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Minamata, Japon 1949 ; les premières victimes d’une maladie mystérieuse sont identifiées. L’origine du mal, le mer- cure rejeté par l’entreprise Chisso, ne sera officiellement identifiée qu’après plusieurs années de recherche et de polémiques et des milliers de victimes. Ce drame mettait en évidence l’impact des contaminations chimiques d’origine anthropique sur l’envi- ronnement dans un monde de plus en plus industrialisé. Une nouvelle discipline, l’éco- toxicologie (mot proposé par René Truhaut en 1969) se structure à partir des années 1970 pour répondre aux questions amples et nouvelles qui en résultent. Les méthodes de laboratoire se développent et se stan- dardisent, pour comprendre, mesurer l’ef- fet toxique des produits chimiques et des effluents sur les organismes. Elles fondent les premières approches de l’évaluation du risque des substances chimiques. Analyser la diversité biologique dans son milieu Sur le terrain, bien qu’utile, l’analyse phy- sico-chimique apparaît insuffisante ou trop coûteuse pour appréhender un ensemble de variables, nombreuses et hétérogènes. Pour embrasser la complexité du vivant, les chercheurs, reprenant des principes explorés dès le début du XX e siècle, vont se servir de sentinelles vivantes, les bioindicateurs. Les premières méthodes s’appuient sur l’analyse d’organismes simples (microalgues, inverté- brés…). Jean Verneaux du CTGREF 1 définit en 1976 un indice de qualité biologique glo- bale. Normalisation par l’AFNOR et diversi- fication des méthodes s’affirment au cours des années 1980. Michel Coste au Cema- gref, élabore l’indice biologique diatomées et l’indice de polluosensibilité spécifique. Combiner laboratoire et terrain À partir des années 1990 la prise en compte globale de la qualité écologique des eaux devient une exigence. Avec le développe- ment analytique, la mise en évidence de pollution jusqu’alors ignorée, perturba- teurs endocriniens, cosmétiques, résidus de médicaments… Les interrogations croissantes de la so- ciété et la multiplication des textes réglementaires (REACH 2 , DCE 3 ) orientent les équipes du Cemagref vers des recherches toujours plus proches du terrain. Elles recourent à la modélisation et intègrent, pour répondre à la complexité du milieu et des phénomènes étudiés, les com- pétences de plusieurs disciplines. C’est pour poursuivre et amplifier ces efforts que le TR Belca a été créé en 2009. Surveiller et protéger les cours d’eau : l’écotoxicologie grandeur nature Mesurer la contamination chimique des cours d’eau et révéler son impact sur le vivant De nombreuses substances chimiques, pesticides, médicaments, métaux lourds…, sont présentes en mélange, à faibles doses et en permanence dans les cours d'eau. Sous quelles formes chimiques ces molécules agissent-elles ? Quels sont leurs effets sur les organismes vivants ? Sont-ils capables de résister ou de s'adapter ? Comment mesurer les concentrations toxiques dans le milieu ? Les chimistes, les biologistes et les écologues du TR Belca analysent les milieux aquatiques avec différentes approches pour répondre à ces questions. Notre objectif est double : comprendre l'impact de la contamination chimique sur la vie aquatique aux niveaux de concentrations observés dans les milieux naturels et améliorer les outils de diagnostic induits par la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE) en intégrant le risque toxique. Nos recherches se fondent sur l'observation des réponses des organismes dans différentes conditions d'exposition chimique : contaminant isolé, mélanges de molécules, exposition réelle dans la rivière. Les mesures chimiques et biologiques sur le terrain et la modélisation complètent les essais menés au laboratoire sur des espèces modèles. Ces travaux impliquent de nombreuses collaborations régionales, nationales et européennes. Jeanne Garric, animatrice du thème de recherche Belca, unité de recherche Milieux aquatiques, écologie et pollutions, Lyon Pascal Griset, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris-Sorbonne © D. Gauthier N°4 - AVRIL 2011 Belca en perspective 30 ans pour l'environnement en 12 thèmes de recherche Arceau Inspire Sedyvin Belca Rivage Synergie DTAM TED Quasare Motive Geusi SPEE Écotoxicologie et bioindication des milieux aquatiques Les interrogations croissantes de la société et la multiplication des textes réglementaires orientent les équipes vers des recherches plus proches du terrain. « » 1 Un des organismes fondateurs du Cemagref - 2 REACH est le règlement sur l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des substances chimiques - 3 Directive cadre européenne sur l'eau Les micropolluants non éliminés dans les stations d'épuration menacent la santé de nos rivières : c'est le cas de certaines familles de médicaments

