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État du marché de l’assurance des risques d’entreprise Renouvellements 2020 SIACI SAINT HONORE est un leader européen indépendant du courtage et du conseil en assurance de biens, de personnes et de services aux entreprises avec de fortes positions en Europe et à l’international. SIACI SAINT HONORE, partenaire des cultures, soutient la reconstruction de Notre-Dame de Paris.

État du marché de l’assurance des risques d’entrepriseEn 2019, les acteurs du marché de l’assurance ont dû ajuster leurs résultats avec pour conséquence une vigilance accrue

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  • État du marché de l’assurance des risques d’entreprise

    Renouvellements 2020

    SIACI SAINT HONOREest un leader européen indépendant du courtage et du conseil en assurance de biens, de personnes et de services aux entreprises avec de fortes positions en Europe et à l’international.

    SIACI SAINT HONORE, partenaire des cultures,soutient la reconstruction de Notre-Dame de Paris.

  • SIACI SAINT HONORE est un leader européen du conseil en gestion des risques et du courtage en assurance, en forte croissance à l’international et sur tous ses marchés. Un actionnariat d’entrepreneurs, un management et des collaborateurs impliqués dans le capital garantissent l’indépendance du groupe et le développement de sa culture d’excellence.

    SOMMAIRECULTURE D’EXCELLENCE

    2019CULTIVER

    L’EXCELLENCE, C’EST AVANT TOUT UN ÉTAT D’ESPRIT

    5. AVANT-PROPOS

    6. INNOVER POUR NOS CLIENTS

    8. DOMMAGES

    12. RÉASSURANCE & TRANSFERTS ALTERNATIFS

    14. RESPONSABILITÉ CIVILE & ENVIRONNEMENT

    16. CONSTRUCTION

    20. AUTOMOBILE

    22. RISQUES FINANCIERS

    26. MARITIME & TRANSPORT

    30. RISQUES POLITIQUES

    34. CRÉDIT - CAUTION

    36. AVIATION

    38. CINÉMA-AUDIOVISUEL & SPECTACLES-ANNULATION

    40. SPORT & GLOBAL EVENTS

    42. SIACI GLOBAL PARTNERS

    44. PANORAMA MONDIAL DU MARCHÉ DE L’ASSURANCE

    46. PARTENAIRE DES CULTURES

    47. UN LEADER EUROPÉEN INDÉPENDANT

    48. CHIFFRES CLÉS 2018

    49. PRÉSENCE MONDIALE

  • AVANT-PROPOS

    Les résultats financiers dégradés des acteurs du marché de l’assurance directe se traduisent par un durcissement des conditions de garantie et de tarification alors qu’en comparaison le marché de la réassurance reste stable et très mesuré, tel que confirmé lors des Rendez-Vous de Monte-Carlo de septembre 2019.

    Dans ce contexte économique tendu pour l’ensemble des acteurs du marché des risques d’entreprises, les équipes de SIACI SAINT HONORE se sont attachées à travers leurs échanges quotidiens avec leurs clients, les assureurs et les réassureurs, français et internationaux, à définir dans la présente Note de Conjoncture leur meilleure vision des conditions de renouvellements à venir.

    Bonne lecture !

    Hervé HoudardVice Président du Directoire Directeur Général

    Grâce à ses valeurs d’indépendance, d’expertise, d’innovation et de disponibilité ancrées dans sa culture d’entreprise, SIACI SAINT HONORE anticipe les évolutions des marchés et des risques pour trouver les solutions qui garantissent la sécurité et le développement de ses clients. Cultiver l’excellence, c’est avant tout un état d’esprit.

    «NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE 5

  • En 2019, les acteurs du marché de l’assurance ont dû ajuster leurs résultats avec pour conséquence une vigilance accrue sur les affaires à risque et/ou activités spécifiques entraînant des conditions de renouvellements tardives, hétérogènes d’un assureur à l’autre et même au sein d’une même compagnie d’assurance (résiliation, baisse de capacité et majoration).

    A l’horizon 2020, nous constatons que le marché de l’assurance est plus réactif alors même que le marché de la réassurance reste dans une dynamique plus nuancée et positive.

    Nous n’assistons pas à une inversion de cycle généralisée et dogmatique; il ne peut y avoir d’effet d’aubaine pour les assureurs mais des discussions pragmatiques, construites et alternatives grâce aux capacités d’anticipation, de négociation et d’innovation de plus en plus sollicitées et éprouvées de SIACI SAINT HONORE.

    En effet si la tendance n’est plus à la baisse, la hausse du marché de l’assurance directe reste ciblée sur les branches d’assurances identifiées en 2019 et sur les activités dites sinistrées et/ou à forte exposition (process de fabrication, rappel de produits, zone géographique, exposition US).

    Cette hausse générée par des résultats techniques dégradés entraine une baisse de la capacité certes théorique en valeur absolue mais réelle par la fermeture des guichets de souscription chez des assureurs d’envergure internationale et même des syndicats au Lloyd’s ainsi que la question de l’assurabilité de certains risques et de certaines activités industrielles.

    INNOVER POUR NOS CLIENTS

    Mylène Poisson-LebelDirecteur des Marchés et des Placements Risques et Assurances d’Entreprise

    Dans ce contexte, SIACI SAINT HONORE reste en recherche constante de solutions pérennes et innovantes appuyées par une communication claire, proactive.

    Notre valeur ajoutée s’appuie sur nos aptitudes à proposer des angles novateurs et des montages différenciés dans la recherche permanente de l’intérêt de nos clients et afin de pérenniser les partenariats entre nos clients et leurs assureurs.

    Il n’en demeure pas moins que les prochaines tendances économiques restent à surveiller :

    2020 verra-t-elle un Brexit ou le renouvellement d’une période de transition ? Quelles en seront les conséquences sur nos métiers ?

    Quel sera l’effet des élections présidentielles aux Etats-Unis et dans certaines régions d’Afrique ?

    Quid de la judiciarisation aux Etats-Unis et des résonnances du marché d’assurances US annoncés déficitaires en Responsabilité Civile sur les pays européens ?

    Serons-nous victimes d’une cyber attaque majeure qui demandera aux Etats de légiférer pour garantir au-delà d’un certain montant comme cela avait été le cas après le 11 septembre ?

    Notre analyse, nos travaux, nos forces de négociation mais aussi notre rôle d’influenceur du marché de l’assurance et de la réassurance sont au cœur de notre démarche et font partie d’un mouvement commun et indissociable de notre politique de stratégie de placement dans un tel contexte.

    Dans ce contexte de marché, SIACI SAINT HONORE propose des solutions pérennes et innovantes dans la recherche permanente de l’intérêt de ses clients.

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  • Dommages01

    Tendance générale

    On a observé un raffermissement significatif du marché fin 2018 plus particulièrement pour les affaires présentant des risques lourds en incendie, bris de machines, événements naturels critiques, carences de fournisseurs et/ou des dossiers sinistrés.

    Cette tendance s’est accentuée au second trimestre 2019 avec la négociation des renouvellements de juillet 2019 et la préparation des renouvellements 2020.

    Aux majorations à deux chiffres s’ajoutent des réductions de parts des apériteurs sur les affaires de type volatile en raison de leur sinistralité et/ou de leur exposition avec des demandes en prévention et rétentions augmentées.

    A l’issue des Rendez-Vous de Monte Carlo de septembre 2019, on a pu noter que ce redressement est plus piloté par le marché de l’assurance directe que par celui de la réassurance dont les positions sont plus stables.

    Cela s’illustre par les résultats dégradés des principaux grands assureurs Dommages suite à l’année 2017 marquée par les événements naturels Harvey, Irma, Maria (H.I.M.) ainsi qu’une augmentation de la sinistralité incendie.

    En outre, certains assureurs reçoivent des instructions de leurs referals basés aux USA, UK ou Allemagne, marchés où les majorations sont très fortes depuis 2018.

    Les accords de Long terme et/ou leur prorogation sont plus difficiles à obtenir et ne sont plus récompensés par des baisses tarifaires.

    Capacité du marché

    Avec une capacité cumulée de +6 Md€ en stabilité par rapport à 2018, le marché de l’assurance Dommages demeure surcapacitaire.

    La fusion AXA CS & XL CATLIN (AXA XL) représente une réduction potentielle de 5% ce qui ne sera pas significatif au plan de l’offre capacitaire et sera compensée par la croissance organique.

    A ce titre, deux acteurs sont en cours d’arrivée en assurance Dommages, PACIFICA sur le marché des PME/ PMI qui ne traitera pas avec les courtiers et BERKSHIRE HATTAWAY (BHSI) sur le marché des grands comptes.

    Dynamique tarifaire

    Sauf cas exceptionnel, tel que des affaires à risques considérés comme plus légers (immobiliers, aéroports, travail des métaux, plasturgie non alvéolaire bien protégée…), les majorations appliquées sont à deux chiffres.

    Les affaires sinistrées et/ou présentant des risques volatils sont majorées de 25% et plus.

    Les assureurs, et notamment les grands apériteurs, ont une politique de baisse de parts qui entraîne une pression sur les placements. Cela contribue à accentuer la dynamique tarifaire à la hausse.

    La mise en œuvre de rétention supplé-mentaire (captive) est un outil qui permet d’atténuer les majorations voire même de préserver l’assurabilité des risques les plus sensibles.

    Frédéric DurotDirecteur Dommages

    NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE 9

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  • Évolution des garanties

    Les accords de Long terme et/ou leur prorogation sont plus difficiles à obtenir malgré des majorations.

    On n’observe pas de réduction garantie, excepté les Carences de fournisseurs de rang 2 et plus qui font l’objet de restrictions et le cas particulier de FM Global qui remet en question certaines des extensions qui font la largesse de son intercalaire (en particulier le Cyber).

    Le phénomène des Gilets jaunes amène certains assureurs à poser la problématique de la durée d’un événement, que ce soit pour les Violences politiques ou, par analogie, pour les Evénements naturels.

