4
décembre 2005 N o 20 VIE SCOLAIRE les dossiers de l’académie et de ses partenaires une politique volontariste d’accueil des parents Le lycée des Huisselets à Montbéliard cherche depuis plusieurs années à faire parti- ciper les parents d’élèves à la vie de l’établissement. Il s’agit de montrer aux familles l’importance de leur investissement dans le par- cours scolaire de leur enfant. En juillet, les parents des futurs élèves sont invités par le proviseur qui les aide à remplir les dossiers et leur explique le fonctionnement du lycée. Ils sont également accueillis le jour de la rentrée. De plus, une journée parents-professeurs a lieu pour tout l’établissement en novembre, suivie cette année d’un repas convivial. Depuis quatre ans, des conférences pour les parents sont organisées avec des partenaires extérieurs sur des questions de santé, de citoyen- neté, d’orientation, de scolarité… Cette année des parents sont impli- qués dans l’organisation de ces réunions. La participation de parents au rallye de découverte de la ville de Montbéliard et au repas de clôture de la semaine de plein air organisée par l'UNSS, illustrent la diversité des actions menées auprès des familles par le lycée. une représentation effective des parents En quelques décennies, la famille a beaucoup évolué. L’Éducation nationale dialogue avec tous les adultes jouissant de l’autorité parentale. Les quatre fédérations principales de parents d’élèves dans l’enseignement public ont per- mis très tôt aux parents de s’exprimer : la fédération des parents de l’enseignement public (PEEP) en 1926, la fédération des conseils de parents d’élèves de l’enseigne- ment public (FCPE) en 1946 et l’union nationa- le des associations autonomes de parents d’élèves (UNAAPE) en 1968. Parfois des parents se constituent en association locale pour participer à la vie de l’établissement. La politique de l’école, de l’établissement et de l’académie se construit avec les parents élus aux instances décisionnelles : - Le conseil d’école dans le premier degré - Le conseil d’administration dans le second degré Les informations relatives aux élections sont transmises dès la rentrée à chaque parent. Tout parent est invité à s’impliquer dans la vie de l’établissement : il suffit d’être deux pour déposer une liste avec ou sans étiquette. Cette année, tous les projets d’établisse- ment ont été rénovés, élaborés en concerta- tion avec les parents et diffusés à leurs représentants. L’administration de l’Éduca- tion nationale souhaite travailler avec les familles. Des représentants d’associations de parents d’élèves participent au conseil aca- démique de l’éducation nationale (CAEN) qui s’intéresse au fonctionnement de l’enseigne- ment dans l’académie. De même, les parents sont représentés au conseil académique de la vie lycéenne (CAVL) qui s’exprime sur la vie scolaire dans les établissements. Des groupes de travail départementaux, comme celui créé cette année par l’inspection aca- démique du Doubs sur l’accueil de la petite enfance et l’école maternelle, sollicitent très souvent la participation de représentants des fédérations de parents d’élèves. un travail d’information en profondeur De nombreux établissements réalisent des bulletins d’informations à destination des parents, quelques-uns envisageant même prochainement une communication par Internet avec les familles. Tous les collèges de l’académie organisent au moins une ren- contre par trimestre entre les enseignants d’une classe et les parents d’élèves. La visite de leur futur collège par les enfants de CM2 et leurs parents permet de rassurer les familles. Les inspections académiques mettent à dis- position des représentants de parents d’élèves le maximum d’information. Celles du Doubs et du Jura ont mis en ligne des fiches travailler en concertation 1 L’Éducation nationale invite les parents à s’impliquer dans le parcours de leur enfant mais aussi dans la vie de l’école ou de l’éta- blissement au travers des élections. L’enjeu est double : mobiliser les familles pour l’épanouissement des enfants dans leur scolarité, permettre à l’école de mieux entendre les attentes de la société. une école o uverte aux parents

Théma express 20

Embed Size (px)

DESCRIPTION

l’épanouissement des enfants dans leur De nombreux établissements réalisent des bulletins d’informations à destination des parents, quelques-uns envisageant même prochainement une communication par Internet avec les familles. Tous les collèges de l’académie organisent au moins une ren- contre par trimestre entre les enseignants d’une classe et les parents d’élèves. La visite de leur futur collège par les enfants de CM2 et leurs parents permet de rassurer les familles. 1 ■

