151
ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT Année 2010 CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES AFFECTIONS SPÉCIFIQUES DU CHIEN DE TRAINEAU EN COURSE : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES AFFECTIONS LORS DE « LA GRANDE ODYSSÉE 2008 » ET COMPARAISON AVEC LES DONNÉES DE L’ALPIROD 1993/1994 THÈSE Pour le DOCTORAT VÉTÉRINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL le…………… par Delphine REBERT Née le 24 mars 1983 à Colmar (Haut-Rhin) JURY Président : Pr. Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL Membres Directeur : Mr Dominique GRANJEAN Professeur, Chef de l’unité de médecine de l’élevage et du sport de l’ENVA Assesseur : Mme Barbara DUFOUR Professeur à l’unité de maladies contagieuses de l’ENVA

THESE version jury écoles - lekkarod.com · REMERCIEMENTS Au Professeur de la faculté de Créteil , qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse

Embed Size (px)

Citation preview

ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT

Année 2010

CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES AFFECTIONS SPÉCIFIQUES DU CHIEN DE TRAINEAU EN COURSE : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES

AFFECTIONS LORS DE « LA GRANDE ODYSSÉE 2008 » ET COMPARAISON AVEC LES DONNÉES DE

L’ALPIROD 1993/1994

THÈSE

Pour le

DOCTORAT VÉTÉRINAIRE

Présentée et soutenue publiquement devant

LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL

le……………

par

Delphine REBERT Née le 24 mars 1983 à Colmar (Haut-Rhin)

JURY

Président : Pr. Professeur à la Faculté de Médecine de CRETEIL

Membres

Directeur : Mr Dominique GRANJEAN Professeur, Chef de l’unité de médecine de l’élevage et du sport de l’ENVA

Assesseur : Mme Barbara DUFOUR Professeur à l’unité de maladies contagieuses de l’ENVA

LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur : M. le Professeur MIALOT Jean-Paul

Directeurs honoraires : MM. les Professeurs MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard Professeurs honoraires: MM. BRUGERE Henri, BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, CLERC Bernard, CRESPEAU François

LE BARS Henri, MOUTHON Gilbert, MILHAUD Guy, ROZIER Jacques, DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTI QUES (DSBP)

Chef du département : Mme COMBRISSON Hélène, Professeur - Adjoint : Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences - UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur M. DEGUEURCE Christophe, Professeur Mme ROBERT Céline, Maître de conférences M. CHATEAU Henry, Maître de conférences*

- UNITE DE PATHOLOGIE GENERALE MICROBIOLOGIE, IMMUNOLOGIE Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur* M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur M. FREYBURGER Ludovic, Maître de conférences

- UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE Mme COMBRISSON Hélène, Professeur* M. TIRET Laurent, Maître de conférences Mme STORCK-PILOT Fanny, Maître de conférences

- UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur M. TISSIER Renaud, Maître de conférences* M. PERROT Sébastien, Maître de conférences

- DISCIPLINE : ETHOLOGIE M. DEPUTTE Bertrand, Professeur

-UNITE D’HISTOLOGIE, ANATOMIE PATHOLOGIQUE M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur * Mme BERNEX Florence, Maître de conférences Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences M. REYES GOMEZ Edouard, Maître de conférences contractuel

- UNITE DE VIROLOGIE M. ELOIT Marc, Professeur * Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences

- UNITE DE GENETIQUE MEDICALE ET MOLECULAIRE M. PANTHIER Jean-Jacques, Professeur Mme ABITBOL Marie, Maître de conférences*

- UNITE DE BIOCHIMIE M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences* M. BELLIER Sylvain, Maître de conférences

- DISCIPLINE : ANGLAIS Mme CONAN Muriel, Professeur certifié

- DISCIPLINE : EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE M. PHILIPS, Professeur certifié

DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC) Chef du département : M. POLACK Bruno, Maître de conférences - Adjoint : M. BLOT Stéphane, Professeur

- UNITE DE MEDECINE M. POUCHELON Jean-Louis, Professeur* Mme CHETBOUL Valérie, Professeur M. BLOT Stéphane, Professeur M. ROSENBERG Charles, Maître de conférences Mme MAUREY Christelle, Maître de conférences Mme BENCHEKROUN Ghita, Maître de conférences contractuel - UNITE DE CLINIQUE EQUINE M. DENOIX Jean-Marie, Professeur M. AUDIGIE Fabrice, Professeur* Mme GIRAUDET Aude, Praticien hospitalier Mlle CHRISTMANN Undine, Maître de conférences Mme MESPOULHES-RIVIERE Céline, Maître de conférences contractuel Mme PRADIER Sophie, Maître de conférences contractuel M. CARNICER David, Maître de conférences contractuel - UNITE DE REPRODUCTION ANIMALE Mme CHASTANT-MAILLARD Sylvie, Professeur (rattachée au DPASP) M. NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences* M. REMY Dominique, Maître de conférences (rattaché au DPASP) M. DESBOIS Christophe, Maître de conférences Mme CONSTANT Fabienne, Maître de conférences (rattachée au DPASP) Mme DEGUILLAUME Laure, Maître de conférences contractuel (rattachée au DPASP) - DISCIPLINE : URGENCE SOINS INTENSIFS Mme Françoise ROUX, Maître de conférences

- UNITE DE PATHOLOGIE CHIRURGICALE M. FAYOLLE Pascal, Professeur * M. MOISSONNIER Pierre, Professeur M. MAILHAC Jean-Marie, Maître de conférences M. NIEBAUER Gert, Professeur contractuel Mme VIATEAU-DUVAL Véronique, Maître de conférences Mme RAVARY-PLUMIOEN Bérangère, Maître de conférences (rattachée au DPASP) M. ZILBERSTEIN Luca, Maître de conférences M. JARDEL Nicolas, Praticien hospitalier - UNITE D’IMAGERIE MEDICALE Mme BEGON Dominique, Professeur* Mme STAMBOULI Fouzia, Praticien hospitalier - DISCIPLINE : OPHTALMOLOGIE Mme CHAHORY Sabine, Maître de conférences - UNITE DE PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES M. CHERMETTE René, Professeur * M. POLACK Bruno, Maître de conférences M. GUILLOT Jacques, Professeur Mme MARIGNAC Geneviève, Maître de conférences M. HUBERT Blaise, Praticien hospitalier - UNITE DE MEDECINE DE L’ELEVAGE ET DU SPORT M. GRANDJEAN Dominique, Professeur * Mme YAGUIYAN-COLLIARD Laurence, Maître de conférences contractuel - DISCIPLINE : NUTRITION-ALIMENTATION M. PARAGON Bernard, Professeur

DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP)

Chef du département : M. MILLEMANN Yves, Maître de conférences - Adjoint : Mme DUFOUR Barbara, Professeur - UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES M. BENET Jean-Jacques, Professeur* Mme HADDAD/ HOANG-XUAN Nadia, Professeur Mme DUFOUR Barbara, Professeur Melle PRAUD Anne, Maître de conférences contractuel

- UNITE D’HYGIENE ET INDUSTRIE DES ALIMENTS D’ORIGINE ANIMALE M. BOLNOT François, Maître de conférences * M. CARLIER Vincent, Professeur Mme COLMIN Catherine, Maître de conférences M. AUGUSTIN Jean-Christophe, Maître de conférences

- DISCIPLINE : BIOSTATISTIQUES M. DESQUILBET Loïc, Maître de conférences contractuel

- UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE M. COURREAU Jean-François, Professeur M. BOSSE Philippe, Professeur Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur Mme LEROY Isabelle, Maître de conférences M. ARNE Pascal, Maître de conférences M. PONTER Andrew, Professeur*

- UNITE DE PATHOLOGIE MEDICALE DU BETAIL ET DES ANIMAUX DE BASSE-COUR M. MILLEMANN Yves, Maître de conférences * Mme BRUGERE-PICOUX Jeanne, Professeur (rattachée au DSBP) M. ADJOU Karim, Maître de conférences M. TESSIER Philippe, Professeur contractuel M. BELBIS Guillaume, Maître de conférences contractuel

* Responsable de l’Unité

REMERCIEMENTS

Au Professeur de la faculté de Créteil, qui nous a fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse.

Hommage respectueux.

A Monsieur le Professeur Dominique GRANDJEAN, Professeur de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, Unité de médecine de l’élevage et du sport, qui nous a fait l’honneur et le plaisir d’accepter la direction de cette thèse,

Sincères reconnaissances.

A Madame le Professeur Barbara DUFOUR, Professeur de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, Unité de maladies contagieuses, qui nous a fait l’honneur de prendre part à notre jury de thèse,

Qu’elle trouve ici le témoignage de notre gratitude.

A mes parents A mon frère A mes familles REBERT et JOANNES A mes amis A Toulouse

1

TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................. 1

INTRODUCTION............................................................................................................... 5

PREMIÈRE PARTIE : LE SPORT DE TRAINEAU ET SES MALADIES ..................... 7

A] L’origine du traîneau à chien ..................................................................................... 7 B] Les premières courses, les courses mythiques ........................................................... 7

1) La première course de chien de traîneau (4) ........................................................... 7 2) L’Iditarod (4) .......................................................................................................... 8 3) La Yukonquest (4) .................................................................................................. 8 4) L’Alpirod (12)......................................................................................................... 9

C] Les chiens de traîneaux .............................................................................................. 9 1) Les races (35, 1) ...................................................................................................... 9

a) Le Husky de Sibérie ............................................................................................ 9 b) Le Malamute d’Alaska...................................................................................... 10 c) Le Samoyède..................................................................................................... 10 d) Le Grœnlandais ................................................................................................. 11 e)L’Alaskan Husky ............................................................................................... 11

2) La place de chaque chien dans l’attelage.............................................................. 11 D] L’entraînement des chiens de traîneaux................................................................... 12

1) Les éléments d’orientation d’un programme d’entraînement ............................... 12 a) Les bases traditionnelles de l’entraînement ...................................................... 12 b) Les grands principes de l’entraînement (31)..................................................... 12 c) Les effets de l’entrainement sur l’organisme .................................................... 13

2) Moyens pratiques d’entraînement......................................................................... 15 a) Les « véhicules » utilisés pour l’entraînement .................................................. 15 b) Techniques de mise en condition...................................................................... 16 c) Part de l’éducation............................................................................................. 17

3) Etablissement d’un programme d’entraînement ................................................... 17 a) Impératifs .......................................................................................................... 17 b) Particularités de la première saison d’un attelage............................................. 19

E] Les affections liées à la course longue distance....................................................... 19 1) Les traumatismes (16,19)...................................................................................... 19

a) Les atteintes podales ......................................................................................... 19 b) Les affections distales ....................................................................................... 20 c) Atteinte des membres........................................................................................ 20

2) Les affections musculaires et osseuses ................................................................. 21 a) Les affections musculo-tendineuses (14) .......................................................... 21 b) Les affections osseuses ..................................................................................... 24

3) Les affections gastrœntérologiques....................................................................... 24 a) Vomissements ................................................................................................... 25 b) Syndrome stress diarrhée déshydratation.......................................................... 25 c) Diarrhée infectieuse .......................................................................................... 26 d) Diarrhée alimentaire.......................................................................................... 26

4) Les déshydratations (16) ....................................................................................... 27 5) Les hyperthermies d’effort.................................................................................... 27 6) Les gelures ............................................................................................................ 28 7) La fatigue .............................................................................................................. 28 8) Les affections cardiorespiratoires ......................................................................... 28

2

a) Les affections respiratoires hautes .................................................................... 28 b) Les affections respiratoires basses .................................................................... 28 c) L’ « asthme du ski » (8) .................................................................................... 29 d) Les affections cardiaques.................................................................................. 29

9) Les plaies .............................................................................................................. 29 a) Les morsures ..................................................................................................... 29 b) Les plaies par frottement.................................................................................. 29

F] L’équipe vétérinaire.................................................................................................. 29 1) Composition.......................................................................................................... 29 2) Rôles et importance............................................................................................... 30

DEUXIÈME PARTIE : ENQUÈTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES MALADIES LORS

DE L’ÉDITION 2008 DE LA GRANDE ODYSSÉE ...................................................... 33

A] Matériel et Méthode de l’enquête ............................................................................ 33 1) La grande Odyssée : description de la course.......................................................33

a) Description générale (3) .................................................................................... 33 b) Déroulement de la course.................................................................................. 34

2) Le recueil des données .......................................................................................... 34 a) Données sur les chiens (fiche par attelage, annexe 2)....................................... 34 b) L’ « interview musher » : entraînement, plan de nutrition................................ 35 c) Carnet « cas cliniques »..................................................................................... 35 d) Conditions de course......................................................................................... 35

3) Traitement des données par le logiciel « sphinx », « access » et « excel » .......... 35 B] Résultats de l’enquête............................................................................................... 36

1) Données brutes..................................................................................................... 36 a) Les traumatismes............................................................................................... 38 b) Les diarrhées ..................................................................................................... 42 c) Les affections métaboliques.............................................................................. 44 d) Les cas de fatigue.............................................................................................. 46 e) Les affections cardiorespiratoires ..................................................................... 47

2) Etude de différents facteurs................................................................................... 48 a) Sur les traumatismes ......................................................................................... 48 b) Sur les cas de diarrhée....................................................................................... 57 c) Sur les troubles métaboliques............................................................................ 64 d) Sur les cas de fatigue......................................................................................... 72 e) La place sur l’attelage ....................................................................................... 80 f) La lumière : jour/nuit ......................................................................................... 80 g) L’entraînement .................................................................................................. 81 h) Le classement final ........................................................................................... 83

TROISIÈME PARTIE : LA SYNTHÈSE DES DONNÉES ............................................ 85

A] Comparaison avec les données de l’Alpirod 93/94.................................................. 85 1) Nombre de chiens ................................................................................................. 85 2) Origine des attelages ............................................................................................. 85 3) Incidence des différentes maladies ....................................................................... 86

a) Cas de traumatisme ....................................................................................... 86 b) Cas de diarrhées ................................................................................................ 87 c) Cas de fatigue.................................................................................................... 88 d) Cas de maladie métabolique ............................................................................. 88

B] Comparaison avec d’autres courses ......................................................................... 90 1) Comparaison avec les données de La Grande Odyssée 2006 (29) ....................... 90

3

2) Comparaison avec l’Atlantirod 2008 et les Championnats du Monde IFSS 2009........................................................................................................................... 91

C] Discussion ................................................................................................................ 92 1) Validité des résultats ............................................................................................. 92 2) Critique de la méthode .......................................................................................... 93

a) Les fiches de cas cliniques (annexe 5 et 8) ....................................................... 93 b) Les fiches interview musher (cf. annexe 3) ...................................................... 94 c) Les données sur les chiens ................................................................................ 94 d) Les facteurs et les maladies étudiés .................................................................. 95

QUATRIÈME PARTIE : ENSEIGNEMENTS ET APPLICATIONS PRATIQUES

DES RÉSULTATS POUR LES VÉTÉRINAIRES DE COURSE ................................... 99

A] Principales conclusions de l’étude ........................................................................... 99 B] Conseils pour une meilleure organisation ................................................................ 99 C] Prévention............................................................................................................... 100

1) Prévention des traumatismes............................................................................... 100 a) Prévention générale des traumatismes ............................................................ 100 b) Prévention spécifique des traumatismes ......................................................... 101

2) Prévention des diarrhées ..................................................................................... 101 3) Prévention des troubles métaboliques................................................................. 102 4) Prévention de la fatigue....................................................................................... 103

a) Prévention « globale »..................................................................................... 103 b) Prévention nutritionnelle................................................................................. 104

5) Prévention des troubles cardiorespiratoires ........................................................106 D] Orientation vers d’autres recherches envisageables............................................... 106

CONCLUSION ............................................................................................................... 109

BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................... 111

Annexe 1 : Schéma récapitulatif des différentes voies du métabolisme Annexe 2 : recueil des données de chaque chien de l’attelage Annexe 3 : fiche « interview musher » Annexe 4 : fiche de renseignements sur l’entrainement de l’attelage Annexe 5 : carnet de relevé des cas cliniques Annexe 6 : recueil des conditions de course Annexe 7 : fiche de relevé des chiens au départ de chaque étape conseillée pour les

prochaines éditions Annexe 8 : fiche de recueil des cas cliniques conseillée pour les prochaines éditions Annexe 9 : fiches détaillées de chaque étape Annexe 10 : liste des produits interdits en course internationale de traineau à chien

4

5

INTRODUCTION Le sport de traineau à chien est de plus en plus populaire, on peut en voir dans de nombreuses stations de sports d’hiver actuellement. En parallèle les mushers participant aux compétitions se professionnalisent de plus en plus. Les vétérinaires doivent donc eux aussi avoir des connaissances de plus en plus précises dans ce domaine. Des études sur les affections liées aux sports de traîne sont menées depuis quelques décennies, elles permettent une meilleure compréhension de ces affections et ainsi une meilleure prévention de celles-ci. Cette étude reprend dans un premier temps les affections courantes en course longue distance de chien de traineau, puis différents facteurs sont étudiés afin d’identifier ceux favorisants certaines affections, et enfin la dernière partie confronte les résultats obtenus lors de La Grande Odyssée 2008 avec des résultats d’autres courses et des moyens de prévention sont exposés.

6

7

PREMIÈRE PARTIE : LE SPORT DE TRAINEAU ET SES MALADIES

A] L’origine du traîneau à chien

Depuis des siècles, dans les régions froides et enneigées, les hommes ont dressé les chiens afin de s’adapter à cette nature hostile. Au milieu de ces grands espaces un des moyens de briser l'isolement était d'atteler les chiens pour faire glisser les traîneaux sur les étendues enneigées.

Ce moyen de transport s'est progressivement transformé en divertissement ; et pour rompre la monotonie, les hommes organisèrent des compétitions opposant leurs attelages. C'est donc tout naturellement que sont apparues les premières courses de traîneau à chiens qui ont donné les bases de cette discipline. Le développement du traîneau à chiens s'est toujours effectué dans le respect de ses origines : une grande complicité entre l'homme et ses chiens et un profond respect mutuel.

Pour atteindre la perfection, le musher (le conducteur d'attelage) vit avec ses chiens, les voit naître, les élève et les soigne. Il constitue ensuite son attelage dans lequel chacun a son propre rôle.

C'est ensemble qu'ils travaillent leurs conditions physiques et ensemble qu'ils élaborent leur mode de communication pour obtenir les meilleurs résultats.

Que ce soit en randonnées, en courses de vitesse ou en longue distance, l'harmonie entre l'homme et le chien est déterminante. C'est ce qui fait la beauté de ce sport où la connaissance et la compréhension mutuelle entre l’homme et ses chiens conditionnent la réussite de la conduite de l’attelage.

B] Les premières courses, les courses mythiques

1) La première course de chien de traîneau (4)

La ruée vers l’or en Alaska à la fin du 19ième siècle fut l’occasion de la création de la première course de traîneau à chiens. En effet à Nome, ville d’Alaska, il n’était possible de chercher de l’or que quelques mois par an. Les chercheurs d’or restaient ensuite bloqués par la neige et la glace, voués à l’ennui et à l’inaction. Pour tromper la morosité de la longue nuit polaire, on jouait, buvait et pariait beaucoup, spécialement sur les chiens. Ces derniers étaient engagés dans des concours de force et de vitesse, dont les premières versions ne comportaient ni règles ni limites. Seule la création d’une sorte d’un Club Canin sous la houlette de Scotty Allan, le premier et le plus célèbre musher, introduisit un minimum de réglementation. Ceci afin de préserver, dans la mesure du possible, la sécurité des hommes et des chiens. La première compétition moderne eu lieu en 1908, sous la forme d’une course Nome-Candle et retour (408 miles) baptisée « all Alaska Sweepstakes ». Des documents de l’époque montrent clairement que des nombreuses meutes inscrites, aucune ne comportait ne

8

fût-ce que l’ombre d’un chien nordique ; tout au plus quelques bâtards, mais aucun nordique pur. Lors de la deuxième édition apparut une curiosité : une meute de neuf chiens si petits que tout le monde les rebaptisa « taupes » ou « rat sibérien », faisant allusion à la région dont ils avaient été importés par un marchand de fourrure russe, William Goosak. La consécration des petits chiens sibériens fut atteinte grâce à Leonhard Seppala. Ces chiens sont dorénavant appelés «Alaskan Huskies ». Le norvégien William Goosak entra dans la légende en 1925, pour avoir guidé sur la plus grande partie du trajet la meute qui ramena à Nome le sérum antidiphtérique, qui permit d’enrayer une épidémie qui ravageait la ville.

2) L’Iditarod (4)

Surnommée « la dernière grande course sur terre », elle représente le défi ultime lancé à l’endurance de l’homme et des chiens : avec près de 1300 miles de distance soit environ 2000 km, à travers les plus beaux paysages d’Alaska, les steppes gelées, la forêt, la banquise, et plusieurs chaînes de montagnes. D’Anchorage à Nome, les attelages de 12 à 20 chiens parcourent la distance en 9 à 20 jours. Cette piste emprunte la piste Iditarod devenue un monument historique américain national et retrace l’épisode héroïque de l’acheminement en 1925 du sérum antidiphtérique. Avec un budget annuel de l’ordre de 3 millions de dollars et la participation de près de 2000 volontaires, c’est une énorme organisation et un investissement humain et matériel considérable. Les chiens quant à eux, sont en course 12 à 18h par jour à une vitesse d’environ 16km/h. une des qualités principales de ces chiens et des musher est en outre l’endurance et un moral d’acier pour résister aux nombreux moments de lassitude et de découragement.