    Sinistralité

    Plusieurs sinistres incendie de plus de 20 M€ sont survenus en 2019 notamment dans le secteur des déchets mais aussi de l’agro-alimentaire et de la logistique. Cette sinistralité est en croissance et pèse sur les résultats et l’attitude des assureurs. Plus que jamais, la prévention est clé pour négocier des termes et conditions performants.

    Gilets jaunes : l’impact de ce phénomène 2018/2019 a été notable générant plus de 150 M€ de sinistres en Dommages et Pertes d’exploitation, hormis les pertes d’exploitation sans dommages, peu assurées.

    Evénements naturels : après 2017 et ses événements naturels critiques (pertes totales assurées : 144 Md$ incluant Harvey, Irma & Maria pour 92 Md$), la sinistralité mondiale de l’année 2018 fut importante avec 80 M$ soit la plus lourde depuis 2012, exceptée 2017.

    L’année 2019 se déroule sans sinistres Evénements naturels majeurs mais la saison cyclonique aux Caraïbes et Sud Est des USA (mi-aout à fin octobre) donnera la tendance comme souvent.

    Parmi les symptômes du marché dur en Dommages, on rencontre une adversité sur des risques considérés comme ajoutant de la volatilité à une branche Dommages déjà en souffrance.

    Les expositions Evénements naturels critiques, les CBI (Carences de fournisseurs), le NDBI sont concernés et le Cyber l’est encore plus, d’autant que l’assurance de ce dernier risque relève d’une branche désormais structurée au plan de la souscription, du courtage et des marchés assurance et réassurance.

    Les extensions Cyber tant pour les Dommages directs (reconstitution des données) que pour les Pertes d’exploitation consécutives sont désormais soit refusées par les assureurs Dommages, soit maintenues à des niveaux très faibles, 1 M€ maximum, moyennant renseignement de questionnaires complexes et apparaissant peu pertinents pour les Directions informatiques des Assurés.

    Dans le cadre d’un marché dur, certains assureurs et réassureurs souhaitent remettre en question la couverture des dommages matériels consécutifs à un inducteur Cyber. Cette remise en question va d’une exclusion stricte à une exclusion des dommages autres qu’incendie ou explosion, ou de façon plus modérée à une sous-limitation.

    Nous considérons qu’il n’est pas forcément adapté de couvrir les risques Cyber qu’ils soient de pertes de données, de carence de service, de pertes d’exploitation résultant d’une simple perte de données dans un programme Dommages.

    Les textes des polices dommages ne sont pas architecturés pour couvrir des phénomènes Cyber à lent développement dans l’espace et dans le temps. De ce fait, la couverture Cyber au sein de la police Dommages pourrait ne pas répondre correctement. Notre philosophie est que le Cyber doit être couvert par des textes de polices adaptés, bâtis et négociés par des experts courtiers et des assureurs spécialisés.

    À l’inverse, nous nous opposons systématiquement à ce que les conséquences matérielles ainsi que les Pertes d’exploitation en résultant soient exclues ou limitées. Ce que l’on appelle le Silent Cyber.

    Un incendie d’un transformateur, une explosion d’un réacteur chimique, un bris de machine d’une turbine ou la prise en masse d’un four verrier ou métallurgique, la ruine d’un batch de plaquettes en cours de gravure dans une usine de semi-conducteurs ne sauraient être exclus ou limités du fait que l’origine en serait une attaque Cyber.

    De même, le marché du Cyber ne dispose ni des capacités pour couvrir les niveaux de sinistres maximum possibles de tels scénarios ni de l’expertise pour apprécier de tels risques industriels.

    Certains réassureurs souhaitent que les contrats Dommages précisent plus clairement leur statut vis-à-vis du Cyber et du Silent Cyber. Nous convenons qu’il est préférable que le contrat se lise non pas en creux mais en compréhension directe.

    Silent Cyber First PartyÉvolution de la règlementationLe sujet de la taxe BEAT aux USA sur laquelle le marché avait du mal à se positionner en 2018 est désormais adressé par tous les grands apériteurs.

    En pratique, la réassurance des polices locales aux USA est traitée de telle manière (réassurance directe par les coréassureurs) que la taxe (5% en 2018, 10% en 2019 et 12,5% en 2020) ne s’applique pas.

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  • RéassuranceAprès deux années 2017 et 2018 marquées par une sinistralité Evénements naturels élevée, le marché de la réassurance connaît une période de transition dans un contexte économique global incertain. Au niveau mondial, les marges des principaux réassureurs sont à des niveaux historiquement bas tandis que des reprises de provisions venant alimenter les résultats techniques ont été effectuées à un rythme soutenu depuis plusieurs exercices. La marge de manœuvre en ce domaine est maintenant très limitée.

    Pour mémoire, les ratios combinés du marché de la réassurance ont été supérieurs à 100% consécutivement en 2017 et 2018. Au niveau global, les capacités en réassurance demeurent excédentaires, la réassurance conventionnelle représentant environ 80% des capacités globales, les 20% restants étant fournis par la réassurance alternative.

    Ratios combinés des 50 premiers réassureurs mondiaux

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120

    56,2 56,2

    33,5

    89,7 90,4 95,2 110,1 102,3

    2014 2015 2016 2017 2018

    34,2 34,7

    33,634,0

    60,6 76,5 68,2

    Ratio

    com

    biné

    Expense Ratio S/P global Taux de reprise de provisions

    Source: AM Best data and research

    Provisions - Taux de reprise (%)

    0

    2

    4

    6

    8

    Le capital traditionnel disponible sur le marché de la réassurance est stable depuis 2014 tandis que le montant du capital alternatif a doublé sur la même période. Toutefois, la croissance rapide du capital alternatif anticipée par certains observateurs suite aux politiques monétaires accommodantes menées par les banques centrales, notamment par la BCE depuis 2012, n’a pas eu lieu. Cette tendance devrait être confirmée en 2019/2020.

    L’impact des variations des taux d’intérêt est majeur dans le bilan des réassureurs. Les actifs gérés par le secteur représentent en 2019 environ USD 29.000 Mds au niveau mondial dont environ € 7.800 Mds en zone Euro (source BCE).

    Selon une étude d’impact menée en 2019, l’augmentation de 1% des rendements des actifs gérés par les réassureurs équivaut en moyenne à une hausse de 6,5% des primes.

    Début août 2019, la banque centrale américaine (la Federal Reserve ou Fed) a annoncé une baisse de ses taux d’intérêt de l’ordre de 0,25 point de pourcentage les ramenant sous 2,25%, une première en onze ans et les anticipations des investisseurs vont dans le sens de nouvelles baisses dans les trimestres à venir pour l’ensemble des banques centrales. Pour les réassureurs P&C, les effets induits par des baisses de taux devraient donc entraîner la même logique de redressement tarifaire sur les portefeuilles que pour les assureurs même si la structure de leurs passifs leur permettra un lissage de ces hausses dans le temps. Si la réassurance ne devrait pas être directement impactée, l’incertitude demeure au moment où nous écrivons sur l’issue du Brexit et sur les impacts à long terme sur le marché de la réassurance.

    Sur le marché français, les demandes de cession en Réassurance Facultative sont en augmentation.Le changement dans les politiques de souscription des assureurs consécutif à des résultats en baisse a entraîné des exigences supplémentaires de referral internes aboutissant à des baisses de leur rétention nette. Les activités les plus impactées sont celles à forte volatilité : agroalimentaire, automobile, pétrochimie, déchets, métallurgie.

    Par ailleurs, la nature des demandes en cession Fac a évolué : même si les demandes en derisking par exemple pour des sites particuliers en dommages ou par des cessions de tranches d’excess internes restent importantes, les demandes de cession en quote-part sont en nette hausse augmentant donc les volumes de cession.

    Au niveau tarifaire, dans un contexte général de hausse des primes P&C sur le marché direct, les réassureurs ont tendance à redevenir compétitifs.

    Après une année 2017 record marquée par une sinistralité liée aux catastrophes à 135 Mds €, l’année 2018 a été également lourde pour les réassureurs (76 Mds €). Les dommages dus aux catastrophes naturelles pour les années 2017 et 2018 réunies se montent à 200 Mds €, soit le montant le plus élevé jamais enregistré sur une période de deux ans.

    Transfert alternatif de risques - Captives

    Le nombre de captives a baissé entre 2014 et 2018 tant au niveau mondial qu’en Europe, suivant en cela l’évolution des marchés P&C.

    Nombre de captives au 31/12 (hors cellules et compartiments)

    2015 2016 2017 20186 000

    6 200

    6 400

    6 600

    6 800

    7 000

    6 8746 778

    6 700

    6 4516 337

    2014Source : Business Insurance

    En Europe, la baisse est essentiellement due à la fermeture de captives établies à Guernesey depuis 2016.

    Compte tenu du durcissement des conditions offertes et des hausses tarifaires constatées sur le marché P&C, cette tendance est dorénavant inversée avec une vague de projets de créations de captives en 2019, notamment au Luxembourg ou à Malte, pour plusieurs groupes français.

    Les programmes concernés sont des tranches de rétention dommages, responsabilité civile, ces captives ayant également pour objectif d’accéder directement au marché de la réassurance.

    Par ailleurs, la volonté affichée des autorités françaises d’attirer les captives suscite un intérêt pour la France pour les renouvellements 2020/2021, même si le cadre réglementaire dont la mise en place d’un régime de provisionnement plus souple n’a pas évolué malgré le travail de lobbying des associations professionnelles.