Citation preview

déce

mbre

2005

No 20

■VI

E SC

OLAI

REle

s do

ssie

rs d

e l’a

cadé

mie

et

de s

es p

arte

nair

es

une politique volontaristed’accueil des parents

Le lycée des Huisselets àMontbéliard cherche depuisplusieurs années à faire parti-ciper les parents d’élèves à la

vie de l’établissement. Il s’agit demontrer aux familles l’importancede leur investissement dans le par-cours scolaire de leur enfant. Enjuillet, les parents des futurs élèvessont invités par le proviseur qui lesaide à remplir les dossiers et leurexplique le fonctionnement dulycée. Ils sont également accueillisle jour de la rentrée. De plus, unejournée parents-professeurs a lieupour tout l’établissement ennovembre, suivie cette année d’unrepas convivial. Depuis quatre ans, des conférencespour les parents sont organiséesavec des partenaires extérieurs surdes questions de santé, de citoyen-neté, d’orientation, de scolarité…Cette année des parents sont impli-qués dans l’organisation de cesréunions. La participation deparents au rallye de découverte dela ville de Montbéliard et au repasde clôture de la semaine de pleinair organisée par l'UNSS, illustrentla diversité des actions menéesauprès des familles par le lycée.

■ une représentation effective des parents

En quelques décennies, la famille a beaucoupévolué. L’Éducation nationale dialogue avectous les adultes jouissant de l’autorité parentale.

Les quatre fédérations principales de parentsd’élèves dans l’enseignement public ont per-mis très tôt aux parents de s’exprimer : lafédération des parents de l’enseignementpublic (PEEP) en 1926, la fédération desconseils de parents d’élèves de l’enseigne-ment public (FCPE) en 1946 et l’union nationa-le des associations autonomes de parentsd’élèves (UNAAPE) en 1968. Parfois desparents se constituent en association localepour participer à la vie de l’établissement.

La politique de l’école, de l’établissement etde l’académie se construit avec les parentsélus aux instances décisionnelles :- Le conseil d’école dans le premier degré- Le conseil d’administration dans le seconddegré Les informations relatives aux élections sonttransmises dès la rentrée à chaque parent.Tout parent est invité à s’impliquer dans la viede l’établissement : il suffit d’être deux pourdéposer une liste avec ou sans étiquette.

Cette année, tous les projets d’établisse-ment ont été rénovés, élaborés en concerta-tion avec les parents et diffusés à leursreprésentants. L’administration de l’Éduca-tion nationale souhaite travailler avec les

familles. Des représentants d’associations deparents d’élèves participent au conseil aca-démique de l’éducation nationale (CAEN) quis’intéresse au fonctionnement de l’enseigne-ment dans l’académie. De même, les parentssont représentés au conseil académique dela vie lycéenne (CAVL) qui s’exprime sur la viescolaire dans les établissements. Desgroupes de travail départementaux, commecelui créé cette année par l’inspection aca-démique du Doubs sur l’accueil de la petiteenfance et l’école maternelle, sollicitent trèssouvent la participation de représentants desfédérations de parents d’élèves.

■ un travail d’information en profondeur

De nombreux établissements réalisent desbulletins d’informations à destination desparents, quelques-uns envisageant mêmeprochainement une communication parInternet avec les familles. Tous les collègesde l’académie organisent au moins une ren-contre par trimestre entre les enseignantsd’une classe et les parents d’élèves. La visitede leur futur collège par les enfants de CM2et leurs parents permet de rassurer lesfamilles.

Les inspections académiques mettent à dis-position des représentants de parentsd’élèves le maximum d’information. Celles duDoubs et du Jura ont mis en ligne des fiches

travailler en concertation

1

■ L’Éducation nationale invite les parents à

s’impliquer dans le parcours de leur enfant

mais aussi dans la vie de l’école ou de l’éta-

blissement au travers des élections. L’enjeu

est double : mobiliser les familles pour

l’épanouissement des enfants dans leur

scolarité, permettre à l’école de mieux

entendre les attentes de la société.

une école

ouverteaux

parents

d’informations à destination des parents.L’affichage des noms des représentants desparents d’élèves est obligatoire dans lesécoles, les collèges et les lycées afin d’en-courager les familles à recourir à eux. Celaest particulièrement utile pour les famillesqui, pour des questions sociales ou de cultureet de langue, n’osent pas s’exprimer directe-ment. Les associations de parents d’élèvescommuniquent au moyen de tableaux d’affi-chage, de boîtes à lettres, de documents ou deréunions.

