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7 ème Journée d’Ergothérapie de Garches Hôpital Raymond Poincaré Jeudi 7 juin 2012 Organisateur : ARFEHGA Hôpital R.Poincaré Service d’ergothérapie Netter 104 Bd R.Poincaré 92380 Garches Tel : 01 47 10 77 34 E-mail : [email protected] http://arfehga.free.fr Maintien ou retour à domicile : Analyse des besoins et solutions actuelles

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7ème Journée d’Ergothérapie de Garches

Hôpital Raymond Poincaré

Jeudi 7 juin 2012

Organisateur : ARFEHGA

Hôpital R.Poincaré

Service d’ergothérapie Netter

104 Bd R.Poincaré

92380 Garches

Tel : 01 47 10 77 34

E-mail : [email protected]

http://arfehga.free.fr

Maintien ou retour à domicile :

Analyse des besoins et solutions

actuelles

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SOMMAIRE PREAMBULE p. 3

PRESENTATION DE L’ASSOCIATION ARFEHGA p. 4

PRESENTATION DES EXPOSANTS p. 5

COMMUNICATIONS p.

La MDPH et le maintien ou retour à domicile : vers la coordination d’un réseau p.

Capeb Handibat ( ?) p.

L’intérêt d’un accompagnement spécifique à domicile. Présentation du SAMSAH 92

UGECAMIDF spécialisé cérébro-lésés p.

Rôle de l’ergothérapeute de Hospitalisation à domicile de rééducation et de réadaptation :

Présentation d’une expérience p.

Place de l’ergothérapie dans le processus d’accompagnement à la vie sociale : la création

d’ateliers collectifs p.

Lien ergothérapeute prescripteur / concepteur fournisseur p.

Collaboration des ergothérapeutes avec le Centre National Habitat et Logement p.

Soutien à domicile et prévention des désadaptations Habitant / Habitat : une voie de

développement pour l’ergothérapie p.

De l’intérêt d’un logiciel de recueil de données, pour ergothérapeutes pratiquant l’évaluation

du lieu de vie, à l’usage Dom’ Ergo p.

L’intervention de l’ergothérapeute du domicile à la cité : approche la participation sociale en

ergothérapie p.

POSTERS p.

Démarche d’accompagnement par le SAVS – SAMSAH de l’APF de Paris p.

Le Profil des AVQ p.

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- 3 -

PREAMBULE

Dans le cadre de ses missions, l’ergothérapeute est souvent confronté à la dépendance et/

ou à la perte d’autonomie de la personne en situation de handicap sur son lieu de vie, entravant le

retour à domicile après une hospitalisation ou le maintien à domicile.

Sur son lieu de vie, la personne en situation de handicap est soumise à différents facteurs

environnementaux qu’ils soient sociaux, culturels, financiers mais aussi architecturaux ou humains.

Qu’ils soient facilitateurs ou obstacles, évaluer leurs influences sur le mode de vie de la personne

en situation de handicap fait partie intégrante du rôle de l’ergothérapeute.

Mais quels outils d’évaluations permettent d’objectiver les situations de handicap au

domicile ? Comment mettre en évidence l’impact des déficiences motrices et cognitives et des

facteurs environnementaux sur les activités signifiantes et significatives? Comment

l’ergothérapeute peut – il concrètement utiliser ces évaluations dans le cadre de sa pratique

professionnelle ?

Afin d’établir un cahier des charges définitif, des compétences spécifiques sont souvent

nécessaires. La sollicitation d’un réseau large de professionnels (architectes, entrepreneurs,

bailleurs, structures associatives,…) est indispensable. La mutualisation des expertises respectives

contribue à la concrétisation du projet. Il est donc important d’avoir une connaissance précise du

réseau existant et des différentes structures à solliciter. Qui sont ces partenaires? Quels sont

leurs champs d’action ?

De ces évaluations, en adéquation avec la situation de handicap et le projet de vie de la

personne, l’ergothérapeute effectue des préconisations qui se traduisent principalement en

aménagements architecturaux, aides techniques et aides humaines. Quelles peuvent être ces

préconisations ? Comment les argumenter ?

Les possibilités de financement, parfois méconnues, sont en lien étroit avec ces

préconisations. En effet, il existe différentes sources financières accessibles selon des critères

déterminés. Comment s’organisent-elles ? Quels sont leurs critères d’attribution ?

De l’analyse des besoins à la concrétisation du projet, le retour ou le maintien à domicile de

la personne s’appuie notamment sur l’expertise des professionnels. Cependant, le rôle de

l’entourage familial est primordial : Comment intégrer les proches dans ce processus ? Comment le

vivent – ils ?

De multiples interrogations que nous souhaitons aborder.

C’est pourquoi, nous sommes heureux de vous accueillir afin d’aborder ensemble le thème «

Maintien ou retour à domicile : Analyse des besoins et solutions actuelles» au cours de cette

7ème journée d’ergothérapie de Garches.

Le comité d’organisation

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Le 25 novembre 2005, naissait l’association ARFEHGA, Association pour la Recherche et la

Formation des Ergothérapeutes de l’Hôpital de Garches. Cette association compte aujourd’hui

comme adhérents tous les ergothérapeutes exerçant à l’hôpital Raymond Poincaré (Garches, 92).

Nous sommes 26 ergothérapeutes répartis dans 7 services différents (enfants, adultes blessés

médullaires, adultes cérébro-lésés, centre de choix et d’essais des fauteuils roulants, Plate-

Forme Nouvelles Technologies, Comète-Garches, SAMSAH) avec un lien commun la neurologie

centrale.

L’idée de nous mettre en association a germé pendant que nous organisions la 3ème journée

d’ergothérapie de Garches de janvier 2005, organisation menée pour la première fois par

l’ensemble des services d’ergothérapie. A cette occasion, nous avons réalisé qu’il existait une

envie commune de mieux communiquer entre nous avec un véritable dynamisme à exploiter. C’est

avec ce désir que nous avons monté cette association.

Depuis novembre 2005, c’est au rythme d’une réunion par mois que nous partageons les

différentes informations de la vie des services, des projets de chacun. Un nouvel espace de

parole, un lieu d’échanges commun s’est organisé. De là, se sont constitués de nombreux groupes

de travail qui fonctionnent de manière indépendante. Ceux-ci permettent de faire avancer

différents projets pour l’association, pour l’hôpital, pour une meilleure communication de projets

extra-hospitaliers :

- réalisation du site internet de l’association : http://arfehga.free.fr

- réflexion sur la domotisation des chambres et des services hospitaliers de Raymond

Poincaré : état des lieux et perspectives d’amélioration.

- création d’une bibliothèque partagée entre les différents services d’ergothérapie via

intranet, avec gestion de prêts.

- organisation des journées d’ergothérapie de Garches qui se déroulent tous les 2 ans .

- réalisation d’un groupe de discussion sur Internet sur la neurologie.

- réflexion sur la possibilité de création d’un appartement thérapeutique sur l’hôpital.

- Suivi du projet Movéo (anciennement Vestapolis) qui est un projet multicentrique sur l’Ile

de France concernant la reprise de la conduite automobile (harmonisation de l’évaluation,

développement de bilans plus spécifiques, essais, conseils,…)

En parallèle, nous avons mis en place des "staffs ergos". En effet, nous avons le sentiment d’une

richesse de compétences dans des secteurs divers mais souvent mal connus voire méconnus entre

nous. Ainsi, avec cette envie de partager nos pratiques, 1 à 2 staffs par mois ont lieu sur l’heure

du déjeuner. Certains nous présentent leurs interventions faites à un congrès, leurs projets

d’équipe, des techniques de rééducation… cela nous permet de nous retrouver et d’échanger sur

nos pratiques.

Un autre objectif de l’association est aussi de pouvoir aider financièrement des projets de

recherches, des formations spécifiques et d’acquérir du matériel qui ne pourraient être budgétés

par l’AP-HP.

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- 5 -

PRESENTATION DES EXPOSANTS

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- 6 -

PRAXIS Medical, expert français des matériels d'hygiène et de transfert

adaptés aux besoins des collectivités hospitalières, EHPAD et établissements

d’accueil des personnes à mobilité réduite propose une gamme extrêmement

complète de matériels.

Très impliqué dans le développement de solutions innovantes, l’image de marque de

PRAXIS Medical repose sur une excellente notoriété acquise dans le souci

constant de la qualité des matériels et des services, du respect absolu des

engagements, d’une politique de formation des utilisateurs, adaptée à la pathologie

des patients et aux besoins du personnel soignant.

Notre équipe de 7 délégués régionaux assure la présentation et la démonstration

de nos produits et vous apporte toutes les informations et conseils d’utilisation.

Nos plateformes techniques de Montpellier et Paris assurent le service après-

vente, les conseils techniques et les sessions de formation.

N'hésitez pas à nous contacter et à consulter notre site internet :

www.praxismedical.com pour connaître l’ensemble de notre gamme.

PRAXIS

107 Rue Dassin - Parc 2000

34080 MONTPELLIER

Tél. : 04 99 77 23 23

Fax : 04 99 77 23 39

e-mail : [email protected]

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- 7 -

L’accessibilité au service :

du Particulier

Maîtrise d’oeuvre pour l'adaptation du logement des personnes en situation de

handicap ou vieillissante, pour le maintien ou le retour à domicile.

des ERP (Établissement Recevant du Public)

Assistance à maîtrise d’oeuvre pour l'adaptation dans le respect des normes PMR

en vigueur tout en garantissant un confort d'usage (plateau thérapeutique,

chambre d'hôtel PMR, Ephad, …).

du Bailleur et du promoteur

Assistance à maîtrise d’oeuvre pour l'adaptation et l’adaptabilité de logement

destiné à des personnes en situation de handicap (neuf et rénovation).

de l’Avocat

Étude de faisabilité, expertise, assistance à maîtrise d’oeuvre ou maîtrise

d’oeuvre.

de la Formation

Formateur “Module PMR”pour les professionnels du bâtiment, les industriels, les

universitaires, ...

DOMEVA

22 rue Gustave Courbet

92220 Bagneux

Tel : 01 46 64 98 93

Fax : 01 46 64 78 61

E mail : [email protected]

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- 8 -

"Bio-orthésy rend l’environnement de la personne en déficit plus aisé à vivre à

partir de 7 groupes de prothèses environnementales distinctes pour répondre à

l’accessibilité, la sécurité des espaces et l’aisance gestuelle.

Ces solutions sont dérivées de domaines non médicaux et répondent aux besoins

de nombreux troubles fonctionnels, sensoriels et cognitifs. Elles sont installées

de façon appropriée pour le renforcement de l’indépendance du patient et de son

autonomie.

Les bienfaits de la Bio-orthésie s'appliquent avec les Ergothérapeutes là où se

trouve le patient.

Bio-orthésy labellise des équipes capables de distribuer, appliquer ou installer

ses technologies : Porte à roto-translation, Barre "Sol-Plafond", une gamme

de 14 solutions pour ne pas glisser, Brumisation haute et basse pression,

équipement du BTP, diagnostique des ERP …"

BIO-orthésy SA

Show room :

24, rue Plumet 75015 PARIS Tel : 06 10 20 98 48

developpement@bio-orthésy.fr

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- 9 -

Qui sommes-nous ?

Créée en 2005, Sûr-Habitat est une entreprise de bâtiment spécialisée dans les

travaux d’accessibilité. Notre équipe, composée d'un bureau d'études et de

techniciens du bâtimentest à votre écoute pour l'adaptation de votre logement.

De l’étude…

Notre bureau d'étude réalise un projet d'aménagement complet (visite, plan,

devis...). Nos chargés de projets sont à l'écoute de vos besoins spécifiques. Nous

collaborons avec votre entourage (famille, médecin, ergothérapeute...) pour vous

apporter une solution personnalisée qui respecte votre budget et l'esthétique de

votre logement.

...à la réalisation des travaux

Notre équipe technique (plombiers, carreleurs, menuisiers et électriciens)

intervient ensuite pour la réalisation des travaux dans le respect de la vie privée

des occupants.

SÛR HABITAT

Parc d'activité des Bruyères - 5 rue Pavlov

78190 TRAPPES

Tél. : 09 65 23 46 48

Fax : 01 34 82 68 53

www.sur-habitat.fr

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- 10 -

Créée par deux anciens Sapeurs Pompiers de Paris l'entreprise Accès Séniors

est spécialisée dans l'Audit et l'Aménagement de logements pour personnes âgées

et handicapées.

Partie "diagnostic":

Nous avons mis au point un logiciel qui évalue les différentes problématiques des

personnes à mobilité réduite, de leurs aidants et de leurs familles. Cette audit

permet d'évaluer la sécurisation et l'adaptation du logement, les besoins en aide

humaine en fonction des difficultés des personnes concernées, et renseigne sur

les subventions auxquelles ces mêmes personnes pourraient être éligibles.

L' impact de la perte d'autonomie sur l'entourage avec des solutions proposées

est aussi intégré.

Une fois ces informations réunies, un rapport détaillé est automatiquement

généré et propose un véritable état des lieux pour réussir un maintien à domicile.

Ce diagnostic est réalisé soit par un expert en sécurité, soit par un

ergothérapeute en fonction de la situation.

Partie" travaux":

Accès Séniors fait intervenir ses propres techniciens du bâtiment tous corps

d'état, labellisés HANDIBAT, sensibilisés à la vulnérabilité du public. Nous

réalisons le suivi et la réception des travaux.

Nous sommes l'interlocuteur unique des personnes à mobilité réduite, de

l'évaluation des besoins à la réalisation des travaux.

ACCESSENIORS

126 rue de la Convention Hall 7

Paris 75015

Fixe: : 01.44.26.06.67

Web Mail: [email protected]

Site Web: www.accesseniors.fr

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- 11 -

COMMUNICATIONS

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LA MDPH ET LE MAINTIEN OU

RETOUR A DOMICILE :

VERS LA COORDINATION D’UN

RESEAU.

Candide LOPES*

Adeline SIMEANT**

_______________________

* Ergothérapeute, MDPH 75

** Conseillère Ressources PCH et Fonds de Compensation, MDPH 75

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Ce résumé a pour objectif de vous présenter les partenariats et réseaux mis en

place pour mieux traiter les demandes auprès de la MDPH 75, dans le contexte du

retour ou maintien à domicile de la personne handicapée. L’objectif principal de

cette coordination est d’améliorer la qualité et la rapidité de traitement de la

demande.

Comment alors s’articule le projet du retour et ou/ maintien à domicile entre

l’usager, les partenaires et la MDPH ?

Afin de bénéficier de la Prestation de Compensation du Handicap (PCH), l’usager,

en situation de dépendance, dépose un dossier auprès de la MDPH pour une

demande d’aide en rapport avec sa situation de handicap et de son projet de vie.

La MDPH peut répondre à cette demande via la PCH qui se décline en 5 éléments :

Aide humaine, aide technique, aménagement (du logement, du véhicule), surcoût de

transport, charges spécifiques et exceptionnelles et aide animalière.

Des lors que l’éligibilité administrative et médicale à cette prestation est établie

par l’équipe pluridisciplinaire, le dossier est confié aux évaluateurs, dont

l’ergothérapeute, pour une évaluation des besoins.

Seront présentés dans un premier temps, les différentes modalités de traitement

des demandes puis dans un second temps, les financements existants pour

finaliser les projets préconisés.

1) L’usager est suivi par un ergothérapeute au sein d’une structure spécialisée

(centres MPR, EMS, SESSAD, Soins de Suite, SSIAD à Paris) ou en libéral

L’évaluation des besoins est en principe réalisée par l’ergothérapeute de la

structure concernée dans le cadre d’un projet de retour et/ou de maintien à

domicile.

L’ergothérapeute a connaissance des capacités et des incapacités de la personne

et des situations contraignantes liées à son handicap. Cette évaluation globale

suppose une ou plusieurs visites sur les lieux de vie de l’usager et des mises en

situation écologiques permettant de valider le projet.

L’appui technique ayant été fait en amont, l’ergothérapeute de la MDPH valide les

devis du projet, calcule le montant de PCH attribuable et propose un plan

personnalisé de compensation (PPC). Pour ce faire, il est indispensable lors du

dépôt de la demande, que le dossier soit complet avec l’argumentaire détaillé de

l’ergothérapeute qui suit la personne, L’ergothérapeute de la MDPH ne refait pas

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l’évaluation sauf demande particulière. En cas de besoin, il se met en lien avec

l’ergothérapeute de la structure et ils décident ensemble du suivi du projet.

2) L’usager ne bénéficie pas d’un suivi en ergothérapie

L’ergothérapeute de la MDPH ou de l’Equipe Technique d’Evaluation Labellisée

(ETEL) fait une évaluation globale, établit le PPC et fait le suivi du projet.

