Tableau de bord de l'énergie en Picardie : chiffres 2003 (édition 2006)

UN PLAN ENERGIE CLIMAT P O U R L A P I C A R D I EAfin de répondre à la nécessité d’amplifier de façon signifi-cative une politique de maîtrise de l’énergie et de mobiliser de nouveaux acteurs.

Une action de long termeDepuis plus de 15 ans, la permanence d’une politique de maîtrise de l’énergie en Picardie a permis de mobiliser de nombreuses familles d’acteurs :.dans le secteur industriel, notamment les entreprises où l’intensité énergétique est élevée ;.dans le secteur agricole et forestier sur la valorisation de la biomasse ;.des communes et territoires ruraux, notamment pour la réhabilitation énergétique du patrimoine bâti ou la valorisa-tion d’énergies locales ;.des structures de conseil, constituant des « espaces info énergie » ;.le secteur hospitalier, au travers du réseau « énergie environnement des hôpitaux en Picardie » ;.des associations d’éducation populaire et d’éducation à l’environnement ;.et puis une multitude d’opérations (relevant d’ini-tiatives locales ou suscitées) sur différents sujets : construction à haute performance énergétique, maîtrise de la demande d’électricité, déplacements, solaire, biomasse…Ces multiples opérations, s’inscrivant dans une vision « par l’aval » des questions énergétiques et dans une approche « par la demande », n’ont pas constitué pour autant une politique « de masse ». En effet, la faiblesse des coûts énergétiques durant les vingt dernières années, associée à une sensibilité environnementale picarde peu élevée n’ont pas, jusqu’à un passé récent, entraîné une forte mobilisation.

Une sensibilité croissante des acteurs picardsUne inflexion de l’intérêt aux questions énergétiques s’est produite en deux temps au cours des dernières années :.une sensibilité croissante aux questions environnementales, à partir de 2003-2004 ; elle s’est traduite par exemple par un succès du plan « eau chaude solaire individuelle» auprès des ménages, ou encore par l’émergence, en particulier dans le tertiaire, de projets de construction Haute Qualité Environnementale. Cette évolution a été portée à la fois par l’affichage du Conseil Régional de Picardie d’une politique environnementale volontariste à partir de 2004 et par l’im-pact de la traduction dans les politiques nationales des directives européennes sur les énergies renouvelables. .l’augmentation des prix de l’énergie à partir de mi 2005 ; elle a engendré une « explosion » de la demande de conseils, l’émergence ou l’accélération d’opérations (réseaux de chaleur biomasse par exemple). Le succès de l’appel à projets « eau chaude solaire collective » en est l’illustration.

Des nouveaux mécanismes d’intervention à développerL’accompagnement des projets au cours des dernières années, a été réalisé essentiellement au travers de subventions (aide à la décision, communication, investissements…) accessibles au fil de l’eau sur des lignes budgétaires identifiées. La mobilisation de nouveaux acteurs d’une part, et l’ampleur des actions à mener d’autre part, conduisent l’ADEME et le Conseil Régional de Picardie à mettre aussi en place d’autres démarches :.des appels à projets annuels, permettant une meilleure visibilité de la programmation (à l’image de ce qui a été fait en 2006 sur le solaire collectif) ;.des nouveaux outils financiers tels qu’un fond d’inves-tissement, ou des prêts à taux bonifiés (à l’image de Picar-die Avantage Isolation, un dispositif que le Conseil Régional de Picardie a mis en place à destination des particuliers pour que ceux-ci investissent dans les travaux d’isolation) ; .l’introduction de mécanismes d’éco-conditionnalité dans l’attribution des soutiens financiers à l’ensemble des politiques.

Vers la mise en place d’un Plan Régional Energie Climat pour 2007-2013Les objectifs nationaux engagements juridiques pris dans le cadre du protocole de Kyoto ; division par 4 à l’horizon 2050 des émissions de gaz à effet de serre ; amélioration de l’in-