Écotoxicologie et bioindication des milieux aquatiquesfresno.cemagref.fr/flipping_belca/files/echo_4_cemagref.pdfoorganismes composé surtout d'algues, de bactéries et de champignons

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  • Minamata, Japon 1949 ; les premières victimes d’une maladie mystérieuse sont identifiées. L’origine du mal, le mer-cure rejeté par l’entreprise Chisso, ne sera officiellement identifiée qu’après plusieurs années de recherche et de polémiques et des milliers de victimes. Ce drame mettait en évidence l’impact des contaminations chimiques d’origine anthropique sur l’envi-ronnement dans un monde de plus en plus industrialisé. Une nouvelle discipline, l’éco-toxicologie (mot proposé par René Truhaut en 1969) se structure à partir des années 1970 pour répondre aux questions amples et nouvelles qui en résultent. Les méthodes de laboratoire se développent et se stan-dardisent, pour comprendre, mesurer l’ef-fet toxique des produits chimiques et des effluents sur les organismes. Elles fondent les premières approches de l’évaluation du risque des substances chimiques.Analyser la diversité biologique dans son milieuSur le terrain, bien qu’utile, l’analyse phy-sico-chimique apparaît insuffisante ou trop coûteuse pour appréhender un ensemble de variables, nombreuses et hétérogènes. Pour embrasser la complexité du vivant, les chercheurs, reprenant des principes explorés dès le début du XXe siècle, vont se servir de sentinelles vivantes, les bioindicateurs. Les premières méthodes s’appuient sur l’analyse

    d’organismes simples (microalgues, inverté-brés…). Jean Verneaux du CTGREF1 définit en 1976 un indice de qualité biologique glo-bale. Normalisation par l’AFNOR et diversi-fication des méthodes s’affirment au cours des années 1980. Michel Coste au Cema-gref, élabore l’indice biologique diatomées et l’indice de polluosensibilité spécifique.Combiner laboratoire et terrainÀ partir des années 1990 la prise en compte globale de la qualité écologique des eaux devient une exigence. Avec le développe-ment analytique, la mise en évidence de pollution jusqu’alors ignorée, perturba-teurs endocriniens, cosmétiques, résidus de médicaments… Les interrogations croissantes de la so-ciété et la multiplication des textes réglementaires (REACH2, DCE3 ) orientent les équipes du Cemagref vers des recherches toujours plus proches du terrain. Elles recourent à la modélisation et intègrent, pour répondre à la complexité du milieu et des phénomènes étudiés, les com-pétences de plusieurs disciplines. C’est pour poursuivre et amplifier ces efforts que le TR Belca a été créé en 2009.

    Surveiller et protéger les cours d’eau : l’écotoxicologie grandeur nature

    Mesurer la contamination chimique des cours d’eau et révéler son impact sur le vivant

    De nombreuses substances chimiques, pesticides, médicaments, métaux lourds…, sont présentes en mélange, à faibles doses et en permanence dans les cours d'eau. Sous quelles formes chimiques ces molécules agissent-elles ? Quels sont leurs effets sur les organismes vivants ? Sont-ils capables de résister ou de s'adapter ? Comment mesurer les concentrations toxiques dans le milieu ? Les chimistes, les biologistes et les écologues du TR Belca analysent les milieux aquatiques avec différentes approches pour répondre à ces questions. Notre objectif est double : comprendre l'impact de la contamination chimique sur la vie aquatique aux niveaux de concentrations observés dans les milieux naturels et améliorer les outils de diagnostic induits par la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE) en intégrant le risque toxique. Nos recherches se fondent sur l'observation des réponses des organismes dans différentes conditions d'exposition chimique : contaminant isolé, mélanges de molécules, exposition réelle dans la rivière. Les mesures chimiques et biologiques sur le terrain et la modélisation complètent les essais menés au laboratoire sur des espèces modèles. Ces travaux impliquent de nombreuses collaborations régionales, nationales et européennes.

