TERMINALE BAC PRO : Histoire – Chapitre 4

Nous commençons le chapitre intitulé : « Le monde depuis le tournant des années 1990 ». Nous verrons plusieurs événements importants qui ont eu lieu à la fin de la guerre froide ainsi que les grandes crises qui ont marqué le début de cette nouvelle période.

LES OBJECTIFS DU COURS :

Comprendre l’effondrement de l’URSS (le modèle soviétique) et rôle qu’a joué la victoire du modèle capitaliste et libéral (domination américaine) dans la mise en place d’un monde unipolaire

Constater que le début de cette nouvelle ère est marqué par de nombreuses crises très sombres de notre histoire.

Connaître 4 événements majeurs au retentissement planétaire : la chute du Mur de Berlin (1989), le génocide rwandais (1994), le massacre de Srebrenica (1995), les attentats du 11 septembre (2001)

LA PROBLEMATIQUE :

Comment s’organise le monde depuis la fin de la guerre froide ?

RESUME :

1. La fin de la guerre froide et le début du monde unipolaire dominé par l’hyperpuissance américaine.

En 1989, sous la pression du peuple allemand, le Mur de Berlin, véritable symbole de la guerre froide entre les Etats-Unis et l’Union Soviétique, finit par tomber 28 ans après sa construction. L’Allemagne, séparée en deux, ne tarde pas à se réunifier. En octobre 1990, le chancelier allemand Helmut Kohl adresse un message aux dirigeants du monde, annonçant une nouvelle Allemagne. C’est un événement considérable et d’une grande portée symbolique : ce mur ne représentait pas seulement la coupure de Berlin mais aussi celle de l’Europe et du monde, en deux blocs opposés. Quelques photos de la chute du Mur de Berlin :

Depuis les années 1980, en Europe de l’Est et en URSS, la population se révolte contre les conditions de vie difficiles et un régime politique autoritaire. Elle réclame plus de liberté et de démocratie. La chute du Mur de Berlin marque le signal de l’écroulement progressif du camp soviétique : un an plus tard, les pays de l’est européen s’émancipent de la tutelle de l’URSS. Les républiques socialistes soviétiques revendiquent leur indépendance et l’Union Soviétique elle-même finit par disparaître. En 1992, Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président de l’URSS, annonce qu’il se désengage de l’Europe de l’Est et démissionne.

Plusieurs nations naissent par la suite et certaines restent encore assez instables de nos jours. Au premier rang se trouve la Russie, dirigée par Vladimir Poutine. Le pays a l’ambition de retrouver sa puissance perdue, en s’appuyant pour cela sur les populations russes restées hors de Russie (telle que l’Ukraine) et en étant féroce dans des conflits comme la Crimée ou la Tchétchénie.

2. D’une organisation bipolaire vers un monde unipolaire.

Depuis 1947, le monde était organisé autour de deux blocs. L’arrivée au pouvoir de Gorbatchev en 1985 entraîne un souffle nouveau dans les relations internationales. Il mène une politique d’ouverture vers l’Ouest qui conduira à la dislocation du bloc soviétique. La fin de la guerre froide amorce des mouvements d’unification, notamment en Europe. L’Allemagne (divisée en RDA et RFA) est réunifiée en 1990, et l’UE (Union Européenne) s’élargit progressivement à presque tous les pays du continent.

Le président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev

Avec la fin de l’URSS, les Etats-Unis se retrouvent première puissance mondiale. Ils dominent

dans tous les domaines : l’économie (commerce, finance), l’armée (la plus puissante du monde, présente sur 5 continents), la recherche technologique, la culture (influence de l’anglais et des produits culturels américains dans le monde). On parle alors « d’hyperpuissance » : c’est l’avènement d’une domination totale, mondiale.

3. Les Etats-Unis, gendarmes du monde.

En octobre 1990, le président américain Georges Bush (père) prononce un discours sur le

« nouvel ordre mondial » dans lequel il démontre que les États-Unis, unique hyperpuissance, s’interrogent sur leur rôle international.

Durant l’été, le Koweït avait été envahi par l’Irak, dirigé par Saddam Hussein. Le Koweït est alors un petit pays riche en pétrole et jouissant d’une position stratégique dans le golfe Persique. L’ONU (Organisation des Nations Unies) autorise l’emploi d’une force internationale (une coalition de 32 états) menée par les États-Unis. Cette vaste riposte, avec le soutien de l’OTAN, est désormais connue comme la guerre du Golfe. Les États-Unis apparaissent alors comme les « gendarmes du monde », intervenant là où leurs intérêts sont menacés. Ils interviendront dans différents conflits (ex-Yougoslavie, Rwanda, Proche-Orient…) et chercheront à limiter la diffusion de l’arme atomique (comme plus récemment en Iran ou en Corée du Nord).

