0 Edition anglaise 92-3-101248-7 Edition espagnole 92-3-301 248-4

Publié par L.es Presses de 1'Unesco 7, place de Fontenoy 75700 Paris

Composé et imprimé dans les ateliers de l'Unesco

0 Unesco, 1975

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Table des matières

PREFACE 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1 . LES FONCTIONS DE LA COMMUNICATION DANS LA SOCIETE . . . . . 8

1 . Information 8 2 . Education et culture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3 . Développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

4 . Mobilisation politique et sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 5 . Divertissement et récréation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

II . STRUCTURE DU SYSTEME ET QUESTIONS DE POLITIQUE . . . . . 11

6 . Publicité 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 . L a communication de point à point . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 2 . Les moyens de grande diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

-(a) les media imprimés I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 .(b) la radiodiffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 ,< c) la télévision par câble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 . (d) les satellites de télédiffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 (e) le film et le cinéma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

3 . La communication interpersonnelle . . . . . . . . . . . . . . . 20 4 . Services annexes et personnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Yb) services d'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 (c) media audiovisuels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 (d) bibliothèques et systèmes d'information . . . . . . . . . . . 22 (e) recrutement et formation du personnel . . . . . . . . . . . . . 23 (f) recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 (g) associations des media et associations professionnelles . . . . . 24 (h) publicité et promotion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

. (a) agences de presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

III . MISE EN OEUVRE DE S POLITIQUES DE LA COMMUNICATION . . . 26

1 . L'approche socialiste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 2 . L'investissement public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 3 . Mécanismes de contrôle social . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

5 . Régime de propriété des media . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 6 . Accès à la profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 7 . Contrôle des ressources matérielles . . . . . . . . . . . . . . . 28

4 . Conditions préalables au fonctionnement de l'entreprise . . . . . . . 27

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8 . Contraintes et. aides financières . . . . . . . . . . . . . . . . 29 9 . Contrdle du contenu des media . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 10 . Contraintes internationales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 11 . Conseils des media et réglementation volontaire . . . . . . . . . 32 12 . Protection des droits individuels . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 13 . Participation et accès du public et rétroaction . . . . . . . . . . . 33 14. Planification et coordination de la communication . . . . . . . . . 34

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Préface

Cette publication est destinée non seulement à ceux qu'intéressent les questions de politique des systèmes de communication, mais aussi et surtout aux responsables qui sont appelés à les trancher, souvent sans bien connaftre toutes les options qui leur sont ouvertes.

Depuis cinq ans de nombreux Etats membres de l'Unesco se préoccupent de plus en plus d'éla- borer des politiques nationales de la communica- tion et d'harmoniser les politiques institutionnelles, en vue d'assurer une meilleure intégration des moyens de communication disponibles dans la pla- nification du développement national.

Cet intérêt s'est concrétisé lors de la seizième session de la Conférence générale de l'Unesco qui a autorisé le Directeur général à "aider les Etats membres à formuler leurs politiques de commu- nication de masse".

pour 1973-1974, le Directeur général a souligné en ces termes l'importance de ce concept :

"L'intervention de l'idée d'une politique nationale de la communication . . . achève le mouvement qui, commençant avec la planification de l'éducation il y a douze ans, a progressivement orienté les di- verses parties du programme vers la promotion d'une systématisation des efforts nationaux dans les domaines de la compétence de l'Unesco en fonc- tion d'objectifs déterminés, bref d'une politique elle-même partie intégrante d'une planification synthétique de développement total".

Dans son introduction au programme de l'Unesco

Est-il possible de trouver un terrain commun pour l'établissement de politiques de la communi- cation sur la multiplicité des systèmes sociopoli- tiques que représentent les Etats membres de l'Unesco ? Le seul mot politiques ne va-t-il pas susciter des contradictions idéologiques et

évoquer des confrontations entre les media et les gouvernements ? Cela n'estpas certain, car beau- coup de problèmes sont communs aux divers pays et il existe de nombreuses possibilités d'action.

La présente étude approfondit certaines des questions de politique et des options qui apparaissent lorsque l'on considPre le rôle de la communica- tion dans diverses sociétés au regard des struc- tures changeantes des systèmes de communication. Elle nous offre de nombreux exemples des contra- dictions apparentes de points de vue et d'intérêts qu'il faut résoudre pour élaborer des politiques de la communication.

Cette publication vient à son heure. E n 1975, dans le cadre du programme de l'Unesco, se réu- nira en Amérique latine la première Conférence intergouvernementale sur les politiques de la communication. Cette conférence, comme celles qui se tiendront par la suite en Asie et en Afrique visera à confronter les expériences relatives aux systèmes de communication au regard du dévelop- pement économique et social et à envisager la création, auniveau national et régional, de struc- tures gouvernementales, administratives, tech- niques, et aussi de facilités de recherche et de formation, destinées à l'élaboration, l'application et l'évaluation des politiques de la communication. Nous pensons que la présente publication apporte une documentation utile pour ces réunions.

L'auteur est E. Lloyd Sommerlad, chef de la Division de la recherche et de la planification en matière de communication, qui a une grande ex- périence des media en tant qu'administrateur, res- ponsable d'entreprises de presse et de radiodiffusion, et parlementaire. Cette monographie a été prépa- rée par M. Sommerlad alors qu'il était Senior Fellow de l'East-West Communication Institute de Hawaii, en congé d'étude de l'Unesco.

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Introduction

La communication est inséparable de la société. Elle existe à tous les niveaux entre les individus et entre les institutions, elle va du gouvernement à. la population, de la population aü gouvernement, et elle emprunte de nombreux canaux interperson- nels ou "médiatisés".

Les modes d'utilisation de la communica-tion, les circuits qu'elle suit, les structures et le cadre réglementaire du système des media et les déci- sions de ceux qui l'administrent découlent des po- litiques de la communication. Celles-ci englobënt les principes, les règles et les directives suivant lesquels le système est édifié, elles peuvent être expressémect formulées ou bien rester implicites pour une bonne part,

Dans toute société, le système de communica- tion doit s'adapter de manière organique au sys- tème politique et socio-économique de l'Etat, et être compatible avec ses valeurs culturelles. Les systèmes de communication ont beaucoup de traits communs mais leurs objectifs, leurs fonctions et leurs politiques diffèrent suivant le degré de déve- loppement du pays et sa philosophie politique.

politiques de la communication seront vraisem-bla- blement exprimées avec précision dans des décrets, des rcglemeiits économiques, des directives du parti et dans le code civil et criminel. Lorsque l'organisation sociale n'est pas très développée et dans les sociétés où prévaut une doctrine libérale, les politiques seront vraisemblablement latentes plutôt que clairement articulées, et elles seront enracinées dans la tradition, la coutume et le précédent.

Peu de pays dotés d'un système de communica- tion ouvert ont éprouvé le besoin de donner à leurs politiques de la communication une expression for- melle ou synthétique. Les systèmes sont le frliit d'une longue évolution, ils font partie de la tradi- tion culturelle ; la communication interpersonnelle

Dans les Etats à planification centralisée, les

a d'abord été complétée par le texte imprimé, puis àun rythme accéléré, par le cinéma, la radio, la télévision et les autres technologies de la communi- cation. Néanmoins, il existait des politiques impli- cites fussent-elles surtout basées sur le laisser faire, jusqu'à ce que la sécurité nationale, le bien public ou des intérêts établis soient menacés.

Lanécessité de politiques explicites est de plus en plus reconnue. M ê m e dans les Etats les plus libéraux, le développement de la technologie et l'apparition des media électroniques oct inspiré une réglementation gouvernementale visant à dis- cipliner leur utilisation et répartir équitablement des ressources limitées. Les moyens de grande diffusion ont un tel retentissement, bon ou mau- vais, sur la vie politique, sociale et culturelle que les gouvernements on jugé bon d'intervenir pour favoriser ou protéger l'intérêt général.

La formulation d'une politique ne relève pas seulement des gouvernements mais aussi des en- treprises des media, des organismes profession- nels et des organisations collectives. E n démo- cratie, les politiques des gouvernements repré- sentent un amalgame des forces, des pressions et des traditions d'une société particulière, et re- flètent dans une certaine mesure les politiques des media et des autres institutions non gouverne- mentales.

profil d'un système de communication organisé, de décrire ses di.vers éléments et de dégager cer- taines des grandes questions etoptions qui se pré- sentent lorsqu'onveut définir les objectifs du sys- tème, organiser ses structures et mettre au point des mesures pour le contrôler ou le renforcer.

Bien que les activités relatives aux transports et aux routes soient évidemment fondamentales dans le système de communication d'un pays et conditionnent étroitement les possibilités de coin- munication interpersonnelle, elles n'entrent pas dans le cadre de notre étude.

L e but du présent document est de tracer le

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1. Les fonctions de la communication dans la société

Dans chaque société le rôle de la communication est d'informer, éduquer, animer et divertir, mais l'accent particulier mis sur ces diverses fonctions varie beaucoup suivant les systèmes politiques et les politiques de la communication. Nous résume- rons dans cette section les principales fonctions de la communicatiori en nous référant plus parti- culièrement aux aspects qui ont trait à la formu- lation des politiques.

1. Information

L'information circule continuellement à travers des canaux innombrables. La correspondance, les conversations et les autres formes de communi- cation administratives, commerciales et officielles sont la base indispensable de l'activité gouverne- mentale et économique, sans laquelle un Etat mo- derne ne peut fonctionner, Les nouvelles et l'in- formation circulent à travers le système vers les individus pour les instruire de ce qui se passe dans leur collectivité, dans leur pays et dans le monde entier, et éclairer les décisions intéres- sant leur vie personnel et professionnelle. Dans le processus de la communication, les individus n'ont pas à être simplement des récepteurs passifs, ils peuvent y participer, avoir accès aux moyens d'information pour communiquer horizontalement avec leurs semblables ou transmettre une infor- mation en retour aux dirigeants et au gouvernement. Cela dépend des politiques de la communication. Dans la plupart des sociétés, la masse d'informa- tion disponible dépasse la capacité du système et une sélection s'ensuit. Celle-ci peut être faite par les media qui déterminent eux-mêmes ce qui est ou non important ou intéressant, ou bien le flux d'information peut être soumis au contrôle des autorités qui décident ce que la population doit sa- voir. Les progrès spectaculaires de la technolo- gie de la communication ont amené l'apparition dans certains pays industrialisés de systèmes 2 grande capacité qui produisent une "surcharge

d'information'' et placent les individus devant choix difficiles entre les nombreux canaux sources disponibles.

des et

2. Education et culture

Il est difficile d'établir une distinction entre l'in- formation et la communication à caractère éduca- tif et culturel. L'éducation et la culture sont des processus continus dont la communication est un élément fondamental, et elles sont soumises au flux quotidien d'information de toutes provenances y compris les moyens de grande diffusion. D e ma- nière consciente ou non, les individus reçoivent des media des connaissances. Les systèmes de communication peuvent cependant être directe- ment utilisés à des fins éducatives et culturelles et cette option relève d'un choix délibéré des res- ponsables politiques. 11s peuvent compléter le système formel d'éducation en enrichissant le pro- gramme normal ou en servant de support à une partie appréciable des programmes, ou encore en assumant une grande partie des tâches d'enseigne- ment comme dans le cas de l'enseignement par correspondance, d'une "école des ondes'', d'une "université ouverte" et d'un système d'éducation individuelle par ordinateur. Ils peuvent assurer la formation professionnelle, l'alphabétisation et une large part de l'éducation des adultes. Les media imprimés fournissent le matériel de lec- ture à l'intention des nouveaux alphabétisés sans lequel ils retomberaient dans l'analphabétisme.

Les media ont également un puissant impact culturel, qui parfois désagrège et altère les va- leurs traditionnelles et facilite la domination cul- turelle étrangère, mais qui peut aussi contribuer à la réalisation d'objectifs culturels. Ils peuvent aider àpréserver des formes traditionnelles d'ex- pression artistique, développer l'appréciation des cultures locales et leur diffusion, soutenir les arts du spectacle et faire naître de nouvelles formes d'expression artistique tout en ouvrant

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les esprits à des valeurs culturelles et des styles de vie nouvea.ux.

3. Développement

La communication est un élément important du faisceau d'influences qui favorisent l'innovation et la modernisation au sein d'une société. Utilisés de manière constructive, les media peuvent con- tribuer à créer un environnement favorable au changement et au développement. Ils peuvent élargir les horizons en faisant connaftre d'autres expériences, exalter les aspirations et inciter à l'amélioration des habitudes et des conditions so- ciales. Ils favorisent la diffusion de nouvelles et meilleures manières de vivre et de travailler. L'importance de la contribution au développement de la communication, interpersonnelle ou média- tisée dépend des politiques et des stratégies adoptées et de la compétence avec laquelle elle est utilisée. Elle requiert l'utilisation planifiée des services de vulgarisation et des media, la coor- dination des canaux parallèles de communication, la coopération entre les organismes gouvernemen- taux et privés intéressés, un programme adapté au contexte culturel et prévoyant la participation du public, un dispositif de rétroaction et la diffu- sion multilatérale de l'information.

4. Mobilisation politique et sociale

L'édification de la nation, la modernisation du pays, la politisation des masses exigent le concours de la population et la mobilisation des ressources humaines de la société. La communication peut servir à ces fins. Les dirigeants peuvent utiliser cet instrument pour aiguiser la conscience poli- tique, attirer l'attention sur les problèmes natio- naux, créer un sentiment d'unité nationale, faire appuyer leurs politiques et programmes nationaux. Dans une société démocratique moderne, la com- munication estle moyen de faire participer la po- pulation au processus politique, de faciliter la dis- cussion et la prise de décision et d'obtenir un con- sensus sur les questions importantes. Dans les pays socialistes (c'est-à-dire les pays d'idéologie marxiste), les media peuvent être plus directement utilisés comme des instruments du parti et du gou- vernement. La presse, suivant Lénine, doit être "un propagandiste, agitateur et organisateur col- lectif". Un contrôle centralisé du système des media permet de promulguer la ligne du parti et de transmettre des directives à tous les niveaux de l'organisation, de diffuser des "révélations PO - litiques" et d'expliquer aux masses la "significa- tion réelle" des événements, de démasquer et humilier les déviationnistes. Ce système donne également la possibilité de critiquer publiquement les fonctionnaires et les déficiences du système aux éléments qui contrôlent les media ainsi qu'aux

individus qui peuvent être incités à s'en servir pour exprimer leurs suggestions et leurs doléances. Dans ces conditions, la communication fait partie intégrante du système politique, elle guide et mo- tive la population conformément aux politiques des dirigeants. Il est évident que les objectifs sociaux et politiques et la philosophie politique de 1'Etat détermineront la manière dont la communication sera utilisée pour la mobilisation des ressources humaines nationales.

5. Divertissement et récréation

E n régime de libre entreprise, les media ont pour principe de doniier au public ce qu'il aime, l'objec- tif étant d'attirer le maximum de lecteurs, d'audi- teurs et de spectateurs. D'où l'importance des programmes ou articles divertissants et récréatifs. ''Ce que le public aime", ce sont en général des récits, véridiaues ou imaginaires, sur des thèmes sensationnels ou émouvants, faits d'humour, de crimes, d'amours et de conflits qu'on retrouve sous des formes diverses dans les journaux et les magazines, les livres, la radio, la télévision, le cinéma et le théâtre. Autres genres populaires : les sports, la musique légère qui est un impor- tant ingrédient de la nouvelle culture "pop", le drame, les spectacles de variétés et les jeuxqui sont le cheval de bataille de tant de stations de télévision. L e divertissement et la récréation sont des fonctions parfaitement légitimes de la communication, justifiées en elles-mêmes, mais qui peuvent poser des questions de niveau et de goût. D e plus, la communication peut divertir sans être futile : elle peut en m ê m e temps infor- mer, avoir une valeur éducative, culturelle, ou avoir un but social sérieux.

L e divertissement n'est d'ailleurs pas la seule préoccupation des media en régime de libre entre- prise, m ê m e lorsqu'ils cherchent à conquérir un vaste public. Dans un système de concurrence, ils proposent généralement un mélange bien dosé de divertissement et d'information. La part du di- vertissement dépendra de décisions prises à di- vers niveaux et de divers facteurs : structure de la communication, éventuelles réglementations gou- vernementales du contenu des media, ressources financières disponibles, objectifs et conscience sociale des dirigeants des media.

6. Publicité

Les media privés appartiennent au monde des af- faires, ils vendent des nouvelles, de l'information et du divertissement àleur public, de l'espace ou du temps àleurs annonceurs. Ils sont soumis aux lois de l'offre et de la demande et ne peuvent vivre qu'en réalisant des profits. Dans de nombreux cas cependant, et ceci est particulièrement vrai des journaux et des stations de radio et de télévision,

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ils ont un double rôle, d'entreprise commerciale et de service public. Ils s'acquittent volontaire- ment des fonctions traditionnelles de recherche, d'explication et d'interprétation des nouvelles et de l'informationlet jouent le rôle de "chien de garde" de l'intérêtpüblic, par leurs commentaires, leurs révélations et leurs critiques. Il y a parfois conflit entre les intérêts commerciaux des media et leur fonction sociale, lequel se résout selon le degré de responsabilité sociale que leurs proprié- taires acceptent d'assumer.

La publicité constitue la totalité ou une partie des ressources de la piupart des journaux et Qe beau-coup de stations de radio et de télévision, et elle est donc le support économique de nombreux media. Elle est aussi par elle-même une impor- tante forme de communication et joue un rôle po- sitif dans un sysleme de libre entreprise ainsi que dans le développement economique. Dans de nom- breuses sociétés, le recours 5 la publicité des media reflète le choix conscient du moyen le plus sar et le plus efficace de développer la demande

des consommateurs et créer un marché de masse envue d'abaisser les coats de production et de dis- tribu-tion. Dans un pays en voie de développement, elle peut, comme les media, contribuer à élever les aspirations et inciter les gens à vivre mieux, mais el.le risque aussi d'accroître la frustration ].orsque manquent les moyens éc.onomiques de sa- tisfaire les aspirations qu'elle stimule.

