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Dossier Communiquer sur l’urbain t raits d’ a gences L’actualité des agences d’urbanisme Supplément au n° 46 de traits urbains , le mensuel opérationnel des acteurs du développement et du renouvellement urbains (ne peut être vendu séparément) Vincent Feltesse : le pari Bordeaux Corinne Guillemot : la passion selon Corinne Printemps 2011

TA 13 bis - Aucame · DES TERRITOIRES Les productions des agences d’urbanisme concer-nent au premier chef « la vie des gens » et elles renseignent sur la complexité de leurs

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DossierCommuniquer sur l’urbain

traits d’agencesL’actualité des agences d’urbanisme

S u p p l é m e n t a u n ° 4 6 d e t r a i t s u r b a i n s , l e m e n s u e l o p é r a t i o n n e l d e s a c t e u r s d u d é v e l o p p e m e n t e t d u r e n o u v e l l e m e n t u r b a i n s ( n e p e u t ê t r e v e n d u s é p a r é m e n t )

Vincent Feltesse : le pari BordeauxCorinne Guillemot : la passion selon Corinne

Printemps 2011

TA 13 bis 19/04/11 16:02 Page 1

2 traits d’agences printemps 2011

LES AGENCES D’URBANISMEAU SERVICE DE L’ANIMATION

DES TERRITOIRESLes productions des agences d’urbanisme concer-nent au premier chef « la vie des gens » et ellesrenseignent sur la complexité de leurs pratiquesurbaines. Leurs observatoires informent sur l’habi-tat, les lieux d’emploi, les déplacements, les habi-tudes commerciales ou culturelles des citadins…

Les projets qu’elles étudient ont un impact direct sur leur cadre devie et leurs paysages familiers. Leurs réflexions stratégiques s’effor-cent de prévoir le futur et dessiner l’avenir des territoires…Rien ne paraît a priori plus simple pour une agence que de « com-muniquer » sur la ville, ses réalisations et ses projets… Et pourtantque de déceptions et parfois d’échecs dans le métier compliqué quivise à faire comprendre le fonctionnement d’un territoire et à fairepartager des stratégies urbaines.L’une des premières missions des agences d’urbanisme est l’anima-tion territoriale. Partenariales par construction, les agences sontdes lieux où les pouvoirs publics, les milieux économiques et profes-sionnels, les associations et la société civile doivent pouvoir trouverdes information précises et compréhensibles sur les dynamiquesurbaines et les projets qui transforment les territoires. Comme le rap-pellent les journalistes invités à s’exprimer dans cette revue, ce n’estpas toujours le cas… En proposant aux agences de présenter leurs pratiques et leurs expé-riences en matière de communication, ce numéro de « traits d’agen-ces » permet de dresser un état des lieux. Mais il ouvre aussi un chan-tier dans lequel tout le réseau des agences doit s’engager. Si produiredu savoir et du projet sera toujours le préalable, le diffuser et lefaire partager devient tout aussi important, dans une époque mar-quée par la révolution de la communication. C’est un des volets impor-tants du « pari » que j’invite le réseau à relever. �

Vincent Feltesse, Président de la FNAU

traits d’agencesPrintemps 2011

EN BREF� Le mode d’occupation des sols 3

de Caen sur Google Earth !Le SCoT de la Grande Agglomération 3toulousaine sur les rails Saint-Omer enquête sur l’intégration 3des TIC dans le SCoTNancy-Metz en pôle position 5métropolitaineLe territoire de l’agence d’urbanisme 5Essonne Seine Orge s’agrandit Tours : comment faire des quartiers 5pavillonnaires des morceaux de villedurable ?La FNAU à l’heure de l’observation 5transfrontalière

� Les publications 4� Mouvements dans les agences 4

DOSSIER 6Communiquer sur l’urbain�

� Regards croisés de journalistes 7sur la communication des agences…

� Lyon : extra sur le net 8� La 3D, un outil d’avenir pour

les agences d’urbanisme 9� Caen : la cartographie dynamique, 10

un outil de visualisation pédagogique� Ile-de-France : investir le champ 11

de la communication� La fabrique de Toulouse Métropole : 12

comprendre et penser la ville� Paris, métropole sur Seine : 13

une concertation XXL� Dunkerque : un marketing territorial

sans frontière… 14� Bordeaux : 40 ans, l’âge de la maturité 15� Reims : communiquer sur un projet

d’urbanisme avec la complicité 16des enfants

� Marseille : faire infuser une culture 17urbaine partagée

PORTRAITS� Vincent FELTESSE 18

Corinne GUILLEMOT 19

� FNAU-Cap’ Com : un partenariat « gagnant-gagnant » 20

(Photo de couverture : © Alain Hatat)

traits d’agences, l’actualité des agences d’urbanisme, supplément au n° 46 de Traits urbains, le mensuel opé-rationnel des acteurs du développement et du renouvellement urbains (ne peut être vendu séparément). • Editeur :L’Agence Innovapresse - Sarl au capital de 38 000 - 1, place Boieldieu - 75002 Paris - Tél. : 01 48 24 08 97 - Fax :01 42 47 00 76 - www.innovapresse.com - RCS Paris B 301 652 988 - ISSN : 1776-9604 - Commission paritaire :0208 T 87608 • Directeur de la publication : Christian Coustal • Traits d’agences est réalisé en partenariat avec laFédération Nationale des Agences d’Urbanisme : 1, rue de Narbonne 75007 Paris - Tél. 33 (0)1 45 49 32 50 -www.fnau.org • Comité éditorial : Marcel BELLIOT, Sébastien DEBEAUMONT, Pierre TRIDON, Corinne GUILLEMOT,Marie-Christine VATOV • Ont participé à ce numéro : Hervé BAUDRY, Frédéric DELBOS, Sylvie BUGURET, LaurentRENAVAND, Céline BOURRE, Anne-Véronique VERNARDET, Priscilla PIERRE, Jérôme BARATIER, Bénédicte METAIS,Sébastien DEBEAUMONT, Corinne GUILLEMOT, Véronique MARTIN, Angèle BALEYDIER, Pierre LAVERGNE, ThomasBOUREAU, Frédéric THEULÉ, Yvan CASTERA, Patricia PELOUX, Pascale THOMAS, Pascale MONTEFIORE, Élodie MAURY,Silvina RODRIGUEZ-GARCIA, Élisabeth ELLIS • Directeur artistique : Alain Martin • Maquette : Marie-Hélène Regnier •Abonnement annuel à Traits Urbains : 85 € TTC (8 numéros) - 12,50 € le numéro, 25 € le hors série - TVA : 2,1 % -renseignements et abonnement : [email protected] • Imprimeur : BLG (Toul) • Dépôt légal : à parution.

ÉDITORIAL

DR

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Printemps 2011 � BRÈVES D’AGENCES

LE SCOT DE LA GRANDEAGGLOMÉRATIONTOULOUSAINESUR LES RAILSLe projet de Schéma de cohérenceterritoriale de la Grande Agglomé-ration toulousaine a été arrêtépar le comité syndical du Syndicatmixte d’études de l’agglomérationtoulousaine (SMEAT) le 9 juillet 2010.L’agence d’urbanisme Toulouseaire urbaine a accompagné leSMEAT durant toutes les étapes duprojet, notamment avec la publica-tion de l’ensemble des documentsdu SCoT.En effet, le territoire toulousain va

être confronté à de nombreusessollicitations dans les années àvenir. Le SCoT prévoit ainsi d’ac-cueillir de 250000 à 300000 habi-tants supplémentaires et 140 000emplois à l’horizon 2030. Il sefixe pour objectif de permettre etd’encourager la construction de200 000 à 230 000 logements.En réponse à ces enjeux, le partid’aménagement se décline autour detrois verbes : maîtriser l’urbanisa-tion en faisant fructifier le capitalnaturel et agricole, bien commun duterritoire ; polariser en promou-vant un modèle urbain polycentri-que ; relier en confortant l’organisa-tion du territoire en bassins de vie

(quadrants) arrimés à un cœur d’ag-glomération maillé.Les documents sont consultablessur le site du SMEAT : > www.scot-toulouse.org.

SAINT-OMERENQUÊTE SURL’INTÉGRATION DES TICDANS LE SCOTLes TIC sont une chose tropsérieuse pour être confiées aux(seuls) ingénieurs télécom. Tellepourrait être la logique qui a conduitle législateur à ériger récemmentles communications électroniquescomme nouvelle thématique à inté-grer dans les documents d’urba-nisme.Aujourd’hui incontournables, lestechnologies de l’information et dela communication ne doivent eneffet pas être déconnectées desterritoires. Infrastructures, servi-ces et usages numériques offrentde nombreuses opportunités pourles thématiques locales : mobilité,habitat, participation citoyenne, pré-servation de l’environnement, déve-loppement économique, santé… Forte de ce constat, l’agence d’ur-banisme et de développement dela Région de Saint-Omer a réaliséauprès des agences d’urbanismeet syndicats mixtes de SCoT deFrance une enquête sur la placedes TIC dans les documents de pla-nification. Les résultats de cetteenquête soulignent la faible priseen compte actuelle de ces ques-tions dans les SCoT et PLU.Comprenant une étude compara-tive sur l’intégration des TIC dansdifférents SCoT « précurseurs », cetravail pourra enrichir une réflexioncommune et une montée en com-pétence partagée sur ce qui consti-tue aujourd’hui une véritable ques-tion d’aménagement du territoireet de développement local.

Document téléchargeable àl’adresse : > www.aud-stomer.fr.

