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THESE
UNIVERSITE BORDEAUX 1
Ecole Doctorale Sciences et Environnements
Par Mlle AL KADDISSI Simone
Pour lrsquoobtention du grade de
DOCTEUR
Speacutecialiteacute eacutecotoxicologie
Comparaison de la reacuteponse (en termes
drsquoaccumulation drsquoimpacts cellulaires et geacuteneacutetiques)
de lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii apregraves exposition agrave
un polluant meacutetallique (cadmium) et un polluant
radiologique (uranium 238 et 233) Soutenue le 13 janvier 2012
Apregraves avis de
M COUTURE Patrice Professeur titulaire INRS ETA Quebec (rapporteur)
MME GIAMBERINI Laure Directeur Adjoint (HDR) Universiteacute de Lorraine (rapporteur)
Devant la commission drsquoexamen formeacutee de
M DOumlRR Martin Chercheur Universiteacute de Peacuterouse (examinateur)
M LAROCHE Jean Professeur Universiteacute de Bretagne Occidentale LEMAR (examinateur)
M CACHOT Jeacuterocircme Professeur Universiteacute de Bordeaux 1 (examinateur)
M SIMON Olivier Chargeacute de recherche IRSN (tuteur de thegravese)
MME LEGEAY Alexia Maicirctre de confeacuterences Universiteacute de Bordeaux 1 (tuteur de thegravese)
M MASSABUAU Jean-Charles Directeur de recherche EABordeaux 1CNRS (directeur de thegravese)
A mes parents et mon grand-pegravere
laquoIncertitude ocirc mes deacutelices
vous et moi nous nous en allons
comme srsquoen vont les eacutecrevisses
agrave reculons agrave reculonsraquo
Guillaume Apollinaire
Remerciements
Drsquoabord je tiens agrave remercier lrsquoInstitut de Radioprotection et de Sureteacute Nucleacuteaire
(IRSN) le Laboratoire de Radioeacutecologie et drsquoEcotoxicologie (LRE)puis lrsquoUniteacute Mixte de
Recherche Environnements et Paleacuteoenvironnements Oceacuteaniques et Continentaux commune agrave
lrsquouniversiteacute de bordeaux 1 et au Centre National de la Recherche Scientifique(UMR 5805-
CNRS-Bordeaux1 -EPOC) et le laboratoire drsquoEcotoxicologie aquatiques (EA) Jrsquoai eu la
chance de beacuteneacuteficier des savoirs et des moyens de chacune de ces eacutequipes durant ma thegravese Je
tiens agrave remercier vivement le directeur du LRE Rodolphe Gilbin pour son implication dans ce
travail et pour avoir eacuteteacute toujours preacutesent dans les moments difficiles Je tiens aussi agrave remercier
le directeur du EA et mon directeur de thegravese Jean-Charles Massabuau ainsi que Jaqueline
Garnier-Laplace et Antoine Greacutemare pour mrsquoavoir accueillie et permis la reacutealisation de ce
projet pluridisciplinaire Je remercie eacutegalement le laboratoire drsquoeacutecotoxicologie du
deacutepartement de Biologie environnementale et cellulaire de lrsquouniversiteacute de Peacuterouse-Italie qui
mrsquoa accueillie pour me former aux dosages enzymatiques
Cette eacutetude a eacuteteacute reacutealiseacutee dans le cadre du programme de recherche ENVIRHOM de
lrsquoIRSN et financeacutee en partie par cet institut et par le CNRS Je tiens agrave adresser mes
remerciements agrave ces deux structures surtout agrave LrsquoIRSN qui mrsquoa permis la reacutealisation de ce
projet dans drsquoexcellentes conditions
Jrsquoexprime toute ma reconnaissance aux membres du jury qui ont accepteacute drsquoeacutevaluer ce
travail
Jrsquoadresse un grand merci agrave mes encadrants de thegravese qui mrsquoont emmeneacutee sur ce sujet
degraves le master 2 Alexia Legeay et Olivier Simon Merci drsquoavoir accepteacute de mrsquoencadrer et de
me diriger pendant toutes ces anneacutees
Alexia merci pour la confiance que tu mrsquoas accordeacutee pour mener ce projet agrave distance
merci pour tes remarques constructives et les corrections que tu as apporteacutees agrave ce manuscrit
aux articles et aux divers rapports reacutedigeacutes au cours de cette thegravese
OlivierhellipMerci de mrsquoavoir fait partager ton expeacuterience et de mrsquoavoir guideacutee tout le
long Merci drsquoavoir toujours fait tout ton possible pour mrsquoaider sur tous les plans que ce soit
professionnels ou humains Merci pour ton soutien et tes conseils depuis le deacutebut jusquagrave la
fin Tu mrsquoas accompagneacutee dans les moments les plus importants de ma vie professionnelle
depuis lrsquoaudition de thegravese agrave lrsquoIRSN jusquagrave la soutenance Je nrsquooublierai jamais cette
motivation et cette eacutenergie que tu as investie dans la reacutealisation de ce projet Je garderai aussi
en meacutemoire toutes ces heures de travail passeacutees aupregraves de toi et les longues discussions que
nous avons pu avoir Je nrsquooublierai surtout pas tes venues au laboratoire les weekends pour
prendre le relais durant les expeacuteriences sans toi ce travail nrsquoaurait pas vu le jour Les mots
me manquent pour trsquoexprimer toute lrsquoamitieacute lrsquoaffection la reconnaissance et le respect que je
te porte
Patrice Gonzalez je te remercie eacutenormeacutement pour ton investissement dans ces travaux
et les corrections des articles Je te dois toutes mes connaissances en geacuteneacutetique
Jrsquoadresse un grand merci agrave Antonia-Concetta Elia drsquoavoir accepteacute de collaborer avec
moi de mrsquoavoir si bien accueillie au sein de son laboratoire et de mrsquoavoir consacreacute du temps
pour me sensibiliser agrave lrsquoenzymologie
Mes remerciements srsquoadressent eacutegalement agrave tous ceux qui de pregraves ou de loin ont
contribueacute agrave lrsquoaboutissement de ces travaux de thegravese et agrave rendre ces 3 anneacutees aussi agreacuteables
Nicolas Gauthier je tiens agrave te remercier pour ta grande contribution agrave la reacutealisation de
ce projet Merci de nous avoir offert les eacutecrevisses tout au long de la thegravese Le jour ougrave je trsquoai
connu fut un grand soulagement pour moi Il faut dire que notre laboratoire a vu deacutefiler une
bonne varieacuteteacute drsquoespegraveces drsquoeacutecrevisses (Astacus astacus Astacus leptodactylus Orconectes
limosushellip) provenant de divers grossistes et pecirccheurs Cependant il nrsquoy a que toi qui as pu
satisfaire nos exigences et nos commandes
La reacutealisation de cette thegravese a eacuteteacute possible surtout gracircce au travail et agrave la coopeacuteration
de lrsquoensemble de lrsquoeacutequipe du LRE
Fred Coppin mon voisin de bureau quand jrsquoai appris agrave te connaicirctre jrsquoai reacutealiseacute que tu
eacutetais quelqursquoun de tregraves serviable et peacutedagogue toujours lagrave pour aider les autres surtout les
theacutesardes en galegravere A tes cocircteacutes la chimie devenait moins barbare jrsquoai vraiment beaucoup
appris en collaborant avec toi Je te remercie pour toutes tes explications pour lrsquoaide que tu
mrsquoas apporteacutee pour la fabrication de lrsquoeau syntheacutetique et pour les simulations sur JCHESS
Merci de ne pas avoir baisseacute les bras au moment ougrave nous avons eu des problegravemes de gestion
de rejets de lrsquouranium et du cadmium au laboratoire Je te remercie drsquoavoir pris le temps de
mrsquoaider agrave deacutevelopper des techniques pour pieacuteger ces meacutetaux afin que je puisse reacutealiser mes
expeacuteriences
Magali Floriani un eacutenorme merci pour ton implication dans ce travail et pour toutes
les belles images de microscopie Virginie Camilleri etIsabelle Cavalieacute les soldats inconnus
de cette thegravese je nrsquoimagine mecircme pas comment jrsquoaurai pu mrsquoen sortir sans votre aide pour les
dosages des meacutetaux Claire Della-Vedova les statistiques sont devenus moins peacutenibles agrave tes
coteacutes Daniel Orjollet un grand merKi pour les dosages de 233
U Sandrine Frelon merci
pourles dosages agrave lrsquoICP-MS pour tes corrections et tes bons gacircteaux Karine Beaugelin-
Seiller pour les calculs de deacutebit dose Sylvie Pierrisnard merci pour ton soutien quand jrsquoen ai
eu besoin et pour toutes les analyses de chromatographie ionique Laureline Fevrier lrsquoexperte
en ACPmerci pour ton aide dans les analyses et pour avoir eacuteteacute lagrave pour mrsquoeacutecouter et discuter
de tout et de rien Jean-Marc merci pour les seacuteances laquo photo-shoot raquo tu sais bien faire croire
aux femmes qursquoelles sont des stars
Claudine Van Crasbek la personne qui a le plus galeacutereacute avec moi du coteacute administratif
Franchement chapeau pour ta reacuteactiviteacute et ton efficaciteacute tu mrsquoas tant aideacute et soutenuhellipgrand
merci
Nadine Cathy Katy (bis) Arnaud Pascale Pierre Beatrice Christelle Karine Jean-
Franccedilois Julien les SPR Bruno Damien Jean-Paul Magalie Flo et tous les theacutesards merci
pour votre bonne humeur pour les eacutechanges qursquoon a pu avoir et pour la bonne ambiance qui
reacutegnait dans les locaux qui me motivait agrave travailler
Benji tu as joueacute un grand rocircle dans cette thegravesehellip Je te remercie drsquoabord pour ton aide
au laboratoire quand tu eacutetais encore au LRE (la dissection des eacutecrevisses mise en place de
lrsquoeacutelevagehellip)et pour tout le partage scientifique que nous avons eu ensemble Tu as subi mes
investissements dans cette thegravese mes concessions mes peines mes paniques mes coups de
gueule mes angoisses et mes sacrifices Je te remercie drsquoavoir eacuteteacute toujours lagrave pour mrsquoeacutecouter
mrsquoapaiser mrsquoencourager me soutenir et me conseiller quand jrsquoen avais besoin Sans ton
support jrsquoaurais eu plus de difficulteacute agrave accomplir ce travail Tu es quelqursquoun que jrsquoadmire pour
ta force ton caractegravere et pour ta faccedilon de tirer les gens vers le haut
Je tiens aussi agraveremercierdu plus fort que je peux celui qui a eacuteteacute pregraves de moi tout au
long de la troisiegraveme anneacutee de thegravese avec compliciteacute attention et un soutien sans faille mon
colloque de labo mon reacutecupeacuterateur de badge mon technicien informatique et mon meilleur
ami Guigui
Nico ma bouffeacutee drsquooxygegravene mon rayon de soleil tu mrsquoas permis de tenir la plus dure
des anneacutees de thegraveseMerci drsquoavoir cru en moi tes encouragements mrsquoeacutetaient drsquoun grand
support Ta bonne humeur ta faccedilon drsquoecirctre eacutetaient tout ce dont jrsquoavais besoin Merci du fond
du cœur pour avoir eacuteteacute lagrave pour moi durant les peacuteriodes difficileset parfois douloureuses Je
nrsquooublierai jamais tout ce que tu as pu faire pour moi et tous les bons moments que nous
avons passeacute ensembleJrsquoai eu de la chance de trsquoavoir dans ma vie tu es quelqursquoun de preacutecieux
Mes Parentsje vous dois tout Deacutejagrave mon existence et mon caractegravere Crsquoest gracircce agrave
tous vos efforts et tous vos sacrifices que je suis devenue ce que je suis Chacun de vous deux
agrave apporter sa pierre agrave lrsquoeacutedifice et ceci pendant deacutejagrave 26 ans Jrsquoespegravere que le reacutesultat est agrave la
hauteur de vos attentes et de vos meacuterites Crsquoest surtout votre soutien moral et affectif qui mrsquoa
toujours donneacute la force de me battre de reacutealiser et entreprendre ce que je veux Je ne pourrai
jamais assez vous remercier
Enfin jrsquoadresse un grand remerciement agrave tous les membres de ma famille qursquoils soient
encore de ce monde ou pas pour leur amour leur soutien et toutes les valeurs inculqueacutees
Communications
Ecrites
Effects of uranium uptake on transcriptional responses histological structures
and survival of the crayfish Procambarus clarkii
[Al Kaddissi S Simon O Legeay A Gonzalez P Floriani M Camileri V and Gilbin
R](Article publieacute)
Effects of uranium on crayfish Procambarus clarkii mitochondria and antioxidant
responses after chronic exposure what have we learned
[Al Kaddissi S Legeay A Elia AC Gonzalez P Camilleri V Gilbin R and Simon
O](Article publieacute)
Mitochondrial gene expression antioxidant responses and histopathology after
cadmium exposure
[Al Kaddissi S Legeay A Elia AC Gonzalez P Floriani M Cavalie I Massabuau JC
Gilbin R and Simon O](Article soumis)
An attempt to descriminate the radio and chemo-toxicity of uranium
inProcambarus clarkii using molecular responses
[Al Kaddissi S Frelon S Legeay A Elia C Gonzalez P Beaugelin-Seiller K Coppin F
Orjolet D Gilbin R and Simon O] (Article soumis)
How toxic is depleted uranium to crayfish Procambarus clarkii A comparative
study to the uptake and biological effects of cadmium
[Al Kaddissi S Legeay A Elia AC Frelon SGonzalez P Floriani M Camilleri V
Cavalie I Massabuau JC Gilbin R and Simon O](Article en cours de preacuteparation)
Orales
The use of Procambarus clarkii as a bioindicator of cadmium and uranium
pollution
ldquoICC7 7th international meetingrdquo (Qingdao-Chine 20-25 juin 2010)
Comparaison de la reacuteponse (en termes daccumulation dimpacts cellulaires et
geacuteneacutetiques) de lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii apregraves exposition agrave un polluant meacutetallique
(cadmium) et un polluant radiologique (uranium)
Seacuteminaire des laquo Journeacutees scientifiques IRSN raquo (Arles-France 21-24 Septembre 2010)
Afficheacutees
Etude comparative de la bioaccumulation et des effets (agrave diffeacuterentes eacutechelles de
lrsquoorganisation biologique) de lrsquouranium et du cadmium chez P clarkii
laquo journeacutee des thegraveses CEA raquo (Cadarache CEA-France 21 septembre 2011) (3eacuteme
prix)
The use of molecular responses of crayfish Procambarus clarkii as biomarkers of
cadmium and uranium contamination
ldquoSETAC Europe 21th meetingrdquo (Milan-Italie Mai 2011)
A comparative study of molecular responses during acute exposures to uranium
and cadmium in crayfish Procambarus clarkii linkage between gene expression and
higher-level effects
ldquoSETAC Europe 20th meetingrdquo(Seville-Espagne 23-27 Mai 210)
Etude comparative de limpact de luranium et du cadmium chez leacutecrevisse
Procambarus clarkii
laquo SEFA raquo (Versailles-France 31 mars 2010)
Comparaison des reacuteponses de lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii apregraves
exposition agrave un polluant meacutetallique (cadmium) et un polluant radiologique (uranium)
Seacuteminaire des laquo Journeacutees des thegraveses IRSN raquo (Aussois-France 28 Septembre 2009)
Reacutesumeacute
Lrsquoeacutetude des effets des radionucleacuteides disperseacutes dans lrsquoenvironnement est un thegraveme
majeur dont lrsquoun des enjeux est drsquoeacutevaluer le risque eacutecologique pour les organismes vivants Le
programme EnvirHom-Eco de lrsquoIRSN a pour objectifs drsquoeacutevaluer la toxiciteacute des radionucleacuteides
et de mieux comprendre les reacuteponses biologiques induites suite agrave une bioaccumulation de ces
contaminants chez les organismes vivants Une des approches proposeacutees par ce programme
est de comparer les effets des radioeacuteleacutements (tel lrsquouranium) aux effets chimiotoxiques de
polluants plus connus (en termes de speacuteciation biologique et drsquoeacutetudes des effets sur les
organismes) tels que les meacutetaux (en particulier le cadmium) Une autre partie vise aussi agrave
discriminer la radiotoxiciteacute de la chimiotoxiciteacute de ces eacuteleacutements radioactifs Cette thegravese
srsquoinscrit directement dans ce projet
Pour reacutepondre agrave cette probleacutematique notre approche a viseacute dans un premier temps agrave
eacutetudier les impacts du cadmium (Cd) sur diffeacuterents niveaux biologiques de lrsquoeacutecrevisse
Procambarus clarkii retenue comme espegravece modegravele En effet nous avons eacutevalueacute lrsquoimpact de
ce meacutetal sur les mitochondries le fonctionnement de la chaicircne respiratoire et sur les reacuteponses
face agrave un stress oxydant (expressions transcriptionnelles et activiteacutes enzymatiques) Durant
cette eacutetude les gegravenes mt et atp6 codant respectivement pour la metallothioneacuteine (une proteacuteine
de stress) et lrsquoATP synthase ont eacuteteacute cloneacutes seacutequenceacutes puis enregistreacutes dans GenBank sous les
numeacuteros drsquoaccessions respectifs GU2203681 et GU2203691 De mecircme nous avons eacutetudieacute
les impacts au niveau histologique Nous avons tenteacute de lier ces effets entre eux et agrave la
bioaccumulation du Cd dans les branchies et lrsquoheacutepatopancreacuteas organes cibles de lrsquoexposition
Dans un second temps nous avons eacutetudieacute les mecircmes paramegravetres biologiques apregraves exposition
agrave diffeacuterentes dureacutees (4 10 30 et 60 jours) et concentrations (01- 40 microM) de lrsquouranium (U) et
appliqueacute la mecircme deacutemarche De plus nous avons essayeacute de diffeacuterencier la chimio- et la
radiotoxiciteacute de ce radionucleacuteide en exposant des lots drsquoeacutecrevisses soit agrave lrsquoU appauvri soit au
233U (preacutesentant une activiteacute speacutecifique plus eacuteleveacutee) au travers des mecircmes critegraveres drsquoeffets
Enfin nous avons compareacute les effets du Cd et de lrsquoU apregraves exposition aiguumle (40 microM-10 jrs) et
chronique (01 microM-60 jrs)
Nous avons deacutemontreacute que le gegravene mt eacutetait toujours surexprimeacute en preacutesence du Cd dans
nos conditions drsquoexposition et qursquoil semble ecirctre un bon biomarqueur de toxiciteacute du Cd chez
P clarkii Nous avons mis en eacutevidence que lrsquoU et le Cd affectent les mitochondries gracircce au
suivi des niveaux drsquoexpressions des gegravenes mitochondriaux (12s atp6 et cox1) et que les
meacutecanismes drsquoaction de ces deux meacutetaux ne semblent pas ecirctre toujours les mecircmes Nous
avons aussi prouveacute que lrsquoU geacutenegravere plus de stress oxydant que le Cd gracircce agrave la comparaison
des niveaux drsquoexpression de gegravenes qui codent pour des antioxidants (sod(Mn) et mt) et des
reacuteponses enzymatiques de la superoxyde dismutase la catalase la glutathion peroxydase et la
glutathion S transfeacuterase Toutefois les symptocircmes des atteintes histo-pathologiques semblent
ecirctre les mecircmes pour les deux meacutetaux En comparant les effets des meacutetaux sur la survie des
eacutecrevisses nous avons conclu que le Cd eacutetait plus toxique que le radioeacuteleacutement Drsquoautre part
nous avons deacutemontreacute que les effets toxiques de lrsquoU aux concentrations rencontreacutees dans
lrsquoenvironnement sont plus lieacutes agrave la chimiotoxiciteacute qursquoagrave la radiotoxiciteacute de cet eacuteleacutement Nous
avons deacutemontreacute que les reacuteponses moleacuteculaires varient en fonction de lrsquointensiteacute et la dureacutee du
stress chimique imposeacute aux organismes Nous avons proposeacute drsquoutiliser les expressions de
lrsquoensemble des gegravenes eacutetudieacutes en tant que biomarqueurs de toxiciteacute de lrsquoU plutocirct que les
activiteacutes enzymatiques Ce travail de thegravese propose surtout des modes drsquoactions
transcriptionels responsables des effets toxiques de lrsquouranium Il confirme la neacutecessiteacute
drsquoapprofondir lrsquoeacutetude du profil eacutecotoxique de lrsquouranium
Sommaire
Liste des tableaux 1
Liste des figures 2
Liste des abreacuteviations 8
Chapitre I Introduction 11
Chapitre I-A Contexte et objectifs 12
Chapitre I-B Etude bibliographique 17
1 Le modegravele biologique Procambarus clarkii 18
11 Systeacutematique origine et distribution 18
12 Biologie de lrsquoeacutecrevisse 21
121 Morphologie 21
122 Anatomie et physiologie 24
123 Croissance et mue 26
13 Ecologie et comportement 28
14 Inteacuterecirct eacuteconomique 29
15 Inteacuterecirct scientifique et eacutecologique 30
2 Evaluation de risques de contamination des milieux aquatiques 31
21 Bioindicateur et espegravece sentinelle 31
22 Biomarqueurs 33
3 Geacuteneacuteraliteacutes sur le Cadmium 39
31 Description 39
32 Origine et distribution 39
33 Speacuteciation du Cd 41
34 Meacutecanismes de contamination en milieu aquatique 45
35 Effets biologiques du Cd 46
351 Au niveau de lrsquoorganisme et des tissus 46
352 Effets Sub-cellulaires 47
3521 Stress oxydant 48
3522 Effets sur les mitochondries 55
3523 Effets sur lrsquoADN et lrsquoexpression geacutenique 58
4 Geacuteneacuteraliteacutes sur lrsquouranium 62
41 Description 62
42 Origine et distribution 64
43 Speacuteciation chimique 67
44 Meacutecanismes de contamination 69
45 Effets biologiques de llsquoU 70
451 Au niveau de lrsquoorganisme et des tissus 70
452 Effets sub-cellulaires 71
4521 Stress oxydant 72
4522 Effets sur les mitochondries 74
4523 Effets sur lrsquoADN et lrsquoexpression geacutenique 75
Chapitre I-C Choix strateacutegiques et deacutemarche expeacuterimentale 79
1 Choix du modegravele biologique 80
2 Objectifs deacutetailleacutes et justification de la deacutemarche expeacuterimentale 80
3 Choix des concentrations 82
4 Choix de lrsquoexposition par voie directe et de la composition ionique de lrsquoeau 84
5 Choix des paramegravetres biologiques 84
6 Choix des marqueurs de contamination 88
7 Choix des organes 90
Chapitre II Mateacuteriels et meacutethodes 92
1 Conditions expeacuterimentales 93
11 Dispositifs expeacuterimentaux 93
12 Modeacutelisation de la speacuteciation de lrsquoU 95
13 Gestion de lrsquoexposition aux radionucleacuteides en laboratoire 98
2 Preacutelegravevement des organismes et dissection 100
3 Dosage des meacutetaux et des ions 101
31 Dosage des meacutetaux dans la matrice biologique et lrsquoeau 101
311 Preacuteparation des eacutechantillons 101
312 Techniques analytiques utiliseacutees 102
3121 Dosage du cadmium par spectrophotomeacutetrie dabsorption atomique
eacutelectrothermique (SAAE) 102
3122 Spectromeacutetrie drsquoeacutemission atomique par plasma agrave couplage inductif (ICP-
AES) 104
3123 Spectromeacutetrie de masse par plasma agrave couplage inductif(LrsquoICP-MS) 105
313 Calculs des deacutebits de doses 107
32 Chromatographie ionique 110
4 Analyses des paramegravetres biologiques 111
41 Microscopie 111
411 Preacuteparation des eacutechantillons 111
412 Microscopie optique 112
413 Microscopie Electronique agrave Transmission coupleacutee agrave une sonde EDX 112
42 Dosages enzymatiques 113
421 Preacuteparations des eacutechantillons 113
422 Dosage des proteacuteines 114
423 Dosage de lrsquoactiviteacute de la superoxyde dismutase (SOD) 115
424 Dosage de lrsquoactiviteacute de la catalase (CAT) 117
425 Dosage de lrsquoactiviteacute de la glutathion peroxydase (GPX) 119
426 Dosage de lrsquoactiviteacute de la glutathion S transfeacuterase (GST) 120
43 Expression des gegravenes 121
431 Recherche et seacutequenccedilage des reacutegions codantes dinteacuterecirct 121
4311 Extraction des ARN totaux 122
4312 Reacutetro-transcription 123
4313 PCR classique 124
4314 Electrophoregravese 125
4315 Purification des fragments dinteacuterecirct 126
4316 Clonage et transformation bacteacuterienne 127
432 PCR quantitative en temps reacuteel 128
Chapitre III Etude de lrsquoimpact du cadmium sur la survie lrsquohistologie les mitochondries et
les antioxydants chez P clarkii 131
Abstract 133
1 Introduction 134
2 Materials and methods 136
21 Biological model and acclimatization 136
22 General experimental protocol for acute exposure 136
23 General experimental protocol for chronic exposure 137
24 Tissues sampling and preparation 138
25 Metal quantification 138
26 Total RNA extraction reverse transcription of RNAs and Real-time quantitative
PCR 138
27 Enzymatic activities analysis 139
28 Histological methods 140
29 Statistical analysis 140
3 Results 141
31 Survival rate 141
32 Cd bioaccumulation in crayfish organs 141
33 Gene expression levels and enzymatic activities 142
34 Biological responses and bioaccumulation 144
35 Histological alterations 144
4 Discussion 145
41 Effects on survival rate 145
42 Accumulation 146
43 Molecular responses 147
431 Mechanisms of toxicity in acute exposure 147
432 Mechanisms of toxicity in chronic exposure 149
433 Histopathology 151
5 Conclusions 152
Acknowledgments 152
References 153
Chapitre IV Etude de lrsquoimpact de lrsquouranium sur la survie lrsquohistologie les mitochondries et
les antioxydants chez P clarkii 161
Chapitre IV-A Effet de la bioaccumulation de lrsquouranium sur les reacuteponses transcriptomiques
les structures histologiques et la survie chez P clarkii 162
Abstract 164
1 Introduction 165
2 Materials and methods 167
21 General experimental protocol 167
22 Tissues sampling and preparation 168
23 Metals quantification 168
24 Histochemical and histological methods 169
25 Genetic analyses 169
251 Total RNA extraction and reverse transcription of RNAs 169
252 Cloning and sequencing of mt and atp6 genes 169
253 Real-time quantitative PCR 170
26 Statistical analysis 171
3 Results 172
31 Survival rate 172
32 U bioaccumulation in crayfish organs 172
33 U localization and histological alterations 173
34 Gene expression levels 174
35 Gene expressions vs bioaccumulation 175
4 Discussion 176
41 Effects on survival rate 176
42 Accumulation 176
43 Histopathological effects 177
44 Molecular responses 178
5 Conlusions 179
Acknowledgments 180
References 180
Chapitre IV-B Effets de lrsquouranium sur les reacuteponses moleacuteculaires chez lrsquoecrevisse P clarkii
apregraves une exposition chronique Les enseignements agrave tirer 186
Abstract 188
1 Introduction 189
2 Materials and methods 190
21 General experimental protocol 190
22 Uranium quantification 191
23 Total RNA extraction reverse transcription of RNAs and Real-time quantitative
PCR 192
24 Enzyme activity 193
25 Statistical analysis 194
3 Results 195
31 Experimental conditions 195
32 Uranium bioaccumulation 195
33 Gene expression levels after long term exposure 195
34 Enzyme activity 196
4 Discussion 197
41 Bioaccumulation 197
42 Transcriptional responses after long-term exposure to U 198
43 Evolution of transcriptional responses over time and their use as biomarkers 200
44 Oxidative stress responses after long-term exposure to U 201
45 Linking cellular oxidative stress to the dysfunction of mitochondria 202
5 Conclusions and perspectives 203
Acknowledgments 203
References 204
Chapitre IV-C Les antioxydants et les reacuteponses transcriptomiques sont-ils des biomarqueurs
pertinents pour discriminer la chimio et la radiotoxiciteacute de lrsquouranium chez P clarkii 209
Abstract 211
1 Introduction 212
2 Materials and methods 213
21 Experimental design 213
22 U analyses 214
23 Enzyme activity determination 215
24 Gene expression level determination 216
25 Dose rate calculation for the hepatopancreas 216
26 Statistical analyses 218
3 Results 218
31 U in water in organs and related dose rates 218
32 Effects on enzyme activities and gene expression levels 219
4 Discussion 221
41 Accumulation of U 221
42 Dose rate in the hepatopancreas 222
43 Effect on enzyme activities 223
44 Effect on gene expression levels 224
45 Linking effects to radio or chemotoxicity 225
5 Conclusions 225
Acknowledgments 226
References 226
Chapitre V Comparaison des effets de lrsquouranium et du cadmium chez P clarkii 232
Abstract 234
1 Introduction 235
2 Materials and methods 236
21 Experimental design 236
22 Metal quantification 237
23 Histochemical and histological methods 237
24 Genetic analysis 238
25 Enzymatic activities analysis 238
26 Statistical analysis 239
3 Results 239
31 Survival rate 239
32 Bioaccumulation of DU and Cd 240
33 Cd localisation and histological alterations by U 241
34 Enzymatic responses in gills contaminated chronically 243
35 Expression factors of the studied genes 245
4 Discussion 247
41 Comparison of the mortality rates 247
42 Comparison of the bioaccumulation and detoxification 248
43 Comparison of histopathological effects between Cd and U 250
44 Comparison of the antioxidant responses 251
45 Comparison of the variations in transcriptional responses 252
Acknowledgments 254
References 255
Chapitre VI Synthegravese geacuteneacuterale et perspectives 262
1 Rappel du contexte des objectifs et de la deacutemarche expeacuterimentale 263
2 Niveau datteinte des objectifs 264
21 Le modegravele biologique 264
22 La bioaccumulation et la deacutetoxication 265
23 Les effets histopathologiques 269
24 Les effets moleacuteculaires 270
25 Chimiotoxiciteacute vs radiotoxiciteacute 279
26 Classification de la toxiciteacute des meacutetaux 281
3 Perspectives de recherche 281
31 Eclaircir les meacutecanismes de toxiciteacute de lrsquoU sur les mitochondries 281
32 Eclaircir les meacutecanismes de toxiciteacute de lrsquoU sur la balance oxydative 282
33 Lien entre le niveau geacutenique et enzymatique 283
34 Distribution de lrsquoU dans diffeacuterentes fractions cellulaires 283
35 Etude drsquoimpact de la mue sur les biomarqueurs retenus 284
36 Etude des effets chez des organismes preacutesentant diffeacuterentes reacutesistances agrave lrsquoU 284
37 Etude des effets in situ 285
Reacutefeacuterences 286
Annexes 330
1
Liste des tableaux
Tableau 1 Position systeacutematique de Procambarus clarkii 18
Tableau 2 Bruit de fond du cadmium dans lrsquoenvironnement 40
Tableau 3 Emissions de Cd en Europe 41
Tableau 4 Bilan des concentrations des ions majeurs (micromolL) preacutesents dans les diffeacuterents
types drsquoeau eacutetudieacutes au sein du laboratoire 44
Tableau 5 Bilan des diffeacuterents radicaux libres centreacutes sur lrsquooxygegravene 48
Tableau 6 Composition isotopique en masse et en activiteacute de lrsquouranium naturel et de
lrsquouranium appauvri agrave 02 en 235
U 63
Tableau 7 Concentrations mesureacutees dans lrsquoeau de consommation humaine issue de puits 64
Tableau 8 Bilan de la deacutemarche expeacuterimentale retenue 82
Tableau 9 Comparaison de la similariteacute des seacutequences nucleacuteotidiques et des acides
amineacutesdes gegravenes mt et atp6 de P clarkii agrave celles preacutesentes dans la banque de donneacutees de
NCBI 89
Tableau 10 Concentration des solutions megraveres de sels neacutecessaires pour la preacuteparation de
lrsquoeau syntheacutetique 94
Tableau 11 Pourcentage drsquoespegraveces drsquoU majoritairement preacutesentes dans une eau douce
syntheacutetique adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses agrave pH 65 et 7 (simulation de 30 microg UL avec le
programme de speacuteciation geacuteochimique J-CHESS) 96
Tableau 12 Nominal and measured Cd (microgL) concentrations in water throughout the acute
(n=20) and chronic (n= 60) experiments Cd bioaccumulation (microg g DW mean plusmn SEM n= 4
to 5 in each treatment condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish P clarkii after
4 10 30 and 60 days exposure to Cd(10 to 5000 microgL) 137
Tableau 13 Gene names accession numbers specific primer pairs used in the quantitative
PCR analysis of the six studied genes of P clarkii and their function 139
Tableau 14 Expression factors (EF) of the five genes studied in P clarkii compared to the
basal level of controls (n= 4 to 5 in each treatment condition) 142
Tableau 15 Nominal and measured U (mgL) concentrations in water throughout the
experiment (n=20)U bioaccumulations (microg g DW mean plusmn SEM n= 4 to 5 in each treatment
condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus clarkii after 4 and 10
days exposure to U (003 to 8 mgL) 168
2
Tableau 16 Gene names primers deduced from alignment of corresponding sequences from
different species and their accession numbers 170
Tableau 17 Gene names accession numbers and specific primers pairs used in the
quantitative PCR analysis of the 6 studied genes of Pclarkii 171
Tableau 18 Expressionrsquos factors (EF) of the 5 genes studied in Pclarkii compared to the
basal level of controls (n= 4 to 5 in each treatment condition) 175
Tableau 19 Genes accession numbers specific primers pairs used in the quantitative PCR
analysis of the 6 studied genes of Pclarkii and their function 193
Tableau 20 U bioaccumulation (microg g dry weight (DW) mean plusmn SEM n= 5 in each treatment
condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus clarkii exposed 30
(T30) and 60 days (T60) to 0 (control) and 30 microgL of U 195
Tableau 21 Expressionrsquos factors (EF) of the 5 studied genes in gills and hepatopancreas of P
clarkii compared to the basal level of controls (n= 5 in each treatment condition) at day 30
(T30) and 60 (T60) 196
Tableau 22 Isotopic lists of uranium (233
U 234
U 235
U 236
U and 238
U) their related daughters
selected for the source composition (obtained by Nuclides 2000) and corresponding DCC
values (Gyd)[Bqg] of U accumulated in Hepatopancreas after 10 days of exposure obtained
by EDEN 2 software (Elementary Dose Evaluation for Natural Environment developed by
IRSN) 217
Tableau 23 Expression factors (EF) of the 5 genes studied in P clarkii compared to the basal
level of controls (n=5) 221
Tableau 24 Gamme de variation des concentrations accumuleacutees dans la branchie et
lrsquoheacutepatopancreacuteas apregraves exposition aiguumle au Cd et agrave lrsquoU 267
Liste des figures
Figure 1 Distribution mondiale de P clarkii 19
Figure 2 Evolution de la reacutepartition de Procambarus clarkii 20
Figure 3 Aspect drsquoune eacutecrevisse Procambarus clarkii 21
Figure 4 Morphologieexterne drsquoune eacutecrevisse 22 Figure 5 Critegraveres de deacutetermination de P clarkii 23
Figure 6 Diffeacuterence drsquoaspect entre une eacutecrevisse macircle et une eacutecrevisse femelle 24
Figure 7 Anatomie interne dune eacutecrevisse 26
Figure 8 Cycle de la mue des eacutecrevisses 28
3
Figure 9 Production mondiale de Procambarus clarkii 29
Figure 10 repreacutesentation des diffeacuterents niveaux de lrsquoorganisation biologique pouvant ecirctre
affecteacutes par les polluants et de leur rapiditeacute de reacuteponse Ce scheacutema illustre aussi lrsquointeacuterecirct
eacutecologique et meacutecanistique des diffeacuterents niveaux dans la recherche 34
Figure 11 Repreacutesentation des meacutethodologies permettant drsquoeacutevaluer les risques
eacutecotoxicologiques 34
Figure 12 Progression de lrsquoeacutetat de santeacute drsquoun individu agrave lrsquoexposition drsquoune augmentation de
la concentration drsquoun polluant 35
Figure 13 Illustration des diffeacuterentes voies de contamination drsquoune eacutecrevisse et de
complexation du Cd avec des phases organiques et inorganiques (dissoutes et particulaires) 43
Figure 14 Speacuteciation chimique de 10microgL de cadmium dans une eau douce syntheacutetique
adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de speacuteciation geacuteochimique
J-CHESS) 44
Figure 15 Origine extra- et intracellulaire des radicaux libres deacuteriveacutes de lrsquooxygegravene 49
Figure 16 Systegravemes enzymatiques impliqueacutes dans la deacutefense contre le stress oxydant 50
Figure 17 Scheacutema de la balance anti-oxydantspro-oxydants repreacutesentant un stress oxydant
52
Figure 18 Meacutecanismes possibles expliquant la geacuteneacuteration de stress oxydant par le cadmium
54 Figure 19 Scheacutema de la chaicircne respiratoire mitochondriale 56
Figure 20 Effets du cadmium sur les mitochondries 58
Figure 21 Leacutesions de lrsquoADN formeacutees par attaque radicalaire du patrimoine geacuteneacutetique des
cellules 59
Figure 22 Chaicircne de deacutesinteacutegration de lrsquo234
U 235
U et de lrsquo238
U 63
Figure 23 (A) Production mondiale drsquouranium agrave partir de sites miniers en 2010 preacutesenteacutee en
tonnes par pays (B) Inventaire des reacutesidus miniers drsquouranium recenseacutes dans le monde en 2009
exprimeacutes en million de tonnes ou en tonnes suivant les pays 66
Figure 24 Carte des mines duranium et sites de stockage en France (2009) superposeacutee agrave la
carte de distribution de P clarkii 67
Figure 25 Speacuteciation chimique de 30 microgL drsquouranium dans une eau douce syntheacutetique
adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de speacuteciation geacuteochimique
J-CHESS) 69
4
Figure 26 Peroxydation dune portion drsquoune chaicircne drsquoacide gras insatureacutee 73
Figure 27 Effets biologiques des rayonnements ionisants Evolutions possibles au niveau
cellulaire en fonction du temps 76
Figure 28 Les cinq grands types de deacutegradation de lrsquoADN preacutesenteacutes sur les quatre bases
pouvant ecirctre toucheacutees les pyrimidines (cytosine C et thymine T) et les purines (adeacutenine A et
guanine G) 77
Figure 29 Repreacutesentation scheacutematique drsquoun feuillet branchial drsquoune eacutecrevisse 86
Figure 30 Repreacutesentation scheacutematique des diffeacuterents types de cellules de lrsquoheacutepatopancreacuteas
des eacutecrevisses 87
Figure 31 Seacutequences partielles de nucleacuteotides et les seacutequences drsquoacides amineacutes deacuteduits (5rsquo3rsquo
cadre de leacutecture +1) du gegravene de la meacutetallothioneacuteine (mt) et de lrsquoadeacutenosine triphosphate
synthase-sous uniteacute six (atp 6) de lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii 89
Figure 32 Photos illustrant la taille des branchies et de lrsquoheacutepatopancreacuteas par rapport au corps
entier de lrsquoeacutecrevisse P clarkii 91
Figure 33 Carte du lieu de preacutelegravevement des eacutecrevisses 94
Figure 34 Dispositif expeacuterimental 95
Figure 35 Speacuteciation chimique de 600 4000 et 8000 microgL drsquouranium dans une eau douce
syntheacutetique adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de speacuteciation
geacuteochimique J-CHESS) 97
Figure 36 Systegraveme de filtration de lrsquoeau contamineacutee au Cd ou agrave lrsquoU par la calcite pour
minimiser les rejets 99
Figure 37 Suivi des concentrations de Cd ou drsquoU dans lrsquoeau filtreacutee en continu par la calcite
en fonction du temps 99
Figure 38 Photo illustrant une mesure de la taille drsquoune eacutecrevisse 100
Figure 39 Photo illustrant une eacutecrevisse disseacutequeacutee 100
Figure 40 Proceacutedure de digestion des eacutechantillons biologiques 102
Figure 41 Phototographie drsquoun SAAE 4110 ZL Perkin-Elmer 103
Figure 42 Phototographie drsquoun ICP-AES Perkin Elmer Optima 4300 DV 105 Figure 43 Photographie drsquoun ICP-MS Agilent 7500 Cx et scheacutema de la trajectoire des ions
dans le quadripocircle 106
Figure 44 Scheacutema de fonctionnement du comptage en scintillation liquide et photographie
drsquoun compteur en scintillation liquide de type Wallac quantulus 1400 107
5
Figure 45 Scheacutema de fonctionnement dune chromatographie ionique en phase liquide (ILC)
et photographie drsquoune ILC Dionex ICS 3000 110
Figure 46 Illustration de lrsquoultramicrotome eacutequipeacute drsquoun couteau de diamant (Leica
Microsystems Rueil-Malmaison France) 112
Figure 47 Observation de lrsquoheacutepatopancreacuteas de P clarkii au microscope optique 112
Figure 48 Photographie dun microscope eacutelectronique agrave transmission TecnaiG2 12 BioTwin
avec sa sonde microanalyse EDX 113
Figure 49 Diffeacuterentes gammes drsquoeacutetalon pour le dosage des proteacuteines totales 115
Figure 50 Spectrophotomegravetre (SOFTmaxreg PRO) 115
Figure 51 Principe du dosage de la SOD 116
Figure 52 Pourcentage drsquoinhibition de la reacuteaction colorimeacutetrique par la preacutesence de
diffeacuterentes concentrations de SOD (Uml) (n=3 par concentration) 117
Figure 53 Absorbances de diffeacuterentes concentrations de catalase allant de 0 (blancs) agrave 100
Uml en fonction du temps 118
Figure 54 Mise au point du dosage de la GPX suivi de lrsquoabsorbance de blancs et des
fractions S100 des heacutepatopancreacuteas (Hp) et des branchies (Br) en fonction du temps 120
Figure 55 Mise au point du dosage de la GST suivi de lrsquoabsorbance des blancs et des
fractions S100 des heacutepatopancreacuteas (Hp) et des branchies (Br) en fonction du temps 121
Figure 56 Extraction des ARN totaux 123
Figure 57 Scheacutema simplifieacute de la reacutetro-transcription 124
Figure 58 Principe drsquoun cycle de PCR classique 125
Figure 59 Gel drsquoagarose renfermant les ADN drsquointeacuterecirct 126
Figure 60 Purification des fragments de gegravenes drsquointeacuterecircts 126
Figure 61 Clonage et transformation bacteacuterienne 127 Figure 62 Principe geacuteneacuteral de la PCR quantitative en temps reacuteel 130
Figure 63 Antioxidants activities (SOD CAT GPX and GST) (mean plusmn SEM n=5) in gills
and hepatopancreas of crayfish P clarkii exposed 30 and 60 days to 0 and 10 microgL of Cd 143
Figure 64 Histopathological alterations in P clarkii hepatopancreas tubules after 10 days of
acute exposure to Cd (1) 0 mgL (2) 005 mgL (3) 05 mgL (4) 5 mgL and 60 days of
chronic Cd exposure (5) 10 microgL 145
6
Figure 65 Kaplan-Meierrsquos presentation of the survival rate of Procambarus clarkii exposed
to U during 240 h of exposure 172
Figure 66 Transmission electron micrographs coupled with energy dispersive X-ray results of
Pclarkii gills exposed for 10 days to 4 mgL of U 173
Figure 67 Histopathological alterations in Pclarkii hepatopancreas tubules after 10 days of
exposure to dissolved heavy metals (1) control (2) 06 mgL U (3) 4 mgL U (4) 8 mgL U
174
Figure 68 Spearman correlation coefficients (r) between U concentrations in organs and gene
expression levels of the 5 genes studied 175
Figure 69 Enzymatic activities of superoxide dismutase (SOD) (Umg Prot mean plusmn SEM n=
5 in each treatment condition) catalase (CAT) (micromol minmg Prot mean plusmn SEM n= 5 in
each treatment condition) glutathione peroxidase (GPX) (nmol minmg Prot) and
glutathione S transferase (GST) (micromol minmg Prot mean plusmn SEM n= 5 in each treatment
condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus clarkii exposed 30 and
60 days to 0 (control) and 30 microgL of U 197 Figure 70 Concentrations (microgg dW mean plusmn SEM n=5) of depleted uranium (DU) and
enriched uranium (233
U) in gills hepatopancreas stomach intestine green glands muscles
and carapace of the crayfish P clarkii exposed 4 (4d) to 10 (10d) days to 0 (control) and 30
microgL of the metals 219
Figure 71 Enzymatic activities of catalase (CAT) (micromolminmg Prot mean plusmn SEM n=5)
glutathione peroxidise (GPX) (nmolminmg Prot mean plusmn SEM n=5) glutathione S
transferase (GST) (micromolminmg Prot mean plusmn SEM n=5) and superoxide dismutase (SOD)
(Umg Prot mean plusmn SEM n=5) in the hepatopancreas and gills of crayfish P clarkii exposed
4 (4d) and 10 (10d) days to 0 (control) and 30 microgL of depleted uranium (DU) or enriched
uranium (233
U) 220
Figure 72 Concentrations of U and Cd in gills and hepatopancreas of crayfish P clarkii
exposed to 40 microM of Cd or U for 4 to 10 days (microgg mean plusmn SEM n=4 except for U
contaminated organs at T10 where n=5) 240
Figure 73 Concentrations of U and Cd in gills and hepatopancreas of crayfish Pclarkii
exposed to 01microM of Cd or U for 30 to 60 days (microgg mean plusmn SEM n=4 except for U
contaminated organs at T10 where n=5) 241
Figure 74 Transmission electron micrographs coupled with energy X-ray results of Pclarkii
gills exposed for 10 days to 40 microM of Cd 242
Figure 75 Histological alterations in Pclarkii hepatopancreas tubules after 60 days of
exposure to dissolved U (1) control (2 and 3) 01microM U 243
Figure 76 Principal components analysis (PCA) ordination of gills of crayfish Pclarkii
exposed to 01 microM of U or Cd at T30 and T60 characterized by the activities of SOD
7
(Superoxide dismutase Umg Prot) CAT (Catalase micromolminmg Prot) GPX (Glutathione
peroxidise micromolminmg Prot) and GST (Glutathione S transferase micromolminmg Prot) 244
Figure 77 Principal components analysis (PCA) ordination of hepatopancreas and gills of
crayfish Pclarkii exposed to 40 microM of U or Cd at T4 and T10 using the expression factors of
12s atp6 cox1 sod(Mn) and mt compared to the basal level of controls (n=5) 245
Figure 78 Principal components analysis (PCA) ordination of hepatopancreas and gills of
crayfish Pclarkii exposed to 01 microM of U or Cd at T30 and T60 characterized by the
expression factors of 12s atp6 cox1 sod(Mn) and mt compared to the basal level of controls
(n=5) 246
Figure 79 Preacutesentation du ratio entre lrsquoeacutecart-type agrave la moyenne et la moyenne des
concentrations de Cd ou drsquoU accumuleacutees dans les branchies ou lrsquoheacutepatopancreacuteas (en
pourcentage) en fonction des concentrations drsquoexposition 269
Figure 80 Correacutelation de Spearman (r) entre la bioaccumulation des meacutetaux dans les
branchies et lrsquoheacutepatopancreacuteas et lrsquoexpression des 5 gegravenes eacutetudieacutes suite agrave lrsquoexposition aiguumle (0
005 05 et 5 mg CdL 0 06 4 et 8 mg UL agrave 4 et 10 jours) 272 Figure 81 Correacutelation de lrsquoexpression des 5 gegravenes eacutetudieacutes dans les branchies et les
heacutepatopancreacuteas contamineacutes en fonction du temps (4 10 30 et 60 jrs) suite agrave une exposition de
30 microgL drsquoU 273
Figure 82 Cineacutetique drsquoexpression du gegravene atp6 normaliseacutee par rapport au teacutemoin apregraves
exposition chronique (4 10 30 60 jours) agrave faible dose drsquoU (30 microgL) 273
Figure 83 Synthegravese de la tendance de lrsquoexpression des gegravenes eacutetudieacutes suite agrave une forte (06 4
et 8 mgL) ou faible (30 microgL) exposition agrave lrsquoU (uarr) surexpression (darr) reacutepression 276
Figure 84 Proposition drsquoun meacutecanisme de cytotoxiciteacute induit par la preacutesence de lrsquoU 279
8
Liste des abreacuteviations
Note les mots en italique deacutesignent des gegravenes
middotOH radical hydroxyle
12S ARN ribosomal 12S
18S ARN ribosomal 18S
Ac eau activiteacute de lrsquoeacuteleacutement
ADN acide deacutesoxyribonucleacuteique
ADP Adeacutenosine 5rsquo-diphosphate
AF accumulation factor
ALA acide α-lipoique
ANCOVA analysis of covariance
ANOVA analyse de la variance
ARN acide ribonucleacuteique
ARNm Acide ribonucleacuteique messager
Ascbullminus radical ascorbyle
AscHminus ascorbate monoanion
ATP adenosine triphosphate
atp5f1 ATP synthase H+ transporting mitochondrial F0 complex subunit b isoform 1
atp6 ATP-synthase sous uniteacute six
ATPase adenosine triphosphate synthase
BCA acide bicinchoninique
BSA albumine seacuterum bovin
CAT catalase
CBR critical body residues
Cd cadmium
cDNA complementary acid desoxyribonucleide
CDNB 1-chloro-24-dinitrobenzene
coQ coenzyme Q
coQH2 coenzyme QH2
COX I cox1 cytochrome c oxydase sous uniteacute I
COX IV cytochrome c oxydase sous uniteacute IV
Ct threshold cycle
cytP450 cytochrome P450
DCCs dose conversion coefficient
ddext deacutebit de dose externe
ddint deacutebit de dose interne
ddt deacutebit de dose total
DEPC dieacutethylpyrocarbonate
DNA acid desoxyribonucleotide
9
DNase I deacutesoxyribonucleacutease
dNTP deacutesoxynucleacuteotide triphosphate
DTT 14-dithiothreitol
DU depleted uranium
DW dry weight
EA laboratoire drsquoeacutecotoxicologie aquatique
EDX energy-dispersive X-ray
EF expression factor
ERO espegravece reacuteactive de lrsquooxygegravene
FAO food and agriculture organization of the United Nations
FIAM free ion activity model
gls1 glutaminase like
GPS global positioning system
GPX glutathione peroxidaseglutathion peroxydase
GR ou Gred glutathion reacuteductase
GSH reduced glutathioneglutathion reacuteduit
GSSG oxidized glutathioneglutathion oxydeacute
GST glutathione s transferaseglutathione s transfeacuterase
H2O2 peroxyde drsquohydrogegravene
HO hegraveme oxygeacutenase
HO2middot
radical perhydroxyle
HOOmiddot radical hydroperoxyle
HP hepatopancreas
HSP70 heat shock protein de 70 kilodalton
ICP-AES spectromeacutetrie drsquoeacutemissionatomique par plasma agrave couplage inductif
ICP-MS spectromeacutetrie de masse par plasma agrave couplage inductif
J-CHESS java chemical equilibrium with species and surfaces
Lbull radical lipidique
LB milieu Luria Bertani
LC50 concentration leacutetale entrainant 50 de mortaliteacute
LOObull radical lipidique peroxyleacute
LOOH hydroperoxyde lipidique
LRE laboratoire de radioeacutecologie et drsquoeacutecotoxicologie
MDA malondialdeacutehyde
MET microscopy electronic transmission
MMP mitochondrial membrane potential
MPT mitochondrial permeability transition pore opening
MTmt metallothionein meacutetallothioneacuteine
NaDPH nicotinamide adeacutenine dinucleacuteotide phosphate
NCBI national center for biotechnology information
10
NOmiddot monoxyde drsquoazote
NOEC no observed effect concentration
O2middot- radical superoxyde
oligodT deoxy-thymine nucleotides
ONOO- peroxynitrite
PCA principal component analysis
PCR polymerase chain reaction
Pi phosphate inorganique
PMSF phenylmethanesulfonyl fluoride
PS poids sec
PTP permeability transition pore
PVC polychlorure de vinyle
QQplot quantile-quantile plot
RNA ribonucleic acid
RNAse ribonucleacuteases
ROmiddot radical alkoxyle (R est une chaicircne carboneacutee)
RO2middot
radical peroxyle (R est une chaicircne carboneacutee)
ROH alcool
ROOH hydroperoxyde
ROS reactive oxygen species
RT reverse-transcriptase
RT-PCR reverse transcriptase polymerase chain reaction
SAAE spectrophotomeacutetrie drsquoabsorption atomique eacutelectrothermique
SEM standard error of the mean
SH groupement sulphydrile
SOD superoxide dismutase
sod(Mn) superoxyde dismutase mitochondriale
Tm temperature de fusion
U uranium
UA uranium appauvri
UV ultra-violet
vchat vesicular acetylcholine transporter
11
Chapitre I
Introduction
12
Chapitre I-A
Contexte et objectifs
13
Les eacutecosystegravemes aquatiques sont depuis longtemps menaceacutes par les activiteacutes
anthropiques geacuteneacuteratrices de pollutions (accidentelles ou chroniques) Avec lurbanisation
croissante et le fort deacuteveloppement eacuteconomique de certains pays les rejets des polluants sont
de plus en plus importants au niveau mondial Rejeteacutes directement dans les eaux de surfaces
eacutemis dans latmosphegravere eacutevacueacutes dans les eaux useacutees ou reacutepandus sur les sols la plupart des
polluants finissent par rejoindre les milieux aquatiques Par conseacutequent lrsquoaccroissement des
activiteacutes humaines constitue un risque potentiel pour la bioceacutenose La prise de conscience de
la neacutecessiteacute de proteacuteger lrsquoenvironnement pour une bonne conservation ou une remise en lrsquoeacutetat
rapide des milieux naturels est grandissante Cette preacuteoccupation de la socieacuteteacute et de la
communauteacute scientifique a ainsi fait eacutemerger certaines questions notamment celles du
devenir des polluants dans lrsquoenvironnement ainsi que leurs effets sur les organismes vivants
La preacuteoccupation europeacuteenne pour la preacuteservation des ressources aquatiques et pour lrsquoentreacutee
sur le marcheacute de substances chimiques potentiellement toxiques a fait lrsquoobjet de nombreux
projets Reacutecemment lrsquoEurope a adopteacute en 2000 la Directive Cadre sur lrsquoEau (DCE) qui vise agrave
atteindre un bon eacutetat chimique et eacutecologique des eaux en 2015 Trente-trois substances ont eacuteteacute
ainsi qualifieacutees de substances prioritaires et dangereuses prioritaires De plus le regraveglement
europeacuteen REACH (Registration Evaluation Autorisation and Restriction of Chemicals)
entreacute en vigueur en 2007 a pour objectif principal de proteacuteger la santeacute humaine et celle de
lrsquoenvironnement tout en maintenant le deacuteveloppement des activiteacutes industrielles Pour cela il
vise agrave ameacuteliorer la connaissance des usages et proprieacuteteacutes des substances chimiques fabriqueacutees
ou importeacutees dans lrsquounion europeacuteenne agrave assurer la maitrise des risques lieacutes agrave leurs
utilisations et agrave restreindre ou interdire leur emploi en cas de besoin Parmi les contaminants
majeurs de lrsquoenvironnement les meacutetaux traces-tel le cadmium- posent de seacuterieux problegravemes
eacutecologiques surtout par leur reacutemanence et leur toxiciteacute eacuteleveacutees La deacutemarche drsquoeacutevaluation du
risque des substances chimiques a eacuteteacute eacuteprouveacutee et fait lrsquoobjet de consensus tant reacuteglementaires
que scientifiques Actuellement les 33 substances prioritaires et dangereuses prioritaires ont
fait lrsquoobjet drsquoeacutetudes eacutecotoxicologiques speacutecifiques qui conduisent agrave lrsquoeacutetablissement de
Normes europeacuteennes de Qualiteacute Environnementale (NQE) Parmi ces eacuteleacutements meacutetalliques
certains preacutesentent aussi des caracteacuteristiques radioactives- tel lrsquouranium1- qui induisent des
risques pour les eacutecosystegravemes et lrsquohomme par la combinaison de leur chimio- et radio-toxiciteacute
1Lrsquouranium contrairement au cadmium nrsquoappartient pas aux groupes des 33 substances prioritaires Cependant il fait partie
des substances pertinentes de la classification de la DCE
14
Par ailleurs le deacuteveloppement de meacutethodes drsquoeacutevaluation du risque environnemental associeacute
aux rejets ou agrave la preacutesence de radionucleacuteides dans lrsquoenvironnement a fait lrsquoobjet de deux
programmes de recherche europeacuteens le projet ERICA (Environmental Risk for Ionising
Contaminants Assessment and Management) et le FASSET (Framework for Assessment of
Environmental Impact) Ces programmes ont mis en eacutevidence les lacunes de connaissances
concernant les expositions chroniques des radionucleacuteides agrave faibles doses Lrsquoeacutetude des effets
des radionucleacuteides disperseacutes dans lrsquoenvironnement est devenue un thegraveme majeur dont lrsquoun des
enjeux est drsquoeacutevaluer le risque eacutecologique pour les organismes vivants Ceci a meneacute au
lancement du programme ENVIRHOM (Radioprotection de lrsquoENVironnement agrave lrsquoHOMme) agrave
lrsquoInstitut de Radioprotection et de Sureteacute Nucleacuteaire en 2001 (Garnier-Laplace et Paquet
2001) Ce programme a pour objectifs drsquoeacutevaluer la toxiciteacute des radionucleacuteides et de mieux
comprendre les reacuteponses biologiques suite agrave une bioaccumulation de ces contaminants chez
les organismes vivants Depuis de nombreuses anneacutees la radioeacutecologie concerne lrsquoeacutetude des
transferts des radioeacutelements dans les diffeacuterents compartiments de la biosphegravere A lrsquoIRSN et
plus particuliegraverement au LRE la deacutemarche drsquoeacutevaluation du risque suit et utilise les mecircmes
concepts que ceux deacuteveloppeacutes pour lrsquoeacutecotoxicologie des eacuteleacutements chimiques stables
Lrsquoapproche retenue dite inteacutegreacutee eacutetudie les interactions entre les facteurs de contamination
(analyse fine de lrsquoexposition au travers du concept de biodisponibiliteacute) et la bioceacutenose
(analyse des effets) Lrsquoanalyse des effets se divise en deux sous parties concernant
lrsquoidentification de marqueurs drsquoexpositiondrsquoeffet (biomarqueurs) et la caracteacuterisation agrave
diffeacuterentes eacutechelles drsquoorganisation biologique des effets et des meacutecanismes responsables de la
toxiciteacute Ce programme se consacre en partie agrave lrsquoeacutetude du devenir et des effets induits apregraves
exposition agrave lrsquouranium Plusieurs thegraveses ont eacuteteacute consacreacutees agrave lrsquoacquisition de premiegraveres
donneacutees drsquoeacutecotoxicologie sur diffeacuterents modegraveles biologiques Ces donneacutees concernent
principalement la caracteacuterisation de lrsquoexposition agrave travers lrsquoeacutetude de la speacuteciation chimique de
lrsquouranium associeacutee agrave lrsquoeacutevaluation de la biodisponibiliteacute Lrsquooriginaliteacute de ce travail consiste agrave
eacutevaluer les effets de lrsquoU chez une espegravece sentinelle Une des approches proposeacutees par le
programme ENVIRHOM est de comparer les effets des radioeacuteleacutements (tel lrsquouranium) aux
effets chimio-toxiques de polluants plus connus (en termes de speacuteciation biologique et
drsquoeacutetudes des effets sur les organismes) tels que les meacutetaux (en particulier le cadmium) Une
autre partie vise aussi agrave discriminer la radio-toxiciteacute de la chimio-toxiciteacute de ces eacuteleacutements
radioactifs Cette thegravese srsquoinscrit directement dans ce projet Notre travail devra in fine
permettre drsquoidentifier drsquoune part des marqueurs drsquoeffets pouvant ecirctre utiliseacutes dans lrsquoeacutevaluation
du risque environnemental et drsquoautre part les meacutecanismes de toxiciteacute
15
Dans ce contexte nous nous sommes consacreacutes agrave cinq objectifs majeurs au cours des
travaux de cette thegravese2 Un des buts a eacuteteacute (i) drsquoeacutetudier les paramegravetres toxicocineacutetiques
(bioaccumulation distribution des eacuteleacutements dans lrsquoorganisme et dans les tissus) de lrsquouranium
(U) et du cadmium (Cd) chez lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii retenue comme espegravece modegravele
Ensuite le second objectif a eacuteteacute (ii) drsquoeacutevaluer les effets des deux meacutetaux agrave diffeacuterentes eacutechelles
de lrsquoorganisation biologique allant de lrsquoeacutetude drsquoimpact au niveau de lrsquoexpression des gegravenes
mitochondriaux et des gegravenes marqueurs de stress oxydant des activiteacutes des enzymes de stress
oxydant des impacts histologiques jusqursquoagrave la survie des individus La troisiegraveme approche a
concerneacute (iii) la mise en eacutevidence du lien entre les effets des diffeacuterents paramegravetres biologiques
eacutetudieacutes entre eux de les correacuteler agrave la bioaccumulation des contaminants et drsquoessayer
drsquoidentifier des biomarqueurs pertinents de toxiciteacute Le 4egraveme
axe de recherche srsquoest attacheacute agrave
(iv) eacutevaluer la part relative des effets chimiques et radiologiques de lrsquoU chez lrsquoeacutecrevisse
Enfin le dernier objectif(v) a viseacute agrave eacutevaluer la toxiciteacute de lrsquoU en la comparant agrave celle du Cd
afin de classifier la toxiciteacute de ce radioeacuteleacutement
Afin de preacutesenter lrsquoeacutetude meneacutee en ce sens ce manuscrit srsquoarticule en 6 chapitres
majeurs
Le premier chapitre vise agrave introduire les objectifs des travaux de thegravese En effet le
preacutesent sous chapitre deacutecrit le contexte et les objectifs de nos eacutetudes Dans un second sous
chapitre une description du modegravele biologique une synthegravese bibliographique sur les
proprieacuteteacutes physico-chimiques du Cd et de lrsquoU leurs reacutepartitions dans lrsquoenvironnement ainsi
que leurs meacutecanismes de contamination et leurs effets agrave diffeacuterents niveaux de lrsquoorganisation
biologique drsquointeacuterecircts sont deacuteveloppeacutes De plus un reacutesumeacute sur les connaissances concernant
les biomarqueurs et les bioindicateurs des polluants sera preacutesenteacute Dans un troisiegraveme sous
chapitre nous avons preacutesenteacute une justification de la strateacutegie expeacuterimentale
Le chapitre II concerne la description du mateacuteriel et des meacutethodes en preacutesentant plus
particuliegraverement les diffeacuterentes techniques analytiques utiliseacutees Un point particulier est