Chiffres 2003 - Edition 2006

tensité énergétique - 2% de décroissance par an ; augmen-tation de l’électricité d’origine renouvelable pour atteindre 21% en 2010 et accroissement de 50% de la production de chaleur d’origine renouvelable en 2010 constituent pour la Picardie des opportunités :·En matière de développement de la production d’énergie décentralisée à partir de ressources locales et renouvelables d’abord par le soutien à la production régionale d’énergie, dans une région très dépendante de l’extérieur pour ses approvisionnements, génère une valeur ajoutée régionale ;·En matière de développement économique et de création d’emploi :- dans le secteur industriel, avec le développement des éco-technologies (amélioration des procédés de fabrication, conception de nouveaux produits et matériaux) ;- dans le secteur du bâtiment, avec d’importantes acti-vités à développer pour réhabiliter le parc de logement existant et en construire de nouveaux en privilégiant une haute performance énergétique et environnementale, et en développant les énergies renouvelables ;- dans le secteur agricole, en améliorant les consommations d’intrants dans les pratiques culturales et en intégrant de nouvelles productions (énergie, matériaux…).·En matière d’aménagement rural et urbain : la mise en œuvre de solutions économes en énergie (dans les choix de construction ou d’urbanisation) ou permettant de valoriser des potentiels énergétiques locaux ne peut que contribuer à renforcer la valeur environnementale d’un certain nombre de territoires picards.

·En matière de développement humain, par une amélioration de la formation professionnelle et d’éducation populaire pour développer la « citoyenneté environnementale ».

Plus de 50 M€ pourraient être alloués sur cette période pour la mise en place de ce Plan Régional Energie Climat, à partir de crédits nationaux, régionaux et européens.

Chiffres clés5,76 millions de tep146 tep/ M€ de PIB3,1 tep/hab/an

Sommaire1. Bilan énergétique global pour l’année 2003 42. Bilan des différents secteurs consommateurs 9 .L’habitat 9 .Le tertiaire 11 .L’industrie 13 .L’agriculture 14 .Les transports 153. La production d’énergie et les énergies renouvelables 17

1. Bilan énergétique global pour l’année 2003

Bilan énergétique final de la région Picardie en 2003

p.4

Vue d’ensemble .Une consommation d’énergie supérieure à la moyenne nationale

Avec une consommation annuelle de 5,7 millions de tep (tonnes équivalent-pétrole), ce qui représente 3,6 % de la consommation nationale, la Picardie se situe au milieu du tableau des régions françaises. En revanche, la consommation d’énergie régionale, rapportée au PIB (Produit Intérieur Brut), conduit à une intensité énergétique sensiblement supérieure à la moyenne nationale : en Picardie, cette intensité énergétique était de 146 tep par millions d’euros en 2003 contre 100 tep par millions d’euros pour la France. On retrouve cette différence dans la consommation d’énergie finale par habitant, qui est de 3,1 tep/habitant, soit 13 % de plus que la moyenne nationale. Cet écart s’explique par la nature des industries picardes : l’agroalimentaire ou les bio technologies, la papeterie, la chimie, la verrerie, la fonderie sont des secteurs dans lesquels les procédés de fabrication sont « gourmands » en énergie.

Source : EXPLICIT

Ventilation des consommations d’énergie finale par produit en 2003

Source : EXPLICIT

.Une structure de la consommation très différente de la moyenne nationaleEn Picardie, en effet, l’industrie représente 30 % de la consommation régionale d’énergie alors que la moyenne nationale, elle, est de 24 %. La consommation industrielle est caractérisée par ailleurs par sa concentration : sur les 1200 entreprises du secteur, la part des 120 plus grosses consommatrices représente 75 % de la consommation indus-trielle d’électricité et 86 % de la consommation industrielle de combustibles.Le secteur résidentiel représente 30 % des consommations régionales ; il est caractérisé par un habitat essentiellement rural et individuel (73 % des 800 000 logements contre 62 % en France) avec une croissance significative des consommations, qui s’explique notamment par la réhabi-litation des logements anciens (installation de chauffage central), mais aussi et surtout par l’augmentation des consommations unitaires par usage, qu’il s’agisse de be-soins thermiques ou spécifiques (équipements électriques).

Tableau de bord de l’énergie en Picardie en 2003

Produits pétroliers +

Gaz (naturel et industriel) =

3/4 de la consommation énergétique régionale

p.5

EvolutionDurant la décennie 90, les consommations d’énergie finale en Picardie ont augmenté au rythme de 1,4 % par an ; une croissance supérieure à l’augmentation de la po-pulation (+0,3 % en moyenne). Cela s’explique notamment par le développement des activités tertiaires et des flux de transport sur le territoire, ainsi que par la pénétration de nouveaux usages dans le secteur résidentiel (multi-équipe-ment en TV, généralisation des sèche-linge et lave-vaisselle, pénétration de la bureautique…).