Si la personne dépose une demande de fauteuil roulant électrique, d’aides

techniques spécifiques ou d’aménagement du véhicule, l’usager sera orienté vers

une plateforme spécialisée : Garches, Escavie, Coubert, Fondation Ste Marie,

CEREMH…

Les équipes de ces plateformes (équipées de matériel spécifiques : fauteuils

roulants, aides à la communication…) peuvent faire des évaluations plus techniques

et ainsi mieux répondre aux demandes de l’usager.

Ces centres sont parfois l’étape obligatoire pour l’obtention du certificat

d’aptitude à la conduite d’un fauteuil électrique ou de la révision du permis de

conduire.

Il est donc nécessaire pour la MDPH de s’appuyer sur le réseau quand la nature du

projet le justifie.

3) Cas particulier : la PCH en urgence.

Le retour à domicile peut être conditionné par la mise en place rapide d’aides

humaines, d’aides techniques et/ou d’aménagements, parfois difficilement

compatible avec les délais de traitement de la MDPH.

Le maintien à domicile peut être compromis par l’évolution rapide et/ou imprévue

de l’état de santé ou par une modification de sa situation. Les demandes revêtent

alors un caractère d’urgence.

La loi prévoit une procédure permettant au président du conseil général

d’attribuer, en urgence et titre provisoire, la PCH (Art. L 245-2 et L245-36 du

Code de l’Action Sociale et des Familles, Arrêté du 27 juin 2006 portant

application des dispositions de l'article R. 245-36 du code de l'action sociale et

définissant les conditions particulières dans lesquelles l'urgence est attestée)

La situation est considérée comme urgente dès lors que les délais d’instruction et

ceux nécessaires à la CDAPH pour prendre une décision peuvent compromettre

entre autres le maintien, le retour à domicile de la personne en situation de

handicap. Les types de situations urgentes sont multiples.

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A la MDPH75, sont considérées notamment comme demandes prioritaires : les

dossiers des personnes en fin de vie, les aggravations du handicap, les ruptures

de droits, les dossiers signalés par une institution, et les PCH en urgence sorties

d’hôpital.

Compte tenu de notre activité soutenue, des procédures différenciées ont été

mises en place. Les phases d’instruction et de d’évaluation sont organisées afin de

permettre l’accélération de leur traitement.

La procédure d’urgence telle que prévue par les textes est appliquée

essentiellement pour les PCH- sorties d’hôpital. Ces demandes s’inscrivent bien

dans ce cadre puisqu’il s’agit de ne pas retarder la sortie et d’organiser le retour

à domicile dans les meilleures conditions possibles. C’est la raison pour laquelle la

MDPH travaille en réseau avec les services de soins et de réadaptation des

hôpitaux identifiés, dont les équipes prenant en charge la personne en situation

de handicap font une évaluation complète des besoins. Ce sont eux (via

l’assistante sociale dans la majorité des cas) qui signalent les demandes, dans le

respect de la procédure mise en place par la MDPH.

Dès lors que la demande entre dans le cadre de la PCHU, elle est instruite en vue

d’une décision rapide1. Comme pour les demandes déjà évoquées plus haut,

l’ergothérapeute de la MDPH peut, le cas échéant, se mettre en lien avec

l’ergothérapeute de la structure spécialisée sans toutefois revenir sur

l’évaluation.

La coordination des intervenants autour de la personne handicapée occupe ici une

place importante pour favoriser le retour et/ou le maintien à domicile.

4) Le financement des projets

Dans le processus d’évaluation par l’ergothérapeute, intervient une dimension

économique. Le coût et le financement peuvent participer au choix de la solution

à retenir. Trouver la meilleure solution serait presque vaine vain si elle ne pouvait

être financée par la collectivité.

Cette question, toutefois complexe car créatrice de paradoxes, est soumise à

l’interaction de plusieurs éléments : la personne et son projet de vie, les

professionnels intervenant à chaque étape du processus, le choix des solutions, les

coûts, les financements possibles (dont les capacités contributives de la

personne) et la règlementation en vigueur. Chaque projet doit être

1 Pour l’aide humaine : décision d’un montant provisoire du Président du Conseil Général dans les quinze jours

ouvrés ; après réévaluation des besoins dans les trois mois, la CDAPH statue ensuite pour déterminer le montant

définitif de la PCH et éviter une rupture de droits.

Pour les autres éléments de PCH (souvent l’aide technique et aménagement du logement), la CDAPH statue

rapidement (pas de décision provisoire du PCG)

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financièrement viable pour être réalisable et réalisé et l’on doit rester au plus

près de la logique de compensation du handicap. De même, les préconisations

peuvent être limitées par les financeurs, qui déterminent eux-mêmes ce qui peut

être financé.

Une coordination entre les acteurs est nécessaire afin de trouver la meilleure

solution pour la personne en situation de handicap.

Pour financer les projets, il existe :

- Les prestations légales : les prestations de l’assurance maladie, la PCH, les

remboursements mutuelles, l’AGEFIPH ou le FIPHFP (pour le maintien dans

l’emploi), l’ANAH (pour le logement).

NB : Pour la PCH, la réglementation prévoit des plafonds maximum de prise en

charge.

- Les prestations extralégales : les prestations d’action sociale des mutuelles,

des centres d’action sociale, les caisses de retraite, le fonds de compensation

du handicap de la MDPH. Ce dispositif, propre à chaque MDPH, accorde des

aides complémentaires à la PCH, afin de réduire les frais de compensation

restant à la charge des personnes en situation de handicap (alimenté par des

fonds Etat, CPAM, conseils généraux),

NB : les critères d’attribution des aides diffèrent d’un département à l’autre. A

Paris, le fonds de compensation intervient toujours en dernier lieu, après

coordination des autres financements obtenus en amont. Depuis la mise en place

de la PCH et des fonds de compensation, il a été constaté un désengagement

progressif sur les financeurs extralégaux (mutuelles, ccas…)

La mise en place de cette coordination et d’un réseau de partenaires depuis

environ trois ans améliore la qualité de traitement des demandes des usagers

suivis, diminue les délais et facilite ainsi leur retour ou leur maintien au domicile.

Grâce aux partenariats, les usagers non suivis peuvent également bénéficier d’une

évaluation plus rapide par les équipes de la MDPH de Paris.

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- 17 -

Bibliographie :

Textes réglementaires :

-Art. L 245-2 et L245-36 du Code de l’Action Sociale et des Familles (CASF)

- Arrêté du 27 juin 2006 portant application des dispositions de l'article R. 245-

36 du CASF

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- 18 -

Présentation du label Handibat

Yves Prudent* Pierre Guyard**

________________________________

*ergothérapeute, Hôpital la Musse

**service de développement CAPEB Grande Couronne

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Vous avez dit HANDIBAT ?

Cet acronyme met en valeur le rapprochement du monde du handicap représenté

par les ergothérapeutes et le monde du bâtiment représenté par les artisans…

Vous le savez, dans notre pratique, comme suite à la visite à domicile réalisée pour

notre patient, nous sommes souvent amenés à rechercher le ou les artisans qui

pourront réaliser les travaux que nous préconisons. Ce sont ces contacts répétés,

qui nous ont amené à formaliser nos liens avec les artisans…

L’histoire : Nous sommes 15 ergothérapeutes de l’Hôpital la Musse, situé dans l’Eure (à 100km

à l’ouest de Paris) et recevons la plupart des patients du département.

Pour nous, tout a vraiment commencé en 2004, alors que s’écrivait la fameuse « loi

de février 2005 » (La loi n°2005-102 pour l'égalité des droits et des chances, la

participation et la citoyenneté des personnes handicapées), avec la rencontre du

nouveau Préfet Mr LAISNE. Celui-ci connaissait déjà les appartements

thérapeutiques puisqu’il avait facilité lors de son mandat précédent, la création

d’un appartement pour le CRRF Le grand Feu à Niort.

Cela faisait un moment qu'avec l'équipe de l'hôpital nous pensions à proposer à nos

patients un moyen d'établir un lien entre leur séjour chez nous et leur retour à

domicile, mais sans vraiment pouvoir donner vie au projet. Jacques LAISNE nous a

mis en contact avec le Président de la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des

Petites Entreprises du Bâtiment) de l'Eure : Gabriel DESGROUAS, qui a été tout

de suite séduit par l'idée. Nous avons recherché les partenaires et les fonds

nécessaires et nous avons mis en place un comité de pilotage composé des

ergothérapeutes de l’Hôpital la Musse, la CAPEB, d’Habitat et Développement,

d’une association de patients qui s’appelle Access Handicap Info et avec le

soutient de la Préfecture de l'Eure. L'Hôpital la Musse a apporté sa contribution

en "nature" en mettant à disposition deux locaux situés au dernier étage du

Pavillon 1.

Les appartements : Il s'agit en fait d'un studio et d'un appartement qui occupent une surface totale

de 100 m2. L'objectif de ces logements est de montrer à nos patients à mobilité

réduite ce qu'il est possible d'aménager chez eux pour faciliter leur vie

quotidienne. Ainsi, dans le studio tout d'abord, nous avons installé un lit simple

médicalisé réglable en hauteur, un fauteuil relevable électriquement, une

télévision, un réfrigérateur surélevé et un plan de travail rabaissé pour éviter au

patient tout mouvement difficile. Les portes de placard coulissent et à l'intérieur,

un système permet d'abaisser le portemanteau pour accéder plus facilement aux

vêtements. Dans la salle de bains, la douche avec siège rabattable et siphon au sol

est accessible sans aucun obstacle, des barres d'appui sont disposées de chaque

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côté des toilettes et un miroir pivote pour permettre au patient de régler son

orientation.

Dans l'appartement baptisé "Renaissance", composé de pièces plus volumineuses,

nous avons clairement mis l'accent sur la domotique. Éclairage, volets roulants,

porte d'entrée… Tout est commandé par des interrupteurs accessibles. Dans la

cuisine, le plan de travail, l'évier et les éléments muraux se règlent en hauteur

électriquement. Enfin, la chambre est équipée d'un lit médicalisé double et d’un

rail de transfert au plafond permettant les transferts autour du lit ou dans la

salle de bain attenante, à l’aide d’un harnais ou d’un système plus sophistiqué

appelé « Mains sures », pour atteindre facilement la douche avec siphon au sol ou

la baignoire avec fauteuil intégré. Bref, loin d'être exhaustifs pour le moment en

termes d'équipements, ces 2 appartements offrent une véritable vitrine des

"possibles" à adapter chez soi !

La marque : Qu’est-ce que la marque Handibat® ?

La marque Handibat® a pour objectif d’apporter une information fiable, homogène

et objective sur les compétences des professionnels intervenant dans le domaine

de l’accessibilité du bâti ainsi que sur l’accessibilité des sites et la qualité des

équipements pour tous les types de handicaps (moteur, visuel, auditif, mental) de

situations handicapantes ou de mobilité réduite. La marque reconnaît également

les compétences des professionnels en terme d’accueil des clientèles spécifiques

qui veulent pouvoir choisir des maîtres d’œuvres informés de leurs besoins et

sachant y répondre en toute fiabilité.

Pour obtenir la marque Handibat®...

Il s’agit d’une démarche volontaire des professionnels du bâtiment qui souhaitent

assurer de façon pérenne un accueil et une prestation de qualité à leur clientèle

âgée ou en situation de handicap. Pour obtenir la marque Handibat® les

professionnels du bâtiment doivent pouvoir justifier des critères suivants : avoir

suivi une formation validée par un examen Handibat®, attester de la souscription

des assurances obligatoires, présenter un dossier complet et respecter les actes

d’engagement de la Charte de la marque.

La marque est reconductible chaque année et son adhésion reconduite au bout de

trois ans. Une quarantaine d’artisans sont labellisés dans l’Eure et plus de 600 en

France.

Le milieu médical et celui des professionnels du bâtiment se sont donc associés

pour imaginer une formation sur mesure, permettant d’œuvrer pour le maintien à

domicile des personnes à mobilité réduite et favoriser l’accessibilité des

logements.

Avec la CAPEB, et en collaboration avec l’organisme de formation indépendant

ITGA, nous organisons deux à trois formations d’artisans chaque année pour une

quinzaine de professionnels à chaque fois.

La formation se divise en plusieurs modules cohérents et progressifs. Au module

A, préalable (“Accessibilité et adaptabilité de tout pour tous : les

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- 21 -

fondamentaux”), succède logiquement le module spécifique B1 : “Le Logement

individuel : maintien à domicile et confort d’usage pour tous”, où l’intervention des

ergothérapeutes est requise (2). D’autres modules complémentaires sont

proposés, comme les modules spécifiques B2 (bâtiments d’habitations collectifs,

aux établissements recevant du public), B3 (voirie et installations ouvertes au

public) et cinq nouveaux modules C, complémentaires (commerces de proximité,

patrimoine bâti, sites touristiques, espaces verts, accès aux marchés sous forme

groupée).

La Formation de formateur : Les ergothérapeutes sont donc directement concernés par le module B1 car ils

sont les seuls compétents et habilités à intervenir. C’est ce module que les

ergothérapeutes venus se former à La Musse pourront dispenser de retour chez

eux. Patrick LEFEU, secrétaire général de la CAPEB de l’Eure vient compléter ma

formation en parlant de sa structure et du label. Puis, sont évoqués le contexte,

les enjeux et le contenu détaillé de la formation ainsi que les messages à faire

passer. Un kit complet de tous les supports pédagogiques est livré aux stagiaires.

La formation s’achève par une visite de l’appartement “Renaissance” et du studio

thérapeutique.

Ainsi, 20 ergothérapeutes, venus de toute la France, ont passé une journée à La

Musse pour la première fois en janvier, 13 autres ont suivi en mars… Une

prochaine session est prévue le 19 octobre prochain.

Ces ergothérapeutes, membres de l’ANFE (l’Association Nationale Française des

Ergothérapeutes), organisatrice de cette formation dispensée à La Musse, vont

maintenant pouvoir se faire connaître auprès de leurs CAPEB locales et se porter

candidats à l’animation de formations au module B1, dans leurs départements.

Localement, leurs missions seront d’assurer ces formations bien-sur, mais aussi de

participer aux commissions départementales d’attribution du label. Ils auront

également la possibilité d’œuvrer pour créer, dans leurs régions, des

appartements pédagogiques et thérapeutiques, sur le modèle de l’appartement

Renaissance de La Musse.

Les suites

L’implication des instances nationales est déjà une réalité. Ainsi deux rapports

successifs rédigés par Muriel BOULMIER, demandés par le Ministère de

l’écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, citent en

effet le travail né dans l’Eure comme étant une des quatre meilleures “initiatives

originales mises en œuvre en France pour favoriser ou développer le maintien à

domicile des personnes à mobilité réduites”.

Plus récemment, la visite d’un ministre à l’Hôpital la Musse s’est déroulée le

vendredi 3 février 2012. Ainsi madame Marie PROST-COLETTA, secrétaire d’état

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- 22 -

et déléguée ministérielle à l’accessibilité a fait preuve de son intérêt pour cette

démarche originale et novatrice.

Une convention nationale est en cours de signature pour sceller le rapprochement

de l’ANFE avec la CAPEB.

Sites utiles :

La fondation Renaissance sanitaire dont dépend l’Hôpital la Musse :

http://www.larenaissancesanitaire.fr/

Le site de la marque Handibat® gérée par l’association Handibat

Développement :http://www.handibat.info/

Page 23: Téléchargez les actes

- 23 -

L’intérêt d’un accompagnement spécifique

au domicile. Présentation du SAMSAH 92

UGECAMIDF spécifique cérébro-lésés

Caroline COINAUD-DRÉVILLE*

Claire VALLAT-AZOUVI**

Bénédicte MORIN*

______________________

* ergothérapeute, SAMSAH 92 UGECAMIDF

**

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- 24 -

Le Service d’Accompagnement Médico-Social pour Adultes Handicapés

(SAMSAH) est un service de l’ UGECAMIF, qui gère plusieurs établissements

médico-sociaux en Ile de France. Le SAMSAH relève de la loi rénovant l’action

sociale et médico-sociale du 2 janvier 2002, du décret de fonctionnement du 14

novembre 2003 et de la charte des droits et libertés des personnes accueillies

(arrêté du 08/09/03).