consacreacute au clonage de deux gegravenes drsquointeacuterecirct
Le chapitre III est consacreacute agrave lrsquoapproche expeacuterimentale meneacutee pour eacutevaluer les
impacts du Cd sur les diffeacuterents paramegravetres biologiques retenus apregraves exposition aiguumle et
2Pour plus de deacutetails voire chapitre I-C
16
chronique de lrsquoeacutecrevisse P clarkii Cette approche sera preacutesenteacutee sous la forme drsquoun article
(soumis)
Le quatriegraveme chapitre aborde les expeacuteriences reacutealiseacutees dans le but drsquoeacutetudier les effets
de lrsquoU sur les diffeacuterents niveaux drsquointeacutegration biologiques deacutejagrave mentionneacutes Un sous chapitre
(chapitre IV-A) sera deacutedieacute agrave la preacutesentation des reacuteponses geacuteneacutetiques les structures
histologiques et la survie des eacutecrevisses apregraves une exposition de courte dureacutee (4 et 10 jours) agrave
diffeacuterentes concentrations (01 microM agrave 40 microM) Dans un second sous chapitre (chapitre IV-B)
nous preacutesenterons les impacts de lrsquoU au niveau moleacuteculaire (geacuteneacutetique et enzymatique) apregraves
une longue dureacutee drsquoexposition (60 jours) agrave une concentration environnementale (01 microM) Un
troisiegraveme sous chapitre (chapitre IV-C) sera consacreacute agrave preacutesenter lrsquoapproche utiliseacutee pour
discriminer la radio de la chimio-toxiciteacute de lrsquoU Ces eacutetudes seront preacutesenteacutees sous forme de
trois articles dont les deux premiers sont publieacutes (Ecotoxicology and Environmental Safety) et
le dernier soumis (Ecotoxicology and Environmental Safety)
Dans le cinquiegraveme chapitre nous avons compareacute les effets du Cd et de lrsquoU apregraves
exposition aiguumle (40 microM-10 jrs) et chronique (01 microM-60 jrs) Cette approche est aussi
preacutesenteacutee sous forme drsquoun article en cours de preacuteparation
Enfin la partie finale (chapitre VI) du document preacutesente une synthegravese geacuteneacuterale et les
perspectives de recherches issues de ce travail
17
Chapitre I-B
Etude bibliographique
18
1 Le modegravele biologique Procambarus clarkii
11 Systeacutematique origine et distribution
Avec plus de 640 espegraveces diffeacuterentes les eacutecrevisses forment un groupe de crustaceacutes
deacutecapodes tregraves diversifieacute (Crandall et Buhay 2008) Il existe deux super-familles
drsquoeacutecrevisses Les Astacoidea (heacutemisphegravere nord) et les Parastacoidea (heacutemisphegravere sud) La
premiegravere est formeacutee deux familles les Cambaridae et les Astacidae alors que les
Parastacoidea sont composeacutes drsquoune seule famille les Parastacidae (Crandall et Buhay
2008) La division entre les super-familles (astacoidae et parastacoidea) des heacutemisphegraveres nord
et sud est drsquoorigine pangeacuteenne datant au moins du triasique (185-225 millions drsquoanneacutees) Des
fossiles drsquoeacutecrevisses et des traces de terriers observeacutees dans le Colorado et drsquoUtah datant de
265 millions drsquoanneacutees sont la preuve de cette phylogeacutenie (Crandall 2006) Procambarus
clarkii appartient agrave la famille des Cambaridae (Crandall 2010) (Tableau 1) Originaire du
Nord de lrsquoAmeacuterique et de lrsquoEst de lrsquoAsie (Crandall 2006) elle est maintenant largement
reacutepandue sur le territoire franccedilais au deacutetriment des espegraveces endeacutemiques principalement
rattacheacutees agrave la famille des Astacidae
Tableau 1 Position systeacutematique de Procambarus clarkii (Systema Naturae 2011)
Classification
Domaine Eukaryota
Regravegne Animalia
Sous-regravegne Bilateria
Division Protostomia
Infra-regravegne Ecdysozoa
Super-embranchement Panarthropoda
Embranchement Arthropoda
Sous-embranchement Mandibulata
Infra-embranchement Crustaceomorpha
Super-classe Crustacea
Classe Malacostraca
Sous-classe Eumalacostraca
Super-ordre Eucarida
Ordre Decapoda
Sous-ordre Pleocyemata
Infra-ordre Astacidea
Super-famille Astacoidea
Famille Cambaridae
Genre Procambarus
Espegravece clarkii
19
Lrsquoeacutecrevisse de Louisiane P clarkii est comme son nom lrsquoindique tregraves abondante en
Louisiane Elle est native du Nord-Est du Mexique et du Sud des Etats-Unis (Henttonen et
Huner 1999 Boets et al 2009) Crsquoest une espegravece largement reacutepandue dans le monde entier et
sur presque tous les continents (FAO ISSG NatureServe 2003 Crandall 2010) (Figure 1)
Figure 1 Distribution mondiale de P clarkii (Adapteacute de Holdich 2002 FAO ISSG
NatureServe 2003Crandall 2010)
En effet P clarkii colonise les milieux avec succegraves gracircce agrave sa forte compeacutetitiviteacute
feacuteconditeacute eacuteleveacutee (200-500 œufsfemelle strategy-R) (ISSG) et sa maturiteacute sexuelle preacutecoce
Une enquecircte reacutealiseacutee en France en 2006 confirme la progression constante de cette espegravece qui
est deacutesormais recenseacutee dans 61 deacutepartements En une quinzaine drsquoanneacutees lrsquoespegravece a coloniseacute
plus de la moitieacute du territoire national confirmant par la mecircme son extraordinaire capaciteacute
drsquoexpansion La carte de reacutepartition de lrsquoespegravece en France (Figure 2) indique de fortes
densiteacutes sur toute la faccedilade atlantique de la Loire-Atlantique jusqursquoau deacutepartement des
Landes mais aussi sur la faccedilade meacutediterraneacuteenne (Heacuterault Gard Bouches-du-Rhocircne) Une
explosion des densiteacutes de populations en Gironde Charente-Maritime Loire-Atlantique et
dans les Deux-Segravevres a eacuteteacute observeacutee ces derniegraveres anneacutees Cette espegravece est sans doute celle
qui preacutesente le spectre eacutecologique le plus large elle est capable de coloniser des milieux
varieacutes allant des zones agrave truites aux eacutetangs cocirctiers en passant par les marais Elle peut
supporter des mises agrave sec drsquoeacutetangs de plusieurs mois On la rencontre eacutegalement dans certains
Zambia
USA
Mexico
Brazil
China
Egypt
Philippines
Japan
Taiwan
Costa Rica
Dominican Republic Belize
Ecuador
Georgia
Portugal
Spain
France
Cyprus
Italy
Switzerland
Germany
United
Kingdom
Belgium
Netherlands
South Africa
Kenya Uganda
20
milieux temporaires (Loire Atlantique) et dans des milieux soumis aux mareacutees (Pyreacuteneacutees
atlantiques) (Collas et al 2007)
Figure 2 Evolution de la reacutepartition de Procambarus clarkii Pour les cartes des anneacutees
1977 agrave 2001 le signalement de lrsquoespegravece est figureacute par un griseacute Pour la carte 2006
lrsquointensiteacute du gris reflegravete lrsquoabondance de lrsquoespegravece agrave lrsquointeacuterieur de chaque deacutepartement
(Collas et al 2007)
21
12 Biologie de lrsquoeacutecrevisse
121 Morphologie
Comme toutes les eacutecrevisses P clarkii possegravede une carapace (Figures 3 et 4)
composeacutee essentiellement de chitine et de carbonate de calcium Leurs corps sont segmenteacutes
comme tous les arthropodes Le corps est diviseacute en deux parties lrsquoune anteacuterieure qui est le
ceacutephalothorax lrsquoautre posteacuterieure qui est lrsquoabdomen Le ceacutephalothorax est formeacute de la tecircte qui
est fusionneacutee au thorax Cet organe est termineacute en avant par un eacuteperon le rostre dont la
pointe est lrsquoapex De part et drsquoautre du rostre se trouvent deux yeux peacutedonculeacutes La tecircte porte
les antennules les antennes (organes sensoriels) les mandibules maxilles et maxillules
(appendices deacutevolus agrave la fonction de nutrition) Le sillon cervical seacutepare la partie ceacutephalique
du ceacutephalothorax drsquoune reacutegion comprenant deux aires branchiales de part et drsquoautre drsquoune aire
cardiaque Sur cette reacutegion thoracique se trouvent trois paires de maxillipegravedes (ou pattes
macircchoires) impliqueacutees eacutegalement dans la fonction de nutrition et cinq paires de peacuteriopodes
(ou pattes locomotrices) la premiegravere paire se terminant par de grandes pinces Les deux paires
qui suivent se terminent par de petites pinces et les deux derniegraveres paires se terminent par des
griffes Lrsquoabdomen est segmenteacute chaque segment portant une paire de pleacuteopodes et se
termine par le telson qui porte lrsquoanus
Figure 3 Aspect drsquoune eacutecrevisse Procambarus clarkii (Lukhaup 2005)
22
Figure 4 Morphologieexterne drsquoune eacutecrevisse Mp maxillipegravede Ma mandibule Mx
maxille (Arrignon 1991)
La taille des eacutecrevisses varie entre les espegraveces allant de 2 cm chez les eacutecrevisses
naines adultes du genre Cambarellus agrave 40 cm (et plus de 5kg ) chez lrsquoespegravece la plus grande
parmi les inverteacutebreacutees drsquoeau douce Astacopsis gouldi actuellement en danger (Horwitz 1994)
Dans des conditions favorables agrave la croissance (bonne qualiteacute de lrsquohabitat densiteacute de
population faible) P clarkii peut atteindre 14 cm pour un poids de 76 agrave 84 g (Huner et
Romaire 1979 Doumlrr et al 2006) Les couleurs des eacutecrevisses sont aussi varieacutees rouge (chez
P clarkii) bleue orange verte marron et mecircme sans pigment (blanche) La diversiteacute
morphologique se traduit aussi par lrsquoexistence drsquoeacutecrevisses tacheteacutees rayeacutees ou portant
drsquoautres dessins (Crandall 2006) P clarkii preacutesente des aspects morphologiques
speacutecifiques qui aident agrave la deacutetermination de cette espegravece (Figure 5) Son ceacutephalotorax
preacutesente une seacuterie drsquoeacutepines bien visibles de part et drsquoautre du sillon cervical La crecircte
23
postorbitale est simple on ne voit qursquoune eacutepine Le rostre a des bords convergents
reacuteguliegraverement pour se terminer par un triangle La crecircte meacutediane dorsale est peu marqueacutee et
non denticuleacutee Les pinces possegravedent des protubeacuterances alterneacutees sur leur tranchant ainsi que
des eacutepines et un ergot bien visible Adulte cette espegravece est de couleur rougeacirctre Doumlrr et al
(2006) ont montreacute une correacutelation entre les stades de croissance (maturiteacute sexuelle) de P
clarkii et la couleur de lrsquoeacutecrevisse Il semble que les eacutecrevisses nrsquoayant pas atteint la maturiteacute
sexuelle preacutesentent un gradient de couleur allant drsquoun vert-grisacirctre pour les plus jeunes jusquagrave
atteindre un marron-verdacirctre
Figure 5 Critegraveres de deacutetermination de P clarkii (Roqueplo 1992) (1) Le ceacutephalotorax
de cette espegravece preacutesente une seacuterie drsquoeacutepines bien visibles en arriegravere du sillon cervical (2)
La crecircte meacutediane dorsale est peu marqueacutee et non denticuleacutee (3 4) Les pinces possegravedent
des protubeacuterances alterneacutees sur leur tranchant ainsi que (5) des eacutepines et un ergot bien
visible
Une diffeacuterenciation bien apparente permet la deacutetermination aiseacutee des sexes (Figure 6)
La morphologie des pinces plus deacuteveloppeacutees chez le macircle que chez la femelle
La largeur de lrsquoabdomen supeacuterieure chez la femelle
Et surtout par la morphologie des deux premiegraveres paires de pleacuteopodes
Lrsquoexamen de la face ventrale permet de diffeacuterencier le macircle de la femelle chez le
macircle les deux paires anteacuterieures drsquoappendices abdominaux sont dirigeacutees en avant
et transformeacutees en stylets copulateurs en vue de lrsquoeacutecoulement du sperme
Chez la femelle toutes les pattes abdominales sont identiques agrave lrsquoexception de la
premiegravere qui est atrophieacutee Les orifices geacutenitaux sont placeacutes au niveau de la
24
troisiegraveme paire de pattes locomotrices chez la femelle et de la cinquiegraveme paire chez
le macircle
Lrsquoeacutecrevisse est une espegravece dite laquo gonochorique raquo dans le sens ougrave les sexes sont seacutepareacutes
et qursquoelle effectue une feacutecondation externe (Parnes et al 2003)
Figure 6 Diffeacuterence drsquoaspect entre une eacutecrevisse macircle et une eacutecrevisse femelle
(A) Stylets copulateurs (B) Les orifices geacutenitaux(Source Shi-wei Zhao NIGP
httpwwwmutagenesnetyixian-formationyanbin-shenhtml)
122 Anatomie et physiologie
Le tube digestif (Figure 7) des deacutecapodes est caracteacuteriseacute par un court œsophage un
estomac volumineux aux parois chitineuses un intestin moyen ou meacutesenteacuteron et un intestin
posteacuterieur ou proctodeum Seul lrsquointestin moyen drsquoorigine endodermique joue un rocircle
fonctionnel en termes de digestion et drsquoabsorption Les parties anteacuterieures et posteacuterieures
drsquoorigine ectodermique preacutesentent un revecirctement chitineux renouveleacute agrave chaque mue et nrsquoont
donc qursquoun rocircle meacutecanique dans la digestion Lrsquointestin posteacuterieur aboutit agrave lrsquoanus et est
entoureacute par la masse musculaire abdominale Lrsquoestomac est diviseacute en 2 reacutegions par un sillon
meacutedian et transverse une reacutegion anteacuterieure ou cardiaque et une reacutegion posteacuterieure nommeacutee
chambre pylorique En fonction du stade de mue la partie anteacuterieure peut contenir une paire
de piegraveces calcaires discoiumldes les gastrolithes reacuteserve de calcium neacutecessaire agrave lrsquoeacutelaboration
de la carapace nouvelle Cet appareil est doteacute de 3 dents chitineuses ou calcaires qui
constituent un veacuteritable broyeur gastrique appeleacute laquo moulin gastrique raquo Les glandes
Procambarus sp macircle Procambarus sp femelle
A
B
25
antennaires (vertes) sont des organes excreacuteteurs situeacutes dans la reacutegion ventrale de la tecircte pregraves
de la bouche Elles sont accompagneacutees drsquoun canal excreacuteteur et drsquoune vessie La glande
digestive (ou heacutepatopancreacuteas) est un organe plurilobeacute qui occupe la quasi-totaliteacute de la caviteacute
du ceacutephalothorax Elle est impliqueacutee dans lrsquoabsorption et le stockage des nutriments Chaque
lobe est constitueacute de tubules fermeacutes agrave une extreacutemiteacute et srsquoouvrant de lrsquoautre dans un canal qui
deacutebouche au niveau de la chambre pylorique de lrsquoestomac Les glandes antennaires (ou
glandes vertes) sont des organes excreacuteteurs situeacutees dans la reacutegion ventrale de la tecircte pregraves de la
bouche Elles sont constitueacutees drsquoun canal excreacuteteur et drsquoune vessie Les organes reproducteurs
se situent pregraves de la glande digestive Les testicules des macircles sont blanchacirctres et lisses et les
ovaires des femelles sont de couleur jaune orangeacutee et daspect grenu Lrsquoappareil circulatoire
des crustaceacutes est de type lacunaire lrsquoheacutemolymphe (sang incolore) est propulseacutee par le cœur
dans des artegraveres puis des capillaires qui srsquoouvrent librement dans la caviteacute geacuteneacuterale Apregraves
avoir irrigueacute les diffeacuterents organes lrsquoheacutemolymphe est collecteacutee par des sinus veineux qui la
ramegravene finalement aux branchies lieu de lrsquoheacutematose Ce sang bien oxygeacuteneacute va alors retourner
au peacutericarde Les branchies veacuteritable appareil respiratoire se situent dans deux chambres
lateacuterales indeacutependantes agrave la peacuteripheacuterie de la carapace La convection ventilatoire est assureacutee
par les battements de deux appendices deacuterivant des deuxiegravemes maxilles les scaphognathites
leurs mouvements de pompage creacuteent une deacutepression dans les caviteacutes branchiales qui entraicircne
le passage de lrsquoeau sur les branchies (Figure 7A) Des cheacutemoreacutecepteurs peacuteripheacuteriques
sensibles agrave lrsquoO2 et au CO2 sont localiseacutes dans les caviteacutes branchiales ils sont responsables du
reacuteflegravexe de ventilation et jouent un rocircle fondamental dans le maintien du meacutetabolisme aeacuterobie
(Massabuau et al 1980 Massabuau et Burtin 1984) Ainsi lrsquoeacutecrevisse est capable drsquoajuster
sa respiration et garde son indeacutependance agrave lrsquoeacutegard de la teneur en oxygegravene elle est capable
drsquoaccroitre son taux de ventilation degraves que lrsquooxygegravene diminue Les organes respiratoires
jouent eacutegalement un rocircle dans les eacutechanges ioniques En effet le milieu inteacuterieur des
eacutecrevisses est plus concentreacute en ions que le milieu aquatique exteacuterieur ainsi lrsquoosmoreacutegulation
se fait gracircce agrave de nombreux transporteurs membranaires au niveau des branchies Le systegraveme
nerveux de lrsquoeacutecrevisse est essentiellement ganglionnaire le cerveau (masse ganglionnaire) se
situe dorsalement pregraves de lrsquoœsophage (Arrignon 1991)
26
Figure 7 Anatomie interne dune eacutecrevisse(A) Branchies Les flegraveches indiquent le sens
drsquoeacutecoulement de lrsquoeau dans la masse branchiale (dapregraves Massabuau 1984) (B) reste des
organes
123 Croissance et mue
En moyenne les eacutecrevisses P clarkii peuvent vivre jusquagrave trois ans (Doumlrr et al
2006) Frutiger et al (1999) ont trouveacute que cette espegravece peut atteindre lrsquoacircge de cinq ans Il est
possible de deacuteterminer lrsquoacircge des eacutecrevisses agrave partir de la mesure de la longueur du corps
(šmietana et Krzywosz 2006) La croissance des crustaceacutes se fait gracircce agrave des mues Ces
changements peacuteriodiques de lrsquoexosquelette dominent toute la physiologie des crustaceacutes car ils
sont preacuteceacutedeacutes et suivis par une seacuterie de modifications tissulaires et comportementales comme
la formation et la calcification de lrsquoexosquelette agrave chaque fois (Adelung 1971) (Figure 8)
Les jeunes eacutecrevisses muent un grand nombre de fois (Arrignon 1991) Par exemple dans
une eau de 18 agrave 20degC les juveacuteniles Astacus leptodactylus muent tous les 17 agrave 20 jours
pendant les premiers mois (Lassalle 1985) Chez P clarkii les adultes macircles et femelles (~
75-96 cm) muent surtout en avril quand la tempeacuterature de lrsquoeau se reacutechauffe Seules les
femelles muent une seconde fois entre juin et juillet Puis une autre peacuteriode de mue pour les
deux sexes peut survenir vers novembre (112degC) (Doumlrr et al 2006) Le pheacutenomegravene de mue
Intestin B Intestin
Branchies
A
27
semble ecirctre lieacute eacutetroitement aux changements de la tempeacuterature de lrsquoeau (Huner 1978) et au
cycle de reproduction (mue avant et apregraves la peacuteriode de frai) (Doumlrr et al 2006)
On distingue principalement quatre eacutetapes
a Lrsquointermue ou inter-ecdysis
Ce stade est deacutefini comme eacutetant la peacuteriode de stabiliteacute de lrsquoanimal
b La preacutemue ou Proecdysis
Avant la mue les reacuteserves de calcium ne sont pas uniquement contenues dans la carapace
Elles sont principalement constitueacutees par les gastrolithes (60) par le calcium contenu dans
lrsquoheacutepatopancreacuteas (06 agrave 1) et dans lrsquoheacutemolymphe (un peu plus de 1) Durant cette peacuteriode
les gastrolithes vont se constituer et grossir
c La mue ou ecdysis ou exuviation
Crsquoest le moment ougrave srsquoeffectue le changement de lrsquoexosquelette La jointure membraneuse qui
relie lrsquoarriegravere du ceacutephalothorax au premier segment abdominal se deacutechire et le corps fait
saillie couvert de sa nouvelle carapace molle Pendant ce temps lrsquoanimal est mou sans
deacutefense et ne se nourrit pas Il ne peut se deacuteplacer que faiblement
d La postmue ou post-ecdysis
Au cours de la postmue lrsquoexosquelette se constitue et se consolide Les gastrolithes y
contribuent et de ce fait diminuent rapidement Au deacutebut de la postmue la quantiteacute de
calcium de lrsquoanimal mou est de 10 agrave 14 fois supeacuterieure agrave celle de lrsquoanimal calcifieacute Les
gastrolithes ne peuvent donc suffire De plus lrsquoanimal faute drsquoun appareil masticateur
solidifieacute ne peut trouver le compleacutement de calcium dans sa nourriture Lrsquoapport se fait alors
au niveau de lrsquoappareil branchial La calcification de la nouvelle carapace est conditionneacutee par
la teneur de lrsquoeau ambiante en calcium Simultaneacutement se manifeste une croissance acceacuteleacutereacutee
des tissus agrave partir du moment ougrave lrsquoappareil masticateur srsquoest solidifieacute la phase drsquoinanition
srsquoachegraveve (Arrignon 1991)
28
Figure 8 Cycle de la mue des eacutecrevisses (Arrignon 1992)
13 Ecologie et comportement
Procambarus clarkii est adapteacutee pour vivre dans une grande varieacuteteacute de milieux
aquatiques comme les riviegraveres les eacutetangs les ruisseaux les canaux les marais et les
mareacutecages alternativement dans des zones inondeacutees et exondeacutees (FAO ISSG NatureServe
2003) De plus elle habite freacutequemment les environnements perturbeacutes comme les champs de
riz les canaux drsquoirrigation et les barrages (Oliveira et Fabiao 1998) Cette espegravece tolegravere une
grande variation des facteurs abiotiques elle supporte des niveaux bas en oxygegravene des
tempeacuteratures extrecircmes (10-22 degC agrave 30 degC ou plus) une saliniteacute modeacutereacutee et la pollution (FAO
NatureServe 2003 Gherardi et Vadim 2006 Cruz et Rebelo 2007) P clarkii peut toleacuterer
des peacuteriodes de segravecheresse allant jusqursquoagrave 4 mois (Henttonen et Huner 1999) On trouve les
plus fortes densiteacutes drsquoeacutecrevisses dans les plans drsquoeau ensoleilleacutes de moins de 40 cm de
profondeur Les fonds les plus propices sont turbides et couverts drsquoherbiers (Arignon 1991)
Son comportement fouisseur srsquoaccompagne de la construction de terriers Ces organismes
sont omnivores (Rodriguez et al 2005) Les eacutecrevisses sont des animaux nocturnes (Miranda-
Anaya 2004) elles sortent de leur passiviteacute et de leur cachette (herbier racines pierres
galeries) le soir peacuteriode au cours de laquelle elles se deacuteplacent et cherchent leur nourriture
Dans les cours drsquoeau agrave forte biomasse drsquoinverteacutebreacutes les eacutecrevisses occupent une position
29
trophique supeacuterieure et ont un taux de croissance plus eacuteleveacute que les eacutecrevisses dans les cours
drsquoeau agrave faible biomasse drsquoinverteacutebreacutes (Olsson et al 2008) Le cannibalisme est courant chez
les eacutecrevisses (Holdich 1993) Dans des situations extrecircmes elles peuvent reacuteduire ou eacuteliminer
drsquoautres animaux ou plantes de lrsquoeacutecosystegraveme (Momot 1995) Crsquoest une source de nourriture
pour les mammifegraveres et les oiseaux jouant un rocircle important entre les interactions trophiques
terrestres et aquatiques (Correia 2001) Elles peuvent mecircme servir de nourriture pour les
insectes (Herberholz et al 2004) les amphibiens (Hirai 2004) les reptiles (Bondavalli et
Ulanowicz 1999) les poissons (Garvey et al 1994) et pour drsquoautres eacutecrevisses Une
compeacutetition existe aussi inter-speacutecifiquement et ceci pour des raisons diverses comme pour
lrsquoespace et lrsquoabri (Garvey et al 1994)
14 Inteacuterecirct eacuteconomique
Lrsquoeacutecrevisse est un animal fort ancien dont la capture plus aiseacutee que celle du poisson a
constitueacute agrave lrsquoaurore de la vie humaine une source de nourriture souvent vitale pour certaines
hordes drsquohommes preacutehistoriques (Arignon 1991) Lrsquoune des premiegraveres mentions de
lrsquoeacutecrevisse a eacuteteacute faite par Aristote en 300 AJC et crsquoest surtout au moyen acircge que sa
populariteacute a augmenteacute et drsquoeacutenormes quantiteacutes ont commenceacute agrave ecirctre consommeacutees (Skurdal et
Taugbol 2001) Ceci continue jusqursquoagrave nos jours ougrave au moins 85 de la consommation
mondiale des eacutecrevisses est assureacutee par P clarkii (Kerby et al 2005) en relation avec ses
capaciteacutes de croissance rapide et drsquoadaptation aux changements saisonniers (Henttonen et
Huner 1999) (Figure 9) Le commerce de P clarkii participe drsquoune faccedilon importante agrave
lrsquoeacuteconomie de certains pays (Antoacuten et al 2000)
Figure 9 Production mondiale de Procambarus clarkii (FAO Fishery Statistic)
30
En 2003 la production de P clarkii aux Etats-Unis eacutetait eacutevalueacutee agrave 486 millions de dollars
(~3533 millions drsquoeuros) La production mondiale (Figure 9) de cette espegravece provient
principalement de Louisiane et drsquoautres eacutetats du Sud des Etats-Unis mais aussi de Chine du
Kenya et drsquoEspagne ougrave cette espegravece a eacuteteacute introduite (FAO) En 2005 la FAO a enregistreacute une
production significative de cette espegravece en Chine seacutelevant agrave plus de 88 000 tonnes avec une
valeur exceacutedant 303 millions drsquoUSD Le succegraves commercial de cette espegravece en Europe est
surtout lieacute agrave sa reacutesistance agrave coloniser les milieux perturbeacutes et agrave la peste de lrsquoeacutecrevisse
Aphanomyces astaci agrave qui les eacutecrevisses indigegravenes sont sensibles (Lindqvist et Huner 1999)
La production deacutecrevisse en France est faible Il y a pourtant un marcheacute de
consommateurs puisque la France importe environ 1 000 tonnesan et ne produit quenviron
10 tonnes 98 des importations se font sous forme deacutecrevisses surgeleacutees voire cuisineacutees
(majoritairement Procambarus clarkii) les 2 restant correspondent agrave des eacutecrevisses
importeacutees vivantes essentiellement de Turquie et de Gregravece (majoritairement Astacus
leptodactylus) Lexploitation de la ressource sauvage de Procambarus clarkii en France est
faible car elle conditionneacutee par deux points reacuteglementaires
le transport danimaux vivants est interdit de faccedilon agrave eacuteviter sa propagation dans des
endroits ougrave lespegravece nest pas preacutesente
la vente danimaux ne peut ecirctre effectueacutee que par des pecirccheurs professionnels
(Miossec 2004)
Tout au long de notre eacutetude nous avons donc beacuteneacuteficieacute tes techniques de pecircches drsquoun
professionnel (N Gauthier) et des autorisations reacuteglementaires pour lrsquoapprovisionnement et
pour le transport de cette espegravece vivante
15 Inteacuterecirct scientifique et eacutecologique
lrmEn recherche les eacutecrevisses servent drsquoorganismes modegraveles depuis plus de 25 ans dans des
champs disciplinaires varieacutes tels que la neurobiologie la vision la toxicologie
lrsquoeacutecophysiologie la biologie de la conservation et lrsquoeacutevolution etc Parmi les eacutecrevisses le
maintien et lrsquoeacutelevage de P clarkii dans les laboratoires sont relativement faciles agrave geacuterer Il y a
deacutejagrave 125 ans que Huxley (1880) a reacutedigeacute des textes drsquoeacutetudes zoologiques sur ces animaux Par
ailleurs du fait de son caractegravere invasif cette espegravece se trouve en abondance dans les milieux
naturels et son preacutelegravevement en peacuteriode favorable est aiseacute
Au Kenya P clarkii a eacuteteacute introduite comme moyen de lutte biologique contre les
parasites treacutematodes Schistosoma haematobium vecteur de la schistosomiase car elle
31
srsquoalimente de gasteacuteropodes drsquoeau douce hocircte intermeacutediaire de ces parasites Sous certaines
conditions P clarkii a significativement reacuteduit la dispersion de la schistosomiase dans
certaines reacutegions du Kenya (Mkoji et al 1999 Lodge et al 2005 Foster et David 2007)
De mecircme P clarkii sont souvent utiliseacutees comme indicateurs de pollution meacutetallique
aquatique puisque ces crustaceacutes tendent agrave accumuler les meacutetaux dans leurs tissus (Anderson et
al 1997 Saacutenchez Loacutepez et al 2004 Alcorlo et al 2006 Suaacuterez-Serrano et al 2010)
2 Evaluation des risques de contamination des milieux aquatiques
Dans un contexte de surveillance de lrsquoeacutetat eacutecologique (biomonitoring) des milieux
aquatiques (Loi ndeg2006-1772 du 30 deacutecembre 2006 sur leau et les milieux aquatiques) la
France srsquoest engageacutee agrave caracteacuteriser lrsquoeacutetat eacutecologique de ses eacutecosystegravemes et agrave surveiller
drsquoeacuteventuels changements de ses milieux Les mesures des paramegravetres physiques chimiques et
bacteacuteriologiques de lrsquoeau renseignent sur la qualiteacute de cette ressource (Li et al 2010) mais
leur caractegravere ponctuel ne permettra pas de reacuteveacuteler drsquoeacuteventuelles perturbations perpeacutetreacutees en
dehors des peacuteriodes de mesures De mecircme ces techniques ne renseignent pas sur lrsquoeacutetat des
organismes aquatiques ni sur les conseacutequences eacutecologiques engendreacutees par les changements
survenus dans ces eacutecosystegravemes Dans le cas drsquoune pollution meacutetallique la mesure des
concentrations des meacutetaux dans le biotope (eau seacutediment) peut reacuteveacuteler lrsquoexistence drsquoune
pollution mais ne met pas en eacutevidence le degreacute drsquoaccumulation des meacutetaux par les
organismes ni la toxiciteacute engendreacutee sur les individus et lrsquoeacutecosystegraveme (Zhou et al 2008) En
conseacutequent ces derniegraveres anneacutees les eacutetudes en eacutecotoxicologie se sont deacuteveloppeacutees afin de
mettre en place des outils permettant une bonne eacutevaluation de lrsquoeacutetat eacutecologique des milieux
Ces eacutetudes passent notamment par la recherche de bioindicateur ou drsquoespegraveces sentinelles
servant de support pour la mesure de marqueurs biologiques (biomarqueurs) Ces derniers
reflegraveteront le degreacute des atteintes de lrsquoenvironnement
21 Bioindicateur et espegravece sentinelle
Un bioindicateur est un organisme (ou partie drsquoun organisme ou une communauteacute
drsquoindividus) qui renseigne sur la qualiteacute de lrsquoenvironnement (ou partie de lrsquoenvironnement)
(Li et al 2010) Lorsque ces derniers existent dans lrsquoeacutecosystegraveme ils sont appeleacutes espegraveces
sentinelles (surveillance passive) Ils peuvent y ecirctre introduits de faccedilon standardiseacutee
(surveillance active) par encagement (caging) Drsquoapregraves Lagadic et al (1998) et Lagadic et
Caquet (1996) un bioindicateur peut aussi ecirctre un organisme qui par sa disparition ou par sa
preacutesence etou son abondance renseigne sur lrsquoeacutetat de santeacute drsquoun milieu (dans ce cas appeleacutes
32
aussi indicateurs biologiques) Nous pouvons ainsi distinguer des espegraveces laquo pollusensibles raquo
(bioindicateurs neacutegatifs) et des espegraveces laquo pollureacutesistantes raquo ou laquo pollutoleacuterantes raquo
(bioindicateurs positifs) Des outils tels que les indices bioceacutenotiques reposent sur ce principe
et permettent drsquoeacutevaluer la structure et la santeacute drsquoun eacutecosystegraveme agrave un instant donneacute Cependant
le recensement des diffeacuterentes espegraveces peuplant un eacutecosystegraveme donneacute preacutesente une tacircche
lourde avec plusieurs limites il apporte peu ou pas drsquoinformations sur la cause reacuteelle de la
disparition des espegraveces (preacutedation facteurs abiotiqueshellip) sur les contaminants
eacuteventuellement responsables de la mortaliteacute des individus sur les meacutecanismes de toxiciteacute
ayant conduit agrave leur mort
Drsquoapregraves Zhou et al (2008) un organisme bioindicateur doit preacutesenter ideacutealement les
caracteacuteristiques suivantes
ecirctre capable drsquoaccumuler les polluants agrave des niveaux eacuteleveacutes sans que ceux-ci ne
conduisent agrave sa mortaliteacute
avoir une mobiliteacute reacuteduite afin de refleacuteter une contamination localiseacutee du
milieu
ecirctre abondant et preacutesenter une grande distribution pour un eacutechantillonnage
reacutepeacutetitif
avoir une dureacutee de vie assez longue pour la comparaison des effets et des
niveaux de contamination entre les diffeacuterents stades de deacuteveloppement
fournir suffisamment de tissus biologiques pour drsquoeacuteventuelles recherches
drsquoimpacts sur des diffeacuterents niveaux biologiques
ecirctre faciles agrave pecirccher et agrave maintenir au laboratoire
vivre dans lrsquoeau
occuper une position importante dans la chaicircne trophique
Preacutesenter des relations effet-dose
P clarkii remplit un certain nombre de critegraveres eacutenumeacutereacutes par Zhou et all (2008) elle est
preacutesente en abondance dans des milieux aquatiques varieacutes et peut ecirctre pecirccheacutees aiseacutement Les
adultes peuvent fournir des quantiteacutes de tissus suffisantes pour effectuer diverses analyses
biologiques ou toxicologiques A ceci srsquoajoute le fait que les eacutecrevisses sont des organismes
benthiques en contact eacutetroit avec les seacutediments dans lesquels les polluants peuvent ecirctre
stockeacutes et concentreacutes Ce sont eacutegalement des animaux qui supportent drsquoecirctre encageacutes sur de
longues peacuteriodes dans le cadre de programmes de surveillance (Alcorlo et al 2006) Enfin
du fait qursquoelle occupe une place centrale dans la chaicircne trophique cette espegravece est un vecteur
33
potentiel de contamination des niveaux trophiques supeacuterieurs P clarkii peut ecirctre donc
consideacutereacutee comme une espegravece bioindicatrice pertinente Drsquoailleurs cette espegravece a deacutejagrave
contribueacutee agrave des eacutetudes de suivi de contaminations des eacutecosystegravemes aquatiques par diffeacuterents
meacutetaux et polluants organiques (ex PCB HCB DTT Cd Cu Zn Hghellip) (Anderson et al
1997 Saacutenchez Loacutepez et al 2004 Alcorlo et al 2006 Faria et al 2010 Suaacuterez-Serrano et
al 2010)
22 Biomarqueurs
Les polluants peuvent impacter diffeacuterents niveaux de lrsquoorganisation biologique
(Figure 10) Les progregraves de la biologie cellulaire ont permis une identification des
meacutecanismes moleacuteculaires de leur action toxique Ces eacuteveacutenements peuvent aussi engendrer agrave
leur tour des alteacuterations pathologiques agrave des niveaux biologiques plus eacuteleveacutes Ces
connaissances fondamentales ont ouvert la possibiliteacute de forger de nouveaux outils
drsquoeacutevaluation et de surveillance fondeacutes sur les reacuteponses biologiques induites par lrsquoexposition
drsquoorganismes agrave des xeacutenobiotiques (Figure 11) Ceci a donneacute naissance au concept de
biomarqueurs en reacutefeacuterence agrave des mesures de modifications des reacuteponses biologiques suite agrave
une contamination La Figure 11 preacutesente la place des biomarqueurs drsquoexposition et drsquoeffet(s)
dans les diffeacuterents champs drsquoinvestigations de lrsquoeacutecotoxicologie Plusieurs deacutefinitions
concernant les biomarqueurs ont eacuteteacute eacutenonceacutees au cours de ces derniegraveres anneacutees (Schlenk
1999) Nous retiendrons la suivante laquoun biomarqueur est un changement observable etou
mesurable au niveau moleacuteculaire biochimique cellulaire physiologique ou comportemental
reacuteveacutelant lrsquoexposition preacutesente ou passeacutee drsquoun individu agrave au moins une substance chimique agrave
caractegravere polluantraquo (Amiard et al 1998) Les biomarqueurs sont mesureacutes au sein drsquoespegraveces
capables drsquoaccumuler les contaminants (ex bioindicateurs) et vont permettre de reacutealiser des
eacutetudes drsquoeacutecotoxiciteacute des substances chimiques (chemical testing) (au laboratoire) et de
biomonitoring (in situ)De plus cette figure illustre la diversiteacute des biomarqueurs pouvant ecirctre
identifieacutes et utiliseacutes en eacutecotoxicologie
34
Figure 10 repreacutesentation des diffeacuterents niveaux de lrsquoorganisation biologique pouvant
ecirctre affecteacutes par les polluants et de la rapiditeacute de reacuteponse Ce scheacutema illustre aussi
lrsquointeacuterecirct eacutecologique et meacutecanistique des diffeacuterents niveaux dans la recherche Modifieacute
drsquoapregraves Snape et al (2004)
Figure 11 Repreacutesentation des meacutethodologies permettant drsquoeacutevaluer les
risques eacutecotoxicologiques modifieacutee drsquoapregraves Lagadic amp Amiard (1997)
35
Lrsquoapproche laquo biomarqueurraquo peut ecirctre illustreacutee par une relation entre lrsquoeacutetat de santeacute
drsquoun organisme et sa reacuteponse agrave des concentrations croissantes de contaminants dans son
environnement Un organisme est en laquo bonne santeacute raquo dans un eacutetat drsquohomeacuteostasie en absence
de contamination En preacutesence drsquoune contamination croissante cet organisme va preacutesenter des
alteacuterations fonctionnelles visibles pouvant entrainer sa mort agrave plus ou moins long terme
Durant cette phase lrsquoindividu peut compenser le stress subi jusqursquoagrave un certain seuil une fois
ce dernier deacutepasseacute il sera incapable drsquoeffectuer une compensation Si le contaminant est retireacute
de lrsquoenvironnement il peut retrouver son eacutetat normal (lrsquoalteacuteration est reacuteversible) Lorsque la
quantiteacute de polluant est trop importante lrsquoorganisme atteint un stade ougrave les alteacuterations
deviennent irreacuteversibles entrainant ineacuteluctablement sa mort (Figure 12)De plus cette figure
illustre la diversiteacute des biomarqueurs pouvant ecirctre identifieacutes et utiliseacutes en eacutecotoxicologie
Figure 12 Progression de lrsquoeacutetat de santeacute drsquoun individu agrave lrsquoexposition drsquoune
augmentation de la concentration drsquoun polluant (Allen et Moore 2004) Les
biomarqueurs 1 agrave 3 peuvent correspondre aux biomarqueurs drsquoexposition et 4 et 5 aux
biomarqueurs drsquoeffets
36
Les biomarqueurs ont eacuteteacute classifieacutes en trois cateacutegories Les biomarqueurs drsquoexposition
drsquoeffet et de susceptibiliteacute (Timbrell et al 1994 Lagadic et al 1997 Van der Oost et al
2003)
Les biomarqueurs drsquoexposition sont des indicateurs de la contamination des systegravemes
biologiques par un (des) xeacutenobiotique(s) Ils sont en geacuteneacuteral impliqueacutes dans les meacutecanismes
de deacutefense cellulaire (ex enzymes antioxydantes) et de deacutetoxication des xeacutenobiotiques Leurs
variations nrsquoentrainent pas obligatoirement drsquoeffets deacuteleacutetegraveres Ils teacutemoignent de la preacutesence
drsquoun contaminant dans le milieu et par conseacutequent de sa disponibiliteacute pour lrsquoorganisme Leur
suivi peut aussi consister en la deacutetection au sein drsquoun individu de meacutetabolites issus de la
meacutetabolisation du xeacutenobiotique ou de produits issus de son interaction avec certaines
biomoleacutecules ou cellules cibles
Les biomarqueurs drsquoeffet correspondent agrave des alteacuterations biologiques qui en fonction de
lrsquointensiteacute des reacuteponses peuvent ecirctre associeacutees de maniegravere aveacutereacutee statistiquement ou possible
du point de vue meacutecanistique agrave une pathologie ou un eacutetat physiologique alteacutereacute
Les biomarqueurs de susceptibiliteacutesensibiliteacute indiquent quant agrave eux la capaciteacute inheacuterente
ou acquise drsquoun organisme agrave reacutepondre au stress induit par lrsquoexposition agrave un xeacutenobiotique
Cette sensibiliteacute individuelle peut reacutesulter de polymorphismes des gegravenes impliqueacutes dans le
meacutetabolisme des xeacutenobiotiques ou dans la reacuteparation des leacutesions de lADN Neacuteanmoins
malgreacute lrsquointeacuterecirct croissant susciteacute par le pheacutenomegravene de variation drsquoorigine geacuteneacutetique de la
reacuteponse agrave la contamination par les polluants les eacutetudes incluant le suivi de biomarqueurs de
susceptibiliteacute sont rares Les facteurs impliqueacutes sont en effet tregraves complexes tant au niveau de
la multipliciteacute des nuisances rencontreacutees en milieu environnemental que de la multipliciteacute des
voies meacutetaboliques et des meacutecanismes de reacuteponse
Cette subdivision est quelque peu impreacutecise du fait que les reacuteponses des biomarqueurs
peuvent ecirctre interpreacuteteacutees comme eacutetant des effets biologiques ou biochimiques induits suite agrave
lrsquoexposition agrave lrsquoagent toxique ceci donnant theacuteoriquement agrave ces reacuteponses la capaciteacute de
mettre en eacutevidence agrave la fois lrsquoexposition et les effets toxiques Dans le but drsquoeacuteviter des
confusions lrsquoensemble des marqueurs biologiques (qursquoils soient biochimiques ou
histologiques) mesureacutes au sein des organismes durant cette thegravese sera regroupeacute sous le terme
de ldquobiomarqueursrdquo
37
Diffeacuterents biomarqueurs ont eacuteteacute proposeacutes dans la litteacuterature pour analyser les impacts
des agents toxiques (polluants meacutetalliques et organiques) sur les eacutecrevisses et pour les utiliser
en biomonitoring Citons entre autre le suivi des niveaux de composeacutes proteacuteiques (ex
meacutetallothioneacuteine et vitellogeacutenine) (Martiacuten-Diacuteaz et al 2006) et non proteacuteiques (ex GSH
glutathion total (tGSH) glutathion oxydeacute (GSSG)) (Kovac evi et al 2008) des atteintes
(inductionreacutepression) enzymatiques (ex esteacuterases topoisomeacuterase cytochrome P450hellip)
(Escartiacuten et Porte 1996 Fernandes et al 2002 Paolucci et al 2004 Vioque-Fernaacutendez et
al 2007a Vioque-Fernaacutendez et al 2007b) des modifications de lrsquoosmoreacutegulation (variation
dans les concentrations de sodium calcium et chlorure de lrsquoheacutemolymphe) (Demers et al
2006) des symptocircmes histopathologiques (Martiacuten-Diacuteaz et al 2006) des modifications des
systegravemes oxydants et pro-oxydants (Stolyar et al 2006 Elia et al 2007 Tan et al 2007
Doumlrr et al 2008 Faria et al 2010) des variations dans les reacuteponses immunitaires (ex
lysozyme) et des niveaux des produits de peroxydations lipidiques (ex le malondialdeacutehyde
(MDA)) (Tan et al 2007)
En ce qui concerne plus speacutecifiquement les biomarqueurs de contamination au Cd
chez les crustaceacutes nous retrouvons dans la litteacuterature que la proteacuteomique est utiliseacutee
reacuteguliegraverement comme technique pour eacutevaluer le stress engendreacute par ce xeacutenobiotique Le suivi
des niveaux drsquoinduction des meacutetallothioneacuteines (MT) est la meacutethode la plus utiliseacutee dans la
litteacuterature pour mettre en eacutevidence ce stress (Pedersen et al 1998 Guan et Wang 2004
Martin-Diaz et al 2005 Wu et Chen 2005 Amiard et al 2006 Martiacuten-Diacuteaz et al 2006
Nunez-Nogueira et al 2006 Liberge et Bartheacuteleacutemy 2007 Erk et al 2008 Ma et al 2008
Wang et Wang 2009 Wen-Hong et al 2009 Geffard et al 2010 Khan et al 2010) suivi
par lrsquoeacutetude des variations des niveaux de la viteacutellogeacutenine (Martin-Diaz et al 2004 Martin-
Diaz et al 2005 Martiacuten-Diacuteaz et al 2006) Nous pouvons trouver aussi des eacutetudes qui ont
utiliseacute les reacuteponses histopathologiques (Martiacuten-Diacuteaz et al 2006 Lei et al 2011) des
marqueurs de stress oxydants (Silvestre et al 2006 Liberge et Bartheacuteleacutemy 2007 Wang et
Wang 2009 Wen-Hong et al 2009 Lei et al 2011) et de peroxydation lipidique (Wang et
Wang 2009) pour mettre en eacutevidence le stress causeacute par le Cd
Par contre jusqursquoagrave ce jour les eacutetudes qui portent sur lrsquoutilisation de biomarqueurs
subcellulaires drsquoU sont rares chez les organismes aquatiques voire inexistantes chez les
crustaceacutes En effet les eacutetudes eacutecotoxicologiques des effets de ce radionucleacuteide concernent le
zooplancton Ces eacutetudes sont baseacutees sur lrsquoobservation des individus via des tests de mortaliteacute
ou drsquoimmobilisation (Barata et al 1999 Semaan et al 2001 Kuhne et al 2002 Antunes et
al 2007a Antunes et al 2007b Zeman et al 2008 Khangarot et Das 2009) Drsquoautres ont
38
eacutevalueacute les impacts sur la reproduction (Semaan et al 2001 Zeman et al 2008 Massarin et
al 2010) sur lrsquoassimilation de la nourriture et la croissance (Kuhne et al 2002 Zeman et al
2008 Massarin et al 2010 Massarin et al 2011) et sur drsquoautres processus physiologiques
(ex consommation de lrsquooxygegravene) (Zeman et al 2008 Massarin et al 2010) Une eacutetude srsquoest
aussi fondeacutee sur lrsquoutilisation des indices biologiques fonctionnels pour eacutevaluer lrsquoeacutetat des
eacutecosystegravemes pregraves de sites miniers Les auteurs ont eu recours au recensement des espegraveces de
micro-crustaceacutes (preacutesence absence) in situ et ont eacutevalueacute les impacts sur la diversiteacute et
lrsquoabondance du zooplancton agrave diffeacuterentes peacuteriodes (Melville 1995) Massarin et al (2011)
ont aussi utiliseacute lrsquohistopathologie comme biomarqueur pour reacuteveacuteler les atteintes de
lrsquoeacutepitheacutelium intestinal des daphnies apregraves exposition agrave lrsquoU
Cooley et al (2000) ont utiliseacute les MT le MDA (produit de la peroxydation lipidique)
et lrsquohistopathologie comme marqueurs pour deacutetecter lrsquoimpact de lrsquoU sur les poissons
Coregonus clupeaformis Labrot et al (1996 1999) ont eacutevalueacute lrsquoinduction du
malondialdeacutehyde chez Danio rerio le mollusque Corbicula sp et le vers Eisenia fetida pour
mettre en eacutevidence une eacuteventuelle peroxydation lipidique geacuteneacutereacutee par lrsquoU Dans plusieurs
eacutetudes drsquoimpacts de lrsquoU sur poissons mollusques et vers de terre les changements de
lrsquoactiviteacute de certaines enzymes (ex catalase glutathion peroxydase superoxyde dismutase) et
de niveau de moleacutecules hydrosolubles (glutathion total) antioxydantes impliqueacutees dans la
deacutefense contre le stress oxydant ont eacuteteacute utiliseacutes comme biomarqueurs de contamination
(Labrot et al 1996 Labrot et al 1999 Barillet et al 2007 Barillet et al 2011) Le niveau
de lrsquoaceacutetylcholinesterase a eacuteteacute aussi deacutetermineacute pour eacutevaluer la neurotoxiciteacute de lrsquoU chez
Danio rerio (Labrot et al1996 Barillet et al 2007 2011) le mollusque Corbicula sp et le
vers Eisenia fetida (Labrot et al 1996) Simon et al (2011a) et Barillet et al (2011) ont eacutetudieacute
la geacutenotoxiciteacute (test comegravete) induite par lrsquoU chez le bivalve Corbicula fluminea et le poisson
zegravebre Danio rerio respectivement De plus Barillet et al (2010) ont eacutetudieacute les atteintes
structurales des cellules (histologie) de cette mecircme espegravece de poisson afin drsquoeacutevaluer la
toxiciteacute de lrsquoU De mecircme Lerebours et al (2009 2010a 2010b) ont utiliseacute lrsquohistopathologie
et les reacuteponses transcriptomiques comme biomarqueurs de contamination agrave lrsquoU chez cette
espegravece
39
3 Geacuteneacuteraliteacutes sur le Cadmium
31 Description
Quarante huitiegraveme eacuteleacutement de la table peacuteriodique le Cd un meacutetal trace non essentiel Agrave
lrsquoeacutetat pur il est malleacuteable inodore et de couleur meacutetal blanc-argent leacutegegraverement bleuteacute Son
poids atomique est de 11241 gmol (Lide 1998-1999) et il possegravede 8 isotopes naturels stables
et 14 isotopes radioactifs Lrsquoisotope radioactif 109
Cd est utiliseacute comme traceur isotopique
(Martin-Garin et al 2004) La masse volumique du Cd agrave 20degC est eacutegale agrave 865 gcm3 et sa
tempeacuterature de fusion est eacutegale agrave 32107degC (Lide 1998-1999) Ce meacutetal possegravede une
tempeacuterature de vaporisation basse de 767degC qui permet lrsquoinhalation de vapeur de cadmium
(ex cigarette) (Lide 1998-1999 Pinot et al 2000) En solution il se trouve principalement
sous la forme de cation agrave leacutetat drsquooxydation +II (Tricot 1999)
32 Origine et distribution
Le Cd est preacutesent dans lrsquoenvironnement (roches seacutediments sol poussiegravere air eau
plantes et animaux tableau) Il est naturellement preacutesent dans la croute terrestre (011 microgg) et
les roches ougrave il est geacuteneacuteralement associeacute au zinc (WHO 1992 Pinot et al 2000) Il est
preacutesent dans des roches phosphatiques et les sols agrave des concentrations allant de 01 agrave 100 mgg
(Pinot et al 2000) et de 0 1 agrave 1 mgg respectivement (Korte 1983) La pluie et lrsquoeacuterosion
naturelle font en sorte que le Cd rejoint les milieux aquatiques et integravegre le cycle de lrsquoeau
(Tableau 2) (WHO 1992) Lactiviteacute volcanique est une source naturelle majeure drsquoeacutemission
de cadmium atmospheacuterique Les volcans marins sont aussi agrave lrsquoorigine de la preacutesence de ce
meacutetal en mer mais la quantification de la part de Cd apporteacutee par ces processus nrsquoa pas
encore eacuteteacute reacutealiseacutee (WHO 1992) Toutefois le bruit de fond naturel du Cd (Tableau 2) ne
semble pas avoir de conseacutequences graves sur la survie et la santeacute des organismes vivants ni
sur lrsquoenvironnement (Pinot et al 2000)
40
Tableau 2 Bruit de fond du cadmium dans lrsquoenvironnement (drsquoapregraves Pinot et al 2000)
Milieux Concentration du Cd
Croute terrestre 011microgg
Roches phosphatiques 01 - 100 mgg
Sols 01- 1 mgg
Sols de surface 007 - 11 microgg
Poussiegravere meacutenagegravere 042 - 66 microgg
Air de reacutegions inhabiteacutees lt 1 ng m3
Eau non pollueacute (en geacuteneacuteral) lt 1 microgL
Eau de mer 002 - 01 microgL
Eaux cocirctiegraveres et eaux douces lt 01 microgL
Les activiteacutes anthropiques contribuent agrave lrsquoaugmentation des concentrations des meacutetaux
dans lrsquoenvironnement Durant la seconde moitieacute du siegravecle preacuteceacutedent la production et la
consommation du cadmium ont augmenteacute consideacuterablement dans la plupart des pays
industrialiseacutes (Pinot et al 2000) Les quantiteacutes mondiales de Cd retrouveacutees dans
lrsquoenvironnement ont eacuteteacute estimeacutees entre 25 000 agrave 30 000 tonnes par an dont 4000 agrave 13000
tonnes sont geacuteneacutereacutees par les activiteacutes humaines telles que les exploitations miniegraveres et la
consommation des combustibles fossiles (Denmark 2002) Jackson et Macgillivray (1995)
ont reporteacute que le Cd total preacutesent dans les effluents aquatiques provenant de toutes activiteacutes
et de toutes les reacutegions du monde est supeacuterieur agrave 1110 tonnes Toutefois Mahler et al (2006)
rapportent que cette contamination drsquoorigine anthropique tend agrave diminuer dans certains pays
certainement gracircce aux reacuteglementations lieacutees agrave lrsquoutilisation et au rejet du Cd mises en place au
cours de ces derniegraveres deacutecennies (WHO 1992 Denmark 2002)
Le Cd est principalement obtenu (comme sous-produit) agrave partir des extractions miniegraveres
de zincafin drsquoecirctre utiliseacute dans le secteur industriel et la manufacture de divers produits Il est
utiliseacute essentiellement dans les applications suivantes (Thornton 1992)
Les batteries (nickel- cadmium)
Pigments de peinture (plastique verre et lrsquoeacutemail)
Stabilisant dans le traitement des polymegraveres de PVC
Dans lrsquoindustrie de plastique
Dans la preacuteparation drsquoalliages speacuteciaux
41
Ces usages conduisent agrave reacutepandre le Cd dans lrsquoenvironnement agrave cause des eacutemissions
atmospheacuteriques des effluents liquides des eaux useacutees des deacutechets solides de boues et de
vases Le Tableau 3 reacutesume les sources les plus importantes et les quantiteacutes drsquoeacutemission de Cd
en Europe reporteacutees par Pinot et al (2000) En France quelques cours drsquoeau souffrent de
contaminations importantes au Cd agrave cause des activiteacutes anthropogeacuteniques comme par exemple
le Riou Mort petit affluent du Lotougrave les concentrations annuelles moyennes peuvent atteindre
22microg CdL (Morin et al 2007) Les concentrations en Cd des eaux cocirctiegraveres de Patras en
Gregravece peuvent atteindre la concentration de 9 microgL (Koliadima et Karaiskakis 1990) Les
concentrations de Cd retrouveacutees dans le delta de lrsquoEbre en Espagne sont de lrsquoordre de 424 agrave
522 microg CdL (Schuhmacher et al 1995) Dans lrsquoestuaire Reghaia en Algeacuterie les
concentrations de Cd peuvent atteindre 200 agrave 1000 microgL (Belabed et al 1994)
Tableau 3 Emissions de Cd en Europe (drsquoapregraves Pinot et al 2000)
Eacutemissions du cadmium en Europe
Cadmium
(tonnesan)
Deacutepocircts de deacutechets solides 4425
Rejets issues des incineacuterations 29
Emissions des industries dacides phosphoriques 157
Deacutechets solides issues de la production du fer et de lacier 300
Combustion du peacutetrole 49
Fertilisants 374
Epandages et boues deacutepuration 52
Activiteacutes industrielles 55
Cycle de leau 98
33 Speacuteciation du Cd
La speacuteciation chimique des espegraveces dissoutes en solution concerne la distribution dun
eacuteleacutement selon diffeacuterentes cateacutegories despegraveces chimiques dans un systegraveme (Campbell et
Couillard 2004) Pour un meacutetal cationique on peut consideacuterer les formes suivantes (Figure
13)
- Llsquoion meacutetallique libre (ex Cd2+
)
- Des complexes impliquant des anions inorganiques (phase dissoute lt 10 nm) preacutesents dans
les milieux naturels (HO- F
- Cl
- HCO3
- CO3
2- SO4
2- S2O3
2-hellip)
- Des complexes impliquant des ligands organiques simples (acides amineacutes hydroxamiques
polycarboxyliqueshellip) ou complexes (acides humiques fulviques proteacuteineshellip) (phase
dissoute lt 045 microm)
42
Le meacutetal peut aussi srsquoassocier agrave des phases particulaires (gt045 microm) organiques (ex deacutebris de
veacutegeacutetaux bacteacuteries zooplancton phytoplanctons copeacutepoditeshellip) et inorganiques (ex
Argiles oxydes et hydroxydes de fer et de manganegravese) Lrsquoabondance relative de chaque
espegravece chimique va ecirctre deacutependante de plusieurs facteurs et notamment de la composition
ionique de lrsquoeau qui va moduler les caracteacuteristiques physico-chimiques telles que la saliniteacute
(Figure 13) ou le pH (Figure 14) ainsi que la composition et la richesse en matiegravere
organique Le Cd2+
est lrsquoespegravece la plus preacutesente agrave faible pH et agrave faible pCl (Figure 13)
exception faite des formes adsorbeacutees
Les formes ioniques dissoutes ou ion libres Cd2+
sont les plus biodisponibles pour les
organismes aquatiques (Campbell 1995) du fait de leur capaciteacute agrave traverser les membranes
biologiques des branchies (contamination par voie directe) (Di Toro et al 2001) Selon le
modegravele de lrsquoion libre (FIAM free ion activity model-(Morel 1983)) tout ligand capable de
complexer lrsquoespegravece Mn+
(avec M un meacutetal et n le nombre drsquoeacutelectrons) peut diminuer ses
capaciteacutes de bioaccumulation En effet la complexation de Cd2+
avec les phases organiques
ou inorganiques preacutesentes dans lrsquoeau va rendre ce meacutetal moins biodisponible aux organismes
aquatiques par voie directe (Van Ginneken et al 1999 Niyogi et Wood 2004 Clifford et
McGeer 2010) hormis pour les espegraveces susceptibles drsquoingeacuterer ces particules (organismes
fouisseurs deacuteposivores et mollusques filtreurs) qui peuvent ainsi se contaminer par voie
trophique (voie indirecte) De plus une diminution de lrsquoaccumulation de lrsquoion libre peut
survenir agrave cause drsquoune compeacutetition entre les ligands preacutesents dans le milieu et les sites de
fixation au niveau de la membrane biologique (Di Toro et al 2001 Niyogi et Wood 2004)
Afin de srsquoassurer que les espegraveces chimiques de Cd sont toujours les mecircmes entre les
diffeacuterentes conditions drsquoexposition nous avons choisi drsquoeffectuer toutes nos expeacuteriences dans
une eau artificielle agrave pH 6-7 La composition chimique de cette eau est donneacutee dans le
(Tableau 4) (eau Al Kaddissieacutecrevisses) et la speacuteciation chimique du Cd dans ces conditions
expeacuterimentales est donneacutee dans la figure 14 Les espegraveces chimiques preacutepondeacuterantes du Cd
dans cette eau agrave pH 6-7 correspondent aux cations Cd2+
et CdCl+
43
Figure 13 Illustration des diffeacuterentes voies de contamination drsquoune eacutecrevisse et de
complexation du Cd avec des phases organiques et inorganiques (dissoutes et
particulaires) (source SALKIRSNCNRS)
44
Tableau 4 Bilan des concentrations des ions majeurs (micromolL) preacutesents dans les
diffeacuterents types drsquoeau eacutetudieacutes au sein du laboratoire
Ions
majeurs
(micromolL)et
pH
Eau-
Esparron
(eacutecrevisses)
Eau
robinet-
LRE
(eacutecrevisses)
Eau
Zeman
(daphnies
eacutecrevisses)
Eau
Bourrachot
(poissons)
Eau
Lerebours
(poissons)
Eau
robinet-EA
(eacutecrevisses)
Eau
Al-
Kaddissi
(eacutecrevisses)
Ca2+
1300 19858 2000 289 218 2440 1640
Mg2+
2189 4341 500 195 60 610 500
Na+ 783 7003 870 324 221 490 870
K+ 88 366 81 152 25 86 80
Cl- 10747 7023 4100 919 378 820 4100
SO42-
7245 9973 510 100 130 650 509
NO3- 1247 548 32 310 148 58 765
HCO3- nd nd 770 X X nd 15
CO32-
nd nd X 7 75 nd X
PO43-
lt01 42 21 X X nd X
NO2- 261 X X X X 2 X
pH 86 837 8 65 65 84 67 (X) absent (nd) non deacutetermineacute Note Les concentrations ioniques des eaux syntheacutetiques (Eau
Zeman Eau Bourrachot Eau Lerebours Eau Al Kaddissi) preacutesenteacutees dans le tableau correspondent
aux concentrations apporteacutees par les sels au moment de la fabrication le reste des reacutesultats correspond
aux concentrations mesureacutees dans les eaux naturelles (Eau-Esparron Eau robinet-LRE Eau robinet-
EA) () lrsquoeau adapteacutee agrave P clarkii apregraves eacutequilibre avec la PCO2atmo= 0000316preacutesente une
concentration de HCO3- eacutegale agrave 281 micromoleL (Eacutecrevisses) Eau adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses
(Daphnies) Eau adapteacutee aux besoins des daphnies (Poissons) eau adapteacutee aux besoins des poissons
0
10
20
30
40
50
60
70
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
pH
Esp
egravece
s d
e C
d (
)
Cd[2+]
Cd(OH)2[0]
Cd(OH)Cl[0]
CdCl[+]
CdCl2[0]
CdCl3[-]
CdOH[+]
Figure 14 Speacuteciation chimique de 10microgL de cadmium dans une eau douce syntheacutetique
adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de speacuteciation
geacuteochimique J-CHESS)
45
34 Meacutecanismes de contamination en milieu aquatique
La bioaccumulation des meacutetaux par les organismes aquatiques implique un transfert du
meacutetal du milieu environnant vers le milieu inteacuterieur au travers des barriegraveres eacutepitheacuteliales (ex
branchies paroi du tractus digestif revecirctement teacutegumentaire) La premiegravere phase
drsquoaccumulation des meacutetaux est donc lieacutee aux pheacutenomegravenes de traverseacutee des membranes
biologiques (bicouche phospholipidique incluant des proteacuteines) Dans le cas drsquoune
contamination par voie directe le Cd de la phase dissoute est absorbeacute par les surfaces
directement en contact avec le milieu exteacuterieur (ex branchies) Mentionnons que la preacutesence
