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Facteurs de gravité et critères d'hospitalisation de l'épidémie de
grippe 2012-2013 au CHU NORD de Marseille
T H È S E
Présentée et publiquement soutenue devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE MARSEILLE
Le 13 Décembre 2013
Par Madame Claire MOUKTAR
Née le 2 juin 1985 à Nancy (54)
Pour obtenir le grade de Docteur en Médecine
D.E.S. de MÉDECINE GÉNÉRALE
Membres du Jury de la Thèse :
Monsieur le Professeur ROCH Antoine Président
Monsieur le Professeur BROUQUI Philippe Assesseur
Monsieur le Professeur CHARREL Rémi Assesseur
Monsieur le Docteur ANDREOTTI Gérard Assesseur
Monsieur le Docteur CHAGVARDIEFF Alexandre Directeur
Mise à jour septembre 2013
L’UNIVERSITÉ D’AIX-MARSEILLE
Président : Yvon BERLAND
FACULTÉ DE MÉDECINE
Doyen : Georges LEONETTI
Vice-Doyen aux Affaires Générales : Patrick DESSI Vice-Doyen aux Professions Paramédicales : Philippe BERBIS
Assesseurs : * aux Études : Jean-Michel VITON
* à la Recherche : Jean-Louis MEGE * aux Prospectives Hospitalo-Universitaires : Frédéric COLLART * aux Enseignements Hospitaliers : Patrick VILLANI * pour le Département Professionnel Continu : Fabrice BARLESI * pour le Secteur Nord : Christian BRUNET
Chargés de mission : * 1er cycle : Jean-Marc DURAND et Marc BARTHET
* 2ème cycle : Marie-Aleth RICHARD * 3eme cycle DES/DESC : Gilles BOUVENOT et Pierre-Édouard FOURNIER * Licences-Masters-Doctorat : Pascal ADALIAN * DU-DIU : Gérard SEBAHOUN * Sciences Humaines et Sociales : Pierre LE COZ * Préparation à l’ECN : Stéphane BERDAH * Démographie Médicale et Filiarisation : Roland SAMBUC
* Relations Internationales : Philippe PAROLA * DPC Spécialités Médicales : Gilbert HABIB * DPC Spécialités Chirurgicales : Jean-Luc JOUVE *DPC Médecine Générale : Yves FRANCES * DPC Paramédicaux : Catherine METZLER/GUILLEMAIN * Personnel BIATSS : Emmanuelle CHARAFFE-JAUFFRET * Étudiants : Lola LOUSSERT
Chef des services généraux : * Pascale SOLO Chefs de service : * Communication : Ghislaine HANCY
* Examens : Marie-Thérèse ZAMMIT * Scolarité Pédagogique : Christine GAUTHIER * Maintenance : Philippe KOCK * Intérieur : Joëlle FRAVEGA
DOYENS HONORAIRES
M. Yvon BERLAND
M. André ALI CHERIF M. Jean-François PELLISSIER
PROFESSEURS HONORAIRESMM AGOSTINI Serge MM GOUDARD Alain
ALDIGHIERI René GOUIN FrançoisALLIEZ Bernard GRIMAUD CharlesAQUARON Robert GRISOLI FrançoisARGEME Maxime GROULIER PierreASSADOURIAN Robert HADIDA/SAYAG JacquelineBAILLE Yves HASSOUN JacquesBARDOT André HEIM MarcBERARD Pierre HOUEL JeanBERGOIN Maurice HUGUET Jean-FrançoisBERNARD Dominique JAQUET PhilippeBERNARD Pierre-Marie JOUVE PauletteBERTRAND Edmond JUHAN ClaudeBISSET Jean-Pierre JUIN PierreBLANC Bernard KAPHAN GérardBONERANDI Jean-Jacques KASBARIAN MichelBONNEAU Henri KHALIL RichardBONNOIT Jean KLEISBAUER Jean-PierreBORY Michel LACHARD JeanBOURGEADE Augustin LAFFARGUE PierreBOUTIN Christian LEVY SamuelBOUVENOT Gilles LOUCHET EdmondBOUYALA Jean-Marie LOUIS RenéBREMOND Georges LUCIANI Jean-Marie MAGNAN JacquesBUREAU Henri MALLAN- MANCINI JosetteCAMBOULIVES Jean MALMEJAC ClaudeCANNONI Maurice MATTEI Jean FrançoisCARCASSONNE Yves MERCIER ClaudeCARTOUZOU Guy METGE PaulCHAMLIAN Albert MICHOTEY GeorgesCHARREL Michel MILLET YvesCHOUX Maurice MIRANDA FrançoisCIANFARANI François MONFORT GérardCLEMENT Robert MONGES AndréCODACCIONI Jean-Louis MONGIN MauriceCOMBALBERT André MONTIES Jean-RaoulCORRIOL Jacques NICOLI RenéCOTTE Gérard NOIRCLERC MichelDALMAS Henri OLMER MichelDESANTI Etienne OREHEK JeanDEVIN Robert PAPY Jean-JacquesDJIANE Pierre PAULIN RaymondDONNET Vincent PELLET WilliamDUCASSOU Jacques PELOUX YvesDUFOUR Henri PENAUD AntonyDUFOUR Michel PENE PierreFARISSE Jacques PERRIMOND HenriFARNARIER Georges PIANA LucienFAVRE Roger PICAUD RobertFIECHI Marius PIGNOL FernandFIGARELLA Jacques POGGI LouisFRANCOIS Georges PONCET MichelGABRIEL Bernard POYEN DanièleGALINIER Louis PRIVAT YvanGALLAIS Hervé QUILICHINI FrancisGARCIN Michel RANQUE JacquesGASCARD Emile RANQUE PhilippeGAUTHIER André REBOUD EugèneGERARD Raymond RICHAUD ChristianGEROLAMI-SANTANDREA André ROCHAT HervéGIUDICELLI Roger ROHNER Jean-JacquesGIUDICELLI Sébastien ROUX Hubert
PROFESSEURS HONORAIRES
MM RUF HenriSAHEL JoséSALAMON GeorgesSALDUCCI JacquesSAN MARCO Jean-LouisSANKALE MarcSARACCO JacquesSARLES HenrySARLES Jean-ClaudeSCHIANO AlainSCOTTO Jean-ClaudeSEITE RaymondSERRATRICE GeorgesSOULAYROL RenéSTAHL AndréTAMALET JacquesTOURNIGAND PierreTRIFAUD AndréUNAL DanielVAGUE PhilippeVAGUE/JUHAN IrèneVANUXEM PaulVERVLOET DanielVIGOUROUX RobertSARLES HenrySARLES Jean-ClaudeSCOTTO Jean-ClaudeSEITE RaymondSERRATRICE GeorgesSOULAYROL RenéSTAHL AndréTAMALET JacquesTOURNIGAND PierreTRIFAUD AndréUNAL DanielVAGUE PhilippeVAGUE/JUHAN IrèneVANUXEM PaulVERVLOET DanielVIGOUROUX Robert
DOCTEURS HONORIS CAUSA
1967MM. les Professeurs DADI (Italie)
CID DOS SANTOS (Portugal)
1974MM. les Professeurs MAC ILWAIN (Grande-Bretagne)
T.A. LAMBO (Suisse)
1975MM. les Professeurs O. SWENSON (U.S.A.)
Lord J.WALTON of DETCHANT (Grande-Bretagne)
1976MM. les Professeurs P. FRANCHIMONT (Belgique)
Z.J. BOWERS (U.S.A.)
1977MM. les Professeurs C. GAJDUSEK-Prix Nobel (U.S.A.)
C.GIBBS (U.S.A.)J. DACIE (Grande-Bretagne)
1978M. le Président F. HOUPHOUET-BOIGNY (Côte d'Ivoire)
1980MM. les Professeurs A. MARGULIS (U.S.A.)
R.D. ADAMS (U.S.A.)
1981MM. les Professeurs H. RAPPAPORT (U.S.A.)
M. SCHOU (Danemark)M. AMENT (U.S.A.)Sir A. HUXLEY (Grande-Bretagne)S. REFSUM (Norvège)
1982M. le Professeur W.H. HENDREN (U.S.A.)
1985MM. les Professeurs S. MASSRY (U.S.A.)
KLINSMANN (R.D.A.)
1986MM. les Professeurs E. MIHICH (U.S.A.)
T. MUNSAT (U.S.A.)LIANA BOLIS (Suisse)L.P. ROWLAND (U.S.A.)
1987M. le Professeur P.J. DYCK (U.S.A.)
1988MM. les Professeurs R. BERGUER (U.S.A.)
W.K. ENGEL (U.S.A.)V. ASKANAS (U.S.A.)J. WEHSTER KIRKLIN (U.S.A.)A. DAVIGNON (Canada)A. BETTARELLO (Brésil)
1989M. le Professeur P. MUSTACCHI (U.S.A.)