La représentation officielle des parents, parexemple au conseil de discipline dans lesecond degré, permet une approche nonaffective des problèmes. Plus caractéristiqueencore est la commission d’appel : seuls desreprésentants issus des fédérations deparents sont habilités à participer à cette ins-tance de règlements de contentieux entre lesfamilles et l’établissement.

■ des parents invités à s’impliquer dans le projetd’orientation de leur enfant

Le dialogue pour construire avec les famillesun projet de formation et d’orientation s’ef-fectue au travers :— de séances collectives d’informations ausein des établissements, en particulier pour lesclasses de troisième, seconde et terminale— de réunions parents - professeurs etautres réunions de concertation— d’entretiens individuels assurés dans lescentres d’information et d’orientation et dans lesétablissements du second degré public avec les

conseillers d’orientation-psychologues. Les familles, les établissements et les repré-sentants des professions se rencontrent lorsd’Initial’, forum régional des métiers et desformations. Cette année, 70 000 dépliants sontinclus dans les bulletins scolaires du premiertrimestre des élèves de troisième, première etterminale afin d’inviter les parents à accom-pagner leurs enfants. Les familles sont également accueillies lorsdes journées portes ouvertes des lycées et del’université et lors des forums départemen-taux pour les élèves de troisième et de termi-nale. Les centres d’information et d’orienta-tion sont des lieux d’accueil privilégiés.

L’Onisep par son site internet et diversespublications (Dico des métiers, Mon enfantréussit au collège, les guides Après la 3e,Après la terminale etc.), informe les parents.En 2005, un dépliant a été distribué à chaqueparent d’élève de 4e de l’académie sur l’optionde 3 heures «découverte professionnelle»des classes de 3e en collège.

Au deuxième trimestre, la décision d’orienta-tion pour des élèves de 6e, 4e, 3e et 2de seconstruit grâce à des fiches navettes entrel’établissement et les familles. Au troisièmetrimestre, les familles précisent leurs vœux etles conseils de classe formulent des proposi-tions. En cas de désaccord, les familles peu-vent faire appel. Par ailleurs, des représen-tants des associations de parents d’élèvesparticipent aux commissions départementalespréparatoires à l’affectation. Ces commissionsproposent à l’inspecteur d’académie l’affecta-tion des élèves dans les établissements d’en-seignements généraux et professionnels.

répondre aux besoins

2

■ une volonté de construire des relations de confiance

Deux préoccupations sont au centre des rela-tions entre l’école et la famille :les résultats scolaires Les efforts faits au niveau national et acadé-mique pour le remplacement des professeurs,illustre la volonté de répondre aux préoccu-pations des parents concernant la continuitéd’enseignement. En 2004-2005, le taux de sup-pléance des absences supérieures à 15 joursa été de 97,43% en Franche-Comté. La communauté éducative souhaite dédrama-tiser le poids des résultats scolaires en tra-vaillant sur leur explication. Par exemple,l’école élémentaire du Truchet à Saint-Claudea créé un livret scolaire réajusté tous les ansen prenant en compte l’avis des parents.les coûts de la scolarisation Dans le primaire, les manuels scolaires sontachetés par la ville et prêtés gratuitement. Encollège, l’État les fournit. Pour les lycées, leConseil régional s’est engagé sur la voie de lagratuité des manuels scolaires. Des boursesaux livres existent également, organisées pardes associations de parents d’élèves.

De multiples bourses existent, académiques,départementales ou régionales. Néanmoinsles dépenses de fournitures scolaires restentproblématiques pour certaines familles.Beaucoup d’enseignants y sont attentifs. Parexemple, le collège de Russey a mis en placeune coopérative d’achat de matériel scolaire.La caisse de l’école ou les fonds sociaux del’établissement sont là pour permettre d’ac-compagner des familles dans certainesdépenses, comme la cantine ou les voyagesscolaires. La journée académique École,famille et grande pauvreté en avril 2005, apermis aux enseignants présents d’approfon-dir leur réflexion.

