45
Master II Professionnel Mention « Management des Affaires Internationales » Techniques de financement et risques financiers à l’International, et COFACE Durée : 30 heures (session de Mai 2015) Dr. Christian NZENGUE PEGNET Économiste financier Cours et objectifs : Les entreprises évoluent dans un environnement international. Pour assurer leur existence et leur développement, il importe qu'elles connaissent les différents modes de financement et les risques liés aux marchés internationaux. Aussi cet enseignement a-t-il pour objet de fournir aux étudiants les éléments de décision, pour les futurs managers qu’ils seront, afin de choisir les méthodes de financement des

Tech Fin Et Risk Et COFACE

Embed Size (px)

DESCRIPTION

financement

Citation preview

Master II ProfessionnelMention Management des Affaires Internationales

Techniques de financement et risques financiers lInternational, et COFACEDure: 30 heures (session de Mai 2015)

Dr. Christian NZENGUE PEGNETconomiste financier

Cours et objectifs :Les entreprises voluent dans un environnement international. Pour assurer leur existence et leur dveloppement, il importe qu'elles connaissent les diffrents modes de financement et les risques lis aux marchs internationaux.Aussi cet enseignement a-t-il pour objet de fournir aux tudiants les lments de dcision, pour les futurs managers quils seront, afin de choisir les mthodes de financement des investissements ltranger et les techniques de couverture des risques inhrents ces activits.A lissue de ce cours, les tudiants doivent matriser lenvironnement des marchs financiers internationaux, les lments de dcision et les modes de financement linternational, les principaux risques internationaux et leurs mthodes de couverture.

I- Instruments et techniques de paiementCe qui est important dans les oprations de commerce international, ce nest pas uniquement de vendre. Encore faut-il tre pay. Cette vrit premire se doit d'tre rappele dans le contexte actuel. Plus que jamais le choix avis des moyens de paiement devient un lment dterminant de la bonne fin des transactions.Avant de parler des techniques de paiements utilises dans les transactions internationales, il est important de bien faire la distinction entre les instruments de paiement et les techniques de paiement. On peut dfinir par instruments de paiement, la forme que va revtir le paiement, par exemple par chque, par traite, par virement, etc. Ils ont pour finalit le transfert des fonds du payeur vers le pay; soit le dbit du compte du payeur et le crdit du compte du bnficiaire. Les techniques de paiement quant elles concernent lorganisation et la scurit du rglement ainsi que la vitesse dans laquelle il seffectue. On parle aussi de techniques de scurit de paiement. Il sagit par exemple de remises documentaires, de crdits documentaires, de contre remboursement, etc. Lobjectif premier dune technique de paiement est dviter le non-paiement. Les techniques de paiement englobent les instruments de paiement comme on peut le voir dans le schma ci-dessous.

Lorsque les parties (importateur et exportateur) tablissent le contrat, il est prfrable dindiquer quelle technique et quel instrument de paiement seront utiliss pour viter des malentendus et des dceptions plus tard.Une remise documentaire peut trs bien tre utilise avec un virement ou un chque ou une lettre de change comme instrument de paiement. Tout dpend de ce qui a t convenu entre les parties.

I.1. Les instruments de paiementLinstrument de paiement est la forme matrielle qui sert de support au paiement. Cest le vhicule montaire qui annule la dette contracte auprs du crancier. Les principaux instruments de paiements utiliss linternational sont : le virement, le chque, la lettre de change, le billet ordre et la carte bancaire.Tous les instruments de paiement nous sont familiers et leur utilisation au niveau national est assez simple. Mais cest tout autre chose quand ils sont employs au niveau international comme nous le verrons plus tard.La carte bancaire est surtout utilise pour lachat des chantillons dun produit lorsque limportateur ou son reprsentant se trouve dans le pays de lexportateur. Il prsente lavantage de permettre un transfert de fonds presque instantan. Son utilisation est souvent limite cause des plafonds associs. Sil n y a pas de limite de montant (si ce nest la provision sur le compte du tireur) lmission dun chque, ce moyen de paiement est peu utilis cause des dlais de traitement particulirement long linternational. Le virement bancaire est de loin le moyen de paiement le plus utilis par les entreprises dans les changes commerciaux. Il rsulte d'un ordre donn par l'Importateur (dbiteur) son banquier de dbiter son compte pour crditer le compte de l'exportateur (crancier).Il existe plusieurs procdures: Par courrier: difficile contrler, dlais parfois longs; Par tlex ou par tlcopie: plus rapide que le prcdent, mais toujours un peu lent; Par SWIFT (Society For Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Il s'agit d'un rseau priv base d'ordinateurs, d'change de messages entre banques adhrentes l'association (3000 adhrents dans 65 pays). Les dlais de traitement au niveau international ont t raccourcis grce la mise en place de rseaux comme SWIFT.Avantages pour le SWIFT: souplesse d'utilisation, rapidit, clart (messages normaliss), sret (contrle/correspondant), confidentialit.Inconvnient: est l'initiative de l'acheteur.En sommes, procd excellent quand il existe un certain degr de confiance entre les parties la transaction, et que les intervenants sont situs dans des pays solvables conomie librale.

Le chqueC'est un mandat de paiement vue donn par une personne, le tireur, un tir (qui est la banque auprs de laquelle le tireur a un compte), en faveur d'un bnficiaire.Avantages: bon march et trs rpandu dans certains pays.Inconvnients: mis l'initiative de l'acheteur, donc soumis au bon vouloir du dbiteur. Pas de certitude quant au paiement final (absence de provision) sauf recours au chque certifi (dmarche commerciale dlicate). Enfin, risques matriels: perte, vol, falsifications et aussi lenteur dans le recouvrement.En sommes, le chque au niveau international ne se justifie que pour les petites transactions (la rglementation des changes ne l'autorise que pour des oprations ne dpassant pas 7500 ), entre parties qui ont dj tabli des relations d'affaires satisfaisantes.