DOCTEURS HONORIS CAUSA1990MM. les Professeurs J.G. MC LEOD (Australie)
J. PORTER (U.S.A.)
1991MM. les Professeurs J. Edward MC DADE (U.S.A.)
W. BURGDORFER (U.S.A.)
1992MM. les Professeurs H.G. SCHWARZACHER (Autriche)
D. CARSON (U.S.A.)T. YAMAMURO (Japon)
1994MM. les Professeurs G. KARPATI (Canada)
W.J. KOLFF (U.S.A.)
1995MM. les Professeurs D. WALKER (U.S.A.)
M. MULLER (Suisse)V. BONOMINI (Italie)
1997MM. les Professeurs C. DINARELLO (U.S.A.)
D. STULBERG (U.S.A.)A. MEIKLE DAVISON (Grande-Bretagne)P.I. BRANEMARK (Suède)
1998MM. les Professeurs O. JARDETSKY (U.S.A.)
1999MM. les Professeurs J. BOTELLA LLUSIA (Espagne)
D. COLLEN (Belgique)S. DIMAURO (U. S. A.)
2000MM. les Professeurs D. SPIEGEL (U. S. A.)
C. R. CONTI (U.S.A.)
2001MM. les Professeurs P-B. BENNET (U. S. A.)
G. HUGUES (Grande Bretagne)J-J. O'CONNOR (Grande Bretagne)
2002MM. les Professeurs M. ABEDI (Canada)
K. DAI (Chine)
2003M. le Professeur T. MARRIE (Canada)Sir G.K. RADDA (Grande Bretagne)
2004M. le Professeur M. DAKE (U.S.A.)
2005M. le Professeur L. CAVALLI-SFORZA (U.S.A.)
2006M. le Professeur A. R. CASTANEDA (U.S.A.)
2007M. le Professeur S. KAUFMANN (Allemagne)
EMERITAT
2007M. le Professeur LEVY Samuel 31/08/2011
2008M. le Professeur LEVY Samuel 31/08/2011Mme le Professeur JUHAN-VAGUE Irène 31/08/2011M. le Professeur PONCET Michel 31/08/2011M. le Professeur KASBARIAN Michel 31/08/2011M. le Professeur ROBERTOUX Pierre 31/08/2011
2009M. le Professeur DJIANE Pierre 31/08/2011M. le Professeur VERVLOET Daniel 31/08/2012
2010M. le Professeur MAGNAN Jacques 31/12/2013
2011M. le Professeur DI MARINO Vincent 31/08/2014M. le Professeur MARTIN Pierre 31/08/2014M. le Professeur METRAS Dominique 31/08/2014
2012M. le Professeur AUBANIAC Jean-Manuel 31/08/2015M. le Professeur BOUVENOT Gilles 31/08/2015M. le Professeur CAMBOULIVES Jean 31/08/2015M. le Professeur FAVRE Roger 31/08/2015
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PROFESSEURS DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
AGOSTINI Aubert CHAUMOITRE Kathia GRILLO Jean-MarieALBANESE Jacques CHAUVEL Patrick GRIMAUD Jean-CharlesALESSANDRINI Pierre CHINOT Olivier GROB Jean-JacquesALIMI Yves CHOSSEGROS Cyrille GUEDJ EricAMABILE Philippe CLAVERIE Jean-Michel GUIEU RégisAMBROSI Pierre COLLART Frédéric GUIS SandrineARGENSON Jean-Noël CONRATH John GUYE MaximeASTOUL Philippe CONTE-DEVOLX Bernard Surnombre GUYOT LaurentATTARIAN Shahram COSTELLO Régis GUYS Jean-Michel AUFFRAY Jean-Pierre COULANGE Christian Surnombre HABIB GilbertAUQUIER Pascal COWEN Didier HARDWIGSEN JeanAUTILLO/TOUATI Amapola CRAVELLO Ludovic HARLE Jean-RobertAVIERINOS Jean-François CURVALE Georges HEIM MarcAZORIN Jean-Michel DA FONSECA David HOFFART LouisAZULAY Jean-Philippe DANIEL Laurent HOUVENAEGHEL GillesBAILLY Daniel DARMON Patrice JACQUIER AlexisBARDOT Jacques D'ERCOLE Claude JAMMES YvesBARLESI Fabrice D'JOURNO Xavier JOLIVET/BADIER MoniqueBARLIER-SETTI Anne DE LAGAUSIE Pascal JOUVE Jean-LucBARTHET Marc DE MICCO Philippe Surnombre KAPLANSKI GillesBARTOLI Jean-Michel DEHARO Jean-Claude KARSENTY GillesBARTOLIN Robert DELARQUE Alain KERBAUL FrançoisBARTOLOMEI Fabrice DELPERO Jean-Robert KREITMANN BernardBASTIDE Cyrille DENIS Danièle LAFFORGUE PierreBENSOUSSAN Laurent DESSEIN Alain LANCON ChristopheBERBIS Philippe DESSI Patrick LA SCOLA BernardBERDAH Stéphane DEVRED Philippe LAUGIER RenéBERLAND Yvon DISDIER Patrick LAUNAY FranckBERNARD Jean-Louis DODDOLI Christophe LAVIEILLE Jean-PierreBERNARD Jean-Paul DRANCOURT Michel LE TREUT Yves-PatriceBEROUD Christophe DUBUS Jean-Christophe LECHEVALLIER EricBERTUCCI François DUFFAUD Florence LEGRE RégisBLADOU Franck DUFOUR Henry LEONE MarcBLAISE Didier DURAND Jean-Marc LEONETTI GeorgesBLANC Jean-Louis Surnombre DUSSOL Bertrand LEPIDI HubertBLIN Olivier ENJALBERT Alain LEVY NicolasBOLLINI Gérard FAUGERE Gérard MACE LoïcBONGRAND Pierre FELICIAN Olvier MAGALON Guy SurnombreBONIN/GUILLAUME Sylvie FIGARELLA/BRANGER Dominique MAGNAN Pierre-EdouardBONNET Jean-Louis FLECHER Xavier MARANINCHI DominiqueBOTTA Alain FONTES Michel MARTIN ClaudeBOTTA/FRIDLUND Danielle FOURNIER Pierre-Edouard MEGE Jean-LouisBOUBLI Léon FRAISSE Alain MERROT ThierryBRETELLE Florence FRANCES Yves METELLUS PhilippeBROUQUI Philippe FUENTES Pierre Surnombre MEYER/DUTOUR AnneBRUDER Nicolas FUENTES Stéphane MICHEL GérardBRUE Thierry GABERT Jean MICHELET PierreBRUNET Christian GAINNIER Marc MONCLA AnneBRUNET Philippe GAMERRE Marc MORANGE Pierre-EmmanuelBURTEY Stéphane GARCIA Stéphane MOULIN GuyCASANOVA Dominique GARNIER Jean-Marc Surnombre MOUTARDIER VincentCAU Pierre Surnombre GENTILE Stéphanie MUNDLER OlivierCECCALDI Mathieu GERBEAUX Patrick NAUDIN JeanCHABOT Jean-Michel GEROLAMI/SANTANDREA René NAZARIAN Serge SurnombreCHAGNAUD Christophe GILBERT/ALESSI Marie-Christine NICOLLAS RichardCHAMBOST Hervé GIORGI Roch NICCOLI/SIRE PatriciaCHAMPSAUR Pierre GIOVANNI Antoine NICOLAS DE LAMBALLERIE XavierCHANEZ Pascal GIRARD Nadine OLIVE DanielCHARAFFE-JAUFFRET Emmanuelle GIRAUD/CHABROL Brigitte OREHEK JeanCHARREL Rémi GONCALVES Anthony OUAFIK L'HoucineCHIARONI Jacques GORINCOUR Guillaume PAGANELLI FranckCHARPIN Denis GRANEL/REY Brigitte PANUEL Michel
PROFESSEURS DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
