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C et ouvrage s’attache à mener une critique de l’économie standard régnant en maîtresse absolue de- puis plusieurs décennies. Pour cela, les auteurs responsables de l’édition de cet ouvrage collectif ont opté pour une approche adossée à une ré- flexion philosophique, leur propos renvoyant à l’examen des relations entre économie et société, sous l’angle de la préservation et de l’approfon- dissement de la démocratie. Dit en des termes plus directs: comment préserver la démocratie quand le capitalisme le plus débridé, en creu- sant les inégalités, en met en difficulté le projet… comme autrefois le communisme en ignorant les libertés. POUR MENER à bien leur projet, les auteur-e-s dé- ploient leurs réflexions à partir des travaux de Karl Polanyi, l’auteur de l’ouvra- ge classique «La grande transformation» paru ini- tialement en 1944. Polanyi pointait un sophisme éco- nomiste comme problème majeur des temps modernes, à savoir le rabattement de l’économie sur le marché. Il soutenait, en d’autres termes, que l’économie était devenue de plus en plus dis- sociée, de plus en plus «désencastrée» de la so- ciété, vivant en quelque sorte pour elle-même, appuyée sur des mythes sans doute rationnels mais extravagants comme, par exemple, celui de l’homo œconomicus. POLANYI pointait les dangers d’une «écono- mie de marché généralisée» promue par les éco- nomistes libéraux. Economie utopique puisque la société réagit en protégeant ses membres, ce qui est contradictoire avec les exigences du mar- ché autorégulé. Montée des protections sociales, protectionnisme, violence économique et politi- que extrême s’en suivent comme le montre la crise de 1929… et celle de 2008. Ce double mou- vement de dérégulation et de protection est au cœur de la pensée de Polanyi. L’ouvrage dirigé par Isabelle Hillenkamp et Jean-Louis Laville est marqué par une dou- ble originalité. D’abord, il propose des textes d’auteurs issus de différents pays et de différents contextes intellectuels, notamment américains et européens, du nord comme du sud, traduits de l’anglais, de l’espagnol ou du portugais vers le français. D’où un accès rendu possible pour les lecteurs de langue française d’auteurs internatio- naux de premier plan qui n’étaient pas traduits et publiés au sein d’un même volume. Et puis, l’ouvrage est véritablement interdisciplinaire. Il réunit en effet des auteurs menant des ré- flexions dans une perspective économique au sens large, la science économique n’ayant pas l’exclusivité du fait économique. Les articles composant ce volume mettent donc en dialogue L’utopie de la société de marché Les institutionnalistes travaillent à une troisième voie pour sauver le projet démocratique face au risque d’une suppression des libertés et d’un creusement des inégalités. ALAIN-MAX GUÉNETTE IMSI, HEG Arc les apports des différentes disciplines: économie, sociologie, politologie, anthropologie et philoso- phie politique… L’OUVRAGE commence par une introduc- tion dense, de facture théorique, rédigée par I. Hillenkamp et J.-L. Laville pour mettre en pers- pective l’ouvrage divisé en trois grandes parties. La première actualise l’apport de K. Polanyi sur la pensée du «double mouvement», clé de la Grande transformation. Cela signifie que l’ex- pansion du marché autorégulateur entraîne un mouvement de protection de la société. Quatre textes la composent à commencer par un texte de Nancy Fraser qui retravaille l’idée du double mouvement qu’elle retravaille en un triple mou- vement dans lequel la marchandisation n’est pas articulée seulement à la protection mais aussi à l’émancipation. Dans son prolongement, Vicki Birschfield montre les limites des réflexions de Polanyi en termes d’analyse politique de la société et de pouvoir. Michael Burawov montre alors la nécessité d’une sociologie publique tournée vers les questions politiques et, de manière normative, vers la démocra- tie au lieu d’une sociologie purement scientifique. De manière parallèle, les éco- nomistes Nicolas Postel et Richard Fobel montrent en- fin que la crise de l’économie est aussi une crise de la pen- sée économique et ces auteurs battent finalement en brèche les arguments qui fondent aujourd’hui les politiques d’austérité. C’est à une lecture macro qu’invitent les textes de la deuxième partie de l’ouvrage, en traçant des alternatives en termes d’expériences concrè- tes. Les économistes du travail Boaventura de Sousa Santos et César Rodríguez Garavito mettent en exergue les apports et les limites de K. Polanyi à partir d’une expérience sud-amé- ricaine. Marguerite Mendel discute différen- tes alternatives productives tirées de différents contextes nationaux. José Luis Corragio revient alors sur le processus de démocratisation écono- mique et reprend de manière plus théorique les questions d’alternatives possibles à une société purement marchande. LE THèME de la troisième partie est celui de la pluralité économique. Comment faire ressur- gir des aspects économiques rendus invisibles par un certain fondamentalisme du marché… Jérôme Blanc aborde la question de la pluralité monétaire. Jean-Michel Servet reprend le prin- cipe de réciprocité qui ne saurait selon lui être réduit au don contre-don. Isabelle Hillenkamp – chercheuse à l’Université de Genève – traite de la question du «partage domestique», et Jean- Louis Laville rapproche finalement les pensées de Karl Polanyi et de Marcel Mauss, autre pen- seur de la pluralité économique et politique. Au final cet ouvrage rétablit quelque peu les choses en matière d’économie en rappelant que cette science sociale devrait répondre dans sa finalité à la question: pour qui? Socioéconomie et démocratie. L’actualité de Karl Polanyi Isabelle HILLENKAMP, Jean-Louis LAVILLE (dir.) ÉDITIONS ÉRèS, COLL. SOCIOLOGIE ÉCONOMIQUE, 310 PAGES 2.60 FRANCS ISBN 978-3-792-378-0 Karl Polanyi pointait les dangers d’une économie de marché généralisée promue par les économistes libéraux. Car la société réagit en protégeant ses membres. Ce qui est contradictoire avec les exigences du marché autorégulé.