LE MODE D’OCCUPATION DES SOLS DE CAEN SUR GOOGLE EARTH ! L’agence d’études d’urbanisme de Caen-Métropole (AUCAME) avait engagé, au début de l’année 2008,l’élaboration d’une base de données localisées de l’occupation du sol à l’échelle des 90 000 hectaresde son territoire privilégié d’analyse. La réalisation de ce référentiel, outil essentiel à la connaissancefine d’un territoire et au suivi de ses évolutions, a vu son achèvement à la fin de l’année 2010. Aprèsplusieurs mois de photo-interprétation au sein de l’agence, puis d’échanges, de corrections et de vali-dation avec les collectivités territoriales concernées, l’AUCAME a souhaité diffuser largement sonmode d’occupation du sol (MOS).Outre un CD-Rom présentant le MOS AUCAME daté au 1er janvier 2009, à des échelles et sous des for-mes variées, une version visualisable dans Google Earth© est accessible depuis plusieurs semaines ensimple téléchargement sur le site Internet de l’AUCAME.La gratuité et le caractère grand public de l’application de Google© permettent une visualisation car-tographique de l’information par le plus grand nombre, sans qu’il soit nécessaire de disposer d’unSystème d’Informations Géographiques. De plus, la visualisation dans Google Earth© est vecteur d’échan-ges entre les collectivités locales et l’AUCAME, et contribue à faire du MOS AUCAME 2009 un outillargement partagé. �Rendez-vous sur > www.aucame.fr/web/publications/cartotheque/cartotheque.php

printemps 2011 traits d’agences 3

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CLUB PROJET URBAINET PAYSAGE – N° 9JANVIER 2011

En 2010, les activités du clubprojet urbain et paysage de laFNAU ont été marquées pardeux événements importants :la production d’un bilan métho-dologique de 8 années de pra-tique d’atelier dans les agences

du réseau et l’organisation d’un nouvel atelier à Amiensautour de l’articulation du fleuve et de la ville. Plébiscitépar la démarche du Grenelle de l’Environnement, l’ate-lier d’Amiens offre un exemple pour les territoires enquête d’une valorisation de leur trame verte et bleue.La dernière publication du club en détaille très largementle contexte et les enjeux.

Publication téléchargeable sur le site de la FNAU :www.fnau.org

UN “CAHIER D'ACTEURS”DE L’AUDESO POURNOURRIR LE PROJETDE TRANSPORTDU GRAND PARIS

L'agence d’urbanisme EssonneSeine Orge a adressé en décem-bre 2010 son « cahier d'acteurs »à la commission particulière dudébat public sur le réseau de

transport du Grand Paris. Ce document insiste sur laposition stratégique du CESO au sein de la « vallée desbiotechnologies », l'un des huit pôles de développementdu projet de Grand Paris. Le maillage en transports encommun doit relier efficacement le CESO au futur métroautomatique et soutenir l'attractivité résidentielle, lacompétitivité économique et les exigences environne-mentales du territoire. La situation a depuis évolué et leprotocole d'accord entre l'État et la Région conforte lamise en œuvre des projets structurants (modernisationdes RER, tramways, BHNS).

Pour en savoir plus : www.audeso.org

PUBLICATIONS FNAU ET AGENCES/MOUVEMENTS DANS LES AGENCES � Printemps 2011

L’AMÉNAGEMENTCOMMERCIALDANS LES SCOT

La FNAU a réalisé, en coopéra-tion avec le Centre d’études surles réseaux, les transports, l’ur-banisme et les constructionspubliques (CERTU) et avec le

concours financier du ministère de l'Ecologie, une étudesur la prise en compte du commerce dans les schémasde cohérence territoriale (SCoT). Analysant 8 SCoT approu-vés avant la Loi de modernisation de l’économie (LME) de2008, l’étude propose un premier bilan sur la manièredont ces documents de planification permettent d’enca-drer le commerce dans la ville et esquissent des pistesde réflexion et d’action pour l’avenir.

Pour en savoir plus et commander l’étude :www.certu.fr

4 traits d’agences printemps 2011

Catherine Trebaol,nouvelle directrice de l’agence d’OrléansL’agence d’urbanisme de l’agglo-mération orléanaise (Auao) a une nouvelle directrice.Catherine Trebaol a pris sesfonctions en mars 2011. Âgée de 48 ans, cette architecte-urbaniste, formée à la haute

qualité environnementale et à l’approche environnementalede l’urbanisme, prend la tête d’une équipe pluridisciplinairede 16 personnes. Après une expérience de designer, de créa-trice et de dirigeante d’une petite société de conseil et deprescription en mobilier urbain, elle développe à partir de1999 son propre cabinet, à Chatellerault puis à Tours, orientévers le préopérationnel et la maîtrise d’œuvre publique, l’ur-banisme réglementaire. En 2009, elle met le cap sur l’Oise en devenant directrice dupôle Aménagement à l’agglomération de Beauvais.À la direction de l’Auao, elle remplace René Margueritte. �

MOUVEMENTS DANS LES AGENCES

© A

uao

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Printemps 2011 � BRÈVES D’AGENCES

NANCY-METZEN PÔLE POSITIONMÉTROPOLITAINELe 14 février 2011, l’assembléegénérale du Sillon Lorrain a décidéde faire du grand territoire de l’Estle premier pôle métropolitain deFrance. Cette annonce s’est tra-duite par la signature d’un pacte

fondateur ainsi que par le passagede témoin, pour une année, de laprésidence du Sillon entre AndréRossinot, président du Grand Nancyet maire de Nancy, et MichelHeinrich, député-maire d’Épinal.Ce nouveau pacte, qui transcendeles continuités territoriales et lespérimètres administratifs, va per-

mettre au Sillon Lorrain de se struc-turer juridiquement et d’offrir desservices de haut niveau dans lesdomaines universitaires, médicaux,culturels et touristiques, au béné-fice de tous les Lorrains.L’année 2010 a été marquée pardes avancées décisives, avecnotamment la naissance de l’Univer-sité Lorraine, forte de 65 000 étu-diants, et la création de la premièreCommunauté hospitalière de terri-toire qui regroupe le CHU de Nancyet le CHR de Metz-Thionville. Lepôle métropolitain permettra éga-lement de renforcer la coopérationtransfrontalière, en particulier avecle Luxembourg.Pour l’heure, le Sillon Lorrain a faitentendre une seule et unique voixau travers de deux motions sur leSchéma National des Infrastructuresde Transport, en faveur d’un débou-ché ferroviaire sud de la Lorraineet des projets de liaison fluvialeSaône-Moselle et de plate-formemultimodale et multi-sites Thionville-Illange, Metz-la-Maxe et Nancy-Frouard.Pour en savoir plus, > www.sillonlorrain.org

LE TERRITOIREDE L’AGENCE D’URBANISMEESSONNE SEINE ORGES’AGRANDITAvec l'adhésion de la communautéde communes de l'Arpajonnais au1er janvier 2011, le territoire d'étude

de l'Audeso s'élargit en toute cohé-rence géographique (la vallée del'Orge par exemple). Le CentreEssonne-Seine-Orge (CESO) comptedésormais 542 000 habitants et200 000 emplois.Les axes stratégiques du CESO sont ainsi confortés, notammentdans le domaine de l'économie etde l'innovation : Ter@tec, techno-pole développée avec le Centred’Études Atomiques (CEA) deBruyères-le-Châtel et dédiée au calcul intensif et à la simulation autour du « très grand centre de calcul », centre technique deRenault (2 500 emplois) à Lardypar exemple.La communauté de communes de l’Arpajonnais est associée avecles intercommunalités du Vald’Orge, du Val d’Essonne et d’ÉvryCentre Essonne à l’élaboration du contrat de redynamisation du site de défense de la baseaérienne 217. Elle pourrait êtreconcernée par l’implantation d’une halte sur le projet d’autorouteferroviaire pour le transport de mar-chandises Lille/Hendaye.L'adhésion de la communauté de communes de l'Arpajonnais à l'Audeso traduit sa volonté de s'associer à d'autres collectivi-tés pour mieux prendre en compteles enjeux majeurs de l'aménage-ment de ce territoire francilien etenvisager l’élaboration d’un Schémade cohérence territoriale.1

printemps 2011 traits d’agences 5

� TOURS : COMMENT FAIRE

DES QUARTIERS PAVILLONNAIRES DES

MORCEAUX DE VILLE DURABLE ?L’agence d’urbanisme de l’agglo-mération de Tours s’est engagéedans une recherche-action avecle Centre d’études techniques del’équipement (CETE) Normandie-Centre pour faire émerger la villedurable des tissus pavillonnairesexistants. Ce projet baptiséBIMBY (Build In My Back-Yard)s’appuie sur le postulat que cesmorceaux de ville, lorsqu’ils sontbien situés, offrent un fort poten-tiel de renouvellement urbain pardivisions et remembrements

parcellaires. BIMBY se proposed’accompagner ces évolutionsspontanées en mettant en adé-quation aspirations individuelleset intérêt collectif.La méthode est simple. Il s’agitd’identifier le potentiel de densification de ces quartiers, de construire des scénarii d’évolution puis d’adapter lesdocuments d’urbanisme pouroptimiser les mécanismes à l’œuvre, ceci en étroite concerta-tion avec les habitants, les éluset les acteurs de l’immobilier. �Pour plus de renseignements :> www.atu37.org

� LA FNAU À L’HEURE DE

L’OBSERVATION TRANSFRONTALIÈRE

Partant du constat d’une mécon-naissance du fonctionnement desterritoires transfrontaliers et deleur insuffisante prise en comptedans les politiques publiques, laDélégation à l’aménagement duterritoire et à l’action régionale(DATAR) a confié à la Fédérationnationale des agences d’urbanisme(FNAU) et à la Mission opération-nelle transfrontalière (MOT) uneétude d’observation de ces terri-toires. Celle-ci porte sur l’investi-gation et la comparaison d’uneliste restreinte d’indicateurs clefs,

fondés sur les données disponiblesde part et d’autre des frontièreseuropéennes de la France, deDunkerque à la Bidassoa. Elle réu-nit dix sites pilotes, parmi lesquelsneuf sont représentés par desagences d’urbanisme. Ce travail,dont les conclusions seront présen-tées à l’été 2011, doit permettrel’analyse des points communs etdes différences entre tous les terri-toires d’étude, dans un objectif deconstruction d’une observation desterritoires transfrontaliers auniveau national. Pour en savoir plus,> [email protected] [email protected]