    Etienne CharpentierDirecteur Solutions et Transferts Alternatifs

    Doha TabouriResponsable Réassurance

    Réassurance Transferts Alternatifs02

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  • Responsabilité Civile & Environnement03

    Marion OryDirecteur Responsabilité Civile & Environnement

    Professions RéglementéesLa capacité en Responsabilité Civile Professionnelle des Professions Réglementées reste stable avec des capacités élevées mais variables en fonction des secteurs d’activité.Les secteurs du Droit et du Chiffre gardent de bons résultats techniques ce qui permet aux assureurs de maintenir leur capacité. On note néanmoins une dégradation des résultats de certains grands comptes emblématiques.Sur les autres secteurs, la dégradation des résultats amène le marché à certains redressements techniques et à la poursuite de restrictions dans la politique de souscription. Les désengagements se poursuivent notamment dans le secteur du Diagnostic Immobilier. Dans l’ensemble, les bons résultats techniques permettent le maintien des tarifs. Les augmentations restent à la marge et appliquées à certains comptes déficitaires (professions immobilières, agent immobilier, diagnostiqueur immobilier...). Le peu d’acteurs sur ce secteur restreint d’autant la mise en concurrence. Les garanties restent stables même si la garantie par sinistre est discutée et de plus en plus difficile à négocier.Pour certains secteurs plus exposés comme l’immobilier et la finance, les assureurs ont tendance à limiter de plus en plus leur garantie. Le niveau des franchises reste bas ce qui permet aux assureurs d’agir sur ce poste en cas de résultats dégradés.La réglementation est particulièrement lourde et de nouvelles obligations d’assurance sont régulièrement créées comme les Intermédiaires en Financement Participatif, voire la fusion de professions (huissiers, commissaires-priseurs) et l’interprofessionnalité. Les assureurs spécialistes s’adaptent assez bien à ces évolutions de réglementation ou d’organisation en ajustant les textes et les garanties.

    Tendance généraleDans un contexte de sinistralité croissante et de concentration des acteurs, le marché français de l’Assurance Responsabilité Civile des Entreprises se durcit.

    Les risques de bonne qualité continuent à obtenir des conditions budgétaires équivalentes voire attractives tandis que les affaires déficitaires sont maintenant souvent confrontées à des mesures de redressement confirmant une tendance observée en 2018 et confortée lors des renouvellements 2019.

    D’une manière générale, les compagnies continuent d’accorder des contrats de durée (LTA) de 2 voire 3 ans ou acceptent de négocier des « Roll Over ». En revanche, les baisses tarifaires restent exceptionnelles et on observe par ailleurs des augmentations en cours de contrat de durée. Les règles de compliance sont appliquées avec beaucoup plus de rigidité.

    Le marché reste concurrentiel sur les risques de bonne qualité et les entreprises de taille moyenne sauf pour les activités sensibles de type pharmacie, pétrole, chimie, médical, automobile et agroalimentaire.

    On note une attention accrue des assureurs sur la sinistralité en hausse et notamment les évaluations de sinistres ainsi que des demandes plus fréquentes d’audit de risque.La prise en considération du risque environnemental par les entreprises et l’exposition grandissante dans ce domaine (préjudice écologique, dommages à la biodiversité…) contribuent au développe-ment de l’assurance dans cette branche.

    Capacité du marché La capacité proposée aux entreprises est en léger repli : l’arrêt de la souscription de Tokio Marine, l’incertitude concernant la future politique de souscription et les capacités déployées par le groupe AXA CS/XL pèsent sur le marché. De plus, la dégradation des ratios combinés de la branche laisse craindre une réduction des engagements de certaines compagnies déjà de plus en plus sélectives dans leurs souscriptions. Le phénomène est déjà observé pour certains risques sinistrés nécessitant de faire appel à plus de coassurance. Il est à noter cependant l’arrivée de nouveaux acteurs tels que Berkshire Hathaway.

    Dynamique tarifaire Le marché reste orienté à la baisse principalement sur les risques de taille moyenne peu exposés et non sinistrés.

    En revanche, les affaires sinistrées ou avec des garanties plus sophistiquées subissent des mesures de redressement (hausses tarifaires, augmentation des rétentions à travers les franchises ou le développement de systèmes captifs, voire réduction de garanties…). Il est important de souligner que certains secteurs d’activités du fait d’une forte exposition aux risques de retraits, rappels ou de contaminations de produits ne bénéficient plus de conditions de marché soft.

    Sinistralité La sinistralité continue à être en hausse du fait d’une culture de la réclamation de plus en plus forte, de l’évolution des règlementations encore plus strictes et d’un risque environnemental de plus en plus sollicité.

    Les résultats techniques des assureurs responsabilité civile se dégradent nécessitant un aliment de prime plus important pour couvrir les mêmes risques.

    Par ailleurs, les assureurs sont fortement impactés par des sinistres Frais de retrait / Rappel / Contamination de produits qui grèvent leurs résultats de manière significative, et de nombreux secteurs d’activité sont concernés : agroalimentaire, automobile, cosmétologie, pharmacie, grande distribution.

    La révision des politiques de souscription pour ces garanties amorcée en 2019 se confirme au travers notamment de réduction des capacités, de l’augmentation des rétentions et des limitations géographiques.

    Évolution des garanties Les assureurs sont plus frileux qu’auparavant sur les extensions de garanties et les rachats d’exclusions notamment sur les nouvelles affaires souscrites.

    Ils les étudient au cas par cas sous réserve de la communication d’informations techniques de bonne qualité. Les contraintes de souscription tendent vers plus de standardisation que de sur-mesure.

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE14 15

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  • Tendance générale

    Le marché de l’assurance reste en pleine mutation avec l’arrivée de nouveaux acteurs qui, contrairement aux assureurs traditionnels, se montrent plus inventifs et innovants notamment en assurance Tous Risques Chantier.

    Face à l’émergence de nouveaux besoins des clients qui recherchent dynamisme et rapidité, ces derniers réussissent à s’adapter à la demande et à proposer de nouveaux produits simples et flexibles sans forcément être plus compétitifs mais tout à fait en accord avec l’attente des clients.

    Les entreprises du BTP continuent à exporter leur savoir-faire à l’international pour la conquête de nouveaux marchés notamment en Europe de l’Est, Asie et Amérique du Sud poussant les assureurs à repenser leur modèle et élargir leur périmètre d’intervention.

    Capacité du marché

    Les capacités Risques Techniques / Tous Risques Chantier France restent stables au sein de ce marché concurrentiel.

    Les capacités Dommages-Ouvrage se positionnent autour de 500 M€ mais demeurent largement insuffisantes pour les grands projets français.

    Les récentes défaillances d’acteurs du marché Dommages-Ouvrage renforcent la position des assureurs traditionnels et limitent d’autant les capacités disponibles.

    En matière de Responsabilité Civile Décennale, le secteur de l’entreprise comme celui de l’ingénierie restent ouverts. On relève néanmoins une réticence du marché à couvrir certains risques notamment dans le domaine des énergies renouvelables ou des techniques innovantes.

    Construction04

    Dynamique tarifaire

    L’augmentation tarifaire à venir du marché continental a été précédée par le durcissement du marché londonien.

    Ce dernier reste toutefois attractif pour des risques atypiques difficilement assurables sur le marché français.

    Marché de Londres

    Europe Continentale

    Responsabilité

    RC Générale +5% à + 15% Stable à + 5%

    Excess / Umbrella

    + 2,5 % à + 5%+ 5% à + 10% Stable à + 5%

    Professional Indemnity +50% à + 200% + 5% à + 25%

    Chantier

    Programme annuel +20% à + 40%

    Stable à + 25%

    Projet ponctuel Stable à + 15% + 5% à + 10%

    En Risques Techniques / Tous Risques Chantier France, les tarifs envisagés pour 2020 ne sont certainement plus dans une tendance baissière mais sans être clairement à la hausse. Les conditions qui se profilent nettement seront essentiellement plus adaptées au risque qu’au contexte client.

    Les conditions tarifaires pour les risques de type forage et offshore demeurent extrêmement élevées par manque d’acteurs et/ou de net désengagement de certains dans ces secteurs. Après une baisse significative ces dernières années en Dommages-Ouvrage, la tendance est à la hausse des taux.

    Un durcissement du marché est perceptible pour les risques sinistrés avec parfois des difficultés à exercer les recours (notamment pour défaut d’assurance) ou relevant de secteurs d’activité plus exposés.

    Les conditions en Responsabilité Civile Décennale suivent la même tendance que celles de l’assurance Dommages-Ouvrage.

    Évolution des garanties

    En Risques Techniques / Tous Risques Chantier France, une hausse des demandes de souscription dans le domaine des énergies renouvelables, photovoltaïque et géothermie est nettement perceptible et se poursuit cette année encore.

    Malgré tout, peu d’assureurs travaillent à l’élaboration de nouveaux produits pour accompagner leurs clients.

    Une sévère limitation des garanties évènements naturels risque d’intervenir à compter de 2020. Les assureurs deviennent réticents sur ce sujet, calculent leur exposition avec beaucoup de soin et réduisent de plus en plus souvent leur risque par une hausse de franchise, de taux ou bien encore de réduction de couverture importante.

    Les assureurs en Dommages-Ouvrage restent attentifs au mode opératoire, de la conception à la mise en œuvre et à la qualité des produits et matériaux utilisés sur les chantiers.

    Les garanties apportées au titre des dommages immatériels demeurent toujours limitées. On note une adaptation du marché de l’assurance aux contraintes opérationnelles et des efforts pour s’adapter aux nouveaux besoins.

    Les questionnements autour du champ d’application de l’assurance Décennale obligatoire restent d’actualité.

    Face à l’évolution actuelle du secteur de la construction (Building Information Modeling (BIM), performance énergétique), les assureurs élaborent de nouveaux produits pour accompagner leurs clients, le plus souvent sous forme de garanties facultatives, donc hors décennale obligatoire, de crainte de déséquilibrer le système issu de la loi Spinetta. La tendance est à la digitalisation de l’offre.

    Édouard MarronDirecteur Construction & Énergie

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE16 17

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  • Évolution de la Règlementation

    L’ordonnance du 16 mai 2018 transpose en droit français la Directive (UE) 2016/97 du 20 janvier 2016 sur la Distribution d’Assurances (DDA). Elle renforce et unifie, à cet égard, le cadre réglementaire des pratiques commerciales du secteur de l’assurance en créant un nouveau régime juridique s’appliquant à l’activité de distribution de produits d’assurance et plus seulement à l’activité d’intermédiation.