3) La Yukonquest (4)

La Yukonquest a vu le jour grâce au musher LeRoy Shank et à l'historien Roger Williams. Ils ont dédié cette course aux chercheurs d’or, aux transporteurs de courrier, aux trappeurs et aux commerçants qui se sont établis dans le Grand Nord au début du siècle. La Yukonquest a pris son nom de l’ « autoroute de Grand Nord » qu’est la Tukon River et trace le sentier qu’ont suivi les prospecteurs pour arriver jusqu’au Klondike pendant la ruée vers l’or. Cette course de traîneau internationale a commencé en 1984 avec 27 équipes. Elle couvre 1000 miles soit 1600 km de pistes rudes et quelques fois dangereuses entre Whitehorse au Yukon et Fairbanks en Alaska. Cet évènement a lieu chaque année à la mi-février. La course dure entre 10 et 14 jours, les mushers doivent avoir au minimum 18 ans, un minimum de 8 chiens et un maximum de 14. Ils doivent finir la course avec au moins 8 chiens et ne peuvent pas changer leurs chiens pendant la course.

9

4) L’Alpirod (12)

Née en 1988 et disparue en 1996, l’Alpirod a été la plus grande course européenne de chiens de traîneau. Avec plus de 1000 km de long elle traversait l’Italie, la France, la Suisse et l’Autriche. C’était une compétition qui, bien que courte, était extrêmement technique du fait de l’étroitesse des pistes et du manque fréquent de neige qui obligeait les concurrents à passer sur de nombreuses plaques de verglas. Les mushers les plus pénalisés étaient les américains et canadiens habitués aux grands espaces vierges et aux pistes res. Les étapes se répartissaient sur une quinzaine de jours et les étapes étaient de 40 à 160 km par jour.

C] Les chiens de traîneaux

1) Les races (35, 1)

a) Le Husky de Sibérie

Le husky de Sibérie (photo 1) est un chien de traîneau de taille moyenne à la démarche légère et vive. Il est dégagé et élégant dans ses allures. Son corps, modérément compact, couvert d’une bonne fourrure, ses oreilles droites et sa queue en brosse bien fournie évoquent son hérédité nordique. Son allure caractéristique est unie et apparemment facile. Il remplit avec la plus grande compétence sa fonction d’origine de chien de trait en tirant une charge légère à une vitesse modérée sur de grandes distances. Les proportions et la taille de son corps dénotent cet équilibre fondamental de puissance, de rapidité, d’endurance. Le Husky de Sibérie, en bonne condition, à la musculature ferme et bien développée, n’a pas de poids superflu. Dans les deux sexes il est capable de beaucoup d’endurance.

10

Photo 1 : Husky de Sibérie attachés sur leur ligne de stake-out (R.D, LGO 2008)

b) Le Malamute d’Alaska

Le malamute d’Alaska est un chien puissant, de construction solide, à la poitrine bien descendue, au corps fort et compact. Le rein n’est pas trop court. Le poil de dessus est épais, rude, d’une longueur suffisante pour assurer la protection d’un sous poil dense et laineux. Le malamute est bien d’aplomb en station et cette attitude suggère activité, éveil et curiosité. C’est la race la plus puissante mais aussi la moins rapide des quatre races nordiques de traîneau En ce qui concerne ses aptitudes au traîneau, le malamute –appelé par certains « la locomotive des neiges »-se caractérise par sa force et son endurance ; ceci explique sans doute pourquoi on le rencontre encore peu en Europe où les courses se déroulent souvent sur de courtes distances.

c) Le Samoyède

Le samoyède est un Spitz de l’arctique, à peu de chose près inscriptible dans un carré. D’aspect élégant, il évoque la robustesse, la grâce, l’agilité, la dignité et l’assurance. C’est un trotteur, l’allure doit être dégagée et énergique. Les membres antérieurs ont une bonne extension et les postérieurs fournissent une bonne propulsion.

11

d) Le Grœnlandais

Il s’agit d’un Spitz polaire, très fort, bâti pour l’endurance et au travail de chien de traîneau sous les conditions arctiques. Il représente un compromis entre vitesse, charge transportée et résistance.

e)L’Alaskan Husky

Cette appellation est réservée aux chiens de type nordique (cf photo 2) n’entrant pas dans le cadre des races nordiques. Ces chiens ont pour seules caractéristiques d’avoir été sélectionnés pour leur vitesse ou leur puissance, et toujours pour leur endurance et leur résistance aux conditions climatiques. Photo 2 : Attelage d’Alaskan huskies au départ d’une course ( Daaquam, R.D.)

2) La place de chaque chien dans l’attelage

Les Leaders sont placés à l’extrémité de la ligne de trait. Ce sont les chiens les plus obéissants, les plus futés. Ils indiquent la direction et donnent la vitesse à l'attelage. Ce sont donc eux aussi les plus rapides. Les Swing dogs sont juste derrière les leaders. Ils jouent un peu le même rôle. Ils mettent en plus la pression sur les leaders. Viennent ensuite tous les Team dogs, les équipiers. Ils sont généralement placés deux par deux en fonction de leurs affinités.

12

Enfin, les Wheal dogs placés juste devant le traineau, ce sont les chiens les plus puissants, c'est à eux que revient le rôle « d'arracher » le traîneau. Ils ont donc un rôle fondamental dans la traction et ils doivent être puissants et résistants à la traction. Ce sont aussi les chiens les plus lents.

D] L’entraînement des chiens de traîneaux

Les buts de l’entraînement du chien de traîneau sont schématiquement au nombre de trois : (31) - rôle d’entraîneur : amener les animaux dans un état de condition physique optimale selon les objectifs fixés par le musher. C’est la « mise en condition » - rôle d’éducateur : amener les animaux à comprendre ce qu’on attend d’eux et à obéir grâce à des réflexes conditionnés par des ordres - rôle de sélectionneur : sélectionner les animaux les plus aptes à faire partie de l’équipage et ceux pouvant être retenus comme reproducteurs

1) Les éléments d’orientation d’un programme

d’entraînement

a) Les bases traditionnelles de l’entraînement

Au début du siècle, le chien de traîneau était principalement utilitaire, l’entraînement était donc basé sur l’obéissance afin d’obtenir un bon contrôle de l’attelage. La mise en condition était réalisée par l’imposition de temps de travail plus ou moins progressifs. Les courses étaient alors occasionnelles en fin de saison ou lors de fête. Après 1940, les courses redeviennent à la mode en Alaska et on commence à entraîner des attelages spécifiquement dans ce but ; les chiens sont attelés aux premières neiges en octobre ou novembre et restent tout l’été à la chaîne ; l’entraînement est alors basé sur la vitesse. Depuis les années 80, les mushers les plus compétitifs maintiennent leurs chiens en bonne condition toute l’année, en particulier grâce à des manèges d’entraînement, avec intensification en début d’automne.

b) Les grands principes de l’entraînement (31)

Chacun de ces principes doit être respecté sous peine de voir annuler les efforts de nombreuses heures de travail avec les animaux.

13

-la progressivité

Les premiers entraînements attelés ne doivent pas dépasser 2 à 3 km entrecoupés d’arrêts. Puis l’augmentation doit être progressive pendant les trois premiers mois.

-la persévérance

Il faut régulièrement 3 à 4 séances hebdomadaires en début de saison, puis 5 séances avec : Pas plus de 2 jours de repos consécutifs Pas plus de 4 jours consécutifs de travail

-principe de la fonction qui créer l’organe

L’entraînement sera orienté en fonction des qualités recherchées pour le but qu’on s’est fixé : Vitesse et endurance pour les courses en grands attelages Vitesse et puissance pour les courses de vitesse en petits attelages Endurance et vitesse de récupération pour les courses longue distance

-principe du respect de la confiance de l’animal

C’est certainement le principe le plus difficile à respecter. La relation homme-chien doit être basée sur une confiance mutuelle, car le dressage « en force » ne permet jamais d’atteindre de bonnes performances.

c) Les effets de l’entrainement sur l’organisme

(Rappels sur le métabolisme énergétique en Annexe 1)

Tout exercice a pour objectif d’induire un stimulus biologique sur l’organisme afin de le pousser à s’adapter progressivement et à travailler plus efficacement. L’entrainement favorise le renforcement des tendons et des ligaments, développe la force musculaire et induit une adaptation de l’appareil cardiovasculaire. Il a des effets marqués sur l’amélioration du métabolisme aérobie et sur l’augmentation de la consommation maximale d’oxygène, ce qui permet de retarder l’apparition de la fatigue au cours d’un effort maximal. (27) On note des effets sur les facteurs qui sont associés au métabolisme aérobie : augmentation des enzymes du cycle de Krebs et de la β-oxydation, variation du stockage des substrats du nombre de mitochondries et de la vascularisation musculaire...(34), qui traduisent l’amélioration de la fourniture d’énergie par la voie aérobie. La lactatémie est le paramètre le plus généralement modifié par l’entrainement. En effet celle-ci diminue pour une intensité d’exercice donnée. (27) Or l’accumulation d’acide lactique est un des principaux facteurs de fatigue donc l’entrainement permet de repousser l’apparition de la fatigue. Le métabolisme anaérobie est aussi favorisé par l’entrainement par l’augmentation des enzymes de la glycolyse anaérobie notamment. Il existe plusieurs types de fibres musculaires, que l’on distingue selon leurs propriétés contractiles et métaboliques. (40)

14

Les fibres de type I se caractérisent par leur grande faculté de métabolisme aérobie et donc d’utilisation énergétique des lipides ; ceux-ci assurant une libération relativement progressive de l’énergie et une contraction musculaire comparativement lente, favorisant un effort d’endurance. Au contraire les fibres de type IIb ont de moindres capacités oxydatives, une plus grande dépendance à l’égard de la glycolyse et une forte tendance à accumuler l’acide lactique. Leur rendement énergétique médiocre exagère les déperditions thermiques, en revanche leur contraction profite à un effort de sprint. Les fibres IIa et IIc ont des propriétés métaboliques intermédiaires : glycolyse modérée, aptitudes oxydatives moyennes et concernant principalement les glucides, mais avec une relativement bonne contractibilité. Les adaptations musculaires sont différentes selon le type d’entrainement : (14) Commençons par voir les adaptations musculaires lors de la mise en jeu du métabolisme anaérobie par des exercices brefs et intenses. Lors de cet entrainement dit « en force », il se produit en premier lieu une amélioration de l’innervation intramusculaire puis une augmentation de la masse musculaire. Cette augmentation de volume musculaire est liée à une hypertrophie des fibres musculaires de type II, en partie par l’augmentation des réserves glycogéniques et en partie par la synthèse de nouvelles myofibrilles. Les facteurs de synthèse sont mécaniques et chimiques : la diffusion des facteurs chimiques est favorisée par les microlésions de la membrane de la fibre musculaire secondaires à l’entrainement en force. L’augmentation du volume musculaire perturbe la diffusion sanguine intramusculaire d’où une moindre oxygénation des fibres, ce qui a pour conséquence une diminution de la performance en endurance. Au niveau du muscle tout entier l’entrainement en endurance semble augmenter la proportion des fibres IIa et diminuer celle des fibres IIb, alors que la proportion des fibres I reste à peu près constante (40). Concernant les adaptations musculaires à l’entrainement à l’endurance, celui-ci a pour effet d’augmenter le potentiel oxydatif de la fibre musculaire par la voie aérobie. Ceci s’applique aux fibres IIa, I et à un moindre niveau aux fibres IIb. Une augmentation de la taille et du nombre des mitochondries a été décrite, ainsi qu’une augmentation de l’activité des enzymes clés du métabolisme oxydatif, une augmentation des réserves au sein de la fibre musculaire en glycogène et en inclusions lipidiques ainsi qu’une augmentation du nombre de capillaires sanguins par fibre musculaire. Par conséquent l’entrainement améliore doublement les capacités aérobies, tout en participant à la prévention de l’acidose lactique et de l’épuisement précoce du glycogène : il permet donc de préserver la vitesse tout en augmentant la résistance et l’endurance.

15

2) Moyens pratiques d’entraînement

a) Les « véhicules » utilisés pour l’entraînement

On distingue l’entraînement non attelé de l’entraînement attelé ainsi que l’entraînement hors neige de l’entraînement sur neige

-L’entraînement non attelé est surtout hors neige :

-promenades en liberté : très bon mais valable pour peu de chiens à la fois et le risque de fugue est important. Elles permettent non seulement aux chiens de garder un exercice physique mais aussi de s’amuser, de se défouler et donc de garder un bon équilibre psychologique. -manège d’entraînement : permet de faire trotter 8 à 20 chiens de 8 à 15 km/h. très utilisé aux USA en début de saison. Le manège permet de s’absoudre des conditions climatiques (surtout s’il est couvert), d’avoir un terrain stable non traumatisant et de pouvoir organiser facilement des exercices. -mise en semi-liberté dans une aire de jeu sous surveillance (à cause des risques de bagarre) : c’est la solution la plus utilisée en France. -tapis roulant : pratiquement pas utilisé car coûteux et nécessite beaucoup de temps, pour habituer les chiens et pour l’utiliser car on peut entrainer un chien à fois seulement. -natation : solution utilisée avec succès semble-t-il par quelques mushers. Impossible à réaliser pour un nombre de chiens important. La natation est excellente pour développer les capacités cardiovasculaires et musculaires du chien. Cet entrainement est peu traumatisant et peut se pratiquer même, et surtout, par temps chaud, lorsque les autres types d’entrainement sont déconseillés. Cette méthode présente également un grand intérêt dans la rééducation de chiens convalescents sur le plan articulaire.

-L’entraînement attelé hors neige :

Le vélo peut être utilisé pour 1 ou 2 chiens mais est relativement dangereux. Le KART est le moyen le plus utilisé. Il comporte 3 ou 4 roues, pèse de 50 à 300 kg en fonction du nombre de chiens ; il doit être muni de bons freins et d’une direction précise. L’entrainement avec le kart (cf photo 3) a pour but de développer progressivement la voie aérobie des chiens ainsi que leur force musculaire et leur résistance. En effet en alourdissant le kart on oblige les chiens à réduire leur vitesse, au profit d’un renforcement musculaire. En augmentant la charge on peut « simuler » un dénivelé. En fonction du nombre de chiens le poids du kart doit être adapté : 3chiens : 50 à 80kg 6 chiens : 70 à 100kg 10 chiens : 100 à 150 kg

16

Photo 3 : Kart utilisé pour l’entrainement hors neige, ici pour une course hors neige (

L’Atlantirod, Le Gâvre, R.D.)

-L’entraînement attelé sur neige (traîneau ou pulka)

Le traîneau d’entraînement aura pour caractéristique d’être plus lourd et plus robuste que le traîneau de course (20kg contre 8 à 10 kg) et pourvus de patins risquant moins d’être endommagés par les pierres ou le goudron (acier ou plastique très dur).

b) Techniques de mise en condition

En tout début de saison, c’est l’entraînement non attelé qui prédomine. Puis on introduit l’entraînement attelé hors neige (vélo ou kart). La technique utilisée est alors l’entraînement par intervalles : des périodes de course de quelques minutes alternent avec des périodes de repos ou de travail d’intensité très modérée de quelques minutes également. La durée et le nombre de périodes de travail augmentent au cours de la saison. On fait travailler les chiens à une vitesse de plus en plus élevée. Puis à l’approche des compétitions, on pratique un nombre limité d’entraînements « préparatoires à la compétition » : les arrêts sont alors supprimés et les chiens doivent êtres maintenus sous pression pour garder leur vitesse initiale. On conseille de ne pas dépasser deux tiers de la distance de course pour ce type d’entraînement et de ne pas en abuser en raison de la pression psychologique imposée aux animaux. Cet

17

entrainement d’endurance permet de travailler le métabolisme énergétique aérobie, qui utilise préférentiellement les graisses après une brève consommation de glucides et cet entrainement développe notamment leurs capacités respiratoires (20). Dans certains cas on pratiquera des entraînements en endurance stricte qui consistent à parcourir des distances élevées à allure relativement modérée. Ce type d’entraînement est peu utilisé si ce n’est par les mushers préparant les courses très longues distance comme l’Iditarod. L’entraînement anaérobie est peu utilisé dans l’entrainement des chiens destinés aux courses longue distance. C’est un entrainement en puissance qui vise à améliorer la force et la vitesse par des exercices très courts, rapides et intenses. L’organisme canin répond de manière très différente entre un exercice en anaérobie et un exercice faisant fonctionner le mécanisme énergétique aérobie donc il faut bien cibler le type de courses à préparer. (33)

c) Part de l’éducation

C’est là le point le plus difficile et le plus spécifique. Ce dressage se voit compliqué par le fait que ces chiens ont un caractère difficile et par leur nombre. Je ne développerai pas cette partie car elle sort de mon sujet d’étude mais les points qui nécessitent un entraînement particulier sont : -la formation des chiens de tête -la discipline au harnachement et au déharnachement -les dépassements et les croisements d’autres attelages ou de chiens en liberté -les réactions à des situations inhabituelles (cris de la foule, véhicule motorisé, faune sauvage)

3) Etablissement d’un programme d’entraînement

a) Impératifs

Le programme devra : - couvrir toute l’année - être échelonné sur plusieurs saisons - dépendre du type de courses préparées - dépendre du degré de compétitivité souhaité - dépendre de la disponibilité personnelle de chacun

18

On distingue schématiquement sur une saison : -une période de repos, du mois d’avril au mois de juillet ou octobre -une période d’entraînement préparatoire, de juillet ou octobre à novembre -une période de pré-compétition en décembre -une période de compétition en janvier, février mars. L’entraînement en période de repos : Cette période est indispensable pour garder l’entrain des chiens au fur et à mesure des saisons qui passent. Elle doit être un repos actif, car c’est pendant cette période que l’entraînement non attelé prend toute son importance. Il semble qu’une heure par jour de ce type d’activité soit tout à fait bénéfique afin d’éviter l’engraissement et la fonte musculaire. Le régime devra bien entendu être adapté à l’exercice physique. La période d’entraînement préparatoire : C’est pendant cette période que débute l’entraînement attelé hors neige. Cet entrainement a pour but de développer progressivement la voie aérobie des chiens ainsi que leur force musculaire et leur résistance. Le choix du terrain d’entraînement est alors primordial : ni trop accidenté ni trop plat, mais surtout d’une surface non agressive pour les coussinets, le mieux étant du sable tassé. Plus les courses préparées sont longues, plus le début de cette période devra être précoce. Par exemple un attelage de catégorie « 3 chiens » courant sur des distances de 6 à 8 km pourra se permettre de débuter l’entraînement attelé en octobre, alors qu’un attelage préparant des courses de 70 km et plus devra débuter en juillet. Plusieurs études ont montré que les capacités de l’organisme se développent surtout pendant les 12 premières semaines (22). L’entraînement devra donc être particulièrement progressif pendant cette période. A mesure que l’entrainement progresse les pauses sont diminuées et les distances augmentées. La température début octobre peut être un facteur limitant ; il faudra donc choisir l’horaire le plus propice (levé du jour) et proscrire tout entraînement si la température dépasse 15-16°C. Il faudra également abreuver les animaux en fin d’entraînement et en cours de route pour des distances supérieures à 8 km par des températures dépassant 8 °C. La période d’entraînement pré-compétition : Il s’agit classiquement du mois de décembre. Pendant cette période, l’entraînement par intervalle se poursuit, l’entraînement préparatoire aux compétitions commence, l’entraînement sur neige commence (stages de club ou fédération) et l’attelage peut participer à une ou deux compétitions d’entraînement. Le poids du traineau est inférieur à celui du kart, donc les chiens ont tendance à augmenter l’allure, il est alors important de savoir gérer leur vitesse afin de les amener à parcourir des distances de plus en plus longues. La période des compétitions : A cette période la majeure partie de la mise en condition physique est déjà achevée. L’entrainement devrait donc consister en un maintien de cette condition. Le nombre de séances entre deux week-ends de course sera de 2 à 3. On pourra dans certains cas « viser » une compétition particulière en augmentant les périodes de repos dans les

19

deux semaines précédentes et en augmentant la pression sur les chiens. Il faudra alors s’attendre à un effet rebond avec une période de chute des performances.

b) Particularités de la première saison d’un attela ge Un chien peut être entraîné sérieusement à partir d’un an, il atteint le maximum de ses performances entre 3 et 6 ans, puis celles-ci vont décliner jusqu’à l’âge de 10-12 ans où il peut encore être attelé. La première saison d’un attelage ou d’un chien est donc particulièrement importante, il faudra insister sur la discipline de base à l’arrêt ou en mouvement, la concentration lors des entrainements, la progressivité de l’entraînement, la prépondérance de la traction en puissance sur la vitesse (musculation) et l’absence de pression de la part du musher.

E] Les affections liées à la course longue distance

1) Les traumatismes (16,19)

a) Les atteintes podales

-dermites interdigitées

En relation avec la sudation interdigitée et le frottement, des inflammations cutanées d’importance variable peuvent se développer dans les espaces interdigités. Dès lors l’accumulation de neige entre les orteils et les coussinets provoque l’enflure puis l’inflammation des tissus mous, la perte des poils interdigités protecteurs facilitant les infections secondaires. Il en résulte des plaies toujours pénibles, à cicatrisation lente et douloureuses pour l’animal. Le développement de ces dermites interdigitées suit plusieurs stades : Stade 1 : les espaces cutanés situés entre les coussinets rosissent, sont légèrement enflés et douloureux à la palpation Stade 2 : des craquelures se forment sur la peau, entre les doigts et tangentiellement à ceux-ci, se transformant petit à petit en crevasses Stade 3 : les crevasses finissent par se rejoindre les unes aux autres pour former des coupures bien nettes. Stade 4 : s’en suit une macération avec infection et abcédation des plaies, liée à la sudation au niveau des espaces interdigités. Stade 5 : le processus infectieux gagne l’ensemble de la main ou du pied, affectant les gaines tendineuses et pouvant conduire à des phénomènes septicémiques ou à des chocs endotoxiniques graves.