0

1000

2000

3000

4000

6000

Source : CEREN

Consommations énergétiques finales par secteur d’activité

en Picardie et en France en 2003

Sources : DGEMP,EXPLICIT

Evolution des consommations énergétiquespar produit en Picardie de 1990 à 2002

Le secteur tertiaire – qui représente 10 % du bilan régional - a connu la plus forte augmentation de ses consommations énergétiques (+33 % sur la décennie), avec notamment un doublement des consommations électriques dans les branches commerce et santé.

Le secteur industriel a un poids prépondérant dans le bilan régional,

soit 31 % du bilan contre 24 %

à l’échelle nationale

Le secteur des transports en forte croissance, avec une augmentation de 26 % en dix ans. Il est caractérisé par une prédominance des véhicules particuliers pour les dépla-cements domicile-travail et professionnels (habitat moins urbain qu’au niveau national) et des transits de marchandi-ses routiers importants.

p.6


Bilan énergétique par département en 2003

Sources : INSEE, EXPLICIT

Bilan territorialEn région Picardie, les consommations énergétiques se répartissent de manière relativement homogène entre les trois départements qui la constituent. L’Oise est néanmoins le département le plus consommateur mais rapporté au poids qu’il représente dans la population régionale, ce territoire présente la meilleure intensité énergétique (en tep/habitant).

La diminution globale des consommations de produits pétro-liers et du gaz (naturel et industriel) est à imputer au seul secteur industriel (en raison de nombreuses fermetures de sites).

En revanche, la croissance de 26 % des consommations d’électricité dans le secteur des transports illustre la po-litique de la Région en matière de transports régionaux, à savoir une croissance de l’offre depuis le transfert de compétence (la région Picardie est autorité organisatrice des transports régionaux depuis l’année 2000).

Période 1999/2003 =augmentations de 2 % des

consommations énergétiques

Evolution des consommations énergétiques Picardes par secteur et par produit entre 1999 et 2003

Source : EXPLICIT

La carte ci-contre montre néanmoins une forte concen-tration de communes grosses consommatrices dans le Pays Compiègnois et dans le Grand Creillois. Enfin, le Pays du Grand Amiénois est, en volume, le territoire le plus consom-mateur, il représente 16 % des consommations régionales pour 17,5 % de la population régionale. Autre Pays grand consommateur, le Santerre Haute-Somme constitue 11 % du bilan régional tandis que le Pays du Plateau Picard est le territoire le moins consommateur avec 2 % de l’énergie totale consommée en 2003 dans la région.

Enfin, la forte croissance du poste «autres énergies» dans le secteur industriel est liée à une augmentation de l’achat de vapeur, phénomène probablement imputable à l’exter-nalisation de l’exploitation des chaufferies industrielles.

NS : Non Significatif

Tableau de bord de l’énergie en Picardie en 2003 p.7

Consommations totales d’énergie en 2003 : répartition géographique par commune et par Pays, et ventilation énergétique

Emissions de CO2 associéesà la combustion des énergiesLe secteur des transports est responsable à hauteur de 36 % des rejets dans l’atmosphère de CO2 liés à la combustion d’énergie. Il émet alors proportionnellement plus qu’il ne consomme (le secteur des transports représente 26 % du bilan énergétique régional) du fait de l’utilisation massive de produits pétroliers dont le contenu en CO2 est important.

Le secteur industriel est le second poste le plus émetteur, avec 28 % des rejets régionaux ; les fortes consommations de gaz naturel étant à l’origine d’une grande partie de ces émissions.