    La DDA s’articule autour de 5 piliers principaux :

    Capacité professionnelle : les distributeurs doivent posséder les connaissances et aptitudes adaptées leur permettant de répondre aux besoins des clients.

    Devoir de conseil : le distributeur fournit des informations claires sur le produit grâce à une démarche de conseil traçable permettant de retrouver toutes les informations objectives sur le produit induisant une prise de décision en toute connaissance de cause.

    Information : précision sur le type d’assurance, résumé des couvertures, modalités de paiement des primes, principales exclusions, obligations, durée du contrat etc.

    Transparence : Rémunération et Conflits d’intérêts : contrôle du capital, justification (analyse préalable du marché).

    Gouvernance et transparence des produits : les acteurs sont garants de l’adéquation du produit et de sa distribution avec les besoins réels.

    Dans le cadre de la DDA, SIACI SAINT HONORE a procédé à une mise aux normes de ses offres d’assurance Construction par la création d’une base de données Assureurs afin de garantir une saisine exhaustive et impartiale du marché sur chaque affaire, par la standardisation de nos réponses afin d’apporter à nos clients une valeur technique ajoutée basée sur des critères précis et objectifs.

    Sinistralité

    La forte sinistralité d’intensité et de fréquence dans le secteur de la Construction se poursuit. Les acteurs du secteur ne cessent de réduire les coûts (matériaux de qualité moindre, personnel moins qualifié) mais on peut noter une lente structuration des services après-vente.

    Le constat demeure le même que l’année dernière : hausse significative du coût moyen par sinistre (qui a triplé en 10 ans) et du nombre de dossiers judiciaires. Ce phénomène apporte une durée de traitement et de règlement nettement plus longue et par conséquent une augmentation des frais de gestion en proportion.

    Les impacts de cette sinistralité élevée se traduisent inexorablement par une augmentation des primes et par un durcissement des conditions octroyées.

    SIACI SAINT HONORE adapte les programmes d’assurances tout en proposant des alternatives à ses clients au travers de prestations de gestion de sinistres innovantes et adaptées.

    Parmi les acteurs présents sur le segment des Énergies Renouvelables, seuls quelques-uns ont développé une filière Énergie Renouvelable spécifique. La capacité est de 70 M€ (Construction / Exploitation / Pertes financières).

    La capacité du marché est plus limitée pour ce qui relève de la méthanisation. Peu d’assureurs souhaitent s’engager sur ce type de risque à forte exposition et à process encore récent.

    L’offre de capacité reste en Hydroélectricité stable mais variable d’un assureur à l’autre.

    Le marché local ne dispose pas ou peu de capacité pour l’énergie renouvelable offshore et les assureurs semblent peu enclins à s’engager dans ce secteur qui peine à se développer en France.

    Les assureurs restent peu disposés à proposer des garanties pour le photovoltaïque en toiture notamment du fait de la sinistralité très élevée et de la faible mutualisation des risques en portefeuille.

    Une sinistralité de fréquence et d’intensité sur les parcs Éolien terrestre en portefeuille pourrait faire évoluer à la baisse l’étendue des garanties que pourraient proposer les assureurs.

    Les opérations de forage et la forte sinistralité d’intensité qui s’ensuit limitent considérablement les capacités par la Géothermie. Les conditions tarifaires restent chères et l’implication des assureurs peu manifeste.

    Énergies Renouvelables

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 SIACI SAINT HONORE18

  • Tendance généraleLes assureurs imposent des franchises Responsabilité Civile de plus en plus significatives sur les grands risques pouvant atteindre 50 K€ voire plus.

    On note de ce fait une amplification des demandes d’auto-assurance pour les clients dont le parc automobile est important, entraînant une baisse du volume de prime transféré aux assureurs.

    Bien que difficile à faire accepter par la plupart des assureurs, la mise en place de fonds d’auto-assurance dommages, directement gérés par le courtier peut être une solution efficace pour les clients avec la suppression d’une grande partie des coûts de frottement.

    Certains assureurs acceptent de réassurer ce fonds d’auto-assurance via une prime d’excess protégeant ainsi l’assuré en cas de dérive.

    La tendance va également vers l’augmen-tation des franchises notamment pour les parcs importants.

    Capacité du marché Le marché de l’automobile est assez mature pour que ses acteurs puissent y travailler avec une bonne maîtrise des placements.

    La plupart des assureurs souhaitent maintenir voire développer leur chiffre d’affaires automobile pour autant qu’ils restent dans des standards prédéfinis.

    Toutefois les affaires sinistrées tant en fréquence qu’en intensité deviennent de plus en plus complexes à placer.C’est le cas pour la location courte durée, le transport de voyageurs y compris les flottes de VTC ainsi que le transport de marchandises plus particulièrement l’activité de messagerie.

    Automobile05

    Dynamique tarifaireAprès quelques années de forte concurrence entre assureurs, les prix se stabilisent ou augmentent légèrement sur les risques équilibrés.

    Cependant, les redressements, budgets ou garanties peuvent être demandés sur les affaires chroniquement déficitaires.

    Pour un même risque, les approches techniques peuvent différer d’un assureur à l’autre, ce qui nécessite de la part du courtier une analyse permanente des risques ainsi que des consultations marché de plus en plus fréquentes.

    Évolution des garantiesLes garanties offertes par les assureurs automobile sont par définition extrêmement stables et l’innovation en la matière relative-ment rare.

    Sur les grands risques le wording des polices étant très large, les exclusions devenues une exception, les améliorations restent très limitées.

    SinistralitéLe coût moyen des sinistres matériels est continuellement en hausse d’environ 3% par an. Il est cependant compensé par une baisse de fréquence notamment sur les flottes importantes où les actions de prévention mises en place il y a plusieurs années portent pleinement leurs fruits.

    La dérive constatée depuis de nombreuses années sur les sinistres corporels graves ne cesse de s’accentuer et pose de réels problèmes d’équilibre des comptes et rend difficiles certains placements.

    Il n’est pas rare d’être confrontés à des sinistres supérieurs à 5 M€ qui déséquilibrent fortement le compte mais également le portefeuille du courtier.

    La rétention des assureurs, en général très élevée, signifie qu’ils supportent entièrement la charge, les réassureurs n’intervenant que sur les sinistres d’une ampleur exceptionnelle.

    Fichier des véhicules assurés La mise en place du Fichier des Véhicules Assurés début 2019 s’est effectuée dans de bonnes conditions et est maintenant pleinement opérationnelle.

    Les acteurs autorisés tels que FGAO : forces de l’ordre, assureurs peuvent désormais avoir accès à ces données, ce qui devrait permettre à court terme de moraliser le risque en sanctionnant plus efficacement le défaut d’assurance.

    La mise en place de ce nouvel outil aura à terme un impact positif pour les clients car le nombre de dossiers recours non aboutis du fait d’un défaut d’assurance devrait sensiblement baisser.

    Laurent NicoletDirecteur Flotte Automobile

    Émergence de nouveaux risques Ces dernières années ont vu naître et se développer un nouveau type d’usage des véhicules : la location en libre-service très courte durée ou l’auto-partage (y compris au niveau du particulier) un véhicule pouvant être loué plusieurs fois dans la journée, le VTC, les trottinettes électriques, etc.

    Ce type de risque a nécessité la mise en place d’outils informatiques performants et coûteux pour un suivi rigoureux des locations et la sinistralité qui en découle. Malgré la mise en place desdits outils, force est de constater que les résultats techniques pour les assureurs ne semblent pas au rendez-vous.

    Beaucoup d’opérateurs cessent leur activité après seulement quelques mois d’exploitation. Le secteur connait une forte concentration.

    La loi Mobilités en cours d’examen devant le Parlement devrait apporter un cadre légal plus précis sur l’utilisation des nouveaux moyens de mobilités et les obligations qui en découlent tant pour les opérateurs que pour les locataires.

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  • Perspectives 2020Le maintien de la tendance des réclamations et de l’accroissement des coûts des frais de défense.Un contexte économique global incertain, essor de réglementations répressives. La lutte économique conduite au travers de sanctions imposées par des régulateurs via des réglementations extraterritoriales maintiendra une tendance globale à l’augmentation de la sinistralité.Le maintien de la pression des primes à la hausse tout au long de l’année, avec une attention particulière sur les premières lignes souscrites par les grands groupes côtés ou aux actifs supérieurs à 10 Mds€.Les lignes Excess ne permettront pas de compenser ces hausses en raison de taux historiquement bas qui seront également revus.En raison de la tendance mondiale suivie par l’ensemble des acteurs nous estimons de même que la mise en concurrence des marchés sur différentes zones aura peu d’effet sur la compétitivité des offres.

    Mickaël RobartDirecteur Risques Financiers

    Responsabilité des Dirigeants

    En 2019 sous l’impact des leaders internationaux, le marché des Lignes Financières a accentué la mise en place de mesures correctives pour un retour à la profitabilité face à une augmentation de la fréquence des sinistres sur l’ensemble des lignes et plus particulièrement en RCMS (Securities claims, M&A, violation de réglementation anti-Fraude et procédures des régulateurs).

    Les assureurs ont revu leur stratégie de souscription et procèdent à l’analyse de l’ensemble de leur portefeuille avec des décisions quelques fois radicales en cas de dégradation de la sinistralité (tolérance zéro et recherche de l’équilibre du S/P), de conditions tarifaires jugées particulièrement basses ou d’entreprises en forte évolution /restructuration présentant un profil de risque aggravé ; dégradation des résultats, forte croissance à l’international par acquisition, cotation en bourse…

    Pour la première fois depuis plus de 10 ans depuis la crise financière, ces mesures ont concerné toutes les zones géographiques, Amérique du Nord, Europe, Asie et Moyen Orient.Si les leaders historiques tels qu’AIG, CHUBB, AGCS ou ZURICH ont aujourd’hui fortement réduit leur part de marché respective, il n’en demeure pas moins des leaders d’opinion ayant une force d’entraînement du marché. La capacité totale du marché demeure globalement stable malgré les opérations de rachat et notamment la constitution du nouvel acteur AXA XL. Ces rapprochements ont toutefois entraîné la refonte des programmes d’assurance motivée par la réduction des capacités globales cumulées de ces acteurs. En outre, la plupart des assureurs limitent aujourd’hui leur exposition première ligne à 15 M€ au maximum. Cette tendance s’est accompagnée par le positionnement ou le renforcement de certains acteurs internationaux tels que HCC, QBE, Navigators, Beazley, ou ANV et Sompo.