TRAVAUX EN COURS

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DOSSIER � Communiquer sur l’urbain

6 traits d’agences printemps 2011

COMMUNIQUER SUR L’URBAIN

P lus que jamais, la ville, lieu privilégié des échanges, génère de la communication. En perpétuel mouvement, son fonctionnement est le fruit de rencontres, de frictionset de confrontations entre des acteurs multiples qui la vivent à des rythmes et à la poursuite d’objectifs souvent divergents. Cette réalité contribue à faire de la ville un objet complexe à saisir, à la fois pour les urbanistes en charge de

la fabriquer, mais aussi pour ses acteurs au regard de la mue accélérée qu’elle a entamée depuisplusieurs années. En effet, dans un monde de plus en plus rétréci et soumis à la concurrence, la ville doit se réinventer pour rester attractive et nouer de nouvelles alliances. Tout en invitantdéveloppement durable et renouvellement urbain à sa table, elle se rêve désormais en réseau ou en métropole à la faveur de stratégies qui restent, pour beaucoup de ses usagers, nébuleuses.Dès lors, la compréhension et l’acceptation de son évolution passe par la communication. Les communicants entrent dans la danse pour s’emparer de ces sujets vastes et délicats àillustrer : urbanisme réglementaire, opérationnel, mais aussi logement, transports et déplacements,équipements publics, développement durable et lutte contre le changement climatique… dont le dénominateur commun est l’intervention sur l’espace.Dans cette ambition de faire se rencontrer et se parler deux mondes a priori éloignés, les agencesd’urbanisme jouent un rôle important. Animatrices privilégiées du partenariat de leur territoire, ellesnourrissent en effet la réflexion des acteurs de la ville à travers leurs observatoires et la production de documents de lecture de son fonctionnement, l’élaboration de stratégiesd’aménagement et de planification ou de projets urbains. Cette partition à plusieurs voix et échelleset à plusieurs dimensions implique un investissement en matière de communication (chartegraphique, publications illustrées, animation de débats, site Internet, utilisation des outils issusdes nouvelles technologies, relations avec la presse…). Certaines ne s’y sont pas trompées en y consacrant des moyens financiers et humains importants.Les expériences sont riches et diverses, qu’il s’agisse d’utiliser les technologies les plus novatrices comme la WebTV à Lyon, la cartographie dynamique à Caen ou encore la 3D, d’inventerdes démarches d’association du plus grand nombre à la fabrique de la ville à Toulouse ou à Paris,d’intéresser les plus jeunes à l’avenir de leur cité comme à Reims, d’affirmer une stratégie de communication tournée vers les décideurs et le grand public comme en Ile-de-France ou à Bordeaux, de dépasser les frontières pour promouvoir une meilleure identité d’un territoirecomme à Dunkerque ou encore d’essayer de concilier l’urbanisme et l’architecture comme à Marseille. Oui, la communication fait recette !

Pierre TRIDON, directeur de l’agence d’urbanisme de Reims, Corinne GUILLEMOT, directrice de la commu-nication à l’institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France et Sébastien DEBEAUMONT, FNAU.

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REGARDS CROISÉS de journalistes sur la communication des agences…par Véronique MARTIN, Arkane Média et Corinne GUILLEMOT, directrice de la communication à l’IAU IdF

Quelle est pour vous la vocation d’unebonne communication sur l’urbanisme ?Sybille Vincendon (SV) : Il faut avant toutparler au grand public à travers des notionsfamilières : la rue, la place, l'ensoleillement,le voisinage, la verdure, le commerce, lesvues, les courants d'air mal maîtrisés… Etse donner la peine de traduire le jargon enfrançais courant tout en évitant « densité,spatial, flux, PLU, COS, ZAC… ».Michel Feltin (MF) : Pour moi qui travailledans un journal grand public, une bonnecommunication doit évidemment éviter lejargon technique et donner la priorité auvisuel, sous forme de projets d’architecte,d’avant-après, de cartes.Mickael Bosredon (MB) : Elle doit fairepasser le message sur la manière de(ré)organiser la ville, s'interroger sur lesproblèmes quotidiens vécus par les cita-dins, et sur ce que sera la ville de demain.Marie-Christine Vatov (MCV) : Rendrecompréhensibles des projets complexes etde long terme. Démontrer quels seront lesimpacts des projets urbains sur la viequotidienne (sur les temps de déplacement,l’accès à certains équipements, les par-cours résidentiels, etc.) et leurs effets surle territoire en termes de développementdurable (limiter les dépenses énergétiques,préserver des corridors verts, etc.).

Quel regard portez-vous sur les élémentsque vous transmettent les agencesd’urbanisme ?SV : Je n'en reçois pas beaucoup. Parfois,je trouve que les Conseils d’architecture,d’urbanisme et de l’environnement (CAUE)sont plus pédagogues, peut-être parcequ'ils s'adressent aussi à de petits élusqui n'ont pas une culture du sujet. Je n'aipas le souvenir d'un document d'agenced'urbanisme qui m'ait marqué. MF : Comment le dire aimablement ?Disons que, souvent je peste : car une fois

le jargon technique et les sigles déchif-frés, les documents sont, en général, trèsintéressants sur le fond.MB : J’ai un regard partagé : lorsque lesétudes portent sur des éléments concretstouchant le quotidien des citadins (diffi-cultés de déplacement domicile-travail, delogements, etc.) elles sont pertinentes.Mais elles sont plus floues lorsqu'elles évo-quent des concepts un peu trop éloignésdes réalités.MCV : Les éléments diffusés par les agences d'urbanisme couvrent unlarge spectre et peuvent être utiles dansla préparation de nombreux articles dela presse spécialisée. Ces éléments sont-ils reproductibles dans la presse grandpublic ? J'en doute, mais ils peuvent au moins fournir un solide backgroundaux journalistes.

Comment faudrait-il faire évoluer l’information diffusée par les agencesd’urbanisme afin qu’elle soit traitée

plus régulièrement dans vos colonneset plus accessible au grand public ?SV : Que ce soit accessible dans nos colon-nes, c'est un peu mon travail. Mais ce quime donnerait envie de le faire, ce seraitde recevoir des travaux sur des sujets pré-cis. Par exemple : le périurbain. Une étudequ'aurait réalisée une agence d'urbanismesur les déplacements et les rythmes devie dans un quartier pavillonnaire, ça, c'estaussi un bon sujet.MF : À l’Express, le parti–pris est de don-ner à voir. A travers des dossiers urba-nistiques titrés « dans 10 ans » ou « avant-après », nous avons même réussi à publierdes dossiers sur des SCoT. Ce fut notam-ment le cas du dossier « le Pays basquevictime de son succès » qui traitait desphénomènes d’étalement urbain, demitage des paysages, etc. Je note d’ail-leurs, si j’en crois les chiffres de ventes,que ces dossiers rencontrent l’intérêtdu grand public.MB : Le plus important à mon

Dans le cadre de ce numéro de Traits d’agences, la FNAU a souhaité recueillir l’avis et les attentes de journalistes sur les actions de communication menées par les agencesd’urbanisme. Sybille Vincendon pour Libération, Michel Feltin pour l’Express, Mickael Bosredonpour 20 Minutes et Marie-Christine Vatov pour Traits urbains se sont prêtés au jeu…

printemps 2011 traits d’agences 7

> (suite page 8)

Communiquer sur l’urbain � DOSSIER

TA 13 bis 19/04/11 16:02 Page 7

DOSSIER � Communiquer sur l’urbain

8 traits d’agences printemps 2011

sens est de toute façon d'organiser ledialogue entre l'agence d'urbanisme, doncle professionnel, et le journaliste, pour évi-ter les zones d’ombre et faire en sorte quela traduction des sujets soit le plus pos-sible en concertation avec l'agence, mêmesi le journaliste gardera le dernier motquant au style, et au ton à donner au papiervis-à-vis de son lectorat.MCV : La répartition des informationss'effectue non par émetteur mais par thèmes et en lien avec l'actualité. Un raccrochement plus clair des matériauxdiffusés par les agences d'urbanisme àune actualité – par exemple l'examen detel ou tel projet de loi – pourrait faciliterleur utilisation.

Souvent traités en sujets transver-saux : l’urbanisme, l’environnement,l’aménagement, les transports, le déve-

loppement durable sont des sujetsdont on parle de plus en plus. Quelserait votre meilleur conseil pour obte-nir régulièrement un papier sur cessujets dans votre journal ?SV : Connaître les rubricards, autrementdit bien lire les journaux auxquels vousvous adressez. Ne pas rêver d'un articlesur un colloque. Ces réunions peuventnous donner des idées de sujet en revan-che. Emmener les journalistes sur le ter-rain en leur proposant de venir voir unquartier, une réalisation. Intéressez-vousaussi au web. Le papier d'un journalistesur le site web de son journal, avec un lienvers la production vidéo de l'agence, estune bonne manière de faire. MF : Nous avons besoin de contacts régu-liers avec les interlocuteurs et, mieuxencore, de déplacements d’une journéedans une ville comprenant visites sur le

terrain et rencontres avec les acteurs duterritoire (directeur de l’agence, maire,adjoints chargés de l’urbanisme, des trans-ports, etc).MB : Proposer davantage de sujets pra-tiques, des études s'appuyant sur des chif-fres concrets et qui « collent » bien auxsujets d'actualité. Faire plus de compa-ratifs entre les villes.MCV : Accepter de répondre rapidementet sans langue de bois aux questions desjournalistes : c'est le meilleur moyen dedevenir un interlocuteur régulier. Quantà l'espace accordé à ces thématiques,il semble difficile de « pousser les murs »pour en obtenir davantage, si ce n'est surles sites web des journaux, qui n'ont pasles mêmes contraintes physiques quele « print ».