PAPAZIAN Laurent ROCHE Pierre-Hugues TARANGER ColettePAROLA Philippe ROCH Antoine THIRION XavierPAUT Olivier ROCHWERGER Richard THOMAS PascalPELISSIER-ALICOT Anne-Laure ROSSI Dominique THOMASSIN Jean-MarcPELLETIER Jean ROSSI Pascal THUNY FranckPETIT Philippe ROUDIER Jean TRIGLIA Jean-MichelPHAM Thao SALAS Sébastien TROPIANO PatrickPIARROUX Renaud SAMBUC Roland TSIMARATOS MichelPIERCECCHI/MARTI Marie-Dominique SARLES Jacques VACHER-COPONAT HenriPIQUET Philippe SARLES/PHILIP Nicole VALERO RenéPIRRO Nicolas SASTRE Bernard VEY NorbertPOINSO François SCAVARDA Didier VIALETTES Bernard SurnombrePOITOUT Dominique Surnombre SCHLEINITZ Nicolas VIDAL VincentPOUGET Jean SEBAG Frédéric VIENS PatriceRACCAH Denis SEITZ Jean-François VILLANI PatrickRAOULT Didier SERMENT Gérard Surnombre VITON Jean-MichelREGIS Jean SERRATRICE Jacques VIEHWEGER Heide ElkeREYNAUD/GAUBERT Martine SIELEZNEFF Igor VIVIER EricREYNAUD Rachel SIMEONI Umberto WEILLER Pierre-Jean SurnombreRICHARD/LALLEMAND Marie-Aleth SIMON Nicolas XERRI LucRIDINGS Bernard STEIN Andréas
PROFESSEUR DES UNIVERSITES
ADALIAN PascalAGHABABIAN Valérie
BELIN PascalCHABANNON Christian
CHABRIERE EricFERON FrançoisLE COZ Pierre
RANJEVA Jean-PhilippeSOBOL Hagay
PROFESSEUR CERTIFIE
BRANDENBURGER Chantal
PRAG
TANTI-HARDOUIN Nicolas
PROFESSEUR ASSOCIE DE MEDECINE GENERALE A MI-TEMPS
FILIPPI SimonDUMOND-HUSSON Monique
PROFESSEUR ASSOCIE A TEMPS PARTIEL
BURKHART Gary
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
ACHARD Vincent DEL VOLGO/GORI Marie-José MICALLEF/ROLL JoëlleANDRAC/MEYER Lucile DELLIAUX Stéphane MICHEL FabriceANDRE Nicolas DESPLAT/JEGO Sophie NGUYEN PHONG KarineATLAN Catherine DEVEZE Arnaud NINOVE LaetitiaAUDOIN Bertrand DUFOUR Jean-Charles OUAISSI MedhiBACCINI Véronique FARAUT Françoise PAULMYER/LACROIX OdileBALIQUE Hubert FAUGERE Bernard PERRIN JeanneBANDINI/MOULY Annick FENOLLAR Florence PLANELLS RichardBARTHELEMY Pierre FOBY/FRANCK Jacqueline POMMIER GilbertBARTOLI Christophe FRERE Corinne RANCHIN/MONGES GenevièveBECHIS Guy GASTALDI Marguerite RANQUE StéphaneBEGE Thierry GAUDART Jean REY MarcBELIARD Sophie GAUDY/MARQUESTE Caroline ROBAGLIA/SCHLUPP AndréeBERGE-LEFRANC Jean-Louis GAVARET Martine ROBERT PhilippeBERNARD Rafaëlle GELSI/BOYER Véronique ROLL PatriceBLONDEL Benjamin GIUSIANO COURCAMBECK Sophie SARI/MINODIER IrèneBONELLO Laurent GOURIET Frédérique SARLON BARTOLI GabrielleBOUCRAUT Joseph GREILLIER Laurent SAVEANU AlexandruBOULAMERY/VELLY Audrey GUIDON Catherine SOULA GérardBOULLU/CIOCCA Sandrine HAUTIER/KRAHN Aurélie TAIEB DavidBREGEON Fabienne JOURDE CHICHE Noémie TEXTORIS JulienBUFFAT Christophe KRAHN Martin TOGA CarolineCALAS/AILLAUD Marie-Françoise LABIT/BOUVIER Corinne TOGA IsabelleCAMILLERI Serge LAFAGE/POCHITALOFF-HUVALE Marina TREBUCHON/DA FONSECA AgnèsCARRON Romain LAGIER Jean-Christophe TROUSSE DelphineCASTINETTI Frédéric LAGOUANELLE/SIMEONI Marie-Claude VALLI MarcCHAUDET Hervé LE CORROLLER Thomas VELLY LionelCHICHEPORTICHE Colette LE HUCHER-MICHEL Marie-Pascale VELY FrédéricCOURBIERE Blandine LEJEUNE Pierre-Jean VION-DURY JeanCOZE Carole LEVY/MOZZICONACCI Annie VITTON VéroniqueCUISSET Thomas MANCINI Julien ZATTARA/CANNONI HélèneDADOUN Frédéric (disponibilité) MARGOTAT AlainDAHAN ALCARAZ Laétitia MARY CharlesDALES Jean-Philippe MATONTI FrédéricDEGEORGES/VITTE Joëlle METZLER/GUILLEMAIN Catherine
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES (mono-appartenants)
BARBACARU/PERLES T. A. DESNUES Benoît MINVIELLE/DEVICTOR Bénédicte
BERLAND/BENHAIM Caroline DUBOIS Christophe POGGI MarjorieBERAUD/JUVEN Evelyne GIOCANTI Dominique RUEL JérômeBOUCAULT/GARROUSTE Françoise LEROUX/MASSACRIER Annick STEINBERG Jean-GuillaumeBOYER Sylvie LIMERAT/BOUDOURESQUE Françoise THOLLON LionelDEGIOANNI/SALLE Anna MARANINCHI Marie THIRION Sylvie
MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE à MI-TEMPS
ADNOT Sébastien
CHEVALLIER Pierre-François
GENTILE Gaëtan
RAKOTO Jean-Claude
MAITRE DE CONFERENCES ASSOCIE à MI-TEMPS
REVIS Joana
ALTAVILLA Annagrazia
ANATOMIE 4201 ANTHROPOLOGIE 20
BRUNET Christian (PU-PH) ADALIAN Pascal (PR)
CHAMPSAUR Pierre (PU-PH)
NAZARIAN Serge (PU-PH) Surnombre DEGIOANNI/SALLE Anna (MCF)
PIRRO Nicolas (PU-PH)
BACTERIOLOGIE-VIROLOGIE ; HYGIENE HOSPITALIERE 4501
LE CORROLLER Thomas (MCU-PH)
CHARREL Rémi (PU PH)
THOLLON Lionel (MCF) (60ème section Service Pr BRUNET C.) DE MICCO Philippe (PU-PH) Surnombre
DRANCOURT Michel (PU-PH)
ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES 4203 FOURNIER Pierre-Edouard (PU-PH)
NICOLAS DE LAMBALLERIE Xavier (PU-PH)
CHARAFE/JAUFFRET Emmanuelle (PU-PH) LA SCOLA Bernard (PU-PH)
DANIEL Laurent (PU-PH) RAOULT Didier (PU-PH)
FIGARELLA/BRANGER Dominique (PU-PH)
GARCIA Stéphane (PU-PH) FENOLLAR Florence (MCU-PH)
TARANGER Colette (PU-PH) GOURIET Frédérique (MCU-PH)
XERRI Luc (PU-PH) NINOVE Laetitia (MCU-PH)
ANDRAC/MEYER Lucile (MCU-PH)
DALES Jean-Philippe (MCU-PH) CHABRIERE Eric (PR) (64ème section)
GIUSIANO COURCAMBECK Sophie (MCU PH) DESNUES Benoit (MCF) ( 65ème section )
LABIT/BOUVIER Corinne (MCU-PH)
RANCHIN/MONGES Geneviève (MCU-PH) BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLECULAIRE 4401
BARLIER/SETTI Anne (PU-PH)
ANESTHESIOLOGIE ET REANIMATION CHIRURGICALE ; MEDECINE URGENCE 4801 ENJALBERT Alain (PU-PH)
GABERT Jean (PU-PH)
ALBANESE Jacques (PU-PH) GUIEU Régis (PU-PH)
AUFFRAY Jean-Pierre (PU-PH) OUAFIK L'Houcine (PU-PH)
BRUDER Nicolas (PU-PH)
KERBAUL François (PU-PH) BECHIS Guy (MCU-PH)
LEONE Marc (PU-PH) BUFFAT Christophe (MCU-PH)
MARTIN Claude (PU-PH) LEJEUNE Pierre-Jean (MCU-PH)
MICHELET Pierre (PU-PH)
PAUT Olivier (PU-PH) MARGOTAT Alain (MCU-PH)
PLANELLS Richard (MCU-PH)
GUIDON Catherine (MCU-PH) SAVEANU Alexandru (MCU-PH)
MICHEL Fabrice (MCU-PH)
VELLY Lionel (MCU-PH)
BIOLOGIE CELLULAIRE 4403
ANGLAIS 11 AUTILLO/TOUATI Amapola (PU-PH)
CAU Pierre (PU-PH) Surnombre
BRANDENBURGER Chantal (PRCE) FONTES Michel (PU-PH)
BURKHART Gary (PAST) GASTALDI Marguerite (MCU-PH)
LEVY/MOZZICONNACCI Annie (MCU-PH)
ROBAGLIA/SCHLUPP Andrée (MCU-PH)
BIOLOGIE ET MEDECINE DU DEVELOPPEMENT ROLL Patrice (MCU-PH)
ET DE LA REPRODUCTION ; GYNECOLOGIE MEDICALE 5405
DUBOIS Christophe (MCF) (65ème section)