4. Une Europe recomposée touchée par des conflits sanglants.

L’Europe, après la guerre froide, n’est pas épargnée par les conflits. A l’est, les tensions

explosent. La Yougoslavie était une fédération qui unissait plusieurs minorités. Mais en 1991, les minorités slovènes et croates proclament leur indépendance. Les Serbes, dirigés par leur président Slobodan Milošević, s’y opposent et engagent un conflit armé d’une grande violence (massacres, viols de masse, politique de « purification ethnique ») Ces événements atteignent leur apogée avec le massacre de Srebrenica, une des pages les plus noires de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Cette enclave était sous la protection des casques bleus de l’ONU lorsqu’elle fût prise par les forces serbes à l’été 1995. L’intervention de l’ONU échoue, et ce n’est qu’en décembre de la même année que la guerre se termine par la signature des accords de Dayton. La Yougoslavie se divise en plusieurs États indépendants (Serbie, Croatie, Macédoine, Monténégro, Slovénie, Kosovo, Bosnie-Herzégovine). Quelques photos du massacre de Srebrenica

Deux cartes pour mieux comprendre : les pays issus de la Yougoslavie et une carte des populations ethniques dispersées dans ces pays.

Un autre conflit secoue l’Europe sur ses marges, dans les années 1990. En novembre 1991, la Tchétchénie, petite république du Caucase intégrée dans la fédération de Russie, proclame son indépendance. L’armée russe est envoyée sur place et s’oppose aux séparatistes Tchétchènes, dans un violent conflit qui connaît plusieurs phases (1994-1995, 1999-2000) et qui, aujourd’hui encore, n’est pas réglé. Après deux guerres perdues contre la Russie, le peuple tchétchène doit composer avec une quantité importante de djihadistes et une forte répression du pouvoir allié de Moscou.

5. Nouveaux conflits, nouveaux risques.

D’autres conflits d’une grande violence ont lieu en Afrique, notamment le génocide au Rwanda, engagé par les Hutus envers les Tutsis en 1994. Les caméras du monde entier filment des images horribles d’un conflit extrême, d’une violence insoutenable, qui a fait près d’un million de victimes en 100 jours. Les causes de ce génocide furent multiples : outre l’accumulation de haine entre les castes Hutu et Tutsi au fil des années et l'enchaînement des événements déclencheurs, d'autres causes ou responsabilités, intérieures ou extérieures, ont été évoquées. Quelques photos du génocide du Rwanda

La communauté internationale, en particulier le Conseil de Sécurité de l’ONU, a mis longtemps à réagir. La Belgique et d’autres pays européens ont quitté le pays et abandonné la population. La France a essayé en vain d’aider la population locale avec l’opération turquoise : elle n’a évacué que les Européens et que quelques Tutsis. Seule 450 troupes africaines et 13 troupes canadiennes sont restées sur place et ont pu sauver la vie de 30 000 personnes. Aujourd’hui, le génocide rwandais est considéré comme le plus rapide de l’histoire, et un mémorial à Kigali (plusieurs sites) témoigne de l’horreur des événements : les mutilations sur les victimes ainsi que sur les survivants sont particulièrement révoltantes.

Pendant les années 1990, le rôle de l’ONU est controversé. L’échec dans le règlement de la guerre en Yougoslavie et des conflits ethniques en Afrique, les blocages dans les décisions liées aux désaccords entre ses membres, interrogent sur la capacité de cette institution à remplir son rôle et à garantir la paix.

6. Le monde depuis le 11 septembre 2001 : les conséquences des attentats et l’apparition de nouvelles puissances économiques.