Enfin, il existe deux (2) effets de commerce: la Lettre de change et le Billet ordre. Le billet ordreest un crit par lequel l'Importateur (le souscripteur) s'engage payer l'ordre de l'Exportateur (le bnficiaire) une certaine somme vue ou une chance prcise. Peu utilis dans les oprations commerciales portant sur des marchandises ou des prestations de service. Il l'est plus pour des oprations financires (reconnaissance de dette, reprsentation d'emprunt).

La Lettre de change (ou traite commerciale) est un crit par lequel l'exportateur (le tireur) donne l'ordre l'importateur (le tir) de payer une certaine somme lui-mme ou un tiers, vue ou une chance prcise.Avantages: elle est tire l'initiative du crancier (fournisseur), elle matrialise la dette de l'acheteur.Inconvnients: peu connue au niveau international, certains pays ne l'utilisent quasiment pas (Royaume-Uni, Scandinavie, USA, ...). Risque d'impay identique au chque. Lenteur de la procdure.En sommes, la traite est utiliser avec prcaution dans les transactions internationales. Le recours l'aval bancaire peut tre une parade lorsque la lgislation locale autorise le faire.

Ainsi, les effets de commerces ne sont pas beaucoup utiliss cause des exigences rglementaires qui diffrent quand on passe dun pays un autre. Il faut donc se mettre daccord sur la rglementation appliquer en cas de litige. Et cela ne simplifie pas les choses alors quil y a dj pas mal de problmes rsoudre.

Ce quil faut retenir : Instrument de paiement = Moyen de paiement pour transfrer les fonds de lacheteur vers le vendeur et ainsi annuler la dette.

I.2. Les techniques de paiementLes techniques de paiement concernent les mthodes utilises pour actionner ou activer le moyen de paiement prvu dans le contrat. Elles sont rattaches lorganisation et la scurit du rglement ainsi qu la vitesse avec laquelle il sera ralis. Grce ces techniques de scurit de paiement, lexportateur expdie les marchandises avec une quasi-certitude dtre paye. Limportateur ne peut prendre possession des biens quen change dun instrument de paiement.La complexit de la technique de paiement augmente avec le niveau de garantie souhait par lexportateur. Plus la garantie de paiement est sre, plus la technique sera labore et plus sa mise en uvre sera coteuse. Une technique ne peut pas tre adapte toutes les situations et doit tre choisie au cas par cas.Il est important aussi de noter quune technique de paiement apporte la scurit aux deux parties et pas une seule. Cest pourquoi les banques de chacune des parties prlvent des frais lors de lutilisation dune technique de paiement. Ceci renforce limportance de bien mettre par crit dans le contrat quelle technique et quel instrument sera utilis. Il y aura des consquences financires de part et dautres.Les techniques de paiement sont utilises quasi exclusivement dans les transactions internationales. On compte parmi elles : lencaissement simple, le contre remboursement, la remise documentaire, le crdit documentaire et ses variantes, la Lettre de crdit Stand-By.Il nest pas obligatoire dutiliser une technique de paiement dans les transactions internationales, mais cest fortement conseill pour se prmunir contre les risques. Et ils sont assez nombreux. Lutilisation des instruments ou techniques de paiement dpend du degr de confiance entre limportateur et lexportateur. Si le degr de confiance est lev, un instrument de paiement suffira. Sinon, il faudra un filet de protection, une technique de paiement.Lencaissement simpleLe rglement tant ralis l'initiative de l'acheteur, ce mode de paiement peut tre utilis lorsque les partenaires se connaissent. Il est nanmoins conseill dans ce cas au vendeur de souscrire une assurance-crdit qui lui garantit une indemnisation en cas d'incident de rglement.Le contre-remboursement (ou cash on delivery)Les documents et les marchandises sont remis au transporteur avec instructions de ne les livrer que contre paiement cash par le destinataire.Avantages: moyen de paiement sr et rapide (livraison et paiement sont simultans). Inconvnients: oblige le transporteur sortir de son rle en jouant les collecteurs de fonds. De plus la rglementation des changes restreint svrement les paiements cash en faveur des non-rsidents.Cette technique de rglement est d'utilisation trs limite. Elle n'est utilisable que lorsque l'exportateur est sr que l'acheteur acceptera la marchandise,et aussi lorsque les expditions sont des colis de faible valeur unitaire.

Le crdit documentaireC'est un mcanisme de paiement l'expdition. Il sagit dun arrangement par lequel une banque, agissant la demande de lacheteur dune marchandise (le donneur dordre) est charge de payer le vendeur (le bnficiaire) contre remise des documents convenus.Cette procdure est assortie de scurit pour l'acheteur et le vendeur, apportant une garantie: Pour l'acheteur (importateur): respect des termes de la commande; Pour le vendeur (exportateur): respect des termes de paiement.

Le rglement sera effectu par la banque du vendeur, condition que ce dernier prsente des documents en parfaite conformit avec les exigences de l'acheteur, et dans les dlais convenus.

Le principe est: Au moment de l'expdition, le vendeur est crdit du montant de la valeur des marchandises (voir contrat de vente et incoterm); Au moment o le vendeur est pay, l'acheteur sait que ses marchandises sont rellement expdies.Cette opration ne peut tre ralise que par l'intermdiaire de banques (celle du vendeur et celle de l'acheteur).

Lopration se droule en sept (7) tapes:1 lacheteur demande sa banque d'ouvrir d'ordre et pour compte de l'expditeurun crdit correspondant la valeur des marchandises;

2 la banque de l'acheteur (banque mettrice) adresse la banque du vendeur une lettre de crdit ou "accrditif" lui demandant de mettre la disposition du vendeur un crdit correspondant la somme qui lui est due. Ce document reprend toutes les conditions ncessaires l'ouverture du crdit. Il est souvent irrvocable, c'est--dire que la banque de l'acheteur s'engage sur le paiement ( l'inverse il peut tre rvocable);

3 la vue de l'accrditif le banquier du vendeur (banque notificatrice) avertit son client que le crdit est ouvert chez lui et sa disposition. Cette notification peut se faire de deux faons: le banquier confirme le crdit c'est--dire qu'il s'engage payer mme si la banque mettrice se dsiste, ou alors le crdit n'est pas confirm (plus rare) et le banquier peut se rcuser;