    Jeanne Garric,animatrice du thème de recherche Belca,

    unité de recherche Milieux aquatiques, écologie et pollutions, Lyon

    Pascal Griset, professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris-Sorbonne

    © D

    . Gau

    thie

    r

    N°4 - AVRIL 2011

    Belcaen perspective

    30 ans pour l'environnement en 12 thèmes de recherche

    Arceau Inspire Sedyvin Belca Rivage Synergie DTAM TED Quasare Motive Geusi SPEE

    Écotoxicologie et bioindication

    des milieux aquatiques

    Les interrogations croissantes de la société et la

    multiplication des textes réglementaires orientent les équipes vers des recherches plus prochesdu terrain.

    «

    »

    1Un des organismes fondateurs du Cemagref - 2REACH est le règlement sur l'enregistrement, l'évaluation, l'autorisation et les restrictions des substances chimiques -

    3Directive cadre européenne sur l'eau

    Les micropolluants non éliminés dans les stations d'épuration menacent la santé de nos rivières : c'est le cas de certaines familles de médicaments

  • Belcaen partenariat

    Belcaen action

    Le laboratoire pour comprendre et anticiperLe laboratoire reste le lieu privilégié pour mesurer les impacts toxiques des molécules sur les organismes, comme les médicaments dont on sous-estimait encore récemment la présence dans les écosystèmes et les effets potentiels. Durant les années 2000, le Cemagref s'est impliqué dans trois programmes de recherche européens1 sur l'évaluation du risque environnemental des produits pharmaceutiques. Les bioessais réalisés en conditions contrôlées sur différents groupes d'organismes vivants (algues, poissons, invertébrés) mettent en évidence les impacts potentiellement toxiques de certaines molécules, comme les antibiotiques, certains antidépresseurs et les hormones, ainsi que l’importance des études à long terme pour prédire le risque toxique sur les organismes aquatiques.

    Des invertébrés "en cage" pour alerterPour diagnostiquer les impacts toxiques dans le cours d'eau, les chercheurs utilisent des invertébrés qu'ils immergent dans le milieu. Les travaux réalisés à Lyon sur le gammare, petit crustacé commun dans les rivières, ont permis au cours des cinq dernières années, de développer des biomarqueurs qui signent l’exposition et la réponse des organismes à trois grandes classes de toxiques. Les perturbateurs endocriniens, les substances neurotoxiques et

    L'écotoxicologie appliquée aux milieux d'eau douce est un sujet vaste et complexe, car il concerne de nombreux organismes vivants susceptibles d'être impactés par une multitude de molécules toxiques. En parallèle des travaux menés au laboratoire, le TR Belca met au point des méthodologies de suivi d'organismes vivants dans les rivières. Ces deux approches complémentaires sont nécessaires pour l'évaluation du risque toxique dans les cours d'eau, un enjeu au cœur de la Directive cadre européenne sur l'eau.

    ÉcotoxicologieLa recherche et l'action

    Qualité des milieux aquatiques européens

    Et maintenant, harmoniser !

    La mise en œuvre de la Directive cadre européenne sur l'eau (DCE) apporte un regain d'intérêt pour les bioindicateurs, espèces végétales ou animales ou groupes d'espèces dont la présence, la diversité et l'abondance nous renseignent sur l'état écologique des écosystèmes aquatiques. C'est aussi une occasion unique pour les hydrobiologistes européens de comparer leurs approches pour une évaluation commune des milieux.

    La DCE a pour objectif d'atteindre d'ici 2015 un bon état écologique des milieux aquatiques en Europe. Sa mise en œuvre nécessite l'emploi d'outils comparables entre les États membres. Cela passe par un important travail de mise en commun des données, de comparaison des méthodes et d'harmonisation des seuils de qualité, auquel participe ac-tivement le TR Belca. À Bordeaux, les spécialistes des dia-tomées, du phytoplancton et des macrophytes développent des outils de bioindication répondant aux exigences de la DCE. Rivières et plans d'eau ont leur batterie d'outils spéci-fiques dont certains sont déjà appliqués en routine en France.