Dans certains systèmes politiques, la publicité est interdite ou strictement limitée, comm-e étant inco rnpatibl e avec 1 'O r gani sat ion é con0 rn iqu e . Dans d'autres, elle est considérée comme condamnable du point de vue culturel ou socialement indésirable. Elle est parfoit accusée de susciter des attitudes étrangères àla culture traditionnelle. La question fondamentale est de savoir s'il peut y avoir indus- trialisation et modernisation sans un certain glis- sement vers une société de consommation où la publicité est inévitablement présente. Bien sou- vent, les questions de politique de cornmvnication tournent autour des attitudes du gouvernement, des media et des organisations de consommateurs à l'égard de la publicité.

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II. Structure du système et questions de politique

Les systèmes de Communication peuvent se déve- lopper suivant les besoins de la population, ou le dessein des gens en place. Ils évolueront avec le progrès de la technologie, et de nouveaux moyens de communication pourront supplanter ou doubler ceux qui exis-cent. Les forces du marché peuvent déterminer la place des différents media dans le système ou bien les gouvernements peuvent être amenés à régler des conflits lorsque les techno- logies nouvelles menacent les intérêts établis ou désorganisent les réseaux existants. La mesure dans laquelle les pouvoirs publics doivent interve- nir pour assurer la cohérence et l'harmonie du système pose elle-même un important problème de politique.

Nous examinerons dans cette section la struc- ture des systèmes de communication, leurs diffé- rents composants et certaines des questions que les gouvernements et les organismes privés doivent prendre en considération pour arrêter les poli- tiques qui donneront sa forme au système.

1. La communication de point à point

Cette partie du système concerne la production et la transmission de messages depuis un expéditeur jusqu'à un ou plusieurs destinataires désignés. Elle couvre un large éver:tail de moyens de traris- mission allant du messager au satel1it.e de tklé- communication.

munication de point à point sont assurés par l'ad- ministration des postes et télégr~phes. Celle-ci relève généralement des pauvoirs publics mais la poste, par exemple, peut bénéficier d'un statut indépendant, et certains services téléphoniques peuvent être municipaux. Certains secteurs du sys- tème, comme ].es communications avec l'étranger, peuvent être gérés pzr dea organismes distincts.

Dans certaics pays rependant, le téléphone, le té- légraphe eties services associés sont confiés àdes entreprises privées bén6ficiant d'une concession de

Dans la plupart des pays, les services de com-

service public. Elles sont tenues de fournir des services minimaux déterminés, de ne se livrer à aucune pratj.que discriminatcire et d'assurer le secret des co rnmunications . Les gouvernements doivent veiller à ce que les concessionnaires s'adaptent aux besoins des usagers et aux change- ments sociaux et technologiques.

A la base du service public de point 5 point se trouve !.e système postal qui, vu le caractère in- ternational du courrier, doit se conformer à des principes adoptés internationalement par l'Union postale universelle. L'exploitation du service pos- tal intérieur sera soumise à une multitude de dé- cisions de politique et de gestion touchant la nature du service, les moyens de transport, la fréquence des levées et des distributions, les tarifs postaux, les conditions et rédictions spéciales, la manipu- lation manuelle ou mécanisée, les services postaux contractuels, les agences postales, les ohjets in- terdits, etc.

Les services de téléphone et de télégraphe, pu- blics ou privés, poselit des questions similaires, comme la nature et les normes du service, les tarifs et les politiques tarifaires, ainsi que des questions techniques comme la commutation au- tomatique, l'appel direct, etc. Le réseau de télé- comniunication par faisceaux hertziens, par satel- lites et par câbles devra être développé conformé- ment àunplan directeur répondant aux nécessités du trâfic et aux besoins prévus des usagers.

L'avance spectaculaire de la technologie des communications au cours des dernières anliées a considérablement élargi la gamme des services, qui pourraient avec 1.e temps avoir une indicence sur l'organisation m ê m e de la société. Ils com- prennent à?a fGis les services de point à point tels que nous les considérons ici, et les services de distribution dont nous parlerons plus loin. La dis- tinction devient d'ailleurs difficile vu la multipli- cation des messages d'individu 2 individu, l'inter- vention de l'ordinateur et le raccordement du té1 é- phwe à des sources d'information programmée

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concernant la météorologie, les spectacles, et les cours de la Bourse.

Des technologies de communication avancées combinent l'image au son dans le vidéophone, per- mettent une transmission imprimée directe au client au moyen du télex, de la télétransmission du courrier et ainsi que des consultations à dis- tance entre plusieurs participants. Elles per- mettent également, avec l'aide de l'ordinateur, d'assurer à des étudiants un enseignement indivi- duel et d'établir des réseaux de transmission et de traitement des données. C lest la tendance convergente des technologies

des communications et de l'informatique qui influera le plus profondément sur le système de communication et l'avenir de la société elle- même. La conjonction de la communication et de l'informatique permet de créer des systèmes d'in- formation utilisables pour la recherche, les af- faires, l'industrie, la défense et le gouvernement, ainsi que pour les réservations d'avion ou d'hôtel, les cotations boursières, la banque les avis de crédit, le diagnostic médical, les recherches judi- ciaires et l'échange à distance d'information et de documentation scientifique. La distance n'est pas un obstacle, puisque des ordinateurs situés aux antipodes peuvent être reliés par satellites.

La création d'une société ainsi basée sur llin- formation transformera fondamentalement la na- ture et la capacité du réseau d'information. La bande de transmission requise dépassera très largement la bande dont disposent actuellement la plupart des systèmes téléphoniques. L e rem- placement des réseaux existants par des systèmes de transmission àlarge bande demandera des res- sources importantes et une planification à long terme. Il est donc nécessaire d'élaborer des poli- tiques, des normes et des directives en vue d'un développement progressif du système suivant des objectifs convenus, et compte tenu de ses impli- cations dans des domaines aussi éloignés que l'ur- banisme et les transports.

Le développement de la technologie des sys- tèmes de transmission àlarge bande, la multipli- cation des systèmes de données et de documenta- tion à capacité conversationnelle de stockage et de communication à la demande de l'information, la nécessité d'institutions nouvelles ou modifiées pour exploiter les nouveaux services, le problème du secret et de la propriété de l'information, au- tant de questions qui amènent à s'interroger sur la nature du cadre réglementaire nécessaire pour assurer une utilisation méthodique et responsable des systèmes perfectionnés de communication. Voiciquelques-unes des questions de politique qui se posent :

(i) Quel organisme aura la responsabilité du développement d'un système intégré ?

(ii) Comment sera contrôlé l'accès aux données mises sur ordinateur ?

(iii) Quelle serala relation entre le téléphone, les réseaux de transmission de données et les sgs- tèmes de télévision assistée par ordinateur ?

(iv) Quelle protection accorder aux droits acquis ?

(v) Un satellite domestique est-il nécessaire et, dans l'affirmative, qui sera responsable de son exploitation ?

(vi) Les responsables des vecteurs auront-ils un droit de contrôle sur les messages ?

(vii) Quelles institutioiis devront être chargées des services d'information, de documentation et d'éducation à capacité conversationnelle ?

(viii) Les gros utilisateurs, par exemple l'ar- mée, les organismes de radiodiffusion et de télé- vision ou les agences de presse seront-ils auto- risés à créer leur propre réseau de communica- tion ou de distribution ?

(ix) quelles frontières tracer entre l'autorité responsable des télécommunications et les usagers ? Dans quelles conditions les usagers seront-ils autorisés à brancher des équipements terminaux sur le système de transmission ? Par exemple les usagers auront-ils le droit de posséder des télex et des téléimprimeurs, des appareils de reproduction fac-similés et des vidéophones, ou ces appareils devront-ils être obligatoirement loués à l'autorité responsable des télécommunications ?

2. Les moyens de grande diffusion

Nous traiterons ici de l'information que diffusent des media impersonnels à l'adresse d'une multi- tude indifférenciée. Les moyens de communica- tion modernes exigent une infrastructure technique et sont généralement conçus comme un processus d'information "du grandnombre par un seul". Des utilisations nouvelles des media, cependant, per- mettent au public d'y avoir accès et de les utili- ser, la circulation à sens unique se muant alors en échanges.

Les structures des sy-stèmes de communica- tion - imprimé, radiodiffusion, film - varient suivant le rôle quileur est dévolu dans le système politique et le degré de raffinement de la société.

(a) Les media imprimés

Journaux et périodiques

L e journal présente cette caractéristique unique d'être vendu moins cher qu'il ne coûte. La diffé- rence doit être couverte par la vente d'espace publicitaire ou des subventions, à moins qu'ilne s'agisse d'une publication officielle financée par des fonds publics. A l'exception des pays socia- listes, les journaux appartiennent généralement à des particuliers ou à des sociétés et tirentleurs ressources de la vente, des abonnements et dela publicité. Normalement leur gestion est axée sur

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le profit, mais il peut y avoir aussi des considé- rations de prestige et d'influence, comme il est fréquent dans le cas des organes de partis politiques.

Les journaux peuvent appartenir à des particu- liers, des sociétés, des institutions telles que partis politiques, syndicats, groupements mili- taires ou religieux, au gouvernement, à des fon- dations, des trusts privés, des coopératives d'employés.

Les quotidiens sont limités aux centres urbains où la population et le potentiel publicitaire leur assurent la base économique nécessaire. Les jour- naux régionaux ou locaux paraissent généralement une fois ou deux par semaine, et, dans certains cas, complètent leurs ressources par des travaux d'impression et d'édition commerciale. Pour di- verses raisons économiques et sociales, il existe peu de journaux dans les zones rurales des pays en voie de développement. Parvenir à un tirage raisonnable est diPficile pour plusieurs raisons : grand nombre d'analphabètes, multiplicité des langues vernaculaires, faiblesse du revenu par habitant, manque de moyens de diffusion. Lefi- nancement des imprimeries est difficile, le pa- pier journal cher, la publicité peu abondante. Ce- pendant, dans certains pays en voie de développe- ment, des journaux multigraphiés simplifiés sont produits avec des équipements bon marché et s'adressent à un public local très restreint et peu exigeant .

La distribution pèse lourdement sur le coût des entreprises de presse et, particulièrement en ce qui concerne les quotidiens, il faut aussi qu'elle se fasse vite pour que le lecteur reçoive des nou- velles fraîches et d'actualité. Les journaux sont déposés à domicile, vendus dans la rue ou chez des marchands ou envoyés par la poste, et les grands journaux nationaux sont expédiés à grande distance par train ou par avion, ou parfois au moyen d'unparc spécial de camions. Les journaux peuvent se charger eux-mêmes de la distribution ou se grouper en coopératives, mais souvent ils passent des contrats avec des entreprises spécia- lisées qui assurent la distribution et la vente en prélevant une commission.

Dans un système socialiste, la rentabilité des systèmes de communication n'est pas nécessaire- ment prise en compte, et les journaux sont publiés suivant un plan global visant à atteindre l'ensemble de la population. Leur publication par le parti ou des syndicats, ou parfois par les forces armées, doit habituellement être autorisé par décret ou li- cence. La publicité peut être un apport mais non pas un élément indispensable comme dans le cas de l'exploitation commerciale. Dans les pays so- cialistes la presse est généralement différente de ce qu'elle est dans les pays de libre entreprise. L a concurrence est absente, l'actualité moins im- portante, et le contenu est davantage influencé par les objectifs politiques et sociaux du gouvernement.

L a presse, comme en URSS et en Chine, peut présenter une structure hiérarchisée, dans la- quelle les journaux situés au sommet de la pyra- mide orientent et dirigent les autres. Les princi- paux journaux nationaux, publiés dans la capitale et quelques villes importantes circulent dans tous le pays et constituent la principale source d'idées directrices pour les fonctionnaires et pour les autres media. Au-dessous, on trouve les quoti- diens publiés dans les grandes villes de province et les journaux non quotidiens contrôlés, par les échelons inférieurs de l'administration locale. E n Chine, le journal mural, ou afîiche "en grands caractères" apposée dans des lieux publics et sou- vent rédigée à la main, joue un rôle particulière- ment important : les journaux communiquent les directives générales du parti et permettent à la "base" de se faire entendre du gouvernement, grâce aux colonnes "lettres des lecteurs".

Dans les pays socialistes comme dans lespays capitalistes , les journaux d ' information générale sont complétés par des journaux ou périodiques spécialisés , s 'adressant aux agriculteurs, aux ouvriers, aux femmes, à la jeunesse, aux pro- priétaires, aux groupes industriels et profession- nels, etc. Ils appartiennent fréquemment à des organismes qui les publient moias dans un but lu- cratif que pour diffuser des informations techniques et professionnelles.

Dans les pays en voie de développement, les périodiques peuvent faire partie intégrante d'un programme d'alphabétisation, et avoir le double objectif de fournir des textes de lecture pour les nouveaux alphabètes et des informations contri- buant au développement social.

La structure et le rôle de la presse soulèvent des problèmes de politique, à savoir :

(i) Faut-il laisser la presse se développer li- brement ou bien soumettre ses activités à la pla- nification et à l'autorisation du pouvoir central ?

(il) Faut-il choisir un système de propriété institutionnelle, privée ou coopérative ?

(iii) Convient-il de restreindre la participation étrangère et l'activité des chaînes étrangères ?

(iv) L e gouvernement doit-il exercer une ac- tivité dans le domaine de la presse ?

(v) Les journaux doivent-ils bénéficier de sub- ventions ou autres formes d'aide ?

(vi) Le contenu des journaux doit-il être direc- tement contrôlé ou être soumis à quelque autre forme de contrôle social ?

(vii) Faut-il autoriser une presse d'opposition ?

L e livre

Etant le plus durable des media, le livre est une mine de connaissances accumulées. Il joue un rôle culturel général, mais il compte particulièrement pour l'éducation et la diffusion des connaissances scientifiques et te chnique s.

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L'industrie du livre peut être subdivisée de la

(i) auteurs, rédacteurs, traducteurs, dessi- naux, les périodiques etles livres sont également

L ' imprimerie manière suivante : Véhicules de l'information et des idées, les jour-

nateurs, illustrateurs ; des produits manufacturés. Ils sont dépendants de

(ii) imprimeurs et éditeurs ;

(iii) distributeurs ;

(iv) libraires ;

(v) bibliothèques.

L a rémunération des auteurs est normalement constituée par un droit sur les ventes. Les prix sont généralement fixés par les éditeurs, et les libraires revendeurs bénéficient d'un pourcentage d'escompte fixe.

public ou privé de cette industrie dépend du sys- tème économique. Dans de nombreux pays, l'édi- tion appartient pour l'essentiel à des intérêts privés ; elle est planifiée par 1'Etat dans les pays socialistes, tandis que les pays en voie de déve- loppement ont tendance à préférer un système mixte. Vu l'importance des manuels scolaires, le gouvernement peut être amené, s'ils font défaut, à en assurer lui-même l'édition. Auteurs et illus- trateurs travaillent alors sous contrat, l'ouvrage estproduitpar les imprimeries d'Etat ou des im- primeurs privés sous contrat, la distribution et la vente sont assurées par des circuits publics ou privés.

O n peut aussi recourir à l'importation, avec les problèmes de devises et de douane qu'elle im- plique, ou bien l'impression sur place et éventriel- lement la traduction d'ouvrage d'auteurs étrangers. Se posent alors les problèmes des droits de publi- cation et de reproduction, régis par des accords internat ionaux,

Les importations de livres sont généralement soumises àune certaine forme de censure. L e con- tenu des 1 ivres publiés localement est généralement l'objet du m ê m e type de contrôle que la presse.

L a "révolution du livre de poche" a beaucoup fait pour la vulgarisation du livre. Des techniques de production plus économiques ont permis d'abais - ser le prix des livres en les mettant à la portée d'un nombre beaucoup plus grand de lecteurs, et de nouvelles méthodes de distribution ont m-ilti- plié les points de vente. Il faut de grands tirages pour maintenir des prix peu élevés, et un apport régulier de manuscrits pour que la collection gran- disse normalement.

Il faut aux pays en voie de développement des livres en langue locale spécialement destinés aux nouveaux alphabètes. Ces livres doivent être pré- sentés simplement, être imprimés en grosses

C o m m e pour les autres media, la caractère

l'industrie graphique : imprimerie, papier, encre et techniciens qualifiés.

D e récents progrès techniques ont permis de réaliser des systèmes très perfectionnés d'im- pression à grande vitesse et de composition par ordinateur, mais ces techniques coûteuses n'ont d'application que dans les pays les plus avancés. L e matériel d'impression conventionnelle est fabriqué seulement dans quelques pays et la majo- rité des pays en voie de développement sont obli- gés de l'importer. Cette sérieuse contrainte imposée au développement des industries de l'im- primerie et de l'édition soulève la question des priorités à affecter aux importations en cas de pénurie de devises, Sous réserve de l'autorisa- tion d'importation, les éditeurs auront le choix entre deux possibilités : investir beaucoup dans une installation automat.ique moderne plus efficace, ou conserver un équipement d4modé, souvent à commande manuelle. Malgré les avantages de l'impression offset et de la composition photogra- phique ou mécanique, c'est la deuxième solution qui prévaudra souvent, dans ïes pays en voie de développement, faute de capitaux et de devises, et vu l'existence de main-d'oeuvre bon marché.

L e secteur de l'imprimerie peut être concentré dans quelques établissements importants - appar- tenant à des particuliers, à des sociétés ou à 1'Etat - qui impriment des livres, des journaux et des périodiques pour leur propre compte ou sous contrat pour d'autres éditeurs. Parfois aussi les journaux, grands ou petits, possèdent leur propre imprimerie. Dans les deux cas, les édi- teurs pourront effectuer, parallèlement, des tra- vaux d'imprimerie générale.

n'est produite en quantité suffisante que par un petit nombre de pays, la plupart devant l'importer. L e papier journal, en particulier, commence à grever lourdement les réserves de devises. S'il y a contrôle des changes, les pouvoirs publics pourront fixer un contingent annuel d'importation et aussi sa répartition.

Pour surmonter les problèmes d'approvision- nement et éviter les sorties de devises, les gou- vernements peuvent examiner la possibilité d'im- planter une industrie du papier et prendre des mesures à cette fin. Cela implique une planifica- tion à long terme, l'investissement de capitaux importants, et probablement une aide gouverne- mentale ou une assistance technique étrangère.