METZLER/GUILLEMAIN Catherine (MCU-PH) LEROUX/MASSACRIER Annick (MCF) (69ème section)
PERRIN Jeanne (MCU-PH)
BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE 4301 CARDIOLOGIE 5102
PROFESSEURS DES UNIVERSITES et MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS
PROFESSEURS ASSOCIES, MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES mono-appartenants
GUEDJ Eric (PU-PH) AVIERINOS Jean-François (PU-PH)
GUYE Maxime (PU-PH) BONNET Jean-Louis (PU-PH)
MUNDLER Olivier (PU-PH) DEHARO Jean-Claude (PU-PH)
FRAISSE Alain (PU-PH)
BELIN Pascal (PR) (69ème section) HABIB Gilbert (PU-PH)
RANJEVA Jean-Philippe (PR) (69ème section) PAGANELLI Franck (PU-PH)
THUNY Franck (PU-PH)
CAMMILLERI Serge (MCU-PH)
GUEDJ Eric (MCU PH) BONELLO Laurent (MCU PH)
GUYE Maxime (MCU-PH) CUISSET Thomas (MCU-PH)
TAIEB David (MCU-PH)
VION-DURY Jean (MCU-PH) CHIRURGIE DIGESTIVE 5202
BARBACARU/PERLES Téodora Adriana (MCF) (69ème section) BERDAH Stéphane (PU-PH)
HARDWIGSEN Jean (PU-PH)
LE TREUT Yves-Patrice (PU-PH)
BIOSTATISTIQUES, INFORMATIQUE MEDICALE SASTRE Bernard (PU-PH)
ET TECHNOLOGIES DE COMMUNICATION 4604 SIELEZNEFF Igor (PU-PH)
CLAVERIE Jean-Michel (PU-PH) OUAISSI Medhi (MCU-PH)
GIORGI Roch (PU-PH)
CHAUDET Hervé (MCU-PH)
DUFOUR Jean-Charles (MCU-PH) CHIRURGIE GENERALE 5302
GAUDART Jean(MCU-PH)
GIUSIANO Bernard (MCU-PH) DELPERO Jean-Robert (PU-PH)
MANCINI Julien (MCU-PH)
SOULA Gérard (MCU-PH) MOUTARDIER Vincent (PU-PH)
SEBAG Frédéric (PU-PH)
BOYER Sylvie (MCF) (5ème section)
BEGE Thierry (MCU-PH)
CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE 5002
ARGENSON Jean-Noël (PU-PH) CHIRURGIE INFANTILE 5402
CURVALE Georges (PU-PH)
FLECHER Xavier (PU PH) ALESSANDRINI Pierre (PU-PH)
POITOUT Dominique (PU-PH) Surnombre BOLLINI Gérard (PU-PH)
ROCHWERGER Richard (PU-PH) DE LAGAUSIE Pascal (PU-PH)
TROPIANO Patrick (PU-PH) GUYS Jean-Michel (PU-PH)
JOUVE Jean-Luc (PU-PH)
BLONDEL Benjamin (MCU-PH) LAUNAY Franck (PU-PH)
MERROT Thierry (PU-PH)
CANCEROLOGIE ; RADIOTHERAPIE 4702 VIEHWEGER Heide Elke (PU-PH)
BERTUCCI François (PU-PH)
CHINOT Olivier (PU-PH) CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE ET STOMATOLOGIE 5503
COWEN Didier (PU-PH)
DUFFAUD Florence (PU-PH)
GONCALVES Anthony PU-PH) BLANC Jean-Louis (PU-PH) Surnombre
HOUVENAEGHEL Gilles (PU-PH) CHOSSEGROS Cyrille (PU-PH)
MARANINCHI Dominique (PU-PH) GUYOT Laurent (PU-PH)
SALAS Sébastien (PU-PH)
VIENS Patrice (PU-PH)
GONCALVES Anthony (MCU-PH)
CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIOVASCULAIRE 5103 CHIRURGIE PLASTIQUE,
RECONSTRUCTRICE ET ESTHETIQUE ; BRÛLOLOGIE 5004
COLLART Frédéric (PU-PH)
D'JOURNO Xavier (PU-PH) BARDOT Jacques (PU-PH)
DODDOLI Christophe (PU-PH) CASANOVA Dominique (PU-PH)
FUENTES Pierre (PU-PH) Surnombre LEGRE Régis (PU-PH)
KREITMANN Bernard (PU-PH) MAGALON Guy (PU-PH) Surnombre
MACE Loïc (PU-PH)
THOMAS Pascal (PU-PH) HAUTIER/KRAHN Aurélie (MCU-PH)
TROUSSE Delphine (MCU-PH)
CHIRURGIE VASCULAIRE ; MEDECINE VASCULAIRE 5104
ALIMI Yves (PU-PH) GASTROENTEROLOGIE ; HEPATOLOGIE ; ADDICTOLOGIE 5201
AMABILE Philippe (PU-PH)
BARTHET Marc (PU-PH)
MAGNAN Pierre-Edouard (PU-PH) BERNARD Jean-Paul (PU-PH)
PIQUET Philippe (PU-PH) BOTTA/FRIDLUND Danielle (PU-PH)
SARLON BARTOLI Gabrielle (MCU PH) GEROLAMI-SANTANDREA René (PU-PH)
GRIMAUD Jean-Charles (PU-PH)
LAUGIER René (PU-PH)
CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE 4202 SEITZ Jean-François (PU-PH)
GRILLO Jean-Marie (PU-PH)
DAHAN ALCARAZ Laetitia (MCU PH)
ACHARD Vincent (MCU-PH) VITTON Véronique (MCU-PH)
CHICHEPORTICHE Colette (MCU-PH)
LEPIDI Hubert (MCU-PH)
PAULMYER/LACROIX Odile (MCU-PH) GENETIQUE 4704
DERMATOLOGIE - VENEREOLOGIE 5003 BEROUD Christophe (PU-PH)
LEVY Nicolas (PU-PH)
BERBIS Philippe (PU-PH) MONCLA Anne (PU-PH)
GROB Jean-Jacques (PU-PH) SARLES/PHILIP Nicole (PU-PH)
RICHARD/LALLEMAND Marie-Aleth (PU-PH)
GAUDY/MARQUESTE Caroline (MCU-PH) BERNARD Rafaëlle (MCU-PH)
BEROUD Christophe (MCU PH)
KRAHN Martin (MCU-PH)
ENDOCRINOLOGIE ,DIABETE ET MALADIES METABOLIQUES ; NGYUEN Karine (MCU-PH)
GYNECOLOGIE MEDICALE 5404 TOGA Caroline (MCU-PH)
BRUE Thierry (PU-PH) ZATTARA/CANNONI Hélène (MCU-PH)
CONTE-DEVOLX Bernard (PU-PH) surnombre
NICCOLI/SIRE Patricia (PU-PH)
CASTINETTI Frédéric (MCU-PH) GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE ; GYNECOLOGIE MEDICALE 5403
EPIDEMIOLOGIE, ECONOMIE DE LA SANTE ET PREVENTION 4601 AGOSTINI Aubert (PU-PH)
BOUBLI Léon (PU-PH)
AUQUIER Pascal (PU-PH) BRETELLE Florence (PU-PH)
CHABOT Jean-Michel (PU-PH) CRAVELLO Ludovic (PU-PH)
GENTILE Stéphanie (PU-PH) D'ERCOLE Claude (PU-PH)
SAMBUC Roland (PU-PH) GAMERRE Marc (PU-PH)
THIRION Xavier (PU-PH)
COURBIERE Blandine (MCU-PH)
BALIQUE Hubert (MCU-PH)
LAGOUANELLE/SIMEONI Marie-Claude (MCU-PH)
MINVIELLE/DEVICTOR Bénédicte (MCF)(06ème section)
TANTI-HARDOUIN Nicolas (PRAG)
IMMUNOLOGIE 4703 HEMATOLOGIE ; TRANSFUSION 4701
BONGRAND Pierre (PU-PH) BLAISE Didier (PU-PH)
KAPLANSKI Gilles (PU-PH) COSTELLO Régis (PU-PH)
MEGE Jean-Louis (PU-PH) CHIARONI Jacques (PU-PH)
OLIVE Daniel (PU-PH) GILBERT/ALESSI Marie-Christine (PU-PH)
VIVIER Eric (PU-PH) MORANGE Pierre-Emmanuel (PU-PH)
FERON François (PR) (69ème section) VEY Norbert (PU-PH)
BOUCRAUT Joseph (MCU-PH) BACCINI Véronique (MCU-PH)
DEGEORGES/VITTE Joëlle (MCU-PH) CALAS/AILLAUD Marie-Françoise (MCU-PH)
DESPLAT/JEGO Sophie (MCU-PH) FRERE Corinne (MCU-PH
POMMIER Gilbert (MCU-PH) GELSI/BOYER Véronique (MCU-PH)
ROBERT Philippe (MCU-PH) LAFAGE/POCHITALOFF-HUVALE Marina (MCU-PH)
TEXTORIS Julien (MCU-PH)
VELY Frédéric (MCU-PH) POGGI Marjorie (MCF)
BERAUD/JUVEN Evelyne (MCF) 65ème section) MEDECINE LEGALE ET DROIT DE LA SANTE 4603
BOUCAULT/GARROUSTE Françoise (MCF) 65ème section)
LEONETTI Georges (PU-PH)