4 lorsqu'il reoit la notification du crdit, le vendeur expdie par voie maritime (ou par un autre moyen de transport) les marchandises et rcupre le B/L sign par le transporteur (en gnral: 4 originaux dont 2 ngociables). Celui-ci, d'aprs les termes de l'accrditif, doit trs souvent tre " clean " et " on board " (net de rserve et attester la mise bord de la marchandise), de plus, il doit tre mis l'ordre de la banque du vendeur. Ce B/L, titre de proprit de la marchandise, sera endoss successivement par les banques et en dernier lieu par l'acheteur, et ceci chaque fois en change du paiement des marchandises;

5 le vendeur remet les B/L originaux sa banque ainsi que tous les documents demands dans le crdoc (facture, doc. douane, etc...). Celle-ci aprs avoir vrifi la conformit du dossier (par rapport l'accrditif), paye le vendeur. Elle a donc pay mais elle est garantie par le B/L;

6 elle remet tous ces documents la banque mettrice qui vrifie son tour la conformit du dossier, endosse le B/L et crdite la banque du vendeur;

7 la banque mettrice ne remettra le B/L l'acheteur que contre paiement du montant du crdit, ce B/L tant ncessaire l'acheteur pour lui permettre de retirer les marchandises l'arrive du bateau.

Cette opration repose donc en grande partie sur la conformit des lments demands au dpart par l'acheteur et surtout par la banque mettrice, et donc, la bonne marche du crdoc demande une vrification trs rigoureuse du dossier par les diffrents intervenants (ncessit de faire une check-list des oprations de contrle rception).

Avantages: Cest un engagement de la banque: il couvre les risques d'insolvabilit de l'acheteur; Le crdoc confirm permet en outre de garantir le bnficiaire contre la dfaillance de la banque mettrice et le risque sur le pays de la banque mettrice (risque de non transfert); Il est soumis des rgles universellement reconnues.

Inconvnients: Procdure coteuse; Formalisme rigoureux: la scurit du crdit documentaire est fonction de la prsentation de documents conformes aux conditions du crdit.

En sommes, c'est une formule que l'on doit rserver aux transactions d'un certain montant, sur des acheteurs et/ou des pays prsentant un certain degr de risque, ou lorsque l'on initie une relation commerciale.

La lettre crdit Stand-byLa lettre de crdit stand-by (ou SBLC, stand-by letter of credit) est une garantie bancaire premire demande. Cest lengagement irrvocable dune banque de payer son bnficiaire (exportateur) en cas de dfaillance du donneur dordre (acheteur ou importateur).Contrairement au crdit documentaire qui doit se raliser, la SBLC a pour vocation de ne pas tre mise en jeu. Ce nest pas un instrument de paiement, cest un contrat financier indpendant du contrat commercial.

La stand-by est rgie par les Rgles et Usances (comme le crdit documentaire), mais galement par les ISP 98 (International Stand-by practices 98).Exigeant beaucoup moins de formalits quun credoc, elle est dun cot nettement moins lev, et en tout cas nul pour le bnficiaire.

Le principe:Une fois le contrat commercial sign, lacheteur demande sa banque dmettre une SBLC en faveur du vendeur. Lmission est faite directement par la banque de lacheteur et peut tre confirme par une banque du pays vendeur, qui sengage payer le vendeur, premire demande de celui-ci, en cas de dfaillance de lacheteur.

Mise en jeu de la garantie: Pour appeler la garantie, le bnficiaire doit prouver quil a bien rempli ses obligations, en remettant les documents dtermins lors de lmission de la standby (ex. : copie des documents dexpdition). Il y joint une dclaration certifiant que lacheteur na pas rempli ses obligations de paiement.

Remarque:La standby a un domaine dapplication quasi illimit, des marchandises aux services. Elle peut servir de support aux garanties de restitution dacompte, de bonne fin ou bonne excution, comme garantie dassurance, etc.

En revanche, elle nest pas praticable dans tous les pays. Etant ne aux USA o elle est largement utilise, cest un instrument privilgi dans les pays de droit anglo-saxon.

En conclusion, la diffrence est finalement trs simple et peut tre rsum ainsi : Instruments de paiement = Moyens de paiement pour le transfert de fonds qui annulent la dette auprs du crancier. Techniques de paiement englobent des instruments de paiement et a pour but principal la scurit du paiement.

II- Le Financement des oprations internationalesLes oprations internationales des entreprises peuvent tre finances court, moyen et long terme.II.1. Le financement des oprations internationales Court TermeLe besoin de financement Court Terme (dure infrieure 18 mois) est accentu pour une opration de commerce international. Dans ce contexte on note une forte influence des dlais de paiement sur la trsorerie des entreprises et le risque de faillite.II.1.1. Les budgets de trsorerieSagissant de la trsorerie, son niveau est dtermin en faisant la diffrence entre les Encaissements (encaissements sur ventes et autres) et les Dcaissements (sur achats, salaires, charges sociales, remboursements emprunts, etc.):Niveau de trsorerie = Encaissements - DcaissementsPour amliorer la trsorerie, une des mesures possibles consistent agir le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) en: Rduisant les dlais de paiement des clients et en demandant le paiement dacomptes; Allongeant les dlais de paiement des fournisseurs.Le financement des oprations Court Terme peut se faire laide des techniques bancaires suivantes: par une avance en devises ( lexport ou limport), par le recours des crdits de trsorerie (ou facilits de caisse), par lescompte de crances en devises, par la mobilisation de crances nes sur ltranger ou par laffacturage.II.1.2. Lavance en devisesElle sadresse aux entreprises qui souhaitent couvrir simultanment un besoin de trsorerie et un risque de change.Ces deux objectifs pourraient tre atteints sparment, par exemple en empruntant en monnaie nationale et en utilisant le change terme.Exemple: En mars 2009, une entreprise qui recevra 100 000 en juin (dans 90 jours) peut se protger contre une baisse du en le vendant immdiatement au comptant. Pour cela, elle emprunte la somme qui sera rembourse (capital et intrt) avec les 100 000 reu du client.Si le taux dintrt est 5 % : 100 000/ 1+ (0,05 x 90/360) = 98 765 La vente au comptant des ( 0,98 / euro) procure 100 781 eurosLexportateur nest pas concern par une baisse du entre mars et juin car il a dj vendu (en mars) lorsquil reoit le produit de sa vente (en juin).II.1.3. Les crdits de trsorerieUn crdit de trsorerie consiste faire un emprunt CT pour financer le dcalage entre les dpenses et les recettes.Les facilits de caisse permettent de pallier les difficults de trsorerie de courte dure. Elles correspondent galement des dcouverts autoriss.Il peut galement sagir de crdits-relais cest--dire des prts accords par la banque pour la dure du dlai de paiement accord par lexportateur son client.