La matière première de l'édition, le papier,

(b) La radiodiffusion

L a radio et la télévisionutilisent le spectre radio- électrique qui est une ressource naturelle dont

lettres et traiter, dans un langage approprié, de sujets pouvant intéresser des adultes. S'adressant àun public peu fortuné, ce type de publication doit être financé ou subventionné par 1'Etat.

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l'utilisation est régie par des accords internatio- naux, et les gouvernements doivent s'y soumettre. Une autorité de contrôle de la radiodiffusion peut être clésignee pour superviser le système de radio- diffusion domestique et fixer le nombre et la si- tuation des stations, l'attribution des fréquences, les procédures d'autorisation et les conditions d'exploitation. Cette autorité peut dépendre de l'ad- ministration des Postes et Télégraphes ou d'un . autre ministère comme celui des Communications ou de l'Information et de la Radiodiffusion, ou re- lever directement du Conseil des ministres.

Il appartient aux gouvernements de décider s'il faut organiser des émissions vers l'étranger qui exigeront des programmes spéciaux dans les langues appropriées et ayant éventuellement une coloration politique. Le contrôle de ce service peut être as- suré par l'organisme national de radiodiffusion, le ministère de l'Information ou le ministère des Affaires étrangères.

La structure du système de radiodiffusion dé- pend des décisions de politique prises dans les domaines suivants :

Statut -. : Il peut s'agir d'un monopole public, d'un système commercial privé, ou d'une combi- naison de ces deux formules.

des concessionnaires, ou au gouvernement qui en concède l'exploitation.

ver diun seul ou de deux organismes.

formes : Dans le cas d'un système public :

(i) contrôle gouvernemental direct au niveau national ou au niveau de 1'Etat ;

(ii) entreprise publique entièrement autonome ou placée sous la tutelle d'un ministre ;

(iii) association ent.re 1'Etat et des intérêts privés, pa.r exemple au sein d'une société dont 1'Etat détient une part majoritaire ;

(iv) propriété d'une collectivité locale ou d'une mmicipalité ;

(v) contrôle du parti dans un Etat à régime de parti unique.

Les stations émettrices peuvent appartenir à

La radiodiffusion et la télévision peuvent rele-

L e système de propriété peut revêtir diverses

Dans le cas d'un système privé : (i) propriété individuelle ou propriété d'une

société ; (ii) propriété d'une organisation (parti poli-

tique, groupe religieuxou éducatif, etc. ) ; exploi- tation de type commercial ou à but non lucratif.

cée par la publicité (plus d'éventuelles subventions du gouvernement ou d'organisations) ; dans le cas des systèmes publics, il existe diverses possibilités :

Financement : La radiodiffusion privée est finan-

recettes globales ; redevances ; publicité ; contributions bénévoles ; recettes de la télévision payante.

Permis d'exploitation : Les systèmes nationaux qui sont propriété de 1'Etat sont soumis à des règles techniques et financières fixées par la loi ou par décret.

les conditions prévues par le permis d'exploita- tion. Il appartient à l'autorité de contrôle d'arrê- ter les conditions et procédures d'attribution des permis (enquête publique, appel d'offres, etc. ).

Les stations privées sont contrôlées suivant

Normes techniaues : L'autorité de contrôle dé- termine les caractéristiques et les normes tech- niques, à savoir :

(i) pour la radio, émission MA ou MF ; (ii) émission sur ondes courtes ou ondes

(iii) pour la télévision, définition ; (iv) type de système couleur, éventaellement ; (v) emplacement, pl-iissance, fréquence et

caracteristiques des antennes des émetteurs. Les concessionnaires détermifient générale-

ment les caractéri.stiques du matériel de produc- tion et de studio, y compris les caméras et magnétoscopes.

Distribution : Les programmes de radio et de télévision peuvent être diffusés par voie aérienne ou être rediffusés par fil ou par csble.

un centre de programmation unique et un réseau de relais et retransmission, mais bien décentra- lisés, la programmation se faisant alors à l'éche- lon local.

L e choix entre ces deux formules soulève une question de politique particulièrement importante, car le caractère du système de radiodiffusion en dépend et aussi la possibilité de diversifier les programmes, de répondre aux besoins et intérêts locaux et de faire participer les collectivités.

viduelle et familiale, ou bien collective lorsque des hauts-parleurs sont installés dans des lieux publics ou des récepteurs utilisés dans des éco!.es, des centres communautaires ou des débits de boissons.

moyennes ;

Les services peuvent être centralisés, avec

L'écoute de la radio -télévision peut être indi-

Contenu des programmes

L'organisation de radiodiffusion est responsable des programmes ; leur contenu dépend des objec- tifs visés et du public à atteindre dans le secteur considéré. E n général, les systèmes publics cherchent à équilibrer programmes d'information, de divertissement, et émissions éducatives et culturelles. A l'intention du monde rural ils peuvent diffuser des informations envue du dévelop- pement tendant à améliorer les pratiques agricoles et les conditions économiques et sociales.

Recherchant le plus large public possible, les stations commerciales diffusent surtout des pro- grammes d'information, musicaux et récréatifs. Lorsque plusieurs stations desservent le m ê m e marché, on note une tendance à la diversification

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des programmes en fonction des goûts et intérêts des différents publics.

cependant exiger le respect de certaines normes de programmes, ainsi :

diffuser "des programmes complets répondant aux intérêts du public".

(ii) Les émissions en certaines langues peuvent être obligatoires ou prohibées.

(iii) Les concessionnaires peuvent être obligés de diffuser certains types de programmes : com- muniqués d'intérêt national, déclarations ministé- rielles, programmes d'intérêt public, pro grammes religieux, pro grammes culturels, pro grammes pour enfants. Certaines stations peuvent être ré- servées aux émissions éducatives.

(iv) Il peut être interdit à deux stations MA et MF appartenant au m ê m e propriétaire de diffuser des émissions identiques.

de permettre la libre discussion de sujets d'inté- rêt public et d'accorder un temps d'émission égal aux deux parties à une controverse.

(vi) Des dispositions spéciales peuvent s'appli- quer aux émissions politiques en période électorale, par exemple l'octroi d'un temps d'antenne déter- miné à tous les partis politiques reconnus.

(vii) Certaines conditions peuvent être impo- sées aux programmes nationaux et étrangers pour encourager le maintien de la culture nationale ou favoriser l'expression et la création artistique sur le plan local.

(viii) Dans le cas de la radio, certaines con- ditions peuvent être imposées pour éviter que des propos déplacés soient diffusés lors d'émissions en duplex ou d'émissions publiques.

L'autorité de contrôle de la radiodiffusion peut

(i) Les concessionnaires peuvent être tenus de

(v) Les concessionnaires peuvent être tenus

Production des programmes : Les programmes peuvent être produits par l'organisme de radiodif- fusion lui-même, fournis par des ministères "uti- lisateurs" ou par des clients commerciaux, achetés à des entreprises spécialisées, importés ou échan- gés avec d'autres organismes de radiodiffusion.

Les ministères "utilisateurs", comme ceux de l'Education, de l'Agriculture, de la Santé et de la Planification familïale peuvent avoir leurs propres services de production ou collaborer avec l'orga- nisme de radiodiffusion en utilisant ses installa- tions. Il peut aussi y avoir un centre de production fournissant à l'ensemble des ministères le maté- riel audiovisuel, les films et les programmes de télévision nécessaires.

Publicité : Dans les systèmes où la publicité est autorisée :

(i) L e volume, le contenu, la présentation et l'insertion de la publicité peuvent être laissés à la discrétion de chaque station, soumis à des res- trictions volontaires dans le cadre d'un code pro- fessionnel, ou encore réglementés par l'organe de tutelle.

(ii) La présentation de certains types de pu- blicité peut être interdite ou soumise à des res- trictions en ce qui concerne par exemple le tabac, l'alcool et la publicité médicale ou pharmaceutique.

(iii) La publicité peut être interdite à certaines heures ou certains jours.

(iv) L e nombre maximum de minutes de publi- cité par heure peut être spécifié, ainsi quele nombre d'intermèdes publicitaires.

(v) Les "spots"pub1icitaires peuvent être seuls autorisés, ou les annonceurs peuvent aussi pa- tronner des programmes.

(c) La télévision par câble

La télévision peut être transmise par un système de transmission à large bande par câble, quicom- plète ou remplace le système de transmission aérienne. Ce système peut accommoder simulta- nément 12 à 40 canaux (ou m ê m e plus) selon le cas.

Il peut être utilisé dans les cas suivants : (i) retransmission des programmes de téié-

vision locaux, pour améliorer la qualité de la réception ;

éloignées situées hors du rayon de réceptiondes antennes de télévision du type classique ;

(ii) importation de programmes de stations

(iii) émission de programmes locaux ; (iv) diffusion d'informations d'intérêt public ; (v) reproduction en fac-similé de journaux,

(vi) avec un équipement terminal approprié, d'informations boursières, etc. ;

communication conversationnelle réciproque pour un ensemble de services (comme indiqué dans la section relative à la communication entre points fixes).

peut en m ê m e temps acheminer des programmes de radio, des conversations téléphoniques ou des données. La désignation des services qui se par- tageront les mêmes systèmes électroniques de transmission est un problème de politique.

Dans certains pays, la télévision par câble peut être interdite ou réservée à la distribution de programmes de télévision locaux ou d'autres programmes captés par des antennes communau- taires. Dans les pays à système politique centra- lisé il se peut que la participation de la collecti- vité et la programmation locale ne soient pas encouragées. Dans d'autres cas, les systèmes de diffusion classiques peuvent apparaître suffi- sants et les systèmes par câbles trop coûteux, ou bien encore il faut d'abord s'entendre sur l'orga- nisme autorisé à installer et à exploiter le système.

C o m m e pour la presse et la radiodiffusion, la propriété etl'exploitation des systèmes de transmis- sion par câble sont des questions importantes sus- ceptibles de nombreuses solutions. E n général des permis d'exploitation seront requis et l'autorité

D e plus, le système de transmission par câble

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de contrôle sera probablement la m ê m e que pour la radiodiffusion, à moins que ce ne soit l'admi- nistration des Postes et Télégraphes.

L e contrôle pourra être centralisé, ou l'octroi des permis se fera au niveau municipal ou local dans le cadre de directives émanant de l'autorité centrale.

L e système peut être propriété p-iblique ou privée, ou avoir un statut mixte. Il peut être dé- cidé que le propriétaire du système ne peut s'oc- cuper des programmes, mais seulement fournir sous contrat les installations et aussi que le sys- tème ne peut appartenir à d'autres media.

peuvent être exploités sous licence par des sociétés privées, des collectivités ou des organismes publics. Dans certains pays, les concessions de re- diffusion de programmes télévisés sont accordées, au niveau municipal, à l'organisme responsable de la distribution de l'électricité.

Les ressources du système seront généralement assurées par les abonnements mensuels payés par les usagers domestiques reliés au système. L'auto- risation de la publicité est une question du ressort des responsables politiques. Le système peut éga- lement bénéficier de subventions gouvernementales ou municipales. Des programmes tels que pro- grammes de variétés, films, concerts, représen- tations théâtrales ou opéras, d'événements sportifs, peuvent être offerts en supplément contre paiement, dans le cadre de la "télévision payante".

L e grand nombre de canaux disponibles dans un système de transmission par câble permet de diversifier les programmes et de répondre aux intérêts des groupes minoritaires, et aussi de rendre le système accessible à des individus et des organisations n'appartenant pas au monde des media. Les exploitants peuvent être tenus de mettre les installations de studio et les caméras à la disposition des usagers du système suivant un tarif homologué.

Les conditions d'attribution d'un permis d'ex- ploitation d'un système de télévision par câble imposeront le respect de certains principes de programmation et peuvent porter sur les points suivants :

(i) retransmission des émissions locales de télévision ;

(ii) importation d'émissions de stations éloignées ;

(iii) mise à disposition de canaux et d'instal- lations pour des programmes éducatifs ;

(iv) affectation de certains canaux àla diffusion par l'exploitant de programmes locaux ;

(v) transmission par le réseau de programmes en provenance ou à destination d'autres exploitants de systèmes analogues ;

(vi) affectation d'un canal spécial aux autorités locales, aux organisations reconnues et aux ser- vices sociaux ;

Les systèmes sous régime de propriété publique

(vii) mise à la disposition du public d'un ou plusieurs canaux, éventuellement sur une base de non-discrimination ;

(viii) affectation d'un canal à un service inin- terrompu d'informations d'intérêt public ;

(ix) possibilité de location de canaux à des conditions appropriées.

L'utilisation des canaux l'non désignés" peut être placée sous le contrôle d'un organisme local publiquement désigné. Les rapports entre le sys- tème de télévision par câble et la diffusion par voie aérienne constituent une question importante et controversée soulevant divers problèmes : paiement des programmes, droits de reproduc- tion, nombre des programmes concurrents im- portés, fragmentation du public. Le gouvernement peut être amené à trancher les conflits d'intérêt.

(d) Les satellites de télédiffusion

Nous traiterons ici des satellites capables de transmettre directement à des récepteurs collec- tifs de télévision, et non des satellites de commu- nication assurant un service de point à point.

L e satellite de télédiffusion est un élément d'un système de distribution et ne constitue pas en lui- m ê m e un nouveau moyen de communication. Toute- fois, ses possibilités sont si vastes qu'il pose de nombreux problèmes aux responsables de la planification et des politiques dans le domaine de la communication et des activités éducatives et culturelles.

L e satellite est l'un des composants d'un sys- tème planifié et coordonné, qui se compose des éléments suivants :

(i) (ii) (iii) installations de réception collectives

un ou plusieurs satellites en orbite ; stations de transmission et de contrôle ;

comprenant des antennes, des adaptateurs et des récepteurs ;

(iv) sources d'énergie ; (v) (vi) production des programmes ; (vii) utilisation des programmes ; (viii) matériels imprimés d'accompagnement ; (ix) mécanisme de rétroaction et d'évaluation ; (x) gestion des systèmes ; (xi) recrutement et formation du personnel. L a conception technique et la capacité du sys-

tème dépendront des besoins nationaux, et de- vraient s'appuyer sur des recherches techniques et des études comparatives de rentabilité de la transmission terrestre et de la transmission par satellite. L e satellite peut être destiné exclusi- vement àla télédiffusion ou à des usages multiples comportant àla fois des répéteurs de télédiffusion directe et de télécommunications. L e système de télédiffusion par satellite sera relié au système de télévision terrestre et les programmes de télévision par satellite seront transmis à des

services d'entretien et de réparations ;

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installations de réception directe, ou retransmis par des stations classiques de télévision ou des traducteurs à faible puissance, ou distribués par câble. La solution retenue dépendra de considé- rations économiques et sociales.

ral de radiodiffusion, ou être utilisé à des fins éducatives.

L'établissement d'un système de satellite pour l'éducation et le développement soulève les ques- tions suivantes :

(i) Faut-il utiliser la télévision comme un des éléments du système d'éducation, en acceptant les implications correspondantes de réforme de ce système ?

nécessaires pour les différents niveaux du sys- tème scolaire, et combien de canaux simultanés seraient alors nécessaires ?

(iii) Dans quelle mesure le système sera-t-il utilisé pour l'éducation des adultes et l'alphabéti- sation ainsi que pour la diffusion d'un programme d'information en vue du développement ?

ticulier dans les zones reculées et rurales, lesys- tème de télévision devra-t-il atteindre ?

(v) L'écoute collective par des publics adultes est-elle une bonne chose du point de vue social et culturel ?

(vi) Est-il possible d'installer, alimenter et entretenir un nombre satisfaisant de récepteurs collectifs ?

sur place, et l'installation du système entrafne- rait-elle une trop grande dépendance technologique ?

(viii) La capacité locale de production de pro- grammes est-elle suffisante ?

(ix) assurer le fonctionnement du système ?

(x) Quel est le coût du système, est-il écono- miquement réalisable, et comment se compare- t-il avec d'autres systèmes de distribution de pro- grammes de télévision ?

et de quels budgets relèveront les crédits de fonctionnement 3

(xii) Quel organisme sera responsable de la gestion ?

Les systèmes de télédiffusion par satellite exigent notamment un public nombreux et diver- sifié pour être économiques. Certains pays en voie de développement pourront conclure que le mieux est de créer en commun un système régio- nal, qui exige beaucoup de confiance mutuelle et de coopération. Cette approche pose de nombreuses questions pratiques :

programmation commune des différentes na- tions participantes ?

Un satellite peut faire partie du système géné-

(ii) Combien de programmes éducatifs seraient

(iv) Quelle proportion de la population, enpar- .

(vii) Quel est le matériel pouvant être fabriqué

Y a-t-il assez de personnel qualifié pour

(xi) Comment le système peut-il être financé

(i) L e système exigerait-il une bonne part de

(ii) Dans l'affirmative, les valeurs et

traditions culturelles ne difîèrent-elles pas trop ? (iii) Existe-t-il une langue commune (ou si-

non des versions doublées seraient-elles satis- faisan te s ) ?

(iv) Les programmes scolaires sont-ils compatibles ?

(v) Est-il possible d'arriver àunaccord de pro- duction commune ou coordonnée des programmes ?

(vi) Les différences de zones horaires dans la zone considérée rendent-elles la programma- tion particulièrement ardue ?

(vii) Est-il possible d'arriver à un accordsur l'emplacement de la station d'émission principale et le dispositif d'exploitation ?

L a transmission des signaux des satellites à travers les frontières pose des problèmes inter- nationaux. Des accords sur la puissance et les fréquences sont nécessaires pour éviter les inter- férences. Les Etats devront également définir leur attitude quant à la possibilité d'émissions à destination de l'étranger et de réception de pro- grammes en provenance de l'étranger, compte tenu des possibilités d'ingérence politique et d'im- périalisme culturel. Il faudra notamment déter- miner si de telles émissions seront soumises à l'accord préalable des pays concernés.

(e) L e film et le cinéma

L e film est à la fois un moyen d'expression artis- tique, un moyen de communication de masse, et un processus industriel. C'est un divertissement populaire qui joue un rôle important, et aussi un moyen d'éducation, d'information et de reportage.