PELISSIER/ALICOT Anne-Laure (PU-PH)
MALADIES INFECTIEUSES ; MALADIES TROPICALES 4503 PIERCECCHI/MARTI Marie-Dominique (PU-PH)
BROUQUI Philippe (PU-PH) BARTOLI Christophe (MCU-PH)
PAROLA Philippe (PU-PH)
STEIN Andréas (PU-PH) BERLAND/BENHAIM Caroline (MCF) (1ère section)
GIOCANTI Dominique (MCF) (1ère section)
LAGIER Jean-Christophe (MCU-PH)
MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION 4905
MEDECINE INTERNE ; GERIATRIE ET BIOLOGIE DU BENSOUSSAN Laurent (PU-PH)
VIEILLISSEMENT ; MEDECINE GENERALE ; ADDICTOLOGIE 5301 DELARQUE Alain (PU-PH)
BONIN/GUILLAUME Sylvie (PU-PH) VITON Jean-Michel (PU-PH)
DISDIER Patrick (PU-PH)
DURAND Jean-Marc (PU-PH)
FRANCES Yves (PU-PH) MEDECINE ET SANTE AU TRAVAIL 4602
GRANEL/REY Brigitte (PU-PH)
HARLE Jean-Robert (PU-PH) BOTTA Alain (PU-PH)
ROSSI Pascal (PU-PH)
SCHLEINITZ Nicolas (PU-PH BERGE-LEFRANC Jean-Louis (MCU-PH)
SERRATRICE Jacques (PU-PH) LEHUCHER/MICHEL Marie-Pascale (MCU-PH)
SARI/MINODIER Irène (MCU-PH)
WEILLER Pierre-Jean (PU-PH) Surnombre
DUMOND-HUSSON Monique (PR associé Méd. Gén. à mi-temps) NEPHROLOGIE 5203
FILIPPI Simon (PR associé Méd. Gén. à mi-temps)
BERLAND Yvon (PU-PH)
ADNOT Sébastien (MCF associé Méd. Gén. à mi-temps) BRUNET Philippe (PU-PH)
CHEVALLIER Pierre-François (MCF associé Méd. Gén. à mi-temps) BURTEY Stépahne (PU-PH)
GENTILE Gaëtan (MCF associé Méd. Gén. à mi-temps) DUSSOL Bertrand (PU-PH)
RAKOTO Jean-Claude (MCF associé Méd. Gén. à mi-temps) TSIMARATOS Michel (PU-PH)
VACHER-COPONAT Henri (PU-PH)
JOURDE CHICHE Noémie (MCU PH)
NUTRITION 4404 NEUROCHIRURGIE 4902
DARMON Patrice (PU-PH) DUFOUR Henry (PU-PH)
RACCAH Denis (PU-PH) FUENTES Stéphane (PU-PH)
VALERO René (PU-PH) METELLUS Philippe (PU-PH)
VIALETTES Bernard (PU-PH) Surnombre REGIS Jean (PU-PH)
ROCHE Pierre-Hugues (PU-PH)
ATLAN Catherine (MCU-PH) SCAVARDA Didier (PU-PH)
BELIARD Sophie (MCU-PH)
CARRON Romain (MCU PH)
MARANINCHI Marie (MCF) (66ème section)
NEUROLOGIE 4901
ONCOLOGIE 65 (BIOLOGIE CELLULAIRE)
ATTARIAN Sharham (PU PH)
CHABANNON Christian (PR) (66ème section) AZULAY Jean-Philippe (PU-PH)
SOBOL Hagay (PR) CECCALDI Mathieu (PU-PH)
FELICIAN Olivier (PU-PH)
NICOLI François (PU-PH)
OPHTALMOLOGIE 5502 PELLETIER Jean (PU-PH)
POUGET Jean (PU-PH)
DENIS Danièle (PU-PH)
HOFFART Louis (PU-PH) AUDOIN Bertrand (MCU-PH)
RIDINGS Bernard (PU-PH)
PEDOPSYCHIATRIE; ADDICTOLOGIE 4904
MATONTI Frédéric (MCU-PH)
DA FONSECA David (PU-PH)
POINSO François (PU-PH)
OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE 5501
PHARMACOLOGIE FONDAMENTALE -
DESSI Patrick (PU-PH) PHARMACOLOGIE CLINIQUE; ADDICTOLOGIE 4803
GIOVANNI Antoine (PU-PH)
LAVIEILLE Jean-Pierre (PU-PH) BLIN Olivier (PU-PH)
NICOLLAS Richard (PU-PH) FAUGERE Gérard (PU-PH)
THOMASSIN Jean-Marc (PU-PH) SIMON Nicolas (PU-PH)
TRIGLIA Jean-Michel (PU-PH)
DEVEZE Arnaud (MCU-PH) BOULAMERY/VELLY Audrey (MCU-PH)
MICALLEF/ROLL Joëlle (MCU-PH)
REVIS Joana (MAST) (Orthophonie) (7ème Section) VALLI Marc (MCU-PH)
PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE 4502 PHILOSPHIE 17
DESSEIN Alain (PU-PH) LE COZ Pierre (PR)
DUMON Henri (PU-PH) en surnombre
PIARROUX Renaud (PU-PH) ALTAVILLA Annagrazia (MCF Associé à mi-temps)
FARAUT Françoise (MCU-PH)
FAUGERE Bernard (MCU-PH)
FOBY/FRANCK Jacqueline (MCU-PH)
MARY Charles (MCU-PH)
RANQUE Stéphane (MCU-PH)
TOGA Isabelle (MCU-PH)
PEDIATRIE 5401 PHYSIOLOGIE 4402
BERNARD Jean-Louis (PU-PH) BARTOLOMEI Fabrice (PU-PH)
CHAMBOST Hervé (PU-PH) CHAUVEL Patrick (PU-PH)
DUBUS Jean-Christophe (PU-PH) JAMMES Yves (PU-PH)
GARNIER Jean-Marc (PU-PH) surnombre JOLIVET/BADIER Monique (PU-PH)
GIRAUD/CHABROL Brigitte (PU-PH) MEYER/DUTOUR Anne (PU-PH)
MICHEL Gérard (PU-PH)
REYNAUD Rachel (PU-PH) BARTHELEMY Pierre (MCU-PH)
SARLES Jacques (PU-PH) BOULLU/CIOCCA Sandrine (MCU-PH)
SIMEONI Umberto (PU-PH) BREGEON Fabienne (MCU-PH)
DADOUN Frédéric (MCU-PH) (disponibilité)
ANDRE Nicolas (MCU-PH) DEL VOLGO/GORI Marie-José (MCU-PH)
COZE Carole (MCU-PH) DELLIAUX Stéphane (MCU-PH)
GAVARET Martine (MCU-PH)
REY Marc (MCU-PH)
TREBUCHON/DA FONSECA Agnès (MCU-PH)
PSYCHIATRIE D'ADULTES ; ADDICTOLOGIE 4903
LIMERAT/BOUDOURESQUE Françoise (MCF) (40ème section)
AZORIN Jean-Michel (PU-PH) RUEL Jérôme (MCF) (69ème section)
BAILLY Daniel (PU-PH) STEINBERG Jean-Guillaume (MCF) (66ème section)
LANCON Christophe (PU-PH) THIRION Sylvie (MCF) (66ème section)
NAUDIN Jean (PU-PH)
PNEUMOLOGIE; ADDICTOLOGIE 5101
PSYCHOLOGIE - PSYCHOLOGIE CLINIQUE, PCYCHOLOGIE SOCIALE 16
ASTOUL Philippe (PU-PH)
AGHABABIAN Valérie (PR) BARLESI Fabrice (PU-PH)
CHANEZ Pascal (PU-PH)
RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE 4302 CHARPIN Denis (PU-PH)
REYNAUD/GAUBERT Martine (PU-PH)
BARTOLI Jean-Michel (PU-PH)
CHAGNAUD Christophe (PU-PH) GREILLIER Laurent (MCU PH)
CHAUMOITRE Kathia (PU-PH)
DEVRED Philippe (PU-PH)
GIRARD Nadine (PU-PH) THERAPEUTIQUE . MEDECINE D'URGENCE; ADDICTOLOGIE 4804
GORINCOUR Guillaume (PU-PH)
JACQUIER Alexis (PU-PH) AMBROSI Pierre (PU-PH)
MOULIN Guy (PU-PH) BARTOLIN Robert (PU-PH)
PANUEL Michel (PU-PH) VILLANI Patrick (PU-PH)
PETIT Philippe (PU-PH)
VIDAL Vincent (PU-PH)
BANDINI/MOULY Annick (MCU-PH)
REANIMATION MEDICALE ; MEDECINE URGENCE 4802
GAINNIER Marc (PU-PH) UROLOGIE 5204
GERBEAUX Patrick (PU-PH)
PAPAZIAN Laurent (PU-PH) BASTIDE Cyrille (PU-PH)
ROCH Antoine (PU-PH) COULANGE Christian (PU-PH) Surnombre
KARSENTY Gilles (PU-PH)
RHUMATOLOGIE 5001 LECHEVALLIER Eric (PU-PH)
ROSSI Dominique (PU-PH)
GUIS Sandrine (PU-PH) SERMENT Gérard (PU-PH) surnombre
LAFFORGUE Pierre (PU-PH)
PHAM Thao (PU-PH)
ROUDIER Jean (PU-PH)
REMERCIEMENTS
A l’ensemble de mon jury de thèse :
A Mr le Professeur Antoine ROCH,
Vous m’avez fait l’honneur de présider cette thèse et de m’accorder votre confiance.