À travers les associations, les parents fontentendre leur voix lorsqu’ils ne comprennentpas une position de l’administration ou d’unenseignant. Un médiateur académique peutrecevoir les réclamations après qu’unedémarche a été engagée auprès de l’autoritéresponsable : directeur d’école, chef d’éta-blissement, inspecteur de l’Éducation natio-nale, inspecteur d’académie, recteur. Lemédiateur est saisi de plus en plus pour desproblèmes liés à la vie scolaire.

accueils « passerelles »dans les ZEP de BelfortDepuis la rentrée 1999, un dispositifd’accueil des familles et des futursélèves, âgés de deux ans, declasses de maternelle des écolesdes Résidences et des Glacis àBelfort a été mis en place : de jan-vier à juin, une fois par semaine uneéquipe pédagogique formée d’unenseignant, d’un agent territorialdes écoles maternelles (ATSEM) etd’une puéricultrice accueille lesfamilles pendant deux heures. Larentrée suivante, cette même équi-pe accueille pendant quinze joursles élèves ayant fréquenté ce dis-positif « passerelle » Cela favorise unerentrée plus sereine et permet uneimplication des parents dès le départdans la scolarisation de leur enfant.

l’Université de Franche-Comtés’adresse aux parentsUne opération de communication àl’initiative de la Région Franche-Comté et de l’Université de Franche-Comté, appuyée par le rectorat, viseà promouvoir l’offre de formation uni-versitaire auprès des parentsd’élèves. Une brochure a été élabo-rée en collaboration avec le groupede liaison enseignement supérieur-enseignement secondaire auquel ontparticipé les associations de parentsd’élèves. Cette brochure seraenvoyée en janvier 2006 au domicilede tous les parents d’élèves de pre-mière et de terminale de l’académie.Cette opération vise à mieux faireconnaître l’université et son fonction-nement pour faciliter les choixd’orientation des jeunes.

un accueil personnalisépour les gens du voyage En Haute-Saône, après une visite surune aire de stationnement des gensdu voyage, le coordonnateur dépar-temental invite les parents à venir àl’école pour rencontrer le directeuret l’équipe pédagogique. Ensuite, lesparents peuvent accompagner leurenfant pour une première évaluation

des compétences. Cette année,un livret scolaire spécifique aété mis en place, permettantnotamment à l’élève de s’auto-évaluer, et aux parents, grâceà des codes de couleurs, depouvoir suivre les progrès deleur enfant. L’utilisation de celivret qui accompagnera l’élè-ve partout où il sera scolarisé,a été expliquée aux familles.Ainsi, les parents et l’élèvedeviennent acteurs du proces-sus d’apprentissage.

■ un travail d’écoute auprès des familles

En rencontrant les parents, l’enseignant peutdétecter si un facteur extra-scolaire expliquele mal être, l’absentéisme ou les change-ments de résultats d’un élève. Si les parentsou l’enfant peuvent demander de manièrespontanée à rencontrer un assistant social,souvent c’est le professeur qui repère lesproblèmes. Les enseignants, les personnelsde santé, les psychologues des écoles dansle premier degré et une quarantaine d’assis-tants sociaux dans le second degré effec-tuent parfois des signalements à l’autorité judi-ciaire ou administrative (le Conseil général).

Les 135 infirmières des établissements dusecond degré effectuent une veille sanitaireauprès des jeunes. Les infirmières de collègeinterviennent également auprès des élèvesdes écoles du secteur du recrutement de leurétablissement. Les personnels médico-sociaux assurent parfois la relation délicateavec les parents lorsque l’élève n’ose parlerdes difficultés du moment.

Une cellule académique d’aide et de soutiena mis en place un numéro vert pour faciliter laparole, anonyme ou non, de la communautééducative, des élèves et des parents confron-tés à des situations de violence.Pour faire face à des chocs émotionnelsmajeurs, des cellules d’écoute départemen-tales peuvent être mobilisées. Elles sontconstituées selon les cas d’un chef d’établis-sement, d’un conseiller principal d’éducation,d’un médecin scolaire, d’un assistant social,d’un psychologue scolaire et d’une infirmière...Ces instances sont saisies par des chefsd’établissement et interviennent avec l’ac-cord de l’inspection d’académie.