    Des indicateurs déjà opérationnels pour la DCEL'indice biologique diatomique (IBD) mis au point par le Cemagref traduit bien les pollutions aux matières organiques et au phosphore dans les rivières. Utilisé depuis les années 90 pour surveiller la qualité des cours d'eau français, il vient de passer avec succès l'exercice de l'inter-calibration. Plus ré-cemment, les chercheurs ont construit un indice utilisant les organismes du phytoplancton pour préciser l'état écologique des plans d'eau (IPLAC). Il est aujourd'hui confronté aux in-dices proposés par d'autres spécialistes européens. Normalisé depuis 2003, un indice macrophytes1 applicable aux rivières (IBMR) est en cours de modification pour répondre aux atten-dus de la DCE. Enfin, après proposition et normalisation d'un protocole de terrain pour recueillir des données comparables entre elles, un indice macrophytes plans d'eau (IBML) est en cours d'élaboration. Les diatomées sont des algues unicellulaires

    très sensibles aux conditions

    environnementales - diatomées indicatrices d'une qualité globale

    de l'eau excellente (fond bleu) à très

    mauvaise (fond rouge)

    La construction d'un indicateur nécessite d'acquérir de nombreuses données sur le terrain (ici prélèvement de végétaux dans le lac de Lacanau)

    Contacts : Juliette Rosebery, Vincent Bertrin, Christian Chauvin et Christophe Laplace, unité de recherche Réseaux, épuration et qualité des eaux, Cemagref Bordeaux.Pour en savoir plus : https://hydrobio-dce.cemagref.fr/

    1Terme désignant les plantes visibles à l'œil nu

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  • Biofilm

    Alerte aux pesticidesPrésent dans toutes les rivières, le biofilm est un assemblage naturel de microorganismes composé surtout d'algues, de bactéries et de champignons. Une exposition prolongée aux pesticides peut modifier sa structure et son fonctionnement

    via notamment des mécanismes d'adaptation. C'est ce que les chercheurs1 ont observé dans le cadre de travaux couplant des suivis chimiques et biologiques sur un bassin versant viticole fortement contaminé au diuron, un herbicide très présent dans les cours d’eau. Ils ont observé une hausse significative des capacités de tolérance au diuron des communautés photosynthétiques (microalgues et cyanobactéries) dans les zones les plus polluées. Les résultats montrent aussi une augmentation de la capacité de biodégradation du diuron

    des communautés bactériennes en fonction du gradient de contamination. Dans les cours d'eau, ces mécanismes d'adaptations

    se mettent rapidement en place et à cet égard, le biofilm peut être

    considéré comme un indicateur précoce de la contamination aux

    pesticides.

    Les dreissènes

    Des "éponges"… à métaux lourdsLes dreissènes sont de bonnes candidates pour surveiller la contamination aux métaux lourds dans les rivières. Tel est le constat établi par les chercheurs aux termes d'essais menés au

    laboratoire et sur le bassin de la Seine. Parmi les atouts de l'espèce,

    on peut citer un mode de vie sédentaire, une tolérance aux stress

    et une capacité à concentrer les contaminants du milieu dans leurs

    tissus. Au laboratoire, les chercheurs ont étudié deux paramètres

    influençant directement l'accumulation des métaux dans les dreissènes : la composition chimique de l'eau, la qualité et la quantité de nourriture. Ces données ont été intégrées à un modèle de bioaccumulation qui décrit l'accumulation des métaux lourds par l'eau et la nourriture tout en considérant l'excrétion et les variations de poids des organismes. À partir du suivi de contamination d'organismes transplantés dans la rivière, le modèle s'est avéré pertinent pour évaluer la

    fraction métallique biodisponible1 , car il intègre à la fois des paramètres environnementaux et biologiques.

