225
UNIVERSITE LOUIS PASTEUR STRASBOURG I 1995 T H E S E présentée à L'UFR DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE pour obtenir le titre de DOCTEUR DE L'UNIVERSITE LOUIS PASTEUR domaine : BIOLOGIE MOLECULAIRE par Alain HEHN LES GENES 3' PROXIMAUX DU RNA 2 DU VIRUS DES NERVURES JAUNES ET NECROTIQUES DE LA BETTERAVE (OU BNYVV) : LEUR ROLE DANS LA REPLICATION ET LA TRADUCTION DU GENOME VIRAL AINSI QUE DANS LE MOUVEMENT DU VIRUS DE CELLULE A CELLULE. Soutenue le 27 juin 1995 devant la Commission d'Examen Dr. M. LEGRAND Rapporteur interne Pr. A. VAN KAMMEN Rapporteur externe Dr. T. CANDRESSE Rapporteur externe Dr. K. RICHARDS Examinateur Pr. G. JONARD Directeur de Thèse Institut de Biologie Moléculaire des Plantes (IBMP-CNRS) Strasbourg

These alain hehn

  • Upload
    faaam

  • View
    710

  • Download
    6

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: These alain hehn

UNIVERSITE LOUIS PASTEURSTRASBOURG I

1995

THESEprésentée à

L'UFR DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

pour obtenir le titre de

DOCTEUR DE L'UNIVERSITE LOUIS PASTEUR

domaine : BIOLOGIE MOLECULAIRE

par

Alain HEHN

LES GENES 3' PROXIMAUX DU RNA 2 DU VIRUS DES NERVURES JAUNESET NECROTIQUES DE LA BETTERAVE (OU BNYVV) :

LEUR ROLE DANS LA REPLICATION ET LA TRADUCTION DU GENOMEVIRAL AINSI QUE DANS LE MOUVEMENT DU VIRUS DE CELLULE A

CELLULE.

Soutenue le 27 juin 1995 devant la Commission d'Examen

Dr. M. LEGRAND Rapporteur internePr. A. VAN KAMMEN Rapporteur externeDr. T. CANDRESSE Rapporteur externeDr. K. RICHARDS ExaminateurPr. G. JONARD Directeur de Thèse

Institut de Biologie Moléculaire des Plantes (IBMP-CNRS) Strasbourg

Page 2: These alain hehn
Page 3: These alain hehn

à mes parents,à Valérie, à Michel

Page 4: These alain hehn
Page 5: These alain hehn

Je voudrais remercier ici, le professeur Jonard qui m'a accordé sa confiance un matind'avril 1991 en m'accueillant au sein de son groupe, me donnant ainsi l'opportunité deréaliser cette thèse.

La recherche est un labyrinthe dans lequel on peut aisément s'égarer. Merci àmessieurs Guilley et Richards, les 2 autres membres du TCB, d'avoir été disponiblepour m'écouter, me conseiller et me diriger efficacement quand il le fallait.

J'aimerai exprimer ma gratitude aux membres du jury : messieurs Candresse, Legrandet Van Kammen pour avoir accepté de juger ce travail.

Mes remerciements vont tout particulièrement à Salah Bouzoubaa qui, armé debeaucoup de patience (si, si, beaucoup de patience ! ), a su m'initier à la paillasse et àla recherche en général.

Merci également à Mme Marbach pour avoir préparé chaque semaine, inlassablement,ces fameux protoplastes, source de joie et souvent de dépit.

Je tiens a exprimer ma reconnaissance à Mme Fritsch qui, au cours de nos discussions,m'a permis de mieux comprendre la maturation mais aussi le frame-shift...!

Enfin, je voudrais remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué àfaire de cette thèse ce qu'elle est et avec qui j'ai partagé tant de gâteaux, de chocolats etautre thé à la menthe.

Page 6: These alain hehn
Page 7: These alain hehn

SOMMAIRE

SOMMAIRE.........................................................................................................................1

INTRODUCTION ...............................................................................................................7

RESULTATS

CHAPITRE 1 : LES PROTEINES EXPRIMEES A PARTIR DU "TRIPLE GENE

BLOCK" (TGB) SONT DIRECTEMENT IMPLIQUEES DANS LE

MOUVEMENT DU VIRUS DE CELLULE A CELLULE. ............................................17

I-Etat des connaissances sur les mécanismes de transport des virus. ....................................19

1-Stratégie utilisée par les tobamovirus. ....................................................................20

2-Stratégie utilisée par les comovirus, les népovirus et les caulimovirus..................20

3-Stratégie utilisée par les hordeivirus, les potexvirus et les furovirus......................21

II-Rôle du Triple Gene Block dans le mouvement de cellule à cellule du BNYVV. ............23

1-Le Triple Gene Block du BNYVV est impliqué dans le mouvement du virus de

cellule à cellule...........................................................................................................23

2-Les protéines P42 et P13 du Triple Gene Block sont exprimées à partir de

RNA subgénomiques. ................................................................................................27

III-Conclusions et perspectives. .............................................................................................28

Publication n°1 : EFFICIENT CELL TO CELL MOVEMENT OF BEET NECROTIC

YELLOW VEIN VIRUS REQUIRES 3' PROXIMAL GENES LOCATED ON RNA 2.....31

Page 8: These alain hehn

Sommaire______________________________________________________________________

2

CHAPITRE 2 : ETUDE DE LA PROTEINE P14 CODEE PAR

L'ORF 3' PROXIMALE DU RNA 2 DU BNYVV............................................................41

I-Mise en évidence du rôle de la protéine P14 dans le cycle de multiplication du

BNYVV. ................................................................................................................................41

1-Des mutations introduites dans le gène VI du RNA 2 engendrent une

diminution du taux de réplication des RNA viraux. (publication n°1).....................41

2-La protéine P14 joue un rôle en cis dans la réplication du RNA 2 et active en

trans la synthèse de la protéine de coque. (publication n°2) .....................................48

3-Mode d'action de la protéine P14. ..........................................................................54

II-Mise en évidence de l'importance des résidus cystéines 69, 72, 106 et 109 dans

l'activité de la protéine P14....................................................................................................60

1-Construction de mutants alanine (Giesman-Cookmeyer & Lommel, 1993). .........62

2-Propriétés biologiques des mutants alanine............................................................62

III-Mise en évidence d'interactions protéine P14-acides nucléiques. ....................................65

1-Clonage du gène VI dans le vecteur pET. ..............................................................65

2-Purification partielle de la protéine P14 par chromatographie d'affinité sur une

colonne "Zinc Chelate Affinity Adsorbent" (ZCAA). ...............................................67

3-Mise en évidence d'interactions protéine P14-acides nucléiques par la

technique de "Northwestern" (Gramstat et al, 1990). ................................................69

IV-Conclusion .......................................................................................................................69

Publication n°2 : THE SMALL CYSTEIN-RICH PROTEIN P14 OF BEET NECROTIC

YELLOW VEIN VIRUS REGULATES ACCUMULATION OF RNA 2 IN CIS AND

COAT PROTEIN IN TRANS.................................................................................................73

CHAPITRE 3 : DES RNA 2 DEFECTIFS SONT CAPABLES D'INHIBER LA

REPLICATION DU BNYVV .............................................................................................103

I-Rappel sur les stratégies de lutte antivirale par transgénose : expression de

séquences dérivées du pathogène...............................................................................103

II-Obtention de RNA défectifs artificiels du BNYVV : leur effet sur la

réplication du virus. ...................................................................................................109

Page 9: These alain hehn

Sommaire______________________________________________________________________

3

1-Obtention de RNA défectifs.................................................................... 109

2-Seules les délétions introduites dans le RNA 2 produisent des RNA ayant

un effet Défectif Interférant........................................................................ 109

3-Analyse de l'effet DI en fonction de la quantité de RNA DI utilisée et du

temps. ......................................................................................................... 110

4-Analyse dans les plantes de l'effet DI des différents mutants du RNA 2.112

III-Conclusions et perspectives. .................................................................................113

Publication n°3 : ARTIFICIAL DEFECTIVE INTERFERING RNAs DERIVED FROM

RNA 2 OF BEET NECROTIC YELLOW VEIN VIRUS.....................................................115

CHAPITRE 4 : MISE EN EVIDENCE D'UNE ACTIVITE PROTEOLYTIQUE

ASSOCIEE A LA PROTEINE P237 CODEE PAR LE RNA 1 DU BNYVV. ...............125

I-Les protéases d'origine virale et leurs caractéristiques ............................................127

1-Généralités sur les protéases. .................................................................. 127

2-Exemples de protéines virales présentant une activité protéasique ........ 130

II-Cas du BNYVV......................................................................................................131

1-Comparaison de séquences avec des domaines protéases d'autres

phytovirus................................................................................................... 131

2-Mise en évidence d'une activité protéase associée à la protéine P237.... 134

III-Conclusions :.........................................................................................................135

CONCLUSION ....................................................................................................................137

MATERIEL ET METHODES

A-AMPLIFICATION, EXTRACTION ET MODIFICATIONS DE DNA

PLASMIDIQUE. ..................................................................................................................141

I-Souches bactériennes, vecteurs de clonage ou d'expression et milieux de culture. ............141

1-Souches bactériennes .............................................................................................141

2-Vecteurs .................................................................................................................143

Page 10: These alain hehn

Sommaire______________________________________________________________________

4

3-Milieux. ..................................................................................................................146

II-Transformation des souches bactériennes et mise en culture. ...........................................146

1-Utilisation de Chlorure de Calcium........................................................................146

2-Transformation par électroporation ........................................................................147

3-Caractérisation des clones par hybridation in situ. .................................................148

III-Extraction et analyse de DNA plasmidique......................................................................148

1-Minipréparation et maxipréparation .......................................................................148

2-Analyse. ..................................................................................................................150

IV-Préparation de DNA plasmidique simple brin uridylé et mutagénèse dirigée selon la

méthode de Kunkel . ..............................................................................................................152

1-Culture. ...................................................................................................................152

2-Purification du DNA simple brin. ..........................................................................152

3-Mutagénèse dirigée en utilisant des oligonucléotides modifiés (Zoller & Smith,

1982). .........................................................................................................................152

V-Techniques de sous clonage par l'utilisation d'enzymes. ...................................................153

1-Digestion enzymatique. ..........................................................................................153

2-Obtention d'extrémités franches. ............................................................................154

3-Déphosphorylation..................................................................................................155

4-Phosphorylation. .....................................................................................................156

5-Ligation...................................................................................................................156

VI-Amplification d'un fragment de DNA par la technique de la PCR. .................................157

1-Principe de la méthode et conditions générales......................................................157

2-Cas particulier du RNA 2 du BNYVV. ..................................................................158

VII-Purification sur gel d'agarose d'un fragment de DNA obtenu par digestion

enzymatique ou par PCR. ......................................................................................................158

1-Par électroélution....................................................................................................158

2-Par extraction d'un gel LMP. ..................................................................................159

VIII-Séquençage selon la méthode de Sanger, modifiée pour la T7 DNA polymérase.........159

1-Séquençage d'un DNA plasmidique. ......................................................................159

Page 11: These alain hehn

Sommaire______________________________________________________________________

5

2-Séquençage d'un produit PCR.................................................................................160

IX-Transcription in vitro. .......................................................................................................161

1-Obtention de transcrits infectieux du BNYVV.......................................................161

2-Synthèse de sondes ribonucléiques.........................................................................163

X-Analyse des transcrits par hybridation in situ ....................................................................163

1-Séparation des RNA par migration sur gel d'agarose en conditions

dénaturantes................................................................................................................163

2-Hybridation avec des sondes spécifiques radioactives. ..........................................165

XI-Analyse de la descendance par réverse transcription........................................................166

B-EXPRESSION IN VIVO OU TRADUCTION IN VITRO DES PROTEINES DE

BNYVV .................................................................................................................................167

I-Expression de protéines dans un système bactérien (Studier et al, 1990)...........................167

II-Purification par chromatographie d'affinité sur une colonne ZCAA (Zinc Chelate

Affinity Adsorbent)................................................................................................................167

III-Traduction in vitro dans un système acellulaire de réticulocytes de lapins. .....................168

1-Préparation du lysat de réticulocytes de lapins. ......................................................168

2-Traduction des produits de transcriptions. ..............................................................169

IV-Analyse. ............................................................................................................................169

1-Par électrophorèse en conditions dénaturantes sur gel de polyacrylamide. ............169

2-Par immunorévélation après transfert. ....................................................................170

V-Etude de l'activité fixatrice d'une protéine par northwestern. (Gramstat et al, 1990)........173

C-MULTIPLICATION DU VIRUS DANS UNE PLANTE HOTE :

CHENOPODIUM QUINOA. ...............................................................................................173

I-Plante hôte. ..........................................................................................................................173

II-Préparation du virus. ..........................................................................................................174

III-Extraction de RNA viraux à partir de feuilles de C. quinoa. ............................................174

1-En présence de tampon "polysome" (Jackson & Larkins, 1976) ...........................174

Page 12: These alain hehn

Sommaire______________________________________________________________________

6

2- En présence de tampon Tris-Magnésium. .............................................................175

IV-Préparation, inoculation et mise en culture de protoplastes. ............................................176

1-Préparation des protoplastes (Veidt et al, 1992).....................................................176

2-Infection des protoplastes par des acides nucléiques (RNA de BNYVV ou

DNA plasmidique) et mise en culture........................................................................176

V-Extraction des RNA viraux de protoplastes. .....................................................................177

VI-Expression transitoire dans les feuilles de C. quinoa et Nicotiana tabacum. ..................178

ANNEXES

Publication n°4 : IDENTIFICATION AND CHARACTERIZATION OF RESISTANCE

TO RHIZOMANIA IN AN ECOTYPE OF BETA VULGARIS SUBSP. MARITIMA. .........179

ABREVIATIONS..................................................................................................................195

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................................199

Page 13: These alain hehn

INTRODUCTION

C'est en 1959, dans la vallée du Pô (Italie), que Canova décrit pour la première

fois des betteraves malades présentant comme symptômes (1) des feuilles gaufrées avec

des tâches jaunes diffuses le long des nervures (voir figure 1-B) ; (2) un pivot de taille

réduite par rapport à celui d'une plante saine ; (3) une nécrose des anneaux vasculaires

facilement observable lorsque le pivot est coupé transversalement ; et (4) une abondante

barbe "poivre et sel" due à une prolifération anormale et anarchique des radicelles (voir

figure 1-A). Cette dernière observation, la plus caractéristique, donne son nom à la

maladie : la rhizomanie, ce qui signifie étymologiquement "démence des racines" (rhizo

= racines ; mania = folie) (voir figure 1-A). Cette maladie a ensuite été décrite au Japon

en 1965 et fait son apparition en France, plus précisément en Alsace, dans les années 70

(Putz et Vuittenez, 1974). La rhizomanie engendre une perte considérable dans le

rendement en sucre qui passe de 18 à 8%, rendant l'exploitation impropre.

Dès 1966, Canova suggère que la maladie est due à un champignon du sol :

Polymyxa betae. C'est un champignon inférieur, à zoospores biflagellées, parasite

intracellulaire des racines de betteraves. Il appartient à la classe des Myxomycètes et à

l'ordre des Plasmodiophorales (Chadefaud & Emberger, 1942). Les spores de résistance

se trouvant dans un sol contaminé vont germer et libérer des zoospores qui se déplacent

vers les radicelles d'une betterave, la propulsion se faisant grâce au mouvement

coordonné des 2 flagelles de la zoospore. Lorsque le contact avec une radicelle a lieu,

les flagelles disparaissent et la zoospore déverse son contenu cellulaire dans la cellule

hôte. Après 16 heures, on peut déjà observer un jeune plasmode qui va se différencier en

Page 14: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

8

A

B

Figure 1 : Symptômes de la rhizomanie : (A) photo représentant des betteraves saines (àgauche) et rhizomaniées (à droite).(Photo fournie par l'INRA de Colmar). (B) Photomontrant les symptômes foliaires qui ont donné leur nom au virus.

Page 15: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

9

Figure 3 : Cycle de Polymyxa betae (d'après Keskin, 1967)

Page 16: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

10

zoosporange ou en cystosore (Keskin, 1964 et 1967) (voir figure 3).

Ce n'est qu'en 1973 que Tamada et Baba démontrent que l'agent responsable de la

rhizomanie est un virus : le beet necrotic yellow vein virus ou virus des nervures jaunes

et nécrotiques de la betterave (encore appelé BNYVV) ; ceci fut confirmé par Fujisawa

et Sugimoto en 1977. Le champignon Polymyxa betae, quant à lui, est seulement

impliqué dans la transmission du BNYVV (Fujisawa & Sugimoto, 1976). Enfin, les

premières études au plan moléculaire furent initiées en 1983 (Putz et al, 1983) et

démarrèrent vraiment en 1985 (Richards et al, 1985).

Le virus des nervures jaunes et nécrotiques de la betterave est un phytovirus (Putz,

1977) appartenant à la famille des furovirus (fungus rod-shaped virus) (Brunt &

Richards, 1989 ; Brunt, 1991). Son génome est composé de 4 RNA (voir figure 4) de

polarité positive coiffés à leur extrémité 5' et polyadénylés à leur extrémité 3'. Ces 4

RNA sont encapsidés dans des particules virales de taille variable (390 nm, 265 nm, 100

nm et 89 nm) et de symétrie hélicoïdale avec un diamètre constant de 20 nm. Dans

certains isolats japonais, un 5ème RNA, de fonction inconnue, a été décrit (Tamada et al,

1989). Les RNA 1 et 2 sont nécessaires à la réplication, l'encapsidation et le mouvement

de cellule à cellule du virus. Ils sont donc suffisants pour provoquer un processus

infectieux quand ils sont inoculés mécaniquement à des feuilles de Chenopodium

quinoa, une plante hôte (voir figure 2-B). Les RNA 3 et 4 restent cependant essentiels

lors de l'infection naturelle des racines de betterave par l'intermédiaire du champignon

vecteur.

Le RNA 1 (6746 nt) code pour une protéine de poids moléculaire 237 kDa

renfermant les séquences consensus des méthyltransférase, hélicase (GKS) et

polymérase (GDD) (Bouzoubaa et al, 1987). D'autre part, comme nous le verrons dans

le chapitre IV, la protéine P237 contient une séquence caractéristique des protéases de

type papaïne (Koonin & Dolja, 1993 ; Rozanov et al, 1995) localisée entre le domaine

hélicase et le domaine polymérase. Le RNA 1 est capable de s'autorépliquer lorsqu'il est

inoculé seul à

Page 17: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

11

Figure 4 : Organisation génétique du virus des nervures jaunes et nécrotiques de la betterave ou BNYVV et fonctions associées aux protéines codées par les différents RNA génomiques.

Réplication

Encapsidation

Transmission

Symptomatologie et amplification du

virus dans les racines

Mouvement de cellule à cellule

Régulation de la réplication et de la

traductionInconnue

Fonctions dans le cycle de multiplication.

RNA 1GKS

P 237

AAAGDD

MTR HEL PRO POL? ? ?

RNA 3 RNA 4 AAAAAA4.6 KP25 P31

RNA 215 K

CP

AAA

P75

UAG

P42

P13 P14

TGB

RNA Subgénomique

GKS

N

Page 18: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

12

des protoplastes de cellules de mésophylle de C. quinoa (voir figure 5) (Bouzoubaa &

Scheidecker, 1990 ; Gilmer et al, 1992).

Le RNA 2 (4612 nt) présente une organisation génétique plus complexe avec 6

phases de lecture ouverte (ORF). La première ORF dirige la synthèse de la protéine de

capside (CP) d'un poids moléculaire de 21 kDa. La protéine de translecture de 75 kDa

obtenue par suppression du codon stop UAG de la première ORF (Ziegler et al, 1985 ;

Bouzoubaa et al, 1986), joue un rôle dans l'initiation de l'encapsidation (Schmitt et al,

1992), dans la transmission du virus par le vecteur (Tamada & Kusume, 1991) et a été

visualisée par microscopie électronique à l'une des extrémités des particules virales

(Haeberlé et al, 1994). Les 3 ORF chevauchantes III, IV et V sont regroupées sous le

terme de "triple gene block" (ou TGB). Une organisation génétique analogue a été

décrite pour d'autres furovirus (Herzog et al, 1994 ; Scott et al, 1994) mais également

chez des virus comme les carlavirus, les hordeivirus et les potexvirus (Morozov et al,

1989). Ces 3 ORF du BNYVV codent respectivement pour des protéines potentielles de

poids moléculaire 42, 13 et 15 kDa. La protéine P42 dispose d'une séquence consensus

GKS caractéristique d'une activité NTP-binding souvent associée aux hélicases et a été

mise en évidence, ainsi que la protéine P13, dans les fractions membranaires préparées à

partir de feuilles de C. quinoa infectées par le virus (Niesbach-Klösgen et al, 1990). En

revanche, la protéine P15 n'a pas encore été détectée in planta. Enfin, l'ORF 3'

proximale du RNA 2 code pour une protéine de 14 kDa riche en cystéine et qui a été

localisée dans la fraction cytosolique de feuilles infectées (Niesbach-Klösgen et al,

1990). Cette protéine, comme nous le verrons ultérieurement (voir chapitre 2), joue un

rôle dans la régulation de l'infection virale.

Le RNA 3 (1773 nt) code pour une protéine de 25 kDa impliquée dans la

multiplication virale au niveau des racines de betteraves infectées (Koenig et al, 1986 ;

Lemaire et al, 1988 ; Tamada & Abe, 1989) ainsi que dans la symptomatologie au

niveau des feuilles (Jupin et al, 1992). Une étude immunocytochimique récente montre

que la protéine P25 est synthétisée très tôt dans le cycle viral ; de plus elle est détectée à

Page 19: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

13

la fois dans le cytoplasme et dans le noyau des cellules infectées (Haeberlé & Stussi-

Garraud,

Page 20: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

14

Figure 4 : Protoplastes préparés à partir de cellules de mésophylle deChenopodium quinoa dans les conditions décrites dans Matériel etméthodes.

Page 21: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

15

1995). Une seconde ORF, l'ORF N, est exprimée lorsque des délétions dans le gène

codant pour la protéine P25 rapprochent l'AUG initiateur de cette petite ORF de la

séquence 5' non codante (Jupin et al, 1990). L'expression de la protéine très hydrophobe

codée par ce gène N entraîne l'apparition de lésions nécrotiques sur les feuilles des

plantes hôtes infectées. Enfin, une troisième ORF a été mise en évidence et code pour

une protéine potentielle de 4,6 kDa qui serait exprimée à partir d'un RNA subgénomique

détecté dans les feuilles infectées et qui est redondant avec les 545 derniers nucléotides

du RNA 3 (Bouzoubaa et al, 1991). Le rôle de ce peptide est actuellement en cours de

caractérisation au laboratoire. Des résultats préliminaires montrent que des délétions

réalisées dans cette ORF inhibent le mouvement à longue distance du virus dans Beta

macrocarpa (Tamada, communication personnelle) alors que des mutations ponctuelles

introduisant des codons de terminaison restent sans effet (Guntz-Lauber, communication

personnelle). Cette observation semble indiquer que c'est la séquence nucléotidique de

ce RNA subgénomique qui est directement impliquée dans ce phénomène de transport à

longue distance et non pas son produit d'expression.

Le RNA 4 (1467 nt) code pour une protéine de 31 kDa (Bouzoubaa et al, 1985)

qui joue un rôle prépondérant dans la transmission du virus par le vecteur fongique

(Koenig & Burgermeister, 1989 ; Tamada & Abe, 1989).

Mon travail de thèse a consisté plus particulièrement à caractériser le rôle des

produits des gènes 3' proximaux du RNA 2. Pour cela nous disposions au laboratoire

des clones cDNA complets des 4 RNA viraux (Quillet et al, 1989) permettant d'obtenir

des transcrits infectieux. A partir de ces clones, nous avons construit des mutants

ponctuels ou des mutants de délétion dans l'une ou l'autre des séquences codantes, puis

nous avons étudié in vivo l'effet de ces modifications. Ainsi, dans le premier chapitre,

j'aborderai les problèmes du mouvement du virus de cellule à cellule et je démontrerai

que les protéines codées par les trois cistrons du triple gene block sont impliquées dans

ce processus. Dans le chapitre 2, je présenterai les résultats concernant le rôle de la

protéine P14, codée par l'ORF VI du RNA 2, dans la réplication et dans la traduction du

Page 22: These alain hehn

Introduction______________________________________________________________________

16

RNA 2. Le 3ème chapitre traitera des stratégies antivirales qui peuvent être envisagées

pour bloquer la réplication du BNYVV. J'y montrerai comment nous avons obtenu des

RNA défectifs interférants (ou RNA DI) à partir du RNA 2, RNA DI que l'on peut

envisager d'utiliser comme outil de lutte contre ce virus. Enfin dans le chapitre IV, je

décrirai des résultats préliminaires qui permettent d'affirmer que la protéine P237, codée

par le RNA 1, est une polyprotéine susceptible d'être maturée au cours du cycle de

multiplication virale par une activité protéasique associée à cette polyprotéine.

Page 23: These alain hehn

CHAPITRE 1 :

LES PROTEINES EXPRIMEES A PARTIR DU "TRIPLE GENE

BLOCK" (TGB) SONT DIRECTEMENT IMPLIQUEES DANS LE

MOUVEMENT DU VIRUS DE CELLULE A CELLULE.

L'infection d'une plante par un virus à RNA passe, en général, par quatre étapes

majeures. Dans un premier temps le virus doit pénétrer dans les cellules de l'hôte. Cette

infection peut se faire par inoculation mécanique en provoquant une lésion au niveau

des tissus de la plante ; elle peut également s'établir par l'intermédiaire d'un vecteur

(aphide, nématode, champignon). Quand il est en place, le virus doit pouvoir se

multiplier, multiplication qui sous entend la décapsidation du ou des RNA génomiques

provenant de l'inoculum, leur traduction, leur réplication et finalement l'encapsidation

des RNA néosynthétisés. Dans un troisième temps, le virus est amené à quitter le site

d'infection pour migrer dans les cellules voisines. Finalement quand il atteint les

vaisseaux conducteurs, il va pouvoir infecter le reste de la plante provoquant ainsi une

infection systémique. La spécificité d'infection d'un virus pour un hôte particulier

consiste donc à pouvoir réaliser toutes ces étapes.

Page 24: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

18

Figure I-1 : Représentation schématique des 2 types de stratégies qui semblentse dégager des études effectuées sur le mouvement de cellule à cellule des virusde plantes. Le premier mécanisme fait appel à une protéine de mouvement quiaugmente la limite d'exclusion des plasmodesmes et qui permet unelinéarisation des RNA viraux qui pourront ainsi diffuser sous forme decomplexe ribonucléoprotéique. Cette stratégie est adoptée par le TMV. Lesecond mécanisme engendre une modification irréversible des plasmodesmesavec la présence de particules virales à l'intérieur de microtubules (c'est le casdu CPMV).

Réplication du virus

Protéines de mouvement

Protéines de coque

Type CPMV

Paroi cellulaire

Protéines de mouvement

protéines cellulaires

RNA viral néosynthétisé

?

?

?

diffusion de l'infection

virale

Type TMV

Page 25: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

19

Avant de présenter les résultats obtenus dans l'étude des gènes responsables de la

diffusion du BNYVV, je voudrais rappeler brièvement ce que l'on sait sur les différents

mécanismes de diffusion de cellule à cellule de l'infection virale.

I-Etat des connaissances sur les mécanismes de transport des virus.

En raison de la présence de la paroi pectocellulosique qui entoure chaque cellule

végétale, les possibilités de mouvement du virus de cellule à cellule sont très restreintes.

Le seul passage possible est représenté par les plasmodesmes qui sont des

communications intercellulaires assurant une continuité cytoplasmique entre 2 cellules

et permettant ainsi des échanges de métabolites. Des études par micro injection de

molécules fluorescentes de taille variable dans les cellules végétales ont permis de

mettre en évidence la limite d'exclusion moléculaire (SEL ou Size Exclusion Limit) des

plasmodesmes. Elle se situe entre 0,7 et 1 kDa ce qui correspond à peu près à un

diamètre de 1,5 à 2 nm. (Goodwin, 1983 ; Tucker, 1982).

Bien que la SEL soit relativement petite, Esau a montré, dès 1967, la présence de

virus de la jaunisse de la betterave (BYV) au niveau des plasmodesmes de plantes

infectées. Or le diamètre de ces virus à symétrie hélicoïdale est voisin de 10 nm, soit

cinq fois supérieure à la SEL. D'autres virus à symétrie hélicoïdale tels que le potato

virus X (ou PVX) (Allison & Shalla, 1974) et le barley stripe mosaic virus (ou BSMV)

(Mc Mullen et al, 1977), ainsi que des virus à symétrie icosaédrique comme les

lutéovirus (Gill & Chong, 1975 ; D'Arcy & De Zoeten, 1979) et les népovirus (De

Zoeten & Gaard, 1969) ont pu être observés au niveau de ces structures. Compte tenu de

leur SEL, il est évident que les plasmodesmes doivent donc subir des modifications

structurales pour permettre le passage de ces virus (Robards & Lucas, 1990).

A l'heure actuelle, 2 mécanismes majeurs (figure I-1) semblent être mis en jeu

dans la diffusion de l'infection virale à savoir le mécanisme utilisé par le virus de la

mosaïque du tabac (ou TMV) et d'autres tobamovirus et la stratégie employée par les

comovirus, les népovirus et les caulimovirus.

Page 26: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

20

1-Stratégie utilisée par les tobamovirus.

Les résultats majeurs ont été obtenus avec le TMV qui fut pendant longtemps le

phytovirus le plus étudié sur le plan physico-chimique et biologique. Il code notamment

pour une protéine de 30 kDa essentielle au mouvement du virus de cellule à cellule

(Leonard & Zaitlin, 1982 ; Meshi et al, 1987). Des études par microscopie électronique

ont permis de montrer que des plantes infectées par ce virus ont des plasmodesmes

ayant une SEL supérieure à celle d'une plante saine. Elle passe de 1,5 nm à 5-6 nm. Des

plantes transgéniques exprimant la protéine P30 de manière constitutive présentent

même une SEL de 6 à 9 nm (Deom et al, 1990 ; Wolf et al, 1989). La protéine P30 a pu

être localisée au niveau de ces plasmodesmes (Ding et al, 1992 ; Atkins et al, 1991 ;

Moser et al, 1988, Tomenius et al, 1987) sans pour autant en modifier la structure

(Shalla et al, 1982). Cette augmentation de la SEL n'est pourtant pas suffisante pour

permettre le passage du TMV d'une cellule à une autre, les particules virales en bâtonnet

ayant un diamètre moyen de 18 nm et l'encombrement moyen d'une molécule de RNA

étant de 10 nm (Gibbs, 1976). La protéine P30 a également la propriété de fixer les

acides nucléiques (Citovsky et al, 1990). Ces propriétés ont donc amené Citovsky et

collaborateurs (1992) à proposer un modèle dans lequel la protéine P30 joue un rôle

double dans le mécanisme de mouvement : (1) elle augmente la SEL des plasmodesmes

d'un facteur 3 à 4 et (2), en se fixant au RNA, elle lui confère une structure déroulée qui

lui permet de passer au travers des plasmodesmes. Ceci sous-entend que le mouvement

de cellule à cellule se fait sous forme de complexe ribonucléoprotéique sans intervention

de la protéine de capside. L'intervention de facteurs cellulaires n'a pas encore été

démontrée pour le moment.

2-Stratégie utilisée par les comovirus, les népovirus et les caulimovirus.

Ce second mécanisme a été plus particulièrement étudié pour un comovirus : le

cowpea mosaic virus (ou CPMV), un virus à génome bipartite qui exprime son

information sous forme de polyprotéines qui sont ensuite maturées. L'information

génétique de ce virus est portée par 2 RNA génomiques. Le B-RNA dispose de

Page 27: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

21

l'information nécessaire et suffisante à la réplication car il est capable de s'auto répliquer

dans les protoplastes (Goldbach et al, 1980). Par contre, en l'absence du M-RNA, le

virus n'est pas capable d'induire une infection dans la plante. Une analyse détaillée a

montré que non seulement les protéines 48K/58K, dont l'information est portée par la

région 5' terminale du M-RNA, sont nécessaires au mouvement de cellule à cellule

(Rezelman et al, 1982), mais également les protéines de capsides VP37 et VP23. Les

protéines non structurales 48/58 K ont été localisées au niveau de structures tubulaires

dans les plasmodesmes de plantes infectées (Van Lent et al, 1990) : ces structures

modifient les plasmodesmes de façon irréversible et renferment des particules virales.

Ces tubules peuvent également être observées au niveau de la membrane de protoplastes

infectés (Van Lent, 1991). Enfin, plus récemment, grâce à des expériences d'expression

transitoire, il a été possible de démontrer que la protéine de 48 K était, d'une part, la

protéine de mouvement et, d'autre part, la seule protéine virale responsable de la

formation in vivo de ces tubules (Kasteel et al, 1993 ; Wellink et al, 1993). Cependant,

comme dans le cas de la stratégie utilisée par les tobamovirus, la participation de

protéines cellulaires ne peut être exclue à l'heure actuelle.

La formation de tubules et la présence de particules virales à l'intérieur de ces

structures ont également été observées pour d'autres types de virus comme l'euphorbia

mosaic virus (EMV), un géminivirus (Kim & Lee, 1992), le cauliflower mosaic virus

(CaMV), un caulimovirus (Stussi-Garraud et al, 1994), le tomato spotted wilt virus

(TSWV), un tospovirus (Kormelink, 1994) et le grapevine fanleaf virus (GFLV), un

népovirus (Ritzenthaler et al, 1995).

3-Stratégie utilisée par les hordeivirus, les potexvirus et les furovirus.

Enfin d'autres virus utilisent une stratégie de mouvement qui nécessite la synthèse

de 3 protéines à partir de 3 gènes regroupés en triple gene block, mais, à l'heure actuelle,

le mécanisme mis en oeuvre n'est pas encore élucidé. Cette stratégie est utilisée par le

Page 28: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

22

Figure I-2 : Organisation génétique du BNYVV, du WClMV et du BSMV.

Domaine hydrophobe Séquence GDD caractéristique des polymérases virales Séquence GKS, site de fixation de nucléotides triphosphates Protéine de capside Triple Gene block impliqué dans le mouvement du virus de cellule à cellule Protéine jouant un rôle dans la réplication du virus

CPTGB

BNYVV

WClMV

BSMVAA

AA

AA

RNA 1

RNA 2

RNA 3 RNA 4

A

A

AA

A

TGB

TGB

TGB

CP

CP

CP

RNA α

RNA ß

RNA γ

Page 29: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

23

BSMV) (Petty et al, 1990), un hordeivirus et le white clover mosaic virus (WClMV)

(Beck et al, 1991), un potexvirus. Le BNYVV fait appel également à un ensemble de 3

gènes pour assurer la fonction de transport. Les ressemblances entres ces 3 virus ne

s'arrêtent pas là ; il faut également noter des homologies de séquences importantes entre

ces protéines, plus particulièrement au niveau des protéines codées par les 2 premiers

gènes du TGB (Figure I-2).

II-Rôle du Triple Gene Block dans le mouvement de cellule à cellule du BNYVV.