Considéré comme un art, le film enrichit les ressources culturelles d'un pays et relève du do- maine des politiques nationales des arts et des loisirs.

L e cinéma moderne est une technologie haute- ment élaborée et complexe qui exige une base in- dustrielle, des investissements importants, et une organisation appropriée de l'apprentissage et de la formation.

Les différents types et catégories de films sont les suivants : les courts et longs métrages destinés au public des salles de cinéma, les do- cumentaires et les courts métrages éducatifs, culturels, touristiques ou commerciaux, ou s'adressant à des publics spécialisés (art, science, recherche), les films d'actualités etles films spé- cialement destinés à la télévision.

L e court métrage est un important moyen d'édu- cation et il est largement employé auprès des adultes dans les pays en voie de développement pour diffuser l'information relative aux objectifs et aux réalisations nationales, ainsi qu'à l'agri- culture, la santé, la planification familiale et l'action sociale. Il existe dans certains pays des studios spécialisés dans la production de films pour enfants ainsi que des représentations

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spéciales pour enfants. Dans le domaine scienti- fique, de nouvelles techniques combinées à l'em- ploi du microscope et du téléscope ont été utilisées pour la recherche en biologie, médecine et astro- nomie, ainsi que pour la vulgarisation scientifique.

L e film est un des principaux éléments des programmes de télévision. Bien que la télévision présente de nombreux longs et courts métrages anciens réalisés pour le cinéma, beaucoup de films sont réalisés spécialement pour la télévision par des producteurs cinématographiques ou par les or- ganisations de télévision elles-mêmes. Certains de ces films sont purement des films de divertis- sement, d'autres sont des documentaires d'inté- rêt culturel et social, et beaucoup sont des films d'actualités utilisés comme commentaires ou comme raccords dans les émissions d'informations.

secteurs, la production, la distribution et l'exploi- tation, qui ne s'excluent pas nécessairement. Dans quelques pays le cinéma est régi par une loi géné- rale spéciale, et dans les systèmes socialistes l'ensemble de l'industrie peut être administré par un organisme directeur central. Dans la plupart des pays, cependant, la législation et l'adminis- tration sont fragmentées, et les ministères de la Culture, de l'Education, de la Communication, de l'Information, du Commerce ou du Tourisme peuvent être responsables des divers aspects de l'industrie cinématographique.

La production des films de divertissement est généralement laissée à l'entreprise privée, mais elle peut bénéficier d'une aide de 1'Etat dans cer- tains cas. Dans un système socialiste, des entre- prises étatiques ou des coopératives de travailleurs peuvent être responsables de l'ensemble de la production.

La production commerciale est une entreprise où les risques sont grands etles possibilités de gain éle- vées, car les revenus de la production, de la distri- bution et de l'exploitation sont constitués par le pro- duit des entrées payées par le public (aussi de la cession des droits de télévision, dans certains cas) et les recettes sont la mesure du succès.

La production de certains films documentaires est généralement le fait d'organismes officiels, mais aussi de producteurs privés qui approvi- sionnent notamment le marché du film industriel, éducatif et publicitaire.

Les pouvoirs publics peuvent centraliser toute la production officielle au sein d'un organisme placé par exemple sous l'autorité du ministère de l'Information ou d'un office autonome du cinéma. Il se peut aussi que différentes agences gouver- nementales se dotent d'unités de production ou, suivant les besoins, confient la réalisation à des producteurs sur une base contractuelle. Les films éducatifs et pédagogiques peuvent représenter une part seulement des activités d'un centre de produc- tion "multi-media".

L 'ir,dustrie cinématographique comprend trois

La coproduction de films est parfois interna- tionale, particulièrement en ce qui concerne les programmes éducatifs et culturels de télévision mais aussi pour les dramatiques.

La réalisation de films par des amateurs ou des étudiants est un élément nouveau important qui reflète Ilimportance de plus en plus grande accordée à la "participation" dans le processus de 1% communication.

assurée par des réseaux commerciaux, souvent sous la forme de contrats de représentation ex- clusive. Dans la plupart des pays, une grande partie des films du circuit commercial se com- pose de films étrangers, qui peuvent être l'objet de restrictions à l'importation.

La distribution cinématographique internatio- nale est régie par des accords commerciaux in- ternationaux et les grands producteurs utilisent souvent des filiales étrangères.

Il n'existe généralement pas de système orga- nisé de distribution pour les films non commer- ciaux, àl'exception des cinémathèques qui tiennent des catalogues et prêtent les films sur demande.

Exploitation. L'exploitation des salles de cinéma requiert généralement un permis qui concerne da- vantage la sécurité que le contrôle. Dans la plupart des pays cependant, les films sont soumis à une censure et cotés envue de leur présentation. Les ex- ploitants peuvent être tenus de présenter une cer- taine proportion de films de production nationale et de projeter certains courts métrages.

Il y a des documentaires qui sont présentés dans des salles commerciales et à la télévision, mais la plupart sont destinés à des représentations non commerciales dans des écoles ou centres de formation, ou bien ils sont projetés pardes associations cinématographiques, des clubs, des collectivités et dans certains pays, pour des usines et des bureaux.

Dans de nombreux pays en voie de développe- ment, les salles de cinéma sont relativement rares dans les villes, et inexistantes en zone rurale. Il y a donc des projections en pleinair et des équipes utilisant des camions munisde projecteurs, de groupes électrogènes et d'écrans vont dans les villages présenter des films officiels d'information et des films éducatifs.

Diverses questions importantes de politique se posent : importance du soutien à accorder à l'in- dustrie nationale de longs métrages, utilisation du court métrage pour l'éducation et .le dévelop- pe ment, rapports entre 1 'industrie ciné mat0 gra - phique et la télévision, opportunité de centraliser la production cinématographique gouvernementale, restriction ài'importation de films étrangers, con- ditions d'exploitation, recours accru aux unités mobiles de projection, création d'instituts et d'ar- chives cinématographiques, introduction du film éducatif dans les programmes scolaires.

La distribution des films de divertissement est

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3. L a communication interpersonnelle

L a communication interpersonnelle intervient sur- tout entre individus, au sein de la famille ou de groupes informels, mais il existe de nombreux canaux interpersonnels qui font partie du système public de communication.

Dans cette catégorie se rangentles arts du spec- tacle, qui peuvent avoir un rôle essentiellement culturel ou de divertissement, mais aussi servir de support à des messages ayant une portée so- ciale. Dans certains pays où les moyens de com- munication de masse sont peu développés, groupes itinérants : de chanteurs, danseurs, ma- rionnettistes et autres représentants d'arts popu- laires, participent aux fêtes et donnent dans les villages des représentations traditionnelles où ils transmettent des informations et lancent des idées susceptibles d'influencer la mentalité et le com- portement des spectateurs.

Les réunions publiques peuvent également être l'occasion de rapports, déclarations, discussions et débats permettant d'exposer des doléances, de résoudre des conflits, de faire l'unanimité des esprits ou de faciliter des décisions touchant des questions d'intérêt public.

L e système classique d'éducation s'appuie éga- lement sur la communication interpersonnelle, ainsi que de nombreuses formes de l'éducation des adultes, allant de l'alphabétisation et de la formation professionnelle aux démonstrations de technique agricole et aux conseils d'hygiène et de santé.

tème de communication repose en grande partie sur le personnel de vulgarisation qui est en contact direct avec la population rurale et la conseille dans les domaines de la vie quotidienne comme l'agriculture, la santé, la planification familiale, la nutrition, l'économie domestique, etc. Il faut citer aussi à cet égard le rôle du personnel des services d'information et des services de déve- loppement communautaire gouvernementaux tra- vaillant en milieu rural et urbain.

Les services de vulgarisation ont des ob- jectifs essentiellement pratiques : promouvoir le progrès social, améliorer l'efficacité et la productivité, modifier les valeurs, les croyances et les habitudes, et introduire des innovations. L a relation interpersonnelle est ici d'une impor- tance particulière, car les moyens de communi- cation de masse acheminent l'information mais ne peuvent, à eux seuls, infléchir les attitudes et les pratiques.

L a relation interpersonnelle est nécessaire pour organiser l'action sociale et agir sur les comportements et la plupart d,es individus ont besoin d'être approuvés par leurs pairs.

férents niveaux, des cellules ou des encadrements

des

Dans un pays en voie de développement, le sys-

Dans certains pays, sont organisés 5 dif-

politiques qui constitu.ent les véhicules de l'ac- tion sociale et politique.

Les moyens de communication de masse ont cependant un rôle important dans ce processus. Ils fournissent un canal de communication paral- lèle et sont normalement les premiers à faire prendre conscience des innovations et à donner des informations sur celles-ci. Ils peuvent être utilisés pour renforcer l'action des cadres, pour transmettre les points de vue de l'autorité cen- trale, ou pour appuyer les idées nouvelles diffu- sées par les autres canaux de communication.

A côté du travail des "agents du changement" professionnels comme le personnel des services de développement communautaire ou de vulgari- sation, des réseaux de communication interper- sonnelle se développent plus spontanément 2 tous les niveaux de la société et peuvent être incor- porés dans le système. Dans toutes les collecti- vités apparaissent des individus dont l'avis et le comportement exercent une influence importante sur les autres membres de la communauté. Ces "maftres à penser'' recherchent des informations, les tirent souvent des moyens de grande informa- tion et les transmettent alors à l'intérieur de leur cercle d'influence. S'il est possible de les identi- fier on peut tirer parti du crédit qu'ils ont auprès de leurs pairs pour communiquer avec la collec- tivité et la mobiliser.

Outre cette collaboration indirecte des moyens de communication de masse avec les réseaux de communication interpersonnelle, ils peuvent être utilisés plus directement pour les ''tête-à-tête'' de la communication. Il est possible, par exemple, d'utiliser dans les salles de classe la radio, la télévision, des films, des vidéo-cassettes qui se- condent le maftre ou le remplacent sous le contrôle d'un moniteur.

point de ralliement pour des réunions et des dis- cussions de groupe sur des questions d'intérêt politique, économique ou social. Des tables rondes radiophoniques, des téléclubs, cinéclubs et vidéo - clubs ou des groupes de discussion sur la presse peuvent être organisés régulièrement pour écouter ou regarder un programme, discuter d'un article de journal, en vue d'une décision ou d'une action collective. Ces tables rondes offrent de grandes possibilités d'action sociale en associant la fonc- tion d'information des media et la dynamique de la discussion de groupe. Elles exigent, cependant, pour être efficaces, une organisation complexe : désignation des organisateurs et des animateurs sélection des participants, arrangements matériels, programmation à long terme, document de réfé- rence, mécanisme de rétroaction, programmes permettant la participation du public, contrôle et inspection .

L a politique en matière de communication in- terpersonnelle consiste à déterminer dans quelle

Les media peuvent également constituer le

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mesure elle doit être utilisée, organisée et inté- grée aux autres éléments du système. Si elle doit renforcer l'action sociale, il faudra déterminer la structure du système, organiser et mettre au courant le personnel sur le terrain et les cadres, prévoir les mécanismes de rétroaction et les liai- sons entre le réseau interpersonnel et les media,

4. Services annexes et personnel

Les circuits de cornmunication qui acheminent les messages, communication de point à point - com- munication int e rpe r sonnelle ou communication de masse - requièrent divers services annexes et, avant tout, un personnel qualifié et bien organisé. Ces services et ces ressources font partie de l'in- frastructure de la communication et nous les exa- minerons rapidement en nous référant plus parti- culièrement aux questions de politique qu'ils soulèvent.

(a) Agences de presse

Les agences de presse nationales fournissent di- vers services, à savoir :

assurer l'information dans l'ensemble du pays et la transmettre aux moyens d'information, aux services gouvernementaux, aux points de vente, etc. ;

(ii) recevoir les nouvelles de l'étranger et en faire le service aux abonnés ;

(iii) transmettre aux réseaux étrangers les nouvelles nationales.

Chaque organe d'information peut recueillir lui-même les nouvelles nationales ou s'abonner directement aux agences internationales, mais la concentration et la mise en commun de ces services prés entent des avantages économiques évidents. Les gouvernements peuvent aux fins de contrôle, s'en tenir à une source unique de nouvelles. L'indépendance de l'agence d'informa- tion à l'égard des pouvoirs publics pose fréquem- ment un problème majeur de politique.

L e statut des agences de presse nationales dé- pend de considérations politiques et économiques. Il existe diverses formules :

(i) coopératives constituées par les media et exploitées comme un service commun ;

(ii) propriété privée et gestion commerciale ; (iii) propriété de 1'Etat et gestion confiée au

ministère de l'Information OU à un organisme officiel ;

(iv) concession à un organisme public doté d'une certaine autonomie ;

(v) organisation mixte à but non lucratif. La participation financière étrangère aux

agences de presse nationales peut être inter- dite, en vue de protéger l'indépendance et 1' intégrité de 1 'information.

Les agences vivent de la vente de leurs services,

(i)

le prix des abonnements étant généralement en fonction du tirage, ou du nombre de récepteurs dans la zone considérée.

Les relations entre les agences nationales et les grandes agences mondiales sont généralement fixées par contrat, mais des interventions gou- vernementales sont possibles. Les agences natio- nales peuvent obtenir l'exclusivité de distribution locale des services étrangers. Elles peuvent aussi diversifier leurs sources en s'abonnant &plusieurs agences internationales.

Ces dernières fournissent des photographies, des articles, des nouvelles commerciales et des informations sur les marchés des matières pre- mières, en plus des nouvelles proprement dites. Plusieurs organismes sont spécialisés dans la distribution internationale de films d'actualité aux stations de télévision.

L'expérience de toutes les régions en voie de développement montre que les nouvelles tendent à circuler des pays plus développés vers les pays moins développés, et qu'entre elles les échanges sont généralement limités. Cette situation tient en grande partie à l'infrastructure de la commu- nication. Les gouvernements et les media se pré- occupent, dans les pays en voie de développement, d'y remédier et de créer des agences régionales d'information et autres systèmes d'échanges.

(b) Services d'information

Les gouvernements des pays en voie de dévelop- pement peuvent organiser des services officiels d'information pour communiquer avec la popula- tion. Leur personnel, aidé par les media lorsqu'il en existe, diffuse dans l'ensemble du pays des informations politiques et des renseignements re- latifs au développement. Travaillant en liaison avec des spécialistes de l'agriculture, de la santé, de l'alphabétisation, etc. , et en coopération avec des groupes locaux, ils se font les interprètes de la politique du gouvernement auprès de la po- pulation, animent les campagnes, encouragent les activités de développement collectif et y participent .

L e rôle d'information en retour est également important, bien que souvent négligé. Celle-ci peut alimenter en nouvelles locales l'agence nationale et surtout renseigner le gouvernement sur la si- tuation et les besoins locaux, les carences admi- nistratives et les réactions de la population aux politiques et activités gouvernementales.

les gouvernements y organisent la diffusion des déclarations officielles et des informations rela- tives à leurs ressources, leurs objectifs et leurs réalisations nationales. Communiqués de presse, programmes de radio enregistrés, programmes de télévision, films et matériel imprimé seront dis- tribués aux media et aux, organisations intéressées

Soucieux de l'image qu'ils offrent à l'étranger,

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par les attachés à l'information des ambassades. Ces postes sont confiés à des professionnels des media ou à des diplomates de carrière.

(c) Media audiovisuels

Outre ces grands media audiovisuels que sont le cinéma et la télévision, un secteur important et en développement constant de l'industrie de la com- munication se consacre à l'enregistrement du son et de l'image, usant d'un matériel qui est souvent relativement bon marché.

trements sur bandes sont susceptibles d'usages importants dans le domaine éducatif, professionnel et promotionnel et peuvent être utilisées ensemble pour des présentations sur écrans multiples très élaborées. Les disques, les bandes d'enregistre- ment sonore et les cassettes, qui ont également des applications pour l'éducation, sont produits en très grande quantité pour le marché du divertisse- ment. Les programmes enregistrés sur bande peuvent souvent être loués.

Les auxiliaires audiovisuels jouent un rôle im- portant dans les pays en voie de développement, où ils permettent aux fins d'éducation ou de déve- loppement d'utiliser des matériels de fabrication locale sans qu'il soit nécessaire de recourir àdes techniques de production coûteuses et à un réseau de distribution compliqué.

Les nouvelles techniques du magnétoscope, du vidéo-disque et de la vidéo-cassette vont bientôt arriver sur le marché, mais leurs applications les plus importantes se situeront peut-être dans le domaine institutionnel. Les magnétoscopes por- tatifs sont d'emploi facile et n'exigent pas d'instal- lations de studio, ils permettent une plus grande souplesse de production et modifient la relation du producteur avec le sujet en la rendant beaucoup plus informelle. Ils permettent par exemple d'en- registrer en direct sur le terrain les opinions des citadins et des ruraux et de les incorporer dans les programmes de télévision.

La mise au point du magnétoscope à bande de un demi pouce avec play-back instantané et bande réutilisable ouvre la possibilité de faire du magné- toscope un instrument de participation. Des centres vidéo communautaires favorisent l'expression per- sonnelle et l'expérimentation de nouvelles formes d'expression artistique, l'acquisition d'une forma- tion et d'une expérience qui peuvent être le point de départ de carrières professionnelles, et l'expo- sition et la discussion de questions intéressant la collectivité ou la société en général. Dans un pays en voie de développement, l'enregis- trement sur magnétoscope dans un village peut faciliter une prise de conscience de la collec- tivité et accentuer son dynamisme, et ouvrir une voie nouvelle et vitale de communication, acces- sible m ê m e aux analphabètes, avec les organes

Les diapositives, les films fixes et les enregis-

du gouvernement et les autres collectivités.

monter l'inconvénient dû au caractère éphémère de l'émission de télévision. Des programmes éducatifs pourront être enregistrés et présentés à nouveau au moment approprié des horaires sco- laires, ou rassemblés et conservés dans une bi- bliothèque centrale qui les distribuera aux écoles et aux universités suivant leurs besoins.