20

-infections sous-inguéales

-infections bactériennes de la base de l’ongle Fréquemment secondaires à une cassure se situant sous la peau

-cassure de la partie distale de l’ongle

-atteinte des coussinets plantaires Les ruptures ou coupures franches des coussinets imposent la mise au repos immédiate du chien avec mise en œuvre de soins très classiques. En longue distance il arrive que des abrasions nummulaires plus ou moins importantes se forment. Dans ces cas le chien peut être maintenu dans la course sans douleur si les coussinets sont protégés par des « rustines » de moleskine (une sorte de feutrine).

b) Les affections distales

-métacarpe

Des fractures franches et sans déplacement des IIIieme et IVieme métacarpiens peuvent être observées. Ce sont en général des fractures de fatigue, en relation avec un surentraînement et un déséquilibrage phosphocalcique alimentaire. Dans la plupart des cas ces fractures apparaissent dans les heures suivant la course, sans raison apparente.

-carpe

-entorse des ligaments carpiens L’entorse des ligaments carpiens, avec ou sans étirement ou déchirure tendineuse, constitue une blessure fréquente en course longue distance, ou en course de vitesse présentant des tracés à fort dénivelé avec des descentes importantes. Plus la vitesse est élevée, plus la blessure est sérieuse, et on rencontrera plus fréquemment ce type d’entorses après une chute de neige fraîche qui cache les irrégularités de la piste.

-épanchement synovial du poignet Il indique une atteinte plus sévère, souvent une déchirure de la capsule articulaire.

c) Atteinte des membres

-coude

Le coude est rarement atteint

21

-épaule

Les blessures de l’épaule se produisent généralement dans les dernières étapes d’une course, se solvant par des tendinites du biceps brachial ou des épanchements synoviaux au niveau bicipital, le tendon du biceps glissant à travers la bourse bicipitale où il passe sur le gros trochanter de l’humérus. Il en résulte une diminution de la flexibilité de l’articulation de l’épaule ainsi qu’une douleur marquée à la flexion. Les contractures de triceps sont également très fréquentes.

-membres postérieurs

Les membres postérieurs sont très rarement atteints, on observe seulement des ruptures tendineuses :

-rupture du talon d’Achille ; rencontrée lorsque les chiens accélèrent brutalement, elle se produit à l’insertion tendineuse ou sur le tendon lui-même.

- rupture ou déchirure du muscle gastrocnémien proximal ; elle se produit toujours près de l’insertion fémorale distale, elle est douloureuse et induit une boiterie. La récidive est courante, en relation avec de mauvais aplombs.

- dos

Les blessures du dos sont rares, on rencontre surtout des spasmes lombaires, rencontrés lorsque l’attelage change de rythme à cause d’une modification brutale de l’état de la piste, lorsque la neige devient profonde.

2) Les affections musculaires et osseuses

a) Les affections musculo-tendineuses (14)

Les atteintes musculaires surviennent dans le corps musculaire, à la jonction myotendineuse ou encore au niveau de l’insertion du muscle sur l’os. La douleur musculaire peut être directement corrélée à la rupture de protéines contractiles du muscle, à la modification des la pression osmotique causant une rétention d’eau dans les tissus avoisinants, des spasmes musculaires, ainsi qu’à un sur étirement et à la déchirure de portions du tissu conjonctif intramusculaire associée à la libération d’histamine et des polypeptides vasodilatateurs provoquant un œdème douloureux par compression des terminaisons nerveuses.

-les courbatures

La courbature correspond à une douleur musculaire diffuse d’un ou de plusieurs groupes musculaires qui apparaît après un effort inaccoutumé. A la palpation le muscle est tendu et dur, les mobilisations actives et passives sont douloureuses, le raccourcissement des muscles fait céder la douleur mais l’hyper extension l’augmente. Elle dure de 2 à 5 jours.

22

-les contractures

La contracture est une contraction involontaire et prolongée d’un ou de plusieurs faisceaux musculaires ou muscles, non réductible par un simple étirement. Elle correspond à l’exagération de la courbature de fatigue d’un muscle. La courbature est douloureuse même au repos. A la palpation le muscle est induré et douloureux avec une zone plus dure où la palpation est très douloureuse. Il y a également une augmentation du volume musculaire mais il n’y a pas d’hématome ni d’ecchymose.

-les crampes

La crampe est une contraction musculaire douloureuse, intense et volontaire d’un muscle ou d’un groupe de muscles survenant brutalement et qui régresse progressivement à l’étirement. L’impotence fonctionnelle est immédiate et totale. La douleur est permanente au repos, à la contraction, à l’étirement et à la palpation.

-les contusions

La contusion correspond à un écrasement de la fibre musculaire par choc direct sur un muscle le plus souvent en pleine contraction avec apparition de micro-ruptures capillaires (veinules, artérioles). La douleur et la sidération musculaire sont rapidement réversibles. On peut mettre en évidence un point douloureux sur le muscle. Suite à cet écrasement apparaît un œdème tout d’abord localisé puis diffus. Des ecchymoses apparaissent en 24 à 48 heures après le traumatisme.

-les élongations

L’élongation est une lésion simple de certaines fibres musculaires du muscle, provoquée par un étirement. Elle correspond au dépassement des capacités élastiques du muscle de plus de 60%, ceci implique une distension des fibres musculaires et des microdéchirures avec effilochages de quelques myofibrilles. La douleur est brutale pendant l’exercice mais elle reste modérée. Elle passe et réapparaît au repos dans les heures qui suivent. Les étirements sont douloureux. A la palpation le muscle présente une douleur diffuse, aucun point de douleur précis ne peut être mis en évidence. On peut en outre observer une contracture musculaire et une diminution de la force. La récupération est complète en quelques heures. L’impotence fonctionnelle est partielle et retardée, elle apparaît le lendemain de l’effort.

-les claquages

Le claquage correspond à une rupture de quelques fibres musculaires accompagnée d’une hémorragie interne au niveau du muscle suite à son élongation. A l’effort cette rupture de plusieurs fibres musculaires est brutale et audible par un claquement suivi d’une douleur « en coup de poignard », violente et localisée. L’impotence fonctionnelle est immédiate et complète. L’examen de la zone douloureuse révèle une dépression plus ou moins importante au niveau du muscle atteint. Cette dépression dans le muscle disparaît et est remplacée par un œdème, la palpation demeurant cependant douloureuse.

23

-les déchirures musculaires

La déchirure correspond à une élongation des fibres musculaires au-delà de leur potentiel physiologique avec rupture de quelques myofibrilles perpendiculairement à leur orientation.

-les ruptures musculaires

Une rupture est un claquage important de l’ensemble d’un muscle. Cette déchirure est totale, avec une atteinte massive du tissu conjonctif de soutien et avec formation d’un hématome volumineux de diffus. Les muscles soumis à une traction puissante sont lésés près de la jonction musculotendineuse. Les dommages musculaires se produisent surtout pendant la contraction.

-les rhabdomyolyses d’effort

Le terme de rhabdomyolyse définit un syndrome clinique et biologique dû à la lyse des fibres musculaires striées squelettiques dont le contenu est libéré dans la circulation générale. Toute situation à l'origine d'un déséquilibre entre apports et besoins métaboliques conduira à une rhabdomyolyse. Il existe de nombreuses circonstances capables d’induire un tel déséquilibre : un écrasement ou compression musculaire, une interruption vasculaire prolongée, un effort important, l’ingestion de drogues ou médicaments, une infection virale ou bactérienne, des désordres métaboliques ou encore une myopathie. Une rhabdomyolyse massive met en jeu le pronostic vital par l’apparition d’une hyperkaliémie brutale puis d’une insuffisance rénale aiguë (provoquée par l’hypovolémie et la précipitation de la myoglobine dans les tubules), d’une coagulation intra-vasculaire aiguë disséminée (CIVD) et de nombreuses autres complications. (38) Il se produit une ischémie musculaire associée à une lyse des membranes cellulaires, à une nécrose et à une myoglobinurie. Dans la forme suraiguë l’animal meurt en 48h, dans la forme aiguë l’animal ne meurt pas mais peut garder de graves séquelles musculaires et dans la forme subaiguë l’animal présente seulement une douleur localisée aux membres et au dos, il a du mal à se déplacer mais les douleurs régressent spontanément en 3 ou 4 jours. (14) Le diagnostic repose sur les symptômes cliniques (raideur, tuméfaction des muscles, douleur et déshydratation extracellulaire) et sur les marqueurs biochimiques modifiés ainsi que sur la présence d’un état de choc avec urines colorées et parfois déshydratation. (14)

-les tendinites

Une tendinite est, comme son nom l’indique, une inflammation d’un tendon. Cette inflammation est liée à des ruptures de fibres tendineuses provoquées par des contraintes trop importantes sur le tendon. Cela peut survenir lors d’efforts répétés, intenses ou encore lors d’efforts se prolongeant sur une longue période. Lorsque la gaine du tendon est aussi enflammée on a alors une téno-synovite.

24

b) Les affections osseuses

-les fractures « classiques » liées à un traumatisme externe ou

interne

-les fractures de fatigue

La plupart des fractures (photo 4) observées chez les chiens de sport sont des fractures de fatigue. Elles sont également appelées fractures de stress, et surviennent sur des os sains, soumis à des contraintes de charge ou de tension qui restent dans la limite des valeurs physiologiques mais qui sont répétées et outrepassent à la longue la résistance osseuse. Photo 4 : Mise en place d’un pansement de type « Robert-jones » suite fracture de

l’humérus (LGO 2008, R.D)

3) Les affections gastrœntérologiques

Dans la plupart des cas elles ne constituent pas un motif de retrait de l’animal de la course, sauf en cas de déshydratation associée importante.

25

a) Vomissements

Afin d’éviter les vomissements il est déconseillé de nourrir les chiens dans les trois heures précédant la course, mais vivement recommandé de faire tremper environ un quart de la ration journalière dans un grand volume d’eau et de servir cette soupe 3 à 5 heures avant le départ. En course longue distance les chiens sont nourris avec deux repas importants par 24h, entrecoupés de « snack » à chaque arrêt. Il arrive que certains chiens ne digèrent pas bien ces aliments distribués entre les repas, en relation avec un stress organique trop intense lié à un entraînement mal conduit. (16) (10) Ce type de gastrite peut conduire à l’émergence d’ulcérations gastriques sur des chiens faisant de gros efforts. On relève souvent des cas dans les dernières étapes d’une course, bien qu’il n’y ait pas de relation entre l’augmentation de la distance parcourue et la sévérité des lésions. (11) Des lésions gastriques sont fréquemment observées chez les coureurs humains, l’estomac est une source d’hémorragies gastrointestinales liées à l’exercice. Différentes étiologies ont été avancées telle qu’une ischémie gastrointestinale, l’action d’hormones gastrointestinales et de neuropeptides sécrétés durant l’exercice, une endotoxémie, une stimulation mécanique ou un traumatisme des intestins ainsi que la motilité du colon modifiée par l’exercice. (25)

b) Syndrome stress diarrhée déshydratation

Ce syndrome se rencontre en course de vitesse par forte chaleur (température ambiante supérieure à 15°C) mais surtout durant les trois premiers jours des courses longue distance. Il se manifeste par une diarrhée osmotique de stress (photo 5), qui peut rapidement s’accompagner de petites hémorragies rectales (colites hémorragiques), d’anorexie et de déshydratation (17). Des études ont montré différents mécanismes d’action du stress sur le tube digestif : ralentissement de la vidange gastrique, inhibition de la motricité antrale, réduction du transit de l’intestin grêle, accroissement du transit dans le gros intestin et des sécrétions digestives ainsi qu’une réduction de l’absorption des électrolytes modifiant alors le flux ionique et entraînant une diarrhée osmotique (7,15). Le contenu digestif, par ses mouvements dans les intestins, provoquent des microlésions traumatiques qui sont à l’origine d’une diarrhée hémorragique. Ce phénomène est accentué par la fragilisation des membranes des cellules de l’épithélium intestinal par l’action de peroxydes et de radicaux libres libérés lors de stress d’effort intense (13).

26

Photo 5 : Diarrhée hémorragique survenue durant une course de sprint (Daaquam,

R.D)

c) Diarrhée infectieuse

Les plus fréquentes sont d’origine virale, bactérienne dans certains cas, mais une étude très récemment publiée réalisée sur des chiens participant à la course longue distance « Iditarod » a étudié l’hypothèse que deux bactéries, Clostridium perfringens entérotoxinogène et Clostridium difficile à toxines A B, sont associées à la diarrhée dans les courses de chiens de traineau. D’autres souches ont également été cultivées et les résultats sont les suivants : Salmonella, Campylobacter, Giardia, C.perfringens et C. difficile ont été isolées de manière équivalente avant et après un course de 400 miles. (25) Cela confirme que la plupart des diarrhées sont plus en relation avec l’augmentation de la vitesse du tractus digestif et du stress oxydatif qu’avec une infection bactérienne.

d) Diarrhée alimentaire On observe des diarrhées dans les équipages changeant leurs habitudes alimentaires (impossibilité de s’approvisionner en viande habituellement donnée à l’étranger par exemple) sans transition alimentaire ou trop rapidement. L’excès d’amidon, l’usage de graisses peroxydées sont également des causes de diarrhée dite « alimentaire ».

27

4) Les déshydratations (16)

La déshydratation extracellulaire constitue un problème classique chez le chien de traîneau de compétition. Elle induit des troubles circulatoires qui entravent l’oxygénation tissulaire, la détoxification (d’autant plus que la diurèse se trouve parallèlement diminuée) et le métabolisme énergétique. Elle précipite le catabolisme du glycogène, hâtant l’épuisement de celui-ci et aggravant l’acidose lactique. De plus la déshydratation empêche la thermolyse et expose ainsi à l’hyperthermie. Ce phénomène se produit généralement sur les attelages de niveau moyen qui, voulant rivaliser avec les meilleurs, tentent d’obtenir de leurs chiens plus que ne le permettent leur génétique et leur préparation. Lors de courses longue distance de 100 à 2000km les chiens ont peu de temps de récupération entre des efforts longs à des températures basses, ce qui augmente de dix à vingt fois les déperditions hydriques par voies salivaire et respiratoire. En raison des conditions ambiantes, de l’entraînement et de la course, certains chiens peuvent êtres déshydratés de deux à trois pour cent sans la moindre expression clinique hormis une légère hémoconcentration visible par l’hématocrite. Au-delà de sept pour cent de déshydratation le chien n’est pas autorisé à poursuivre l’épreuve sans qu’une réhydratation convenable ne soit mise en œuvre par voie orale. Au-delà de dix pour cent une réhydratation parentérale est nécessaire et conduit à l’exclusion du chien.

5) Les hyperthermies d’effort

Le rendement énergétique musculaire à l’effort est voisin de 25 pour cent chez le chien ; il s’en suit que 75 pour cent de l’énergie est perdue sous forme de chaleur. Celle-ci participe à la thermorégulation ou induit une sévère hyperthermie ou « coup de chaleur » (5). Si la température corporelle atteint 43°C, un état de choc s’installe, la polypnée induit une hypoxie et la chaleur cause des lésions tissulaires (12). En course longue distance les hyperthermies se produisent en début de course, lorsque les équipes de niveau moyen essaient de rivaliser avec les meilleurs. Ce sont souvent les chiens les plus musclés et à pelage épais qui sont atteints, même si une étude a montré que ni le sexe, l’âge, la taille, le poids, le pelage ni même la distance ou la vitesse n’influent significativement sur les hyperthermies d’effort. Seule la température ambiante et l’entrainement semblent influer sur les hyperthermies d’effort (32). L’entrainement permet d’augmenter l’efficacité du mécanisme de thermorégulation et ainsi de limiter l’élévation de la température corporelle (33). On considère que dans le cas des chiens de traineau la thermorégulation n’est suffisante que s’il fait moins de 10°C. Cependant il est important de signaler aux équipages venant de régions froides que la température ambiante (même inférieure à 10°C) représente un danger en début de course.

28

6) Les gelures

Le froid intense peut induire le gel de zones tissulaires localisées, notamment le scrotum, le prépuce et les glandes mammaires. Des blessures liées à la glace se formant sur les harnais peuvent apparaître sur les zones de frottement, par très grand froid.

7) La fatigue

Etant donné les efforts intenses et répétés demandés aux chiens de traîneau lors d’une course longue distance on peut s’attendre à ce que certains chiens ressentent une grande fatigue physique. Celle-ci correspond à une baisse des performances jusqu’à une incapacité à courir. La fatigue est liée à un épuisement des réserves énergétiques, à la dégradation des enzymes ATPases, à une hyperthermie secondaire à une déficience en thermorégulation et/ou à une déshydratation extracellulaire induite par les pertes hydriques par évaporation et salivation (ou par une diarrhée). On peut prévenir de nombreux cas de fatigue en ajustant la nutrition des chiens.

8) Les affections cardiorespiratoires

a) Les affections respiratoires hautes

La toux est le principal symptôme des affections respiratoires hautes, et peut avoir diverses origines. Le fait de courir par des températures négatives et par temps sec favorise les trachéites, non infectieuses, rétrocédant d’elles-mêmes ou nécessitant des anti-inflammatoires. Dans ce dernier cas le chien est retiré de la course. Le rassemblement d’un grand nombre de chien d’origines différentes peut être à l’origine d’une épidémie de toux infectieuse, malgré la vaccination car il existe un grand nombre de souches de toux de chenil.

b) Les affections respiratoires basses

Une toux du chenil mal soignée peut évoluer en trachéobronchite. Des pneumonies bactériennes peuvent également apparaître, surtout sur des animaux affaiblis par la course.

29

c) L’ « asthme du ski » (8)

Il s’agit d’un dysfonctionnement du système respiratoire dû à un exercice répété dans des conditions de froid : de l’hypersensibilité se développe avec une inflammation du système respiratoire et accumulation d’exsudats, de macrophages nucléés et d’éosinophiles. L’animal va présenter de la toux et des bruits respiratoires renforcés.

d) Les affections cardiaques

Des insuffisances cardiaques droites ou gauches peuvent être décelées lors de l’examen clinique précédant le début de la course. Il faut être vigilant face à un souffle cardiaque audible sur un chien de sport, car celui-ci peut être physiologique, comme la résultante d’une hypertrophie myocardique liée à l’entraînement physique. Le volume et la vitesse d’éjection systolique augmentent, ce qui crée un murmure lors du passage du sang dans les valvules sigmoïdes aortiques. Des cas de mort subite ont été décrits, au début des courses, sans que leur origine exacte ait été trouvée.

9) Les plaies

a) Les morsures

Il arrive fréquemment que des bagarres éclatent soit au sein d’une meute soit entre des chiens de meutes adverses.

b) Les plaies par frottement Les harnais sont suffisamment lâches pour ne pas gêner le chien dans ses mouvements mais ils doivent tout de même prendre appui sur le chien. Les brûlures induites par les frottements surviennent le plus souvent en avant des épaules, au niveau du poitrail. Celles-ci sont handicapantes car la gêne voir la douleur occasionnée provoque des boiteries voir un refus de courir, et nécessitent souvent le retrait du chien de la course pour qu’il puisse cicatriser correctement.

F] L’équipe vétérinaire

1) Composition

L’équipe vétérinaire présente sur La grande Odyssée (LGO) 2008 était composée de 3 Docteurs Vétérinaire spécialisés dans les chiens de course, de 3 étudiantes de l’unité

30

de médecine de l’élevage et du sport de Maisons-Alfort (UMES), et d’une auxiliaire de santé vétérinaire.

2) Rôles et importance

Dans un premier temps l’équipe assure le contrôle d’identification électronique, le contrôle vaccinal ainsi qu’un examen clinique complet de tous les chiens avant le départ de la course. Ceci permet de détecter d’éventuels problèmes, donc de prévenir des traumatismes ou d’écarter un chien de la course. Au quotidien l’équipe effectue des rondes au « stake out », l’endroit où se réunissent les mushers avec leurs chiens pour la nuit ou avant la course. L’omniprésence des vétérinaires permet aux mushers de venir trouver rapidement un membre de l’équipe afin que son ou ses chiens soient examinés et traités.(photo 6) Les vétérinaires peuvent interdire à un chien de courir soit parce que son état ne le permet pas ou bien parce qu’il a reçu une thérapeutique considérée comme « dopante ». L’équipe est présente sur les départs, surveillant que les chiens interdits de course ne soient pas attelés et aidant les mushers à partir sur la ligne de départ. Les vétérinaires sont également présents à toutes les arrivées, pour effectuer des contrôles d’identification et pour pouvoir prendre en charge très rapidement un animal qui se serait blessé pendant la course ou qui arriverait dans un état de fatigue extrême. Importance Outre les soins prodigués, l’équipe a également une grande importance pour faire respecter le bien-être animal : vérifier les conditions de logement, de soins, de nutrition et de repos. Elle a également un rôle de conseiller important. C’est pourquoi la bonne connaissance des maladies, de leur incidence et de leur origine permet aux vétérinaires d’être d’autant plus efficaces et bons conseillers.