LYON : extra sur le net Par Angèle BALEYDIER, directrice de la communication à l’agence d’urbanisme de Lyon (Urbalyon)

Depuis cinq ans, l’agence d’urbanisme de Lyon s’est équipée d’un outil numérique SIP (Systèmed’Information des Partenaires). Cette nouvelle direction prise en matière d’information etd'animation du partenariat continue d'investir le champ du Web avec désormais un site Internettrès dynamique.

Cette vie sur le Web, contre toute attenteet en dépit des résistances initiales, esten adéquation avec « l’ADN » partenarialde l’association à tel point que les « WebTV », ces interviews d'acteurs diffuséessur le site de l'agence, font désormaisl’objet de commandes spécifiques de lapart de ses partenaires (actions récentes

avec le Grand Lyon, le Syndicat du SCoTde la région lyonnaise, la Région Rhône-Alpes, la Région urbaine de Lyon, etc.).

Des atouts et des limitesÊtre le média des partenaires de la métro-pole lyonnaise est donc devenu un belatout et renvoie l’agence à sa positiondans le système institutionnel : essaimerdes relations professionnelles réinvestiespar les équipes d’études dans un cerclevertueux. C’est aussi une responsabilité car il n’estpas aisé de présenter simplement ceque fait une agence d’urbanisme, encoremoins de faire l’éloge du média pour valo-riser des savoirs confidentialisés.

Des projets d’évolution pour demainInnover par le Web, c’est par exemple fairele bilan de nos supports CD classiques etcomme en ce début d’année 2011, pro-poser un document multimédia des actes

du colloque Lyon 2010 avec un éditorialWeb TV pour inviter à découvrir les autresinterviews. Il ne faut jamais être à court d’idées pourse positionner sur une animation parte-nariale audacieuse et discrète en mêmetemps… visible/invisible. Tel est notreoxymore de communication !L’agence d’urbanisme de Lyon a su pren-dre de la hauteur en valorisant sa Web TVconjointement à sa production d’études.Passionner les partenaires représente unchemin encore long à parcourir, surtoutlorsque l’on connaît le goût des jeunesqui boostent la consommation de vidéosavec une préférence pour des séquencesdrôles, courtes et décalées !

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printemps 2011 traits d’agences 9

Vers une révolutionnumériqueDes mutations économiques et techno-logiques vont en effet transformer le pay-sage de la 3D pour les agences. L’IGN aainsi décidé de mettre à disposition desorganismes ayant une mission de ser-vice public son Référentiel Grande Echelle(RGE). En outre, de plus en plus de collec-tivités prônent « l’open data » ou « don-nées publiques et ouvertes ». Par ailleurs,la 3D envahit notre vie au quotidien, quece soit au cinéma, à la télévision, dans lesjeux vidéo ou sur Internet avec GoogleEarth et Street View. La portée pédago-gique de la visualisation en trois dimen-sions devient désormais incontournable.

Des enjeux de taille pour les agencesL’enjeu est d’abord technologique : la 3Dest enfin accessible et puise ses racinesdans les Systèmes d’InformationGéographique (SIG) présents au sein detoutes les agences. On bascule d'un modèle2D au 3D en une journée en valorisant sesbases de données SIG.Ensuite, la 3D sert les analyses territoria-les et répond aux problématiques urbai-

nes, et aux métiers des agences (planifi-cation, projet urbain, urbanisme règle-mentaire). Elle facilite l’aide à la décision,en aidant à la visualisation de projetsurbains et de leur impact sur l’environne-ment. La lutte contre l’étalement urbainet l’intérêt de repenser l’urbanisme versdes logiques de densification invite à réflé-chir à de nouvelles formes urbaines. Laverticalité prend le pas sur l’horizontalité,cette troisième dimension devient l’enjeumajeur des urbanistes.La communication est aussi un enjeu pourla 3D; les agences ne « vendent pas » pourautant du projet urbain et adhèrent pleine-ment à l’esprit de la charte d’éthique de la3D pour laquelle l’agence de Lyon a œuvré.La 3D est utile pour animer la concertationsur des projets d’aménagement.L’interactivité est alors fondamentale, parexemple en prenant en main l’outil 3D sansdifficulté pour présenter une opération.

Une offre foisonnanteDifficile de se repérer dans l’offre logicielle,tant elle évolue vite, et les outils 3D res-tent très différenciés dans leurs fonction-nalités. Certains sont dédiés à de l’ana-lyse spatiale, d’autres, plus traditionnels,

servent à l’animation, à la modélisationd'objets mais sans lien avec des SIG.Les globes virtuels disponibles sur le webcomme Google Earth et Virtual Earth 3Dont aussi les capacités d’afficher desmaquettes 3D et de les manipuler dansl’espace, mais restent limités.Les logiciels qui permettent la conceptionde maquettes 3D à partir de données SIGutilisent des méthodes dites procédura-les (on associe à chaque objet un modèle3D générique : une texture de façade pourun bâtiment). Les prix varient de 1 000 à10 000 euros. Par le biais de la FNAU,les agences envisagent de créer un clubdes utilisateurs de logiciels 3D afin defaciliter l’échange et la confrontation desexpériences, et ont noué un partenariatavec la société Bionatics pour tester l’outilLandSim3D. Deux expérimentations ontété menées, l’une sur la densification dedents creuses en milieu urbain dans la villede Sochaux (agence de Montbéliard), l’autre sur la modélisation d’un projet urbainsur la Porte Nord de Nîmes (agence deNîmes-Alès).Pour l’instant, ces outils restent encoretrop sophistiqués pour être mis dans lesmains des urbanistes et restent le domaineréservé des géomaticiens et infographis-tes, au profil plus technique. A l’ère de l’in-ternet et d’une certaine ubiquité de l’in-formation, les éditeurs misent sur l’accèsà des outils 3D simples, disponibles enligne et ergonomiquement abordables pourfaciliter des scénariid’aménagement, simuleret comparer les impactsde projets sur les terri-toires. Ils visent tousl’interactivité pour desnon techniciens, lesélus et le grand public.Chiche !

LA 3D, un outil d’avenir pour les agences d’urbanismePar Pierre LAVERGNE, responsable du pôle Intelligence territoriale - centre de ressources à l’agence d’urbanisme de Montbéliard et co-animateur du club FNAU Géomatique

L’élaboration de maquettes virtuelles 3D à des fins de communication et de visualisation de projets d’aménagement ne date pas d’hier pour certaines agences d’urbanisme, comme par exemple celles de Rhône-Alpes, primé aux Imagina Awards 2011 (film en 3D sur le renouvellement urbain) ou de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France(généralisation des maquettes numériques). Néanmoins, l’accès à cette technologie et sa généralisation risquent de connaître une accélération.

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Maquette 3D sur Sochaux.

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10 traits d’agences printemps 2011

CAEN : la cartographie dynamique, un outil de visualisation pédagogiquePar Thomas BOUREAU, chargé d’études principal mobilités, responsable pôle étude et support à l’agence d’études d’urbanisme de Caen Métropole (AUCAME)

En 2007, Viacités (syndicat mixte de trans-ports de l’agglomération caennaise) aconfié à l’AUCAME la réalisation d’uneétude sur les rythmes urbains. En effet,alors que le tramway, inauguré en 2002,a atteint sa maturité d’exploitation et trans-porte chaque jour quelque 45 000 passa-gers, la saturation ponctuelle de la ligneet la recherche de solutions alternativesà la seule augmentation de fréquence ontincité Viacités à mener des réflexions pluspoussées sur la compréhension des phé-

nomènes d’heuresde pointe. Ils’agissait en l’oc-currence d’abor-der les rythmesurbains par leprisme de lamobilité : com-prendre les

phénomènes d’heures creu-ses et d’heures de pointe, analyser l’évo-lution des comportements de dépla-cements selon les âges, proposer unevision globale du rythme de la ville par lacompréhension de ses déplacements. L’unedes données de la commande était de pro-poser des résultats exploitables pour unecommunication grand public.

Le choix d’unereprésentation globaleAprès avoir représenté sous formes de gra-phiques des évolutions temporelles ou car-tographié des données géographiques, unesolution permettant de représenter cesphénomènes temporels spatialisés restaità trouver. En effet, si la collection de car-tes s’avère très utile pour l’étude fine et lacomparaison, elle ne permet pas de visua-liser en tant que telle, au premier abord,l’évolution d’un phénomène. L’AUCAME a fait le choix d’explorer lespossibilités offertes par la cartographiedynamique, permettant de croiser les don-

nées de déplacement, leur spatialisationet leur évolution dans le temps. Cette tech-nique nécessite des données suivies dansle temps et disponibles à des intervallesréguliers. Ces données existent dans ledomaine des transports mais sont rare-ment exploitées. Ont ainsi été réaliséesdes cartes animées portants sur les mon-tées dans le tramway, la circulation sur lepériphérique de Caen, les mouvements deV’éol (vélos en libre-service) et la fréquen-tation des parkings souterrains.Outil utile pour représenter certains phénomènes, la carte dynamique posepourtant des questions en termes de compréhension, d’interprétation et de pré-sentation. L’image animée n’est pas faitepour montrer les nuances ou des varia-tions faibles. Il vaut donc mieux mettre enavant des phénomènes forts, quitte à lesaccentuer par leur représentation. Ce modede représentation inhabituel nécessite aussi de trouver le bon mode de diffusion.Dans les faits, face à un public d’élus et detechniciens, les cartes étaient souventdiffusées une première fois en boucle, pour

bien prendre conscience des rythmes, despulsations, sur un cycle complet, puis repri-ses avec des « arrêts sur images » pour sou-ligner les phénomènes marquants.

Des promesses pour l’avenirL’accueil des premiers résultats cartogra-phiques par les élus et les techniciens esttrès encourageant et l’AUCAME s’interrogemaintenant sur les suites à donner et lesnouveaux champs d’études à explorer. Eneffet, les travaux ont été jalonnés de diffi-cultés. Qu’il s’agisse de la mise en paged’animations sur des logiciels de cartogra-phie, du choix du format (animation Flash,vidéo…) ou du mode de diffusion, ces dif-férents écueils techniques laissent la réflexionouverte quant aux outils les plus adaptés àce type de représentations. Quoiqu’il ensoit, l’étude des temporalités par la carto-graphie dynamique demeure peu dévelop-pée et ces travaux sont perçus commeinnovants. La diffusion plus large de cetype de travaux représente, pour uneagence récente, la reconnaissance d’unsavoir-faire technique.