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PAGE �. IndIces | | Septembre 2013 | Les livres par HEG Arc PAGE �. IndIces | | Septembre 2013 | Les livres par HEG Arc

Cet ouvrage s’attache à mener une critique de l’économie standard régnant en maîtresse absolue de-puis plusieurs décennies. Pour cela, les auteurs responsables de l’édition de cet ouvrage collectif

ont opté pour une approche adossée à une ré-flexion philosophique, leur propos renvoyant à l’examen des relations entre économie et société, sous l’angle de la préservation et de l’approfon-dissement de la démocratie. Dit en des termes plus directs: comment préserver la démocratie quand le capitalisme le plus débridé, en creu-sant les inégalités, en met en difficulté le projet… comme autrefois le communisme en ignorant les libertés.

Pour mener à bien leur projet, les auteur-e-s dé-ploient leurs réflexions à partir des travaux de Karl Polanyi, l’auteur de l’ouvra-ge classique «La grande transformation» paru ini-tialement en 1944. Polanyi pointait un sophisme éco-nomiste comme problème majeur des temps modernes, à savoir le rabattement de l’économie sur le marché. Il soutenait, en d’autres termes, que l’économie était devenue de plus en plus dis-sociée, de plus en plus «désencastrée» de la so-ciété, vivant en quelque sorte pour elle-même, appuyée sur des mythes sans doute rationnels mais extravagants comme, par exemple, celui de l’homo œconomicus.

PoLanyI pointait les dangers d’une «écono-mie de marché généralisée» promue par les éco-nomistes libéraux. economie utopique puisque la société réagit en protégeant ses membres, ce qui est contradictoire avec les exigences du mar-ché autorégulé. montée des protections sociales, protectionnisme, violence économique et politi-que extrême s’en suivent comme le montre la crise de 1929… et celle de 2008. Ce double mou-vement de dérégulation et de protection est au cœur de la pensée de Polanyi. L’ouvrage dirigé par Isabelle Hillenkamp et Jean-Louis Laville est marqué par une dou-ble originalité. D’abord, il propose des textes d’auteurs issus de différents pays et de différents contextes intellectuels, notamment américains et européens, du nord comme du sud, traduits de l’anglais, de l’espagnol ou du portugais vers le français. D’où un accès rendu possible pour les lecteurs de langue française d’auteurs internatio-naux de premier plan qui n’étaient pas traduits et publiés au sein d’un même volume. et puis, l’ouvrage est véritablement interdisciplinaire. Il réunit en effet des auteurs menant des ré-flexions dans une perspective économique au sens large, la science économique n’ayant pas l’exclusivité du fait économique. Les articles composant ce volume mettent donc en dialogue

L’utopie de la société de marché

Les institutionnalistes travaillent à une troisième voie pour sauver le projet démocratique face au risque d’une suppression des libertés et d’un creusement des inégalités.