Le SAMSAH 92 de Garches accueille des adultes cérébrolésés de plus de 18 ans

(lésions cérébrales acquises non dégénératives) domiciliés dans l’ouest parisien,

titulaires d’une orientation délivrée par la MDPH et dont le besoin

d’accompagnement relève d’au moins deux prestations de nature différente

(sanitaire et médico-sociale). L’objectif général de l’accompagnement

pluridisciplinaire par le SAMSAH est l’autonomisation de la personne et son

insertion dans son espace de vie, en collaboration avec le réseau sanitaire et

médico-social.

En fonction de la situation, l’aide apportée peut-être :

- une mise en place de stratégies de compensation du handicap au domicile ou

éventuellement sur le lieu de travail du bénéficiaire,

- une aide pour développer la vie sociale de la personne,

- la création d’un réseau autour de la personne pour l’aider dans ses

démarches administratives, médicales et sociales

- un soutien psychologique de la personne ou de son entourage,

- une aide à la recherche ou au maintien dans l’emploi et dans les loisirs

L’ensemble de l’équipe se retrouve autour d’un projet commun : permettre au

patient d’un projet de vie adapté.

Pourquoi un SAMSAH spécifique ?

Les séquelles des blessés traumatisés crâniens sont de façon générale plutôt

d’ordre cognitifs, comportementaux avec une fatigue et anosognosie et

constituent un Handicap Invisible qui rend plus difficile l’évaluation et la prise de

conscience des troubles par la personne mais aussi son entourage.

Devant la complexité et la « Chronicité » des troubles cognitifs et psycho-

comportementaux, il apparaît nécessaire de proposer aux personnes cérébro-

lésées un accompagnement spécifique et de longue durée.

L’insertion sociale de cette personne est fragile. Elle peut être bouleversée à tout

moment par une modification de l’environnement. Cette instabilité impose un suivi

spécialisé et régulier afin d’analyser et d’aider la personne à s’adapter à son

milieu.

Au SAMSAH 92, les patients accueillis ont une moyenne d’âge de 44ans, dont 2/3

sont des femmes et plus de la moitié vit seul. Moins d’1/5 nécessite une aide à la

toilette et/ou à l’habillage. Tous nécessitent par contre un accompagnement dans

les actes plus élaborés de vie quotidienne, dans lesquels j’inclurais la réalisation

des repas, faire ses courses, se déplacer à l’extérieur et occuper un emploi.

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- 25 -

Pour objectiver cela, nous nous appuyons sur des évaluations plus qualitatives et

de mise en situation dans le milieu où évolue le patient.

L’ergothérapeute a pour objectif d’aider la personne à évoluer dans son milieu de

vie et/ou l’aider à choisir et intégrer un nouveau lieu de vie. Il peut agir aussi en

accompagnant vers un projet professionnel et/ou l’aider à maintenir son emploi.

Pour cela, une étroite collaboration avec l’équipe est nécessaire afin de mettre en

commun les expertises de chacun au profit de la personne..

L’aide à la gestion de la vie quotidienne

Les évaluations

Le SAMSAH 92 n’a pas pour mission d’évaluer les déficiences (objectivées par des

bilans neuropsychologique en amont) mais plutôt les limitations d’activité et

restriction de participation. Ce service a l’intérêt de permettre une évaluation

écologique et longitudinale, qui est difficilement réalisable dans un autre

environnement.

L’ergothérapeute se base sur des mises en situation de vie quotidienne dans le

milieu de vie du patient ; on parle de Mise En Situation Écologique (etym oikos=

maison).Il existe des évaluations validées de l’autonomie (BARTHEL, MIF) mais

ces évaluations n’informent pas sur les capacités de la personne à vivre seule.

L’évaluation écologique a lieu à différents moments de prise en charge tant pour

évaluer que pour « entraîner ». L’utilisation de check-list permet, sur des activités

déterminées, de relever toutes les difficultés rencontrées au cours de la

réalisation effective des tâches qui se déroulent au domicile du patient. De même,

LE PROFIL DES AVQ ( Dutil, Bottari et col) permet de balayer l’ensemble des

actions de la personne dans la journée et l’aide dont elle a besoin. Ce test

comporte aussi une partie « pour l’entourage » qui permet d’avoir l’avis (+ ou –

objectif) de la famille, et en comparaison avec ce qu’il faisait réellement avant.

Ainsi, les résultats objectivés par les mises en situation nous permettent d’avoir

une vision globale des capacités et des situations qui mettent le patient en

difficulté ou restriction de participation (Situation de handicap) (PPH, CIF)

L’objectif principal à notre stade de prise en charge est de réduire les obstacles

et de développer un environnement humain et technique plus facilitateurs .En tant

qu’ergothérapeutes nous recensons donc des situations de handicap et leurs

répercussions dans la vie de la personne afin d’analyser et d’identifier très

précisément l’aide nécessaire pour évoluer dans son milieu. Mais cet aménagement

du milieu de vie ne nous garantit pas la régularité, la spontanéité et la fiabilité des

performances de la personne. C’est pour cela qu’une prise en charge régulière nous

permet de rapporter une éventuelle mise en danger, même si elle n’est « que »

contextuelle et ponctuelle. Cette notion de mise en danger est en effet

primordiale pour attester de la possibilité ou non de cette personne à vivre seule

ou avec une aide ponctuelle (financement de la PCH).

Les entretiens avec la famille et l’entourage ,sont aussi une source d’information

importante qui nous permet de prendre en considération la qualité de vie, le

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- 26 -

changement et les troubles du comportement, ses loisirs antérieurs, etc…. Il

apparaît très nettement que les personnes qui vivent en famille se retrouvent

moins en situation de handicap que les personnes vivant seules, . En effet, la

structure familiale semble pallier aux déficits et compense les difficultés par la

dynamique et l’organisation familiale, ce qui rythme implicitement le quotidien.

C’est lorsque les plaintes apparaissent et qu’un gain d’autonomie est recherché que

le SAMSAH à la possibilité d’intervenir. Avant cela, l’anosognosie et le déni de la

personne et / ou de son entourage, ainsi que la compensation des difficultés par la

famille, empêche parfois la participation active de la personne dans la recherche

de solutions adaptées ainsi que la sollicitation d’aide extérieure.

C’est en instaurant une routine que la personne peut mettre en place implicitement

des repères, ce qui entretient la dynamique du quotidien. C’est pourquoi les mises

en situations dans le lieu de vie du patient ont à la fois une valeur d’évaluation, et

de réadaptation.

La prise en charge sur le lieu de vie du patient.

Nos missions étant de développer l’autonomie de la personne, nous devons donc

mettre en place des aides humaines et/ou techniques, dont la personne doit

apprendre à se servir à bon escient. Que la personne fasse seule n’est pas une fin

en soi. Le but est qu’elle puisse arriver à ses fins, par n’importe quels moyens.

En s’intéressant aux modes de vie des patients, l’activité « faire à manger » reste

une constante dans la plupart des prises en charge de l’ergothérapeute au

domicile et est une activité très complexe d’un point de vue exécutif. Cette

activité implique en effet plusieurs sous-programmes et étapes allant de

l’élaboration d’un menu à la confection du repas, y compris faire les courses. Nous abordons les moyens d’y parvenir en fonction des déficiences et capacités et

des motivations du patient.

D’un point de vue cognitif, la personne qui souhaite se faire à manger doit

chercher ce qu’elle a envie de manger, si besoin chercher une recette, lister les

ingrédients dont elle a besoin, planifier ses courses, se rendre au supermarché et

réaliser son plat… Plat qu’elle pourra préparer si besoin par l’apprentissage des

aides-techniques (planche à clou/antidérapant/rasoirs à légumes..) et autres

techniques, qui ont un intérêt à être introduites à ce stade de la prise en charge.

D’autres choisirons de réchauffer un plat au micro-ondes et/ou de se faire livrer

les plats…

De la même façon, Faire ses courses nécessite d’évaluer et lister ce dont la

personne a besoin, mais aussi évaluer ce qu’elle peut acheter elle- même et porter

seule. Ceci demandera de planifier et anticiper les gros achats pour lesquels de

l’aide sera nécessaire. Faire ses courses dépend aussi des possibilités de se

déplacer et de porter les courses dans le magasin, sur le trajet, pour enfin les

ramener au domicile et les ranger. Se rendre dans un supermarché, exige de

s’adapter aux horaires des bus, de bien marcher, d’avoir un bon équilibre

(notamment dans les transports en commun) ou une bonne utilisation du fauteuil

roulant.

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- 27 -

Comme nous venons de l’illustrer, les activités de vie quotidienne sollicite

fortement les fonctions exécutives. Les séquelles dysexecutives de la personne

cérébro-lésée créent des difficultés d’organisation, de planification des tâches

quotidiennes ainsi que de la gestion du stress et de l’imprévu (retard train/ train

bondé…). Toutes ces difficultés se répercutent sur les performances de la

personne en situation de vie réelle (Situations de handicap).

Nous avons pu observer que la prise en charge au domicile était basée plus sur la

réadaptation des actes élaborés de vie quotidienne que sur les soins personnels.

De même, pour quelques patients, la problématique professionnelle s’est posée. Ce

qui amène à prendre en considération d’autres axes en plus de la gestion des

tâches quotidiennes.

Accompagnement professionnel

L’accompagnement professionnel des personnes cérébrolésées est

complexe et comporte plusieurs axes comme par exemple, le

maintien dans l’emploi mais aussi les mises en invalidité et le

bénévolat. La question du « Maintien dans l’emploi » s’inscrit dans le cadre de la lutte contre

les exclusions et, plus particulièrement, dans celui de la prévention de la

désinsertion professionnelle des salariés concernés par une menace pour leur

emploi en lien avec leur situation de handicap. Cette action prend en considération

tant le poste de travail et le reclassement dans l’entreprise que la possibilité

d’une embauche extérieure. Le maintien dans l’emploi des personnes cérébro-

lésées reste une action difficile à réaliser de part la présence de séquelles

invalidantes. En effet, la présence de troubles cognitifs tels qu’un syndrome

dysexecutif tant cognitif (troubles d’organisation, de planification, d’anticipation,

de flexibilité mentale et de contrôle) que comportemental (désinhibition,

irritabilité, agressivité, rigidité mentale) compliquent l’insertion.

Dans cette démarche de maintien dans l’emploi il est indispensable que la personne

bénéficie de la RQTH (délivrée par la MDPH) afin quelle puisse être reconnue

comme telle au sein de l’entreprise et auprès de différents organismes de

réinsertion professionnelle (Cap Emploi, Sameth…) et ainsi pouvoir bénéficier

d’aménagements de son poste de travail ou d’être orientée en milieu protégé.

Cette RQTH permet également des aides financières via l’Agefiph ou le Fiphfp,

pour d’éventuels aménagements.

Au SAMSAH 92, la psychologue du travail et l’assistante sociale ont pour mission

de favoriser le maintien dans l’emploi des bénéficiaires en travaillant en

collaboration avec les médecins du travail. Cette collaboration, dans le cadre d’un

aménagement de poste, permet ensuite à la psychologue du travail et à

l’ergothérapeute, d’entrer en contact avec le collectif de travail pour une

adaptation de poste optimale. Ces deux professionnelles s’emploient à créer et

maintenir ce lien entre l’entourage professionnel et la personne. L’explication de la

démarche d’adaptation de poste auprès du collectif de travail est une étape

importante pour lui permettre de comprendre ce projet et d’y participer. Cet

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- 28 -

aménagement est spécifique et il nécessite une bonne connaissance de la

problématique de la lésion cérébrale. L’adaptation consiste tout d’abord en une

évaluation rigoureuse des tâches de travail ainsi que des difficultés cognitives

dans l’exécution de ses tâches. La lecture des données neuropsychologiques

recueillies par l’ergothérapeute permet la mise en place de méthodes de travail et

d’aides techniques favorisant l’organisation, la planification des tâches de travail

tels que des tableaux récapitulatifs, des rappels sur ordinateur ou téléphone, une

méthode pour prendre des notes…. Le fait que bénéficiaire soit actif dans

l’adaptation de son poste et qu’il adopte et s’approprie les méthodes et les aides

techniques proposées optimisent la qualité de l’insertion professionnelle.

L’aménagement s’accompagne de moments difficiles pour la personne qui prend peu

à peu conscience de ses difficultés et de ses incapacités. Afin de l’aider à passer

ce cap, un suivi psychologique est proposé par la psychologue clinicienne.

Au sein de l’équipe pluridisciplinaire du SAMSAH 92 nous nous sommes interrogés

sur les difficultés et les limites de notre prise en charge. Le travail en équipe et

les expertises de chacun permettent d’apporter une aide spécifique et adaptée.

L’accompagnement à domicile présente l’intérêt de réaliser des évaluations

écologiques et longitudinales mais comporte des difficultés inhérentes en partie

au caractère intrusif..C’est aussi pour conserver leur intimité que l’entourage

pallie aux difficultés de la personne et compense en aidant eux même la personne,

le plus longtemps possible.

Une autre problématique concerne la question de l’arrêt de l’accompagnement. Les

objectifs du SAMSAH ne sont pas de créer une autre dépendance, mais de

permettre à la personne de s’adapter ou et/ou d’adapter son environnement. Pour

cela le SAMSAH peut diriger la personne vers d’autres structures type

associatives (GEM, Associations…) ou des structures de soins à domicile

(auxiliaires de vie) et sensibiliser le réseau de proximité sur la spécificité des

séquelles des lésions cérébrales.

D’autre part, il nous est apparu nécessaire de réévaluer régulièrement la personne

et les objectifs. Le SAMSAH permet entre autres la mise en place de routines.

Ces routines peuvent être fragilisées par une modification l’environnement et

induire une nouvelle situation de handicap.

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- 29 -

AGEFIPH : Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion

Professionnelle des Personnes Handicapées

FIPHFP : Fonds pour l'Insertion des Personnes Handicapées dans la

Fonction Publique GEM : Groupement d’Entraide Mutuel

MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées

PCH : Prestation de Compensation du Handicap

PPH : Processus de Production du Handicap

RQTH : Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé

SAMETH : Le Service d'Appui au Maintien dans l'Emploi des Travailleurs

Handicapés

UGECAMIF : Union Générale des Caisses d’assurance Maladie d’Ile de

France

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- 30 -

Rôle de l’ergothérapeute en Hospitalisation

à domicile de rééducation et de

réadaptation :

Présentation d’une expérience

GAIGNARD MALKA Fanny*

GUILLOT MONPAS Aline*

_______________________________________

* Ergothérapeutes, HAD Hôpital Coubert (77)

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- 31 -

La lutte contre le handicap se définit selon l’OMS comme une prise en charge

globale de la personne selon 3 axes. Le premier analytique à travers la

rééducation, le second fonctionnel dans l’élaboration de la réadaptation, et le

dernier situationnel, se fondant sur la réinsertion.

L’avancement de notre réflexion actuelle nous permet d’avoir une approche du

système de soins, prenant en compte les enjeux sociaux de la personne dans son

milieu. Ainsi, il s’agit d’avoir une approche systémique de la personne et des

ressources de son environnement sanitaire et médico-social. Les réponses, en

terme d’accompagnement, de soins et de suivi vont donc dépendre de

l’organisation des soins qui sont à sa disposition.

L’hospitalisation à domicile est devenue une nouvelle modalité d’organisation de

soins, répondant aux besoins du patient dans son cadre de vie social, familial,

technique et architectural.

En débutant notre présentation par la présentation des différents types d’HAD,

nous aborderons plus précisément le cadre d’intervention des HAD de

rééducation-réadaptation. A travers une expérience, nous vous présenterons

l’organisation d’un service et les principes des prises en charge en ergothérapie de

l’admission à la sortie du patient.

Le concept d’Hospitalisation à domicile (HAD) nait en 1945 aux Etats Unis et n’a

cessé d’évoluer ces 20 dernières années. L’HAD est actuellement reconnue comme

un mode d’hospitalisation à part entière, plus qu’une alternative. L’HAD permet

d’assurer au domicile du patient des actes médicaux, paramédicaux et sociaux en

collaboration avec les médecins hospitaliers et les généralistes. Sans l’HAD le

patient serait hospitalisé pour bénéficier de ses soins car la coordination des

libéraux ne peut pas être assurée. D’autre part, l’HAD est autorisée à intervenir

dans les EHPAD et bientôt ce sera le cas dans les MAS/FAM : étant considérés

comme les lieux de vie de la personne en situation de handicap.

Les principaux modes de prises en charge en HAD conventionnelle sont des soins

palliatifs des pansements complexes, de la chimiothérapie, des alimentations,

antérale et parentérale.

Les HAD de rééducation/réadaptation sont créés car les HAD conventionnelles ne

permettent pas de coordonner des soins de réadaptation/réinsertion, car elle ne

comprend pas d’équipe de réadaptation, entre autres des ergothérapeutes.