La compréhension des rythmes urbains, c'est-à-dire des rythmes de fonctionnement de la ville et de ses habitants, devient une composante importante de l’aménagement. Les temps du travail ou de l’école,les départs en vacances, les saisons ; tout concourt à faire évoluer la ville, sa pratique et sonappréhension par les citadins au fil du temps. Caen a choisi de faire appel à la cartographie dynamique.

Extrait de l’animation des montées dans le tramway entre 7 et 8 heures du matin. La cartographiedynamique a permis de visualiser l’impact du pôle multimodal de la gare dans la saturation du tramway.

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Comment les agences d’urbanisme s’expriment-elles dans leurs territoires ?Classiquement, les missions des agencesconsistent à analyser, diagnostiquer etproposer aux élus des politiques et actionsd’aménagement et de développement deleurs territoires. C’est donc à ces élusqu’elles doivent prioritairement s’adres-ser, en ayant à l’esprit qu’ils ne sont pastoujours spécialistes des questions trai-tées. Il y a donc nécessité d’un effort d’ex-pression de nos savoirs techniques.Exprimer le projet est simple : les ima-ges 3D sont largement utilisées par lesarchitectes. Exprimer la planification auxdifférentes échelles l’est beaucoup moins.La bonne compréhension de la carte estmoins accessible pour tous. Ainsi, dès ledébut des années 80, dans ses travauxsur les PLU ou les plans verts communaux,l’Institut a travaillé avec des images 3Ddessinées « à la main » ou réalisées à par-

tir de logiciels. Cette approche ne vauttoutefois qu’à cette échelle et n’est pasadaptée à des présentations de SCoT parexemple, ni aux projets exprimant les évo-lutions métropolitaines, pour lesquels lacarte reste l’outil privilégié. Il y a là unchamp à investiguer pour le futur, à unmoment où la communication devient indis-pensable à la compréhension et à la valo-risation de nos travaux.

L’action des agences peut-elle allerjusqu’à s’adresser directement au grandpublic ?L’agence est dans la sphère du technique,pas dans celle du politique. C’est cet arri-mage technique qui lui donne sa crédibi-lité et sa liberté de ton vis-à-vis de sespartenaires, de ses mandants, des déci-deurs. Les agences peuvent (et doivent)s’adresser au grand public car, ayant voca-tion à transformer l’information en connais-

sance, leur rôle est d’en faire bénéficierle plus grand nombre. Elles doivent néan-moins veiller à ne pas se substituer aupolitique. Il faut avoir en tête que l’agenced’urbanisme n’est pas une agence de com-munication : les compétences de l’une etde l’autre sont bien différentes.

Doit-on en conclure que les agencesd’urbanisme ne doivent pas communi-quer ?Certainement pas ! Ce n’est pas parce queles agences d’urbanisme ne sont pasdes agences de communication qu’ellesdoivent s’interdire de mobiliser les outilsde la communication. Il faut les utiliserpour donner à voir et à comprendre defaçon simple des phénomènes complexes.Pour évacuer les idées fausses. Pour des-siner les lignes d’horizon du futur. Sur cespoints, je pense que les agences d’urba-nisme sont incontournables.

Dans un contexte métropolitain en pleine recomposition, François Dugény, directeur général de l’IAU ÎdF, propose d’investir pleinement le champ de la communication. Explications.

ILE-DE-FRANCE : investir le champ de la communication Propos recueillis par Frédéric THEULÉ, responsable des éditions à l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme d’Ile-de-France (IAU ÎdF)

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12 traits d’agences printemps 2011

LA FABRIQUE DE TOULOUSEMÉTROPOLE : comprendre et penser la villePar Yvan CASTERA, directeur des études de l’agence d’urbanisme et d’aménagement du territoire Toulouse aire urbaine (Auat)

Participation, confrontation,enrichissements croisés…Le dispositif de concertation et de construc-tion collective a interpellé, dans un pre-mier temps, un large public d’acteurs locauxet de professionnels. Architectes, urbanis-tes, promoteurs, aménageurs, mais aussiacteurs culturels, associations, entrepri-ses… les différentes communautés socio-professionnelles ont été ainsi invitées àpartager leur connaissance du territoire età débattre sur les orientations du projet.Le regard extérieur de plusieurs grandsexperts a également été sollicité : urba-nistes, sociologues, paysagis-tes, géographes,architec-

tes de renom… Un regard averti et dis-tancié, qui sert de révélateur critique pourles dynamiques locales, tout en les resi-tuant dans un contexte plus large, enFrance et en Europe.L’Auat, fortement engagée aux côtés desservices de la ville de Toulouse, a contri-bué à la conception et à la mise en œuvredu dispositif, notamment en mobilisant lespartenaires et les acteurs de la ville autourd’ateliers de travail et de leur animation. Parallèlement, un atelier virtuel en ligne,« l’espace pro » a été développé par l’Auat.Il rassemble à ce jour près de 700 acteursprofessionnels, qui peuvent ainsi appor-ter en permanence leurs contributions,suivre le déroulement des ateliers, accé-der aux productions afférentes et à unfonds documentaire.Dans un deuxième temps, les habitants,citoyens et usagers ont été écoutés pourleur capacité à rendre compte de la ville

qu'ils pratiquent au quotidien. Véritable« maîtrise d'usage », leur témoignage

aide à la compréhension du territoireet vient nourrir un projet dont l'am-

bition est le mieux-vivre de chacun.Les Toulousains ont été nombreux,

près de 17 000, à apporter leurcontribution au débat.

Une démarchecontinue et pérenne…« L’espace Marengo »

constitue le lieu repèreet ressource de la

Fabrique. Ouvert auxcitoyens comme aux

professionnels, ilest tout à la fois

pôle d'information, lieu de ren-contres, d'expositions permanentes et

temporaires, de travail…

Des temps de débat et de travail se pour-suivent sur le territoire avec les habitants(ateliers publics, séances de travail avecles scolaires…), les professionnels et lespublics spécifiques (ateliers de travail, focusgroupe sur des questions clés…). Au-delà,la Fabrique vise à créer une émulation etune dynamique autour d'une culture urbainepartagée : des rendez-vous mensuels pourprésenter les opérations urbaines en cours,des conférences sur l'urbanisme, la ville,l’aménagement du territoire (plan climat,Schéma de cohérence territoriale,Programme local de l’habitat …).

Un carnet de voyage vers le projet urbainMis à disposition du public en mai 2010,le « Carnet des orientations » (disponi-ble sur le site www.lafabriquetoulou-saine.org) ou carnet de voyage sur le pro-jet urbain, constitue la première étape decette démarche. Aujourd’hui, l’Auat pour-suit une mission très active d’assistanceauprès du Grand Toulouse, dans une phased’élargissement des orientations du pro-jet à l’échelle communautaire. La Fabriques'est enrichie d'ateliers territoriaux quiont permis d'identifier les dynamiques,les atouts de la communauté urbaine,aujourd'hui forte de 37 communes. Undocument de référence est en cours deréalisation avant la tenue au mois d’avrilprochain des « Rencontres de la Fabrique »,où seront présentées les orientations duprojet urbain métropolitain du GrandToulouse et son impact dans son aire d’in-fluence métropolitaine, inter-régionale ettransfrontalière.

Initiée en 2009 par la Ville de Toulouse avant d’être élargie en 2010 à la communauté urbaine du Grand Toulouse, « la Fabrique » se définit comme une démarche de concertation et de co-élaboration du projet urbain en mobilisant les talents, les savoir-faire et les différentesexpressions. Le parti pris, clairement revendiqué, de s’appuyer largement sur les compétences locales, a permis de disposer d'un « matériau » légitime, très diversifié pour poser les bases d’un projet d’envergure et durable, correspondant aux ambitions du Grand Toulouse et de ses habitants.

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PARIS, MÉTROPOLE SUR SEINE : une concertation XXLPar Patricia PELLOUX, chef de projet Seine et Pascale THOMAS, responsable communication et multimédia à l’atelier parisien d’urbanisme (Apur)

Un projet dans l’air du tempsLa reconquête des berges de Seine face àla toute-puissance de la voiture, incarnéedepuis la fin des années 1960 par la voieGeorge-Pompidou, est le serpent de merde la dernière décennie. Les orientationsmunicipales portées depuis 2001, prônantle développement d’autres modes de dépla-cement, conjuguées à un mouvement géné-ral de retour des villes vers leurs fleuvesou leurs canaux, ont placé le projet desberges de Seine sur la scène médiatique.En avril 2010, Bertrand Delanoë, maire deParis, présente à la presse le fruit de dixmois de travail mené par l’Apur, inspiré deréflexions de longue date. Il livre alors desintentions, quelques lignes fortes et, déjà,des images. « Non contractuelles » selonla formule consacrée, elles donnent à rêver,à matérialiser de façon crédible la trans-formation de 1 km de la voie Georges-Pompidou rive droite en boulevard urbainet surtout de 4,5 hectares de berges rivegauche en espaces de promenade, d’ac-tivités de loisirs, de culture, de sport, d’es-paces de biodiversité. Une transformationréversible et évolutive, rapide à mettre enœuvre après le retrait de la circulation,centrée sur des usages variés au fil dessaisons, des générations, des alternancesnocturnes et diurnes. Les partenairesmajeurs tels que la Préfecture de Police,l’Architecte des Bâtiments de France ouPorts de Paris ont déjà été approchés sansavoir rendu d’avis formel. Le projet estréalisable, les études de report de circu-lation le montrent, le climat général pari-sien en atteste, reste à le nourrir…

Une multitude d’initiativespour nourrir le projetEn septembre 2010, l’Apur publie le40e numéro de sa revue Paris Projet,