Emissions totales =

12,6 millions de tonnes de CO2 soit 6,7 t de CO2 par hab/an

Source : EXPLICIT

Avec un volume de CO2 émis représentant le quart des rejets régionaux, le secteur de l’habitat est un poste émetteur également important, bien que les rejets liés à la combus-tion du bois soient par hypothèse égal à zéro. L’utilisation de gaz naturel, de produits pétroliers et d’électricité dans les périodes de pointe contribue à cette forte représenta-tivité du secteur de l’habitat.

p.8

Plus localement, les communes fortement consommatrices se trouvent être également les communes les plus émettri-ces, particulièrement celles dont le territoire est traversé par une grande infrastructure de transport ainsi que les pôles urbains.Le secteur de l’habitat présente un poids important dans les émissions observées dans le Grand Amiénois, tandis que les émissions du secteur industriel représentent près de la moitié des rejets de CO2 dans le Soissonais et le Pays de Santerre Haute-Somme. Le poids du secteur des transports est important dans tous les Pays considérés, et plus particulièrement dans le Valois, le Grand Amiénois, le Grand Laonnois et la Picardie Maritime.


Emissions totales de CO2 en 2003 : répartition géographique par commune et par Pays, et ventilation par secteur économique

Source : EXPLICIT

Emissions de CO2 par secteur en 2003

Source : EXPLICIT


Les consommations d’énergie du secteur de l’habitat= 1,8 millions de tep.

soit 30 % du bilan énergétique régional

.Les consommations d’énergieLes consommations d’électricité sont prédominantes et représentent le quart de l’énergie consommée en 2003 par les ménages. Les énergies majoritairement utilisées sont ensuite le fioul domestique (23 %), le gaz naturel (22 %) et le bois (22 %) bien qu’il existe une incertitude quant au niveau exact de consommation de la biomasse.

L’habitat.Le parc de logementsLe fioul domestique et le gaz en bouteille sont davantage utilisés comme énergie principale de chauffage dans la région par rapport à la moyenne nationale, l’inverse étant observé pour le gaz naturel et l’électricité. Il est à noter que la part de marché du bois comme énergie principale de chauffage est ici élevée (12 %). Des spécificités locales sont également observées quant aux produits énergétiques utilisés pour le chauffage : la part de marché des combusti-bles charbon et bois atteint 12 % dans l’Oise tandis que ces énergies sont utilisées par 17 % des logements de l’Aisne et de la Somme, départements plus ruraux. A l’inverse, l’électricité est davantage représentée dans l’Oise (26 % des logements) tandis que 19 % des logements dans l’Aisne sont chauffés à l’électricité.

p.9

Parc de logement par type, date de construction et énergie de chauffage en 2003

2. Bilans sectoriels

393

475

437 384 31 1 749 31%

179

144

219 0 25 567

10%

914

203

465 0 169 1 751 31%

0

82

11 0 4 97

2%

0

1 442

44 0 0 1 486 26%

1 486

2 346

1 176 384 229 5 650 100%

26%

42%

21%

7% 4% 100%

(ktep)

Résidentiel

Tertiaire

Industrie

Agriculture

Transports

Région Picardie

%

29

0

0

0

0

29

1%

Chauffageurbain Gaz

Produitspétroliers Electricité Bois

Autresénergies Total %

Consommations énergétiques des logements, par département et produit énergétique en 2003

Source : EXPLICIT

Parc = 743 000 logements, dont 75 % de maisons individuelles (contre 56 % à l’échelle nationale)

Source : EXPLICIT

p.10


La ventilation des consommations d’énergie selon les usages montre le poids prépondérant du chauffage dans le bilan sectoriel (76 %). Le poids des autres usages de l’énergie est plus modeste, bien que le poste des usages spécifiques de l’électricité est en augmentation (12 %).

Consommations du secteur de l’habitat par commune et par ventilation énergétique en 2003

Source : EXPLICIT

Source : EXPLICIT

Consommations énergétiques des logements par usage en 2003


Les consommations énergétiques liées aux activités tertiaires = 567 milliers de tep

soit 10 % du bilan énergétique régional

p.11

Composition de l’activité tertiaire picarde

.Les consommations d’énergie du secteur tertiaireLes consommations d’électricité et de gaz naturel sont prépondérantes, et représentent plus de 70 % de l’énergie utilisée dans les locaux tertiaires. La part de marché du fioul reste importante, bien que son utilisation tend à diminuer.

Consommations énergétiques des activités tertiaires, par département et par produit énergétique

Source : EXPLICIT

Le tertiaire

.Les activités tertiaires en PicardieLes activités tertiaires emploient en 2003 près de 455 000 personnes. Les branches les plus représentées sont les activités de bureaux (42 % des emplois), les commerces (18 % des emplois) et les activités liées à la santé et à l’action sociale (15 % des emplois).