Le 11 septembre 2001 est une date fondamentale dans l’histoire de l’Amérique : c’est le jour où ont eu lieu les attentats terroristes contre les tours du World Trade Center en plein cœur de New York. Les Etats-Unis sont attaqués sur leur sol pour la première fois. Appelés communément 9/11, ce sont certainement les attentats qui ont le plus marqué les esprits. Revendiqués par le groupe Al Qaida et son chef Oussama Ben Laden, les attentats du 11 septembre ont été perpétré par 19 terroristes, qui ont détourné simultanément 4 avions de ligne le matin du mardi 11 septembre. Peu avant 9h, les deux premiers avions sont projetés contre les 2 tours du WTC, centre névralgique du commerce et de la finance américaine. Un troisième avion s’est écrasé sur le Pentagone, le siège du département de la Défense à Washington. Le dernier avion s’écrasera plus tard dans un champ de Pennsylvanie, après que les passagers et les membres d’équipage, prévenus par téléphone de ce qui se passait ailleurs, tentent de prendre le contrôle. Le président Georges Bush (fils) interprète cette attaque comme une atteinte non seulement à la puissance des États-Unis mais aussi aux valeurs qu’ils incarnent : celles de la liberté et de la démocratie. Il lance alors une croisade contre le terrorisme, c’est un nouveau type de conflit qui marquera notre entrée dans le 21e siècle. A la suite de l’attaque, les États-Unis identifient un certain nombre de pays à risque terroriste, qu’ils appelleront « l’Axe du mal » (Corée du Nord, Afghanistan, Irak, Iran…) sur certains desquels ils lancent des bombardements aériens et des troupes au sol : l’Afghanistan en 2001 puis l’Irak en 2003. Ben Laden, soupçonné de se cacher dans ces pays et d’y avoir de nombreux soutiens, devient l’ennemi public numéro 1. En Irak, les Américains interviennent sans mandat de l’ONU et malgré l’opposition de certains de leurs alliés, dont la France. Cela marque une nouvelle ère dans les relations internationales. Quelques photos des attaques du 11 septembre 2001 :

Carte pour comprendre « l’Axe du mal » :

Cette lutte internationale contre le terrorisme constitue de nos jours un axe important des politiques étrangères des pays occidentaux et de leurs alliés. Elle justifie les expéditions dans des pays comme le Mali ou la Somalie. Il est cependant bien difficile de lutter contre un mouvement terroriste qui, par définition, n'est pas localisé sur un territoire précis. Profitant de la fragilité et de l'instabilité chronique de certains pays, Al Qaeda s'implante au Sahel (Afrique), en Indonésie et même en Europe ou encore en Russie. Récemment, une autre organisation, l’Etat Islamique, a encore élevé le niveau de barbarie et de dangerosité de ces groupes terroristes, en s’en prenant aux être humains et au patrimoine historique millénaire (comme cela a été le cas avec le patrimoine exceptionnel de la ville de Palmyre, en Syrie).

7. L’émergence de nouvelles puissances.

Depuis les années 2000, certains pays connaissent une croissance économique importante

qui leur donne un rôle politique grandissant. On les appelle « les pays émergents ». Il s’agit principalement de la Chine, qui est devenue la 2e puissance économique mondiale, mais aussi du Brésil, de la Russie, de l’Afrique du Sud. Leur puissance nouvelle remet en cause un monde auparavant divisé entre un Nord puissant et un Sud dominé. Les pays émergents s’organisent pour intervenir davantage dans les grandes organisations internationales et peser sur les décisions du monde. Ils veulent être de nouveaux interlocuteurs dans la mondialisation.

- Le Brésil est devenu en 2009 la huitième puissance économique mondiale. Après avoir

connu une grave crise économique dans les années 1990 et une inflation galopante, le

Brésil connaît une reprise économique à partir de 2004. De même, le président Lula da

Silva, élu en 2002 et en 2006, a contribué à faire du Brésil un médiateur dans le cadre des

tensions internationales.

- L’Inde apparaît comme une grande puissance par sa force démographique, de nets

progrès économiques et la solidité de sa démocratie. Elle représente donc un marché

incontournable. Mais elle est enlisée depuis 60 ans dans un conflit avec son voisin

pakistanais au sujet du Cachemire. Les droits des femmes y sont encore bafoués et la

pauvreté est un fléau difficile à éradiquer.

- La Chine représente un cinquième de l’humanité, soit une main-d’œuvre qui lui permet

d’avoir des coûts salariaux très faibles. Sa population représente aussi un important

marché intérieur. L’introduction de l’économie de marché après la mort de Mao Zedong

en 1976 attire les investissements étrangers et les transferts de technologie. Cependant,

il reste de grands progrès à faire du point de vue des droits de l’Homme.

CONCLUSION :

Le monde au tournant des années 1990 est marqué par la multiplication des conflits armés: guerres civiles, guerres ethniques, guerres économiques. L'Onu joue un rôle de médiateur armé de plus en plus important mais son rôle reste lié à l'accord entre les grandes puissances du Conseil permanent de Sécurité (France, Russie, Chine, Royaume Uni, Etats Unis) et son efficacité est parfois contestée.

La domination mondiale des Etats-Unis est remise en cause par l'émergence de certains pays comme la Chine, qui dispose de capacités militaires et financières (670 milliards de dollars d'investissement chaque année) toujours de plus en plus élevées.

La prolifération nucléaire constitue aussi une source potentielle de dangers: parce que la bombe atomique est de plus en plus répandue et qu'elle est détenue par des Etats aux intentions plus ou moins avouables (Iran, Corée du Nord). Le monde actuel est multipolaire et plus complexe.