L’objectif de l’HAD de rééducation/réadaptation est donc « l’acquisition ou

l’amélioration de l’autonomie dans le milieu de vie habituel, avec comme objectifs

principaux un gain fonctionnel et une aide à la réinsertion avec le transfert des

acquis en situation de vie quotidienne »

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- 32 -

Le projet d’Hospitalisation A Domicile (HAD) de l’UGECAM Ile de France, a reçu

un avis favorable du CROS le 18 janvier 2007.

Cette prise en charge s’adresse aux personnes en situation de handicap,

conséquence d’une pathologie neurologique, orthopédique ou rhumatologique.

Au niveau de la prise en charge médicale, le médecin traitant est le pivot de la

prise en charge médicale en lien avec le médecin coordonnateur de l’ HAD, qui

coordonne le programme de rééducation-réadaptation.

Les critères d’admission sont définis par la nécessité de disposer de deux modes

de prise en charge de rééducation (kinésithérapeute, ergothérapeute,

psychomotricienne, orthophoniste), et d’une nécessité de soins (infirmiers

spécifiques, hygiène, de surveillance ou confort), en vue d’obtenir un gain

fonctionnel ou situationnel. La présence d’un environnement social « aidant » doit

être identifiée. La pertinence de la prise en charge peut être définie également

par l’évaluation ou le suivi social.

On ne peut négliger le rôle majeur de la structure MPR d’appui de cette HAD,

comme la collaboration de recherche, de partages, de nos compétences et

logistiques avec nos collègues des autres services. Une collaboration étroite s’est

également développée avec d’autres acteurs de notre secteur. Par exemple, les

SAVS ou SAMSAH sont des structures médico-sociales en amont ou en aval, voire

des collaborateurs durant la période d’hospitalisation. Un travail transdisciplinaire

s’est également développé avec les structures socio-professionnelles telles que

l’UEROS ou COMETE.

Le suivi en HAD s’organise en différents temps de prise en charge.

Dès la pré-admission, il s’agit de définir avec la personne et son entourage les

modalités de mises en oeuvre du projet thérapeutique individualisé, en particulier

sur le niveau d’intégration et d’accompagnement de la famille.

Notre intervention doit s’inscrire dans le réseau local des services et soins

disponibles et adaptés, dont le patient est le point central, pris en compte dans

son environnement (humain, technique et architectural). Ainsi, la visite à domicile

de pré admission, réalisée par l’ergothérapeute, permet de déterminer les besoins

en aides techniques à l’entrée du patient et de préconiser les premiers conseils de

réorganisation des habitudes de vie et d’adaptations temporaires du logement.

Le lien avec les filières d’amont est indispensable afin d’élaborer les relais. Ils

nous permettent ainsi de recueillir les données pour définir les objectifs de la

prise en charge en HAD en l’intégrant dans la continuité des soins.

Puis, l’admission est validée et définie par les cadres ou médecins après la mise en

place des compensations nécessaires.

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- 33 -

La livraison des aides techniques temporaires, prises en charge par l’HAD, est

organisée la veille ou le matin du retour à domicile, par un prestataire de l’HAD.

L’entrée est assurée par l’accueil d’une personne de l’entourage et de 2 soignants :

un IDE et un aide-soignant référents. Les points évoqués lors de la VAD sont

validés ainsi que l’organisation de la prise en charge. Le patient et la famille ont

souvent besoin de refaire le point sur les éléments évoqués afin d’être rassurés

sur la situation et le suivi pluridisciplinaire. Une partie du dossier médical reste au

domicile : les fiches de transmissions, les recueils de données sur la visite et la

prise en charge des intervenants y sont notifiés. Nous y retrouvons également les

correspondances avec l’entourage et le médecin traitant.

Suite à l’entrée du patient s’ensuit une phase d’évaluation. Les bilans effectués

sont cognitifs, sensitifs, neuro-moteurs et fonctionnels. Ils se fondent sur les

mises en situations dans l’environnement de la personne (domicile, professionnel,

social dont conduite automobile et fauteuil roulant électrique). Ces différents

bilans permettent d’établir les déficiences, les capacités fonctionnelles et

cognitives, les facteurs environnementaux et personnels de la personne

considérés en tant qu’obstacles ou avantages découlant alors les situations de

handicap de la personne. Le recueil des habitudes de vie antérieures est un

élément crucial afin d’être au plus près du projet de rééducation/réadaptation.

Ces éléments sont recueillis et synthétisés dans un programme d’intervention

interdisciplinaire individualisé ( P.I.I.I.).

Pendant le suivi, l’ergothérapeute peut ensuite intervenir à plusieurs niveaux :

- Qualité/ gestion des risques de chute : L’ergothérapeute évalue le risque de

chute en lien avec l’équipe soignante et le kiné selon les critères de l’HAS. Il fait

un recueil de données des facteurs de risque et met en place des actes de

prévention ; entre autres sur l’aménagement du domicile, les aides techniques, la

réorganisation des habitudes de vie.

- Auprès des professionnels ou de l’aidant dans le cadre des préventions des troubles musculo-squelettiques (TMS) afin de les réduire au maximum. En

aménageant l’environnement et en choisissant les bonnes aides techniques, les

activités de manutention de l’aidant/soignant sont alors facilitées et les risques

diminués.

- L’ergothérapeute peut mener des actes de rééducation en ayant une action

directe sur les déficiences et incapacités avec la valeur ajoutée du domicile. Au

fur et à mesure de la récupération le transfert des acquis est réalisé en direct

dans le milieu de vie ordinaire. Les mises en situations ne sont pas limitées au

domicile du patient mais interviennent aussi dans toutes ses activités extérieures.

La rééducation peut concerner tous les domaines ; les objectifs et les moyens

sont très vastes et personnalisés en fonction de la pathologie, du milieu de vie et

des motivations de la personne.

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- 34 -

- L’ergothérapeute vise à une autonomie et/ou indépendance du patient avec

un maintien en domicile dans les meilleures conditions possibles. Suite à notre

intervention, le plus souvent, le patient ne pourra plus bénéficier d’actes

d’ergothérapeute. Il est important qu’il soit responsable de son parcours de vie.

L’auto rééducation et l’éducation thérapeutique sont des missions essentielles en

hospitalisation à domicile. Le patient et les aidants comprennent mieux la maladie,

ses traitements et les actions à mener dans le but de les aider à maintenir et

améliorer leur qualité de vie.

- La prévention des complications orthopédiques, cutanées trophiques,

neurologiques, psychologiques est un des rôles de l’ergothérapeute en HAD.

L’appareillage simple peut être effectué au domicile, et le plus complexe l’est en

consultation. Les aides techniques sont gérées avec un prestataire et un pôle

d’essai, appartenant à l’établissement, l’est par l’ergothérapeute.

- En réadaptation, toutes les activités de la vie quotidienne sont explorées.

L’ergothérapeute peut intervenir soit au niveau technique, soit au niveau de la

réhabilitation sociale et/ou cognitive. Les solutions de compensation peuvent être

techniques, architecturales ou des conseils au niveau du patient et de son

entourage. Souvent, l’ergothérapeute travaille avec l’assistante sociale dans

l’évaluation des situations de handicap dans le cadre des demandes d’aides

financières. Il préconise les aides humaines, techniques, aménagement de

logement, de véhicule et établit le projet.

- De plus, nous avons des missions d’évaluation de maintien à domicile. Le but

étant de mettre en place les intervenants, les moyens de compensations et de

créer le réseau afin que la personne puisse rester au domicile le plus longtemps

possible. Si ce n’est pas possible l’équipe accompagne la famille et la personne dans

les démarches pour organiser la suite.

L’organisation de la sortie et la mise en place des relais fait partie intégrale de

notre prise en charge pluridisciplinaire. Différents types de relais peuvent

s’organiser : avec les libéraux, avec les structures sanitaires, équipes mobiles

hospitalières ou associatives, associations d’aides et médico-sociales.

Le conseil ou l’orientation vers un lieu de vie institutionnel reste fréquent lorsque

notre intervention valide que le maintien au domicile n’est pas envisageable sur le

court, moyen ou long terme. La liaison avec la MDPH et des équipes de l’APA

(évaluation, accompagnement…) est un point déterminant dans la mise en place du

projet de réadaptation de la personne et l’aboutissement des relais.

In fine, en Ile de France, 5 services d’ HAD de rééducation-réadaptation se sont

mis en place progressivement. Nous aborderons à l’oral leur présentation afin

d’envisager l’évolution de ces nouvelles modalités de prises en charge

pluridisciplinaires. Ainsi, nous dégagerons le rôle de l’ergothérapeute dans ces

services : et quels sont alors les enjeux pour le patient lors de son retour et son

maintien à domicile.

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- 35 -

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- 36 -

PLACE DE L’ERGOTHERAPIE DANS LE

PROCESSUS D’ACCOMPAGNEMENT A LA

VIE SOCIALE -La création d’ateliers collectifs-

Lisa MORVAN

Béatrice KOCH

_______________________

* Ergothérapeute D.E - SAVS de l’APF 94

- ** Ergothérapeute D.E - Formatrice à l’IFE de l’UPEC

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Cadre d’intervention au sein du SAVS

Dans le Service d’Accompagnement à la Vie Sociale de l’Association des Paralysées

de France, nous proposons un suivi personnalisé dont l’objectif est le maintien ou

la restauration des liens familiaux, sociaux, scolaires, universitaires ou

professionnels de la personne handicapée2. Notre SAVS est spécialisé dans

l’accompagnement pluridisciplinaire des personnes présentant un handicap moteur,

avec ou sans troubles associés, afin de valoriser et favoriser leur maintien au

domicile. Sa création a vu le jour au regard de la Loi n° 2005-102 du 11 février

2005 pour promouvoir l'égalité des droits et des chances, la participation et la

citoyenneté des personnes handicapées.

- Création entre bases fondamentales, modèles et constats Afin de cibler le profil de l’usager et ajuster son accompagnement, une fiche de

renseignements propre à notre structure, a été créée et inspirée par différents

auteurs :

Dans le modèle conceptuel de classification du Processus de Production du

Handicap de Fougeyrollas, relevé et révélé dans notre pratique quotidienne, nous

adhérons à ses fondements : « (…) les habitudes de vie ou la performance de

réalisation en situation de vie sociale assurent la survie et l’épanouissement d’une

personne dans la société tout au long de son existence. ».

Aussi, en croisant l’étude de la théorie des besoins de Maslow avec la liste des

besoins fondamentaux de Virginia Henderson et, en analysant notre activité

professionnelle, nous sommes parties d’un constat sensible : notre objectif

premier du maintien à domicile, tient du fait de se réapproprier son

environnement social. Si tout est sécurisé, aménagé et bien accompagné la

personne peut investir d’autres champs de compétences. Elle peut passer des

activités significatives ou de soins primaires à des préoccupations plus

signifiantes et plaisantes.

Afin de comprendre le bien fondé de notre pratique, il est important de souligner

les bases fondamentales de la charte de l’APF qui revendique entre autres

« l'intégration de la personne handicapée dans la société, à toutes les étapes de

son existence, en tous lieux et en toutes circonstances. ».

Son projet associatif 2012-2017 3 souligne davantage cet engagement. De plus,

nous sommes directement concernées par certains des 10 objectifs stratégiques :

« développer la participation et l’implication des usagers et de leur famille » ;

« initier ou investir des espaces de réflexion », « renforcer l’offre de service de

proximité de l’APF ». Cette offre est, entre autre, définie en ces termes : « elle

doit s’orienter vers un objectif de plus en plus affirmé de participation sociale et

d’inclusion des personnes tout en tenant compte de leurs capacités propres, leurs

projets personnels, (…) et leurs proches ». 4

2 7e point de l’article L.312-1 et article D.312-155-5 à 19 du CASF 3 Bouger les lignes – pour une société inclusive.

4 Ibid.

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Il n’est pas vain de préciser que le choix d’inclusion/insertion montre une volonté

moins ambitieuse mais plus réaliste que l’utopique et l’intransigeante «intégration » : Fortement inspirées par les écrits de Jean René Loubat,

psychosociologue, nous considérons que l’autre est reconnu dans la communauté et

peut entrer dans le système, en adoptant ses normes et ses valeurs. L’insertion

est davantage un processus individuel: savoir trouver sa place dans la société et

être acteur de sa vie ; pour cela il peut être aidé par des échanges et des

changements provenant de son environnement, afin de pouvoir évoluer au sein d’un

groupe.

Une fois toutes ces conditions réunies, nous travaillons au plus près de la

personne : autour de ses aspirations et de ses attentes, face à ses capacités et à

ses différences.

- Lignes directrices de travail Au domicile, proposer un temps d’écoute et de partage est primordial comme

l’illustre si bien le philosophe Eric FIAT : « (…) il ne s’agit pas tant de

faire quelque chose que d’être là, pas tant de dire que d’écouter : ouvrir un vide de bonne qualité, à l’intérieur duquel il puisse s’exprimer (…) »5. Par ces relations de

confiance, prémices de notre accompagnement, nous avons pu mettre en exergue

les mots « isolement », « ennui » et «confinement ». Ils témoignaient de leur

ressenti de solitude et d’exclusion du système.

En réponse à ce constat et en se référant au contrat signé entre le service et la

personne: « M. X s’engage à être acteur dans la réalisation de son projet et à

participer aussi activement que possible aux différentes démarches

nécessaires. », le SAVS l’encourage à cheminer vers une dynamique sociale. Nous

les soutenons à s’aventurer vers une démarche de socialisation, ils restent

dépendants mais plus autonomes.

Ainsi, avec l’appui conceptuel du PPH qui définit les valeurs systémiques de la

participation sociale comme « (…) la pleine réalisation des habitudes de vie,

résultant de l’interaction entre les facteurs personnel et les facteurs

environnementaux. », et fort des demandes des personnes accompagnées, la

création d’un premier atelier collectif, dans les locaux adaptés du service, a vu le

jour en janvier 2010 : l’atelier cuisine. Les premières grandes lignes directrices de

travail furent les suivantes: Favoriser le sentiment d’appartenance à un groupe, inciter à la collaboration et au partage, se déplacer dans le lieu de l’activité malgré son handicap, travailler les fonctions cognitives et motrices, s’ouvrir sur le monde extérieur. L’idée est de les aider à vaincre leur isolement social et de les amener à exploiter

leur potentiel d’autonomie. La création d’un espace de parole et de liberté

d’expression, pour les sortir des contraintes liées à leurs situations de

dépendance fut mis en avant. Cette approche tend à les aider à acquérir une

nouvelle image d’eux-mêmes, et à se confronter aux autres.

5 « Le moi ‘éveille par la grâce du toi ». La relation comme fondement de l’humanité. Cf bibliographie

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Cette interface entre le dedans (leur lieu de vie souvent très médicalisé) et le

dehors, constitue un maillage avec les autres dispositifs de droits communs.

Si dans un premier temps le besoin d’un accompagnement rapproché est

nécessaire, très vite la dynamique de participation est amorcée. Ainsi, ils

dépassent leurs conditions de « personnes en situation de handicap » pour

s’approprier leurs différences et une identité. Par ailleurs, nous sommes

soucieuses de tendre vers une amélioration de la qualité de vie. Partant de la

définition officielle de l’Organisation Mondiale de la Santé « la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. », préserver le bien-être, la santé perceptuelle et la

satisfaction de vie revêtent une importance capitale.

- Diversification Plus tard, dans le cadre du plan canicule, de l’été 2011, nous devions contrecarrer

l’isolement des personnes accompagnées. Notre champ d’action s’est alors

diversifié : les activités collectives ont pris une dimension plus ludique et

culturelle (jeux de société, débat/ciné, sorties aux musées, parcs, monuments

historiques, actualité, art et dessin, soins socio-esthétiques…).

Puis, lors de l’élaboration du budget 2011, l’idée de création d’un séjour semblait

pertinente. En effet ce projet de 5 jours, réunissait l’intégralité des lignes

directrices de travail. Soutenu par la direction, ce projet s’est construit avec 3

personnes choisies par l’équipe. Des réunions ont été organisées afin qu’ils

participent activement à l’organisation de ce séjour : recherches d’activités à

faire sur place, les réservations, les prévisions du trajet, la recherche de

logement accessible, la réflexion sur le budget à prévoir... Passer les festivités de

fin d’année à Strasbourg, a permis d’alléger cette période pleine de souffrance et

d’isolement.

- L’ergothérapie La recherche d’inclusion sociale interroge le rôle et la place de l’ergothérapeute.