■ assurer l’accueil de tous en répondant aux besoins de chacun

La scolarisation des élèves handicapésavance progressivement. Un des aspectsdélicats est l’annonce aux parents d’un han-dicap décelé en maternelle. En Haute-Saôneune charte a été éditée par le Conseil géné-ral, la DASS, la DRASS et d’autres partenairespour «Humaniser l’annonce d’un handicap».Des représentants des associations de parentsd’élèves participent aux commissions dépar-tementales de l’éducation spéciale évaluantles handicaps des jeunes. La loi du 11 février2005 entrant en application le 1er janvier 2006marque le droit de chaque élève handicapé àêtre inscrit dans un établissement scolaireréférent dans son quartier. Un projet person-nalisé de scolarisation est proposé auxparents par une équipe pluridisciplinaire.L’établissement détermine les besoins del’élève avec la famille.

Pour les enfants malades, l’Éducation natio-nale assure la continuité de l’enseignementgrâce à l’action des services d’assistancepédagogique à domicile (SAPAD). C’est l’as-sociation départementale des pupilles del’enseignement public qui est chargé d’assu-

rer le fonctionnement des SAPAD. Des ensei-gnants se rendent dans les hôpitaux ou audomicile de l’élève et deviennent des média-teurs entre les parents et l’école. En 2004-2005, ce sont 266 enfants qui ont bénéficié dusoutien de 483 enseignants.

Les enfants nouveaux arrivants dans l’acadé-mie vivent souvent dans des conditions pré-caires et sont confrontés au barrage de lalangue. Les établissements s’attachent à bienles accueillir. La première réunion avec lesparents d’un enfant nouvel arrivant est trèspréparée par l’équipe éducative. Lors decette première rencontre entre la famille etl’équipe pédagogique et administrative, l’éta-blissement est présenté, ainsi que l’ensembledu système scolaire français souvent mis encorrespondance avec le système du paysd’origine de l’élève. Le mode de scolarisationde l’élève est expliqué : classe d’initiation(CLIN) en primaire ou d’adaptation (CLA) dansle second degré, ou intégration individuelle.

La scolarisation des enfants du voyagedépend de l’adhésion des parents au projetéducatif. Le dialogue entre les parents et lesenseignants permet de créer des relations deconfiance. La présence de parents d’enfantsdu voyage dans deux conseils d’école enHaute-Saône illustre le renforcement desliens entre eux et l’école. La scolarisationdans le second degré est plus difficile à pro-mouvoir auprès de ces familles. En leur mon-trant que le collège peut apporter quelquechose au travers de l’attestation scolaire desécurité routière nécessaire pour l’acquisi-tion du permis de conduire, la Haute-Saône apermis à des enfants du voyage de venir pen-dant trois mois une demi-journée par semainedans certains établissements. Cette année,cette action se renforce avec un projet d’ou-verture des centres de documentation et d’in-formation.

UNE ÉCOLE OUVERTE AUX PARENTSdécembre 2005 — n°20

des enfants instruitsdans la famille« L’instruction obligatoire peutêtre donnée soit dans les établis-

sements ou écoles publics ou privés,soit dans la famille par les parents, oul’un d’entre eux, ou toute personne deleur choix» Code de l’Éducation, art.L131-2). Si certains parents choisis-sent de faire appel à des organismesd’enseignement à distance, d’autresdispensent eux-mêmes les enseigne-ments. C’est le cas de 15 enfants duDoubs, 3 du Jura, 6 de Haute-Saône et2 du Territoire de Belfort. Les parentsadressent tous les ans une déclara-tion au maire et à l’inspecteur d’aca-démie. L’instruction est contrôléeannuellement par des inspecteurs del’éducation nationale en primaire ou,pour le second degré, par desmembres des corps d’inspection etdes personnels qualifiés notammentmédico-sociaux.