31

Photo 6 : Travail des vétérinaires dans les conditions de course : nuit, froid, fatigue….

32

33

DEUXIÈME PARTIE : ENQUÈTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES MALADIES LORS DE L’ÉDITION 2008 DE LA GRANDE ODYSSÉE

A] Matériel et Méthode de l’enquête

1) La grande Odyssée : description de la course

a) Description générale (3)

Cette course, dont la première édition a eu lieu en 2005, est une des plus difficiles au monde techniquement, se déroulant sur deux semaines, avec 1000 km de distance et 25 000 m de dénivelés positifs prévus. Elle commence à Avoriaz aux Portes du soleil pour finir en Haute Maurienne Vanoise. Elle est qualificative pour la Yukonquest et l’Iditarod depuis 2007. En pages annexes (Annexe 9) se trouvent la description des étapes étape par étape telle qu’elles étaient prévues avant le départ de la course. La figure ci- après (graph 1) représente les kilomètres et les dénivelés des étapes de La Grande Odyssée 2008. Figure 1 : Représentation des kilomètres et des dénivelés de chaque étape de LGO 2008

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

Avoria

z - A

voria

z

Mor

zine

- Cha

mpé

ry

Abond

ance

- Abo

ndan

ce

Châte

l - M

orgin

s - A

voria

z

Les G

ets -

Pra

z de

Lys

Praz d

e Ly

s - L

es G

ets

Meg

ève

- Meg

ève

Meg

ève

- Not

re D

ame

de B

ellec

ombe

Val Cen

is La

nsleb

ourg

- Bas

e Pola

ire

Base

Polaire

- Val

Cenis

Lans

levilla

rd

Bessa

ns -

Base

Polaire

+ B

ase

Polaire

- Sar

dière

s

Sardiè

res -

Aus

sois

Bonne

val -

Lans

lebou

rg

0

20

40

60

80

100

120

140

dénivelé positif(en mètre)

dénivelé négatif(en mètre)

distance (enkilomètre)

34

b) Déroulement de la course Les mushers ont le droit d’inscrire 14 chiens à la course. A chaque départ ils en inscrivent 8 ou 10, avec obligation de finir l’étape avec minimum 6 chiens attelés. Ils ne peuvent pas retirer un chien durant une étape, sauf à certains points indiqués au départ de la course. Si un (ou des) chien(s) se blesse(nt) le musher doit le(s) ramener à la ligne d’arrivée dans le traîneau. (photo 7)

Photo 7 : Chien blessé durant la course, arrivé dans le traineau

2) Le recueil des données

a) Données sur les chiens (fiche par attelage, anne xe 2)

Chaque attelage a été contrôlé avant le départ de la course et a donné lieu à un recensement des chiens participants à la course : nom, numéro de puce, sexe, âge, place dans l’attelage, courses courues l’année passée et courses courues dans toute sa carrière. Un examen clinique a également été réalisé à tous les chiens afin de noter les blessures antérieures à la course.

35

b) L’ « interview musher » : entraînement, plan de nutrition

Chaque musher a été interviewé. La neige, la nuit, le froid, la disponibilité limitée des musher ont rendu les conditions d’interview difficiles et non optimales, obligeant parfois à réaliser les entretiens entre deux manches ou au steak out après la course. L’interview a permis de regrouper des informations sur l’alimentation des chiens. L’objectif était d’obtenir la description des plans de nutrition pendant les différentes phases d’entrainement ainsi que les compléments administrés. (Voir questionnaire en annexe 3 ) L’interview des musher visait également à renseigner en détail l’entrainement reçu par les chiens de l’attelage (cf. annexe 4)

c) Carnet « cas cliniques »

Afin de recenser toutes les maladies rencontrées sur la course, un petit carnet de « cas clinique » a été remis à tous les vétérinaires. Celui-ci a été très fortement inspiré de celui utilisé sur l’Alpirod en 1993 et en 1994. (12) (cf annexe 5) Chaque fiche était donc destinée à un chien pour une ou plusieurs maladies à une date précise.

d) Conditions de course

Tous les jours la température a été prise au thermomètre de la station nous accueillant, au moment du départ de la course. Les conditions météorologiques étant appréciées par mes soins et la qualité de la neige décrite selon l’avis de plusieurs mushers à l’arrivée de la course. Les dénivelés positifs et négatifs ont été relevés lors du tracé de la course, les distances réelles relevées au GPS porté par un musher. (cf annexe 6)

3) Traitement des données par le logiciel « sphinx »,

« access » et « excel »

Toutes les données récoltées pendant la course ont été enregistrées et codifiées dans trois questionnaires du logiciel « sphinx ». Un questionnaire sur les chiens (origine, entrainement, age, sexe etc…), un sur les conditions de course (nuit/jour, température etc…), et un sur les maladies relevées lors de la course (étape, chien, type de maladie, caractéristiques…). Chacun de ces questionnaires a permis d’obtenir des données brutes mais très vite une limite d’utilisation s’imposa dans le sens où l’on ne peut pas croiser ces trois questionnaires. Toutes les données ont donc été réencodées sur le

36

logiciel « access » afin de créer une grande banque de données compilant ces trois questionnaires et où j’ai pu croiser mes différents facteurs. A partir des données obtenues sur « access » l’étude statistique a été réalisée avec le logiciel « Excel » pour des raisons de praticité et de connaissances accrues de ce logiciel.

B] Résultats de l’enquête

1) Données brutes

* Sur les 277 chiens qui ont participé à La Grande Odyssée 2008, 66% étaient des

Alaskan Huskies à 66% et 34% des Siberian Huskies.

*Les chiens avaient entre 1.5 an et 10 ans (figure 2), mais près de 75% ont entre 2 et

5 ans, 22% entre 6 et 8 ans.

Figure 2 : Répartition (en %) des chiens en fonction de leur âge

*Il y avait presque deux fois plus de mâles que de femelles.

0

5

10

15

20

25

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Age en années

%

37

Nb de cas

N°étape

*La moitié des mushers n’avait jamais participé à une Grande Odyssée, un tiers avait

déjà participé 1 fois, 15% 2 fois et seulement 5% à trois éditions.

*Il apparaît trois « grandes » origines différentes des attelages :

-l’Amérique du Nord : Etats-Unis, Canada, Alaska, où les conditions d’entraînement sont souvent très bonnes, avec une température basse, un entraînement précoce et des pistes longues et variées. 20% des équipes en étaient originaire. -l’Europe du Nord : pays scandinaves, où le relief est quasi inexistant et l’entraînement ne peut s’y faire presque que sur du plat. 10 % des équipes en étaient originaire. -l’Europe « continentale » de la France à la république Tchèque en passant par l’Allemagne, où l’entraînement peut se faire sur des reliefs identiques à ceux de LGO mais où la neige et le froid manquent souvent. C’est le continent d’origine de la majorité des participants à l’édition 2008 avec 70 % des attelages.

*La répartition des cas est assez hétérogène (figure 3), avec un recensement maximal à la deuxième, quatrième et cinquième étape ainsi qu’à l’avant dernière étape. Il sera intéressant de voir si des éléments ont pu intervenir ces jours là. En tout 84 cas pathologiques ont été relevés. Figure 3 : Répartition chronologique des cas de maladies (en nombre de cas)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

1 2 3 4 5 7 8 9 10 11 12

38

a) Les traumatismes

-importance quantitative

Les traumatismes représentent près de la moitié des problèmes rencontrés lors de la course. Si toutes les affections podales (abrasions notamment) pour lesquelles les mushers ne nous contactent pas avaient été comptabilisées nous arriverions certainement à plus de la moitié des maladies de course (figure 4). Il s’agit de voir si les problèmes sont souvent les mêmes et si une prévention de ces traumas est possible. Les traumatismes ont non seulement une importance quantitative car ils sont très fréquents mais ils sont également importants car ils empêchent les chiens de courir, ralentissent l’équipage et si de trop nombreux chiens sont atteints l’équipage doit stopper la course. Figure 4 : Répartition des différentes entités pathologiques (en %)

0

10

20

30

40

50

60

trauma diarrhée maladiesmataboliques

fatigue maladies cardio-respiratoire

-régions atteintes

La moitié des traumas a été caractérisée précisément, les blessures musculaires et tendineuses sont prépondérantes. On remarque le plus souvent une douleur ainsi qu’une inflammation de la zone concernée.

%

39

Nb de cas

Figure 5 : Répartition des traumas selon leur type d’atteinte (en nombre de cas)

0

2

4

6

8

10

12

muscle tendon abrasion ligament infection morsure fracture

Figure 6 : Caractérisation des traumas (un même cas peut avoir plusieurs caractéristiques)

0

2

4

6

8

10

12

inflammation 2 douleur 3 douleur 2 douleur 1 oedème 1 oedème 2 oedème 3

nb

40

%

Figure 7 : Répartition des traumas en fonction de leur localisation (membre antérieur vs membre postérieur)

membre antérieur64%

membre postérieur28%

non connu8%

Figure 8 : Répartition des traumas sur le membre antérieur (en %)

0

10

20

30

40

50

60

épaule carpe coussinet nc doigt

41

%

Figure 9 : Répartition des traumas sur le membre postérieur (en %)

0

5

10

15

20

25

30

35

40

doigt cuisse bassin ongle tarse coussinet

Selon la figure 7, les membres antérieurs sont plus souvent atteints, à 64% des cas (soit 25 cas cliniques) contre 28% des cas pour les postérieurs (soit 11 cas cliniques). Les problèmes d’épaules sont très importants (14 chiens) ainsi que les problèmes de carpe ou de tarse (figure 9). Les problèmes de coussinets sont sous-représentés car les mushers ayant acquis de l’expérience dans le traitement de ces maladies « courantes », ne nous ont pas fait part de ses problèmes. Seuls les plus graves ont été enregistrés. Les membres antérieurs supportent plus de 60% du poids du chien et sont très sollicités dans les descentes notamment. C’est pourquoi on recense beaucoup de problèmes d’épaule, de carpe et d’abrasion de coussinets des membres antérieurs. La seule fracture de la course a également concerné un membre antérieur.

42

Nb de trauma

N°étape

-répartition chronologique

Est-ce que les traumas surviennent à n’importe quel moment ou bien y a-t-il une prédominance chronologique, c’est ce que nous allons étudier ici à l’aide de la figure 10. Les traumas sont apparus majoritairement aux étapes 2, 5,7, 9 et 11. Il sera intéressant de corréler ces chiffres aux difficultés de ces manches ainsi que se demander quels autres facteurs ont pu intervenir. Figure 10 : Répartition chronologique des traumas (en nombre de cas)

0

1

2

3

4

5

6

7

1 2 3 4 5 7 8 9 10 11 12

b) Les diarrhées -importance quantitative

Les diarrhées furent la deuxième maladie majeure de La Grande Odyssée 2008, avec plus du tiers des cas cliniques, même si seules les diarrhées les plus graves ont été enregistrées. Les diarrhées peuvent être expliquées en partie par le stress de la course ou des changements alimentaires, mais certaines sont d’origine bactérienne et nécessitent une attention particulière. Il n’y a pas eu d’épidémie de diarrhée virale lors de la course. Les données chiffrées (figure 11) concernant la répartition des cas de diarrhée selon leur origine suspectée sont à considérer avec beaucoup de précaution car sans faire d’analyse des selles il est très difficile d’être sûr de l’origine de la diarrhée.

.

43

%

Figure 11 : Répartition des diarrhées selon leur origine supposée (en %)

0

10

20

30

40

50

60

infectieuse alimentaire stress non connue

-répartition chronologique

La majorité des cas « graves » de diarrhée (c'est-à-dire nécessitant l’intervention de l’équipe vétérinaire) a été recensée dans les cinq premiers jours de course (figure 12). Deux attelages notamment ont du faire face à des diarrhées de stress et de changement alimentaire. Cela correspond au fait que ces diarrhées apparaissent après les premières étapes d’une course longue distance, au moment où les chiens sont le plus perturbés par le changement d’environnement

44

Nb de cas de diarrhée

N° étape

Figure 12 : Répartition chronologique des cas de diarrhée (en nombre de cas). (16,7).

0

1

2

3

4

5

6

7

8

2 3 4 5 8 9 10 11

c) Les affections métaboliques

-importance quantitative

Les affections métaboliques ont représenté 14% des maladies rencontrées avec 12 cas cliniques (dont un cas présentant à la fois des contractures et un coup de chaleur).(figure 13). Elles regroupent les coups de chaleur, les contractures musculaires et les déshydratations sans diarrhées. Les contractures et les déshydratations ont représenté chacune 6 % des maladies de la course (5 cas). Les coups de chaleur 3.6% (3 cas). Nous n’avons pas consigné les pertes d’appétit précisément, d’une part car cela a été un oubli regrettable dans la conception des carnets cliniques et d’autre part à cause de la non faisabilité de ce recensement dans les conditions de LGO 2008. Les vomissements ont également été oubliés lors de la conception des fiches cliniques. D’après mes estimations, au moins quatre attelages soit plus de trente chiens ont reçu un traitement pour essayer de palier à leur anorexie. Cette anorexie est souvent liée à une diminution de la capacité d’ingestion, en rapport avec l’effort sportif et la fatigue.

45

Figure 13 : Répartition des troubles métaboliques (en %) .

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

deshydratation coup de chaleur contracture

-répartition chronologique

Il est intéressant de voir que les cinq cas de déshydratation importante non liée à une diarrhée se sont produits dans les quatre premières étapes (figure 14). Ce profil correspond bien au fait que les déshydratations apparaissent généralement dans les premières étapes des courses longue distance, lorsque des attelages de niveau moyen tente de rivaliser avec les meilleurs attelages. Nous verrons dans le chapitre suivant si cette théorie est vérifiée ou si d’autres facteurs ont pu avoir une influence. Les coups de chaleur sont apparus sur les étapes 4 et 5. Nous verrons dans le chapitre suivant si un facteur peut expliquer ce pic. Les contractures retenues dans cette catégorie concernent uniquement les chiens présentant une raideur de l’ensemble des muscles.

%

46

Figure 14 : Répartition chronologique des troubles métaboliques (en nombre de cas).

0

1

2

3

4

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

déshydratation

coup de chaleur

contracture

d) Les cas de fatigue

-importance quantitative

Les cas de fatigue telle que le chien ne pouvait plus continuer la course sans repos « forcé » ont représenté 15% des interventions de l’équipe vétérinaire. Cette fatigue pouvait être une fatigue musculaire ou une fatigue générale.

-répartition chronologique

Le plus grand nombre de cas de fatigue a été relevé lors des 2 premières étapes (figure 15). On peut avancer l’hypothèse que, encore une fois, cela résulte du fait que des attelages mal entraînés tentent de rivaliser avec les meilleurs mushers mondiaux. Il faudra également noter que lors de ces 2 premières étapes un musher a du être stoppé au milieu de l’étape car ses performances ne lui permettaient pas d’arriver dans des limites de temps acceptables. Il est certain que ses chiens ont du souffrir de fatigue lors de ces étapes.

Nb de cas de troubles métaboliques

N°étape

47

Nb de cas

N° étape

Figure 15 : Répartition chronologique des cas de fatigue (en nombre de cas)

e) Les affections cardiorespiratoires

-importance quantitative

Les affections respiratoires des voies hautes ont représenté 1,4% des cas, soit 1 cas clinique. Lors de grands rassemblements de chiens on peut craindre le pire car une épidémie de toux du chenil ou bactérienne ne sont jamais à exclure. Sur LGO 2008 il n’y a donc eu qu’un cas de toux sporadique. 2,8% des chiens, soit 2 chiens, ont présenté des problèmes cardiaques : extrasystoles, tachycardie, troubles du rythme…

-répartition chronologique

Les deux cas d’affection cardiaque sont survenus au début de la course, en parallèle de problèmes de fatigue. On peut penser que ces deux cas sont liés aux désordres électrolytiques provoqués par une grande fatigue, un effort au dessus des capacités physiques des chiens et une déshydratation associée. Le cas de toux est apparu à la dixième étape.

0

0,5

1

1,5

2

3

3,5

4

4,5

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

2,5

48

2) Etude de différents facteurs

Dans cette partie nous n’étudierons pas l’influence des différents facteurs sur les troubles cardiorespiratoires car d’une part ceux-ci ne représentent que 3% des cas cliniques et d’autre part comme nous avons vu le paragraphe précédant les deux cas cardiaques « graves » sont fortement reliés à d’autres maladies.

a) Sur les traumatismes

- l’origine de l’attelage

Contrairement à ce qu’on aurait pu penser il n’y a pas eu de cas de traumatismes majeurs dans les équipages d’Europe du Nord (28 chiens).Sur les 193 chiens en provenance d’Europe, 33 ont eu un traumatisme et sur les 56 chiens en provenance d’Amérique du Nord seuls 3 ont eu un traumatisme (figure 16). On aurait pu imaginer que les chiens en provenance d’Europe du Nord seraient plus sujets à des traumatismes de par la géographie des pays d’origine : des pays relativement plats, avec peu de dénivelés et donc des difficultés à entrainer les chiens à aborder des pentes raides (très souvent sources de maladies). Mais il s’avère que les deux équipages d’Europe du Nord étaient des professionnels de très bon niveau (dans le haut du classement final), qui travaillent une bonne partie de l’année sur de la neige et ayant déjà participé deux fois chacun à LGO. Il sera intéressant par la suite d’étudier l’influence de l’entrainement et des participations à LGO. Par ailleurs 17% des chiens d’Europe ont eu des problèmes traumatiques : manque de condition physique pour certains, entrainement hors neige permanent pour d’autres sont des pistes à explorer.

Figure 16 : Incidence des traumatismes (en % de chiens atteints) selon le continent d’origine

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

amerique du nord europe europe du nord

%

49

%

- la race des chiens

16.8% des Siberian huskies contre 10.5% des Alaskan huskies ont eu un traumatisme recensé. En dehors des traumatismes où les Huskies sibériens furent plus atteints, sur les autres maladies l’incidence a été plus élevée dans la population des Alaskan Huskies (figure 17). Figure 17 : Comparaison de l’incidence des maladies dans les deux races

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

diarrhée fatigue maladie métabolique trauma

alaskan

siberian

- le nombre de participations

Aucun musher ayant déjà participé deux fois à LGO n’a eu à déplorer de cas de traumatisme. Le pourcentage de chiens ayant eu un traumatisme est bien plus élevé dans les équipages n’ayant jamais participé à LGO que dans les autres.(figure 18) L’expérience semble être bénéfique aux équipage : soit par le fait que certains chiens sont du coup habitués à ce type de dénivelés et d’épreuve soit par le fait que le conducteur sait à quoi s’attendre et du coup a entrainé ses chiens en conséquence.

50

%

Nb de participations

%

Figure 18 : Incidence des traumatismes (en % de chiens atteints) selon le nombre de participation à une GO

0,00%

2,00%

4,00%

6,00%

8,00%

10,00%

12,00%

14,00%

16,00%

3 2 1 0

- l’âge des chiens

Il semble que le nombre de traumatisme augmente avec l’âge. Avec une incidence de 27%, les chiens de 7 ans sont les plus atteints, suivis par ceux de 9 ans à 25%. Les plus jeunes ne sont tout de même pas épargnés puisque 13% des chiens de 2 ans et 6% des chiens de 3 ans ont eu des traumatismes (figure 19). Figure 19 : Incidence des traumatismes (en % de chiens atteints) selon leur âge

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Age (ans)

51

- la longueur des étapes

Il n’y a pas eu plus de cas de traumatismes lors d’étapes longues (figure 20). Il semble n’y avoir aucun rapport entre le nombre de traumas et la longueur des étapes. Figure 20 : Répartition des cas de traumatismes (moyenne) en fonction de la longueur des étapes (kms)

0

1

2

3

4

5

6

7

21 25 28 40 48 50 54 89 117

- le dénivelé positif des étapes

Il ne semble pas y avoir de lien entre le dénivelé positif de l’étape et les traumatismes au regard de la figure 21.

Nb de cas

52

Figure 21 : Répartition des cas de traumatismes (moyenne) en fonction dénivelé négatif des étapes (en mètre)

0

1

2

3

4

5

6

7

700 1200 1300 1400 2000 2100 2300 2400 2500 3000

- le dénivelé négatif des étapes

En observant le figure 22, il ne semble pas y avoir de lien entre le dénivelé négatif et le nombre de traumatisme. Le pic de cas est à 1000m de dénivelé alors que l’on aurait pu s’attendre à un maximum lors des étapes avec de forts dénivelés. Figure 22 : Répartition du nombre de cas de traumatismes en fonction du dénivelé négatif des étapes (en mètre)

0

2

4

6

8

10

12

700 1000 1100 1400 1800 2200 2500 2900 3200

Nb de cas de trauma

Dénivelé négatif (en mètres)

Nb de cas de trauma

Dénivelé négatif (en mètres)

53

Nb de cas de traumas

Etat de la neige

- la qualité de la neige

Il y a eu plus de cas de traumatisme sur neige « glacée » et « lourde », mais seulement deux à trois plus que sur neige « collante » ou « poudreuse » (figure 23). La neige glacée est réputée très traumatisante car les articulations subissent des chocs plus important et le manque d’appui peut entraîner des faux mouvements. La neige lourde quant à elle implique un effort plus grand, plus de fatigue et donc un risque accru de blessure. Figure 23 : Répartition du nombre de cas de traumatismes en fonction de la qualité de la neige

0

2

4

6

8

10

12

14

collante glacée lourde poudreuse

- la température extérieure

La répartition est relativement homogène (figure 24), on ne peut pas conclure quant à

l’influence de la température sur les traumatismes.