AlAIn-MAx Guénette

IMSI, HEG Arc

les apports des différentes disciplines: économie, sociologie, politologie, anthropologie et philoso-phie politique…

L’ouvrage commence par une introduc-tion dense, de facture théorique, rédigée par I. Hillenkamp et J.-L. Laville pour mettre en pers-pective l’ouvrage divisé en trois grandes parties. La première actualise l’apport de K. Polanyi sur la pensée du «double mouvement», clé de la grande transformation. Cela signifie que l’ex-pansion du marché autorégulateur entraîne un mouvement de protection de la société. Quatre textes la composent à commencer par un texte de nancy Fraser qui retravaille l’idée du double mouvement qu’elle retravaille en un triple mou-vement dans lequel la marchandisation n’est pas articulée seulement à la protection mais aussi à

l’émancipation. Dans son prolongement, vicki Birschfield montre les limites des réflexions de Polanyi en termes d’analyse politique de la société et de pouvoir. michael Burawov montre alors la nécessité d’une sociologie publique tournée vers les questions politiques et, de manière normative, vers la démocra-tie au lieu d’une sociologie purement scientifique. De manière parallèle, les éco-nomistes nicolas Postel et richard Fobel montrent en-fin que la crise de l’économie est aussi une crise de la pen-

sée économique et ces auteurs battent finalement en brèche les arguments qui fondent aujourd’hui les politiques d’austérité. C’est à une lecture macro qu’invitent les textes de la deuxième partie de l’ouvrage, en traçant des alternatives en termes d’expériences concrè-tes. Les économistes du travail Boaventura de Sousa Santos et César rodríguez garavito mettent en exergue les apports et les limites de K. Polanyi à partir d’une expérience sud-amé-ricaine. marguerite mendel discute différen-tes alternatives productives tirées de différents contextes nationaux. José Luis Corragio revient alors sur le processus de démocratisation écono-mique et reprend de manière plus théorique les questions d’alternatives possibles à une société purement marchande.

Le tHème de la troisième partie est celui de la pluralité économique. Comment faire ressur-gir des aspects économiques rendus invisibles par un certain fondamentalisme du marché… Jérôme Blanc aborde la question de la pluralité monétaire. Jean-michel Servet reprend le prin-cipe de réciprocité qui ne saurait selon lui être réduit au don contre-don. Isabelle Hillenkamp – chercheuse à l’université de genève – traite de la question du «partage domestique», et Jean-Louis Laville rapproche finalement les pensées de Karl Polanyi et de marcel mauss, autre pen-seur de la pluralité économique et politique. au final cet ouvrage rétablit quelque peu les choses en matière d’économie en rappelant que cette science sociale devrait répondre dans sa finalité à la question: pour qui?

Socioéconomie et démocratie. L’actualité de Karl PolanyiIsabelle HILLENKAMP, Jean-Louis LAVILLE (dir.)ÉdItIoNS ÉrèS, coLL. SocIoLoGIE ÉcoNoMIquE, 310 PAGES �2.60 frANcS ISBN 978-3-7�92-37�8-0

Karl Polanyi pointait les dangers d’une économie de marché généralisée promue par les économistes libéraux. Car la société réagit en protégeant ses membres. Ce qui est contradictoire avec les exigences du marché autorégulé.

christian VoirolProfesseur HES, responsable de la mission R&D à la Haute École de Santé Arc, et professeur associé à l’Université de Montréal

1984. Diplôme d’ingénieur HES, École d’Ingénieurs de Genève. 1992. Co-fondation de la firme de psychologie du travail Psynergie à Neuchâtel. 2001. Réalisation de mon travail de diplôme postgrade en santé au travail

(ETH Zürich et IST Lausanne) chez Hydro-Québec à Montréal. 2002. Installation avec la famille à Montréal. 2012. Post-doctorat en relations industrielles au sein de l’Équipe de Recherche sur le Travail

et la Santé Mentale (ERTSM) de l’Université de Montréal.

Santé et sécurité au travail: entre sciences et politique

après une dizaine d’années passées au Québec, Christian voirol retrouve son pays d’origine. Le psychologue, ergonome et hygiéniste du travail, a co-rédigé un chapitre d’un ouvrage portant sur la santé et la sécurité au travail à paraître bientôt. Interview.