Les consommations énergétiques, ventilées par usage, montrent le poids important du poste ‘chauffage’ dans le bilan sectoriel (soit 58 % des consommations totales). La principale caractéristique du secteur tertiaire tient princi-palement dans le poids des consommations liées aux usages spécifiques de l’électricité (19 % du bilan pour l’éclairage, la bureautique…), alors que ce poste représente 12 % des consommations du secteur de l’habitat.

Source : INSEE

p.12


Consommations du secteur tertiaire par commune et ventilation par branche d’activité

Consommations énergétiques des activités tertiaires par usage en 2003

A l’échelle locale, les consommations énergétiques liées aux activités tertiaires se concentrent principalement dans les pôles urbains, où la densité des emplois est importante. Les fortes consommations communales se retrouvent majoritai-rement dans l’Oise bien que le Pays du Grand Amiénois soit le territoire le plus consommateur, avec 21 % du bilan sectoriel.

Source : EXPLICIT

Source : EXPLICIT


L’industrie.Les activités industrielles en PicardieLes activités industrielles emploient en 2003 près de 150 000 personnes ; ce secteur d’activité représente alors 22 % des emplois de la région. L’activité industrielle picarde présente une spécialisation dans l’agroalimentaire, la métallurgie, la chimie ainsi que l’industrie des équipements mécaniques ; ces branches em-ploient près de 55 % des effectifs industriels en Picardie.Le département de l’Oise concentre 42 % des emplois industr ie ls de la région. Les di f férentes branches industrielles sont représentées de manière relativement

Composition de l’activité industrielle picarde

Source : INSEE

10 0005 0000 15 000 20 000 25 000

Nombre d’emplois

Les consommations énergétiques liées aux activités industrielles

= 1,7 millions de tepsoit 31 % du bilan régional

.Les consommations d’énergie du secteur industrielLes consommations de gaz (gaz naturel et industriel) sont prépondérantes et représentent plus de la moitié du bilan sectoriel. L’utilisation de produits pétroliers tend à décroître pour atteindre 10 % du bilan en 2003 tandis que l’électricité représente 27 % des consommations totales du secteur in-dustriel. A noter le poids non négligeable, et en croissance, des achats de vapeur, signe s’il en est d’une externalisation de l’exploitation des chaufferies.

homogène sur le territoire, bien que quelques spécifi-cités existent. Ainsi, les activités liées à la chimie sont davantage représentées dans le département de l’Oise (20 % des emplois départementaux contre 14 % à l’échelle régionale), de même que l’industrie agroalimentaire dans l’Aisne (21 % des emplois contre 15 % à l’échelle régionale) et l’industrie des équipements mécaniques dans l’Aisne et l’Oise (13 % des emplois dans ces deux départements contre 6 % dans la Somme).

La répartition géographique des consommations énergétiques liées aux activités industrielles montre une dissémination des pôles grands consommateurs. En revanche, en volume, le Pays de Santerre Haute-Somme représente un poids important dans le bilan régional, à savoir 16 % des consom-mations totales industrielles.

L’agriculture.L’agriculture en Picardie En 2003, le secteur agricole représente 4 % des emplois régionaux. Les exploitations agricoles, au nombre de 17 000, présentent une orientation technico-économique de

p.14

2. Bilan des différents secteurs consommateurs

Consommations du secteur industriel par commune et ventilation énergétique en 2003

Source : EXPLICIT

Les consommations énergétiques liéesaux activités agricoles = 199 milliers de tep

soit 3,5 % du bilan énergétique régional

Consommations énergétiques des activités industrielles, par département et par produit énergétique en 2003

Source : EXPLICIT

«grandes cultures»: production de céréales, oléo-pro-téagineux, betteraves à sucre et cultures légumières de plein champ. La région Picardie est aussi une région d’élevage, avec plus de 500 000 bovins.


Les transports.Les transports en Picardie La région Picardie, de par sa position géographique au niveau national et européen, est un espace où les flux de transit constituent la grande majorité du trafic.Les échanges en Picardie s’appuient sur un réseau routier et ferroviaire qui présente une densité supérieure à la moyenne nationale. Les transports aériens sont globalement assurés par l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, bien que l’aéroport de Beauvais-Tillé voit son trafic croître. La région possède enfin un réseau de voies navigables constitué à 79 % de linéaire à petit gabarit.