54

Nb de cas de traumas

Figure 24 : Répartition du nombre de cas de traumatismes en fonction de la température

0

2

4

6

8

10

12

14

-3 -2 -1 0 2 3

- la distance parcourue par le chien

Contrairement à se qu’on aurait pu croire le nombre de traumatismes n’augmente pas avec le nombre de kilomètres parcourus. Avec le résultat que nous avons là, à savoir le plus grand nombre de traumatismes survenant dans les 100 à 200 kms parcourus par le chien (figure 25), on peut émettre l’hypothèse que seuls les meilleurs chiens courent jusqu’à 500kms. Dans la première centaine de kilomètres les chiens les moins bien entraînés se blessent car les musher de niveau moyen tentent de rivaliser avec les meilleurs attelages, donc les chiens doivent se surpasser pour prétendre continuer la course. Or comme dans les premiers kilomètres les chiens ne sont pas encore fatigués, ils accélèrent, mais ce rythme est trop intense pour leur niveau physique d’où des accidents dès les premiers kilomètres.

Température (en °C)

55

Nb de cas de traumas

Figure 25 : Répartition du nombre de cas de traumatisme en fonction de la distance parcourue par le chien (en kilomètre)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

0-100 101-200 201-300 301-400 401-500

- le dénivelé négatif parcouru par le chien

On remarque clairement une diminution du nombre de cas de traumatisme lorsque le dénivelé négatif augmente (figure 26). Les traumatismes surviennent donc dans les premières descentes soit sur des chiens mal entrainés soit mal échauffés. Au fur et à mesure de la course l’affinage se fait, les chiens restants en course sont les meilleurs, les plus robustes et les mieux préparés. Il faut rappeler que les descentes de LGO sont parfois dangereuses, très techniques et seuls des musher bien préparés peuvent prétendre les aborder sans trop craindre de problème sur leurs chiens. C’est une des difficultés majeure de LGO et qui en fait sa spécificité.

Distance parcourue par le chien (km)

56

Nb de cas de traumas

Figure 26 : Répartition du nombre de cas de traumatisme en fonction du dénivelé négatif (en mètre) parcouru par le chien

0

5

10

15

20

25

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

- le dénivelé positif parcouru par le chien

On retrouve les mêmes données (figure 27) que pour l’influence du dénivelé négatif (figure 26) car les étapes comportaient approximativement le même dénivelé positif que négatif. Figure 27 : Répartition du nombre de cas de traumatisme en fonction du dénivelé positif (en mètre) parcouru par le chien

0

5

10

15

20

25

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

Nb de cas de traumas

Dénivelé négatif parcouru par le chien (en mètre)

Dénivelé positif parcouru par le chien (en mètre)

57

b) Sur les cas de diarrhée

- l’origine de l’attelage

Les attelages d’Amérique du Nord ont eu deux fois plus de chiens diarrhéiques que les attelages européens qui ont eu eux-mêmes deux fois plus de chiens diarrhéiques que les attelages d’Europe du nord (respectivement 9 chiens sur 56, 15 chiens sur 193 et 1 chien sur 29). Les diarrhées ont en effet touché 16% des chiens en provenance d’Amérique du Nord (figure 28). Il s’agit surtout d’un attelage canadien qui a rencontré beaucoup de cas de diarrhée, d’une part liés à un changement alimentaire important (ils n’avaient pas pu emporter la viande que les chiens mangeaient habituellement) et un changement de température très important (plus de 30°C de différence entre leur région d’origine et les Alpes). Nous avions vu que les cas de diarrhée étaient majoritairement apparus dans les premiers jours de course ; les chiens des tous les continents ont été soumis à un stress énorme, notamment les premiers jours de course, ce qui explique en partie le fait que des cas de diarrhée soient apparus sur les chiens de toutes origines. Il est important que les musher participent à un grand nombre de compétition dès le plus jeune âge des chiens, voire amènent les chiots de 6-8mois (à condition qu’ils soient bien vaccinés) sur les sites de course. Malgré cela il est rare que les compétitions ou les représentations attirent autant de monde que LGO. Il sera intéressant de voir si les attelages ayant déjà participé à une édition de LGO sont moins sujet au stress. Le stress dépend également beaucoup du musher, de la façon qu’il aborde la compétition, qu’il traite ses chiens… Figure 28 : Incidence des diarrhées (en % de chiens atteints) selon le continent d’origine

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

amerique du nord europe europe du nord

%

Continent d’origine

58

- la race des chiens

10% des Alaskan huskies contre 6.5% des Siberian huskies ont eu une diarrhée recensée.

- le nombre de participation à LGO

Le pourcentage de chiens diarrhéiques est plus important dans les équipages n’ayant jamais participé à une GO (figure 29). Encore une fois l’expérience de la course semble bénéfique. Figure 29 : Incidence des diarrhées (en % de chiens atteints) selon le nombre de participation à une GO

0,00%

2,00%

4,00%

6,00%

8,00%

10,00%

12,00%

14,00%

16,00%

3 2 1 0

- l’âge des chiens

Les plus fortes incidences : 14%, 12% et 10% concernent respectivement les chiens de 5, 4 et 2 ans. Au-delà de 5 ans l’incidence des diarrhées est faible voire nulle.(figure 30)

Nb de participations

59

Figure 30 : Incidence des diarrhées (en % de chiens atteints) selon leur âge

0,00

2,00

4,00

6,00

8,00

10,00

12,00

14,00

16,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

- la longueur des étapes

En observant les données de la figure 31 il semble n’y avoir aucun lien entre la longueur de l’étape et le nombre de diarrhées recensées. Figure 31 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction de la longueur des étapes (en km)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

21 25 28 40 48 50 54 89 117

Age des chiens

Nb de cas de diarrhée

Longueur des étapes (en km)

60

- le dénivelé positif des étapes

La figure 32 ne permet pas de mettre en évidence une relation apparente.

Figure 32 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction du dénivelé positif des étapes (en mètre)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

700 1200 1300 1400 2000 2100 2300 2400 2500 3000

- le dénivelé négatif des étapes

Les cas se répartissent quasiment également quelque soit le dénivelé (figure 33). Il n’y a pas de relation entre le dénivelé négatif et les cas de diarrhée.

Nb de cas de diarrhée

Dénivelé positif des étapes (en mètre)

61

Figure 33 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction du dénivelé négatif des étapes (en mètre)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

700 1000 1100 1400 1800 2200 2500 2900 3200

- la qualité de la neige

On observe quatre à cinq fois plus de diarrhées sur les étapes où la neige a été qualifiée de « glacée » ou de « lourde » (figure 34). Lors de ces étapes le stress ressenti par le chien, qu’il soit un stress d’effort pur ou de proprioception, est plus important, d’où un nombre accru de cas de diarrhées. Figure 34 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction de la qualité de la neige

0

2

4

6

8

10

12

collante glacée lourde poudreuse

Nb de cas de diarrhée

Dénivelé négatif des étapes (en mètre)

Nb de cas de diarrhée

Etat de la neige

62

- la température extérieure

Les cas de diarrhée se répartissent sur tout le gradient de température, avec un pic les journées à -2°C (figure 35). Des problèmes digestifs peuvent apparaitre avec des variations de températures ; durant la course ces variations n’ont pas été trop importantes bien qu’au soleil la température semblait supérieure à celle relevée. Les différences de températures se sont surtout fait avec les pays les pays d’origines (Canada, Norvège, Suède…) d’où les équipages arrivaient. Pour les chiens provenant de ces pays où les températures étaient largement inférieures (-20°C à -30°C) la différence était très grande et cela a « déranger » certains chiens tant sur le point digestif (anorexie liée à une température trop élevée) que sur le point physique (risque de coups de chaleur) et psychologique (fin de l’hiver = fin des compétions dans l’esprit de certains chiens) Figure 35 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction de la température

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-3 -2 -1 0 2 3

- la distance parcourue par le chien

Les plus nombreux cas de diarrhée apparaissent dans les deux cents premiers kilomètres parcourus par les chiens (figure 36). L’hypothèse que nous pouvons faire est que les chiens doivent s’habituer au stress de la course, à la fatigue, au changement alimentaire éventuel etc.… De plus les chiens trop atteints de diarrhée ne continuent pas la course, d’où une diminution des cas.

Nb de cas de diarrhée

Température extérieure (en °C)

63

Figure 36 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction la distance parcourue par le chien (en kilomètre)

0

2

4

6

8

10

12

14

0-100 101-200 201-300 301-400 401-500

- le dénivelé négatif parcouru par le chien

Les diarrhées ne sont pas différenciées sur cette figure mais le nombre total de diarrhée diminue avec l’augmentation du dénivelé parcouru (figure 37). Encore une fois on peut supposer que les chiens souffrent moins du stress (première cause de diarrhée en course) au fur et à mesure qu’ils parcourent plus de kilomètres. Figure 37 : Répartition du nombre de cas de diarrhée en fonction du dénivelé négatif (en mètre) parcouru par le chien

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

Distance parcourue par le chien (en km)

Nb des cas de diarrhée

Nb de cas de diarrhée

Dénivelé négatif parcouru le chien (en mètre)

64

- le dénivelé positif parcouru par le chien

On constate sur la figure 38 aussi que le nombre de cas de diarrhées diminue lorsque le dénivelé positif parcouru par le chien augmente. Figure 38 : Répartition du nombre de cas de diarrhées en fonction du dénivelé positif (en mètre) parcouru par le chien

0

2

4

6

8

10

12

14

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

c) Sur les troubles métaboliques

- l’origine de l’attelage

L’incidence la plus forte est de 7% des chiens en provenance d’Amérique du Nord (4 chiens sur 56) (figure 39). On pourrait faire l’hypothèse qu’un certain nombre de ces troubles métaboliques peuvent être reliés aux cas de diarrhées (par pertes d’électrolytes, ou secondairement à de l’anorexie, à la fatigue induite par la diarrhée…) mais même si 83% des chiens ayant présenté des troubles métaboliques ont également présenté des traumatismes (à 83%) ou de la fatigue (16%) , 33% d’entre eux avait également eu un épisode de diarrhée durant LGO mais dans 100% des cas cet épisode a eu lieu plus de 3 étapes avant ou après la présentation de signes de troubles métaboliques.

Nb de cas de diarrhée

Dénivelé positif parcouru par le chien (en mètre)

65

Figure 39 : Incidence des troubles métaboliques (en % de chiens atteints) selon le continent d’origine

0

1

2

3

4

5

6

7

8

amerique du nord europe europe du nord

- la race des chiens

3 % des Alaskan huskies contre 2% des Siberian huskies ont eu un trouble métabolique.

- le nombre de participations

Plus le nombre de participation augmente plus le nombre de cas de troubles métaboliques est bas. (figure 40)

%

continent

66

Figure 40: Incidence des troubles métaboliques (en % de chiens atteints) selon le nombre de participation à une GO

0,00%

1,00%

2,00%

3,00%

4,00%

5,00%

6,00%

7,00%

3 2 1 0

- l’âge des chiens

Les chiens ayant l’incidence des troubles métaboliques la plus forte ont entre 4 et 8 ans.( figure 41) Figure 41 : Incidence des troubles métaboliques (en % de chiens atteints) selon leur âge

Nb de participation

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

7,00

8,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9

%

Age des chiens (ans)

67

- la longueur des étapes

Dans ce cas, sur la figure 42, il semble qu’il y a plus de cas lorsque la longueur augmente, mais sans que cette relation soit exponentielle ni même proportionnelle. Figure 42 : Répartition du nombre de cas de maladies métaboliques en fonction de la longueur des étapes (en km)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

21 25 28 40 48 50 54 89 117

- le dénivelé positif des étapes

Il semblerait que les troubles métaboliques aient plus tendance à apparaitre lorsque le dénivelé augmente.(figure 43)

Nb de cas de maladie métabolique

Longueur des étapes (en km)

68

Figure 43 : Répartition du nombre de cas de maladies métaboliques en fonction du dénivelé positif des étapes (en mètre)

0

1

2

3

4

5

6

700 1200 1300 1400 2000 2100 2300 2400 2500 3000

- le dénivelé négatif des étapes

Les troubles métaboliques apparaissent lorsque le dénivelé négatif augmente, avec un maximum de cas lors des étapes à 3200m de dénivelé négatif. (figure 44). Figure 44 : Répartition du nombre de cas de maladies métaboliques en fonction du dénivelé négatif des étapes (en mètre)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

700 1000 1100 1400 1800 2200 2500 2900 3200

Dénivelé positif des étapes (en mètre)

Nb de cas de maladie métabolique

Nb de cas de maladie métabolique

Dénivelé négatif des étapes (en mètre)

69

- la qualité de la neige

Il y a eu plus de cas de maladie métabolique les jours de neige « glacée »(figure 45), liés au stress d’effort et de proprioception plus importants. Figure 45 : Répartition du nombre de cas de troubles métaboliques en fonction de la qualité de la neige

0

1

2

3

4

5

6

collante glacée lourde poudreuse

- la température extérieure

On aurait pu s’attendre à trouver les cas de troubles métaboliques les jours de très grand froid ou de plus forte chaleur, mais ce ne fut pas le cas….du moins sur les cas relevés (problème de saisi des cas de troubles métaboliques que j’ai déjà évoqué).(figure 46)

nb de cas de troubles métaboliques

Etat de la neige

70

Figure 46 : Répartition du nombre de cas de troubles métaboliques en fonction de la température

0

1

2

3

4

5

6

-3 -2 -1 0 2 3

- la distance parcourue par le chien

Tous les cas de coup de chaleur, de déshydratation importante et de contracture musculaire sont apparus sur des chiens ayant parcourus entre 0 et 100 kilomètres (figure 47). Là encore le manque d’entraînement ou un niveau physique insuffisant peut être mis en cause. Figure 47 : Répartition du nombre de cas de troubles métaboliques en fonction de la distance parcourue par le chien (en kilomètre)

0

1

2

3

4

5

6

7

8

0-100 101-200 201-300 301-400 401-500

Température extérieur (en °C)

Nb de cas de troubles métaboliques

Nb de cas de troubles métaboliques

Distance parcourue par le chien (en km)

71

- le dénivelé négatif parcouru par le chien

Tous les cas de troubles métaboliques majeurs relevés lors de la course sont apparus dans les premiers 5000m de dénivelé négatif parcourus par les chiens (figure 48). Je reviendrai plus tard sur les problèmes de saisi des maladies et notamment des troubles métaboliques ; et ceux-ci ne permettent pas de conclure clairement. D’après mon expérience personnelle un grand nombre de cas d’anorexie sont apparus dans les derniers jours et/ou dans les derniers kilomètres de course. Figure 48 : Répartition du nombre de cas de troubles métaboliques en fonction du dénivelé négatif (en mètre) parcouru par le chien

0

1

2

3

4

5

6

7

8

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

- le dénivelé positif parcouru par le chien

Idem figure 49, mêmes explications.

Nb de cas de troubles métaboliques

Dénivelé négatif parcouru par le chien (en m)

72

Figure 49 : Répartition du nombre de cas de troubles métaboliques en fonction du dénivelé positif (en mètre) parcouru par le chien

0

1

2

3

4

5

6

7

8

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

d) Sur les cas de fatigue

- l’origine de l’attelage

2.5% des chiens d’Europe ont souffert de fatigue extrême (5 chiens sur 193)(figure 50). Aucun chien dans les équipes du nord de l’Europe ou de l’Amérique.

Nb de cas de troubles métaboliques

Dénivelé positif parcouru par le chien (en m)

73

Figure 50 : Incidence des cas de fatigue (en % de chiens atteints) selon le continent d’origine

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

amerique du nord europe europe du nord

- la race des chiens

2,3 % des Alaskan huskies contre 1% des Siberian huskies ont eu une grande fatigue.

- le nombre de participation

Dans ce cas il ne semble pas y avoir de différence (hormis pour 3 participations), malgré tout les pourcentages sont assez proches (de 3% à 4.7%) (figure 51).

%

74

Figure 51 : Incidence des cas de fatigue (en % de chiens atteints) selon le nombre de participation à une GO

0,00%

0,50%

1,00%

1,50%

2,00%

2,50%

3,00%

3,50%

4,00%

4,50%

5,00%

3 2 1 0

- l’âge des chiens

L’incidence des cas de fatigue est à nouveau la plus forte chez les chiens de 7 ans (16% des chiens de 7 ans atteints). Puis les incidences les plus fortes se trouvent chez les chiens de 6 et 8 ans. (figure 52) Figure 52 : Incidence des cas de fatigue (en % de chiens atteints) selon leur âge

0,00

2,00

4,00

6,00

8,00

10,00

12,00

14,00

16,00

18,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Nb de participations

%

Age des chiens (ans)

75

- la longueur des étapes

Sans augmenter proportionnellement les cas de fatigue augmentent lorsque la longueur des étapes augmente (figure 53). Figure 53 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction de la longueur des étapes (en km)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

21 25 28 40 48 50 54 89 117

-le dénivelé positif des étapes

Là encore il semblerait que les cas de fatigue ont plus tendance à se manifester quand le dénivelé positif augmente (figure 54).

Nb de cas de fatigue

Longueur des étapes (en km)

76

Figure 54 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction du dénivelé positif des étapes (en mètre)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

700 1200 1300 1400 2000 2100 2300 2400 2500 3000

- le dénivelé négatif des étapes

Même s’ils ont tendance à apparaitre lorsque le dénivelé augmente (figure 55), il est difficile de conclure à une relation entre les cas de fatigue et le dénivelé négatif. Figure 55 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction du dénivelé négatif des étapes (en mètre)

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

700 1000 1100 1400 1800 2200 2500 2900 3200

Nb de cas de fatigue

Dénivelé positif des étapes (en m)

Nb de cas de fatigue

Dénivelé négatif des étapes

77

- la qualité de la neige

On voit nettement qu’il y a eu beaucoup plus de cas de fatigue les jours où la neige a été qualifiée de « lourde » (figure 56). Il y a également eu un cas lors de jour de neige « poudreuse ». Cela permet de suspecter fortement un effort beaucoup plus important sur ce type de neige où les chiens doivent forcer pour tirer un traîneau qui n’avance pas, tout en ayant du mal à se mouvoir dans cette neige. Figure 56 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction de la qualité de la neige

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

4

4,5

collante glacée lourde poudreuse

- la température extérieure

Il y a eu trois fois plus de cas de fatigue relevés les jours où la température a été la plus élevée (figure 57). On peut se risquer à dire que des températures élevées sont néfastes pour le travail des chiens. Les Huskies sont des chiens du « grand froid », qui supportent mal une température supérieure à 10°C pendant l’effort. Encore une fois les températures réelles ont pu être plus élevées (et/ou plus basses) que celles relevées en station.

Nb de cas de fatigue

Etat de la neige

78

Figure 57 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction de la température

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

-3 -2 -1 0 2 3

- la distance parcourue par le chien

Là encore un révélateur de manque de niveau physique, mais aussi un cas apparu après 400 kilomètres (figure 58), ce qui ne parait absolument pas aberrent compte tenu de la difficulté des épreuves. Figure 58 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction de la distance parcourue par le chien (en kilomètre)

0

1

2

3

4

5

0-100 101-200 201-300 301-400 401-500

Nb de cas de fatigue

Température extérieure (en °C)

Nb de cas de fatigue

Distance parcourue par le chien (en km)

79

- le dénivelé négatif parcouru par le chien

Les trois premiers cas sont survenus dans la première tranche puis un cas dans la deuxième et un cas dans la dernière tranche (figure 59). Il n’y a pas de différence très significative. Figure 59 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction du dénivelé négatif (en mètre) parcouru par le chien

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

- le dénivelé positif parcouru par le chien

Mêmes explications concernant la figure 60 que celles pour l’influence du dénivelé négatif.

Nb de cas de fatigue

Dénivelé négatif parcouru par le chien (en m)

80

Figure 60 : Répartition du nombre de cas de fatigue en fonction du dénivelé positif (en mètre) parcouru par le chien

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

[0-5000] [5001-10000] [10000-15000] [15000-20000]

e) La place sur l’attelage Cette étude n’est pas possible car chaque chien a plusieurs place possible sur l’attelage (données recueillies auprès de chaque musher) et nous n’avons pas relevé la place de chaque chien à chaque étape il est donc impossible dans ces conditions de relier une place à une maladie.

f) La lumière : jour/nuit Il est intéressant de savoir si les maladies surviennent plus le jour que la nuit ou inversement. Sur la figure 61 on voit distinctement que les maladies sont beaucoup plus survenues en moyenne les étapes de jour que les étapes de nuit. Mais cela permet de soulever une question épineuse : est ce que les cas ont bien été tous relevés après l’étape ou bien après, le lendemain ou à un moment de « temps mort » .

Dénivelé positif parcouru par le chien (en m)

Nb de cas de fatigue

81

Figure 61 : Comparaison des moyennes de maladie entre le jour et la nuit

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

diarrhée fatigue trauma maladie métabolique

jour

nuit

g) L’entraînement

Ce facteur me semble extrêmement important. Malheureusement les données récoltées concernant l’entrainement manquent de précisions et certains mushers n’ont pu y répondre. Les résultats suivants sont donc une piste à suivre, à explorer dans le futur. La solution trouvée ici sur la figure 62 pour pouvoir essayer de faire ressortir l’influence de l’entrainement a été de calculer approximativement la distance totale parcourue par les chiens lors d’une année d’entrainement, sans tenir compte du type d’entrainement. La figure représente l’incidence des maladies dans chaque « tranche de kilométrage ». Globalement plus le chien a parcouru de kilomètres lors de ses entrainements moins il est sujet aux différentes maladies. (Incidence de chien sain de plus de 90% chez les individus ayant parcouru plus de 4000kms). L’incidence des traumatismes a également légèrement tendance à baisser avec l’augmentation de l’entrainement.