    En matière de dynamique tarifaire, la tendance haussière s’est confirmée et si les marchés nord-américains affichaient en début de période une demande de majoration de près de 25% en moyenne pour un retour à la profitabilité, la hausse moyenne n’a finalement pas été si forte en Europe. On l’estime inférieure à 5% jusqu’en juillet 2019 pour les grands risques des groupe français, les majorations supérieures à 25% restant exceptionnelles.On note également une forte augmentation des taux de prime des programmes IPO pour les cotations intervenues en Europe, sur EURONEXT. La situation est encore plus compliquée pour les introductions aux USA notamment sur le NASDAQ. Le nombre d’assureurs susceptibles d’intervenir sur ces opérations est très réduit et les conditions de garantie très dégradée, les primes atteignant des niveaux exorbitants. Sous l’impact de la sinistralité les garanties des programmes fraude avaient été revus dès 2015 avec des restrictions de garanties des fraudes externes. Cette position des assureurs se maintient.En RCMS la qualité des garanties négociées reste excellente. De nombreuses extensions sont devenues standard et les assureurs ont accepté de revoir plusieurs exclusions et clarifié leur position au travers du règlement de sinistres complexes. Les assureurs d’excess font preuve de flexibilité et délivrent plus facilement des drop-down sur des sous-limites ou des possibilités de reconstitution des capacités en cas d’épuisement. La multiplication de nouvelles réglementations et l’importance de la sinistralité ont conduit les assureurs à revoir l’étendue des garanties des procédures réglementaires impliquant des sociétés cotées mais aussi non cotées : anti-blanchiment, anti-corruption, embargo. La question des sanctions américaines sur l’Iran poussera sans doute les assureurs à imposer de nouvelles restrictions ou exclusions.

    Les assureurs proposent de nouveaux textes et ont défini une stratégie et une rédaction des garanties des sanctions financières : AFA, FCPA, GDPR, administration fiscale… par exemple en demandant l’accord des autorités de régulation avant tout paiement d’une indemnité portant sur une sanction.

    Plus récemment, l’entrée en vigueur des nouvelles dispositions législatives d’octobre 2018 relatives à la lutte contre la fraude fiscale suscitera des interrogations sur l’étendue des garanties du contrat d’assurance de Responsabilité des dirigeants et son interaction pour les institutions financières avec leur contrat de Responsabilité Civile.Il semble pour y répondre qu’il faut rappeler que le contrat d’assurance a vocation à couvrir le plus largement les conséquences de la responsabilité des dirigeants mis en cause dans le cadre de leur fonction et ce quelle que soit les évolutions de la réglementation. La tendance à l’augmentation de la sinistralité reste mondiale. Elle est toutefois principalement marquée aux Etats-Unis et liée au nombre croissant de Securities Class Action mais concerne aussi d’autres sujets tels que les opérations de M&A. En Europe le règlement de sinistres majeurs est illustré par l’affaire de « fraude aux émissions carbone ». On constate toujours la même tendance à l’augmentation de la fréquence des réclamations notamment en Italie en matière fiscale et la multiplication des class action en Europe du Nord. Les litiges fiscaux tendent à s’accroitre et les dirigeants en font de plus en plus les frais y compris en France.Les mises en cause de dirigeants suite à des Data Breach sont significatives mais restent un sujet essentiellement Nord-Américain.

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  • Le marché mondial de l’assurance Cyber continue de se développer et atteindra rapidement les 4 Mds$ d’encaissement de prime. L’Europe est en retard quant à l’adoption de couvertures Cyber. Elle ne représente à ce jour que 10 % des primes encaissées et la France moins de 100 M€. La capacité globale théorique reste élevée, proche de 800 M€, avec plus de fournisseurs mais chacun offrant individuellement des capacités à la baisse.

    Le taux de prime de première ligne connaîtra une pression à la hausse pour les renouvellements de ce dernier trimestre et le début d’année 2020. La dégressivité sur les lignes d’Excess devrait en outre rester faible. En ce sens, par leur répartition de primes entre les lignes verticales d’assurance, les compagnies d’assurance montrent bien qu’elles voient le profil du risque Cyber comme celui d’un catastrophique extrême. C’est une conséquence directe de la sinistralité américaine mais aussi des leçons tirées de l’incident dévastateur de NotPetya de 2017.

    Ceci étant, compte tenu du niveau de développement aujourd’hui de l’assurance Cyber, les besoins sont loin d’être couverts même si la couverture des pertes d’exploitation était incluse dans un programme autonome de cyber assurance, les limites disponibles sur le marché ne couvriraient qu’une faible part des pertes estimées.

    Le marché Cyber ne délivre que 500 M€ de garantie en Perte d’exploitation comparé aux 2 Mds € et plus du marché Dommages.

    Toutefois, le marché de l’assurance de dommage en l’absence de dommage matériel n’a pas vocation à couvrir les pertes d’exploitation consécutives à un évènement Cyber de nature malveillante ou accidentelle.

    Les compagnies d’assurance les plus prudentes poussées par leur réassureurs ajoutent des clauses de non cumul et de «perte globale maximum garantie» dans leurs polices d’assurance Dommage aux biens et de Cyber, afin d’éviter d’être engagées au titre des deux programmes.

    Pour autant, les programme d’assurance dommage doivent assurer sans limite les dommages matériels consécutifs à un évènement de type Cyber. Les assureurs dommage sont donc appelés à clarifier leurs garanties positivement.

    Une analyse similaire peut être faite entre les polices d’assurance responsabilité civile et professionnelle pour les évènements qui entraînent des dommages corporels et / ou des dommages matériels.

    L’argument de l’absence de tarification du risque Cyber dans les polices traditionnelles de RC et de Dommage n’est pas pertinent dans un marché qui procède à la revue et l’analyse des grands comptes. La raison est plutôt à trouver dans l’absence d’analyse par les lignes traditionnelles du risque Cyber et le souci de préserver, dans ce contexte d’incertitude, leur profitabilité.

    Ainsi, l’effort de redressement des conditions tarifaires dans lequel les compagnies se sont engagées sera l’occasion de clarifier également la portée des garanties afin de limiter les discussions sur d’éventuelles garanties silencieuses.

    Nous devrons ensemble relever les principaux défis suivants :

    ❙ Revoir les exclusions des programmes traditionnels Dommage, RC, Transport pour n’exclure que ce qui est garanti au titre des programmes Cyber dédiés ;

    ❙ Limiter parallèlement les produits Cyber incluant des garanties de dommage corporels ou matériels ; ❙ S’assurer que les cas de Cyber-Fraude avec préjudice de tiers sont correctement couverts ; ❙ Maximiser les garanties des pertes d’exploitation et développer des solutions intégrant aux garanties de

    perte d’exploitation des garanties Carence de fournisseurs et Carence de clients ; ❙ Clarifier les termes des polices Cyber comme par exemple la notion de Cyber guerre VS Cyber terrorisme

    ou encore la notion de système d’information de l’assuré ; ❙ Connaître les intentions de souscription des assureurs face à l’essor des solutions Cloud adoptées par

    les assurés et les conséquences sur la pleine couverture des risques qui en découlent.

    Le marché américain est devenu extrêmement compétitif et la souscription de solutions W&I a pu s’étendre à certains secteurs jusqu’ici refusés ou ignorés comme le pharmaceutique, l’énergie, voire même les institutions financières mais aussi à toutes les zones géographiques.

    L’année 2019 aura vu un retrait de la part de la quasi-totalité des assureurs M&A, des opérations à forte territorialité chinoise, en raison d’un récent sinistre sur fond de faux en écritures comptables.

    L’arrivée puis le retrait rapide d’assureurs sur ces marchés avait nui au développement de cette solution. Les géants asiatiques de l’assurance développent également des solutions afin de soutenir les investissements chinois sur les marchés européen et américain. Nous estimons que certains assureurs devraient pouvoir soutenir une position de long terme en Chine et Asie du Sud-Est grâce au soutien des courtiers spécialisés et le développement de l’expertise locale.

    En Europe continentale et au Royaume-Uni l’assurance de garantie de passif initialement utilisée par les fonds d’investissement est de plus en plus intégrée dans les processus d’acquisition des sociétés. Largement utilisée dans les transactions au Royaume-Uni depuis plus de 20 ans, elle s’est imposée aux Pays-Bas et dans les pays nordiques.

    Si les premières opérations françaises garanties par le marché de Londres datent du début des années 90 l’assurance de garantie de passif a incontestablement gagné en popularité en France ces dernières années avec en moyenne 150 opérations assurées dont un pourcentage croissant initié par les corporate en qualité d’acquéreur. L’Europe du Sud restée longtemps à l’écart rattrape la France et de nombreuses opérations transnationales sont assurées en Espagne, au Portugal et en Italie.

    De nouveaux acteurs ont recruté des équipes de souscription dédiées et la capacité globale théorique s’est accrue pour dépasser 800 M€. Il faut toutefois noter le retrait de certains syndicats du Lloyd’s qui s’étaient appuyés sur des MGA pour développer leur activité y compris sur le continent. En parallèle les assureurs segmentent leurs offres et développent leur expertise sur les opérations de Real Estate (qui représentent désormais la moitié des opérations assurées) et les solutions de couverture des tax indemnity .

    La sinistralité est en hausse et la bonne gestion des sinistres a permis de renforcer la confiance dans ce produit et sa prescription par les avocats et banques d’affaires le suggère davantage.

    La sinistralité concerne majoritairement des sujets fiscaux ou de fiabilité des états financiers, même si nous observons une tendance à l’augmentation des déclarations relatives à l’emploi et au contrat de travail en France et en Espagne notamment. Parmi les points de vigilance de souscription il faut noter l’analyse des assureurs quant à l’exposition au risque Cyber avec une exigence de la part des assureurs, de due diligence assurance sur les garanties dédiées souscrites par les cibles.