de mucus agrave la surface des eacutechangeurs respiratoires peut repreacutesenter une barriegravere tregraves efficace
limitant lrsquoaccessibiliteacute des meacutetaux agrave la membrane biologique (Lacroix et al 1993) Les
meacutetaux adsorbeacutes sur la phase particulaire seront plutocirct ingeacutereacutes puis internaliseacutes apregraves
solubilisation dans le tube digestif (Figure 13) Chez les crustaceacutes lrsquoentreacutee du Cd par voie
directe ne peut se faire que par les parties permeacuteables de lrsquoexosquelette donc notamment par
les branchies (Rainbow 1997) Le meacutecanisme drsquoentreacutee du Cd utilise les mecircmes voies que
celle du calcium (Verbost et al 1989 Bjerregaard et Depledge 1994 Silvestre et al 2004
Bondgaard et Bjerregaard 2005) La substitution des ions Ca2+
par Cd2+
au niveau des canaux
calciques est expliqueacutee par le rayon atomique du Cd tregraves proche de celui du Ca (096 et 099
Aring respectivement) (Silvestre et al 2004) Le Cd peut ecirctre eacutegalement absorbeacute par simple
diffusion passive mais cette voie non speacutecifique ne serait efficace que pour les fortes
concentrations du meacutetal dans le milieu extracellulaire (Grouselle et al 1996) Rainbow
(1995) eacutevoque une autre possibiliteacute de transport des ions meacutetalliques libres chez les crustaceacutes
ougrave le meacutetal pourrait se lier agrave une proteacuteine de transport et ecirctre transfeacutereacute agrave la cellule par
diffusion faciliteacutee Le passage du Cd dans le milieu interne des organismes deacutepend eacutegalement
de leur eacutetat physiologique en effet la bioaccumulation du meacutetal va augmenter chez les
crustaceacutes apregraves la mue car le pompage du calcium augmente (Bondgaard et Bjerregaard
2005) Ce pheacutenomegravene est accru chez les crustaceacutes drsquoeau douce qui doivent en plus lutter
contre la fuite des ions en milieu hypotonique (Mantel et Farmer 1983) Lrsquoheacutemolymphe des
crustaceacutes est capable de transporter le Cd vers diffeacuterents organes (Martin et Rainbow 1998
Silvestre et al 2004) A titre drsquoexemple une contamination du crabe Carcinus maenas agrave 3
microgL de Cd par voie directe et pour une peacuteriode de 21 jours a conduit agrave une bioaccumulation
massive du meacutetal au niveau des branchies puis de lrsquoheacutepatopancreacuteas(Martin-Diaz et al 2005)
Une mecircme tendance a eacuteteacute observeacutee chez Procambarus clarkii exposeacute 21 jours agrave 10 ou 30
microgL de Cd par voie directe (Martiacuten-Diacuteaz et al 2006)
46
35 Effets biologiques du Cd
351 Au niveau de lrsquoorganisme et des tissus
Reddy et Fingerman (1995) ont eacutetudieacute un impact physiologique du Cd conduisant agrave un
changement de couleur chez le crabe Uca pugilator apregraves 48h drsquoexposition agrave 10 mgL de Cd
(forte dose) par voie directe Ces auteurs ont deacutemontreacute que la diminution de la dispersion des
pigments noirs dans les meacutelanophores (cellules contenant les pigments noirs) eacutetait
significative suite agrave cette contamination Apparemment ce meacutetal nrsquoaffecte pas directement les
meacutelanophores mais agit sur le processus neuroendocrinien qui controcircle le pheacutenomegravene de
dispersion
Rodriacuteguez Moreno et al (2003) ont montreacute que 05 mgL de Cd administreacute par voie
directe peut entraicircner une inhibition de la mue chez les crabes adultes Chasmagnathus
granulata Les auteurs reportent que le Cd empecircche la production des quantiteacutes neacutecessaires
drsquoecdysones (hormone de mue) pour deacuteclencher la mue
Le Cd peut alteacuterer le comportement des organismes Une eacutetude a montreacute que ce
meacutetaldiminue le taux de prise de nourriture de Gammarus pulex (apregraves 168h diminution de
30 agrave 75 microgL et de 36 agrave 15 microgL) Il diminue aussi sa locomotion (apregraves 120h diminution
de 20 agrave 75 microgLet de 31 agrave 15 microgL apregraves 168h diminution de 38 et de 39 agrave 75 et
15 microgL respectivement) et sa ventilation (apregraves 120h lrsquoeffet sur lrsquohypoventilation est
significatif agrave 15 microgL apregraves 168h la mecircme reacuteponse est observeacutee dans les deux cas de
contamination) (Felten et al 2008) Des eacutetudes ont aussi montreacute que le Cd est capable de
perturber lrsquoouverture valvaire du bivalve drsquoeau douce Corbicula fluminea (Tran et al 2003)
de perturber lrsquoorientation et la capaciteacute de nage de Neomysis integer (Roast et al 2000) et de
diminuer la vitesse de locomotion des crevettes Hippolyte inermis (Untersteiner et al 2005)
Il faut mentionner que le comportement des animaux est de plus en plus utiliseacute comme une
mesure drsquoexposition sub-leacutetale aux contaminants toxiques (Felten et al 2008)
Le Cd peut affecter la reproduction des crevettes Palaemonetes pugio Une exposition agrave
251 microgL de Cd a entraicircneacute une diminution de 50 des femelles gravides une diminution
significative du nombre de larves par porteacutee (diminution de 27 agrave 151 microgL et de 36 agrave
251 microgL) La fertiliteacute a diminueacute drsquoenviron 50 agrave 151 microgL et de 75 agrave 251 microgL (Manyin
et Rowe 2008) Chez lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii lrsquoinjection de 05 microg Cd g de poids
corporel a entraineacute une inhibition de la maturation des ovaires ce qui peut avoir une
conseacutequence neacutegative importante sur la reproduction (Reddy et al 1997) Des femelles
drsquoeacutecrevisses Procambarus Clarkii exposeacutees par voie directe agrave 05 mgL de Cd pendant 4 mois
montrent une diminution significative du nombre drsquoœufs par porteacutee (48 plusmn 2297) par rapport
47
au controcircle (203 plusmn 14557) et du succegraves drsquoeacuteclosion (95 des controcircles ont eacuteclos versus 17
des contamineacutes) Ainsi le Cd a affecteacute drsquoune faccedilon consideacuterable la production des œufs et
leur eacuteclosion (Naqvi et Howell 1993)
Le Cd peut causer des changements structuraux Citons agrave titre drsquoexemple les changements
observeacutes au niveau des eacutepipodites et des branchies chez les crevettes Penaeus japonicus
(Soegianto et al 1999) Lrsquoexposition directe agrave 2000 et 4000 microgL Cd durant 4 jours a entraicircneacute
des changements structuraux profonds au niveau des branchies Les cellules eacutepitheacuteliales
branchiales eacutetaient neacutecroseacutees deacutesorganiseacutees et vacuoliseacutees Les expositions agrave 200 microgL durant
15 jours et agrave 2000 et 4000 microgL durant 4 jours ont provoqueacute des alteacuterations profondes des
eacutepipodites augmentation de leur eacutepaisseur diminution du nombre de microvillositeacutes apicales
des invaginations basales des mitochondries Les auteurs suggegraverent que ces alteacuterations
peuvent conduire agrave une perturbation de la respiration et de lrsquoosmoreacutegulation chez les
organismes contamineacutes Une exposition de Pclarkii pendant 21 jours agrave 10 et 30 microg CdL a
conduit agrave des changements histologiques au niveau des branchies et de lrsquoheacutepatopancreacuteas dont
les symptocircmes majeurs observeacutes eacutetaient une vacuolisation des tissus et une deacutesinteacutegration de
lrsquoeacutepitheacutelium (Martiacuten-Diacuteaz et al 2006) Les heacutepatopancreacuteas drsquoeacutecrevisses Astacus astacus
preacutesentaient des atteintes structurales similaires avec une nette dilatation des tubules apregraves 10
semaines drsquoexposition agrave 2 microgL (Meyer et al 2006)
352 Effets Sub-cellulaires
Au sein de la cellule le Cd peut impacter lrsquoADN lrsquoexpression des gegravenes certaines
activiteacutes enzymatiques les mitochondries etou induire des espegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene
(Verbost et al 1989 Almeida et al 2002 Hartwig et al 2002 Rainbow 2002 Wang et al
2004 Sokolova et al 2005 Gonzalez et al 2006) A ce titre le Cd est parfois utiliseacute comme
xeacutenobiotique modegravele afin drsquoexprimer un stress cellulaire et induire une reacuteponse speacutecifique aux
meacutetaux traces comme les MT(proteacuteines de faibles poids moleacuteculaires capables de seacutequestrer
le Cd) ou bien afin de geacuteneacuterer un stress thermique ou oxydatif comme lrsquoHSP (heat shock
proteins) ou lrsquoHO (hegraveme oxygeacutenase) (Pinot et al 2000) Le Cd est surtout connu pour sa
capaciteacute agrave modifier lrsquoeacutetat redox de la cellule Toutefois certains effets peuvent ecirctre lieacutes agrave sa
structure similaire au calcium (Pinot et al 2000) En effet le Cd peacutenegravetre dans la cellule par
les mecircmes voies drsquoentreacutee que le calcium affectant ainsi sa mobilisation et son homeacuteostasie
dans la cellule (Staessen et al 1996)
48
3521 Stress oxydant
Les espegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene (ERO) ou laquo Reactive Oxygen Species raquo (ROS) en
anglais incluent les radicaux libres deacuteriveacutes de lrsquooxygegravene (Tableau 5) lrsquooxygegravene singulet (middotO-
Omiddot) qui est un deacuteriveacute tregraves reacuteactif de lrsquooxygegravene et le peroxyde drsquohydrogegravene (H2O2) Un radical
libre est une espegravece chimique (atome ou moleacutecule) instable contenant un ou plusieurs
eacutelectrons ceacutelibataires (non apparieacutes noteacute par un point) (Tessier et Marconnet 1995) Ce
deacuteseacutequilibre nrsquoest que transitoire et est combleacute par lrsquoacceptation drsquoun autre eacutelectron ou par le
transfert de cet eacutelectron libre sur une autre moleacutecule (Afonso et al 2007) Les radicaux libres
vont oxyder les proteacuteines lADN et les membranes cellulaires (attaque des lipides constitutifs
par peroxydation lipidique) et perturber ainsi le fonctionnement normal des cellules (Wang et
al 2004)
Tableau 5 Bilan des diffeacuterents radicaux libres centreacutes sur lrsquooxygegravene (Gardegraves-Albert et
al 2003 Valko et al 2006)
Radicaux libres centreacutes sur lrsquooxygegravene
O2middot- Radical superoxyde
HO2middot Radical perhydroxyle
middotOH Radical hydroxyle
RO2middot Radical peroxyle (ex (HOOmiddot) le radical hydroperoxyle)
ROmiddot Radical alkoxyle (ougrave R est une chaicircne carboneacutee)
En plus des radicaux oxygeacuteneacutes libres (Tableau 5) les radicaux libres rassemblent aussi ceux
deacuteriveacutes drsquoacides gras insatureacutes (ex (LOOmiddot) radical lipidique peroxyleacute) le peroxynitrite
(ONOO-) et le monoxyde drsquoazote (NOmiddot) Lrsquoorigine de la production des ERO peut ecirctre
endogegravene (ex mitochondrie peroxysome cytP450 NADPH-oxydase Xanthine oxydase
reacuteactions immunitaires) ou bien exogegravene (ex rayons γ X UV eacutelectrons meacutetaux
xeacutenobiotiques pathogegravenes) (Stohs et Bagchi 1995 Afonso et al 2007) (Figure 15)
49
Figure 15 Origine extra- et intracellulaire des radicaux libres deacuteriveacutes de lrsquooxygegravene
XO xanthine oxydase P-450 cytochrome P-450 RLO radicaux libres deacuteriveacutes de
lrsquooxygegravene (Afonso et al 2007)
Ainsi les cellules des ecirctres aeacuterobies en eacutetat drsquooxydoreacuteduction normal ont une concentration
basale en radicaux libres de lrsquooxygegravene non nulle Par ailleurs au sein de certaines cellules
immunitaires des enzymes interviennent dans la production de radicaux libres pour deacutetruire
les microorganismes des macromoleacutecules eacutetrangegraveres ou les cellules en deacutecomposition de
tissus neacutecrotiques (Wilson et Salamatian 2003) La source principale de geacuteneacuteration drsquoERO
endogegravenes dans la cellule est la respiration mitochondriale (Tessier et Marconnet 1995) En
effet lors de la respiration cellulaire la reacuteduction de loxygegravene moleacuteculaire par les
cytochromes respiratoires peut ecirctre reacutealiseacutee de faccedilon incomplegravete et saccompagner ainsi dune
formation parallegravele drsquoespegraveces extrecircmement reacuteactives de lrsquooxygegravene Il faut aussi noter qursquoau
sein du cytosol diverses reacuteactions chimiques peuvent produire ces deacuteriveacutes de lrsquooxygegravene Pour
lutter contre un excegraves de production de ERO lrsquoorganisme dispose drsquoun arsenal important
drsquoantioxydants (Figure 16) comme les superoxydes dismutases (SOD) les glutathions
peroxydases (GPx) les catalases (CAT) les meacutetallothioneacuteines (MT) et les glutathions S-
transfeacuterases (GST)hellip
50
Figure 16 Systegravemes enzymatiques impliqueacutes dans la deacutefense contre le stress oxydant
adapteacutes drsquoapregraves Valko et al (2006)
Note Les eacutequations ne sont pas eacutequilibreacutees (SOD) superoxyde dismutase (O2-) ion
superoxyde (H2O2) peroxyde drsquohydrogegravene (GPx) glutathion peroxydase (GSSG)
glutathion oxydeacute(GSH) glutathion reacuteduit (Gred) glutathion reacuteductase (OH) radical
hydroxyle (Fe2+
) ion ferreux (Fe3+
) ion ferrique (LH) acide polyinsatureacute (Lbull) radical
lipidique (LOObull) radical lipidique peroxyleacute (T-OH) forme reacuteduite de la vitamine E (T-
Obull) un radical de la vitamine E (LOOH) hydroperoxyde lipidique (AscHminus) ascorbate
monoanion (Ascbullminus) radical ascorbyle (DHLA) acide dihydrolipoique (ALA) acide α-
lipoique (GST) Glutathion S transfeacuterase(LOH) alcools lipidiques (CAT) catalase
La superoxyde dismutase (SOD)
La superoxyde dismutase est une enzyme ubiquitaire chez les organismes aeacuterobies Crsquoest une
meacutetalloproteacuteine agrave Cu et agrave Zn preacutesente dans le cytosol des eucaryotes (CuZn SOD) et agrave Mn
dans les mitochondries (Mn SOD) Elle catalyse la dismutation du radical superoxyde selon la
reacuteaction (Culotta et Earl 2001 Ruas et al 2008 Aschner et Jiang 2009)
2H+ +O2
middot- + O2
middot- rarr O2 + H2O2
Les cellules se protegravegent ainsi des effets toxiques du radical superoxyde tregraves reacuteactif avec les
moleacutecules biologiques en le convertissant en un composeacute moins toxique le peroxyde
drsquohydrogegravene Ce dernier composeacute demeurant toutefois toxique pour la cellule drsquoautres
51
enzymes vont intervenir dans la neutralisation de cette espegravece la catalase et la glutathion
peroxydase (Kono et Fridovich 1982 Michiels et al 1994 Arthur 2000)
La catalase (CAT)
Crsquoest une enzyme heacuteminique elle contient donc des atomes de fer au sein de hegravemes
qui constituent les sites actifs de la proteacuteine Sa fonction principale est la protection contre les
effets toxiques du peroxyde drsquohydrogegravene en catalysant sa deacutecomposition en eau et oxygegravene
(Kono et Fridovich 1982 Michiels et al 1994)
2 H2O2 rarr O2 + 2 H2O
La glutathion peroxydase (GPx)
La glutathion peroxydase est une enzyme qui intervient avec la catalase dans la
destruction de lrsquoH2O2 (Blum et Fridovich 1985 Labrot et al 1996) et aussi dans la
neutralisation des hydroperoxydes issus de la peroxydation des acides gras polyinsatureacutes
(Valko et al 2006)
Elle catalyse la reacuteduction du peroxyde drsquohydrogegravene par le glutathion (tripeptide constitueacute de
glutamate cysteacuteine et glycine)
H2O2 + 2G-SH rarr 2 H2O + G-S-S-G ainsi que celle des hydroperoxydes
R-O-O-H + 2G-SH rarr ROH + H2O + GSSH
La glutathion S transfeacuterase (GST)
La glutathion-S-transfeacuterase est une enzyme qui catalyse la conjugaison entre un
peptide le glutathion reacuteduit et les composeacutes eacutelectrophiles Elle intervient au niveau de la
phase II du processus de deacutetoxication cellulaire (Elia et al 2003) Cette conjugaison du
glutathion avec certains substrats permet la formation de composeacutes moins toxiques La GST
joue eacutegalement un rocircle dans la destruction des peroxydes et des eacutepoxydes provenant de
lrsquooxydation non enzymatique des acides gras (Valko et al 2006) Des eacutetudes ont aussi montreacute
que le H2O2 peut aussi induire la GST (Hayes et Pulford 1995 Soleacute et al 2004)
La meacutetallothioneacuteine (MT)
Cette proteacuteine de faible poids moleacuteculaire (6 kDa posseacutedant 57-58 acides amineacutes chez
les crustaceacutes) tregraves riche en cysteacuteine (18 des acides amineacutes) (Pedersen et al 1996 Vašaacutek
2005) possegravede de fortes potentialiteacutes de fixation des meacutetaux (peut lier jusqursquoagrave sept atomes de
meacutetaux divalents) baseacutees sur les proprieacuteteacutes thioloprives de ces xeacutenobiotiques (forte affiniteacute
52
pour les groupements thiols) (Overnell et al 1988 Sparla et Overnell 1990) De plus sa
structure lui confegravere des capaciteacutes redox (Hamer 1986) Ainsi cette proteacuteine joue un rocircle
important dans lrsquohomeacuteostasie des meacutetaux essentiels dans la deacutetoxication des meacutetaux toxiques
(Ahearn et al 2004 Paul-Pont et al 2010) mais eacutegalement dans la protection contre les
radicaux libres et les dommages oxydatifs (Palmiter 1998) en pieacutegeant les ions superoxydes
et les radicaux hydroxyles (Thornalley et Vasak 1985 McAleer et Tuan 2001b a)
Les cellules possegravedent eacutegalement drsquoautres systegravemes de deacutefense contre les espegraveces
reacuteactives de lrsquooxygegravene tels que des moleacutecules antioxydantes hydrosolubles (glutathion
vitamine C acide urique) et liposolubles (Vitamine E caroteacutenoiumldes bilirubine) intervenant
tout particuliegraverement au niveau des membranes cellulaires et des lipoproteacuteines plasmatiques
Ainsi les antioxydants ont eacuteteacute deacutefinis comme des substances capables de concurrencer
drsquoautres substrats oxydables agrave des concentrations relativement basses et donc de retarder ou
drsquoempecirccher lrsquooxydation de ces substrats (Afonso et al 2007) Lorsque la production des ERO
est maicirctriseacutee par les systegravemes de deacutefense la balance anti-oxydantspro-oxydants est dite en
eacutequilibre Lorsque ces espegraveces sont produites en trop grande quantiteacute etou que les deacutefenses
anti-oxydantes sont insuffisantes une rupture de lrsquoeacutequilibre oxydatif survient et un stress
cellulaire se produit appeleacute ldquostress oxydantrdquo (Jensen 2003) dont les conseacutequences pour la
cellule peuvent prendre la forme de dommages irreacuteversibles (Figure 17)
Figure 17 Scheacutema de la balance anti-oxydantspro-oxydants repreacutesentant un stress
oxydant (Barillet 2007)
53
Le Cd est incapable de geacuteneacuterer directement des radicaux libres (Watjen et
Beyersmann 2004 Jomova et Valko 2011) Ce meacutetal ne peut pas catalyser de reacuteactions
redox dans les systegravemes biologiques Les meacutetaux laquo redox-active raquoquant agrave eux (ex fer
cuivre) peuvent directement augmenter la production des radicaux hydroxyles (OH) gracircce agrave
la reacuteaction Fenton(Ercal et al 2001 Cuypers et al 2010)
M(n)
+ O2-
rarr M(n-1)
+ O2
2 O2-
+ 2H+
rarr H2O2 + O2
M(n-1)
+ H2O2 rarr M(n)
+ OH + OH
-
(avec M un meacutetal laquo redox-active raquo et n le nombre drsquoeacutelectrons)
Le Cd peut cependant geacuteneacuterer un stress oxydant indirectement en remplaccedilant dans
diverses proteacuteines le fer et le cuivre (ex ferritine et apoferritine) contribuant agrave une
augmentation de leurs concentrations intracellulaires augmentant ainsi la quantiteacute de meacutetaux
laquo redox-activeraquo (Casalino et al 1997 Dorta et al 2003 Watjen et Beyersmann 2004)
Le Cd peut aussi affecter directement le systegraveme de deacutefense cellulaire et les moleacutecules
posseacutedant des groupements thiols (Ercal et al 2001) En effets les MT sont chargeacutees de
pieacuteger le Cd pour le rendre inactif (Viarengo et al 2000) Toutefois si la synthegravese de ces
proteacuteines nrsquoest pas suffisante pour prendre en charge lrsquoensemble du Cd preacutesent le meacutetal libre
va alors affecter drsquoautres systegravemes de deacutefenses (Klaassen et Liu 1997) Vue la forte affiniteacute
de ce contaminant pour les groupements thiols le Cd peut se lier au glutathion (GSH) (Zalups
et Ahmad 2003)connu pour ses proprieacuteteacutes antioxydantes perturbant la balance oxydative de
la cellule (Ercal et al 2001) (Figure 18) Rappelons que ce meacutetabolite est le substrat de
plusieurs enzymes antioxydantes (GST et GPx) et qursquoune diminution du taux de GSH
cellulaire peut conduire agrave une perturbation du fonctionnement de ces enzymes
Les effets du Cd sur la balance oxydative sont complexes il peut aussi bien diminuer
la concentration etou lrsquoactiviteacute des antioxydants (Figure 18) ou conduire agrave leur augmentation
dans les cellules en fonction de lrsquoimportance du stress (Ochi et al 1987 Yang et al 1997
Dagnino et al 2007 Cuypers et al 2010) Casalino et al (2002) supposent que la diminution
de lrsquoactiviteacute de la SOD chez des rats exposeacutes au cadmium peut ecirctre lieacutee agrave une interaction
SOD Cd qui conduirait agrave des changements dans la topographie de la proteacuteine et modifierait sa
fonction catalytique Une diminution de lrsquoactiviteacute CAT est eacutegalement possible comme le
supposent Wrontildeska-Nofer et al (1999) chez la souris ougrave une possible interaction entre le
meacutetal et la sous-uniteacute catalytique de cette enzyme pourrait expliquer une telle diminution
Jurczuk et al (2004) ont pour leur part observeacute une deacuteficience en fer dans le foie de rats
exposeacutes 12 semaines au Cd qui serait agrave lrsquoorigine drsquoune baisse de lrsquoactiviteacute CAT car le fer est
54
un eacuteleacutement essentiel du centre actif de la proteacuteine Une eacutetude reacutecente chez la crevette
Litopenaeus vannamei a montreacute que le Cd peut se lier directement au site de fixation du
glutathion dans la GST (Salazar-Medina et al 2010) Une peroxydation lipidique (oxydation
des lipides insatureacutes des membranes cf chapitre I 4521) peut aussi survenir durant une
contamination au Cd (Manca et al 1994) Ercal et al (2001) pensent que des perturbations
dans le systegraveme de deacutefense (ex le niveau de concentrations en GSH et MT) vont conduire les
ERO (ex OH et O2
-) agrave ecirctre libres dans la cellule et ainsi deacuteclencher des peroxydations
lipidiques Le stress oxydant geacuteneacutereacute par le Cd peut aussi ecirctre lieacute agrave des impacts au niveau des
mitochondries (Pinot et al 2000 Ercal et al 2001) (cf chapitre I 3522) (Figure 18)
Figure 18 Meacutecanismes possibles expliquant la geacuteneacuteration de stress oxydant par le
cadmium drsquoapregraves Ercal et al 2001 et Cuypers et al 2010
Cadmium
Mitochondria
55
3522 Effets sur les mitochondries
La mitochondrie est le site de la respiration cellulaire de la phosphorylation oxydative
et de la production drsquoATP (principale source drsquoeacutenergie pour la cellule) (McBride et al 2006)
Elle intervient eacutegalement dans le deacuteclenchement de lrsquoapoptose (mort cellulaire programmeacutee)
La chaicircne respiratoire des eucaryotes est localiseacutee dans la membrane interne des
mitochondries Elle comprend quatre eacutetapes drsquooxydation catalyseacutees par quatre complexes
enzymatiques membranaires (I II III IV) les vecteurs drsquoeacutelectrons entre les complexes sont
deux moleacutecules mobiles dans la bicouche phospholipidique lrsquoubiquinone et le cytochrome c
Lors du fonctionnement de la chaicircne un potentiel eacutelectrochimique de protons est geacuteneacutereacute au
travers de la membrane par les complexes I III et IV Le gradient de protons participe agrave la
phosphorylation de lrsquoADP en ATP (Figure 19)Le complexe I ou NADH-deacuteshydrogeacutenase
oxyde le NADH en NAD+ et reacuteduit le coenzyme Q (coQ) en coenzyme QH2 (coQH2) La
reacuteaction srsquoaccompagne drsquoun pompage de protons de la matrice vers lrsquoespace
intermembranaire Le complexe II ou succinate-deacuteshydrogeacutenase oxyde le succinate en
fumarate et reacuteduit le coQ en coQH2 Le complexe III ou cytochrome-c-reacuteductase oxyde le
coQH2 en coQ et reacuteduit le cytc(Fe3+
) en cytc(Fe2+) La reacuteaction srsquoaccompagne drsquoun pompage
de protons de la matrice vers lrsquoespace intermembranaire Le complexe IV ou cytochrome c
oxydase oxyde le cytc(Fe2+
) en cytc(Fe3+
) et reacuteduit lrsquoO2 enH2O La reacuteaction srsquoaccompagne
drsquoun pompage de protons de la matrice vers lrsquoespace intermembranaire Le complexe V ou
lrsquoATP-synthase est une enzyme coupleacutee eacutenergeacutetiquement avec la chaicircne respiratoire
mitochondriale Elle est constitueacutee du complexe extramembranaire F1 associeacute au complexe
membranaire F0 Ce dernier est un canal ionique agrave lrsquointeacuterieur duquelpassent les protons gracircce
agrave lrsquoeacutenergie fournie par le gradient de potentiel eacutelectrochimique des protons ΔμH+ La
synthegravese drsquoATP est alors reacutealiseacutee au niveau du complexe F1 avec un courant de protons de
lrsquoespace intermembranaire vers la matrice Lorsque le gradient de protons est favorable
lrsquoenzyme couple la synthegravese de lrsquoATP (agrave partir de lrsquoADP et du Pi) au flux spontaneacute de protons
qui srsquoeffectue agrave travers Fo vers la face de la membrane ougrave se situe F1 (Figure 19)
(Raisonnier 2004) Il faut mentionner que dans certains cas pathologiques lrsquoATP synthase
peut fonctionner dans le sens inverse de lrsquoeacutetat physiologique normal hydrolysant ainsi lrsquoATP
au lieu drsquoen produire (Neviegravere 2008) A lrsquoeacutetat physiologique normal et en absence de toute
contamination les mitochondries sont les sources majeures de la production des ERO dans les
cellules (Cuypers et al 2010) En effet les ERO sont naturellement produits au niveau du
complexe I et du complexe III agrave lrsquoeacutetat normal (Gao et al 2008)
56
Figure 19 Scheacutema de la chaicircne respiratoire mitochondriale (T) ATP translocase
facilite le transport drsquoune moleacutecule drsquoATP de la matrice vers lrsquoespace
intermembranaire en eacutechange drsquoune moleacutecule drsquoADP dans lrsquoautre sens (P) La Porine
proteacuteine transporteuse permet agrave lrsquoATP de franchir la membrane externe de la
mitochondrie pour sortir dans le cytoplasme (dapregraves Raisonnier 2004)
Le Cd peut inhiber plusieurs enzymes participant aux processus de la chaicircne
respiratoire mitochondriale (Ivanina et al 2008Garceau et al 2010) Il peut se lier aux
groupements thiols des moleacutecules mitochondriales critiques et inactiver ainsi les enzymes
Wang et al (2004) ont montreacute que les complexes II et III sont plus sensibles agrave lrsquoinhibition du
Cd que les autres De plus lrsquoinactivation des groupements thiols peut geacuteneacuterer un stress
oxydant une deacutepolarisation (diminution du potentiel membranaire) et une permeacuteabiliteacute
membranaire conduisant agrave un dysfonctionnement de la mitochondrie Lrsquoalteacuteration du potentiel
membranaire et le deacutecouplage de la phosphorylation oxydative par le Cd conduisent agrave une
diminution de la synthegravese de lrsquoATP Ceci peut ecirctre suivi par lrsquoouverture des pores de
transition de permeacuteabiliteacute mitochondriale (Pinot et al 2000) Ces pores sont des canaux
(complexes proteacuteique) au niveau de la membrane mitochondriale dont lrsquoouverture libegravere dans
le cytosol plusieurs facteurs pro-apoptotiques agrave lrsquoorigine de la mort cellulaire (Berson 2005)
57
Les espegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene et le cytochrome c sont alors rejeteacutes de la mitochondrie
vers le cytosol ougrave ils activent les caspases qui agrave leur tour vont conduire agrave lrsquoapoptose (Figure
20) De plus les ERO relacirccheacutees vont deacutegrader des proteacuteines cellulaires Dans le cas drsquoune
diminution seacutevegravere de lrsquoATP une neacutecrose cellulaire survient alors que dans le cas drsquoune
diminution modeacutereacutee la cellule va tenter de stabiliser tant que possible la deacutegradation des
proteacuteines (ex gracircce agrave la proteacuteine Hsp70 qui va se complexer aux proteacuteines affecteacutees et les
conduire en dehors de la cellule) Suite agrave cet effet des meacutecanismes cellulaires vont ecirctre
perturbeacutes et drsquoautres vont se mettre en place pour essayer drsquoatteacutenuer la toxiciteacute du Cd (ex
surexpression de certains gegravenes de deacutetoxication ou de compensation) (Pinot et al 2000) Des
eacutetudes in vitro de fibroblastes- fœtal de poumons humains ont montreacute que les ERO geacuteneacutereacutes
par le Cd conduisent agrave une deacutepolarisation membranaire de la mitochondrie agrave une alteacuteration
dans le transfert drsquoeacutelectrons de la chaicircne respiratoire et agrave une diminution de lrsquoATP suite agrave une
inhibition de lrsquoATP synthase et agrave lrsquooxydation de lrsquoADN mitochondrial (Freeman et Crapo
1982 Doelman et al 1990 Yang et al 1997) Le Cd est aussi capable de deacuteplacer le zinc des
MT (Dallinger et al 1997) or une augmentation en ion libre de zinc dans les mitochondries
peut conduire agrave un blocage de la respiration mitochondriale qui en conseacutequence va conduire agrave
une ouverture du pore de transition de la permeacuteabiliteacute membranaire puis un rejet du
cytochrome c la geacuteneacuteration de ERO (Bossy-Wetzel et al 2004) et agrave lapoptose
58
Figure 20 Effets du cadmium sur les mitochondries (Hsp70) Heat shock protein de 70
Kilodaltons proteacuteine de stress fonctionne comme un chaperon pour les autres proteacuteines
(HSF) facteur drsquoinduction de la transcription du gegravene codant pour la Hsp70 (Pinot et al
2000)
3523 Effets sur lrsquoADN et lrsquoexpression geacutenique
Lrsquoacide deacutesoxyribonucleacuteique (ADN) est preacutesent dans toutes les cellules eucaryotes et
constitue le patrimoine geacuteneacutetique drsquoune espegravece Il contient toutes les informations permettant
la peacuterenniteacute drsquoune espegravece par la transmission des caractegraveres heacutereacuteditaires LrsquoADN est formeacute de
deux brins compleacutementaires enrouleacutes en heacutelice (double heacutelice) Il est constitueacute par un
enchaicircnement (seacutequence) preacutecis duniteacutes eacuteleacutementaires que sont les nucleacuteotides Le nucleacuteotide
est lui-mecircme formeacute drsquoun phosphate lieacute agrave un sucre (le 2-deacutesoxyribose) lui-mecircme relieacute agrave une
base (purique (Adeacutenine et Guanine) ou pyrimidique (Thymine et Cytosine)) (Figure 21)
59
Figure 21 Leacutesions de lrsquoADN formeacutees par attaque radicalaire du patrimoine geacuteneacutetique
des cellules (drsquoapregraves Favier 2003)
Comme nous avons pu le voir preacuteceacutedemment le Cd peut geacuteneacuterer un stress oxydant
or lrsquoADN est tregraves sensible agrave lrsquoattaque par les deacuteriveacutes reacuteactifs de lrsquooxygegravene En effet les
espegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene peuvent causer des dommages oxydatifs agrave lrsquoADN agrave la fois
nucleacuteaire et mitochondrial La formation de dommages oxydatifs agrave lrsquoADN nrsquoest possible que
60
pour les ERO qui possegravedent lrsquoeacutenergie suffisante agrave lrsquoinduction des atteintes (ex 1O2 (oxygegravene
singulet) H2O2 et OH) Ces reacuteactions peuvent conduire agrave la formation de cassures simples
ou doubles brins (Yu et Anderson 1997 Jacobi et al 1998) Lrsquoattaque de la liaison entre la
base et le deacutesoxyribose est aussi possible creacuteant ainsi un site abasique (Ramana et al 1998)
Les bases et particuliegraverement la guanine sont sensibles agrave lrsquooxydation Lrsquoattaque radicalaire
peut ecirctre directe et entraicircner lrsquooxydation des bases engendrant un grand nombre de bases
modifieacutees (Cadet et al 1999)Lrsquoattaque radicalaire des proteacuteines qui sont en contact avec
lrsquoADN (ex proteacuteines drsquohistones enzymes et facteurs de reacuteplication ou de la transcription)
entraicircne des pontages des proteacuteines (ADN- proteacuteine) (Dizdaroglu 1998 Favier 2003) De
plus les aldeacutehydes mutagegravenes qui reacutesultent de la peroxydation lipidique peuvent se fixer sur
une des bases de lrsquoADN formant ainsi des adduits sur les bases (ex MDA-guanine) (Favier
2003) Lrsquoion Cd2+
est capable de se lier directement agrave lrsquoADN (Yang et al 2002) et aux acides
nucleacuteiques isoleacutes et induire des changements conformationnels aux ligands (Beyersmann et
Hechtenberg 1997) Des cassures des brins de lrsquoADN et les aberrations chromosomiques
peuvent se produire mais seulement quand les concentrations drsquoexposition sont tregraves eacuteleveacutees
(Beyersmann et Hechtenberg 1997)
Ce meacutetal provoque eacutegalement des changements dans lrsquoexpression de plusieurs gegravenes
conduisant soit agrave leur reacutepression soit agrave leur induction Dans une eacutetude reacutecente Pierron et al
(2011) ont correacuteleacute les reacuteponses transcriptionnelles de plusieurs gegravenes agrave la concentration de Cd
accumuleacutee dans le foie de Perca flavescenssuite agrave une exposition chronique in situ Les
correacutelations eacutetablies eacutetaient le plus souvent neacutegatives En effet une diminution dans les
niveaux de transcription de nombreux gegravenes impliqueacutes dans la biosynthegravese de proteacuteine dans
le systegraveme immunitaire dans le meacutetabolisme eacutenergeacutetique et lipidique a eacuteteacute observeacutee Les
auteurs suggegraverent que cette diminution marqueacutee provient dun dysfonctionnement du
meacutetabolisme des acides biliaires et de la restriction deacutenergie par le Cd De plus ils eacutemettent
lhypothegravese que des modifications eacutepigeacuteneacutetiques des histones et de lADN peuvent mener agrave la
mise sous silence dun gegravene (gene silencing) reacutepression dun gegravene Les analyses de puces agrave
ADN (appeleacutees aussi puces agrave gegravenes biopucesDNA chip DNA-microarray et biochip) en
eacutecotoxicologie sont de plus en plus utiliseacutees pour eacutevaluer les impacts de polluants sur
lrsquoexpression drsquoun grand nombre de gegravenes (Reynders et al 2006) Cette biotechnologie
reacutecente permet danalyser le niveau dexpression des gegravenes transcrits dans une cellule un
tissu un organe ou encore un organisme agrave un moment donneacute et dans un eacutetat donneacute par
rapport agrave un eacutechantillon de reacutefeacuterence Une analyse utilisant cette technique a eacuteteacute effectueacutee sur
le foie de la carpe pour deacuteterminer les meacutecanismes biologiques affecteacutes par le Cd Pour cela
61
les poissons ont eacuteteacute contamineacutes par voie trophique (95- 144 microgg) et directe (9-480 microgL)
simultaneacutement pendant 28 jours agrave diffeacuterentes concentrations Les reacutesultats ont montreacute que
parmi 643 gegravenes testeacutes 95 gegravenes dont le rocircle est connu eacutetaient affecteacutes par la preacutesence du Cd
Ces derniers sont impliqueacutes dans divers meacutecanismes cellulaires tels le meacutetabolisme
eacutenergeacutetique le meacutetabolisme lipidique les reacuteponses immunitaires le stress (ex Hsp les
marqueurs de stress oxydant et les enzymes de meacutetabolisation des xeacutenobiotiques) la
deacutetoxicationhellip Lrsquoexpression des gegravenes codant pour les MT analyseacutee par la technique de RT-
PCR a montreacute une surexpression de ces gegravenes alors que le gegravene codant pour la cytochrome c
oxydase eacutetait inhibeacute indiquant la mise en place drsquoun meacutetabolisme anaeacuterobie (Reynders et al
2006) Les reacutesultats drsquoune analyse de puce agrave ADN et de RT-PCR chez le poisson Platichthys
flesus montrent aussi qursquoen preacutesence du Cd lrsquoexpression des gegravenes codant pour les proteacuteines
marqueurs de stress oxydant et des gegravenes codants pour les MT est affecteacutee De plus les
meacutecanismes impliqueacutes dans la synthegravese proteacuteique le transport et la deacutegradation sont modifieacutes
Les gegravenes de la cytokine du cytosquelette de la deacutetoxication (cytochrome P450) et les gegravenes
impliqueacutes dans lrsquoapoptose et le cycle cellulaire sont impacteacutes (Williams et al 2006) Chez le
micro-crustaceacute Daphnia magna apregraves exposition au Cd les reacutesultats drsquoune puce agrave gegravene ont
montreacute que 29 des gegravenes dont lrsquoexpression eacutetait alteacutereacutee participent au meacutetabolisme et agrave la
production drsquoeacutenergie 31 sont impliqueacutes dans la transcription et la traduction et 40 sont
associeacutes aux processus de croissance de transport drsquoions de la mue et aux reacuteponses de stress
(comme le stress oxydant) (Connon et al 2008) Lrsquoanalyse drsquoune biopuce effectueacutee sur les
ARNm totaux de Saccharomyces cerevisiae apregraves exposition au Cd a montreacute que 310 gegravenes
ont eacuteteacute surexprimeacutes en preacutesence de ce meacutetal et 322 gegravenes ont eacuteteacute reacuteprimeacutes Parmi les gegravenes les
plus surexprimeacutes 13 participent aux meacutecanismes de sauvetage de deacutefense de
vieillissement et de la mort cellulaire 9 codent pour des transporteurs 9 participent dans
les meacutecanismes eacutenergeacutetiques 8 dans le meacutetabolisme et 7 sont impliqueacutes dans
lrsquohomeacuteostasie ionique Les gegravenes les plus reacuteprimeacutes mis en eacutevidence dans cette eacutetude
participent agrave la synthegravese proteacuteique (surtout les proteacuteines ribosomales) (Momose et Iwahashi
2001) Plusieurs eacutetudes sur diffeacuterents organismes (levures crustaceacutes poissons rats)
confirment que les gegravenes codant pour les MT et les proteacuteines de stress (ex Hsp) sont
hautement surexprimeacutes dans les cellules exposeacutees au Cd (Bartosiewicz et al 2001 Momose
et Iwahashi 2001 Shaw et al 2007 Connon et al 2008 Tokumoto et al 2011) Le grand
nombre de gegravenes impliqueacutes dans divers processus biologiques impacteacutes par le Cd montre la
complexiteacute de la cyto-toxiciteacute de ce meacutetal
62
4 Geacuteneacuteraliteacutes sur lrsquouranium
41 Description
Lrsquouranium (U) correspond au quatre-vingt douziegraveme eacuteleacutement du tableau peacuteriodique
Crsquoest un eacuteleacutement radioactif appartenant agrave la famille des actinides A lrsquoeacutetat pur crsquoest un meacutetal
gris et dur tregraves dense (sa masse volumique est de 1905 gcm3) avec une tempeacuterature de
fusion de 1 133 degC et de poids atomique eacutegal agrave 23802891 gmole Il a dix-sept isotopes tous
radioactifs (WHO 2001) LrsquoU se deacutesintegravegre pour donner un eacuteleacutement plus stable ceci
srsquoaccompagne de lrsquoeacutemission de rayonnements ionisants (ASTDR 1999) Lrsquoatome drsquouranium
possegravede 6 eacutelectrons peacuteripheacuteriques qui sont facilement extractibles Il peut adopter quatre eacutetats
de valence associeacutes aux formes ioniques suivantes III (U3+
) IV (U4+
) V (UO2+) et VI
(UO22+) En solution aqueuse lrsquouranium est retrouveacute en conditions oxydantes sous la forme
soluble de valence VI alors que les composeacutes sous forme U(V) et la plupart des composeacutes
U(IV) sont insolubles
Lrsquouranium naturel (U nat) se preacutesente sous la forme drsquoun meacutelange de trois isotopes
00055 de 234
U 072 de 235
U et 9927 238
U (Aigueperse et al 2001 WHO 2001) Parmi
ces trois isotopes seuls 235
U et 238
U sont primordiaux (crsquoest agrave dire qursquoils existent depuis
lrsquoorigine de la Terre donc depuis 45 milliards drsquoanneacutees) Lrsquoisotope 234
U est quant agrave lui un
produit de la deacutecroissance de 238
U (Madic et Genet 2001) (Figure 22) Les trois isotopes
(234
U 235
U et 238
U) preacutesentent les mecircmes proprieacuteteacutes chimiques mais possegravedent des proprieacuteteacutes
radioactives diffeacuterentes Il est donc neacutecessaire de deacuteterminer le pourcentage des trois isotopes
dans un eacutechantillon pour y deacuteterminer la radioactiviteacute totale de lrsquoU Cette diffeacuterence de
radioactiviteacute srsquoexprime agrave travers la demi-vie des isotopes (244 mille ans pour 234
U 710
millions pour 235
U et 45 milliards drsquoanneacutees pour 238
U)En effet lrsquo234
U tregraves radioactif possegravede
la plus courte demi-vie alors que lrsquoisotope le moins radioactif ie 238
U possegravede la plus
longue Ainsi gracircce agrave sa forte activiteacute speacutecifique (23 108 Bqg) (Delacroix et al 2004) lrsquo
234U
contribue agrave environ 495 de la radioactiviteacute de lrsquoU naturel Lrsquo238
U (activiteacute speacutecifique est de
124 104 Bqg) (Aigueperse et al 2001) quant agrave lui ne contribue qursquoagrave 482 de lrsquoactiviteacute
totale en deacutepit de sa forte abondance dans lrsquoU naturel et les 23 restants sont lieacutes agrave la
deacutecroissance radioactive de 235
U (activiteacute speacutecifique est de 8 104 Bqg) (Bleise et al 2003)
(Tableau 6) Il faut cependant noter que lrsquoactiviteacute speacutecifique totale de lrsquoUnat est faible De ce
fait sa toxiciteacute est principalement attribuable aux caracteacuteristiques chimiotoxiques et non
radiotoxiques (ASTDR 1999 Barillet et al 2007 Bourrachot et al 2008) Les activiteacutes
anthropiques contribuent agrave changer lrsquoisotopie de lrsquoU geacuteneacuterant ainsi de lrsquoU appauvri (UA ou
DU laquo depleted uranium raquo) et de lrsquoU enrichi Avec une teneur en 235
U comprise entre 02 et
63
03 lrsquoUA est moins radioactif que lrsquoUnat (Aigueperse et al 2001) (ATSDR1999)
Lrsquoaugmentation de la radioactiviteacute de lrsquoU est reacutealiseacutee en enrichissant la quantiteacute de 234
U et de
235U ou en produisant drsquoautres isotopes tregraves radioactifs tel le
232U (792 10
5 Bqg) et le
233U
(357 108 Bqg) (ATSDR1999 WHO 2001 Delacroix et al 2004)
Figure 22 Chaicircne de deacutesinteacutegration de lrsquo234
U 235
U et de lrsquo238
U (U) uranium (Th)
thorium (Pa) protactinium (Ac) actinium (Tl) thallium (Fr) francium (Ra) radium
(At) astatine (Bi) bismuth (Rn) radon (Po) polonium (Pb) plomb (Craft et al 2004)
Tableau 6 Composition isotopique en masse et en activiteacute de lrsquouranium naturel et de
lrsquouranium appauvri agrave 02 en 235
U (drsquoapregraves Aigueperse et al 2001)
Masse () Activiteacute () Activiteacute (Bqg)
Uranium 238
U 235
U 234
U 238
U 235
U 234
U 238
U 235
U 234
U
Uranium naturel 99274 072 00055 482 23 495 12400 580 12474
Uranium appauvri 99797 0202 00008 861 11 128 12400 158 1843
64
42 Origine et distribution
LrsquoU est un eacuteleacutement naturel preacutesent dans les roches le sol et lrsquoeau Il est largement
repreacutesenteacute dans la croute terrestre ougrave sa teneur moyenne srsquoeacutelegraveve de 2 microgg agrave 4 microgg (Ribera et
al 1996 Bonin et Blanc 2001 WHO 2001) La concentration moyenne en U dans les sols
est drsquoenviron 18 microgg Sa reacutepartition dans le sol va deacutependre de la lixiviation (transport par
lrsquoeau) la diffusion le transport biologique (plantes microorganismes insecteshellip) et la
dispersion par le vent et la pluie (Ribera et al 1996) Les sources hydrothermales
repreacutesentent une des principales sources drsquoU (Ribera et al 1996) Dans les eaux douces les
concentrations sont tregraves variables allant de 001 microgL agrave plus de 15 mgL (WHO 2001
Kurttio et al 2006) et sont le reflet des abondances naturelles en U dans les roches et les sols
environnants Plusieurs eacutetudes ont rapporteacute des concentrations en U eacuteleveacutees dans lrsquoeau de
consommation humaine au niveau de puits (forage en profondeur) (Tableau 7) Les eaux
souterraines se chargent en mineacuteraux et notamment en U au contact des deacutepocircts geacuteologiques
Les concentrations mesureacutees peuvent ecirctre nettement supeacuterieures agrave la valeur recommandeacutee par
lrsquoorganisation mondiale de la santeacute dans lrsquoeau de consommation humaine qui est de 15 microgL
(WHO 2004) Dans les oceacuteans les concentrations retrouveacutees sont de lrsquoordre de 33 microgL
(Ragnarsdottir et Charlet 2000)
Tableau 7 Concentrations mesureacutees dans lrsquoeau de consommation humaine issue de
puits
localisation
concentration (microg
UL) reacutefeacuterences
Canada 2-781 Limson Zamora et al (1998)
Canada 07-196 Mao et al (1996)
Etats-Unis 18-7780 Orloff et al (2004)
Finlande 003-1500 Kurttio et al (2006)
Norvegravege 0-750 Frengstad et al (2000)
Les activiteacutes anthropiques contribuent agrave lrsquoaugmentation des concentrations en U dans
les diffeacuterents compartiments de lrsquoenvironnement et peuvent provoquer localement des
pollutions importantes (Saari et al 2008) LrsquoU drsquoorigine anthropique peut provenir des
activiteacutes meacutedicales (Saari et al 2008) et de recherche Lrsquointeacuterecirct que suscite lrsquoutilisation de
lrsquoU dans diverses activiteacutes industrielles est surtout lieacute agrave sa reacutesistance et sa densiteacute
Lrsquoutilisation civile de lrsquoU se fait surtout dans les centrales nucleacuteaires eacutelectriques (ATSDR
1999) De lrsquoUA est geacuteneacutereacute par lrsquoindustrie nucleacuteaire cet eacuteleacutement peut provenir soit des usines
drsquoenrichissement en 235
U de lrsquouranium naturel pour la fabrication du combustible des
65
reacuteacteurs nucleacuteaires soit du retraitement de combustibles irradieacutes (Aigueperse et al 2001)
Dans le domaine militaire lrsquoUA est utiliseacute pour le blindage de certains chars et la fabrication
drsquoobus perforants (Aigueperse et al 2001) Lors des tirs drsquoarmes agrave lrsquoUA ce dernier se
disperse sous forme de fines particules drsquooxydes drsquouranium peu solubles qui se deacuteposent
rapidement sur le sol (Bem et Bou-Rabee 2004) Certains pays utilisent lrsquoU comme source de
pouvoir et pour la fabrication drsquoarmes nucleacuteaires (ATSDR 1999) Dans le domaine industriel
lrsquoUA entre dans la fabrication drsquoailes et de gouvernails drsquoavion drsquoheacutelicoptegraveres de quilles de
voilier et de protections contre les effets biologiques des rayonnements ionisants comme les
collimateurs drsquoappareils drsquoirradiation meacutedicale Une tregraves faible quantiteacute est aussi utiliseacutee pour
la fabrication de vernis agrave ceacuteramique des ampoules eacutelectriques des fertilisants et de certains
produits chimiques meacutenagers et photographiques (ATSDR 1999) Lrsquoutilisation drsquoengrais
contenant des impureteacutes drsquoU participe agrave lrsquoaugmentation de ses concentrations dans
lrsquoenvironnement Ces concentrations deacutependent du type de roche utiliseacutee pour la production
de ces fertilisants les engrais produits agrave partir de roches riches en phosphates peuvent
contenir des concentrations drsquoU pouvant atteindre 129 microgg (Kratz et Schnug 2006)
Une partie de lrsquoU est arracheacutee agrave la terre par lrsquoactiviteacute miniegravere et les pheacutenomegravenes
naturels (ex le vent et la pluie) qui peuvent aussi effriter les roches Ainsi la pluie va
pouvoir transporter lrsquoU vers les systegravemes aquatiques tandis que le vent va transporter des
aeacuterosols chargeacutes drsquoU A leur tour les petites particules drsquoU dans lrsquoair peuvent tomber sur les
surfaces de sols ou drsquoeau (ATSDR 1999) En conseacutequent la proximiteacute des milieux
aquatiques drsquoune zone impacteacutee par lrsquoactiviteacute humaine (p ex exploitation drsquoune mine sites
de stockage de deacutechets nucleacuteaires) peut reacutesulter en une eacuteleacutevation localement importante des
teneurs en uranium pouvant aller jusqursquoagrave 10 voire 20 mgL (Ragnarsdottir et Charlet 2000)
Il faut mentionner que la capaciteacute des seacutediments agrave fixer lrsquoU est consideacuterable ils ont un rocircle de
stockage de lrsquoeacuteleacutement dans lrsquoenvironnement Cette fixation deacutepend de la granulomeacutetrie les
plus grandes quantiteacutes drsquoU sont retrouveacutees dans les fractions granulomeacutetriques les plus fines
(lt 50 microm) Ainsi une partie de lrsquoU preacutesent dans la colonne drsquoeau peut preacutecipiter etou se fixer
aux seacutediments
Dans le contexte de lrsquoeacutevaluation des apports anthropiques drsquoU dans lrsquoenvironnement
par les activiteacutes drsquoextraction miniegravere la production mondiale drsquoU et la localisation des
ressources mondiales (Figure 23) permettent drsquoavoir un aperccedilu des risques potentiels de
contamination Drsquoapregraves la banque de donneacutees laquo World Nuclear association raquo en 2010 la
contribution la plus importante pour lrsquoapprovisionnement mondial en U revient au Kazakhstan
(33) suivi du Canada (18) et de lrsquoAustralie (11) Au 1e janvier 2009 les ressources
66
identifieacutees (lt 260 US$Kg) dans le monde (Figure 23) seacutelevaient agrave 6 298 500 tonnes dU
(NEA-IAEA 2010) La France quant agrave elle nrsquoa produit que 7 tonnes en 2010 (Figure 24)
A
B
Figure 23 (A) Production mondiale drsquouranium agrave partir de sites miniers en 2010
preacutesenteacutee en tonnes par pays (B) Inventaire des reacutesidus miniers drsquouranium recenseacutes
dans le monde en 2009 exprimeacutes en million de tonnes ou en tonnes suivant les pays
(drsquoapregraves NEA-IAEA 2010)
La Figure 24 indique la distribution des sites miniers au niveau national Pregraves de 210
sites miniers drsquoU sont reacutepartis en France principalement sur le pourtour du Massif-Central la
Vendeacutee la Bretagne et lrsquoAlsace Suite agrave 50 ans drsquoexploitation de lrsquoU (de 1945 agrave 2001) 52
millions tonnes de reacutesidus de traitement de minerais extraits des mines franccedilaises ont eacuteteacute
traiteacutes pour produire au total 76 000 tonnes drsquouranium (IRSN 2009)
67
Figure 24 Carte des mines duranium et sites de stockage en France (2009) (source
IRSN) superposeacutee agrave la carte de distribution (zone en rose)de P clarkii (Collas et al
2007)
43 Speacuteciation chimique
Pour qursquoun meacutetal exerce un effet sur la composante biotique il doit ecirctre sous une
forme chimique ayant la capaciteacute drsquoatteindre les cibles biologiques Seules certaines formes
(ou espegraveces) du meacutetal peuvent ecirctre assimilables pour les organismes aquatiques Lrsquoion uranyle
(UO22+) et lrsquoespegravece hydroxyleacutee UO2OH
+ seraient les espegraveces responsables agrave 96 drsquoun impact
au niveau de la reacuteponse biologique et lrsquoion uranyle serait deux fois plus toxique (Markich et
al 1996) En effet ces deux espegraveces sont connues pour ecirctre les formes les plus biodisponibles
pour les espegraveces aquatiques (Markich 2002 Fortin et al 2004 Fortin et al 2007) Toutefois
une eacutetude plus reacutecente suggegravere une co-accumulation de lrsquoion libre et des espegraveces carbonateacutees
ou bien avec une des espegraveces UO2OH+ ou UO2(OH)2 ce qui nuance lrsquohypothegravese preacuteceacutedente
(Denison 2004) Les eacutetudes de transfert des meacutetaux neacutecessitent dans un premier temps le
deacuteveloppement drsquooutils permettant drsquoeacutevaluer la speacuteciation de lrsquoU dans lrsquoeau (en la mesurant et
non pas juste par modeacutelisation) Dans un second temps il faudra eacutetablir un lien entre cette
speacuteciation la fraction drsquoU bioaccumuleacutee et les effets biologiques engendreacutes pour mettre en
eacutevidence les espegraveces biodisponibles
68
La speacuteciation de lrsquouranium en eau douce est complexe et est influenceacutee par la
composition ionique de lrsquoeau (ions inorganiques) le pH la tempeacuterature le potentiel
drsquooxydoreacuteduction la preacutesence de ligands organiques lrsquoalcaliniteacute (concentration des
carbonates) la dureteacute (concentrations de calcium ou de magneacutesium) et la matiegravere organique
dissoute du milieu En effet les substances humiques repreacutesentant jusqursquoagrave 75 du carbone
organique dissous dans les hydrosystegravemes fluviaux favorisent la formation de complexes
organiques stables de lrsquoion uranyle (Colle et al 2001) Concernant les eacutechanges avec les
particules la reacutetention de lrsquouranium est drsquoautant plus faible que les conditions sont oxydantes
et alcalines (Bird et Evenden 1996) Ainsi dans les eaux fortement carbonateacutees on note une
diminution de lrsquoadsorption de lrsquouranium sur les particules du fait drsquoune augmentation de la
solubiliteacute de lrsquoeacuteleacutement (complexes uranyles carbonateacutes dominants) La preacutesence de
phosphates diminue la biodisponibiliteacute de lrsquoU (Fortin et al 2004) Elle peut entraicircner la
preacutecipitation des ions uranyles et leur transfert vers le compartiment seacutedimentaire En effet la
complexation des meacutetaux avec des ligands (tels les phosphates les carbonates les hydroxydes
et les matiegraveres organiques) diminue leur disponibiliteacute aux organismes (Fortin et al 2004) La
toxiciteacute chimique de lrsquoion uranyle diminue avec lrsquoaugmentation de la dureteacute de lrsquoalcaliniteacute
(Sheppard et al 2005) et de la concentration en matiegraveres organiques dissoutes de lrsquoeau
(Markish et al 1996) Lrsquoexplication de cette diminution de la toxiciteacute repose sur une
compeacutetition de lrsquoion uranyle avec les espegraveces cationiques preacutesentes dans lrsquoeau De plus le pH
influence significativement la speacuteciation de lrsquoU et donc sa biodisponibiliteacute En effet lorsque
le pH est faible la concentration en ion uranyle est forte alors que dans le cas contraire les
formes carbonateacutees deviennent dominantes (Fortin et al 2007) Zeman et al (2008)
confirment que la CL 50-48h du micro-crustaceacute Daphnia magna varie de 039 plusmn 004 mgL agrave
pH 7 agrave 78 plusmn 32 mgL agrave pH8 Une autre eacutetude a montreacute que la toxiciteacute de lrsquoU chez cette mecircme
espegravece diminue quand la dureteacute et lrsquoalcaliniteacute de lrsquoeau augmentent (CL 50-48h plus forte)
(Poston et al 1984) Chez les poissons les CL 50 agrave 96 h srsquoeacutetendent de 07 agrave 135 mgUL en
fonction des facteurs biotiques (espegravece stade de maturiteacute) et abiotiques (tempeacuterature dureteacute
pH) (Garnier-Laplace et al 2001) Ainsi le risque de toxiciteacute que preacutesente lrsquoU pour un
organisme vivant deacutepend de sa biodisponibiliteacute
Dans une eau douce syntheacutetique adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses et eacutequilibreacutee avec
la pression atmospheacuterique de CO2 (pCO2 atm) la modeacutelisation de la speacuteciation de 30microg UL
(logiciel J-CHESS) dans la gamme 5lt pH lt 6 preacutesente majoritairement les espegraveces suivantes
(Figure 25) UO22+
UO2OH+ UO2CO3
0 Dans la gamme 6lt pH lt 65 les espegraveces
majoritaires sont (UO2)2CO3(OH)3- UO2CO3
0 UO2OH
+ et UO2OH2
0 Tandis que dans la
69
gamme 65 lt pH lt7 les espegraveces majoritaires sont Ca2UO2(CO3)3 (aq) (UO2)2CO3(OH)3-
UO2CO30 et CaUO2(CO3)3
2- Au-delagrave de cette derniegravere gamme et jusqursquoau pH 8 les espegraveces
dominantes sont le Ca2UO2(CO3)30 et le CaUO2(CO3)3
2-
Speacuteciation theacuteorique de 30 microgUL
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
5 55 6 65 7 75 8
pH
Esp
egravece
s (
)
UO2[2+]
(UO2)2CO3(OH)3[-]
Ca2UO2(CO3)3[0]
CaUO2(CO3)3[2-]
UO2(CO3)2[2-]
UO2(OH)2[0]
UO2CO3[0]
UO2OH[+]
UO2SO4[0]
Figure 25 Speacuteciation chimique de 30 microgLdrsquouranium dans une eau douce syntheacutetique
adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de speacuteciation
geacuteochimique J-CHESS)
44 Meacutecanismes de contamination
La capaciteacute des formes chimiques de lrsquoU agrave acceacuteder et interagir avec les interfaces entre
les ecirctres vivants et le milieu environnant agrave srsquoy complexer (adsorption) et eacuteventuellement agrave
traverser ces barriegraveres biologiques (absorption) conditionnent les pheacutenomegravenes de
bioaccumulation et par conseacutequent les atteintes structurales et fonctionnelles pouvant en
deacutecouler Le transfert de lrsquoU aux organismes aquatiques se fait agrave partir de diffeacuterents
compartiments la colonne drsquoeau (Barillet et al 2007) les seacutediments (cas des fouisseurs)
(Lagauzegravere et al 2009) la chaicircne trophique (Simon et Garnier-Laplace 2005) (plantes
consommateurs primaires et secondaires) et par voie maternelle (la reproduction) (Bourrachot
et al 2008) Lrsquoimportance de la contamination deacutepend de plusieurs facteurs comme les
capaciteacutes de lrsquoanimal agrave eacuteliminer le meacutetal la persistance du contaminant dans le milieu (surtout
les milieux fermeacutes ex les lacshellip) et drsquoeacuteventuelles deacutesorptions des radionucleacuteides fixeacutes aux
seacutediments (Coulon 1990) Dans le cas drsquoune contamination directe crsquoest par les branchies
que lrsquoU entre dans le corps mais cet organe peut aussi servir de barriegravere de protection en
emprisonnant le meacutetal dans le mucus qui les protegravege (Barillet et al 2007) La partie de lrsquoU
70
qui arrive agrave traverser cette barriegravere biologique est ensuite transporteacutee par le sang (Tran et al
2008) et gagne les organes cibles pour le xeacutenobiotique Suite agrave une exposition du poisson
zegravebre Danio rerio lrsquoU srsquoaccumule preacutefeacuterentiellement dans deux organes les branchies et le
foie (Barillet et al 2007) Lrsquoimportance de la contamination par voie trophique deacutepend de
lrsquoabsorption et de la reacutetention du meacutetal par la voie gastro-intestinale Lrsquoabsorption de lrsquoU au
niveau de lrsquointestin deacutepend de la solubiliteacute du composeacute de la valence de lrsquoU et de la taille de
la particule (Durbin et Wrenn 1975) Citons aussi agrave titre drsquoexemple qursquoune exposition de
lrsquoeacutecrevisse Orconectes limosus agrave lrsquoU par voie trophique a montreacute que lrsquoheacutepatopancreacuteas et
lrsquoestomac sont les deux organes cibles de lrsquoU mais lrsquoU eacutetait aussi preacutesent en faible proportion
dans les branchies les muscles et la carapace (Simon et Garnier-Laplace 2005)
45 Effets biologiques de llsquoU
451 Au niveau de lrsquoorganisme et des tissus
LrsquoU comme la plupart des meacutetaux cause des changements physiologiques
comportementaux structuraux et affecte la reproduction(Domingo 2001) Chez diffeacuterentes
espegraveces de poissons les symptocircmes deacutecrivant lrsquointoxication agrave lrsquouranium par voie directe agrave
forte dose (58 mgL) pendant 96h progressent depuis une augmentation de la ventilation
respiratoire vers une nage deacutesordonneacutee une perte drsquoeacutequilibre un changement de couleur
(plus sombre) des heacutemorragies au niveau des nageoires puis la mort (Bywater et al 1991)
Tran et al (2008) ont mis en eacutevidence lrsquoimpact de U sur la physiologie du bivalve Corbicula
fluminea qui diminue son deacutebit cardiaque afin de limiter le transport de lrsquoU du sang vers les