Moyenne de nb de maladie

82

Figure 62 : Incidence des maladies en fonction des kilomètres effectués lors de l’entrainement annuel

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1500-2000 2000-2500 2500-3000 3000-3500 3500-4000 + 4000

diarrhée fatigue maladie métabolique rien trauma

Si on compare les incidences des maladies en fonction du kilométrage estimé en traineau sur neige (figure 63) on voit que plus le kilométrage sur neige à l’entrainement augmente moins les chiens sont sujets à la fatigue et à moindre mesure aux traumatismes. Par contre il ne semble pas y avoir d’effet sur les diarrhées ou sur les maladies métaboliques.

Kms effectués lors de l’entrainement annuel

83

Figure 63 : Influence du nombre de kilomètres d’entrainement sur neige sur l’incidence des maladies

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

0 300-400 600-700 1100-1400 1700-1800 >1800

diarrhée fatigue maladie métabolique trauma

h) Le classement final Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le nombre de cas de traumatisme dans l’attelage ne dépend pas du niveau de l’attelage puisque, mis à part le vainqueur, on retrouve globalement le même nombre de cas de traumatismes dans les équipages arrivés dans les premiers que dans les équipages classés derniers (figure 64). Mais cela signifie tout de même que pour un rythme plus soutenu il y a moins de problèmes dans les attelages bien classés, alors que les attelages moins bien classés doivent ralentir le rythme ou abandonner des épreuves pour ne pas blesser les chiens. Il y a eu autant de cas de maladies métaboliques dans les premiers attelages que dans les derniers et plus de cas de fatigue dans les premiers attelages.

Kms sur neige effectués

84

Nb de cas de maladie

Figure 64 : « Influence » du classement final (donc du niveau de l’attelage) sur le nombre de maladies.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1.KARLS

SON

2.IN

AUEN

3.REIT

AN

4.HAVRDA

5.VONDRAK

6.JU

ILLA

GUET

7.BENETT

8.PONTIE

R

9.HUNT

10.H

ERITIE

R

11.C

OMBAZARD

12.D

UCHESNE

13.T

RAVADON

14.M

ATHIS

15.S

CHUMACHER

16.M

ORIN

17.U

LMAN

18.H

OFFMANN

19.T

ATU

diarrhée fatigue maladie métabolique trauma

Classement final

85

TROISIÈME PARTIE : LA SYNTHÈSE DES DONNÉES

A] Comparaison avec les données de l’Alpirod 93/94

1) Nombre de chiens

Plus un échantillon est grand plus on a de cas à étudier et plus la précision augmente. Dans cette étude 277 chiens participaient à la course, contre 450 en 1993 et 670 en 1994.

2) Origine des attelages

Sur les trois courses les continents d’origine se tiennent globalement dans les mêmes proportions (figure 65). Il est à noter cependant la participation de plus en plus importante d’équipes d’Europe de l’Est (Croatie, République Tchèque…) Figure 65 : Comparaison de l’origine des attelages entre les Alpirod 1993.1994 et La Grande Odyssée 2008

0 10 20 30 40 50 60 70

%

Scandinavie Europe Amérique du nord

ALPIROD 1993 ALPIROD 1994 LGO 2008

86

3) Incidence des différentes maladies

Concernant les incidences des cinq grandes maladies de course, on remarque qu’elles sont restées globalement du même ordre sur les trois années (figure 66). On peut tout de même remettre en question ces résultats du fait du biais induit par le changement d’équipe vétérinaire entre les Alpirod et LGO 2008. Nous ne savons pas si les conditions dans lesquelles les données ont été relevées ont été les mêmes pour les deux équipes vétérinaires. Les mêmes difficultés d’enregistrements des cas cliniques ont été relevées dans la discussion de la thèse de DERUAZ S. (12) Figure 66 : Comparaison de la répartition des différentes maladies lors des 3 courses

a) Cas de traumatisme

Bien que l’incidence des traumas fût du même ordre sur les trois courses, on se rend compte que leurs répartitions sont différentes (figure 67). Le plus flagrant est l’incidence des maladies de coussinets. Je pense que d’une part lors de LGO 2008 nous avons relevé uniquement les cas les plus graves d’atteinte des coussinets alors que lors des Alpirod des cas moins graves ont été relevés, et d’autre part je pense que les mausers préviennent efficacement ces problèmes. Nous avons distribué l’onguent réparateur pour les coussinets à tous les muser, qui l’utilisaient alors sans forcément nous faire voir les coussinets peu abîmés. Les épaules, les tarses et les carpes restent des articulations très sollicitées lors des courses. Il ne semble pas y avoir eu de progression dans la lutte contre ces maladies. Il est difficile d’interpréter l’évolution de l’origine des lésions (musculaire, tendineuse ou ligamentaire) compte tenu du manque de relevé en 1994 et de l’appréciation personnelle qui rentre souvent en jeu afin de déterminer l’origine d’une lésion.

0 10 20 30 40 50 60 70

%

CARDIORESP. FATIGUE METABOLIQUE DIARRHEE TRAUMA

ALPIROD 1993 ALPIROD 1994 LGO 2008

87

Figure 67 : Comparaison de la répartition des cas de traumas sur les 3 courses

b) Cas de diarrhées Lors de LGO 2008, dans 56% des cas nous n’avons pas pu être catégoriques sur l’origine de la diarrhée. Il semblerait qu’une bonne partie soit imputable au stress mais nous avions souvent des doutes entre une cause alimentaire, le stress mais également avec les variations de températures. En 1994 une épidémie d’entérite infectieuse était apparue dans les premiers jours de course (figure 68). Il semblerait que les diarrhées d’origine alimentaire n’ont pas régressé en 15 ans. Figure 68 : Comparaison de la répartition des cas de diarrhées selon leur origine sur les 3 courses

0 5

10 15 20 25 30 35

%

coussinet muscle tendon ligament epaule carpe/tarse doigt griffe

ALPIROD 1993 ALPIROD 1994 LGO 2008

0 10 20 30 40 50 60 70 80

infectieuse alimentaire stress non connue

ALPIROD 1993 ALPIROD 1994 LGO 1008

%

88

c) Cas de fatigue Le recensement des cas de fatigue est celui le plus controversé, en 2008 comme en 93/94. En 2008 de nombreux cas de fatigue ont été l’objet de consultation sans toutefois être relevés. Le même problème semble être apparu en 1994. Il faut toujours garder à l’esprit qu’il revient à chaque membre de l’équipe vétérinaire de relever les noms des chiens traités et que les conditions de course ne sont pas toujours favorables à cette « perte de temps ». Mais j’ai déjà soulevé ce problème de suivi. Figure 69 : Comparaison des pourcentages de cas de diarrhée lors des 3 courses

.

d) Cas de maladie métabolique Au premier abord on remarque sur la figure 70 que l’incidence des maladies métaboliques a été la plus importante en 2008 lors de LGO. Figure 70 : Comparaison des pourcentages de cas de maladie métaboliques lors des 3 courses

.

0 2 4 6 8

10 12 14 16 18

Alpirod 1993 Alpirod 1994 LGO 2008

%

0

2

4

6

8

10

12

14

16

ALPIROD 1993 ALPIROD 1994 LGO 2008

%

89

Figure 71 : Comparaison des entités pathologiques des maladies métaboliques

0

10

20

30

40

50

60

70

80

désh

ydra

tatio

n

coup

de

chale

ur

cont

ractu

re

perte

d'ap

pétit

trem

blem

ents/

conv

ulsion

s

vom

issem

ents

lgo2008 alpirod 1993 alpirod 1994

Ces chiffres sont à relativiser car sur les trois courses les méthodes de recensement des cas ont été différentes. En 1993 et 2008 les fiches ne comportaient pas spécifiquement la mention « perte d’appétit » mais ils ont tout de même été relevés en tant que tel en 1993 (figure 71). De nombreux cas d’anorexie n’ont pas été relevés en 2008 soit par désintérêt du vétérinaire soignant soit du fait de l’oubli de la catégorie précise « anorexie » sur les fiches. Sur les trois courses l’appréciation des cas de déshydratation et de contractures n’a pas été la même, et cela est logique. En effet il parait difficile de cerner exactement un cas de déshydratation uniquement relié à un problème métabolique strict. De même les contractures sont à relier aux problèmes musculo-squelettiques dans la plupart des cas et il est difficile d’être catégorique sur une origine purement métabolique. Ce qui ressort tout de même le plus clairement est le problème de la perte d’appétit. Celle-ci peut avoir différentes origines : le stress, l’effort, la fatigue. Il est évident qu’un chien anorexique est en danger sur une course longue-distance, ses réserves s’épuisent très vite et s’il ne se remet pas à manger assez vite le chien doit être sorti de la course.

%

90

B] Comparaison avec d’autres courses

1) Comparaison avec les données de La Grande Odyssé e 2006

(29)

La comparaison avec les données des deux éditions de l’Alpirod est intéressante (figure 72) car on peut voir l’évolution sur 15 ans des différentes maladies. Dans ce paragraphe nous allons voir si sur deux éditions de La Grande Odyssée les maladies relevées ont été du même ordre ou non. La prise en compte des cas a été réalisé différemment, non pas par des fiches avec des codes pré établis comme sur LGO 2008 ou les Alpirod 93/94 mais par des feuilles A4 avec les intitulés : CHIEN (Equipage + Nom) : AFFECTION (Description) : TRAITEMENTS : SUIVI/EVOLUTION : Les mêmes difficultés de recensement des cas, soit à causes des conditions de course ou climatiques soit par rapport à l’organisation même de l’équipe vétérinaire. Les méthodes de recensement des cas étant différentes sur les deux éditions de LGO les données sont à interpréter avec prudence. La différence la plus frappante est l’incidence des traumatismes : 31% des chiens atteints en 2006 (soit 75 chiens) contre seulement 14% des chiens atteints en 2008 (soit 39 chiens). En ce qui concerne les maladies métaboliques l’incidence en 2006 était de 8% (soit 18 chiens) contre 4% en 2008 (soit 12 chiens) mais en 2006 les cas d’anorexie ont été recensés et représentent 2/3 des cas de maladie métabolique (12 cas) alors qu’en 2008 les cas d’anorexie (nombreux) n’ont pas été relevés.

Figure 72 : Comparaison de l’incidence des maladies sur l’ensemble des chiens participants à chaque édition (en % de chiens atteints)

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

traumatismes diarrhées maladies métaboliques fatigue

incidence LGO 2006 incidence LGO2008

%

91

Il y a eu plus du double de cas de maladie musculaire (ou tendineuse ou ligamentaire) relevés en 2006 par rapport à 2008. (figure 73) Figure 73 : Incidence des différents types de traumatisme (en % de chiens atteints)

0,00

2,00

4,00

6,00

8,00

10,00

12,00

14,00

16,00

carpe/tarse épaule coude muscle/tendon/ligament

incidence LGO 2006 incidence LGO 2008

2) Comparaison avec l’Atlantirod 2008 et les Champi onnats du

Monde IFSS 2009

Mes expériences personnelles me permettent de comparer les maladies de LGO 2008 à d’autres courses : l’Atlantirod les 29 et 30 novembre 2008 à Le Gâvre (Loire Atlantique, France) et les Championnats du Monde IFSS en janvier 2009 à Daaquam (Quebec, Canada). Lors de l’Atlantirod les conditions étaient complètement différentes, puisqu’il s’agit d’une compétition de deux jours, hors neige, un temps humide assez frais (10°C environ) et les Alaskan Huskies ne sont pas admis sur la compétition. Cette course verte, sur herbe, compte pour le championnat national de la fédération française de pulka et traîneaux à chiens nordiques. Plusieurs disciplines sont au programme : le cani-cross, course à pied en rythme avec le chien, le vélo, harnaché de 1 ou 2 chiens et le kart « traîneau des herbes » tiré par 3 à 8 chiens. 70 mushers et 400 chiens évoluent sur trois parcours : enfant de 2,5 km, moyen de 6,5 km et grand de 8 km. Ce fut l’occasion de voir courir des Malamute, Groenlandais et autres Samoyède, que l’on voit rarement sur les compétitions IFSS. Le niveau de compétition était inférieur à celui d’une GO et de nombreux chiens arrivèrent difficilement au bout de leur course de 10 kms. Ce fut un très bon moyen pour moi pour me rendre compte de l’intensité physique et de l’entrainement nécessaire pour pouvoir prétendre disputer une compétition telle que LGO. Lors des Championnats du Monde de traineau à chiens IFSS qui ont eu lieu à Daaquam (Québec) en janvier 2009 les conditions de courses étaient tout à fait différentes : des

%

92

épreuves beaucoup plus courtes, essentiellement basées sur du sprint, une géographie avec beaucoup moins de dénivelés (quasiment nuls) et des conditions climatiques de froid avec un grand « F » (-30°C en moyenne). Sur les 2500 chiens participants aux différentes courses nous avons du faire face : à une seule morsure, deux équipages souffrant de diarrhée (certainement liée à des changements alimentaires), deux dermatites interdigitées, cinq gelures importantes. Le fonctionnement des courses étant différent (les chiens ne courraient souvent qu’un jour ou deux) nous n’avons pas été appelé pour la plupart des diarrhées : un grand nombre de chiens arrivaient sur la ligne d’arrivée avec les postérieurs et la queue recouverts de diarrhée hémorragique. Les mushers les prenaient en charge tout seul en les mettant au repos ou en les ramenant chez eux au plus vite. Compte tenu des températures extrêmement froides de nombreux chiens présentaient également des gelures superficielles sans gravité, au niveau des pattes, du scrotum, des mamelles ou au niveau du passage des sangles des harnais (avec souvent une accumulation de neige ou de glace autour du harnais dans ces endroits là). Une autre expérience que je retiendrai de cette compétition est celle des contrôles antidopages. En effet ceux-ci étaient prévus officiellement et pour chaque course soit un chien soit son conducteur a été contrôlé par l’organisation. Le propriétaire du chien était informé du contrôle sur la ligne d’arrivée. Le chien était clairement identifié et devait rester enfermer sous le contrôle du musher jusqu’au rendez-vous fixé environ trente minutes plus tard afin de procéder à un contrôle urinaire dans les règles (plusieurs pots scellés, plusieurs paires de gants, des témoins présents….). Les pots d’urines une fois scellés et numérotés furent envoyés à un laboratoire d’analyse indépendant. La liste des substances interdites ou règlementées se trouve sur le site internet www.sleddogsport.com (2) (extrait en annexe 10). Il me semble très important que ce sport soit dorénavant bien encadré du point de vue dopage car cela permettra une reconnaissance de cette pratique comme un sport à part entière.

C] Discussion

1) Validité des résultats

Il s’agit de voir si les résultats obtenus lors de cette étude sont fiables, et s’ils peuvent servir de référence pour de futures études ou bien même s’ils peuvent être retenus comme tel. En effet de nombreux biais rentrent en compte, les difficultés climatiques, de fatigue et quelque fois de désorganisation au sein de l’équipe vétérinaire n’ont pas permis de faire un relevé rigoureux tel qu’une étude statistique rigoureuse puisse être réalisée. Cependant de grandes lignes apparaissent de cette étude, d’une part confortent des informations bibliographiques et d’autres part permettent d’esquisser de nouvelles pistes. On retrouve trois grands domaines pathologiques : les traumatismes qui représentent la plus grande importance quantitative et qualitative, les affections gastro-entérologiques qui peuvent être très graves et mettre la vie de l’animal en danger, et enfin les troubles métaboliques et les cas de fatigue et d’anorexie qui amoindrissent considérablement la santé et le niveau de performance des chiens.

93

La répartition globale des maladies au long des épreuves suit à peu près la même répartition que dans l’étude des éditions de L’Alpirod 1993 et 1994. (12) La majorité des maladies apparaissant dans les 5 premiers jours de course. On retrouve également la même constatation que les équipages ayant déjà participé à une édition de la course ont moins de problèmes pathologiques. (12) La grande innovation de cette étude réside dans l’étude du nombre de kilomètres parcourus par le chien au moment de sa maladie.

2) Critique de la méthode

J’ai évoqué tout au long de la thèse des difficultés inhérentes à l’étude sur le terrain, dans des conditions climatiques et psychologiques difficiles. Il me parait important de les relever à la fois pour avoir un point de vue objectif sur le travail et les résultats obtenus et pour pouvoir faire progresser les études de terrain dans le milieu du chien de traineau et notamment lors des courses longues distances type Grande Odyssée.

a) Les fiches de cas cliniques (annexe 5 et 8) Pour ce qui est du carnet de cas clinique, les fiches faisaient une taille d’un quart de feuille A4, reliées par des spirales en métal en petit carnet, protégé par une feuille plastique au dessus et rigidifié en dessous par une feuille cartonnée. Ils étaient donc assez pratique d’utilisation car tenant dans une poche, relativement bien protégés de la neige et assez rigide pour ne pas avoir besoin d’un support pour pouvoir y noter quelque chose. Cependant comme tout carnet en papier, l’humidité a été l’ennemi numéro 1 : certains stylos ne pouvaient pas écrire dessus sous la pluie ou le neige, lorsque le papier était mouillé. Il fallait utiliser un crayon à papier, ce qui présente le désavantage de n’être pas très lisible. Il faut aussi souligner le fait que certains stylos ne fonctionnent plus dès que la température baisse, que d’autres coulent dans les poches…Ces petits détails peuvent prêter à sourire mais sont extrêmement agaçant le moment venu ! Concernant la mise en page de la fiche, j’ai regretté d’avoir traduit les différentes catégories en anglais. En effet même si la langue officielle est l’anglais, tous les membres de l’équipe vétérinaires étaient français ; cela aurait permis de gagner en clarté sur la fiche car la traduction n’apportait rien et au contraire a tendance à surcharger la fiche et à la rendre moins lisible. Deux autres catégories peuvent être enlevées : la distance parcourue par le chien et « autres chiens de l’attelage atteints » car impossible à remplir rapidement sur ce type de fiche. Heureusement j’ai pu avoir les listes précises des chiens course par course grâce au relevé effectué avant chaque départ de course. L’enregistrement des cas a été réalisé par les six vétérinaires de la course, donc par six points de vue différents : en effet malgré des explications par rapport à l’utilisation des carnets de cas cliniques, chacun a perçu les rubriques de façon différente, d’où la nécessité encore une fois d’une fiche simple avec un espace libre pour y inscrire ses remarques lorsque le diagnostic n’est pas précis par exemple.

94

Comme dit l’adage « un schéma vaut mieux qu’un long discours », je conseillerai de changer la liste de localisation par une silhouette de chien dessinée sur laquelle on entourerait la zone concernée. Pour en revenir à l’utilisation ce ces carnets, je suis arrivée à la conclusion qu’un vétérinaire seul face à un attelage ne va pas pouvoir l’utiliser correctement (difficile de soigner et de noter en même temps, oubli, difficultés météorologiques), d’où l’utilité du travail en binôme avec une personne dédiée à la prise de note. Dans ce cas là on peut même envisager d’utiliser des fiches plus grandes avec une prise de note plus simple et avec plus de place. (cf. annexe 8)

b) Les fiches interview musher (cf. annexe 3)

En ce qui concerne la fiche « interview musher » j’ai également été confronté à des problèmes de d’organisation car il y avait 20 musher à interroger sur leur entrainement tout au long de l’année. Il n’a pas été facile de trouver le temps de tous les interroger dans de bonnes conditions et quelque fois les réponses ont manqué de précision faute de temps (et de volonté). Le manque de précision est aussi lié au fait que les musher ont parfois été surpris de mes questions, certains d’entre eux consignent exactement tous les entrainements réalisés avec tel ou tel chien, les distances parcourues, le type d’entrainement, mais d’autre font leur entrainement « au feeling » et n’ont pas été capable de me restituer les distances ou les types d’entrainement réalisés au long de l’année. Un autre problème auquel je me suis confronté a été celui du mensonge. Même si je leur avais bien précisé que les données seraient confidentielles, strictement utilisées par moi-même et que leur nom n’apparaitrait pas dans la thèse, certains ont eu peur de me détailler leur planning d’entrainement par crainte de divulgation. D’autres au contraire m’ont détaillé un plan d’entrainement exemplaire, digne de l’entrainement idéal, mais qui n’a pas corroboré aux dires des autres membres de l’équipe. Il s’agit d’une équipe de niveau très moyen, et dans ce cas je pense qu’ils m’ont donné de fausses informations car ils réalisaient eux-mêmes leur manque d’entrainement réel et ne voulaient pas l’avouer. (Même si encore une fois je n’étais pas du tout là pour les juger mais pour faire progresser l’ensemble des participants des courses longue-distance). Si une autre étude de ce type devait être un jour réalisée je conseillerais à son auteur de faire parvenir le questionnaire (avec réponse obligatoire sous peine de sanction) avant la course, afin qu’ils puissent le renseigner au calme, en dehors du contexte de la course, avec tous les éléments nécessaires.

c) Les données sur les chiens Encore une fois j’ai été confronté à un problème d’organisation et de manque de précision dans les données. Autant il a été facile de recueillir le sexe, l’âge et la race grâce aux passeports des chiens, autant il a été en revanche plus difficile de savoir les courses

95

courues dans la carrière de chaque chien. Il est difficile, je le conçois, de se rappeler quel chien a couru telle course, surtout lorsque la question est posée entre 2 étapes de la course et que le musher ne pense pratiquement qu’à l’étape à parcourir dans les heures qui suivent…

d) Les facteurs et les maladies étudiés

Mon ambition de départ fut mise à mal lors de la course. En effet sur le terrain il n’était pas possible d’étudier correctement tous les facteurs. Il aurait fallu soit étudier moins de facteurs soit être plusieurs thésard sur cette étude. Le manque de temps et de précision dans les réponses des mushers furent des difficultés notoires. Les vomissements et les cas d’anorexie n’ont pas été correctement relevés à cause de l’oubli de ces maladies précises sur les fiches de cas cliniques. De plus concernant les relevés des cas cliniques outre les oublis la question du moment du relevé de la maladie se pose. En effet lorsque les courses se déroulaient de nuit nous ne pouvions relever que les cas très graves survenus sur la course (chiens arrivés dans le traineau) donc certains cas ont été relevés avec une étape de retard par rapport à la réalité.

