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EHESS Taiwan. La Chine redécouverte by Patrice Fava Review by: Françoise Aubin Archives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 51.2 (Apr. - Jun., 1981), p. 232 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30131847 . Accessed: 14/06/2014 13:33 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.216 on Sat, 14 Jun 2014 13:33:37 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Taiwan. La Chine redécouverteby Patrice Fava

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Taiwan. La Chine redécouverte by Patrice FavaReview by: Françoise AubinArchives de sciences sociales des religions, 26e Année, No. 51.2 (Apr. - Jun., 1981), p. 232Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30131847 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

51.411 FAVA (Patrice). Taiwan. La Chine red6couverte. Paris, Alfred Eibel, 1980, 98 p. + planches photogra- phiques non paginees.

Ce ravissant livre d'images n'est pas l'al- bum de souvenirs d'un quelconque voyageur passant par la Chine, mais le t6moignage d'un apprenti sinologue attire par le taoisme, qu'il etudie, par ailleurs, serieusement. Par- lant chinois et ayant d6js s6journ6 h P6kin, il a su, lorsqu'il est arriv6 h Formose, y rechercher les manifestations religieuses en tout genre qui le preoccupaient. Aussi les quelque quatre-vingts splendides photos en couleurs qu'il publie ici (accompagn6es d'un commentaire textuel plut6t journalistique) sont-elles rangees par themes d'ethnologie religieuse et apportent-elles une double docu- mentation :

. la fois sur Formose, celle des

deux Chines i laquelle l'ethnologie frangaise s'int6resse malheureusement encore fort peu, et sur les traditions religieuses populaires, en particulier le rituel taoiste c616br6 en cos- tumes somptueux dans le d6cor minable des cites modernes.

Frangoise Aubin.

51.412 FERNANDEZ (Jesse A.). Les Momies de Palerme. Texte de Dominique Fernandez. Paris, Ed. du Chgne, 1980, non pagine.

Voici un remarquable album de cent cinq photographies en noir, admirablement pr6- sentees dans le d6pouillement le plus sug- gestif et prises dans le cimetiere souterrain du Couvent des Capucins de Palerme (prbs de la plazza Barberini). On se souvient que ces catacombes recklent environ 8 000 cada- vres se serrant les coudes, pr6sentes, pour la plupart, debout dans ce qui reste de leurs vetements en loques. Seuls les plus anciens, ceux des capucins d6c6d6s au XVIP, semblent avoir subi une momification naturelle. Le proc6d6 primitif consistait, en effet, a placer les corps dans les sechoirs, allong6s sur des sortes de claies constituees de tubes de terre cuite; apres sept ou huit mois, le corps 6tait expos6 au soleil pour achever la dessication. Mais plus tard, les familles nobles obtinrent le droit d'ensevelir leurs morts dans la crypte et on recourut a des techniques d'embaume- ment telles que les bains d'arsenic ou de calcium.

L'effet que l'on ressent, quand on p6netre dans ce < Mus6e Grevin de la mort >, reste mitige : curiosite, surprise, agacement, voire revolte. Dans un premier temps, en effet, prime l'indecision. On ne sait, par exemple, s'il faut admirer avant tout la conservation

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surprenante de ces cadavres, conservation due & l'effet conjugue des l proprietes miracu- leuse de la terre, et de 'action humaine : la plupart furent exhumes de leur tombeau au bout d'un an, puis laves dans un bain de vinaigre et d'aromates, enfin habill6s, 6ti- quetes et places dans les galeries selon leur sexe ou leur statut. A moins qu'il ne faille surtout deplorer le cortege de ces spectres grimagants > figes dans ce qui reste de l'atti- tude que fut la leur a la sortie du tombeau et presentes dans un decor funebre et realiste qui fait songer au Grand Guignol. Toutefois, une frequentation plus intime de ces lieux laisse sourdre des sentiments plus profonds, plus authentiques, tout en suscitant des ques- tionnements personnels sur la vie et sur la mort, sur ce qui passe et ce qui demeure. L'accumulation de ces defunts notamment evoque de fagon irresistible l'immense peuple des disparus et la communion des morts toujours 1&. Comme le dit fort bien Domini- que Fernandez dans sa tres bonne presen- tation de l'album, il s'agit 1& de asemi- vivants ayant passe & un stade different mais toujours positif de l'existence, comme une armee de permissionnaires en reserve pour l'humanite... on les garde sous les yeux non pas & l'etat de 'revenants' mais comme s'ils etaient encore en vie, comme des voyageurs partis pour un long periple et qui pourraient, un soir, inopinement, rentrer a la maison familiale et reprendre leur place & la table commune >. Ces defunts n'ont peut-etre pas trouv6 le repos auquel ils pouvaient aspirer : de fait, les admirables photographies de J.A.F. ont capte avant tout leur inquietude et leur desarroi. Ne sont-ils pas des morts exhumes, a expuls~s une seconde fois du giron maternel >, remis en circulation parmi les vivants, exhibes i leur regard pour a jouir, souffrir, grelotter dans le jour blafard des galeries > ? L'art du photographe leur offre peut-etre un sort definitif : < Finie la veille anxieuse le long de ces couloirs desoles, finie la quete febrile d'une pierre ohi poser leur t&te, d'une couche ois allonger leurs membres. Le cadrage du photographe vaut bien l'enca- drement entre quatre planches de sapin. Que les h6tes du cimetiere des Capucins, apres un siecle d'attente, soient rassures sur leur destin : ils peuvent s'endormir enfin du som- meil de l'eternite >...

La seule survie, peut-etre, que nous soyons en droit d'esperer pour les defunts ne s'ins- crit-elle pas dans la memoire des vivants? N'equivaut-elle pas i la somme inepuisable des savoirs concernant ces disparus et enfouie dans l'inconscient de leurs survivants ? Qui sont les plus puissants ? Ces morts accumules devant nous et en nous ou les strategies des hommes qui les manipulent ?

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