Je vous remercie pour votre disponibilité, votre soutien, et la pertinence de vos conseils.
Puisse ce travail aboutir à l’élaboration d’un nouveau score !
Veuillez recevoir l’expression de ma sincère gratitude et de ma profonde estime.
A Mr le Professeur Philippe BROUQUI,
Vous me faites l’honneur de juger ce travail, veuillez trouver ici l’expression de mes sincères
remerciements et de mon profond respect.
A Mr le Professeur Rémi CHARREL,
Vous me faites l’honneur de juger ce travail, veuillez trouver ici l’expression de mes sincères
remerciements et de mon profond respect.
A Mr le Docteur Gérard ANDREOTTI,
Merci de me faire l’honneur et l’amitié d’être à mes côtés en ce jour symbolique.
En me faisant partager ton expérience et ton amour du métier, tu m’as confortée dans mon
choix en me montrant ce qu’était la « vraie » médecine générale !
A Mr le Docteur Alexandre CHAGVARDIEFF,
Tu m’as fait l’honneur et l’amitié de diriger ce travail.
Merci pour ta disponibilité et ton écoute, de jour comme de nuit !
Merci de m’avoir soutenue dans les moments de doute et de m’avoir fait confiance.
REMERCIEMENTS
A ma famille…
A mes parents, merci d’avoir toujours cru en moi et de m’avoir soutenue dans tous mes choix
de vie.
A ma Maman pour m’avoir encouragée à faire « le plus beau métier du monde » malgré les
moments de doute, à mon Papa pour ses précieux conseils.
Merci pour votre présence sans faille, je vous aime.
A mes deux frangins adorés, Paul et Antoine, pour nos moments rares mais si précieux de
complicité. Merci d’avoir su me comprendre malgré mon jargon médical ! Je vous aime.
A mon Papy Pierrot et à ma Mamy Romée qui de là-haut veille sur moi et doit avoir sa petite
larme à l’œil !
A ma Mamy Maryse et à mon Papy Marcel qui aimait tant la médecine, je reprends le
flambeau !
Merci pour tous ces souvenirs d’enfance que je garde précieusement dans mon cœur.
A tous les membres de ma famille, merci pour votre soutien.
A mes amis…
A mes amis de toujours, qui ont su rester à mes côtés malgré la distance et les années
d’études:
Cochon, merci pour nos moments complices, et spéciale dédicace à Dora pour la traduction
de la thèse! Nico, toujours fidèle au poste! PE, Béné, Gus, Max, Mathieu, Volta, et les p’tits
nouveaux qui nous ont rejoints en cours de route, Chris, Emi, Aurélie.
On s’était dit rendez-vous dans dix ans… nous y voilà ! Une amitié telle que la notre sont de
celles qui durent toujours !
A Aurore, ma coloc devant l’éternel ! Merci pour ta précieuse amitié, tu as toujours été là,
dans les bons comme dans les mauvais moments, et comme dirait un refrain que nous
connaissons bien je me suis souvent relevée sous ton regard ! Tu restes un repère infaillible
sur ma route, merci pour TOUT. Merci à ta famille qui m’a si souvent accueillie, ça se passe
comme ça chez les Joucla !
A Marion, mon cinquième élément, merci pour ta présence, ta bonne humeur et les situations
cocasses que je ne peux partager qu’avec toi, je te kiffe !
A Audrey, Floriane, Mout, Chloé, Julie : éparpillés aux quatre coins de la France mais
pourtant toujours aussi proches !
Merci pour votre soutien dans les moments difficiles, les conf’, les concours, les rattrapages…
Merci aussi pour les bringues, les fous rires, les voyages, et les soirées à refaire le monde !
Avec vous je referai le chemin sans hésiter (ou presque !).
A Mathilde, nous nous sommes trouvées sur la route des gens qui doutent… une rencontre
prédestinée ! Mon bicéphale, I follow you! Merci pour ta présence ces dernières années, pour
avoir été mon rocher dans les moments de doute et pour avoir fait que chaque jour compte !
A Lisouille, en souvenir de notre semestre inoubliable en bord de mer et des bons moments
qui ont suivi ! Toujours dispo, atteeeeends !
A Victoria, qui m’a prise sous son aile depuis le début de mon internat ! Merci pour tes
conseils et pour les sorties dans le Var ! A bientôt sur la route du rosé !
A ma petite Eve, merci pour ton coaching sur la dernière ligne droite !
A ceux que j’ai perdus sur mon chemin mais que je n’oublie pas…
A mes co internes…
A Xavier, hey boy! Merci pour les fous rires et les moments de complicité, je garde un
excellent souvenir de mon premier stage d’internat avec toi (si on oublie les accidents de la
route bien-sûr… mais pouwquoi ?!).
A Gait, c’est toujours un plaisir de te rejoindre sur ton nuage ! A Marjorie et à Cécile. L’union
fait la force, nous avons survécu à la Médecine Interne !
A la Dream Team des Urgences Nord, nous sommes passés à travers les balles : Liza (merci
pour ton soutien et les pauses café-clope !), Julia alias Guéguenette, Seb (merci pour ta
gentillesse et pour avoir été là pendant la période IPC !), Nicole, Loïc.
A Marie et Cécilia qui ont vécu le stress du dernier moment !
A mes chefs et professeurs…
A tous les médecins que j’ai rencontrés pendant mes stages d’interne et qui m’ont appris les
vraies valeurs de la médecine: Adriana, Fanny, Denis, Luc, Mourad, Régis, Philippe, Nicolas,
Diane, Delphine. Merci de m’avoir accordée votre confiance et votre reconnaissance.
Aux statisticiens,
A Karine BAUMSTARCK et Anderson LOUNDOU pour leur disponibilité et leurs conseils.
A mes infirmiers et mes infirmières…
A vous qui m’avez accompagnée lorsque je faisais mes premiers pas dans chaque service, et
qui avez su rattraper mes erreurs et mes maladresses en continuant à me faire confiance !
Merci pour vos conseils, votre patience et bien souvent votre écoute ! Vous vous reconnaitrez
en lisant ces lignes, ça a été un plaisir de travailler avec vous !
… Enfin je ne pouvais pas l’oublier (c’est qu’il prend de la place !):
A mon fidèle Potoch’, notre mascotte depuis l’externat, qui a subi malgré lui les
déménagements, les kilomètres, les révisions, les coups de folie et les coups de cafard, les
fugues nocturnes, les retours de soirées, et bien d’autres choses encore ! Ah si ce chat pouvait
parler… Non en fait qu’il se thèse à jamais !!