II.1.4. Lescompte de crances en devisesLorsque lentreprise exportatrice possde des crances en devises, elle peut directement escompter ses effets et obtenir des devises. Dans ses conditions, elle na plus besoin dobtenir un crdit en monnaie locale puis de le convertir en devises.Lopration consiste demander une banque une avance sur le montant figurant sur leffet de commerce (billet ordre ou lettre de change) dduction faite des intrts (escompte) et commissions. Calcul de lescompte: e = V x t x n/360, avec V: valeur nominale de leffet;t: taux annuel descompte;n: dure moyenne exprime en jours;e: escompte commerciale.

Calcul des commissions:La commission dendossement est calcule sur le nominal au prorata-temporis et nest pas soumise la TVA. Il y a une commission fixe soumise la TVA.La commission dencaissement qui est exprime en % du nominal, soumise la TVA.

Exemple de bordereau de remise lescompte:DbitCrditCalculs

Nominal

Escompte

Commission dendossement

Commission fixe

Commission dencaissement

Total Agio HT

TVA sur commissions

Total Agios TTC

Net commercial

II.1.5. La mobilisation de crances nes sur ltrangerCes crances peuvent correspondre des effets ou des factures libells en devises. Ce mode de financement combine une couverture terme (cours terme du taux de change) et une avance de la banque.II.1.6. Laffacturage (factoring) Technique de cession de crances qui permet lentreprise la fois de couvrir ses risques clients et de financer ses ventes.Ltablissement spcialis (factor) gre le compte client de lexportateur et sengage acheter, ds leur naissance, les crances faisant lobjet du contrat sans recours contre le vendeur, en cas de non-paiement lchance.Lentreprise cde ses factures au Factor. Ce dernier consent une avance de trsorerie immdiate (24 48 heures). A lchance des factures, le Factor se charge de relancer les clients puis dencaisser les rglements ou laisse lentreprise le soin de le faire.Avantages et inconvnients des diffrents modes de financement linternational:FinancementAvantagesInconvnients

Facilit de caisseLibert et facilit dutilisationTrs limitPonctuelGarantie sur fonds propres

Crdit de trsorerieAdapt aux activits saisonniresMontant limitEchance de 3 mois maxGarantie sur fonds propres

Escompte effetsSimpleNcessite un paiement par effet

Mobilisation de crancesAllie couverture de risque de change et financement trsorerieRigide au niveau technique, notamment en cas de retard de paiement du client

AffacturageGarantie de crancePas de plafonnementCot, mais peut gnrer des conomiesClients informs

II.2. Le financement des oprations internationales Moyen et Long TermeLes crdits bancaires destins au commerce extrieur, et surtout aux exportations, ont t une source de financement des entreprises rendue privilgie par lintervention des pouvoirs publics (refinancement par la Banque Centrale taux favorable...).II.2.1. Les financements bancairesII.2.1.1. Les crdits fournisseurIls ont longtemps constitu les procdures privilgies dans le cadre de rglementations daides publiques lexportation extrmement favorables.Le crdit fournisseur est accord par une banque un exportateur en refinancement des facilits consenties par celui-ci son client tranger. Cest un crdit bancaire justifi par un dlai de paiement consenti lacheteur ltranger.Cest une procdure utilise par une majorit dentreprises. Le problme est que lexportateur assume le risque de crdit en cas de dfaillance de lacheteur tranger.On dnombre trois (3) sortes de crdits fournisseurs : Crdit fournisseur Coface : Cest un crdit fournisseurs en garantie pure qui bnficie de la garantie Coface. Crdit fournisseur administr : Stabilisation de taux. Les biens finanables par ce systme sont les semi-produits, les usines cls en main, les grands travaux, etc. Crdit fournisseur libre : Pas de garantie Coface, peut tre accord en monnaie locale ou en devises. La dure de crdit est libre. Tous les biens et services sont finanables par ce moyen. Grande souplesse de ce crdit, les exportateurs peuvent adapter le remboursement aux besoins de lacheteur tranger. En pratique, lexportateur escompte son effet de commerce auprs dune banque pour satisfaire son besoin de liquidit. Cest pourquoi le Crdit Fournisseur est galement appel Crdit de Mobilisation des Crances nes sur ltranger. Le montant de lescompte est compos de 100% de la crance payable terme aprs dduction des agios ou commission (calcule sur la dure du crdit d la banque). De ce fait le client tranger devient redevable de sa crance la banque, qui encaissera le montant total ou fractionn de la prestation + intrts.

Remarque: lescompte est ralis sauf bonne fin: en cas de non-paiement du client, la banque se retournera contre le fournisseur.

II.2.1.2. Le crdit acheteurIl est accord par la banque lacheteur tranger. Il est dbloqu entre les mains de lexportateur, titre de paiement de la marchandise, et rembours (capital et intrt) par limportateur.Problme : en cas de dfaillance de lacheteur, la banque supporte les inconvnients dun recouvrement contentieux ltranger.

Exemple: Vous tes exportateur de biens dquipement, la valeur par contrat est de minimum 2 Million deuros. Vos clients se trouvent pour la plupart hors OCDE.En guise datout commercial supplmentaire, vous souhaitez obtenir un dlai de paiement pour votre acheteur, de bonnes conditions en matire de taux et de dure. Vous souhaitez tre pay immdiatement et dfinitivement.La banque vous propose un crdit acheteur directement octroy votre acheteur (contrat financier indpendant de votre contrat commercial).Taux intressant, dure de 2 10 ans, avec assurance-crdit COFACE contre le dfaut de paiement.