L e magnétoscope permettra également de sur-

(d) Bibliothèques et systèmes d'information

Les bibliothèques ras semblent livres, documents et matériel graphique tel que films et enregistre- ments sonores pour conservation, références et prêts. Elles sont presque toujours des services publics, souvent gratuites, sauf parfois les biblio- thèques de prêt nationales ou locales, elles des- servent le grand public ou des institutions spécia- lisées - universités, assemblées locales, écoles, organisations professionnelles, scientifiques, cul- turelles et commerciales. O n peut recourir aux bibliobus en milieu rural.

Les bibliothèques recueillent et conservent les archives nationales. La législation peut prescrire le dépôt dans une ou plusieurs bibliothèques dé- signées d'exemplaires de tous les journaux et films produits dans le pays, ainsi que des autres documents d'intérêt historique comme les bandes magnétiques son et image.

Les bibliothèques assument d'autres tâches : classement, indexage et résumés de livres et de documents, préparation de bibliographies, enre- gistrement des archives sur microfilm, création de systèmes d'enregistrement, de conservation, de dépistage, de diffusion et d'échanges de 1 ' information

Les technologies nouvelles ont considérablement étendu la gamme des services relevant des biblio- thèques et des centres de documentation. Les don- nées bibliographiques et les références peuvent être mises sur ordinateur, et des systèmes de transmission peuvent être établis avec d'autres bibliothèques ou directement avec les usagers.

L e développement coordonné de services na- tionaux de bibliothèques, d'archives et de docu- mentation, l'introduction de technologies modernes et, éventuellement, d'un système national d'infor- mation par ordinateurs et de systèmes d'échanges internationaux intéressent les pouvoirs publics et impliquent un financement par 1'Etat. Vu la multi- plication des données scientifiques et techniques et la nécessité de les obtenir et échanger facile- ment, on peut se demander s'il ne serait pas pré- férable d'instituer un système distinct d'informa- tions scientifiques en dehors du cadre des services de bibliothèques établis.

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(e) Recrutement et formation du personnel

L a qualité d'un système de communication étant liée à celle de son personnel, la formation dans tous les domaines de la communication est d'im- portance primordiale. Les réseaux de télécom- munications et de télédiffusion ont besoin d'ingé- nieurs, de techniciens et de personnel d'entretien ; l'impression des journaux, des périodiques et des livres exige des techniciens de la composition et de l'impression ; les studios de cinéma et de té- lévision ont besoin de cameramen, de metteurs en scène et de techniciens. L e contenu des media doit être préparé par des auteurs, des scénaristes, des journalistes et des rédacteurs. Les fonction- naires des services d'information et de vulgari- sation doivent être formés à l'utilisation des pro- cessus de communication et de persuasion, et les enseignants doivent apprendre àuser des techniques auxiliaires pédegogiques. Il serait m ê m e néces- saire de créer un nouveau professionnel multi- disciplinaire, qui recevrait une formation dans les trois domaines de la communication, de l'édu- cation et de l'animation. Enfin, vu la complexité et l'évolution rapide des systèmes modernes de communication il faut des experts de l'évaluation économique, de la planification des systèmes et de la gestion.

11 existe un problème fondamental, à savoir concilier les besoins du système etles ressources en personnel. U n pays peut décider une planifica- tion détaillée à long terme de son système d'édu- cation aux différents niveaux, aussi de ses pro- grammes d'enseignement spécialisé et de forma- tion professionnelle, et contrôler de près l'admission des étudiants en s'efforçant d'adapter la formation aux besoins du pays. Le choix entre cette approche planifiée et un recours au libre jeu de l'offre et de la demande est une question de po- litique. L a première formule peut limiter la li- berté du choix d'une carrière et, éventuellement, la mobilité de l'emploi, tandis que la seconde provoquera vraisemblablement dans certains sec- teurs des pénuries de main-d'oeuvre qui retarde- ront le développement, ou produira des diplômés sans emploi, c'est-à-dire un gaspillage. Lorsqu'il y a liberté de choix de la profession, la question des conditions de travail et du statut économique et social du personnel de la communication est de très grande importance. Les postes de responsa- bilité dans le journalisme et les autres branches de l'industrie de la communication n'attireront pas ou ne retiendront pas les diplômés d'univer- sité ou autres personnels qualifiés s'ils n'offrent pas les mêmes satisfactions que ceux de la fonc- tion publique ou des autres industries.

tion du recrutement sous contrat d'étrangers se pose. Cette formule peut, cependant,

Si la pénurie de cadres persiste, la ques-

aller à l'encontre de la politique nationale. Les méthodes de recrutement et de formation

des techniciens et des professionnels posent aux responsables d'autres questions importantes. Cer- taines qualifications, suivant les cas, s'acquièrent plus facilement dans des établissements d'ensei- gnement, ou par la pratique. Voici quelques-unes des questions à résoudre dans ce domaine :

(i) que doit apporter un système d'apprentissage, pendant quelle période et dans quelles conditions ?

(ii) Une formation théorique supplémentaire dans des collèges techniques doit-elle être rendue obligatoire ?

(iii) Les journalistes doivent-ils recevoir une formation pratique en cours d'emploi ou doivent- ils suivre un enseignement à plein temps ?

des universités ou dans des établissements spé- cialisés, et quelle proportion du programme doivent occuper les matières techniques et professionnelles ?

(v) L'acquisition des qualifications profes- sionnelles doit-elle précéder l'engagement, ou les employeurs doivent-ils payer un présalaire pendant la période de formation ?

(vi) Les ministères de l'Information et de l'Education, les organismes de radiodiffusion et les centres de production des media doivent-ils avoir leurs propres services de formation, ou cette formation doit-elle être centralisée, et as- surée par des établissements indépendants ?

elle être assurée par correspondance, au moyen de brochures, manuels et guides complétés par des programmes radiodiffusés et télévisés ?

(viii) Quels aspects de la communication doivent figurer dans les programmes de formation des enseignants, du personnel de vulgarisation et des agents sur le terrain ?

(ix) Comment doivent être formés les spécia- listes de la recherche en matière de communica- tion, et où cette formation doit-elle être organisée ?

(x) Quels moyens prévoir pour le recyclage et le perfectionnement du personnel ?

(xi) Comment inciter le personnel à se per- f e c tionn e r ?

(xii) Faut-il envoyer les cadres à l'étranger pour améliorer leur formation et son expérience ?

(xiii) Les spécialistes de la formation doivent- ils être recherchés à l'étranger, ou faut-il pré- voir un programme pour leur formation sur place ?

(xiv) Des établissements régionaux de forma- tion doivent-ils être créés dans le cadre d'une coopération régionale ?

des programmes de formation destinés aux con- sommateurs des moyens de communication de masse en vue de développer leur sens critique ?

Quelles sont les qualifications techniques

(iv) Ces cours doivent-ils être donnés dans

(vii) Dans quelle mesure cette formation peut-

(xv) Doit-on créer dans les écoles, ou ailleurs,

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. (f) Recherche

L a formulation d'une politique de la communication doit être fondée sur une connaissance du système existant et de son fonctionnement, de l'impact et des effets sociaux des moyens de communication de la masse, et des besoins de la population et du gou- vernement dans le domaine de la communication.

Toutes ces questions relèvent du domaine dela recherche.

E n premier lieu, la recherche peut tracer le profil du système de communication dans la so- ciété. Elle peut inventorier les ressources, dé- finir les canaux par lesquels circule l'information, dénombrer le public et le ranger en différentes catégories et analyser le contenu des media. Il est possible, àpartir de là, d'évaluer les besoins et de déterminer les réponses à certaines, ainsi :

(i) Quelles sont les lacunes du réseau de communication ?

(ii) Quelles sont les capacités supplémentaires nécessaires ?

(iii) Y a-t-il des moyens plus efficaces de dif- fuser l'information relative au développement ?

(iv) Faut-il modifier les structures de la com- munication pour tenir compte des systèmes cultu- rels et des innovations techniques ?

(v) Existe-t-il des dispositifs de rétroaction adéquats ?

(vi) Existe-t-il des possibilités d'accès et de participation du public ?

(vii) Quels sont les besoins de recrutement et de formation de personnel ?

Plus difficile mais également important est le travail d'évaluation des conséquences sociales de l'action des media et de leurs effets sur les opi- nions, les attitudes, les valeurs. et les comporte- ments, qui exige une étude de l'ensemble du pro- cessus de communication et de ses relations avec les autres facteurs sociaux et culturels.

Seule une recherche dans tous ces domaines permet de formuler des politiques de communica- tion cohérentes, de réviser les politiques existantes et de définir une stratégie de la communication.

Sans ces connaissances fondamentales, les res- ponsables des entreprises de communication, des services de planification gouvernementaux et des mi- nistères concernés par les questions d'information et de développement n'ont pas les éléments d'appré- ciation nécessaires et sont incapables d'utiliser pleinement la communication à des fins sociales.

L a recherche est fréquemment entreprise par les media eux-mêmes. Une des caractéristiques des moyens de communication de masse estqu'ils ne comportent aucun système de rétroaction. "Pour connaftre le public", ce qui est une des conditions de l'efficacité de la communication, il faut recou- rir à des méthodes de recherche scientifique des- tinées à mesurer et établir les profils des audi- teurs, des spectateurs et des lecteurs. Les media

ont besoin de cette information pour planifier leurs programmes, orienter leur publicité et leurs études de marché.

Une recherche de ce type obéit à des motivations commerciales et n'aborde pas nombre des grands problèmes qui se posent aux planificateurs et aux responsables des politiques. L a recherche dans ce domaine devra vraisemblablement être menée par des organismes gouvernementaux ou sur leur de- mande expresse. L e financement de ce genre de recherches dépend de la perspicacité du gouverne- ment et de son aptitude 5 en saisir l'importance. Ce sont probablement les départements de sciences sociales ou les instituts de communication des uni- versités qui sont les mieux équipés pour une re- cherche pluridisciplinaire de ce type.

(g) Associations des media et associations professionnelles

E n dehors du gouvernement, les principaux orga- nismes responsables sont les associations d'em- ployeurs de l'industrie des media, les organisations professionnelles et les organisations d'employés ainsi que divers groupes parmi lesquels les "con- sommateurs" de la communication. Chacun oriente les politiques relatives à son propre secteur et exerce des pressions pour défendre les intérêts de ses membres.

Dans les pays de libre entreprise, les proprié- taires et les employeurs qui ont des intérêts com- muns dans la presse, l'imprimerie, les périodiques, le livre, le film, la radio ou la télévision s'asso- cient pour certaines actions communes tout en res- tant en conc1Jrrence à l'intérieur de l'industrie. Cette association fournit à ses membres certains services, réglemente certaines pratiques commer- ciales, représente l'industrie dans ses négociations avec le gouvernement, les autres media et les or- ganisations d'employés. Elle peut également entre- prendre des activités de promotion et de relations publiques.

techniciens de l'imprimerie, producteurs de radio et télévision, techniciens de radio et télévision, musiciens, acteurs, etc. ) ont des objectifs écono- miques et professionnels. Leur principal objectif est fréquemment de présenter un front uni pour les négociations ou les actions directes en vue de l'amé- lioration des salaires et des conditions de travail. L'adhésion obligatoire de tous les travailleurs de l'industrie concernée peut être imposée par le gou- venement ou les syndicats.

Les associations d'employeurs et d'employés peuvent avoir pour objectif la défense de normes professionnelles, et formuler à cet effet des règles ou un code déontologique.

Dans les pays socialistes, en particulier, les associations professionnelles ont des programmes et des responsabilités plus étendus. Elles peuvent

Les organisations d'employés (journalistes,

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être représentées dans les comités de direction ou de rédaction des entreprises, ou les gérer directement sous forme de coopérative. Elles peuvent organiser des cours de formation, avoir une activité de recherche, et offrir à leurs membres toute une gamme de services sociaux, culturels et sportifs.

Les organisations de consommateurs sont gé- néralement moins bien organisées mais elles de- viennent des groupes de pression de plus en plus puissants pour influencer les media (en particu- lier la télévision) et lutter contre la publicité men- songère. Avec le développement de la participa- tion du public, les associations "d'utilisateurs" des media comme la télévision par câble, con- tribueront de plus en plus à renforcer cette par- ticipation et à organiser l'emploi des installations.

(h) Publicité et promotion

L a place de la publicité dans le système de com- munication dépend de considérations 5. la fois éco- nomiques et politiques.

Dans un système socialiste, son rôle est mi- neur et, sielle est autorisée, elle est considérée comme un service public.

Dans une économie développée de libre entre- prise, cependant, la publicité est elle-même une grande industrie. Elle constitue le support finan- cier des media, et est elle-même une forme impor- tante de communication. Ses messages peuvent être commerciaux et persuasifs, et concerner la vente de marchandises ou de services, contribuer à diffuser des idées, opinions ou vues politiques, ou encore informer et servir le prestige de telle ou telle cause. Elle peut prendre la forme d'es- paces publicitaires ou de petites annonces dans les journaux et les périodiques, d'émissions com- merciales à la radio et à la télévision, de vues fixes ou de courts métrages au cinéma, de films, de documents envoyés par la poste, d'affiches,

de brochures, d'enseignes extérieures, et peut aussi résider dans l'emballage et la présentation des produits eux-mêmes.

L'industrie de la publicité se compose d'agences de publicité qui donnent des avis pour l'étude de marché etla vente, créent les messages publici- taires et conseillent les annonceurs, des repré- sentants des media qui vendent l'espace publici- taire, le temps d'antenne et les idées de promo- tion et du personnel des services de publicité des fabricants et des détaillants. Les publicitaires travaillent en étroite collaborationavec les orga- nismes de relations publiques, les sociétés de marketing et de contrôle des media, les psycho- logues et les spécialistes de la recherche, les artistes et les dessinateurs, les firmes de pro- duction de matériel audiovisuel et certaines branches de l'industrie graphique.

Les ressources des agences de publicité sont constituées par les redevances versées par la clien- tèle et/ou les commissions des media. Leur droit à commission peut être soumis à une "accrédita- tion" par les organisations de media. Celles-ci peuvent ainsi imposer aux agences des conditions rigoureuses concernant les normes, le type de propriété et la structure financière, en particu- lier pour assurer une très bonne solvabilité.

La publicité soulève un certain nombre de questions de politique importantes, ainsi son ap- parition à la radio et à la télévision d'Etat, dans les services de télévision par câble, et son con- trôle dans les domaines où elle peut s'avérer so- cialement indésirable ou nocive pour la santé : le jeu, la spéculation financière, le tabac, les al- cools, certains produits pharmaceutiques et les "cures" médicales. Des interdictions peuvent être imposées par la loi ou par les media eux- mêmes agissant dans l'intérêt du public. Se pose également le problème des mesures 5 prendre pour protéger le public contre la publicité dou- teuse, fausse ou mensongère.

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111. Mise en œuvre des politiques de la communication

Dans le monde moderne, l'importance sociale de la communication est telle que dans l'intérêt gé- néral, un certain contrôle social s'impose. La na- ture de ce contrôle dépendra des politiques natio- nales de la communication, qui peuvent être impli- cites ou explicites.

Suivant la philosophie politique et la structure socio-économique de l'Etat, les gouvernements peuvent appliquer leurs politiques de la commu- nication en exerçant un contrôle direct sur le sys- tème, ou en restreignant les initiatives privées dans le domaine de la communication et en pré- voyant les aides et incitations voulues pour orienter le développement du système dans le sens souhaité.

D e leur côté, les media appartenant à des in- téréts privés et les autres institutions sociales poursuivront leurs politiques propres qui peuvent parfois entrer en conflit avec l'optique officielle.

Dsns les pages qui suivent, nous examinerons quelques-unes des options qui s'offrent pour l'éla- boration et l'ûpplication de politiques de la com- munication, et les moyens qui permettent d'inté- grer les différents composants du système en vue d'assurer son développement harmonieux et concerté.

1. L'approche socialiste

Choisir un système politique, c'est, dzns une large mesure, choisir un système de communica- tion. Dans certains pays socialistes, où les fonc- tions de contrôle et de planification sont fortement centralisées et où tous les moycns de production et de distribution sont nationalisés, la communica- tion est partie intégrante d'un programme social et politique global. Les divers composants du sys- tème de communication ne sont pas clairement définis et séparés, et les réseaux interpersonnels en particulier, comme les cadres du parti, ont des fonctions multiples dans le domaine de la po- litique et dans celui du développement. Les buts et les objectifs sont déterminés au plus haut riiveau

et, m ê m e si l'application est décentralisée et s'il existe un dispositif de rétroaction, c'est l'auto- rité centrale qui répartit les ressources et fixe le thème des campagnes. Les directives parviennent aux cadres par l'intermédiaire de l'organisation du parti et l'agence de presse centrale donne le ton à la hiérarchie des media, du niveau natio- nal au niveau local, qui conseille les militants du parti et renforce les liens de communication inter- personnelle que ceux-ci établissent dans les villes, les usines, les villages et les communes. Les media reprennent les slogans, les exhortations des dirigea.nts, les critiques des déviations et des conceptions démodées et renforcent les ob- jectifs de la campagne en cours en annonçant et vantant les succès obtenus.

2. L'investissement public

Les pays socialistes ne sont pas les seuls où les activités gouvernementales constituent l'épine dorsale du système de Communication. Dans beau- coup de pays en voie de développement, l'établis- senient de l'infrastructure de la communication et son utilisation aux fins du développement relève dans une large mesure du secteur public, et les investissements privés dans les media sont fort peu encouragés. Les media sont généralement ré- servés àl'élite, car seuls les alphabétisés peuvent lireun journal et il îaut être à l'aise pour pouvoir payer un récepteur de télévision ou m ê m e un abonnement àun journal. D e plus, les media dont les reveniis proviennent de la publicité oiit peu à attendre d'un public sans pouvoir d'achat. C'est au gouvernement de fournir les moyens néces- saires, s'il veut assurer une large diffusion de l'information en particulier d'avoir accès aux services de la communication.

La décision d'établir un réseau de téléphone interurbain ou d'augmenter le nombre de stations de radio, d'introduire un système de télévision

et permettre aux masses rurales

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éducative, de créer une unité de production ciné- matographique ou un institut de formation aux techniques de la communication, de fournir des services de vulgarisation agricole, de mettre sur pied un programme de recherche et d'évaluat.ion, etc. dépendra des ressources disponibles et de l'importance attribuée par le gouvernement aux divers programmes de communication. L e niveau des investissements dans le système de commu- nication et la priorité accordée à la communica- tion dans la planification nationale sont pour les r e sponsable s politique s des que s t ions primordiale s , et détermineront en grande partie le rôle et l'ef- ficacité de la communication dans la société et dans le processus de développement.