L'inoculation mécanique de feuilles de Chenopodium quinoa par des transcrits du

RNA 1 et du RNA 2 provoque des lésions chlorotiques localisées. Les RNA 1 et 2 du

BNYVV sont donc nécessaires et suffisants aux fonctions de base du virus, à savoir la

réplication, l'encapsidation et le mouvement de cellule à cellule de l'infection virale.

Les ORF III, IV et V du RNA 2 du BNYVV sont organisées en triple gene block.

La protéine P42 exprimée à partir de l'ORF III renferme une séquence GKS souvent

associée aux hélicases. Les protéines P13 et P15 codées respectivement par les ORF IV

et V contiennent des domaines hydrophobes. Les protéines P42 et P13 ont été localisées

au niveau de fractions membranaires dans des plantes infectées (Niesbach-Klösgen et al,

1990).

1-Le Triple Gene Block du BNYVV est impliqué dans le mouvement du virus de

cellule à cellule.

a-Construction de mutants du TGB.

Pour tous les RNA génomiques, nous disposons de clones cDNA complets à partir

desquels il est possible de synthétiser in vitro des transcrits qui se sont révélés être

infectieux lors d'une inoculation mécanique de feuilles de C. quinoa. Partant de ces

constructions, nous avons pu réaliser des modifications au sein des RNA génomiques

Page 30: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

24

RNA 2 A

TGB

CP

mutant H A

ACA CTA GTA GAG ACA CTA GCT AGT

sauvage mutant

mutant I A

AT AGA G AT A AC TCG

sauvage mutant

mutant J A

AGG AAT TCG AGG AAT T AA TTC G

sauvage mutant

Figure I-3 : Localisation des mutations introduites dans le triple gene block (TGB) du RNA 2 du BNYVV. Les sites de restriction utilisés pour introduire les modifications (Spe I pour le mutant H et Eco RI pour le mutant J) sont représentés en rouge. Les nucléotides insérés sont soulignés.

Page 31: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

25

afin de pouvoir étudier le rôle des différents gènes. Par mutagénèse dirigée, nous avons

construit les mutants décrits figure I-3. Pour obtenir le mutant H, nous avons linéarisé le

plasmide pB218 en un site Spe I, puis, par l'utilisation du fragment de Klenow de la

DNA polymérase, ce site a été rempli, générant ainsi, après religation, un plasmide

pB218 ayant une insertion de 4 nucléotides au niveau de l'ORF III. L'utilisation d'un

oligonucléotide mutagène nous a permis d'insérer 4 nucléotides (ACTC) dans le gène IV

et d'obtenir ainsi le mutant I. Enfin, pour construire le mutant J, il nous a fallu faire une

digestion partielle Eco RI du plasmide pBF14 suivie d'un remplissage du site de

restriction par le fragment de Klenow de la DNA polymérase. Après ligation, le clone

obtenu dispose d'une insertion de 4 nucléotides. Pour tous les mutants décrits ci dessus,

l'insertion de 4 nucléotides génère un changement du cadre de lecture, l'apparition d'un

codon stop et donc la synthèse de protéines tronquées non fonctionnelles.

b-Etude de l'effet des mutations introduites dans le TGB.

Afin de vérifier si les protéines codées par le TGB jouent un rôle dans la

réplication, les transcrits correspondants à ces différents mutants ont été coinoculés avec

du RNA 1 (nécessaire à la réplication) à des protoplastes de C. quinoa. Après 48 heures

de culture, les RNA totaux ont été extraits puis analysés par hybridation moléculaire en

utilisant des sondes spécifiques des RNA 1 (pB12 : nt 4740 à 6560) et 2 (pB21 : nt 2335

à 3793). Nous avons ainsi pu constater qu'en l'absence des protéines P42 (mutant H),

P13 (mutant I) et P15 (mutant J) fonctionnelles le virus était encore capable de se

répliquer (voir publication 1, figure 4, pistes 2, 3 et 4). Les mutations introduites dans

ces 3 gènes n'altèrent donc pas une structure impliquée en cis dans la reconnaissance par

le complexe de réplication.

Pour tester l'impact des modifications introduites dans le TGB sur la diffusion de

l'infection virale, les différents mutants ont ensuite été transcrits et coinoculés avec du

RNA 1 à des feuilles de C. quinoa. Une semaine après l'infection, alors qu'il apparaît

Page 32: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

26

des symptômes chlorotiques classiques sur les feuilles inoculées par du RNA 1 et 2

sauvage,

Figure I-4 : Localisation (A) des sondes riboprobes utilisées pour la mise en évidence des RNA subgénomiques (B). (* le produit d'expression du gène V n'a jamais pu être détecté in vivo).

RNA 2 A

TGB

CP 54 kDa

P42

P13

P15*

P14

P75

nt 638 à 2081 ² BB nt 2078 à

2715 218Bg

nt 3949 à 4481 ² AS

4,6 kb

A2 sub a 2,6 kb

A2 sub b 1,4 kb

A2 sub c 0,7 kb

nt 2324-3789 pB21A

B

Page 33: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

27

les feuilles inoculées en présence des mutants du TGB ne présentent pas de lésions.

L'analyse par hybridation moléculaire des RNA extraits de ces feuilles ne permet pas de

mettre en évidence de RNA viral (Voir publication 1, figure 2, pistes 3, 4 et 5). On peut

donc conclure que les protéines du TGB sont toutes les 3 essentielles au mouvement de

cellule à cellule de l'infection virale. En absence de mouvement, il est impossible de

détecter une infection qui reste limitée aux seules cellules initialement infectées.

2-Les protéines P42 et P13 du Triple Gene Block sont exprimées à partir de RNA

subgénomiques.

Pour exprimer des protéines codées par des cistrons internes d'un RNA

génomique, les virus de plantes ont élaboré de nombreuses stratégies comme : (1) le

mécanisme de "terminaison-réinitiation" où les ribosomes, après avoir traduit une ORF

glissent sur le messager jusqu'à ce qu'ils rencontrent un nouvel AUG initiateur (Kozak,

1989) ; (2) le "leaky scanning" où les ribosomes initient la traduction au niveau du

premier AUG, mais également au niveau d'un autre AUG plus en aval si le premier

AUG n'est pas dans un contexte favorable (Kozak, 1989) ; (3) le mécanisme "d'entrée

interne" quand les ribosomes reconnaissent une séquence au sein d'un RNA génomique

(Pelletier & Sonnenberg, 1988) ; (4) la translecture obtenue par suppression d'un codon

stop (Ziegler et al, 1985) ; (5) le changement de cadre de lecture ou frame shift (Brault

& Miller, 1992), enfin (6) l'utilisation de RNA subgénomiques où le gène à exprimer se

trouve localisé à l'extrémité 5' du RNA messager.

Pour mettre en évidence la présence de RNA subgénomiques correspondant aux

cistrons 3' proximaux du RNA 2, nous avons inoculé des feuilles de C. quinoa ou une

autre plante hôte Tetragonia expansa avec du BNYVV isolat Stras 12 contenant les

RNA 1 et 2. Lorsque les lésions apparaissent, les RNA totaux sont extraits puis analysés

par hybridation moléculaire en utilisant des sondes ribonucléiques correspondant à des

séquences internes du RNA 2 (figure I-4). L'utilisation d'une sonde ∆AS correspondant à

l'extrémité 3' terminale du RNA 2 (nt 3949 à 4481) nous a permis de mettre en évidence

4 bandes ayant une taille de 0,7 kb pour le RNA 2sub c, 1,4 kb pour le RNA 2sub b,

Page 34: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

28

2,6 kb pour le RNA 2sub a et enfin 4,6 kb pour le RNA 2 complet (voir publication 1,

figure 5, piste 4). Lorsque l'on utilise d'autres sondes, seule l'une ou l'autre de ces bandes

apparait après autoradiographie. Ainsi la sonde 218Bg (nt 2078 à 2715) ne révèle que le

RNA 2sub a et le RNA 2. Enfin la sonde ∆BB (nt 638 à 2081) ne s'hybride qu'au RNA

génomique. La taille de ces différents RNA subgénomiques correspond aux tailles

attendues pour des RNA permettant l'expression de la protéine P42 (RNA 2sub a), de la

protéine P13 (RNA 2sub b) et de la protéine P14 (RNA 2sub c).

Pour la protéine P15, aucun RNA subgénomique n'a pu être mis en évidence. Pour

expliquer cela, 2 hypothèses peuvent être émises : soit la synthèse du RNA

subgénomique est très faible, soit la protéine P15 est exprimée sous forme d'une

protéine de fusion P13-P15. Ceci impliquerait alors un changement de cadre de lecture

de l'ORF IV. Dans ce cas, la synthèse de la protéine P13-P15 se ferait à un taux très

faible, ce qui expliquerait pourquoi elle n'a pas encore pu être détectée in vivo en

utilisant un sérum anti P13.

III-Conclusions et perspectives.

Nous avons montré dans ce chapitre que les protéines exprimées à partir du TGB

étaient toutes les 3 essentielles au mouvement du virus de cellule à cellule. En leur

absence, l'infection d'une plante ne peut avoir lieu. Nous avons également montré que

l'expression de 2 des 3 protéines au moins se faisait à partir de RNA subgénomiques.

Ces résultats vont dans le sens d'observations faites pour d'autres virus comme le

WClMV, un potexvirus (Beck et al, 1991) et pour le BSMV, un hordeivirus (Petty et al,

1990).

Des études ont été entreprises au laboratoire, afin de mieux comprendre le rôle de

ces 3 protéines dans le mouvement de cellule à cellule. Les résultats préliminaires

indiquent que la protéine P42 est dotée d'une activité ATP binding à l'image de la

protéine de 58 K codée par le RNA ß du BSMV (Jackson et al, 1991). Enfin, comme

dans le cas de la protéine de coque d'AMV (Baer et al, 1994), il semblerait que

Page 35: These alain hehn

Chapitre 1______________________________________________________________________

29

l'extrémité N-terminale de la protéine P42 soit indispensable à l'activité de fixation des

acides nucléiques (C. Bleykasten, communication personnelle). Des études d'interaction

entre les 3 protéines du TGB ont également été initiées en utilisant la technique "double

hybride" (Hope & Struhl, 1986 ; Keegan et al, 1986 ; Ma & Pasthne, 1987). En effet, les

protéines P13 et P42 ont été retrouvées au niveau de fractions membranaires (Niesbach-

Klösgen et al, 1990). Or, seule la protéine P13 est dotée de régions hydrophobes

pouvant faciliter l'ancrage au niveau des membranes. Pour expliquer la colocalisation

membranaire de la protéine P42, on peut donc imaginer des interactions entre cette

protéine et la protéine P13.

Page 36: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

30

Page 37: These alain hehn

Publication n°1

EFFICIENT CELL TO CELL MOVEMENT OF BEET NECROTIC YELLOW

VEIN VIRUS REQUIRES 3' PROXIMAL GENES LOCATED ON RNA 2

D. Gilmer, S. Bouzoubaa, A. Hehn, H. Guilley, K. Richards and G. Jonard.

Virology

(189, 40-47)

(1992)

Page 38: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

32

Page 39: These alain hehn

Publication n°1______________________________________________________________________

33

Page 40: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

34

Page 41: These alain hehn

Publication n°1______________________________________________________________________

35

Page 42: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

36

Page 43: These alain hehn

Publication n°1______________________________________________________________________

37

Page 44: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

38

Page 45: These alain hehn

Publication n°1______________________________________________________________________

39

Page 46: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

40

Page 47: These alain hehn

CHAPITRE 2 :

ETUDE DE LA PROTEINE P14 CODEE PAR

L'ORF 3' PROXIMALE DU RNA 2 DU BNYVV.

I-Mise en évidence du rôle de la protéine P14 dans le cycle de multiplication du

BNYVV.

1-Des mutations introduites dans le gène VI du RNA 2 engendrent une diminution du

taux de réplication des RNA viraux. (publication n°1)

Dans le chapitre précédent, nous avons montré que les trois protéines codées par

le TGB sont nécessaires au mouvement à courte distance du virus. Dans ce deuxième

chapitre, nous allons nous intéresser plus particulièrement au rôle de l'ORF 3' proximale

du RNA 2 (encore appelée ORF VI) dans le cycle de multiplication du BNYVV. Cette

ORF code pour une protéine de 14 kDa qui a été localisée par immunochimie au niveau

de la fraction cytosolique (Niesbach-Klösgen et al, 1990) et qui est exprimée à partir

d'un RNA subgénomique, le RNA 2sub c. Pour essayer de mieux comprendre la

fonction de cette protéine dans le cycle de multiplication viral, nous avons utilisé la

même approche

Page 48: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

42

CPA

P14RNA 2

P75 TGB

TGG T AA TTG

nt 4043 nt 4148

GGT T GA TGC

nt 4043 nt 4078

mutant 4003

mutant 3992

ATG GAG ATC TGG TAG

nt 4043

mutant 3722

P42P13

15 kDa

Figure II-1 : Caractéristiques des mutants du RNA 2 n'exprimant pas laprotéine P14. Les nucléotides introduits dans le génome viral sont écrits en rouge. Les codons stop qui apparaissent sont soulignés.

Page 49: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

43

que précédemment dans l'étude du TGB, à savoir l'introduction de mutations dans l'ORF

VI et l'analyse des conséquences au niveau biologique.

a-Construction de mutants n'exprimant pas la protéine P14.

L'introduction de mutations dans la région 3' proximale du RNA 2 pouvait

toucher des séquences impliquées en cis dans la réplication du RNA 2. C'est pourquoi,

pour minimiser ce risque, nous avons multiplié les constructions et réparti les mutations

tout au long de la séquence de l'ORF VI. Deux approches différentes ont été utilisées : la

première a consisté à insérer un linker Bgl II de 10 nucléotides au niveau du site Sma I

situé en position 4331, entraînant ainsi un changement du cadre de lecture (+1) (voir

publication 1, figure 1) et donnant le mutant RNA 2-L. La seconde approche repose sur

l'introduction de mutations ponctuelles (figure II-1) dans un fragment correspondant aux

824 derniers nucléotides du RNA 2 cloné dans le vecteur Bluescribe. Trois mutants ont

ainsi été obtenus : (1) le mutant RNA 2-3722 (voir publication 1, figure 1) où 2

nucléotides ont été insérés en position 4050 ce qui a pour conséquence d'éliminer le

2ème ATG initiateur et d'introduire un changement du cadre de lecture qui entraîne

l'apparition d'un codon stop. (2) Le mutant RNA 2-3992 où la substitution d'un

nucléotide génère un codon stop en position 4148. (3) Le mutant RNA 2-4003 où

l'introduction d'un T en position 4078 fait apparaître un codon de terminaison TAA.

Toutes ces mutations entraînent soit l'absence de synthèse de protéine P14

(mutant 3722), soit conduisent à la synthèse d'une protéine P14 plus ou moins tronquée

(mutants 3994 et 4003). Le fragment de 824 nt a finalement été réinséré dans le clone

cDNA complet du RNA 2.

b-Effet in planta des mutations introduites dans le gène VI.

Pour analyser les effets des mutations introduites dans le gène VI, les différents

mutants ont été transcrits puis coinoculés avec des transcrits du RNA 1 à des feuilles de

C. quinoa. Huit à dix jours après l'infection, on voit apparaître des lésions ayant un

Page 50: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

44

phénotype différent de celui des lésions provoquées par l'isolat sauvage : ces lésions

sont

Page 51: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

45

Stras 123 Mutant 2-3722

Figure II-2 : Effets des mutations introduites dans le gène VI. (A) Symptômes observés surdes feuilles de C. quinoa inoculées avec l'isolat sauvage et le mutant RNA 2-3722(B) Analyses par hybridation moléculaire des RNA totaux extraits des feuilles deC. quinoa : sur la piste 1 ont été déposés 1/20 des RNA totaux extraits des feuillesinoculées avec l'isolat sauvage Stras 123. Les pistes 2, 3 et 4 correspondentrespectivement à la totalité des RNA extraits de feuilles inoculées par les mutantsRNA 2-3722, RNA 2-3992 et RNA 2-4003.

A

B

RNA 2

RNA2-3722

RNA2-3992

RNA2-4003

RNA 1

RNA 2

1 2 3 4

Page 52: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

46

petites et nécrotiques en leur centre (figure II-2-A). Afin d'analyser la quantité de RNA

viral présent dans les feuilles inoculées, nous avons prélevé ces lésions ainsi que les

lésions provoquées par les RNA viraux sauvages, en prenant garde de récupérer la

même surface foliaire dans les 2 cas. Les RNA sont extraits en présence de tampon

polysome, comme cela a été décrit dans le chapitre matériel et méthodes. La lecture de

la DO260nm permet d'estimer la quantité de RNA total présent dans l'extrait et 300 ng

sont déposés sur gel d'agarose en conditions dénaturantes. Après transfert sur membrane

de nitrocellulose, les RNA sont analysés par hybridation moléculaire en utilisant des

sondes ribonucléiques spécifiques complémentaires du RNA 1 (pB12 : nt 4740 à 6560)

et du RNA 2 (pB21 : nt 2335 à 3793). Quel que soit le mutant analysé, on peut constater

une forte diminution de la quantité de RNA 2 mutant par rapport au RNA 2 sauvage. La

réplication du RNA 1 est également affectée mais dans des proportions plus faibles

(publication 1, figure 2, pistes 6, 7, 9 et 10, et voir figure II-2, pistes 2, 3 et 4).

Ces résultats suggèrent donc que la protéine P14 n'est pas essentielle à l'infection

virale mais la favorise, soit en améliorant l'efficacité du mouvement de cellule à cellule,

soit en stimulant la multiplication du virus. Pour discriminer entre ces 2 possibilités,

nous avons inoculé ces mêmes mutants à des protoplastes de C. quinoa.

c-Mise en évidence du rôle de la protéine P14 dans la réplication du BNYVV et la

quantité de protéine de capside synthétisée.

Les transcrits des différents mutants n'exprimant pas la protéine P14 ainsi que les

transcrits du RNA 1 (nécessaire à la réplication) ont été coinoculés à des protoplastes de

C. quinoa. Après 48 heures de culture, nous avons extrait et analysé les RNA totaux par

hybridation moléculaire. Les résultats que nous avons obtenus révèlent une chute

importante de la quantité de RNA 2 et une diminution beaucoup plus faible voire parfois

nulle du signal correspondant au RNA 1 (voir publication 1, figure 4, pistes 5 et 6). Ces

résultats qui sont tout à fait comparables à ceux obtenus sur plantes sont regroupés dans

le tableau II-1 : le pourcentage d'inhibition de la réplication du RNA 2 en absence de

synthèse de protéine P14 peut atteindre 85 à 98 % ; par contre ce pourcentage n'est plus

Page 53: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

47

Expérience n° Mutant

Accumulation par rapport au témoin sauvage

RNA 1 RNA 2

1

2

4

3

2-40032-39922-37222-4003

2-3992

2-4003

2-4003

120 % 13 %150 % 14 %42 % 2 %58 % 2 %38 % 7 %

64 % 5 %

37 % 2 %

Tableau II-1: Effets des mutations introduites dans le gène VI sur la réplication des RNA 1 et RNA 2 de BNYVV.

Réplication du RNA 2

Synthèse de protéine de

coque

RNA 1 + RNA 2

RNA 1 + RNA 2-4003

RNA 1 + RNA 2-4003 + RNA 2-F

RNA 1 + RNA 2-4003 + rep 14

++++

+++

+

++++

+

+ ++++

+

Tableau II-2 : Bilan des expériences de complémentation démontrant que la protéine P14 a une action en cis sur la réplication du RNA 2 et en trans sur la synthèse de protéine de capside.

Page 54: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

48

Figure II-3 : Cinétique de réplication des RNA viraux et de synthèse des protéines P14, CP et P42 dans des protoplastes de C. quinoa infectés par l'isolat Stras 12 de BNYVV. Les prélèvements ont été effectués au bout de 9, 16, 24 et 48 heures d'infection et les analyses réalisées par hybridation moléculaire et par immunoempreinte pour détecter les RNA viraux (A) et les protéines P14 (B), CP (C) et P42 (D)

Page 55: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

49

que de 63 % dans le pire des cas pour le RNA 1. D'autres expériences ont également

montré que la réplication du RNA 3 est peu ou pas affectée par l'absence de protéine

P14.

L'autre effet significatif des mutations introduites dans l'ORF VI est une

diminution importante de la quantité de protéine de capside synthétisée (tableau II-2 et

publication 2, figure 4-B, pistes 3 et 4) alors que la synthèse de protéine P25 codée par

le RNA 3 n'est pas affectée (publication 2, figure 4-A, pistes 3 et 4). Enfin, pour

expliquer la petite taille des lésions et leur phénotype nécrogène, on peut émettre

l'hypothèse suivante. En absence de protéine P14, les taux de réplication des RNA

viraux et de synthèse de protéine de coque sont considérablement abaissés ce qui peut se

répercuter de manière directe ou indirecte sur la synthèse des protéines de mouvement

du virus, ralentissant ainsi sensiblement le processus infectieux. Cet effet pourrait alors

permettre à la plante de mettre en place un système de défense qui s'apparenterait, dans

ce cas là, à une réaction d'hypersensibilité sévère caractérisée par l'apparition de lésions

nécrotiques.

2-La protéine P14 joue un rôle en cis dans la réplication du RNA 2 et active en trans

la synthèse de la protéine de coque. (publication n°2)

Avant de décrire les expériences de complémentation qui nous ont permis de

mieux comprendre le mécanisme d'action de la protéine P14 dans la réplication et dans

la traduction du RNA 2, il était intéressant d'étudier la cinétique d'apparition de cette

protéine ainsi que son rôle dans la synthèse de RNA de polarité négative.

a-Cinétique d'apparition de la protéine P14 lors de l'infection de protoplastes de

C. quinoa.

Les cinétiques réalisées avec l'isolat Stras 12 montrent que la protéine P14 peut

être détectée en western blot à partir de 16 heures (figure II-3-B, piste 3). Des études

effectuées en parallèle sur la synthèse de protéine capsidaire et de la protéine P42

révèlent que toutes ces protéines apparaissent en même temps (figure II-3-C et D, piste

Page 56: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

50

3). Cependant au bout de 48 heures de culture, la synthèse de protéine P42 atteint un

maximum alors que les protéines P14 et CP continuent à s'accumuler ; nous avons pu

montrer dans d'autres expériences que l'accumulation de protéine de coque et de

protéine P14 continuait jusqu'au temps 72 heures. Au delà de ce temps, le taux de

mortalité des protoplastes devient trop important pour que les résultats obtenus puissent

être pris en considération. Ces observations suggèrent que la synthèse de protéine P42

est donc régulée différemment des 2 autres protéines étudiées. Des observations

analogues ont été faites par Davies et collaborateurs (1993) en ce qui concerne la

protéine P25 synthétisée à partir de la première ORF du TGB du potato virus X (ou

PVX).

b-L'absence de protéine P14 a un effet inhibiteur sur la synthèse de RNA (-).

Après avoir mis en évidence un effet négatif sur la synthèse des brins (+), nous

avons cherché à savoir si l'absence de protéine P14 affectait également la synthèse des

brins (-). Pour cela, les RNA totaux ont été extraits de protoplastes infectés après 36

heures de culture dans les conditions décrites dans le chapitre matériel et méthodes. La

seule modification introduite dans le protocole expérimental consiste à précipiter

l'ensemble des acides nucléiques en présence d'éthanol et d'acétate d'ammonium 2 M.

Nous avons ainsi pu montrer qu'en l'absence de protéine P14, l'effet observé pour les

RNA brin (+) se retrouve au niveau de la synthèse des RNA brins (-) (publication 2,

figure 5-A et B) en provoquant une réduction importante de l'intensité des signaux plus

particulièrement au niveau des brins (-) correspondant au RNA 2.

c-La protéine P14 agit en cis sur la réplication du RNA 2.

Dans les expériences décrites ci-dessous, nous avons entrepris de complémenter

l'effet des mutations introduites dans l'ORF VI par l'apport de protéine P14 sauvage. Ces

expériences de complémentation ont été réalisées de 2 façons différentes :

Page 57: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

51

- Dans une première série d'expériences, nous avons utilisé le mutant RNA 2-F

(figure II-4) caractérisé par une délétion de 935 nt au niveau de l'ORF II. Ce mutant est

capable de se répliquer dans les protoplastes (voir publication 1, figure 4, piste 1 ;

AnRNA 2-F

1143 2077

tRep 14 An

1688382

Protéine P14

RNA 2 sub c An

Figure II-4 : Caractéristiques des transcrits RNA 2 F et tRep 14 exprimant la protéine P14 dans les expériences de complémentation. : Séquences 5' et 3' non codantes du RNA 3. : ORF VI dirigeant la synthèse de la protéine P14. : Protéine P14. .

Page 58: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

52

Page 59: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

53

Figure II-5 : Représentation schématique de la construction du clone Rep 14. Après amplification par PCR, l'ORF VI du RNA 2 de BNYVV est introduit dans le clone cDNA du RNA 3 délété de toute l'information codante (pB6 (²ES).

PCR ORF VI (+ sites Bam HI)

1470380 linker BamHI

promoteur T7

Bam HIBam HI

P14

pB6 (²ES)

+

P14Rep 14

tRep 14 P14 An

Page 60: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

54

publication 2, figure 1, piste 2) et permet la synthèse d'une protéine P14 native. Les

expériences de complémentation ont consisté à coinoculer le mutant RNA 2-F avec le

RNA 1 et le RNA 2-4003 n'exprimant pas la protéine P14. Ces expériences qui ont été

répétées un grand nombre de fois n'ont jamais permis de déceler une stimulation de la

réplication du RNA 2-4003 (publication 2, figure 1, piste 4) suggérant ainsi que la

protéine P14 ne peut être efficace lorsqu'elle est apportée en trans. Cependant on peut

imaginer une autre explication : la synthèse de protéine P14 à partir du RNA 2-F se

ferait à un taux trop faible pour être efficace dans une action en trans.

- C'est pourquoi, dans une deuxième série d'expériences, nous avons utilisé un

transcrit exprimant la protéine P14 en grande quantité, le transcrit rep 14 (figure II-4)

correspondant obtenu de la manière suivante (voir figure II-5) : le gène VI a d'abord été

amplifié par PCR en utilisant des amorces contenant les sites de restriction Bam HI.

Après digestion Bam HI, le produit PCR a été introduit dans le clone pB6 (∆ES) entre

les séquences 5' (1 à 380) et 3' (1470 à 1773) non traduites du RNA 3 du BNYVV. Dans

ce clone construit par Isabelle Jupin (Jupin et al, 1990), la séquence virale est placée

sous le contrôle du promoteur T7 . Le produit de transcription rep 14 est capable de se

répliquer dans les protoplastes lorsqu'il est inoculé en présence de transcrits du RNA 1.

De plus ce transcrit est capable d'exprimer efficacement la protéine P14 (publication 2,

figure 3-B, piste 4 et 5). Le transcrit rep 14 a donc été coinoculé avec les RNA 1 et 2-

4003 et, là encore, les résultats de ces expériences de complémentation ne révèlent

aucune stimulation de la réplication du RNA 2-4003 (publication 2, figure 1, piste 6).

On peut donc en conclure que la protéine P14 joue très certainement un rôle en cis sur la

réplication du RNA 2 (voir tableau II-2).

d-La protéine P14 stimule en trans la synthèse de la protéine de capside.

Parallèlement à ces analyses par hybridation moléculaire, nous avons recherché

par immunoempreinte la présence de protéine de coque. Nous avons ainsi pu mettre en

évidence une seconde fonction liée à la protéine P14 : indépendamment de l'effet en cis

sur la réplication, la protéine P14 peut stimuler fortement en trans, la synthèse de la

Page 61: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

55

protéine de coque. En effet, le signal correspondant à la protéine de coque est beaucoup

plus intense en présence de protéine P14 apportée en trans par le transcrit rep 14

(publication 2, figure 3-A, piste 5) qu'en son absence (publication 2, figure 3-A, piste 3)

bien que le taux de réplication du RNA 2-4003 ne soit pas stimulé (publication 2,

figure 2, piste 3 et 6 et tableau II-2).

Pour expliquer ce résultat, nous avons émis l'hypothèse que la protéine P14 a une

affinité pour une séquence spécifique du RNA 2 et favorise ainsi la traduction de la

protéine capsidaire. C'est pourquoi nous avons entrepris des expériences d'expression

transitoire en bombardant des feuilles de C. quinoa et de Nicotiana tabacum avec 2

types de vecteurs : l'un permet la synthèse de protéine P14 et l'autre renferme la

séquence cible potentielle reconnue par la protéine P14, en l'occurrence la région 5'

terminale de l'un ou l'autre RNA du BNYVV. Cette séquence cible est placée en amont

d'un gène rapporteur permettant de visualiser la stimulation si celle-ci a lieu. Les

caractéristiques de ces vecteurs sont les suivantes :

- Les vecteurs permettant l'expression de la protéine P14 native ou tronquée ont

été obtenus par insertion de la séquence nucléotidique correspondante dans le plasmide

pMJD 82 (Dowson Day et al, 1994). Pour cela, nous avons amplifié, par PCR, le cistron

de la protéine P14 sauvage ou mutée en utilisant une amorce 5' renfermant le site Nco I

et un oligonucléotide correspondant à l'extrémité 3' du RNA 2. Ce produit PCR a

ensuite été digéré par les enzymes Nco I et Stu I (site naturel localisé en position 4479

du RNA 2) puis inséré dans le vecteur pMJD 82 linéarisé par Nco I et Sma I. Nous

avons ainsi obtenu les vecteurs pMJD-P14 exprimant la protéine P14 sauvage et pMJD-

P14∆1 exprimant une protéine P14 délétée de 30 acides aminés. Ce mutant de délétion

a été obtenu par une digestion à l'exonucléase III générant une délétion de 98 nt (nt

4286-4284) suivie d'une insertion d'un linker de 8 nucléotides permettant de récupérer la

phase de lecture. Lorsque ce mutant du gène VI est introduit dans le RNA 2 et que le

transcrit correspondant est inoculé à des protoplastes, on obtient des résultats analogues

aux résultats obtenus avec les mutants ponctuels RNA 2-3722, -3992 et -4003. Le clone

Page 62: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

56

pMJD-P14∆1 nous a servi de témoin négatif dans les expériences d'expression

transitoire décrites ci-dessous.

- Les vecteurs renfermant les séquences cibles ont été obtenus par insertion de

produits PCR correspondant aux extrémités 5' non codantes des RNA 2, 3 et 4 du

BNYVV (respectivement les 142, 442 et 377 premiers nucléotides) dans le vecteur

pRT2-syn-LUC : les amplifications PCR ont été effectuées en utilisant des

oligonucléotides renfermant un site Xho I pour l'amorce 5' et un site Nco I pour l'amorce

3'. Après digestion par ces 2 enzymes, les fragments ont été introduits dans le vecteur

rapporteur pRT2-syn-LUC coupé par Xho I et Nco I. Les plasmides recombinants ainsi

obtenus ont été appelés pRT-BN2-LUC, pRT-BN3-LUC et pRT-BN4-LUC. Les

différents plasmides recombinants ont ensuite été cobombardés (un vecteur de type

pMJD avec un vecteur de type pRT) sur des feuilles de C. quinoa et de N. Tabacum

(voir matériel et méthodes). Vingt quatre heures après l'inoculation, la stimulation de

l'activité luciférase a été analysée. Les résultats (publication 2, tableau 2) démontrent

que la protéine P14 est en mesure de stimuler l'activité luciférase dans les 2 types de

feuilles bombardées ; ce facteur de stimulation peut varier de 2,4 à 4,5 . Cependant,

cette stimulation n'est pas spécifique d'une séquence présente dans la région 5' leader du

RNA 2 car elle a lieu quelle que soit la séquence cible utilisée ; même le vecteur

rapporteur renfermant uniquement la cassette de clonage montre une stimulation de

l'activité luciférase en présence de la protéine P14. Cependant, le facteur de stimulation

est plus faible que celui observé lors de la synthèse de protéine CP dans les expériences

de complémentation dans les protoplastes où la protéine P14 est apportée en trans. Il est

clair que ces expériences devront donc être reprises avec des séquences du RNA 2 du

BNYVV allongées au delà de la séquence 5' leader si l'on veut observer une stimulation

beaucoup plus significative.

3-Mode d'action de la protéine P14.

Pour expliquer les résultats décrits ci dessus, nous avons proposé le modèle

suivant (voir figure II-6) : dans les premiers instants de l'infection, les RNA décapsidés

Page 63: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

57

Figure II-6 : Modèle permettant d'expliquer le rôle de la protéine P14 dans le cycle de multiplication du BNYVV.

Brin moins

Brin plus

Brin plus

Rôle au niveau de la réplication

(en cis)Rôle au niveau de la traduction

(en trans)P14

RNA 2 sub c

5' 3'

5'3'

5' 3'

5' 3'

P75

CP

P75

CP

Page 64: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

58

Synthèse de RNA brin + et de RNA subgénomiques

Complexe de réplication

3'

3'

5'

5'

-

-+

La protéine P14 naissante se fixe au complexe de réplication et reconnait une séquence sur le brin + néosynthétisé. Puis elle stimule la synthèse de RNA brin -.

3'-

+

-+

Figure II-7 : Modèle proposé pour expliquer le rôle en cis de la protéine P14 dans la réplication du RNA 2.

Page 65: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

59

de polarité positive provenant de l'inoculum, sont traduits permettant, entre autre, la

synthèse de RNA polymérase RNA dépendante. Cette enzyme va permettre la formation

d'un complexe de réplication induisant, à un taux que nous allons qualifier de basal, la

synthèse de RNA de polarité négative. Ces RNA (-) servent ensuite de matrice pour la

formation des RNA complémentaires génomiques et subgénomiques. Puis la protéine

P14 néosynthétisée à partir du RNA 2sub c pourra stimuler en cis la synthèse de

nouveau brin moins à partir desquels se fera une synthèse massive de RNA génomiques.

Cet effet en cis est assez peu courant et mérite que l'on s'y attarde un peu plus : comme

on peut le voir sur la figure II-7, le RNA de polarité négative sert de matrice à la

synthèse de RNA génomique, mais également à la synthèse de RNA subgénomique.

Celui ci pourra être pris en charge, durant sa synthèse par les ribosomes pour initier la

production de protéine P14. Dans ces conditions, on aura un couplage

réplication/traduction. La protéine P14 ainsi synthétisée pourra ensuite reconnaître une

séquence spécifique dans la région 3' terminale du RNA brin plus génomique et stimuler

ainsi la synthèse de nouveaux brins de RNA de polarité négative. On peut imaginer que,

durant sa synthèse, un site cryptique de la protéine P14 reconnaît une séquence

spécifique du RNA 2. Le masquage de ce site sur la protéine mature pourrait expliquer

pourquoi la protéine P14 apportée en trans reste sans effet sur la réplication du RNA 2.

Après avoir stimulé en cis la synthèse de RNA brin moins, la protéine P14 qui

commence à s'accumuler dans la cellule pourra alors induire en trans la synthèse de la

protéine de coque.