organesU affecte eacutegalement son comportement valvaire puisqursquoune fermeture des valves a
eacuteteacute observeacutee chez 50 des individus suite agrave une contamination de 005 micromolL (~12 microgL)
drsquoU agrave pH 55 apregraves 5h drsquoexposition (Fournier et al 2004)
Des effets teacuteratogegravenes et reprotoxiques de lrsquoU ont eacuteteacute observeacutes chez les poissons
zegravebres Bourrachot et al (2008) ont montreacute que lrsquoU (250 microgL) srsquoaccumule dans lrsquoembryon
apregraves avoir traverseacute le chorion et induit un effet significatif sur le succegraves drsquoeacuteclosion des œufs
du poisson zegravebre Danio rerio avec un retard drsquoeacuteclosion de 42 par rapport au controcircle Une
diminution temporaire de croissance et une mortaliteacute post-larvaire eacuteleveacutee ont eacuteteacute aussi
observeacutees Une eacutetude reacutecente a montreacute que lrsquoexposition de la mecircme espegravece de poisson par
voie trophique entraicircne une reacuteduction du succegraves reproducteur du nombre des œufs (~50
apregraves exposition agrave 50 et 500 microgg) pondus et de leur viabiliteacute apregraves 10 jours de la
fertilisation(Simon et al 2011b)
71
Lrsquoexposition agrave des effluents drsquoune extraction miniegravere drsquoU a conduit agrave une diminution de la
taille des larves de Rana perezi seoane accompagneacutee drsquoune diminution de la reacuteponse face agrave un
stimulus drsquoune augmentation de la pigmentation et des malformations des queues (Domingo
2001 Marques et al 2008)
Des atteintes structurales de divers organes ont eacuteteacute observeacutees chez les poissons suite agrave
une contamination agrave lrsquoU (Cooley et al 2000 Barillet et al 2010 Lerebours et al 2010a
Lerebours et al 2010b) Une exposition du poisson zegravebre agrave des concentrations
environnementales de lrsquoU (15 30 et 100 microgUL) a conduit agrave des atteintes ultrastructurales du
bulbe olfactif (Lerebours et al 2010a Lerebours et al 2010b) et des muscles (Lerebours et
al 2010a) Des alteacuterations des myofibrilles et des dilatations de lrsquoendomysium (espace inter-
myofibrille) des muscles ont eacuteteacute observeacutees De plus lrsquoeacutecartement de lrsquoendomysium a laisseacute
apparaicirctre des morceaux de structures qui pouvaient correspondre agrave des deacutebris de
mitochondries des tubules T ou du reticulum sarcoplasmique (Lerebours et al 2010a)
Barillet et al (2010) ont montreacute des atteintes structurales au niveau des branchies des
muscles et des gonades de Danio rerio exposeacute agrave 100 microgL de UA ou 9335 microgL de UA
meacutelangeacute agrave 665 microgL de 233
U (plus radiotoxique) Ces atteintes peuvent avoir des
conseacutequences graves sur lrsquoorganisme puisqursquoune diminution des performances reproductives
du poisson une diminution des eacutechanges gazeux et un impact sur les capaciteacutes de nage
peuvent en deacutecouler De plus lrsquointensiteacute des impacts au niveau de ces organes semble
deacutependre de la radiotoxiciteacute du contaminant Un des reacutesultats inteacuteressants de cette eacutetude a
reacuteveacuteleacute que la radiotoxiciteacute de lrsquoU peut conduire agrave une distribution anormale des mitochondries
dans les muscles Cooley et al (2000) ont montreacute que les atteintes histopathologiques au
niveau des reins et du foie du poisson Coregonus clupeaformis eacutetaient dose (100 1000 et
10000 microg Ug de nourriture) et temps deacutependants (10 30 et 100 jours) Les leacutesions les plus
prononceacutees dans le foie eacutetaient la neacutecrose cellulaire et des alteacuterations de lrsquoeacutepitheacutelium des
tubules Au niveau des reins les symptocircmes apparents eacutetaient une neacutecrose des tubules reacutenaux
une inflammation une heacutemorragie une diminution des tissus heacutematopoiumleacutetiques des
alteacuterations des tubules distaux et des canaux collecteurs une dilatation des tubules une
prolifeacuteration de macrophages pigmenteacutes et des leacutesions glomeacuterulaires
452 Effets sub-cellulaires
La toxiciteacute chimique de lrsquoU est due agrave son affiniteacute pour les proteacuteines et agrave la formation
de complexes stables avec des ligands biologiques de faible poids moleacuteculaire De ce fait les
ions uranyles affectent seacuterieusement la reacuteabsorption du glucose et les acides amineacutes (Bem et
72
Bou-Rabee 2004) Des eacutetudes sur la toxiciteacute de lrsquoU appauvri chez les animaux mettent en
eacutevidence ses proprieacuteteacutes carcinogegravenes et mutagegravenes (McClain et al 2001) LrsquoU induit la
geacuteneacuteration de ERO (Tasat et al 2007) perturbe les systegravemes de deacutefense antioxydants geacutenegravere
une peroxydation lipidique perturbe les activiteacutes meacutetaboliques et celles des enzymes
membranaires (Banday et al 2008)
4521 Stress oxydant
LrsquoU est capable de geacuteneacuterer un stress oxydant en induisant la formation de radicaux
hydroxyles en preacutesence du peroxyde drsquohydrogegravene (Taqui Khan et Martell 1969) Le scheacutema
reacuteactionnel de ce pheacutenomegravene a reacutecemment eacuteteacute deacutecrit baseacute sur un meacutecanisme
drsquooxydoreacuteduction de type Fenton Comme certains meacutetaux de transition (ex Fe2+
et Cu2+
)
lrsquoU serait susceptible drsquoinduire une reacuteduction du peroxyde drsquohydrogegravene intracellulaire
induisant ainsi la formation drsquoun ion hydroxyde (OH-) mais eacutegalement drsquoun radical hydroxyle
(Miller et al 2002) Yazzie et al (2003) suggegraverent que la premiegravere des deux reacuteactions initieacutees
serait la suivante
frac12 U(IV) + H2O2 rarr frac12 U(VI) + HO + HO
-
La seconde eacutetape de reacuteduction du meacutetal assurerait le passage de la forme U(VI) en U(IV)
(insoluble) sous lrsquoaction drsquoagents reacuteducteurs tels que lrsquoascorbate ou le glutathion (Miller et
al 2002 Yazzie et al 2003 Pourahmad et al 2006 Viehweger et al 2011) Le scheacutema
reacuteactionnel dans le cas de la reacuteduction par lrsquoascorbate serait deacutefini comme suit
U(VI) + ascorbate (vitamine D) rarr U(IV) + deacuteshydroascorbate
U(IV) + O2 + 2H+ rarr U(VI) + H2O2
Ascorbate + O2 + 2H+ rarr deacuteshydroascorbate + H2O2
Pourahmad et al (2006) suggegraverent que le U(VI) peut ecirctre reacuteduit en U(IV) par le glutathion la
NADPH-P450 reacuteductase et le Cytochrome P450 reacuteduit et geacuteneacuterer des ERO (notamment lrsquoion
superoxyde) Viehweger et al (2011) ont montreacute que le GSH reacuteduit U(VI) en U(V) et produit
du glutathion oxydeacute Ensuite le U(V) va subir simultaneacutement des oxydations et des reacuteductions
geacuteneacuterant ainsi du U(IV) et du U(VI) Notons que le glutathion est aussi un substrat de la
glutathion peroxydase et de la glutathion S transfeacuterase donc une baisse de la concentration en
GSH va diminuer lrsquoactiviteacute de ces deux enzymes antioxydantes ce qui va affaiblir le systegraveme
de deacutefense cellulaire contre le stress oxydant et par conseacutequent geacuteneacuterer un stress Drsquoapregraves
Taqui Khan et Martell (1969) et Miller et al (2002) lrsquoU dans la cellule subit un cycle
drsquooxydoreacuteduction successivement preacutesent sous les formes U(VI) et U(IV) libeacuterant des
espegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene telles que le peroxyde drsquohydrogegravene ou le radical hydroxyle De
73
plus lrsquoU est un radionucleacuteide capable drsquoarracher un eacutelectron agrave la matiegravere (possegravede un
rayonnement ionisant) Le rayonnement ionisant peut interagir avec la moleacutecule drsquoeau Ce
pheacutenomegravene est appeleacute radiolyse de lrsquoeau et conduit agrave la formation drsquoespegraveces radicalaires et
ioniques (ex OH et H
) (Jones et al 2003) La production drsquoespegraveces reacuteactives de lrsquooxygegravene
pourrait ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoun stress oxydant cellulaire dont les proteacuteines les phospholipides
membranaires et les acides nucleacuteiques sont les cibles principales (Ribera et al 1996) Les
proteacuteines qui comportent un groupement sulfhydrile (SH) sont les plus sensibles aux attaques
radicalaires Lrsquooxydation altegravere leurs structures et leurs fonctions (Favier 2003) Ainsi les
ERO peuvent oxyder les enzymes impliqueacutees dans la deacutefense contre le stress oxydant et les
inactiver (Davies 2005) De plus les membranes eacutetant constitueacutees drsquoune double couche
phospholipidique les radicaux geacuteneacutereacutes (surtout les OH) sont susceptibles de reacuteagir avec les
chaicircnes drsquoacides gras insatureacutes des phospholipides au niveau des doubles liaisons et causer
une peroxydation lipidique (Figure 26) (Gutteridge 1995)
Figure 26 Peroxydation dune portion drsquoune chaicircne drsquoacide gras insatureacutee
(repreacutesentation topologique) La flegraveche rouge indique lendroit de la chaicircne qui subira
lenlegravevement dun atome Hdeg Le point illustre leacutelectron ceacutelibataire (Source
httpwww2ulgacbecordinitiation20au20met20oxygeneperoxliphtml)
La peroxydation lipidique affecte les structures et les fonctions membranaires
(membranes cellulaire et des organites) En effets les hydroperoxydes instables formeacutes sont
responsables de la diminution de la fluiditeacute membranaire (Reacutemita 2001) Or toute alteacuteration
de la membrane peut conduire agrave la modification des flux calciques lesquels sont impliqueacutes
par exemple dans les meacutecanismes apoptotiques (Stark 2005) Au niveau de la mitochondrie
ce pheacutenomegravene peut conduire agrave une perte de lrsquoactiviteacute du cytochrome oxydase Les
hydroperoxydes instables en se deacutecomposant vont donner de nouveaux radicaux libres
74
provoquant des oxydations des biomoleacutecules (Cillard et Cillard 2006) Les produits formeacutes
par la deacutegradation des hydroperoxydes comme le malondialdehyde (MDA) peuvent srsquoaveacuterer
toxiques pour le mateacuteriel geacuteneacutetique cellulaire via la formation drsquoadduits sur les groupements
NH2 des biomoleacutecules (acides nucleacuteiques proteacuteines lipides) (Breton et al 2003)
4522 Effets sur les mitochondries
Des eacutetudes ont montreacute que lrsquouranium est capable drsquoimpacter les mitochondries
(Gough 1931 Carafoli et al 1971 Brady et al 1989 Pourahmad et al 2006 Lerebours et
al 2009 Barillet et al 2010 Lerebours et al 2010a Lerebours et al 2010b) Cependant
les meacutecanismes drsquoinduction de la toxiciteacute sont loin drsquoecirctre complegravetement connus Des
observations histologiques de neacutephrites de lapins contamineacutes agrave lrsquoU (injection 10microgg pf) ont
permis de mettre en eacutevidence des alteacuterations structurales de ces organites (Gough
1931)Lrsquoauteur a observeacute que les mitochondries eacutetaient en forme de petites granules ou eacutetaient
remplaceacutees par des corps spheacuteriques disperseacutes dans le cytoplasme Une eacutetude a aussi montreacute
que lrsquoU affecte le meacutetabolisme calcique dans les mitochondries des rats (injection 10mgg pf)
(Carafoli et al 1971) Les mitochondries impacteacutees ont accumuleacute environ 10 fois plus de
calcium que le niveau basal Ceci semble ecirctre lieacute agrave un impact au niveau des transporteurs
calciques mitochondriaux Il faut mentionner qursquoune augmentation de la concentration en
calcium peut conduire agrave lrsquoouverture du pore de transition de permeacuteabiliteacute membranaire des
mitochondries et ainsi conduire agrave lrsquoapoptose (Budd et al 2000) Brady et al (1989) ont
eacutetudieacute lrsquoaction de lrsquouranium in vitro sur lrsquoactiviteacute mitochondriale de tubules proximaux de
lapins Les auteurs ont remarqueacute une inhibition de la consommation en oxygegravene et une
deacuteficience du couplage eacutenergeacutetique agrave partir drsquoune exposition agrave 1 mM (238 mgL) drsquouranium
Lerebours et al (2010a) ont mis en eacutevidence une perturbation du couplage eacutenergeacutetique de la
chaicircne respiratoire dans les muscles et le cerveau des poissons zegravebres Danio rerio exposeacutes agrave
30 microg UL apregraves 10 et 28 jours De plus les auteurs ont remarqueacute une modification du
contenu proteacuteique du complexe IV de la chaicircne respiratoire mitochondriale agrave travers
lrsquoinduction des deux sous-uniteacutes I et IV de la cytochrome c oxydase Les modifications de la
synthegravese proteacuteique diffegraverent selon lrsquoorgane consideacutereacute la concentration et le temps
drsquoexposition Apregraves 10 jours drsquoexposition agrave 30 et 100 microgUL une augmentation de la synthegravese
de COX IV est observeacutee dans le cerveau des poissons Dans les muscles une tendance agrave
lrsquoaugmentation de la synthegravese de COX I est observeacutee chez les organismes exposeacutes agrave la faible
concentration et une augmentation significative apparaicirct chez les organismes exposeacutes agrave la
concentration la plus eacuteleveacutee apregraves 28 jours drsquoexposition (Lerebours et al 2010a) De plus des
75
eacutetudes effectueacutees sur le poisson Danio rerio ont montreacute que mecircme de faibles concentrations
(15 30 100 microgUL) drsquoexposition peuvent alteacuterer lrsquoexpression de gegravenes codant pour des
complexes enzymatiques (IV et V) de la chaicircne respiratoire mitochondriale (Lerebours et al
2009 Lerebours et al 2010b) De fortes concentrations drsquoexposition de lrsquoU peuvent conduire
agrave une diminution du potentiel membranaire des mitochondries En effet lrsquoincubation agrave 50microM
(~ 12 mgL) drsquoU(VI) de cellules drsquoheacutepatocytes de rats a conduit agrave une diminution du
potentiel membranaire de 46 55 et 70 apregraves 5 15 et 60 min respectivement (Pourahmad
et al 2006) En reacutesumeacute ces eacutetudes reacutevegravelent qursquoen preacutesence de lrsquoU les mitochondries de
diverses espegraveces (rats lapins poissons) fonctionnent anormalement quelles que soient les
doses et les voies de contamination (in vitro in vivo) administreacutees
4523 Effets sur lrsquoADN et lrsquoexpression geacutenique
Comme deacutejagrave mentionneacute lrsquoADN est particuliegraverement sensible agrave lrsquoattaque par les ERO
(cf chapitre I 3523) Ainsi la chimio- et la radiotoxiciteacute de lrsquoU capables de geacuteneacuterer un
stress oxydant et drsquoeacutemettre des rayonnements ionisants (cf chapitre I 4521) vont augmenter
les risques des attaques agrave lrsquoADN Il existe une tregraves grande varieacuteteacute des degreacutes drsquoalteacuteration de
lrsquoADN Il est en effet classique drsquoobserver des leacutesions primaires agrave lrsquoADN (lrsquoADN est ainsi
chimiquement modifieacute ex cassures de brins adduits alkylations de bases pontageshellip) (cf
chapitre I 3523) La survie de la cellule est assureacutee dans la majoriteacute des cas par lrsquoaction de
meacutecanismes de reacuteparation de lrsquoADN qui eacuteliminent les leacutesions avant qursquoelles ne soient
engageacutees dans des processus vitaux comme la reacuteplication ou la transcription (Hartwell et
Weinert 1989 Moustacchi 1999) Ces meacutecanismes assurent le maintien de la moleacutecule
drsquoADN et en conseacutequence la stabiliteacute de lrsquoinformation geacuteneacutetique Lorsque la reacuteparation est
absente ou incomplegravete (reacuteparation fautive) et selon la nature des leacutesions les modifications de
lrsquoADN peuvent ecirctre agrave lrsquoorigine drsquoeacuteveacutenements geacuteneacutetiques anormaux tels que des mutations
geacuteniques (mutations concernant une agrave quelques paires de bases) chromosomiques (mutations
concernant des dizaines de kilobases) (effets clastogegravenes) et geacutenomiques (modifications
chromosomiques) (effets aneugegravenes) (Orsiegravere et al 2005) A leur tour ces dommages
pourront avoir des conseacutequences graves sur la santeacute de lrsquoorganisme pourront ecirctre agrave lrsquoorigine
de cancers ou peuvent encore induire la mort cellulaire (Bootsma et Hoeijmakers 1991)
(Figure 27) Certains auteurs suggegraverent que lrsquoU pourrait agir directement par fixation sur les
groupements phosphate de lrsquoADN et catalyser une reacuteaction drsquohydrolyse de la liaison sucre-
phosphate dont la manifestation directe serait lrsquoapparition de cassures mono ou bicateacutenaires
(Lin et al 1993 Stearns et al 2005) De plus le rayonnement ionisant peut avoir un effet
76
direct sur le mateacuteriel geacuteneacutetique qui consiste en un arrachement drsquoeacutelectron avec formation drsquoun
radical cation conduisant notamment agrave la formation de cassures mono- et bicateacutenaires mais
eacutegalement agrave la formation de bases modifieacutees identiques agrave celles induites par le stress oxydant
(Cadet et al 2002 CEADSV 2002) (Figure 28) Des eacutetudes effectueacutees au sein de notre
laboratoire ont deacutejagrave montreacute une augmentation significative des dommages agrave lrsquoADN des
cellules drsquoembryons de poissons zegravebres exposeacutees in vitro agrave 20 et 100 μgL drsquouranium et des
cellules germinales macircles et femelles apregraves 20 jours drsquoexposition in vivo agrave 250 μgL
(Bourrachot 2009) Un effet geacutenotoxique a eacuteteacute eacutegalement observeacute au niveau des eacuterythrocytes
de D rerio exposeacutes agrave 500 μg UL apregraves 20 jours drsquoexposition (Barillet et al 2007) et chez les
bivalves Corbicula fluminea apregraves 90 jours drsquoexposition agrave 10 microg UL (Simon et al 2011a)
Figure 27 Effets biologiques des rayonnements ionisants Evolutions possibles au niveau
cellulaire en fonction du temps (Vuillez 2011)
77
Figure 28 Les cinq grands types de deacutegradation de lrsquoADN preacutesenteacutes sur les quatre
bases pouvant ecirctre toucheacutees les pyrimidines (cytosine C et thymine T) et les purines
(adeacutenine A et guanine G) Le pontage ADN-proteacuteine en particulier est illustreacute par un
exemple Dans un premier temps un eacutelectron est arracheacute agrave la base guanine dans un
second temps le groupement amine NH2 de lrsquoacide amineacute (ici une lysine) se lie agrave la
guanine ioniseacutee (CEADSV 2002)
LrsquoU semble aussi alteacuterer lrsquoexpression transcriptionnelle Lrsquoexposition de poissons zegravebres
pendant 28 jours agrave 30 et 100 microgL a induit une modification preacutecoce (degraves 3 jours) de
lrsquoexpression geacutenique dans le cerveau (synthegravese du glutamate (gls1) ou le transport veacutesiculaire
de lrsquoaceacutetylcholine (vchat)) et dans les muscles (meacutetabolisme mitochondrial (coxI atp5f1))
Une reacuteponse tardive (28 jours drsquoexposition agrave 30 μgUL) est observeacutee dans le foie avec
lrsquoinduction de gegravenes impliqueacutes dans le meacutetabolisme mitochondrial (coxI atp5f1) la reacuteparation
des dommages agrave lrsquoADN et la balance oxydative Une reacuteponse tardive est eacutegalement observeacutee
dans les branchies apregraves 21 jours drsquoexposition agrave 100 μgUL avec lrsquoinduction de gegravenes
impliqueacutes dans la deacutetoxication la balance oxydative le meacutetabolisme mitochondrial et la
reacuteparation des dommages agrave lrsquoADN Apregraves 8 jours de deacutepuration des reacuteponses
transcriptionnelles sont particuliegraverement importantes dans le foie des poissons avec
lrsquoinduction de gegravenes impliqueacutes dans lrsquoapoptose lrsquoinflammation ou la deacutetoxication (Lerebours
et al 2009) Pour eacutevaluer lrsquoimpact de lrsquoU sur lrsquoexpression drsquoun plus grand nombre de gegravenes
Lerebours et ses collaborateurs (Lerebours et al 2010b) ont effectueacute une analyse drsquoune puce
78
agrave ADN ougrave ils ont testeacute lrsquoexpression de 3479 seacutequences oligonucleacuteotidiques repreacutesentant des
gegravenes de fonctions connues ou preacutedites chez le poisson zegravebre Danio rerioapregraves exposition agrave
15 et 100 microgL de UA pendant 3 et 10 jours Lrsquoexpression de 67 gegravenes eacutetait modifieacutee apregraves
exposition agrave lrsquoU Ces gegravenes ont eacuteteacute regroupeacutes dans 8 cateacutegories en fonction de leurs
implications dans diffeacuterents processus biologiques qui sont la transduction du signal la
reacutegulation de lrsquoexpression des gegravenes le processus de transcription la synthegravese proteacuteique
lrsquoorganisation du cytosquelette la croissance les reacutecepteurs de surface cellulaires et le
meacutetabolisme cellulaire (meacutetabolisme geacuteneacuteral deacutetoxication turnover proteacuteique meacutetabolisme
eacutenergeacutetique et lipidique transport des ions et adheacutesion cellulaire) De mecircme Taulan et
al(2004) ont montreacute que le nitrate drsquouranyle induit des alteacuterations dans lrsquoexpression de plus
de 200 gegravenes chez la souris (contamination via lrsquoeau de boisson 80 et 160 mgUL- 4 mois)
dont les plus importantes sont impliqueacutees dans la reacuteponse au stress oxydant le meacutetabolisme
cellulaire la transduction de signaux dans les proteacuteines ribosomales et les transporteurs de
soluteacutes
79
Chapitre I-C
Choix strateacutegiques et deacutemarche
expeacuterimentale
80
Cette partie vise agrave preacutesenter les principaux choix ayant guideacute lrsquoeacutelaboration du
programme de recherche mis en place dans cette thegravese
1 Choix du modegravele biologique
Procambarus clarkii est lrsquoeacutecrevisse la plus cosmopolite du monde Elle est capable de
toleacuterer des environnements extrecircmes et pollueacutes Elle a eacuteteacute utiliseacutee comme indicateur de
pollution meacutetallique dans de nombreuses eacutetudes environnementales (Gherardi 2006 cf
chapitre I-A) Ainsi llsquoacquisition de biomarqueurs de toxiciteacute du Cd et de lrsquoU sur Pclarkii a
de fortes de chances drsquoecirctre utilisable sur le terrain dans des eacutetudes de
biomonitoringsurveillance ou drsquoeacutevaluation des risques eacutecologiques
Ces organismes peuvent accumuler les meacutetaux et possegravedent plusieurs caracteacuteristiques
appreacutecieacutees en eacutecotoxicologie (Finerty et al 1990 Saacutenchez Loacutepez et al 2004 Higueras et al
2006 Hothem et al 2007 Richert et Sneddon 2008 Faria et al 2010 Moss et al 2010
Suaacuterez-Serrano et al 2010) En effet cette espegravece est consideacutereacutee comme une espegravece
sentinelle car elle a une mobiliteacute reacuteduite dans lrsquoenvironnement et peut donc refleacuteter une
pollution locale Les individus sont facilement captureacutes en milieu naturel Au stade adulte ils
fournissent assez de mateacuteriel biologique pour effectuer plusieurs analyses biochimiques sur un
mecircme speacutecimen Lrsquoeacutetude mutli-critegraveres drsquoeffet gagne ainsi en coheacuterence en limitant la
variabiliteacute inter-individuelle De plus cette espegravece se conserve facilement en laboratoire et sa
maintenance est peu coucircteuse Sa position dans la chaicircne trophique fait en sorte que cet
organisme peut ecirctre un vecteur potentiel de contamination pour les niveaux trophiques
supeacuterieurs (Gherardi 2006)
En se basant sur les travaux de Doumlrr et al (2008) et de Elia et al (2007) il semblerait
que les reacuteponses enzymatiques de la plupart des antioxydants chez P clarkii diffegraverent entre
les macircles et les femelles apregraves une exposition au seacuteleacutenium Afin drsquoeacuteviter tout facteur de
confusion relatif agrave ces questions il a eacuteteacute deacutecideacute de nrsquoutiliser que des individus macircles dans la
suite de notre travail
2 Objectifs deacutetailleacutes et justification de la deacutemarche expeacuterimentale
Le but in fine de notre programme de recherche est drsquoeacutevaluer la toxiciteacute de lrsquoU par
rapport agrave celle drsquoun contaminant bien documenteacute dans la bibliographie le cadmium La
premiegravere partie de ce travail a consisteacute agrave comparer les meacutecanismes impliqueacutes dans le stress
oxydant les atteintes mitochondriales et histologiques apregraves une contamination aiguumle (fortes
doses temps courts) et chronique (faible dose temps longs) au Cd Ensuite nous avons
81
essayeacute drsquoidentifier des biomarqueurs sensibles au Cd quelque soient la dureacutee drsquoexposition et
la concentration utiliseacutee (Chapitre III) Lrsquooriginaliteacute de cette premiegravere approche consiste
surtout agrave lrsquoutilisation des reacuteponses drsquoexpression geacutenique repreacutesentatives de diffeacuterents
meacutecanismes (fonctionnement de la chaicircne respiratoire mitochondriale stress oxydant et
deacutetoxication) comme outils pour mettre en eacutevidence les impacts de ce meacutetal sur lrsquoeacutecrevisse P
clarkii
Dans un deuxiegraveme temps des expeacuteriences de contamination agrave lrsquouranium ont eacuteteacute
meneacutees En effet les eacutetudes drsquoimpact de U sur les crustaceacutes font cruellement deacutefaut dans la
litteacuterature Il a donc eacuteteacute neacutecessaire de tester diffeacuterentes concentrations (de 30 agrave 8000 microgL de
UA) pendant de courtes dureacutees drsquoexposition (4 et 10 jours) Lrsquoobjectif principal de cette eacutetude
eacutetait drsquoeacutevaluer les atteintes de lrsquoU agrave diffeacuterentes eacutechelles de lrsquoorganisation biologique (gegravenes
histologie et survie) et drsquoessayer de deacuteterminer des biomarqueurs preacutecoces Nous avons
eacutegalement tenteacute de lier les reacuteponses biologiques entre elles et agrave la bioaccumulation de lrsquoU
dans les organes correspondants (Chapitre IV-A)
Dans un troisiegraveme temps nous avons soumis les eacutecrevisses agrave une exposition chronique
drsquouranium appauvri (30 et 60 jours) agrave 30 microgL de UA ce niveau de contamination eacutetant
repreacutesentatif de concentrations rencontreacutees en milieu naturel Lrsquoobjectif eacutetait de veacuterifier
lrsquoeacutevolution des reacuteponses geacuteniques enzymatiques et histologiques au cours du temps (Chapitre
IV-B) ainsi qursquoune eacuteventuelle histopathologie
Dans une quatriegraveme partie nous avons essayeacute de discriminer les effets entre la radio-
et la chimiotoxiciteacute de lrsquoU Pour cela nous avons exposeacute des eacutecrevisses agrave une faible
concentration soit 30 microgL de UA ou de 233
U (activiteacute speacutecifique plus eacuteleveacutee) pendant 4 et 10
jours Le choix de cette concentration et de cette dureacutee drsquoexposition a eacuteteacute pris en relation avec
lrsquoexpeacuterience preacuteceacutedente Elle permet de veacuterifier la reacutepeacutetabiliteacute des reacuteponses geacuteniques eacutetudieacutees
apregraves exposition agrave lrsquouranium appauvri Durant cette eacutetude nous nrsquoavons pas effectueacute
drsquoanalyses histologiques car les reacutesultats de lrsquoexpeacuterimentation preacuteceacutedente indiquaient que les
atteintes structurales nrsquoeacutetaient pas significatives apregraves exposition agrave 30 microgL de UA
Cependant les reacuteponses drsquoun autre niveau de lrsquoorganisation biologique ont eacuteteacute testeacutees durant
cette expeacuterience via le suivi drsquoactiviteacutes enzymatiques impliqueacutees dans la deacutefense contre le
stress oxydant (Chapitre IV-C)
La derniegravere partie de ce travail concerne la comparaison des impacts de lrsquoU et du Cd
sur les paramegravetres biologiques eacutetudieacutes preacuteceacutedemment apregraves exposition aiguumle (40 microM 8 mg
UL et 5 mg CdL 4 et 10 jrs) et chronique (01 microM 30 microg UL et 10 microg CdL 30 et 60 jrs
(Chapitre V) Il faut mentionner que les expositions au Cd et agrave lrsquoU ont eacuteteacute reacutealiseacutees au mecircme
82
moment sur des lots drsquoeacutecrevisses provenant drsquoun mecircme lieu afin de limiter les variations des
reacuteponses lieacutees agrave lrsquoeacutetat physiologique des organismes Un bilan de la deacutemarche expeacuterimentale
retenue est preacutesenteacute dans le Tableau 8
Tableau 8 Bilan de la deacutemarche expeacuterimentale retenue Note les organes de P clarkii
en italique nrsquoont fait lrsquoobjet que drsquoeacutetude de bioaccumulation (UA) uranium appauvri
(Cd) cadmium
3 Choix des concentrations
Dans lrsquoexpeacuterience drsquoexposition aiguumle des eacutecrevisses au Cd nous avons choisi
drsquoutiliser une large gamme de concentrations (50 500 et 5000 microgL) pendant 4 et 10 jours
Rappelons que dans les pays en voie de deacuteveloppement il est possible de trouver des zones
fortement contamineacutees au Cd avec des concentrations pouvant atteindre 1000 microgL (Belabed
et al 1994) La plus forte concentration testeacutee en Cd(5 mgL) eacutequivaut agrave la concentration la
plus eacuteleveacutee en U (8 mgL) en termes de concentration molaire (40 microM) Cette concentration
permet la comparaison des effets de lrsquoU et du Cd agrave fortes doses Il faut mentionner que la dose
de Cd qui cause 50 de mortaliteacute des eacutecrevisses P clarkii pendant 96h (LC50-96h) reporteacutee
dans la litteacuterature varie entre les eacutetudes En effet Del Ramo et al (1987) ont reporteacute une
valeur eacutequivalente agrave 585 mgL pour les adultes (intervalles de confiance agrave 95 418- 819
Etudes Meacutetaux Concentration(s) temps (jrs)
Effets eacutetudieacutes Tissus cibles bioaccumultion
Stade de mue Mortaliteacute Histologie stress oxydant Mitochondries
Chapitre III Cd Fortes 50 500 et
5000 microgL 4 - 10
Expression geacutenique
Expression geacutenique
Branchies + heacutepatopancreacuteas
Intermue
Faible 10 microgL 30 - 60
Expression geacutenique + activiteacute
enzymatique
Expression geacutenique
Branchies + heacutepatopancreacuteas
Intermue
Chapitre IV-A
UA Fortes 600 4000
et 8000 microgL Faible 30 microgL
4 - 10 Expression
geacutenique Expression
geacutenique Branchies +
heacutepatopancreacuteas Intermue
Chapitre IV-B
UA Faible 30 microgL 30 - 60
Expression geacutenique + activiteacute
enzymatique
Expression geacutenique
Branchies + heacutepatopancreacuteas
Preacutemue
Chapitre IV-C
UA vs 233U
Faible 30 microgL 4 - 10
Expression geacutenique + activiteacute
enzymatique
Expression geacutenique
Branchies + Heacutepatopancreacuteas + Glande verte +
Estomac + Intestin + Muscles + Carapace
Intermue
Chapitre V UA vs Cd Fortes 40 microM 4 - 10 Expression
geacutenique Expression
geacutenique Branchies +
heacutepatopancreacuteas Intermue
Faibles 01 microM 30 - 60
Expression geacutenique + activiteacute
enzymatique
Expression geacutenique
Branchies + heacutepatopancreacuteas
Intermue
83
mgL) alors qursquoune eacutetude plus reacutecente a montreacute que la LC50-96h de cette espegravece (au stade
adulte) est eacutegale agrave 266 mgL (intervalles de confiance agrave 95 157- 444 mgL) (Wigginton et
Birge 2007) Ces contradictions semblent ecirctre lieacutees aux conditions physico-chimiques de
lrsquoeau utiliseacutee durant les expeacuteriences modifiant la biodisponibiliteacute du Cd Ainsi nous avons
deacutecideacute drsquoeffectuer une exposition aiguumle en utilisant notre eau syntheacutetique dans le but de
deacuteterminer une LC50-96h et une LC10 qui auraient pu ecirctre utiliseacutees dans la suite des
expeacuteriences
La concentration de 10 microg CdL a eacuteteacute choisie pour correspondre agrave la mecircme
concentration molaire (01 microM) de celle de lrsquoU dans la condition drsquoexposition la plus faible
(30 microg UL) pour faciliter la comparaison des effets De plus cette concentration en Cd peut
ecirctre retrouveacutee dans les milieux aquatiques pollueacutes europeacuteens (Koliadima et Karaiskakis 1990
Martiacuten-Diacuteaz et al 2006 Morin et al 2007)
Dans la premiegravere expeacuterience drsquoexposition de P clarkii agrave lrsquoU nous avons testeacute une
large gamme de concentrations allant de 30 agrave 8000 microg UL repreacutesentatives de situations
environnementales La concentration la plus faible est proche de la valeur conseilleacutee par
lrsquoorganisation mondiale pour la santeacute qui est eacutegale agrave 15 microgL (WHO 2001) et se retrouve
dans des milieux agrave proximiteacute drsquoanciens sites miniers en France La concentration de 600 microgL
est repreacutesentative des niveaux retrouveacutes dans lrsquoeau de consommation humaine issue de puits
de forage proche de zones industrielles fortement impacteacutees (ex Canada et la Norvegravege)
(Limson Zamora et al 1998 Frengstad et al 2000) Les deux plus fortes concentrations (4 et
8 mgL) simulent des conditions fortement impacteacutees par les activiteacutes anthropiques et peuvent
refleacuteter des rejets accidentels ou des zones qui sont en aval immeacutediat de sites miniers
(Ragnarsdottir et Charlet 2000)
Dans les autres expeacuteriences nous nous sommes focaliseacutes sur la plus faible
concentration drsquoU (30 microgL) car le programme de recherche mis en œuvre dans cette thegravese
srsquoinsegravere dans le contexte du programme ENVIRHOM deacutedieacute agrave la caracteacuterisation des effets
biologiques des substances radioactives (dont lrsquoU) lors drsquoexpositions chroniques agrave faibles
doses
84
4 Choix de lrsquoexposition par voie directe et de la composition ionique de lrsquoeau
Les diffeacuterentes formes chimiques de lrsquoU deacuteterminent sa biodisponibiliteacute et par
conseacutequent son accumulation et les effets potentiels toxiques Nous avons deacutecideacute de favoriser
la biodisponibiliteacute de ces deux meacutetaux Les connaissances actuelles respectant le modegravele de
lrsquoion libre considegraverent que lrsquoion uranyle et les hydroxyles drsquouranium sont les espegraveces les plus
biodisponibles Ainsi nous avons utiliseacute une eaus yntheacutetique (Tableau 4) preacutesentant des
speacutecificiteacutes jugeacutees inteacuteressantes vis-agrave-vis de la speacuteciation de lrsquoU comme un pH compris entre
65 et 7 une absence de phosphates (complexant majeur de lrsquoU) et une faible concentration en
nitrates La composition ionique de cette eau repreacutesente un bon compromis entre le maintien
de conditions physiologiques pour lrsquoanimal et lrsquooptimisation de la biodisponibiliteacute de lrsquoU Peu
drsquoinformations existent dans la litteacuterature concernant les paramegravetres physico-chimiques
optimaux pour le maintien de P clarkii Drsquoapregraves Roqueplo (1992) les eacutecrevisses ont besoin
drsquoune concentration de calcium dissous entre 5-120 mgL (la concentration de Ca2+
dans notre
eau est eacutegale agrave 6572 mgL) Dans le tableau 4 figure la composition ionique des eaux dans
lesquelles les eacutecrevisses ont eacuteteacute conserveacutees (eau du lac drsquoEsparron et eau du reacuteseau) Ce
tableau renseigne sur la gamme de concentrations en ions majeurs toleacutereacutee par les eacutecrevisses Il
preacutesente eacutegalement la composition des eaux syntheacutetiques utiliseacutees au sein de notre laboratoire
pour assurer la disponibiliteacute de lrsquoU lors des expeacuteriences de contamination sur diffeacuterents
organismes (poissons daphnies) Nous remarquons que les eaux utiliseacutees pour les poissons
sont tregraves peu mineacuteraliseacutees et potentiellement incapables de fournir les ions neacutecessaires aux
crustaceacutes Nous avons donc deacutecideacute de modifier la composition ionique de lrsquoeau utiliseacutee par
Zeman et al (2008) pour les micro-crustaceacutes Daphnia magna en changeant les concentrations
en Ca2+
NO3- et HCO3
- afin de diminuer le pH et favoriser une meilleure disponibiliteacute de lrsquoU
Enfin nous avons choisi drsquoexposer les eacutecrevisses par voie directe En effet les taux de
transfert trophique de lrsquoU sont geacuteneacuteralement faibles (Simon et Garnier-Laplace 2005)
5 Choix des paramegravetres biologiques
Comme nous lrsquoavons deacutejagrave mentionneacute il existe tregraves peu drsquoinformations dans la
litteacuterature concernant les reacuteponses biologiques au niveau sub-cellulaire suite agrave une
contamination par ce radioeacuteleacutement chez les crustaceacutes En revanche la toxiciteacute du Cd est bien
documenteacutee De nombreuses eacutetudes ont proposeacute lrsquoutilisation des MT et des reacuteponses des
antioxydants comme biomarqueurs de contamination au Cd Nous avons donc deacutecideacute de
veacuterifier si ces biomarqueurs identifieacutes pour le Cd peuvent teacutemoigner drsquoune toxiciteacute de lrsquoU
chez lrsquoeacutecrevisse De plus les travaux de Barillet et al (2007 2011) et de Lerebours et al
85
(2009 2010b) sur Danio rerio ont deacutejagrave montreacute que lrsquoU peut geacuteneacuterer un stress oxydant chez
les poissons Vu que ces deux meacutetaux semblent avoir un effet commun cette piste a donc
susciteacute notre inteacuterecirct De plus la comparaison des reacuteponses face au stress oxydant permettra de
mettre en eacutevidence des diffeacuterences potentielles dans les meacutecanismes drsquoaction de ces deux
meacutetaux
De mecircme nous nous avons eacutetudieacute les impacts de lrsquoU et du Cd sur les mitochondries
Ces organites ont un rocircle primordial puisque leacutenergie fournie par les moleacutecules organiques
est reacutecupeacutereacutee sous forme dATP (eacutenergie utilisable par les cellules) dans la mitochondrie la
source principale deacutenergie pour la cellule eucaryote par le processus de phosphorylation
oxydative Ils interviennent aussi dans des processus critiques pour les cellules comme la
geacuteneacuteration du stress oxydant ou la mort cellulaire programmeacutee Drsquoapregraves Chavez-Crooker et al
(2002) les mitochondries peuvent seacutequestrer les meacutetaux Ces organites peuvent ecirctre donc des
cibles potentielles de lrsquoU et du Cd dans le cas drsquoune contamination des eacutecrevisses Tout
dysfonctionnement mitochondrial peut entrainer des changements au niveau du
fonctionnement cellulaire peut avoir des conseacutequences graves sur la santeacute des organismes et
dans les cas extrecircmes peut conduire agrave leur mort (Duchen 2004a Duchen 2004b) Rappelons
que Lerebours et al (2009 2010a 2010b) ont montreacute que lrsquoU peut impacter les mitochondries
des poissons zegravebres De mecircme Gonzalez et al (2006) ont mis en eacutevidence des alteacuterations de
lrsquoexpression de gegravenes mitochondriaux chez Danio rerio exposeacutes au Cd Ces diffeacuterentes eacutetudes
ainsi que le rocircle important qursquooccupent les mitochondries au sein des cellules ont conforteacute
notre choix de suivre les impacts des meacutetaux sur ce paramegravetre biologique
Lrsquohistopathologie permet de rendre compte de reacuteponses agrave un niveau drsquoorganisation
biologique supeacuterieur Ces reacuteponses sont en effet conseacutecutives de celles observeacutees au niveau
drsquoorganisation infeacuterieurs (interactions chimiques et cellulaires) et sont geacuteneacuteralement
indicatrices de pathologies et de dommages irreacuteversibles (neacutecrose apoptose) Lrsquoun de nos
objectifs eacutetant drsquoeacutetablir un lien entre les atteintes agrave diffeacuterentes eacutechelles de lrsquoorganisation
biologique de lrsquoeacutecrevisse ce niveau drsquointeacutegration nous semblait pertinent Les reacuteponses
histopathologiques peuvent ecirctre aussi correacuteleacutees agrave des changements au niveau de lrsquoindividu tels
des changements physiologiques des dysfonctionnements des organes et la mortaliteacute
(paramegravetre biologique choisi pour eacutevaluer lrsquoimpact des meacutetaux)
Les tissus choisis pour les analyses drsquohistopathologie ont eacuteteacute les tissus branchiaux
(Figure 29) et heacutepatiques (Figure 30) Cependant la complexiteacute de la morphologie des
branchies (Figure 29) nrsquoa pas permis de bien distinguer les effets des meacutetaux sur les
structures nous nrsquoavons donc pas donneacute suite agrave cette eacutetude
86
Figure 29 Repreacutesentation scheacutematique drsquoun feuillet branchial drsquoune eacutecrevisse (lam)
lamelle branchiale (fil) filaments (hl) heacutemolymphe (pc) cellules en pilastre (cut)
cuticule (bl) niveau basal (af) plis apicaux (m) mitochondries (aff) vaisseau
affeacuterant (eff) vaisseau effeacuterent (lac) lacune (espace) (bf) invagination basale Note les
cellules eacutepitheacuteliales sont tregraves minces (Freire et al 2008)
87
Figure 30 Repreacutesentation scheacutematique des diffeacuterents types de cellules de
lrsquoheacutepatopancreacuteas des eacutecrevisses (R) cellule de type R absorbe les nutriments stocke et
meacutetabolise le glycogegravene et les lipides (F) cellule de type F syntheacutetise des enzymes
digestives et les stockent dans des vacuoles (B) cellule de type B crsquoest la transformation
des cellules de type F preacutesentant une eacutenorme vacuole qui reacutesulte de lrsquoengorgement des
enzymes digestives Ce stade est suivi de lrsquoexcreacutetion des enzymes (ac) complexe apical
(bi) invagination basale (bl) lamina basal (cm) fibre musculaire circulaire (cv)
veacutesicule (dv) corps veacutesiculaire dense (Fe) granules de fer dans des vacuoles (gly)
glycogegravene (gol) corps de golgi (hem) heacutemolymphe (ld) gouttelettes lipidiques (lm)
fibre musculaire longitudinale (lu) lumen du tubule (myo) reacuteseau myoeacutepitheacutelial
(hp ) processus de neurosecreacutetion possible (pin) veacutesicules de la pinocytose (absorption
de gouttelettes de liquide) (sec) surface drsquoentreacutee preacutesentant des invaginations (vac)
vacuole (Loizzi 1971)
88
6 Choix des marqueurs de contamination
Au cours de ces travaux de thegravese comme les concentrations utiliseacutees en U eacutetaient tregraves
infeacuterieures aux doses leacutetales lrsquoutilisation des marqueurs sensibles srsquoest aveacutereacutee judicieuse
Lrsquoeacutechelle moleacuteculaire consideacutereacutee comme eacutetant la plus fine dans le cadre drsquoexposition agrave faibles
doses permet lrsquoanalyse de reacuteponses preacutecoces Les modifications moleacuteculaires sont les
premiers signes de perturbations dues agrave un stress Les marqueurs de transcription ont eacuteteacute
choisis dans notre eacutetude non seulement en raison de leur temps de reacuteponse rapide et de leur
sensibiliteacute (He et al 2011) mais aussi parce qursquoils permettent de caracteacuteriser et de mieux
comprendre les modes drsquoactions toxiques et les cibles cellulaires drsquoun contaminant En effet
lrsquoanalyse des profils drsquoexpression de gegravenes (eacutetude de gegravenes cibles ou analyse
transcriptomique) constitue une approche puissante pour caracteacuteriser les diffeacuterentes atteintes
moleacuteculaires potentiellement impliqueacutees dans les meacutecanismes de toxiciteacute de lrsquoU ou du Cd
Cependant le geacutenome de P clarkii est loin drsquoecirctre complegravetement seacutequenceacute Durant ce
programme de recherche nous avons reacuteussi agrave seacutequencer le gegravene atp6 codant pour la sous
uniteacute 6 de lrsquoATP synthase et le gegravene mt codant pour la meacutetallothioneacuteine (Figure 31) Les
seacutequences nucleacuteotidiques obtenues et les seacutequences des acides amineacutes deacuteduits ont eacuteteacute
compareacutees aux seacutequences preacutesentes dans la base de donneacutees de NCBI (Tableau 9) pour
veacuterifier la speacutecificiteacute des seacutequences Nous avons pu ainsi valider que les seacutequences obtenues
apregraves le seacutequenccedilage nrsquoappartiennent qursquoaux gegravenes viseacutes Nos tentatives pour seacutequencer les
gegravenes codant pour les enzymes drsquointeacuterecirct impliqueacutes dans les reacuteponses face au stress oxydant
(SOD cytosolique CAT GPX et GST) se sont aveacutereacutees infructueuses Les seacutequences
nucleacuteotidiques obtenues apregraves le clonage et le seacutequenccedilage nrsquoeacutetaient pas suffisamment
speacutecifiques aux gegravenes viseacutes (similariteacutes avec drsquoautres gegravenes de la base de donneacutees) Ceci eacutetait
ducirc au fait que leurs seacutequences nucleacuteotidiques eacutetaient la plupart du temps partiellement
seacutequenceacutees chez drsquoautres espegraveces et tregraves rarement chez les crustaceacutes En conseacutequence
lrsquoalignement de seacutequences provenant drsquoespegraveces diffeacuterentes et codant pour une mecircme enzyme
drsquointeacuterecirct nrsquoa pas permis de deacuteterminer une reacutegion bien conserveacutee et speacutecifique du gegravene viseacute
quelque soit lrsquoespegravece consideacutereacutee Ainsi vu le manque drsquoinformations actuelles dans la base de
donneacutees (NCBI) nous nrsquoavons pas pu donner suite agrave cette eacutetude
89
Figure 31 Seacutequences partielles de nucleacuteotides et les seacutequences drsquoacides amineacutes deacuteduits
(5rsquo3rsquo cadre de lecture +1) du gegravene de la meacutetallothioneacuteine (mt) et de lrsquoadeacutenosine
triphosphate synthase-sous uniteacute six (atp 6) de lrsquoeacutecrevisse Procambarus clarkii Les
nombres agrave droites repreacutesentent le nombre de nucleacuteotides (pb) et drsquoacides amineacutes Le
codon initial (ATG) est marqueacute en gras
Tableau 9 Comparaison de la similariteacute des seacutequences nucleacuteotidiques (NCBI-BLASTn)
et des acides amineacutes (NCBI-BLASTp) des gegravenes mt et atp6 de P clarkii agrave celles preacutesentes
dans la banque de donneacutees de NCBI (httpblastncbinlmnihgov)
Gegravenes de
Pclarkii seacutequence concerneacutee
de similariteacute des seacutequences concerneacutees
chez P clarkii avec celles des espegraveces
preacutesentes dans la banque de donneacutee de NCBI
mt seacutequence nucleacuteotidiques 88 avec Homarus americanus
88 avec Pasifastacus leniusculus
seacutequence des acides amineacutes 95 avec Astacus astacus
95 avec Pacifastacus leniusculus
93 avec Homarus americanus
atp6 seacutequence nucleacuteotidiques 70 avec Schistocerca gregaria
seacutequence des acides amineacutes 70 avec Cherax dispar
68 avec Cherax destructor
Afin de mieux caracteacuteriser le stress oxydant nous avons eacutetudieacute les activiteacutes
enzymatiques de divers antioxydants (CAT SOD GPX GST) Bien que les reacuteponses de
lrsquoanalyse fonctionnelle des proteacuteines drsquoun meacutecanisme drsquointeacuterecirct soient consideacutereacutees moins
sensibles que les reacuteponses geacuteniques (He et al 2011) une fois deacutetecteacutees elles permettent
drsquoapprofondir le mode drsquoaction du toxique et drsquoacqueacuterir une signification biologique plus
importante
Lrsquoanalyse des dommages au niveau de lrsquoultrastructure cellulaire ou tissulaire permet
de confronter les observations aux reacutesultats moleacuteculaires Lrsquohistopathologie pourra aider agrave
mieux comprendre les effets au niveau moleacuteculaire puisque les dysfonctionnements
90
cellulaires peuvent conduire agrave des atteintes aux niveauxsupeacuterieurs de lrsquoorganisation
biologique (ex tissusorganes physiologie comportement)
Les concentrations tissulaires en U ou Cd permettent drsquoeacutevaluer les capaciteacutes
drsquoaccumulation et drsquoeacutetablir des relations entre les niveaux drsquoaccumulation et les effets
biologiques observeacutes Les mesures reacutealiseacutees apregraves diffeacuterentes dureacutees drsquoexposition (aiguumle
versus chronique) et apregraves diffeacuterents niveau drsquoexposition contribuent agrave lrsquoeacutevaluation de la
distribution de lrsquouranium dans les tissus
7 Choix des organes
Deux organes majeurs ont eacuteteacute utiliseacutes dans ce travail de thegravese les branchies et
lrsquoheacutepatopancreacuteas
Les branchies sont les principaux sites drsquoeacutechanges gazeux et drsquoosmoreacutegulation chez
les organismes aquatiques De plus ces organes sont en contact direct avec lrsquoeau donc dans le
cas drsquoune exposition via le milieu environnant (par voie directe) ce sont les premiers tissus agrave
ecirctre contamineacutes Drsquoapregraves Borovic et al (2008) les branchies des eacutecrevisses possegravedent un seuil
bas de reacuteponse face au stress oxydant Le systegraveme de deacutefense va ecirctre stimuleacute pour former la
premiegravere ligne de lutte de lrsquoorganisme contre les effets dommageables comme le stress
oxydant
Lrsquoheacutepatopancreacuteas des crustaceacutes est un organe agrave plusieurs fonctions Il joue un rocircle
dans la digestion et lrsquoabsorption de diverses moleacutecules organiques De plus crsquoest un site de
stockage des meacutetaux et de deacutetoxication (Sterling et al 2007) En effet cet organe est un site
important drsquoaccumulation du Cd chez les crustaceacutes (Wang et al 2001) Martin-Diaz (2006) a
montreacute que P clarkii peut accumuler significativement le Cd dans cet organe apregraves exposition
par voie directe Simon et Garnier-Laplace (2005) et Chassard-Bouchaud (1982) ont deacutemontreacute
que les eacutecrevisses peuvent aussi accumuler lrsquoU dans ce tissus Vu les rocircles importants que
deacutetient cet organe lrsquoheacutepatopancreacuteas est le siegravege ougrave se deacuteroule de multiples reacuteactions
oxydatives et en conseacutequence un site ougrave la geacuteneacuteration des radicaux libres pourra ecirctre
consideacuterable dans le cas drsquoune contamination meacutetallique (Borkovic et al 2008)
Ainsi en raison des fonctions physiologiques assureacutees par les branchies et
lrsquoheacutepatopancreacuteas leurs capaciteacutes drsquoaccumulation des meacutetaux et leurs potentielles sensibiliteacutes
de reacuteponses face au stress oxydant nous avons choisi drsquoeffectuer les analyses biochimiques
sur ces deux organes De plus ces derniers fournissent assez de mateacuteriel biologique pour
effectuer diverses analyses biologiques ou toxicologiques (Figure 32) En parallegravele nous
91
avons meneacute lrsquoeacutetude de la bioaccumulation de ce meacutetal dans drsquoautres organes (estomac
intestin glande verte muscles et carapace) apregraves exposition par la voie directe agrave une faible
concentration (30 microgL de DU ou 233
U) pendant une courte dureacutee (4 et 10 jours) pour
contribuer agrave identifier lrsquoorganotropisme de lrsquoU
Figure 32 Photos illustrant la taille des branchies et de lrsquoheacutepatopancreacuteas par rapport au
corps entier de lrsquoeacutecrevisse P clarkii(source JMBIRSNLRE)
Branchies
Heacutepatopancreacuteas
92
Chapitre II
Mateacuteriels et meacutethodes
93
1 Conditions expeacuterimentales
11 Dispositifs expeacuterimentaux
Les organismes utiliseacutes durant ces travaux ont eacuteteacute collecteacutes dans le marais de Vigueirat en
Camargue au sud de la France(coordonneacutees GPS 43˚31863rsquoN- 4˚45417rsquoE) (Figure 33)
Ces organismes supportent aiseacutement une courte peacuteriode de transport agrave sec Une fois dans le
laboratoire ils ont eacuteteacute acclimateacutes environ 3 semaines aux conditions de lexpeacuterimentation
photopeacuteriode journuit de 1212h eau syntheacutetique agrave pH 65 agrave 17 plusmn 1degC Afin drsquoassurer
lrsquohomogeacuteneacuteiteacute de la qualiteacute de lrsquoeau syntheacutetique celle-ci eacutetait fabriqueacutee agrave partir de solutions
megraveres de sels fortement concentreacutees (1000x) (Tableau 10) Le suivi des concentrations des
anions majeurs dans cette eau a eacuteteacute reacutealiseacute par chromatographie anionique en phase liquide
(cf chapitre III 32) Lors des expeacuteriences de 10 jours le renouvellement de lrsquoeau syntheacutetique
(50 par jour) se faisait manuellement et ponctuellement (une fois par jour) alors que pour
les expeacuteriences chroniques (60 jours) des systegravemes drsquoexposition speacutecifiques ont eacuteteacute mis en
place (Figure 34)Dans ce cas de figure le renouvellement de lrsquoeau se faisait en continu
(systegraveme ouvert) impliquant lrsquoutilisation de nourrices de 300L pour servir de sources agrave ce
systegraveme reacuteguleacute par des pompes peacuteristaltiques Dans ce genre de dispositif le taux de
renouvellement quotidien eacutetait de 25 compromis entre le respect du maintien de la
speacuteciation et la reacuteduction des volumes drsquoeffluents Mise agrave part cette diffeacuterence toutes les
expeacuteriences se sont deacuterouleacutees dans des uniteacutes expeacuterimentales contenant environ 3 eacutecrevissesL
et chaque individu eacutetait isoleacute par un grillage (cylindre 1 cm de maille et 11 cm de diamegravetre)
pour eacuteviter le cannibalisme Lrsquooxygeacutenation de lrsquoeau eacutetait assureacutee par un bullage drsquoair
permanent Une pompe agrave eau placeacutee agrave lrsquointeacuterieur des uniteacutes expeacuterimentales a permis drsquoassurer
une circulation de lrsquoeau et par conseacutequent lrsquohomogeacuteneacuteisation de la contamination Un systegraveme
de reacutegulation automatique du pH (pH-stat) relieacute agrave un pH-megravetre a permis la rectification directe
du pH par ajouts drsquoHCl (1 M) quand la valeur mesureacutee deacutepassait la valeur de consigne (pH
65) Le maintien de la tempeacuterature de lrsquoeau des uniteacutes expeacuterimentales a eacuteteacute assureacute par
lrsquoutilisation de cryostat (refroidissement de la colonne drsquoeau par rapport agrave lrsquoair ambiant) dans
des bains-marie thermostateacutes Un systegraveme de circulation de lrsquoeau agrave lrsquointeacuterieur de ces bains
assurait lrsquohomogeacuteneacuteisation de leau et donc de la tempeacuterature
94
Figure 33 Carte du lieu de preacutelegravevement des eacutecrevisses (source httpwwwmarais-
vigueiratreserves-naturellesorgpagespage1htm)
Tableau 10 Concentration des solutions megraveres de sels neacutecessaires pour la preacuteparation
de lrsquoeau syntheacutetique
Sels mgL
CaCl2 2H2O 23360
Ca(NO3)24H2O 903
MgSO4 7H2O 12315
NaCl 4909
NaHCO3 126
KCl 596
CaSO4 2H2O 155
95
Figure 34 Dispositif expeacuterimental (source SALKIRSNLRE)
12 Modeacutelisation de la speacuteciation de lrsquoU
La modeacutelisation de la speacuteciation de lrsquoU dans nos conditions drsquoexposition a eacuteteacute effectueacutee
avec le logiciel J-CHESS (base de donneacutees thermodynamiques IRSN LRE V6) pour les
diffeacuterentes conditions drsquoexposition (cf chapitre II) Dans lrsquoeau syntheacutetique eacutequilibreacutee avec la
pression atmospheacuterique de CO2 (pCO2 atm) la modeacutelisation de la speacuteciation de 30microg UL a
montreacute qursquoagrave pH 65 les espegraveces dominantes dans lrsquoeau eacutetaient 42 de (UO2)2CO3(OH)3-
257 de UO2CO30 88 de UO2(OH)2
0 (Figure 25 et Tableau 11)
96
Dans le cas ougrave lrsquoeau utiliseacutee eacutetait agrave pH 7 les espegraveces majoritaires eacutetaient 521 de
Ca2UO2(CO3)30 205 de CaUO2(CO3)3
2- 94 de (UO2)2CO3(OH)3
- et 8 de UO2(CO3)2
2-
(Tableau 11) Notons que les formes carbonateacutees eacutetaient les plus preacutedominantes
De mecircme les espegraveces majoritaires agrave pH 7 pour une concentration drsquoU de 600 microgL
4000microgL et 8000microgL eacutetaient le (UO2)2CO3(OH)3- (419 73 et 796 respectivement) le
Ca2UO2(CO3)30 (357 156 et 71 respectivement) et le CaUO2(CO3)3
2- (139 6 et
28 respectivement) Il faut mentionner que lrsquoaugmentation de la concentration en U dans la
colonne drsquoeau augmente le risque de formation de preacutecipiteacutes En theacuteorie agrave pH 7 un preacutecipiteacute
apparait uniquement agrave la plus forte concentration testeacutee et ceci en proportion neacutegligeable (7)
(Figure 35)
Tableau 11 Pourcentage drsquoespegraveces drsquoU majoritairement preacutesentes dans une eau douce
syntheacutetique adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses agrave pH 65 et 7 (simulation de 30 microg UL
avec le programme de speacuteciation geacuteochimique J-CHESS)
pH 65 7
UO22+
07 0024
(UO2)2CO3(OH)3- 42 94
Ca2UO2(CO3)30 76 521
CaUO2(CO3)32-
3 205
MgUO2(CO3)32-
01 05
UO2(CO3)22-
68 80
UO2(CO3)34-
004 03
UO2(OH)20 88 31
UO2(OH)3- 04 05
UO2CO30 257 51
UO2OH+ 46 05
UO2SO40 02 001
97
Figure 35 Speacuteciation chimique de 600 4000 et 8000 microgL drsquouranium dans une eau douce
syntheacutetique adapteacutee aux besoins des eacutecrevisses (simulation avec le programme de
speacuteciation geacuteochimique J-CHESS) (c) forme cristalliseacutee
98
13 Gestion de lrsquoexposition aux radionucleacuteides en laboratoire
Lrsquoutilisation de radionucleacuteides en laboratoire neacutecessite de respecter des regravegles de
radioprotection des travailleurs Ainsi pour chaque type drsquoeacutemetteur une quantiteacute maximale
utilisable sur paillasse est deacutefinie en fonction de groupes de risque auquel il appartient et de la
zone de manipulation (zone surveilleacutee versus zone controcircleacutee) (cf Annexe) Crsquoest une des
raisons qui a limiteacute lrsquoutilisation de lrsquouranium 233 dans de grands volumes (300 L) et agrave fortes
doses Les quantiteacutes maximales manipulables eacutetaient respectivement eacutegales agrave 0226 mg et 153
mg pour lrsquo233
U et pour lrsquouranium appauvri De plus les effluents de deacutechets radioactifs et de
meacutetaux stables (Cd) neacutecessitaient une prise en charge particuliegravere Ils eacutetaient stockeacutes en cuve agrave
effluents avant eacutevacuation vers la station de traitement alors que les deacutechets solides tregraves
faiblement radioactifs eacutetait reacutepartis dans les diverses filiegraveres de traitement en fonction de leur
nature Afin de minimiser les rejets de Cd et drsquoU nous avons deacuteveloppeacute au cours de cette
thegravese une technique de pieacutegeage de ces meacutetaux Nous avons utiliseacute un mini reacuteacteur formeacute
drsquoune colonne en PVC contenant de la calcite (265g de CaCO3 Oslash1mm) agrave travers lequel lrsquoeau
contamineacutee passet en circuit fermeacute de faccedilon continue avec un deacutebit de 15Lh(Figure 36) Ce
systegraveme permettait drsquoeacutepurer lrsquoeau gracircce agrave la sorption des meacutetaux sur la calcite Ainsi 97 de
sorption du Cd initialement preacutesent dans 3L drsquoeau syntheacutetique (10 microg CdL) a eacuteteacute observeacute en
moins drsquoune heure De mecircme 80 de sorption de lrsquoU initialement preacutesent dans 3L drsquoeau
syntheacutetique (100 microg UL) a eacuteteacute noteacute en 24h et plus de 90 en 48h (Figure 37) Ces tests
preacuteliminaires ont eacuteteacute reacutealiseacutes sur des eaux qui ne contenaient pas drsquoeacutecrevisses Au cours de
nos expeacuteriences nous avons noteacute une moindre efficaciteacute du systegraveme probablement lieacutee agrave la
preacutesence de matiegravere organique excreacuteteacutee par les organismes Il est fort probable que cette
matiegravere organique soit entreacutee en compeacutetition avec les meacutetaux pour srsquoadsorber agrave la calcite et
ainsi diminuer les sites de fixation pour les meacutetaux ou que les complexes meacutetaux-matiegravere
organique ne soient pas pieacutegeacutes par la calcite Quoi qursquoil en soit ce systegraveme facilement mis en