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    les substances génotoxiques qui agissent respectivement sur le système hormonal, le système nerveux et le matériel génétique. Des tests réalisés sur des gammares, gastéropodes, chironomes implantés dans des milieux pollués permettent aujourd'hui de révéler en quelques semaines la présence de contaminants parfois indécelables par des techniques d'analyse chimique.

    Des communautés naturelles de diatoméespour compléter le diagnosticÀ Bordeaux, les expérimentations in situ concernent les commu-nautés de diatomées. Les échantillons sont prélevés sur subs-trats naturels (galets) ou artificiels (lames de verre immergées dans l´eau). Le diagnostic se fonde sur une analyse fine des communautés de diatomées : descripteurs qualitatifs (structure spécifique, développement préférentiel d'espèces pionnières, déformations) et quantitatifs (numérations cellulaires, mortalité, efficacité photosynthétique). Aux premiers indices conçus dans les années 90 pour quantifier l´état trophique des cours d'eau (matières organiques, nutriments), comme par exemple l'IBD, sont adossés aujourd'hui de nouveaux outils d'évaluation du risque toxique. Parmi les résultats récents acquis par les chercheurs, on peut citer le lien entre apparition d´anomalies morphologiques et présence de métaux dans le milieu.

    Contacts : Benoit Ferrari, Jeanne Garric, Olivier Geffard et Marion Gust, unité de recherche Milieux aquatiques, Cemagref Lyon ;Soizic Morin, unité de recherche Réseaux, épuration et qualité des eaux, Cemagref Bordeaux.Pour en savoir plus : http://www.cemagref.fr/le-cemagref/lorganisation/les-centres/lyon/ur-maly/laboratoire-decotoxicologie ingénieurs

    et chercheursarticles à comité de lecture

    Le biofilm forme une couche visqueuse et glissante à la surface des cailloux, plantes et objets immergés

    Belcaen bref

    Belcadepuis sa création en 2009

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    En parallèle des travaux menés

    au laboratoire, les chercheurs mettent au

    point des méthodologies de suivi d'organismes

    vivants dans les rivières.

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    © Photos Cemagref (Hban, équipe Belca)

    Les dreissènes (Dreissena polymorpha) se déplaçant très peu, sont de "bons" accumulateurs de polluants

    Contacts : Adeline Bourgeault et Catherine Gourlay-Francé, unité de recherche

    Hydrologie et bioprocédés, Cemagref Antony.

    Contacts : Stéphane Pesce et Christelle Margoum, unité de recherche Milieux aquatiques,

    écologie et pollutions, Cemagref Lyon.

    Les gammares, présents dans la plupart des rivières françaises, sont de bons indicateurs de la qualité de l'eau

    1Rempharmawater (2000-2003), Envirpharm (Lyon 2003), ERApharm (2005-2007)

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    © M. Coste

    1Travaux conjoints du Cemagref et de l'INRA avec le soutien financier de l'ONEMA

    1Ensemble des molécules susceptibles d'entrer en contact ou de contaminer un organisme.

    contrats surressources propres

  • 1Polar organic chimical integrative sampler - 2Semi-permeable devices - 3Diffusive gradients in thin-films - 4http://www.aquaref.fr/

    Mon agrégation de biologie en poche, je me suis tout d'abord orienté vers l'enseignement. Mais le "virus" de la recherche, acquis au cours d'une thèse en modélisation écologique et d’un post-doc en biologie évolutive m'a repris. En 2006, j'intègre le laboratoire d'écotoxicologie à Lyon pour développer un nouvel axe de recherche dédié à la dynamique des populations en lien avec la qualité chimique des milieux. Nos organismes modèles sont des invertébrés d'eau douce dont nous connaissons bien les cycles de vie et avec lesquels le laboratoire développe des tests et des biomarqueurs. Mon approche mathématique vise à évaluer la capacité des populations à se maintenir dans les eaux polluées à partir de données biologiques acquises à l'échelle des individus. Des analyses statistiques permettent aussi d’interpréter les réponses des organismes entre impact toxique et influence d’autres paramètres du milieu comme la température. Ces informations sont importantes car de ce que disent nos outils biologiques découleront de futurs programmes de restauration des rivières.