Pour mieux comprendre l'intérêt d'un tel système, il faut se rappeler que la

plupart des virus de plante expriment leur protéine de coque à partir d'un RNA

subgénomique (TMV, AMV, etc...) ou alors par l'intermédiaire d'une polyprotéine

maturée (CPMV, GFLV, etc ...). Ces 2 systèmes permettent une régulation relativement

facile de la production de la CP. Par contre dans le cas du BNYVV, du BSMV, un

hordeivirus ou du TRV, un tobravirus, le cistron codant pour la protéine de coque est

localisé en 5' d'un RNA génomique et sera donc traduit en premier. Si tel est le cas, la

présence de protéine CP dès le début du cycle de réplication devrait favoriser la

Page 66: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

60

réencapsidation des

Page 67: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

61

Figure II-8 : Caractéristiques de la protéine P14 codée par l'ORF VI du RNA 2. A : Profil d'hydrophilicité selon Kyte & Doolittle (1982) et probabilité de surface des acides aminés : ces profils ont été obtenus en utilisant le logiciel de prédiction de structure "plotstructure" de UWGCG. B : Séquence nucléotidique de l'ORF VI du RNA 2 et structure primaire de la protéine P14 correspondante.

ATGGGGATGGTAGATAGTTTGTGCGTGTTTGTTGGTCGAGTCATAACTGAGGGATCTGAAM G M V D S L C V F V G R V I T E G S EAGTGTTGAGGGTGTGGAAAGGTTTTCCATTAAGTTTAGTGAGTGGAAATTGTTCACCATCS V E G V E R F S I K F S E W K L F T IGCGGTGTTTGTTGAATATCGTGAGTTAGGTGAGAAAGAGTGCAGTTTGAAGGATGCTGGTA V F V E Y R E L G E K E C S L K D A GAGATTACACTTTAATGTGTCATGTGTGAAATGCTGTCAAAAACTTAAATGCAAGAAACAAR L H F N V S C V K C C Q K L K C K K QAATAAAAATCATAGTAAACACGTCCAAAATGGATATTTACGCAAGGTACGTAATTTTTCCN K N H S K H V Q N G Y L R K V R N F SATTTTAGGTGTTTGCGGTGATTGTTGTGAGTCTTTTACACTCGCGGACGAAAAACCTCATI L G V C G D C C E S F T L A D E K P HGTTATTGTCGATCCTGAGGTGTAAV I V D P E V *

A

B

Hydrophilicité (KD)

Probabilité de surface

50 10060 70 80 90 110 12040302010

Page 68: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

62

A

C69

C72 C106

C109

E118 K119

K79K80

Zn

B

Figure II-9 : (A) Comparaison de séquence entre l'ORF 6 du RNA 2 du BNYVV et un certain nombre de papillomavirus (Koonin et al, 1991). HPV 1a, human papilloma virus type 1a ; BPV2, bovine papillomavirus type 2 ; DPV, deer papilloma virus ; CRPV, cottontail rabbit papilloma virus. + correspond à des acides aminés hydrophobes et * désigne des acides aminés du BNYVV faisant partie de la séquence consensus. (B) Structure en doigt de zinc hypothétique de la protéine P14 du BNYVV. Les acides aminés représentés correspondent aux mutants alanines décrits dans le chapitre II, paragraphe III.

Page 69: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

63

RNA génomiques provenant de l'inoculum et empêcher ainsi la multiplication du virus.

Or, à la lumière des résultats obtenus, le rôle bifonctionnel de la protéine P14

permettrait une régulation temporelle du processus d'infection virale : au début de

l'infection virale, la protéine P14 serait intégralement utilisée pour stimuler la

réplication des RNA viraux ; dans un deuxième temps son accumulation stimulerait la

synthèse de protéine capsidaire et donc l'encapsidation des RNA viraux néosynthétisés.

II-Mise en évidence de l'importance des résidus cystéines 69, 72, 106 et 109 dans

l'activité de la protéine P14.

La protéine P14 est un polypeptide de 126 acides aminés très riche en cystéines

(8 %) et en lysines (10 %) et dont la séquence est présentée figure II-8-B.

Bien que codée par une ORF localisée à l'extrémité 3' du RNA 2, la protéine P14

présente très peu d'homologies avec d'autres protéines riches en cystéines également

exprimées à partir d'ORF localisées en 3' de RNA génomiques d'autres phytovirus

comme le BSMV ou encore le TRV. Par contre, des comparaisons de séquences

(Koonin et al, 1991) (figure II-9) montrent une homologie non négligeable entre cette

protéine P14 et la protéine E6 des papillomavirus, une protéine impliquée dans la

transactivation de la transcription du génome viral grâce à la présence d'une structure en

doigt de zinc (Lamberti et al, 1990).

Avant d'initier une étude fine des acides aminés essentiels à l'activité biologique

de la protéine P14, nous avons effectué des prédictions de structure à l'aide d'un

programme informatique "plotstructure" de UWGCG et les résultats sont décrits figure

II-8-A. L'examen du profil de probabilité des acides aminés d'être en surface de la

protéine P14 (figure II-8-A) révèle l'existence de 2 domaines : ces 2 domaines sont

situés au voisinage des acides aminés 80 et 120, le premier domaine très hydrophile est

encadré de résidus cystéines conservés chez les papillomavirus. Ces observations ainsi

que les résultats déjà obtenus par U. Niesbach-Klösgen (1990) et montrant que la

protéine P14

Page 70: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

64

A B C

Figure II-10 : Symptômes induits par le mutant RNA 2 (E118-K119) (A), lemutant RNA 2 (K79-80) (B) et les mutants RNA 2 (C106-109) ou RNA2 (C69-72) (C) inoculés à des feuilles de C. quinoa.

Page 71: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

65

était capable de fixer le zinc, permettent de proposer, pour cette région très hydrophile

comprise entre les acides aminés 69 et 109, l'existence d'une structure en doigt de zinc

qui est représentée figure II-9-B.

1-Construction de mutants alanine (Giesman-Cookmeyer & Lommel, 1993).

Pour vérifier l'importance de certains résidus aminés, nous avons entrepris de

construire des mutants ponctuels dans lesquels ces acides aminés sont remplacés par des

alanines. Ces mutations concernent plus précisément des acides aminés supposés en

surface tels que les lysines 79, 80 et 119 et l'acide glutamique 118 (figure II-8) ou alors

des cystéines (69, 72, 106 et 109) potentiellement impliquées dans une structure en

doigt de zinc. Nous avons ainsi obtenus les mutants pB2(C69-72), pB2(C106-109),

pB2(K79-80) et pB2(E118-K119).

2-Propriétés biologiques des mutants alanine.

Afin de tester l'effet de ces modifications sur la réplication du virus in planta,

nous avons transcrit les différents clones obtenus et nous les avons coinoculés à des

plantes en présence de transcrits correspondant aux RNA 1 et RNA 3. Après une dizaine

de jours d'infection, nous avons observé 3 types de lésions (figure II-10).

(1) Des lésions de type sauvage, chlorotiques et de grande taille pouvant diffuser

le long des nervures avec le mutant pB2(E118-K119). Ces lésions sont tout à fait

semblables à celles observées avec un isolat sauvage.

(2) Des lésions chlorotiques de taille beaucoup plus petite avec le mutant

pB2(K79-80).

(3) Des lésions nécrotiques avec les mutants pB2(C69-72) et pB2(C106-109) ;

ces lésions sont analogues aux lésions obtenues avec les mutants n'exprimant pas la

protéine P14 (figure II-2).

L'analyse des RNA extraits des lésions révèle une diminution de tous les RNA

viraux dans les lésions de type nécrotique (figure II-11-A, piste 4 et 5) et une diminution

Page 72: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

66

Figure II-11 : Analyse par hybridation moléculaire des RNA extraits deslésions locales provoquées par les mutants alanine (A). les quantités deprotéine de capside (B) et de protéine P14 (C) présentes dans ces mêmeslésions ont été mises en évidence par immunoempreinte.

RNA 1

RNA 3

RNA 2

RNA 2

RNA 2 (E118-K119)RNA 2 (K79-80)RNA 2 (C106-109)RNA 2 (C69-72)

CP

P14

A

B

C

1 2 3 4 5

Page 73: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

67

E. coli BL21(DE3)plysS

pET 3d

Nco I

RNA 2 AAAA

P14Terminateur T7Promoteur T7

T7 RNA Polymérase

pro Lac UV 5

IPTG

Figure II-12 : Schéma du système pET adapté à la protéine P14. En présence d'IPTG, la synthèse de T7 RNA polymérase va permettre l'expression de la protéine P14 à partir du plasmide recombinant pET-P14.

Page 74: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

68

moins spectaculaire de tous les RNA pour les lésions obtenus avec le mutant pB2 (K79-

80) (figure II-11-A, piste 3). Pour les RNA correspondant au mutant pB2 (E118-K119)

(figure II-11-A, piste 2), il n'y a pas de différence par rapport aux RNA isolés à partir de

plantes inoculées avec l'isolat sauvage (figure II-11-A, piste 1). Les mutations E118-

K119 introduites en aval de la structure en doigt de zinc potentielle n'ont donc pas

d'effet. Parallèlement, l'analyse par western blot montre une diminution très nette de la

quantité de protéine de coque pour les mutants pB2(C69-72) et pB2(C106-109) (figure

II-11-B, pistes 4 et 5) et une diminution moins importante pour le mutant pB2(K79-80)

(figure II-11-B, piste 3). Il en va de même pour la protéine P14 qui passe sous le seuil de

détection dans le cas des mutants où les cystéines ont été remplacées par des alanines

(figure II-11-C, pistes 4 et 5). Pour tous les mutants étudiés, et plus particulièrement

pour le mutant qui se comporte comme le RNA 2 sauvage, nous avons séquencé la

descendance et montré qu'il n'y avait pas réversion au niveau des mutations "alanines"

introduites.

Ces résultats préliminaires indiquent donc que les cystéines 69, 72, 106 et 109

jouent un rôle important par l'intermédiaire d'une structure qui pourrait être une structure

en doigt de zinc telle qu'elle est représentée sur la figure II-9. Les mêmes expériences

vont maintenant être réalisées dans les protoplastes.

III-Mise en évidence d'interactions protéine P14-acides nucléiques.

1-Clonage du gène VI dans le vecteur pET.

Pour mettre en évidence une possible activité fixatrice d'acides nucléiques par la

protéine P14, nous avons entrepris de l'exprimer et de la purifier à partir d'un système

d'expression procaryotique. Nous avons opté pour le système pET décrit par Studier et

collaborateurs (1990) (figure II-12). Ce système implique l'utilisation d'un vecteur

d'expression bactérien, le pET (plasmid for expression by T7 RNA polymerase) et d'une

souche bactérienne particulière, la bactérie BL21 (DE3) pLys S. Le plasmide pET

dispose d'un promoteur reconnu par la RNA polymérase du bactériophage T7. Le gène

VI a été

Page 75: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

69

A

B

C

Figure II-13 : Purification de la protéine P14 par chromatographie d'affinitésur colonne ZCAA.

Les différentes fractions éluées à pH 8, 7, 6 et 5 ont été analysées parélectrophorèse en gel de polyacrylamide 15% et les protéines ont étévisualisées soit par coloration au bleu de coomassie (A), soit parimmunoempreinte en utilisant un sérum anti P14 (B). C- Analysecomparative par immunoempreinte de la protéine P14 obtenue soit parexpression dans un système procaryotique (piste 1), soit à partir de feuillesinfectées par le BNYVV (piste 2). Piste 3 : marqueurs de PM.

marqueur

pH6

pH7

pH8

pH5

2 3 4 5 7 8

extraittotaldebactéries 6

marqueur9 2 3

P14

106,580,049,5

32,527,5

18,5

marqueur

pH6pH

7pH8

pH5

2 3 4 5 7 86

marqueur

9 2 3

P14

9467

43

30

20,1

14,4

P14

106,580,049,5

32,527,5

18,5

1 2 3

Page 76: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

70

amplifié par la technique PCR en utilisant des oligonucléotides contenant un site Nco I

pour l'amorce 5' et un site Bam HI pour l'amorce 3'. Après digestion par ces 2 enzymes,

le fragment a été introduit dans le vecteur pET, linéarisé en aval du promoteur T7 par les

enzymes Nco I et Bam HI. Puis le plasmide recombinant pET-P14 a été introduit par

électroporation dans des bactéries BL 21 (DE3) pLys S qui renferment dans leur génome

le gène permettant la synthèse de T7 RNA polymérase sous le contrôle du promoteur lac

UV 5 inductible par l'IPTG (voir figure II-12). Les bactéries BL21 (DE3) pLys S

transformées par pET-P14 sont ensuite mises en culture dans 200 ml de milieu LB

additionné d'ampicilline (50 µg/ml) et de chloramphénicol (34 µg/ml). Quand la culture

atteint une DO550nm comprise entre 0,6 et 1, l'expression de protéine P14 est induite par

l'addition d'IPTG (0,2 g/l). Après 2 heures d'induction, les protéines sont extraites et

reprises dans du tampon SB (50 mM NaH2PO4, 300 mM NaCl) à pH 8.

2-Purification partielle de la protéine P14 par chromatographie d'affinité sur une

colonne "Zinc Chelate Affinity Adsorbent" (ZCAA).

Après lyse des bactéries induites, les protéines totales sont reprises dans 2 ml de

tampon SB pH 8 et déposées sur une colonne ZCAA dont le principe est décrit dans le

chapitre matériel et méthodes. L'élution est réalisée à température ambiante avec 13,5

ml de tampon SB pH 8, puis 13,5 ml de tampon SB pH 7, puis 13,5 ml de tampon SB

pH 6 et enfin 13,5 ml de tampon SB pH 5. Les fractions récoltées, et plus

particulièrement les fractions obtenues par élution à pH 6, ont été analysées sur gel de

polyacrylamide soit par coloration au bleu de coomassie (figure II-13-A) soit par

immunoempreinte grâce à un sérum anti-P14 (figure II-13-B). Comme on peut le

constater sur les figures II-13-A et II-13-B, la protéine P14 est éluée à pH 6 mais elle

n'est pas purifiée à homogénéité ; elle reste soluble et se conserve aisément à -20 °C.

Enfin, nous avons montré que cette protéine exprimée dans un système procaryote

comigre avec la protéine P14 présente dans les plantes infectées (figure II-13-C). Il faut

cependant noter que son poids moléculaire apparent est de l'ordre de 18 kDa, c'est à dire

supérieur à son poids moléculaire

Page 77: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

71

Figure II-14 : Mise en évidence de la capacité de la protéine P14 à se lierde manière non spécifique aux acides nucléiques.Les extraits bactériens ont été préparés à partir de bactériestransformées avec le plasmide pET 3d (Témoin) et le plasmiderecombinant pET-P14 (P14).Immunoempreinte effectuée avec un sérum dirigé contre la protéineP14 (1). Incubation en présence de sonde ribonucléique pB21 (2),d'un oligonucléotide radiomarqué par phosphorylation au γ32P (3) etd'un DNA plasmidique phosphorylé au γ32P (4).

Marque

ur

Témoin

P14

P14

Témoin

P14

Témoin

P14

Témoi

n

P14

1 2 3 4

106,580,049,5

32,527,5

18,5

Page 78: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

72

théorique. Cette technique de purification originale, basée sur la présence potentielle

d'une structure en doigt de zinc, nous a donc permis d'obtenir une protéine soluble

suffisamment pure pour étudier les interactions protéines-acides nucléiques en utilisant

la technique décrite par Gramstat et al (1990).

3-Mise en évidence d'interactions protéine P14-acides nucléiques par la technique de

"Northwestern" (Gramstat et al, 1990).

Ces expériences ont été réalisées de la façon suivante : des échantillons de

protéine P14 sont déposés sur gel de polyacrylamide, soumis à une électrophorèse,

transférés sur membrane de nitrocellulose et renaturés en présence d'urée. Finalement,

les membranes sont incubées en présence de différents types d'acides nucléiques

radiomarqués : du DNA simple brin correspondant à un oligonucléotide de 39 nt

phosphorylé au 32P (figure II-14, 3), du DNA plasmidique double brin linéarisé puis

phosphorylé au 32P (figure II-14, 2) et une sonde ribonucléique pB21 (figure II-14, 1).

Dans les trois cas, la protéine P14 fixe, de façon non spécifique, les acides nucléiques

radiomarqués. Cette fixation n'est pas liée à la présence de protéines d'origine

bactérienne car, dans les mêmes conditions de purification, un témoin préparé à partir de

bactéries BL 21 (DE3) pLys S transformées par le vecteur pET 3d sans l'insert

correspondant au gène de la protéine P14 ne montre aucune fixation. Ces résultats

préliminaires demandent à être confirmés dans d'autres conditions et notamment en

milieu liquide, ce qui va nécessiter l'utilisation de protéine P14 purifiée à homogénéité.

Pour cela, on peut envisager d'améliorer la purification de la protéine P14 en utilisant

d'autres techniques de chromatographies, et notamment des colonnes d'exclusion

moléculaire.

IV-Conclusion .

Page 79: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

73

La protéine P14 exprimée à partir de l'ORF 3' terminale du RNA 2 de BNYVV

est une protéine riche en cystéines et en lysines qui est capable de se lier de façon

aspécifique à du DNA simple brin, double brin ou du RNA simple brin. Elle partage un

certain nombre d'homologies de séquences avec les protéines E6 de papillomavirus

(Koonin et al, 1991 ; Lamberti et al, 1990) et, d'après nos expériences préliminaires,

présente une structure potentielle en doigt de zinc qui semble être essentielle au bon

fonctionnement de la protéine P14. Nous avons montré que cette protéine a un rôle

double car elle intervient à la fois dans la réplication du RNA 2 et dans sa traduction.

En ce qui concerne son activité en cis dans la réplication, il faut rappeler qu'une

telle activité en cis a été mise en évidence pour la protéine de 58 kDa située à l'extrémité

N-terminale de la polyprotéine codée par le M-RNA du CPMV. Dans ce cas,

l'introduction de mutations au sein de la protéine, empêche la réplication du M-RNA,

sans pour autant inhiber celle du B-RNA qui porte toute l'information nécessaire à la

réplication. Là aussi, les expériences de complémentation se sont révélées négatives

(Van Bokhoven et al, 1993 ; Wellink et al, 1994). Cette stimulation en cis de la

réplication est un phénomène assez rare pour les virus de plantes. En effet pour d'autres

virus, la réplication est assurée avec l'aide d'un facteur cellulaire qui agit en trans avec le

complexe de réplication viral. Ainsi, pour le BMV, il a été montré qu'un sérum dirigé

contre la protéine 1a permettait de coprécipiter un complexe composé des protéines 1a,

2a et de 5 protéines cellulaires ayant un poids moléculaire de 43 à 67 kDa (Quadt &

Jaspars, 1990). Toujours pour le BMV, un modèle a été établi par Pogue et Hall (1992)

qui stipule qu'un facteur cellulaire reconnaît une structure secondaire en 5' du brin (+) de

la forme réplicative RNA double brin. Il permet, en s'y fixant, de libérer l'extrémité 3' du

RNA brin moins, et ainsi de faciliter l'accès au complexe de réplication. La synthèse de

RNA (+) est donc facilitée. Enfin, signalons que l'intervention de facteurs cellulaires

n'est pas propre aux virus de plantes. En effet, dans le cas du poliovirus, une protéine

cellulaire de 36 kDa est essentielle à la formation du complexe de réplication (Andino et

al, 1993 ; Harris et al, 1994). Ce facteur cellulaire p36 et la protéine 3CD interagissent

avec la structure en forme de trèfle composée des 90 nucléotides 5' terminaux du

Page 80: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

74

poliovirus et le complexe ainsi formé permet l'initiation de la synthèse de nouveaux

RNA génomiques de polarité positive.

La seconde fonction de la protéine P14 se situe au niveau de la stimulation de la

traduction de la protéine de coque. Un tel phénomène a également été mis en évidence

chez le BSMV où une protéine riche en cystéine est codée par un gène localisé en 3' du

RNA γb . Dans ce cas là, des mutations abolissant l'expression de la protéine γb

entraînent une diminution considérable de la quantité de protéine de coque (Petty et al,

1990) mais une action en cis comme pour le BNYVV, n'a pas été démontré. Des études

plus récentes ont montré que cette protéine renfermait deux domaines riches en

cystéines dont l'un est impliqué dans la synthèse de la protéine de coque et de la

première protéine du TGB (Donald & Jackson, 1994).

Les résultats que nous venons de décrire soulèvent un certain nombre de

questions. Ces questions concernent tout d'abord les cystéines qui jouent un rôle

important dans la réplication. Interviennent-elles également dans la régulation de la

synthèse de la protéine de capside ? Jouent-elles un rôle dans la propriété de la protéine

P14 à fixer les acides nucléiques ? Autrement dit, la protéine P14 possède-t-elle un ou

plusieurs domaines fonctionnels ?

Autre question importante : existe-t-il des interactions spécifiques entre la

réplicase virale codée par le RNA 1 et la protéine P14 ? Si de telles interactions peuvent

être mises en évidence, il sera bien sûr intéressant de définir quels sont les domaines

peptidiques qui interagissent entre eux pour initier la réplication du RNA 2.

Page 81: These alain hehn

Chapitre 2_____________________________________________________________________

75

Page 82: These alain hehn

Publication n°2

THE SMALL CYSTEIN-RICH PROTEIN P14 OF BEET NECROTIC YELLOW

VEIN VIRUS REGULATES ACCUMULATION OF RNA 2 IN CIS AND COAT

PROTEIN IN TRANS.

A. Hehn, S. Bouzoubaa, N. Bate, D. Twell, J. Marbach, K. Richards, H. Guilley and G.

Jonard.

Virology

(210, 73-81)

(1995)

Page 83: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

77

Abstract

The effect of null mutations of the small cysteine-rich protein P14 encoded by RNA 2 of

beet necrotic yellow vein virus has been investigated using in vitro transcripts of viral

RNA to infect Chenopodium quinoa protoplasts. The P14 mutations down-regulated

RNA 2 accumulation by approximately 10-50 fold. Accumulation of minus-strand

RNA 2 was also diminished but RNA 1 accumulation was much less affected. The

inhibition of RNA 2 accumulation could not be complemented in trans by providing

P14 from another source (either a second molecule of RNA 2 or an RNA 3 based

replicon) containing and expressing the P14 gene. The P14 null mutations dramatically

inhibited accumulation of viral coat protein, which is encoded by the 5'-proximal gene

on RNA 2, but this effect could be complemented in trans, indicating that it occurs by a

mechanism distinct from that affecting RNA 2 accumulation. Transient expression

experiments were also carried out in which a plasmid expressing P14 and plasmids

expressing a reporter gene placed downstream of potential translational control

sequences (the 5'-noncoding sequences of RNAs 2, 3 or 4) were introduced into C.

quinoa or Nicotiana tabacum leaves by microprojectile bombardment. Co-expression of

P14 produced a 3-4 fold stimulation of reporter gene expression levels for all the

constructs. The lack of sequence specificity suggests that this phenomenon is not

directly related to the RNA 2 specific stimulation of coat protein accumulation observed

in a viral infection.

Page 84: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

78

INTRODUCTION

The genome of beet necrotic yellow vein virus consists of four plus-sense RNAs, of

which the two largest (RNA 1 and RNA 2) are required for host-nonspecific

'housekeeping' functions such as replication and encapsidation of the viral RNA and

virus movement while the two smaller RNA species control proliferation of the

infection within sugar beet roots and production of rhizomania symptoms (RNA 3) and

transmission of the virus by its fungal vector, Polymyxa betae (RNA 4) (for reviews, see

Jupin et al., 1991, and Richards and Tamada, 1992). Some Japanese isolates also

contain a third accessory RNA (RNA 5) whose function has not yet been determined

(Tamada et al., 1989). The single long open reading frame (ORF) on RNA 1 possesses

the alphavirus superfamily 'core polymerase' and RNA helicase motifs (Bouzoubaa et

al., 1987), marking it as the RNA-dependent RNA replicase; RNA 1 is the only

BNYVV RNA that can replicate autonomously in protoplasts and is required for the

replication of the other viral RNAs (Bouzoubaa and Scheidecker, 1990). RNA 2 has six

long ORFs (Figure 1). The 5'-proximal AUG is the site of translation initiation for two

proteins, the 21 kilodalton (kDa) major coat protein (P21) and the translational

readthrough protein P75 (Ziegler et al., 1985; Bouzoubaa et al., 1986), which is a minor

component of the viral capsid (Tamada and Kusume, 1991; Schmitt et al., 1992;

Haeberlé et al., 1994). The three following partially overlapping ORFs, encoding the

proteins P42, P13 and P15, form a cassette of cell-to-cell movement proteins known as

the Triple Gene Block (TGB; Figure 1). Counterparts of the TGB are present in some

other furoviruses (Herzog et al., 1994; Scott et al., 1994) and in potex-, carla- and

hordeiviruses (Morozov et al., 1989). Mutations in full-length BNYVV RNA 2

transcripts knocking out any one of the three TGB genes completely abolished local

lesion formation on C. quinoa leaves (when coinoculated with a transcript of the wild-

type BNYVV RNA 1) but had relatively little effect on C. quinoa protoplast infection

(Gilmer et al., 1992).

Page 85: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

79

The 3'-proximal ORF of RNA 2 encodes a cysteine-rich 14 kDa protein (P14) which

is expressed from a subgenomic RNA (Gilmer et al., 1992) and is readily detected by

serological techniques in the cytoplasmic fraction of infected cells (Niesbach-Klösgen et

al., 1990). Unlike mutations in the TGB, null mutations of P14 did not abolish local

lesion formation on C. quinoa leaves, although lesion size was diminished and the

accumulation of progeny viral RNA was greatly reduced (Gilmer et al., 1992). The

effect of the P14 mutations on lesion size suggested that P14 intervenes in cell-to-cell

movement of the virus, perhaps by regulating the expression of the TGB proteins.

Preliminary experiments with C. quinoa protoplasts revealed that mutation of P14 also

diminished accumulation of RNA 1 and 2, particularly the latter, in single cells (Gilmer

et al., 1992). In this paper we have further investigated the role of P14 in the viral

replication cycle in C. quinoa protoplasts. Our results are consistent with a model in

which P14 acts in cis to stimulate the accumulation of RNA 2, but also acts

independently and in trans as an enhancer of viral coat protein synthesis.

MATERIALS AND METHODS

cDNA constructs

The vectors for production of in vitro run-off transcripts of wild-type BNYVV

RNA 1 (pB15), RNA 2 (pB218 and pBF14), RNA 3 (pB35) and the plasmid containing

the P75 deletion (pB218-F) have been described elsewhere (Ziegler-Graff et al., 1988;

Quillet et al., 1989; Gilmer et al., 1992). For site-directed mutagenesis of the P14 gene,

an EcoRI fragment extending from residue 3789 to the 3'-end of the insert was excised

from pBF14 and subcloned into pBluescript (-). Oligonucleotide-directed mutagenesis

was carried out on single-stranded phagemid DNA (Zoller and Smith, 1982; Kunkel et

al., 1987) and the EcoRI fragment bearing the mutation was substituted back into pBF14

to produce pBF14-4003 and pBF14-3992 (Figure 1). The P14-expressing RNA 3

construct (pB3rep14) was obtained by inserting a polymerase chain reaction (PCR)

product containing the P14 ORF (with BamHI sites built into the PCR primers) into the

BamHI site of the RNA 3 deletion mutant pB6(∆E-S) (Jupin et al., 1990).

Page 86: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

80

In vitro transcription

Bacteriophage T7 RNA polymerase run-off transcripts of pB15 and pB3rep14 were

obtained from HindIII-linearized template DNA (Ziegler-Graff et al., 1988; Quillet et

al., 1989). After the transcription reaction, template DNA was eliminated by treatment

with DNase followed by extraction with phenol-chloroform (1:1) (Veidt et al., 1992).

The transcripts were ethanol precipitated in the presence of 2 M ammonium acetate, and

the pellet, after centrifugation, was disolved in sterile water. The yield and integrity of

the transcripts were monitored by agarose gel electrophoresis.

Templates for run-off transcription of full-length wild-type or mutant RNA 2 were

the appropriate ligation products of the large BamHI-BstXI fragment of pB218 (or

pB218-F) and the small BstXI-SalI fragment of pBF14, pBF14-4003 or pBF14-3992

(Quillet et al., 1989). The full-length cDNA (plus an upsteam bacteriophage T7 RNA

polymerase consensus promoter) in an aliquot corresponding to 200 nl of the ligation

mix was then amplified by PCR. The PCR primers were 5'-

CGAATTCTAATACGACTCACTATAGGAAATTCTAACTAT (the sequence in italics

corresponds to the bacteriophage T7 promoter and the underlined sequence to the 5'-

terminus of RNA 2) and 5'-GCCAAGCT20CAATATACTGAAAAC (the underlined

sequence is complementary to the 3'-terminus of RNA 2 upstream of the 3'-poly(A) tail).

PCR was carried out with 5 units Thermus thermophilus DNA Polymerase (Eurogentec)

as described by the supplier except that the reaction mix was supplemented with 6%

dimethylsulfoxide and 100 µg/ml bovine serum albumin. One µg of each primer was

added and the reaction was carried through 25 cycles at 94° for 30 sec, 50° for 30 sec

and 72° for 6 min with the last (elongation) step incremented 5 sec per cycle. The PCR-

amplified DNA was extracted with phenol-chloroform, precipitated with ethanol, taken

up in water at a concentration of 1 µg/µl and transcribed as detailed above for plasmid

templates. The full-length RNA 2 transcripts containing mutations will be referred to as

t2-4003, etc (Fig. 1).

Page 87: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

81

Protoplast inoculation and extraction

Protoplasts were prepared from C. quinoa leaves and inoculated by electroporation

as described (Veidt et al., 1992). The inoculum contained 10 µg RNA 1 transcript and 5

µg of the appropriate RNA 2 transcript per 200,000 protoplasts. In some experiments, 2

µg of pB3rep14 transcript or wild-type RNA 3 transcript was also included in the

inoculum. RNA was extracted from 133,000 protoplasts 48 hr post-inoculation as

described (Veidt et al., 1992). Viral plus-strand RNAs were detected by Northern

hybridization using 32P-labelled riboprobes complementary to RNAs 1, 2 and 3

(Lemaire et al., 1988) followed by autoradiography. Radioactivity in the bands was

quantified in some experiments using a Fujix MAS1000 Bio-Analyzer. For analysis of

viral minus-strands, RNA was extracted from the protoplasts as described (Veidt et al.,

1992) except that the RNA was ethanol-precipitated in the presence of 2M ammonium

acetate and the LiCl precipitation step was omitted. Riboprobes for detection of RNA 1

and 2 minus-strands were obtained by transcribing HindIII-linearized pB12 and EcoRI-

linearized pB21 (Lemaire et al., 1988) with bacteriophage T7 and bacteriophage T3

RNA polymerase, respectively.

For detection of viral proteins, protoplasts were collected by centrifugation and the

pellet was resuspended in 20 µl of two-times concentrated gel loading buffer, the sample

was heated to 95° for 5 min and analyzed by polyacrylamide gel electrophoresis

(Laemmli, 1970). After electrotransfer to nitrocellulose, the viral coat protein, P14 and

the RNA 3 translation product P25 were detected using specific antisera as described

(Niesbach-Klösgen et al., 1988).

Transient expression

The P14 ORF was amplified by PCR with primers containing a built-in NcoI site for

the primer flanking the 5'-end of the ORF and a StuI site for the primer flanking the 3'-

end. The PCR product was cut with NcoI and StuI and inserted between the NcoI and

Page 88: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

82

SmaI sites of pMJD82 (Dowson Day et al., 1994), a plasmid containing a partially

duplicated 35S promoter, the tobacco mosaic virus omega translational enhancer, a

polylinker (SYN) and the nopaline synthase terminator, to produce pMJD-P14. The

construct pMJD-P14∆1, which contains a 98 residue deletion (plus an 8 residue linker

insertion) in the P14 ORF, was produced similarly except that the template for PCR was

a plasmid containing a P14 deletion mutant generated by exonuclease III digestion

followed by linker insertion (Gilmer et al., 1992). The 5'-noncoding regions of BNYVV

RNA 2 (residues 1-142), RNA 3 (residues 1-442) and RNA 4 (residues 1-377) were

amplified by PCR using primers flanking the noncoding regions and containing a built-

in XhoI site in the primer flanking the 5'-end of the noncoding region and a built-in NcoI

site in the 3'-flanking primer. The PCR products were cleaved with XhoI and NcoI and

inserted between the XhoI and NcoI sites of pRT-SYN-LUC (Turner et al., 1994) to

produce pRT-BN2-LUC, pRT-BN3-LUC and pRT-BN4-LUC (see below).

The lower surfaces of C. quinoa leaves (3-4 cm length, from 4 week-old plants) or

3-4 cm long half leaves of Nicotiana tabacum were used as targets. Bombardment of

the leaves with tungsten microprojectiles coated with DNA and measurements of

luciferase activity were essentially as described (Twell et al., 1989).

RESULTS

Point mutations in P14 inhibit accumulation of RNA 2 and coat protein

We have shown previously that infection of C. quinoa with wild-type RNA 1 plus

RNA 2 carrying a mutation, either a ten base insertion (mutant 2-L) or a +2 frameshift

mutation (mutant 2-3722), in the P14 ORF produced smaller local lesions containing

diminished amounts of progeny viral RNA (Gilmer et al., 1992). The mutations also

down-regulated production of RNA 2 and (to a lesser extent) RNA 1 in protoplasts. It

may be argued that the reduction in RNA 2 accumulation in the aforesaid mutants is a

consequence of alteration of cis-acting replication signals on the viral RNA sequence.

This explanation appears unlikely, however, because the +2 frameshift is at the

beginning of the ORF and the ten-base insertion is 335 residues downstream. Additional

Page 89: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

83

evidence that the decreased accumulation of RNA 2 is not due to cis affects on RNA 2

synthesis has come from a study of two additional P14 null mutants, t2-4003 and t2-

3992, in which the P14 ORF has been prematurely terminated by mutation of a single

base to produce an in-frame stop codon, either 13 amino acids (2-4003) or 35 amino

acids (2-3992) downstream of the P14 N-terminus (Fig. 1). Both mutants displayed the

same phenotype on C. quinoa as mutants 2-L and 2-3722 (data not shown). In twelve

experiments in which t2-4003 or t2-3992 was coinoculated with wild-type RNA 1

transcripts to C. quinoa protoplasts, a pronounced reduction in the accumulation of

progeny RNA 2, generally ranging from ten-fold to one hundred-fold compared to the

level obtained with wild-type RNA 2, was consistently observed (Table 1 and additional

observations; also see Figure 2 lane 3). In most experiments, the accumulation of RNA

1 was also diminished by the mutations, but the effect (three-fold or less; Table 1) was

much less pronounced than that observed for RNA 2. Since the different P14 null

mutants behaved similarly in whole plant and protoplast infections, only one of them, 2-

4003, was used for further experiments.