Paris, métropole sur Seine, consacré à lafois au projet et à sa mise en perspec-tive dans la longue histoire de Paris et deson fleuve. Une contribution qui prenddélibérément de la hauteur par rapportau projet et qui vise un public plus largeque le lectorat habituel de la revue.Dans cet objectif, l’Apur s’associe avecles éditions Textuel, accède au réseaude distribution d’Actes sud et tentede régler le délicat équilibre entre larigueur du propos coutumière desagences d’urbanisme et la construc-tion d’un récit métropolitain de laSeine qui inscrit le projet dans sonambition d’aujourd’hui. Parallèlement, le Conseil de Parisa approuvé le lancement del’opération et les modalités deconcertation préalables.Classiquement, une expositionet des réunions publiques sont organiséesdans toutes les mairies d’arrondissement,des registres mis à disposition. Moins clas-siquement, des ateliers pour les enfantssont créés par le Pavillon de l’Arsenal dansle cadre de Paris Plage et, le projet por-tant à l’évidence une dimension métropo-litaine, une réunion ouverte à tous les habi-tants et associations conclut le cycle. Dansle même temps, un site internet est lancépar la Ville de Paris pour recueillir les aviset propositions des internautes, parisiensou non, sur le projet. Avec 22 000 visi-teurs et plus de 450 contributions, la com-munication web est un formidable réser-voir à idées… et à contradictions. Toujours dans le même mouvement, lespartenaires institutionnels sont conviésà livrer leur éclairage professionnel lorsde deux séminaires d’une journée conçuscomme des brainstorming autour desentrées thématiques du projet (sport,culture, nature, événement).

Le projet parisien de reconquête des voies sur berge se construit et s’affine au fil d’un processus de travail fait de séminaires, de réunions publiques, d’un forum internet et d’une publication de Paris Projet.

Au fil des mois, de ces différents rendez-vous et du fourmillement qui en naît, le pro-jet s’affine, se précise, d’autres images sur-gissent. Aujourd’hui, la Ville de Paris s’estorganisée pour assurer la maîtrise d’ou-vrage du projet en créant une « missionSeine » chargée d’articuler le travail de tousles partenaires – parmi lesquels l’Apur, quis’est adjoint les compétences du scénogra-phe Jean-Christophe Choblet, reste un acteurcentral.

Le site du projet :> http://bergesdeseine.paris.fr/L’ouvrage Paris, métropole sur Seine surle site de l’Apur :> http://www.apur.org/paris-projet/paris-metropole-sur-seine

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14 traits d’agences printemps 2011

DUNKERQUE : un marketing territorial sans frontière…Par Pascale MONTEFIORE, directrice du pôle Rayonnement à l’agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque (Agur)

Il s’agissait, sur cette base, de définir lesobjectifs communs et les actions à mettre en place pour une plus grande cohé-rence et une meilleure attractivité de ceterritoire littoral transfrontalier qui, par sadiversité, représente un atout considéra-ble. L’enjeu devient vite de positionner ceterritoire comme destination touristiquetransfrontalière autour d’une offre ciblée

et qualifiée,construite surune identitéc o m m u n e(maritime etb a l n é a i r e ,culturelle etfest ive…),les complé-mentarités(en termes

d’équipements…) et uneoffre émergente (art contemporain, « funshopping »…). La coopération doit ainsipermettre d’élargir le champ d’action, demener des actions ensemble vers de nou-velles clientèles, tout en rationalisant l’ef-fort promotionnel.Outre les intérêts économiques évidentspour le territoire, cette collaboration estégalement l’occasion de créer un vérita-ble réseau de professionnels sensibles audéveloppement du tourisme pour tous,grâce notamment aux actions dévelop-pées en matière d’accessibilité, devenu lecritère incontournable. Le projet baptisé« Côte à Côte » est né. Un dossier dedemande de financement auprès du pro-gramme européen Interreg est déposé.Après deux années de réflexion etd’échange, les partenaires français et bel-ges reçoivent en 2009 la bonne nouvellede son acceptation et se lancent alorsdans la mise en place des actions prévues

dans le projet « Côte à Côte », devenu la marque de cette nouvelle destination.

Des résultatsencourageantsL’Agur, à l’origine du projet, assure, en tantque chef de file, la coordination des actionset anime le partenariat (au total 14 par-tenaires sont impliqués dans le projet). Enmatière d’accessibilité, l’Association desParalysés de France (APF), son équivalentcôté belge flamand (Westkans), la chambrede commerce et le Comité départemen-tal du tourisme (CDT) du Nord mettent encommun leurs savoir-faire pour construireune démarche qualité dans ce domaine.Ce travail se traduit notamment par l’édi-tion de plusieurs documents, en versionbilingue, à destination des professionnels(fiches de sensibilisation, conseils prati-ques…) et des personnes en situationde handicap (brochure reprenant l’ensem-ble des équipements labellisés).Côté promotion, le travail piloté par l’Agur

avec la Communauté Urbaine, les septOffices de tourisme et le ComitéDépartemental du Nord, après une annéeconsacrée à l’élaboration de la stratégiede communication, a abouti à la publica-tion du premier magazine commun présen-tant l’offre touristique et culturelle du ter-ritoire, d’un calendrier des évènementstouristiques, à la création d’un site portail,de stands et de visuels pour une présencecommune sur les salons, de fonds d’écran…Ces outils, tous déclinés à l’effigie dela marque « Côte à Côte », permettentde valoriser l’image unique de la Flandremaritime (belge et française), ce qui consti-tuait le premier frein identifié auprès desclientèles extra-régionales. L’efficacité decette stratégie a été testée à l’occasiondu salon mondial du tourisme (le MAP) àParis, en 2010 et sera renouvelée en 2011.L’enthousiasme des visiteurs pour cettenouvelle destination est très encourageantet conforte les partenaires qui réfléchis-sent déjà la suite…

L’agence d’urbanisme de la région Flandre-Dunkerque est impliquée depuis plus de quinze ansdans le développement de projets touristiques transfrontaliers entre la Flandre Occidentale et la Flandre Côte d’Opale (randonnée, valorisation du patrimoine, circuits touristiques, festivals…).Malgré une augmentation de la fréquentation des équipements et des offices de tourisme, le terri-toire continue à attirer en grande majorité une clientèle de proximité. Comment alors intéresserune clientèle plus variée, qui viendrait de plus loin, qui circulerait sur le littoral transfrontalier ?

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BORDEAUX : 40 ans, l’âge de la maturitéPar Élodie MAURY, chargée de communication à l’agence d’urbanisme de Bordeaux métropole Aquitaine (A-urba)

Rendre l’urbanismeaccessible au plus grandnombreTémoin et acteur privilégié des mutationsurbaines de l'agglomération bordelaisedepuis quarante ans, l’exposition avait pourbut de faire connaître au grand public lerôle de l’agence dans la « fabrique de laville », de montrer comment, par ses étu-des et ses réflexions, elle participe àl’action publique territoriale. L’objectif étaitambitieux : pour les non initiés, l’urba-nisme demeure une discipline aux contoursflous et la construction de la ville, l’apa-nage du maire et de l’architecte.Ainsi, un important partenariat a été nouéen amont de l’événement avec le princi-pal quotidien régional. Sud Ouest a acceptéd’accompagner l’agence durant les qua-tre mois de l’exposition, en produisant unrédactionnel pédagogique. Le jour de l’inau-guration, un supplément de huit pages(présentation de l’agence, de ses métierset activités, du contenu de l’exposition,interviews du directeur et du président del’A-urba) a été publié avec l’édition quoti-dienne. Depuis début décembre, Sud Ouestouvre également chaque semaine ses

colonnes à deux spécialistes de la villepour répondre à des questions proposéespar l’A-urba, relatives à l’agglomérationbordelaise : le tramway est-il un outil detransformation urbaine ou un moyen detransport efficace ? Face à l'étalementurbain, comment rendre les centres-villesconcurrentiels ? Enfin, grâce à l’opération« jeunes reporters dans la ville », un largepublic de lycéens est venu visiter l’expo-sition. Ces derniers ont rédigé articles,reportages et interviews sur des sujetsproposés par l’A-urba. Les meilleurs papiersont été publiés par Sud Ouest.Plusieurs campagnes d’affichage dans laville-centre, le long des principaux axes del’agglomération et sur les lignes de tram-way, ont relayé l’information auprès deshabitants. Les panneaux avaient été mis àdisposition dans le cadre des partenariatsnoués avec la ville de Bordeaux et la com-munauté urbaine.

Repositionner l’agencecomme lieu de débatsL’A-urba a également souhaité nouer despartenariats avec les « fabricants » de laville. Bailleurs sociaux, promoteurs immo-

biliers, gestionnaires de la ressource eneau, fournisseurs d’énergie, bureaux d’étu-des ont été sollicités pour accompagnerl’événement. L’objectif était double : mon-trer que la production de la ville est unprocessus complexe auquel participent demultiples acteurs, mais aussi réaffirmerle rôle de l’agence en tant que lieu de dia-logue sur les questions d’urbanisme. Aussi,outre une présence physique sur l’expo-sition sous la forme de « kakémonos », ila été proposé à chacun des partenairesde co-organiser une conférence débat,ouverte au public. Au total, cinq événe-ments ont eu lieu durant les quatre moissur les thèmes de la « ville de demain »,des déplacements, de l’énergie, de l’eauet du logement social.