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    Arnaud ChaumotDes maths appliquées… à l'écotoxicologie

    Belca, c'est aussi…Le projet DIESE pour développer et coupler des outils physico-chimiques et biologiques adaptés à l'évaluation du risque toxique des sédiments de retenues, M. Babut, A. Dabrin, V. Archaimbault, B. Ferrari, M. Coquery, Lyon // Le laboratoire de chimie LAMA met en œuvre des méthodologies d'échantillonnage et de mesure de substances émergentes dans les milieux, M. Coquery, C. Miège, Lyon // Avec le PIREN Seine, l'ONEMA, la région Rhône-Alpes, développement de biomarqueurs d'impacts génotoxiques des contaminants sur les invertébrés, F. Vincent-Hubert, Antony, O. Geffard, Lyon // En savoir encore plus : www.cemagref.fr > sciences et technologies > les thèmes de recherche.

    C'est à Bordeaux, dans le laboratoire de chimie des eaux, qu'exerce Nicolas Mazzella. Son travail, entre recherche et transfert vers les acteurs de l'eau, se focalise sur de nouvelles méthodes chimiques pour mesurer la contamination aux pesticides.

    Nicolas Mazzella travaille dans l'unité

    de recherche Réseaux, épuration et qualité

    des eaux à Bordeaux.

    > Vous travaillez sur une nouvelle génération d'échantillonneurs, les POCIS. Quelles sont leurs spécificités ?Immergés quelques jours à plusieurs semaines dans la rivière, les POCIS1 extraient et concentrent en continu les contaminants organiques dissous dans les milieux aquatiques. Ces outils récents - les premières publications scientifiques remontent à 2004 - sont testés sur une large gamme de pesticides agricoles à Bordeaux, mais aussi sur différents polluants émergents comme les substances pharmaceutiques à Lyon dans l'équipe de Cécile Miège.

    > Quelles sont les perspectives scientifiques offertes par les POCIS ?On observe aujourd'hui une forte demande sociétale pour évaluer les effets des contaminants, et en particulier les impacts des pesticides sur les organismes vivants dans les milieux naturels. Pour cela, les biologistes étudient les réponses des espèces ou des communautés cibles exposées un temps donné dans le cours d'eau. Des outils comme les POCIS sont alors précieux pour avoir une vision la plus réaliste possible de la contamination chronique du milieu. Nous utilisons aussi directement les mélanges de pesticides captés par les POCIS pour évaluer leurs effets en laboratoire sur les organismes aquatiques.

    > Ces outils seront-ils utilisés par les acteurs de l'eau ?C'est en effet leur vocation à moyen terme pour mieux évaluer l'état chimique des écosystèmes aquatiques. Sont concernés les POCIS mais aussi d'autres échantillonneurs intégratifs, comme les SPMD2 et les DGT3 ayant des affinités avec d'autres molécules (substances organiques hydrophobes et métaux) et pour lesquels le TR Belca a une forte expertise. Dans le cadre d'AQUAREF4 (laboratoire national de référence de l'eau et des milieux aquatiques), le Cemagref a organisé en 2010 des essais d'intercomparaison de ces outils sur la Charente et le Rhône, afin d'évaluer leur pertinence pour les programmes de surveillance pour la Directive cadre européenne sur l'eau.

    www.cemagref.fr/30ans

    Belcaen personne

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    Une publication du CemagrefDirecteur de la publication : Roger Genet. Directrice éditoriale : Sylvane Casademont. Rédactrice en chef : Sabine Arbeille. Comité de rédaction : Lucinda Aissani, Sylvane Casademont, Denis Cottin, Emilie Duchatelle, Jeanne Garric, Catherine Tailleux. Rédacteurs : Sabine Arbeille, Pascal Griset. Secrétariat de rédaction : Catherine Sialino. Conception : Réalisation : Michaël Le Bourlout, Catherine Sialino.

    Impression et façonnage : Imp. Desbouis - Grésil. ISSN en cours

    Contact diffusion : Martine Scheidecker - 01 40 96 61 86 - [email protected]

    3 questions à

    Nicolas Mazzella

    Dispositif POCIS après une exposition de 2 semaines dans la rivière

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