Western blot analysis of protein extracted from virus-infected protoplasts revealed

that inhibition of RNA 2 accumulation provoked by 2-4003 was accompanied by a

reduction in the amount of the major viral capsid protein P21. The reduction ranged

from about one tenth the wild-type level in some experiments (e.g., Fig. 3A, lane 3) to

below the limits of detection in others (e.g., Fig. 4B, lane 4). Accumulation of the minor

readthrough capsid protein P75, which is normally synthesized at about one tenth the

level of P21, underwent a comparable reduction. Diminished accumulation of P21 and

P75 is consistent with the observed lower levels of RNA 2 in the P14 mutant, but it is

difficult to separate cause from effect in these circumstances. Thus, it could be argued

that the primary action of the P14 mutations is to down-regulate synthesis of the viral

capsid proteins and that the concomitant decrease in progeny RNA levels is not due to

defective RNA synthesis, but is instead an indirect effect in which the progeny RNA

that is not packaged by the smaller pool of capsid protein is unstable in the cytosol.

Instability of nonpackaged viral RNAs in protoplasts has been reported for cowpea

Page 90: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

84

mosaic virus (De Varennes and Maule, 1985; Van Bokhoven et al., 1993). We do not

rule out the possibility that RNA instability contributes in a secondary manner to the

diminished accumulation of progeny RNA levels in the P14 null mutants, but the

evidence presented below indicates that the principal cause, at least in the case of RNA

2, is down-regulation of viral RNA synthesis.

Coat protein synthesis but not replication of a P14-defective RNA 2 mutant can be

complemented in trans

To determine if the defect in RNA 2 synthesis of mutant 2-4003 can be

complemented in trans, t2-4003 was coinoculated to protoplasts along with wild-type

RNA 1 transcripts and transcripts of the previously described RNA 2 mutant 2-F

(Gilmer et al., 1992), in which the sequence encoding the C-terminal half of P75 has

been deleted (Fig. 1). This mutant was used as a source of wild-type P14 in the three-

component infections because its 934 residue deletion makes it easily distinguishable in

Northern hybridization experiments from 2-4003. Mutant 2-F replicated efficiently

when coinoculated with RNA 1 transcripts to protoplasts both in the absence (Fig. 2,

lane 2) and the presence (Fig. 2, lane 4) of mutant 2-4003. Western blot analysis using

P14-specific antiserum revealed that addition of mutant 2-F to the inoculum resulted in

the appearance of amounts of P14 comparable to those produced from the wild-type

RNA 2 transcript (data not shown). This extraneous source of P14 did not, however,

significantly stimulate accumulation of progeny 2-4003 when both 2F and 2-4003 were

included in the inoculum (Fig. 2, lane 4).

In a second attempt to complement mutant 2-4003 replication, we constructed a

BNYVV RNA 3-based 'replicon', B3rep14, in which the P14 ORF was substituted for

the central 1307 residues of RNA 3. It has been shown previously that an RNA 3

construct with the ß-glucuronidase (GUS) gene substituted in this region is efficiently

replicated when inoculated to C. quinoa leaves with RNA 1 and 2 and expresses GUS

activity (Jupin et al., 1990). B3rep14 transcript was likewise replicated efficiently in

protoplasts when inoculated with RNA 1 and the 2-4003 transcript (Fig. 2, lane 5).

Page 91: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

85

Western blot analysis revealed that the B3rep14 directed synthesis of P14 in the infected

protoplasts in amounts higher than wild-type RNA 2 in a parallel experiment. (Fig 3B,

lanes 2 and 4). The production of abundant amounts of P14 by B3rep14 was not,

however, accompanied by increased accumulation of progeny 2-4003 RNA (Fig. 2,

lane 6), confirming that the defect in RNA 2 accumulation caused by mutation of P14

cannot be complemented in trans.

While an external source of P14 in three-component infections reproducibly failed

to elevate 2-4003 accumulation, P14 from tB3rep14, on the other hand, had a

pronounced and reproducible stimulatory effect on translation of 2-4003. Western blot

analysis using P21-specific antiserum revealed that inclusion of tB3rep14 in the

inoculum resulted in the accumulation of P21 (Fig. 3A, lane 5) in amounts similar to

those obtained with the wild-type RNA 2 transcript. Stimulation of P75 accumulation is

not readily detectable in Fig. 3A, lane 5, but was observed in other experiments, (data

not shown). In additional experiments, three-component infections were carried out with

RNA 1 transcript, t-4003 and 2-4 times less tB3rep14 than in the experiment shown in

Figure 3. This resulted in significantly lower levels of P14, but the same strong

stimulatory effect on P21 accumulation was observed (data not shown).

We assume that the increased levels of P21 and P75 provoked by addition of

tB3rep14 are due to stimulation of RNA 2 translation rather than to decreased rates of

degradation of P21 and P75. Although the latter possibility cannot formally be ruled out,

it appears unlikely because capsid proteins such as P21 and P75 are expected to be

intrinsically stable. However, regardless of the mechanism by which capsid protein

levels are regulated by P14, the failure of wild-type levels of P21 and P75 produced

during the three-component infection with RNA 1, t2-4003 and tB3rep14 to enhance

accumulation of progeny 2-4003, represents strong evidence that the principal effect of

P14 on RNA 2 accumulation is at the level of RNA 2 synthesis rather than through an

indirect encapsidation-mediated effect on stability. At present, we reserve judgement as

to whether a similar conclusion applies to the much less dramatic effect of the P14

mutations on RNA 1 levels.

Page 92: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

86

It was of interest to determine if the stimulatory effect of P14 on protein synthesis

was limited to the proteins encoded by full-length RNA 2 or also applied to viral

proteins translated from subgenomic RNAs. The available antisera do not permit

detection of RNA 1-encoded products or the RNA 2 TGB proteins (encoded by

subgenomic RNAs (Gilmer et al., 1992)) in infected protoplasts. Therefore, no

conclusion can be drawn concerning the effect of P14 on production of these proteins.

Preliminary experiments revealed, however, that the RNA 3 translation product P25 can

be detected weakly by Western blot analysis of protein from infected protoplasts when

RNA 3 is included in the inoculum. Consequently, an experiment was carried out in

which wild-type RNA 3 transcript was included in the inoculum along with RNA 1

transcript and either wild-type RNA 2 transcript or t2-4003. Substitution of t2-4003 for

wild-type RNA 2 transcript did not significantly reduce levels of RNA 3 (not shown) or

P25 (Fig. 4A, lanes 3 and 4). Thus the inhibitory effect of P14 mutations on RNA 2

replication and translation does not extend to RNA 3. To summarize, the foregoing

experiments show that P14 is required for both efficient replication and translation of

RNA 2. Furthermore, the two phenomena are distinct in that the effect of P14 on

replication is tightly coupled and cannot be complemented in a P14-defective RNA 2

mutant by P14 supplied in trans whereas the effect of P14 on RNA 2 translation can be

complemented in trans.

Mutation of P14 attenuates RNA 2 minus-strand synthesis

In some experiments, the effect of mutation of P14 on levels of plus-strand RNAs

(Fig. 5B) were accompanied by measurements of minus-strand viral RNA levels

(Fig. 5A). Figure 5A, lane 4 shows that protoplasts inoculated with RNA 1 and the 2-

4003 transcript accumulated significantly lower amounts of RNA 2 minus-strand than

the control (Fig. 5A, lane 3). RNA 1 minus-strand synthesis, on the other hand, was

much less inhibited. This experiment shows that, in the absence of P14, minus-strand

RNA 2 synthesis occured, but only at a low, basal level. Apparently, P14 produced in

the course of the infection cycle with wild-type RNA 2 stimulates synthesis of the

Page 93: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

87

minus-strand RNA. The alternate possibility, that P14 enhances minus-strand

accumulation by diminishing its rate of degradation, seems unlikely in view of the 'cis'

nature of the relationship between P14 and RNA 2 in replication. We do not yet know if

P14 also stimulates synthesis of plus-strand RNA 2 directly or whether the up-regulation

of plus-strand levels is an indirect consequence of enhanced accumulation of minus-

strand. The effect of P14 on accumulation of the various RNA2-related subgenomic

RNAs produced from the minus-strand RNA 2 template, including the subgenomic

RNA encoding P14 itself, also remains to be investigated.

P14 can stimulate expression of a reporter gene in a transient expression system

The foregoing experiments have shown that, independent of its effects on RNA 2

replication, P14 enhances translation of the 5'-proximal genes of RNA 2. To determine

if P14 can alter translational activity outside of the context of a viral infection, the P14

ORF was inserted between the 35S promoter and nopaline synthase transcription

terminator of pMJD82 to produce pMJD-P14 (Fig. 6). As a null control, a similar

construct was prepared containing the P14 ORF from which 98 residues had been

deleted (pMJD-P14∆1). A series of 'reporter' plasmids (Fig. 6) was also constructed in

which different potential translation control sequences (the 5'-noncoding regions of

BNYVV RNA 2, 3 or 4) were placed between a 35S promoter and the luciferase (LUC)

gene. A previously described (Turner et al., 1994) reporter plasmid (pRT2-SYN-LUC)

containing the 35S promoter plus a synthetic polylinker upstream of the LUC gene (Fig.

6) was also tested. Equimolar amounts of the P14 expression plasmid and a reporter

plasmid were introduced into leaf tissue of C. quinoa or N. tabacum by microprojectile

bombardment (Twell et al., 1989) and LUC activity was measured 24 hr later.

Bombardment of either plant with the P14 expression vector pMJD-P14 and any of the

aforesaid reporter plasmids produced a 2.4-4.5 fold stimulation of reporter gene activity

(Table 2) compared to values obtained for bombardment with the same reporter plasmid

plus the empty expression vector, pMJD82. Substitution of the wild-type P14 gene in

the expression vector by the P14 deletion mutant construct pMJD-P14∆1 did not elicit

Page 94: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

88

elevated LUC activity (Table 2), indicating that the stimulatory effect is related to the

presence of full-length P14.

It is not yet known if P14 enhances reporter gene expression at the level of

transcription or acts post-transcriptionally. It is evident, however, that there are

important differences in the behavior of P14 in the transient expression system and in a

viral infection. In particular, the stimulation of reporter gene expression provoked by

P14 is sequence nonspecific and is significantly lower than P14 stimulation of capsid

protein synthesis during viral infection, which we estimate to be at least ten-fold and

probably more. These differences may indicate that the RNA 2 5'-noncoding sequence

included in pRT2-BN2-LUC does not contain the putative signal recognized by P14 to

specifically enhance RNA 2 translation in viral infections and that the observed

sequence-nonspecific stimulation shown in Table 2 is a secondary effect. Alternatively,

other features of a viral infection (e.g, the presence of additional viral-coded proteins or

compartmentalization of the viral RNAs and proteins) may be required to obtain a large,

RNA 2-specific enhancement. Nevertheless, the stimulation observed in the transient

expression experiments provides independent evidence that P14 can interact with and

modify the behavior of nucleic acids in vivo.

Page 95: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

89

DISCUSSION

P14 belongs to a group of small cysteine-rich proteins that are encoded by 3'-

proximal genes of furo- (Shirako and Wilson, 1993; Herzog et al., 1994) hordei-, tobra-

and carlaviruses (Morozov et al., 1989). Although there is no significant sequence

similarity among these proteins, they display weak but statistically significant similarity

to various other nucleic acid binding proteins: the E6 protein of the papillomaviruses, in

the case of P14 of BNYVV (Koonin et al., 1991).

Of the various small cysteine-rich proteins, the 17 kDa γb protein of barley stripe

mosaic hordeivirus (BSMV), which is the 3'-proximal gene on BSMV γ RNA, has been

most extensively studied (Petty et al., 1990a, 1990b; Petty et al., 1994; Donald and

Jackson, 1994). Null mutations in the γb gene are not lethal but have effects on

pathogenicity, cell-to-cell movement and viral gene expression. In particular, null

mutations in γb significantly attenuate synthesis of the two other BSMV genome

components, RNAs α and ß (Petty et al., 1990a) and provoke an even more dramatic

attenuation of expression of the two most 5'-proximal genes on RNA ß, the viral coat

protein gene, and the neighboring gene for ßb, the first protein of the TGB (Petty et al.,

1990a). The regulatory action of γb on coat protein translation resembles the trans-

acting stimulatory effect of P14 on BNYVV coat protein levels. Although we have no

direct evidence that P14 also regulates expression of the BNYVV TGB proteins, the

decrease in local lesion size upon infection of leaves with the P14 mutants (Gilmer et

al., 1992) is consistent with such an effect. There are other features, however, where the

similarity between the BSMV γb protein and P14 breaks down. In particular, the BSMV

γb protein does not regulate accumulation levels of γ RNA itself and γb null mutations

can be complemented in trans (Petty et al., 1990a).

The requirement for P14 for efficient synthesis of BNYVV RNA 2 also has a

parallel in the situation with the cowpea mosaic virus (CPMV) 58K protein, encoded by

CPMV M-RNA. Mutations in the 58K protein inhibited synthesis of M-RNA but not B-

RNA, which encodes the 'core' viral RNA replicase (Van Bokhoven et al., 1993;

Page 96: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

90

Wellink et al., 1994). Furthermore, the 58K mutants could not be complemented by

supplying wild-type P58 in trans from wild-type M-RNA included in the inoculum.

Figure 7 illustrates schematically our current model for the regulation of BNYVV

RNA 2 replication and translation by P14. It should be remarked that in the very early

stages of the viral infection cycle, prior to the onset of RNA 2 minus-strand synthesis,

no P14 will be produced in the infected cell because the subgenomic RNA responsible

for P14 synthesis is not encapsidated (authors' unpublished observations). Consequently,

the capacity of the RNA 2 delivered in the inoculum to direct synthesis of coat protein

will be attenuated. This may be a mechanism to ensure that the infection cycle is not

aborted by premature encapsidation of the 'parental' viral RNAs before replication can

occur. It is noteworthy that, except for the carlaviruses, the other viruses which encode

small cysteine-rich proteins also have their coat protein genes situated at the 5'-extremity

of a genomic RNA and may require a similar mechanism for turning off coat protein

synthesis early in the infection cycle.

Because of the absence of P14, RNA 2 minus-strand synthesis will initially occur

only at very low levels. Once synthesized, however, the RNA 2 minus-strand can serve

as template for production of the P14 subgenomic RNA which will in turn lead to P14

production, further stimulation of RNA 2 minus-strand synthesis, etc. This positive

feedback cycle should lead by a simple mass-action effect to increased accumulation of

the other RNA 2 subgenomic RNAs and RNA 2 plus-strand although we do not rule out

the possibility that P14 may intervene directly to activate their synthesis.

We suggest that the P14 synthesized in the early stages of the aforesaid cycle is

primarily 'channeled' to the viral replication machinery devoted to RNA 2 minus-strand

synthesis. The mechanism by which this channeling occurs is not known but it

presumably involves coupling between replication and translation, perhaps based on

physical proximity of the various components in a large complex. Our inability to

complement in trans the effect of P14 mutations on RNA 2 replication would be a

consequence of this coupling. As P14 accumulates in the cell in the course of the

infection, it will also trigger coat protein synthesis from RNA 2. A time course study of

Page 97: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

91

the accumulation of P14 and coat protein in infected protoplasts reveals that coat protein

begins to appear slightly later than P14 (unpublished observations). Possibly, the

precociously synthesized P14 is (mostly) sequestered by replication complexes and only

once these sites have been saturated does free P14 become available to potentiate coat

protein synthesis.

In conclusion, while the foregoing model accounts for our principal observations

concerning the effects of P14 on RNA 2 replication and translation, it should be

considered as a starting point which probably will require modification as additional

evidence becomes available. Characterization of the viral protein composition of

BNYVV RNA replication complexes would be a useful means of testing some of the

predictions of the model. It would also be of interest to locate the putative target

sequence on RNA 2 which is recognized by P14 during activitation of coat protein

translation.

Acknowledgements. A. H. was the recipient of a FEBS Summer Fellowship. The

plasmid pMJD82 was a gift of M. J. Dowson Day.

Page 98: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

92

P21P14

RNA 2

P75TGB

4043

RNA 2-F1143 2077

GGU UGA UGC

4078

t4003

4148

UGG UAA UUG

t3992

wild-type

4423

Figure 1. Genome organization of BNYVV RNA 2 and structure of the RNA 2 mutants.

The black rectangle in the map of wild-type P14 indicates the position of a putative Zn-

finger motif (Niesbach-Klösgen et al., 1990). The sequence in the vicinity of the

premature stop codons (underlined) in the P14 mutants 2-4003 and 2-3992 is given. The

deletion in RNA 2-F is symbolized by slanted lines. Numbering refers to nucleotide

position in full-length RNA 2. TGB = Triple Gene Block.

Page 99: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

93

Figure 2. BNYVV-related RNAs in transcript-infected protoplasts detected by Northern

hybridization. C. quinoa protoplasts were inoculated with RNA 1 (t1) plus wild-type

RNA 2 transcripts (t2) (lane 1), RNA 1 plus RNA 2-F transcripts (lane 2), RNA 1 plus

2-4003 transcipts (lane 3), RNA 1 plus RNA 2-F transcripts plus 2-4003 transcripts

(lane 4), RNA 1 plus wild-type RNA 2 transcripts plus B3rep14 transcripts (lane 5) and

RNA 1 plus 2-4003 transcripts plus 3Brep14 transcripts (lane 6). RNA was extracted

from 133,000 protoplasts 48 hr post-inoculation and transferred to nitrocellulose

following agarose gel electrophoresis under denaturing conditions. BNYVV-related

RNA species were detected by hybridzation with RNA 1-, 2- and 3-specific 32P-labeled

antisense RNA probes.

Page 100: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

94

Figure 3. Accumulation of P21, P75 and P14 in transcript-infected C. quinoa

protoplasts. Protoplasts were mock-inoculated (lane 1) or inoculated with RNA 1 (t1)

plus RNA 2 transcripts (t2) (lane 2), RNA 1 plus 2-4003 transcripts (lane 3), RNA 1

plus RNA 2 plus B3rep14 transcripts (lane 4) and RNA 1 plus 2-4003 plus B3rep14

transcripts (lane 5). Total protein was extracted from 35,000 protoplasts 48 hr post-

inoculation, separated by PAGE and transferred to nitrocellulose. Capsid proteins were

immunodetected using an anti-virus serum (Panel A). P14 was detected (Panel B) using

serum raised against a P14-fusion protein expressed in bacteria (Niesbach-Klösgen et

al., 1990). Bars to the left indicate the positions of 94, 67, 43, 30, 20 and 14 kDa

molecular weight markers. The more slowly migrating bands in Panel B are probably

multimers of P14.

Page 101: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

95

Figure 4. Immunodetection of the RNA 3 product P25 in C. quinoa protoplasts. Total

protein was extracted from 100,000 protoplasts which had been inoculated with RNA

from isolate Stras12, containing only RNA 1 and 2 (Quillet et al., 1989) (lane 1), mock-

inoculated (lane 2), or inoculated with RNA 1, RNA 2 and RNA 3 transcripts (lane 3) or

with RNA 1, 2-4003 and RNA 3 transcripts (lane 4). P25-specific antiserum (Niesbach-

Klösgen et al. 1990) was used to detect P25 expression in Panel A. The position and

size (in kDa) of molecular weight markers are given to the left. Panel B shows

immunodetection of capsid proteins in a duplicate gel loaded with protein from 35,000

protoplasts as described in the Figure 3 legend.

Page 102: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

96

Figure 5. Effect of mutation in P14 on the accumulation of BNYVV RNA 1 and 2

minus-strands. RNA was extracted from 130,000 protoplasts 36 hr following

inoculation with Stras12 viral RNA (lane 1), mock-inoculation (lane 2), inoculation with

RNA 1 plus wild-type RNA 2 transcripts (lane 3) or inoculation with RNA 1 plus 2-

4003 transcripts (lane 4). Duplicate Northern blots were hybridzed with probes specific

for either minus-strand (Panel A) or plus-strand (Panel B) RNAs 1 and 2. The bands

marked with asterisks in Panel A are the size of the RNA 2 subgenomic species RNA

2suba and RNA 2subb (Gilmer et al., 1992).

Page 103: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

97

pRTS2-LUC

Xho I Nco I

35 S 5' Luciferase 35 S 3'SYN

pMJD 82

Nco I Sma I

ž NOS 3'

pMJD-P14 P14ž NOS 3'

pRTBN2-LUC

1451

LuciferaseRNA 2

35 S 5' 35 S 3'

35 S 5'

35 S 5'

Figure 6. Structure of vectors employed in transient expression experiments (not to

scale). For each construct, only the inserted genes (LUC or P14 and flanking control

elements (cauliflower mosaic virus 35S promoter and terminator and the nopaline

synthase terminator) are shown. The thick line labeled SYN represents a polylinker and

the thin line labelled RNA 2 represents the BNYVV RNA 2 5'-noncoding sequence

(residues 1-145). Constructs pRTBN3-LUC and pRTBN4-LUC (not shown) were

identical to pRTBN2-LUC except that they contained the 5'-noncoding region of RNA 3

(residues 1-442) and RNA 4 (residues 1-377), respectively, in place of the RNA 2

sequence. Constructs pMJD2 and pMJD-P14 also contain the tobacco mosaic virus 5'-

noncoding sequence omega (Gallie et al., 1987).

Page 104: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

98

RNA 2 (-)

RNA 2 (+)

Replication level

(in cis)

Translation level

(in trans)

P14

2 subc

P14

P21

P21P75

P14

Figure 7. Model illustrating the effects of P14 on replication and translation of BNYVV

RNA 2. The rectangles represent ORFs on RNA 2 and the ovals symbolize the RNA 2

translation products P21 and P75. P14 is represented by shaded circles. 2subc is the

subgenomic RNA which is thought to direct P14 synthesis (Gilmer et al., 1992). Other

RNA 2-derived subgenomic RNAs are not shown.

Page 105: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

99

Experiment MutantAccumulation (relative to wild type)

RNA 1 RNA 21

2

4

3

2-40032-39922-3722a2-40032-3992

2-4003

2-4003

1,20 0,131,50 0,140,42 0,020,58 0,020,38 0,07

0,64 0,05

0,37 0,02

a The P14 frameshift mutant 2-3722 has been described previously (Gilmer et al., 1992)

Table 1: Effect of null mutations in P14 on accumulation of RNA 1 and RNA 2.

Page 106: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

100

a Luciferase activity (measured in light units emitted in 10 sec) in tissue bombarded with a reporter plasmid plus pMJD-P14 or pMJD-P14²1 divided by the luciferase activity in the same weight of tissue bombarded with the same reporter plasmid plus pMJD 82. Standard deviations are given for the experiments where n=4. Luceriferase activity for tissue displaying stimulation ranged between 105 to 106 in different experiments. Background levels for extracts from nonbombarded leaves were between 1000-3000.

P14 constructReporter Construct Plant

Number of experiments

pMJD-P14 SYN-LUC C. quinoa 4 3.14 ± 0.84N. tabacum 2 2.4SYN-LUC

pMJD-P14²1 SYN-LUC C. quinoa 1 1.19

BN3-LUC

pMJD-P14 BN2-LUC 4 2.8 ± 0.45C. quinoa

pMJD-P14²1 1 0.65BN2-LUC C. quinoa

C. quinoapMJD-P14

2 2.8BN2-LUC N. tabacum

2 4.5BN3-LUC N. tabacum 1 3.0

pMJD-P14 2 3.27BN4-LUC C. quinoaN. tabacum 2 3.8BN4-LUC

pMJD-P14²1 0.721C. quinoaBN4-LUC

Stimulation a

Table 2: Luciferase transient expression in leaves of C. quinoa or N. tabacum after bombardment with microprojectiles coated with different P14 expressing plasmids and lucerferase-expressing reporter gene constructs.

Page 107: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

101

REFERENCES

BOUZOUBAA, S. and SCHEIDECKER, D. (1990). Infection of protoplasts with beet

necrotic yellow vein virus RNA. Proceedings of the First Symposium of the

International Working Group on Plant Viruses with Fungal Vectors. pp16-20; ed.

Koenig, R. Verlag Eugen Ulmer, Stuttgart.

BOUZOUBAA, S., ZIEGLER, V., BECK, D., GUILLEY, H., RICHARDS, K., and

JONARD, G. (1986). Nucleotide sequence analysis of beet necrotic yellow vein virus

RNA-2. J. Gen. Virol. 67, 1689-1700.

BOUZOUBAA, S., QUILLET, L., GUILLEY, H., JONARD, G. and RICHARDS, K.

(1987). Nucleotide sequence of beet necrotic yellow vein virus RNA-1. J. Gen. Virol.

68, 615-626.

DE VARENNES, A. and MAULE, A. J. (1985). Independent replication of cowpea

mosaic virus bottom component RNA: in vivo stability of the viral RNAs. Virology

144, 495-501.

DONALD, R. G. K. and JACKSON, A. O. (1994). The barley stripe mosaic virus γb

gene encodes a multifunctional cysteine-rich protein that affects pathogenesis. Plant

Cell 6, 1593-1606.

DOWSON DAY, M. J., ASHURST, J. L., and DIXON, R. A. (1994). Plant expression

cassettes for enhanced translatonal efficiency. Plant Mol. Biol. Reporter 12, 347-357.

GALLIE, D. R., SLEAT, D. E., WATTS, J. W., TURNER, P. C., and WILSON, T. M.

A. (1987). The 5'-leader of tobacco mosaic virus RNA enhances the expression of

foreign transcripts in vitro and in vivo. Nucl. Acids Res. 15, 3257-3273.

GILMER, D., BOUZOUBAA, S., HEHN, A., GUILLEY, H., RICHARDS, K., and

JONARD, G. (1992). Efficient cell-to-cell movement of beet necrotic yellow vein

virus requires 3' proximal genes located on RNA 2. Virology 189, 40-47.

HAEBERLE, A. M., STUSSI-GARAUD, C., SCHMITT, C., GARAUD, J. C.,

RICHARDS, K. E., GUILLEY, H., and JONARD, G. (1994). Detection by

immunogold labelling of P75 readthrough protein near an extremity of beet necrotic

yellow vein virus particles. Arch. Virol. 134, 195-203.

Page 108: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

102

HERZOG, E., GUILLEY, H., MANOHAR, S. K., DOLLET, M., RICHARDS, K.,

FRITSCH, C., and JONARD, G. (1994). Complete nucleotide sequence of peanut

clump virus RNA 1 and relationships with other fungus-transmitted rod-shaped

viruses. J. Gen Virol. 75, 3147-3155.

JUPIN, I., RICHARDS, K., JONARD, G., GUILLEY, H., and PLEIJ, C. W. A. (1990).

Mapping of sequences required for productive replication of beet necrotic yellow

vein virus RNA 3. Virology 178, 273-280.

JUPIN, I., TAMADA, T., and RICHARDS, K. (1991). Pathogenesis of beet necrotic

yellow vein virus. Seminars in Virol. 2, 121-129.

KOONIN, E.V., BOYKO, V. P., and DOLJA, V. V. (1991). Small cysteine-rich proteins

of different groups of plant RNA viruses are related to different families of nucleic-

acid binding proteins. Virology 181, 395-398.

KUNKEL, T. A., ROBERTS, J. D., and ZAKOUR, R. A. (1987). Rapid and efficient

site-specific mutagenesisi without phenotypic selection. Methods Enzymol. 154, 367-

382.

LAEMMLI, U. K. (1970). Cleavage of structural proteins during the assembly of the

head of bacteriophage T4. Nature 227, 680-685.

LEMAIRE, O., MERDINOGLU, D., VALENTIN, P., PUTZ, C., ZIEGLER-GRAFF,

V., GUILLEY, H., JONARD, G., and RICHARDS, K. (1988). Effect of beet necrotic

yellow vein virus RNA composition on transmission by Polymyxa betae.Virology

162, 232-235.

MOROZOV, S. Y., DOLJA, V. V., and ATABEKOV, J. G. (1989). Probable

reassortment of genomic elements among elongated RNA-containing plant viruses. J.

Mol. Evol. 29, 52-63.

NIESBACH-KLÖSGEN, U., GUILLEY, H., JONARD, G., and RICHARDS, K. (1990).

Immunodetection in vivo of beet necrotic yellow vein virus encoded proteins.

Virology 178, 52-61.

Page 109: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

103

PETTY, I. T. D., FRENCH, R, JONAES, R. W. and JACKSON, A. O. (1990a).

Identification of barley stripe mosaic virus genes involved in viral RNA replication

and systemic movement. EMBO J. 9, 3453-3457.

PETTY, I. T. D., EDWARDS, M. C., and JACKSON, A. O. (1990b). Systemic

infection of an RNA plant virus determined by a point substitution in a 5' leader

sequence. Proc. Natl. Acad. Sci., U..S.A. 87, 218-226.

PETTY, I. T. D., DONALD, R. G. K. and JACKSON, A. O. (1994). Multiple genetic

determinants of barley stripe mosaic virus influence lesion phenotype on

Chenopodium amaranticolor. Virology 198, 218-226.

QUILLET, L., GUILLEY, H., JONARD, G., and RICHARDS, K. (1989). In vitro

synthesis of biologically active beet necrotic yellow vein virus RNA. Virology 172,

293-301.

RICHARDS, K. E. and TAMADA, T. (1992) Mapping functions on the multipartite

genome of beet necrotic yellow vein virus. Annu Rev. Phytopath. 30, 291-313.

SCHMITT, C., BALMORI, E., JONARD, G., RICHARDS, K. E., and JONARD, G.

(1992). In vitro mutagenesis of biologically active transcripts of beet nrecrotic yellow

vein virus RNA 2: evidence that a domain of the 75-kDa readthrough protein is

important for efficient virus assembly. Proc. Natl. Acad. Sci., U..S.A. 89, 5715-5719.

SCOTT, K. P., KASHIWAZAKI, S., REAVY, B., and HARRISON, B. D. (1994) The

nucleotide sequence of potato mop-top virus RNA 2: A novel type of genome

organization for a furovirus. J. Gen. Virol. 75, 3561-3568.

SHIRAKO, Y. and WILSON, T. M. A. (1993). Complete nucleotide sequence and

organization of the bipartite RNA genome of soil-borne wheat mosaic virus. Virology

195, 16-32.

TAMADA, T. and KUSUME, T. (1991). Evidence that the 75K readthrough protein of

beet necrotic yellow vein virus RNA-2 is essential for transmission by the fungus

Polymyxa betae. J. Gen Virol. 72, 1497-1504.

Page 110: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

104

TAMADA, T., SHIRAKO, Y., ABE, H. SAITO, M., KIGUCHI, T., and HARADA, T.

(1989) Production and pathogenicity of isolates of beet necrotic yellow vein virus

with different numbers of RNA components. J. Gen. Virol. 70, 3399-3409.

TURNER, R., BATE, N., TWELL, D., and GOSTER, G. D. (1994). In vivo

characterisation of a translation enhancer upstream from the coat protein open

reading frame of potato virus S. Arch. Virol. 137, 123-132.

TWELL, D., KLEIN, T. M., FROMM, M. E., and McCORMICK, S. (1989). Transient

expression of chimeric genes delivered into pollen by microparticle bombardment.

Plant Physiol. 91, 1270-1274.

VAN BOKHOVEN, H., LE GALL, O., KASTEEL, D., VERVER, J., WELLINK, J.,

and VAN KAMMEN, A. (1993).Cis - and trans-acting elements in cowpea mosaic

virus RNA replication. Virology 195, 377-386.

VEIDT, I., BOUZOUBAA, S. E., LEISER, R. M., ZIEGLER-GRAFF, V., GUILLEY,

H., RICHARDS, K.,and JONARD, G. (1992). Synthesis of full-length transcripts of

beet western yellows virus RNA: messenger properties and biological activity in

protoplasts. Virology 186, 192-200.

WELLINK, J., VAN BOKHOVEN, H., LE GALL, O., VERVER, J., and VAN

KAMMEN, A. (1994). Replication and translation of cowpea mosaic virus RNAs are

tightly linked. Arch. Virol. (Suppl) 9, 381-392.

ZIEGLER, V., RICHARDS, K., GUILLEY, H., JONARD, G., and PUTZ, C. (1985).

Cell-free translation of beet necrotic yellow vein virus: readthrough of the coat

protein cistron. J. Gen. Virol. 66, 2079-2087.

ZIEGLER-GRAFF, V., BOUZOUBAA, S., JUPIN, I., GUILLEY, H., JONARD, G.,

and RICHARDS, K. (1988). Biologically active transcripts of beet necrotic yellow

vein virus RNA-3 and RNA-4. J. Gen. Virol. 69, 2347-2357.

ZOLLER, M. J. and SMITH, M. (1982). Oligonucleotide-directed mutagenesis using

M13-derived vectors: an efficient and general procedure for the production of point

mutations in any fragment of DNA. Nucl. Acids Res. 10, 6487-6500.

Page 111: These alain hehn

Publication n°2______________________________________________________________________

105

Page 112: These alain hehn

CHAPITRE 3 :

DES RNA 2 DEFECTIFS SONT

CAPABLES D'INHIBER

LA REPLICATION DU BNYVV

Avant de décrire l'utilisation de RNA défectifs interférant avec la réplication du

BNYVV, je voudrais rappeler brièvement quelques stratégies couramment utilisées dans

la lutte antivirale par transgénose.

I-Rappel sur les stratégies de lutte antivirale par transgénose : expression de

séquences dérivées du pathogène.

De nombreux résultats concernant l'obtention de plantes transgéniques exprimant

des séquences virales ont déjà été décrits dans la littérature et les différentes stratégies

utilisées ont une efficacité qui varie en fonction du virus étudié (pour revue, voir

Wilson, 1993).

Page 113: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

107

a-Expression constitutive de protéines structurales.

Powell-Abel et collaborateurs ont obtenu dès 1986 des tabacs exprimant la

protéine de coque du TMV et résistant à une infection par ce virus. Le processus

impliqué dans cette résistance n'est pas bien établi. Il semblerait cependant que la

protéine de coque exprimée dans ces plantes transgéniques inhibe la décapsidation du

virus. Ces travaux ont été les premiers d'une longue série faisant appel à la stratégie

capside et, à l'heure actuelle, de nombreux cas de plantes transgéniques exprimant la CP

de différents phytovirus sont décrits dans la littérature (pour revue voir Beachy et al,

1990 ; Hull & Davies, 1992). Cette stratégie ne confère en général qu'une résistance

partielle contre l'infection du virus, résistance caractérisée par un retard dans l'apparition

des symptômes qui sont moins sévères ainsi qu'une concentration moindre du virus.

b-Résistance liée à l'expression d'un RNA d'origine virale non traduit.

Dans certains cas, l'expression de la protéine CP n'est pas nécessaire à l'induction

de la résistance. Ainsi, Smith et collaborateurs (1994) ont introduit, dans des tabacs, le

gène muté de la protéine de capside du potato virus Y (ou PVY) et ont obtenu

l'accumulation du transcrit correspondant. Dans ce cas, les plantes infectées par du PVY

présentent une résistance beaucoup plus importante que celle développée par des plantes

transgéniques exprimant constitutivement la protéine de coque du virus. Des résultats

analogues ont été obtenus avec le tobacco etch virus (ou TEV) (Silva-Rosales et al,

1994). Dans ce cas, les plantes présentent une résistance homologue à une infection par

le TEV alors que les plantes exprimant la protéine de coque développent une résistance

partielle hétérologue contre le TEV, mais aussi contre le PVY, un autre potyvirus. Pour

expliquer cette résistance spécifique liée à la présence de RNA seul, les auteurs

suggèrent qu'il existe un système de régulation de la transcription du transgène dans la

cellule végétale. Lorsqu'un certain seuil de concentration du transcrit est atteint dans la

cellule, un système de régulation négatif à la fois cytoplasmique et nucléaire se met en

place, réprimant ainsi la synthèse de transcrits et pouvant éventuellement engendrer leur

dégradation. Ce système spécifique activé pourrait agir dès les premiers instants d'une

Page 114: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

108

infection par un virus donné (Smith et al, 1994) mais présente un inconvénient. En effet,

il a été démontré que des plantes transgéniques génétiquement identiques exprimant de

telles séquences pouvaient réagir de manière différente face à une infection virale. Ainsi,

une plante peut être totalement résistante alors qu'une autre sera sensible, cette

différence étant liée à des modifications épigénétiques comme la méthylation par

exemple (Dougherty et al, 1994 ; Wasseneger et al, 1994).

c-La séquence virale exprimée interfère avec la réplication virale.