Lors des ateliers, ce professionnel délègue les tâches et met à disposition les

aides techniques appropriées dans des locaux adaptés. Tout au long de

l’accompagnement le regard ergothérapique renforce notamment le savoir-faire et

le savoir-être. Ces temps collectifs permettent à la fois d’instaurer une

dynamique de groupe et de mettre en avant l’individualité sociale de chacun. A

chaque instant, l’autonomie et les prises d’initiative, aussi minimes soient-elles

sont valorisées.

L’ergothérapeute est attentif à la notion de qualité de vie de la personne. Tout

comme le précise le Professeur Alain Leplège, nous nous devons de prendre en

compte les quatre dimensions de la personne relatives à cet état: « 1. l’état

physique du sujet (autonomie, capacité physiques) ; 2. Ses sensations somatiques

(symptômes, conséquences des traumatismes ou des procédures thérapeutiques,

douleurs) ; 3. Son état psychologique (émotivité, anxiété, dépression) ; 4. Ses

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relations sociales et son rapport à l’environnement familial, amical ou

professionnel ». Cette approche systémique souligne la richesse de notre

intervention, qui relève à la fois de nos compétences sanitaires et le médico-

social.

- Bilan L’impact des ateliers collectifs sur la qualité de vie des personnes reste

difficilement quantifiable à ce jour. Néanmoins, sur les 2 années passées notre

constat est plutôt porteur et prometteur : Cette orientation du service a été

approuvée et soutenue par notre direction. De plus, les financeurs nous ont permis

de poursuivre cette dynamique d’échanges de savoir-faire entre les usagers et les

professionnels.

Dans le cadre de la démarche qualité, le questionnaire de satisfaction de 2011, a

révélé que ces groupes sont très appréciés, les personnes accompagnées sont en

demande de plus de temps collectifs.

Nous sommes d’autant plus convaincues de la bonne orientation de notre démarche

car elle s’inscrit, de surcroît et sans concertation, aux objectifs de la Chaire

mixte de « participation sociale et situation de handicap » de l’INSERM-EHESP

financée par la CNSA.

Cependant, le principe de réalité nous rattrape, car les limites liées à la logistique

organisationnelle (transports, horaires, limites personnelles des professionnels

face à leur charge de travail au sein du SAVS.,…) sont vite atteintes et certaines

personnes ne peuvent pas bénéficier de ces ateliers (dépendance physique lourde,

inaccessibilité du logement…).

Notons qu’au regard de nos interventions pluridisciplinaires, nous tentons de

maintenir un rythme de 2 ateliers par mois. Ainsi nous ne répondons pas aux

demandes exponentielles des usagers : ces ateliers ne doivent pas prendre le pas

sur les suivis personnalisés à domicile, mais ils sont un complément, l’un des

maillons possibles, à l’accompagnement.

Toutefois, les structures de relais sont très limitées et l’accessibilité des lieux

publics, bien que fortement améliorée, demande parfois l’assistance d’un tiers, ou

d’aide auxiliaire matériel, pour se déplacer ou communiquer, ce qui complexifie le

projet personnel de sortie.

L’interdisciplinarité dans le processus d’accompagnement des usagers, permet une

approche globale des situations. L’ergothérapeute, au travers de son regard

technique et de sa vision holistique des situations, a toute sa place au sein d’un

service d’accompagnement social tant dans l’incitation à sa participation que dans

la perspective de l’amélioration de sa qualité de vie.

Ce milieu est encore peu connu et demande à être investi par les ergothérapeutes.

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- 41 -

BIBLIOGRAPHIE

1. Caire Jean Michel et al., 2008, Nouveau guide de pratique en ergothérapie

: entre concepts et réalités, Solal

2. Fiat Eric, 2009, « Le moi s’éveille par la grâce du toi » : la relation comme

fondement de l’humanité. », Actes des 22ème journées d’étude, APF, Paris,

p.33-36.

3. Fougeyrollas Patrick et al., 1998, Classification québécoise : processus de

production du handicap, R.I.P.P.H..

4. Jouan Marlène et Laugier Sandra, 2009, Comment penser l’autonomie entre

compétences et dépendances, PUF.

5. Kemoun Gilles, 2010, « Maintien à domicile et soutien pluridisciplinaire :

impact sur la qualité de vie », Actes des 23es entretiens de la Fondation

Garches Handicap et qualité de vie, GMSanté, p.85-94.

6. Leplège Alain, 2010, « L’évolution des concepts : de la santé perceptuelle à

la qulité de vie », Actes des 23es entretiens de la Fondation Garches

Handicap et qualité de vie, GMSanté, p.33-40 .

7. Loubat Jean-René, 2010, « Personnes en situation de handicap : de

l’intégration vers l’inclusion », Actes du Colloque : De l’intégration vers

l’inclusion des personnes handicapées ? – Mode H 2010, p.6-9.

8. Marchand Gilles, Mai 2005, La santé, un enjeu de société, Le handicap,

enjeu de société, Article de la rubrique « La santé, un enjeu de société »,

Hors-série N° 48 - Mars - Avril - Mai 2005, Sciences Humaines.

9. Morel-Bracq Marie-Chantal, 2009, Modèles conceptuels en ergothérapie :

introduction aux concepts fondamentaux, Solal.

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- 42 -

Lien ergothérapeute-préscripteur et

concepteur-fournisseur

JOEL PANSARD*

_________________________

* Ergothérapeute, Responsable aides électroniques PROTEOR

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Qu’est ce qu’un concepteur/fournisseur : exemple de la société PROTEOR :

- historique

- activités

- aides électroniques

- contrôles d’environnement

- aides à la communication (équipements et logiciels)

- accès informatique

Prescripteur/ ergothérapeute :

- son rôle dans la conception de produits.

- Son rôle dans une utilisation réussie de l’équipement.

Rôle dans la conception :

Exemple du produit KEO développé en collaboration avec des établissements et

des prescripteurs.

Point sur l’apport des ergothérapeutes en structures commerciale.

Rôle pour une utilisation réussie :

Confiance, présence, suivi et MDPH

Vidéos pour aide au financement.

Conclusion

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Collaboration des ergothérapeutes avec le

Centre Expertise National Habitat et

Logement

Régis BONETTO*

_________________________

* Directeur du CEN Habitat et Logement

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Le CNR-Santé, porteur du projet de Centre Expert National Habitat et Logement

(CEN Habitat) pour la Caisse National de Solidarité pour l’Autonomie, souhaite

présenter l’avancée de ce projet lors de la journée d’ergothérapie de Garches

ayant pour thématique « Maintien ou retour à domicile: Analyses des besoins et

solutions actuelles » le jeudi 7 juin 2012.

Mots Clés : Habitat, Autonomie, Adaptation

Le CEN Habitat Le CNR-Santé (Centre National de Référence Santé à domicile et Autonomie) a

été sélectionné par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie, pour

porter le Centre d’Expertise National Habitat et Logement dans le cadre de

l’expérimentation des centres d’expertise nationaux sur les aides techniques.

La thématique générale adressée par le CEN Habitat concerne l’aménagement de

l’habitat et les aides techniques et services à l’usager qui peuvent y être intégrées

pour améliorer les conditions de vie au sein de l’habitat et des logements : cela

cible particulièrement l’autonomie au sein du logement des personnes handicapées

et/ou souffrant de maladies chroniques, ainsi que des personnes âgées, mais d’une

manière plus générale l’accompagnement tout au long de sa vie de l’habitant dans

l’évolution de sa santé et l’adaptation en conséquence de son logement – compte

tenu des problématiques de santé liées à la dégradation de l’environnement tout

autant qu’à l’allongement aujourd’hui continu de la durée de vie.

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Le CEN Habitat a pour vocation le développement et la promotion de nouvelles

aides techniques liées à l’habitat au travers d’activités qu’il a confiées à chacun

des partenaires suivants :

Veille Technologique & Réglementaire et Centre d’essai : CEP CICAT

(www.cep-cicat.fr) : le CEP CICAT est une structure associative qui

intervient pour accompagner la personne handicapée, l’aider, en lui

proposant des solutions à la fois globales et personnalisées.

Animation de la Recherche : Université de Technologie de Troyes

(www.utt.fr) : la recherche, la formation et le transfert de technologie

sont les trois missions de l’UTT. Etablissement public créé à Troyes en

1994, l’UTT est aujourd’hui parmi les 10 écoles d’ingénieurs les plus

importantes en France.

Evaluation : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (www.cstb.fr) :

Acteur public indépendant au service de l'innovation dans le bâtiment, le

Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) exerce quatre

activités clés – recherche, expertise, évaluation, diffusion des

connaissances – qui lui permettent de répondre aux objectifs du

développement durable pour les produits de construction, les bâtiments et

leur intégration dans les quartiers et les villes.

Formation Continue : Autonom’Lab (www.limousinlivinglab.fr) (en partenariat

avec le CNISAM) : l’association Autonom’lab regroupe des industriels et

chercheurs, institutions et associations, au sein d’un réseau d’innovation

pour d’aider à l’émergence de projets et solutions pour l’autonomie des

personnes et du handicap.

Expertise : MEDeTIC (www.medetic.com) : L'association MEDeTIC a pour

objet la promotion de la télémédecine et des technologies de l’information

et de la communication appliquées à la médecine, et en particulier au

maintien à domicile, grâce à des coopérations avec les universités, les

industriels et les associations du terrain.

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Le CNR-Santé intervient en qualité de Maitre d’ouvrage, le CSTB en qualité de

Maître d’œuvre, en assurant les fonctions de pilotage et coordination externes

avec la CNSA et les autres CENs et en interne auprès des partenaires du projet.

Le lancement officiel a lieu fin novembre pour une première phase

d’expérimentation sur deux ans.

Les services que développera le CEN Habitat sont les suivants :

Veille technologique et réglementaire

o Recensement et analyse des actualités et documentation

o Catalogue & Bases de données des aides techniques dédiées à

l’habitat

o Lettre périodique

Animation Recherche

o Journées thématiques sur la recherche dans le domaine

o Aide au montage de projets de recherche

Evaluation

o Etat de l’art de l’évaluation de produits et systèmes pour l’habitat

o Aide au montage de projets d’expérimentation & Evaluation

o Mise en place d’un label identifiant la validation du CEN Habitat

Formation

o Recensement des formations dans le domaine

o Promotion et élaboration de modules de formation

Centre d’Essai

o Recensement de lieux de démonstration

o Mise en place d’un label identifiant la validation du CEN Habitat

Expertise

o Conseil & Expertise pour la construction ou la rénovation d’un habitat

adapté à l’autonomie

o Conseil & Expertise autour des aides techniques dédiées à l’habitat

Les ergothérapeutes et le CEN Habitat La mission de l’ergothérapeute dans les CICAT revêt différentes actions (extrait

du site www.fencicat.fr) :

L’information et la documentation à caractère technique, normatif,

législatif et social depuis l’information ponctuelle jusqu’au dossier

documentaire.

Le conseil personnalisé aux usagers, fondé sur une analyse individualisée de

la situation, des besoins et des attentes. Il s’effectue au centre ou à

domicile.

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L’exposition des matériels : aides techniques, technologiques et

équipements du logement souvent mis en situation dans un logement ou des

pièces témoins.

La démonstration et l’organisation d’essais de matériel (au centre ou à

domicile) pour permettre un choix éclairé entre plusieurs solutions et

vérifier leur acceptabilité. Dans certains cas, l’essai peut se prolonger par

un prêt de courte durée.

L’accompagnement : aide à l’apprentissage de l’usage des matériels,

l’information des proches, l’information et la sensibilisation des

intervenants au domicile (ponctuels ou réguliers).

La formation des professionnels à la connaissance des aides techniques, des

technologies de compensation, à l’accessibilité et la facilité d’usage de

l’environnement bâti, à l’usage des aides techniques pour les professionnels

du maintien à domicile.

La sensibilisation des professionnels en relation ponctuelle avec des

personnes en situation de handicap ou professionnels appelés à intervenir

sur leur environnement.

Le conseil et l'audit relatifs à l'accessibilité des logements, des bâtiments

et espaces publics.

Ces actions précisées dans le contexte des CICAT sont aussi globalement menées

par les ergothérapeutes dans les établissements de soins. Il est clair que ses

actions pourraient être en relation avec les activités conduites par le CEN

Habitat et logement comme l’illustre la figure suivante.

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Ainsi l’objectif du CEN Habitat à participer à cette journée est de voir :

Comment concrétiser les travaux menés par le CEN Habitat dans les

missions de l’ergothérapeute, symbolisés par les petites flèches bleu ?

Quelles sont les besoins et attentes des ergothérapeutes auquel le CEN

Habitat pourrait répondre (ou participer) ?

Quelles actions ou initiatives des CICAT, le CEN Habitat pourrait

promouvoir et fédérer au niveau national et auprès des autres CICAT ?

L’extension à l’habitat Il est clair que la mission de la CNSA confiée au CEN Habitat est le

développement des aides techniques. Mais il est difficile d’envisager une aide

technique dans un domicile totalement ou partiellement inadapté. Aussi, certains

partenaires du CEN Habitat travaillent à un projet de caractérisation d’un habitat

adapté à l’autonomie et de l’adaptation de l’habitat. La littérature sur le sujet est

foisonnante et il existe de nombreuses initiatives locales. La démarche du CEN

Habitat, appuyé par l’acteur majeur de la recherche et de la certification dans le

domaine de la construction, le CSTB, serait de s’appuyer sur ces expériences pour

créer un diagnostic de référence, et une bibliothèque de travaux d’adaptation, et

d’assurer sa diffusion au niveau national. Le principe est bien sûr d’assurer une

mise à jour permanente en intégrant les évolutions réglementaires mais aussi les

innovations en matière de construction et dans les équipements et aides

techniques.

Dans ce domaine aussi, le CEN Habitat se positionne comme promoteur des

initiatives locales avec la volonté de proposer une démarche et des outils

nationaux optimisant le quotidien des acteurs.

Site www.cenhabitat.fr

Contact [email protected]

Adresse CNR Santé

33 rue marceau

06000 Nice

04.84.25.12.72

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- 50 -

Soutien à domicile et prévention des

désadaptations Habitant-Habitat : une voie de

développement de l’ergothérapie

Frédéric MORESTIN*

______________________

* Ergothérapeute consultant,

Co responsable du master 2 « Coordination pluridisciplinaire du

Handicap Neurologique de l’Adulte », Université Pierre et Marie Curie

Email : [email protected]

Téléphone : 06 20 62 96 63

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Quelques mots sur le contexte

Le début du 21ème siècle nous convoque à interroger nos représentations

et notre rapport à la vieillesse. Nous vivons mieux et plus vieux, et ceci n’est pas

sans effet sur notre société reconstruite sur l’idée prometteuse d’un « Baby

Boom ». Les têtes blanches se font plus nombreuses dans les rues, dans les bus ou

encore dans le métro. Nos aînés poursuivent tranquillement leur vie et continuent

ainsi à participer à leur manière, au débat public.

Nous sommes à la fin d’une transition démographique dont les impacts

ont profondément modifiés notre société, les liens générationnels, le rapport à

notre corps vieillissant, à notre habitat. Fini le temps du retrait, de la mise à

l’écart, du « vieux » en marge du progrès. Le monde moderne nous offre «une

santé de fer », nous voilà plus solide, luttant avec succès contre les maladies …

« Miraculés » du cancer, de l’accident vasculaire cérébral, etc., nos aînés partent

à la conquête du temps. Alain COLVEZ (1), nomme ce phénomène « transition

épidémiologie ». Il le définit comme le passage d’un régime de maladies aiguës et

mortelles à brève échéance à la prédominance d’états chroniques handicapants.

Ainsi, malgré des cœurs solides, des esprits rapides et une meilleure santé, nous

allons devoir composer notre vieillesse avec des pathologies chroniques plus ou

moins invalidantes. Notre perception de la vieillesse n’est donc plus adaptée à ce

qu’elle est réellement. Il devient nécessaire d’interroger les politiques sociales

dédiées au public âgé.

Dans ce contexte particulier, le logement, lieu de l’intime, du confort et

de la sécurité mais aussi espace et interface sociales, tend à prendre une place

primordiale.

Les dernières concertations sur la dépendance font objet de la nécessité

d’accompagner les politiques d’’adaptation du logement aux besoins et exigences

de l’âge. Les rapports BOULMIER 1 et 2 (2) font références en la matière. Ils

permettent aux néophytes d’aborder cette problématique de l’adaptation du

logement facilement. Dans ces rapports, le contexte est décrit précisément et

les enjeux de sociétés sont clairement formulés. Muriel BOULMIER fait part

dans le second rapport de l’intérêt de développer les approches préventives

autour de cette thématique.