À quel public ce livre est-il destiné?Cet ouvrage a été élaboré dans une perspective pédagogique et se veut un support d’apprentissage utile aux étudiants en santé et sécurité au travail (SSt). au Québec, une forte proportion de ces étudiants sont des adultes en emploi qui réalisent un diplô-me postgrade. Ces professionnels se distinguent par la diversité des parcours dont ils sont issus. ainsi, des ingénieurs en génie chimique côtoient des juristes, des médecins, des infirmiers, des conseillers en ressources humaines, des psychologues, des anthro-pologues, etc. La SSt a cela de particulier qu’elle se trouve à la croisée de multiples domaines de savoir.

quelle différence entre «santé» et «sécurité» au travail?La perspective disciplinaire est ici déterminante, mais le contexte sociopolitique teinte inévitablement la réponse à cette question. mettre en œuvre des processus de travail sé-curitaires nécessite du temps, de l’énergie et donc de l’ar-gent. ainsi, la question de la rentabilité du travail sécuritai-re revient assez vite au premier plan. De la même manière, la question de savoir qui doit payer quoi pour préserver la santé des travailleuses et des travailleurs, ce qui relève du privé ou du professionnel, devient très vite un sujet sensible. en ce sens, le scientifique qui travaille en SSt se retrouve rapidement au centre d’enjeux financiers et politiques com-plexes. ainsi, si les milieux syndicaux cherchent à démontrer la dimension pathogène de certains contextes de travail en en appelant au principe du pollueur-payeur pour exiger des ré-parations des milieux patronaux, ces derniers n’ont de cesse de demander des données scientifiques probantes permettant de démontrer hors de tout doute, la causalité du travail sur la mauvaise santé de leurs employés. au milieu de cette arène, le spécialiste de la SSt essaie juste de faire en sorte que les Humains au travail restent en bonne santé.

quels outils d’intervention proposez-vous?L’ouvrage présenté ici, fruit d’un travail collectif, fait une très bonne synthèse de l’état des connaissances en SSt en amérique du nord et au Québec en particulier. La législation québécoise a vécu une très importante réforme en SSt au tout début des

années 80. trente ans plus tard, le Québec fait un premier bilan. Pour la Suisse, cette étape peut être riche d’enseignement. en effet, la directive introduisant l’obligation de faire appel à des médecins et autres spécialistes de la sécurité au travail (mSSt) entrée en vigueur en Suisse en 2000, a également apporté son lot de décisions qui influencent au quotidien la SSt. en ce sens, il peut être intéressant pour les décideurs helvétiques de connaî-tre les meilleures pratiques qui ont produit de bons résultats de l’autre côté de l’atlantique. mais attention: il ne faut jamais oublier que les Québécois ne sont pas des Français ou des Suis-ses romands vivant en amérique, mais bien des américains par-lant le français ! Ce qui fonctionne en amérique peut ne pas fonctionner en europe et en particulier en Suisse.

Les PME peuvent-elles se permettre de construire des outils de préventions?Pour les Pme, l’enjeu n’est pas d’élaborer de nouveaux outils ou instruments, mais de s’y retrouver dans la jungle que peut repré-senter la SSt. La multitude d’intervenants potentiels, d’appro-ches possibles, d’exigences règlementaires et législatives, rend le domaine complexe. Ceci conduit souvent les petites organisa-tions à se tourner vers des firmes de consultations privées et de s’en remettre à leurs bons soins. or, à cause de cette complexité inhérente au domaine de la SSt, il est parfois difficile de distin-guer les pratiques et les instruments qui ont fait leurs preuves des «saveurs du mois». Je crois personnellement qu’il y a là un espace pour que les HeS se positionnent comme les partenaires privilégiés favorisant l’accès et l’utilisation pratico-pratiques des données scientifiques probantes (par exemple, les résultats de la recherche fondamentale réalisée dans les universités) par les différents acteurs qui œuvrent pour faire du monde du travail suisse, un contexte performant et respectueux de la santé des travailleuses et des travailleurs.

Propos recueillis par Alain-Max Guénette, IMSI, HEG Arc

La revue romande accueille dans sa der-nière livraison deux dossiers, le premier portant sur les enjeux économiques, stra-tégiques et environnementaux des mé-taux rares, le second sur les coopératives et leurs modalités de gouvernance. Le premier dossier traite des nombreux métaux «nouveaux» – dans le sens où ils ont été moins exploités que les métaux plus classiques comme le fer – et que la technologie de leur extraction et de leur traitement n’est pas forcément totale-ment maitrisée. Ils engendrent ainsi des risques… nouveaux en termes de pollu-tion, de sécurité et d’hygiène à l’échelle de la planète. D’autres, parmi ces métaux, sont «rares», cette rareté véhiculant une

transformation de la géopolitique miniè-re en faisant apparaitre des acteurs nou-veaux. Les différents articles du dossier montrent à quel point la question de ces métaux devient complexe et globale. Le second dossier traite de la gouvernan-ce des coopératives et explore les formes organisationnelles alternatives au sein du monde du travail. Les articles examinent plus particulièrement le statut des coopé-ratives qui se développent très rapidement dans le monde et ce dans tous les secteurs, même très concurrentiels comme la ban-que et l’assurance. La perspective poursui-vie par les auteurs revient à se concentrer sur les modalités de gouvernance et de prise de décisions dans ces coopératives.