Ce type de résistance a été obtenue en utilisant soit des RNA satellites soit des

RNA défectifs interférants.

-Les RNA satellites.

Les RNA satellites sont de petites molécules de RNA incapables de se répliquer

seules dans une cellule végétale ; ils nécessitent la présence d'un virus assistant à la fois

pour la réplication et l'encapsidation. Ils ne présentent pas d'homologie significative

avec les RNA viraux à l'exception de quelques nucléotides 5' et 3' terminaux (Franki,

1986) et peuvent aggraver ou atténuer les symptômes (Jacquemond & Lot, 1981).

L'association d'un RNA satellite avec un isolat viral plutôt qu'un autre, ou la

modification de quelques nucléotides au niveau du satellite suffit pour modifier dans un

sens ou dans l'autre les effets dus au virus lors de l'infection d'un hôte (Baulcombe,

1990). Le RNA satellite le plus étudié à l'heure actuelle est le satellite du cucumber

mosaic virus ou CMV (pour revue voir Yie & Tien, 1993).

L'utilisation des RNA satellites dans le cadre d'une lutte antivirale par

transgénose permet d'induire une résistance à l'infection par le CMV (Baulcombe et al,

1986 ; Tien et al, 1987 ; Montasser et al, 1991). Cette résistance peut être augmentée

lorsque les plantes transgéniques expriment à la fois la séquence satellite et la protéine

capsidaire (Yie et al, 1992). Cependant, cette stratégie présente un risque majeur, à

savoir des mutations ponctuelles transformant les RNA satellites non nécrogènes en

RNA satellites nécrogènes avec toutes les conséquences néfastes connues (Baulcombe,

Page 115: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

109

1990).

Page 116: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

110

Figure III-1 : Représentation schématique du "copy-choice" pour la synthèse de RNA Défectifs Interférants (d'après Lazzarini et al, 1981). Deux possibilités :

(A) intermoléculaire (B) intramoléculaire

( indique un saut de la réplicase)

Complexe de réplication

A B

RNA

Page 117: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

111

-Les RNA défectifs interférants.

Ce sont de petits RNA obtenus par délétions internes au sein de RNA viraux

(Roux et al, 1991). Ils conservent donc les séquences 5' et 3' terminales essentielles à la

reconnaissance par le complexe de réplication, mais nécessitent la présence d'un RNA

assistant pour se répliquer. Ces RNA DI peuvent apparaître de façon naturelle lors de

passages successifs du virus sur l'hôte et leur effet DI est probablement lié à une

compétition pour la réplicase virale. Cette compétition entraîne une chute du taux de

réplication virale et atténue les symptômes. Des RNA DI naturels ont été décrits dans de

nombreux cas de virus de plantes comme le tomato bushy stunt virus ou TBSV

(Hillman et al, 1987), le cymbidium ringspot virus ou CyRSV (Burgyan et al, 1989), le

turnip crinkle virus ou TCV (Li et al, 1989), le clover yellow mosaic virus ou CYMV

(White et al, 1991) et le tomato spotted wilt virus ou TSWV (De Oliveira Resende et al,

1991).

Le mécanisme moléculaire lié à l'apparition de ces molécules de RNA DI n'est

pas encore élucidé à l'heure actuelle : ils pourraient être issus d'un épissage incontrôlé

des RNA génomiques ; ils pourraient également être obtenus à la suite d'une erreur lors

de la réplication des RNA génomiques selon le modèle "copy-choice" décrit par

Lazzarini et collaborateurs (1981) (figure III-1). Dans ce modèle, le complexe de

réplication initierait normalement la synthèse du RNA génomique, puis, par un

mécanisme encore inconnu, continuerait sur une autre région du RNA génomique, voire

sur une autre molécule de RNA, ce qui aurait pour conséquence une délétion plus ou

moins importante du génome.

Des molécules défectives interférantes ont été utilisées avec succès dans la lutte

contre l'african cassava mosaic virus (ACMV), un géminivirus. En effet des tabacs

transgéniques exprimant un DNA viral délété dérivé du composant B génère une

résistance vis à vis de l'ACMV. Ces plantes restent cependant sensibles à une infection

par un autre géminivirus appartenant au même sous groupe : le tomato golden mosaic

virus ou TGMV (Stanley et al, 1990). Une telle résistance induite par des RNA DI a

également été décrite pour le CyRSV, un tombusvirus (Kolar et al, 1993). Enfin, en

Page 118: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

112

1991, Marsh et ses collaborateurs ont été en mesure de construire par mutagénèse

dirigée des RNA DI à partir du RNA 2 du brome mosaic virus (ou BMV).

Page 119: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

113

P237 ARNA 1

ARNA 1 a 6562221

ARNA 1 b 6562435

AP31RNA 4

ARNA 45-R4404 1334

CP AP42

P13 P14RNA 2

RNA 2 b499

A4482

RNA 2 d1142

A4482

RNA 2 a270

A4482

RNA 2 c637

A4482

ARNA 2 e3789

269

P75

RNA 3 P25

RNA 3A ² ES A1470381

A

Figure III-2 : Organisation génétique du BNYVV et localisation des délétions réalisées dans les différents RNA génomiques.

Page 120: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

114

Dans le cas du BNYVV, il n'existe pas de RNA DI naturel. C'est pourquoi, dans

l'optique de la mise au point d'une stratégie de lutte antivirale dirigée contre le BNYVV,

nous avons entrepris la construction de telles molécules à partir des clones cDNA

correspondant aux différents RNA du BNYVV.

II-Obtention de RNA défectifs artificiels du BNYVV : leur effet sur la réplication du

virus.

1-Obtention de RNA défectifs.

Pour construire des RNA DI potentiels, nous avons délété une grande partie des

régions codantes présentes sur les différents RNA et ceci en utilisant des sites de

restriction présents sur les copies cDNA double brin correspondant à ces RNA. Les

délétions ont été effectuées en conservant les extrémités 5' et 3' terminales impliquées en

cis dans la réplication (c'est à dire les 310 premiers et 70 derniers nucléotides pour le

RNA 3 par exemple) (Jupin et al, 1990). Les différents mutants obtenus sont décrits sur

la figure III-2. Les délétions introduites éliminent de 64 % (dans le cas du RNA 2d)

jusqu'à 93 % (dans le cas du RNA 1a) de l'information génétique du RNA viral.

2-Seules les délétions introduites dans le RNA 2 produisent des RNA ayant un

effet Défectif Interférant.

Afin de tester leurs propriétés biologiques, nous avons transcrit ces différentes

constructions puis nous les avons inoculés à des protoplastes en présence de RNA

assistant représenté par les RNA 1 et 2 de l'isolat Stras 12. Les expériences ont été

réalisées dans les conditions où les RNA délétés sont en excès d'un facteur 30 (en poids)

par rapport aux RNA viraux génomiques. Après 48 heures de culture, nous avons extrait

classiquement les RNA totaux et nous les avons analysés par hybridation moléculaire en

utilisant les sondes ribonucléiques spécifiques des RNA 1 et 2. Les résultats que nous

avons obtenus (publication 3, figures A et B) montrent que seuls les mutants de délétion

du RNA 2 (RNA 2a à RNA 2e) sont en mesure d'inhiber la réplication des RNA 1 et 2

Page 121: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

115

génomiques. Pour les mutants de délétion préparés à partir des RNA 1, 3 et 4, aucun

effet sur le taux de réplication des RNA 1 et 2 n'a pu être détecté.

3-Analyse de l'effet DI en fonction de la quantité de RNA DI utilisée et du temps.

a-En fonction de la quantité

Pour essayer de mieux comprendre les raisons de cet effet inhibiteur nous avons

réalisé d'autres expériences en utilisant essentiellement le RNA 2a qui provoque les

effets inhibiteurs les plus sévères. Afin de voir si la quantité de RNA DI utilisée avait

une influence sur le degré d'inhibition de la réplication, nous avons coinoculé l'isolat

Stras 12 avec des quantités croissantes de RNA mutant (d'un facteur 1 à 30 en poids, ce

qui correspond à 30 jusqu'à 300 fois plus de molécules de RNA DI que de RNA 1 et 2 ).

Lorsque l'on analyse les RNA génomiques extraits de protoplastes inoculés dans ces

conditions, on constate que leur synthèse est totalement inhibée pour des quantités de

RNA 2a en excès de 10 fois (publication 3, figure 3, piste 6). Cette inhibition est

spécifique : en effet, lorsqu'on coinocule du RNA Stras 12 avec un excès d'un facteur 30

de RNA totaux extrait de C. quinoa sain, on n'observe pas de diminution du taux de

réplication des RNA viraux génomiques (publication 3, figure 3, piste 4). Bien au

contraire, les signaux correspondant aux RNA 1 et 2 sont souvent légèrement plus forts

ceci étant probablement dû à un effet protecteur vis à vis de nucléases cellulaires.

Enfin, on ne peut mettre en évidence de signal correspondant au RNA DI et

indiquant une réplication efficace de cette molécule (voir publication 3, figure 3, pistes

5 à 8). Pour expliquer cela, plusieurs hypothèses sont envisageables : (1) on peut

imaginer que le RNA DI ne se réplique que très faiblement et n'est donc pas détectable.

Ceci apparaît d'autant plus plausible que l'ORF VI est totalement éliminée ou bien que la

synthèse de RNA subgénomique correspondant est probablement inhibée (cas du

RNA 2e) ; or on sait maintenant que la protéine P14 agit en cis dans la réplication. (2)

On peut également imaginer que la délétion introduite a éliminé une séquence

nécessaire à l'encapsidation de ces RNA qui seraient alors la cible de nucléases

cellulaires.

Page 122: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

116

A B C

Figure III-3 : Effet des RNA DI 2a et 2e coinoculés avec l'isolat Stras 123.A- Isolat Stras 123B- Isolat Stras 123 + RNA 2aC- Isolat Stras 123 + RNA 2e

Page 123: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

117

b-Cinétique de la réplication du virus en présence et en l'absence du RNA 2a.

Pour déterminer à quel moment du cycle de réplication viral se faisait "l'effet

DI", nous avons réalisé une cinétique d'infection de protoplastes en coinoculant l'isolat

Stras 12 avec un large excès de RNA DI 2a. Lorsque l'on extrait les RNA totaux 1 heure

après l'électroporation, les RNA génomiques ne peuvent être observés quel que soit le

cas (publication 3, figure 4, pistes 1 et 2). La réplication n'a pas encore atteint un taux

suffisamment important pour que les RNA viraux puissent être détectés par la technique

utilisée. Par contre, on peut observer une bande résiduelle correspondant au RNA DI

provenant de l'inoculum. Si on peut déjà détecter un signal très faible correspondant aux

RNA 1 et 2 7 heures après l'infection (publication 3, figure 4, piste 4), en revanche, ces

RNA 1 et 2 ne peuvent être mis en évidence quand ces protoplastes sont coinoculés avec

l'isolat Stras 12 et le RNA DI et ceci même 48 heures après l'infection (publication 3,

figure 4, piste 11). Cette cinétique nous permet donc de conclure que l'effet DI est un

événement précoce dans le cycle de réplication du virus.

4-Analyse dans les plantes de l'effet DI des différents mutants du RNA 2.

Il nous restait à confirmer l'effet inhibiteur des RNA 2 DI au niveau de la plante.

Pour cela, nous avons infecté des feuilles de C. quinoa avec l'isolat Stras 123 (constitué

des RNA 1, 2 et 3 sauvages) en présence et en l'absence de RNA 2a ou 2e. Comme on

peut le constater sur la figure III-3, l'isolat Stras 123 provoque des lésions chlorotiques

sévères tandis que les plantes inoculées avec l'isolat Stras 123 et les RNA 2 DI ne

développent pas de symptômes. Cela est confirmé par l'analyse des RNA totaux extraits

des feuilles qui révèle une diminution importante de la quantité de RNA viraux. On note

d'autre part un très léger signal correspondant aux RNA 2a et 2e qui pourrait en fait

n'être qu'un résidu d'inoculum (publication 3, figure 5, piste 2 et 3).

Page 124: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

118

III-Conclusions et perspectives.

Ces expériences préliminaires nous ont donc permis de générer des mutants de

délétion du RNA 2 capables d'inhiber la réplication des RNA génomiques viraux. Ces

résultats rejoignent les observations faites par Marsh et collaborateurs (1991) qui ont

également pu construire des RNA défectifs interférants à partir du RNA 2 du BMV.

On peut penser que cet effet DI est associé à une affinité plus grande des RNA

DI pour le complexe de réplication qui, ainsi piégé, ne sera plus disponible pour la

réplication des RNA viraux.

Pour expliquer l'efficacité des RNA défectifs dérivés du RNA 2 par rapport aux

autres RNA, on peut imaginer que ces RNA DI ont perdu leur site d'encapsidation. De

ce fait, n'étant pas encapsidés, ils pourront rester accessibles au complexe de réplication

et donc interférer avec la réplication des RNA génomiques.

Ces résultats vont maintenant être exploités pour construire des plantes

transgéniques exprimant constitutivement l'un des RNA 2 DI. Cependant, comme on a

pu le constater, le problème majeur qui se posera dans cette approche est la nécessité

d'obtenir une forte synthèse de RNA DI pour inhiber la réplication virale.

Page 125: These alain hehn

Chapitre 3______________________________________________________________________

119

Page 126: These alain hehn

Publication n°3

ARTIFICIAL DEFECTIVE INTERFERING RNAs DERIVED FROM RNA 2 OF

BEET NECROTIC YELLOW VEIN VIRUS

A. Hehn, S. Bouzoubaa, G. Jonard, H. Guilley and K. Richards.

Archives of Virology

(135, 143-151)

(1994)

Page 127: These alain hehn

Publication n°3______________________________________________________________________

121

Page 128: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

122

Page 129: These alain hehn

Publication n°3______________________________________________________________________

123

Page 130: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

124

Page 131: These alain hehn

Publication n°3______________________________________________________________________

125

Page 132: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

126

Page 133: These alain hehn

Publication n°3______________________________________________________________________

127

Page 134: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

128

Page 135: These alain hehn

Publication n°3______________________________________________________________________

129

Page 136: These alain hehn

CHAPITRE 4 :

MISE EN EVIDENCE

D'UNE ACTIVITE PROTEOLYTIQUE

ASSOCIEE A LA PROTEINE P237 CODEE

PAR LE RNA 1 DU BNYVV.

Ces travaux préliminaires concernant la maturation de la protéine P237 codée

par le RNA 1 du BNYVV font suite à une étude informatique de comparaison de

séquences réalisée par Koonin et Dolja en 1993. Outre les domaines consensus déjà

décrits, à savoir les domaines méthyltransférase (MTR), hélicase (HEL) et polymérase

(POL) (Poch et al, 1989), Koonin & Dolja ont également montré que la protéine P237

renfermait un domaine protéase de type papaïne (PRO). Cette observation suggère que

la protéine P237 est donc probablement maturée lors du cycle d'infection virale. Comme

on peut le voir dans le tableau IV-1, cette stratégie est utilisée par de nombreux virus

végétaux ou animaux pour exprimer leur information génétique.

Page 137: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

131

______________________________________________________Famille de virus Protéase virale Protéase cellulaire______________________________________________________

Virus animaux

PicornaviridaeEnterovirus Ser*, Ser*Rhinovirus Ser*, Ser*

TogaviridaeAlphavirus Cys, Ser OuiRubivirus Cys Oui

Coronaviridae Cys, Ser

FlaviviridaeFlavivirus Ser Oui

Retroviridae Asp Oui

Virus végétaux

PotyviridaePotyvirus Ser, Cys, Ser*Baymovirus Cys, Ser*

Comoviridae Ser*

Nepoviridae Ser*

Furoviridae Cys ?

Tymoviridae Cys

Caulimoviridae Asp______________________________________________________

Tableau IV-1 : Exemples de virus nécessitant la maturation d'une polyprotéine viraleau cours de la réplication. Ser : protéase à sérine, Ser * : protéase sérinelike, Cys : protéase à cystéine, Asp : protéase à acide aspartique. le "?"signifie qu'il n'y a pas encore de preuve biochimique de l'appartenance de laprotéase à telle ou telle classe (Dougherty & Semler, 1993).

Page 138: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

132

I-Les protéases d'origine virale et leurs caractéristiques

1-Généralités sur les protéases.

Il existe 2 types de protéases : les exoprotéases et les endoprotéases. Les

exoprotéases catalysent l'élimination, de manière récurrente, des acides aminés

terminaux. Les endopeptidases, par contre, permettent le clivage d'une liaison

peptidique entre 2 acides aminés spécifiques au sein d'une protéine donnée (Barrett,

1986). Quatre classes d'endoprotéases ont été décrites :

-Les métalloprotéases, les protéases à sérine, les protéases à cystéine et les

protéases acides. Les métalloprotéases nécessitent pour être actives la présence d'un ion

divalent, en général un ion Zn2+ et à l'heure actuelle, ces protéases n'ont pas encore été

décrites dans le cas de maturation de protéine virale.

-Les protéases à sérine sont caractérisées par la présence d'une "triade

catalytique" composée par une sérine, une histidine et un acide glutamique ou aspartique

au niveau du site actif. Lors de la réaction enzymatique, il se forme un intermédiaire

enzyme-substrat covalemment lié entre le groupement hydroxyl de la sérine du site

catalytique et le groupement carbonyle de la liaison peptidique (Sprang et al, 1987).

-Il existe 2 types de protéases à cystéine : (1) celles qui disposent d'une diade

catalytique composée d'une cystéine et d'une histidine, ce sont des protéases à cystéine

papaïn-like. (2) Les protéases caractérisées par une triade catalytique analogue à celle

des protéases à sérine où le résidu sérine est remplacé par une cystéine : c'est le cas des

enzymes de type chymotrypsine. Le processus catalytique des protéases à cystéine passe

par la formation d'un intermédiaire enzyme-substrat s'établissant grâce à une liaison

covalente entre le groupement thiol de la cystéine du site actif et le groupement

carbonyle de la liaison peptidique.

-Enfin, les protéases à acide aspartique, ou protéases acides, contiennent 2 acides

aspartiques au niveau de leur site catalytique. Le mécanisme réactionnel des protéases

Page 139: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

133

Figure IV-1 : Schéma général de l'organisation génétique du CPMV. La taille des protéines obtenues après maturation des polyprotéines P105, P95 et P200 est également représentée.

M-RNA

B-RNA

58 k/ 48 k VP 37 VP 23

105 k

95 k

58 k 60 k

48 k 60 k

VP 37 VP 23

Vpg AAA

Vpg AAA32 k 58 k

Vpg

24 k 87 k

200 k

32 k 170 k

84 k 87 k

60 k 110 k

58 k Vpg 24 k 87 k

polyméraseprotéase

protéines de structure

transport et réplication

régulation de la maturation

Page 140: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

134

Figure IV-2 : Représentation schématique de l'organisation génétique du RNA du Tobacco Etch Virus (ou TEV) et des différentes étapes de la maturation de la polyprotéine de 346 kDa.

AA

P1 HC-PRO Protéine de Mouvement ?

Hélicase, NTPase Vpg NIa

protéase Réplicase ? capside?

Traduction

Maturation cotraductionnelle

Maturation post-traductionnelle

87 kDa 121 kDa 6 kDa 49 kDa 88 kDa

35 kDa 51 kDa 50 kDa 71 kDa 21 kDa 27 kDa 58 kDa 30 kDa

54 kDa

ou

Page 141: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

135

acides et des métalloprotéases n'est pas clairement établi mais il semblerait qu'il n'y ait

pas formation d'un intermédiaire enzyme-substrat lié de façon covalente.

2-Exemples de protéines virales présentant une activité protéasique

De nombreux virus expriment leur information génétique sous forme de

polyprotéines qui sont maturées en cis ou en trans par une ou plusieurs protéases

virales. Le tableau IV-1 rassemble quelques exemples répertoriés chez les virus animaux

et végétaux. Nous allons, dans la suite de ce chapitre, nous limiter à une description

sommaire de l'un ou l'autre de ces cas.

a-Une seule activité protéase est responsable de la maturation des polyprotéines du

Cowpea Mosaic Virus (CPMV):

La protéinase unique permettant la maturation des 2 polyprotéines synthétisées

par le cowpea mosaic virus (CPMV), un virus picorna-like, a un poids moléculaire de 24

kDa et fait partie intégrante de la polyprotéine de 200 kDa codée par le B-RNA

(Wellink et al, 1986, 1987 ; Peters et al, 1992) (voir figure IV-1). Il existe un cofacteur

de 32 kDa, localisé à l'extrémité N-terminale de la protéine B, qui permet une régulation

positive ou négative de la maturation des polyprotéines B et M (Vos et al, 1988 ; Peters

et al, 1992). Des études par mutagénèse dirigée ont permis de mettre en évidence

l'importance des résidus histidine (His40), cystéine (Cys166) et acide glutamique (Glu76)

au niveau du site actif (Dessens & Lomonossof, 1991) : la protéine de 24 kDa est donc

une protéase à cystéine de type chymotrypsine (Gorbalenya et al, 1989).

b-Trois activités protéases sont nécessaires pour maturer la polyprotéine codée par

le Tobacco Etch Virus (TEV), un potyvirus :

Pour le TEV, 3 protéases sont nécessaires pour mener à terme la maturation de la

polyprotéine synthétisée à partir du RNA génomique unique (voir figure IV-2). Ainsi, la

protéase P1 de 35 kDa catalyse son automaturation. C'est une protéase à sérine

caractérisée par sa triade catalytique composée d'une histidine (His214), d'un résidu

acide aspartique (Asp223) et d'une sérine (Ser256) (Verchot et al, 1992). La protéine HC-

Page 142: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

136

Pro présente des homologies de séquence avec des protéases de type papaïne et a donc,

de ce fait, été classée dans la catégorie des protéinases à cystéine (Gorbalenya et al,

1991). Son site catalytique est composé par une cystéine (Cys649) et une histidine

(His722). Comme la protéase P1, HC-PRO catalyse sa propre maturation. Enfin, la

protéase NIa de 49 kDa est responsable des 5 autres clivages de la polyprotéine codée

par le TEV (Carrington & Dougherty, 1987 ; Riechmann et al, 1992). Elle a été classée

dans la catégorie des protéases à cystéine chymotrypsine-like car son site catalytique est

composé d'une triade histidine (His 234), acide aspartique (Asp 269) et cystéine (Cys 339)

(Dougherty et al, 1989).

c-Exemple de l'activité protéase associée à la polyprotéine P206 codée par le

Turnip Yellow Mosaic Virus (TYMV), un virus sindbis-like.

La maturation de la protéine P206 du TYMV nécessite la présence d'un domaine

protéase papaïn-like caractérisé par une cystéine et une histidine au niveau du site

catalytique. La maturation permet de générer une protéine N-terminale de 150 kDa et

une protéine C-terminale de 70 kDa (Bransom & Dreher, 1994). Il a été démontré que

l'activité catalytique se faisait en cis car aucune complémentation n'est possible in vitro.

D'autre part, des mutations ponctuelles substituant les résidus acides aminés du site

catalytique (la cystéine 783 ou l'histidine 869) engendrent une inhibition de la

réplication du virus dans les protoplastes de Brassica rapa.

II-Cas du BNYVV.

1-Comparaison de séquences avec des domaines protéases d'autres phytovirus.

Une étude informatique réalisée par Koonin et Dolja, en 1993, a permis de

mettre en évidence des homologies de séquences entre un certain nombre de virus et le

BNYVV. Ces homologies concernent notamment une séquence consensus de protéase

de type

Page 143: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

137

BNYVV RubV HEV

TEV PVY

CADFYNLVSRPNNCLVVAISECLGVT...77... SDGHFIAAPLSSRASTRGGELDPNTCWLRAAANVAQAA..105 ...PTGHFVCAVGGGFCCFMKWLGQECTCFLQPAEGAVGDQ...91....PERHNLSFDASQ

LNEEKMYIANEGYCYMNIFFALLVNV...57....KTMHVLDSYGSRGDSEMLYIAKQGYCYINVFLAMLINI...57....QTCHVVDSFGSQ

C@U H&

Figure IV-3 : Séquences consensus de protéases papaïn-like virales. Ces protéases sont caractérisées par la présence de résidus cystéine et histidine au sein du site catalytique. @ désigne un résidu aromatique (F, Y, W, L), & un résidu hydrophobe (aliphatique ou aromatique) et U un résidu aliphatique (I, L, V, M). RubV = Rubi virus, HEV = hepatitis E virus, TEV = tobacco etch virus, PVY = potato virus Y(Koonin and Dolja, 1993)

Page 144: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

138

ΑΑΑΑ ΒΒΒΒ C

237 kDa160 kDa

60 kDa

237 kDa160 kDa

237 kDa160 kDa

20min

40min

1heure

2heures

4heures

4heure

s

4heure

s

40min

40min

20min

20min

Figure IV-4 : Analyse par électrophorèse en gel de polyacrylamide 8% des produits detraduction de l'isolat Stras 12 dans le système de réticulocytes de lapins.

A. Cinétique d'apparition du produit de maturation P160.B. Mise en évidence du produit de maturation N-terminal par une expériencede chasse en présence d'édéine et de méthionine froide.C. Caractérisation du produit de maturation C-terminal. La méthionineradioactive et l'édéine ont été rajoutées au milieu après 20 minutes detraduction.

Page 145: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

139

papaïne (figure IV-3) et plus précisément une cystéine et une histidine appartenant au

site catalytique potentiel. Les résidus acides aminés concernés chez le BNYVV seraient

la cystéine 1280 et l'histidine 1370 de la protéine P237 codée par le RNA 1, ce qui

permet de localiser le domaine protéase entre les domaines hélicase et polymérase de la

polyprotéine.

2-Mise en évidence d'une activité protéase associée à la protéine P237.

a-Cinétique de la traduction.

Pour confirmer les prédictions informatiques concernant la maturation de la

protéine P237 du BNYVV, nous avons entrepris de traduire l'isolat Stras 12 du BNYVV

dans le système de réticulocytes de lapins. Les traductions ont été effectuées à 30 °C en

présence de méthionine radiomarquée au 35S et stoppées par l'addition d'un volume de

tampon de charge décrit dans le chapitre matériel et méthodes. Les résultats que nous

avons obtenus (voir figure IV-4) révèlent l'apparition d'une protéine ayant un poids

moléculaire approximatif de 160 kDa. Cette protéine apparaît après 2 heures de

traduction et n'engendre pas une diminution notable de la quantité de protéine P237.

Cette approche n'a cependant pas permis de mettre en évidence le peptide

complémentaire qui devrait avoir approximativement un poids moléculaire de 80 kDa.

b-Mise en évidence du peptide renfermant le domaine N-terminal de la protéine

P237.

Afin de déterminer si le produit de maturation de 160 kDa observé

précédemment correspond à l'extrémité N-terminale ou C-terminale de la protéine P237,

nous avons réalisé une expérience de "chasse". Le principe de la méthode consiste à

initier la traduction en présence de méthionine radiomarquée. Après 15 minutes de

traduction, on rajoute de l'édéine (pour inhiber l'initiation) au milieu réactionnel ainsi

qu'une grande quantité de méthionine non marquée. Seuls les produits de traduction

provenant de l'extrémité N-terminale seront donc radioactifs. Comme on peut le

Page 146: These alain hehn

Résultats______________________________________________________________________

140

constater sur la figure IV-4-B, la protéine P160 est très nettement visible ce qui prouve

que ce peptide correspond à l'extrémité N-terminale de la protéine P237.

c-Mise en évidence du produit de maturation renfermant l'extrémité C-terminale

de la protéine P237.

Cette méthode consiste à initier la traduction de la protéine P237 en présence de

méthionine non radioactive. Après 15 minutes de traduction, le milieu est additionné

d'édéine et d'un large excès de méthionine radiomarquée ce qui a pour conséquence de

marquer les protéines uniquement à leur extrémité C-terminale. Grâce à cette technique,

nous avons pu visualiser sur la figure IV-4-C le peptide complémentaire du produit de

maturation P160 décrit plus tôt. Cette protéine a un poids moléculaire approximatif de

60 kDa. Sur la même figure, nous pouvons observer la présence des protéines P237 et

P160.

III-Conclusions :

Les observations de Koonin et Dolja (1993) basées sur des études de

comparaison de séquence et prédisant la présence d'un domaine protéase dans la

protéine P237 sont donc confirmées. En effet, les études que nous avons initiées sur la

synthèse de la protéine P237 révèlent une maturation in vitro qui génère au moins 2

protéines, l'une de PM 160 kDa et l'autre de PM 60 kDa environ. L'appartenance à la

classe des protéases papaïn-like n'a pour l'instant pas encore été démontrée.

Il s'agit à présent de déterminer si cette activité protéasique est auto catalytique

ou si elle nécessite la présence d'autres protéines virales. Il faudra également caractériser

les sites actifs et les sites de clivage. Enfin, une étude plus détaillée des produits de

traduction du RNA 1 permettra de savoir si les protéines P160 et P60 représentent les

seuls produits de maturation de la protéine P237.

Pour répondre à ces questions, nous envisageons, dans un premier temps, la

construction d'un clone plus petit renfermant le domaine protéase et permettant une

Page 147: These alain hehn

Chapitre 4______________________________________________________________________

141

analyse plus facile de la maturation dans le système de traduction. Cela nous permettra

de caractériser plus facilement les sites catalytiques et les sites de clivages de cette

protéase.

Nous envisageons également de cloner le RNA 1 dans un vecteur d'expression

bactérien inductible par l'IPTG, puis d'analyser les produits de maturation obtenus in

vivo. Une telle approche a été utilisée par Kadaré et collaborateurs (1995) pour étudier la

maturation de la polyprotéine P206 codée par le RNA du TYMV.

Page 148: These alain hehn

CONCLUSION

Les travaux réalisés dans le cadre de cette thèse nous ont amenés à aborder sur le

plan moléculaire certains aspects de la virologie végétale tels que le mouvement de

cellule à cellule, la réplication, la maturation d'une polyprotéine et la lutte antivirale par

l'utilisation de RNA DI.

Ainsi dans le cadre d'une étude par mutagénèse dirigée des fonctions des gènes 3'

proximaux du RNA 2, nous avons démontré que les protéines codées par les ORF III, IV

et V étaient nécessaires à une diffusion efficace de l'infection virale. D'autres phytovirus

comme le white clover mosaic virus (WClMV) et le barley stripe mosaic virus (BSMV)

ayant une organisation génétique analogue requièrent également la présence des 3

protéines du triple gene block (TGB) pour assurer le mouvement de cellule à cellule. Si

de nombreuses études ont déjà été effectuées sur des virus nécessitant une seule protéine

virale pour le mouvement, par contre aucun mécanisme n'a encore été proposé pour

expliquer comment un complexe de 3 protéines pouvait intervenir dans ce phénomène.

Aussi, pour essayer de comprendre leur mode d'action, on peut envisager d'obtenir des

résultats précieux en utilisant le "two-hybrid system" qui permet de détecter in vivo des

interactions protéine-protéine (Hope & Struhl, 1986 ; Keegan et al, 1986 ; Ma &

Pasthne, 1987).

Page 149: These alain hehn

Conclusion______________________________________________________________________

143

L'étude de la protéine P14, un polypeptide riche en cystéine, nous a permis de

montrer qu'elle intervient d'une part dans la stimulation en cis de la réplication du RNA

2 et d'autre part dans la régulation en trans de la synthèse de la protéine de coque. Il faut

noter que d'autres virus disposent d'un gène analogue localisé en 3' d'un RNA

génomique et qui dirige la synthèse d'une protéine riche en cystéine : c'est le cas du

BSMV et du tobacco rattle virus (TRV) dont le gène de capside est aussi situé en 5' d'un

RNA génomique. Il est donc possible que ces différents virus aient adopté un système

de régulation analogue pour la synthèse de protéine de coque. Cette stratégie est

différente de celle des virus qui expriment la protéine de coque à partir d'un RNA

subgénomique ou encore à partir d'une polyprotéine.

Nous avons montré d'autre part que la protéine P14 avait des propriétés de

fixation des acides nucléiques et qu'elle renfermait probablement une structure en doigt

de zinc, structure qui semble être impliquée directement dans l'effet sur la réplication du

RNA 2 et (ou) sur la synthèse de la protéine de coque. Nous envisageons à présent de

déterminer si ces 2 phénomènes sont liés. Pour cela, dans un premier temps, nous avons

construit des mutants permettant de déstabiliser cette structure en "doigt de zinc" en

remplaçant les cystéines par des alanines. Les résultats montrent que ces mutations

entraînent une diminution du taux de réplication des RNA viraux dans les plantes

inoculées. Dans un second temps, les protéines correspondant aux différents mutants

alanine et possédant une cage histidine, seront exprimées dans un système

procaryotique, purifiées par chromatographie d'affinité sur une colonne Ni-NTA, puis

utilisées dans des expériences de Northwestern pour tester leur capacité à fixer ou non

les acides nucléiques.

Dans des expériences préliminaires visant à développer une stratégie de lutte

antivirale, nous avons pu montrer que la construction de RNA défectifs pouvait

déboucher sur une inhibition de la réplication virale. Cependant, dans l'optique d'une

lutte par transgénose efficace, il faut impérativement que ces RNA DI soient exprimés à

Page 150: These alain hehn

Conclusion______________________________________________________________________

144

un taux élevé car nous avons montré qu'un large excès de RNA DI était nécessaire pour

que l'inhibition soit effective.

Enfin, nous avons montré que la protéine P237 est en fait une polyprotéine

renfermant un domaine protéase qui entraîne l'apparition d'au moins 2 produits de

maturation de 160 et 60 kDa environ. Pour confirmer l'appartenance de la protéase à la

classe des protéases papaïn-like (Koonin & Dolja, 1993), l'analyse de la maturation in

vivo de la protéine P237 exprimée à partir d'un vecteur d'expression procaryotique ainsi

que l'utilisation d'inhibiteurs spécifiques semblent être les 2 approches les plus

appropriées.

Page 151: These alain hehn

Conclusion______________________________________________________________________

145

Page 152: These alain hehn

MATERIEL ET METHODES

A-AMPLIFICATION, EXTRACTION ET MODIFICATIONS DE DNA

PLASMIDIQUE.

I-Souches bactériennes, vecteurs de clonage ou d'expression et milieux de culture.

1-Souches bactériennes

-BL21 (DE3) pLysS (Studier et al, 1990).