A ce contexte particulier, il convient d’interroger et d’associer l’état du

parc immobilier français, qui tout comme la population vieillit. Ce parc constitué

pour sa grande majorité de logement ancien, nous engage à penser que

l’adaptation du logement et le développement d’action prévention des risques

domiciliaires seront dans l’avenir des axes d’interventions concomitants, de plus

en plus choisis par les pouvoirs publics mais aussi par de grands organismes

sociaux.

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Force est de penser que de plus en plus d’acteurs s’engagent dans le

développement et la pérennisation des politiques de maintien à domicile voir de

soutien à domicile. Certains affirmant ainsi dans cette dernière énonciation, leur

objectif de ne pas cantonner les politiques sociales s’adressant au plus âgées à la

seule idée l’idée qu’il suffirait de créer de beaux intérieurs confortables et

sécurisés. Chacun d’’entre nous le sait bien, une vieillesse autonome et active est

également liée à la capacité du sujet âgé à sauvegarder ses lien avec

l’environnement, la cité, l’extérieur… tout en vivant dans un logement sur, agréable

et confortable.

Anticiper sa vieillesse et l’adaptation de son logement : aborder la

désadaptation habitat –habitant et sa fragilité

Anticiper sa vieillesse, drôle d’idée ! Il serait plus juste de dire qu’il s’agit

pour la plupart des personnes vieillissantes, d’intégrer les bouleversements

démographiques des dernières décennies, c’est à dire la possibilité offerte à un

plus grand nombre de bénéficier de la longévité et par conséquent d’aborder ce

que certains nomment le grand âge. Vivre au delà de 85 ans devient un

phénomène courant. Cependant, il est fréquent de remarquer que cette étape de

la vie, n’est pas toujours bien anticipée… Surement confronter à l’insupportable de

la finitude, certains de nos concitoyens mettent de côté les problématiques liées

à une possible fragilité. Vivant tranquillement, bon nombre de personnes

n’anticipent pas, ce que nous nommerons la désadaptation habitat - habitant.

Facilement repérable mais très souvent ignorée, ces situations se

construisent avec le temps, à bas bruit sans que l’habitant et ses proches ne

s’en aperçoivent. Il s’agit de petites ou de grandes concessions faites lors de

l’achat ou de la location. Concessions faites sur le confort de vie , concessions

sur les usages et le cout (4èmeétage sans ascenseur plus grand et surtout

moins cher). Concessions qui avec le temps et la survenue d’incapacité se

transforment progressivement en obstacle, faisant ainsi du domicile un enfer

quotidien par son inadaptation. (3)

Développement des action de prévention : SADEER et le plan domicile

Les éléments précités sont les arguments qui ont permis d’élaborer et

d’initier, il y a un peu plus de 6 ans, le projet SADEER (4). Projet singulier qui

faisait de l’intervention préventive des ergothérapeutes sur les risques

domiciliaires, une voie innovante. Constitué de deux grands axes préventifs, il a

donné lieu à une action recherche (pour un public âgé de plus de 75 ans et plus) (5)

et à des actions de prévention nommées : « Le domicile, une clé du bien vieillir ».

Le projet SADEER bénéficia au fil du temps d’une visibilité croissante. Les

résultats favorables de l’action recherche ont donné lieu au développement d’une

expérimentation intitulée « `Bien chez moi », par les Fédérations AGIRC –

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- 53 -

ARCCO, lors de la période 2010-2011. Trois régions étaient en partie intégrées

dans ce dispositif, et plus d’une cinquantaine d’ergothérapeutes ont pu participer

à cette aventure. Constatant l’intérêt de cette approche et satisfaites du travail

effectué, les fédérations AGIRC-ARCCO, décidèrent courant 2011 de poursuivre

cette action et de la développer. Une deuxième phase de développement

territorial fut ainsi étudiée et donna lieu, au déploiement d’une seconde phase,

actuellement en cours. Celle ci comprend cette fois ci, 4 régions et l’ensemble

des départements constituant la dite région. Le mécanisme d’intervention des

ergothérapeutes est similaire et permet d’offrir à chaque concitoyen quelque soit

son lieu de résidence une équité de traitement. Les résultats de cette action

sont attendus fin 2012, et feront l’objet d’une étude approfondie. En fonction

de ceux ci, la possibilité d’une extension de la prestation à l’ensemble du

territoire national est envisagée.

Parallèlement à ce considérable chantier, les actions de prévention

intitulée : « Le domicile, une clé du bien vieillir », ont répondu à l’attente et besoin

du public âgé. Désirant soutenir ce type d’initiative, le groupe REUNICA a donc

œuvré au déploiement de cette approche. En 2011, 24 conférences-ateliers ont

été ainsi proposés sur l’ensemble du territoire. Elles ont permis de faire un travail

de sensibilisation important et se sont progressivement articulées avec les

« Diagnostics habitat », lorsque le besoin s’est fait ressentir.

Développements d’une prestation de type « Diagnostic » et des actions de

prévention: Enjeux et impact sur les pratiques

Le plan domicile inauguré par les Fédérations AGIRC-ARCCO mais aussi

l’intérêt croissant d’autres organismes de protection sociale, sont des

évènements majeurs pour notre profession, qui trouve dans l’intérêt porté par

ces institutions, une preuve de la reconnaissance du travail des ergothérapeutes.

Cette reconnaissance ne doit pas nous faire oublier qu’il reste pourtant beaucoup

à faire … à la fois pour notre profession mais aussi pour le développement de nos

actions. Trois grands enseignements me semblent, être à tirer de cette aventure.

Tout d’abord , le cycle vertueux que peut représenter la recherche en

ergothérapie, dans ce qu’il offre d’explorer des horizons différents mais aussi

par sa capacité à produire des réponses scientifiques . Son développement sera

surement dans l’avenir un moyen de nous positionner différemment sur le champs

de l’innovation au regard d’autres intervenants. D’autre part, la prévention est

un horizon nouveau qui doit être investi de manière plus ouverte et plus grande.

Elle ouvre à de nouvelles manières d’agir, mais aussi de penser notre exercice.

Avec SADEER, ce n’est pas avec des malades qu’il a fallu œuvrer mais bien avant

tout avec des sujets âgés … Enfin au delà de ces deux enseignements, il me

semble que nous avons beaucoup à apprendre de notre capacité à construire

ensemble. L’harmonisation des pratiques est un sujet qui dans l’avenir devrait

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- 54 -

prendre une place importante. Il n’est pas question ici de nous faire tous

semblables, mais bien de nous doter d’outils communs, nous permettant d’offrir à

chaque concitoyen une équité de traitement , nécessaire passage pour la prise en

charge de notre intervention.

Si dans l’avenir, et nous pouvons nous le souhaiter, ce type de prestation

devait à se développer, il me semble nécessaire que l’ensemble de notre

corporation, s’interroge sur un certains nombre d’éléments :

- Dans quelle mesure le développement de prestation nationale, peut elle être envisager sans la consolidation d’une présence territoriale accrue ?

Depuis les dernières décennies, l’ergothérapie libérale s’est bien

développée. Cependant nous pouvons être en droit d’interroger sa capacité à

répondre dans l’avenir à une demande immense. Le nombre d’ergothérapeutes

faisant le choix de coupler exercice libéral et exercice institutionnel est

croissant cependant il reste de nombreux territoires insuffisamment dotés

d’ergothérapeutes. Même si la récente loi sur la modernisation du travail et le

statut d’auto entrepreneur ont fortement favorisé l’exercice libéral. Le

déploiement d’une prestation tel que le diagnostic habitat proposé par les

fédérations AGIRC-ARCCO n’est envisageable que de manière progressive et

structurée.

D’autre part, un travail de sensibilisation des futurs ergothérapeutes lors

de leur formation initiale m’apparaît nécessaire. Nombre de ces jeunes

méconnaissent ce type d’interventions et beaucoup ne sont pas encore bien claire

sur cette nouvelle possibilité de coupler les types d’exercices.

- Dés lors que l’équité de traitement est une pilier de déploiement: quel sens à l’harmonisation de nos pratiques ?

L’action recherche SADEER et l’expérimentation « Ben chez moi » ont

eu pour effet commun de déployer des outils et une démarche collective

harmonisés. Chaque participant intégrant le dispositif s’est vu proposé un outil de

préconisation similaire et un protocole d’intervention. Cette harmonisation, bien

que comprise par là grande majorité des ergothérapeutes, n’a pas toujours été

simple à accueillir. Certains ont vu dans cette nouvelle manière de faire, une

remise en cause de leur intervention habituelle… d’autre y ont trouvé une

lourdeur, l’intégration d’un nouvel outil étant au début chronophage… Bien que

ces remarques soient compréhensibles, elles ne doivent pas nous faire oublier que

l’harmonisation, pilier de l’équité de traitement, ne peut s’envisager sans

l’élaboration d’un minimum d’outils et de démarches communes. Lutter contre

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- 55 -

cette harmonisation serait dans l’avenir, un frein au déploiement d’actions

nationales. Les mois à venir sont donc primordiaux pour notre profession. Elle

devra de manière consensuelle trouver un terrain d’entente, là où encore trop

d’initiatives personnelles ou institutionnelles ne se sont pas coordonnées.

Nombreux ont œuvré depuis des années … alors souhaitons que l’avidité de

certains et la cupidité d’autres ne fassent pas obstacles à l’enrichissement de

tous.

- L’harmonisation de nos outils et de nos démarches, ne doivent elles pas nous engager à interroger la qualité de nos interventions ?

Encadrer, superviser la pratique et le développement de ce type de

prestation me semble nécessaire. Ces démarches ne sont pas à entendre comme

une remise en cause de la compétence du praticien mais plus comme le gage et la

volonté d’offrir une prestation de qualité. Les 5 années passées à accompagner et

à coordonner les ergothérapeutes participants aux projets soutenus par

REUNICA et l’ARGIC-ARCCO, m’engagent à penser que cette démarche à

profiter aux ergothérapeutes. Quelques soient leurs difficultés ou

interrogations, c’est un soutien et une présence qu’ils ont avant tout trouvé. La

supervision et la coordination des projets ont aussi contribué à maintenir une

cohésion entre les acteurs dans des situations parfois complexes. Plus

symboliquement, la présence d’un tiers mandaté pour superviser le déroulement

des projets a été surement un moyen d’éviter des pratiques inadaptées voir

discutables.

Bibliographie

(1)Alain COLVEZ, « La santé de la population Vieillissante » in Etapes

de la vie, vieillesse et étape de la vie , Leroy Merlin source, 2007

(2) Muriel BOUMIER, « L’adaptation de l’habitat à l’évolution

démographique: un chantier d’avenir », Rapport au secrétaire d’état au logement

et à l’Urbanisme, 2009 et 2010

(3) Frédéric MORESTIN, « A propos de la prévention et du projet SADEER »,

in Actes de la 16éme Journée des ergothérapeutes de l’APHP, 2010

(4) Frédéric MORESTIN, Sandrine CAUVIN, « Personnes âgées et adaptation

du logement : Présentation, résultats et prospectives du projet de l’étude

SADEER », in Gérontologie et société, n°136, pages 141-155, 2011

(5) Nicole SEVE FERRIEU, Philippe MEEUS, Elisabeth HERCBERG, Rapport

SADEER 2010, http://www.ifeadere.com/PDF/RAPPORT RECHERCHE ACTION

SADEER.pdf

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- 56 -

De l'intérêt d'un logiciel de recueil de

données pour les ergothérapeutes

pratiquant l'évaluation du lieu de vie,

à l'usage de Dom' Ergo

Laurence KOCH*

Elisabeth HERCBERG**

_____________________

* ergothérapeute D.E. consultante, société La Kléh, 92140 Clamart. 06

12 17 56 57. [email protected], www.lakleh.fr

** ergothérapeute D.E. consultante, société La Kléh, 92140 Clamart.

06 16 33 46 47. [email protected], www.lakleh.fr

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- 57 -

Historique :

Il faut reconnaitre que la grande disparité des rapports de préconisations établis

par les ergothérapeutes peut desservir la profession. Il faut bien sur conserver

les approches multidimensionnelles et les spécificités que chaque professionnel

peut exprimer, mais il faut aussi une forme de consensus de la profession pour

certifier et homologuer auprès des différents publics les actes effectués.

Des constats ont aussi alimenté les réflexions en chemin :

• L'actualité : un métier en tension, des enjeux et des opportunités

• Le peu d’outils validés en ergothérapie sur les champs de l’évaluation de

l’habitat et l’évaluation des pratiques

• Le manque d’appui scientifique (soutien externe à la profession) pour

l’évaluation des pratiques en ergothérapie

• Les expériences menées : comme la recherche/action SADEER, stimulante,

qui montre l’intérêt de la recherche, mais aussi le besoin de modéliser un

recueil de données, de faire appel à un autre type d’organisation ...

Puis enfin, les besoins du terrain : les bailleurs, MDPH, CICAT, PACT, Hôpitaux et

CRF, assureurs, CCAS…. sont très en demande d'interventions pour leurs publics

respectifs afin de sécuriser et de valider leurs choix et d'argumenter les

engagements financiers mis en jeux.

L'idée était née!

Alors quoi faire ?

Si on y regarde bien, chaque ergothérapeute a sa méthode, qu'il s'est construite

à partir de ses expériences, ses pratiques, sa façon d'approcher l'évaluation du

lieu de vie… et cela depuis longtemps déjà. Malgré cela, il se trouve que nous,

ergothérapeutes, ne sommes pas identifiés immédiatement comme les

professionnels à interpeller, que le bénéfice de notre prestation ne saute pas aux

yeux de financeurs et des différents acteurs, que le prix fait réfléchir, que le

peu d'ergothérapeute disponible n'améliore pas… brefs autant d'arguments qui

nous font oublier que si nous étions plus consensuels et appuyés sur des outils

homologués, nous aurions un atout supplémentaire dans ce domaine.

Les objectifs de la création d'un logiciel de recueil de données destiné aux

ergothérapeutes intervenant pour l'évaluation du lieu de vie se précise donc de la

façon suivante :

Structurer et organiser notre pensée

S'assurer de faire le tour de la question

Systématiser la démarche pour optimiser la prestation

Faire" grandir" la profession en lui fournissant une base de données

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- 58 -

Faciliter la communication avec les autres professionnels et acteurs du

projet

L'idée d'un logiciel dont le fonctionnement est prévu pour faciliter la mise en

œuvre d'une pratique professionnelle très ciblée, l'évaluation du lieu de vie en vue

de préconisation, et permettre en parallèle la remonté d'informations anonymes

afin d'alimenter une base de données.

L'autre pilier essentiel c'est de prévoir un logiciel qui se veut participatif tant sur

le plan de sa capacité à être personnalisé pour s'adapter aux différents

utilisateurs, que par son action combinée de remontée de données destinée à être

une source vive d'information et de réflexion.

D’où l'intérêt de prévoir :

Un logiciel embarqué qui permet une saisie directe des données chez la

personne

La sélection de 20, 30 ou 40… variables (champs obligatoires) qui

garantissent un minimum d’éléments recensés

Une check liste permettant au professionnel, à la personne et à son

mandataire d’être assuré d’envisager toutes les dimensions du projet

L’accès à une banque d’images partagée

L'organisation du recueil de données simple, compatible notamment avec le

Guide d'Evaluation Multidimensionnel, qui peut être utilisé partiellement

afin de s'adapter à toutes situations de difficulté, de handicap, de

pathologie et de mode d'intervention.

Ainsi, la mutualisation anonymisée des dossiers réalisés par des ergothérapeutes

de tous horizons permet de constituer un socle pour la profession, une base de

réflexion commune, un support sécurisé... permettant à terme d'assoir la

profession dans ce domaine de compétence tout en garantissant les limites

d'intervention.

De cette réflexion est donc né Dom'Ergo:

C'est un outil de recueil de données dans le cadre du diagnostic d'autonomie dans

le lieu de vie, pour guider l’évaluation faite par l’ergothérapeute, envisager toutes

les dimensions du projet avec la personne et rendre des écrits de qualités aux

mandataires.

Dom'Ergo permet :

D’accompagner le relevé d'information qualitatif et quantitatif par une

appréciation des situations.

de faciliter la production de rapport en répartissant les données relevées

selon un masque de document prédéfini,

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- 59 -

d'agréger des données sur l'ensemble des professionnels utilisateurs afin

d'extraire des statistiques, de visualiser des tendances et des éléments

probants.

A travers 5 chapitres, l'ensemble des éléments sont investigués selon les besoins

: informations administratives, situation personnelle, bilans et mesures,

réalisation effectives et descriptif du lieu de vie. Un 6ème chapitre permet la

production de documents.