3. Mécanismes de contrôle social

La plupart des pays choisissent des systèmes où coexistent un secteur public et un secteur privé. L a puissance et l'influence des media ont amené les gouvernements à établir des règles ou des méca- nismes de contrôle destinés à sauvegarder l'inté- rêt public. Si la liberté d'expression est presque universellement reconnue comme un droit fondamen- tal solennellement inscrit dans de nombreuses constitutions, l'interprétation de cette liberté varie considérablement. Dans certains systèmes, la li- berté de la presse est considérée commelapierre angulaire de la démocratie et protégée par les tri- bunaux ; dans d'autres, la liberté est limitée par l'appréciation politique des besoins nationaux et elle est refusée aux "ennemis de 1'Etat''.

La nature des contrôles appliqués au système de cornmunication dépend en grande partie de l'at- titude par rapport au principe de libertéde la presse et du comportement et du sens des respon- sabilités des media eux-mêmes. Dans certains systèmes, les libertés et les contraintes relatives aux media reposent sur la coutume et les précé- dents, et la législation se limite à des domaines étroitement définis comme la sécurité nationale, la diffamation et l'obscénité, et l'utilisation des techniques de communication plus récentes comme les media électroniques. Dans les régimes libé- raux de ce type, les media font partie des systèmes de contrôle et d'équilibre de la démocratie. Ils jouent fréquemment un rôle d'opposants du gouver- nement dont ils surveillent et critiquent la politique et le fonctionnement. Beaucoup de pays en voie de développement estiment que, dans une situation d'instabilité politique et sociale, ils ne peuvent pas se permettre le luxe d'une opposition sérieuse et consistante et' le degré tolérable d'opposition poli- tique pose un dilemme aussi bienpour les respon- sables des media que pour le gouvernement.

Certains pays codifient la loi et établissent des règles spécialement applicables aux media plus rigoureuses que celles qui visent les entreprises commerciales ordinaires.

D'autres pays, au nom de la sécuritg nationale, exercentun contrôle arbitraire des media, accor- dant et retirant les autorisations par simple dé- cision administrative, interdisant les programmes ou suspendant les publications, confisquant les journaux, les livres, les fiims ou les imprime- ries, et sanctionnant les rédacteurs, journalistes ou éditeurs quine se conforment pas aux directives.

uns des mécanismes de contrôle social du système de communication.

Nous examinerons ci-dessous en détailquelyues-

4. Conditions préalables au fonctionnement de l'entreprise

La publication d'un journal, l'exploitation d'une station de radiodiffusion ou de télévision, ou la présentation d'un film peuvent être soumis à une autorisation officielle préalable ou, au moins, à l'observation de certaines formalités.

L e contrôle peut être exercé par l'intermé- diaire d'un système de licences autorisant l'en- treprise et fixant en détail les conditions de son fonctionnement. Les licences peuvent êtres accor- dées par décision administrative ou après une enquête publique d'un organisme de contrôle ou d'un organisme judiciaire. Parfois on recourt aussi à un appel d'offres. Les licences peuvent être temporaires, ou automatiquement renouve- lables si le bénéficiaire n'a pas commis d'infrac- tion, ou encore elles peuvent être annulées ou suspendues en cas de non-observation des con- ditions requises.

M ê m e si une autorisation préalable n'est pas obligatoire, il peut être exigé une déclaration couvrant tous les aspects de l'entreprise et pré- cisant à qui elle appartient et par qui elle est gérée. Les éditeurs de journaux ou de périodiques peuvent être tenus d'enregistrer leur publication et de déposer un cautionnement qui est confisqué en cas de contravention à la loi. Il peut également être exigé que chaque numéro comporte l'indica- tion du nom et de l'adresse du responsable légal.

5. Régime de propriété des media

Il est évident que les gouvernements peuvent plus facilement appliquer leurs politiques de la com- munication dans les secteurs du système de com- munication que contrôle directement l'autorité politique. Ils peuvent donc choisir de placer les entreprises des media sous un régime de propriété publique, qui peut être exclusif ou laisser co- exister un secteur privé. Des entreprises gouver- nementales de radiodiffusion-télévision et d'édition peuvent également être créées sans aucun objectif de contrôle social ou politique, mais pour assurer un service nécessaire qui ne serait pas rentable pour les media privés dans un système d'économie de marché, ou pour diversifier les sources d'in- formation et les programmes.

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L e système de l'entreprise publique autonome fonctionnant comme un organisme d'intérêt public est un compromis entre le contrôle direct de ?'au- torité politique et la propriété privée, qui assure une certaine indépendance de gestion et d'expres- sion. Un ministre peut être investi de certains droits de tutelle lui permettant d'intervenir en cas d'atteinte à l'intérêt public.

munication, des media et des agences de presse est une autre formule possible, dans laquelle le contrôle majoritaire peut être exercé selon le cas par le secteur public ou privé. Des mécanismes destinés à garantir la liberté d'expression peuvent être prévus. Far exemple, dans une agence d'in- formation dont le gouvernement est actionnaire majoritaire, et dont la clientèle est composée à la fois de media publics et privés, le conseild'ad- ministration pourra être responsable de la gestion financière, tandis que la direction de l'agence sera assurée par un comité de rédaction composé d'abonnés.

La propriété privée peut être réglementée par la loi. Par exemple, la publication de journaux quotidiens peut être réservée à des personnes ju- ridiques reconnues. L a propriété des stations non gouvernementales de radiodiffusion et télé- vision peut être interdite aux sociétés commer- ciales ordinaires et limitée à certaines catégories d'organisations comme les partis politiques, les établissements d'éducation ou les collectivités, qui doivent les exploiter sans but lucratif.

Les gouvernements considèrent généralement que la concentration est socialement indésirable car elle réduit les sauvegardes qu'offrent la mul- tiplicité et la diversité des organes d'information et d'expression, et risque de faire naître une puissance privée susceptible d'être utilisée de manière irresponsable.

La loi peut donc limiter le nombre de journaux ou de licences de radiodiffusion, de télévision ou de télédiffusion par câble qu'un individu ou une société est autorisé à contrôler, et interdire les participations croisées dans un m ê m e marché.

D e même, des interdictions ou des limitations sont parfois imposées concernant la participation d'intérêts étrangers au capital des media, suivant le principe que ce secteur sensible doit être ré- servé aux capitaux nationaux et que les moyens d'information ne doivent pas être soumis à un contrôle étranger.

La copropriété des moyens techniques de com-

6. Accès àla profession

Dans le système démocratique libéral l'accès 5 la profession de journaliste est ouvert à tous et le droit à la liberté d'expression comporte celui de publier et de travailler dans les media sans qualifications restrictives.

Dans les systèmes socialistes, le personnel

des media doit être politiquement sûr et provient généralement des rangs du Parti.

Certaines législations nationales sur la presse spécifient les qualifications personnelles requises des directeurs, rédacteurs ou journalistes, ainsi que l'âge minimum ou le niveau d'instruction, et exigent qu'ils soient des nationaux travaillant à temps plein dans la profession. Le gouvernement peut se réserver le droit d'approuver la nomina- tion du rédacteur en chef ou des membres du conseil d'administration m ê m e pour des sociétés privées.

également être limité aux titulaires de "cartes de presse". Ces cartes seront généralement ré- servées aux membres d'une organisation de jour- nalistes qui fixera les conditions d'admission et exercera un certain contrôle sur ses adhérents. Les titulaires de ces cartes peuvent également bénéficier de certains avantages tels les droits d'accès et des facilités de voyage.

Les organisations professionnelles peuvent également s'efforcer d'introduire des politiques qui réservent l'emploi aux membres d'un syndi- cat unique.

L'exercice de la profession de journaliste peut

7. Contrôle des ressources matérielles

Les pouvoirs publics peuvent exercer un contrôle sur le secteur privé en réglementant la réparti- tion des ressources indispensables àla production et 5 la distribution des media. Dans une situation de pénurie, et en particulier lorsque les dépenses en devises sont nécessaires, ils peuvent imposer des restrictions et des quotas à l'importation et contrôler la répartition des ressources disponibles. Ils peuvent également édicter des conditions re- latives à la fabrication locale.

Dans le cas de la presse, l'importation de ma- tériel d'imprimerie peut être soumise à autorisa- tion, et l'établissement, l'extension et la moder- nisation des installations de production de journaux, de périodiques ou de livres peut faire l'objet de certaines restrictions. Cependant, le point faible des media imprimés est leur dépendance à l'égard d'une matière première limitée, le papier journal. Peu de pays subviennent à leurs besoins et les gouvernement peuvent réglementer les quantités importées et leur répartition entre les utilisateurs. Les allocations de papier journal peuvent être ef- fectuées de manière rigoureusement équitable sur la base de la consommation relevée pendant une période de référence, une allocation minimale étant prévue pour assurer la production des petits journaux locaux. Dans les cas de sévère pénurie le gouvernement peut réglementer le format, le nombre de pages, la part de la publicité, et fixer un plafond au tirage des journaux et périodiques.

L e contrôle des approvisionnements en pa- pier journal peut également être manipulé par

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l'administration pour avantager les organes favo- rables à la politique gouvernementale qui publient les vues officielles, et défavoriser ceux qui la critiquent ou s'y opposent.

L'activité de l'industrie cinématographique et de la radiodiffusion peut aussi être contrariée par des restrictions gouvernementales portant sur l'équipement et les matières nécessaires à la production, les projecteurs, les émetteurs et les récepteurs de radio et de télévision, dont une grande partie doit être importée par les pays en voie de développement.

L e contrôle de la réception des émissions en provenance de l'étranger peut également être as- suré par des moyens techniques, ainsi l'interdic- tion de fabriquer et détenir des récepteurs pouvant capter des fréquences autres que certaines fré- quences déterminées, ou possédant des antennes permettant, par exemple, de capter directement des émissions transmises par satellite.

Pour encourager le développement des media, les gouvernements des pays en voie de développe- ment peuvent financer par investissement public l'implantation d'installations qu'ils louent ensuite à des conditions avantageuses à des exploitants privés. Cette politique peut favoriser la création d'imprimeries, d'émetteurs de radiodiffusion- télévision, de studios et de laboratoires cinéma- tographiques, lorsque les capitaux privés ne sont pas attirés par ces entreprises que le gouverne- ment souhaite encourager pour des raisons éco- nomiques et sociales. Ainsi, des imprimeries régionales peuvent être créées pour centraliser la production d'un certain nombre de journaux lo- caux exploités par des intérêts privés.

L e gouvernement peut également, en favorisant des entreprises mixtes ou en accordant des condi- tions à des firmes étrangères, aider au dévelop- pement d'une industrie nationale du papier journal, de l'électronique, de fabrication de récepteurs de radio et de télévision.

8. Contraintes et aides financières

L a politique fiscale et la fixation des prix des services publics peuvent encourager ou décourager certains types d'activités. Des politiques compré- hensives ou m ê m e des aides financières directes peuvent faciliter la création d'entreprises de me- dia dans le secteur privé, augmenter leurs recettes ou réduire leurs coûts d'exploitation. Une régle- mentation et une taxation rigoureuses peuvent, à l'inverse, compromettre leur rentabilité.

Des taxes peuvent être perçues sur les entrées des cinémas et des théâtres, les recettes publici- taires des journaux et des stations de radiodiffu- sion et de télévision, les ventes de journaux, de périodiques et de livres. Les propriétaires ou lo- cataires de recepteurs de radio et de télévision doivent parfois acquitter une redevance annuelle.

L e coût des licences d'exploitation peut être très élevé et représenter un fort pourcentage des re- cettes. Des droits d'importation sur l'équipement et les matières comme le papier, la pellicule, les disques et les bandes magnétiques peuvent grever considérablement les coûts d'établisse- ment et d'exploitation.

Le plus souvent ces différents types de taxa- tion visent avant tout à grossir les recettes de 1'Etat et non à handicaper les media, et certaines sont en principe applicables aux autres secteurs de l'activité commerciale.

Toutefois, si le gouvernement considère que les media constituent un service public essentiel, contribuent au développement et ont besoin d'en- couragements officiels, il peut les exonérer des taxes spécifiques (taxe sur les spectacles ou la publicité, par exemple), ou accorder des exoné- rations ou des abattements en matière de taxes sur le chiffre d'affaires ou de droits d'importa- tion. Il peut encourager les investissements faits pour moderniser l'entreprise en retenant un taux d'amortissement favorable pour le calcul de 1' impôt.

lités de crédit, ainsi des prêts des banques de développement et des garanties pour l'achat du matériel et d'un traitement de faveur des banques centrales concernant le paiement anticipé des ma- chines et matières premières importées. Les matières premières essentielles, telles que le papier journal, peuvent être subventionnées.

E n général les postes et télécommunications consentent aux media des tarifs spéciaux qui peuvent se justifier dans certains cas par leur qualité de gros usagers, mais qui sont le plus souvent des concessions accordées pour tenir compte de la fonction sociale de la communica- tion, en particulier pour la diffusion de l'infor- mation. Il s'agit là d'une décision politique, car l'administration des Postes et Télégraphes allé- guant fréquemment que les tarifs applicables aux moyens de grande information devraient être iden- tiques à ceux qui s'appliquent au trafic commer- cial ordinaire.

L a distribution postale des journaux des pério- diques et des livres peut bénéficier de tarifs ré- duits, de m ê m e que la transmission des nouvelles par téléphone, télégraphe, télex, téléimprimeur et câble international. Les services publics de transport peuvent également consentir des tarifs spéciaux pour le transport des journaux et autres matériels d 'information.

Les bureaux de poste peuvent se charger de l'enregistrement et du recouvrement des abonne- ments de presse, ainsi que des opérations concer- nant les licences ou redevances applicables aux récepteurs de radio ou de télévision.

Pour améliorer les recettes des media, les gou- vernements peuvent leur accorder des subventions

Au départ les media peuvent bénéficier de faci-

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ou leur acheter une partie de leur production ou de leurs services. L'acceptation d'une aide offi- cielle risque toutefois de compromettre la liberté d'expression, et il y a parfois une aide financière systématique sans subventions directes.

Dans les pays où les principaux journaux sont contrôlés par les partis politiques, les gouverne- ments versent parfois des subventions à tous les partis reconniis, SOUS la condition qu'une partie sera utilisée pour aider la presse des partis.

d'acheter de la publicité aux media privés. Cette publicité peut consister en avis officiels - règle- ments fiscaux, avis d'appels d'offres ou d'emploi - mais servir aussi à appuyer des campagnes et des programmes gouvernementaux intéressant l'édu- cation, la santé publique, la sécurité, la planifi- cation familiale, les coopératives, etc. Pour éviter toute discrimination en la matière, certains prin- cipes peuvent être dégagés en accord avec les media, ou la répartition confiée à un organisme indépendant.

est l'attribution aux media privés de contrats gou- vernementaux : impression de manuels scolaires ou autres publications officielles, production de films, par exemple.

Pour améliorer l'industrie de la communica- tion, le gouvernement peut subventionner la for- mation professionnelle ou accorder des bourses de perfectionnement.

L a créativité artistique peut également être encouragée par des fondations littéraires des prix destinés aux artistes, des compétitions et des prix cinématographiques et littéraires.

E n dehors de l'action gouvernementale, il n'est pas rare que des particuliers ou des iiistitutions subventionnent les media. L e journal ou la station est alors un organe d'expression d'une valeur par- ticulière, et tel est souvent le cas avec lcs partis politiques et les organisations religieuses. L e ti- rage et les recettes des journaux et périodiques appartenant à des orgacisations peuvent être aug- mentés lorsque la cotisation des membres inclut le montant d'un abonnement obligatoire.

Les gouvernements ont également la possibilité

Une autre possibilité , mutuellement avantageuse,

9. Contrôle du contenu des media

Lorsque l'information est subordonnée à l'alitorité politique, le contrdle peut être exercé par le parti, par l'armée, ou par l'administration. Les publi- cations peuvent Stre soumises à une censure préa- lable, ou à un contrôle a posteriori, la responsa- bilité des rédacteurs étant engagée. L'infraction aux directives officielles peut, suivant les cas, entrafrler la confiscation de la publication ou la suspension du journal, et une sanction arbitraire frappant le rédacteur.

Dans les systèmes libéraux, les interdictions de publier sont définies par la loi et les infractione

sont jugées par les tribunaux. Nombre de lois auxquelles sont soumis les media font partie du code pénal génsral, et il s'y ajoute des l6is spé- cifiques imposant certaines contraintes au droit de publier ou de diffuser. Certains pays les ré- duisent au minimum tandis que d'autres ont de longues listes d'interdits sous forme de lois sur la presse et de réglementation de la radio- diffusion.

formations contraires aux intérêts de la collecti- vit6 nationule, nuisibles à la vie sociale, ou por- tant atteinte aux droits et aux intérêts des individus.

La première catégorie concerne les questions relatives à la sécurité nationale et aux secrets officiels dont tous les pays, quel que soit leur sys- tème politique, interdisent 1.a divulgation. Elle Elle peut aussi exploiter les nouvelles et commen- taires constituant des incitations à l'émeute, des atteintes à la constitution, des offenses au chef de l'Etat, des offenses aux nations étrangères, la propagation de nouvelles fausses ou tendancieuses, la propagande en faveur de la guerre, etc., etune disposition d'ordre ghnéral peut, en fait, justifier l'établissement d'une censure politique.