Ces bactéries ont été utilisées essentiellement pour la surexpression de protéines à

partir du vecteur pET décrit dans le paragraphe A-I-2. Leur déficience en protéases

permet la stabilisation de ces protéines.

Cette souche est lysogène pour le phage DE3, un dérivé du phage λ. Celui-ci

contient dans son génome le gène lac I codant pour le répresseur du promoteur de

l'opéron lactose ainsi que le gène de la T7 RNA Polymérase qui est placé sous la

dépendance du promoteur lac UV5 inductible par l'IPTG.

La souche dispose également du plasmide pLysS qui confère la résistance au

chloramphénicol. Ce plasmide code pour le lysozyme du phage T7 qui forme un

complexe avec la T7 RNA polymérase, inhibant ainsi une activité transcriptionnelle qui

serait due à une expression basale de la T7 RNA polymérase avant l'induction par

l'IPTG (Moffatt & Studier, 1987). Cependant, le faible taux de lyzozyme produit

n'interfère pas avec l'activité de la T7 RNA polymérase après induction.

Page 153: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

147

-BW313 (dut- ung-) (Kunkel et al, 1987).

Cette souche est mutée dans le gène dut, ce qui entraîne l'apparition de

concentrations élevées de dUTP dans la cellule par manque de désoxyuridylase

fonctionnelle. Il en résulte une incorporation de façon statistique de dUTP à la place de

dTTP dans les chaînes de DNA néosynthétisées. Ces erreurs d'incorporation ne sont pas

réparées car l'enzyme N-glycosylase permettant la réparation n'est pas présente (ung -).

Ces souches ont été utilisées pour préparer les formes simple brin des plasmides

utilisés lors des expériences de mutagenèse dirigée.

-MC1022 (Casadaban & Cohen, 1980)

Ces bactéries sont couramment utilisées dans de nombreux laboratoires de

biologie moléculaire à cause de leur capacité à fournir beaucoup de DNA plasmidique.

Cette souche permet de faire une α-complémentation avec la partie N-terminale de la ß-

galactosidase exprimée par les vecteurs de type pUC.

-NM522 (Gough & Murray, 1983).

Cette souche est utilisée lors des amplifications de plasmides recombinants. Elle

possède l'épisome F' nécessaire à la conjugaison bactérienne et à l'infection par les

phages filamenteux (M13, f1). Ces bactéries sont mutées dans l'opéron lactose et

expriment une ß-galactosidase inactive qui peut être rendue fonctionnelle par α-

complémentation en utilisant un vecteur de clonage de type pUC ou pBS. En effet, ces

plasmides disposent de la partie complémentaire de la ß-galactosidase. Cette

complémentation intercistronique permet une sélection des clones recombinants par la

couleur en présence d'un substrat de la ß-galactosidase, le 5-bromo-4-chloro-3-indolyl-

ß-D-galactoside, ou X-gal.

-Sure cells (Greener, 1990) [Stratagene].

Page 154: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

148

Cette souche n'a pas la capacité de réparer le DNA et de réaliser des

recombinaisons homologues. D'autre part, elle possède une faible activité

endonucléasique, ce qui permet d'obtenir un DNA de bonne qualité lors d'une extraction

par minipréparation. Elle dispose de l'épisome F' et est résistante à la tétracycline et à la

kanamycine.

Toutes ces souches bactériennes sont stockées à -80 °C en présence de 15%

glycérol.

2-Vecteurs

-Le Bluescribe [Stratagene]

Ce plasmide polyfonctionnel dérive du pUC 19 et possède, de part et d'autre de la

cassette de clonage, les séquences promotrices de la transcription des phages T7 et T3.

Ces promoteurs permettent de synthétiser in vitro, en présence de la RNA polymérase

du phage correspondant, des RNA ayant la polarité de l'un ou de l'autre des brins du

DNA cloné au niveau du polylinker. La linéarisation du vecteur en aval de l'insert

permet de limiter la transcription au seul DNA cloné.

pBS +/-3,2 kb

Amp r

col E1 ori

origine f1(+)

lac Z

MCS

T7

T3

Eco RI Sac I Kpn I Sma I Bam HI Xba I Sal I Pst I Sph I Hind III

Ce plasmide possède la région intergénique du bactériophage M13, responsable de

la formation du DNA simple brin et de son encapsidation. Une infection, par le phage

helper M13K07 modifié dans sa région intergénique, de bactéries contenant un plasmide

Page 155: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

149

recombinant Bluescribe et un épisome nécessaire à la formation des F pilis, conduit à

une synthèse et une encapsidation préférentielle du DNA simple brin recombinant

(Vieira & Messing, 1987). Suivant l'orientation de la région intergénique sur le plasmide

(pBS+ ou pBS-), l'encapsidation de l'un ou l'autre des brins est possible. Par exemple, le

plasmide pBS+ permet l'encapsidation du brin possédant la phase codante du gène de la

ß-galactosidase.

Le phage helper M13K07 possède de plus le gène de résistance à la kanamycine et

confère une résistance à cet antibiotique aux bactéries qu'il infecte. En présence de

kanamycine, seules les bactéries infectées se multiplieront.

-Vecteurs pET (Studier et al, 1990).

pET 3d4,6 kb

Promoteur T7

Terminateur T7

Amp.

Nco IBam HI

r

Les plasmides pET (pour plasmid for expression by T7 RNA polymerase) sont

utilisés pour surexprimer des protéines dans E. coli. Ils confèrent la résistance à

l'ampicilline. Dans les plasmides pET 1 à 9, le gène d'intérêt est cloné en aval du

promoteur Φ10 (promoteur du gène 10 du phage T7) reconnu par la T7 RNA

polymérase.

Page 156: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

150

-Le vecteur pMJD-82. (Dowson Day et al, 1994)

Ce vecteur a essentiellement été employé pour l'expression transitoire dans des

plantes et dans des protoplastes.

Afin d'optimiser l'efficacité d'expression du gène inséré au niveau de la cassette de

clonage, ce vecteur dispose des séquences "enhancer" du promoteur de la transcription

35S du CaMV suivi du promoteur 35S proprement dit. Ces 2 éléments assurent une

bonne transcription du gène d'intérêt. Vient ensuite la séquence Ω du TMV, une

séquence qui stimule la traduction des gènes clonés en aval. Enfin, ce vecteur dispose

également des séquences de terminaison de la transcription de la nopaline synthase.

pMJD 82

4,3 kb

enhancer 35 S promoteur 35 S

ž

terminateur nosr

Nco I Pst I Sal I Xba I Bam HI Sma I Kpn I Sac I

Amp

-Le vecteur pRT2-syn-LUC (Turner et al, 1994)

pRT2-syn-LUC5,4 kb

pUC 19

promoteur 35 S x2

cassette de clonage

luciférase

terminateur 35 S

Xho I Sal I Pst I Not I Spe I Eco RV Sac II Nco I

Page 157: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

151

Comme le plasmide précédemment décrit, pRT2-syn-LUC dispose de la séquence

promotrice de la transcription du CaMV, le promoteur est placé en amont du gène

codant pour la luciférase. Enfin, en aval de ce gène, on trouve la séquence terminatrice

de la transcription du RNA 35S du CaMV.

3-Milieux.

Les bactéries sont cultivées à 37°C en milieu liquide ou solide LB (bactotryptone

1%, extraits de levure 0,5%, NaCl 0,5%). Il peut être rendu solide par addition d'agar

[Difco] 1 %. Ce milieu est autoclavé durant 30 min à 110°C puis légèrement refroidi et

additionné de 50 µg/ml d'ampicilline.

Lors des expériences de préparation de DNA plasmidique simple brin, les

bactéries sont cultivées dans le milieu 2xYT (bactotryptone 1,6%, extraits de levure 1%,

NaCl 0,5%).

II-Transformation des souches bactériennes et mise en culture.

1-Utilisation de Chlorure de Calcium.

a.Préparation des bactéries compétentes.

Un litre de milieu LB est ensemencé par une pré culture de 24 heures de bactéries

puis incubé à 37°C sous agitation jusqu'à ce que la culture atteigne une DO570nm de 0,6.

Elle est ensuite refroidie puis sédimentée par une centrifugation de 10 min à 3000 rpm.

Les culots sont mis en suspension dans 330 ml de tampon Tris-CaCl2 (Tris-HCl 0,1 mM

pH 7,5, CaCl2 50 mM), suspension qui est recentrifugée et dont le culot est repris par

200 ml de ce même tampon. Les bactéries sont gardées un jour à 4°C puis récoltées

comme précédemment et remises en suspension dans 40 ml de Tris-CaCl2, en présence

de glycérol 15%. Les bactéries ainsi rendues compétentes sont gardées à -20°C pendant

1h30 puis stockées à -80°C.

Page 158: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

152

b.Transformation.

Après décongélation dans la glace, 50 µl de bactéries compétentes sont incubées à

0°C pendant 30 min en présence de 150 µl de CaCl2 50 mM, 7 µl de TEN x5 (Tris-HCl

50 mM pH 7,8, EDTA 5 mM, NaCl 500 mM) et 10 µl de mélange de ligation contenant

2 à 100 ng d'ADN plasmidique. Les bactéries sont ensuite soumises à un choc thermique

de 2 min à 42°C puis 1 ml de milieu LB est ajouté. Après 30 min d'incubation à 37°C,

les bactéries ainsi transformées sont étalées sur milieu LB gélosé additionné

d'ampicilline (50 µg/ml). Après une nuit à 37°C les colonies apparues sont analysées par

la technique décrite dans le paragraphe A-II-3.

2-Transformation par électroporation

a.Préparation des bactéries.

Un litre de milieu LB est ensemencé par une pré culture bactérienne. Les bactéries

sont multipliées sous agitation à 37°C jusqu'à ce que la culture atteigne une DO570nm de

0,2 à 0,4. La culture est refroidie puis sédimentée par centrifugation pendant 15 minutes

à 4000 rpm. Le culot est lavé par 500 ml d'eau bidistillée stérile froide, centrifugé 15

min à 4000 rpm, puis repris dans 20 ml de glycérol 10%. Finalement, les bactéries sont

récoltées comme précédemment, remises en suspension dans 2 à 3 ml de glycérol 10%

et congelées, par fractions aliquotes, à -20°C avant d'être stockées à -80°C .

b.Transformation.

La transformation est effectuée dans une cuve à électrodes espacées de 0,2 cm. Le

DNA plasmidique (2 à 100 ng) est mis en présence de 40 µl de suspension bactérienne

et incubé au froid environ 1 min. La cuve est placée dans l'électroporateur [BioRad] de

capacité 25 µF et de résistance 200 Ω et une impulsion électrique de 12,5 kV/cm est

appliquée avant d'ajouter 1 ml de milieu LB. Après 30 min d'incubation à 37°C les

bactéries sont étalées sur milieu LB gélosé, additionné d'ampicilline (50 µg/ml). Après

une nuit à 37°C les colonies obtenues sont analysées par les techniques décrites dans le

paragraphe A-II-3.

Page 159: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

153

3-Caractérisation des clones par hybridation in situ.

Les clones obtenus sont analysés par hybridation in situ suivant le protocole décrit

par Maas en 1983. Les colonies sont repiquées sur milieu LB gélosé puis transférées sur

une membrane de nitrocellulose. Les bactéries sont lysées en plaçant la nitrocellulose

dans une solution SDS 10% pendant 3 min suivi d'un traitement dénaturant par une

seconde solution lysante 0,5 M NaOH et 1,5 M NaCl pendant 3 min. La nitrocellulose

est ensuite placée dans une solution neutralisante Tris-HCl M pH 7,5, NaCl 1,5 M et

fixée par une irradiation UV à 254 nm de 120 mJ. Le papier est pré hybridé durant 10

min dans 10 ml de tampon SSC x6 renfermant du Denhardts x1 (voir Tableau M-7) et

du DNA de sperme de hareng 0,1 mg/ml. L'hybridation est réalisée en rajoutant la sonde

radioactive constituée par un oligonucléotide phosphorylé en présence d'ATP(γ) 32P

(voir paragraphe A-V-4). Après 4 à 16 heures d'hybridation à la température de fusion

de l'oligonucléotide diminuée de 15°C, la nitrocellulose est lavée 3 fois dans du SSC x6

à cette même température afin d'éliminer l'excès de sonde radioactive. La membrane est

finalement séchée et placée sous autoradiographie.

III-Extraction et analyse de DNA plasmidique.

1-Minipréparation et maxipréparation

L'extraction plasmidique est réalisée selon la méthode de Maniatis et al (1982)

dont le protocole est résumé dans le Tableau M-1.

Le DNA plasmidique peut être purifié sur gradient de chlorure de césium en

présence de bromure d'éthidium (BET) (Radloff et al, 1967) dans les conditions

suivantes : le DNA plasmidique en suspension dans 4,3 ml de Tris-HCl 10 mM pH 7,5,

EDTA 1 mM est additionné de 4,7 g de chlorure de césium et de 50 µl de BET à

10 mg/ml. Le DNA est ensuite centrifugé 4h à 65000 rpm dans un rotor vertical

Beckman Vti 65 à 15°C (la centrifugation peut aussi se faire 16h à 55000 rpm). La

bande la plus dense, qui correspond au DNA plasmidique, est récoltée sous lumière UV,

diluée dans deux volumes d'eau et une partie du BET est éliminée en mélangeant cette

Page 160: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

154

solution avec un volume d'isopropanol. Après agitation et une courte centrifugation, la

phase inférieure est récupérée et précipitée en présence d'alcool. Après sédimentation, le

DNA est redissous dans 400 µl de TNE puis est soumis à deux extractions phénoliques,

suivies d'un lavage à l'éther. Le DNA est ensuite précipité à l'éthanol et après lavage et

séchage, il est ajusté à une concentration voisine de 1 µg/µl après lecture de la

DO260nm.

Minipréparation Maxipréparation Composition des solutions

2ml 250 ml

1 min à 10 000 rpm 5 min à 5000 rpm

100 µl

culture bactérienne

centrifugation

solution I +

agitation5 ml

Tris HCl 25 mM pH 8 EDTA 10 mM

Glucose 50 mM

solution II 200 µl 10 ml NaOH 200 mM SDS 1 %

solution III + agitation 150 µl 7,5 ml Acétate de K 3 M

Acide acétique 5 M

Centrifugation 2 min à 10 000 rpm 10 min à 4800 rpm

filtration sur Miracloth

précipitation avec 0,6 vol d'isopropanol

culot repris dans 500 µl de tampon TE

Tris HCl 10 mM EDTA 1 mM

centrifugation 5min à 10 000 rpm

précipitation par 2 vol d'éthanol

centrifugation 10 min à 10 000 rpm

lavage à l'éthanol 70 %

reprise du culot dans du tampon TE

150 µl4 ml

éventuelle purification sur gradient de Chlorure de

césium

Agitation douce et incubation pendant 1 min à température ambiante

Extraction au phénol-chloroforme (v/v)

Tableau M-1 : Méthode d'extraction de DNA plasmidique

Page 161: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

155

2-Analyse.

a-Sur gel d'agarose.

Ces gels sont utilisés de manière analytique pour fractionner les fragments de

DNA et pour déterminer leur taille. Le pourcentage d'agarose varie de 0,8 à 4% suivant

la taille des fragments à séparer. L'électrophorèse a lieu en présence de tampon Tris-

borate 100 mM pH 8,3 EDTA 2 mM (encore appelé TBE x1). Avant leur dépôt sur gel,

les échantillons sont additionnés de tampon de charge encore appelé Blue Juice (0,04%

LMP. agarose, Tris 50 mM pH 7,5 ; EDTA 100 mM pH 7,5 ; 10% glycérol ; 0,05%

Bleu de Bromophénol).

b-Sur gel de polyacrylamide après séquençage.

Ces gels sont utilisés pour séparer les produits obtenus lors des réactions de

séquençage de DNA ou de RNA. Le rapport acrylamide-bisacrylamide est de 19 pour 1

et ces gels sont polymérisés en présence d'urée 7 M. La concentration de ces gels est

généralement de 6% à 8% et leur composition est décrite dans le Tableau M-2.

pourcentage

acrylamide

bisacrylamide

urée (8,3 M final

eau distillée qsp

TBE x10

filtration millipore 0,22 µm

persulfate d'ammonium 10 %

TEMED

6 %

3,42 g

0,18 g

30 g

54 ml

6 ml

500 µl

50 µl

Tableau M-2 : Composition des gels de séquence

Les fragments de DNA sont chauffés 2 min à 90°C en présence de formamide

80%, TBE x1 et des deux indicateurs de migration (à savoir le bleu de xylène cyanol et

Page 162: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

156

le bleu de bromophénol) avant d'être refroidis rapidement dans la glace et chargés sur

gel. La migration s'effectue à 55 W en présence de tampon TBE x1.

Page 163: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

157

Figure M-1 : Principe de la mutagénèse dirigée selon Kunkel.

Bactéries BW313 dut , ung --

U

UU

U

U

Infection par des phages M13 KO7

U

U

U

U

U

U

Elongation

Transformation de Sure cells

U

U

U

Hybridation avec un oligonucléotide mutagène

Page 164: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

158

IV-Préparation de DNA plasmidique simple brin uridylé et mutagénèse dirigée

selon la méthode de Kunkel (Figure M-1).

1-Culture.

200µl d'une culture bactérienne BW313 contenant le plasmide recombinant sont

utilisés pour inoculer 2 ml de milieu 2xYT additionné de 100µg/ml d'ampicilline et

d'uridine à 25 µg/ml. Quand la culture entre en phase exponentielle de croissance,

(DO550nm~0,5), 10 µl de phage helper M13K07 à 1011 phages/ml sont ajoutés à la

culture placée sous forte agitation pendant 1 heure à 37°C. De cette culture, on prélève

40µl pour ensemencer 10 ml de milieu 2xYT supplémenté d'ampicilline (100 µg/ml), de

kanamycine (70 µg/ml) et d'uridine (0,25 µg/ml). La culture est ensuite placée une nuit à

37°C sous forte agitation.

2-Purification du DNA simple brin.

Les bactéries sont éliminées par deux centrifugations successives à 15000 rpm. Le

DNA simple brin encapsidé est précipité durant 15 min à température ambiante en

présence d'une solution de PEG 6000 à 5%, NaCl 0,625 M final puis il est sédimenté par

une centrifugation de 15 min à 15000 rpm. Le DNA est remis en suspension dans 200 µl

de tampon TE (Tris-HCl 10 mM pH 7,5 ; EDTA 1 mM) puis soumis à deux extractions

phénoliques suivies d'un lavage à l'éther. Le DNA simple brin est alors précipité par

deux volumes d'éthanol en présence d'acétate de sodium 0,3 M. Après centrifugation, le

culot est lavé, séché et repris dans 20 µl de TE. La concentration en DNA simple brin

est déterminée par mesure de la densité optique à 260 nm puis ajustée à 1 µg/µl.

3-Mutagénèse dirigée en utilisant des oligonucléotides modifiés (Zoller & Smith,

1982).

Cette méthode permet d'introduire des modifications très précises sur une

molécule de DNA ; ces modifications peuvent être des délétions, des insertions ou des

remplacements de nucléotides. Cette technique nécessite du DNA simple brin circulaire

dont l'obtention a été décrite au paragraphe précédent.

Page 165: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

159

La première étape de la mutagenèse passe par la synthèse d'un DNA hétéroduplex

circulaire. Pour cela, nous avons utilisé les conditions suivantes :

oligonucléotide (20 à 30 nt) 10 pmolesDNA simple brin uridylé 5 pmolestampon d'hybridation x10 1 µl

Tris HCl pH 7,5 200 mMMgCl2 200 mMNaCl 500 mMDTT 10 mM

H2O qsp 10 µl

5 min à 37 °C

Mix d'hybridation 10 µltampon d'élongation x10 1 µl

Tris HCl pH 7,5 200 mMMgCl2 100 mMDTT 100 mM

dNTP 10 mM 1 µlATP 10 mM 1 µlT4 DNA ligase 1 unitéT4 DNA polymérase 3 unitésH2O qsp 20 µl

2 heures à 37 °C

Le milieu de mutagénèse est utilisé tel quel pour transformer par électroporation

des bactéries Sure cells. Ces bactéries vont amplifier préférentiellement le brin non

uridylé de l'hétéroduplex contenant la mutation introduite par l'amorce. Les colonies

obtenues sont ensuite analysées par la méthode d'hybridation in situ décrite au

paragraphe A-II-3 en utilisant comme sonde l'oligonucléotide mutagénique

radiomarqué.

V-Techniques de sous clonage par l'utilisation d'enzymes.

1-Digestion enzymatique.

Les enzymes de restriction sont des enzymes bactériennes qui reconnaissent

spécifiquement des séquences particulières sur le DNA. Elles coupent au niveau ou à

proximité du site de reconnaissance en générant des extrémités franches ou cohésives 5'

ou 3' sortantes.

Pour digérer 1 µg de DNA nous avons utilisé les conditions suivantes :

Page 166: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

160

DNA à 1 µg/µl 1 µlTampon x10 spécifique de l'enzyme 2 µlEnzyme à 1 unité/µl 1 µlH2O qsp 20 µl

La réaction s'effectue en général pendant 1h à 37°C. Les résultats de la digestion

sont visualisés sur gel d'agarose et il est possible d'extraire les fragments intéressants en

réalisant une électroélution (paragraphe A-VII-1) ou en utilisant de l'agarose à bas point

de fusion (LMP) (paragraphe A-VII-2). Lors de digestions de solutions de DNA

contenant des RNA totaux bactériens ou du RNA entraîneur, une addition de RNase A à

10 µg/ml est préférable pour, par la suite, pouvoir visualiser de manière correcte le

produit des digestions.

2-Obtention d'extrémités franches.

Il est possible que le vecteur et l'insert utilisé aient des extrémités incompatibles

pour la réaction de ligation. Il est alors nécessaire de les rendre franches soit en ajoutant

des nucléotides complémentaires à une extrémité 5' sortante, soit en délétant les

nucléotides excédentaires d'une extrémité 3' sortante.

a-Cas d'une extrémité 5' sortante.

L'enzyme utilisée est le fragment de Klenow, obtenu après clivage protéolytique

de la DNA polymérase I d'E. coli par la subtilisine (Jackobsen et al, 1974). Les activités

polymérasique 5'-3' et exonucléasique 3'-5' sont conservées mais l'activité

exonucléasique 5'-3' a été éliminée (Derbyshire et al, 1988). Cette enzyme est aussi

couramment utilisée dans les expériences de clonage pour synthétiser le brin

complémentaire du cDNA. Les conditions que nous avons utilisées sont décrites ci-

dessous :DNA 1 µgTampon x10 5 µl

Tris-HCl 200 mM pH 7,5MgCl2 100 mMDTT 10 mMNaCl 500 mM

Page 167: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

161

dNTP 2 mM 1 µlEnzyme Klenow à 1 unité / µl 1 µlH2O qsp 50 µl

L'incubation se fait pendant 30 min à 37°C lorsque l'on veut remplir un site de

restriction.

L'enzyme fonctionne dans une large gamme de températures de 15 à 37°C et dans les

tampons habituels d'enzymes de restriction.

b-Cas d'une extrémité 3' sortante.

L'enzyme utilisée est la T4 DNA polymérase qui possède une activité 3'-5'

exonucléasique en absence de désoxyribonucléotides triphosphates et une activité 5'-3'

polymérase en présence de désoxyribonucléotides triphosphates (Lehman, 1974). Les

conditions d'utilisation de cette enzyme sont résumées ci-dessous :

DNA 1 µgTampon x10 1 µl

Tris-acétate 330 mM pH 7,9Mg-acétate 100 mMK-acétate 660 mMDTT 5 mM

H20 qsp 10 µlT4 DNA Pol 3 u/µl 1 µl

L'incubation est effectuée 5 min à 20°C puis 1 µl d'une solution 10 mM dNTP est ajouté

et la réaction poursuivie pendant 10 min à 37°C afin de déplacer l'équilibre dans le sens

de l'incorporation. Il en résulte une création d'extrémités franches.

3-Déphosphorylation.

Cette technique permet de favoriser l'insertion d'un fragment de DNA en

empêchant le vecteur de se refermer sur lui-même lors de l'étape de ligation. L'enzyme,

la phosphatase alcaline d'intestin de veau, élimine les phosphates 5' et 3' terminaux. Elle

est thermostable et ne présente pas de spécificité étroite de tampon d'utilisation, ce qui

rend son utilisation possible en même temps que l'enzyme de restriction. Dans les

conditions de déphosphorylation, l'enzyme est incubée 1 h à 37°C en présence de

Page 168: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

162

l'enzyme de restriction puis 1h à 55°C à raison de 0,05 unités par µg de DNA. L'enzyme

est éliminée par extraction phénolique.

4-Phosphorylation.

Cette étape permet d'ajouter un phosphate (radioactif ou non) aux extrémités 5' de

l'insert. Elle est indispensable pour que la ligation ait lieu en présence d'un vecteur

déphosphorylé. L'enzyme, la T4 polynucléotide kinase, utilise l'ATP comme cosubstrat.

DNA 1 µgTampon x10 5 µl

Tris HCl 700 mM pH 7,5MgCl2 100 mMDTT 50 mM

ATP 5 mMT4 polynucléotide kinase 4 unitésH2O qsp 50 µl

La réaction se fait à 37°C pendant 30 min et est stoppée par extraction phénolique.

Lorsqu'on désire préparer des sondes radioactives en utilisant des

oligonucléotides, 10 ng sont marqués par 10 µCi d'ATP γ32P en présence de 10 unités

d'enzyme dans un volume réactionnel de 10 µl pendant 30 min à 37°C avant d'être

utilisés tels quels dans les expériences d'hybridation in situ.

5-Ligation.

L'enzyme, la T4 DNA ligase, catalyse la formation d'une liaison phosphodiester

entre les extrémités 3' OH et 5' P de molécules de DNA.

Les conditions d'utilisation sont les suivantes :

Insert 100 ngVecteur 100 ngBSA à 2 mg/ml 1 µlATP 30 mM 1 µlTampon x10 2 µl

Tris-HCl 200 mM pH 7,5MgCl2 200 mMDTT 100 mM

Ligase à 1 unité / µl 1 µl

Page 169: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

163

H2O qsp 20 µl

Si l'insert et le vecteur possèdent des extrémités cohésives, la réaction est réalisée

pendant 4 h à 16°C ; si les extrémités sont franches, la réaction est faite pendant 16 h à

4°C.

VI-Amplification d'un fragment de DNA par la technique de la PCR.

1-Principe de la méthode et conditions générales.

Cette technique décrite depuis 1985 (Saiki et al, 1985 ; Mullis et al, 1986 ; Mullis

& Faloona, 1987) et améliorée en 1988 (Saiki et al, 1988) permet l'amplification in vitro

d'un fragment de DNA de manière exponentielle grâce à l'utilisation de la DNA

polymérase thermostable isolée de Thermus aquaticus (Chien et al, 1976). Elle nécessite

l'utilisation de deux amorces oligodésoxyribonucléotidiques flanquant la séquence à

amplifier. La réaction se déroule sous forme de plusieurs cycles incluant une étape de

dénaturation à 95°C, une étape d'hybridation des amorces sur l'un et l'autre des brins

matrice à une température proche de leur température de fusion suivie d'une élongation à

72°C dont la durée dépend de la taille du fragment à amplifier.

Les conditions générales d'amplification en utilisant la Taq DNA polymérase

commercialisée par Eurogentec sont les suivantes :

DNA (0,1 ng) 10 µlOligonucléotide #1 40 ngOligonucléotide #2 40 ngTampon X10 10 µl

Tris HCl pH 8,8 750 mM(NH4)2SO4 200 mMMgCl2 15mMTween 20 O,1 %

dNTP 10 mM 1 µlBSA 10 mg/ml 1 µlH2O qsp 100 µlTaq DNA Polymérase 1 unités/µl 1 µl

Les tubes sont recouverts d'huile de paraffine dans le but d'éviter toute évaporation

et placés dans le "thermocycler" (Perkin-Elmer Cetus) pour une série de 25 à 30 cycles.

Page 170: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

164

Ces cycles sont constitués d'une suite d'incubations successives de 30 sec à 95°C

correspondant à l'étape de dénaturation, de 30 sec à Tm -1°C pour l'hybridation des

amorces et de N sec à 72°C pour l'élongation. La température d'hybridation d'une

amorce est donnée par la relation suivante: Tm = 69,3+0,41x(%GC)-(650/taille amorce).

Le temps d'élongation est déterminé en utilisant un temps moyen de 30 sec pour

amplifier un fragment de 500 pb.

2-Cas particulier du RNA 2 du BNYVV.

Dans le cas d'amplification de fragment de DNA de grande taille comme le produit

de ligation du RNA 2, l'utilisation de DMSO à une concentration de 6% permet de

minimiser les structures secondaires et ainsi d'optimiser la PCR. D'autre part, nous

avons utilisé une DNA polymérase plus stable, la Tth DNA polymérase [Eurogentec].

DMSO 6 µlH2O 72 µlDNA 0,2 ng 5 µloligonucléotide 1 2µgoligonucléotide 2 2µgtampon x10 10 µldNTP 10 mM 3 µlBSA 10 mg/ml 2 µlTth DNA polymérase 1 µl

94 °C pendant 30 sec50 °C pendant 30 sec72 °C pendant 6 min avec un incrément de 5 sec par cycle

Le produit PCR est ensuite soumis à 2 extractions phénol/chloroforme puis

précipité et lavé à l'éthanol. Le DNA peut ensuite servir de matrice pour l'obtention de

transcrits infectieux en utilisant le protocole décrit dans le Tableau M-5.

VII-Purification sur gel d'agarose d'un fragment de DNA obtenu par digestion

enzymatique ou par PCR.

1-Par électroélution.

La bande visualisée sous lumière UV est découpée du gel puis placée dans un

boudin à dialyse en présence du tampon de migration TBE x1. Le boudin à dialyse est

ensuite soumis à un champ électrique de 65 mA pendant 30 à 45 min puis à une

Page 171: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

165

inversion de polarité de 30 secondes pour décrocher les éventuels fragments présents sur

la membrane à dialyser. Le tampon contenant le DNA électroélué est récupéré, soumis à

une extraction phénolique suivie d'une extraction au phénol-chloroforme et d'une

précipitation à l'éthanol en présence ou non d'un entraîneur (tRNA ou glycogène).

2-Par extraction d'un gel LMP.

Des fragments de DNA peuvent être facilement extraits de gels LMP présentant la

particularité de fondre dès 65°C. Les bandes de DNA sont découpées du gel après

visualisation sous UV puis chauffées 5 min à 65°C en présence de 200 µl de Tris-HCl

200 mM pH 7,5, EDTA 1 mM, NaCl 200 mM. Le DNA est extrait comme

précédemment.

VIII-Séquençage selon la méthode de Sanger, modifiée pour la T7 DNA polymérase.

1-Séquençage d'un DNA plasmidique.

C'est une méthode enzymatique basée sur la synthèse interrompue de molécules

plus ou moins longues de DNA. La T7 DNA polymérase est capable d'allonger

l'extrémité 3' d'une amorce oligodésoxyribonucléotidique hybridée à un DNA simple

brin en présence des quatre désoxyribonucléotides triphosphates (dNTP). Elle peut aussi

incorporer des didésoxyribonucléotides triphosphates (ddNTP) à la place des dNTP. Ces

ddNTP n'ayant pas de groupement hydroxyl en 3' du ribose ne permettent plus la

formation de la liaison phosphodiester et il s'en suit un blocage de l'élongation de

manière statistique. Le séquençage est réalisé en deux étapes. La première consiste en

un marquage des molécules néosynthétisées et la seconde permet l'élongation des

molécules marquées.

Le DNA double brin à séquencer provient soit de minipréparations de plasmides

soit de DNA plasmidique purifié par gradient de chlorure de césium. Le DNA est dans

un premier temps dénaturé et débarrassé des éventuels RNA par traitement à la soude

0,2 M finale pendant 5 min. Dans un second temps, il est passé sur une colonne de

Page 172: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

166

sépharose 6C-LB [Pharmacia] (pré-équilibrée avec du tampon Tris 10 mM pH 7 ;

EDTA 1 mM) pour éliminer les molécules de petites tailles. La matrice de DNA simple

brin est ensuite hybridée à l'amorce oligodésoxyribonucléotidique avant de réaliser les

étapes de marquage et d'élongation comme décrit dans le tableau M-3.

Dénaturation

Hybridation

Marquage

Elongation

incubation 5 min. à température ambiante

DNA dénaturé 7 µl

Tampon d'hybridation x5 2 µl

Amorce 20 ng/µl 1 µl

DNA (5 µg)

NaOH 10 N

80 µl

2 µl

incubation 5 min à 37°C

incubation 5 min à 0°C

incubation 10 min à température ambiante

Tris-HCl 200 mM pH7,5 MgCl2 100 m NaCl 250 mM

Mélange d'hybridation

DTT 0,1 M

α S- dATP 10 µCi/µl 1 Ci/mole

dGTP, dTTP, dCTP (1,5 µM chaque)

T7 DNA polymérase 2 unités/µl

10 µl

1 µl

2 µl

0,5 µl

2 µl

Mélange de marquage 3,5 µl

Mélange de terminaison 2,5 µldATP dTTP dGTP dCTP

80 µM 80 µM 80 µM 80 µM

NaCl 50 mM8 µMun ddNTP

Arrêt de la réaction

purification et neutralisation par gel filtration sur colonne de Sepharose 6 C-LB (équilibrée en tampon Tris-HCl 10 mM pH 7,

EDTA 1mM)

par 4 µl de solution dénaturante (formamide 95%, EDTA 20 mM, xylène cyanol 0,05%, bleu de bromophénol 0,05%).

Les échantillons sont chauffés 2 min à 95°C avant d'être déposés sur gel de polyacrylamide dénaturant.

35

Tableau M-3: Protocole de séquençage

Page 173: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

167

2-Séquençage d'un produit PCR.

Le produit PCR obtenu suivant le protocole décrit dans le paragraphe A-VI-1 est

dans un premier temps purifié sur un gel d'agarose LMP (voir paragraphe A-VII-2).

Après extraction, le culot est repris dans 7 µl d'eau. Le DNA est mélangé avec 5 ng de

l'oligonucléotide qui va permettre le séquençage, chauffé pendant 5 min à 95 °C,

chauffage qui est suivi d'une congélation instantanée dans de l'azote liquide. 2 µl de

tampon d'hybridation (Tableau M-3) sont ajoutés et le tout est laissé à décongeler

lentement à température ambiante. Après cette première étape d'hybridation, la réaction

de séquençage continue comme décrit dans le Tableau M-3 avec le marquage.

IX-Transcription in vitro.

1-Obtention de transcrits infectieux du BNYVV.

La transcription est réalisée en présence de m7GpppG [Pharmacia] encore appelé

cap et permet donc d'obtenir des transcrits néosynthétisés avec un groupement

m7GpppG à leur extrémité 5'. Au premier temps de la transcription, la concentration en

rGTP (0,625 mM) est faible afin de favoriser l'incorporation de cap (10 mM) en 5'.

Après 30 min de réaction, on rajoute une quantité de rGTP 10 mM analogue aux autres

rNTP permettant ainsi l'allongement des chaînes néosynthétisées. La transcription se fait

à 37°C.