Le logiciel génère automatiquement une répartition des données collectées dans la

trame du document élaborée par l'ergothérapeute. Celui-ci peut finir de rédiger

son rapport de préconisations, sans oublis tout en sélectionnant les éléments à

faire apparaitre.

La pertinence de l'analyse et de l'exploitation des données faite par

l'ergothérapeute sera garante de la qualité de la prestation. Le professionnel sera

accompagné par un outil et pourra, en se l'appropriant, se libérer du temps pour

ses recherches de produits, la réalisation de croquis plus explicites ou d'autres

interventions ou projets de recherche…

Conclusion :

Les ergothérapeutes avaient une longueur d'avancent dans leur concept et leur

approche spécifique de la situation de handicap, mais l'apparition de la loi du 11

février 2005 a "comblé" progressivement la différence de culture partagée.

Nous devons faire évoluer nos pratiques en conséquence et de façon réactive afin

de ne pas être écartés de ce champ d'activité qui nous est cher dans

l'accompagnement des personnes tout au long du processus de réadaptation et de

réinsertion. La constitution de structures communes comme des logiciels et des

référentiels… et la mutualisation des efforts et des moyens permettra à notre

profession de s'identifier et de trouver sa place dans les nouveaux dispositifs qui

émergent.

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- 60 -

L’intervention de l’ergothérapeute du

domicile à la cité : une approche de la

participation sociale en ergothérapie

Jean-Michel Caire

Michel Vienne

Chantal Lesage

Jean-Marie Cohen

______________________

*

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- 61 -

Une évolution de l’ergothérapie au cœur du milieu de vie et de la participation

sociale : Les preuves sont faites que l’ergothérapie améliore l’indépendance des

patients et leur engagement dans les activités de vie quotidienne une fois revenus

à domicile. Dans une approche à la fois de sélection quantitative et qualitative

d’articles, des auteurs montrent en outre la force de l’approche centrée sur le

client [patient] (client-centered approach) qui préconise la construction d’un

programme de soins basé sur l’engagement dans les activités signifiantes et

significatives plutôt que pathologie centrée.( Legg et al.,2009 ; Kristensen et al.

2010 ; Sorita et al. 2011 ) Dans le domaine de la maladie d’Alzheimer Maud Graff a

produit avec ses collaborateurs une étude sur la prise en charge à domicile autour

du maintien du niveau de participation dans les activités domestiques de la vie

quotidienne de patient présentant une démence de type Alzheimer. Elle influence

les orientations dans la politique de santé, et montre que l’apport de

l’ergothérapie est d’intérêt face aux problématiques de santé que rencontrent nos

sociétés (Graff et al. 2011). Cette approche médico-sociale que nous revendiquons

aujourd’hui en tant qu’alternative à l’hospitalisation est bien connue de nos

collègues Outre-Atlantique. Lyn Cockburn dans sa rétrospective sur la profession

d’ergothérapeute au Canada constate l’évolution constante de cette profession

vers une intervention entre santé et social (CAOT ; 2012). « Avec notre nouvelle

perspective sur l’habilitation, nous avons le défi d’apprendre à saisir l’occupation

humaine et la nature de l’habilitation, de propulser conjointement vers l’avant la

science de l’occupation et la science de l’habilitation. […] nous aurons la possibilité

et le privilège de faciliter les occupations de toute personne, d’aller bien au-delà

de la mission médicale qui consiste à préserver et faciliter la vie » (Polatajko,

2001). Nous nous retrouvons dans un rôle qu’expérimente depuis une dizaine

d’années l’ergothérapie brésilienne sous le nom d’ergothérapie dans le champ

social. « Le rôle d’articulateur social est devenu une possibilité dans le champ de

l’action de l’ergothérapeute » (Dias Barros, 2011). En France, le nouveau

référentiel de formation confirme la volonté des Instituts de formation en

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- 62 -

ergothérapie de s’inscrire dans une pédagogie active qui développe cette pratique

médico-sociale de l’ergothérapie. Cette nouvelle approche nous permet d’intégrer

le courant pédagogique européen (Morel-Bracq M-C, 2010) mais surtout de

répondre à une complexité croissante des questions liées aux situations de

handicap. Pour illustrer nos propos, nous allons présenter deux approches pour

faciliter la participation sociale et l’activité de tous dans l’environnement

quotidien. Ces actions ont été soutenues par l’Institut de Formation en

Ergothérapie de Bordeaux et visent à jeter un pont entre la santé en générale et

une approche sociale de l’ergothérapeute. Notre première démarche concerne la

mise en accessibilité de la commune de Lussac, en Gironde. Ce projet s'inscrit

dans le cadre du module de conduite de projet à l’Institut de formation

d’ergothérapie de Bordeaux menée sur l'année 2009-2010.

La mise en œuvre du projet d’accessibilité pour tous : La commune de Lussac

s’inscrit dans une démarche d’élaboration d’un PAVE selon la loi de 2005 en

vigueur. Ce projet est un pari, le pari d’un changement d’état, d’une rupture entre

avant et après. Notre approche s’est fondée dans la continuité et la volonté d’un

groupe de personnes souhaitant prendre au sérieux le problème de l’accessibilité

pour tous sans omettre l’histoire et les réalités multiples de la commune de

Lussac. Le travail repose sur l’application de la loi du 11 février 2005, sur l’égalité

des droits et des chances et la participation citoyenne des personnes

handicapées. Cette loi instaure pour la première fois le principe d'accessibilité « à

tout, pour tous ». L’action a été conjointement menée avec la mairie de Lussac, les

élus et la population, la Direction Départementale de l’Equipement, le Groupement

pour l’Insertion des personnes Handicapées Physiques (GIHP 33), AVI Conseil et

le responsable de deuxième année de l’Institut de Formation en Ergothérapie

(IFE) de Bordeaux et douze étudiants de deuxième année (Caire J-M ; 2011). Pour

ne pas se limiter à une accessibilité réduite à des normes architecturales et

législatives, il nous fallait construire un espace de rencontre cohérent avec

l’exigence de la réalisation du projet. S’astreindre à des interviews de la

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- 63 -

population et à leurs analyses peut paraître en dehors d’une approche collective du

problème. Pourtant nous avons choisi une méthode volontairement

socioconstructiviste et systémique pour nous construire une représentation de

l’espace et du temps la plus fidèle du singulier et du particulier des individus

considérés dans leur contexte. Nous prenons en compte le fait que la réalité n’est

pas unique, ni objective, ni donnée mais qu’elle est une construction du singulier et

du sens collectif, en perpétuel mouvement (Gheselle C., 2006). Les interviews

apportent une connaissance de la population et donnent des repères sur les

attentes, les besoins, les priorités vis à vis de la question de l’accessibilité. Des

paroles fortes de sens nous ont donné un puzzle de représentations qu’il a fallu

rassembler par l’analyse pour mieux appréhender le quotidien de cette population

interrogée. L’analyse des entretiens a permis de dégager cinq thématiques

prioritaires : l’accessibilité, la sécurité, l’espace de vie pour tous, la citoyenneté

et la communauté. La représentation de cet échantillon d’habitants nous a permis

de préparer le diagnostic en marchant de la commune. La commune a été découpée

en cinq secteurs sur lesquels étaient répartis les professionnels et les étudiants.

Lors de l'expertise, nous avons noté et pris en photo les dysfonctionnements,

c'est-à-dire chaque élément qui ne correspondait pas aux normes. Nous avons

également tenu compte des obstacles permanents, semi permanents et ponctuels

(mauvais stationnement, pots de fleurs, poubelles…). Ce diagnostic en marchant a

permis aux étudiants et aux professionnels de confronter les dires de la

population à la réalité du terrain pour envisager des axes d’amélioration. Pour

finaliser le travail, le document a été mis aux normes légales relatives au PAVE

par Michel Vienne d’AVI Conseils et le référent de l’IFE de Bordeaux. Ce

document a été déposé en décembre 2010 à la Mairie de Lussac. La commune, en

validant et en rendant ce document officiel et public a voté un cahier des charges

s’engageant résolument dans une perspective d’amélioration prenant en compte

l’histoire et la particularité du lieu. En réfléchissant en amont de travaux sur la

voirie, les responsables locaux ont une action citoyenne pour éviter des

aménagements urbains qui pourraient s’avérer à terme des obstacles pour la

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- 64 -

population. La démarche est bien de favoriser la qualité de vie de tous les citoyens

et d’éviter la stigmatisation et la mise à l’écart de certains. Dans ce projet, nous

sommes partie du collectif pour aller vers le singulier pour mieux comprendre

comment l’environnement communautaire favorise l’engagement individuel et la

participation sociale des citoyens. Cet éclairage nous permet d’aborder une

deuxième approche bien connue des ergothérapeutes, « la visite du domicile »

appelée aujourd’hui « l’expertise du milieu de vie ». Dans cette deuxième

approche, nous nous intéressons au milieu de vie de la personne tout en incluant la

préoccupation de la participation sociale.

Les ergothérapeutes, les acteurs dans l'expertise du milieu de vie et du

soutien à domicile pour les seniors : L’émergence de difficultés dans l’usage de

l’habitat peut engendrer de l’insécurité. Le dernier rapport de Muriel Boulmier,

parle d’une « révolution silencieuse » en évoquant les phénomènes liés à

l’inadaptation habitant / habitat. La question du soutien à domicile des aînés est

aujourd’hui une question fondamentale de santé publique (Boulmier, 2009). Un des

objectifs sociétal est de pouvoir mener à bien l’évaluation des différents niveaux

d’interactions entre la personne âgée (et son niveau d’activité) et, d’une part les

contraintes ou ressources liées à l’environnement domiciliaire proche et étendu

(habitat, quartier...) et, d’autre part, son environnement relationnel proche et

étendu (Famille, réseau social, réseau professionnel). L'arrêté du 5 juillet 2010

relatif au diplôme d'Etat d'ergothérapeute explicite clairement les compétences

des ergothérapeutes en lien avec l'expertise du milieu de vie. « En repartant de

l’observation de l’activité des ergothérapeutes, l’ergothérapie apparaît comme une

science de l’autonomisation des patients confrontés à des pathologies invalidantes.

Mais bien plus qu’une science de l’activité, l’ergothérapie dans sa pratique pourrait

être une science d’élaboration et d’accompagnement d’un projet. De ce projet de

vie, formulé par le patient, découle un projet de soins, mais le projet de soins ne

peut préexister sans la connaissance du projet de vie et du contexte où il se

réalise. C’est une autre formulation du rapport homme-activité-environnement. »

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- 65 -

(Destaillats, 2008, p 114). De nombreuses études démontre l’influence positive de

l’intervention environnementale des ergothérapeutes dans divers domaines du

handicap et chez les personnes âgées (Gilbertson, 2000 ; Loagan, 2003 ; Lannin,

2007). Une étude randomisée sur 285 personnes âgées de plus de 75 ans pendant

3 ans montre que le groupe ayant bénéficié de visites à domicile tous les 3 mois a

eu un nombre de ré hospitalisations significativement diminué (Hendriksen, Lund,

Stromgard, 1984). Plus récemment, une autre étude randomisée montre des

bénéfices en termes de diminution de la perte d’autonomie de personnes âgées

hospitalisées pour chute ayant bénéficié de modifications du domicile par un

ergothérapeute (Pardessus, 2002). Les ergothérapeutes sont identifiés

aujourd’hui par les caisses de retraite et les mutuelles pour mener une mission

d’expertise sur les domaines de la limitation d’activités et de la restriction de

participation pour les aînés vivant à domicile. L'évaluation expertale requiert de la

part de l’ergothérapeute une approche multi dimensionnelle et multi factorielle

prenant aussi bien en compte l’origine multi causale des restrictions de la

participation que le projet de la personne âgée et de son environnement. Plusieurs

démarches en France ont été menées sur ce thème : SADEER ; DOM’ERGO ;

BME … Cependant il n'existe pas actuellement de consensus en France quant au

processus d'intervention à domicile en ergothérapie. Nous sommes partis de ce

constat pour débuter notre réflexion sur le soutien à domicile des ainés avec

l’association APRES (Association Professionnelle Recherche en Ergothérapie et

Sciences), OPEN ROME (Organize and Promote Epidemiological Network) en

associant l’Institut de Formation en Ergothérapie de Bordeaux. Dans notre

projet, des réunions interprofessionnelles (ergothérapeutes, médecin généraliste,

ethnologue, travailleur social, représentants mutualistes, usager, associations liée

au handicap) ont été le préalable pour cibler les objectifs du projet et définir la

démarche souhaitée par le groupe. Nous avons pu déterminer les valeurs du

projet. Des travaux en lien avec les professionnels et les étudiants en

ergothérapie ont permis de faire le point sur l’existant à partir d’une revue

bibliographique internationale sur la pratique des ergothérapeutes dans le

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- 66 -

domaine de l’expertise du milieu de vie. A partir de ce travail collectif, nous avons

construit un dossier informatique incluant un processus d’évaluation de la situation

de la personne dans son milieu de vie reprenant les items : santé, vie sociale, vie

relationnelle, environnement architecturale du lieu de vie, ressources financières,

réseau existant dans le cadre du soutien à domicile. Ce dossier appelé MUTERGO

n’est pas figé mais est mis à l’épreuve par les utilisateurs ergothérapeutes sur le

terrain pour évoluer dans le temps et répondre aux exigences des réalités de

terrain, des usagers, des prescripteurs, des partenaires (mutuels, caisses de

retraite, CICAT, CLIC …). Pour suivre la pertinence de ce dossier, le groupe va

utiliser la méthode recherche – action participative basée sur la méthode de

développement d’échelle de DeVellis. Cette méthodologie a été mise en place pour

guider la construction d’une échelle d’évaluation. Pour développer la création d’un

outil, Robert F. DeVellis (2006) recommande une méthode en huit étapes pour

rendre fiable le processus d’intervention (Caire J-M, Cohen J-M ; 2011).

Aujourd’hui des praticiens en Aquitaine éprouvent ce dossier sur le terrain et des

contacts avec des fédérations mutualistes, caisses de retraite et CICAT

permettent d’envisager une exploration à plus grande échelle.

Perspectives : Ces deux exemples d’actions combinées entre le terrain social, la

formation et la recherche nous laissent entrevoir des perspectives dont l’impact

est indéniable dans les enjeux de politique de santé et plus largement de société,

tout autant que vis-à-vis des patients et des familles qui nous sont adressés.

Combiner nos efforts au-delà des intérêts particuliers, c’est peut-être la nouvelle

étape que nous devons suivre pour être véritablement représentatif dans le

paysage social en France. Nous nous devons à la fois de chercher à améliorer

l’impact de nos pratiques et de défendre le droit à un mieux vivre, dans des

contextes de vie respectueux, veillant à leur reconnaitre des capacités

d’implication active et des compétences à partager. Les ergothérapeutes ont

toujours été des joueurs d’équipe dans le soin interprofessionnel. Au Canada, dans

une démarche de santé publique primaire et secondaire, le gouvernement a

compris l’importance de promouvoir une approche interprofessionnelle où

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- 67 -

l’ergothérapie a une place en interphase entre la personne, l’activité et le

contexte habituel (Santé Canada, 2010 ; Paterson et al., 2007). Le gouvernement

de l’Ontario a ajouté l’ergothérapie à la liste des fournisseurs de service de santé

financés par l’Etat (ministère de la santé et des soins de longue durée de

l’Ontario, mars 2010). Le 15 décembre 2010, Albert II en Belgique inscrit dans un

arrêté établissant les prestations de rééducation le bilan en réadaptation et la

mise en situation au domicile faits par des ergothérapeutes D.E. (Service Public

Fédéral Sécurité Sociale, 2010). Des partenaires sont prêts à faire confiance en

nos compétences, en notre aptitude à créer du lien et travailler dans une approche

interprofessionnelle, à nous de consolider nos acquis en faisant fonctionner ce qui

nous caractérisent le mieux : notre sens de la pratique, notre écoute du quotidien

et notre intelligence collective au service des personnes que nous côtoyons au jour

le jour, les personnes en situation de handicap et leurs familles.

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- 68 -

Bibliographie

Boumier, M. (2009). L’adaptation de l’habitat à l’évolution démographique : un

chantier d’avenir, Rapport au secrétaire d’état au Logement et à l’Urbanisme.

Caire J-M et al. (2011) Etude expérimentale d’aménagement d’une commune en

Gironde (Lussac) pour faciliter l’accessibilité à tout citoyen : une approche

interprofessionnelle de l’environnement. in Expérience en ergothérapie, Saurams

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Cockbum L. (2010) Actualités ergothérapiques volume 13.1

http://www.caot.ca/otnow/jan11/reflexions.pdf (05/02/2012)

Destaillats, J.M. (2008). Concepts et fondements de la profession in Caire J-M et

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DeVellis, R.F. (2006). Scale development : theory and applications, SAGE

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Gheselle, C. (2005). L’approche systémique dans la gestion de projet, ou comment

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Publications ACE.