place a permis de reacuteduire la concentration en meacutetaux des effluents
99
Colonne de calcite
Sortie de lrsquoeau Entreacutee de lrsquoeau
Cuve de reacutetention
Tuyau de vidange
Figure 36 Systegraveme de filtration de lrsquoeau contamineacutee au Cd ou agrave lrsquoU par la calcite pour
minimiser les rejets(source SAlKIRSNLRE)
Test du systegraveme de filtration par calcite (1 mm) pour minimiser les rejets Cd
-5
-3
-1
1
3
5
7
9
11
13
15
0 5 10 15 20 25
Temps (h)
Concentr
ati
ons
de C
d (
microgL
)
circulation Calcite 1
teacutemoin
circulation calcite 2
conditions
Cd agrave T0 10microgL
volume 3 L
debit 15 Lh
265 g CaCO3
LQ
Test du systegraveme de filtration par calcite (1 mm) pour minimiser les rejets U
-20
0
20
40
60
80
100
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Temps (h)
Concentr
ati
on d
e U
(microgL
)
Circulation CaCO3
Teacutemoin
conditions
U agrave T0 100microgL
volume 3 L
debit 15 Lh
265 g CaCO3
LD
Figure 37 Suivi des concentrations de Cd ou drsquoU dans lrsquoeau filtreacutee en continu par la
calcite en fonction du temps (h) (LQ) limite de quantification (LD) limite de deacutetection
100
2 Preacutelegravevement des organismes et dissection
A chaque temps drsquoanalyse quatre agrave cinq eacutecrevisses ont eacuteteacute preacuteleveacutees pour chaque
condition drsquoexposition peseacutees (poids total) mesureacutees du rostre jusqursquoau telson par
lrsquointermeacutediaire drsquoun pied agrave coulisse (Figure 38) puis sacrifieacutees (broyage du ganglion sous-
œsophagien) Un maximum de 7 organes les branchies lrsquoheacutepatopancreacuteas la glande verte
lrsquoestomac lrsquointestin les muscles et la carapace ont eacuteteacute preacuteleveacutes au cours des diffeacuterentes
expeacuteriences (Figure 39) Les analyses biochimiques et microscopiques ont eacuteteacute effectueacutees
exclusivement sur les branchies et lrsquoheacutepatopancreacuteas Ces deux organes ont eacuteteacute fractionneacutes au
maximum en 4 parties suivant le type drsquoanalyse auquel ils allaient ecirctre destineacutes Les fractions
deacutedieacutees aux analyses drsquoexpression de gegravenes ont eacuteteacute congeleacutees agrave -80 dans du laquo RNA later raquo
(Qiagen) afin drsquooptimiser la conservation des ARNs Les fractions deacutedieacutees aux analyses
enzymatiques et agrave la bioaccumulation ont eacuteteacute stockeacutees agrave -80degC Les fractions des organes
deacutedieacutees aux analyses microscopiques (~05 cm3)ont eacuteteacute immeacutediatement immergeacutees dans une
solution assurant la fixation chimique de la matiegravere vivante(cf chapitre III 411)
Figure 38 Photo illustrant une mesure de la taille drsquoune eacutecrevisse(source
SALKIRSNLRE)
Muscles
Intestin
Branchies
Heacutepatopancreacuteas
Estomac
Glandes vertesCarapace
Figure 39 Photo illustrant une eacutecrevisse disseacutequeacutee(source JMBIRSNLRE)
101
3 Dosage des meacutetaux et des ions
31 Dosage des meacutetaux dans la matrice biologique et lrsquoeau
311 Preacuteparation des eacutechantillons
La mesure des contaminants dans les preacutelegravevements drsquoeau effectueacutes pour le suivi de la
pression de contamination durant les expeacuteriences neacutecessitait une acidification agrave 2 par du
HNO3 (155 M) Les eacutechantillons biologiques quant agrave eux eacutetaient seacutecheacutes agrave lrsquoeacutetuve 48h agrave 45degC
puis peseacutes afin de pouvoir par la suite rapporter les quantiteacutes bioaccumuleacutees agrave la masse de
poids sec (PS) Une digestion des eacutechantillons a eacuteteacute effectueacutee dans des tubes en polypropylegravene
avec 3 ml de HNO3 (155 M) pendant 90 min agrave 95degC afin de deacutecomposer la matiegravere
organique(Figure 40) Ensuite les eacutechantillons eacutetaient eacutevaporeacutes agrave sec pendant 60 min agrave
105degC Ensuite une seconde eacutetape de mineacuteralisation devait ecirctre reacutealiseacutee faisant intervenir du
peroxyde drsquohydrogegravene pour assurer la digestion des derniers reacutesidus Deux ml de H2O2 (33)
eacutetaient rajouteacutes puis chauffeacutes agrave 105degC jusqursquoagrave eacutevaporation (~20 min) Les matrices
biologiques ainsi digeacutereacutees eacutetaient remises en solution et acidifieacutees en fonction de la technique
analytique utiliseacutee Pour les analyses drsquoU en spectromeacutetrie par plasma agrave couplage inductif
(ICP-MS et ICP-AES) 5 ou 10 ml drsquoeau ultrapure acidifieacutee agrave 2 avec du HNO3 (155 M)
eacutetaient rajouteacutes agrave chaque eacutechantillon biologique Pour le dosage du Cd par spectrophotomeacutetrie
dabsorption atomique eacutelectrothermique (SAAE) une dilution agrave 02 avec du HNO3 (155 M)
a eacuteteacute effectueacutee En ce qui concerne lrsquoanalyse de 233
U par comptage en scintillation liquide 1
ml de chaque mineacuteralisat acidifieacute agrave 2 avec du HNO3 (155 M) a eacuteteacute rajouteacute dans un flacon
en verre contenant 19 ml de liquide scintillant (Instagel Packard Instruments Rungis
France)
La bioaccumulation a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la formule suivante
Concentration organe(microg meacutetal g-1
PS)= (quantiteacute du meacutetal deacutetecteacutee dans lrsquoeacutechantillon (microgL)
masse du tissu en mg de poids sec) facteur de dilution
Les facteurs de bioaccumulation (AF) observeacutes ont eacuteteacute calculeacutes comme le rapport
AF Corgane C eau
ougrave Corgane est la concentration en uranium bioaccumuleacutee dans lrsquoorgane (μg meacutetalg-1
PS) et C
eau la concentration en uranium du milieu drsquoexposition (μg meacutetalg-1
)
102
Figure 40 Proceacutedure de digestion des eacutechantillons biologiques(source
SALKIRSNLRE)
312 Techniques analytiques utiliseacutees
3121 Dosage du cadmium par spectrophotomeacutetrie dabsorption atomique
eacutelectrothermique (SAAE)
Le dosage du cadmium dans les eacutechantillons a eacuteteacute effectueacute par spectrophotomeacutetrie
dabsorption atomique eacutelectrothermique (4110 ZL Perkin-Elmer eacutequipeacutee drsquoun correcteur de
bruit de fond agrave effet Zeeman) qui preacutesente une limite de quantification de 01 μgL-1
pour le
Cd (Figure 41) Le principe de ce dosage repose sur une mesure de lrsquoeacutechantillon rameneacute agrave
lrsquoeacutetat drsquoatomes libres (atomisation) Leacutechantillon liquide est aspireacute par un passeur
automatique et introduit dans lrsquoappareil puis porteacute agrave une tempeacuterature de 2 agrave 3000degC pour que
les eacuteleacutements preacutesents se retrouvent sous forme ioniseacutee Lrsquoatomisation est reacutealiseacutee sous
atmosphegravere inerte dans un dispositif drsquoatomisation eacutelectrothermique sans flamme appeleacute
laquo four graphite raquo Le four est balayeacute par un flux dargon (gaz inerte) qui protegravege les eacuteleacutements
de lrsquooxydation Une lampe agrave cathode creuse eacutemet un rayonnement speacutecifique de lrsquoeacuteleacutement
eacutetudieacute (228 nm pour le Cd) qui traverse le tube graphite dans lequel la solution est deacuteposeacutee
par lrsquoeacutechantillonneur Les atomes qui apparaissent au cours de lrsquoatomisation absorbent cette
longueur drsquoonde Lrsquoabsorption est deacutependante de la concentration drsquoun eacuteleacutement et peut ecirctre
exploiteacutee analytiquement en relation avec un calibrage preacutealable (en preacutesence de
modificateurs de matrice) Des modificateurs de matrice sont utiliseacutes de maniegravere agrave eacuteviter toute
103
absorption non speacutecifique due agrave des composeacutes preacutesents dans la matrice Ces derniers peuvent
en effet engendrer un biais tregraves important lorsque des eacuteleacutements sont doseacutes agrave faible
concentration (agrave leacutechelle du μgL-1
)Lors des dosages du Cd nous avons utiliseacute un meacutelange de
palladium (Pd) et de nitrate de magneacutesium (Mg(NO3)2)comme modificateur de matrice
Notons que des eacutechantillons certifieacutes ont eacuteteacute analyseacutes afin de controcircler et valider la qualiteacute des
dosages(TORT-2 267 plusmn 06 microg Cdg Lobster hepatopancreas DOLT-2 208 plusmn 06 microg Cdg
Dogfish liver NCRCRNC Ottawa Canada) Comme une contamination par le Cd aurait pu
survenir lors de la preacuteparation des eacutechantillons nous avons analyseacute des blancs repreacutesentatifs
des reacuteactifs et de la proceacutedure de preacuteparations Les valeurs de Cd deacutetecteacuteeseacutetaient ainsi
retrancheacutees de celles deacuteceleacutees dans lrsquoeacutechantillon
Figure 41 Phototographie drsquoun SAAE 4110 ZL Perkin-Elmer(source
JMBIRSNLRE)
Poubelle agrave effluant
Liquide de rinccedilage
Passeur des eacutechantillons
Eacutechantillons liquides
Four
104
3122 Spectromeacutetrie drsquoeacutemission atomique par plasma agrave couplage inductif
(ICP-AES)
La spectromeacutetrie drsquoeacutemission atomique est une meacutethode photomeacutetrique utilisant un
plasma (gaz) maintenu agrave une tempeacuterature de lrsquoordre de 8000 deg K A cette tempeacuterature les
atomes de lrsquoeacutechantillon sont exciteacutes et eacutemettent des radiations eacutelectromagneacutetiques (photons)
caracteacuteristiques Selon le modegravele de Bohr les eacutelectrons constituent autour du noyau un nuage
eacutelectronique reacuteparti en couches et sous-couches dont le nombre est deacutefini pour chaque
atome A chacune de ces sous-couches est associeacute un niveau drsquoeacutenergie En regravegle geacuteneacuterale
plus la sous-couche est eacuteloigneacutee du noyau plus son niveau drsquoeacutenergie est eacuteleveacute Lorsqursquoun
atome reccediloit de lrsquoeacutenergie suite agrave une collision avec une autre particule ou agrave lrsquoabsorption drsquoun
rayonnement il va absorber cette eacutenergie ce processus correspondant agrave lrsquoexcitation Cette
excitation se traduit par un deacuteplacement drsquoeacutelectron vers les sous-couches drsquoeacutenergie
supeacuterieure Pour retrouver un eacutetat stable lrsquoeacutelectron aura tendance agrave retrouver le niveau de
deacutepart Ce pheacutenomegravene se traduit par lrsquoeacutemission de photons de longueurs drsquoondes
caracteacuteristiques de chaque eacuteleacutement (spectre de raies drsquoeacutemission)Ainsi lrsquoeacuteleacutement va pouvoir
ecirctre quantifieacute en fonction du nombre de photons eacutemis puisqursquoil est proportionnel au nombre
drsquoatomes de lrsquoeacuteleacutement consideacutereacute Pour le dosage de lrsquouranium quatre raies drsquoeacutemission sont
utiliseacutees 385 409 417 et 424 nm Lrsquoeacutechantillon est introduit dans lrsquoICP-AES (Optima 4300
DV Perkin Elmer limite de deacutetection = 10 μg UL plusmn 10)sous forme liquide(Figure 42) Il
est pris en charge par une pompe puis transformeacute en aeacuterosol par un flux drsquoargon dans un
neacutebuliseur Il est ensuite transporteacute dans le plasma drsquoargon par un injecteur ougrave il subit
diffeacuterentes eacutetapes drsquoatomisation et drsquoionisation conduisant agrave une excitation des atomes et des
ions Une gamme drsquoeacutetalonnage a eacuteteacute effectueacutee au preacutealable de chaque dosage Les solutions
eacutetalons (10 25 60 160 et 400μg UL) ont eacuteteacute preacutepareacutees agrave partir drsquoune solution megravere
drsquouranium agrave 1 gL Le controcircle qualiteacute de ce dosage a eacuteteacute reacutealiseacute gracircce agrave la mesure drsquoun eacutetalon
preacutepareacute dans la matrice des eacutechantillons apregraves lrsquoanalyse drsquoune seacuterie de dix eacutechantillons Un
eacutetalon interne lrsquoindium (50 mgL acidifieacute agrave 2 de HNO3 155M) a eacuteteacute aussi utiliseacute pour
permettre une veacuterification du bon fonctionnement de lrsquoappareil et de lrsquoinjection des eacutetalons et
de chaque eacutechantillon agrave mesurer Pour cela il suffit de veacuterifier que lrsquointensiteacute de lrsquoindium est
identique pour les eacutechantillons drsquoune mecircme matrice
105
Figure 42 Phototographie drsquoun ICP-AES Perkin Elmer Optima 4300 DV(source
JMBIRSNLRE)
3123 Spectromeacutetrie de masse par plasma agrave couplage inductif(LrsquoICP-MS)
Lrsquoavantage de lrsquoICP-MS pour le dosage de lrsquoU reacuteside dans une meilleure deacutetection
(limite de quantification 10 ng UL plusmn 7) que lrsquoICP-AES ainsi que dans la possibiliteacute de
mesures isotopiques Cette technique instrumentale drsquoanalyse multieacuteleacutementaire permet la
quantification des eacuteleacutements drsquoun eacutechantillon par analyse du signal eacutemis (nombre de coups
seconde) agrave leur rapport massecharge (mz) Elle est baseacutee sur le couplage dune torche agrave
plasma (argon ioniseacute tregraves haute tempeacuterature) qui permet une atomisation et une ionisation des
eacuteleacutements et drsquoun spectromegravetre de masse quadripolaire qui discrimine les ions formeacutes suivant
leur rapport mz Pour cela lrsquoeacutechantillon acidifieacute est introduit agrave laide dune pompe
peacuteristaltique dans une chambre de neacutebulisation ougrave il est transformeacute en un aeacuterosol agrave laide
dargon Ceci est suivi drsquoune eacutetape drsquoatomisation et drsquoionisation des eacuteleacutements ainsi laeacuterosol
formeacute est envoyeacute dans un plasma dargon agrave tregraves haute tempeacuterature (entre 6 000 et 10 000
degC)Un systegraveme de vide diffeacuterentiel permet la transmission des ions de la lentille de
focalisation vers le quadripocircle via un ensemble de lentilles ioniques Ce quadripocircle (Figure
43) est constitueacute de deux paires de barreaux cylindriques ameneacutees agrave des potentiels eacutelectriques
opposeacutes Seuls les ions preacutesentant un rapport masse sur charge particulier sont seacutelectionneacutes
gracircce agrave la freacutequence appliqueacutee au quadripocircle et ont un parcours stable Ils peuvent ensuite ecirctre
mesureacutes Les autres entrent en collision avec un des barreaux du quadripocircle Les ions arrivant
sur le deacutetecteur permettent la geacuteneacuteration drsquoun signal proportionnel au nombre drsquoions drsquoun
mecircme rapport mz (nombre de coupssec) Par le biais drsquoune courbe de calibration preacutepareacutee agrave
Torche
plasma
Passeur des
eacutechantillons
Pompe
peacuteristaltique
Chambre de
neacutebulisation
Spectrophotomegravetre
Etalon
interne
Echantillons
liquides
106
partir drsquoun eacutechantillon certifieacute (10 mg UL) le signal est transformeacute en concentration
Lrsquoensemble des eacutechantillons a eacuteteacute preacutepareacute avec du HNO3 2 Suprapur Notons que le
bismuth a eacuteteacute utiliseacute comme eacutetalon interne pour corriger un eacuteventuel effet matrice Au cours
de lrsquoanalyse des blancs HNO3 2 ainsi que des controcircles qualiteacutes (eacutetalons certifieacutes) ont
reacuteguliegraverement eacuteteacute analyseacutes respectivement tous les 5 ou 10 eacutechantillons
Figure 43 Photographie drsquoun ICP-MS Agilent 7500 Cx et scheacutema de la trajectoire des
ions dans le quadripocircle(source JMBIRSNLRE)
3124 La scintillation liquide alpha
Lrsquouranium 233 a eacuteteacute doseacute par scintillation liquide alpha (Quantulus 1220 Wallac-
PerkinElmer Finland limite de deacutetection 003 Bqeacutechantillon)(Figure 44) Cette technique
consiste agrave convertir lrsquoeacutenergie cineacutetique de la particule radioactive en eacutemission de lumiegravere
(photons) gracircce agrave un liquide scintillant Le liquide scintillant est un cocktail de diffeacuterents
composeacutes organiques un solvant et deux soluteacutes Les moleacutecules du solvant srsquoexcitent en
absorbant lrsquoeacutenergie des particules α puis transmettent cette eacutenergie aux moleacutecules du premier
soluteacute (ou scintillateur primaire) qui passent agrave un eacutetat exciteacute agrave leur tour Lors de leur retour agrave
un eacutetat stable qui srsquoaccompagne de lrsquoeacutemission de photons entre 300 et 400 nm elles excitent agrave
leur tour les moleacutecules du second soluteacute (ou scintillateur secondaire) Enfin ces derniegraveres en
se deacutesexcitant pour revenir agrave un eacutetat stable eacutemettent des photons entre 350 et 500 nm qui
Pompe
peacuteristaltique
Echantillons
liquides
Passeur
drsquoeacutechantillon Analyse des
donneacutees
107
interagissent avec les photocathodes des photomultiplicateurs Lors de lrsquointeraction
photonphotocathode un eacutelectron est eacutemis en emportant une quantiteacute drsquoeacutenergie
proportionnelle agrave celle du photon qui lui a donneacute naissance La quantiteacute de photons eacutemise est
donc proportionnelle agrave lrsquoactiviteacute radioactive preacutesente dans lrsquoeacutechantillon et permet alors de
deacuteterminer lrsquoactiviteacute volumique de la solution (exprimeacutee en BqmL) La veacuterification de
lrsquoefficaciteacute de deacutetection des particules α a eacuteteacute faite gracircce agrave lrsquoanalyse drsquoeacutetalons preacutepareacutes agrave partir
drsquoune source certifieacutee Des blancs drsquoeacutechantillons ont aussi eacuteteacute mesureacutes agrave chaque seacuterie
drsquoanalyse
Figure 44 Scheacutema de fonctionnement du comptage en scintillation liquide et
photographie drsquoun compteur en scintillation liquide de type Wallac quantulus 1400
(Loffredo 2011)
313 Calculs des deacutebits de doses
Lrsquoaccumulation drsquouranium dans les organismes induit une irradiation interne et
externe des tissus La grandeur utiliseacutee pour quantifier cette irradiation ainsi que lrsquoeacutenergie
deacutelivreacutee par le rayonnement srsquoappelle la dose absorbeacutee et srsquoexprime en gray (Gy) Pour ces
travaux les doses ont eacuteteacute estimeacutees par modeacutelisation via le logiciel EDEN 2 2 (Elementary
Dose Evaluation for Natural Environment) conccedilu pour le calcul de la dose radiologique reccedilue
par les espegraveces non humaines exposeacutees agrave une substance radioactive Cette dose est estimeacutee par
le biais de facteurs de conversion de lrsquoactiviteacute preacutesente qui prennent notamment en compte le
type de rayonnement eacutemis par chaque isotope ainsi que son eacutenergie Les facteurs de
conversion de dose sont appeleacutes DCCs (dose conversion coefficient) exprimeacutes en gray par
uniteacute (i) de temps et (ii) drsquoactiviteacute par uniteacute de masse du compartiment qui le contient soit le
108
milieu environnant srsquoil srsquoagit drsquoune irradiation externe soit de lrsquoorganisme mecircme srsquoil srsquoagit
drsquoune irradiation interne (Gy j par Bqg poids frais) On obtient ainsi un deacutebit de dose
correspondant agrave lrsquoaccroissement de la dose par intervalle de temps et traduisant lrsquointensiteacute de
lrsquoirradiation (eacutenergie absorbeacutee par matiegravere par uniteacute de temps en Gyh ou Gyj)
Dans cette eacutetude le deacutebit de dose total (ddt) reacutesultant de la somme du deacutebit de dose
interne (ddint) et du deacutebit de dose externe (ddext) a eacuteteacute calculeacute pour lrsquoheacutepatopancreacuteas des
eacutecrevisses avec
ddint=(DCCheacutepatopancreacuteas i _Ac i)
ddd ext= (DCCeau i _Aceau i)
ougrave i est un isotope ou descendant donneacute
DCCheacutepatopancreacuteas i le coefficient de conversion calculeacute par EDEN pour lrsquoeacuteleacutement i pour
lrsquoorganisme
Ac i est lrsquoactiviteacute de lrsquoeacuteleacutement i dans lrsquoorganisme (Bqkg) calculeacutee agrave partir de la concentration
mesureacutee (g ikg de poids sec) multiplieacutee par lrsquoactiviteacute speacutecifique de i (Bqg)
DCCeaui le coefficient de conversion calculeacute par EDEN pour lrsquoeacuteleacutement i pour le milieu
exteacuterieur (eau)
Ac eau i i est lrsquoactiviteacute de lrsquoeacuteleacutement i dans le milieu (Bqg) calculeacutee agrave partir de la concentration
mesureacutee (g ikg) multiplieacutee par lrsquoactiviteacute speacutecifique de i(Bqg)
Les hypothegraveses utiliseacutees pour ces calculs eacutetaient
- Geacuteomeacutetrie et composition de lrsquoheacutepatopancreacuteas
Les principes de calcul du logiciel EDEN pour les DCCs sont fonction des radionucleacuteides
eacutetudieacutes mais aussi du sceacutenario drsquoexposition ainsi que de la geacuteomeacutetrie de lrsquoorgane et de sa
composition eacuteleacutementaire
(i)Afin de calculer les DCCS pour lrsquoheacutepatopancreacuteas la geacuteomeacutetrie de cet organe a eacuteteacute
assimileacutee agrave une ellipse (longueur 4 cm hauteur 065 cm largeur 2 cm) composeacutee
drsquohydrogegravene de carbone drsquooxygegravene et drsquoazote contribuant agrave 102 95 77 et 23 de la
masse totale respectivement (valeurs prises par deacutefaut par le programme pour les matiegraveres
organiques) Mentionnons que la forme des branchies est trop complexe pour ecirctre modeacutelisable
par le logiciel
(ii)La distribution de lrsquouranium a eacuteteacute consideacutereacutee homogegravene dans lrsquoorgane pour lrsquoutilisation du
logiciel
- Deacutebit de dose externe (ddext)
Quel que soit lrsquouranium utiliseacute on considegravere pour le calcul du deacutebit de dose externe lrsquoactiviteacute
de tous les isotopes de cet uranium ainsi que celle de lrsquoensemble des descendants agrave 10 jours
109
(activiteacute agrave 10 jours calculeacutee via le logiciel Nuclides 2000) pour les solutions drsquouranium
appauvri et 233
- Deacutebit de dose interne (ddint)
Pour ce calcul lrsquoactiviteacute de lrsquouranium accumuleacute a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des donneacutees de
bioaccumulation mesureacutees par ICP-MS ou par scintillation liquide et de la connaissance de
lrsquoisotopie des diffeacuterentes solutions utiliseacutees
Uappauvri9965 238
U 033 235
U 00019 234
U 0011 236
U
Uranium 233 233
U (100)
La modeacutelisation des descendants de lrsquouranium a eacuteteacute reacutealiseacutee par le logiciel Nuclides 2000
(Institute for Transuranium Elements Karlsruhe Germany) Le deacutebit de dose interne a eacuteteacute
calculeacute suivant 3 sceacutenarios
(i) Seuls les isotopes de lrsquoU ont eacuteteacute accumuleacutes dans lrsquoheacutepatopancreacuteas
(ii) Les isotopes de lrsquoU preacutesents dans le milieu ont eacuteteacute accumuleacutes dans lrsquoheacutepatopancreacuteas avec
leurs fils Dans ce cas un facteur de transfert (obtenu drsquoapregraves la litteacuterature) est appliqueacute pour
chaque eacuteleacutement afin drsquoeacutevaluer lrsquoactiviteacute des descendants de lrsquoU (ex 110 pour le Th et 10
pour le Pa)
(iii) identique agrave (ii) + les descendants des eacuteleacutements accumuleacutes apregraves 10 jours de deacutecroissance
correspondant agrave la dureacutee drsquoexposition
Pour les deux derniers sceacutenarios tous les radionucleacuteides ont eacuteteacute consideacutereacutes comme ayant pu
ecirctre internaliseacutes degraves le premier jour drsquoexposition tout en ayant la mecircme cineacutetique (taux de
transfert et drsquoeacutelimination) et les mecircmes cibles biologiques
Les DDCs calculeacutes pour chaque isotope drsquoU et les descendants sont preacutesenteacutes dans le
chapitre IV-C
110
32 Chromatographie ionique
La chromatographie ionique est une technique seacuteparative coupleacutee agrave une technique
analytique (Figure 45) Elle a eacuteteacute utiliseacutee pour mesurer les anions preacutesents dans nos milieux
drsquoexposition La solution agrave quantifier en anions (minimum 10 mL) est entraineacutee dans une
colonne eacutechangeuse drsquoanions (Dionex IonPack AS19) agrave lrsquoaide drsquoun eacuteluant drsquohydroxyde de
potassium (10 mM) La colonne seacutepare les anions en fonction de leur affiniteacute avec la phase
solide En sortie de colonne un conductimegravetre permet de mesurer la conductiviteacute dont la
valeur est fonction de la concentration en anion en solution Une gamme eacutetalon de 0 agrave 2 mgL
en diffeacuterents anions (F Br Cl SO4 NO3 NO2 PO4) a eacuteteacute preacutepareacutee et preacutealablement
mesureacutee permettant de quantifier les anions preacutesents dans la solution agrave doser
Figure 45 Scheacutema de fonctionnement dune chromatographie ionique en phase liquide
(ILC) et photographie drsquoune ILC Dionex ICS 3000 (Loffredo 2011)
111
4 Analyses des paramegravetres biologiques
41 Microscopie
411 Preacuteparation des eacutechantillons
Une eacutetape de fixation chimique des eacutechantillons a eacuteteacute reacutealiseacutee directement apregraves le
preacutelegravevement des organes Cette eacutetape consistait agrave baigner les tissus dans un meacutelange de
solutions(25 de glutaraldeacutehyde dans du tampon cacodylate 01 M pH 74) pendant 48h agrave
4degC afin de bloquer les systegravemes enzymatiques et de rendre les moleacutecules insolubles dans
lrsquoeau mais aussi dans les solvants organiques utiliseacutes lors de lrsquoeacutetape de deacuteshydratation Apregraves
rinccedilage (2x5 min) dans du tampon cacodylate (01M agrave pH 74) une eacutetape de post-fixation
eacutetait effectueacutee Il srsquoagissait drsquoimpreacutegner les eacutechantillons avec du tetroxyde drsquoosmium
(meacutelange OsO4 1 dans le tampon cacodylate) pendant 1 heure en absence de lumiegravere pour
obtenir un meilleur contraste lors des observations au microscope eacutelectronique en
transmission (MET) Ensuite les tissus ont eacuteteacute rinceacutes (3x5 min) au tampon cacodylate puis
deacuteshydrateacutes par des bains successifs drsquoalcool eacutethylique de concentrations croissantes (de 50 agrave
100 drsquoeacutethanol) et enfin avec de lrsquooxyde de propylegravene (2x30min) Une fois deacuteshydrateacutes les
eacutechantillons ont eacutetaient inclus dans une reacutesine Epoxy monomeacuterique lrsquoEpon 812preacutepareacutee en
meacutelangeant 48 drsquoEPON 812 27 drsquoaccelerator MNA et 235 drsquo hardener DDSA
magneacutetiquement puis 15 de DMP 30 a eacuteteacute rajouteacute agrave lrsquoensemble Les eacutechantillons eacutetaient
donc placeacutes dans un meacutelange de cette reacutesine et drsquooxyde de propylegravene (v 11) une nuit agrave 4degC
jusqursquoagrave eacutevaporation de ce dernier Enfin la reacutesine eacutetait remplaceacutee et les eacutechantillons eacutetaient
couleacutes dans une geacutelule puis placeacutes dans une eacutetuve agrave 60degC afin que lrsquoEPON polymeacuterise et
forme ainsi un bloc plastique dur precirct agrave ecirctre coupeacute Des coupes de 80 agrave 500 nm ont eacuteteacute alors
reacutealiseacutees gracircce agrave un ultramicrotome eacutequipeacute drsquoun couteau de diamant (Leica Microsystems
Rueil-Malmaison France) (Figure 46)Le choix des eacutepaisseurs des coupes deacutepend des
techniques drsquoanalyses auxquels elles sont destineacutees Pour les observations au microscope
optique des coupes semi-fines de 200 agrave 500 nm drsquoeacutepaisseur et des coupes ultrafines de 80 nm
et 140 nm ont eacuteteacute reacutealiseacutees pour les observations au microscope eacutelectronique en transmission
(MET) et pour les analyses chimiques par la sonde EDX respectivement Ces coupes ont eacuteteacute
deacuteposeacutees sur des grilles de cuivre de 3 mm de diamegravetre
112
Figure 46 Illustration de lrsquoultramicrotome eacutequipeacute drsquoun couteau de diamant (Leica
Microsystems Rueil-Malmaison France)(source JMBIRSNLRE)
412 Microscopie optique
Avant observation les coupes eacutetaient coloreacutees au bleu de toluidine puis examineacutees au
microscope photonique (Leica DM750) eacutequipeacute drsquoune cameacutera ICC50 et du logiciel de capture
des images LAS EZ (Figure 47)
Figure 47 Observation de lrsquoheacutepatopancreacuteas de P clarkii au microscope optique(source
JMBIRSNLRE)
413 Microscopie Electronique agrave Transmission coupleacutee agrave une sonde EDX
La microscopie eacutelectronique en transmission (MET) est une technique de microscopie
ougrave un faisceau deacutelectrons est laquo transmis raquo agrave travers un eacutechantillon solide tregraves mince Les
effets dinteraction entre les eacutelectrons et leacutechantillon donnent naissance agrave une image dont la
reacutesolution est bien plus fine qursquoen microscopie optique (02 nm vs 02 μm) Au contact de
lrsquoeacutechantillon les eacutelectrons incidents (provenant de la source) sont soit arrecircteacutes soit deacutevieacutes et
oculaire Objectifs
Lame
Enregistrement des observations
Reacutesine
Echantillon
Couteau de diamant
Nacelle
113
ralentis soit transmis Le diaphragme objectif eacuteliminant les eacutelectrons deacutevieacutes la formation de
lrsquoimage se fait agrave partir des eacutelectrons arrecircteacutes (zones sombres) et des eacutelectrons transmis (zones
claires) Le microscope utiliseacute (Tecnai 12 G2 Biotwin FEI Eindhoven Pays-Bas)(Figure 48)
possegravede un grossissement possible de 390 agrave 300 000 fois
Il est aussi possible de caracteacuteriser la composition chimique de leacutechantillon gracircce agrave
une sonde EDX (Energy dispersive Xray) coupleacutee au microscope qui capture et analyse les
rayonnements X eacutemis suite aux interactions de la matiegravere biologique avec les eacutelectrons
incidents (processus de deacutesexcitation) Lrsquoeacutenergie de ces photons X est caracteacuteristique des
atomes dont ils sont issus Enfin ces photons sont preacutesenteacutes sous forme drsquoun spectre
eacuteleacutementaire en fonction de leur eacutenergie (KeV)
Figure 48 Photographie dun microscope eacutelectronique agrave transmission TecnaiG2 12
BioTwin avec sa sonde microanalyse EDX(source JMBIRSNLRE)
42 Dosages enzymatiques
421 Preacuteparations des eacutechantillons
La deacutecongeacutelation des eacutechantillons stockeacutes preacuteceacutedemment agrave -80degC a eacuteteacute reacutealiseacutee
lentement sur glace Environ 02g du tissu drsquointeacuterecirct eacutetait peseacute et transvaseacute dans un tube agrave
heacutemolyse dans lequel eacutetait ajouteacute un tampon Tris-HCl (100mM pH 78) contenant 100 microM de
phenylmeacutethanesulfonyl fluoride (PMSF) 0008 TIUml drsquoaprotimine et 01 mgml de
bacitracine (inhibiteur des oligopeptides des enzymes proteacuteolytique) afin drsquoempecirccher les
proteacuteinases drsquoagir (dilution 1 20 pour lrsquoheacutepatopancreacuteas et 1 10 pour les branchies) Une
Porte eacutechantillon
Sonde EDX
Cameacutera CCD
Spectre
Enregistrement des observations
114
homogeacuteneacuteisation a eacuteteacute ensuite reacutealiseacutee agrave lrsquoaide drsquoun potter sur la glace en moins drsquoune minute
avec des cycles de 15 secondes puis le broyat a eacuteteacute centrifugeacute 30min agrave 15000 xgetagrave4degC Le
surnageant a eacuteteacute ensuite centrifugeacute agrave 100000g (Fraction cytosolique S100) pendant 1h agrave 4degC
aliquoteacute dans des tubes eppendorf de 15 ml congeleacute avec de lrsquoazote liquide (quick freeze)
puis stockeacute agrave -80degC pour les dosages ulteacuterieurs des concentrations de proteacuteines totales et des
activiteacutes enzymatiques
422 Dosage des proteacuteines
Le dosage des concentrations de proteacuteines totales dans les fractions S100 permet de
normaliser les reacutesultats des dosages enzymatiques reacutealiseacutes dans ces mecircmes fractions Ce
dosage a eacuteteacute fait agrave lrsquoaide du kit laquo Micro BCATM
Protein Assay Kit raquo (Thermo scientific) Ce kit
a eacuteteacute optimiseacute pour ecirctre utiliseacute dans une gamme de concentrations de 05microgml agrave 20 microgml Il
srsquoagit drsquoune meacutethode colorimeacutetrique qui permet la deacutetection et la quantification des proteacuteines
totales Cette technique est baseacutee sur lrsquoutilisation de lrsquoacide bicinchoninique (BCA) pour
deacutetecter le Cu+ qui est formeacute quand le Cu
2+ est reacuteduit par les proteacuteines dans un milieu alkalin
Une coloration mauve apparait lorsque deux moleacutecules de BCA cheacutelatent un ion Cu+ Ce
complexe exhibe une absorption optique maximale agrave 562nm Lrsquoabsorbance du meacutelange des
reacuteactifs et de lrsquoeacutechantillon est lineacuteaire et proportionnelle agrave la concentration de proteacuteines
preacutesentes Il faut cependant reacutealiser avec chaque seacuterie danalyse des eacutechantillons une gamme
deacutetalonnage (de 0 agrave 40 microgL) avec une proteacuteine reacutefeacuterence lrsquoalbumine de seacuterum bovin (BSA)
Suivant la concentration proteacuteique des eacutechantillons des dilutions preacutealables peuvent srsquoaveacuterer
neacutecessaires afin que les valeurs drsquoabsorbance des eacutechantillons soient comprises dans
lrsquointervalle des valeurs drsquoabsorbance de la gamme drsquoeacutetalon Ainsi pour les fractions S100 des
eacutechantillons heacutepatiques et branchiaux une dilution de 1100 et de 1200 eacutetait reacutealiseacutee
respectivement Nous avons aussi testeacute lrsquoefficaciteacute du signal suivant lrsquoutilisation de lrsquoeau
UHQ (ultra haute qualiteacute) ou du tampon Tris-HCl (100 mM pH 78) pour les
dilutions(Figure 49) Il srsquoest aveacutereacute que les reacutesultats eacutetaient meilleurs en utilisant lrsquoeau
distilleacutee Le meacutelange des reacuteactifs avec les eacutechantillons dilueacutes ou avec les proteacuteines standards a
eacuteteacute deacuteposeacute dans les puits drsquoune microplaque suivant les instructions du fournisseur Ces
analyses ont eacuteteacute reacutealiseacutees en triplicat la microplaque eacutetait agiteacutee 30 secondes puis parafilmeacutee
et incubeacutee 2h agrave 37degC Agrave lrsquoissue de cette incubation la plaque doit ecirctre refroidie jusqursquoagrave
tempeacuterature ambiante puis introduite dans le lecteur du spectrophotomegravetre (SOFTmaxreg Pro)
pour mesurer les absorbances (Figure 50) Enfin lrsquoeacutequation de la droite laquo absorbance= f
(concentrations proteacuteiques) raquo a eacuteteacute deacutetermineacutee agrave partir des reacutesultats obtenus sur la gamme de
115
BSA La concentration proteacuteique de chacun des eacutechantillons a alors eacuteteacute deacuteduite en tenant
compte du facteur de dilution initial
y = 00197x - 00097
R2 = 09988
y = 00178x - 00095
R2 = 09988
y = 00025x - 00024
R2 = 09913
y = 00019x - 00031
R2 = 097540
01
02
03
04
05
06
07
08
09
0 10 20 30 40 50
Concentrations de BSA (microgml)
Abso
rbance
BSA + Tris-HCl (100 mM pH 78)
BSA+ Tris-HCl (100 mM pH 78)
BSA + eau
BSA + eau
Figure 49 Diffeacuterentes gammes drsquoeacutetalon pour le dosage des proteacuteines totales Note deux
solutions megraveres de BSA ont eacuteteacute testeacutees dans deux solvants lrsquoeau distilleacutee et le tampon
Tris-HCl (100 mM pH 78)
Figure 50 Spectrophotomegravetre (SOFTmaxreg PRO)(source JMBIRSNLRE)
423 Dosage de lrsquoactiviteacute de la superoxyde dismutase (SOD)
Le dosage de lrsquoactiviteacute de la SOD a eacuteteacute fait agrave lrsquoaide du kit laquo19160 SOD determination
Kitraquo (Fluka reg Analytical) Rappelons que cette enzyme catalyse la dismutation de lrsquoion
superoxyde (O2-) en peroxyde drsquohydrogegravene (H2O2) et en une moleacutecule drsquooxygegravene (O2)Ce kit
permet le dosage de la SOD gracircce au sel de teacutetrazolium WST-1 (2-(4-Iodophenyl)-3-(4-
nitrophenyl)-5-(24-disulfophenyl)-2H-tetrazolium monosodium) En preacutesence de lrsquoion
superoxyde (O2-) ce sel produit un colorant tregraves soluble dans lrsquoeau le WST-1 formazan
(Figure 51) La Xanthine oxydase (XO) est ajouteacutee au milieu reacuteactionnel afin de geacuteneacuterer les
Lecteur microplaque
Lecteur cuvette
116
anions superoxyde Ainsi la preacutesence de la SOD dans le milieu reacuteactionnel va diminuer la
concentration des anions superoxyde et en conseacutequent la quantiteacute du WST1-formazan va
diminuer De la sorte la preacutesence de SOD va inhiber la reacuteaction Le pourcentage drsquoinhibition
peut ecirctre quantifieacute par la mesure de la deacutecroissance de la coloration agrave 450 nm Il faut
cependant reacutealiser une gamme deacutetalonnage avec des concentrations connues de SOD Une
mise au point du dosage a ducirc ecirctre reacutealiseacutee avant lrsquoanalyse des fractions S100 (Figure 52) En
effet la courbe de drsquoinhibition en fonction des concentrations de SOD dans le milieu
semble ecirctre lineacuteaire entre 10 et 70 drsquoinhibition Nous avons donc dilueacute les eacutechantillons avec
de lrsquoeau distilleacutee de faccedilon agrave cibler 40 agrave 60 drsquoinhibition Il srsquoest aveacutereacute qursquoune dilution 15
eacutetait suffisante dans la fraction S100 de tous les tissus Le meacutelange des produits avec les
eacutechantillons avec les concentrations de SOD de reacutefeacuterence ou avec les blancs a eacuteteacute effectueacute
suivant les recommandations du fournisseur puis ajouteacute dans les puits drsquoune microplaque
Cette derniegravere eacutetait ensuite parafilmeacutee et incubeacutee 20 min agrave 37degC puis placeacutee dans le lecteur
microplaque du spectrophotomegravetre (SOFTmaxreg PRO) Suite agrave la lecture des absorbances
faite agrave 25degC le calcul des drsquoinhibition eacutetait effectueacute suivant les recommandations du
fournisseur Ensuite lrsquoactiviteacute de la SOD dans les eacutechantillons a eacuteteacute calculeacutee gracircce agrave la
deacuteduction de la droite de calibration laquo drsquoinhibition= f (concentrations SOD (Uniteacuteml)) raquo
puis multiplieacutee par le facteur de dilution et normaliseacutee par rapport agrave la concentration totale en
proteacuteine de la fraction S100 correspondante pour que agrave la fin les activiteacutes soient exprimeacutees en
Umg de Proteacuteines totales
Figure 51 Principe du dosage de la SOD
117
0
20
40
60
80
100
120
0 10 20 30 40 50 60
Concentration de SOD (Uml)
d
in
hib
itio
n
Figure 52 Pourcentage drsquoinhibition de la reacuteaction colorimeacutetrique par la preacutesence de
diffeacuterentes concentrations de SOD (Uml) (n=3 par concentration)
424 Dosage de lrsquoactiviteacute de la catalase (CAT)
La catalase a eacuteteacute doseacutee dans la fraction S100 des branchies et de lrsquoheacutepatopancreacuteas par la
meacutethode speacutectrophotomeacutetrique utiliseacutee par Elia et al (2006 2007) Il srsquoagit de mesurer la
chute de lrsquoabsorbance lieacutee agrave la disparition du peroxyde drsquohydrogegravene le substrat de lrsquoenzyme
(CAT + H2O2 rarr 2H2O + O2) En effet lactiviteacute dune enzyme est eacutevalueacutee par la quantiteacute de
substrat transformeacute ou de produit formeacute par uniteacute de temps et dans les conditions de
fonctionnement optimales de lenzyme (tempeacuterature de pHhellip) Ainsi le test a eacuteteacute reacutealiseacute
dans un tampon sodium-phosphate (100 mM pH 7) avec 12 mM de H2O2 Lrsquoabsorbance du
meacutelange reacuteactionnel (eacutechantillonenzymes ou blanc + tampon + substrat) a eacuteteacute suivie agrave 240
nm pendant une minute (dans une cuve Vtotal= 1 ml) suite agrave lrsquoajout du substrat et ceci agrave une
tempeacuterature constante de 25degC La concentration du substrat utiliseacutee a eacuteteacute suffisamment
eacuteleveacutee pour saturer tous les sites actifs des enzymes En effet diffeacuterentes concentrations
connues de CAT ont eacuteteacute testeacutees au preacutealable avec 12 mM de H2O2(Figure 53) Cette
expeacuterience a eacuteteacute neacutecessaire pour la mise au point de la dilution agrave appliquer aux fractions S100
des eacutechantillons Il srsquoest aveacutereacute qursquoil fallait ajouter 20 et 40 microl de la fraction S100 de
lrsquoheacutepatopancreacuteas et des branchies respectivement au volume total qui correspond agrave 1 ml
(dilution 150 et 125 respectivement) afin drsquoecirctre proche de 3 Uml Finalement la loi de
Beer-Lambert a eacuteteacute appliqueacutee pour le calcul de lrsquoactiviteacute de la CAT Rappelons que cette loi
eacutetablit une proportionnaliteacute entre la concentration dune entiteacute chimique en solution
labsorbance de celle-ci et la longueur du trajet parcouru par la lumiegravere dans la solution
118
Ougrave
est lrsquoabsorbance ou la densiteacute optique (sans uniteacute) de la solution pour une
longueur donde λ
(en molm-3) est la concentration de lrsquoespegravece absorbante
(en m) est la longueur du trajet optique
(en mol-1
m2) est le coefficient drsquoextinction molaire de lrsquoespegravece absorbante en
solution Il rend compte de la capaciteacute de cette espegravece agrave absorber la lumiegravere agrave la
longueur drsquoonde λ
Dans le cas de ce dosage le coefficient drsquoextinction molaire est de 004 mM-1
cm-1 Lrsquoactiviteacute
de la CAT a eacuteteacute ainsi calculeacutee gracircce agrave cette formule ((∆Aeacutechantillon-∆ blancs) ε l) puis
multiplieacuteepar le facteur de dilution et enfin normaliseacutee par rapport agrave la concentration des
proteacuteines totales dans la fraction S100 correspondante et en conseacutequent exprimeacutee en micromoles de
H2O2 consommeacutees par minute et par mg de proteacuteines totales (micromolesminmg Prot)
0
01
02
03
04
05
06
07
0000 0014 0028 0043 0057 0112
Temps (min sec)
Ab
so
rban
ce
03 rep1
03 rep2
3 rep1
3 rep2
10 rep1
10 rep2
30 rep1
30 rep2
60 rep1
60 rep2
100 rep1
100 rep2
blanc 1
blanc 2
Figure 53 Absorbances de diffeacuterentes concentrations de catalase allant de 0 (blancs) agrave
100 Uml en fonction du temps
119
425 Dosage de lrsquoactiviteacute de la glutathion peroxydase (GPX)
La technique de dosage de la GPX retenue dans le cadre de ce travail est fondeacutee sur
celle utiliseacutee par Elia et al (2006 2007) Lrsquoactiviteacute de cette enzyme est deacutetermineacutee via la
formation du glutathion oxydeacute (GSSG) agrave partir du glutathion reacuteduit (GSH) Le systegraveme
neacutecessite la preacutesence drsquoun oxydant (cumegravene-H2O2) et de la glutathion reacuteductase (GR) qui
reacuteduit le GSSG en oxydant le NADPH en NADP comme suit
La mesure consiste donc agrave suivre par spectrophotomeacutetrie la disparition du NADPH agrave 340 nm
agrave 25degC dans un meacutelange reacuteactionnel formeacute par lrsquoajout du tampon sodium-phosphate (100
mM pH 75) contenant de lrsquoEDTA (1 mM) du GSH (2mM) du NADPH (012 mM) la GR
(1Uniteacuteml) du DL-dithiothreitol (1 mM) afin de stabiliser les enzymes contenant des
groupements sulphydryles de lrsquohydroperoxyde de cumegravene (08 mM) et drsquoun volume de
lrsquoeacutechantillon ou du tampon pour les blancs qui complegravetent le volume total (1 ml) Une mise au
point du dosage de la GPX a eacuteteacute reacutealiseacutee au preacutealable afin de deacuteterminer la bonne dilution des
eacutechantillons Cette mise au point consistait agrave deacutetecter une deacutecroissance de lrsquoabsorbance
significativement diffeacuterente de celle des blancs en testant diffeacuterentes dilutions Il srsquoest aveacutereacute
qursquoune dilution de 1125 eacutetait neacutecessaire pour les fractions S100 (Figure 54) Dans le cas de
ce dosage le coefficient drsquoextinction molaire est de 622 mM-1
cm-1 Lrsquoactiviteacute de la GPX a
eacuteteacute ainsi calculeacutee en appliquant la loi de Beer-Lambert ((∆Aeacutechantillon-∆ blancs) ε l) puis
multiplieacutee par le facteur de dilution et enfin normaliseacutee par rapport agrave la concentration des
proteacuteines totales dans la fraction S100 correspondante et en conseacutequent exprimeacutee en micromoles de
NADPH consommeacutees par minute et par mg de proteacuteines totales (nmolesminmg Prot)
120
0
01
02
03
04
05
06
07
08
000
0
000
6
001
2
001
8
002
4
003
0
003
6
004
2
004
8
005
4
010
0
Temps (min sec)
Abso
rbance
blanc 1
blanc 2
blanc 3
Hp 1125
Hp 120
Br 110
Br 1125
Figure 54 Mise au point du dosage de la GPX suivi de lrsquoabsorbance de blancs et des
fractions S100 des heacutepatopancreacuteas (Hp) et des branchies (Br) en fonction du temps
426 Dosage de lrsquoactiviteacute de la glutathion S transfeacuterase (GST)
Lactiviteacute enzymatique de la gluthation-S-transfeacuterase a eacuteteacute mesureacutee selon la meacutethode utiliseacutee
par Elia et al (2006 2007) Lrsquoactiviteacute de cette enzyme est deacutetermineacutee via la formation du 1-
gluthation-24-dinitrobenzegravene qui sert de chromophore agrave la longueur drsquoonde de 340 nm (agrave
25degC) agrave partir du 1-Cl-24-dinitrobenzegravene (CDNB) comme il suit
Le meacutelange de reacuteaction contenait (Vtotal= 1ml) du tampon sodium-phosphate (100mM pH
65) du CDNB (1mM) du glutathion reacuteduit (GSH) (1mM) et un volume drsquoeacutechantillon ou de
tampon pour les blancs Une mise au point du dosage de la GST a eacuteteacute reacutealiseacute au preacutealable afin
de deacuteterminer la bonne dilution des eacutechantillons Cette mise au point consistait agrave deacutetecter une
augmentation de lrsquoabsorbance significativement diffeacuterente de celle des blancs en testant
diffeacuterentes dilutions Il srsquoest aveacutereacute qursquoune dilution de 1100 eacutetait au moins neacutecessaire pour les
fractions S100 des heacutepatopancreacuteas et des branchies (Figure 55) Dans le cas de ce dosage le
coefficient drsquoextinction molaire est de 96 mM-1
cm-1
Lrsquoactiviteacute de la GST a eacuteteacute ainsi
Cl
l
C
l
NO2
NO2
+ GSH
GS
NO2
NO2
+ HCl
1-Cl-24-dinitrobenzegravene 1-gluthation-24-dinitrobenzegravene
121
calculeacutee en appliquant la loi de Beer-Lambert ((∆Aeacutechantillon-∆ blancs) ε l) puis multiplieacutee par le
facteur de dilution et enfin normaliseacutee par rapport agrave la concentration des proteacuteines totales dans
la fraction S100 correspondante et en conseacutequent exprimeacutee en micromoles de 1-gluthation-24-
dinitrobenzegravene formeacutees par minute et par mg de proteacuteines totales (micromolesminmg Prot)
0
05
1
15
2
25
000
0
000
8
001
6
002
4
003
2
004
0
004
8
005
6
Temps (min sec)
Abso
rbance
blanc
blanc
blanc
Hp 120
Hp 1100
Br 1100
Br 150
Br 1333
Figure 55 Mise au point du dosage de la GST suivi de lrsquoabsorbance des blancs et des
fractions S100 des heacutepatopancreacuteas (Hp) et des branchies (Br) en fonction du temps
43 Expression des gegravenes
La deacutefinition drsquoamorces permettant drsquoamplifier des gegravenes par PCR quantitative est
neacutecessaire pour lrsquoeacutetude de leur expression Toutefois le geacutenome de P clarkii nrsquoest pas
complegravetement seacutequenceacute et la seacutequence des gegravenes mt et atp6 chez cette espegravece nrsquoa pas eacuteteacute
identifieacutee auparavant Une recherche et un seacutequenccedilage des reacutegions codantes de ces deux gegravenes
ont donc ducirc ecirctre effectueacutes
431 Recherche et seacutequenccedilage des reacutegions codantes dinteacuterecirct
La recherche des seacutequences des reacutegions codantes drsquointeacuterecirct a eacuteteacute effectueacutee par
bioinformatique Les seacutequences connues des gegravenes mt et atp6 appartenant agrave drsquoautres
espegravecesont eacuteteacute rapatrieacutees agrave partir de la banque de donneacutees (GenBank via pubmed-NCBI)
puis aligneacutees agrave lrsquoaide du logiciel Custalw (Infobiogen) Sur la base de cet alignement les
reacutegions les plus conserveacutees ont eacuteteacute retenues pour la creacuteation de seacutequences consensus cest-agrave-
dire celles qui ont les plus fortes probabiliteacutes decirctre retrouveacutees identiques chezP clarkii Des
122
couples damorces ont alors eacuteteacute deacutetermineacutees dans ces reacutegions conserveacutees et syntheacutetiseacutees
(Sigma-proligoreg)
La premiegravere eacutetape pour seacutequencer les gegravenes consistait agrave extraire les ARN totaux (cf
4311) des tissus et de les reacutetro-transcrire en ADNc (ADN simple brin) (cf 4312) Une
amplification de ces derniers par PCR classique (cf 4313) eacutetait ensuite reacutealiseacutee suivie
drsquoune eacutetape de veacuterification de la taille des fragments amplifieacutes en effectuant une
eacutelectrophoregravese en gel dagarose (cf 4314) avec les produits-PCR Cette eacutetape permettait de
comparer la taille de ces fragments agrave celle attendue de la reacutegion relativement conserveacutee du
gegravene drsquointeacuterecirct Les fragments preacutesentant la taille attendue eacutetaient alors purifieacutes (cf 4315)
puis cloneacutes (cf 4316) et enfin seacutequenceacutes par lrsquoentreprise Millegen biotechnologies
4311 Extraction des ARN totaux
Afin drsquoeacuteviter toute contamination de lrsquoeacutechantillon par des ribonucleacuteases (RNAse) lors
de lrsquoextraction des ARN le port de gants eacutetait obligatoire et leau utiliseacutee pour la preacuteparation
des reacuteactifs devait ecirctre auparavant traiteacutee contre les RNAse Ainsi du dieacutethylpyrocarbonate
(DEPC) 01 (vv) eacutetait ajouteacute agrave lrsquoeau le meacutelange eacutetait gardeacute pendant 12h agrave 37degC puis
autoclaveacute De mecircme la paillasse devait ecirctre deacutecontamineacutee (RNAse away Molecular
BioProducts) et lrsquoensemble du mateacuteriel utiliseacute (tubes pottershellip) lors de lrsquoextraction des ARN
devait ecirctre certifieacute laquo RNAse free raquo par le fabricant ou deacutecontamineacute puis autoclaveacute
Les ARN de lrsquoeacutecrevisse ont eacuteteacute extraits agrave laide de kit laquo Absolutely RNA RT-PCR
miniprep kit raquo (Agilent) selon les recommandations du fournisseur (Figure 56) Un broyage
de 20 agrave 40 mg de tissu aeacuteteacute effectueacute agrave lrsquoaide drsquoun potter en polypropylegravene dans 600 μL de
tampon de lyse contenant du thiocynate de guanidine auquel eacutetait ajouteacute 42 μL de β-
mercaptoeacutethanol pour inhiber les endonucleacuteases dans les tissus Cette eacutetape a eacuteteacute suivie drsquoune
eacutelimination des principaux deacutebris cellulaires Pour cela le broyat a eacuteteacute deacuteposeacute sur une colonne
de preacutefiltration et centrifugeacute 5 min agrave14 100 g agrave tempeacuterature ambiante Une eacutetape drsquoeacutelimination
des proteacuteines et des lipides des filtrats a ensuite eacuteteacute effectueacutee Ainsi dupheacutenol choloroforme
alcool isoamylique (25241) a eacuteteacute additionneacute au filtrat (agrave volume eacutegal) puis agiteacute agrave lrsquoaide
drsquoun vortex de paillasse et centrifugeacute pendant 10 min agrave 14 100g La phase aqueuse contenant
les ARN eacutetait preacuteleveacutee puis additionneacutee agrave un volume eacutegal deacutethanol 75 le meacutelange eacutetait
vortexeacute puis deacuteposeacute sur une colonne daffiniteacute qui ne retient que les acides nucleacuteiques (ADN
et ARN) Cette eacutetape eacutetait suivie drsquoune centrifugation des colonnes pendant 60 sec agrave 14 100 g
puis drsquoune eacutelimination du filtrat Une seacuterie de lavages eacutetait ensuite effectueacutee gracircce agrave des
solutions fournies par le Kit Le premier lavage se faisait par ajout de 600 μL dlsquoune solution
123
faiblement concentreacutee en sels suivi dlsquoune centrifugation de 60 sec agrave 14 100g Les ADN fixeacutes
agrave la colonne eacutetaient deacutegradeacutes par incubation avec 55 μL de solution de DNAse I (Tampon
dlsquoactiviteacute + 5 uniteacutes de DNAse I) pendant 15 min agrave 37degC Les colonnes subissaient ensuite
deux lavages un premier avec 600 μL drsquoune solution fortement chargeacutee en sels pour eacuteliminer
la DNAse et les fragments dlsquoADN le second avec 300 μL de tampon faiblement chargeacutes en
sels Entre chaque lavage une centrifugation de 60 sec agrave 14 100geacutetait appliqueacutee La colonne
eacutetait ensuite seacutecheacutee par une centrifugation de 2 min puis transfeacutereacutee dans un tube neuf et
incubeacutee 2 min agrave tempeacuterature ambiante avec 30 μL de tampon drsquoeacutelution Enfin les ARNs
purifieacutes eacutetaient reacutecupeacutereacutes par centrifugation (60 sec 14 100 g) puis reacutetro-transcrits Notons
que ces derniers pouvaient ecirctre stockeacutes agrave ndash 80degCsi la reacutetro-transcription nrsquoeacutetait pas effectueacutee
immeacutediatement
Figure 56 Extraction des ARN totaux (source Absolutely RNA RT-PCR miniprep kit)
4312 Reacutetro-transcription
LARN a eacuteteacute retro-transcrit en ADNc agrave lrsquoaide du kit laquoStratascript first strand synthesis
system raquo (Agilent) Le meacutelange reacuteactionnel eacutetait constitueacute de 2 μL de tampon dlsquoactiviteacute 10X
additionneacute drsquo1 μL de dNTP (100 mM) de 14 μL dlsquoARN totaux et des amorces (1μL oligodT
05 μgμL-1
et 1 μL hexaprimers 01 μgμL-1
) (Figure 57) Lrsquoensemble eacutetait incubeacute 5 min agrave
65degC dans un thermocycleur (Mastercycler Eppendorf)afin de lineacuteariser les ARN puis
refroidi progressivement jusqulsquoagrave 42degCce qui permet aux amorces de se fixer sur les ARN
Enfin 05 μL de RNAse block (40 UμL-1) et 1 μL de Reverse-transcriptase (RT) eacutetaient
ajouteacutes puis les tubes eacutetaient incubeacutes 1 heure agrave 42degC pour permettre la reacutetro-transcription Les
ADNc obtenus eacutetaient conserveacutes agrave -20degC jusqulsquoaux eacutetapes de PCR
124
Figure 57 Scheacutema simplifieacute de la reacutetro-transcription(source SALKIRSNCNRS)
4313 PCR classique
Le meacutelange reacuteactionnel permettant drsquoeffectuer une PCR classiqueest constitueacute de 2 μL
dADNc 05 μL de chaque amorce agrave 100 μM 1 μL de dNTP agrave 10 mM 3 μL de MgCl2 agrave 25
mM (cofacteur de la Taqpolymeacuterase) 5 μL de tampon dlsquoactiviteacute 10X 378 μL deau et 02 μL
de Taq polymeacuterase agrave 5 uμL-1
(Promega) Cette derniegravere permet de syntheacutetiser de faccedilon fidegravele
un brin compleacutementaire agrave partir drsquoune matrice ADN preacutesente dans leacutechantillon amplifiant
ainsi lrsquoADNLrsquoensemble a eacuteteacute placeacute dans un thermocycleur (Mastercycler Eppendorf) qui
reacutealise plusieurs cycles de PCR Chaque cycle comportait 3 eacutetapes successives
A La deacutenaturation de lrsquoADN seacuteparation des deux brins compleacutementaires par une
eacuteleacutevation de la tempeacuterature agrave 95degC pendant 30 secondes agrave 1 minute
B Lhybridation fixation des amorces au niveau des reacutegions speacutecifiques encadrant
le segment agrave amplifier La dureacutee de cette eacutetape est de 30 sec et la tempeacuterature est
deacutefinie au cas par cas car elle deacutepend du Tm (tempeacuterature de fusion) du couple
drsquoamorces utiliseacutees (comprise geacuteneacuteralement entre 42 et 65degC)
5 min 65degC
Lineacutearisation
Refroidissement jusqursquoagrave 42degC
ARN agrave amplifier 5rsquo 3rsquo
ARN agrave amplifier 5rsquo 3rsquo
Fixation des amorces
Reverse-transcriptase (RT)
RNAse block
1 h 42degC
ARN agrave amplifier 5rsquo 3rsquo
Reste du meacutelange
ARN agrave amplifier dNTP (A T C G)
OligodT(amorces poly T)
Hexaprimer
Tampon drsquoactiviteacute
Meacutelange
125
C Lrsquoeacutelongation synthegravese du brin compleacutementaire par la Taq polymeacuterase pendant 1
minute agrave 72degC (Figure 58)
Ce cycle est reacutepeacuteteacute entre 30 et 50 fois et en fin de reacuteaction une eacutetape de 10 min agrave 72degC permet
agrave llsquoenzyme de finaliser les eacutelongations des brins dlsquoADNc
Figure 58 Principe drsquoun cycle de PCR classique(source SALKIRSNCNRS)
4314 Electrophoregravese
La taille des amplifiats de PCR est veacuterifieacutee sur gel dagarose 1 (pv) Ce dernier a
eacuteteacute reacutealiseacute par dissolution drsquoune poudre drsquoagarose dans du tampon TAE 1X (Tris base agrave 40
mM + acide aceacutetique agrave 57 + Na2EDTA2H2O agrave 2 mM) par chauffage aux micro-ondes 2
μL de bromure deacutethidium (10 mgmL-1
agent intercalant de llsquoADN) ont eacuteteacute ensuite introduits
agrave ce meacutelange Une fois solidifieacute le gel a eacuteteacute plongeacute dans une cuve eacutelectrophoreacutetique contenant
un bain de TAE 1X 20 μL damplifiat de PCR meacutelangeacutes agrave 5 μL de tampon de charge ont eacuteteacute
deacuteposeacutes dans un puits Un champ eacutelectrique de 100 volts a alors eacuteteacute appliqueacute pendant 20 agrave 40
minutes puis le gel a eacuteteacute transfeacutereacute sous une lampe agrave UV Sous cette lumiegravere le BET fluoresce
et permet de reacuteveacuteler les diffeacuterents fragments dADN (Figure 59)
126
mt atp6
1 2 3 4 1 2 3 4 5 Reacutepliquats
Figure 59 Gel drsquoagarose renfermant les ADN drsquointeacuterecirct
4315 Purification des fragments dinteacuterecirct
La purification des fragments dinteacuterecirct srsquoest faite agrave partir de lrsquoamplifiat de PCR agrave llsquoaide
du kit laquo QIAquick PCR amplification extraction kit raquo (Qiagen) selon les recommandations du
fournisseur Cinq volumes de tampon PB ont eacuteteacute ajouteacutes sur lrsquoamplifiat PCR puis lrsquoensemble
a eacuteteacute deacuteposeacute sur une colonne drsquoaffiniteacute retenant les acides nucleacuteiques puis centrifugeacute 60
secondes agrave 14 100 g Le filtrat obtenu a eacuteteacute jeteacute et un lavage a eacuteteacute effectueacute Ce dernier
consistait agrave ajouter 750 microL de tampon PE suivi drsquo1 minute de centrifugation agrave 14 100 g Cette
eacutetape eacutetait suivie drsquoun seacutechage de la colonne qui est reacutealiseacutee gracircce agrave une centrifugation (60 sec
agrave 14 100 g) apregraves srsquoecirctre deacutebarrasseacute du filtrat Suite agrave cette eacutetape la colonne eacutetait transfeacutereacutee
dans un nouveau tube de 15 mL et 30 μL de tampon deacutelution (tampon EB) eacutetaient deacuteposeacutes
Enfin apregraves 2 min dlsquoincubation de la colonne avec le tampon EB agrave tempeacuterature ambiante les
fragments eacutetaient reacutecupeacutereacutes par centrifugation (60 sec agrave 14 100 g) (Figure 60)
Figure 60 Purification des fragments de gegravenes drsquointeacuterecircts (source QIAquick PCR
amplification extraction Kit)
127
4316 Clonage et transformation bacteacuterienne
Le principe du clonage bacteacuterien est drsquoisoler un fragment dlsquoADN en llsquoinseacuterant dans un
vecteur (ex plasmide) capable de se multiplier dans les bacteacuteries Llsquoinsertion dans le vecteur
est reacutealiseacutee agrave lrsquoaide drsquoenzymes de restriction qui permettent la lineacutearisation du vecteur (Figure
61)
Figure 61 Clonage et transformation bacteacuterienne (Paul-Pont 2010)
a Insertion des fragments dans le vecteur
Le plasmide pGEMT pGEMreg-T easy vector systems(Promegareg) a la capaciteacute
drsquoattribuer aux bacteacuteries transformeacutees la reacutesistance agrave lampicilline (antibiotique) gracircce agrave la
preacutesence du gegravene Ampr Le pGEMT initialement lineacuteaire preacutesente agrave chaque extreacutemiteacute une
base azoteacutee laquo T raquo libre compleacutementaire agrave la base azoteacutee laquo A raquo libre ajouteacutee agrave chaque
extreacutemiteacute 3 du fragment amplifieacute par la Taq polymeacuterase pendant la reacuteaction de PCR Les