Les conditions que nous avons utilisées pour la synthèse de RNA coiffés ou non à

leur extrémité 5' sont résumées dans le Tableau M-4.

En fin de réaction, l'efficacité de la transcription peut être vérifiée de différentes

manières. Les transcrits peuvent être visualisés directement en conditions natives, par

électrophorèse en gel d'agarose 1% puis coloration au BET. Ils peuvent également être

analysés en conditions dénaturantes par la technique d'hybridation moléculaire décrite

au paragraphe A-X. Enfin, l'analyse peut se faire par coloration au bleu d'orthotoluidine

0,05% dans de l'acétate de Na 1 mM, acétate de Mg 0,1 mM pH 5,5 et décoloration dans

l'acide acétique 1%.

Page 174: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

168

Finalement, les propriétés biologiques des transcrits sont étudiées soit par

inoculation de protoplastes de C. quinoa dans les conditions décrites au paragraphe C-

IV-6 soit par inoculation mécanique de feuilles de C. quinoa avec 20 µl du milieu de

transcription dilué à 200 µl final avec de l'eau bidistillée stérile et en présence de

macaloïd 0,5%. Chaque feuille est inoculée avec 50 µl de ce mélange.

Tris-HCl pH 8MgCl2DTTNaClBSASpermidine

200 mM50 mM50 mM50 mM

250 µg/ml20 mM

Tampon x5 (BRL)

Sondes ribonucléiques

3 µl

15 mM

10 mM

10 mM

10 mM

10 mM

0,625 mM

0,5 mM

50 unités/µl

20 µCi/µl

RNasine

DNA linéarisé

RNA polymérase

H2O

ATP

GTP

CTP

UTP

UTP

GTP

m7G 5'PPP G5'

(α P) UTP32

40 unités/µl

1 mg/ml 1 µl

qsp 15 µl

1 µl

1 µl

1 µl

1 µl

2 µl

1 µl

Incubation à 37°C 1 heure

GTP 10 mM

Incubation à 37°C

DNase RNase free 10 unités/µl

- Cap

60 µl

100 µl

30 µl

30 µl

30 µl

30 µl

4 µl

qsp 300 µl

10 µl

2 heures

2 µl 1 µl

+ Cap

5 µl

1 µl

qsp 25 µl

1 µl

1 µl

1 µl

1 µl

1 µl

1 µl

1 µl

30 min

1 µl

2 heures

1 µl+/-

Incubation à 37°C 30 min

1 µl

Tableau M-4 : Conditions de transcriptions

Page 175: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

169

2-Synthèse de sondes ribonucléiques

Les sondes ribonucléiques sont obtenues par transcription in vitro des fragments

de cDNA clonés dans le vecteur Bluescribe en présence d'UTP (α32P) suivant le

protocole décrit dans le Tableau M-4. Le traitement du milieu de transcription à la

DNase permet d'éliminer le DNA matrice afin qu'il n'interfère pas lors de l'hybridation.

X-Analyse des transcrits par hybridation in situ

1-Séparation des RNA par migration sur gel d'agarose en conditions

dénaturantes.

Cette méthode est, elle aussi, basée sur la détection de RNA par hybridation au

moyen de sondes spécifiques radioactives, après séparation des RNA par électrophorèse

et transfert sur nitrocellulose. Elle peut être appliquée à des RNA totaux de plantes

infectées et permet également d'analyser la qualité des produits de transcription utilisés

pour les inoculations lors des tests biologiques. Les RNA sont dénaturés et analysés par

électrophorèse en gel d'agarose dans les conditions décrites dans les tableaux M-5 et M-

6 (Rave et al, 1979).

Fondre l'agarose puis équilibrer la température à 50°C

Agarose

Hepes EDTA 10 mM

200 mMpH 7, 8

H2O

Formaldéhyde 36%

1, 7 g

17 ml

125 ml

28 ml

0, 3 g

3 ml

22 ml

4.86 ml

Tableau M-5: Composition des gels d'agarose dénaturants

Page 176: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

170

Les échantillons sont dénaturés durant 5 min à 65°C avant d'être déposés sur gel

en présence de 5 µl de tampon de charge composé de glycérol 50% et de bleu de

bromophénol. La migration est effectuée dans du tampon Hepes 20 mM pH 8, EDTA

1 mM. Les analyses sont effectuées en général sur 20 ng de transcrits ou 300 ng de RNA

Page 177: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

171

Figure M-2: Schématisation de la pyramide de transfert salin utilisée lors desexpériences d'hybridation moléculaire par la technique du Northern Blot.

Page 178: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

172

totaux de plante. Le transfert des RNA sur feuille de nitrocellulose (Schleicher &

Schüell) est réalisé par la méthode du transfert salin dans du tampon SSC x20 durant 16

h (voir figure M-2). Les acides nucléiques sont ensuite fixés irréversiblement sur la

nitrocellulose par une irradiation de 120 mJ à 254 nm (UV).

RNA

Formamide

Formaldéhyde 36%

EDTA 10 mM200 mMHepes pH 7, 8

H2O qsp

Chauffage 5 min à 65°C

Glycérol 50%, bleu de bromophénol 0, 05%

0, 5 µg

2, 5 µl

12, 5 µl

4 µl

25 µl

5 µl

Tableau M-6: Conditions de dénaturation des RNA avant dépôt sur gel

2-Hybridation avec des sondes spécifiques radioactives.

a-Préparation des sondes. (voir Tableau M-4)

b-Préhybridation.

La feuille de nitrocellulose préhydratée est mise à préhybrider pendant 2 h à 60°C

dans le tampon dont la composition est donnée dans le tableau M-7.

c-Hybridation.

Au milieu de préhybridation sont ajoutées 5 µl de sonde ribonucléique hautement

radioactive et l'hybridation est effectuée pendant 16 h à 55°C sous agitation.

d-Lavages et autoradiographie.

Après 16 h d'incubation et afin d'éliminer toutes les hybridations aspécifiques avec

les RNA ribosomiques de plante, la feuille de nitrocellulose est lavée deux fois à 65°C

Page 179: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

173

avec une solution de SSC x2, SDS 0,1% puis deux fois à 65°C avec du SSC x0,2, SDS

0,1%. Finalement, la feuille de nitrocellulose séchée est placée sous autoradiographie.

1 M

Formamide 5 ml 50%

SSC x20* 2,5 ml 5 x

NaH PO /Na HPO pH 6,5 0, 5 ml 50 mMSDS 20% 50 µl 0,1%

**Denhardts x100 0,8 ml 8 x

RNA total de levure 25 mg/ml 200 µl 500 µg/mlDNA de sperme de hareng 2,5 mg/ml 1 ml 250 µg/ml

Volume Concentration finaleComposition du tampon de préhybridation

Composition du tampon d'hybridation

Tampon de préhybridation 10 ml

Sonde ribonucléotidique 5 µl

* SSC x20 : Citrate de sodium 0,3 M pH 7; NaCl 3M. ** Denhardts x100 : BSA 2% ; Ficoll 2% ; Polyvinylpyrrolidone 2%.

2 42 4

Tableau M-7 : Composition des tampons de préhybridation et d'hybridation

XI-Analyse de la descendance par réverse transcription.

Afin d'analyser la descendance de RNA transcrits inoculés à des plantes, nous

avons, dans un premier temps, synthétisé le cDNA correspondant. Dans un second

temps, ce cDNA est amplifié par la réaction de PCR (paragraphe A-VI) et finalement

séquencé comme cela a été décrit dans le paragraphe A-VIII-2. Pour obtenir le cDNA,

nous avons utilisé la réverse transcriptase extraite du virus de la leucémie murine de

Moloney commercialisée par Promega dans les conditions suivantes :

H2O 16 µlOligonucléotide complémentaire 5 ngTampon RT x5 5 µl

Tris HCl pH 7,5 250 mMDTT 50 mMKCl 375 mMMgCl2 15 mM

RNA total (0,2 mg/ml) 1 µl

15 min à 37 °C

DTT 0,1 M 1 µldNTP 10 mM 1µlRT MoMuLV (200 u/µl) 1 µl

Page 180: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

174

1 heure à 37 °C

B-EXPRESSION IN VIVO OU TRADUCTION IN VITRO DES PROTEINES DE

BNYVV

I-Expression de protéines dans un système bactérien (Studier et al, 1990).

Une pré culture de 2 ml de bactéries BL 21 pLys S est utilisée pour ensemencer

500 ml de LB additionné d'ampicilline à 50 µg/ml et de chloramphénicol à 34 µg/ml.

Les bactéries sont mises à croître à 28 °C jusqu'à ce que la culture atteigne une DO550nm

de 0,6 à 1. A ce stade, la synthèse de T7 RNA polymérase est induite par de l'IPTG à une

concentration de 0,2 g/l. Cette induction va se faire pendant 2 heures à 28 °C, période

durant laquelle il y aura une synthèse massive de la protéine désirée. Les bactéries sont

ensuite sédimentées par une centrifugation de 15 min à 6000 rpm. Le culot est repris

dans un tampon SB (50 mM NaH2PO4, 300 mM NaCl), puis, à 2 reprises, congelé dans

de l'azote liquide et décongelé à 37 °C, cette dernière étape ayant pour but de lyser les

bactéries. Le DNA libéré est fragmenté par sonication puis éliminé par centrifugation à

4800 rpm pendant 15 min. Le surnageant récupéré est analysé sur gel de polyacrylamide

en conditions dénaturantes comme décrit dans le paragraphe B-IV.

II-Purification par chromatographie d'affinité sur une colonne ZCAA (Zinc Chelate

Affinity Adsorbent).

La colonne ZCAA [Boehringer] est composée d'une matrice d'agarose sur

laquelle sont fixés des ions Zinc (0,1 mg de Zn2+/ml) . Ces ions sont chélatés par un

ligand d'acide iminoacétique lui même lié par un bras de 4 carbones au gel d'agarose

(Porath et al, 1975)

Agarose-O-CH -CHOH-CH -O-(CH ) -O-CH -CH-CH -N

OH42

CH -COOH2

2222CH -COOH2

Page 181: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

175

Les protéines déposées sur la matrice et qui ont une affinité pour le zinc restent

fixées sur la colonne, tandis que les autres passent dans le volume mort. Les protéines

ainsi fixées peuvent ensuite être éluées par des lavages avec des tampons ajustés à des

pH variables (de 8 à 5 par exemple) ou des concentrations en sels variables. Les

protéines récupérées sont finalement analysées comme décrit dans le paragraphe B-IV.

III-Traduction in vitro dans un système acellulaire de réticulocytes de lapins.

1-Préparation du lysat de réticulocytes de lapins.

Le bruit de fond traductionnel dû aux messagers endogènes peut être limité en

traitant le lysat à la nucléase micrococale (Pelham & Jackson, 1976). Cette enzyme dont

l'action est dépendante des ions calcium peut ensuite être spécifiquement inhibée par

l'addition d'EGTA en excès. Le lysat est ensuite supplémenté en tRNA et en

aminoacides suivant les conditions résumées dans le Tableau M-8.

Hémine

Créatine kinase

Créatine phosphate

Hepes-KOH pH 7, 5

DTT

CaCl

Nucléase micrococale

Incubation 15 min à 20°C

EGTA-KOH

tRNA foie de veau

Amino acides sauf Met

1 mM

10 mg/ml

20 mM

500 mM

200 mM

100 mM

1 mg/ml

500 mM

10 mg/ml

1 mM

35

30

90

55

20

14

14

12

15

190

20 µM

0,17 mg/ml

10 mM

15 mM

2,2 mM

0,8 mM

8 µg/ml

3,25 mM

83 µg/ml

105 µM

ComposéQuantité ajoutée

(µl) à 1 ml de lysatconcentration finale

dans le milieu de traduction

2

Tableau M-8 : Préparation de lysat de réticulocytes de lapins.

Page 182: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

176

Le lysat est réparti en fractions de 100 µl immédiatement congelées dans un bain

de carboglace/éthanol et conservées dans de l'azote liquide.

2-Traduction des produits de transcriptions.

Il reste à ajouter au lysat traité des sels de magnésium et de potassium, la

méthionine radioactive et le RNA messager. Différentes concentrations d'acétate de

magnésium et de potassium ont été testées afin d'optimiser la traduction des RNA du

BNYVV. Les conditions retenues sont les suivantes :

Lysat 100 µlAcétate de Mg 1 mM finalAcétate de K 1,6 mM finalMéthionine S35 (10 mCi/ml) 0,5 mCi/ml final

(1500 Ci/mmol)

9,5 µl de ce mélange de traduction sont additionnés d'1 µl de RNA (0,5 à 1 mg/ml) et

incubés une heure ou plus (suivant la taille de la protéine à synthétiser) à 30°C. Les

produits de traduction sont ensuite analysés sur gel de polyacrylamide en conditions

dénaturantes (voir paragraphe B-IV).

IV-Analyse.

1-Par électrophorèse en conditions dénaturantes sur gel de polyacrylamide.

Les protéines obtenues par traduction in vitro ou par purification à partir de

cultures bactériennes sont analysées par électrophorèse sur gel de polyacrylamide en

présence de SDS. Pour cela on utilise un gel qui fait intervenir un système de tampons

discontinus décrit par Laemmli (1970) et qui permet de concentrer les échantillons en

une bande très fine dans un "gel de concentration" puis de séparer les protéines selon

leur poids moléculaire dans un "gel de séparation". Le tableau M-9 donne la

composition des gels.

Avant dépôt, les protéines sont dénaturées par addition d'un volume égal de

tampon de charge x2 (Tris HCl pH 6,8 125 mM, SDS 5 %, Glycérol 20 %, ß

Page 183: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

177

mercaptoéthanol 5 % et bleu de bromophénol 0,05 %) et chauffés à 90 °C pendant cinq

minutes. Après une électrophorèse dans un tampon Tris HCl pH 8,3 25 mM ; Glycine

192 mM ; SDS 0,1 % à 100 volts (20 à 30 mA), le gel est fixé dans un bain d'éthanol à

25% et d'acide acétique à 10%. Les protéines sont ensuite révélées au bleu de

Coomassie (0,5 g/l dans le mélange de fixation), le gel est décoloré par de l'acide

acétique à 10% puis séché sous vide à 80 °C et enfin placé sous autoradiographie.

composantsgel de

concentration

gel de résolution

Tris HCl pH 6,8

Tris HCl pH 8,8

TEMED

persulfate 25 %

8 % 10 % 12,5 % 15 %11 %

8 µl 10 µl

40 µl 50 µl

Acrylamide

bisacrylamide

8 % 10 % 11 % 12,5 % 15 %4 %

0,1 % 0,20 % 0,25 % 0,27 % 0,31 % 0,37 %

0,125 M

0,375 M

SDS 0,1 %

0,375 M 0,375 M 0,375 M 0,375 M

0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 % 0,1 %

10 µl 10 µl 10 µl 10 µl

50 µl 50 µl 50 µl 50 µl

Tableau M-9 : Composition des gels de polyacrylamide en conditions dénaturantes

2-Par immunorévélation après transfert.

a- Principe.

La technique consiste à séparer les protéines d'un extrait de plante virosée ou de

protoplastes sur gel de polyacrylamide dénaturant puis à les transférer sur une

membrane de nitrocellulose par électrotransfert. La révélation d'une protéine particulière

est ensuite réalisée à l'aide d'anticorps spécifiques de cette protéine.

b- Séparation des protéines par électrophorèse et transfert sur un support de

nitrocellulose.

Page 184: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

178

Une dizaine de lésions locales découpées à partir d'une feuille virosée

sont finement broyées en présence de 50 µl de tampon de charge x2 et de 50 µl d'eau.

Page 185: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

179

Composition du tampon d'électrotransfert de protéines

Tris-HCl

Glycine

pH 8,3 25 mM

192 mM

Ethanol 20 %

Figure M-3 : Schéma du système d'électrotransfert de protéines sur nitrocellulose. Composition du tampon utilisé.

Page 186: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

180

L'ensemble est centrifugé 10 min à 6 000 rpm et 10 µl du surnageant sont

déposés sur un gel dénaturant 10% à 15% (voir Tableau M-9) et soumis à une

électrophorèse à 100 volts en présence du tampon d'électrophorèse. Après migration, les

protéines sont transférées sur nitrocellulose [BA 85 Schleicher-Schüell] selon le

dispositif schématisé dans la figure M-3. Le montage et le transfert (80 volts, 40 min)

sont réalisés dans du tampon de transfert puis la nitrocellulose est séchée à 37°C

pendant 10 minutes.

L'analyse de protéines extraites de protoplastes se fait de manière analogue. 70

000 protoplastes infectés sont sédimentés puis additionnés de 20 µl de tampon de charge

et déposés sur gel.

c- Réaction immunologique (voir Tableau M-10).

étape réactif tampon durée

Incubation du 1er anticorps

Dilution de l'antisérum de lapin

dirigé contre la protéine étudiée (au 20000ème).

2 heures à température ambiante ou une nuit à

4°C

Incubation du 2nd anticorps

PBS Tween 20 1%

Lait en poudre 5%

2 heures à température ambiante

IgG de chèvre anti IgG de lapin

couplées à la phosphatase alcaline (au 2000ème)

Lavages

PBS Tween 20 1%

Diéthanolamine-HCl 0,1 M pH 9,6

2 fois 10 min

2 fois 10 min

RévélationB.C.I.P. 50 µg/ml

N.B.T. 100 µg/ml

10 min à 1 heure à température ambiante

MgCl 1 mM

Diéthanolamine-HCl 0,1 M pH 9,6

Lavages 3 fois 10 min

PBS : 150 mM NaCl ; 1,5 mM KH PO ; 7,9 mM Na HPO ; 2,7 mM KCl ; pH 7,4

B.C.I.P. : 5-bromo 4-chloro 3-indolyl phosphate sel disodique

N.B.T. : Nitro blue tetrazolium chlorid monohydrat

PBS Lait en poudre 5%

PBS Tween 20 1%

Lait en poudre 5%

242 4

2

Page 187: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

181

Tableau M-10 : Immunodétection de protéines après transfert sur membrane de nitrocellulose

La nitrocellulose est lavée dans du tampon PBS-Tween pH 7,4 (NaCl 150 mM,

KH2PO4 1,4 mM, Na2HPO4 10 mM, KCl 2,7 mM, Tween 20 1%). Elle est ensuite

traitée comme décrit dans le tableau M-10.

Les complexes antigènes-anticorps sont révélés par addition du substrat de la

phosphatase alcaline, le 5-Bromo-4-Chloro-3-Indolyl-Phosphate sel dissodique (BCIP)

0,005%. L'élimination du phosphate permet la formation d'un complexe coloré en violet

avec le Nitro Blue Tetrazolium Chlorid Monohydrat (NBT) 0,01%. Cette action de la

phosphatase se fait dans du tampon diéthanolamine 100 mM pH 9,6, MgCl2 1 mM.

V-Etude de l'activité fixatrice d'une protéine par Northwestern. (Gramstat et al, 1990)

Un extrait de protéines bactériennes ou des protéines purifiées sont séparés par

électrophorèse en conditions dénaturantes sur gel de polyacrylamide 12,5 ou 15% puis

transférés sur nitrocellulose pendant 40 min à 80 V. Les protéines fixées sont renaturées

par deux lavages de la nitrocellulose pendant 15 min dans une solution d'urée 6 M,

NP40 0,1% puis par deux immersions de 30 min dans le tampon Tris-HCl 10 mM pH 8,

NaCl 50 mM, EDTA 1 mM, Denhardts x1. La membrane de nitrocellulose est ensuite

incubée dans le même tampon pendant 1 heure à 20°C avec 10 µl de RNA

radiomarquée au 32P (5.105 cpm en général). Deux lavages de 30 min dans du tampon

Tris-HCl 10 mM pH 8, EDTA 1 mM, NaCl 200 mM sont effectués puis la

nitrocellulose est séchée et autoradiographiée.

C-MULTIPLICATION DU VIRUS DANS UNE PLANTE HOTE :

CHENOPODIUM QUINOA.

I-Plante hôte.

La gamme d'hôtes naturels du BNYVV est relativement restreinte (Kuszala &

Putz, 1977) et est constituée principalement par des plantes appartenant à la famille des

Page 188: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

182

Chénopodiacées telles que l'épinard, les betteraves ou les chénopodes. Au laboratoire,

nous utilisons essentiellement Chenopodium quinoa, une plante répondant à une

inoculation mécanique par des lésions chlorotiques locales pouvant diffuser le long des

nervures des feuilles.

II-Préparation du virus.

L'inoculation est réalisée en frottant les feuilles par un broyât de feuilles virosées,

broyât effectué dans du tampon KH2PO4 20 mM pH 7,5 et en présence d'un abrasif, la

célite. Après huit à dix jours de virose, les feuilles inoculées sont récoltées et broyées

dans du tampon borate de sodium 100 mM pH 9 additionné de tétrachlorure de carbone

dans des proportions respectives de 170 ml et 100 ml pour 100 g de feuilles. Le broyât

est ensuite clarifié par une centrifugation de 30 min à 8000 rpm et filtré sur Miracloth.

Le virus est précipité par addition de 0,8% NaCl et 2% PEG 6000 pendant 5h à 4°C

sous agitation douce, puis il est sédimenté par une centrifugation de 20 min à 12000 rpm

et remis en suspension dans 100 ml de tampon borate de sodium 10 mM pH 9. Une

seconde précipitation PEG/NaCl est effectuée et le culot est remis en suspension dans

30 ml de tampon borate de sodium 10 mM pH 9 puis ultra centrifugé à travers 7 ml d'un

coussin de saccharose 20% pendant 2 h à 35000 rpm. Le culot de virus est finalement

remis en suspension dans 3 ml de tampon borate de sodium 10 mM pH 9. Les

rendements moyens d'extraction dépassent rarement 20 µg de virus par gramme de

feuilles.

III-Extraction de RNA viraux à partir de feuilles de C. quinoa.

1-En présence de tampon "polysome" (Jackson & Larkins, 1976)

Afin de pouvoir analyser la descendance de transcrits initialement inoculés sur

plante hôte, des feuilles de plantes virosées ou saines sont broyées au froid dans du

tampon "polysomes" (5 ml de tampon par gramme de feuille). La forte force ionique, le

pH alcalin et la présence d'EGTA, un chélateur spécifique de cations divalents

Page 189: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

183

permettent de garder les RNA intacts et en particulier les RNA viraux qu'ils soient

encapsidés ou non.

La composition du tampon "polysome" est la suivante :

Tris-HCl pH 9 200 mMKCl 400 mMMgCl2 35 mMEGTA 25 mMSaccharose 200 mM

Le broyât obtenu est soumis ensuite à deux extractions phénoliques et à un lavage

à l'éther. Les acides nucléiques totaux sont ensuite précipités par deux volumes

d'éthanol. Après centrifugation, le culot est repris dans l'acétate de sodium 3 M pH 6

afin de solubiliser le DNA et les petits RNA (tRNA et RNA 5S). Les RNA messagers,

ribosomiques et viraux insolubles sont récupérés par sédimentation, remis en suspension

dans de l'eau bidistillée stérile et précipités une seconde fois à l'éthanol. Après

centrifugation et lavage à l'éthanol 70%, ils sont dissous dans de l'eau bidistillée stérile

et quantifiés par spectrophotométrie. L'analyse des RNA viraux est ensuite réalisée par

hybridation moléculaire.

2- En présence de tampon Tris-Magnésium.

Le principe de cette extraction repose sur la protection spécifique des RNA viraux

encapsidés vis à vis de l'action des nucléases libérées lors du broyage du matériel

végétal. Le tampon Tris-MgCl2 utilisé (encore appelé tampon TM) favorise l'action des

RNases. Les feuilles sont broyées au froid, à raison de 5 ml de tampon par gramme de

feuille. Après élimination des débris cellulaires par une courte centrifugation, les

surnageants sont incubés à 37°C pendant 30 min pour favoriser la dégradation des RNA

viraux non encapsidés. Les acides nucléiques totaux sont ensuite purifiés comme

précédemment (paragraphe C-III-2).

Page 190: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

184

IV-Préparation, inoculation et mise en culture de protoplastes.

1-Préparation des protoplastes (Veidt et al, 1992).

Les protoplastes sont isolés à partir de Chenopodium quinoa âgés de quatre

semaines. Seules les deuxièmes feuilles après les cotylédons sont utilisées. Afin de

faciliter le contact des feuilles avec l'agent désinfectant (eau de Javel), celles ci sont

trempées pendant cinq secondes dans de l'éthanol 70% puis stérilisées cinq minutes dans

de l'eau de Javel 1,25%. Finalement, elles subissent trois lavages successifs de cinq

minutes dans un grand volume d'eau stérile. Débarrassées de l'eau de Javel, les feuilles

sont alors dilacérées en fines bandelettes de 1 mm de large environ. Les lamelles

obtenues sont plasmolysées dans du mannitol 0,6 M pH 5,6, CaCl2 0,1 mM (milieu A).

Puis elles sont soumises à une digestion enzymatique dans le milieu A additionné de

cellulase 1,5 % et de macérozyme 0,3% (ce milieu est stérilisé par filtration sur filtre

millipore). Cette étape permet la digestion de la paroi pectocellulosique et après 2h30 à

3h d'incubation à 30°C, la libération des protoplastes est vérifiée par observation au

microscope optique. Si ce n'est pas le cas, l'incubation est poursuivie avec une légère

agitation.

S'il apparaît des protoplastes libres, toutes les lamelles de feuilles sont récupérées

à l'aide d'une pipette à bout large et déposées sur un filtre stérile ayant une réticulation

de 100 µm. Le filtrat est centrifugé pendant 5 min à 700 rpm et le culot de protoplastes

est repris par une agitation très douce dans le milieu A. Cette opération est répétée trois

fois afin d'éliminer le maximum de débris cellulaires, chloroplastiques ainsi que le reste

des enzymes de digestion. Une fraction aliquote du dernier lavage est prélevée et

permettra de dénombrer les protoplastes obtenus, le comptage se faisant grâce à une

cellule de Fuchs-Rosenthal ou une cellule de Mallassez. La concentration est amenée à

400 000 protoplastes/ml puis la suspension est placée à 4°C pendant quelques heures.

2-Infection des protoplastes par des acides nucléiques (RNA de BNYVV ou DNA

plasmidique) et mise en culture.

Page 191: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

185

Les acides nucléiques sont introduits dans les protoplastes par la technique

d'électroporation. Deux cent mille protoplastes (0,5 ml de la suspension stock) sont mis

en présence de 1 µg des RNA viraux 1 et 2 (souche Stras 12), ou 10 µg de transcrits du

RNA 1 et 5 µg de transcrits RNA 2, ou encore de 5 µg de DNA plasmidique. Ils sont

soumis à une décharge électrique de 450 V/cm (100 W, 125 µF) pour les RNA et de 750

V/cm pour les DNA dans une cuve d'électroporation ayant des électrodes distantes de

0,4 cm. On récupère les protoplastes dans 1 ml de milieu A et la suspension est incubée

à 0°C pendant 20 min afin de stabiliser les membranes. Les protoplastes sont ensuite

centrifugés à 1000 rpm pendant 2 min. Le culot de protoplastes est doucement remis en

suspension dans un milieu de survie encore appelé milieu B (KH2PO4 0,2 mM, KNO3

1 mM, MgSO4 1 mM, CaCl2 5 mM, KI 1 µM, CuSO4 10 nM et mannitol 600 mM)

additionné d'un agent bactériostatique : la carbénicilline à 0,25 mg/ml. La mise en

culture se fait à 24°C dans une chambre à lumière diffuse (1000 lux) avec 16h de

lumière et 8h d'obscurité. Des cinétiques d'infection ont montré que la multiplication du

virus est maximum au bout de 48h de culture. Cependant, pour mettre en évidence les

brins moins, nous avons aussi extrait les RNA après 36 heures de culture ; pour les

expériences d'expression transitoire, 24 heures de culture sont suffisantes.

V-Extraction des RNA viraux de protoplastes.

Les protoplastes, délicatement transférés dans un tube Eppendorf, sont centrifugés

2 min à 1000 rpm, puis le surnageant est éliminé et le culot congelé à -20 °C puis remis

en suspension dans un tampon d'extraction contenant du Tris-HCl 50 mM pH 7,5, de

l'EDTA 1 mM, du SDS 1% et du macaloïd 0,03%. Suivent alors deux extractions au

phénol-chloroforme (v/v) et le surnageant est mélangé à un volume de LiCl 4M afin de

précipiter spécifiquement les RNA. Après agitation, le tube est placé à 0°C pendant 2h.

Les RNA sont sédimentés par centrifugation puis lavés à l'éthanol 70% et repris dans 10

µl d'eau bidistillée stérile avant d'être analysés par Northern Blot comme décrit dans le

paragraphe A-X

Page 192: These alain hehn

Matériel et méthodes______________________________________________________________________

186

VI-Expression transitoire dans les feuilles de C. quinoa et Nicotiana tabacum.

5 µg de plasmides sont mis en présence de 25 µl d'une solution de billes de

tungstène, 25 µl de CaCl2 1M et de 10 µl de spermidine 0,1 M. Le DNA est mis à

précipiter pendant 10 min à température ambiante, avant d'éliminer 25 µl du surnageant.

Après une brève sonication pour homogénéiser le mélange DNA-billes de tungstène, 2

µl sont bombardés à la surface de feuilles de C. quinoa agées de 3 semaines, placées

face antérieure sur le dessus dans des boites de Pétri contenant un milieu de culture

gélosé. Des bombardements analogues sont effectuées sur des feuilles de Nicotiana

tabacum comme décrit par Twell et al (1989). Après 24 heures de culture en logette, les

feuilles sont broyées dans du tampon d'extraction (10 mM KPO4 pH 7,5, 10 mM DTT).

Finalement l'activité luciférase est mesurée en présence de tampon Hepes KOH pH 7,5

50 mM, MgCl2 20 mM, ATP 10 mM et de luciférine 0,5 mM.

Page 193: These alain hehn

Publication n°4

IDENTIFICATION AND CHARACTERIZATION OF RESISTANCE TO

RHIZOMANIA IN AN ECOTYPE OF BETA VULGARIS SUBSP. MARITIMA.

Geyl L., Garcia Heriz M., Valentin P., Hehn A. & Merdinoglu D.

Sous presse dans Plant Pathology

(1995)

Page 194: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

188

Page 195: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

189

Page 196: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

190

Page 197: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

191

Page 198: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

192

Page 199: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

193

Page 200: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

194

Page 201: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

195

Page 202: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

196

Page 203: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

197

Page 204: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

198

Page 205: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

199

Page 206: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

200

Page 207: These alain hehn

Publication n°4______________________________________________________________________

201

Page 208: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

202

Page 209: These alain hehn

ABREVIATIONS

Abréviations des acides aminés

A : Ala : AlanineC : Cys : CystéineD : Asp : Acide aspartiqueE : Glu : Acide glutamiqueF : Phe : PhénylalanineG : Gly : GlycineH : His : HistidineI : Ile : IsoleucineK : Lys : LysineL : Leu : LeucineM : Met : MéthionineN : Asn : AsparagineP : Pro : ProlineQ : Gln : GlutamineR : Arg : ArginineS : Ser : SérineT : Thr : ThréonineV : Val : ValineW : Trp : TryptophaneY : Tyr : Tyrosine

Abréviations des virus

ACMV : African cassava mosaic virusAMV : Alfalfa mosaic virusBMV : Brome mosaic virusBNYVV : Beet necrotic yellow vein virusBSMV : Barley stripe mosaic virusBYV : Beet yellows virusBWYV : Beet western yellows virusCaMV : Cauliflower mosaic virusCMV : Cucumber mosaic virus

Page 210: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

204

CPMV : Cowpea mosaic virusCYMV : Clover yellow mosaic virusCyRSV : Cymbidium ringspot virusEMV : Euphorbia mosaic virusGFLV : Grapevine fanleaf virusPCV : Peanut clump virusPVM : Potato virus MPVY : Potato virus YPVX : Potato virus XSBWMV : Soil borne wheat mosaic virusTBSV : Tomato bushy stunt virusTCV : Turnip crinkle virusTEV : Tobacco etch virusTGMV : Tomato golden mosaic virusTMV : Tobacco mosaic virusTRV : Tobacco rattle virusTSWV : Tomato spotted wilt virusTYMV : Turnip yellow mosaic virusWClMV : White clover mosaic virus

Abréviations générales

A : AmpèreAA : AminoacideAmp : AmpicillineATP : Adénosine 5' triphosphateBCIP : 5-bromo-4-chloro-3-indoyl phosphate sel dissodiqueBET : Bromure d'éthidiumBSA : Sérum albumine bovinecDNA : Acide désoxyribonucléique complémentaireChl : ChloramphénicolCi : CurieCP : protéine de coquecm : centimètreCTP : Cytosine 5' triphosphateDa : DaltonddNTP : Didésoxyribonucléoside triphosphate (ddATP, ddCTP, ddGTP,

ddTTP)DNA : Acide désoxyribonucléique

Page 211: These alain hehn

Abréviations______________________________________________________________________

205

DNase : DésoxyribonucléasedNTP : Désoxyribonucléoside triphosphate (dATP, dCTP, dGTP, dTTP)DO : Densité optiqueDTT : DithiothréitolEDTA : Ethylène diamine tétraacétate de sodiumEGTA : Ethylène glycol tétraacétate de sodiumF : FarradFDA : Fluoréscéine diacétateg : Grammeh : HeureHepes : Acide N-2 hydroxy éthyl pipérazine N'-2 éthane sulfoniqueIgG : Immunoglobuline de type GINRA : Institut national de la recherche agronomiqueIPTG : IsopropylthiogalactopyranosideJ : Joulek : Kilo-kb : KilobaseLB : Luria BertaniLMP : Bas point de fusionM : Mole par litremin : MinutemRNA : Acide ribonucléique messagermol : Molen : Nano-µ : Micro-NBT : Nitro blue tetrazolium chlorid monohydratnt : NucléotideORF : Phase ouverte de lecturepb : paire de basePBS : Tampon phosphate salinPCR : Réaction de polymérisation en chaînePEG : Polyéthylène glycolPVPP : Polyvinylpolypyrrolidoneqsp : Quantité suffisante pourRNA : Acide ribonucléiqueRNase : RibonucléaseRNasin : Inhibiteur de ribonucléaserpm : Révolution par minuteRT : Readthrough

Page 212: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

206

SDS : Dodécyl sulfate de sodiumsec : SecondeSSC : Standard sodium citrateTBE : Tampon Tris-Borate-EDTATE : Tampon Tris-EDTATEMED : NNN'N' tétraméthyl éthylène diamineTm : Température de fusionTNE : Tampon Tris-NaCl-EDTATris : Tris (hydroxyméthyl) amino méthanetRNA : Acide ribonucléique de transfertT° : TempératureU : Unité enzymatiqueUV : Ultra violetV : VoltW : WattΩ : Ohm

Page 213: These alain hehn

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Allison A.V. & Shalla T.A. (1974). The ultrastructure of local lesions induced by potatovirus X: a sequence of cytological events in the course of infection. Phytopathology,64, 784-793

Andino R., Rieckhof G.E., Achacoso P.L. & Baltimore D. (1993). Poliovirus RNAsynthesis utilizes an RNP complex formed around the 5'-end of viral RNA. Embo J.,12-9, 3587-3598.