96

98

99

QUATRIÈME PARTIE : ENSEIGNEMENTS ET APPLICATIONS PRATIQUES DES RÉSULTATS POUR LES VÉTÉRINAIRES DE COURSE

A] Principales conclusions de l’étude

Sans reprendre complètement toute l’étude présentée précédemment on pourra notamment retenir les points suivants : L’importance dans l’ordre décroissant des différentes maladies : traumatismes, diarrhées, maladies métaboliques, fatigue et enfin troubles cardiorespiratoires. La majorité des cas sont survenus dans les cinq premiers jours de course. Les traumatismes, diarrhées et troubles métaboliques surviennent dans les premiers kilomètres parcourus par le chien, alors que les cas de fatigue surviennent plus lorsque la longueur des étapes augmente. Plus le nombre de participations à une édition de La Grande Odyssée augmente plus le nombre de maladie dans l’attelage diminue.

B] Conseils pour une meilleure organisation

Cette étude a permis de révéler quelques points négatifs dans l’organisation et peut être mise à profit afin de permettre aux futurs vétérinaires de course de mieux s’organiser lors des compétitions : *organisation du camion : il me semble important de faire un listing détaillé des médicaments, pansements, consommables, compléments alimentaires…à disposition et de les organiser logiquement dans des casiers prévus à cet effet. Le véhicule dédié aux soins vétérinaires devra également contenir 1 à 2 kennel afin de pouvoir hospitaliser des chiens dans de bonnes conditions, un système de lumière efficace (car les étapes se déroulent de jour comme de nuit) et avoir soit un système informatique soit un système manuscrit pour relever tous les cas cliniques et les traitements administrés. *organisation de l’équipe vétérinaire : je suggère que l’organisation soit revue différemment. Il me semblerait profitable à tous de travailler en binôme ou en trinôme sur la stake-out, avec un vétérinaire « exécutant » et un vétérinaire « assistant ». Avant chaque départ une réunion avec tous les membres de l’équipe est souhaitable, de même qu’un débriefing après chaque départ et chaque arrivée. Cela permettrait une meilleure cohésion de l’équipe, un meilleur relevé des cas cliniques et une logique de traitement. *relevé des chiens au départ : moment stressant pour les musher et les chiens comme pour les vétérinaires car c’est le moment critique où les équipages se suivent, se croisent, se dépassent sur la stakeout et près de la ligne de départ. C’est dans ce contexte que nous devons trouver chaque musher pour lui demander la liste des chiens au départ de l’étape. Je pense que cette étape devrait leur être plus clairement expliqué à la première réunion de course où l’on pourrait leur fournir des feuilles pré remplies que l’on devrait alors juste récupérer au départ et vérifier. Je suggère également d’utiliser un récapitulatif des chiens ayant pris les départs précédents (cf. annexe 7), que l’on peut facilement surligner afin de repérer les chiens interdits de course suite à un traitement par exemple.

100

C] Prévention

1) Prévention des traumatismes

a) Prévention générale des traumatismes La prévention des traumatismes lors des courses de chien de traineau en longue distance va schématiquement passer par une prévention « générale » (6) que l’on peut appliquer à de nombreux sports canins et par une prévention plus spécifique aux conditions de courses que les chiens vont devoir affronter. Il va s’agir dans un premier temps de choisir des chiens en bonne condition physique, nourris avec une alimentation de très bonne qualité et qui, idéalement, n’ont pas été blessé lors des entrainements L’utilisation au long terme de chondroprotecteurs est tout à fait bénéfique, permet de lubrifier et soutenir les articulations. Le premier examen clinique effectué par les vétérinaires avant la course est crucial car il permet de détecter des atteintes, même mineures, qui peuvent vite dégénérer en problèmes plus grave lors de la course. Il faut bien entendu que ces examens cliniques soient répétés régulièrement afin de détecter des blessures qui pourraient engendrer des problèmes plus importants. L’hypercatabolisme anaérobie du glycogène, induit par des efforts violents ou par les effets du stress via une forte décharge de catécholamines et de surproduction secondaire de cortisol, déclenche une massive libération d’acide lactique qui s’accumule dans le muscle. Cette acidose provoque un fort appel d’eau intracellulaire avec un gonflement musculaire plus ou moins douloureux, et va de pair avec l’état de fatigue par l’abaissement du pH qui entrave l’activité des enzymes musculaires et la reconstitution de l’ATP. Elle expose aux rhabdomyolyses aigues. (40) Par conséquent il importe d’éviter au préalable l’accumulation excessive de glycogène musculaire et de réduire l’état de stress et de nervosité des chiens, notamment sur la ligne de départ lorsque s’exprime le « will to go » où les chiens s’acharnent à tirer sur la ligne de trait alors que le traineau est ancré dans la neige. D’un autre côté l’épuisement du glycogène des muscles (qui survient chez l’homme au bout de 2h de marathon) provoque un durcissement musculaire qui prédispose aux lésions tendineuses ou osseuses, puis des crampes et un net abaissement de l’aptitude sportive. L’apport de glucides facilement assimilables au cours d’un effort longue durée contribue au maintien de la glycémie et à l’épargne des réserves glycogéniques du muscle. (40) La prévention des traumatismes passent aussi par un échauffement avant le départ et par une récupération active, plus efficace que la récupération passive. (14) L’échauffement avant l’effort doit être à la fois actif et passif. L’échauffement actif, comme une course à faible allure, a pour but d’augmenter la température centrale (par sollicitation d’une grande proportion de muscles) et d’activer l’appareil cardiorespiratoire. Les mobilisations passives permettent d’échauffer les muscles sans les faire travailler. Par le massage on essaie d’obtenir également le meilleur rendement musculaire par stimulation de la musculature, augmentation de l’irrigation musculaire, action sur les zones de tensions et de contractures et également stimulation de la coordination nerveuse.

101

La récupération active, par un retour au calme, une course au petit trot voire au pas actif pendant 30 minutes est très intéressante car même un faible travail musculaire augmente de six fois environ l’irrigation du muscle, ce qui favorise l’élimination des déchets métaboliques. Un échauffement et une récupération bien menés sont bénéfiques en termes de réduction de lésions et de courbatures musculaires(20). Concernant les étirements « stretching », une étude a récemment montré leur inutilité dans la prévention des blessures, des courbatures ou des douleurs musculaires tardives. (20)

b) Prévention spécifique des traumatismes Nous allons maintenant envisager les différentes préventions spécifiques au chien de traineau. La sélection génétique permet d’avoir de meilleur résultats et d’obtenir des chiens avec un rapport masse musculaire/poids du corps adapté à l’effort. Il existe une corrélation génétique entre la typologie des fibres musculaires (fibre lente ou rapide) et le type d’exercice à réaliser. Ces fibres se distinguent par leur patrimoine enzymatique qui conditionne l’orientation de leur métabolisme énergétique et, par voie de conséquence la rapidité de contraction (40). Mais attention ! La performance n’est déterminée qu’à un certain pourcentage par le patrimoine génétique, le restant étant déterminé par un comportement acquis. Il ne faudrait donc pas négliger la qualité de l’environnement, de l’entrainement et de l’éducation des chiens. (14) Concernant les problèmes de pododermatites, on a vu une nette amélioration de leur prévention et de leur prise en charge par les musher. Cette prévention spécifique des problèmes podaux passe par une prévention génétique, en sélectionnant des lignées de chiens ayant des espaces interdigités les plus resserrés possibles, une prévention à l’entrainement en évitant les terrains caillouteux ou goudronnés et en tannant les coussinets avec des solutions d’acide picrique. Cette prévention passe également par une alimentation riche en matière grasse, complémentée en vitamine A et en zinc, et par une prévention mécanique avec l’utilisation de bottines et d’onguents à base de pommade grasse, anti-inflammatoire et antibiotique appliquée sur des pattes séchées. (16) Le calcium et le magnésium méritent d’être largement rehaussés dans la ration de l’athlète. (3% de calcium, 0.15% de magnésium et 1,0% de phosphore) Le premier prévient de l’ « ostéofibrose du sportif », avec douleurs articulaires et fragilité du squelette. Le second évite la laxité des tendons. Les deux concourent, en tant que stimulants du système nerveux et modérateurs du système nerveux périphérique, à obvier les hyperexcitabilités avec nervosisme, myoclonies, tétanies, tout en maintenant un très bon tonus musculaire.

2) Prévention des diarrhées

La première prévention contre des diarrhées virales est bien entendue la vaccination. La vaccination contre la parvovirose doit donc être réalisée selon le protocole : deux injections à trois semaines /un mois d’intervalle, avec une troisième injection si le protocole est commencé avant les 8 semaines du chiot. Il ne faut pas emmener de chiots de moins de 12 semaines sur le site de course et rester très prudent avec les jeunes chiens. Pour limiter les risque d’épidémie de diarrhée bactérienne il est également intéressant que

102

les musher essaient de garder la même place sur la stake out, ramassent les fèces le plus vite possible et éduquent leur chien à ne pas manger les excréments des autres chiens. Les diarrhées que l’on a rencontrées sur LGO2008 furent majoritairement d’origine alimentaire et de stress. Concernant les changements alimentaires, l’alimentation sous forme de croquette a le double avantage d’être beaucoup plus facile à transporter que de la viande congelée et d’être sanitairement plus sûre : moins de risque de contamination bactérienne, stabilité dans la composition…De plus un aliment sec aide à prévenir les diarrhées ; il faut alors le réhydrater environ un quart d’heure, sans que cela soit une soupe. La composition de l’aliment est évidemment essentielle : nécessitée d’amidon hyperdigestible (à cause de l’augmentation de la vitesse du transit), de protéines à courte chaine afin de prévenir la fatigue mentale (via la formation de neurotransmetteurs) et une très forte proportion lipidique pour fournir l’énergie nécessaire. En ce qui concerne les diarrhées de stress, même si aucune étude rigoureuse n’a été faite, des expériences de terrain utilisant la smectite (17) ont donné de très bons résultats. En traitement curatif (plus ou moins associé à du lopéramide) ils ont observé une disparition de la diarrhée en 24 à 48h dans 90% des cas, et utilisé en préventif cela a permis d’éviter l’apparition de diarrhée. Le stress d’effort intense induit la libération de peroxydes et de radicaux libres qui affectent l’intégralité des membranes cellulaires, mitochondriales, réticuloplasmiques et sarcoplasmiques, y compris au niveau de l’épithélium intestinal. Cela impose chez le chien de sport une élévation des apports en vitamine E (28), sélénium et acides gras essentiels oméga 3 et 6. Les traitements antibiotiques doivent être entrepris avec parcimonie puisque la relation entre les diarrhées et une cause bactérienne n’est pas établie et donc la prise d’antibiotique risque d’être délétère dans le sens où elle peut perturber la flore gastrointestinale de ces chiens. (25)

3) Prévention des troubles métaboliques

Nous allons voir ici la prévention des vomissements (non liés à une gastrite infectieuse), de la déshydratation et de ses conséquences, et de l’anorexie. Pour lutter contre les vomissements il faut tout d’abord penser au fait que le chien ne doit pas avoir l’estomac plein lorsqu’il démarre une course. Une surcharge stomacale n'est jamais anodine et entraîne des coliques, une augmentation du flux salivaire qui accentue les pertes hydriques par la gueule, des crampes stomacales, une sensation de faim lorsque celui ci se vide, des troubles de la motilité qui peuvent réduire l'assimilation, un étirement de la paroi qui active le réflexe vagal, une augmentation des contractions péristaltiques, une augmentation de la sécrétion des sucs gastriques (ceux ci sont directement liés au volume du contenu de l'estomac). Le volume d'évacuation hydrique stomacal est limité chez le chien à environ 1 à 1,5 ml / kg et par heure (soit pour un chien de 20 kilos entre 20 et 30 ml / heure). Ce volume est un peu plus élevé chez l'Alaskan (2ml/kg/h) et plutôt minimal chez le Siberian (1ml/kg/h). Malgré les départs à des heures différentes chaque jour il faut essayer d’abreuver les chiens 3 à 5 heures avant le départ avec une grande quantité d’eau que l’on peut rendre appétissante en la mélangeant à la nourriture par exemple. (Mais il ne faut par forcer le chien à boire, plutôt lui laisser une gamelle d’eau à disposition). Dans l’heure précédant le départ les chiens peuvent encore boire une petite quantité d’eau, mais pas plus de

103

100ml. Il est important qu’ils n’aient pas soif au moment du départ car sinon les chiens ont tendance à avaler de grandes quantités de neige qui peuvent elles-aussi provoquer des vomissements. Cela passe également par une éducation, on doit avoir appris au chien à ne pas manger la neige. Une bonne éducation, un bon entrainement physique et psychologique permettent de réduire le stress organique. Une étude a testé l’usage d’oméprazole en prévention des gastrites et ulcères gastriques induits par l’exercice. L’expérience a été concluante de ce point de vue mais en parallèle l’usage d’oméprazole a augmenté le nombre de diarrhée, ce qui doit encore être expliqué. (9) Par contre la famotidine, un antihistaminique de type H2 qui inhibe la sécrétion acide et classiquement utilisé en médecine humaine dans le traitement symptomatique des brûlures d’estomac est efficace dans la prévention des gastrites induites par l’exercice. (39) Après une course longue distance la plupart des chiens sont en état de déshydratation extracellulaire voire intracellulaire. Si la première peut être objectivée par le « pli de peau » (pas fiable à 100%) et par un taux d’hématocrite et de protidémie élevés la seconde nécessite la mesure de la natrémie. Dans une course telle que LGO même les chiens les plus endurants, des meilleures lignées et très entrainés peuvent présenter une déshydratation importante nécessitant l’apport supplémentaire de sodium (20), potassium, chlore et magnésium. La déshydratation peut être prévenue par la nutrition par un apport d’acides gras (à chaines courtes ou moyennes (type végétaline-huile de coprah-) de préférence car elles ont d’autres intérêts : une digestion facilitée, un transport rapide, un stockage faible, une énergie rapidement disponible pour le muscle et utilisable sans carnitine) : par oxydation des graisses on obtient 107g d’eau métabolique pour 100g de matière grasse oxydée.

4) Prévention de la fatigue

a) Prévention « globale » La fatigue, si elle n’est pas une « maladie », est un signe clinique favorisant les traumatismes, reflétant un état de stress capable d’induire des troubles métaboliques et de la diarrhée. (12) sa prévention est donc primordiale. Avant d’aborder des points de prévention plus spécifiques, il faut rappeler quelques points primordiaux pour réduire l’incidence de la fatigue. Premièrement l’importance de l’entrainement, puisque c’est son intensité et sa bonne réalisation qui réduit au minimum la charge des systèmes de régulation physique et psychique. Ensuite il s’agit de sélectionner des chiens en très bonne condition physique avant le début de la course. Une adaptation aux conditions de course et à l’altitude peut également prévenir de troubles. La récupération active après l’effort permet de limiter les effets de la fatigue liés à la diminution du pH sanguin (réduisant l’activité des enzymes dans la contraction musculaire) et au déséquilibre hydro-électrique intracellulaire. La récupération passive quant à elle, par l’exécution de massages sur le corps du chien, diminue le temps de récupération post effort et améliore la résistance à la fatigue. (14)

104

b) Prévention nutritionnelle La prévention de la fatigue passe par une bonne couverture des besoins énergétiques quotidiens, qui sont énormes lors de courses longues distance, de l’ordre de 47 kJ/Jour soit 11 225 cal/jour. (21) La ration journalière doit donc être étudiée en fonction de ces besoins, mais aussi en fonction des avantages et des inconvénients de chaque composant. (40) La cellulose : Chez le chien la cellulose n’est pratiquement qu’un diluant alimentaire, utile à un taux moyen de 2 à4 % pour prévenir de la constipation et ses complications. Chez le chien sportif une proportion plus basse est préférable, puisque la cellulose tend à baisser la digestibilité et la concentration nutritive de la ration. Les glucides : Chez le chien les glucides ont déjà l’inconvénient d’une concentration énergétique beaucoup plus faible que les graisses (3.52 kcal/g contre 8.65kcal.g) donc ils exagèrent le volume de la ration. De plus l’amidon même très cuit est peu assimilable, surtout concernant des chiens de race nordique, et prédispose donc à des maldigestions avec dysmicrobismes caecocoliques, diarrhées, coprophagie, autointoxication, mauvais état d’entretien. Plus encore sur le plan métabolique les glucides peuvent exagérer le stockage de glycogène musculaire et privilégier le catabolisme anaérobie de ce dernier, en favorisant la surproduction d’acide lactique. Des études préconisent même l’utilisation de ration sans glucides pour les chiens de traineau. (22) En outre les régimes hyperglucidiques accroissent les risques d’hypoglycémie et d’épuisement précoce du glycogène musculaire, en effort très long. Il faut prohiber la distribution de sucres très assimilables avant l’effort car ils entrainent, par le relais d’une hyerinsulinémie, une hyperglycémie secondaire néfaste aux performances. En cours d’épreuve très longue il peut être en revanche judicieux d’apporter des sucres, même « rapides »en petites quantités renouvelées. (40) Les lipides : Les lipides sont une excellente source énergétique pour les efforts longs en aérobiose, ils sont appétents, d’une très bonne digestibilité (voisine de 90%) et d’une valeur énergétique supérieure aux glucides et protides. Les carnivores valorisent très bien les lipides aussi bien pour activer la thermogénèse que pour soutenir le travail musculaire qui utilise 70 à 90% de calories lipidiques en épreuve d’endurance, le reste étant couvert par gluconéogenèse et cétogenèse. Ils doivent représenter plus de la moitié de la ration. Tout en réduisant le volume de la ration journalière et en prévenant les troubles digestifs, voire des accidents musculaires, les taux de matières grasses tendent à améliorer très sensiblement les performances en course de fond. Différents avantages sont à souligner : d’une part les acides gras à chaine moyenne sont plus faciles à digérer, plus aisément transportés dans l’organisme et sont préférentiellement métabolisés sans exiger la disposition de carnitine, qui est indispensable au transfert des acides gras longs dans les mitochondries. D’autre part les acides gras essentiels entrent dans la composition des membranes biologiques et leur polyinsaturation augmente la perméabilité membranaire et, par là, l’intensité du métabolisme et les aptitudes sportives. (40) Les protéines : Le travail musculaire ne modifie pas ou peu les besoins protéiques. Toute fois une sub carence protéique favorise l’apparition de l’ « anémie du sportif ». Or l’activité physique entraine déjà une certaine usure qui induit quelque augmentation des besoins azotés. Celle-ci est encore plus marquée au début de l’entrainement. Surtout les apports

105

protéiques doivent être nettement renforcés d’autant plus que le stress, lié à la sévérité de l’entrainement et/ou à la tension psychologique de la compétition, est plus intense. Cette stimulation du catabolisme azotée en rapport avec le travail musculaire est particulièrement sensible en effort d’endurance, où elle entraine une forte élévation des taux sanguins d’urée, d’acide urique et de créatinine ainsi qu’une grande excrétion urinaire de méthylhistidine. Pourtant il faut aussi éviter les excès azotés car ceux-ci exposent à des dysmicrobismes putréfiant dans le gros intestin avec altération de la qualité des matières fécales et un certain risque d’autointoxication chronique. Les protéines résorbées en excédent ont un médiocre rendement énergétique ; elles conduisent aussi à des déchets azotés qui surchargent le foie et les reins et qui entravent le cycle de Krebs. Pour le moins les surcharges azotées élèvent l’ammoniémie, exagèrent la sudation, stimulent la diurèse et augmentent donc les besoins hydriques. Les performances sportives risquent d’en être amoindries. Le taux protéique de la ration du chien de traineau est donc maintenu à un niveau moyen, compte tenu de la concentration énergétique, en privilégiant la qualité. Ce taux doit atteindre 35% afin de rétablir un rapport calories/protéines. Les meilleurs sources azotées sont les viandes et abats rouges, le poisson, les produits laitiers, les œufs, le soja ; complémentés par des acides aminés de synthèse indispensable tels que méthionine, lysine, arginine et tryptophane. La L-carnitine : La carnitine est une molécule localisée à 92% dans les muscles squelettiques et cardiaques, provenant à 75% de l’alimentation (viande rouge poisson volaille lait) et qui est au centre des mécanismes de transport des acides gras vers la mitochondrie. La carnitine est donc indispensable au catabolisme des acides gras à longue chaine. La supplémentation en carnitine a plusieurs intérêts. Une meilleure oxydation des acides gras permet de produire plus d’ATP donc d’avoir plus d’énergie disponible et cela permet d’économiser le glycogène intracellulaire et donc de retarder les signes de la fatigue musculaire. Avec le temps la répétition régulière d’exercices physiques peut entrainer une diminution des réserves musculaires en carnitine. Cette perte semble réversible par un apport exogène en carnitine. (23) On préconise un apport de 50 à 100mg/kg par jour sous forme de cures pendant les périodes d’entrainement et de compétition. L’efficacité optimale de cette supplémentation s’obtiendrait au bout de deux à trois semaines. (14) Un petit mot sur la choline qui contribue avec la vitamine B1 à la transmission de l’influx nerveux tout en participant au métabolisme des graisses comme la carnitine. Elle peut donc être utile avec le régime hyperlipidique, en vue d’augmenter l’aptitude aux efforts d’endurance. (40) Les antioxydants : La production de radicaux libres à la suite d’une activité physique est une conséquence inévitable du métabolisme aérobie. Lors de la réalisation d’un effort la consommation de dioxygène (O2) augmente proportionnellement à l’intensité de l’exercice. Trois à cinq pour cent de cet O2 consommé est réduit en ROS (espèce réactive dérivée de l’oxygène), donc la quantité de ROS produite est plus importante chez un animal sportif que chez un animal à l’entretien. Les ROS attaquent les lipides membranaires et provoquent la rupture des membranes cellulaires et la libération du contenu intracellulaire et induisent des lésions sur l’ADN. L’acide urique, les vitamines E, C rétinol sont des molécules à activité anti oxydante (30). Leur concentration cellulaire va diminuer au fur et à mesure de leur consommation face à la production de ROS. Les besoins des chiens de traineau sont majorés par leur capacité respiratoire supérieure à celle des autres chiens donc la quantité d’O2 apporté aux cellules est plus importante donc la production de ROS est également

106

plus importante. Leurs besoins sont également majorés par les réactions de peroxydations des lipides. (Ration très riche en lipides) L’ajout de 250 à 300mg de vitamine E par kilo de nourriture a comme effet de réduire la valeur des isoprostanes urinaires et d’augmenter le rapport de la concentration en Acide Gras Poly Insaturés sur celle en Acide Gras Saturés. (26) Le sélénium agit conjointement avec la vitamine E donc peut être également ajouté à la ration. (40) De bons résultats sont aussi observés lors de la supplémentation en vitamine C et en gluconate de zinc (30).