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- 69 -

Morel-Bracq M-C. (2010) Les changements apportés au référentiel de formation :

nouveautés et universitarisation, in Ergothérapie, n° 40, décembre 2010, pp 15 –

19, Solal, Paris.

Pardessus, V. (2002). Benefits of home visit for falls and autonomy in the elderly

: a randomised trial study. Am. J. Phys. Med. Rehab, 81(4) :247-52

Paterson, M., Medves, J., Chapman, C., Verma, S., Broers, T., et Schroder, C.

(2007). Action research as a qualitative research approach in inter-professional education: The QUIPPED approach. The Qualitative Report. 20(6). 679-681.

Polatajko, H. J. (2001). The evolution of our occupational perspective: The journey

from diversion through therapeutic use to enablement. Revue canadienne

d’ergothérapie, 68, 203-207.

Santé Canada (2010). Stratégie pancanadienne relative aux ressources humaines en santé. Téléchargé au : http://www.hc-sc.gc.ca/hcs-sss/pubs/hhrhs/index-

eng.php .(05/02/2012) Sorita E., Tarruella A., Bossard C., Criquillon J., Cook A., Pelegris B., Dehail P.,

Joseph PA., Mazaux JM. (2011). Apport de l’intervention ergothérapique auprès

des patients AVC. Congrès SOFMER, Nantes.

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- 70 -

POSTERS

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DEMARCHES D’ACCOMPAGNEMENT

DU SAVS-SAMSAH DE L’APF DE PARIS

Isabelle Aiguillon*

Sandra Ritleng*

______________________

* Ergothérapeutes

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Les SAVS et SAMSAH sont des services qui ont pour vocation de « contribuer à

la réalisation du projet de vie des adultes handicapés par un accompagnement

adapté favorisant le maintien ou la restauration de leurs liens familiaux, sociaux,

scolaires, universitaires ou professionnels et facilitant l’accès à l’ensemble des

services offerts par la collectivité »6

A la différence des SAVS qui sont constitués majoritairement de travailleurs

sociaux, les SAMSAH comportent en plus une équipe médicale et paramédicale

plus étoffée.

L’intervention des équipes pluridisciplinaires qui constituent ces services se fait

sur orientation de la CDAPH et se déroule sur tous les lieux de vie des usagers,

principalement à leur domicile.

Au sein du SAVS-SAMSAH de l’APF de Paris nous accueillons des adultes qui

présentent un handicap moteur avec ou sans troubles associés : des séquelles de

lésions cérébrales (hémiplégies, IMC, traumatismes crâniens…), des séquelles de

maladies neurologiques (SEP, SLA, Huntington, poliomyélite…), de lésions

médullaires (para-tétraplégies…) ou de lésions ostéo-articulaires (amputations,

polyarthrite rhumatoïde…).

Lorsque nous les rencontrons, les personnes vivent à leur domicile, en structure,

sont hospitalisées ou sans domicile fixe. La problématique du logement est

souvent au cœur de nos interventions avec, en corolaire, tout ce qui y est lié

comme l’organisation de la vie quotidienne, la gestion administrative et financière,

l’isolement social, etc.

I. La démarche d’accompagnement du SAVS-SAMSAH :

Après évaluation de ses besoins et attentes, et au regard des compétences de

l’équipe, nous co-élaborons avec l’usager un projet d’accompagnement

individualisé. Celui-ci prend en compte ses attentes et ses besoins et est

formalisé à travers un document comprenant notamment des tableaux avec 4

colonnes (objectifs, moyens, professionnels de l’équipe et partenaires concernes,

délais) signé par l’usager et le directeur du service. Les deux parties deviennent

ainsi « co-auteurs » du projet.

Les objectifs d’accompagnement peuvent concerner des domaines multiples :

- L’évaluation des capacités fonctionnelles (Evaluer les capacités motrices, les fonctions cognitives…)

- La santé et les soins (Mettre en place un suivi infirmer, renouveler les chaussures orthopédiques, faire une rééducation orthophonique, avoir un suivi gynécologique adapté…)

- Le lieu de vie (aménager la salle de bain, trouver un logement accessible, choisir un type de lieu de vie : domicile/ foyer de vie…)

6 Décret 2002-223 du 11 mars 2005 – Art D.312-155-5 et D 312-155-9

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- La vie quotidienne au domicile (Sécuriser les transferts en formant l’entourage et les auxiliaires de vie à l’utilisation d’un lève-personne, mettre en place une aide ménagère...)

- Les démarches administratives et le budget (ouverture des droits spécifiques, assainir la situation financière, apprendre à gérer ses documents administratifs, mettre en place une mesure de protection adaptée…)

- L’insertion sociale et professionnelle (pratiquer une activité sportive, adapter le poste de travail…)

- Le soutien à la personne et/ou à l’entourage (ex : Etre soutenu dans le vécu de leur pathologie, expliquer la pathologie de l’usager et ses retentissements à son entourage, être orienté vers un professionnel dans leur quartier…)

- Etc.

Les moyens reprennent les étapes nécessaires à la concrétisation de l’objectif.

Chaque professionnel concerné par l’objectif est ensuite identifié

L’équipe est constituée de professionnels de la santé (médecin MPR, médecin

psychiatre, infirmier coordinateur, AMP, ergothérapeutes, orthophoniste,

neuropsychologue, psychologue clinicienne) et de travailleurs sociaux (assistantes

sociale, conseillère en économie sociale et familiale, éducateur spécialisé,

animateur socio-éducatif).

Les professionnels peuvent intervenir de façon directe et/ou faire de la

coordination (ex : l’orthophoniste propose des bilans mais ne fait pas de rééducation. Elle recherche par contre des orthophonistes libéraux avec qui elle fait le lien. L’infirmier ne fait pas de soins mais recherche et coordonne l’intervention de libéraux). Les partenaires, lorsqu’ils sont bien identifiés, apparaissent également sur le

document écrit du projet d’accompagnement. Les liens avec les partenaires sont

essentiels et permanents (revendeurs, artisans, financeurs, services d’auxiliaires

de vie, travailleurs sociaux…).

Un délai d’atteinte est estimé pour chaque objectif. Ils permettent de prioriser

les actions et d’avoir des repères dans le temps.

Contrairement à d’autres structures, les SAVS-SAMSAH permettent un

accompagnement des usagers aussi longtemps que cela est nécessaire à partir du

moment où l’usager a des demandes auxquelles le service peut répondre et sous

réserve d’une orientation attribuée par la MDPH en cours de validité.

C’est ce qui nous permet, en tant qu’ergothérapeutes, d’accompagner les usagers

jusqu’à la réalisation des travaux que nous avons préconisés par exemple.

Tout au long de l’accompagnement, l’équipe a la volonté de ne pas faire à la place

de l’usager mais plutôt de l’amener à être autonome (dans la mesure du possible,

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en transmettant connaissances et compétences à lui-même et/ou son entourage),

de lui laisser le temps de faire les meilleurs choix pour lui tout en l’accompagnant

dans sa réflexion. Les échanges entre l’usager et son entourage, les collègues et

les partenaires sont permanents.

Un bilan de l’accompagnement (avec l’usager et l’équipe du SAVS-SAMSAH) est

réalisé au minimum une fois par an.

Il permet de faire le point et peut aboutir à la poursuite du projet, au rajout d’un

objectif, à l’élaboration d’un nouveau projet ou bien à la fin de l’accompagnement.

Dans l’idéal, la fin d’accompagnement signifie pour l’usager l’aboutissement de son

projet, sa satisfaction au regard des éléments mis en place et sa capacité à

mobiliser les ressources nécessaires pour vivre sa vie.

II. Notre mission, en tant qu’ergothérapeute, au sein du SAVS-SAMSAH :

Nous évaluons les besoins des usagers en termes de compensation et/ou de

réadaptation. Pour cela nous effectuons des entretiens et des mises en situation

avec l’usager et le cas échéant avec son entourage, en complémentarité avec nos

collègues (médecin, infirmier, neuropsychologue, orthophoniste, travailleurs

sociaux) ou nos partenaires (centres de rééducations, autres ergothérapeutes

accompagnant la personne…).

Avec l’usager nous recherchons des solutions techniques (matériel ou mode

opératoire), architecturales et humaines et nous proposons des essais et des

rencontres avec revendeurs, bailleurs, artisans, services d’aide humaine… pour

vérifier la pertinence et la faisabilité du projet. Les actions que nous menons sont

en corrélation avec celles des autres professionnels de l’équipe pour l’avancée du

projet global qu’il soit le maintien à domicile ou une solution alternative.

Vient ensuite la recherche de financements pour permettre la concrétisation du

projet. Avec l’aide ou non des autres professionnels de l’équipe, nous sollicitons

des financeurs par le biais d’argumentaires reprenant les difficultés rencontrées

par l’usager et les solutions nécessaires ou indispensables permettant de lui

garantir sécurité et bien-être.

Enfin nous suivons l’avancée de ce dossier de financement jusqu’à la concrétisation

du projet. Nous accompagnons la mise en place du matériel et son appropriation, la

réalisation des travaux pour s’assurer de son adéquation avec les préconisations

et nous veillons au bon déroulement de l’aide humaine.

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En résumé, l’ergothérapeute du SAVS-SAMSAH accompagne et soutien l’usager

et son entourage dans la compensation du handicap, en les aidant à faire des choix

éclairés. Il leur transmet les informations et savoir-faire nécessaires (démarches,

méthodes, outils, contacts...) permettant le maintien à domicile autonome.

Cependant l’ergothérapeute seul ne pourrait être garant du maintien ou retour à

domicile : ses actions sont interdépendantes de celles des autres professionnels

(équipe pluridisciplinaire et partenaires) et des décisions de l’usager et de son

entourage.

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Le Profil des AVQ

Mélanie Freyder*

______________________

* Ergothérapeute

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1. Objectif :

Le profil des AVQ est un outil d’approche écologique qui vise à évaluer les

capacités d’indépendance et d’autonomie des patients dans leurs habitudes de vie.

Trois dimensions sont abordées : personnelle, domiciliaire et communautaire. Les

activités qui y sont rattachées se subdivisent en tâches. CF. tableau n°1.

2. Description :

Outil créé par Elisabeth Dutil (ergothérapeute, MSc, professeure) et Carolina

Bottari (ergothérapeute, MSc, doctorante). Cet outil est normé et a été validé

notamment auprès d’une population de personnes présentant un accident

vasculaire cérébral ou un traumatisme crânio-cérébral. L’évaluation comporte 2

grands axes : La mise en situation et l’entrevue semi structurée, administrée au

patient et à un proche.

3. Fondements et modèles théoriques :

Le profil des AVQ se base sur trois grands modèles conceptuels : Le modèle de

l’occupation humaine, le processus de production du handicap et le modèle de

Luria. Ce dernier détermine 4 opérations

utilisées pour l’analyse des mises en situations :

Formuler un but

Planifier

Exécuter

S’assurer de l’atteinte du but initial.

Ces 4 opérations seront cotées pour chaque

tâche évaluée. La difficulté inhérente à ce bilan

est la maîtrise ces 4 opérations pour

déterminer à quel niveau se situent les erreurs.

4. Passation :

Elle se réalise en 2 parties :

4.1 L’entrevue semi structurée (tableau 2a)

Elle est adressée au patient et à une

personne significative (membre de son

entourage proche vivant si possible avec lui).

Elle comprend 14 questions visant à mettre en

avant les rôles, les habitudes de vie, la prise de

responsabilités, la satisfaction de la personne

vis-à-vis de sa participation.

Les questions portent sur les 3 dimensions :

personnelle, domiciliaire et communautaire et

s’intéressent à la situation pré et post traumatique.

L’entrevue permet entre autre :

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D’apprécier la perception qu’a le patient de ses capacités.

D’avoir un tableau précis des tâches, responsabilités, et habitudes de vie

de la personne avant et après le traumatisme,

De recueillir les données sur la satisfaction de la personne significative et

du patient quant à son niveau d’indépendance.

La cotation de chaque question dépendra de sa nature.

4.2 La mise en situation :

Elle se compose de 17 tâches (tableau 2b). Pour chacune d’elles, l’évaluateur

analysera les opérations (formuler un but, planifier, exécuter, s’assurer de

l’atteinte du but initial). Chaque opération sera cotée selon l’aide nécessaire

comme expliqué plus loin. Lors de la mise en situation il y a possibilité de combiner

plusieurs tâches, par exemple: se déplacer à l’extérieur, utiliser un guichet, faire

des courses, préparer un repas chaud, faire le ménage quotidien. Il est important

afin de refléter les capacités réelles de la personne, de réaliser la passation dans

son environnement naturel. Le maximum des tâches seront donc évaluées au

domicile du patient ainsi que dans les lieux qu’il fréquente habituellement

(supermarché, guichet de banque…).

- Consigne donnée au patient :

Le minimum d’information et de

directives seront données afin de laisser

au patient la possibilité d’initiation, de

formulation du but. Exemple de consigne

pour la préparation d’un repas:

« j’aimerais observer ce que vous faites

habituellement à cette heure» (vs

« préparez le repas »), cette phrase

laisse cours à la formulation de but. Puis

il peut être demandé : « dites moi ce que

vous allez faire » afin de s’assurer de la

planification. Il est précisé au patient

que l’examinateur restera en retrait.

Pour les tâches non routinières,

l’examinateur peut être amené à

formuler à la place du patient : ex :

entretenir ses vêtements, faire le

ménage hebdomadaire, utiliser un guichet

automatique.

TABLEAU 2b

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- Déroulement :

Pendant la réalisation des tâches l’examinateur note avec précision le temps

requis ainsi que les différentes actions de la personne. On donne le moins

d’assistance possible aussi longtemps que la personne agit en sécurité.

L’examinateur intervient et offre une aide verbale et / ou physique selon les

besoins et de façon progressive. Si l’assistance répétée ne permet pas à la

personne de réussir, la tâche doit être interrompue et sera cotée « dépendant ».

- Cotation :

3 : Indépendance sans difficultés

2 : Indépendance avec difficultés

1v : Assistance verbale

1p : Assistance physique

1vp : assistance verbale et physique

0 : Dépendance

8 : Non évalué cause intrinsèque

9 : Non évalué cause extrinsèque

Une grille d’évaluation permet de reporter la cotation de chaque opération.

Le score total de la tâche correspond au score le plus bas d’une des opérations.

Exemple pour la tâche « faire sa toilette » : Formuler un but = 1v, Planifier = 3,

Exécuter = 2, S’assurer de l’atteinte du but initial = 3. Dans ce cas on considère

que le patient nécessite une aide verbale pour réaliser la tâche.

En conclusion :

Cet outil se veut complet car il permet d’obtenir toutes les informations

nécessaires à la compréhension de la situation de handicap. Ce bilan est sensible

au syndrome dysexécutif car il permet l’évaluation des capacités d’initiation

difficiles à évaluer et souvent responsables d’une atteinte sévère de l’autonomie.

Si la passation des mises en situation est couteuse en temps, elle permet d’obtenir

des données quantitatives (score de tâche) et surtout qualitatives (type d’erreur

empêchant la personne d’être indépendante). Cet outil peut donc être une base de

données pour les aidants car il permet de déterminer le type d’aide à apporter

(par exemple : assistance verbale pour planifier l’action de préparer un repas, ou

assistance physique pour l’exécution du ménage hebdomadaire…).

L’utilisation du profil des AVQ nécessite une formation préalable, il est disponible

à l’achat. (Se renseigner auprès de l’ANFE).

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Bibliographie :

Bottari, C., Dutil, E., Gaudreault, C., Vanier, M. (2005) Le profil des AVQ (Version

5), Les Editions Emersion, Montréal, Québec, Canada.

Bottari, C., Dutil, E. (2000). Vers une meilleure compréhension des besoins de la

personne dans les activités de la vie quotidienne (AVQ) : une analyse critique

d’instruments de mesure. Proceedings of the congress of the Quebec association of Occupationnal Therapists, Trois Rivières, Canada.

Dutil, E., Forget, A., Vanier, M., Lambert, J., Gaudreault, C., Auger, C., & Labelle,

J., (1996). Le Profil des AVQ : Un outil d’évaluation pour les personnes ayant subi

un traumatisme crânio-encéphalique. Revue Québécoise d’Ergothérapie, 5(3), 112-

120.