3

Représentation des parents

Premier degré Conseil d’école Nombre égal au élus par les parentsnombre de classes

Second degré Conseil de classe 2 désignés par le chef d’établis-sement à partir des listes présentées par les parents

Conseil d’administration 6 dans les collèges de moins de 600 élèves et 7 dans les autres élus par les parents5 dans les lycées et EREA

Conseil de discipline 3 dans les collèges élus par leurs représentants2 dans les lycées titulaires et suppléants ausur 14 conseil d’administration pour 1 an

Département Commission préparatoire 2 nommés par l’inspecteurà l’affectation des élèves d’académie pour 1 anCommission d’appel 3 sur 11 nommés par l’inspecteur

d’académie pour 1 anConseil de discipline 2 sur 11 nommés par le recteurdépartemental pour 1 an Conseil départemental nommés par le préfet de l’Éducation nationale 7 sur 30 (4 présidents et vice présidents) du département pour 3 ans

Académie Conseil académique 8 sur 72 (+ 6 présidents et vice présidents) nommés par le préfet de région de l’Éducation nationale pour trois ansConseil académique dans l’académie de Besançon nommés par le recteurde la vie lycéenne 2 sur 39 pour 3 ans

National Conseil supérieur 12 sur 97 Nommés pour 3 ansde l’Éducation

documents■ Les parents à l’école, dossier documen-taire du ministère www.education.gouv.fr■ La place et le rôle des parents dansl’école, dossier thématique, INPR, 2001■ Les rapports des associations de parentsd’élèves avec l’institution scolaire, dossier du numéro spécial des Cahiers de l’éduca-tion, novembre-décembre 2002■ Guide pratique des programmes person-nalisés de réussite éducative :eduscol.education.fr, rubrique «actualité».

textes de référence■ Décret relatif aux établissements publicslocaux d'enseignement n°85-924 du 30 août 1985■ Mise en œuvre du principe de gratuité de l’enseignement scolaire public, BO n°15 du 12 avril 2001■ Décret n° 2005-1035 du 26 août 2005 relatif au remplacement de courte durée des personnels enseignants■ Décrets n°2005-1013 et n°2005-1014 relatifs aux dispositifs d’aide et de soutienpour la réussite des élèves

services académiques■ Proviseur vie scolaire : [email protected]■ Médiateur académique : [email protected]■ Numéro vert de SOS violence (cellule académique d’aide et de soutien) :0800 285 212

ressources■ Site de l’académie, mot clef «parents» :www.ac-besancon.fr■ Inspection académique du Doubs,rubrique «Les parents d’élèves» : catice.ac-besancon.fr/ia25■ Inspection académique du Jura, rubrique « infos pratiques» : ia39.ac-besancon.fr■ Associations de parents d’élèves, notamment :PEEP : www.peep.asso.frFCPE : www.fcpe.asso.frUNAAPE : www.unaape.asso.frAPEL : www.apel.asso.fr■ Dossier Parents-école dans la rubrique«éducation prioritaire» du site du Scéren :www.cndp.fr/zeprep■ Site du réseau d’information sur l’éducation en Europe : www.eurydice.org

■ Directeur de la publication Anne Sancier-Chateau, Recteur d'académie■ Chef de publication Élisabeth Baudin, Chargée de communication■ Responsable de rédaction Charlotte des Gayets■ Contact [email protected]

■ Fiche réalisée en collaboration avec le service académique Vie scolaire

■ Conception graphique Bouteiller communication Réalisation Studio Bracco

■ Imprimerie académique de BesançonNuméro ISSN 1765-0488

(infos pratiques)■ des parents qui ont leur placedans l’établissement

Dans les écoles, les parents s’impliquentbeaucoup pour la réussite de leur enfant. Lesmoments de convivialité comme les fêtes del’école jouent un rôle fédérateur primordial.Beaucoup d’écoles sont largement ouvertesaux parents, en particulier dans les réseauxd’éducation prioritaire. Ainsi, celle de Saint-Exupéry à Dole reçoit une fois par semaine lesfamilles à sa marmothèque , bibliothèque spé-cialisée pour les jeunes enfants. Pendant queces derniers écoutent des histoires, lesparents échangent entre eux et avec l’équipeéducative de manière informelle et en touteconfiance. Le travail accompli dans l’académie sur lesliaisons entre l’école et le collège, s’adresseaux élèves mais également à leurs parentsqu’il s’agit de rassurer et d’impliquer dans lapoursuite de la scolarité de leur enfant. Onremarque un désengagement progressif desparents au fur et à mesure que leurs enfantsgrandissent, et plus encore dans les lycéesprofessionnels que dans les lycées d’ensei-gnement général.