5) Prévention des troubles cardiorespiratoires

Le meilleur moyen de ne pas rencontrer de problème cardiaque majeur en course est de faire faire un ECG à tous les chiens participants à la course. L’entrainement a pour effet une augmentation de la taille du cœur, mais également sur l’intensité et la fréquence de souffle cardiaque non pathologiques (37). Il a également pour effet de diminuer la fréquence cardiaque au repos et d’améliorer la récupération cardiaque après l’effort. (24) D’autre part la meilleure protection contre les épidémies respiratoires infectieuses est la vaccination contre la « toux de chenil » soit injectable soit intranasale. En cas de toux il faut absolument isoler l’animal malade. En tout état de cause il est préférable que des chiens d’attelages différents n’aient pas de contact « truffe à truffe » Les chiens de traineau étant également sujet à l’ « asthme du ski » de part leur course en milieu froid il faudra veiller à bien surveiller leurs bruits respiratoires, quitte à les ausculter fréquemment.

D] Orientation vers d’autres recherches envisageabl es

Certains facteurs mériteraient d’être explorer plus intensément, notamment la place de chaque chien dans l’attelage (cela demande de connaitre chaque jour les places de tous les chiens), l’influence de la carrière de l’attelage et de chaque chien en particulier. Concernant l’influence de la piste et de la qualité de la neige il serait intéressant de faire le tour du parcours avec les motoneiges de reconnaissance. Des pertes de poids significatives ont été observées lors de la course, il serait intéressant de les objectiver. De même les nombreux cas d’anorexie me semblent intéressants à explorer car ils diminuent fortement les capacités physiques des chiens. Il s’agit maintenant de réaliser des études sur un domaine pathologique en particulier ou sur l’influence d’un ou deux facteurs à la fois afin d’obtenir des données plus précises.

107

109

CONCLUSION Le suivi sanitaire des chiens lors d’une course de longue distance est primordial, ces chiens sont des athlètes fournissant un effort intensif et sur une longue durée. La présence permanente de l’équipe vétérinaire permet de traiter les différentes affections au plus vite et le plus efficacement possible afin que les attelages puissent rester dans la course et que le bien-être animal soit respecté. La prévention est, elle aussi, primordiale puisqu’elle permet d’éviter certaines affections ou du moins d’en diminuer l’impact. Cette prévention passe par une connaissance des différentes affections fréquentes en course longue distance, majoritairement les traumatismes, les diarrhées, les maladies métaboliques et cas de fatigue. Des facteurs semblent favorisant sur certaines affections, notamment le type de neige sur le stress métabolique, le nombre de kilomètres parcourus par le chien sur les traumatismes, les diarrhées et les troubles métaboliques ainsi que le nombre de participations à une édition de LGO sur le nombre de maladies dans un attelage. Cette étude rejoint et complète une étude menée en 1993 et 1994 lors de l’Alpirod, une course longue distance similaire dans les Alpes. L’influence de certains facteurs reste à étudier : celle de la place du chien dans l’attelage, de l’entrainement-notamment sur neige-, de la nutrition…et les connaissances sur les facteurs étudiés dans cette étude doivent encore être approfondies. Ces questions sont autant de sujets d’étude possibles qu’il semble intéressant d’explorer afin de mieux connaitre l’origine probable des affections et ainsi pouvoir mieux les prévenir et les traiter.

110

111

BIBLIOGRAPHIE

1. ANONYME Chiens et Traineaux, site du magasine Chiens et traineaux [en ligne] mise à jour le 10 février 20110 [www.chiensettraineaux.com] (consulté le 2 mars 2010) 2.ANONYME International Federation of Sleddog Sports, site de la fédération internationale des sports de traîne [en ligne] [www.sleddogsport.com] (consulté le 10 décembre 2009) 3. ANONYME La Grande Odyssée. Site officiel de la course Grande Odyssée, [en ligne] mise à jour le 1er mars 2010 [ www.grandeodyssee.com] (consulté le 02 mars 2010) 4. ANONYME Le Grand Nord. Site sur le traineau à chien.[en ligne] Mise à jour en 2007 [http://legrandnord.fr.st], (consulté le 2 mars 2010) 5. BIDON J.C., GOGNY M. Le coup de chaleur : aspects physiopathologiques et thérapeutiques. Point Vét., 1993, 25, (153), 187-192. 6. BLOOMBERG M.S. Affections musculo-tendineuses du chien de sport. Rec. Méd. Vét., 1991,167(7/8),775-784 7. BRUGERE H. Physiopathologie des affections due au stress chez le chien de sport. Rec. Méd. Vét., 1991, 167 (7-8), 635-645 8. DAVIS M.S., McKIERNAN B., McCULLOUGH S. , NELSON S.Jr., MANDSAGER, R.E., WILLARD M., DORSEY K. Racing Alaskan sled dogs as model of « ski asthma. Am J Respir Care Med. 2002 Sep 15; 166(6):878-82. 9. DAVIES MS., WILLARD MD., McCULLOUGH MS., MANGDSAGER RE., ROBERTS J., PAYTON ME. Efficacy of omeprazole for the prevention of exercice-induced gastritis in racing Alaskan sled dogs. Jour. Vet. Med. 2003 Mar-Apr;17(2): 163-6 10. DAVIS M.S. WILLARD M.D., NELSON S.L., MANDSAGER R.E., McKIERNAN, B.S., MANSELL J.K., LEHENBAUER T.W. Prevalence of gastric lesions in racing sled dogs. J Vet Intern Med. 2003 May-Jun; 17 (3):311-4. 11. DAVIS M, WILLARD M, WILLIAMSON K, ROYER C, PAYTON M, STEINER JM, HINCHCLIFF K, MCKENZIE E, NELSON S JR. Temporal relationship between gastrointestinal protein loss, gastric ulceration or erosion, and strenuous exercise in racing Alaskan sled dogs. J Vet Intern Med. 2006 Jul-Aug;20(4):835-9 12. DERUAZ S. Contributions à l’étude des affections spécifiques du chien de traîneau en course : approche statistique au travers des éditions 93 et 94 de l’Alpirod. Thèse de doctorat vétérinaire n°11, Lyon 1997,184 pp

112

13. FIORAMONT J., FARGEAS M.J.,BUENO L. Action de la toxine T2 sur le transit gastro-intestinal de la souris, effet protecteur d’un composé argileux. Toxicol. Lett., 1987, 36, 227-232 14. FOURIEZ-LABLEE V. Les affections musculaires chez le chien de sport. Thèse de doctorat vétérinaire n°48, Alfort 2004 15. GUE M. Stress et troubles digestifs .Rec. Méd. Vét., 1988, 164 (10), 773-778 16. GRANDJEAN D. Spécificités pathologiques du chien de traîneau en situation de course . Rec. Méd. Vét. 1991, 167, 763-773. 17. GRANDJEAN D., CREPIN F., PARAGON B.M. Intérêt de la smectite dans les diarrhées aigues du chien de traîneau. Rec. Méd. Vét., 1992, 168 (5), 323-329 19. GRANDJEAN D. site personnel du Professeur D.Grandjean [en ligne] créé le 29/12/2005 [ www.dominiquegrandjean.com] (consulté le 2 mars 2010) 20. HERBERT R. « Le stretching avant ou après l’exercice physique ne réduit pas les courbatures musculaires ni le risque de lésions » Kinésithérapie, la revue, juin 2008 ;pp38-40 21. HINCHCLIFF K.W., REINHART G.A., BURR J.R., SCHREIER C.J., SWENSON R.A. Metabolizable energy intake and sustained energy expenditure of Alaskan sled dogs during heavy exertion in the cold. Am J Vet Res , 1977 Dec ;58(12) :1457-62 20. HINCHCLIFF KW, REINHART GA, BURR JR, SWENSON RA. Exercise-associated hyponatremia in Alaskan sled dogs: urinary and hormonal responses .J Appl Physiol. 1997 Sep;83(3):824-9 22. KRONFELD D.S., HAMMEL E.F., RAMBERG C.F., DUNLAP H.L. Hematological and metabolic responses to training in racing dogs fed diets containing medium, low or jevo carbohydrate. Am. Jour. Clin. Nut., 1977.30 (3),419-430 23. LE BORGNE F., DEMARQUOY J. Carnitine et performance physique. Science & sports, 18 (2003) :125-133 24. LEMAIRE G. Etude des variations des paramètres cliniques lors de l’entrainement des chiens du Centre National d’instruction Cynophile de la gendarmerie. Thèse de doctorat vétérinaire n° 4026, Toulouse 2009 25. McKENZIE E., RIEHL J.,BANSE H., KASS PH., NELSON Jr S., MARKS SL. Prevalence of diarrhea and Enteropathogens in Racing Sled Dogs. J. Vet. Intern Med 2010;24:97-103 26. MOQUET N. Le stress oxydatif membranaire d’effort chez le chien. Impact sur le statut antioxydant et le besoin vitaminique E chez le chien de traîneau en course de longue distance. Thèse de doctorat vétérinaire n° 074, Alfort, 2000

113

27. MORILLON B. Contribution à l'évaluation de la charge de travail des jeunes chevaux de concours complet de 4 ans à l'entraînement et en épreuves officielles. Thèse de doctorat vétérinaire n°22, Nantes 2008 28. MOTTA S., LETELIER C., ROPERT M., MOTTA C., THIEBAULT J.J. Protecting effect of vitamin E supplementation on submaximal exercise-induced oxidative stress in sedentary dogs as assessed by erythrocyte membrane fluidity and paraoxonase-1 activity. Vet J. 2009 Sep;181(3):288-95 29. OUMEHDI E. Organisation et travail de l’équipe vétérinaire sur une course de chiens de traîneaux longue distance : « La Grande Odyssée ». Thèse de doctorat vétérinaire n°11, Toulouse 2007 30. PASTRE C. Intérêt de la supplémentation en antioxydants dans l’alimentation des carnivores domestiques. Thèse de doctorat n°4116, Toulouse 2005 31. PHILIP J. Le programme d’entraînement du chien de traîneau . Rec. Méd. Vét., 1991, 167 (7/8), 693-698. 32. PHILLIPS C.J, COPPINGER R.P., SCHIMEL D.S. Hyperthermia in running sled dogs. J Appl Physiol. 1981 Jul ;51(1) :135-42 33. READY A.E., MORGAN G. The physiological responses of Siberian Husky dogs to exercise : effect of interval training. Can Vet J. 1984 Feb;25(2):86-91 34. RESSIER F. L’entrainement longue distance du chien de traineau : application au suivi pluriannuel d’un attelage participant à l’Alpirod .Thèse de doctorat vétérinaire n°67, Alfort 1997 35. ROSSI V. Les chiens nordiques. Editions de vecchi 36. SEBASTIEN PARDONNEAU Site du le laboratoire commun des enseignants de polynésie, partage de ressources pédagogique, [en ligne] Création en 2004 [ www.labocommun.fr](consulté le 02 mars 2010, recherche de « métabolisme énergétique ») 37. STEPIEN R.L., HINC HC LIFF K.W., CONSTABLE P.D., OLSON J. Effect of endurance training on cardiac morphology in Alaskan sled dogs. J. of App. Physiol. oct 1998 ( 85),issue 4, 1368-1375, 38. VIGUE B. Crush syndrome et rhabdomyolyse [en ligne] [www.mapar.org] (consulté le 10 décembre 2009) 39. WILLIAMSON KK, WILLARD MD, MCKENZIE EC, ROYER CM, PAYTON ME, DAVIS MS. Efficacy of famotidine for the prevention of exercise-induced gastritis in racing Alaskan sled dogs. J Vet Intern Med. 2007 Sep-Oct;21(5):924-7 40. WOLTER R. La nutrition de l’animal de sport. Science et sports, 1987, 2:63-93

115

117

Annexe 1 : Schéma récapitulatif des différentes voies du métabolisme (36)

118

Annexe 2 : recueil des données de chaque chien de l’attelage

Nom

Race 1.groen lendais 2.husky Siberien 3.malamute 4.samoyede. 5.chien inuit du canada

Age Sexe 1.male 2.fem.

Place dans attelage 1.tete 2.pointe 3.equipe 4.barre

Vaccination

1.CHPPi 2. piro 3. lepto 4.tx chenil

Nombre de courses courues dans sa vie

Nombre de courses courues l’an dernier

119

Annexe 3 : fiche « interview musher » 1)Nom, numéro d’attelage :………………………………………………………… 2) pays d’origine de l’attelage :……………………………………………………… 3) nutrition des chiens : -pendant les mois de repos :………………………………………………………………….. ; -pendant les mois d’entrainement :……………………………………………………………... -pendant la course :…………………………………………………………………………….. 4) complémentation : -en période de repos :…………………………………………………………… -à l’entrainement :…………………………………………………………………. -en course :………………………………………………………………………….. 5) entrainement (cf annexe 3) 6) les chiens (cf annexe 1)

120

Annexe 4 : fiche de renseignements sur l’entrainement de l’attelage

mois septembre Oct. Nov. Déc. Janv. Févr. mars avril Mai juin Juill. août

Type

d’entraînement

fréquence

Durée/

distance

Vitesse

moyenne

Par « type d’entraînement » on entend :

1-sur neige vs hors neige

2-avec traîneau vs avec kart

3-en liberté

4-puissance (kart ou traîneau lourd) VS 5

5-endurance

A-plat

B-dénivelés

C-mixte

121

Annexe 5 : carnet de relevé des cas cliniques

.

122

Trauma :

Les chiffres 1.2.3. permettent de graduer le stade, soit par la douleur induite, soit par

l’inflammation, l’impotence…

« muscle » « tendon » » « ligament » « fracture » permettent de caractériser le tissu

atteint. (fracture sous entend en effet « os »)

« contusion » « morsure » « abrasion » « infection » permettent de donner une idée de

l’origine de la blessure.

« douleur » « œdème » « inflammation » « hématome » permettent de caractériser le

trauma.

« bassin » « cuisse » « genou » « patte arrière » « patte avant » « tarse » « carpe »

« doigt » « ongle » « coussinet » « épaule » « coude » « avant bras » permettent de

localiser la blessure.

Diarrhée :

« perte de féces » « eau » « mucus » « sang » permettent de caractériser la diarrhée.

« stress » « nourriture » « infection » permettent de donner une origine supposée de la

diarrhée.

« 1.2.3 déshydratation » permet d’évaluer l’importance de la déshydratation induite par la

diarrhée.

Maladie métabolique :

« coup de chaleur » « contracture » « déshydratation » permettent de caractériser un

problème métabolique

Fatigue :

Le seul fait de cocher cette case indique un état de fatigue anormal

Respi/cardio :

« toux haute » « toux basse » permettent de localiser et caractériser une toux ou affection

respiratoire

123

« cœur » signifie un problème cardiaque non précis

Distance parcourue par le chien :

Dans l’idéal cette case permettait de savoir directement combien de kilomètres le chien

avait déjà parcouru avant de tomber malade ou de se blesser

Autres chiens malades dans l’attelage :

Utilisable en cas d’épidémie ou de problème de conduite d’attelage

124

Annexe 6 : recueil des conditions de course

ETAPE N°

JOUR/NUIT CLIMAT TEMPERATURE TYPE DE NEIGE

DISTANCE DENIVELE POSITITF

DENIVELE NEGATIF

125

Annexe 7 : fiche de relevé des chiens au départ de chaque étape conseillée pour les prochaines éditions

CHIENS AU DEPART DE L’ETAPE

MUSHER :

NOM DU CHIEN

PUCE ELECTRONIQUE

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

126

DATE : ETAPE : MUSHER : CHIEN : AGE : SEXE : PLACE : TRAUMA LOCALISATION

TRAUMA

DIARRHEE

M .METABOLIQUE

AUTRES

RESPI/ CARDIO

TRAITEMENT/ REMARQUE-PRECISIONS

o Perte fèces o Eau o Mucus o Sang o Stress o Nourriture o Infection

Face face Ventrale dorsale

o Os/articulation o Muscle o Douleur o Inflammation o Infection o Morsure o Plaie de

frottement o Engelure o Coupure

o Déshydratation o Abattement o Hyperthermie

o Coup de chaleur

o Vomissement

o Anorexie

o Fatigue o Contractures

o Déshydratation

hors diarrhée

o toux haute

o toux

basse o cœur

SUIVI : Date : Remarque : Traitement : (+ date de remise en course probable)

Date : Remarque : Traitement : (+ date de remise en course probable)

Annexe 8 : fiche de recueil des cas cliniques conseillée pour les prochaines éditions

127

Annexe 9 : fiches détaillées de chaque étape

128

129

130

131

132

133

134

135

136

137

138

139

140

141

142

Annexe 10 : liste des produits interdits en course internationale de traineau à chien

CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES AFFECTIONS SPÉCIFIQUES DU CHIEN DE TRAÎNEAU EN COURSE : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE DES

AFFECTIONS LORS DE « LA GRANDE ODYSSÉE 2008 » ET COMPARAISON AVEC LES DONNÉES DE

L’ALPIROD 1993/1994 NOM et Prénom : Delphine REBERT Résumé Lors de participations à des courses longue distance, les chiens de traineau peuvent présenter des affections spécifiques. Les affections relevées durant la course Grande Odyssée 2008 ont été étudiées de manière à évaluer leurs incidences, leurs distributions et leurs importances. Différents facteurs ont également été étudiés afin d’estimer leur influence sur les différentes affections liées à la course. Les données ont été comparées à celles relevées lors de la course « Alpirod » de 1993 et 1994 ainsi que d’autres courses. Via la connaissance des affections et de leurs facteurs de risque, ce travail souligne également l’importance des mesures préventives des maladies liées à la course.

Mots clés : SPORT / MEDECINE SPORTIVE / PREVENTION / EPIDEMIOLOGIE / GRANDE ODYSSEE / CARNIVORE / CHIEN / CHIEN DE COURSE / CHIEN DE TRAINEAU

Jury : Président : Pr. Directeur : Pr. GRANDJEAN Dominique Assesseur : Pr. DUFOUR Barbara Adresse de l’auteur : Mlle REBERT Delphine 12, rue des Marchands 68000 COLMAR

CONTRIBUTION TO THE STUDY OF THE SLED DOG COMPLAINTS: EPIDEMIOLOGICAL STUDY OF THE « GRANDE ODYSSEE 2008 » CLINICAL CASES AND COMPARISON WITH DATA FROM THE « ALPIROD

1993/1994 » SURNAME : REBERT Given name : Delphine Summary : Sled dogs present specific deseases related to their intense activity during long run races. During the « Grande Odyssée 2008 » race, clinical cases were reported and investigated to describe their incidence, distribution and importance. Several factors were studied to get a better understanding of their potential effect on specific sled dog deseases. These data were compared with a previous study on the « alpirod 1994 and 1993 » race and with other races. This work highlights the importance of increasing our knowledge about these affections and their risk factors to infer the preventive measures that should be implemented. Keywords : SPORT/ SPORT MEDICINE/ PREVENTION/ EPIDEMIOLOGY/ GRANDE ODYSSEE/ CARNIVORE/ DOG/ RUN DOG/ SLED DOG Jury : President : Pr. Director : Pr. GRANDJEAN Dominique Assessor : Pr. DUFOUR Barbara Author’s address: Mlle REBERT Delphine 12, rue des Marchands 68000 COLMAR