En interne, un événementfédérateurL’exposition a également été un élémentfédérateur en interne. Les différentes équi-pes, conseillées par une scénographe,se sont mobilisées pour élaborer le contenude l’exposition et réaliser les panneauxdestinés à la présentation de l’éventail desmétiers de l’agence. Ensemble, « anciens »et « nouveaux » de l’A-urba se sont pen-chés sur l’histoire et les orientations del’agence, ont réfléchi sur leurs missionset sur la manière la plus pertinente de lesprésenter, en s’émancipant du jargon pro-fessionnel, pour parler au plus grand nom-bre. Quand on atteint l’âge de la maturité,prendre un peude recul permetd ’ e n v i s a g e rsereinementl’avenir…

L'agence d’urbanisme de Bordeaux métropole Aquitaine (A-urba) a été créée le 1er janvier 1970.Pour célébrer cet anniversaire, elle a organisé une exposition intitulée 40 ans d'urbanisme àBordeaux, de décembre 2010 à avril 2011, qui a été le prétexte à plusieurs événements. Installée dans les coursives du hangar G2, dont la configuration se prête tout particulièrement à l’événement, l’exposition est d’ores et déjà un succès : au début du mois d'avril, à un mois de la clôture, le bilan dépassait les espérances initiales puisque l’exposition a accueilli près de 3 000 visiteurs qui ont unanimement salué sa qualité.

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16 traits d’agences printemps 2011

REIMS : communiquer sur un projet d’urbanisme avec la complicité des enfantsPar Silvina RODRIGUEZ-GARCIA, directrice d’études à l’agence d’urbanisme et de développement de la région de Reims (Audrr)

L’agence d’urbanisme de Reims assure enmoyenne une soixantaine de procéduresdans le domaine de la planification dansl’aire du SCoT du Pays rémois. Au gré descommandes, elle propose des prestationsadaptées aux différentes situations poursensibiliser certains publics à la faveurd’une procédure engagée.Pour l’élaboration du PLU de la communede Tinqueux, deuxième ville de l’agglomé-ration rémoise (10 221 habitants, 415 ha),l’agence a proposé un dispositif originalet dynamique en impliquant à part entièrele Conseil municipal des enfants (10-12 ans).

Des enfants urbanistes…Associé à la concertation, le Conseil desenfants l’a également été aux réflexionsavec des moyens de sensibilisation inter-actifs, tels que des briques de Lego sym-boliques à replacer sur une photo aériennede la ville. ll s’agissait avant tout d’expli-quer les évolutions nécessaires d’une villetout en démontrant l’utilité d’un documentd’urbanisme qui constitue leur cadre. Le travail s’est déroulé au cours d’ateliersoù les enfants ont exprimé leurs visionsde l’avenir de leur ville. Premier tempsfort : des balades urbaines virtuelles, avecle support de photos aériennes, pour redé-couvrir la ville et créer des repères. Il s’est

agi ensuite de positionner sur les plansl’ensemble des types d’occupation de l’es-pace : activités, commerces, équipementspublics, habitat collectif et individuel, infra-structures, espaces verts, etc. La fina-lité de l’exercice consistait à identifier lespoints noirs, tant sur le plan de l’esthéti-que, de la sécurité que du cadre de vieen général.

… pour une démarcheintergénérationnelleEn parallèle, l’agence a organisé pour lesélus de la commune des « samedis del’urbanisme » au cours desquels ils ont puauditer des acteurs du secteur économi-que et associatif venus témoigner de leurspratiques de la ville et de leurs attentes, serendre en groupe sur le terrain pour mieuxappréhender les enjeux dans les secteursà fort potentiel d’évolution, échanger surles grandes orientations d’aménagement.Un dialogue intergénérationnel débouchant

sur une transmission de valeurs entreles enfants et les adultes des conseilsmunicipaux s’est instauré autour de troisquestions clés : La nature a-t-elle sa placedans la ville ? Faut-il développer desconstructions ? Comment mieux se dépla-cer à Tinqueux ? Sur la base de ces échan-ges, quatre aspects ont été mis en débatau conseil municipal pendant les séancesdédiées à la révision du PLU de Tinqueux :mieux intégrer l’eau dans le développe-ment urbain, privilégier les éco-construc-tions, favoriser le maintien des commer-ces de proximité et enfin favoriser lesmobilités douces.Cette expérience a fait l’objet d’une com-munication importante et a donné lieu àun partenariat avec le milieu scolaire pourl’organisation d’un concours de dessin inti-tulé « Dessine-moi ta ville idéale » à des-tination de l’ensemble des élèves de CM1et CM2 scolarisés dans les écoles de lacommune.

Une concertation originale a été proposée par l’agence d’urbanisme et de développement de la régionde Reims (Audrr) à la commune de Tinqueux à l’occasion de la révision de son Plan local d’urbanisme(PLU). Sujet stratégique et prospectif habituellement réservé aux adultes, le cadre d’évolution de la ville est devenu ici un thème de jeu, de réflexion et de débat pour les jeunes citoyens.

INNOVER AVEC LES RÉSEAUX SOCIAUX (CITY VILLE)

Dans le cadre du PLU de Sillery,l’Agence a proposé de sensibili-ser et de concerter les ado (14-17 ans) à travers des échangessur « Facebook » pour créer lacité de demain.L’agence sensibilisera aux thé-matiques de diversité (fonc-tionnelle, sociale, intergénération-nelle), d’intensité urbaine, depréservation de l’environne-

ment… c’est-à-dire tous les ingrédients de la cité de demain. Des conseils sur les modalités d’urbanisation seront prodigués à travers lesconversations sur messagerie instantanée. Et une présentation de chacune descités par les adolescents eux-mêmes sera réalisée lors d’un café-débat inter-générationnel. �

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Communiquer sur l’urbain � DOSSIER

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MARSEILLE : faire infuser une culture urbaine partagéePar Élisabeth ELLIS, chargée de communication à l’agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam)

Leur diversité témoigne d’ailleurs del’importance acquise par le « faire-savoir »,élargi depuis quelques années à de nom-breux interlocuteurs : charte graphique,illustration d’études, publications réguliè-res, site internet, conférences, débats, etc.Une véritable panoplie de moyens desti-nés aussi bien aux élus qu’aux profession-nels, aux universitaires ou aux acteurslocaux, ainsi qu’à de nombreux autres inter-venants : associations, comités d’intérêtde quartier, etc. Depuis deux ans, l’Agama d’ailleurs noué un partenariat innovantavec la Maison de l’architecture et de laville (MAV). Avec un triple objectif : enri-chir les connaissances des uns et desautres de son expérience, alimenter laréflexion de ses partenaires et adminis-trateurs sur des thèmes émergents, etmutualiser les actions de communicationauprès d’un plus large public.

Un partenariat « gagnant-gagnant »La MAV Provence-Alpes-Côte d’Azur estune structure qui œuvre pour une large dif-fusion de l’architecture et de l’urbanisme.

Elle est l’un des 32 établissements orga-nisés en réseau à travers la France et finan-cés par l’Ordre des architectes et le minis-tère de la Culture et de la Communication.Elle présente environ quatre expositionspar an dans ses locaux du centre deMarseille. D’autres actions complètent saprogrammation : conférences, projections,formations, ateliers pédagogiques…Le partenariat avec la MAV a permis à l’Agamde participer à une programmation cultu-relle qui aborde de nombreux aspects del’architecture. Destinées à un large public,les manifestations qu’elles organisent offrentdifférents niveaux de lecture permettantà chacun d’enrichir sa vision de la ville autourd’actions pédagogiques ciblées.

Pour le mariage heureux de l’urbanisme et de l’architectureDeux thèmes ont particulièrement justifiél’intervention de l’Agam: les constructionsécologiques et la densité urbaine. L’agences’est en effet inscrite, en 2009, comme unpartenaire de l’exposition « Habiter écolo-gique » produite par la Cité de l’architec-

ture et du patrimoine. Cette opération s’esttraduite par une exposition sur le thème dudéveloppement durable qui présentait denouveaux modèles d’habitat éco-responsa-ble social. Une autre exposition, créée parle Pavillon de l’arsenal et baptisée« L’invention de la tour européenne », évo-quait la densité et ses enjeux urbains,sociaux ou économiques. L’occasion de pré-senter les immeubles de grande hauteurles plus marquants en Europe et de retra-cer, à travers plus de 150 réalisations, l’his-toire de la tour européenne. C’est dans lecadre de ce partenariat que ces expositionsont fait l’objet de visites pour des groupesd’élus, d’administrateurs ou collaborateursde l’agence.Mais cette collaboration s’est traduite bienau-delà d’opérations de simple sensibilisa-tion. Car l’Agam participe aussi au comitéde rédaction d’un Guide de l’architecturede Marseille qui paraîtra en 2012. Un docu-ment qui présentera les œuvres architec-turales marseillaises marquantes de 1875à nos jours, soit près de 600 bâtiments.A travers cette démarche globale, l’Agams’est attachée à renforcer la complé-mentarité des visions de l’architecte et del’urbaniste. Et à maintenir des liens étroitsavec l’univers professionnel qu’elle nour-rit et qui l’alimente.Ces actions communes s’inscrivent d’ail-leurs dans la durée et leur impact ne s’éva-lue pas seulement en nombre de visiteurspour des expositions ou des conférences(6 500 par an). Leurinfluence s’affirme surle long terme, contri-buant à faire recon-naître l’agence d’urbanisme comme un acteur incon-tournable de la« fabrication » de la ville.

Informer ses partenaires sur les activités de l’agence et leur en rendre compte afin de contribuer,bien au-delà des seuls professionnels, au développement d’une « culture de l’urbanisme » : tel est l’objectif premier de la stratégie de communication de l’agence d’urbanisme del’agglomération marseillaise (Agam). Car la pédagogie et l’information font aujourd’hui partieintégrante des missions que celle-ci assure grâce notamment à sa Mission communication.

Mutualiser les actions de communication auprès d’un large public.

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PORTRAIT � Vincent Feltesse

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Le successeur d’André Rossinot à la tête de la Fédérationnationale des agences d’urbanisme (FNAU) a tout juste la quarantaine, mais il apprend vite. Il faut dire que Vincent Feltesse est passé par les meilleures écoles, y comprissur le terrain puisqu’il s’est acculturé au projet urbain à Bordeaux.