1
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODES
1. Description de l'étude ................................................................................................. 4
2. Population étudiée ...................................................................................................... 4
3. Critères étudiés ........................................................................................................... 4
4. Analyse statistique ...................................................................................................... 6
III. RESULTATS
1. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques de la population étudiée ...... 7
1.1. Comorbidités................................................................................................ 7
1.2. Conditions de pré admission ....................................................................... 7
1.3. Types et sous-types de virus identifiés ......................................................... 7
2. Caractéristiques des patients atteints de pneumopathie grippale et facteurs de risque
associés ........................................................................................................................... 9
2.1. Caractéristiques démographiques des patients atteints de pneumopathie .. 9
2.2. Comorbidités................................................................................................ 9
2.3. Conditions de pré admission ....................................................................... 9
2.4. Hospitalisation, transfert en réanimation, décès ....................................... 11
2.5. Caractéristiques cliniques et para cliniques ............................................. 11
2
2.6. Traitements débutés au SAU ...................................................................... 11
2.7. Facteurs de risque indépendants de pneumopathie au cours de la grippe 13
3. Score de Fine et Score de Curb 65 ........................................................................... 14
4. Facteurs de risque associés aux virus grippaux mis en évidence chez les 143 patients
étudiés .......................................................................................................................... 18
4.1. Patients hospitalisés .................................................................................. 18
4.2. Patients transférés en réanimation ............................................................ 20
4.3. Patients décédés ......................................................................................... 22
IV. DISCUSSION
1. Facteurs de risque d’hospitalisation, de transfert en réanimation et de décès associés
aux virus grippaux ........................................................................................................ 24
2. Rôle de la vaccination, des traitements anti-inflammatoires et du Tamiflu® dans la
grippe ............................................................................................................................ 26
3. Critères de sévérité des pneumopathies grippales .................................................... 28
4. Intérêt d’une antibiothérapie et d’un traitement antiviral dans la grippe ................. 30
5. Intérêt des scores de Fine et de Curb 65 pour l’orientation des patients atteints de
pneumopathie grippale ................................................................................................. 31
6. Limites de l’étude ..................................................................................................... 33
V. CONCLUSION
VI. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VII. ANNEXES
VIII. LISTE DES ABREVIATIONS
3
I. INTRODUCTION
La grippe représente chaque année un problème de santé publique en termes de morbi-
mortalité.
Le seuil épidémique pour la saison grippale 2012-2013 fixé par le Réseau des GROG a été
franchi en France pendant 11 semaines, témoignant de la forte distribution grippale cet hiver.
L’impact global de cette épidémie, marquée par la co-circulation de 3 virus (B, A H1N1 et A
H3N2), a été supérieur à celui des 2 saisons précédentes [1].
La majorité des patients ayant consulté pour grippe au cours de l’épidémie 2012-2013 ont
présenté des symptômes sans gravité. Cependant, le nombre de consultations pour grippe aux
urgences a augmenté par rapport aux deux épidémies précédentes, et 818 cas graves admis en
service de réanimation ont été signalés par l’Institut de Veille Sanitaire – dont 153 (18,7%)
ont évolué vers un décès [2]. Il est donc important d’améliorer nos connaissances des
caractéristiques épidémiologiques et des facteurs de risque de la grippe pour contribuer à une
meilleure prise en charge des patients.
La plupart des études précédemment réalisées ont rapporté des critères de sévérité de la grippe
A H1N1, comme un âge supérieur ou égal à 65 ans [3], ou encore la présence d’au moins une
comorbidité [4]. Le diagnostic de pneumopathie chez les patients atteints de grippe est
également associé à un risque plus élevé de mauvaise évolution clinique [5].
L’objectif de cette étude est de mettre en évidence les facteurs de gravité de toutes les souches
de grippe chez les patients ayant consulté aux urgences du CHU Nord de Marseille pendant la
période épidémique 2012-2013, et de les comparer à ceux déjà connus dans la littérature.
L’objectif secondaire est de déterminer les critères de sévérité des pneumopathies grippales, et
d’évaluer l’intérêt des scores de gravité des pneumopathies aigues communautaires – déjà
utilisés en pratique courante – pour aider à l’orientation des patients et réduire le taux
d’admission hospitalière au cours des épidémies de grippe.
4
II. MATERIEL ET METHODES
1. Description de l’étude
Il s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective, réalisée au CHU Nord de Marseille
durant l’épidémie de grippe 2012-2013, définie du 01/11/2012 au 23/03/2013 à partir du
bulletin hebdomadaire du Réseau des GROG [1]. La population source a été obtenue à partir
des patients admis pour grippe dans le Service d’Accueil des Urgences (SAU) Adultes – dont
le nombre de consultations est de 50000/an – et hospitalisés dans les Services de Médecine
Adultes (Médecine Infectieuse et Tropicale, Médecine Interne, Gériatrie, Pneumologie, Unité
d’Hospitalisation de Courte Durée) – dont la capacité d’accueil est de 30 à 60 patients selon
les unités, soit au total 200 patients.
2. Population étudiée
Les patients inclus dans l’étude sont ceux dont le diagnostic de grippe A (sous types H1N1 et
H3N2) ou B a été confirmé par détection du génome viral, à partir d’un écouvillon nasal ou
d’une aspiration naso-pharyngée. Il s’agit d’une technique de biologie moléculaire consistant
à extraire l’ARN viral par transcription inverse et réaction en chaine de la polymérase
(Reverse Transcription - Polymerase Chain Reaction ou RT - PCR). Les sous-types de virus
sont ensuite identifiés par séquençage. Cette technique, facilement accessible à l’hôpital et
non invasive, a été effectuée pour tous les patients présentant des symptômes évocateurs de
grippe à leur admission aux Urgences : fièvre et/ou frissons, asthénie, catarrhe des voies
aériennes supérieures, myalgies et/ou arthralgies, céphalées.
Les données ont été recueillies auprès du Laboratoire de Virologie Central de l’Hôpital de la
Timone à Marseille et collectées dans un tableau Excel.
3. Critères étudiés
Les critères démographiques étudiés sont le sexe, l’âge, les antécédents (vie en institution,
insuffisance respiratoire chronique, BPCO ou asthme, obésité, diabète, néoplasie,
coronaropathie, hépatopathie, maladie rénale, accident vasculaire cérébral,
immunodépression, grossesse).
5
Les conditions de pré admission évaluées sont la réalisation d’une vaccination antigrippale, et
l’administration d’un traitement par Tamiflu® et/ou anti-inflammatoire. Les patients ayant été
traités par corticoïdes à une posologie d’au moins 1 mg/kg/jour depuis au moins 24 heures, et
par anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) à une posologie d’au moins 300 mg/jour
depuis au moins 24 heures, ont été inclus. Les patients traités par corticoïdes au long cours ont
été exclus. L’effet des traitements anti-inflammatoires a été évalué en comparant l’évolution
clinique des patients traités et non traités par AINS et/ou corticoïdes avant leur admission.
Les critères cliniques étudiés sont ceux évalués à l’admission au SAU : la température, les
constantes hémodynamiques (tension artérielle systolique, fréquence cardiaque), la saturation
en oxygène en air ambiant, la présence d’un syndrome confusionnel, le score de Glasgow.
Les paramètres biologiques analysés sont les marqueurs d’une inflammation et/ou d’une
infection (taux de globules blancs, protéine C réactive, procalcitonine), et ceux reflétant leur
retentissement organique (créatinine, urée, natrémie, glycémie, bilirubine, ASAT, ALAT,
PaO2, PaCO2, lactates, pH).
Les examens paracliniques réalisés au SAU retenus pour notre étude sont les radiographies
thoraciques et les examens cyto-bactériologiques des crachats (ECBC).
Le recours à une antibiothérapie et/ou à une oxygénothérapie au SAU a été évalué pour les
patients atteints de pneumopathie à l’admission.
L’ensemble des critères étudiés a été renseigné à partir des dossiers médicaux des patients et
de la base de données informatique de l’Hôpital Nord de Marseille, avec l’accord préalable
des responsables des services concernés.
Les facteurs de risque étudiés ont été déterminés à partir de critères de sévérité cliniques
objectifs, associés à ceux retrouvés dans les scores de gravité des pneumopathies aigues
communautaires référencés par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française
(SPILF) [6] : le score de Fine ou Pneumonia Severity Index (PSI) [7], et le score de Curb 65
décrit par la British Thoracic Society (BTS) [8].
6
Le diagnostic de pneumonie a été défini par l’association d’au moins un critère majeur
(auscultation pulmonaire avec anomalies en foyer et/ou infiltration radiologique récente) et de
deux critères mineurs (une température < à 35 oC ou > à 38
oC, frissons avec sueurs, toux,
modification récente d'une expectoration chronique, dyspnée ou gêne thoracique ), aucun de
ces signes pris séparément n'ayant de valeur suffisante pour l'établissement du diagnostic [9].
Les scores de Fine [annexe 1] et de Curb 65 [annexe 2] ont été calculés pour tous les patients
atteints de pneumopathies grippales.
4. Analyse statistique
Les analyses statistiques ont été réalisées par le Service d’Unité d'Aide Méthodologique à la
Recherche Clinique de la Faculté de Médecine de La Timone à Marseille. Le pourcentage de
patients a été calculé pour chaque paramètre étudié. Le Test du Chi deux de Pearson et le Test
exact de Fisher ont été utilisés pour comparer les caractéristiques démographiques et
épidémiologiques de chaque sous-groupe de patients. Les variables continues ont été
exprimées à partir des médianes obtenues – avec les écarts interquartiles correspondants – et
comparées en utilisant le test de Mann Whitney. Une analyse de régression logistique a été
réalisée dans le but d’identifier les facteurs de risque indépendants des pneumopathies
grippales. Une p Value de moins de 0,05 a été retenue pour définir un résultat statistiquement
significatif.