    Le rapprochement de deux entreprises est un moment crucial source de vulnérabilité dans la gouvernance du risque. L’ANSSI a récemment rappelé aux entreprises la nécessité d’intégrer la question des sécurités informatiques dans le processus d’acquisition sauf à s’exposer à un impact direct sur les négociations, ou qui pourrait compromettre la nouvelle entité sur le plan financier ou sur le plan de la réputation. Outre des profils de sécurité et de vulnérabilité distincts, chaque entité peut avoir des priorités de sécurité spécifiques qu’il convient d’harmoniser. Les réglementations liées aux données sont de plus en plus nombreuses et en termes de risque de conformité, il faut pouvoir avoir une vision qui englobe et dépasse la réglementation européenne du RGPD.

    Merger & Acquisition Cyber

  • Marché Facultés & Cargo

    Dans le prolongement de la tendance décrite dans notre édition de 2018, on peut constater au premier semestre 2019 une poursuite du durcissement des conditions du marché de l’assurance des Facultés. Cette tendance est la conséquence toujours présente des mauvais résultats techniques enregistrés par les assureurs.

    À Londres, à la première vague de réductions de capacité survenue en 2018 a succédé une seconde, de plus forte ampleur, touchant davantage certains segments du marché.

    De nombreux syndicats des Lloyd’s ont stoppé toute souscription et d’autres se sont vus imposer des réductions du volume de primes à souscrire, tout en poursuivant les redressements tarifaires.

    Ceci engendre des déplacements d’affaires importants du marché anglais vers le marché continental, avec plus ou moins de réussite. Avec un délai d’environ 6 mois, le marché continental a réagi moins drastiquement mais de manière bien palpable.

    Nous assistons au retour marqué d’une plus grande discipline de souscription dans tous les segments.

    Cette inversion de tendance s’exprime de plusieurs manières :

    ❘ Une politique de souscription plus sélective, la recherche de rentabilité passant au premier plan

    ❘ Une lecture attentive des conditions de garantie avec des demandes de révision voire de retrait de certaines garanties permettant le renouvellement des polices concernées dans des conditions économiques acceptables pour les assureurs

    ❘ Une demande d’augmentation des franchises ou du niveau d’auto-assurance via la participation accrue des captives

    ❘ Des hausses tarifaires néanmoins ciblées sur les compartiments les moins rentables du marché, conséquences des retraits de capacité

    Nous observons également une inversion de tendance avec une réduction des parts souscrite par chaque assureur et une augmentation du nombre de co-assureurs dès que les capacités mobilisées sont importantes.

    Les capacités disponibles dépendent des secteurs d’activités ; outre le secteur Automobile et certaines matières premières, celles-ci sont toujours accessibles, les assureurs privilégiant les affaires industrielles de qualité ne présentant pas de profil technique particulier.

    Les capacités d’Excess (au-delà de 50 M€) sont plus difficilement accessibles et leur prix s’est souvent accru de 20% à 50%.

    Le rapprochement entre AXA et XL n’a pas encore eu de conséquences concrètes sur le marché.

    2020 permettra de mesurer les effets de la nouvelle politique du nouveau leader mondial, celle-ci ayant tardé à se mettre en place.

    Plus que jamais, c’est au niveau européen que la stratégie d’achat de capacité doit être appréhendée, et pas uniquement au niveau du marché français.

    Les grandes affaires de qualité trouvent toujours à se placer dans de bonnes conditions, y compris avec des baisses tarifaires lorsque les résultats statistiques sont de qualité.

    La tendance générale reste toutefois haussière avec des degrés différents suivant les segments du marché.

    D’une manière générale, la créativité des courtiers est fortement challengée par les assureurs qui cherchent à revenir aux fondamentaux.

    Notamment, les garanties stockage sont de plus en plus difficiles à obtenir de la part des assureurs avec des réductions de capacité offerte et la multiplication des « warranties », sous-limites et franchises.

    Avec les tensions et incidents géopolitiques survenus dans le Golfe Persique, les assureurs ont résilié les garanties Risques de Guerre en ciblant les produits énergétiques (Pétrole et gaz) naviguant dans la zone.

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    Pierre DeleplanqueDirecteur Transport & Spécialités

    Maritime & Transport

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  • La tendance est toujours à une extension des programmes d’assurance internationaux intégrés.

    Les Grandes Entreprises et maintenant les ETI adoptent cette stratégie de contrôle de leurs risques de transport aidés par les courtiers en mesure de réaliser un pilotage qui pour des raisons historiques ou d’efficacité (un courtier unique par pays pour toutes les LOB) est souvent multi-réseaux.

    Le dernier rapport IUMI présentait une sinistralité du marché fortement impactée par les évènements CAT NAT que des résultats techniques de plus en plus dégradés ne peuvent absorber.

    A cela s’ajoute les avaries communes des M/V GRAND EUROPA et M/V GRAND AMERICA et l’importante Misappropriation en Ukraine sur des stocks de blés.

    C’est dans ce contexte dégradé que le marché sur-réagît, notamment à Londres, les Lloyd’s étant en première ligne sur tous ces risques.

    Marché Corps et P&IAprès plus de 10 ans de baisse des primes Corps et P&I quasiment ininterrompues, le changement de comportement du marché s’est confirmé fin 2018.

    Les renouvellements P&I au 1er trimestre 2019 se sont effectués principalement sur une base de prime inchangée (avec néanmoins des ajustements possibles en fonction de la performance de chaque assuré) quant au marché Corps, il a confirmé son retournement avec des hausses quasi systématiques pour toutes les flottes, même celles affichant d’excellents résultats.

    Le marché de Londres a été en grande partie à l’origine du retournement de marché avec en particulier les Lloyd’s dont 12 syndicats ont soit arrêté (10) soit limité (2) la souscription d’affaires Corps au 1er janvier 2019 et où 80% des syndicats ont globalement affiché des pertes en 2018. De nombreux marchés internationaux (notamment en Asie) qui dépendent plus ou moins directement des capacités de souscription accordées par les Lloyd’s ont de fait également réduit ou simplement arrêté la souscription d’affaires Corps.

    Le marché continental Européen (en particulier Scandinavie et France) qui affichait des résultats techniques et financiers plus satisfaisants qu’à Londres profite de ce retournement et avec des capacités globalement inchangées récupère des parts de marché.

    S’il n’y a pas de changement notable, on notera néanmoins que la couverture Tous risques devient de plus en plus difficile à obtenir pour les navires isolés et âgés.

    Au titre des risques de guerre, la période de détention pouvant entraîner la déclaration en perte totale qui avait été ramenée de 12 à 6 mois semble de plus en plus être repoussée sur 12 mois.

    La stabilité des primes P&I constatée au dernier renouvellement devrait à son tour céder la place à des hausses minimum de +2,50 % à +5 % au renouvellement de février 2020.

    Au titre des Corps de navire, une hausse des primes de l’ordre de 5% est attendue sur les bonnes affaires. Certaines flottes avec des résultats difficiles voient leurs budgets assurance tripler lors des renouvellements avec de grandes difficultés de placement. Le marché du Yacht est lui soumis à une forte réduction des capacités et les primes ont tendance à augmenter de 20 % à 100 %, y compris sur des affaires non sinistrées.

    Enfin, si les taux risques de guerre de base (prime annuelle) sont restés inchangés, avec la crise géopolitique du Golfe Persique, des surprimes risques de guerres très significatives s’appliquent désormais dans cette zone très fréquentée.

    Les réglementations, notamment euro-péennes, concernant d’une part les sanctions et d’autres part les demandes de plus en plus précises d’identification des bénéficiaires ultimes des polices d’assurances entraînent un surcroît de formalisme et restrictions auxquels les assurés du monde maritime étaient peu habitués.

    Au titre des sanctions, on aura noté la difficulté (ou impossibilité) de traiter avec l’Iran et le Venezuela.

    Les affaires impliquant Cuba sont soumises à des difficultés croissantes et sont actuellement bannies des Lloyd’s.

    Évolution de la règlementation La règlementation sur les assurances locales se durcit et rares sont les pays où il est encore possible de pratiquer le Non Admitted Permitted (NAP). La maîtrise des mécanismes de réassurance et de rétrocession est désormais indispensable pour optimiser le fonctionnement des programmes internationaux dans un environnement de plus en plus contraignant.

    Le durcissement des sanctions, notamment des USA vis-à-vis de l’Iran, de la Russie et de quelques autres pays, conduit les assureurs et les courtiers à adopter un contrôle extrêmement strict dans le règlement des sinistres mais également en amont, au moment de la souscription.

    Des Bulk-Sign-Off Agreements sont encore possibles au cas par cas, après une due-diligence approfondie des relations de l’assuré avec les entités des pays sous sanctions.

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  • Tendance généralePour les Risques Politiques la fin d’année 2019 et le début d’année 2020 vont être marqués par de nombreux évènements géopolitiques particulièrement : ❙ La guerre commerciale entre les Etats-

    Unis et la République populaire de Chine qui impacte davantage Pékin que Washington et dont les négociations tardent à aboutir

    ❙ Les manifestations à Hong Kong contre le pouvoir communiste chinois et dont l’issue est incertaine

    ❙ Les récessions de l’Allemagne et du Japon, qui impacteront la majorité des économies du monde et qui annoncent les prémices d’une récession globale en 2020

    ❙ Le ralentissement général du commerce mondial dû notamment aux régimes populistes et protectionnistes de plus en plus nombreux (Argentine, Italie, Turquie, Japon, Brésil, Russie, Inde…)

    ❙ La situation géopolitique tendue au Moyen-Orient notamment autour du détroit d’Ormuz où transite plus d’un tiers des hydrocarbures à destination des puissances économiques

    ❙ L’impact du Brexit sur la capacité du marché anglais, et en particulier les syndicats du Lloyd’s de Londres, à fonctionner avec la même efficacité qu’auparavant compte tenu des incertitudes liées à la sortie programmée du Royaume-Uni de l’Union européenne.