II.2.1.3. Euro-crditsUne euro devise est constitue par un dpt dans une banque situe dans un pays autre que celui de la devise utilise.Prts bancaires moyen ou long terme financs par des ressources provenant du march des eurodevises.Initialement pour les emprunteurs de premier ordre, issus des pays industrialiss, qui ne trouvaient pas toujours sur leur march domestique.

II.2.2. Le march financier internationalLes entreprises peuvent financer leurs oprations moyen et long terme sur le march financier international travers lmission de titres de dettes. En effet, le march financier international est un lieu dmission et de ngociation de valeurs mobilires (actions, obligations, etc.).

III- Cautions et garanties internationalesLes oprations internationales des entreprises comportent de nombreux risques contre lesquels il faut se prmunir. III.1. Les garanties bancaires internationalesIl existe diffrents types de garanties:III.1.1. Les garanties internationales Les garanties de paiementLa banque de lacheteur (importateur) sengage payer, premire demande le vendeur (exportateur) en cas de dfaillance de son client importateur. La garantie de restitution dacompteLa banque du vendeur sengage restituer lacompte lacheteur en cas de non-respect des obligations du vendeur.III.1.2. La lettre de crdit stand-byLa Lettre de Crdit Stand-by (ou SBLC, stand-by letter of credit) est une garantie documentaire premire demande. Elle est mise par lacheteur et sexcute en cas de non-paiement, par simple attestation du bnficiaire et prsentation des documents requis (en gnral, copie de facture et copie du document de transport) auprs de la banque mettrice.La banque sengage irrvocablement payer le bnficiaire (exportateur) en cas de dfaillance du donneur dordre (acheteur ou importateur).Contrairement au crdit documentaire qui doit se raliser, la SBLC a pour vocation de ne pas tre mise en jeu. Ce nest pas un instrument de paiement, cest un contrat financier indpendant du contrat commercial.La lettre de crdit stand-by est rgie par les Rgles et Usances (comme le crdit documentaire).Exigeant beaucoup moins de formalits quun credoc, elle est dun cot nettement moins lev, et en tout cas nul pour le bnficiaire.

Le principe:Une fois le contrat commercial sign, lacheteur demande sa banque dmettre une SBLC en faveur du vendeur. Lmission est faite directement par la banque de lacheteur et peut tre confirme par une banque du pays vendeur, qui sengage payer le vendeur, premire demande de celui-ci, en cas de dfaillance de lacheteur.

Mise en jeu de la garantie: Pour appeler la garantie, le bnficiaire doit prouver quil a bien rempli ses obligations, en remettant les documents dtermins lors de lmission de la standby (ex. : copie des documents dexpdition). Il y joint une dclaration certifiant que lacheteur na pas rempli ses obligations de paiement.

Remarque:La standby a un domaine dapplication quasi illimit, des marchandises aux services. Elle peut servir de support aux garanties de restitution dacompte, de bonne fin ou bonne excution, comme garantie dassurance, etc.En revanche, elle nest pas praticable dans tous les pays. Etant ne aux USA o elle est largement utilise, cest un instrument privilgi dans les pays de droit anglo-saxon.

III.1.3. Laffacturage Export ou scuriser le portefeuille clients Financement en monnaie locale ou devise des factures destines aux clients trangers: Financement dplafonn en monnaie locale ou en devises trangres, quelle que soit la devise de facturation; Taux de change prfrentiels. Scurit et dveloppement du business international: Transactions lexport scurises et perspectives de dveloppement sur plus de 70 pays dans le monde; Renseignement au pralable sur la sant financire des prospects et protection contre le risque dinsolvabilit des clients lexport grce la garantie des factures jusqu 100%. Relances optimises: Disparition des contraintes linguistiques, administratives, horaires; Relance spcialise adapte au pays et au profil des clients. Gestion des factures simplifie: Suivi en temps rel des comptes clients; Gestion optimise de lactivit export: remises multi-pays

III.1.4. Le changeLe change au comptant: opration permettant dacheter ou de vendre immdiatement des devises un cours dfini en fonction des conditions du march.Le change terme: opration permettant de sassurer dun cours de change une date ultrieure donne. Autrement dit, si vous avez par exemple une facture rgler dans 2 mois en dollar, vous pouvez ds aujourdhui scuriser votre marge en bloquant votre cours dchange.

III.2. La COFACE

III.2.1. Son rleLa COFACE est la Compagnie Franaise dAssurance pour le Commerce Extrieur. Cest une entreprise de droit prive avec des actionnaires publics, filiale de Natixis. Elle est implante directement dans prs de 70 pays, et par partenariat dans une trentaine dautres.Son rle est de faciliter les changes internationaux entre entreprises et de leur offrir des solutions pour grer, financer et protger leurs postes clients. Elle a 4 grandes lignes de mtier: linformation dentreprise, la gestion des crances, laffacturage et lassurance-crdit.

III.2.2. Le fonctionnementLorsque limportateur tranger fait dfaut (ne rembourse son crdit) lexportateur franais (assur par la COFACE), il sollicite la COFACE qui remplace le client ayant fait dfaut et rembourse lexportateur.La COFACE assure contre les risques commerciaux et les risques politiques. Les risques politiques ont pour caractristique dtre massifs : ils vont toucher tous les exportateurs dans un pays. Les causes peuvent tre politiques (guerre), naturelles (sisme), faillite dune institution publique, etc.La COFACE est un exemple franais dassurance-crdit. Il en existe dautres