Consommations énergétiques par activités agricoles en 2003

Les consommations énergétiques liées aux activités du transport

= 1,5 millions de tepsoit 26 % du bilan énergétique régional

Source : EXPLICIT

Consommations énergétiques des transports en 2003 (en tep)

.Les consommations d’énergie du secteur agricole Ce bilan repose sur les premières enquêtes locales, réali-sées directement auprès d’un panel de 150 exploitations agricoles picardes. Ce travail s’inscrit dans le cadre d’un partenariat avec la Chambre Régionale d’Agriculture, le Conseil Régional de Picardie et l’ADEME, visant à mieux connaître les consommations énergétiques de ce secteur en région. En 2003, les consommations de produits pétroliers (carbu-rants et fioul) sont prépondérantes, et représentent 85 % du bilan sectoriel. La répartition géographique des consommations énergétiques liées aux activités agricoles montre une forte concentration d’exploitations consommatrices dans le nord de l’Aisne, et plus spécifiquement dans la Thiérache (10 % des consommations totales du secteur). Mais de par sa taille, c’est le Pays du Grand Amiénois qui pèse le plus sur le bilan régional (17 %).

Source : EXPLICIT

La répartition par type d’exploitation nous montre la prépondérance des céréaliers / betteraviers dans le bilan sectoriel avec 40 % des consommations, suivi des produc-teurs de lait (27 %) et des patatiers légumiers (21 %).

.Les consommations d’énergie du secteur des transportsLes consommations énergétiques se répartissent de manière homogène dans les trois départements constituant la région, bien que l’Aisne présente un poids moins important du fait notamment d’une moindre densité des infrastructures de transport sur son territoire.

p.16

2. Bilan des différents secteurs consommateurs

Consommations énergétiques par mode de transport

Consommations du secteur des transports par commune et ventilation par mode de transport en 2003

Source : EXPLICIT

La circulation des véhicules légers (voitures particulières et véhicules utilitaires légers) contribue à hauteur de 66 % au bilan énergétique sectoriel. Au total, le mode routier constitue le poste le plus consommateur avec 96 % des consommations totales. En revanche, les transports de masse ne représentent que 1 % des consommations liées à l’acheminement de marchandises (fret ferroviaire), et 3 % des consommations liées au transport de voyageurs (transports collectifs urbains, transport ferroviaire).

A l’échelle plus locale, les fortes consommations éner-gétiques se répartissent aux abords des grandes infrastruc-tures, ce qui est ici illustré par la formation nord-sud des communes fortement consommatrices, axe structuré par

Source: EXPLICIT

l’autoroute A1. Par ailleurs, la répartition géographique des consommations énergétiques liées aux transports montre une concentration de grands volumes d’énergie consommée dans les pôles urbains et leurs agglomérations.


3. La production d’énergie et les énergies renouvelables

p.17

Les systèmes classiques de production d’énergie La région Picardie ne possède pas, sur son territoire, de grosses installations de production électrique. En revanche, la région est équipée de 22 installations de cogénération qui ont un productible annuel estimé à 612 000 MWh électrique. L’électricité produite par les cogénérations industrielles est autoconsommée à hauteur de 94 % pour les besoins de l’activité de production.Par ailleurs, la Picardie possède 11 réseaux de chaleur pour une production annuelle de chaleur estimée à 32 milliers de tonnes équivalent pétrole. Le gaz naturel, le fioul lourd

Production d’énergieen région Picardie par filière en 2006

Source : ADEME Picardie

Les énergies renouvelablesLongtemps circonscrite aux biocarburants (c’est en Picardie qu’ont été mises en place les premières installations de pro-duction de bio-éthanol et d’ester méthylique de colza, ainsi

Production Picardie - électricité = 863 GWh soit 6 %

de la consommation d’électricité régionale - chaleur = 566 ktep soit 13 %

de la consommation d’énergie thermique régionale

et le fioul domestique sont les énergies primaires utilisées majoritairement pour la production de chaleur des réseaux de chauffage urbain. Pour les réseaux équipés de cogéné-ration (10 équipements dans la région), la récupération d’énergie de ces installations représente 59 % de l’énergie utilisée pour la production de chaleur.

que les premières expérimentations sur des flottes agricoles ou urbaines), la production picarde d’énergie à partir de ressources renouvelables s’est diversifiée depuis 1998.