    En 2019, le marché des Risques Politiques est un marché en transition. On constate une légère hausse des taux de prime tant sur le risque de crédit que sur les risques politiques purs ; malgré tout l’appétit des assureurs est toujours présent pour supporter les clients du marché : exportateurs, traders et institutions financières.

    Le risque terroriste est toujours d’actualité en 2019 et fait peser une menace certaine sur les populations civiles et les pays de façon globale. L’évolution de ce fléau est complexe du fait notamment d’une évolution du type d’attaques terroristes qui est passée d’attaques de masse à des attaques individuelles, avec obligation de suivre des profils spécifiques. En France, 10.000 individus sont suivis par les Renseignements Généraux au titre de « potentiel terroriste ».

    Risques Politiques08

    Le marché du Terrorisme et des Violences Politiques s’est fortement développé depuis quelques années à Londres et poursuit son développement à Paris avec notamment l’arrivée de nouveaux acteurs comme AXA XL en 2018.

    Le marché développe, afin de suivre les nouvelles menaces qui planent sur les entreprises, des produits permettant de couvrir de plus en plus des actifs non tangibles tels que des pertes d’exploitation sans dommage.

    Capacité du marchéLa capacité globale du marché des Risques Politiques reste stable avec toutefois une différenciation en fonction du statut public ou privé des risques assurés.

    Au titre des risques de non-paiement sur des acheteurs publics, les capacités théoriques ont augmenté au cours de la dernière année pour atteindre $3,2 milliards et une durée maximale de 20 ans. A contrario, la capacité théorique pour assurer les acheteurs privés a légèrement diminué pour atteindre les $2,2 milliards.

    Au titre des risques non trade related, les risques de crédit ne sont pas liés à une opération dédiée mais s’apparentent à des prêts financiers pouvant, par exemple, couvrir les besoins en fonds de roulement. Pour ces risques, la capacité du marché a légèrement augmenté pour atteindre $1,7 milliards couvrant des opérations jusqu’à 20 ans.

    Le tableau ci-contre détaille les capacités théoriques du marché par type de couverture et par transaction, qui sont en pratique pondérées par l’appétit du marché sur un risque ou un pays, le risque agrégé sur un pays et la durée de la transaction. Pour le marché parisien, ces capacités théoriques sont pondérées par l’appétit du marché sur un risque ou un pays et le type d’actifs couverts.

    La capacité globale du marché du Terrorisme et des Violences Politiques a augmenté ces dernières années aussi bien sur le risque de Terrorisme pur que sur les Violences Politiques y compris les risques de guerre ainsi que sur les couvertures de Pertes d’Exploitation sans Dommage.

    Le marché des Risques politiques et du Terrorisme et des Violences Politiques à Paris est devenu une alternative fiable au marché londonien. Le marché parisien offre à ce jour 7 assureurs disposant d’une spécialité Terrorisme et Violences Politiques. Il est donc possible de mettre en place des programmes avec de larges capacités depuis Paris à des prix compétitifs sans avoir à recourir au marché traditionnel londonien.

    Capacité par transactionCapacité

    max Mds$Durée par an

    Risques Politiques

    Non-paiement acheteur public 3,2 20

    Non-paiement acheteur privé 2,2 20Garantie financière crédit / non trade related 17 15Risques Politiques « purs » 3,2 25

    Financement de projets 1,8 25

    Terrorisme et des Violences Politiques Terrorisme 4 5

    Violences Politiques 3,5 5

    Pertes d’Exploitation sans Dommage 150 2

    Terrorisme et des Violences Politiques (marché parisien)

    Terrorisme / Violences Politiques 900 3 / 5 en construction

    Pertes d’Exploitation sans Dommage Sous-limité dans la police 2

    Source SIACI SAINT HONORE

    Emmanuelle Biehler-MarghieriDirecteur Risques Politiques

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE30 31

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  • Dynamique tarifaireLes taux du marché des Risques Politiques commencent à augmenter de façon globale, compte tenu du contexte géopolitique tendu, de l’absence de capacités nouvelles ainsi qu’un niveau élevé et soutenu de sinistralité.

    Pour ces raisons, le marché est attentif aux risques dans la zone du Moyen-Orient, plus particulièrement le Qatar, les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite ; aux risques de crédit sur acheteurs privés, source d’indemnisations importantes lors des dernières années et aux demandes de couvertures sur les pays comme la Turquie, la Côte d’Ivoire et l’Egypte où les assureurs disposent de capacités limitées, ce qui favorise une hausse des taux.

    En comparaison, le marché du Terrorisme et des Violences Politiques, bien qu’impacté par des attaques en Nouvelle-Zélande, Sri Lanka, France, reste extrêmement compétitif grâce à l’apport de nouvelles capacités importantes. Les taux de prime continuent à suivre leur tendance à la baisse sauf dans les zones extrêmement tendues en termes de capacité ou des pays / régions sinistrés comme la région du Dombass.

    Évolution des garantiesLe marché des Risques Politiques continue son évolution vers des couvertures crédit en offrant des garanties de non-paiement pour des acheteurs publics ou privés mais également en offrant de plus en plus des garanties financières se rapprochant de garanties bancaires. Cette évolution du marché permet de suivre les demandes des clients du secteur bancaire qui ont recours très majoritairement au marché de l’assurance afin de déconsolider leurs engagements sur des contreparties ou des pays.

    Des produits innovants liés au marché du Terrorisme et Violences Politiques, permettant une indemnisation des pertes d’exploitation sans dommages directs tels que les attaques malveillantes / Active Assailant, Perte d’attractivité / Loss of Attraction et les menaces sont en plein essor. A ce jour, ces garanties conçues au départ pour des clients potentiels dans le secteur du tourisme, de la restauration, de l’hôtellerie n’ont pas encore été massivement souscrites mais de nombreuses études sont en cours. Un effet Gilets Jaunes en France a mis en exergue des questions autour des garanties offertes par les nouvelles solutions pertes d’exploitation sans dommage en complément des couvertures pouvant être achetées sur le marché classique du Dommages.

    Évolution de la règlementation Le marché des Risques Politiques ainsi que celui du Terrorisme et des Violences Politiques sont des marchés initialement londoniens avec des assureurs majoritairement basés à Londres. Le Brexit aura potentiellement un impact sur le marché qui a déjà été anticipé par la plupart des compagnies d’assurance. Elles ont mis en place des plans de continuité afin de pouvoir poursuivre leur activité avec des assurés européens en Irlande : Aspen, AXA XL, Chaucer, Everest Re et Fidelis ; au Luxembourg : AIG, Liberty, Sompo International et Tokio Marine ; en France : Chubb et SCOR ; en Belgique : Lloyd’s, MS Amlin, QBE et en Allemagne : Markel.

    SinistralitéLes années 2016-2017 ont vu une stabilisation dans les demandes d’indemni-sations pour les Risques Politiques, les assureurs ont eu à gérer un très grand nombre de sinistres en 2018. Par le passé, le marché Risques Politiques avait tendance à indemniser des pertes de type catastrophique, nous constatons d’année en année des demandes d’indemnisations soutenues.

    En effet, depuis 2010, le marché a vécu une crise financière en Ukraine et au Kazakhstan, des faillites commerciales de grands groupes industriels, le printemps arabe, les guerres en Libye et en Syrie, la chute des cours des matières premières, l’invasion de la Crimée, des scandales de corruption à répétition au Brésil, une crise monétaire au Nigéria, et plus récemment l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le Brexit au Royaume-Uni et la crise politique au Venezuela. La sinistralité est devenue récurrente sans pour autant être catastrophique.

    En 2018, les risques liés à l’inconvertibilité de devises et le non-transfert de flux financiers étaient au premier plan, notamment dûs à la volatilité des devises dans 2 pays : la Turquie et l’Argentine. D’après une étude, près de 50 % des pertes indemnisées en 2018 étaient causées par une problématique de non-transfert. Sur les dix dernières années, les pays les plus impactés par les demandes d’indemnisations étaient l’Ukraine, le Brésil, la Russie, l’Indonésie, le Venezuela, et le Kazakhstan.

    Le continent africain reste une zone particulièrement touchée : les pays les plus impactés sont la Sierra Leone, la Libye, l’Ethiopie, le Nigéria. Pour le risque de crédit, le marché a indemnisé des créances impayées, notamment en Inde, aux Emirats Arabes unis, à Singapour, en Espagne et en Allemagne, et ce malgré une souscription plus analytique mise en place depuis quelques années.

    Les banques et les institutions financières, qui sont les acheteurs les plus importants d’assurance risques politiques, concentrent également le plus grand nombre de sinistres sur le marché.

    L’impact du mouvement des Gilets Jaunes Le mouvement des Gilets Jaunes en France a impacté le marché car nombre de commerces et d’entreprises ont été sinistrés. Les déclarations de sinistres ont été nombreuses en 2018 et cette année. Aujourd’hui, les assureurs sont moins enclins à couvrir les risques d’Emeutes, Grèves et Mouvements populaires comme ils l’ont fait jusqu’à présent dans tous les pays. Une analyse fine des assureurs au regard de ces garanties sera réalisée. La fin de l’année 2019 risque également d’être marquée par de nouveaux rassemblements et heurts donc potentiellement de nouveaux sinistres seront déclarés.

    Exportation du Lloyd’s de LondresLe Lloyd’s de Londres a ouvert une filiale à Bruxelles en mai 2018 afin de pouvoir continuer à servir ses clients une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne en octobre 2019.

    Le Lloyd’s de Bruxelles souscrira tous les contrats IARDT pour les clients européens depuis le 1er janvier 2019.

    La majeure partie des syndicats du Lloyd’s et compagnies ont mis en place des stamps différenciés pour la souscription de contrats mixtes européens et britanniques ainsi que le paiement des sinistres, afin que chacun des risques soient couverts par des entités spécifiques.