IV- Gestion des risques internationauxUne entreprise internationale est bien entendu expose aux mmes risques quune entreprise nationale ou rgionale. Mais elle sexpose des risques supplmentaires, lis la nature internationale de lactivit.Il ne faut pas ngliger le fait que sinternationaliser permet aussi de limiter son exposition aux risques dun seul march : si les conditions se dgradent dans la zone de sa monnaie locale, une multinationale peut compenser dans une zone o les conditions sont meilleures.La gestion des risques passe par leur identification, la dtermination des contrles existants, du risque rsiduel, son valuation et enfin le choix dune stratgie de couverture.IV.1. Gnralits sur la gestion des risquesIV.1.1. Dfinition du risqueUn risque se caractrise par:- une intensit qui rapporte la perte possible au montant de lexposition;- une frquence qui correspond la probabilit doccurrence de cette perte.Les risques peuvent donc tre regroups en quatre grandes catgories:- le risque fondamentalement li lvolution dun march (taux, changes, matires premires principalement). Sa probabilit doccurrence, cest--dire la probabilit que le march volue dans un sens contraire aux intrts de la socit, est mcaniquement proche de 50%. Lintensit de la perte dpendra de la volatilit du march en question;- le risque de frquence dsigne un risque qui a de bonnes chances de se produire chaque anne (comme la perte sur crances irrcouvrables, la dmarque inconnue dans la grande distribution, la tle froisse chez le loueur de vhicules ).- le risque de volatilit dsigne un risque qui se produit une anne exceptionnelle (incendie dun hypermarch). Il est difficile de ne pas le couvrir.- le risque de catastrophe se produit tous les 100 ans (explosion lusine AZF de Toulouse) mais son intensit peut tre trs forte. Il est difficile couvrir et sa non-couverture ou sa couverture partielle nest pas aberrante compte tenu de son infime probabilit doccurrence.

IV.1.2. tapes de la gestion du risqueLa gestion du risque consiste en:Lidentification: cest la cartographie des risques. Lidentification et la dtermination de lintensit et de la frquence permettent de classer les risques.La dtermination des contrles internes existants permettant de mitiger le risque. Cette tape consiste valuer et tester le contrle interne existant (adquation et efficience).La prvention est bien souvent le premier niveau de contrle interne: ainsi ce chef dentreprise qui fait prendre des cours de conduite ses caristes pour rduire les accidents!La dtermination dun risque rsiduel et lvaluation: le contrle interne gre et limine a priori une grande part du risque facilement matrisable. La socit est alors en mesure de dterminer le risque rsiduel. Reste en valuer limpact potentiel qui sera dterminant pour la phase ultime.La dfinition dune stratgie de gestion: elle passe par la rponse deux grands types de questions:- Suis-je en mesure de grer ce risque en interne? Quel en est le cot?- Existe-t-il des outils de couverture de ce risque? Quel en est le cot?Lvaluation du rapport entre le niveau de couverture et le cot de chaque stratgie possible guidera le choix du manager. Mais le choix de couvrir ou non un risque nest pas aussi binaire quil y parat au premier abord.La couverture des risques permet de limiter la volatilit des rsultats et des flux de trsorerie. Cependant, la couverture ne cre pas de valeur. En effet, les risques couverts tant par nature des risques diversifiables, leur limination par la couverture nest pas rmunre par linvestisseur sous forme dun taux de rentabilit exig plus faible.

Suivant la thorie des mandats, lintrt des dirigeants rduire la volatilit des flux de trsorerie est claire. Mme si la dcision de couverture ntait pas cratrice de valeur, une socit moins expose aux alas de march est pour un dirigeant plus confortable. Elle lui permet de mener une stratgie de long terme et, en rduisant la probabilit de faillite, de diminuer son risque personnel.

IV.1.3. Typologie des risquesLes risques de lentreprise peuvent se rpartir en cinq catgories: Risque paysIl dsigne la possibilit dune perte, ou de la dprciation dune crance ou dun actif (rel ou commercial, une part de march par exemple), ltranger pour des raisons imputables lenvironnement national.Il est li des dcisions du gouvernement du dbiteur, toute mesure susceptible dentraver le bon fonctionnement dune filiale ltranger et des vnements incontrlables tels les meutes, les guerres.Exemples :Entraves aux flux financiers (contrle de change), Mesures protectionnistes Saisie ou taxation des transferts, Expropriation ou nationalisation dune filiale EmbargoCrises politique, sociale, conomique et montaire.La notation du risque pays: Cest la notation des pays sur une chelle de risque. Ex : COFACE note de A D

Risque de crdit/risque de contrepartie/risque client: Cest la probabilit de dfaut de votre client. Si votre client fait dfaut, il faut estimer votre perte et les facteurs pouvant la limiter.Ce risque existe bien sr dans chaque transaction, mais il est plus important dans le cadre de transactions internationales : le client est plus loin, sa situation conomique est moins bien connue, les recours lgislatifs sont plus compliqus mettre en uvre, il peut avoir faire face une situation gopolitique qui rend tout paiement compliqu.Lvaluation du risque de crdit prend en compte lanalyse des documents comptables, lvaluation de la capacit de remboursement, de la rentabilit, de la liquidit, du niveau de fonds propres, de lvolution du taux dendettement, des choix stratgiques.Plus la note est mauvaise, plus la probabilit de dfaut est grande.

Risque de march:Il rsulte de la fluctuation du prix dun actif, de lactif que vous achetez ou vendez linternational: Cours volatiles du ptrole, matires premires...

Risque de taux: Il rsulte de la fluctuation des taux dintrt, lorsque vous avez recours lendettement pour financer vos activits internationales.

Risques oprationnels:Il sagit de tout autre risque qui peut surgir dans la conclusion et lexcution dune opration de commerce international.

Risque de change:Il rsulte de la fluctuation des devises, lorsque vous achetez ou vendez dans une devise qui nest pas celle de votre pays dorigine.Cest le risque le plus propre la finance internationale. Le risque de change dun actif financier correspond au risque de variation de la valeur de cet actif quand le taux de change entre deux monnaies varie.Par exemple, cest le risque pour un importateur franais de biens en USD de voir sa facture en euros augmenter (pour le mme produit) si lEuro se dprcie par rapport au dollar (il faudra plus dEuros pour rgler la facture en dollars).On peut distinguer trois sortes de risques de change :Un risque de change conomique : une incertitude sur la contrepartie en monnaie nationale de flux futurs en monnaie trangre.Un risque de change de transaction : prsence de crances ou de dettes en monnaie trangre lactif ou au passif.Un risque de change de consolidation : dans le cas dune multinationale ou dune socit holding devant consolider ses comptes avec ceux de ses filiales ltranger.Selon le principe de prudence le risque de change doit tre provisionn.