Avec le développement des technologies de la communication et la croissance des moyens de grande diffusion les gouvernements se préoccupent de plus en plus de leur impact social et culturel. Des restrictions peuvent donc étre appliquées aux media imprimés, à la radio et à la télévision, aux exploitants de films, aux libraires et marchands de journaux poui- prévenir les actes considérés comme nuisibles pour la moralité publique, la santé, la famille et l'enfance et les relations so- ciales à l'intérieur de la collectivité. La légis- lation dans ce domaine concerne les outrages aux moeurs et la pornographie, l'expression de la violence, la diffusion d'informations relatives 2 des produits toxiques, la censure et le classe- ment des films et des programmes de télévision, les publications et les programmes pour enfants, le compte rendu des procédures judiciaires con- cernan-t des mineurs, la discrimination raciale et religieuse, etc. Des restrictions peuvent éga- lement être imposées à la publicité relative aux traitements médicaux et aux produits pharmaceu- tiques, à l'alcool et au. tabac, au jeu et aux paris, aux loteries et à la spéculation financière, etc.

traîner l'interdiction d'importer certains types de piblications, films, disques ou programmes de télévision. Une autre approche consiste à fixer des quotas minima de présentation de films de production locale, de diffusion de programmes de radio et télévision produits localement et îaisant appel à de la musique et des artistes locaux.

Les intérêts du groupe social exigent que les media ne contrarient pas le cours de la justice et il est prévu des règles relatives àla publication

Les délits tombent dans trois catégories : in-

La protection des valeurs culturelles pelit en-

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de nouvelles ou commentaires comportant outrages 5 magstr-at ou entrave au cours de la justice, ainsi qu'à la publication de documents de nature à influencer l'action de la justice. Cependant, dans l'intérét général, il est per-mis de rendre compie des débats des tribunaux lorsque ceux-ci n'ont pas prononcé le huis clos.

La loi et les tribunaux protègent également les individus contre les propos malveillants ou diffama- toires portant atteinte à leur honneur. ici, cepen- dmt, l'intérêt public peut primer le préjudice privé, si l'allégation diffamatoire constitue un commentaire de bonne foi de faits d'interêt public, ou a été émise dans des circonstances "privilé- giées" telles qu'un débat parlementaire ou une procédure judiciaire.

l'action de contrôle. Ce peut ëtre une émission sur une question d'importance nationale, mais il faut qu'il s'agisse d'un régime autoritaire, ou d'une crise nationale pour que la presse soit con- trainte de publier une déclaratior: officielle. La contrainte cependant, est rarement nécessaire s'il s'agit d'une question d'intérêt véritablement na- tional, sinon la déclaration peut être faite sous forme d'insertion payante.

La déontologie requiert que les erreurs ou iriexactitudes matérielles soient spontanément rectifiées, et que des points de vue divergents puissent s'exprimer, mais dans certains pays il existe un droit codifié de rectification et de r6- ponse. Il peut être limité aux dépositaiï-es de l'autorité publique pour des actes relevant de leurs fonctions, et concerner seulement la presse. 11 peut être appliqué aussi plus largement pour as- surer une possibilité d'expression équitable à des opinions divergentes, et concerner particulière- ment des media comme la radiodiffusion et la té- lévision lorsque le nombre d'organes d'expression se trouve limité.

Dans la plupart des groupes sociaux, la politique des media eux-mêmes a une importance sociale plus grande que le contrôle exercé par le gouver- nement sur leur contenu. La direction des organi- sations de radiodiffusion et t6lévision décide de la politique des programmes et de l'importance relative à accorder aux .nouvelles, au divertisse- ment, à l'éducation, aux programmes culturels, à l'informa lion relative au développement, aux sports, etc. Les éditeurs et rédacteurs de jour- naux décident si leur journal recherchera un p 1 ~ - blic populaire en recherchant la présentation il sensation des faits criminels, des sports et des faits divers, ou s'il visera la qualité en dosant judicieusement nouvelles, reportages et édito- riaux, ou si erifin il aura une nette orientation politique.

Les media doivent également se prononcer sur des questions de principe importantes comme la suppression des nouvelles, la dénonciation des

La publication obligatoire est un autre volet de

abus, la protection des sources, la séparation des nouvelles et des commentaires, l'identifica- tior. des messages publicitaires, etc.

10. Contraintes internationales

La politique de la communication est essentielle- ment une affaire nationale, mais les incidences internationales de son application et de sa formu- lation ne peuvent être ignorées. Dans un monde interdépendant aux frontières nationales per- méables, une ccopération internationale est indis- pensable en vue d'établir un cadre rég1enientaj.r-e pour la circulation entre 12s Etats de l'informa- tion, des objets et des personnes, et de l'utilisa- tion des ondes radioélectriques qui ne connaissent pas de frontières.

Dans leur intérêt mutuel, les Etats peuvent accepter certaines contraintes découlant de normes ou d'accords internationaux dans des do- maines comme les transports, l'aviation civile, les voyages et l'immigration, les services pos- taux, les télécommunications, la répartition et le contrôle des fréquences radioélectriques, la radiodiffusion, l'&change des informations, la. réglementation des importations, les tarifs doua- niers et les droits de reproduction. L'expansion considérable des voyages internationaux, l'essor de technologies comme la technologie spatiale de la communication et de la transmission des données, 1'augmenta.tion du volume des télécommunications ont renforcé la communication internationale en rendant plus urgente la conclusion d'accords ré- gissant les échanges internationaux.

Ces accords peuvent être négociés sur une base bilatéra1.e ou i-égionale, ou être institués par la communauté internationale dalis le cadre du système des Nations Unies.

Les instruments internationaux tels que les conventions imposent aux Etats des obligations et doivent être ratifiés par ceux qui désirent y adhé- rer. Nous citerons comme exemple, dans le do- maine de la communication, les Conventions sur le droit d'auteur et les droits dits voisins ainsi que l'Accord de l'Unesco sur l'importation d'objets de caractère éducatif, scientifique et culturel, Les conventions et les règlements de l'Union interna- tionale des télécommunications et de ses divers organismes, qui ont valeur de traité et sont uni- versellement reconnus, ont une importance par- ticulière pour les télécommunications et la radio- diffusion.

L e flux d'information à l'entrée et à la sortie est une préoccupation essentielle pour la plupart des pays et, s'il peut être renforcé et contrôlé à l'echelon national, il est également possible de rechercher la mise en place de structures et de politiques appropriées au niveau régional et inter- national. Les pays en voie de développement qui II . importent'' une grande quantité de nouvelles,

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de programmes de radiodiffusion et de télévision et de matériel imprimé, et n'en "exportent'' que fort peu pourraient coopérer avec d'au-tres pays de la m ê m e région pour intensifier les échanges de nouvelles, d'articles et de programmes et créer une agence de presse régionale.

Les associations internationales et régionales d '0 r ganisat ions pro fe s s ionnelle s et d'organisations des media peuvent largement contribuer à la coo- pération internationale en créant des mécanismes d'échange de services, en s'engageant dans des entreprises communes, en harmonisant leurs po- litiques d'exploitation et en adoptant des pratiques communes.

L'adaptation et la compatibilité technique de l'équipement importé est une question iniportante et souvent négligée. Les fabricants qui mettent au point de nouvelles technologies de communication dans un cadre de concurrence, adopteront souvent des normes différentes et produiront des matériels incompatibles. Les pays en voie de développement bénéficiaires d'une aide étrangère seront peut-être amenés à installer des équipements en provenance d'un pays donateur, dont la c.onception ou les normes pourront s'avérer inadéquates.

La politique nationale en matière de normes techniques et de spécifications devrait être fixée aussi rapidement que possible pour assurer le développement sur des bases saines des équipe- ments techniques et la conformité des matériels importés aux exigences locales ainsi qu'aux normes internationales comme celles du CCIR (organe de l'Union internationale des télécommunications) en matière d ' équipement électronique .

11. Conseils des media et réglementation volontaire

Les pays démocratiques et libéraux se trouvent devant un dilemme : assurer à la fois le contrôle social des media et le maintien de la liberté d' expression.

Il est possible de substituer au contrôle direct le principe de la responsabilité sociale par lequel les media acceptent volontairement une responsa- bilité vis-à-vis de l'ensemble de la société et se soumettent aux contraintes imposées par l'opinion publique, l'éthique professionnelle et les pressions des consommateurs.

tions professionnelles commencent par édicter des principes de conduite auxquels souscrivent leurs membres. Ils peuvent prendre la forme d'un code de morale professionnelle parfois renforcé par des mesures disciplinaires à l'intérieur de l'or- ganisation. Peut venir ensuite l'établissement de conseils ou de tribunaux d'honneur qui instruisent et jugent les plaintes pour manquements aux res- ponsabilités professionnelles et dont les conclu- sions reçoivent une large publicité. Ces conseils

Souvent les media eux-mêmes ou les organisa-

souvent créés conjointement par les éditeurs, les rédacteurs et les journalistes peuvent n'avoir au- cun pouvoir de sanction, mais la force de l'opinion publique leur confère un prestige et une autorité réels.

l'ensemble des media, ou seulement la presse ou la radiodiffusion. Ils peuvent grouper uniquement des représentants des media et de la profession (les contrevenants étant ainsi jugés par leurs pairs), ou être plus représentatifs et inclure des représentants de la justice, du gouvernement et des citoyens.

Ces conseils peuvent également être créés par une loi qui leur confère certains pouvoir's, y com- pris parfois celui d'imposer des sanctions.

le public, les conseils peuvent être chargés de sauvegarder l'indépendance des media et la li- berté d'expression, et conseiller le gouvernement sur la législation applicable aux media.

Une autre îormule est celle d'un médiateur nommé par le gouvernement ou par les media, chargé notamment d'enquêter sur les plaintes en matière de présentation et d'interprétation des nouvelles, et de veiller à la rectification des er- reurs et à l'équité de l'information.

L'action organisée des consommateurs cons- titue un autre moyen de pression sur les media pour les amener à faire preuve de sérieux et de responsabilité, en particulier en matière de pu- blicité. Les gouvernements peuvent seconder les efforts des organisations de protection des con- sommateurs en organisant un programme d'édu- cation des consommateurs ou en instituant un bu- reau spécialement chargé d'examiner les plaintes des consommateurs concernant notamment la pu- blicité mensongère ou fallacieuse.

publicité peuvent créer un système d'autocontrôle chargé d'imposer des normes strictes aux pra- tiques publicitaires et de policer leur application, regroupant les annonceurs, les agences de publi- cité et les media au sein d'un office de contrôle de la publicité, chargé de maintenir un haut ni- veau de morale professionnelle et, en l'absence d'autres mécanismes, d'examiner les plaintes contre les agences de publicité nationales.

La compétence de ces conseils peut couvrir

Outre l'examen des doléances exprimées pai-

D e leur côté, les media et les organismes de

12. Protection des droits individuels

Les droits individuels, généralement reconnus mais souvei?t gravement menacés dans les sys- tèmes modernes de communication, ont trait à la propriété intellectuelle, la réputation per- sonnelle et la protection de la vie privée.

La Déclaration universelle des droits de l'homme proclame le droit de l'individu à la pro- tection des intérêts moraux et matériels résultant de tout travail scientiîique, littéraire ou artistique

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dont il est l'auteur. Cette protection est organi- sée par la législation nationale relative au droit de reproduction et peut être étendue au monde entier sous forme d'accords réciproques dans le cadre de conventions internationales. Cette légis- lation s'efforcera de maintenir un juste équilibre entre les droits des propriétaires et ceux des utilisateurs.

Nous ne nous étendrons pas ici sui- la com- plexité des lois relatives aux droits d'auteur et aux droits dits voisins, mais elles sont extrêmement importantes dans un système de communication, car elles couvrent à la fois les droits des media sur les matériaux originaux qu'ils publient ou dif- fusent, et ceux des auteurs compositeurs et inter- prètes sur les oeuvres imprimées, enregistrées, filmées ou diffusées par les media.

L e droit d'auteur donne à son titulaire le droit de contrôler l'utilisation de son oeuvre et, dans le cas d'une oeuvre musicale, ce droit comporte à la fois le contrôle de sa publication et de son enregistrement, et celui de son exécution publique et de sa radiodiffusion. Les conditions particu- lières applicables aux media sont généralement fixées par des arrangements contractuels dans le cadre de la législation relative à la propriété lit- téraire et artistique. Il est fréquent que certains droits soient revendiqués mais ne soient pas re- connus et, en l'absence d'accord, un certain nombre de questions controversées doivent être réglées par la loi. Nous citerons, par exemple, le versement de droits aux interprètes et aux so- ciétés de disques pour la radiodiffusion d'enregis- trements, l'utilisation des matériaux protégés à des fins éducatives, le paiement de droits d'auteur au titre des livres prêtés par les bibliothèques ou pour la photocopie d'extraits de livres ou de docu- ments, la responsabilité des exploitants de sys- tèmes de transmission par câble au titre de la re- diffusion de programmes de radiodiffusion ou de télévision, le réengistrement de disques en vue de la vente, la rediffusion sans autorisation de programmes tels que des événements sportifs transmis par des systèmes de communication spa- tiale de point à point. Certaines de ces questions font l'objet de conventions internationales aux- quelles les Etats ont la possibilité d'adhérer.

Les particuliers ont également un droit à la protection de leur honneur et de leur réputation, et les moyens de grande diffusion doivent cons- tamment veiller à ne pas publier ou diffuser des déclarations de caractère diffamatoire. (Voir la section relative au contenu des media).

Les nouvelles technologies de la communica- tion, les ordinateurs et les systèmes électro- niques menacent de porter atteinte à la vie privée de l'individu. La législation nationale peut inter- dire ou au moins limiter strictement les écoutes téléphoniques, la surveillance du courrier, du télégraphe et des autres transmissions, ou

l'enregistrement secret de conversations privées. Des sauvegardes sont également nécessaires pour assurer le caractère confidentiel des informations de nature personnelle et des renseignements fi- nanciers etc. recueillis à des fins officielles spé- cifiques et emmagasinés dans des ordinateurs, et éviter leur communication à des personnes non autorisées.

muniquer l'information et le droit des individus à la protection de leur vie privée pose un dilemme.

L'intrusion excessive des media dans la vie privée des individus constitue un problème qui pourrait être abordé par l'adoption d'une législa- tion particulière, mais en général on s'en remet au sens des responsabilités des media et lesabus ne sont pas rares. Si les media ont, dans la so- ciété moderne un rôle de vigilance, d'enquête et de révélation dans l'intérêt général, des restric- tions légales à leurs initiatives pourraient être contraires au bien public et favoriser le secret dans la conduite des affaires publiques. Il est possible de distinguer entre les activités publiques des hommes et des femmes engagés dans la vie publique et leurs affaires purement privées et fa- miliales. Si ce point n'est pas couvert par la loi, il mérite l'attention des organes d'autocontrôle chargés d'améliorer la morale professionnelle, le comportement et l'iritégrité des journalistes, des photographes et des entreprises de presse et de radiodiffusion télévision.

L e conflit entre le droit de rechercher et com-

13. Participation et accès du public et rétroaction

La communication est un processus multilatéral et le fonctionnement d'une démocratie n'exige pas seulement un courant d'information des dirigeants vers la population, mais aussi un courant inverse ainsi que des échanges latéraux entre les groupes et les collectivités. Les media traditionnels ont tendance à assurer une circulation à sens unique à partir des centres d'autorité, et cette circula- tion du sommet vers le bas ne permet pas d'asso- cier comme il faut le public au débat politique et social et au processus démocratique de prise de décision.

Il est donc nécessaire de trouver des moyens permettant l'accès du public aux media et un mé- canisme d'information en retour. La communica- tion interpersonnelle permet, évidemment, une rétroaction immédiate, et c'est la grande force de ce secteur de la communication qui repose sur le personnel de terrain, le personnel des services de vulgarisation et d'information et les cadres du parti, qui sont engagés dans un dialogue direct avec la population et retransmettent réactions et difficultés rencontrées par l'intermédiaire d'un réseau organisé de communication. L'utilisation combinée des media et de la discussion de groupe,

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comme dans les tribunes radiophoniques rurales ou les télé-clubs, est un autre moyen efficace de participation organisée, et de liaison entre la source d'information et le public.

Les journauxouvrent leurs colonnes aux "Lettres à la rédaction", qui dans certains pays représentent un volume très considérable, et celles qui ne sont pas publiées reçoivent une réponse individuelle et sont transmises aux autorités intéressées pour suite à donner. Les stations de radiodiffusion peuvent prévoir des facilités semblables pour dif- fuser les opinions du public, répondre à ses ques- tions et à ses demandes.

comme des journaux ou des stations de radio est une autre possibilité, et les progrès de la techno- logie de la communication ouvrent de nouvelles possibilités de participation et d'accès.

Certains auditeurs peuvent être reliés par télé- phone aux studios d'une station de radio et peuvent participer à l'émission en duplex avec l'animateur ou des experts, en faisant des commentaires, posant des questions et discutant du thème de 1 ' émis sion.

L e magnétoscope apporte un nouveau moyen d'expression, de développement et de dialogue aux populations des communailtés isolées ; il per- met des échanges entre les chefs de ces commu- nautés et les organisations des villages et villes voisins et donne de l'impact à un échange réci- proque avec les fonctionnaires du gouvernement qui a souvent pour résultat une attitude plus com- préhensive à l'égard des réactions locales.

ment les possibilités d'accès du public. Les gou- vernements peuvent veiller à ce que certains ca- naux soient réservés à l'usage de la collectivité et soient mis 5. la disposition d'individus et de groupes pour des programmes expérimentaux et culturels, des causeries et des discussions sur des questions théoriques et des enquêtes sur des problèmes sociaux. L'attribution du temps d'érnis- sj.on sur ces canaux peut respecter le principe de non-discrimination, mais il peut être nécessaire d'ajouter certaines conditions pour prévenir les abus et veiller à ce que les canalix à la disposition du public sont bien utilisés pour refléter les as- pects de la vie que ne couvrent pas les services de télévision conventionnels.

Un autre moyen de rétroaction est constitué par les groupements de consommateurs qui surveillent les programmes de radio et de télévision et s'érigent en "gardiens vigilants'ldes normes des programmes.

des représentants de la presse d'assister aux réunions des organismes publics et d'en rendre compte, et rie prendre connaissance des rapports et documents officiels sur les questions d'interêt général. Ce droit est une cause fréquente de conflits

L a propriété par la collectivité de media locaux,

La télévision par câble augmente considérable-

Un des aspects de l'accès du public est le droit

avec les représentants de l'administration, car une grande partie du matériel passant entre leurs mains est confidentielle. Ce problème peut être résolu par une décision administrative ou juri- dique, ou la législation peut définir les droits du public et des media à examiner les documents officiels, ainsi que les limites mises à ce droit.