    Actuellement, 11% de l’activité du Lloyd’s de Londres est réalisé dans l’Union Européenne (hors Royaume-Uni).

    À ce jour, le Lloyd’s de Bruxelles n’est pas encore licencié pour pouvoir faire de la réassurance. Son activité dans ce domaine reste donc limitée et dépendante de Londres, tout comme la souscription et l’expertise technique.

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE32 33

  • Tendance générale

    La peur de la crise économique de 2008 reste présente dans les esprits, à l’heure où les marchés boursiers sont durablement hauts, tandis que la croissance économique n’est pas au niveau espéré.

    En Chine, locomotive de la croissance mondiale, la croissance est à son plus faible niveau depuis que l’indicateur existe, soit au moins 27 ans, même si celle-ci reste à un niveau supérieur à 6 %, un chiffre à faire pâlir les occidentaux.

    Capacité du marché

    La logique financière et comptable des crash test de Solvency II rend les risques individuels élevés de plus en plus coûteux en réassurance, et de ce fait de plus en plus difficiles à assurer.

    Le marché est traumatisé par la crainte de subir une grosse perte individuelle, choqué par l’exemple de la récente défaillance au Canada de la Bondfield Construction Company, société sur laquelle l’assureur Zurich est engagé en caution pour une perte historique de 470 millions de US$.

    Crédit - Caution09

    Dynamique tarifaire

    Le marché de l’assurance-crédit étant en grande majorité européen, il en épouse la tendance dictée par un impératif répété par quasiment tous les clients, qu’ils soient en bonne santé ou pas, en plein développement ou en contraction d’activité : « Il faut impérativement réduire tous nos coûts ».

    De ce fait, les prix restent orientés à la baisse environ -2 % en France.

    Mais les assureurs redoublent de créativité pour que les garanties deviennent moindres, afin de compenser ces baisses de prix.

    Évolution des garanties

    En montant total, les garanties continuent de progresser plus vite que les chiffres d’affaires déclarés par les assurés et que les primes perçues : +5 % en 2018 pour chacun des trois leaders Euler Hermes, Atradius et Coface.

    Ce dérapage, lié à une sorte de crainte constante de ne pas avoir assez de couvertures conduit les assureurs à multiplier les opérations de nettoyage des garanties accordées, non utilisées pour une part non négligeable d’entre elles.

    Ces opérations perturbent le marché qui distingue mal ces opérations techniques de celles liées à une dégradation réelle du risque de leurs clients assurés.

    Sinistralité

    L’année 2018 est marquée par un effet de ciseau.

    D’un côté, les taux annuels d’indemnisations des assureurs Euler-Hermes et Coface ont été les plus bas depuis respectivement 7 ans et plus de 20 ans.

    De l’autre, la tendance dégradée du dernier trimestre de l’année, confirmée début 2019, et la situation délicate de certains dossiers emblématiques, tels Casino-CDiscount ou Conforama, a réveillé la crainte d’une nouvelle crise de grande ampleur.

    2020 devrait être mouvementée.

    EULER sinistralité nette

    49 %COFACE

    sinistralité nette

    45 % ATRADIUS sinistralité brute

    45 %

    Source Assureurs

    Emmanuel PortierDépartement Crédit Associé Cabinet BUSNOT

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE34 35

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  • Tendance générale

    La fin d’année 2018 et le premier semestre 2019 révèlent un durcissement général du marché aéronautique. Dans le contexte d’une sinistralité inédite aux répercussions encore incertaines (crash de l’Ethiopian Airlines le 10 mars 2019, suivi par l’ordre d’immobilisation des Boeing 737 Max toujours en vigueur), le marché aéronautique subit une pression accrue de rentabilité financière. L’augmentation des taux favorisée par des instructions de souscription toujours plus rigoureuses s’accompagne d’un affaiblissement constant des capacités disponibles, dû en particulier aux retraits de certains acteurs (ex : Swiss Re récemment sur le segment Aviation Générale).

    Le marché de l’industrie aéronautique présente cependant des perspectives prometteuses : augmentation de la flotte d’aéronefs commerciaux (+4% par an), développement du trafic passager mondial, dynamisme d’industriels valorisant l’innovation technologique en faveur de la sécurité du transport aérien et des énergies propres.

    Capacité du marchéLe marché continue à offrir les capacités nécessaires mais on peut constater une réduction de l’appétit de souscription.La sortie de Kiln et de plusieurs acteurs des Lloyd’s, le rapprochement d’AXA XL et le recul annoncé de Swiss Re en août contribuent à un rétrécissement du marché qui reste cependant surcapacitaire. L’émergence de nouvelles capacités (ex : Convex à Londres) reste un phénomène très limité à ce stade.Les renouvellements du premier semestre 2019 témoignent d’une volonté des souscripteurs de couvrir les risques avec une sélectivité plus renforcée et des participations souvent plus limitées.

    Dynamique tarifaireL’ensemble des segments du marché (Airlines, Aerospace et Aviation Générale) connaît désormais des tendances tarifaires haussières plus ou moins fortes, de l’ordre de 5% à 15%, selon le profil des risques et la statistique sinistres. Cette dynamique est quasiment générale et applicable aux affaires dont la sinistralité est vierge.Pour les dossiers à sinistralité importante, le marché est plus particulièrement vigilant : certains acteurs n’hésitent plus à se retirer de certains risques quand d’autres appliquent des hausses de taux très conséquentes (de l’ordre de +25%), en relevant dans certains cas le niveau de franchises et en appliquant des clauses de résiliation en cours de période.

    Évolution des garantiesDans le contexte actuel d’instabilité et de recherche de profitabilité, les assureurs se concentrent sur la souscription des garanties classiques du marché, avec parfois des tentatives de restreindre les conditions de couverture.

    Les extensions et les nouvelles innovations de garanties (dommages immatériels non consécutifs, risques cybers, …) sont plus difficiles à obtenir ou finissent par être acceptées sous condition de primes additionnelles importantes.

    SinistralitéLe volume de primes collectées a longtemps rendu difficile l’indemnisation des sinistres attritionnels dont l’amplitude s’est intensifiée en près de 15 ans sur tous les segments. L’accident de l’Ethiopian Airlines (157 morts) et les conséquences du « grounding » du B737 Max ont aujourd’hui un impact important sur l’ensemble du marché d’assurance et de réassurance aéronautique (Munich Re aurait déjà provisionné une perte de 171 millions USD, AGCS une perte de 50 millions USD). Si le coût définitif du sinistre est encore incertain, les assureurs s’accordent à estimer le coût total des indemnisations à plus d’1 Md USD.

    Christophe LotDirecteur Aviation

    Évolution de la règlementationLe renforcement des sanctions internationales, notamment vis-à-vis de l’Iran maintient l’application systématique de clauses Sanctions & Embargo, type AVN 111.

    Le Brexit et ses conséquences sur le marché de Londres en cas de « no deal » constitueront une évolution fondamentale. Néanmoins, nous anticipons un impact limité : la plupart des assureurs londoniens ont mis en place des plans de continuité ou ont installé des relais via la filiale des Lloyd’s à Bruxelles avec des « stamps différenciés ».

    Aviation10

    NOTE DE CONJONCTURE 2020 NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE SIACI SAINT HONORE36 37

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  • Cinéma-Audiovisuel & Spectacles-Annulation11

    Tendance généraleL’assurance Cinéma-Audiovisuel & Spectacles est un secteur de plus en plus concurrentiel et fait l’objet d’une grande concentration, tout particulièrement suite :

    ❘ À l’arrivée des plateformes inter-nationales (Netflix par exemple) et les GAFA

    ❘ À l’acquisition par des opérateurs français de sociétés de production anciennement indépendantes (exemple : Mediawan via FREE)

    ❘ Au regroupement des producteurs de spectacles vivants

    Capacité du marché Les fusions intervenues dans le paysage de l’assurance Cinéma-Audiovisuel & Spectacles vont provoquer une concentration de capacités de ces assureurs.

    Par ailleurs, les règles du tax shelter en Belgique encouragent les producteurs de films à effectuer des dépenses sur le territoire Belge notamment la dépense d’assurances.

    En raison du Brexit, on voit apparaître des nouvelles règles de tax shelters qui incitent de nouvelles productions à s’expatrier aussi en Angleterre.

    Dynamique tarifaireLa concentration des productions assurées favorise le maintien de taux bas, de plus en plus négociés par des responsables achats.

    La moyenne du budget de production s’est réduite fortement ces dernières années.

    Évolution des garanties Le marché tend vers des garanties tous sauf pour les assurances de production.

    Concernant les assurances de Dommages, nous constatons une augmentation des demandes pour garantir des matériels techniques loués temporairement.

    Les Assurés sont également de plus sensibles à la mise en place de garanties en cas d’atteinte à la propriété intellectuelle et artistique.

    Les franchises ont tendance à baisser considérablement voire à disparaître sur certains risques.

    Les contraintes contractuelles assurantielles des diffuseurs / financiers et prestataires se rigidifient.

    Ainsi, les clients sollicitent pour la mise en place de garanties et clauses contractuelles répondant à ces exigences de plus en plus fortes.

    En ce sens, la multiplication de ces contraintes oblige à une souplesse et une réactivité non seulement pour les courtiers mais aussi pour les assureurs.

    SinistralitéLa sinistralité en risque Audiovisuel et Spectacles reste un risque de faible intensité, mais peut générer de gros sinistres notamment en matière d’accident et/ou maladie sur des personnes indispensables au tournage ou à la manifestation assurée.

    Anne-Séverine LucasDirecteur Cinéma-Audiovisuel

    Antonella SpinellaDirecteur Spectacles et Annulation

    NOTE DE CONJONCTURE 2020SIACI SAINT HONORE 39

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  • Sport & Global Events12

    Le sport et les événements sportifs qui combinent plusieurs risques d’assurance (Responsabilité Civile, Individuelle Accident, D&O, Transport) subissent de la même manière les tendances spécifiques des marchés.

    En annulation, la tendance générale est à l’augmentation des taux, augmentation due essentiellement à une meilleure couvert