IV.2. Gestion du risque de non-paiementLes impays sont souvent l'origine des dfaillances des entreprises. Prendre une assurance-crdit est un rel atout pour scuriser le poste client et garantir aux entreprises une croissance rentable dans la dure.Les risques de dfaut de paiement sont plus importants dans le cadre des relations commerciales internationales : solvabilit des entreprises plus difficile connatre, lgislation des pays plus ou moins stricte, distance des partenaires, etc. C'est pour pallier ce problme que l'assurance-crdit a t instaure. Elle a pour objet de garantir lassur contre les risques de dfaillance de son client, soit par suite dinsolvabilit dans les conditions dfinies au contrat, soit relevant de contraintes extrieures (notamment risque politique dans les contrats l'exportation comportant un crdit client).Lassurance-crdit est une forme dassurance qui garantit les entreprises contre les dfauts de paiement de leurs dbiteurs. Elle protge les entreprises contre le risque d'impays en leur permettant dtre couvertes et indemnises en cas de non-paiement de leurs crances commerciales, sur leur march domestique comme l'export. Elle repose sur une relation tripartite entre lassureur-crdit, le client (entreprise fournisseur assur) et lacheteur.Lassurance-crdit repose sur trois phases:La Prvention du risque clients En amont, la prvention consiste quotidiennement en l'valuation et la surveillance de la situation financire des entreprises.L'Indemnisation des crances non recouvres En cas de non-rcupration de la crance et pass un dlai dtermin, la perte est indemnise 90% de limpay. En effet dpasse la date de rglement prvu par le contrat liant le client son fournisseur, ce dernier peut dcider, dans le cadre de son assurance-crdit, de dclencher une dclaration de menaces et de sinistre (DMS). Aprs vrification que les factures en jeu ne font lobjet daucun litige, cest--dire quil ny a pas de contestation du montant ou de la prestation fournie, lentreprise assure est indemniser 90% et les 10% restant lui sont restitue si lassureur parvient recouvrir auprs de lacheteur les montants dues.

Le Recouvrement des impays En cas d'impay, lassureur, aprs avoir indemnis son client, se tourne vers lacheteur de son client pour recouvrer le montant correspondant limpay. Lassureur peut utiliser diffrents moyens pour emmener le dbiteur adopter le comportement souhait. Ces moyens vont des procdures amiables des procdures judiciaires.

IV.3. Gestion du risque de changeLe risque de change se caractrise par: Un risque de perte en capital li aux variations futures du cours du change; Une augmentation de ce risque avec le flottement des monnaies et le dveloppement des transactions commerciales et financires internationales.

La gestion de ce risque est au centre des comportements des oprations qui confrontent autorits montaires, intermdiaires financiers et agents non bancaires (entreprises et particuliers). interventions des banques centrales pour rguler les taux de change (y parviennent-elles?) pour minimiser les risques de change des agents privs Gestion du risque par les agents privs eux-mmes via usage des instruments de couverture : march terme interbancaire, options et swaps sur devises

IV.3.1. Position de change et risque de changeIV.3.1.1 La naissance du risque de transactionTiming :Lentreprise qui vend ou qui achte ltranger dans une monnaie diffrente de la sienne encourt un risque de change de transaction. En effet, entre le moment o loffre de prix est remise lacheteur et le moment o celui-ci payera, les monnaies peuvent fluctuer les unes par rapport aux autres, avec des incidences positives ou ngatives selon les cas, et selon que lon est vendeur ou acheteur.

Premier cas: limportateurLorsquune entreprise importe des produits semi-ouvrs ou des matires premires, libells en devises, elle doit grer son risque de change entre la date de facturation et la date de rglement. Si les produits imports rentrent dans la production de produits finis, destins, par exemple, lexportation, une mauvaise gestion du risque de change provoque une augmentation du cot de revient et donc une perte de comptitivit.

Exemple : La socit europenne FR achte lentreprise amricaineAM des graines de tournesol pour fabriquer de lhuile. La remise de prix faite par AM est de 1000 USD la tonne de graines. Le paiement est prvu 60 jours fin de mois, jour de livraison. Le cours au moment de lacceptation de loffre par la socit FR est de 1USD = 1 EUR (Figure 1).

Fig.1: Importateur

60 jours

1 USD = 1 euro Payer 1000 USD

Les deux situations face auxquelles FR peut tre confront une fois le dlai de paiement encouru sont les suivantes :

Apprciation du USD par rapport lEUR Il devra finalement payer la somme de 1 USD = 1,1EUR 1000 USD = 1 100 EUR (Perte); Dprciation du USD par rapport lEUR Il devra finalement payer la somme de 1USD = 0,9 EUR 1 000 USD = 900 EUR (Gain).

Deuxime cas: ExportateurImaginons que FR exporte lhuile vers les USA. Elle conclut un contrat de 5 000 USD avec la socit GM payable 30 jours fin de mois date dexpdition des marchandises. Le cours de change fix dans loffre et accept par GM est de 1 EUR = 1 USD (Figure 2).