VINCENT FELTESSELE PARI BORDEAUX

« En France, si vous n’avez pas fait des étudesd’urbanisme, vous ne croisez jamais cette dis-cipline dans votre parcours ». Si brillant soit-il,celui de Vincent Feltesse a commencé à HECpuis s’est poursuivi à Sciences Po Paris, où cenatif de Beauvais a décroché un DEA d’histoirecontemporaine. Voilà pour les humanités. Après,c’est l’itinéraire d’un enfant curieux, qui vatoucher au journalisme, au sein du groupeLibération puis en tant que secrétaire de rédac-tion de La Revue d’économie financière, enfi-ler une blouse de chercheur pour la Caisse desdépôts, et même enseigner l’histoire-géo auVanuatu, archipel océanien découvert par JamesCook qui constitue déjà en soi tout un programmeen la matière ! Et comme tous les cheminssinueux mènent à la politique…Feltesse, lui, choisit le PS ; fait ses classes aucabinet du président du Conseil général deGironde Philippe Madrelle (1994) ; met le pieddans le cénacle parisien en tant que chargé demission du ministre des Relations avec leParlement Daniel Vaillant (1997) ; puis se repo-sitionne en Aquitaine comme directeur de cabi-net du président du Conseil régional Alain Rousset(1998) ; enfin, s’inscrit à 33 ans dans l’histoirelocale en devenant le premier maire de gauchede Blanquefort, commune de 15 000 habitantsde la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB).En 2001 toujours, Vincent Feltesse prend la pré-sidence de l’Agence d’urbanisme Bordeaux métro-pole Aquitaine (A-urba). Mais on est bien d’accordavec lui : tout cela ne fait pas un expert de l’urba.

« J’ai eu deux vies d’agence : jusqu’en 2007, j’enai appris les métiers traditionnels à un momentoù l’on déroulait le projet urbain de Bordeaux.L’agence a donc d’abord été pour moi un formi-dable accélérateur d’acculturation. Puis je suisdevenu président de l’agglo. Le premier cycle duprojet bordelais est achevé et l’agence devientune sorte d’accélérateur de métropolisation, alorsqu’émergent des projets qui ne dépendent pasque de la CUB. Pour résumer, le tram a permisle projet urbain, la LGV doit permettre le projetmétropolitain. Et c’est au sein de l’A-urba, lieuassez neutre, que tous les acteurs aux différen-tes échelles du territoire se parlent ».Vincent Feltesse voit dans les agences à lafois « le dépôt légal de l’urbanisme » et des « boî-tes à idées ». La mémoire et l’invention. « Carsi on n’est pas dans ce rôle de défricheurs, ona vite fait de se retrouver en concurrence ».Dans son nouveau costume de président de laFNAU, il se définit comme un « avocat de lacause urbaine ». Défendre des budgets qui ontune fâcheuse tendance à la baisse, faire naîtrede nouvelles agences : Vincent Feltesse acommencé son tour de France. Avec un joli slo-gan en bandoulière : « Pari gagnant » pour « par-tenariat, acculturation, réseau, innovation ». Ildit vouloir réinjecter de l’intelligence nationaledans la décentralisation. « Le privé ne doit pasdonner le « la » sur tout. Profitons de notre sou-plesse pour agiter ! ».

Nicolas Guillon

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Corinne Guillemot � PORTRAIT

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Si la communication était une religion, alors Corinne Guillemot en serait une grande prêtresse. Après Saint-Quentin-en-Yvelines, la missionnaire a entrepris l’évangélisation de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France (IAU ÎdF).

LA PASSION SELON CORINNE

Ses mots sonnent comme un prêche. CorinneGuillemot dit avoir fait profession de sa passion,mais c’est bien plus que cela : elle a la foi. Ce« pur produit de la com’ » usiné à l’UniversitéParis III a entamé son parcours en agence, encorporate comme on dit dans le jargon, maisjuste histoire de « valider » un désintérêt mar-qué pour ce type de carrière. En revanche, cettepremière expérience lui fait approcher les col-lectivités territoriales ; et là, le courant passeimmédiatement. Toutefois, avant de se jeter àl’eau, Corinne Guillemot va faire vibrer sa fibreaudiovisuelle en participant à l’aventure des télé-visions locales, à Toulouse notamment.C’est en 1996 que celle qui se définit avant toutcomme une militante décide d’« inventer » lacommunication publique - « qui n’existait pas àl’époque, d’ailleurs le statut n’a toujours pas étéreconnu ». Elle intègre la communauté d’agglo-mération de Saint-Quentin-en-Yvelines en tantqu’attachée de presse ; elle en ressortira seizeans plus tard avec le titre de directrice adjointeen charge d’un service de trente-huit person-nes. Dans la ville nouvelle, elle s’occupe desrelations extérieures, et plus particulièrementde l’événementiel : voile, triathlon, golf, Formule 1- Prost Grand Prix -, etc. « Le milieu du sport m’abeaucoup appris, car on y croise les plus féro-ces », sourit-elle.Corinne Guillemot quitte Saint-Quentin alors quese dessinent les contours du Grand Paris : « ilétait pour moi logique de m’intéresser à l’échellesupérieure. Or, l’IAU ÎdF souhaitait mettre en

place une organisation de communication. Jesavais qu’il y avait beaucoup à faire, mais je mesentais capable d’insuffler cette culture à uneagence d’urbanisme aussi atypique que l’IAUÎdF ». Un an de travail en amont pour définir unestratégie et Corinne Guillemot prend la direc-tion du nouveau départementDeux ans plus tard, elle s’avoue encore « impres-sionnée » de jouer dans cette « belle cour derécréation (…) où l’on a affaire à cent quatre-vingts grands experts ». Toutefois plutôt taiseuxet naturellement réfractaires à la com’. « Nousdevons donc être au taquet en permanence etfaire en même temps preuve de délicatesse. Onest au cœur des problématiques de demain, surdes projets qui ne se verront pour certains quedans trente ou cinquante ans : il est nécessaired’avoir des gens pour traduire ».Aux commandes d’une équipe d’une quinzainede collaborateurs, cette maman à la ville trans-met autant que faire se peut son esprit de famille :« je fais gaffe tous les jours à l’ambiance ». Elles’investit beaucoup également au sein du Copilde Cap’com et du tout jeune Club com' de laFNAU et est en train d’en bâtir un autre avec lesorganismes associés du Conseil régional. « Cemétier est une chaîne humaine », conclut-elle.

Nicolas Guillon

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En effet, Cap’Com comme la FNAU onttout à gagner à travailler ensemble. D’uncôté, Cap’Com, réseau de la communicationpublique et territoriale, réunit dans un espritde collaboration, d’écoute et d’exploration,une communauté de 20 000 profession-nels dans la reconnaissance, l’étude et ledevenir de la communication publique et ter-ritoriale. De l’autre côté, la FNAU, forte deses 52 agences d’urbanisme et de ses 1600professionnels, constitue un centre nationald’expertise reconnu sur les questions d’amé-nagement du territoire et de développementurbain durable pour les collectivités localeset l’État. Afin de s’enrichir mutuellement, leurpartenariat prévoit trois actions phares :� organiser chaque année ensemble les « Rencontres nationales communication et

urbanisme » de manière itinérante, àl’invitation d’une agence d’urbanisme etde sa collectivité partenaire ;� développer, par les professionnels deCap’Com, des cycles de formation adaptésaux besoins des agences d’urbanisme àdestination à la fois des communicants(relations presse…) et des équipes dedirection (sensibilisation à la communi-cation et à son positionnement dans lesorganisations et les projets) ;� participer conjointement aux événe-ments nationaux organisés par les deuxassociations (Rencontre nationale de la FNAU, Forum de Cap’Com) afind’assurer la promotion des réseaux et lavalorisation des actions développéesgrâce au partenariat. �

Les 28 et 29 juin prochains,l’agence de développement et d’ur-banisme de l’aire urbaine nan-céienne (Aduan), accueillera enlien avec la Ville de Nancy et leGrand Nancy la 6e édition des« Rencontres nationales commu-nication et urbanisme ». Depuiscinq ans, cette manifestation pro-posée par Cap’Com était organi-sée dans l’agglomération greno-bloise avec l’appui de l’agenced’urbanisme de la région greno-bloise (AURG), en partenariat avecla Ville de Grenoble. Ces différen-tes éditions ont permis d’aborderdes thèmes aussi intéressants etvariés que « Faire partager l’évo-lution urbaine », « Faire partagerla ville durable », « Fabriquer la villeensemble » ou encore « La villefacteur 4 : comment traduire àl’échelle d’un territoire des enjeuxplanétaires ? ». Inscrit dans le par-tenariat noué entre Cap’Com et laFNAU, cet événement est appeléà devenir pérenne et ouvert au plusgrand nombre des professionnelsde la ville et de la communication.Nancy a choisi de mettre l’accenten 2011 sur « les nouveaux modè-les de développement des territoi-res ». Les évolutions législativespermettent de nouvelles organisa-tions des territoires, à l’instardes pôles métropolitains ou encoredes métropoles. Mais commentcommuniquer sur ces nouveauxconcepts, parfois perçus commeune couche administrative supplé-mentaire ? Comment les rendrelisibles et compréhensibles pourles citoyens ? A quelle échelle est-il pertinent de coopérer et de com-muniquer ? Autant de questionsqui seront explorées lors de cesprochaines Rencontres. �Pour tout renseignement, contac-ter Priscilla Pierre : > [email protected]

NANCY ACCUEILLE LES PROCHAINES

« RENCONTRES NATIONALES

COMMUNICATION ET URBANISME »

« Forum Cap'Com - Reims 2010 », atelier radio avec des représentantes du réseau FNAU.

FNAU-CAP’ COM : UN PARTENARIAT “GAGNANT-GAGNANT”

Depuis quelques années, Cap’Com et la Fédération nationale des agences d’urbanisme ont mis à profit plusieursmanifestations pour se rapprocher et apprendre à se connaître.Convaincues de l’intérêt du croisement des réseaux et dupartage de problématiques communes, les deux organisationssouhaitent s’inscrire dans une démarche partenariale consolidéeet pérenne et vont pour cela signer une convention d’objectifpour les trois prochaines années.

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