liaisons phosphodiester entre le fragment agrave cloner appeleacutes insert et le vecteur sont creacuteeacutes agrave
lrsquoaide drsquoune enzyme particuliegravere la T4 DNA ligase issue du bacteacuteriophage T4 Le meacutelange
reacuteactionnel eacutetait constitueacute drsquo1 μL de plasmide (50 ngmL-1
) 3 μL de fragment purifieacute 1 μL de
ligase (3 UμL-1) et 5 μL de tampon 2X Lrsquoensemble eacutetait laisseacute 1 h agrave tempeacuterature ambiante
puis une nuit agrave 4degC Le meacutelange de ligation obtenu contenait agrave la fois des plasmides ayant
inteacutegreacute le fragment dlsquointeacuterecirct avec succegraves ainsi que des plasmides vides sans insert
b Transformation des bacteacuteries
La transformation bacteacuterienne consiste agrave mettre le meacutelange de ligation en preacutesence de
bacteacuteries de faccedilon agrave ce que le vecteur avec eacuteventuellement lrsquoinsert peacutenegravetre dans la bacteacuterie
pour srsquoy multiplier Les bacteacuteries Escherichia coli thermo-compeacutetentes laquo JM 109 competent
cells high efficiency raquo Promegareg sont capables drsquoincorporer des vecteurs par choc
thermique Ces bacteacuteries preacutealablement stockeacutees agrave ndash 80degC eacutetaient lentement deacutecongeleacutees sur
glace 50 μL de bacteacuteries eacutetaient ajouteacutes agrave 2 μL du meacutelange de ligation Lrsquoensemble eacutetait
gardeacute dans la glace pendant 20 min puis soumis agrave un choc thermique en lrsquoincubant 45 s agrave
128
42degC Le meacutelange eacutetait replaceacute immeacutediatement apregraves dans la glace pendant 2 min puis 950
μL de milieu de culture liquide LB (milieu LB Luria Bertani) eacutetaient ajouteacutes agrave lrsquoensemble
Cette eacutetape eacutetait suivie drsquoune incubation du meacutelange 1 h agrave 37degC Ceci permettait aux bacteacuteries
dlsquoexprimer le plasmide et ainsi acqueacuterir la reacutesistance agrave lampicilline Finalement 200 μL de
cette suspension bacteacuterienne eacutetaient eacutetaleacutes sur milieu LB solide contenant de lampicilline
(LB-Amp - 100 μgmL-1
) Sur ce milieu solide seules les bacteacuteries ayant incorporeacute et exprimeacute
le pGEMT parviennent agrave croicirctre et former une colonie
Les bacteacuteries peuvent ne pas avoir reccedilu de vecteurs apregraves transformation Il faut donc
pouvoir distinguer les bacteacuteries ayant incorporeacute les vecteurs de celles qui nrsquoont pas reacuteussi
Cette distinction appeleacutee seacutelection a eacuteteacute obtenue agrave llsquoaide de gegravenes particuliers apporteacutes par le
vecteur En effet le site drsquoinsertion de lrsquoinsert est situeacute agrave lrsquointeacuterieur du gegravene de la szlig-
galactosidase Lrsquoinsertion coupe donc ce gegravene qui ne fonctionnera plus Il est donc possible de
distinguer les vecteurs qui ont inseacutereacute un fragment dlsquoADN de ceux qui nrsquoont rien inseacutereacute mais
se sont re-circulariseacutes agrave lrsquoaide de la ligase simplement en testant le fonctionnement de la szlig-
galactosidase Ceci a eacuteteacute reacutealiseacute en additionnant au milieu de culture des bacteacuteries un substrat
de llsquoenzyme (Xgal - 20 μgmL-1
) qui lorsque celle-ci fonctionne est transformeacute en un produit
qui colore les colonies bacteacuteriennes en bleu Ainsi les colonies ayant incorporeacute un plasmide
vide eacutetaient coloreacutees en bleue contrairement agrave celles ayant incorporeacute un plasmide avec insert
qui restaient blanchacirctres
Apregraves une nuit dincubation agrave 37degC 10 colonies blanchacirctres au minimum eacutetaient
isoleacutement repiqueacutees dans 10 tubes remplis avec 3 mL de milieu LB-Amp liquide puis
incubeacutees une nuit agrave 37degC sous agitation La veacuterification de la preacutesence de lrsquoinsert dans le
plasmide incorporeacute par les bacteacuteries seacutelectionneacutees a eacuteteacute fait par une eacutetape de PCR agrave laide
damorces universelles preacutesentes sur le plasmide (T7 et Sp6) puis reacuteveacutelation sur gel
dlsquoeacutelectrophoregravese en fonction de la taille attendue
Une fois les colonies contenant le plasmide avec lrsquoinsert dlsquointeacuterecirct repeacutereacutees 1 mL de la
suspension bacteacuterienne correspondante eacutetait fixeacute dans 100 μL de glyceacuterol puis envoyeacute agrave une
entreprise priveacutee chargeacutee du seacutequenccedilage du fragment dlsquointeacuterecirct (MillGen)
432 PCR quantitative en temps reacuteel
La PCR quantitative permet la deacutetection et la quantification des produits amplifieacutes en
temps reacuteel en cours de reacuteaction (Figure 62) gracircce agrave lrsquoutilisation du SYBR Green I Ce dernier
est un fluorochrome qui possegravede la proprieacuteteacute de srsquointercaler entre les bases dune seacutequence
nucleacuteotidique double brin et de fluorescer dans cette condition(λ 530 nm)Lrsquointensiteacute de la
129
lumiegravere eacutemise par ce fluorochrome est directement proportionnelle au nombre de copies du
fragment amplifieacute Durant cette eacutetude les PCR quantitatives ont eacuteteacute reacutealiseacutees agrave lrsquoaide du
LightCycler (Roche Molecular Biochemicals) Ce thermocycleur est eacutequipeacute dun
spectrophotomegravetre qui mesure la fluorescence eacutemise par chaque eacutechantillon agrave lissue de
chaque eacutetape deacutelongation Les amorces compleacutementaires agrave la reacutegion eacutetudieacutee ont eacuteteacute deacutefinies agrave
laide du logiciel LightCycler Probe design (version 10 Roche) apregraves qursquoune partie de la
seacutequence nucleacuteotidique du gegravene ait eacuteteacute connue Le meacutelange reacuteactionnel reacutealiseacute dans des
capillaires en verre eacutetait formeacute drsquo1 μL de tampon 1b activeacute (tampon dactiviteacute + SYBR Green
+ Taq polymeacuterase + dNTPs) 32 μL de MgCl2 agrave 25 mM 2 μL damorces (sens et anti-sens) agrave
3 μM 1 μL dADNc et 128 μL deau ultra-pure
Le programme thermique commenccedilait par une eacutetape preacutealable dactivation de lenzyme
de 10 min agrave 95degC suivie de la reacutepeacutetition de 50 cycles damplification (95 degC 5 s 60 degC 5 s
et 72 degC 20 s) En fin de reacuteaction la speacutecificiteacute de la PCR eacutetait analyseacutee par reacutealisation dlsquoune
courbe de fusion En effet chaque produit drsquoamplification eacutetait caracteacuteriseacute par une
tempeacuterature de fusion (Tm) qui deacutepend de sa composition en bases G et C et qui lui est donc
propre La courbe de fusion eacutetait obtenue par le suivi de la fluorescence du SYBR Green I
durant le chauffage progressif allant de 60 agrave 95 degC Les Tm eacutetaient deacutetermineacutees par analyse de
la perte de la fluorescence lorsque les deux brins se seacuteparent
En plus des gegravenes eacutetudieacutes un controcircle endogegravene eacutetait systeacutematiquement amplifieacute
Dans notre cas le gegravene de reacutefeacuterence choisi eacutetait le gegravene18S Pour chaque eacutechantillon analyseacute
le nombre de copies dADNc du gegravene dinteacuterecirct a dabord eacuteteacute normaliseacute par rapport au nombre
de copies dADNc du 18S avant decirctre utiliseacute pour comparer lexpression des gegravenes dinteacuterecirct
chez les individus Notons que nous avons aussi testeacute lrsquoexpression du gegravene codant pour
lrsquoactine cependant lrsquoexpression du gegravene 18S srsquoest reacuteveacuteleacute ecirctre plus stable
Les facteurs drsquoinduction et de reacutepression des gegravenes ont eacuteteacute deacutetermineacutes par la meacutethode
2-ΔCt
deacutecrite par Livak et Schmittgen (2001) ougrave ΔCt est la diffeacuterence entre le cycle de sortie
(Ct) du gegravene drsquointeacuterecirct et le cycle de sortie du gegravene de reacutefeacuterence Notons que le Ct est obtenu agrave
partir de la courbe de fluorescence en fonction du nombre des cycles Crsquoest le point pour
lequel le signal fluorescent est significativement supeacuterieur au bruit de fond et apparait en
deacutebut de la phase exponentielle Enfin pour chaque gegravene eacutetudieacute la valeur moyenne de
llsquoexpression du gegravene deacutetermineacutee chez les individus contamineacutes a eacuteteacute compareacutee avec celle
observeacutee chez les teacutemoins pour ce mecircme gegravene
130
Figure 62 Principe geacuteneacuteral de la PCR quantitative en temps reacuteel (dapregraves Paul-Pont
2010)
A Deacutenaturation Seacuteparation des 2 brins par augmentation de la
tempeacuterature (96degC) Le SYBR Green en solution eacutemet peu de fluorescence
B Hybridation Fixation des amorces et intercalation du SYBR Green
entre les 2 brins drsquoADN Leacutegegravere eacutemission de fluorescence C Elongation Synthegravese du brin compleacutementaire par la taq polymeacuterase
avec incorporation progressive du SYBR Green augmentant ainsi la fluorescence Le signal de fluorescence est mesureacute par le thermocycleur agrave la fin de chaque phase drsquoeacutelongation
D Cycle apregraves cycle Augmentation du signal de fluorescence agrave chaque
cycle en relation avec lrsquoaugmentation drsquoADNc syntheacutetiseacute E Evolution de la fluorescence en fonction du nombre de cycle de
PCR
capillaires
LightCycler
capillaires
LightCycler
131
Chapitre III
Etude de lrsquoimpact du cadmium sur la
survie lrsquohistologie les mitochondries et
les antioxydants chez P clarkii
132
Mitochondrial gene expression antioxidant responses and histopathology after
cadmium exposure
Simone Al Kaddissi12
Alexia Legeay2 Antonia Concetta Elia
3 Patrice Gonzalez
2 Magali
Floriani1 Isabelle Cavalie
1 Jean-Charles Massabuau
2 RodolpheGilbin
1 and Olivier Simon
1
1Laboratory of Radioecology and Ecotoxicology (LRE) Institute of Radioprotection and
Nuclear Safety (IRSN) Bd 186 BP 3 13115 Saint-Paul-Lez-Durance France
2Laboratory of AquaticEcotoxicology (EA) University of Bordeaux1UMR CNRS 5805 Dr
Peyneau square 33120 Arcachon France
3Ecotoxicology Laboratory Department of Cellular and Environmental Biology University of
Perugia 06123 Perugia Italy
133
Abstract
The present study is the first that focuses on the elucidation of cadmium effects on the
transcription of mitochondrial genes of Procambarus clarkii after acute (005 05 and 5 mg
CdL 4-10 days) and chronic exposures (10 microgL 30-60 days) Transcriptional responses of
cox1 atp6 and 12S using quantitative real time RT-PCR were assessed in gills and
hepatopancreas Additionally the expression levels of genes involved in detoxification andor
oxidative stress responses (mt sod(Mn)) and enzymatic activities of antioxidants (SOD CAT
GPX GST) were analysed The histopathological effects in hepatopancreas of crayfish were
evaluated by light microscopy Relationships between endpoints at different levels of
biological organisation and Cd bioaccumulation were discussed Results show that molecular
responses can vary depending on the intensity and duration of the chemical stress applied to
the organisms and that the study of mt gene expression levels seemed to be the best tool to
assess Cd intoxication
Keywords Cadmium gene expression levels histology metallothionein mitochondria
oxidative stress crayfish molecular responses biomarker enzymatic activities
134
1 Introduction
Cadmium (Cd) is present naturally in rivers and lakes at concentrations inferior to 01
microgL and is believed to be one of the most abundant and ubiquitously distributed toxins in the
aquatic system (Novelli et al 2000 Pinot et al 2000) This heavy metal is principally
obtained as a by-product in zinc refining (Pinot et al 2000) and is also found in phosphate
fertilizers (Cupit et al 2002) It is mainly used in industrial production of batteries plastic
alloys and synthetic materials (Thornton 1992) Cd is released to the aquatic environment
from both anthropogenic sources such as industrial and urban effluents agricultural runoffs
and natural sources such as rocks and soils (Choi et al 2007) In France some streams suffer
from anthropogenic Cd contamination for example the Riou Mort stream can show a mean
annual concentration of 22 μgL of Cd (Morin et al 2007)
Major programs of freshwater safeguard have studied the deleterious impacts of Cd at the
ecosystem community or population levels of organization (Brooks et al 2004 Issartel et al
2010 Morin et al 2007) However the molecular mechanism responsible for toxic effects of
Cd is far from being completely understood (Amara et al 2009 Casalino et al 2002) A
number of mechanisms of Cd toxicity have been suggested including ionic and molecular
mimicry (Bridges and Zalups 2005) interference with cell adhesion and signalling
(Thompson et al 2005) inhibition of energy metabolism (Cannino et al 2009 Muller 1986
Tang and Shaikh 2001) oxidative stress (Gonzalez et al 2006 Jia et al 2010 Stohs et al
2001 Wang and Wang 2009 Wang et al 2010) apoptosis (Risso-De Faverney et al 2004)
genotoxicity (Vandegehuchte et al 2009) and cell-cycle disturbance (Yang et al 2004) The
severity of these effects seemed to be dependent on the resistance of the biological model
considered and influenced by the conditions of exposure (duration and concentration) to the
contaminant
These responses to Cd were observed in various organisms but studies conducted on
crustaceans are scarce Procambarus clarkii was used in this study as a model to analyse Cd
effects on crayfish health because this species is the most cosmopolitan crayfish around the
world and is able to tolerate extreme and polluted environments (Gherardi 2006) Moreover
P clarkii has been used as indicator of metal pollution in numerous studies of aquatic
environments and is known to be suitable for toxicology and risk assessment studies since it
tends to accumulate metals such as Cd in its tissues (Anderson et al 1997 Alcorlo et al
2006 Saacutenchez Loacutepez et al 2004 Suaacuterez-Serrano et al 2010) Many biomarkers had been
suggested to assess Cd contamination in the environment The responses of stress proteins
such as metallothioneins (MT) and antioxidant enzymes are the most commonly used markers
135
of Cd intoxication in crustaceans (Amiard et al 2006 Downs et al 2001 Lei et al 2011
Ma et al 2008 Martiacuten-Diacuteaz et al 2006 Wu and Chen 2005) However to our knowledge
no study had focused on the elucidation of Cd effects on the transcription of mitochondrial
genes genes involved in oxidative stress responses and detoxification of the crayfish P
clarkiiThese genes expression levels could provide detailed information about Cd
mechanisms of toxicity in this species In fact transcriptomics provide a holistic overview of
the molecular changes underlying biological processes affected by a toxicant without biases to
anticipated pathways (Poynton et al 2008) Discovery of perturbed pathways whether these
be directly related to the mode of action of the pollutant or downstream secondary stress
responses help to provide toxicity testing strategies toward relevant end points Additionally
omic tools (such as gene expression levels) can potentially help screen for biomarkers of
toxicity in ecotoxicological studies However linkage must be made between molecular
responses and adverse outcomes on individuals (Poynton et al 2011) The present study
focused on the elucidation of the effects that Cd exerts on crayfish mitochondria after acute
(005 05 and 5 mg CdL for 10 days) and chronic exposures (10 microgL for 60 days)
Mitochondria are key intracellular targets for Cd due to their ability to accumulate this
substance and because of the sensitivity of mitochondrial enzymes to Cd induced damage
(Cannino et al 2009 Liu et al 2009 Pulido and Parrish 2003 Valko et al 2005) Because
of the central role of mitochondria in critical cellular processes such as bioenergetics redox
signalling and cell death Cd-induced mitochondrial damage could have long ranging
consequences for cellular function energy homeostasis and whole-organism performance and
survival (Kurochkin et al 2010) Herein the molecular impact of Cd on the mitochondria
was investigated in gills and hepatopancreas of Pclarkii Consequently transcriptional
responses of few mitochondrial genes (cox1 atp6 and 12S) using quantitative real time RT-
PCR were assessed as biomarkers of Cd toxicity We also evaluated whether there was a
response to oxidative stress and an attempt of detoxification to better understand the
mechanisms of action of Cd Therefore expression levels of genes involved in oxidative
stress responses and detoxification (sod(Mn) and mt) were analysed together with enzymatic
activities of antioxidants such as superoxide dismutase (SOD) catalase (CAT) glutathione
peroxidase (GPX) and glutathione-S-transferase (GST)As genes of P clarkii encoding for
these antioxidants are not sequenced the investigation of oxidative stress induction had to be
done by following the enzymatic activities Histopathological effects in hepatopancreas of
crayfish were evaluated by light microscopy to investigate whether the structural integrity of
cells was challenged The survival rates of crayfish after the different types of exposures were
136
also assessed Relationships between endpoints were further discussed in the attempt of
linking the effects on different levels of biological organisation between each others The Cd
bioaccumulation levels were also examined in both organs and correlated to the biological
responses
2 Materials and methods
21 Biological model and acclimatization
Adults intermoult males P clarkii were collected from the Viguerat swamp of Camargue
in the south of France and were acclimatized three weeks to experimental conditions They
were maintained under a 1212h lightdark photoperiod in synthetic water at 17plusmn 1degC (water
composition Casup2+= 1640 Mgsup2
+= 500 Nasup2
+ = 870 K
+= 80 Cl
-= 4100 SO4
2-= 509 NO3
-=
765 HCO3-= 281 all in micromolL pH 66 plusmn 03) Freshwater ionic constitution was chosen to
maintain low levels of nitrates and to assure an absence of any non essential trace metal in
water This ionic composition also meets crayfish physiological needs (Al Kaddissi et al
2011 2012) The use of synthetic water was essential to maintain constant and similar
concentrations of ions throughout the experiments and in all conditions of exposure
22 General experimental protocol for acute exposure
The ASTM standard guide lines for conducting acute toxicity tests on macroinvertebrates
were respected (ASTM E729 1996) Thus male intermoult crayfish (272 plusmn 5g 9 plusmn 05 cm
from cephalothorax to telson n=50) were starved 48 h before the beginning of the
experiment In each treatment tank a group of ten crayfish was submerged in 6 L of test
solution (three times the height of the test organisms following ASTM E729-96
recommendations) Groups were exposed to 0 (control) 005 (044microM) 05 (445 microM) and 5
mg CdL (445 microM) (from CdCl2 stock solution 1gL) Ionic concentrations of the medium
(ie Cl-) were adapted for each condition of exposure to remain constant after Cd addition
Every single specimen was kept in an individual chamber (cylinder made from plastic netting
1cm mesh 11cm diameter) to avoid cannibalism Crayfishrsquos mortality was checked regularly
Half of the water column was renewed manually on a daily basis in order to maintain stable
water composition and contamination levels Cd water concentrations were measured before
and after the renewal and adjusted to assure mean values significantly close to nominal
concentrations (Table 12 see below for metal quantification) The temperature was
maintained at 172 plusmn 04degC and the pH was monitored daily (pH 701 plusmn 024) The
concentrations of the major ions in water (NO3- NO2
- Cl
- SO4
2- PO4
3-) were checked by an
137
Ion Chromatography System (ICS-3000) during the experiment and were significantly
identical to the desired concentrations already mentioned above
Table 12 Nominal and measured Cd (microgL) concentrations in water throughout the
acute (n=20) and chronic (n= 60) experiments Cd bioaccumulation (microg g DW mean plusmn
SEM n= 4 to 5 in each treatment condition) in gills and in hepatopancreas of the
crayfish P clarkii after 4 10 30 and 60 days exposure to Cd (10 to 5000 microgL)
Nominal Cd
concentrations
in water (microgL)
Measured Cd
concentrations
in water (microgL)
Cd bioaccumulation in gills
(microgg DW)
Cd bioaccumulation in
hepatopancreas (microgg DW) T4 T10 T4 T10
Acu
te e
xposu
re
0 0 020 plusmn 002
(n=5)
057 plusmn 012
(n=5)
070 plusmn 012 a
(n=5)
080 plusmn 021 c
(n=5)
50 43 plusmn 2 2380 plusmn 980
(n=5)
1213 plusmn 177
(n=4)
178 plusmn 044 ab
(n=5)
226 plusmn 058 c
(n=4)
500 523 plusmn 13 10776 plusmn 23
(n=5)
8976 plusmn 2169
(n=5)
455 plusmn 160 b
(n=5)
1511 plusmn 289
(n=5)
5000 5 190 plusmn 680 34857 plusmn 75
(n=4)
46087 plusmn 234
(n=4)
5367 plusmn 108
(n=4)
19930 plusmn 60
(n=4)
Chro
nic
exposu
re
T30 T60 T30 T60
0 0 0 plusmn 0
(n=5)
006 plusmn 006
(n=5)
128 plusmn 021
(n=5)
195 plusmn 023
(n=5)
10 1034 plusmn 048 442 plusmn 097
(n=5)
288 plusmn 128
(n=5)
1253 plusmn 528
(n=5)
2354 plusmn 658
(n=5) (abc)
Means of each sampling time designated with the same letters are not significantly different (Pgt 005)
()
Significant difference between the bioaccumulation at day 4 (T4) and day 10 (T10) (Plt 005)
23 General experimental protocol for chronic exposure
Male intermoult crayfish (22 plusmn 09g 9 plusmn 01cm from cephalothorax to telson n=30) were
fed every two days around 01gindividual of commercial trout pellets (tested basal Cd
concentration in pellets= 028 microg Cdg plusmn 004) Groups of ten crayfish of the same sex were
exposed to 0 (control) and 10 microg CdL for 60 days Twenty five percent of the water column
was renewed daily by a continuous flow-through technique A large volume of each test
solution (0 and 10 microgL) was prepared once a week solutions flowed through the respective
tanks containing crayfish constantly Cd concentrations in the water column was measured
once daily and adjusted if necessary to assure a constant contamination pressure Crayfish
were also isolated in chambers (cylinder made from plastic netting 1cm mesh 11cm
diameter) to avoid death by cannibalism Temperature was maintained at 17degC plusmn 007 pH was
monitored every day (pH 62 plusmn 005) and ionic concentrations were verified twice a week by
138
ICS-3000 (NO3- NO2
- Cl
- SO4
2- PO4
3- concentrations were stable and equal to the desired
levels already mentioned)
24 Tissues sampling and preparation
At days 4 (T4) and 10 (T10) of the acute exposure and at days 30 (T30) and 60 (T60)
of the chronic experiment four to five living crayfish were randomly sampled and sacrificed
For all sampling time and all exposure conditions the hepatopancreas and the gills were
collected from each individual and divided into two parts One part was divided in several
aliquots and then conserved at -80degC for further bioaccumulation gene expression and
enzymatic activity analyses The second part was directly prepared for microscopic analyses
25 Metal quantification
Water samples from each tank were acidified by nitric acid (31 mM of HNO3) prior to
metal quantification Hepatopancreas and gills were first dried at 45˚C over two days
digested in 3ml of HNO3 (155 M) for 90 min at 95degC and then left to dry for 60 min at
105degC Afterwards 2ml of H2O2 (30) were added to complete the digestion and were then
dried again for 20 min at 105degC Samples were finally dissolved in acidified water (02 of
HNO3 155M) before analysis Samples were measured for Cd by atomic absorption
spectrophotometry using a graphite furnace (4110 ZL Perkin-Elmer detection limit 04
microgL) The analytical method was validated by analyzing standard biological reference
materials (TORT-2 267 plusmn 06 microg Cdg Lobster hepatopancreas DOLT-2 208 plusmn 06 microg
Cdg Dogfish liver NCRCRNC Ottawa Canada)
26 Total RNA extraction reverse transcription of RNAs and Real-time quantitative
PCR
Total RNA were extracted from 20 to 40 mg of tissue using the ldquoAbsolutely RNA
Miniprep kitrdquo (Agilent) according to the manufacturers instructions First-strand cDNA was
synthesized from total RNA using the Stratascript First-Strand Synthesis System (Agilent)
according to the manufacturers instructions The cDNA mixture was conserved at -20degC until
needed Real-time PCR reactions were performed in a Light Cycler (Roche) following the
manufacturers instructions using the DNA intercalating dye SybrGreen I The amplification
program consisted of one cycle at 95degC for 10 min and 50 amplification cycles at 95degC for 5s
60degC for 5s and 72degC for 20s Specific primer pairs used to determine target genes expression
levels are listed in table 13 PCR specificity was determined for each reaction from the
139
dissociation curve of the PCR product This dissociation curve was obtained by following the
SybrGreen fluorescence level during a gradual heating from 60 to 95 degC Relative
quantification of each gene expression level was normalized according to the 18S gene
expression a housekeeping gene Relative expression of a gene was generated using the 2minusΔCT
method as described by Livak and Schmittgen (2001) where ΔCT represents the difference
between the cycle threshold of specific gene and the cycle threshold of the 18S Therefore the
Expressionrsquos factor (EF) of each gene in comparison with control corresponds to the
following equation EF=2- ΔCT
(Treatment) 2- ΔCT
(Control)
Table 13 Gene names accession numbers specific primer pairs used in the quantitative
PCR analysis of the six studied genes of P clarkii and their function
Gene Primers (5-3) Function and accession number
cox1Cytochrome C
oxydase subunit 1
(complex IV)
AATGGGATACCTCGACGTTATTCA (a)
GCAGGAGGATAAGAATGCTGT (b)
Encoding for an enzyme in the inner
membrane of mitochondrion that helps
establish a transmembrane gradient of
protons AY7011951
atp6ATP syntase subunit 6
(complex V)
GGCAGCAAATATAATTGCTGG (a)
TTGCAACGGCAGATTCTAATAT (b)
Encoding for an enzyme in the inner
membrane of mitochondrion that uses the
gradient of protons created by other
complexes to synthesize ATP GU2203691
12S Ribosomal RNA 12 S ACTAGAATATTAGGAGTTATGTTCTT(a)
GCTGCACCTTGATCTAATATAC (b)
Indicator of the amount of mitochondria in
cells EF0122801
Sod(Mn)MitochondrialMn-
Superoxyde
dismutase
GCCACCACTAAAATACGAGTA (a)
CCATTGAACTTTATAGCTGGTA (b)
Encoding for an enzyme involved in the fight
against oxidative stress EU2544883
mt Metallothionein
CGAGGGCGGGTGCAAGACT (a)
CTTGGAGCAGGTCTTGGCAC (b)
Encoding for MT protein involved in
detoxifying Cd and in the protection against
reactive oxygen species GU2203681
18s 18S ribosomal RNA GCAATAACAGGTCTGTGATGCC (a)
AGGGACGTAATCAGCGCAA(b)
House keeping gene X906721
(a) Forward primer
(b) Reverse primer
27 Enzymatic activities analysis
Enzymatic activities were determined in the cellular cytosolic fractions of tissues sampled
from the chronic exposure experiment to help understand the implication of cellular stress on
the functioning of mitochondria Thus gills and hepatopancreas of each individual were
homogenized respectively in a 110 and 120 weight volume (WV) proportion in ice cold
Tris-HCl (100mM pH 78) buffer containing 100 microM phenylmethanesulfonyl fluoride
(PMSF) 0008 aprotinin Uml and 01mgml of bacitracin An aliquot of each homogenate
was centrifuged at 15000g for 30 min at 4degC supernatants were further centrifuged at
100000g for 1h at 4degC SOD was determined spectrophotometrically using the ldquo19160 SOD
determination kitrdquo (Fulka) according to the manufacturers instructions The absorbance was
140
read at 450 nm using a plate reader SOD activity was expressed as Umg prot CAT activity
was measured by following the decrease in absorbance (for 1 min) at 240 nm due to H2O2
consumption (ε= 004 mM-1
cm-1
) The assay was carried out in Na-phosphate buffer
(100mM pH 7) and 12mM H2O2 GPX activity using cumene hydroperoxideas a substrate
was determined and the oxidation of NaDPH was followed for 1 min at 340 nm (ε= 622 mM-
1 cm
-1) The assay condition was 100mM Na-phosphate buffer with pH 75 1 mM EDTA
012 mM NaDPH 2 mM GSH 1 mM DTT 08 mM cumene hydroperoxide and 1U of
glutathione reductase GST activity was measured with 1-chloro-24-dinitrobenzene (CDNB)
as substrate The assay of the activity with CDNB measured the formation of the conjugate
with GSH during 1 min at 340 nm (ε= 96 mM-1
cm-1
) The assay condition was 100 mM Na-
phosphate buffer with pH 65 1 mM GSH and 1 mM CDNB Protein concentration was
determined using ldquoMicro BCATM
Protein Assay Kitrdquo (Thermo scientific) according to the
manufacturers instructions The absorbance was read at 562 nm using a plate reader
Biochemical analysis was performed with SOFTmax PRO spectrophotometer at constant
temperature of 25degC
28 Histological methods
Fresh tissues were fixed with 25 glutaraldehyde in 01M sodium cacodylate buffer (pH
74) for 48 h at 4 degC (Al Kaddissi et al 2011) then washed 3 times for 5 min with 01M
sodium cacodylate buffer (pH 74) and then post-fixed with 1 osmium tetroxide in the same
buffer for 1 h Samples were subsequently dehydrated with successive baths of ethanol and
propylene oxide and finally embedded in Epon 812 (TAAB) Embedded samples were cut in
semi-thin sections of 200 to 500 nm and stained with aqueous blue toluidine Sections were
observed under a light microscope (Leica DM 750) and images were taken and saved with a
Leica camera ICC50 and a LAS EZ software
29 Statistical analysis
Results are given as mean plusmn the standard error of the mean (SEM) All analyses were done
using the R language and environment for statistical computing (R Development Core Team
2009) For all statistical results a probability of Plt 005 was considered significant Survival
rate was presented using Kaplan Meierrsquos estimator (Kaplan 1983)This method estimates the
fraction of living organisms for a certain amount of time after treatment and takes into
account censored data (ie losses of crayfish by sampling at T4 before the final outcome is
observed at T10) The significant effects of factors (ie time and metals concentrations in
141
water) on bioaccumulation or on enzymatic activities were performed using analysis of
variance (ANOVA) after checking assumptions of normality and variance homogeneity of
residuals Normality assumption was visually checked using quantile-quantile plot (QQplot)
of standardized residuals versus normal quantiles Variance homogeneity assumption was
checked on residuals using standardized residuals versus fitted plot (Faraway 2002) When
the assumptions were not satisfied a logarithmic data transformation was applied If the
assumptions were still not satisfied the Kruskal-Wallis non-parametric test was used The
relationships between individual metal concentration in organs and gene expression levels or
enzymatic activities or Cd concentration in water were investigated using the non-parametric
Spearman rank correlation test due to the non-linearity of the data (R= spearmanrsquos correlation
coefficient)
3 Results
31 Survival rate
In the acute exposure experiment no mortality was recorded in the control group (0 mgL)
During the ten days period of contamination no mortality was observed among crayfish
exposed to 05 mgL of Cd and only 20 and 333 mortality were detected in groups
contaminated to 005 and 5 mgL of Cd respectively No mortality was observed among
crayfish in the chronic exposure experiment after 60 days of exposure to 0 and 10 microgL of Cd
32 Cd bioaccumulation in crayfish organs
Cd measured in gills and hepatopancreas are shown in table 12 and expressed in dry
weight of the tissues (DW)
In the acute exposure experiment Cd bioaccumulation in tissues were found to be highly
correlated with the increasing Cd concentrations in water (gills R= 094 Plt 22 10-16
hepatopancreas R= 087 P= 28 10-13
) In this experiment Cd accumulation was not time
dependent (P= 0073) in gills yet there was a significant increase in Cd concentrations in the
hepatopancreas for crayfish exposed from 05 to 5 mgL of Cd (plt 005) at T4 and T10 Gills
accumulated more Cd than hepatopancreas both at T4 and T10 (T4 P= 406 10-8
T10 P=
00053) In the chronic exposure experiment Cd bioaccumulation in tissues of exposed
crayfish was significantly different from that of controls (gills P= 31 10-6
hepatopancreas
P= 13 10-3
) at T30 and T60 The metal accumulation was not time dependent in any organ
(Pgt 005) Moreover Cd concentrations in tissues were highly correlated with waterborne Cd
142
concentrations (gills R=091 Plt 39 10-8
hepatopancreas R= 076 P= 91 10-5
) However in
this experiment hepatopancreas accumulated more Cd than gills at both times (Plt 005)
In both experiments accumulation levels in hepatopancreas do not seem to have reached a
steady state because concentrations in this organ were tending to increase over time even
though statistically this was not significant in the chronic exposure experiment
33 Gene expression levels and enzymatic activities
The expression of mitochondrial genes of tissues exposed to Cd seemed to be affected at
T4 and T10 in the acute exposure experiment (Table 14) Mainly the results for both organs
showed that cox1 gene expression level decreased significantly with increasing Cd
concentrations especially at T10 The atp6 gene was highly up-regulated at all sampling times
(ex in gills T4 5 mgL +103 folds) The mt gene expression level increased with time and
with increasing Cd concentrations (ex in gills T10 5mgL +39 folds in hepatopancreas
T10 5mgL +11 folds) The 12S gene expression level in gills decreased significantly at T4
but no difference was noted between contaminated crayfish and controls at T10 No decrease
in the amount of mitochondria was observed in the hepatopancreas since 12S was mostly up-
regulated at both times The sod(Mn) gene in gills was only up-regulated 2 fold at T10 when
exposed to 005 mgL of Cd while in the hepatopancreas sod(Mn) was significantly
repressed in most conditions of Cd exposure at both sampling times
Table 14 Expression factors (EF) of the five genes studied in P clarkii compared to the
basal level of controls (n= 4 to 5 in each treatment condition)
Organs
Cd treatment
condition (mgL)
cox1 atp6 12s sod(Mn) mt
T4 T10 T4 T10 T4 T10 T4 T10 T4 T10
Gills 005 2 2 14 2 2 25
05 -25 -3 5 26 -9 8
5 -3 103 25 -6 5 39
Hepatopancreas 005 -2 -6 8 -12 -5
05 -35 80 18 35 2 -35 2 3
5 -9 -2 183 13 3 2 -55 -3 145 11
Organs
Cd treatment
condition (microgL)
cox1 atp6 12s sod(Mn) mt
T30 T60 T30 T60 T30 T60 T30 T60 T30 T60
Gills 10 -2 3 -3 -3 5 95
Hepatopancreas 10 -2 -10 2 7 -4 3 2
()
Equal to control (-)
Down-regulated (+)
Up- regulated Only EFge 2 or EFle -2 are considered statistically
significant
143
0
05
1
15
2
25
3
35
30 60
Time (days)
GST
microm
ol
min
mg P
rot
0-Hp
Cd-Hp
0-G
Cd-G
0
10
20
30
40
50
60
30 60
Time (days)
GP
X n
mol
min
mg P
rot
0-Hp
Cd-Hp
0-G
Cd-G
In the chronic exposure experiment cox1 gene was repressed only about 2 fold in the
hepatopancreas at the end of the experiment The atp6 gene was repressed in both organs at
T30 then up-regulated at T60 The amount of mitochondria decreased significantly in the gills
at T30 (12S -3 folds) The 12S gene expression level in these organs was not significantly
different from that of controls at T60 indicating an increase in the amount of mitochondria
with time until it reached a normal status In the hepatopancreas an over-expression of the 12S
gene was noted with time ( at T30 +7 folds at T60) In contrast sod(Mn) gene expression
level decreased at T60 in all the studied tissues while mt gene was over-expressed in all
organs at T30 and T60
Enzymatic activities were evaluated only in organs sampled from the chronic exposure
experiment (Figure 63) No significant changes in activities of SOD CAT nor GPX were
recorded in presence of low concentrations of Cd even after 60 days of exposure However a
decrease in GST activity was evidenced at the end of the experiment in the gills of crayfish
(P= 0052) Contaminated gills presented a 424 decrease in GST activity compared to
controls
0
2
4
6
8
10
30 60
Time (days)
SO
D (
Um
g P
rot)
0-Hp
Cd-Hp
0-G
Cd-G
Figure 63 Antioxidants activities (SOD CAT GPX and GST) (mean plusmn SEM n=5) in
gills and hepatopancreas of crayfish P clarkii exposed 30 and 60 days to 0 and 10 microgL
of Cd () statistical significant differences between contaminated and control crayfish at
a given sampling time
0
20
40
60
80
100
120
140
160
30 60
Time (days)
CA
T micro
mol
min
mg P
rot
0-Hp
Cd-Hp
0-G
Cd-G
144
34 Biological responses and bioaccumulation
A correlation between molecular responses (gene expression levels or enzymatic activity)
and Cd bioaccumulation was assessed without taking into account possible variations in
responses over time Thus for every sampling time Cd bioaccumulation in the organ of
interest of each individual was associated with genes expression levels or enzymatic activities
evaluated in the same organ The cox1 gene expression was negatively correlated with Cd
concentrations in gills and hepatopancreas of crayfish after acute exposure to Cd (in gills R=
-053 P= 23 10-3
in hepatopancreas R= -045 P=0018) In the highly contaminated organs
mt and atp6 gene expression levels increased significantly with increasing Cd
bioaccumulation (mt-gills R= 04 P= 004 mt-hepatopancreas R= 065 P= 3 10-4
atp6-gills
R=052 P= 25 10-3
atp6-hepatopancreas R= 07 P= 835 10-5
) In the chronic exposure
experiment the down-regulation of sod(Mn) was significantly correlated to Cd
bioaccumulation in gills (R= -058 P= 0037) while a positive correlation was only observed
for mt gene in both organs (mt-gills R= 067 P= 0013 mt-hepatopancreas R= 046 P=
0049) CAT activity seemed to decrease in presence of low concentrations of Cd in
hepatopancreas of crayfish (R= -045 P=0053) Negative correlation was observed between
low levels of Cd concentrations and GST activities in both organs but was only significant in
gills (GST-gills R= -054 P= 0032 GST-hepatopancreas R= -033 P= 017)
35 Histological alterations
Damages to tissue structures were discerned in the hepatopancreas after ten days of Cd
exposure to 005 05 and 5 mgL of Cd (Figure 64) Epithelium of several tubules showed an
overall presence of numerous pathologically altered cells with cytoplasmic vacuoles Cell
walls were disintegrated and epithelial organization of cells was lost Cell shrinkage thinning
of the epithelium and lumen dilatation were observed at the highest levels of Cd
contamination Histological pathologies were less marked in hepatopancreatic tubules of
crayfish exposed 60 days to 10 microg CdL Vacuolisation appeared in some contaminated
tubules at the end of the chronic exposure experiment However this phenomenon was
confined to individual tubules and did not affect the entire digestive gland
145
Figure 64 Histopathological alterations in P clarkii hepatopancreas tubules after 10
days of acute exposure to Cd (1) 0 mgL (2) 005 mgL (3) 05 mgL (4) 5 mgL and 60
days of chronic Cd exposure (5) 10 microgL (R) absorptive cells (B) secretory cells (L)
Lumen The pathologies observed were (V) Vacuolization (T) thinning of the
epithelium (LD) lumen dilatation (CS) cellular shrinkage Magnification x 40
4 Discussion
41 Effects on survival rate
Crayfish mortality showed that Procambarus clarkii was highly resistant to Cd Results
did not allow a calculation of a ten days LC50 this value seems to be higher than 5 mgL in
our experimental conditions Del Ramo et al(1987) reported a very high Cd 96h LC50 value
for this species (15 -20 g) which was equal to 585 mgL (with 95 confidence intervals
418- 819 mgL) at 20˚C It should be noted that they conducted a static test so their Cd LC50
was based on the initial amount of Cd added to the water hence after 96 hours the
concentrations may have been less than those indicated Recently Wigginton and Birge
(2007) stated that the 96h Cd LC50 of adult P clarkii (185 g at 25˚C) is equal to 266 mgL
(with 95 confidence intervals 157- 444 mgL) A direct comparison of the toxicity value
obtained between studies in literature is complicated by differences in the water chemistry
(hardness alkalinity pH temperature and concentrations of other major ions) that affect Cd
toxicity (Garcia-Santos et al 2006) However Wigginton and Birge (2007) demonstrated in
the same study that P clarkii was more resistant to Cd exposure when compared with other
crayfish species (Orconectes sp and Procambarus sp) It is well documented that different
species have variable degrees of tolerance to Cd (USEPA 2001 WHO 1992) For example
L B
R
1
50 nm
V
2
50 nm
V LD
3
50 nm
T
LD
V
4
CS
50 nm
5 V
50 nm
6
50 nm
146
the 96h LC50 value of Cd for the freshwater fish Tilapia Oreochromis niloticus is equal to
2466 mgL while the 96h LC50 for Oncorhynchus mykiss and Salmo trutta are in the low
microgL range (lt 28 and 16 microgL respectively) (Cusimano et al 1986 Spehar and Carlson
1984) When compared to these last two species P clarkii seems to be highly tolerant to Cd
42 Accumulation
Cd bioaccumulation in organs was dose-dependent in all the experiments given that metal
concentrations in tissues were highly correlated with those in water Crayfish were able to
bioconcentrate rapidly the contaminant in their tissues (high accumulation factor (AF) [Cd]
in organ[Cd] in water at T4 eg AF gills-5 mg CdL= 65) In the acute exposure experiment
metal concentrations in gills were higher than those in the hepatopancreas This result is in
concordance with that reported by Diaz-Mayans et al (1986) that showed Cd uptake from
solution results in a higher bioaccumulation in gills than in the hepatopancreas of P clarkii
Our measured concentrations are in the range of those reported by these authors They found
that Cd levels in gills of P clarkii were about 1276 plusmn 526 and 3735 plusmn 1056 microgg DW when
exposed four days to 32 and 100 microgL of Cd respectively Whereas 072 plusmn 046 microgg DW and
241 plusmn 174 microgg were found in the hepatopancreas In contrast in the chronic exposure
experiment the hepatopancreas accumulated more Cd than the gills All abiotic parameters
were identical in both experiments except for Cd concentrations in water and the slight
changes in pH values It is well established that the effect of pH on Cd speciation in water is
negligible (Zirino and Yamamoto 1972)so the difference between bioaccumulation levels in
organs in both experiments is not linked to the pH but rather to the levels of Cd
contamination In addition Cd speciation in our synthetic water was simulated at different pH
values using the geochemical speciation software J-CHESS (Java Chemical Equilibrium with
Species and Surfaces Van der lee 1998) Results demonstrated that the concentration of the
different species of Cd did not vary between the pH 4 and 8 (results not shown here) Cd
bioaccumulation in gills after high levels of waterborne metal exposure results in both
adsorption and internalization of the metal The adsorption rate on the cuticle of gills depends
on the concentration level of Cd in water The gill seems to be temporary target organ of Cd
accumulation when exposed to low concentrations of waterborne Cd after which the metal is
transferred to the hepatopancreas Indeed the hepatopancreas has a well defined role in
storage metabolism and detoxification of a number of metals (Alcorlo et al 2006 Kouba et
al 2010 Lyon and Simkiss 1984 Muriana et al 1993) Moreover Meyer et al (1991) and
Simon (2000) reported that freshwater crayfish Astacus astacus bioaccumulated more Cd in
147
hepatopancreas than in gills after chronic exposure to Cd (2 microgL- 10 weeks and 10 microgL- 30
days respectively) Both of our experiments showed that the strategy of Cd internalization and
Cd transfer capacity to other organs (hepatopancreas) depends strongly on the exposure
levels
43 Molecular responses
431 Mechanisms of toxicity in acute exposure
At high concentrations in tissues Cd had a considerable effect on cox1 gene
expression levels which seemed to be significantly repressed in gills with increasing Cd
bioaccumulation in the organs (R= -05 P= 0002) Such a decrease in cox1 gene expression
level was first described in the liver of carp experimentally exposed to low concentrations of a
mixture of waterborne and dietary Cd (Reynders et al 2006) Pierron et al (2009) also
observed a down regulation of the gene cox1 in the wild yellow perch (Perca flavescens)
when exposed to environmental concentrations of Cd This gene seemed to be tightly
modulated by Cd accumulation Moreover cytochrome c oxidase activity was determined in
gills and digestive glands of the eastern oyster Crassostrea virginica and showed a significant
decrease in presence of high levels of Cd (50microM-400microM Cd) (Ivanina et al 2008) Authors
also reported inhibition of the complex I II and III in the same Cd contaminated oysters
Other studies have also shown an inhibition of the electron transport chain reaction in
different animal models (Cannino et al 2009 Kurochkin et al 2010 Miccadei and Floridi
1993 Wang et al 2004) atp6 gene was highly up-regulated in gills in the acute exposure
experiment and was dose-dependent (R=052 P=25 10-3
) Mitochondria could have tried to
produce more ATP synthase to create enough ATP for maintaining cell functions and
compensate for the impairment of the complex IV However Dorta et al (2003) showed a
depression of ATP levels in rat liver mitochondria incubated with 5 microM CdCl2 after
dissipation of the transmembrane electrical potential High Cd exposure (20-200 microML Cd) of
isolated oyster haemocytes also caused a significant depletion in intracellular ATP levels that
was dose-dependent indicating a severe disturbance of energy metabolism (Sokolova et al
2004) A recent study showed that an exposure to 125 microM Cd strongly inhibited the substrate
oxidation subsystem and stimulated the proton conductance across the inner mitochondrial
membrane showing a leak of protons from the periplasmic space to the matrix of oyster
mitochondria (Kurochkin et al 2010) Indeed a proton leak involves a dissipation of
membrane potential without ATP production (Kurochkin et al 2010) Authors were also
surprised to see that Cd did not affect the phosphorylation subsystem proving a negligible
148
effect on ATP synthase By incorporating all these findings another explanation to the
increase in atp6 gene expression level could be linked to a change in the classic mitochondrial
metabolism A severe decrease of the proton gradient due to the inhibition of mitochondrial
complexes leads to a decrease in the mitochondrial inner membrane potential which
stimulates the functioning of ATPase in an unusual manner (Neviegravere 2008) In this case the
complex V can reverse itself and hydrolyse ATP to pump protons back to the periplasmic
space (Neviegravere 2008 Wang and Oster 1998) For this reason we can hypothesise that
mitochondria were trying to produce enough ATPase to compensate for the decrease in the
electrochemical gradient 12s gene expression levels was down-regulated at T4 but was not
different from the control at T10 demonstrating that cells increased the numbers of
mitochondria to balance those who are not functioning correctly As expected the mt gene
was over-expressed with the increasing Cd concentrations (R=04 P=004) Indeed
metallothioneins (MT) are characterized by an important proportion of cysteinyl residues
which serve as ligands for Cd chelation (Amiard et al 2006 Baudrimont et al 1999 Martin-
Diaz et al 2006) the mt gene was more expressed at T10 than T4 in all exposure conditions
This could be linked to the natural presence of a sufficient concentration of MT proteins at the
beginning of the exposure In hepatopancreas sampled from the acute exposure experiment
the mechanisms of toxicity of Cd at the molecular level were the same as in the gills The
gene expression level of sod(Mn) was significantly down-regulated in this organ Numerous
investigations have shown that Cd can indirectly promote oxidative stress in cells (Shi et al
2005 Wang et al 2004) This metal can bind to antioxidants or to their substrate
Consequently impairment of the defence mechanism against Reactive Oxygen Species (ROS)
leads to an increase in ROS concentrations (Cao et al 2010) Cd is also capable of displacing
zinc (Zn) from endogenous MT (Dallinger et al 1997) Therefore in mitochondria Cd can
bind to MT and displace Zn which increases the concentrations of free zinc ions which in
turn can induce respiratory block mitochondrial permeability transition pore opening
cytochrome C release and generation of ROS (Bossy-Wetzel et al 2004) It is also well
established that the expression level of sod increases when ROS production increases
However a recent report has shown that the cytosolic sod(CuZn) was repressed in the yellow
perch Perca flavescens exposed to environmental concentrations of Cd (Pierron et al 2009)
The authors hypothesized that the metallothioneins produced to sequester Cd could have also
scavenged ROS efficiently since MT is known for its capacity to trap (ROS) (Fang et al
2010 Viarengo et al 2000) In fact reports have demonstrated that mt gene expression levels
are up-regulated not only by metal exposures but also by ROS generation (Fang et al 2010
149
Viarengo et al 2000) Moreover authors hypothesized that Cd accumulation could cause an
overall decrease in mitochondrial metabolism which leads to a decrease in ROS production
(Pierron et al 2009) Such explication is consistent with our results Moreover the decrease
of sod(Mn) gene expression level was highly correlated with the decrease in cox1 gene
expression level (R= 04 P= 0001)
432 Mechanisms of toxicity in chronic exposure
In the chronic exposure experiment the mt gene was over-expressed in all organs at all
times and the expression levels were significantly correlated to the bioaccumulation of Cd
Increase in expression levels of this gene was higher in gills than in hepatopancreas despite of
the lower concentrations of Cd in gills Without a doubt tissues directly involved in metal
uptake storage and excretion have high capacity to synthesise MT In some crustaceans basal
MT concentrations are considerably higher in hepatopancreas than in gills (Amiard et al
2006) Therefore this could explain the reason why mt gene was less over-expressed in
hepatopancreas of crayfish At T30 Cd accumulation was low thus the metal did not show a
significant impact on the complex IVin the gills It is well known that Cd itself is unable to
directly generate ROS (Jomova and Valko 2011 Watjen and Beyersmann 2004) and that in
absence of any contamination mitochondria are the main source of ROS in the cell (Wang et
al 2004) CAT SOD GPX and GST did not show any statistical significant difference in
activities between contaminated crayfish and controls Therefore Cd did not seem to generate
oxidative stress in gills at T30 The decrease in the amount of mitochondria and atp6 gene
repression in gills surely lead to a decrease in ROS production This is confirmed by the
result of sod(Mn) gene expression levels which were not altered in presence of Cd at T30 In
gills of the eel Anguilla anguilla Cd caused a decrease in atp6-8 gene expression levels when
exposed 14 days to 10 microgL of Cd (Pierron et al 2007) Authors demonstrated that Cd under
normoxia mimics the effect of hypoxia on eels In fact as in hypoxia Cd led to a repression
of genes encoding for proteins involved in the respiratory chain and in the defence against
oxidative stress At T60 the impact of Cd on mitochondria in gills was also not flagrant cox1
gene expression levels were not altered and the amount of mitochondria was no longer
different from control The atp6 gene was slightly up-regulated probably to produce enough
ATP for cellular needs ROS generation did not seem to be excessive since the antioxidant
defence system was not altered The activity of SOD CAT and GPX did not change and the
sod(Mn) gene was even repressed This could be due to the effectiveness of the detoxification
mechanisms MT seemed to have trapped ROS and Cd efficiently (mt 95 folds up-
150
regulated) Moreover depletion in GST activity was observed inhibition of this enzyme
occurs either via direct action of Cd on the enzyme or via a depletion of its substrate (GSH)
(Cao et al 2010) either way this demonstrates that Cd was trapped Salazar-Medina et al
(2010) determined that Cd binds in GSH-binding site of GST in the shrimp Litopenaeus
vannamei by coordination with Asp and Gln residues In the hepatopancreas at T30 effects on
mitochondria were only illustrated by the repression of atp6 This gene regulation raises the
possibility that ATP synthase could be modulated indirectly by Cd Its repression could be an
adaptive response for preventing excessive ROS build-up under stress conditions It should be
drawn to attention that Cd bioaccumulation in hepatopancreas at T30 was of the same order as
that reported in hepatopancreas exposed to 05 mgL at T10 However transcriptional
responses were different showing that the mechanisms of Cd toxicity are more complex than
imagined Additionally kinetics should be taken into account in choosing biomarkers of Cd
toxicity since the responses are different depending upon the type (acutechronic) and the time
ofexposure (shortlong term) It is possible that with a chronic exposure crayfish can
acclimate and have time to put into place effective mechanisms of detoxification Impacts on
mitochondria were more obvious at T60 cox1 was repressed followed by a decrease of
sod(Mn) indicating a ROS depletion in mitochondria The 12S gene was up-regulated
demonstrating once again a cellular strategy to combat Cd stress which consists of increasing
the number of mitochondria to compensate for those that were not functioning correctly It
should be highlighted that at T60 Cd concentrations in hepatopancreas were elevated and
comparable to concentrations found in hepatopancreas exposed to 05 mgL at T10 and to 5
mgL at T4 The studied genes followed the same pattern as seen in the acute exposure
experiment Therefore atp6 up-regulation could be explained by the same hypothesis already
mentioned above Activities of antioxidants were found not to be significantly altered which
are in concordance with gene expression levels results However a tendency of GST (R= -
033 P= 017) and CAT (R= -045 P= 0053) activity to decrease with increasing Cd
concentrations in hepatopancreas was observed In fact Almar et al (1987) showed that
waterborne CdCl2 concentrations higher than 100 μgl affects GSH content and decreases
GST activity (after 96 hr) in midgut gland of the crayfish P clarkii Casalino et al (2002)
reported a reduction of CAT activity in kidney and liver of rats after acute exposure Cao et al
(2010) also demonstrated that a high waterborne Cd concentration (48 microgL) decreases CAT
activity in Japanese flounder larvae Such a decrease in CAT activity is related generally to an
interaction between Cd and the catalytic subunit of the enzyme (Wrontildeska-Nofer et al 1999)
Cd could also cause a Fe deficiency in organisms which might explain the decrease in the
151
enzyme activity since CAT has Fe as an essential element in its active centre (Jurczuk et al
2004)
433 Histopathology
Histopathological damages seemed to be dose dependent This could be seen particularly
in soft-tissues of crayfish in the acute exposure experiment since increasing vacuolisation
was observed with the increasing Cd bioaccumulation Moreover epithelial arrangement
seemed to disintegrate with the increasing doses of Cd in hepatopancreas It should be noted
that histopathological lesions in the chronic exposure experiment were less severe than those
observed in tissues sampled from the acute exposure experiment The structural changes
observed in this study were also reported by Martin-Diaz et al (2006) in gills and
hepatopancreas of P clarkii after 21 days of exposure to 10 and 30 microgL of Cd Histological
observations of Cd contaminated hepatopancreas of crayfish Astacus astacus (2microgL for 10
weeks) showed similar damages in tubules such as enlarged cells vacuolization loss of
epithelial organisation and cell disintegration (Meyer et al 1991) The first morphological
signs of programmed cell death in midgut epithelium cells are alterations in the cytoplasm
connected with shrinkage of the cells (Rost-Roszkowska et al 2010) In this study cells
shrinkage was observed in highly contaminated tubules These histopathological alterations
could be linked to the mitochondrial damages caused by Cd (Li et al 2000 Pal et al 2011)
In effect Cd can bind strongly to the sulfhydryl groups of mitochondrial membrane proteins
thereby inducing mitochondrial permeability transition (MPT) as well as disrupting other
mitochondrial functions (Robertson and Orrenius 2000) The MPT is believed to reflect the
opening of a proteinaceous permeability transition pore (PTP) on the inner mitochondrial
membrane Opening of this pore causes a decrease in mitochondrial membrane potential
(MMP) and the release of apoptogenic proteins such as cytochrome c and apoptosis inducing
factor from the mitochondrial inner membrane space into the cytoplasm thereby triggering
the apoptotic cascade (Liu et al 2011) MMP collapse is a critical step that occurs in cells
undergoing apoptosis regardless of the inductive signal (Huettenbrenner et al 2003) The
expression levels of atp6 and cox1 genes in highly contaminated crayfish showed a
dysfunction of the mitochondrial chain reaction By integrating the transcriptional responses
and the histological alterations the hypothesis of Cd causing a ldquoreverse functioningrdquo of ATP
synthase is most probable since a decrease in MMP could explain such responses
152
5 Conclusions
Cd induced high levels of bioaccumulation mitochondrial dysfunction and caused
histopathological alterations In the long term this may have important consequences for
sustainability of crayfish populations in Cd-polluted environments This study also
demonstrated that the molecular responses can vary depending on the intensity (10 microgL- 5
mgL) and duration (10-60 days) of the chemical stress applied to the organisms The
expression levels ofcox1 mt and atp6 genes seemed to be good biomarkers of acute Cd
contamination in gills as well as in hepatopancreas The expression of these genes was highly
correlated with the high Cd concentrations in tissues Between all the studied genes mt was
the only gene that had the same pattern of expression in both organs in chronic exposure The
study of mt gene expression levels remain the best tool to assess Cd intoxication since this
gene was over-expressed in all organs whatever the type of exposure was or the duration
However a multi-biomarker approach should be used when assessing Cd toxicity to better
understand the mechanisms of action of this metal Further experiments are needed to
complete the understanding of the mechanisms of Cd toxicity and to elucidate the impact on