p.18

3. La production d’énergie et les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables en Picardie situation fin 2006

Source : ADEME Picardie

Se développent maintenant : .La filière éolienne, stimulée par un tarif de rachat moti-vant. La capacité de production d’énergie est de l’ordre de 80 MW fin 2006 ; d’autres projets sont programmés pour 500 MW supplémentaires. .Le solaire thermique : avec les aides apportées à la mise en place de chauffe-eau solaires depuis 2001, plusieurs installateurs se sont formés et de nombreuses installations voient le jour (dans l’habitat individuel dans un premier temps, avec environ 600 installations représentant 3 000 m2

fin 2006, et 1 400 m2 dans le secteur collectif à la suite d’un appel à projets réalisé en 2006)..Le bois énergie et d’une façon plus générale la biomasse ligneuse, pour des usages en chaufferies collectives. Appli-quée d’abord dans le secteur bocager de la Thiérache et le secteur de l’industrie du bois, la filière mobilise maintenant les exploitants forestiers et les professionnels du négoce.

Pour autant, les montants à investir nécessitent de mettre en place non seulement des moyens financiers importants mais aussi des montages juridiques-financiers adaptés. En outre, les filières d’approvisionnement professionnali-sées, si elles sont repérées, sont à organiser,.Le biogaz est la valorisation des déchets : 10 sites produi-sent et valorisent le biogaz, 6 installations industrielles, 3 centres de stockages et 1 unité de méthanisation d’ordures ménagères.

.L’hydraulique : 54 micro-centrales en activité pour une puissance installée de 4,6 MW ;

.Les biocarburants : récemment devenue pôle de compétitivi-té en matière de biocarburants, la région Picardie accueille déjà sur son territoire 2 usines de production, tandis que 30 000 ha de surface agricole sont tournées vers ce type de production.


Sources : ADEME, EDF

Méthode et ressources

Secteur tertiaire : utilisation de l’enquête INSEE «Emploi au lieu de travail», des coefficients de consomma-tion unitaire du CEREN par branche industrielle et de l’en-quête «Régionalisation des Surfaces Tertiaires» du CEREN.

Secteur agricole : utilisation de l’observatoire des fermes ADEME/Conseil Régional de Picardie/Chambre Régionale Agricole de Picardie 2006.Secteur des transports : utilisation des données DRE*, DDE* et Conseils Généraux pour les trafics routiers. Trans-ports urbains : données du CERTU*. Transport ferroviaire : données du Conseil Régional de Picardie et de la SNCF. Données de consommations d’énergie : logiciel IMPACT-ADEME et étude ADEME-EXPLICIT 2005.

Energie Renouvelables : données ADEME.

Production d’énergie : Observatoire National de l’Energie, DRIRE*, annuaire des réseaux de chaleur.

Equivalences énergétiques retenues

Bilan Effet de Serre La méthode retenue est l’utilisation de ratios de contenu en

carbone de chacune des énergies consommées :

Bilan EnergieLe bilan énergétique de la région Picardie a été établi à partir d’informations sur les déterminants des consomma-tions d’énergie.

Secteur habitat : les caractéristiques du parc de logements par commune (type de logement, année de construction, mode de chauffage et combustibles utilisés) ont été croisées avec les coefficients de consommations unitaires établis annuellement par le CEREN* et corrigées pour tenir compte de la rigueur climatique dans les dépar-tements de la Picardie.

Secteur industriel : utilisation de l’« Enquête Annuelle sur les Consommations d’Energie dans l’Industrie » réalisée par le SESSI* pour les établissements de plus de 10 salariés ; complément d’analyse à l’aide du fichier INSEE* sur les «Emplois au lieu de travail».

(*) : CEREN : Centre d’Etudes et de Recherches Economiques sur l’Energie ; INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques ; S E S S I : S e r v i c e d e s E t u d e s e t d e s S t a t i s t i q u e s I n d u s t r i e l l e s ; DRE : D i rect ion Rég ionale de l ’Equipement ;

CERTU : Centre d’Etudes sur les Réseaux de Transport et l’Urbanisme ; DRIRE : Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement ;DDE : Direction Départementale de l’Equipement.

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Tableau de bord de l'énergie en Picardie : chiffres 2003 (édition 2006)