14. Planification et coordination de la cornmunication

Dans un certain sens, les media sont en concur- rence puisqu'ils cherchent B accaparer l'attention du public, mais ils sont aussi complémentaires et étroitement liés. Par exemple, avec la télévi- sion le public des cinémas et des théâtres a dimi- nué, mais le nombre de spectateurs a considéra- blement augmenté. Moins de temps est peut-être consacré à la lecture, mais les journaux ont ra- rement été éliminés par les media de la radio- diffusion m ê m e si leur contenu a pu être modifié pour fournir des détails et des informations de fond sur des nouvelles d'abord entendues à la ra- dio ou à la télévision. La radiodiffusion et la té- lévision ont eu une importance considérable pour la littérature, de nombreux livres ont fait l'objet d'adaptations dramatiques, des pièces ont été mon.tées pour la radio et la télévision, des auteurs interview& et la vente de certains livres stimulée. La radio a rendu populaires certaines composi- tions musicales, a fait la réputation de certains artistes et stimulé la vente des disques.

Les nouveautés technologiques - télévision par câble, télé-affichage de l'information, distribu- tion électronique à domicile des texteû inipri- més - effaceront les frontières entre les media et, tout en mettant à la disposition du public une quentité encore plus grande d'informatiop, désor- ganiseront peut-être certains services et institu- tions actuels.

Dans certains systèmes les relations entre les media sont en grande partie abandonnées au jeu des forces économiques et des accords réciproques mais il apparaft de plus en plus nécessaire de considérer la communication dans son ensemble. d'assurer une planification cohérente et une bonne coordination au stade de l'élaboration de la plani- fication et de la mise en oeuvre de la politique de la communication. L'utilisation de la technologie pour le développement social, économique et culturel présente tant d'aspects et de possibilités qu'un. programme cohérent de recherche, de po- litiques et de planification s'impose. Dans le passé, la planification a été généralement une planification de circonstance et rarement une pla- nification nationale integrée. D e nombreux minis- tères exercent des activités ressortissant ià la communication et, dans la phpart des systèmes politiques, i1 en est de m ê m e pour un important secteur privé. Cependant, les media prennent

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chacun leurs propres d6cisions. ei chaque minis- tère a son programme et fixe ses priorités.

Cette situation crée un problème, en particu- lier dans les pays en voie de développement. L e secreur public y est en effet beaucoup plus impor- tant, et une bonne utilisation de la communication dans le processus de développement requiert une planification et une coordination consciente à tous les niveaux ainsi qu'une participation active de la population.

D e par sa nature m ê m e la communication est interdisciplinaire, mais les structures du gouver- nement sont généralement rigides et verticales, chaque ministre étant individuellement responsable des plans et des programmes de son département. Il est donc nécessaire de prévoir un mécanisme permettant de considérer le système de commu- nication dans son ensemble et de déceler les la- cunes, les doubles emplois et les contradictions, de comprendre les relations mutuelles entre les composants et les technologies, d'harmoniserles politiques, de coordonner et d'intégrer les plans. D e nombreux Pays souhaiteraient, en m ê m e temps éviter une direction trop centralisée, conserver souplesse, diversité et liberté d'expression, et faire participer la collectivité à la plani- fication et à la mise en oeuvre des activités de la communication.

Il n'existe pas de solution simple à ce problème. Plusieurs options sont possibles, qui impliquent une centralisation plus ou moins poussée suivant les objectifs et les principes politiques et sociaux retenus.

Pour assurer sa place à la communication dans la planification économique nationale et intbgrer les divers composants du système de cornmunica- tion dans le plan d'ensemble, il est possible de créer une unité de la communication au ministère de la Planification. Elle ne s'occuperait pas seu- lement des questions de télécommunications, mais aussi de l'ensemble de l'infrastructure de la communication, et coordonnerait les "aspects communication" des plans de développement des ministères "utilisateurs" comme 1'Information, l'Education, l'Agriculture, la Santé, le Dévelop- pement communautaire, etc.

Les ministères de la Planification, cependant, se bornent généralement à des aetivitCs de plani- fication B long terme dans le secteur public qui, si importantes qu'elles soient, ne couvrent pas les problèmes de coordination opérationnelle. Ceux-ci pourraient relever d'un comité intermi- nistériel de coordination chargé d'harmoniser les programmes des divers ministères en vue du dé- veloppement et de l'utilisation des media et des réseaux de communication interpersonnelle.

Ces deux solutions, cependant, laissent sub- sister des lacunes dans l'approche globale du rôle de la communication dans la société. La réalisa- tion des possibilités de la communication pour le

progrès et le développement social requiert da- vantage qu'une planification économique et une coordination interministérielle. Elle exige un accord sur les objectifs et les politiques, unevo- lonté d'appliquer la communication au processus de développement, une connaissance des voies et moyens basée sur la recherche, la coopération des media et des spécialistes de la profession, et sur la participation de la collectivité.

Une approche aussi large de la communication et de ses incidences sociales peut nécessiter une nouvelle structure permettant des consultations entre tous les départements intéressés du gouver- nement, le secteur privé et le public, qui pour- rait prendre la forme d'un groupe représentatif à l'échelle nationale appelé Conseil national de la politique de la communication.

Ce conseil pourrait être un organisme consul- tatif composé à la fois de membres du gouverne- ment et de membres venant d'organisations non gouvernementales. Il pourrait créer des groupes d'études ou des comités sur des aspects particu- liers du développement de la communication, et émettre des recommandations sur des questions de politique, de priorités, de coordination, et de stratégies pour l'utilisation de la communication à des fins sociales.

l'organisation de ce conseil, et les pays en voie de développement peuvent souhaiter l'incorporer dans la structure du gouvernement et l'investir de pouvoirs légaux. Il pourrait alors comporter plusieurs niveaux avec, au sommet, un comité ministériel réünissant les ministres concernés par les infrastructures, les programmes et le développement de la communication, et les mi- nistres de la Planification, des Finances et des Affaires étrangères. C e serait, en réalité, un sous-comité ministériel ayant compétence pour décider des politiques et donner les instructions nécessaire à leur application. Viendrait ensuite un comité groupant des représentants de ces mêmes ministères et des représentants des orga- nisations des media et des collectivités, qui ferait des recommandations au comité ministériel et appliquerait ses décisions.

Ce comité s'appuierait sur un certain nombre de sous-comités d'experts qui permettraient une large participation des organisations non gouver- nementales et des personnalités qualifiées. Des sous-comités techniques pourraient être créés pour les aspects suivants :

(a) développement et utilisation de la radio- diffusion et la télévision ;

(b) presse, périodiques, imprimerie, papier journal ;

(c) édition ; (d) production et distribution cinématographique ; (e) coopération des media avec les services

Il existe beaucoup d'autres possibilités pour

de vulgarisation ;

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(f) nouvelles technologies de la communication ; (g) media et politiques culturelles ; (h) recrutement et formation du personnel ; (i) recherche en matière de communication. Les politiques et les stratégies peuvent, sans

doute, être arrêtées au sommet, mais la planifi- cation et la coordination opérationnelles se font aux niveaux inférieurs et peuvent être décentra- lisées et confiées à. des unités ou des organisations au niveau de la région, du district ou de la loca- lité. La mobilisation pour le changement social des individus et des groupes dans les villes et les villages sera beaucoup plus facile si la population participeau processus de prise de décision, 5 la planification et à l'organisation des activités col- lectives. La communication est partie intégrante de ce processus et implique l'interaction des media, des vulgarisateurs, des autres voies de commu- nication interpersonnelle et des groupes locaux.

La réalisation des objectifs de développement

requiert presque inévitablement l'usage planifié des moyens de grande diffusion et des canaux interpersonnels pour des campagnes qui attirent l'attention sur des problèmes particuliers ou préconisent une action concertée. Les campagnes fructueuses adoptent une approche composite et utilisent tous les canaux de communication dispo- nibles qui se renforcent mutuellement ; de nom- breux messages diffusés parles moyens de grande communication servent de thèmes d'explica- tion et de démonstration aux agents sur leter- rain et aux groupes de discussion et d'action dans les collectivités.

Une utilisation aussi intensive des réseaux de communication demande une planification précoce, des recherches approfondies et une étude attentive des messages àtransmettre, ainsi qu'une coopé- ration étroite entre les media, les services de vulgarisation et les divers organismes intéressés aux objectifs de la campagne.

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N. Sh. Botimeve Naim Frasheri, TIRANA. Institut pédagogique national, I 1, rue Ali-Haddad (ex-rue Zaâtcha). ALOER. Société nationale d’édition et de diffusion (SNED). 3, boulevard Zirout Yoncef, ALGER. Verlag Dokumentation, Possenhacher Strasse 2, 8000 MUNCHEN 71 (Prinz Ludwigshone). (( L e Courrier n, édition ollemande seulement : Bahrenfelder Chaussee 160, HAMBuRa-BmRENmLD. CCP: 27-66-50. Pour les caria s&nt$ques seulemenl : GE0 CENTER D 7 SRTTTaART 80, Postfach 800 830. Librairie (( Au Bonl’Mich », 1, rue Perrinon et 66, avenue du Parquet, 972 FORT-nE-FRmcE (Martinique). Editorial Losada, S.A., Alsina I 131. BUENOS AIRES. Verlag Georg Fromme & Co., Arbeitergasse 1-7, 1051 WIEN. Jean D e Lannoy, 112, rue du Trône, BRUXELLES 5. CCP 708 23. FundaçZo Getiilio Vargas, Serviço de Pnblicaçoes, caixa postal 21 120, Praia de Botafogo 188, RIO DE JANEIRO, GB. Hemus, Kantora Literatura, bd. Rousky 6. SOFIJA. Information Canada, OTTAWA (Ont.). Librairies : 640 Ouest, rue Sainte-Catherine, MONTRÉAL I I I (Qné.); 1683 Barrington St., HALIPAX (N.S.); 393 Portage Ave.. WINNIPEG (Manitoba); 171, rue Slater, OTTAWA (Ont.); 221 Yonge St., TORONTO (Ont.); 800 Granville St., VANCOUVER (B.C.). (( MAM D Arcbbishop Makarios, 3rd Avenue, P. O. Box 1722, NICOSIA. Librairie populaire, B. P. 577, BRAZZAVILLE. Centre d’édition et de diffusion africaines, B. P. 4541, ABIDJAN PLATEAU. Librairie nationale, B. P. 294, PORTO Novo. Ejnar Mnnksgaard Ltd., 6 Norregade, 1165 KSBENHAVN K. Librairie Kasr El Nil, 38, rue Kasr El Nil, LE CAIRE. National Centre for Unesco Publications, I Talaat Harb Street, Tahrir Square, CAIRO. Toutes les publications : Ediciones Iberoamericanas, S. A., calle de Oiiate 15, MADRID 20. Distribucibn de Publicaciones del Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, Vitrubio 16, MADRID 6. Libreria del Consejo Superior de Investigaciones Cientificas, Egipciacas 15. BARCELONA. (( L e Courrier)) seulernen~ : Ediciones Liber, apartado I 7, ONDIRROA (Viscaya). Unipub, A Xerox Education Company, Box 433. Murray Hill Station, NEW YORK, N.Y. 10016. Akateeminen Kirjakanppa, 2 Keskuskatu, HELSINKI. Librairie de l’Unesco, 7, place de Fontenoy, 75700 Paris; CCP 12598-48. Anglo-Hellenic Agency, 5 Koumpari Street, ATHINAI, 138. Librairie (( A la Caravelle », 36, rue Roux, B.P. I I 1, PORT-AU-PRINCE. Librairie Attie, B. P. 64, OUAGADOUGOU; Librairie catholique (< Jeunesse d’Afrique D, OuAaAnouGou. Akadémiai Konyvesholt, VAci u. 12, BUDAPEST V. A.K.V. Konyvtirosok Boltja, NépkoztArsasbg utja 16,

Orient Longman Ltd. : Nicol Road, Ballard Estate, BOMBAY I; 17 Chittaranjan Avenue, CALCUTTA 13; 36 A Anna Salai, Mount Road, MAnRAS 2 ; B 3/7 Asaf Ali Road, NEW DELHI I ; 8o/1 Mahatma Gandhi Road, BANG AL ORE-^^^^^^ ; 3-5-820 Hyderguda, HYDERABA~-~OOOOI. Sous-dépôts : Oxford Book and Stationery Co.. 17 Park Street, CALCUTTA 16, et Scindia Houre, NEW DELHI; Publications Section, Ministry of Education and Social Welfare, 72 Theatre Communication Building, Connaught Place, NEW DELHI 1. Indira P.T., JI. Dr. Sam Ratulangie, JAKARTA. McKenzie’s Bookshop. AI-Rashid Street, BAaHDAD. University Bookstore, University of Baghdad, P. O. Box 75,

Commission nationale iranienne pour l’Unesco, avenue Iranchahr Chomali no 300, B.P. 1533, TÉHÉRAN. Kharazmie Publishing and Distribution Co., zag Daneshgahe Street, Shah Avenue. P. O. Box 14/1486 TÉHÉRAN. The Edncational Company of Ireland Ltd., Ballymount Road, Walkinstown, DUBLIN 12. Emanuel Brown, formerly Blumstein’s Rookstores: 35 Allenby Road et 48 Nachlat Benjamin Street, TEL AVIV; g Shlomzion Hamalka Street, JERUSALEM. LICOSA (Libreria Commissionaria Sansoni S.p.A.), via Lamarmora 45, casella postale 551, 50121 FIRENZE. Eastern Book Service Inc., C. P. O. Box 1726. TOKYO 10092. Librairie Albert Portail, 14, avenue Boulloche, PHNOM-PENH. Librairies Antoine A. Naufal et Frères, B. P. 656, BEYROUTH. Agency for Development of Publication and Distribution, P. O. Box 34-35, TRIPOLI. Librairie Paul Bruck, 22, Grand-Rue, LUXEMBOURG. Commission nationale de la République malgache, Ministère de l’éducation nationale, TANANARIVE. Librairie populaire du Mali, B. P. 28, BAMAKO. Toutes les publications : Librairie (( Aux Belles Images », 281, avenue Mohammed-V, RABAT (CCP 68-74). (( L e Courrier )) seu~ement (pour Ics enreignanls) : Commission nationale marocaine pour l’Unesco, PO, Zenkat Mourabitine, RABAT (CCP 324-45). Nalanda Co. Ltd., 30 Bourbon Street, PORT-LOUIS. British Library, 30. boulevard des Moulins, MONTE-CARLO. Salema & Carvalho Ltda., caixa postai 192, BEIRA. Librairie Mauclert, B. P. 868, NIAMEY. Toutes Ics publications : Johan Grundt Tanum, Karl Johans gate 41-43, OSLO I. (< Le Courneri) seulement : A/S Narvesens Litteraturtjeneste, Box 6125, OSLO 6. Reprex, SARL, B. P. 1572, NOUMÉA. N. V. Martinus Nijhoff, Lange Voorhout g, ‘S-GRAVENHACE. Systemen Keesing, Ruysdaelstraat 71-75,

Oirodek Rozpowszechniania Wydawnictw Naukowych PAN, Palac Kultnry i Nauki, WARSZAWA. Dias & Andrade Ltda.. Livraria Portugal, rua do Carmo 70~ LISBOA. Librairies internationales ou Maison Buchhaus Leiozip. Postfach 140. LEIPZIG.

BUDAPEST VI.

BAGHDAD.

AMSTERDAM.

Le secrétaire général de la Commission nationale- d; la Républcque unie du Cameroun pour l’Unesco, B. P. 1061. YAOUNDÉ. I.C.E. LIBRI, calea Victoriei, nr. 126, P. O. B. 134-135. BUCURESTI. Abonnements aux phiodiquer : Rompresfilatelia, calea Victoriei nr. ;g, BUCURE?TI. H. M . Stationery Office, P. O. Box 569, LoNnoN SEI gNH. Government boohhops: London, Belfast, Birmingham, Bristol, Cardiff, Edinburgh, Manchester. La Maison du livre, 13, avenue R o m e , B. P. 20-60, DAKAR. Librairie Clairairique, B. P. 2005, DAKAR, Librairie G Le Sénégal n, B. P. 1594. DAKAR. Toutes lespublicaliom: A/BC. E. Fritzes Kungl. Hovbokhandel, Fredsgatan P, Box 16356, 103 27 STOCKHOLM 16. <( L e Courrier)) seulement : Svenska FN-Forbundet, Skolgründ 2, BOX 150 50, S-104, 65 STOCKHOLM. Europa Verlag, Ramistrasse 5, Z~RICH. Librairie Payot, 6, rue Grenus, 1211 GENÈVE II.

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Rép. arabe syrienne Tchécoslovaquie

Togo

Tunisie Turqiie

République du Viêt-nam Yougoslavie

Zaïre

Librairie Sayegh, Immeuble Diab, rue du Parlement, B. P. 704, DAMAS. SNTL, Spdena 51, PRAHA I (Exposition pcrmanenlc). Zahraniciii literatura, I I Soukenicka. PRanA I. Pour la Slrmquic sculcrncnl : Alfa Verlag, Publishers, Hurbanovo nam. 6, 893 31, BRATILLAVA. Librairie évangélique, B. P. 378, LoMÉ; Librairie du Bon Pasteur, B. P. 1164. LoMÉ; Librairie moderne, B. P. 777, LoMÉ. Société tunisienne de diffusion, 5, avenue de Carthage, TUNIS. Librairie Hachette, 469 Istiklal Caddesi, Beyoglu, ISTANBUL.

Librairie-papeterie Xuh-Thu, 185-193, rue Tu-Do. B. P. 283, SAIGON ... Jugoslovenska Knjiga, Terazije 27, BEOGRAD. Drzavna Zalozba Slovenije, Mestni Trg. 26, LJUB: JANA. La Librairie, Institut national d'études politiques, B. P. ~307. KINSHASA. Commission nationale de la République du Zaïre pour l'Unesco, Mkist&re de l'éducation nationale, Kiasins~.

U R S S Me2hdunarodnaja Kniga, MOSXVA G-zoo.

p.67 COM-75 XVII 71 F

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ISBN92-3-201248-0