mitochondria It would be useful to sequence genes of P clarkii implicated in the apoptosis
mechanism and encoding for some subunits of the complex I II and III of the mitochondrial
chain reaction The measurement of the mitochondrial membrane potential ATP levels and
the concentration of the cytochrome c would bring more information to clarify the mechanism
by which Cd induces toxicity It could also be interesting to sequence genes that participate in
oxidative stress responses and test the sensitivity between variations in gene expression levels
and enzymatic activities of antioxidants in order to choose the best tool for the evaluation of
Cd toxicity
Acknowledgments
Authors would like to thank N Gauthier for providing the crayfish B Geffroy for his
assistance in dissecting P clarkii G Bucher for J-CHESS simulations S Pierrisnard for
ionic chromatography measurements and C Della-Vedova for helping in statistical analysis
This study was supported by the ENVIRHOM research program funded by the institute of
Radioprotection and Nuclear Safety and the CNRS
153
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Chapitre IV
Etude de lrsquoimpact de lrsquouranium sur la
survie lrsquohistologie les mitochondries et les
antioxydants chez P clarkii
162
Chapitre IV-A
Effet de la bioaccumulation de lrsquouranium
sur les reacuteponses transcriptomiques les
structures histologiques et la survie chez
P clarkii
163
Effects of uranium uptake on transcriptional responses histological structures and
survival rate of the crayfish Procambarus clarkii
Simone Al Kaddissi12
Alexia Legeay2 Patrice Gonzalez
2 Magali Floriani
1 Virginie
Camilleri 1
RodolpheGilbin1 and Olivier Simon
1
1Laboratory of Radioecology and Ecotoxicology (LRE) Institute of Radioprotection and
Nuclear Safety (IRSN) Bd 186 BP 3 13115 Saint-Paul-Lez-Durance France
2Laboratory of Geochemistry and Ecotoxicology of Metals in Aquatic Systems (GEMA)
University of Bordeaux1UMR CNRS 5805 Dr Peyneau square 33120 Arcachon France
164
Abstract
This work aims to investigate the accumulation levels and effects (transcriptional
responses histopathology survival rate) associated with a wide range of dissolved uranium
(U) concentrations (0 003 06 4 and 8 mgL of U) on adult male crayfish Procambarus
clarkii during 4 (T4) and 10 (T10) days of exposure The follow-up of the crayfish mortality
showed that Procambarus clarkii was highly resistant to U Increasing waterborne U
concentrations led to increasing bioaccumulation in key crayfish organs and increasing
histological damage U distribution in tissues was also evaluated using transmission electron
microscopy and showed the presence of a detoxified form of U in the gillrsquos epithelium in
shape of flakes Expression levels of mitochondrial genes (cox1atp6 and 12S gene) and genes
involved in oxidative stress (sod(Mn) and mt) were examined together with the housekeeping
gene 18S atp6 and mt genes of P clarkii were cloned and sequenced before analysis
Significant correlations were observed between U bioaccumulation and the down-regulation
of both cox1 and sod(Mn) genes This work provides a first U toxicogenomic and
histopathological pattern for Pclarkii identifies U biomarkers and associates gene expression
endpoints to accumulation levels It also provides new insights into the mechanisms involved
in U stress
Keywords Uranium crayfish mitochondria metallothionein gene expression
165
1 Introduction
Uraniumrsquos (U) distribution in ecosystems is currently increasing due to anthropogenic
activities such as mining milling agricultural use (eg phosphate fertilizers) industrial
activities linked to nuclear fuel production and laboratory research activities (ASTDR 1999
Colle et al 2001 WHO 2001) U concentrations in natural waters generally varies from
below 12 ngL up to 2 mgL (Betcher et al 1988) and may reach an excess of 10 to 20 mgL
in extremely polluted aquatic systems (Ragnarsdottir and Charlet 2000) It is therefore
essential to understand the potential impact of U on ecosystem components so that measures
can be taken to protect the environment
Procambarus clarkii is the most cosmopolitan crayfish around the world is able to
tolerate extreme and polluted environments and has been used as an indicator of metal
pollution in numerous studies of aquatic environments (Gherardi 2006) Crayfish tend to
accumulate metals (Alcorlo et al 2006 Anderson et al 1997 Saacutenchez Loacutepez et al 2004
Suaacuterez-Serrano et al 2010) such as U in their tissues (Chassard-Bouchaud 1982 Simon and
Garnier-Laplace 2005) In addition P clarkii meets other criteria which made it suitable for
toxicology and risk assessment studies for many decades For example it is relatively static
easily captured and adults provide sufficient tissue for individual analyses Furthermore its
central position in aquatic food webs makes this species a potential vector of contaminants to
higher trophic levels (Gherardi 2006) It is also important to note that in some countries P
clarkii is a species of great commercial interest (Saacutenchez Loacutepez et al 2004)
U toxicity has not been extensively studied in non-human biota especially in aquatic
invertebrates such as crayfish In order to address this deficiency the proposed approach in
this study is to evaluate the impacts of uranium on P clarkii The No Observed Effect
Concentration (NOEC) data for aquatic species such as algae micro-crustaceans hydra and
fish range from 18 to 810 microg UL (Hogan et al 2010) However information regarding the
concentration of U required to cause an impact on crayfish is scarce Thus this ongoing
research involves the investigation of the effects associated with a wide range of dissolved U
concentrations extending from environmental relevant concentrations to dose rates found in
extremely polluted sites (003 to 8 mgL) on adult male crayfish Procambarus clarkii during
10 days of exposure Contaminants exert their toxicity at all levels of biological organization
ranging from molecular levels to ecosystems (Perceval et al 2006) Consequently
transcriptional responses using quantitative real-time RT-PCR histopathological effects
survival rate bioaccumulation levels and metal distribution using transmission electron
166
microscopy coupled with energy dispersive X-ray (TEM-EDX) were assessed as U endpoints
The investigation of U toxicity was conducted on gills and hepatopancreas of crayfish
Indeed gills are the first biological barriers to suffer from heavy metal intoxication via a
water exposure (Meyer et al 1991 Niyogi and Wood 2004) and hepatopancreas has a well-
defined role in the storage metabolism and detoxification of a number of metals (Alcorlo et
al 2006 Lyon and Simkiss 1984 Muriana et al 1993) Pollutants could impair
mitochondrial function (Cannino et al 2009 Garceau et al 2010 Lerebours et al 2010
Pourahmad et al 2006 Risso-De Faverney et al 2004) which could lead to disease ranging
from subtle alterations in cell function to cell death and from minor to major disability or to
death (Duchen 2004a Duchen 2004b)Therefore the expression level of the cox1 gene
encoding for the cytochrome c oxidase subunit 1 (complex IV) was examined in both organs
This enzyme is involved in the mitochondrial respiratory chain and helps to establish a
transmembrane gradient of protons The atp6 gene encoding for ATP synthase subunit 6
(complex V) was cloned and sequenced before analyzing its expression in organs This
enzyme uses the gradient of protons created by the other complexes to synthesize ATP (Wang
and Oster 1998) The expression level of the mitochondrial gene 12S encoding for the
ribosomal RNA 12S was used as an indicator of the number of mitochondria in cells (Renault
et al 2008) Moreover examination of sod(Mn) gene expression level encoding for
mitochondrial superoxide dismutase an enzyme involved in the fight against oxidative stress
(Wang et al 2004) was conducted The expression levels of mt gene were also determined
after cloning and sequencing This gene encodes for the protein metallothionein which is
known to be involved in detoxifying excess intracellular metals (Amiard et al 2006
Baudrimont et al 1999) and in the protection of cells against Reactive Oxygen Species
(ROS) (Amiard et al 2006 Viarengo et al 2000)The objectives of this study were to
comprehend the mechanisms of U toxicity identify sensitive biomarkers of U exposure and
clarify the relationships between U accumulation and endpoints at different levels of
biological organisation
167
2 Materials and methods
21 General experimental protocol
The crayfish used in this study were all adult intermoult males (272 plusmn 5g 9 plusmn 05 cm
from cephalothorax to telson n=50) Organisms were caught on the same day from the
Vigueirat swamp in Camargue south of France (GPS coordinates 43deg31863rsquoN- 4deg45417rsquoE)
They were acclimatized to the experimental conditions for one month (1212h lightdark
photoperiod and in 17plusmn 1degC synthetic water composed of Casup2+ =1640 Mgsup2
+ = 500 Nasup2
+ =
870 K+ = 80 Cl
- =4100 SO4
2- =509 NO3
- =765 and HCO3
- = 281 all in micromolL pH 67 plusmn
02) Freshwater ionic constitution was based on the composition of artificial medium used by
Zeman et al (2008) for the microcrustacean Daphnia magna The synthetic water was
modified to meet the physiological needs of crayfish The chosen pH value and the voluntary
lack of phosphate ensured high levels of U bioavailability During the acclimatization period
crayfish were fed every 48 h on a diet of corn and mussels and then starved for 48h before the
beginning of the experiment in order to avoid fecal matter and uneaten food to bind to U and
therefore decrease metal bioavailability During the experiment animals were exposed for 10
days to a wide range of U concentrations 0 (controls) 003 06 4 and 8 mgL of U (from DU
stock solution UO2(NO3)2 6H2O 1gL) The ionic concentrations of the medium (mainly
NO3-) were adjusted for each condition of exposure to remain constant after U addition U
speciation in contaminated waters was simulated using the geochemical speciation software J-
CHESS (Java Chemical Equilibrium with Species and Surfaces Van der Lee 1998) Groups
of 10 crayfish were placed in each treatment tank with 6L of test solution and so were
submerged to 3 times their height following ASTM E729-96 recommendations Half of the
water column was renewed manually each day in order to maintain stable water composition
and contamination levels The concentrations of U in water were measured before and after
renewal and adjusted to assure mean values significantly close to nominal contamination
levels (Table 15) The ASTM standard guide lines for conducting acute toxicity tests on
macroinvertebrates were respected (ASTM E729 1996) Thus the temperature was
maintained at 172 plusmn 04degC Several abiotic parameters were monitored daily throughout the
exposure including dissolved oxygen (736 plusmn 124 O2) pH (701 plusmn 024) conductivity
(6024 plusmn 259microS) and water concentration of ions (NO3- NO2
- Cl
- SO4
2- PO4
3- byICS-3000
Ion Chromatography System)The ionic concentrations did not differ significantly from the
optimum concentrations mentioned above Each crayfish was kept in an individual chamber
(cylinder made from plastic netting (1 cm mesh 11 cm diameter) to avoid cannibalism
Crayfish mortality was regularly checked each day
168
Table 15 Nominal and measured U (mgL) concentrations in water throughout the
experiment (n=20)U bioaccumulations (microg g DW mean plusmn SEM n= 4 to 5 in each
treatment condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus clarkii
after 4 and 10 days exposure to U (003 to 8 mgL) Nominal U
concentrations
in water
(mgL)
Measured
Uconcentrations
in water
(mgL)
U bioaccumulation
in gills (microgg DW)
U bioaccumulation in
hepatopancreas (microgg DW)
T4 T10 T4 T10
0 0 030 plusmn 015
(n=5)
056 plusmn 010
(n=5)
029 plusmn 005
(n=5)
015 plusmn 001
(n=5) d
003 0033 plusmn 0003 15287 plusmn 277
(n=4)
12996 plusmn 900
(n=4)
284 plusmn 060
(n=4) a
115 plusmn 060
(n=4) d
06 0630 plusmn 0060 60390 plusmn 9400
(n=4)
57094 plusmn 10740
(n=5)
673 plusmn 200
(n=4) ab
1048 plusmn 280
(n=5) e
4 395 plusmn 014 395050 plusmn 77000
(n=5) a
848349 plusmn 225000
(n=5) b
2143 plusmn 930
(n=5) bc
1413 plusmn 400
(n=5) ef
8 834 plusmn 25 800530 plusmn 237000
(n=4) a
1234574 plusmn 540300
(n=5) b
3039 plusmn 1400
(n=4) c
7878 plusmn 3120
(n=5) f (abcdef)
Means of each sampling time designated with the same letters are not significantly different (Pgt 005) ()
Significant difference between the bioaccumulation at day 4 (T4) and day 10 (T10) (Plt 005)
22 Tissues sampling and preparation
At days 4 (T4) and 10 (T10) 4 to 5 live crayfish were sampled from each tank and
sacrificed (Table 15) The hepatopancreas and gills were collected from each individual and
divided into 3 parts Two parts were stored at -80degC for further bioaccumulation and genetic
analyses The third part was directly prepared for microscopic analyses
23 Metals quantification
Water samples from each tank were acidified using nitric acid (31 mM of HNO3) prior to
analysis of metal content using inductively coupled plasma-atomic emission spectrometry
(ICP-AES Optima 4300DV PerkinElmer WellesleyUSA detection limit 10microgL plusmn 10)
Hepatopancreas and gill samples were first dried at 45˚C for 2 days then digested in 3ml of
HNO3 (155 M) for 90 min at 95degC and then left to dry for 60 min at 105degC 2ml of H2O2
(33) were added afterwards to complete the digestion and left to dry again for 20 min at
105degC Samples were finally dissolved in acidified water (31 mM of HNO3) before analysis
Samples were analyzed for the highest U concentrations using ICP-AES and inductively
coupled plasma mass spectrometry (ICP-MS Agilent 7500 Cs quantification limit 10 ngL plusmn
7) for the lowest concentrations Some samples were analyzed using both ICP-AES and
ICP-MS techniques to confirm that there were no significant differences between both
analytical methods
169
24 Histochemical and histological methods
Fresh tissues were fixed with 25 glutaraldehyde in 01M sodium cacodylate buffer (pH
74) for 48 h at 4 degC (Lerebours et al 2010) then washed 3 times for 5 min with 01M
sodium cacodylate buffer (pH 74) and then post-fixed with 1 osmium tetroxide in the same
buffer for 1 h Samples were subsequently dehydrated with successive baths of ethanol and
propylene oxide and finally embedded in Epon 812 (TAAB) Samples were cut in semi-thin
sections of 200 to 500 nm for light microscopy analysis Semi-thin sections stained with
aqueous blue toluidine were observed under a light microscope (Leica DM 750) and
images were saved using a Leica camera ICC50 and LAS EZ software Ultra-thin sections of
80 and 140 nm were performed for Transmission Electron Microscope (TEM) observation
and Energy Dispersive X-ray (EDX) detection respectively All sections were obtained using
an ultramicrotome (UCT Leica) Ultra-thin sections were mounted on copper grids and
observed with a Scanning Transmission Electron Microscope(TEMSTEM Tecnai G2
Biotwin FEI company) equipped with a CCD camera (Megaview III Eloise) Several
different subcellular structures were analyzed using the EDX analyzer equipped with a Super
Ultra Thin Window (SUTW) model sapphire (EDAX) using an accelerating voltage of 100
KeV in order to investigate the accumulation of U in the different structures The electron
probe was then focused on specific spots and spectra were recorded after 30 s of analysis For
each replicate organ at least 30 micrographs of local detailed structures were taken
25 Genetic analyses
251 Total RNA extraction and reverse transcription of RNAs
Total RNA were extracted from 20 to 40 mg of tissue using the ldquoAbsolutely RNA
Miniprep kitrdquo (Agilent) according to the manufacturers instructions First-strand cDNA was
synthesized from total RNA (3microg) using the Stratascript First-Strand Synthesis System
(Agilent) according to the manufacturers instructions The cDNA mixture was stored at
minus20 degC until needed
252 Cloning and sequencing of mt and atp6 genes
To obtain a partial coding sequence for metallothionein and ATP synthase subunit 6
primers were deduced from alignment of corresponding sequences available in libraries from
different phylogenetically related species (preferentially crustaceans) using Clustalw software
(Table 16) These primers deduced from conserved sequences were then used on cDNA in
170
PCR experiments (50 amplification cycles at 95degC for 1 min 48degC for 1 min and 72 degC for1
min) PCR products were cloned into pGEM-T-easy Vector System (Promega) with T4 DNA
ligase Competent Cells (Promega) were transformed with 3 microl of the ligation mixture
Positive transformants were selected on ampicillin-containing medium (Luria Broth 5 gL of
yeast extract 10 gL of bactotryptone 10 gL of NaCl supplemented with 100 microgmL
ampicillin) and recombinant vectors were then purified and sequenced Partial genes
sequences were determined by Millegen Biotechnologies (La-begravege France) and were
validated by comparing their similarity to other genes in GeneBank using Blastp and Blastn
software (National Center of Biotechnology Information Bethesda MD USA) mt was
registered in GenBank under the accession number GU2203681 and atp6 under GU2203691
Table 16 Gene names primers deduced from alignment of corresponding sequences
from different species and their accession numbers
Gene Primers (5-3) Accession number
ATP syntase subunit 6 (atp6) CGATTGGCAGCAAATATAATTGC (a)
ATGATTGCAACGGCAGATTCTA (b)
Cherax destructor AY383557
Pseudocarcinus gigas NC006891
Cherax setosus AY153876
Panaeus notialis X84350
Euphausia superba AB084378
Metallothionein (mt) GAGTGTGCCGAGGGCGGGTG (a)
GCAGGGCTTGGAGCAGGTCTTG (b)
Portunus pelagicus AY057395
Homarus americanus AJ401298
Pacifastacus leniusculus AF199482 (a)
Forward primer (b)
Reverse primer
253 Real-time quantitative PCR
Real-time PCR reactions were performed in a Light Cycler (Roche) following the
manufacturers instructions using the DNA intercalating dye SybrGreen I The amplification
program consisted of one cycle at 95 degC for 10 min followed by 50 amplification cycles at
95degC for 5 s 60degC for 5 s and 72degC for 20 s Specific primer pairs used to determine target
gene expression levels are listed in table 17 PCR specificity was determined for each
reaction from the dissociation curve of the PCR product This dissociation curve was obtained
by following the SybrGreen fluorescence level during a gradual heating from 60 to 95 degC
Relative quantification of each gene expression level was normalized according to the
expression of the housekeeping gene 18S gene Relative expression of a gene was calculated
using the 2minusΔCT method as described by Livak and Schmittgen (2001) where ΔCT represents
the difference between the cycle threshold of a specific gene and the cycle threshold of the
18S gene Therefore the Expression factor (EF) of each gene compared with control
corresponds to the following equation EF=2- ΔCT(Treatment) 2- ΔCT(Control)
171
Table 17 Gene names accession numbers and specific primers pairs used in the
quantitative PCR analysis of the 6 studied genes of P clarkii
Gene Primers (5-3) Accession number
Cytochrome C oxydase subunit 1
(cox1)
AATGGGATACCTCGACGTTATTCA (a)
GCAGGAGGATAAGAATGCTGT (b)
AY7011951
ATP syntase subunit 6 (atp6) GGCAGCAAATATAATTGCTGG (a)
TTGCAACGGCAGATTCTAATAT (b)
GU2203691
Ribosomal RNA 12 S (12s) ACTAGAATATTAGGAGTTATGTTCTT(a)
GCTGCACCTTGATCTAATATAC (b)
EF0122801
Manganese Superoxyde dismutase
Sod(Mn)
GCCACCACTAAAATACGAGTA (a)
CCATTGAACTTTATAGCTGGTA (b)
EU2544883
Metallothionein (mt) CGAGGGCGGGTGCAAGACT (a)
CTTGGAGCAGGTCTTGGCAC (b)
GU2203681
18S ribosomal RNA(18s) GCAATAACAGGTCTGTGATGCC (a)
AGGGACGTAATCAGCGCAA(b)
X906721
(a) Forward primer
(b) Reverse primer
26 Statistical analysis
Results are given as means plusmn the standard error of the mean (SEM) All analyses were
done using the R language and environment for statistical computing (R Development Core
Team 2009) For all statistical results a probability of Plt 005 was considered significant
Survival rate was calculated using Kaplan Meierrsquos estimator (Kaplan 1983) This method
estimates the fraction of living organisms for a certain period of time after treatment and takes
into account censored data (ie crayfish lost due to sampling at T4 before the final outcome
was observed at T10) To determine whether there is or not a significant effect of contaminant
concentrations on survival rates a regression using Weibull distribution was performed The
significant effects of factors such as time and metal concentrations in water on
bioaccumulation were analysed using analysis of covariance (ANCOVA) after checking
assumptions of normality and variance homogeneity of residuals The assumption of
normality was checked visually using a quantile-quantile plot (QQplot) of standardized
residuals versus normal quantiles The assumption of variance homogeneity was checked on
residuals using standardized residuals versus a fitted plot (Faraway 2002) When the
assumptions were not satisfied a logarithmic data transformation was applied If significant
effects were detected Tuckeyrsquos multiple comparison test was used to determine whether
means between pairs of samples were significantly different from one another The
relationships between metal concentration in organs and gene expression levels of each
individual were investigated using the non-parametric Spearman rank correlation test due to
the non-linearity of the data
172
3 Results
31 Survival rate
No mortality was recorded in the control group (0 mgL) Increasing U concentrations had
no significant effect on crayfish survival (P= 00794) (Figure 65) 100 survived exposure to
4 mgL of U at T10 whereas 80 survived exposure to 003 mgL of U After 10 days of
exposure to 06 and 8 mgL of U only 10 of the crayfish died
0
02
04
06
08
1
0 50 100 150 200
Time of exposition to U (h)
Su
rviv
al ra
te
0 amp 4 mg UL 003 mg UL 06 mg UL 8 mg UL
Figure 65 Kaplan-Meierrsquos presentation of the survival rate of Procambarus clarkii
exposed to U during 240 h of exposure
32 U bioaccumulation in crayfish organs
The results of U accumulation in the gills and hepatopancreas at T4 and T10 are shown in
table 15 and expressed in dry weight (DW) Within the control group U levels were less than
06 microgg DW As U concentrations in water rose accumulation of the metal in the gills rose
from 100 to 12000 microgg and accumulation of U in the hepatopancreas ranged from 1 to 80
microgg A high correlation was found between U bioaccumulation in organs and the
concentrations of U in the test water (gills Spearman coefficient R= 094 Plt 22 10-16
hepatopancreas Spearman coefficient R= 088 P= 347 10-15
) At each time tested U
concentrations in gills were significantly different when compared between each other (Plt
005) except between the concentrations in gills exposed to 4 and 8 mgL of U (P= 02 at T4
and P= 092 at T10) A dose dependency of U bioaccumulation was also observed in the
hepatopancreas U accumulation was not significantly time dependent (P= 0069) in gills yet
there was a significant difference between U concentrations in the hepatopancreas of crayfish
exposed to 003 and 8 mgL of U (Plt 005) at T4 and T10 Concentrations of U were
considerably higher in gills than in hepatopancreas at T4 as well as at T10 (T4 P= 49 10-13
T10 P= 15 10-6
)
173
33 U localization and histological alterations
Histological localization of U using TEM-EDX showed flake shaped residues of U co-
localized with phosphorus in the gill epithelium after 10 days of exposure (Figure 66)
Distinct alterations of the tissue structure could be discerned best in the hepatopancreas after
10 days of contamination (Figure 67) The epithelium of several tubules showed numerous
pathologically altered cells with cytoplasmic vacuoles Epithelial organization of cells was
lost because cell walls were disintegrated Degenerated tubules were also observed at high
levels of U contamination However this phenomenon was confined to individual tubules and
did not affect the entire digestive gland so some intact glandular epithelium was present even
at high concentrations of exposure
Figure 66 Transmission electron micrographs coupled with energy dispersive X-ray
results of P clarkii gills exposed for 10 days to 4 mgL of U Elements detected in matrix
O oxygen Os osmium and Cu copper Elements detected in gills epithelium U
uranium and P phosphorus (Ex M) extra-cellular matrix (C) cuticle (G ep) gill
epithelium
Counts
O
Cu
P Os
U
Cu
Os
U
Energy(KeV) 210 410 6108101010 1210 14101610
174
Figure 67 Histopathological alterations in P clarkii hepatopancreas tubules after 10
days of exposure to dissolved heavy metals (1) control (2) 06 mgL U (3) 4 mgL U (4)
8 mgL U (R) absorptive cells (B) secretory cells (L) lumen The pathologies observed
were (V) vacuolization (T) thinning of the epithelium (LD) lumen dilatation (DE)
disorganized epithelium (DT) degenerated tubule Magnification x 40
34 Gene expression levels
In contaminated gills the cox1 gene was repressed tardily in the three highest U conditions
(Table 18) The atp6 gene was over-expressed at T4 at the two lowest U exposure levels and
at T10 when exposed to 8 mgL of U The expression levels of the 12S mt and sod(Mn) genes
decreased at T4 and then increased at T10
Contaminated hepatopancreas showed the most pronounced changes at the lowest U
concentration tested Indeed at 003 mgL the expression levels of atp612S and mt were
increased at T4 but returned to basal level at T10 In contrast cox1 and sod(Mn) remained
unchanged at T4 and were repressed at T10 No significant variations were observed for most
of the genes in the hepatopancreas when exposed to 06 mgL except for the atp6 gene at
T10 At 4 mgL an over-expression was observed at T4 for cox1 and 12S while reduced
expression levels appeared at T10 for the 12S and the sod(Mn) genes At the highest U
exposure level only cox1 and sod(Mn) were repressed at T4 as well as 12S at T10
4
LD DT
V T
DE
50 nm
2 50 nm
L B
R
1 50 nm
DE
V
50 nm
3
175
Table 18 Expressionrsquos factors (EF) of the 5 genes studied in P clarkii compared to the
basal level of controls (n= 4 to 5 in each treatment condition)
Organs
U treatment
condition (mgL)
cox1 atp6 12s sod(Mn) mt
T4 T10 T4 T10 T4 T10 T4 T10 T4 T10
Gills 003 55 -2 -3 -3 3
06 -3 3 -7 -2 25 -5 17
4 -2 -7 6 -4 32
8 -3 -2 3 -10 -25 -6 5
Hepatopancreas 003 -75 64 2 -5 2
06 10
4 2 2 -25 -3
8 -5 -35 -2 ()
Equal to control (-)
Down-regulated (+)
Up- regulated Only EFge 2 or EFle -2 are considered statistically
significant
35 Gene expressions vs bioaccumulation
A correlation between gene expression levels and metal bioaccumulation were assessed
without taking into account any possible variations in molecular responses which might
depend on the type of organs and the period of exposure (Figure 68) Thus for every
sampling time the bioaccumulation of U in each organ of each individual was associated with
the genes expression levels which pertaining in that same organ In both studied organs the
cox1 gene expression level was negatively correlated with U concentration in organs
(Spearman coefficient R= -048 P= 12 10-5
) Moreover the down-regulation of sod(Mn)
appeared to be highly correlated with U bioaccumulation in gills and hepatopancreas
(Spearman coefficient R= - 03 P= 0021)
U
-06
-04
-02
0
02
04
06
cox1
atp6
12s
sod(Mn) mt
Spearm
an
coeff
icie
nt
(r)
Figure 68 Spearman correlation coefficients (r) between U concentrations in organs and
gene expression levels of the 5 genes studied (n= 4 to 5 in each treatment condition) ()
Plt005 () Plt0005
176
4 Discussion
41 Effects on survival rate
The follow-up of the crayfish mortality showed that Procambarus clarkii was highly
resistant to U toxicity since no significant mortality was observed even at the highest
concentrations of exposure The 10 days U LC50 in our experimental conditions (pH 7) is
probably higher than 8 mg UL and confirms the resistance capacity of this species to the
tested metal Few ecotoxicological data concerning the effects of U on aquatic invertebrates
are available in the literature and to our knowledge the U LC50 values of crustaceans are
limited to those of micro-organisms (Poston et al 1984 Kuhne et al 2002 Sheppard et al
2005 Zeman et al 2008) Some laboratory studies have shown that the toxicity of U
decreases as pH conductivity and alkalinity of the water increases (Markich et al 2000
Poston et al 1984 Zeman et al 2008) Zeman et al (2008) confirmed that the 48h-LC50 of
Daphnia magna varied from 0390 plusmn 0040 mgL at pH 7 to 78 plusmn 32 mgL at pH 8 The U
48-hr LC50 of this same species in Columbia River water (with high levels of organic matter)
was 6 mg L at pH 79- 8 Acute toxicity diminished by a factor of 75 as mean water hardness
and alkalinity values increased (Poston et al 1984) The bioavailability and toxicity of
uranium are closely linked to its chemical speciation in solution Metal uptake and toxicity
normally vary as a function of the concentration of the free-metal ion in solution (Niyogi and
Wood 2004) The influence of pH is twofold on one hand increasing pH results in enhanced
complexation of the uranyl ion by hydroxides and carbonates hence reducing its
bioavailability on the other hand the decrease in competing protons can increase uranyl
bioavailability (Fortin et al 2007) These considerations led us to conduct our experiments in
synthetic water which provides a compromise between the conditions necessary for healthy
crayfish physiology and good U bioavailability The capacity of crayfish to tolerate exposure
to high levels of U could allow the use of this species as a bioindicator of a large range of
contamination levels
42 Accumulation
Elevated concentrations of U in organs were observed despite the low mortality rate It is
difficult to understand how high levels of U can be tolerated by crayfish without increased
mortality without knowing how toxic metals are distributed at the sub-cellular level in their
tissues (Perceval et al 2006) Our TEM observations led to the detection of piles of flake
shaped U inside the gill epithelium This form of U was mainly co-localized with phosphorus
which is insoluble and non-toxic U detoxification mechanisms have been described by
177
Chassard-Bouchaud (1982) in the crayfish Pontastacus leptodactylus and in the bivalve
Corbicula fluminea by Simon et al (2011) These authors found that U was stored in
spherocrystals and in lysosomes as a complex with phosphates Granules containing heavy
metals have been found in epithelial cells of invertebrates These granules may contain either
calcium or heavy metals such as zinc copper or iron complexed with sulfur or phosphorus
(Ahearn et al 2004) Identical results have been observed in Astacus astacus after direct
exposure to aluminum (Fjeld et al 1988) Subsequent cellular exocytotic events may extrude
these concretions from the cell as part of an excretory mechanism (Ahearn et al 2004
Marigoacutemez et al 2002) However in the case of radionuclides high levels of U (an alpha
emitter) even in precipitated forms could have radiotoxic effects U bioaccumulation in organs
was dose-dependant since U concentrations in tissues were highly correlated with those in
water (Spearman coefficient R= 09 in gills R= 08 in hepatopancreas Plt 005) There was a
tendency for metal bioaccumulation to increase with time both organs Crayfish were able to
rapidly bioconcentrate the contaminant in their tissues (high BCF egBCF gills-8 mg UL~
832) Nevertheless metal concentrations in the gills were higher than those in the
hepatopancreas Moreover the bioaccumulation tended to stabilize after exposure to 4 mgL
of U The gills are in direct contact with the medium which normally results in both
adsorption and internalization of toxic metals Adsorption of U on the cuticle could explain
the high accumulation levels even though the MET and EDX analyses did not show such a
mechanism High metal concentrations in water increase the occurrence of interactions
between U and conveyors located in the gills epithelium so it is possible that a high metal
adsorption occurred and could have saturated the sites of entrance of the metal resulting in a
stabilization of the bioaccumulation
43 Histopathological effects
The histological observations revealed information about U effects on another level of
biological organisation and helped better understand the toxicological profile of U The extent
of the histopathological damage was in line with the bioaccumulation of U determined in the
soft tissues and appeared to be dose-dependent as evidenced by the increasing vacuolization
and the tendency of the epithelium to disintegrate and the tubules to degenerate U exposure
induces a variety of histological impairments in fish (Barillet et al 2010 Cooley and
Klaverkamp 2000) The whitefish Coregonus clupeaformis showed significantly altered
hepatocyte morphometrics hepatocyte necrosis and alterations of bile ductile epithelium
when fed U-contaminated diet (Cooley and Klaverkamp 2000) Vacuolization in hepatic cells
178
of the juvenile northern pike Esox lucius resulting from contamination with U have also been
reported (Kelly and Janz 2009) Even though U concentrations in our experiment did not lead
to significant mortality of crayfish severe histological damages were observed and could be
used as biomarkers of U contamination
44 Molecular responses
The study of gene expression levels helps understanding uraniumrsquos mechanisms of
toxicity and then enables the determination of good biomarkers of contamination The
molecular responses suggested that mitochondria were affected by the presence of U in both
organs Gene expression levels were less altered in hepatopancreas than in gills this could be
due to the lower levels of U in the hepatopancreas U had a considerable effect on the
cytochrome c oxidase (complex IV) since a significant relationship was observed between U
concentrations and cox1 gene repression (Figure 68) The correlation between U
concentrations in organs and sod(Mn) gene repression was also dose-dependent Moreover
the down-regulation of cox1 gene was significantly correlated with sod(Mn) (Spearman
coefficient R= 06 Plt 0001) It is well known that in the absence of any contamination
mitochondria are the main source of ROS in the cell (Wang et al 2004) Thus we can
hypothesize that with the impairment of the mitochondrial metabolism ROS levels decreased
which led to the repression of sod(Mn) gene Recent experiments on zebrafish Danio rerio
have shown that the presence of extremely low concentrations of U in the organs could also
result in an impact on the expression of genes involved in resisting oxidative stress and in
mitochondrial metabolism (Lerebours et al 2010 Lerebours et al 2009) Over-expression of
the atp6 gene could be explained by two different mechanisms The first possible explanation
is that mitochondria produced more ATP synthase to create enough ATP to maintain cell
viability and compensate for the impairment of the complex IV However in the literature it is
more common to find that the gene expression of atp and cox follows the same pattern For
example in the eel Anguilla Anguilla Cd caused a decrease in both cox1 and atp6-8 genes
expression levels when exposed for 14 days to 2 and 10 microgL of Cd (Pierron et al 2007) At
high levels of exposure to U a second explanation for the increase of the expression levels of
atp6 gene could be linked to a change in the classic mitochondrial metabolism It is known
that in some pathological conditions the complex V can show a ldquoreverserdquo mechanism When
the complex IV is inhibited the proton transfer form the mitochondrial matrix to the
periplasmic space decreases A severe decrease of the proton gradient leads to a decrease of
the mitochondrial inner membrane potential which stimulates the functioning of ATPase in an
179
unusual manner In this case the complex V can reverse itself and hydrolyse ATP to pump
protons back to the periplasmic space (Neviegravere 2008 Wang and Oster 1998) We can
therefore hypothesise that the mitochondria produced enough ATPase to compensate for the
decrease of the electrochemical gradient Expression levels of the 12s gene indicated that cells
were struggling against the toxicity of U by increasing the numbers of mitochondria to make
up for those which were not functioning correctly Metallothioneins are characterized by an
important proportion of cysteinyl residues which serve as ligands for metal chelation (Amiard
et al 2006 Martiacuten-Diacuteaz et al 2006) but can also trap reactive oxygen species (ROS) (Fang
et al 2010 Viarengo et al 2000) The mt gene was more expressed at T10 than T4 in all
exposure conditions This could be linked to the natural presence of a sufficient concentration
of MT proteins at the beginning of the exposure In the presence of large quantities of MT (ex
T10) cells could increase the numbers of their mitochondria since this protein can efficiently
trap the ROS Consequently cells could reduce their effort in producing ATP synthase (atp6
less up-regulated at T10) The significant up-regulation of the mt gene in the gills at T10
demonstrates that U can generate an important oxidative stress when the organs present high
U accumulations These results agree with previous studies that have shown oxidative stress
in fish afterexposure to waterborne U (Barillet et al 2007 Barillet et al 2011) Information
on MT response in the presence of U is scarce Cooley and Klaverkamp (2000) found no
increase of MT concentration in the liver of U contaminated fish except for the highest trophic
exposure (10 mg Ug) at day 10 A recent study showed that in the presence of MTs the
percentage of nematode Caenorhabditis elegans mortality decreased when exposed to
different concentrations of depleted U (Jiang et al 2009) However the exact mechanism by
which MTs afford nematodes protection to U exposure remains unclear
5 Conlusions
Mitochondria appear to be cellular targets for U The impact on these organelles was
evident from the alteration of mitochondrial gene expression levels Impairment of the
mitochondrial metabolism was accompanied by alterations in the expression levels of genes
involved in responses to oxidative stress and was followed by histological damage The study
of gene expression levels could be a promising tool for evaluating stress due to U exposure
Procambarus clarkii bioaccumulated U rapidly and was highly resistant to the contamination
It could therefore be a good candidate for use as a bioindicator of U pollution and in
ecological risk assessments Evaluation of U concentrations in sub-cellular fractions is also
necessary to accurately highlight the distribution of U inside the cell Further research is also
180
needed to better understand the impairment of the mitochondrial chain reaction
Measurements of ATP levels oxygen consumption ROS production in the cells and
evaluation of enzyme activities involved in oxidative stress responses could clarify the effect
of U on ATPsyntase
Acknowledgments
The authors would like to thank Dr F Coppin for J-CHESS simulations N Gauthier for
providing the crayfish B Geffroy for his assistance in dissecting P clarkii S Pierrisnard for
ionic chromatography measurements I Cavalie for her help in U measurements C Della-
Vedova for helping in statistical analysis and R Al kaddissi for his proofreading support This
study was supported by the ENVIRHOM research program funded by the institute of
Radioprotection and Nuclear Safety and co-financed by the CNRS
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186
Chapitre IV-B
Effets de lrsquouranium sur les reacuteponses
moleacuteculaires chez lrsquoecrevisse P clarkii
apregraves une exposition chronique
Les enseignements agrave tirer
187
Effects of uranium on crayfish Procambarus clarkii mitochondria and antioxidant
responses after chronic exposure what have we learned
Simone Al Kaddissi12
Alexia Legeay2 Antonia Concetta Elia
3 Patrice Gonzalez
2Virginie
Camilleri1 RodolpheGilbin
1 and Olivier Simon
1
1Laboratory of Radioecology and Ecotoxicology (LRE) Institute of Radioprotection and
Nuclear Safety (IRSN) Bd 186 BP 3 13115 Saint-Paul-Lez-Durance France
2Laboratory of Aquatic Ecotoxicology University Bordeaux1UMR CNRS 5805 Dr Peyneau
square 33120 Arcachon France
3Ecotoxicology Laboratory Department of Cellular and Environmental Biology University of
Perugia 06123 Perugia Italy
188
Abstract
We examined the impacts of Uranium (U) on mitochondria and on the response of
antioxidants in the gills and the hepatopancreas of crayfish Procambarus clarkii after long-
term exposure (30 and 60 days) to an environmentally relevant concentration (30 microg UL)
The expression of mitochondrial genes (12s atp6 and cox1) as well as the genes involved in
oxidative stress responses (sod(Mn) and mt) were evaluated The activities of antioxidant
enzymes (SOD CAT GPX and GST) were also studied U accumulation in organs induced
changes in gene expression The evolution of these transcriptional responses and differences
between gene expression levels at high and low doses of exposure were also discussed This
study demonstrated that after long-term exposure U caused a decrease in antioxidant
activities and induced oxidative stress A possible ROS-mediated U cytotoxic mechanism is
proposed Expression levels of the investigated genes can possibly be used as a tool to
evaluate U toxicity and seem to be more sensitive than the enzymatic activities However a
multiple biomarker approach is recommended as the perturbed pathways and the mode of
action of this pollutant are not completely understood
Keywords uranium mitochondria oxidative stress gene expression levels antioxidants
biomarkers
189
1 Introduction
Uranium (U) is a ubiquitous environmental trace metal often found in water supplies as a
non-essential inorganic component (Bleise et al 2003) Concentrations in freshwater
ecosystems are highly variable and range from 001 microgL to over 124 mgL depending on the
geological background (Salonen 1994 WHO 2001) U may occur in different oxidation
states the major forms being U(VI) in oxic water and U(IV) in anoxic water (Markich 2002)
In addition to its natural occurrence and distribution in the environment U has also several
civilian and military applications that could cause its dispersion and increase its abundance in
environmental compartments (Bleise et al 2003) These anthropogenic activities include the
use of phosphate fertilizers various mining activities and the industrial processing of U mdash
including the use of depleted Umdash for the manufacture of nuclear fuel and other products
(ATSDR 1999) Depleted U (DU) is artificially obtained as a by-product of the U enrichment
process and is about 60 less radioactive than natural U which is considered a weakly
radioactive element Depleted U however retains all the chemical properties of natural U
(WHO 2001) Thus effects from exposure of biota to either natural U or DU are usually
attributed to their chemical toxicity (ASTDR 1999) Nevertheless the mechanisms by which
this metal induces its toxicity have not been sufficiently investigated (Pourahmad et al 2006
Barillet et al 2007 Al Kaddissi et al 2011) A greater knowledge of interactions between U
and living organisms is needed in order to select pertinent biomarkers that could be used in
ecological risk assessments Certain studies have shown that this radioelement is able to
chemically activate oxygen species in the course of redox reactions via the redox chemistry of
transition metals (Miller et al 2002 Yazzie et al 2003) Moreover Jones et al (2003) stated
that since U is an alpha-emitting radioactive element (WHO 2001 Taulan et al 2004) it can
enhance the production of free radicals via the ionization phenomenon induced by alpha
particle emissions High quantities of free oxygen species (generated within cells) sometimes
exceed the cellrsquos protective controllability resulting in damage to cell proteins nucleic acids
and lipids (Labrot et al 1996 Barillet et al 2007 Lourenccedilo et al 2010) In a previous study
carried out in our laboratory we demonstrated that U alters the expression of some
mitochondrial genes (atp6 cox1 12S) and genes involved in oxidative stress responses
(sod(Mn) mt) in Procambarus clarkii after short-term exposure (4 and 10 days) to 30 microgL
(Al Kaddissi et al 2011) We supposed that this radioelement can generate oxidative stress
Further experiments were however required to improve our understanding of the effects of U
on P clarkii and to choose potential markers of U toxicity Thus evaluation of the responses
of the selected biomarkers after long term exposure was needed It was also necessary to
190
investigate the responses of the classic major indicators of oxidative stress such as superoxide
dismutase (SOD) catalase (CAT) glutathione peroxidase (GPX) and glutathione S-
transferase (GST) Since the genes of P clarkii that encode for these antioxidants have not
been sequenced the investigation of oxidative stress induction had to be done by following
the enzymatic activities It is established that P clarkii is a cosmopolitan species (Gherardi
2006) relatively static easily captured bioaccumulates U (Al Kaddissi et al 2011) and
adults provide sufficient tissue for individual analyses The use of this species as a biological
model is therefore of great interest In our current work the expression levels of mitochondrial
genes (12s atp6 and cox1) and genes involved in oxidative stress responses (sod(Mn) and mt)
were evaluated and the enzymatic activities of antioxidants (SOD CAT GPX and GST)
were studied after 30 and 60 days exposure to 30 microg UL The concentration of U that we
selected is within the range commonly found close to drill wells (Kurttio et al 2006) and
mining sites (eg 20 microgL) (Simon and Garnier-Laplace 2005) It is also double the World
Health Organisation provisional drinking water guideline (15 microgL) (WHO 2004) but equal to
the recommended levels of the USEPA promulgated in 2000 (EPA 2000) Gills and
hepatopancreas were collected after various periods of exposure to assess the different
biological parameters and U bioaccumulation levels were studied in parallel Comparisons
between gene expression levels after short-term (4 and 10 days) (Al Kaddissi et al 2011) and
long-term exposures and after high and low levels of contamination were conducted This
approach helps identify possible changes in the mechanisms of action of U over time and
helps gather information to choose appropriate biomarkers of U contamination The
opportunity was also taken to link the antioxidant responses to the mitochondrial dysfunction
2 Materials and methods
21 General experimental protocol
Adults inter-moult Procambarus clarkii males were used in this study (2355 plusmn 1g fresh
weight 896 plusmn 011cm from cephalothorax to telson n=30) These were obtained from the
Vigueirat swamp of Camargue France (GPS coordinates 43deg31863rsquoN- 4deg45417rsquoE)
Crayfish were acclimatized to experimental conditions for 3 weeks under a 1212h lightdark
photoperiod at 17plusmn 1degC while submerged in synthetic water equilibrated by means of air
bubbling (water composition Casup2+ =1640 Mgsup2
+ = 500 Nasup2
+ = 870 K
+ = 80 Cl
- =4100 SO4
2-
=509 NO3- =765 HCO3
- = 281 all in micromolL pH 66 plusmn 03) The artificial water
composition the pH value (65) and the voluntary lack of phosphate were chosen as a
compromise to ensure abiotic conditions that satisfied the physiological needs of crayfish(Al
191
Kaddissi et al 2011) and to optimise U bioavailability (Fortin et al 2007 Fortin et al 2004)
Speciation of 30 microgL of U in the synthetic water at pH 65 was simulated using the
geochemical speciation software J-CHESS (Java Chemical Equilibrium with Species and
Surfaces Van der Lee 1998) Based on this simulation 07 of UO22+
and 46 of UO2OH+
were present in the medium These forms of U are known to be the most bioavailable species
to aquatic organisms (Markich 2002 Fortin et al 2004 2007) The dominant species under
these conditions were (UO2)2CO3(OH)3-
(42 ) and UO2CO3(aq) (257 ) which can be
accumulated by organisms (Denison 2004) Commercial trout pellets were fed to crayfish at
dosages of01 gindividual every 2 days Nourishment continued during exposure conditions
During the acclimation and experimentation phases animals were kept at a maximum density
of 3 crayfishL Groups of 10 crayfish were exposed to 0 (control) and 30 microg UL for 60 days
The stock solution of U used to contaminate water was prepared from depleted uranyl nitrate
UO2(NO3)26H2O (Sigma France) and acidified with nitric acid (0016 M) 25 of the water
column was renewed daily by a continuous flow-through technique A large volume of each
test solution (0 and 30 microgL) was prepared once a week and maintained at a constant flow
through the respective tanks containing crayfish U concentration in the water column was
measured once daily and adjusted if necessary to ensure constant contamination pressure
Temperature and pH were monitored daily whereas NO3- NO2
- Cl
- SO4
2- and PO4
3-
concentrations were verified twice a week byICS-3000 Ion Chromatography System
Crayfish were isolated in individual chambers (plastic netting 1 cm mesh 11 cm diameter) to
avoid cannibalism Five crayfish were sampled from each tank at Day 30 (T30) and Day 60
(T60) The hepatopancreas and gills of each individual were collected split into three parts
and stored at -80degC for further bioaccumulation gene expression and enzymatic activities
analyses
22 Uranium quantification
Water samples were acidified by nitric acid (31 mM of HNO3) prior to metal
quantification by inductively coupled plasma-atomic emission spectrometry (ICP-AES
Optima 4300DV PerkinElmer WellesleyUSA detection limit 10 microgL plusmn 10) Organs
were dried at 45˚C for 2 days and then digestion was performed in a DigiBLOC 3000
digestion system (SCP Science Champlain NY USA) Thereafter 3 mL of 155 M nitric
acid was added to each organ and was heated for 90 min at 95 degC after which samples were
evaporated in a second heating cycle (60 min 105 degC) The digestion process was then
completed by the addition of 2 mL H2O2 (33) followed by evaporation (20 min 105 degC)
192
Samples were dissolved in acidified water (31 mM of HNO3) prior to analysis ICP-AES was
used to determine the highest U concentrations and inductively coupled plasma mass
spectrometry (ICP-MS Agilent 7500 Cs detection limit 10 ngL plusmn 7) to determine the
lowest concentrations Combined tests using ICP-AES and ICP-MS techniques were also run
to validate the assumption that there was no significant difference between results from these
two analytical methods
23 Total RNA extraction reverse transcription of RNAs and Real-time quantitative
PCR
Total RNA was extracted from gills (20ndash40 g samples) or hepatopancreas (n=5 for each
experimental condition and sampling time) using the ldquoAbsolutely RNA Miniprep kit
(Agilent) First-strand cDNA was synthesized from total RNA using the Stratascript First-
Strand Synthesis System (Agilent) First-strand cDNA was synthesized from total RNA using
the AffinityScriptTM Multiple Temperature cDNA Synthesis Kit (Stratagene) In each of the
above three tests the techniques were carried out according to the manufacturers instructions
The cDNA mixture was stored at minus20 degC until required The accession numbers of the
studied genes and their function are listed in table 19 For each gene specific primer pairs
were determined using the LightCycler probe design software (Ver 10 Roche) The
amplification of cDNA was monitored using the DNA intercalating dye SyberGreen I
(Roche) Real-time PCR reactions were performed in a Light Cycler (Roche) The
amplification program consisted of one cycle at 95 degC for 10 min and 50 amplification cycles
at 95 degC for 5 s 60 degC for 5 s and 72 degC for 20 s This dissociation curve was obtained by
following the SyberGreen I fluorescence level during a gradual heating from 60 to 95 degC For
each amplification a single peak was observed for all the primer-pairs used indicating the
amplification of a single product The amplified cDNAs in the first set of experiment were
analyzed by electrophoresis to verify that amplified fragments were of the expected molecular
weight Results validated the PCR primers specificity Primer efficiencies were determined
for each quantitative PCR run by a dilution series Efficiency was always between 90 and
102 as classically expected Relative quantification of each gene expression level was
normalized according to the 18S gene expression a housekeeping gene 18S gene was chosen
as the reference gene because of its stability over time and treatment in the experiment
Relative expression of a gene was generated using the 2minusΔCT
method as described by Livak
and Schmittgen (2001) where ΔCT represents the difference between the cycle threshold of a
specific gene and the cycle threshold of the 18S The comparison of the expressionrsquos factor
193
(EF) of each gene with the control therefore corresponded to the following equation EF=2-
ΔCT(Treatment)2
-ΔCT(Control)
Table 19 Genes accession numbers specific primers pairs used in the quantitative PCR
analysis of the 6 studied genes of P clarkii and their function
Gene Primers (5-3) Function and accession number
cox1Cytochrome C
oxydase subunit 1
(complex IV)
AATGGGATACCTCGACGTTATTCA (a)
GCAGGAGGATAAGAATGCTGT (b)
Encoding for an enzyme in the inner
membrane of mitochondrion that helps
establish a transmembrane gradient of
protons AY7011951
atp6ATP syntase subunit 6
(complex V)
GGCAGCAAATATAATTGCTGG (a)
TTGCAACGGCAGATTCTAATAT (b)
Encoding for an enzyme in the inner
membrane of mitochondrion that uses the
gradient of protons created by other
complexes to synthesize ATP GU2203691
12S Ribosomal RNA 12 S ACTAGAATATTAGGAGTTATGTTCTT(a)
GCTGCACCTTGATCTAATATAC (b)
Indicator of the amount of mitochondria in
cells EF0122801
Sod(Mn)MitochondrialMn-
Superoxyde
dismutase
GCCACCACTAAAATACGAGTA (a)
CCATTGAACTTTATAGCTGGTA (b)
Encoding for an enzyme involved in the fight
against oxidative stress EU2544883
mt Metallothionein
CGAGGGCGGGTGCAAGACT (a)
CTTGGAGCAGGTCTTGGCAC (b)
Encoding for MT protein involved in
detoxifying Cd and in the protection against
reactive oxygen species GU2203681
18s 18S ribosomal RNA GCAATAACAGGTCTGTGATGCC (a)
AGGGACGTAATCAGCGCAA(b)
House keeping gene X906721
(a) Forward primer
(b) Reverse primer
24 Enzyme activity
Enzyme activity was determined in cellular cytosolic fractions of tissues to assess possible
links between cellular oxidative stress and the dysfunction of mitochondria in the presence of
U The gills and hepatopancreas of each individual were thus respectively homogenized in
110 and 120 weight volume (WV) proportions in ice cold Tris-HCl buffer (100 mM pH
78) containing 100 microM phenylmethanesulfonyl fluoride (PMSF) 0008 aprotinin Uml and
01 mgml of bacitracin An aliquot of each homogenate was centrifuged at 15000g for 30 min
at 4degC supernatants were further centrifuged at 100000g for 1 h at 4degC All biochemical
analyses were performed with a SOFTmax PRO spectrophotometer at a constant temperature
of 25degC Total protein content of gills and hepatopancreas (S100 fractions) were determined
using the ldquoMicro BCATM
Protein Assay Kitrdquo (Thermo scientific) according to the
manufacturers instructions Absorbance was read at 562 nm using a plate reader CAT
activity was measured by following the decrease in absorbance at 240 nm due to H2O2
consumption (ε= 004 mM-1
cm-1
) The assay took place in a Na-phosphate buffer (100 mM
pH 7) and 12 mM H2O2 Superoxide dismutase SOD was determined spectrophotometrically
194
using the ldquo19160 SOD determination kitrdquo (Fulka) according to the manufacturers
instructions Absorbance was read at 450 nm using a plate reader SOD activity was expressed
as Umg protein (Prot) GPX activity towards cumene hydroperoxide as a substrate was
determined and oxidation of NaDPH was followed at 340 nm (ε= 622 mM-1
cm-1
) The assay
condition was as follows 100 mM Na-phosphate buffer with pH 75 1 mM EDTA 012 mM
NaDPH 2 mM GSH 1 mM DTT 08 mM cumene hydroperoxide and 1U of glutathione
reductase GST activity was measured using 1-chloro-24-dinitrobenzene (CDNB) as a
substrate and the formation of the conjugate with GSH was followed at 340 nm (ε= 96 mM-1
cm-1
) The assay condition was as follows 100 mM Na-phosphate buffer (pH 65) 1 mM
GSH and 1 mM CDNB
25 Statistical analysis
Results are given as means plusmn the standard error of the mean (SEM) Statistical analysis
was performed using the R language and environment for statistical computing (R
Development Core Team 2009) The significant effects of certain factors (such as time and
metal concentration in water) on bioaccumulation or on enzyme activity were estimated using
analysis of variance (ANOVA) when normality and variance homogeneity assumptions were
satisfied The normality assumption was checked using a quantile-quantile plot (QQplot) of
standardized residuals versus normal quantiles The variance homogeneity assumption was
checked on residuals using standardized residuals versus fitted plot (Faraway 2002) When
the assumptions were not satisfied a logarithmic data transformation was applied If the
assumptions were still not satisfied Kruskal-Wallis non-parametric ANOVA was used To
assess the link between U concentrations in water and in organs the correlation coefficient
(R) was calculated using Spearman rank correlation test The same test was also applied to
compare gene expression levels after short and long periods of exposure Transcriptional
responses in contaminated organs in the previous study (Al Kaddissi et al 2011) and in the
current study were correlated with varying exposure periods (4 10 30 and 60 days) A
probability of P lt 005 was considered significant for all statistical results
195
3 Results
31 Experimental conditions
Mortality was not observed during acclimation and metal exposure periods
Physicochemical parameters such as temperature (1684degC plusmn 006) pH (pH= 624 plusmn 004) and
concentrations of major anions (which were significantly identical to desired concentrations)
remained stable The measured U concentration in water was equal to 28 plusmn 08 microg UL (n=60)
and thus not significantly different (Pgt 005) from the nominal concentration (30 microgL)
32 Uranium bioaccumulation
The Uranium concentrations in water were strongly correlated to tissue concentrations in
organs (gills R=087 P= 7 10-6
hepatopancreas R=087 P=39 10-7
) Concentrations of U in
organs of the control crayfish were extremely low and did not exceed 013 microgg of dry weight
(DW) (Table 20) A significant difference was discerned between U concentrations in
contaminated organs and control animals (Pgills= 143 10-5