Atkins D., Hull R., Wells B., Roberts K., Moore P. & Beachy R.N. (1991). The tobaccomosaic virus 30 K movement protein in transgenic plants is localized toplasmodesmata. J. Gen, Virol., 72, 209-211.

Baer M.L., Houster F., Loesch-Fries L.S. & Gehrke L. (1994). Specific RNA binding byamino-terminal peptides of alfalfa mosaic virus coat protein. Embo J, 13, 727-735.

Barrett A.J. (1986). Proteinases inhibitors. Barret A.J. and Salvesen G. eds. ElseveierScience Publisher BV. 3-22.

Baulcombe D., Devic M. & Jaegle M. (1990). The molecular biology of satellite RNAfrom cucumber mosaic virus, in recognition and response in plant-virus interactions.(Fraser RSS, ed), 263-272. Springer, Berlin.

Baulcombe D., Saunder G. R., Revan M.W., Mayo M.A. & Harrison B.D. (1986).Expression of biologically active viral satellite RNA from the nuclear genome oftransformed plants. Nature, 321, 446-449.

Beachy R.N., Loesch-Fries S. & Tumer N.E. (1990). Coat protein mediated resistanceagainst virus infection. Annu. Rev. Phytopathol., 28, 451-474.

Beck D.L., Guilford P.J., Voot D.M., Andersen M.T., Forster R.L.S. (1991). The triplegene block proteins of white clover mosaic potexvirus are required for transport.Virology, 183, 695-702.

Bouzoubaa S., Niesbach-Klösgen U., Jupin I., Guilley H., Richards K. & Jonard G.(1991). Shortened forms of beet necrotic yellow vein virus RNA-3 and -4: internaldeletions and subgenomic RNA. J. Gen. Virol., 72, 259-266.

Page 214: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

208

Bouzoubaa S. & Scheidecker D. (1990). Infection of protoplasts with beet necroticyellow vein virus RNA. Proceedings of the first symposium of the internationalworking group on plant viruses with fungal vectors. ed. Koenig, R. Verlag EugenUlmer, Stuttgart, 16-20.

Bouzoubaa S., Quillet L., Guilley H., Jonard G. & Richards, K. (1987). Nucleotidesequence of beet necrotic yellow vein Virus RNA-1. J. Gen. Virol., 68, 615-626.

Bouzoubaa S., Ziegler V., Beck D., Guilley H., Richards K. & Jonard G. (1986).Nucleotide sequence of beet necrotic yellow vein virus RNA-2. J. Gen. Virol., 67,1689-1700.

Bouzoubaa S., Guilley H., Jonard G., Richards K. & Putz C. (1985). Nucleotidesequence analysis of RNA-3 and RNA-4 of Beet Necrotic Yellow Vein Virus,Isolates F2 and G1. J. Gen. Virol., 66, 1553-1564.

Brault V. & Miller W. A. (1992). Translational frameshifting mediated by a viralsequence in plant cells. Proc. Natl. Acad. Sci., USA, 89, 2262-2266.

Bransom K.L. & Dreher T.W. (1994). Identification of the essential cysteine andhistidine residues of the turnip yellow mosaic virus protease. Virology, 198, 148-154.

Brunt A.A. (1991). Soil-borne wheat mosaic virus group. In Classification andnomenclature of viruses. Fifth report of the international commitee on taxonomy ofviruses. (R.I.B. Francki, C.M. Fauquet, D.L. Knudson & F. Brown, Eds) Springer-Verlag, New York, 377-379.

Brunt A.A. & Richards K. (1989). Biology and molecular biology of furoviruses. Adv.Virus Res., 36, 247-262.

Burgyan J., Grieco F. & Russo M. (1989). A defective interfering RNA molecule incymbidium ringspot virus infections. J. Gen. Virol., 70, 235-239.

Canova A. (1966). Ricerche virologiche nella rizomania della bietola. AnnaliAccademia Nazionale di Agricoltura, 78, 37-46.

Canova A. (1959). Appunti di patologia della barbabietola. Inf. Fitopatol., 9, 390-397.Casabadan J. & Cohen S. (1980). Analysis of gene control signals by DNA fusion and

cloning in Escherichia coli. J. Mol. Biol., 138, 179-207.Carrington J.C. & Dougherty W.G. (1987). Processing of tobacco etch virus 49K-

protease requires autoproteolysis. Virology, 160, 355-362.Chadefaud M. & Emberger L. (1942). Traité de botanique sytématique. Masson & Cie,

Tome 1Chien A., Edgar B.D. & Trela J.M. (1976). Desoxyribonucleic acid polymerase from the

extreme thermophile Thermus aquaticus. J. Bacteriol., 127, 1550-1557Citovsky V., Wong M.L., Shaw A.L., Prasad B.V.V. & Zambriski P. (1992).

Vizualisation and characterization of tobacco mosaic virus movement binding tosingle-stranded nucleic acid. Plant Cell, 4, 397-411.

Page 215: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

209

Citovsky V., Knorr D., Schuster G. & Zambryski P. (1990). The P30 movement proteinin tobacco mosaic virus is a single-strand binding nucleic acid binding protein. Cell,60, 637-647.

D'Arcy C.J. & de Zoeten G.A. (1979). Beet western yellows virus in phloem tissue ofThlaspi arvense. Phytopathology, 69, 1194-1198.

Davies C., Hills G. & Baulcombe D. (1993). Subcellular localization of the 25 kDaprotein encoded in the triple gene block of potato virus X. Virology, 197, 166-175.

De Oliveira Resende R., de Haan P., de Avila A.C., Kitajima E.W., Kormelink R.,Goldbach R. & Petrs D. (1991). Generation of envelope and defective interferingRNA mutants of tomato spotted wilt virus by mechanical passage. J. Gen. Virol., 72,2375-2383.

Deom C.M., Wolf S., Holt C.A., Lucas W.J. & Beachy R.N. (1990). Molecularcharacterization and biological function of the movement protein of tobacco mosaicvirus in transgenic plants. Proc. Natl. Acad. Sci., USA, 87, 3284-3288.

Derbyshire V., Freemont P.S., Sanderson M.R., Beese L., Friedman J.M., Joyce, C.M.& Steitz T.A. (1988). Genetic and christallographic studies of the 3', 5'exonucleolytic site of DNA polymerase I. Science, 240, 199-201.

Dessens J.T. & Lomonossof G.P. (1991). Mutational analysis of the putative catalytictriad of the cowpea mosaic virus 24K-protease. Virology, 184, 738-746.

De Zoeten G.A. & Gaard G. (1969). Possibilities for inter and intracellular translocationof some icosahedral plant viruses. J. Cell Biol., 40, 814-823.

Ding B., Haudenshield J.H.S., Hull R.J., Wolf S. & Beachy R.N. (1992). Secondaryplasmodesmata are specific sites of localization of the tobacco mosaic virusmovement protein in transgenic tobacco plants. Plant Cell, 4, 915-928.

Donald R.G. & Jackson A.O. (1994). The barley stripe mosaic virus γb gene encodes amultifunctional cysteine-rich protein that affects pathogenesis. The Plant Cell, 6,1593-1606.

Dougherty W.G., Lindbo J.A., Smith H.A., Parks D.T., Swanney S. & Proebsting W.M.(1994). RNA-mediated virus resistance in transgenic plants: exploitation of a cellularpathway possibly involved in RNA degradation. Mol. Plant-Microbe Interact., 7-5,544-552.

Dougherty W.G. & Semmler B.L. (1993). Expression of virus-encoded proteinases:functional and structural similarities with cellular enzymes. Microbiological Reviews.57-4, 781-822.

Dougherty W.G., Parks T.D., Cary S.M., Bazan J.F. & Fletterick R.J. (1989).Characterization of the catalytic residues of the tobacco etch virus 49 kDa proteinase.Virology, 172, 302-310.

Dowson Day M.J., Ashurst, J.L. & Dixon R.A.(1994). Plant expression cassettes forenhanced translation efficiency. Plant Mol. Biol. Reptr., 12-4, 347-357.

Page 216: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

210

Esau K. (1967). Anatomy of plant virus infections. Annu. Rev. Phytopathol., 5, 45-76.Franki R.I.B. (1986). Plant virus satellite. Annu Rev. Microbiol., 39, 151-174.Fujisawa I. & Sugimoto T. (1977). Transmission of beet necrotic yellow vein virus by

Polymyxa betae. Ann. Phytopath. Soc. Japan, 43, 583-586.Fujisawa I. & Sugimoto T. (1976). Ecological study on rhizomania of sugar beet and its

pathogen. Reprinted from the research bulletin n°115 of the Hokkaïdo NationalAgriculture Experiment Station. 123-131.

Geyl L., Garcia Heriz M., Valentin P., Hehn A. & Merdinoglu D. (1995). Identificationand characterization of resistance to rhizomania in an ecotype of Beta vulgaris subsp.maritima. Plant Pathology. In press.

Gibbs A. (1976). Viruses and plasmodesmata. Intercellular communication in plants :studies on plasmodesmata (BES Gunning and AW Robards, eds) Berlin, Springer-Verlag, 149-163.

Giesman-Cookmeyer D. & Lommel S.A. (1993). Alanine scanning mutagenesis of aplant virus movement protein identifies three functional domains. Plant Cell, 5, 973-982.

Gill C.C. & Chong J.J. (1975). Development of infection in oat leaves inoculated withbarley yellow dwarf virus. Virology, 66, 440-453.

Gilmer D., Bouzoubaa S., Hehn A., Guilley H., Richards K. & Jonard G. (1992).Efficient cell-to-cell movement of beet necrotic yellow vein virus requires 3'proximal genes located on RNA 2. Virology, 189, 40-47.

Goldbach R., Rezelman G. & Van Kammen A. (1980). Independent replication andexpression of B component RNA of cowpea mosaic virus. Nature, 286, 297-300.

Goodwin P.B. (1983). Molecular size limit for movement in the symplast of the Elodealeaf. Planta, 157, 124-130

Gorbalenya A.E., Koonin E.V. & Lai M.M.C. (1991). Putative papain-related thiolproteases of positive strand RNA viruses. Identification of rubi- and aphtovirusproteases and delineation of a novel conserved domain associated with proteases ofrubi-, alfa- and coronavirus. FEBS letter, 288-2, 201-205.

Gorbalenya A.E., Donchenko A.P., Blinov V.M. & Koonin E.V. (1989). Cysteineproteases of positive strand RNA viruses and chymotrypsine like serine proteases. Adistinct protein family with a common structural fold. FEBS letter, 243, 103-114.

Gough J. & Murray N.(1983). Sequence diversity among related genes for recognitionof specific targets in DNA molecules. J. Mol. Biol., 166, 1-19

Gramstat A., Courtpozanis A., Rohde W. (1990). The 12 kDa protein of potato virus Mdisplays properties of a nucleic acid-binding regulatory protein. FEBS letter, 276, 34-38.

Greener A. (1990). E.coli SURETM strain: clone "unclonable" DNA. Strategies Mol.Biol., 3, 5-6.

Page 217: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

211

Haeberlé A.M. & Stussi-Garraud C. (1995). In situ localization of the non-structuralprotein P25 encoded by beet necrotic yellow vein virus RNA 3. J. Gen Virol., 76,643-650.

Haeberle A. M., Stussi Garaud C., Schmitt C., Garaud J. C., Richards K., Guilley H. &Jonard G. (1994). Detection by immunogold labelling of P75 readthrough proteinnear an extremity of beet necrotic yellow vein virus particles. Arch.Virol., 134, 195-203.

Harris K.S., Xiang W., Alexander L., Lane W., Paul A.V. & Wimmer E. (1994).Interaction of poliovirus polypeptide 3 CD pro with the 5' and 3' termini of thepoliovirus genome. J. Biol. Chem., 269, 27004-27014.

Hehn A., Bouzoubaa S., Bate N., Twell D., Marbach J., Richards K., Guilley H. andJonard G. (1995). The small cysteine-rich protein P14 of beet necrotic yellow veinvirus regulates accumulation of RNA 2 in cis and coat protein in trans. Virology,sous presse.

Hehn A., Bouzoubaa S., Guilley H., Jonard G. & Richards K. (1994). Artificialdefective interfering RNAs derived from RNA 2 of beet necrotic yellow vein virus.Arch. Virol., 135, 143-151.

Hehn A., Schmitt C., Haeberlé A.M., Gilmer D., Stussi-Garaud C., Guilley H.,Richards K. & Jonard G. (1993). Identification of sequences involved in beet necroticyellow vein virus encapsidation and diffusion. Proceedings of the second symposiumof international working group on plant viruses with fungal vectors, 31-34, ed. ChujiHiruki.

Herzog E., Guilley H., Manohar S.K., Dolet M., Richards K., Fritsch C. & Jonard G.(1994). Complete nucleotide sequence of peanut clump virus RNA 1 andrelationships with other fungus-transmitted rod-shaped viruses. J. Gen. Virol., 75,3147-3155.

Hillman B.I., Carrington J.C. & Morris T.J. (1987). A defective interfering RNA thatcontains a mosaic of plant virus genome. Cell, 51, 427-433.

Hope I.A. & Struhl K. (1986). Functionnal dissection of a eukariotic transcriptionalprotein, GNN4 of yeast. Cell, 46, 885-894.

Hull R. & Davies J.W. (1992). Approaches to non conventional control of plantdiseases. Critical Reviews in Plant Sciences. 11-1, 17-33.

Jackson A.O., Petty I.T.D., Jones R.W., Edwards M.C. & French R. (1991). Analysis ofbarley stripe mosaic virus pathogenicity. Seminars in virology, 2, 107-119.

Jackson A.O. & Larkins B.A. (1976). Influence of ionic strengh, pH and chelation ofdivalent metals on isolation of polyribosomes from tobacco leaves. Plant. Physiol.,57, 7-10

Page 218: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

212

Jacobsen H., Klenow H. & Overgaard-Hansen K. (1974). The N-terminal amino-acidsequences of DNA polymerase I from E. coli and of the large and the small fragmentobtained by limited proteolysis. Eur. J. Biochem., 45, 623-627.

Jacquemond M. & Lot H. (1981). L'ARN satellite du virus de la mosaïque de laconcombre. I. Comparaison de l'aptitude à induire la nécrose létale de la tomated'ARN satellite isolés de plusieurs souches de virus. Agronomie, 1, 927-932.

Jupin I., Guilley H., Richards K. & Jonard G. (1992). Two proteins encoded by beetnecrotic yellow vein virus RNA 3 influence symptom phenotype on leaves. Embo J.,11, 479-488.

Jupin I., Richards K., Jonard G., Guilley H. & Pleij C.W.A. (1990). Mapping ofsequences required for productive replication of beet necrotic yellow vein virusRNA 3. Virology, 178, 273-280.

Kadare G., Rozanov M. & Haenni A.L. (1995). Caratérisation de la protéinase duTYMV exprimée dans Escherichia coli. Cinquièmes rencontres de virologievégétale, Aussois, 23-27 janvier 1995.

Kasteel D., Wellink J., Verver J., Van Lent J., Goldbach R. & Van Kammen A. (1993)The involvement of cowpea mosaic virus M-RNA encoded proteins in tubuleformation. J. Gen. Virol., 74, 1721-1724.

Keegan L., Gill G. & Ptashne M. (1986). Separation of DNA binding from thetranscription-activating function of a eucaryotic regulatory protein. Science, 231,699-704.

Keskin B. (1967). Polymyxa betae (Plasmodiophoraceae) Vegetative Vermerhung inWurtzelhaar der Zuckerrübe. In W. G. (Eds.), Enceclopeadia cinematographica, 1-8.

Keskin B. (1964). Polymyxa betae n. sp. ein parasit in den wurzeln von beta vulgaristournefort, besonders wähsend der Jugendentwickling der zuckerrübe. Arch.Microbiol., 49, 348-374.

Kim K.S. & Lee K.W. (1992). Geminivirus-induced macrotubules and their suggestedrole in cell-to-cell movement. Phytopathology, 82, 664-669.

Koenig R. & Burgermeister W. (1989). Mechanical inoculation of sugarbeet roots withisolates of beet necrotic yellow vein virus having different RNA composition. J.Phytopath., 124, 249-255.

Koenig R., Burgermeister W., Weich H., Sebald W. & Kothe C. (1986). Uniform RNApatterns of beet necrotic yellow vein virus in sugar beet roots, but not in leaves fromseveral plant species. J. Gen. Virol., 67, 2043-2046.

Kolar A., Dalmay T. & Burgyan J. (1993). Defective interfering RNA mediatedresistance against cymbidium ringspot tombusvirus in transgenic plants. Virology,193, 313-318.

Page 219: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

213

Koonin E.V. & Dolja V.V. (1993). Evolution and taxonomy of positive strand RNAviruses: implication of comparative analysis of amino acid sequences. CriticalReviews in Biochemestry and Molecular Biology, 28-5, 375-430.

Koonin E.V., Boyko V.P. & Dolja V.V. (1991). Small cysteine-rich proteins of differentgroups of plant viruses are related to different families of nucleic acids-bindingproteins. Virology, 181, 395-398.

Kormelink R., Storms M., Van Lent J., Peters D. &Goldbach R. (1994). Expression andsubcellular location of the NSm protein of tomato spotted wilt virus (TSWV), aputative viral movement protein. Virology, 200, 56-65.

Kozak M. (1989). The scanning model for translation: an update. J. Cell Biol., 108,229-241.

Kunkel T.A., Roberts J.D. & Zakour R.A. (1987). Rapid and efficient site specificmutagenesis without phenotypic selection. Methods in Enzymology, 154, 367-382.

Kuszala M. & Putz C. (1977). La rhizomanie de la betterave sucrière en Alsace : gammed'hôtes et propiétés biologiques du "Beet Necrotic Yellow Vein Virus". Ann.Phytopathol., 9, 435-446.

Kyte J. & Doolitle R.F. (1982). A simple method for displaying the hydropathiccharacter of a protein. J. Mol. Biol., 157, 105-132.

Lamberti C., Morrissey L.C., Grossman S.R. & Androphy E. (1990). Transcriptionalactivation by the papillomavirus E6 zinc finger protein. Embo J., 9, 1907-1913.

Laemmli U.K. (1970). Cleavage of structural proteins during the assembly of the headof bacteriophage T4. Nature, 227, 680-685.

Lazzarini R.A., Keene J.D. & Schubert M. (1981). The origins of defective interferingparticles of the negative strands RNA viruses. Cell, 26, 145-154.

Lehman I. R. (1974). T4 DNA polymerase. Methods Enzymol., 29, 46-53.Lemaire O., Merdinoglu D., Valentin P., Putz C., Ziegler-Graff V., Guilley H., Jonard

G. & Richards K. (1988). Effect of beet necrotic yellow vein virus RNA compositionon transmission by Polymyxa betae. Virology, 162, 232-235.

Leonard D.A. & Zaitlin M. (1982). A temperature-sensitive strain of tobacco mosaicvirus defective in cell-to-cell movement generates an altered virus coded protein.Virology, 117, 416-442.

Li G.P. & Rice C.M. (1993). The signal for translational readthrough of a UGA codonin sindbis virus RNA involves a single cytidine residue immediately downstream ofthe termination codon. J. Virol., 67, 5062-5067.

Li X.H., Heaton L.A., Morris T.J. & Simon A.E. (1989). Turnip crinckle virus defectiveinterfering RNA intensify viral symptoms and are generated de novo. Proc. Natl.Acad. Sci., USA, 86, 9173-9177.

Ma J. & Ptashne M. (1987). A new class of yeast transcriptionnal activators. Cell, 51,113-119.

Page 220: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

214

Maas R. (1983). An improved colony hybridization method with significantly increasedsensitivity for detection of single genes. Plasmid, 10, 296-298.

Mc Mullen C.R., Gardner W.S. & Myers G.A. (1977). Ultrastructure of cell-wallthickenings and paramural bodies induced by barley stripe mosaic virus.Phytopathology, 67, 462-467.

Maniatis T., Fritsch E.F. & Sambrook J.L. (1982). Molecular cloning: a laboratorymanual. Cold Spring Harbor Laboratory.

Margis R., Viry M., Pinck M. & Pinck L. (1991). Cloning and in vitro characterizationof the grapevine fanleaf virus proteinase cistron. Virology, 185, 779-787.

Marsh L.E., Pogue G.P., Szybiak U., Connell J.P. & Hall T C. (1991). Non-replicatingdeletion mutants of brome mosaic virus RNA-2 interfere with viral replication. J.Gen. Virol., 72, 2367-2374.

Meshi T., Watanabe Y., Saito T., Sugimoto A., Maeda T. & Okada Y. (1987). Functionof the 30 kd protein of tobacco mosaic virus: involvement in cell-to-cell movementand dispensibility for replication. Embo J, 6 2557-2563.

Moffatt B.A. & Studier F.W. (1987). T7 lysozyme inhibits transcription by T7 RNApolymerase. Cell, 49, 221-227.

Montasser M.S., Toussignant M.E. & Kaper J.M. (1991). Satellite-mediated protectionof tomato against cucumber mosaic virus: I. greenhouse experiments and simulatedepidemic conditions in field. Plant Dis., 75, 86-92.

Morozov S.Y., Dolja V.V. & Atabekov J.G. (1989). Probable reassortment of genomicelements among elongated RNA-containing plant viruses. J. Mol. Biol., 29, 52-62.

Moser O., Gagey M.J., Godefroy-Colburn T., Stussi-Garraud C., Ellwart M., Nitshko H.& Mundry K.W. (1988). The fate of the transport protein of tobacco mosaic virus insystemic and hypersensitive tobacco hosts. J. Gen. Virol., 69, 1367-1373.

Mullis K. & Faloona F. (1987). Specific synthesis of DNA in vitro via a polymerasecatalysed chain reaction. Methods Enzymol., 155, 335.

Mullis K., Faloona F., Scharf S., Saiki R., Horn G. & Erlich H. (1986). Specificenzymatic amplification of DNA in vitro : the polymerase chain reaction. ColdSpring Harbor Symp. Quant Biol., 51, 263

Niesbach Klösgen U., Guilley H., Jonard G. & Richards K. (1990). Immunodetection invivo of beet necrotic yellow vein virus encoded proteins. Virology, 178, 52-61.

Pelham H.R.B. & Jackson R.J. (1976). An efficient mRNA-dependent translationsystem from reticulocyte lysate. Eur. J. Biochem., 67, 247-256.

Pelletier J. & Sonnenberg N. (1988). Internal initiation of translation of eukaryoticmRNA directed by a sequence derived from poliovirus RNA. Nature, 334, 320-325.

Peters S.A., Voohorst W.G.B., Wery J., Wellink J. and Van Kammen A. (1992). Aregulatory role for the 32 k-protein in proteolytic processing of cowpea mosaic viruspolyproteins. Virology, 191-1, 81-89.

Page 221: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

215

Petty I.T.D., French R., Jones R.W. & Jackson A.O. (1990). Identification of barleystripe mosaic virus genes involved in viral RNA replication and systemic movement.Embo J., 9, 3453-3457.

Poch O., Sauvaget I., Delarue M. & Tordo N. (1989). Identification of four conservedmotifs among the RNA-dependent polymerase encoding elements. Embo J., 8, 3867-3874.

Pogue G.P. & Hall T.C. (1992). The requirement for a 5' stem-loop structure in bromemosaic virus replication supports a new model for viral positive-strand RNAinitiation. J. Virol., 66, 674-684.

Porath J., Carlsson J., Olsson I. & Belfrage G. (1975). Metal chelate affinitychromatography, a new approach to protein fractionation. Nature, 258, 598-599.

Powell-Abel P.A., Nelson R.S., De B., Hoffmann N., Rogers S.G., Fraley R.T. &Beachy R.N. (1986). Delay of desease development in transgenic plants that expressthe tobacco mosaic virus coat protein gene. Science, 232, 738-743.

Putz C. (1977). Composition and structure of beet necrotic yellow vein virus. J. Gen.Virol. 35, 397-401.

Putz C. & Vuittenez A. (1974). Observation de particules virales chez les betteravesprésentant en Alsace des symptômes de rhizomanie. Ann. Phytopathol., 6, 129-138.`

Putz C., Pinck L., Pinck M. & Fritsch C. (1983). Identification of the 3' end of beetnecrotic yellow vein virus RNAs. Presence of poly-A sequences. FEBS letters, 156,41-56

Quadt R. & Jaspars E.M.J. (1990). Purification and characterization of brome mosaicvirus RNA-dependent RNA polymerase. Virology, 178, 189-194.

Quillet L., Guilley H., Jonard G. & Richards K. (1989). In vitro synthesis of biologicallyactive beet necrotic yellow vein virus RNA. Virology, 172, 293-301.

Radloff R., Bauer W. & Vinograd J. (1967). A dye-buoyant density method for thedetection and isolation of closed circular duplex DNA : the closed circular DNA inHeLa cells. Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 57, 1514-1521.

Rave N., Crkvenjakov J. & Boedtker H. (1979). Identification of procollagen mRNAstransfered to diazo-benzylomethyl paper from formaldehyde agarose gels. NucleicAcids Res., 6, 3559-3567.

Rezelman G., Franssen H.J., Goldbach R.W. & Van Kammen A. (1982). Limits of theindependence of the bottom component RNA of cowpea mosaic virus. J. Gen. Virol.,60, 335-342.

Richards K., Jonard G., Guilley H., Ziegler V. & Putz C. (1985). In vitro translation ofbeet necrotic yellow vein virus RNA and studies of sequence homology among theRNA species using cloned cDNA probes. J. Gen. Virol., 66, 345-350.

Riechmann J.L., Lain S. & Garcia J.A. (1992). Highlights and prospects of potyvirusmolecular biology. J. Gen. Virol., 73, 1-16.

Page 222: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

216

Ritzenthaler C., Schmit A.C., Michler P., Stussi-Garraud C. & Pinck L. (1994).Grapevine fanleaf nepovirus P38 putative movement protein is involved in tubuleformation in vivo. Molecular Plant microbe Interactions. Soumis

Robards A.W. & Lucas W.J. (1990). Plasmodesmata. Annu. Rev. Plant. Physiol. PlantMol. Biol., 41, 369-419.

Roux L., Simon A.E. & Holland J.J. (1991). Effects of defective interfering viruses onvirus replication and pathogenesis. Adv. Virus Res., 40, 181-211.

Rozanov M.N., Drugeon G. & Haenni A.L. (1995). Papaïn-like proteinase of turnipyellow mosaic virus: a prototype of a new viral proteinase group. Arch. Virol., 140,273-288.

Saiki R.K., Scharf S., Faloona F., Mullis K.B., Horn G.T., Erlich H.A. & Arnheim N.(1985). Enzymatic amplification of ß globine genomic sequences and restriction siteanalysis for diagnosis of sickle cell anemia. Science, 230, 1350-1354.

Saiki R.K., Gelfand D.H., Stoffel S., Scharf S, Higuchi R., Horn G., Mullis K.B. &Erlich H.A. (1988). Primed-directed enzymatic amplification of DNA with athermostable DNA polymerase. Science, 238, 487-491.

Schmitt C., Balmori E., Jonard G., Richards K. & Guilley H. (1992). In vitromutagenesis of biologically active transcripts of beet necrotic yellow vein virusRNA 2: Evidence that a domain of the 75-kDa readthrough protein is important forefficient virus assembly. Proc. Natl. Acad. Sci.,USA, 89, 5715-5719.

Scott K. P., Kashiwazaki S., Reavy B.& Harrison B. D. (1994) The nucleotide sequenceof potato mop-top virus RNA 2: A novel type of genome organization for a furovirus.J. Gen. Virol. 75, 3561-3568.

Shalla T.A., Petersen L.J. & Zaitlin M. (1982). Restricted movement of temperature-sensitive virus in tobacco leaves is associated with a reduction in number ofplasmodesmata. Virology, 60, 355-358.

Silva-Rosales L., Lindbo J.A. & Dougherty W.G. (1994). Analysis of transgenictobacco plants expressing a truncated form of a potyvirus coat protein nucleotidesequence. Plant. Mol. Biol., 24, 929-939.

Smith H.A., Swaney S.L., Parks, T.D., Wernsman E.A. & Dougherty W.G. (1994).Transgenic plant virus resistance mediated by untranslatable sense RNAs:expression, regulation, and fate of nonessential RNAs. The Plant Cell, 6, 1441-1453.

Sprang S., Standing T., Fletterick R.J., Stroud R.M., Finer-Moore J., Xuong N.H.,Hamin R., Rutter W.J. & Craik C.S. (1987). The three-dimensional structure ofasn 102 mutant of trypsin: role of asp 102 in serine protease catalysis. Science, 237,905-909.

Stanley J., Frischmuth T. & Ellwood S. (1990). Defective viral DNA amelioratessymptoms of geminivirus infection in transgenic plants. Proc. Natl. Acad. Sci., USA,87, 6291-6295.

Page 223: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

217

Studier F.W., Rosenberg A.H., Dunn J.J. & Dubendorff J.W.(1990). Use of T7 RNApolymerase to direct expression of cloned genes. Methods Enzymol. 185, 60-89.

Stussi Garraud C., Haeberlé A.M., Ritzenthaler C., Rohfritsch O. & Lebeurier G.(1994). Electron microscopy of plant viruses. Biology of the cell. 80, 147-153.

Tamada T., & Kusume T. (1991). Evidence that the 75K readthrough protein of beetnecrotic yellow vein virus RNA-2 is essential for transmission by the fungusPolymyxa betae. J. Gen. Virol., 72, 1497-1504.

Tamada T. & Abe H. (1989). Evidence that beet necrotic yellow vein virus RNA-4 isessential for efficient transmission by the fungus Polymyxa betae. J. Gen. Virol., 70,3391-3398.

Tamada T. & Baba T. (1973). Beet necrotic yellow vein virus from rhizomania affectedsugar beet in Japan. Ann. Phytopath. Soc. Japan, 39, 325-332.

Tien P., Zhang X.H., Qiu B.S., Qin B.Y. & Wu G.S. (1987). Satellite RNA for thecontrol of plant viral disease. Ann. Appl. Biol., 111, 143-152.

Tomenius K., Clapham D. & Meshi T. (1987). Localization by immunogoldcytochemistry of the virus-coded 30 K-protein in plasmodesmata of leaves infectedwith tobacco mosaic virus. Virology, 160, 363-371.

Tucker E.B. (1982). Translocation in the staminal hairs of Setcreasea purpurea I: studyof cell ultrastructure and cell-to-cell passage of molecular probes. Protoplasma, 113,193-201.

Turner R., Bate N., Twell D. & Foster G.D. (1994). In vivo characterisation of atranslational enhancer upstream from the coat protein open reading frame of potatovirus S. Arch. Virol., 137, 123-132.

Twell D., Klein T.M., Fromm M.E. & Mc Cormick S. (1989). Transient expression ofchimeric genes delivered into pollen by microprojectile bombardment. PlantPhysiol., 91, 1270-1274.

Van Bokhoven H., Le Gall O., Kasteel D., Verver J., Wellink J. & Van Kammen A.(1993). Cis and trans acting elements in cowpea mosaic virus RNA replication.Virology, 195, 377-386.

Van Lent J., Storms M., Van der Meer F., Wellink J. & Goldbach R. (1991). Tubularstructures involved in movement of cowpea mosaic virus are also formed in infectedcowpea protoplasts. J. Gen. Virol., 72, 2615-2623.

Van Lent J., Wellink J. & Goldbach R. (1990). Evidence for the involvment of the 58 Kand 48 K-proteins in the intercellular movement of cowpea mosaic virus. J. Gen.Virol., 71, 219-223.

Veidt I., Bouzoubaa S., Leiser R.M., Ziegler-Graff V., Guilley H., Richards K. & JonardG. (1992). Synthesis of full-Length transcripts of beet western yellows virus RNA:Messenger properties and biological activity in protoplasts. Virology, 186, 192-200.

Page 224: These alain hehn

Annexe______________________________________________________________________

218

Verchot J., Handon K.L. & Carrington J.C. (1992). Mutational analysis of the tobaccoetch potyviral 35 kDa proteinase: Identification of essential residues andrequirements for autoproteolysis. Virology, 190, 298-306.

Vieira J. & Messing J. (1987). Production of single stranded plasmid DNA. MethodsEnzymol., 153, 3-11.

Vos P., Verver J., Jaegle H., Wellink J., Van Kammen A. & Goldbach R. (1988). Twoviral proteins involved in the proteolytic processing of the cowpea mosaic viruspolyproteins. Nucleic Acids Research, 16, 1967-1985.

Wasseneger M., Heimes S., Riedel L & Sänger H.L. (1994). RNA directed de novomethylation of genomic sequences in plants. Cell, 76, 567-576.

Wellink J., Van Bokhoven H., Le Gall O., Verver J. & Van Kammen A. (1994).Replication and translation of cowpea mosaic virus RNAs are tightly linked. Arch.Virol., [suppl] 9, 381-392.

Wellink J., Van Lent J., Verver J., Sijen T., Goldbach R. & Van kammen A. (1993).The cowpea mosaic virus M-RNA encoded 48 kDa protein is responsible for theinduction of tubular structures in protoplasts. J. Virol., 67, 3660-3664.

Wellink J., Jaegle M., Prinz H., Van Kammen A. & Goldbach R. (1987). Expression ofthe middle component RNA of cowpea mosaic virus in vivo. J. Gen. Virol., 68, 2577-2585.

Wellink J., Rezelman G., Goldbach R. & Beyreuther K. (1986). Determination of theproteolytic processing sites in the polyprotein encoded by the bottom-componentRNA of cowpea mosaic virus. J. Virol., 59, 50-58.

White K.A., Bancroft J.B., & Mackie G.A. (1991). Defective RNAs of clover yellowmosaic virus encode nonstructural/coat protein fusion products. Virology, 183, 479-486.

Wilson T.M.A. (1993). Strategies to protect crop plants against viruses: pathogen-derived resistance blossoms. Proc. Natl. Acad. Sci., USA, 90, 3134-3141.

Wolf S., Deom C.M., Beachy R.N. & Lucas W.J. (1989). Movement protein of tobaccomosaic virus modifies plasmodesmatal size exclusion limit. Science, 246, 377-379

Yie Y. & Tien P. (1993). Plant virus satellite RNAs and their role in engineeringresistance to virus diseases. Seminars in virology, 4, 363-368.

Yie Y., Zhao F., Zhao S.Z., Liu Y.Z., Liu Y.L. & Tien P. (1992). Transgeniccommercial tobacco cultivar G-140 with high resistance to cucumber mosaic virusconferred by expressing satellite RNA and coat protein. Mol. Plant-MicrobeInteract., 5, 460-465.

Ziegler V., Richards K., Guilley H., Jonard G. & Putz C. (1985). Cell-free translation ofbeet necrotic yellow vein virus: Readthrough of the coat protein cistron. J. Gen.Virol., 66, 2079-2087.

Page 225: These alain hehn

Références bibliographiques______________________________________________________________________

219

Zoller M.J. & Smith M. (1982). Oligonucleotide-directed mutagenesis using M13-derived vectors: an efficient and general procedure for the production of pointmutations in any fragment of DNA. Nucl. Acids Res., 10, 6487-6500.