Fig.2: Exportateur

30 jours

1 USD = 1 euro Recevoir 500 USD

Le mois qui suit la livraison de la marchandise, FR pourrait voir entrer dans ses caisses: Apprciation du USD par rapport lEUR. Il recevra finalement la somme de1 USD = 1,1EUR 5 000 USD = 5 500 EUR (Gain); Dprciation du USD par rapport lEUR. Il recevra finalement la somme de1USD = 0,9 EUR 5 000 USD = 4 500 EUR (Perte)

Le risque de change apparat parfois bien avant la facturation. Il peut natre par exemple ds la diffusion dun catalogue de ventes.Lentreprise doit tenir compte de lentre en risque de change bien avant la connaissance exacte de la teneur du contrat. La gestion du risque peut se raliser ds lmission de loffre ou du catalogue des marchandises proposes dans le cas doprations dexportation, ou de la commande dans le cadre dactivits dimportation (Figure 3).Figure 3: Timing et risque de change

IV.3.1.2 Position de changeLa position de change de lentreprise est: Linventaire de toutes les oprations comptables en devises avec ltranger. Elle est lie aux avoirs et dettes de lentreprise exprims en devise. Lensemble des crances sur clients, des dpts en devises, des achats ou ventes terme, des dettes fournisseurs, etc.La position de change dtermine rellement le risque encouru par lentreprise. Cest sur cette position que lentreprise court un risque de perte suite une variation dfavorable des cours de change.Un agent est expos au risque de change lorsque sa position est ouverte, cest--dire lorsque le solde de ses avoirs et engagements en devises nest pas nul (Figure 4):Figure 4: Trois (3) positions de changePosition longueCrances en devisesEngagements en devises

Position courteCrances en devisesEngagements en devises

Position fermeCrances en devisesEngagements en devises

Crances > engagements : lagent a une position longue (crditrice)Ex : une banque a une position longue en dollars, elle dtient plus davoirs que de dettes libells en dollar, risque de change = perte en cas de dprciation; Crances < engagements: position courte ou dbitriceQue sa position soit longue ou courte, lentreprise court un risque de change; Crances = engagements, la position est ferme. Lagent nest pas expos au risque de change. La Couverture du risque de change consiste fermer les positions de change.

2 sources dexposition au change :1. position de transaction (oprations commerciales ou financires ralises dans des monnaies diffrentes) mais, attention, la gestion du risque de change ncessite de connatre lchancier des besoins en devises.2. position de conversion, traduction ou de consolidation (pour entreprises dimension internationale) :Face au risque de change, les oprateurs peuvent avoir 3 attitudes (Figure 5).

Figure 5: Risque et stratgie de couverture: position et risque de change

1. luder le risque (en rduire lassiette) par exemple en facturant en monnaie nationale; 2. sexposer volontairement au risque de change, en prenant une position ouverte, dans le but de rechercher des gains en capital (spculation) ou cette alternative peut tre adopte dans lhypothse o lentreprise traite avec des devises stables, ou si la totalit du risque est reporte sur le partenaire par une clause dans le contrat. A linverse, certaines entreprises y recourent mme si la devise est instable, dans le but de raliser un gain de change. Elle correspond dans ce cas une attitude spculative. Dans certains cas aussi, se protger contre le risque de change peut coter tellement cher que la protection nen vaut pas la peine. Cette attitude peut galement natre dune mconnaissance du risque encouru; 3. se couvrir contre le risque de change (le cas dans la plupart des entreprises et des banques) : elle consiste se couvrir automatiquement ds quapparat un engagement ou un avoir en devises. Cette attitude est conseille dans le cas o lentreprise traiterait avec des clients provenant de pays divers, offrant des devises volatiles. Dans ce cas, les mthodes de couverture telles que la compensation sont impossibles mettre en place ce qui oblige lentreprise, si celle-ci veut se couvrir contre le risque de change, prendre une couverture automatique. De mme, si les oprations envisages sont de montants trs levs, le trsorier peut tre amen couvrir systmatiquement le risque de change, toute variation pouvant entraner une perte importante. Cette attitude pourra se retrouver galement lorsque, pour un courant daffaires continu, la moindre perte de change entrane une rosion importante de la marge. Types de couverture : spot ou produits drivsCouverture spot : exemple : importateur europen devra dbourser des dollars dans 3 mois, les acheter ds aujourdhui pour se prmunir contre le risque dapprciation du dollar.

IV.3.1.3 Gestion interne du risque de change et termaillageFace au risque de transaction, les trsoriers des entreprises multinationales ont adopt depuis longtemps un mode de gestion dynamique du change qui va au-del des simples oprations de couverture: le termaillage.Le termaillage : lentreprise cherche modifier les termes des paiements lis aux transactions commerciales dans le sens qui lui est le plus favorable de manire liminer le risque de change, dans certains cas en tirer profit.Le termaillage peut prendre plusieurs formes : 3 exemples 1. modification des monnaies de facturation : les exportateurs cherchent libeller leurs crances dans les monnaies dont ils anticipent une apprciation, les importateurs veulent obtenir que leurs engagements soient exprims dans des monnaies susceptibles de se dprcierLun des moyens dluder le risque de change mais aussi fondements microconomiques de ce choix : aspect ngatif : facturer dans sa propre monnaie pour un exportateur revient renvoyer la charge de la couverture sur le client, donc risque de perte de parts de marchs en cas de dprciation de la monnaie de lacheteur aspects positifs : simplicit dans la gestion de lentreprise (chiffre daffaire et cots dans la mme monnaie). La facturation en monnaie nationale offre des facilits au niveau comptable. Les oprations avec ltranger sont comptabilises comme des oprations nationales. 2. modification des dlais dachat et de cession de devises :Ex : socit franaise exporte aux Etats-Unis et est paye en dollars. Elle peroit 100 000 dollars. Au mme moment, cette socit importe galement des EU pour le mme montant.Si le cours du dollar est stable, compensation possible entre recettes et dpenses en dollars. Mais si elle anticipe une dprciation du dollar contre leuro, la socit franaise a intrt dissocier ces 2 flux : Elle vend toute de suite les dollars verss par le client pour viter la baisse des recettes elle retarde son paiement afin dacheter ultrieurement des dollars moins chers.Le termaillage consiste acclrer les recettes de trsorerie (rglements de crances dues par les clients) et retarder les dcaissements (paiement des fournisseurs). Si par exemple, le trsorier de lentreprise anticipe une baisse du dollar, son entreprise cherchera acclrer le rglement des crances en dollars quelle a sur ses clients. Symtriquement, elle cherchera retarder le paiement de ces dettes libelles en dollars

ImportationsExportations

La devise sapprcieAcclrer le paiementRetarder le paiement

La devise se dprcieRetarder le paiementAcclrer le paiement

32