Phepatopancreas= 471 10-6
)
Bioaccumulation in these organs in exposed crayfish did not however differ significantly
over time U accumulation levels were eight and four times higher in gills than in the
hepatopancreas at T30 and T60 respectively
Table 20 U bioaccumulation (microg g dry weight (DW) mean plusmn SEM n= 5 in each
treatment condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus clarkii
exposed 30 (T30) and 60 days (T60) to 0 (control) and 30 microgL of U
Nominal U
concentrations in
water (microgL)
U bioaccumulation in
gills (microgg DW)
U bioaccumulation in
hepatopancreas (microgg DW)
T30 T60 T30 T60
0 013 plusmn 001 011 plusmn 002 005 plusmn 001 006 plusmn 001
30 16570 plusmn 2215 15535 plusmn 3089 2011 plusmn 699 3991 plusmn 807
33 Gene expression levels after long term exposure
Transcriptional responses after long term exposure are presented in table 21 In gills the
genetic analysis indicated a decrease in the number of mitochondria at T30 and T60 as 12S
gene expression levels decreased A change in the functioning of the mitochondrial chain
reaction was observed by following gene expression levels of both atp6 and cox1 genes The
expression of the mitochondrial gene atp6 was altered in the presence of U as this gene was
highly down-regulated at T30 (- 88-fold) and then up-regulated at T60 (8-fold) Gene
expression of cox1 was only up-regulated at the end of the experiment in gills of contaminated
196
crayfish Expression levels of the sod(Mn) gene seemed to increase with time this gene was
repressed 3-fold at T30 but was up-regulated 4-fold at T60 The mt gene was repressed in the
gills of crayfish exposed to U during both experimental periods
Expression levels of the 12S gene in the hepatopancreas decreased about 35-fold at T30 then
increased 25-fold up at T60 Moreover the atp6 gene was only 3-fold up-regulated at T60
while the cox1 and sod(Mn) genes were up-regulated in this organ at both times No
differences were noted between the expression of the mt gene in contaminated hepatopancreas
and controls at T30 Nevertheless this gene was 2-fold up-regulated at T60
Table 21 Expressionrsquos factors (EF) of the 5 studied genes in gills and hepatopancreas of
P clarkii compared to the basal level of controls (n= 5 in each treatment condition) at
day 30 (T30) and 60 (T60)
Organs
12s atp6 cox1 sod(Mn) Mt
T30 T60 T30 T60 T30 T60 T30 T60 T30 T60
Gills -45 -2 -88 8 2 -3 4 -2 -34
Hepatopancreas -35 25 3 4 3 3 3 2 ()
Equal to control (-)
Down-regulated (+)
Up- regulated Only EFge 2 or EFle -2 are considered statistically
significant
34 Enzyme activity
No significant statistical variation in the activity of either SOD or CAT was discerned in
contaminated organs when compared to controls (Figure 69)A tendency of these enzymes to
deplete can however be observed in exposed gills at T60 Crayfish exposed to U exhibited a
significant depletion (30 plusmn 34) in GPX activity in gills at T60 when compared to the
control A significant decrease in GST activity was also discerned in organs at the end of the
experiment at levels of about 46 plusmn 376 and 486 plusmn 1433 in the gills and hepatopancreas
respectively
197
0
20
40
60
80
100
120
140
160
30 60
Time (days)
CA
T micro
mol
min
mg P
rot
0-Hp
U-Hp
0-G
U-G
0
05
1
15
2
25
3
35
30 60
Time (days)G
ST
microm
ol
min
mg P
rot
0-Hp
U-Hp
0-G
U-G
0
2
4
6
8
10
30 60
Time (days)
SO
D (
Um
g P
rot)
0-Hp
U-Hp
0-G
U-G
0
10
20
30
40
50
60
30 60
Time (days)
GP
X n
mol
min
mg P
rot
0-Hp
U-Hp
0-G
U-G
Figure 69 Enzymatic activities of superoxide dismutase (SOD) (Umg Prot mean plusmn
SEM n= 5 in each treatment condition) catalase (CAT) (micromol minmg Prot mean plusmn
SEM n= 5 in each treatment condition) glutathione peroxidase (GPX) (nmol minmg
Prot) and glutathione S transferase (GST) (micromol minmg Prot mean plusmn SEM n= 5 in
each treatment condition) in gills and in hepatopancreas of the crayfish Procambarus
clarkii exposed 30 and 60 days to 0 (control) and 30 microgL of U The symbol () indicates
significant statistical differences between control and treated samples (Plt005) (0-Hp)
control hepatopancreas (U-Hp) contaminated hepatopancreas (0-G) control gills (U-G)
contaminated gills
4 Discussion
41 Bioaccumulation
Significant concentrations of U in the gills (accumulation factor up to 6) and the
hepatopancreas of crayfish were observed at T30 and T60 despite the low level of U
contamination in water Al Kaddissi et al (2011) recorded that bioaccumulation levels of U in
gills of P clarkii were equal to 15287 plusmn 277 microg Ug DW at T4 and to 12996 plusmn 9 microg Ug DW
at T10 after exposition to 30 microg UL via a direct route Equivalent results were obtained for
concentration levels in the same organ at T30 and T60 U bioaccumulation in gills thus
seemed to rapidly reach an equilibrium state As expected gills accumulated more U than
hepatopancreas at T30 and T60 Such results were also observed in an earlier study when Al
Kaddissi et al (2011) noted that the bioaccumulation of U in gills was around 50 to 100 times
198
greater (at T4 and T10 respectively) than that recorded in the hepatopancreas of P clarkii
Contamination of the crayfish Orconectes limosus to U via a trophic route led to significant
accumulation of the metal in the hepatopancreas (up to 20 microgg fw) which was up to 20 times
higher than that recorded in gills (Simon and Garnier-Laplace 2005) Thus the type of
exposure (directtrophic) influences the distribution of U in organs U concentrations in the
hepatopancreas at T30 (2011 plusmn 698 microg Ug DW) and T60 (3991 plusmn 806 microg Ug DW) were
elevated but no statistically significant difference between values was noted These U
concentrations were much higher than those reported in the hepatopancreas at T4 (284 plusmn 06
microg Ug DW) and T10 (115 plusmn 06 microg Ug DW) (Al Kaddissi et al 2011) It thus seems that
there is a significant effect of time on the bioaccumulation of U in the hepatopancreas when
comparing the concentration levels in the organ after short- and long- term exposure
42 Transcriptional responses after long-term exposure to U
The repression of 12S gene in gills at T30 and T60 indicates a decrease in the number of
these organelles in U-contaminated cells Such effects relating to U toxicity was also
observed in gills of P clarkii exposed to high U concentrations (06 4 and 8 mgL) after 4
days of contamination when the 12S gene was noted to have been down-regulated by 7- to
10-fold (Al Kaddissi et al 2011) Some heavy metals are known to induce structural damage
to mitochondria resulting in a destruction of cristae and the outer or inner mitochondrial
membranes (Triebskorn and Koumlhler 1996 Lei et al 2011) Structural damage induced by U
could have thus led to a decline in the number of mitochondria in contaminated organs
Gough (1931) described that mitochondria in renal epithelium of U-contaminated rabbits had
formed small granules or were replaced by large spherical bodies that were scattered in the
cytoplasm The cox1 gene was only 2-fold up-regulated at T60 in gills Likewise this gene
expression levels in gills of Danio rerio exposed to 23 plusmn 6 microgL of U for 28 days did not vary
significantly when compared to control fish (Lerebours et al 2009) Conversely the cox 1
gene was reported to be down-regulated (2 to 3-fold) in gills of P clarkii presenting high
levels of U bioaccumulation (Al Kaddissi et al 2011) The expression of this gene thus
appears to be modulated by the level of U concentration in tissues Lerebours et al (2010)
stated that the intensity of gene response may not correlate positively with toxicant
concentrations and that different gene expression patterns are expected for different
concentrations of exposure This statement is in concordance with our findings in terms of
comparing the gene response of cox1 after acute exposure to that of chronic exposure to U
which indicates that a modification in the metabolism might occur in organs presenting
199
different levels of contamination The over-expression of cox1 in the present study also
coincided with an increase in expression of the atp6 gene in gills at the end of the experiment
The up-regulation of these two genes indicates an increase in mitochondrial metabolism This
could be a cellular strategy to compensate for the decrease in the number of functional
mitochondria by increasing ATP production so as to provide enough energy for cellular
needs It was also noted that gene expression levels of sod(Mn) correlated with those of cox1
at T30 and T60 (in gills R= 04 in hepatopancreas R=05 P=005) In our previous work we
observed a significant correlation between these two genes expressions (R=06 Plt0001) in
organs of crayfish exposed to 003 06 4 and 8 mgL of U for 10 days (Al Kaddissi et al
2011) The results of these two studies confirmed that when mitochondrial metabolism
increases in the presence of U the endogenous ROS production increases and consequently
the mitochondrial antioxidant defense mechanism is induced On the contrary when the
mitochondrial metabolism decreases the over-expression of genes encoding for antioxidants
does not seem necessary This cellular response to U toxicity was also observed in the
hepatopancreas at T30 and T60 The cox1 and sod(Mn) genes were also reported to be up-
regulated by 5- and 11-fold-respectively in the liver of Danio rerio exposed to 23 plusmn 6 microgL
of U during 28 days (Lerebours et al 2009) Another interesting response involving 12S gene
expression was observed in the contaminated hepatopancreas In effect the amount of
mitochondria decreased significantly at T30 and then increased at T60 accompanied by an
increase in mitochondrial metabolism (atp6 and cox1 up-regulated) in this organ at the end of
the experiment This indicates that cells are able to adopt various compensatory mechanisms
in response to toxicity including an increase in the amount of mitochondria The expression
of the mt gene was repressed at T30 and T60 in gills whereas it was 2-fold over-expressed in
the hepatopancreas at T60 The response of metallothionein protein (MT) to U contamination
is not well understood An in vitro study by Michon et al (2010) demonstrated that U can
bind to MT while a study by Cooley and Klaverkamp (2000) demonstrated that in living
organisms such as fish no increase of MT was observed in contaminated livers except in
animals that had been subjected to the highest trophic exposure (10 mg Ug- at day 10) An
increase in mt gene expression in highly contaminated gills of P clarkii was reported after 10
days of direct exposure to U (06-8 mgL) No such increase was noted in the hepatopancreas
of the same animal which presented low levels of U bioaccumulation (Al Kaddissi et al
2011)Moreover MT is known to bind ROS efficiently (Viarengo et al 2000 Fang et al
2010) which leads to the assumption that this protein participates in the antioxidant defense
system particularly in highly contaminated tissues In the current study we hypothesized that
200
the basal pool of MT in gills was sufficient and did not necessitate an over-expression of the
corresponding gene with the actual concentration levels In the hepatopancreas the over-
expression of the mt gene could be linked to oxidative stress The increase of the amount of
mitochondria (12S up-regulated) the augmentation of mitochondrial metabolism (atp6 and
cox1 up-regulated) the induction of mitochondrial antioxidant defenses (sod(Mn)
upregulated) and the depletion of cytosolic antioxidants all indicated an increase in ROS
levels in the organs at T60
43 Evolution of transcriptional responses over time and their use as biomarkers
Expression of mitochondrial genes in gills and the hepatopancreas revealed a dysfunction
in the energetic process after short-term (4 and 10 days) (Al Kaddissi et al 2011) and long-
term exposure periods (at T30 and T60) to 30 microgL of U Overall the 12S gene was down-
regulated over time in both organs (gills R=-045 P=0052 hepatopancreas R=-051
P=003) This gene seems to be a sensitive biomarker of U contamination in gills since it was
down-regulated soon after exposure (2-fold down-regulated at T4) (Al Kaddissi et al 2011)
and was also repressed after a long period of exposure (at T30 and T60) It should be noted
however that (at T4 and T60) the 12S gene was occasionally over-expressed in the
hepatopancreas Nonetheless the expression levels of atp6 gene fluctuated over time in both
organs and did not follow a specific pattern even though levels of U concentrations in the
gills were identical at the different sampling times (at T4 T10 T30 and T60) Thus this gene
response seems to be modulated by the energetic demands of the tissue and not directly by U
concentrations The cox1 and sod(Mn) gene expression levels tended to increase with time in
both tissues (ex hepatopancreas R=042 R=06 respectively Plt005) These genes could
thus be used as biomarkers of a long-term exposure to environmentally-relevant
concentrations of U which would be useful in monitoring programs The mt gene on the
other hand was generally repressed in gills (R=-067 P=0009) but very little is known of the
impact of U on MT Consequently the use of this response alone as a biomarker of U
contamination is not sufficiently substantiated Contrary to results obtained in gills mt gene
expression tended to increase in the hepatopancreas with time (R=045 P=0067) It therefore
appears that mt gene expression varies in different organs which possibly relates to the
kinetics of U exchange in different cellular compartments
201
44 Oxidative stress responses after long-term exposure to U
In the cytosolic fraction of contaminated organs ROS levels were more likely to increase
with time given that the activity of antioxidants had a tendency to decrease There is indeed
evidence to indicate that oxidative stress induced by metals in a biological system can be
attributed to alterations in the antioxidant defense system (Jemai et al 2007) For example it
is known that cadmium indirectly induces oxidative stress by decreasing levels of
antioxidants which lead to an increase in levels of free radicals (Ercal et al 2001 Watjen and
Beyersmann 2004 Newairy et al 2007 Cao et al 2010 Jomova and Valko 2011) GPX
activity decreased significantly in contaminated gills of P clarkii compared to that measured
at T60 in the control An in vitro study (Labrot et al 1996) indicated that such enzyme
activity decreased significantly in fish (Brachydanio rerio) that were in contact with 500
mgL of U These authors hypothesized that inactivation of enzymes could be a consequence
of metals binding to the protein chain backbone Recent research in U toxicology revealed
that this metal can bind directly to some proteins such as metallothioneins ferritin transferrin
and albumin (Michon et al 2010) To the best of our knowledge no studies have been
undertaken to examine the possibility of U binding to enzymes involved in the antioxidant
defense system A study by Blum and Fridovich (1985) demonstrated that superoxide radicals
O2- and hydroperoxides can deactivate GPX by converting its reduced form to the oxidized
form and that the presence of SOD prevents this inactivation SOD catalyzes the conversion
of reactive superoxide anions (O2-) to produce hydrogen peroxide (H2O2) (Ruas et al 2008
Aschner and Jiang 2009) which is subsequently dealt with by CAT (Kono and Fridovich
1982 Michiels et al 1994) and GPX activities (Michiels et al 1994 Arthur 2000) A
decrease in SOD and CAT activities in contaminated tissues can thus increase the levels of
O2- and hydroperoxides which in turn could cause an oxidative alteration of GPX resulting
in its loss of function In the current study the activities of SOD and CAT tended to decline
with time particularly in contaminated gills which might contribute to a decrease in GPX
activity In addition various studies showed that U causes a depletion of glutathione content
in contaminated tissues (Pourahmad et al 2006 Barillet et al 2007 Periyakaruppan et al
2007 Aschner and Jiang 2009Yapar et al 2010 Pourahmad et al 2011 Viehweger et al in
press) Thus non-protein thiol plays an important role in ROS scavenging since it is a
substrate for the removal of H2O2 by GPX Consequently a decrease in GSH content in
tissues could lead to a decrease of GPX activity GSH can also be conjugated to other proteins
that are catalyzed by GST GST transfers GSH groups to proteins to target for cellular export
and subsequent metabolism and detoxification (Dringen 2000 Dickinson and Forman 2002
202
Hayes et al 2005) Accordingly a decrease in GSH levels could explain a decrease in GST
activity observed in both of the contaminated organs of crayfish at T60 It is also possible
that a decrease in antioxidant activity stems from the down regulation of the corresponding
genes (Lerebours et al 2009 Barillet et al 2011)
45 Linking cellular oxidative stress to the dysfunction of mitochondria
A recent in vitro experiment in contaminated plant cells demonstrated a reduction of
about 33 of U(VI) to U(IV) in the presence of GSH (Viehweger et al in press) Pourahmad
et al (2006) also stated that the reductive activation of U(VI) by GSH to U(V) and finally
U(IV) provides enough redox cycling to generate considerable amounts of ROS (O2-) Such
results could explain the depletion of antioxidant activities observed in this study since
oxidation of enzymes renders them inactive (Davies 2005) Pourahmad et al (2006) also
reported that U(VI) (50microM) oxidized 85 of the GSH in rat hepatocytes which resulted in
the formation of oxidized glutathione (GSSG) and thus decreased the GSH content in cells
These findings reinforce the hypothesis that a depletion of GSH as a substrate of GPX and
GST may have occurred in the current study thus causing a decrease in the activity of these
compounds The reduction of antioxidant activities in the present study demonstrated that U
generates oxidative stress which is undoubtedly accompanied by an increase in ROS levels It
is well established that mitochondria are the primary source of ROS and the target of
excessive ROS generation (Lei et al 2011 Simon et al 2000) It is also known that an
exogenous source of ROS can cause oxidation of mitochondrial compounds accompanied by
direct local membrane perturbation (Zamzami et al 1995) Pourahmad et al (2006) found
evidence for a collapse in mitochondrial membrane potential (MMP) of rat hepatocytes in the
presence of U which results in severe ATP depletion and mitochondrial permeability
transition pore opening (MPT) The authors believe that mitochondrial damage is caused by
ROS formation and that the collapse of MMP and MPT pore opening is the result of oxidation
of thiol groups in the MPT pore region of the mitochondrial outer membrane and consequent
conformational alteration This suggestion is consistent with our results and could explain
alterations in transcriptional responses in contaminated organs particularly in gills at T60 An
increase in cox1 gene expression levels could be a response to remediate a possible decrease
of the mitochondrial membrane potential Moreover the up-regulation of the atp6 gene could
be a strategy to compensate for a decrease in ATP levels which is a consequence of
mitochondrial damage caused by ROS whereas the down-regulation of the 12S gene indicates
a loss of mitochondria which could be the result of oxidative damage
203
5 Conclusions and perspectives
In summary U induces changes in mitochondrial gene expression levels and in the expression
of genes involved in the antioxidant defense mechanism Nonetheless some transcriptional
responses may differ between acute (Al Kaddissi et al 2011) and chronic contamination
indicating that the mechanisms of U toxicity are different at low and high exposure
concentrations Moreover when crayfish P clarkii are exposed to environmentally-relevant
concentrations of U the expression of the studied genes may differ over time indicating that
responses are also time dependent The 12S cox1 and sod(Mn) genes seem to be sensitive
biomarkers of U contamination Nevertheless a multi-biomarker approach is recommended
for the evaluation of U toxicity because the mechanisms of action of this metal are not
completely understood This study also demonstrated that U induces oxidative stress and a
loss of antioxidant response A possible ROS-mediated U cytotoxic mechanism was also
proposed Moreover it seems that the study of transcriptional responses is a more sensitive
tool than the follow up of antioxidant activities for assessing U toxicity in crayfish Further
research is needed to better comprehend cytotoxic mechanisms associated with the presence
of U The measurement of glutathione (total reduced and oxidized fractions) and the reduced
form of U(IV) in tissues as well as their correlation to enzymatic effects and ROS levels
could be of interest The sequencing of cytosolic sod(Cu) cat gpx and gst is also needed in
order to study their expression in contaminated tissues and to link possible alterations to
enzymatic activities This approach will partly help to elucidate the origin of the inhibition of
the studied enzymes We recommend in vitro assays to ascertain whether U can bind directly
to SOD CAT GPX and GST
Acknowledgments
The authors would like to thank N Gauthier for providing the crayfish S Pierrisnard for
ionic chromatography measurements I Cavalie for her help in U measurements C Della-
Vedova for helping in statistical analysis B Geffroy for his scientific support and R Al
Kaddissi for English corrections This study was supported by the ENVIRHOM research
program funded by the institute of Radioprotection and Nuclear Safety The CNRS co-
financed this work
204
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Chapitre IV-C
Les antioxydants et les reacuteponses
transcriptomiques sont-ils des
biomarqueurs pertinents pour discriminer
la chimio et la radiotoxiciteacute de lrsquouranium
chez P clarkii
210
Are anti-oxidant and transcriptional responses useful for discriminating between
chemo- and radiotoxicity of uranium in crayfish P clarkii
Simone Al Kaddissi12
Sandrine Frelon1 Antonia-Concetta Elia
3 Alexia Legeay
2 Patrice
Gonzalez2 Freacutedeacuteric Coppin
1 Daniel Orjollet
1 Virginie Camilleri
1 Karine Beaugelin-Seiller
4
Rodolphe Gilbin1 and Olivier Simon
1
1Laboratory of Radioecology and Ecotoxicology (LRE) Institute of Radioprotection and
Nuclear Safety (IRSN) Bd 186 BP 3 13115 Saint-Paul-Lez-Durance France 2Laboratory of Aquatic Ecotoxicology University Bordeaux1UMR CNRS 5805 Dr Peyneau
square 33120 Arcachon France 3Ecotoxicology Laboratory Department of Cellular and Environmental Biology University of
Perugia 06123 Perugia Italy
4 Laboratory of Environmental Modelling (LME) Institute of Radioprotection and Nuclear
Safety (IRSN) Bd 159 BP 3 13115 Saint-Paul-Lez-Durance France
211
Abstract
The main objectives of this study were to evaluate uranium (U) toxicity in the crayfish
Procambarus clarkii at a low dose of exposure and to discriminate between the chemotoxicity
and radiotoxicity of U We conducted two sets of experiments using either 30 microgL of
depleted uranium (DU) or 233
U which differ from each other only in their specific activity
(DU = 17times104 Bqg
minus1
233U = 357times10
8 Bqg
minus1) The endpoints were oxidative stress
responses and mitochondrial functioning in the gills and hepatopancreas which were
measured in terms of enzyme activities and gene expression levels U accumulation levels
were measured in different organs (gills hepatopancreas stomach intestine green gland
muscles and carapace) and internal dose rates in the hepatopancreas were compared after DU
and 233
U exposures Significant U accumulation occurred in the organs of P clarkii and
mitochondrial damage and antioxidant responses were detected Despite the huge difference
(21000x) in the specific activities of DU and 233
U few significant differences in biological
responses were detected in P clarkii exposed to these two pollutants This finding indicates
that the radiotoxicity was low compared to the chemotoxicity under our exposure conditions
Finally genes expression levels were more sensitive markers of U toxicity than enzyme
activities
Keywords uranium chemotoxicity radiotoxicity mitochondria antioxidants
212
1 Introduction
Uranium (U) is a naturally occurring radioactive element found in various chemical
forms in soils rocks and water supplies (WHO 2001 Bleise et al 2003) Natural U consists
of a mixture of three radioactive isotopes that are identified by their mass numbers 238
U
(9927 by mass) 235
U (072) and 234
U (00055) (Aigueperse et al 2001) Isotopes of U
possess the same chemical properties but have different radioactivity (Delacroix et al 2004)
234U contributes 495 of the total radioactivity of natural U because of its high specific
activity (23 108Bqg
minus1) whereas
238U (124 10
4Bqg
minus1) contributes 482 despite its high
abundance The remaining 23 is attributed to the activity of 235
U (8 104Bqg
minus1) (Bleise et
al 2003) U is used primarily in nuclear power plants most reactors require U in which the
235U content is enriched from 072 to about 3 The U remaining after removal of the
enriched fraction is referred to as depleted uranium (DU) (235
U content 02ndash03) and it is
less radioactive than natural U (Aigueperse et al 2001 WHO 2001) DU may also result
from the reprocessing of spent nuclear reactor fuel under these conditions another uranium
isotope 236
U may be present (WHO 2001) Moreover industrial processes can produce other
isotopes of U such as 232
U and 233
U which are much more radioactive than natural U
Although the occurrence of U in the environment is increasing due to anthropogenic
activities (WHO 2001 Giovanetti et al 2010) the ecotoxic profile of this metal has not been
studied extensively for non-human biota particularly for aquatic invertebrates The toxic
action of U in organisms potentially originates from both its chemical and radiological
properties the latter depending on the specific activity of the U isotopes and their associated
energy radiation (Bourrachot et al 2008 Darolles et al 2010 Giovanetti et al 2010)
However information about distinguishing between the hazardous effects of U chemotoxicity
and U radiotoxicity on aquatic organisms is scarce (Barillet et al 2007 Bourrachot et al
2008 Alves et al 2009) Identification of the effects and the mechanisms of action of a
pollutantrsquos toxicity are best done using a multi-biomarker approach at different biological
levels of organization (Adams and Greeley 2000 Viarengo et al 2007 Faria et al 2010)
For example gene expression profiling can accurately assess and predict toxicity of metals to
aquatic organisms (Neumann and Galvez 2002) As U impairs mitochondrial function
(Pourahmad et al 2006 Lerebours et al 2010 Al Kaddissi et al 2011 2012) the
expression levels of cox1 atp6and 12S are good candidates for use as biomarkers U also can
generate oxidative stress (Miller et al 2002 Barillet et al 2007 Darolles et al 2010
Lerebours et al 2010 Al Kaddissi et al 2011 2012) so the study of the expression levels of
sod(Mn) and mt genes and evaluation of enzymatic activities of superoxide dismutase (SOD)
213
catalase (CAT) glutathione peroxidase (GPx) and glutathione S-transferase activities (GST)
likely are pertinent endpoints for determining the toxicity of U
The main aim of this study was to identify the contribution of chemotoxicity and
radiotoxicity to the effects of U on mitochondria and the oxidative balance using
transcriptional responses (mt sod(Mn) cox1 atp6 12S) and enzymatic activity as endpoints
(SOD CAT GPx GST) We also evaluated the sensitivity of the biomarkers by comparing
the impacts of a low contamination level on the different biological levels of organization
Indeed it is crucial to select sensitive biomarkers which could be suitable for ecological risk
assessments We selected the crayfish Procambarus clarkii as a biological model because this
species is widespread (Gherardi 2006) accumulates U and is an integrator of its effects (Al
Kaddissi et al 2011 2012)In addition P clarkii has been used as an indicator of metal
toxicity in environmental studies for decades (Alcorlo et al 2006 Gherardi 2006 Suaacuterez-
Serrano et al 2010)
In this study crayfish were exposed for 10 days to two different types of U (DU and
233U) at the same concentration (30 microgL
ndash1) These two types of U differ from each other only
in their specific activity and thus in their radiotoxicity The U concentration in the water was
close to environmental values measured near U mining sites (Colle et al 2001 Simon and
Garnier-Laplace 2005) and was twice as high as the value recommended by the World Health
Organization for drinking water (WHO 2004) U accumulation was evaluated in different
organs (gills hepatopancreas (HP) stomach intestine green gland muscle and carapace)
whereas biological effects of the different isotopes were evaluated only in the gills and the HP
because these organs are known to accumulate metals efficiently (Simon and Garnier-
Laplace 2005 Alcorlo et al 2006 Kouba et al 2010 Suaacuterez-Serrano et al 2010 Al
Kaddissi et al 2011 2012) and they provide sufficient amount of tissue for conducting
various analyses on the same organ In parallel to evaluate the radiotoxicity of both DU and
233U internal dose rates in the HP were calculated using EDEN-22 software
2 Materials and methods
21 Experimental design
All crayfish used in this study were adult premoult males (2516 plusmn 095 g fresh weight
907 plusmn 008 cm length n = 50) Organisms were caught in situ from the Vigueirat Swamp of
Camargue in the south of France They were acclimatized to laboratory conditions for 1
month before being used in the experiments 1212 h lightdark photoperiod 17 plusmn 1degC
synthetic water composed of Casup2+ =1640 Mgsup2
+ = 500 Nasup2
+ = 870 K
+ = 80 Cl
ndash =4100 SO4
2ndash
214
=509 NO3ndash =765 HCO3
ndash = 281 (all in micromolL
ndash1) pH 65 (Al Kaddissi et al 2011 2012)
The chosen pH value and the voluntary absence of phosphate maintained high levels of U
bioavailability (Fortin et al 2004 2007) During the acclimatization period crayfish were fed
every 48 h with a diet of corn and mussels The specimens were starved for 48 h before
beginning the experiment to avoid the formation of metal-feces complexes and to maintain
constant U bioavailability During the test three groups of 10 crayfish were exposed for 10
days to waterborne U 0 (controls) 30 microgLndash1
of DU (from depleted uranyl nitrate stock
solution 1 gLndash1
0016M HNO3 DU isotopic composition 9965 238
U 033 235
U 00019
234U 0011
236U total activity = 17times10
4 Bqg
minus1) or 30 microgL
ndash1 of
233U (uranyl nitrate
specific activity = 357times108 Bqg
minus1 stock solution 13 gL
ndash1 4M HNO3 IRMM Belgium)
The pH value was maintained constant over the experiment As the two stock solutions of U
(DU and 233
U) had significantly different HNO3 concentrations the exposure media were
adjusted so that they all had identical pH NO3ndash
and Na+ concentrations Each specimen was
kept in an individual chamber (a cylinder made from plastic netting 1 cm mesh 11 cm
diameter) to avoid cannibalism (no mortality was observed throughout the experiment) Half
of the water column was renewed manually and daily in order to ensure the stability of both
water composition and exposure levels DU water concentrations were measured daily before
and after the renewal and adjusted to keep mean values significantly close to the nominal
contamination levels The temperature was maintained at 177 plusmn 01degC Several abiotic
parameters were monitored on a daily basis throughout the experiment including dissolved
oxygen (736 plusmn 124 O2) pH (651 plusmn 004) conductivity (6024 plusmn 259 microS) and water
concentration of anions (NO3ndash NO2
ndash Cl
ndash SO4
2ndash PO4
3ndash-) using an Ion Chromatography
System (ICS-3000)At days 4 (T4) and 10 (T10) five crayfish were sampled from each tank
and sacrificed For both sampling times and the three exposure conditions HP gills stomach
intestine green gland muscle and carapace were collected from each individual and stored at
ndash80degC prior to the bioaccumulation analysis Parts of the gills and HP were also stored at ndash
80degC for enzymatic and genetic analyses
22 U analyses
Water samples from each tank were acidified (031 M HNO3) with nitric acid prior to
metal quantification Samples containing DU were analyzed by inductively coupled plasma-
atomic emission spectrometry (ICP-AES Optima 4300DV PerkinElmer WellesleyUSA
detection limit 10 microgLndash1
plusmn 10) 1 ml of the acidified water contaminated with 233
U was
added to 19 ml of a liquid scintillation cocktail (Instagel Packard Instruments Rungis
215
France) and then analyzed by alpha liquid scintillation counting (alpha particle detection limit
of 003 Bq per sample Quantulus 1220 Wallac Oy Turku Finland) Crayfish organs had to
bedigested in order to determine the U concentrations in the samples After 2 days at 45 ˚C
the organs were weighed and then digested in 3 ml of HNO3 (155 M) for 90 min at 95 degC and
then were left to dry for 60 min at 105 degC Next 2 ml of H2O2 (33) were added to complete
the digestion and the preparation was left for 20 min at 105 degC to dry again Samples were
finally redissolved in acidified water (031 M HNO3) Organs exposed to DU were analyzed
by inductively coupled plasma mass spectrometry (ICP-MS Agilent 7500 Cx quantification
limit 10 ngLndash1
plusmn 7) A liquid scintillation cocktail (Instagel Packard Instruments Rungis
France) was added to the tissues (119) sampled from 233
U exposure condition and were
analyzed with the same technique as the one used for analyzing water samples contaminated
with 233
U
23 Enzyme activity determination
Enzyme activities were determined in the cellular cytosolic fractions of tissues Gills
and HP (200 mg) from each individual were homogenized respectively in a 110 and 120
weight volume (WV) proportion in ice cold Tris-HCl (100 mM pH 78) buffer containing
100 microM phenylmethanesulfonyl fluoride (PMSF) 0008 aprotinin UmLndash1
and 01 mgmLndash1
bacitracin An aliquot of each homogenate was centrifuged at 15000 g for 30 min at 4 degC and
supernatants were then centrifuged at 100000 g for 1 h at 4 degC All biochemical analyses and
absorbance readings were performed at a constant temperature of 25 degC using a
spectrophotometer (Spectramax 384 Plus Molecular Device) with SOFTmax PRO software
Protein concentration was determined using the Micro BCATM
Protein Assay Kit (Thermo
Scientific) following the manufacturers instructions absorbance was read at 562 nm SOD
was determined spectrophotometrically using the 19160 SOD Determination Kit (Fluka)
according to the manufacturers instructions absorbance was read at 450 nm SOD activity
was expressed as Umgndash1
prot The enzyme assays for CAT GPx and GST were performed
according to the method reported in Doumlrr et al (2008) Briefly CAT activity was measured by
following the decrease in absorbance at 240 nm due to H2O2 consumption (ε = 004 mMndash1
cmndash
1) The assay was carried out in Na-phosphate buffer pH 7 and 12 mM H2O2 GPx activity
using cumene hydroperoxideas the substrate was determined and the oxidation of NaDPH was
followed at 340 nm (ε = 622 mMndash1
cmndash1
) The assay conditions were 100mM Na-phosphate
buffer with pH 75 1 mM EDTA 012 mM NaDPH 2 mM GSH 1 mM DTT 08 mM
cumene hydroperoxide and 1Uglutathione reductase GST activity was measured using 1-
216
chloro-24-dinitrobenzene (CDNB) as the substrate This assay measured the formation of the
conjugate with GSH at 340 nm (ε = 96 mMndash1
cmndash1
) The assay conditions were 100 mM Na-
phosphate buffer with pH 65 1 mM GSH and 1 mM CDNB
24 Gene expression level determination
Total RNA were extracted from 20ndash40 mg of tissue using the Absolutely RNA
Miniprep Kit (Agilent) following the manufacturers instructions First-strand cDNA was
synthesized from total RNA using the Stratascript First-Strand Synthesis System (Agilent)
according to the manufacturers instructions The cDNA mixture was stored at minus20degC until
needed Specific primer pairs used to determine target gene expression levels (12S atp6
cox1 sod mt) and the explanation of their functions are listed in Al Kaddissi et al (2011
2012) Real-time PCR reactions were performed in a Light Cycler (Roche) following the
manufacturers instructions using the DNA intercalating dye SYBRGreen I The amplification
program consisted of one cycle at 95 degC for 10 min and 50 amplification cycles at 95 degC for
5 s 60 degC for 5 s and 72 degC for 20 s PCR specificity was determined for each reaction from
the dissociation curve of the PCR product This dissociation curve was obtained by following
the SYBRGreen fluorescence level during a gradual heating from 60 to 95 degC Relative
quantification of each gene expression level was normalized according to the expression of
the housekeeping gene 18S Relative expression of a gene was calculated using the 2minusΔCT
method as described by Livak and Schmittgen (2001) where ΔCT represents the difference
between the cycle threshold of the specific gene of interest and the cycle threshold of the 18S
gene Therefore the expression factor (EF) of each gene in comparison with the control
corresponds to the following equation EF=2-ΔCT
(Treatment)2-ΔCT
(Control)
25 Dose rate calculation for the hepatopancreas
Taking into account all exposure pathways a total absorbed dose rate of an organ is
estimated by summing the internal and external dose rates U concentrations in HP were
converted into internal dose rates using Dose Conversion Coefficients (DCCs Gyunit of time
per Bqunit of volume or mass) calculated using EDEN 22 software (Beaugelin-Seiller et al
2004) (Table 22) The external dose rate of the crayfish HP was found to be negligible (DCC
value lt 10ndash10
) Input data depend on the shapes and the elementary compositions of the
biological target They also depend on the composition of the exposure media and the
radioactive source (defined as a combination of radionuclides) HP were thus assumed to be
ellipsoids (4 cm long 065 cm high and 2 cm wide) composed of hydrogen carbon oxygen
217
and nitrogen which contribute 102 95 77 and 23 of the total mass respectively The
shape of the gills is complex and thus it is not possible to calculate the radiological dose rate
in such complex organs using EDEN 22 software The radioactive source was determined
according to the U contents in the organ measured by ICP-MS or liquid scintillation and the
presence of U decay products was modeled using Nuclides 2000 software (Institute for
Transuranium Elements Karlsruhe Germany) The U distribution was considered
homogenous in the organ Internal dose rates were then assessed according to three different
scenarios
(i) Only U isotopes were accumulated in the HP
(ii) U isotopes were accumulated in the HP along with the daughters of the U isotopes which
were initially present in the water before being transferred to the organ (transfer factors of 110
for thorium (Th) and 10 for protactinium (Pa) (Hosseini et al 2008) were used to assess the
activities of daughters)
(iii) Same as (ii) + decay products accumulated in HP after 10 days of decay corresponding
to the 10 days exposure duration
For scenarios (ii) and (iii) all radionuclides were assumed to have entered the organ the first
day of exposure and to have the same biokinetic (same uptake and elimination) rates and the
same biological targets as U
Table 22 Isotopic lists of uranium (233
U 234
U 235
U 236
U and 238
U) their related
daughters selected for the source composition (obtained by Nuclides 2000) and
corresponding DCC values (Gyd)[Bqg] of U accumulated in Hepatopancreas after 10
days of exposure obtained by EDEN 2 software (Elementary Dose Evaluation for
Natural Environment developed by IRSN)
92 U233 90 Th229 88 Ra225 89 Ac225 87 Fr221 85 At217 86 Rn217 84 Po213 83 Bi213 82 Pb209 81 Tl209
133E-07 137E-07 253E-09 159E-07 174E-07 193E-07 211E-07 228E-07 489E-09 122E-08 119E-08
92 U23492 U234 90 Th230 88 Ra226 92 U235 90 Th231 91 Pa231 89 Ac227 90 Th227
131E-07 129E-07 131E-07 122E-07 266E-09 138E-07 217E-09 164E-07
92 U236 90 Th232 88 Ra228 92 U238 90 Th234 91 Pa234m 92 U234 91 Pa234
124E-07 111E-07 457E-10 116E-07 127E-09 126E-08 131E-07 129E-07
218
26 Statistical analyses
One-way or two-way analysis of variance (ANOVA) was used to compare variables
among controls and treatments If significant differences were found (p lt 005) these data
were then reanalyzed to determine if significant differences existed between (i) exposed and
control conditions and (ii) between 233
U and DU exposures If the data were not normally
distributed log transformation was conducted if normality still was not achieved a non-
parametric test (Kruskall-Wallis) was used to compare the data Results were presented as
mean plusmn SEM (standard error of the mean)
3 Results
31 U in water in organs and related dose rates
The average U concentrations measured daily were close to the nominal
concentrations (28 plusmn 15 microg DULndash1
and 35 plusmn 17 microg 233
ULndash1
) No significant difference was
observed between the average concentrations of DU and 233
U in water (Kruskal-Wallis test p
= 02887 n = 84) As expected preliminary experiments showed that the DU and 233
U
adsorption on experimental units (tanks) were identical in terms of kinetics and loss in our
experimental conditions Average ionic concentrations of the synthetic water were not
significantly different from the required concentrations mentioned above Thus the exposure
conditions favored U bioavailability
U accumulated in tissues of crayfish with the following tendencies gills gtgt stomach gt
intestine gt HP gt carapace gt green gland gt muscle (Figure 70) Results showed a significant
accumulation of both DU and 233
U in the organs A significant effect of time on
bioaccumulation was observed in gills HP intestine and carapace (ANOVA p lt 005)
Accumulation in the gills was rapid and very high (DU T10 400 microggndash1
dw) whereas
accumulation in muscle was low (DU T10 07 microggndash1
dw) but still significantly higher than
in the control (25x) and not time dependent No significant effect of exposure conditions (DU
versus 233
U) was observed except for the carapace where accumulation was higher after DU
exposure at T4
In HP the total internal dose rate (scenario (iii)) due to 233
U (12900 microGyhndash1
) was
significantly higher (15000x) than that due to DU (086 microGyhndash1
) The three proposed
scenarios led to quasi-identical internal dose rates The U isotopes accumulated in the HP
contributed 999997 and 959 of the total internal dose of the organ sampled from 233
U
and DU exposure conditions respectively In addition for DU the contribution of 238
U and
234U represented 70 and 273 of the total internal dose rate respectively Thus the internal
219
0
10
20
30
40
50
60
0 DU 233U 0 DU 233U
Hepatopancreas
Stomach
Intestine
Green gland
Muscle
Carapace
4d
10d
dose rate mainly originated from the U isotopes rather from their related daughters For
instance the contribution of the Th isotopes to total internal dose was only 21
0
100
200
300
400
500
600
0 DU 233U 0 DU 233U
[U]
microgg
dw
Gills
4d
10d
Figure 70 Concentrations (microgg dW mean plusmn SEM n=5) of depleted uranium (DU) and
enriched uranium (233
U) in gills (on the left) hepatopancreas stomach intestine green
glands muscles and carapace (on the right) of the crayfish P clarkii exposed 4 (4d) to 10
(10d) days to 0 (control) and 30 microgL of the metals () indicates significant differences
between DU and 233
U treated samples
32 Effects on enzyme activities and gene expression levels
Figure 71 shows the enzyme activities (CAT GPX GST and SOD) over time in gills and
HP of control and DU- and 233
U-exposed crayfish In HP no statistically significant
difference for any enzyme activity was detected between control and either U exposure
condition (p gt 005) A significant decrease in CAT activity was observed at T4 in gills of
crayfish exposed to both types of U when compared to controls The GST activity increased at
T10 in this same organ but only in the presence of 233
U No statistically significant
differences were recorded for GPx and SOD in the same organ
220
0
5
10
15
20
25
30
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10dCA
T (
microm
ol
min
m
g P
rote
in) Gills
0
10
20
30
40
50
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10d
CA
T (
microm
ol
min
m
g P
rote
in)
Hepatopancreas
0
5
10
15
20
25
30
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10dGPX (
nm
ol
min
m
g P
rote
in) Gills
0
20
40
60
80
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10dGPX (
nm
ol
min
m
g P
rote
in)
Hepatopancreas
0
02
04
06
08
1
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10dGST
(microm
ol
min
m
g P
rote
in) Gills
0
2
4
6
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10dGST
(microm
ol
min
m
g P
rote
in)
Hepatopancreas
0
2
4
6
8
10
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10d
SOD
(U
m
g P
rote
in)
Gills
0
2
4
6
8
10
12
0-4d 233U-4d DU-4d 0-10d 233U-10d DU-10d
SOD
(U
m
g P
rote
in)
Hepatopancreas
Figure 71 Enzymatic activities of catalase (CAT) (micromolminmg Prot mean plusmn SEM
n=5) glutathione peroxidise (GPX) (nmolminmg Prot mean plusmn SEM n=5) glutathione
S transferase (GST) (micromolminmg Prot mean plusmn SEM n=5) and superoxide dismutase
(SOD) (Umg Prot mean plusmn SEM n=5) in the hepatopancreas and gills of crayfish P
clarkii exposed 4 (4d) and 10 (10d) days to 0 (control) and 30 microgL of depleted uranium
(DU) or enriched uranium (233
U) () indicates significant differences between control
and treated samples (Plt 005)
221
In contrast U exposure had a significant effect on the expression levels of the five genes
studied (Table 23) Expression of the atp6 gene varied greatly (eg from ndash36x to +17x in
gills) over time in both gills and HP it was repressed or not different from the control at T4
and then overexpressed at T10 The same pattern was observed for the mt gene Expression
levels of the 12S gene decreased at T4 and then increased again at T10 in both organs (from ndash
5x to 3x) In contrast the cox1 gene was repressed in gills at all times and only down-
regulated in the HP at T4 in the 233
U treatment condition The sod(Mn) gene was only weakly
repressed at T4 Finally compared to DU exposure exposure to 233
U had a greater effect
(from 17x to 12) on atp6 gene expression except in the HP at T10
Table 23 Expression factors (EF) of the 5 genes studied in P clarkii compared to the
basal level of controls (n=5)
organs
time
(days) Isotopes 12S atp6 Cox1 Sod(Mn) mt
Gills
4 233
U -2 -36 -25 -2
DU -2 -3 -2 -2
10 233
U 3 17 -2 4
DU 2 10 -6 4
Hepatopancreas
4 233
U -5 -6 -2 -4
DU -3 -2 -2
10 233
U 25 17 2
DU 17 4
() Equal to control (-) down-regulated (+) up-regulated Only EFge2 or EFle-2 are
considered statistically significant
4 Discussion
41 Accumulation of U
As previously observed in different species of crayfish (P clarkii Orconectes
limosus) in the bivalve Corbicula fluminea and the fish Danio rerio (Simon and Garnier-
Laplace 2005 Barillet et al 2007 Al Kaddissi et al 2011 2012) U accumulation varies
among individuals This variability could be linked to differences in ventilation and
respiration rates which affect the uptake of waterborne metals In this study U accumulation
was highest in the gills which confirms that they are the main target organs in crayfish after
direct exposure In contrast to what has been reported for fish (Barillet et al 2007) crayfish
gills exhibited a strong ability to retain the metal (Kouba et al 2010 Kurun et al 2010) The
high levels of U accumulation observed in the gills stomach intestine and carapace are
probably due in part to U adsorption on the cuticle and the mucus of these organs This could
222
also explain the high individual variation of U accumulation in gills Electron micrographs
coupled with EDX-probe analysis showed a high U burden on the gill cuticle of Orconectes
limosus after exposure to a high level (500 microgLndash1
) of waterborne U (results not shown) The
fact that all organs accumulated U after waterborne exposure illustrates the capacity for U
transfer in P clarkii Indeed contamination of the muscles was detected even if the
accumulated levels of U were low As various predators feed on crayfish including humans
further experiments should be conducted to assess the potential for trophic transfer of U
The potential additional radiotoxic effect of 233
U did not lead to a significant
difference in accumulation levels in organs except for the carapace at T4 No explanation for
this result was obvious which illustrates the need for further tests to determine the relative U
adsorption and absorption burdens Such a study would also help explain the relationship
between bioaccumulation levels and effects No difference was observed between the
bioaccumulation levels in the prolarval stage of D rerio after DU and 233
U exposures
(Bourrachot et al 2008) However in a study of adult D rerio exposed to low radiological
levels a significant difference was detected in the accumulation of DU and 233
U due to the
radiotoxic effect on gill epithelium after 3 days of exposure the effect later disappeared after
10 and 20 days (Barillet et al 2007)
42 Dose rate in the hepatopancreas
The DU exposure led to a total dose rate in HP that was close to 1 microGyhndash1
as observed
by Barillet et al (2007) in the whole fish Danio rerio after 20 days of DU exposure (100
microgL-1
) This value is lower than the radiological benchmark which was reported to be equal
to 10 microGy hndash1
at the ecosystem level (Garnier-Laplace et al 2006) Note that the biomarkers
used in the current study were able to show effects of U exposure at dose rates lower than the
benchmark value The internal dose rate calculated after 233
U exposure was much higher (15
104x) than that calculated after DU exposure Moreover the total internal dose rate seemed to
be mainly the result of the contribution of U isotopes as the contribution of uraniumrsquos
daughters was low Transfer factors (TF) of daughters are required for precise assessment of
their internal dose rates in organs However information on these TF in the literature is
scarce For example no information on Th transfer was available for crustaceans in Hosseini
et alrsquos (2008) review Therefore more data on accumulation of daughters and evaluation of
their TF in crayfish are needed to refine calculations of dose rates Moreover the metal
distribution in organs and at the subcellular level is not homogeneous (Simon et al 2011) yet
the dose rate calculation assumes a homogenous distribution Dose rates calculated in cellular
223
fractions could provide better information to link exposure to its effects One possible
approach to making accurate measurements would be to adapt small-scale dosimetry used in
nuclear medicine to calculate the dose rate in heterogeneous distribution conditions (Hofmann
et al 2007)
43 Effect on enzyme activities
CAT is an important enzyme involved in the antioxidant defense system and its activity is
generally stimulated by metals (Vlahogianni et al 2007 Faria et al 2010) However other
studies demonstrated that metals can inhibit this enzyme In fact in vivo studies revealed a
decrease in CAT activity in the presence of U in the mollusk Corbicula sp the earthworm
Eisenia fetida and the fish Brachydanio rerio (Labrot et al 1996) In addition Barillet et al
(2007 2011) showed a significant decrease in CAT activity in D rerio exposed to
environmental concentrations of DU In Oreochromis niloticus CAT activity varied
depending on the tissue the nature and accumulation levels of the considered metals (Ag Cd
Cr Cu Zn) (Alti et al 2006) Therefore CAT activity seems to be either induced or inhibited
by metals depending on the dose the metal species andor the route of exposure Herein the
activity of CAT in the gills of P clarkii decreased (x3) after 4 days of U exposure No effect
of U isotopic composition on the activity of this enzyme was observed (Figure 71) The
reduction of CAT activity could indicate a decrease in the expression levels of the CAT gene
(Barillet et al 2007) Moreover a decrease in antioxidant activities could stem from an
oxidative alteration of the enzymes (Davies 2005) Another possible explanation for the
inhibition of this enzymes activity could be due to a direct binding of U to the enzyme
resulting in its loss of function To our knowledge no data concerning the interaction between
U and CAT are available in the literature although the complexation capacities of U on
metalloproteins (albumin metallothionein ferritin) have been reported (Michon et al 2010)
In this study the effect of U on CAT activity was higher in the gills than in the HP which is
in agreement with the accumulation levels of U in these organs Moreover the detoxification
system of the gills is not as robust as that of the liver which suggests that the HP has better
regulation of reactive oxygen species (ROS) (Alti et al 2006 Borkovic et al 2008Pandey et
al 2008) U exposure seems to have led to transitory oxidative stress in P clarkii Other
defense mechanisms not measured in this study could have been induced by U exposure and
contributed to managing the oxidative stress For example efficient antioxidants such as
glutathione glutathione reductase or ascorbate could have prevented ROS from causing
oxidative cellular damage (Eyckmans et al 2011) A significant increase in GST activity was
224
observed in the gills after 233
U exposure at T10 GST is an enzyme that belongs to the most
important phase II biotransformation system (Doyen et al 2008) and it also contributes to
resistance against products of oxidative stress (Hayes and Pulford1995 Elia et al2003 Soleacute
et al 2004) H2O2 and metal exposure have been shown to induce GST in plant mammalian
cells (Hayes and Pulford 1995) and in fish (Elia et al 2003 Soleacute et al 2004) Moreover this
enzyme protects cells from extremely toxic end products of lipid peroxidation (eg HNE4)
(Valko and al 2006) Thus at T10 the oxidative stress seemed to have increased which led
to the increase in GST activity
44 Effect on gene expression levels
The expression of the mitochondrial genes 12S cox1 and atp6 was altered in the presence
of both types of U thereby confirming that mitochondria were affected by U exposure The
over-expression or repression of most of the genes were not as pronounced (ndash6x to 4x
compared to the control) as for the atp6 gene It should be noted that the crayfish used in this
study were in the premoult stage Moulting requires high amounts of energy which could
explain the high variations in the atp6 gene expression levels as this gene encodes for the
mitochondrial ATP synthase which in turn is responsible for ATP synthesis (Wang and Oster
1998) Muhlia-Almazan et al (2008) demonstrated that atp6 gene expression in Litopenaeus
vannamei varied at different moult stages and concluded that atp6 mRNA levels are
influenced by confounding factors such as environmental and physiological changes The
results of the current study show that despite natural physiological variation the atp6 gene
responded to U exposure The mt gene expression was initially repressed at T4 and then
stimulated by the end of the experiment This gene encodes for metallothionein (MT) a metal
binding protein which is capable of scavenging ROS (Amiard et al 2006 Pandey et al
2008) It is possible that at T4 a high basal level of MT protein in the gills could have
compensated the U effect but by day 10 the level was not sufficient and thus mt transcription
was required Finally sod(Mn) gene expression levels did not reflect an increase in
endogenous ROS production in the mitochondria as this gene encodes for mitochondrial
superoxide dismutase an enzyme involved in the fight against oxidative stress (Wang et al
2004 Gonzalez et al 2006)
225
45 Linking effects to radio or chemotoxicity
Decreased CAT activity highlighted the effects of U exposure on P clarkii it
indicated the presence of early oxidative stress in the gills This stress likely was due to the
chemotoxicity of U because no significant difference was observed between DU and 233
U
exposures However GST activity increased significantly only in the gills of crayfish exposed
to 233
U thus this increase can be linked to the radiotoxicity of U Gene expression levels did
not allow to distinguish a specific mechanism linked to 233
U toxicity as all genes exhibited
the same expression pattern in the presence of both types of U Darolles et al (2010) did not
observe a great difference between the genotoxic effect of depleted U and enriched U
However in our study greater alterations in atp6 gene expression levels were observed in
organs contaminated with 233
U than with DU The radiotoxicity of 233
U could have amplified
the effect in this case Even if DU and 233
U exposure led to different dose rates in the HP it is
important to note that most of the biological effects were not correlated to the radiological
dose in this organ In assessing the chemical and radiobiological risks of U exposure
Mathews et al (2008) demonstrated that the environmental risk of uraniumrsquos chemical
toxicity expressed by the chemical benchmark of 32 microgLndash1
generally outweighs its
radiological toxicity (10 microgGyhndash1
)
5 Conclusions
Three endpoints (U accumulation enzyme activity and gene expression levels) were
tested for their usefulness as markers of U exposure and its effects Results of U
concentrations in the different studied organs identified the gills as the main target organ for
U bioaccumulation The enzymatic activities of only CAT and GST were modified after U
exposure when compared to the control Indeed GPx and SOD were not sensitive markers for
early evaluation of U toxicity in P clarkii The CAT and GST responses indicated that U
exposure caused early generation of oxidative stress The expression levels of the studied
genes were strongly modified by U exposure and confirmed that damage occurs in the
mitochondria Thus this endpoint (ie gene expression) exhibits better sensitivity to U
contamination than the enzymatic responses Finally the tested endpoints showed that the
adverse effects of U were due mainly to its chemotoxicity rather than to its radiotoxicity
226
Acknowledgments
The authors thank N Gauthier for providing the crayfish and R Al Kaddissi for
proofreading the manuscript This work was supported by the EnvirHom-eco research
program funded by the Institute for Radioprotection and Nuclear Safety and co-financed by
the CNRS
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Chapitre V
Comparaison des effets de lrsquouranium et du
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