Les auteurs s’interrogent sur la gouver-nance nécessaire pour rendre cette démo-cratie gouvernable et gouvernante dans un monde concurrentiel.

Géopolitique des métaux stratégiquesBarbara GuENEttE-BEcK et Suren ErKMAN (dir.)Gouvernance des coopérativesSophie SWAtoN et roberto BArANZINI (dir.)rEVuE ÉcoNoMIquE Et SocIALE, VoL. 71, N°3 SEPtEMBrE 2013, 29 frANcS ISSN 003�-2772

globalisation de l’économie et droits humains

«un portrait de la situation de la SSt aujourd’hui au québec»A. Marchand, N. Beauregard, c. Voiroldans: S. Montreuil, G. Baril-Gingras, P.-S. fournier (dir). L’intervention en santé et en sécurité du travail – Pour agir en prévention dans les milieux de travailÉditions des Presses de l’université Laval, 32� pages, à paraître en octobre

« PIGUET FUND est un fonds ombrelle contractuel de droit suisse de la catégorie « Autres fonds en placements traditionnels » au sens de la LPCC. Le promoteur et gérant du fonds est Piguet Galland & Cie SA, rue de la Plaine 14, CH-1400 Yverdon-les-Bains. Le contrat de fonds du Piguet Fund a été approuvé par la FINMA pour la première fois le 26 août 2009. Les documents du fonds tels que prospectus et contrat de fonds, prospectus simplifié, rapports annuels et semestriels sont disponibles et peuvent être obtenus gratuitement sur simple demande auprès du promoteur. Cette publicité ne constitue pas un conseil en inves-tissement. La performance passée ne constitue pas une garantie de la performance future. »

piguetgalland.ch

Morningstar Overall RatingsTM

PIGUET FUND ACTIONS PAN-EUROPE (EUR)+ 18,61 % Performance 2012

+ 24 % Surperformance cumulée sur 5 ans par rapport au MSCI Europe

catégorie : Europe Large-Cap Blend Equity (31.12.12)

the team formula: A Leadership tale of a team who found their WayMandy fLINt, Elisabet VINBErG HEArNÉdItIoNS MX PuBLISHING, 2�2 PAGES, 2�.30 frANcS ISBN 978-1-7809-23�7-�

Premier petit livre d’une série à carac-tère informatif et ludique, cet ouvrage fait passer des idées sur le leadership par le biais d’un cas réel qui a lieu dans le monde des affaires international. À la suite d’un rapprochement d’entre-prise, il y a fusion de deux équipes avec toutes les difficultés.

Virtue in Business: conversations with AristoteEdwin M. HArtMANÉdItIoNS cAMBrIdGE uNIVErSIty PrESS, 300 PAGES 86.10 frANcS, ISBN 978-1-1070307�6

L’auteur soutient que l’approche aristotélicienne de l’éthique par la vertu, peut être très utile aux managers. Sur la base de moult exemples concrets, son idée consiste à mettre l’accent davantage sur les aspects liés au carac-tère que sur les seules conséquences des actions entreprises.

Educational Management turned on Its HeadExploring a Professional Ethic for Educational Leadership A critical readerWilliam c. frIcK (dir.)ÉdItIoNS PEtEr LANG PuBLISHING, 270 PAGES �6.20 frANcS, ISBN 978-1-�331-1�78-3

Dans un monde devenu extrêmement complexe, l’importance d’une éthique au niveau professionnel est aujourd’hui attestée dans la plupart des profes-sions. Il semble cependant aux auteurs qu’un effort sérieux peut être encore accompli en matière de management et de leadership, et ils s’emploient à le démontrer dans leur ouvrage.