La participation des familles à la vie de l’éta-blissement facilite et encourage les activitésproposées par les équipes éducatives. Aussin’est-il pas rare que certains parents partici-pent à l’encadrement des sorties scolaires. Ledispositif école ouverte s’appuie parfois sur lebénévolat de certains parents.

Depuis la mise en place de l’apprentissagedes langues vivantes en CE1-CE2, les ensei-gnants du primaire réalisent un véritable tra-vail d’information auprès des familles sur cesenseignements. L’offre de formation tient compte de la deman-de des familles. La place significative des for-mations professionnelles répond pour une partà la demande des familles et des élèves sou-cieux d’une insertion dans l’emploi et attachésà l’acquisition progressive d’une qualificationprofessionnelle reconnue. L’offre de formationdoit être conçue pour permettre une élévationdes niveaux de formation et une lisibilité descursus de formation proposés.

■ une école qui a besoin des parents

La promotion de comportements citoyens parl’école ne peut être efficace qu’en prolonge-ment de l’éducation familiale. Les parents sontdonc représentés dans les comités santé-citoyenneté. Le CESC de Champagnole, autourdu lycée Paul Émile Victor, a ainsi créé au prin-temps 2005 un parcours dans la ville sur lethème Tolérance, différence impliquant forte-ment les représentants des parents. De nom-breux parents d’élèves ont encadré les jeunes,certains les accueillant à des points de ren-contres «citoyens» afin de leur présenter leurexpérience associative.

De nombreux établissements s’adressentdirectement aux parents pour les aider àveiller sur la santé de leur enfant. Ainsi le col-lège Jules Grévy à Delle organise une opéra-tion de sensibilisation pour les parents et lesenfants sur l’équilibre alimentaire. Le collègeCharles Péguy de Vauvillers organise une soi-rée pour informer les familles sur lesconduites à risques et leur prévention.

La lutte contre l’absentéisme des élèves nepeut se faire qu’en liaison avec les parents.Toute absence est signalée le plus souventimmédiatement à la famille par l’établisse-ment. Cette absence est ensuite confirmée parcourrier.Les absences répétées ou durables amènentl’établissement à rencontrer la famille afin derechercher avec elle les meilleures solutions.Ces absences sont souvent le révélateur d’unedifficulté et d’un possible décrochage scolaire.L’établissement signale des situations d’ab-sentéisme grave à l’inspection académique.L’observatoire de l’absentéisme et des sortiesen cours de formation est renseigné par l’éta-blissement qui scolarise l’élève.Dans chaque établissement un groupe d’aideà l’insertion doit être constitué. Il est réuni àl’initiative du chef d’établissement pour étu-dier les situations d’absentéisme et de décro-chage scolaire. La composition pluridiscipli-naire de ce groupe lui permet d’envisager dessolutions adaptées. Il le fait à chaque fois quecela est possible en liaison avec la famille.

La nouvelle loi d’orientation et de programmepour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 prévoitla mise en place de programmes personnali-sés de réussite éducative. Construits avecl’accord des parents lorsqu’un élève est visi-blement en difficulté, et cela dès le primaire,ces PPRE se développent cette année sousforme expérimentale. Dans l’académie, plu-sieurs collèges et circonscriptions du premierdegré travaillent actuellement à leur mise enplace. ■

4

(chiffres)

mener avec les familles un projet éducatif cohérent

Taux de participation aux élections de parents d’élèves :

Doubs Jura Hte-Saône T.de Belf.

1er degré

2004 40,32% 46,4% 55,24% 45,22%

2005 41,06% 45,3% 54,54% 45,74%

2nd degré

33,31% 37,7% 45,82% 33,65%

31,22% 35,6% 42,68% 30,15%

■ 28,6% d’enfants de cadres et de professions intermédiaires parmi les 0-16 ans en 1999■ 46,8% d’enfants d’ouvriers et d’agriculteurs parmi les 0-16 ans en 1999 ■ 37% des dossiers par le médiateuracadémique proviennent des usagers del’Éducation nationale, contre 26% en 1999.