History of Merchant Shipping and Ancient commerceWilliam S. LindsayÉdItIoNS cAMBrIdGE uNIVErSIty PrESS, 720 PAGES 78.30 frANcS, ISBN 978-1-1080-�763-9

Il s’agit de la première pièce d’une série de quatre volumes rédigés par l’armateur et homme politique William Schaw Lindsay (1816–77). Initialement publiés en 1874/76, cet œuvre fait autorité relativement au monde des navires et du commerce maritime. Le volume 1 englobe le transport maritime depuis l’Antiquité jusqu’aux voyages de Christophe Colomb.

New forms and Expressions of conflict at WorkGregor GALLÉdItIoNS PALGrAVE MAcMILLAN, 272 PAGES 133 frANcS, ISBN 978-0-2303-0007-1

Si les formes conflictuelles de type grandes grèves sont en baisse dans le capitalisme avancé, il ne faudrait pas croire que toute forme de conflits so-ciaux a disparu de la scène économique. Il y aurait même une continuité histori-que jusqu’aux expressions actuelles des conflits au travail, avec des nuances en fonction des cultures régionales.

Nationalism and Economic development in Modern Eurasiacarl MoSKÉdItIoNS routLEdGE, 320 PAGES, 129.�0 frANcS ISBN 978-0-�1�6-0�18-2

Se basant sur des données qualitatives et quantitatives portant sur une période allant de 1600 à 2000 pour sept pays – Allemagne, France, Grande-Bretagne, Yougoslavie, États-Unis, Japon, Chine – l’auteur montre que le nationalisme et le développement économique sont étroitement liés, et que la guerre joue un rôle crucial dans la diffusion du système de l’État-nation moderne.

Évaluer et valoriser. une sociologie économique de la mesurefrançois VAtIN (dir.)ÉdItIoNS dES PrESSES uNIVErSItAIrES du MIrAIL 3�0 PAGES, 3�.30 frANcS, ISBN 978-2-8107-0231-2

Il ne faudrait pas oublier que l’évaluation décriée aujourd’hui quand elle a pour effet de tuer les collectifs de travail et d’affaiblir les solidarités et la santé des personnes, est une activité économique centrale. Tout art s’accompagne de mo-ments d’évaluation. C’est ce que nous rappelle cet ouvrage dont les contributions s’attachent à étudier la genèse de la valeur économique dans les dispositifs de mesure, pensant l’économie en amont du marché. S’appuyant sur des exemples aussi riches que divers, les auteurs soulignent combien les processus de mesure affectent la nature même des biens et des services offerts à la consommation. Ils éclairent de la sorte l’économisation du monde à l’œuvre dans nos sociétés contem-poraines, en émancipant l’économi-que du seul cadrage marchand, tout en replongeant la valeur économi-que dans le bain de nos valuations quotidiennes.

La fin des sociétésAlain tourAINEÉdItIoNS du SEuIL, 660 PAGES, �2.60 frANcSISSN 978-2-0211-207�-2

Les travaux d’Alain Touraine ont d’abord porté, dans les années 50, sur des questions de sociologie industrielle, avec un intérêt pour les mouvements sociaux. Plus récemment, il s’est attaché à appréhender les questions du vivre ensemble dans nos sociétés que la crise fait exploser. En effet, celles-ci sont marquées par «la chute des institutions sociales dont la fonction était de contrôler les ressources économiques et qui s’étaient fortement développées sous la double pression des États nationaux et des syndicats de salariés.» Comprendre comment la globalisation de l’économie a rimé de façon iné-luctable avec désocialisation est le souci premier de l’auteur. Son point de départ est la crise comme destruction de la société industrielle, dans la mesure où «son aspect princi-pal est l’emploi de masses immenses de capitaux pour des finalités étrangères à la vie économique, à l’investissement et au crédit, au profit des formes les plus diverses de spéculation et même d’activités illégales.» Toute la question de Touraine devient alors la suivante: avec la décomposition du capita-lisme industriel, où toutes les institutions sociales perdent leur sens: quel autre type de vie collective et individuelle fondé sur la défense des droits humains universels contre toutes les logiques d’intérêt et de pouvoir est à l’œuvre? Loin de céder au défaitisme, l’auteur s’attache à démontrer comment le capitalisme financier, devenu sauvage, pourrait à nouveau être contrôlé… L’ouvrage n’est pas intitulé fin de la socio-logie, ni fin de la raison mais «fin de la société». Cela signifie que le sociologue peut continuer à aider à la créativité et à la réflexivité sociale. Plus les sociétés sont créatives, écrit-il, plus elles deviennent réflexives.

Libraire conseil: Payot Neuchâtel