7
III. RESULTATS
1. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques de la population étudiée
Au total 143 patients ont été inclus dans l’étude (Tableau 1). La population se compose de 68
hommes (47,5%) et 75 femmes (52,5%). L’âge médian est de 56 ans (16-96).
1.1. Comorbidités
Parmi les 143 patients étudiés, 122 (85,3%) présentent au moins une comorbidité. Les
antécédents de BPCO ou d’asthme, de diabète, de coronaropathie, d’obésité, et de néoplasie
sont les plus représentés. Parmi les femmes incluses, 1 (0,7%) seule grossesse est observée.
1.2. Conditions de pré admission
Sur les 143 patients inclus, 33 (23%) ont reçu un traitement par AINS et/ou corticoïdes,
prescrit par un médecin de ville ou administré en automédication. Vingt-trois patients (16%)
ont été vaccinés contre la grippe. Trois patients (2%) ont été traités par Tamiflu® avant leur
admission.
1.3. Types et sous-types de virus identifiés
Les virus identifiés par PCR chez les 143 patients inclus sont pour 104 (72,7%) d’entres eux
le type B, et pour 39 (27,3%) d’entres eux le type A – 28 (19,6%) sous-types H1N1, et 11
(7,7%) sous-types H3N2.
8
Tableau 1. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques des 143 patients infectés par
le virus grippal A ou B au CHU NORD de Marseille au cours de l’épidémie 2012-2013.
Caractéristique démographiques
Sexe – nb. (%)
Hommes
Femmes
68 (47,5)
75 (52,5)
Age Médian (rang) – années. 56 (16-96)
Conditions de pré admission
Traitement par AINS et/ou corticoïdes – nb. (%) 33 (23)
Vaccination – nb. (%) 23 (16)
Traitement par Tamiflu® – nb. (%) 3 (2)
Comorbidités – nb. (%)
Présence d’au moins une comorbidité 122 (85,3)
BPCO/Asthme 38 (26,5)
Diabète 21 (14,7)
Coronaropathie 16 (11,2)
Obésité 10 (7)
Néoplasie 8 (5,6)
Antécédent d’AVC 7 (4,9)
Vie en Institution 5 (3,5)
Maladie Rénale 5 (3,5)
Insuffisance Respiratoire 5 (3,5)
Immunodépression 4 (2,8)
Hépatopathie 2 (1,4)
Grossesse 1 (0,7)
Types de Virus Grippaux identifiés – nb. (%)
Type B 104 (72,7)
Type A
H1N1
H3N2
39 (27,3)
28 (19,6)
11 (7,7)
Pneumopathie – nb. (%) 56 (39,2)
Hospitalisations – nb. (%) 75 (52,4)
9
2. Caractéristiques des patients atteints de pneumopathie grippale et facteurs de
risque associés
2.1. Caractéristiques démographiques des patients atteints de pneumopathie
La présence d’une pneumonie, diagnostiquée à partir des critères clinico-radiologiques
prédéfinis, est retenue chez 56 (39,2%) des 143 patients inclus dans l’étude (Tableau 1). Les
critères démographiques de ces 56 patients sont présentés dans le Tableau 2. Cette population
se compose de 25 (44,5%) hommes et de 31 (55,4%) femmes. L’âge médian est de 68 ans
(17-97). Les patients atteints d’une grippe compliquée de pneumopathie sont
significativement plus âgés que ceux n’ayant pas de pneumopathie au diagnostic (p= 0,001).
Le délai entre l’apparition des premiers symptômes et l’admission au SAU est de 2 jours, pour
les patients atteints ou non de pneumopathie (p= 0,6).
2.2. Comorbidités
Les comorbidités les plus représentées sont l’asthme ou la BPCO, le diabète, la
coronaropathie, et la présence d’une néoplasie. Un antécédent d’insuffisance respiratoire
chronique est associé à un risque significativement plus élevé de développer une
pneumopathie chez les patients atteints de grippe (p= 0,008).
2.3. Conditions de pré admission
Parmi les 56 patients atteints de pneumopathie, 15 (27%) ont été traités par corticoïdes ou
AINS avant leur admission, et 1 (2%) seul a reçu un traitement par Tamiflu®. Les patients
atteints de pneumopathie sont plus nombreux à être vaccinés que ceux indemnes de
pneumopathie (23% contre 12% respectivement), sans différence significative entre les 2
groupes.
10
Tableau 2. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques des 56 patients atteints de
pneumopathie au cours de l’épidémie grippale 2012-2013 au CHU NORD de Marseille.
Présence d’une
Pneumopathie
(n= 56)
Absence de
Pneumopathie
(n= 87)
p Value
Caractéristiques démographiques
Sexe – nb. (%) H : 25 (44,5)
F : 31 (55,4)
H : 43 (49,4)
F : 44 (50,6)
0,6
Age Médian (rang) – années. 68 (17-97) 46 (16-96) 0,001
Conditions de pré admission – nb. (%)
Traitement par AINS et/ou corticoïdes 15 (27) 18 (21) 0,4
Vaccination 13 (23) 10 (12) 0,06
Traitement par Tamiflu® 1 (2) 2 (2) 1
Délai d’admission au SAU – médiane. (jours) 2 2 0,6
Comorbidités – nb. (%)
Vie en Institution 4 (7) 1 (1) 0,08
Insuffisance Respiratoire 5 (9) 0 (0) 0,008
BPCO/Asthme 16 (29) 22 (25) 0,7
Obésité 5 (9) 5 (6) 0,5
Diabète 11 (20) 10 (12) 0,2
Hépatopathie 2 (4) 0 (0) 0,2
Maladie Rénale 2 (4) 3 (3) 1
Néoplasie 6 (11) 2 (2) 0,05
Coronaropathie 8 (14) 8 (9) 0,4
ATCD d’AVC 4 (7) 3 (3) 0,4
Immunodépression 3 (5) 1 (1) 0,3
Grossesse 0 (0) 1 (1) -
Types de Virus Grippaux identifiés – nb. (%)
Type A 13 (24) 22 (25) 0,8
Type B 40 (73) 64 (75) 0,7
Hospitalisations – nb (%) 45 (80) 30 (35) 0,001
Transfert en Réanimation – nb (%) 5 (9) 1 (1) 0,03
Décès – nb (%) 2 (4) 1 (1) 0,6
11
2.4. Hospitalisation, transfert en réanimation, décès
Sur les 56 patients atteints de pneumopathie, 50 ont été hospitalisés – 45 (80%) en service de
médecine et 5 (9%) en réanimation – et 2 (4%) sont décédés. Sur les 6 patients non
hospitalisés, 4 ont été recontactés par téléphone et n’ont pas présenté de complications, et 2
ont été perdus de vue.
La présence d’une pneumopathie est associée à un risque significativement plus élevé
d’hospitalisation (p= 0,001) et de transfert en réanimation (p= 0,03).
2.5. Caractéristiques cliniques et para cliniques
Les caractéristiques cliniques et para cliniques des 56 patients atteints de pneumopathie
figurent dans le Tableau 3.
La saturation en oxygène à l’admission est significativement moins élevée chez les patients
atteints de pneumopathie (p= 0,002).
Aucune différence significative n’a été observée entre les patients porteurs d’une
pneumopathie et les patients indemnes de pneumopathie pour les critères cliniques suivants :
tension artérielle, fréquence cardiaque, température, score de Glasgow et présence d’une
confusion à l’admission.
Concernant les variables biologiques, le taux de CRP, l’urémie et la glycémie, sont
significativement plus élevés chez les patients porteurs d’une pneumopathie.
Les examens cyto-bactériologiques des crachats ont été d’avantage réalisés chez les patients
atteints de pneumopathie (p= 0,01) ; un seul prélèvement a mis en évidence la présence d’une
bactérie, le germe identifié étant de type Haemophilus Influenzae.
Sur les 143 patients inclus dans l’étude, 113 ont bénéficié d’une radiographie thoracique,
parmi lesquels les 56 patients atteints de pneumopathie, soit la totalité d’entres eux (p=
0,001).
2.6. Traitements débutés au SAU
Sur les 56 patients atteints de pneumonie, 39 (70%) ont été traités par antibiotiques (Tableau
3). L’administration d’une antibiothérapie a été significativement plus fréquente chez les
patients porteurs d’une pneumonie (p= 0,001).
Parmi les 39 patients traités par antibiotiques, on observe un recours aux Beta Lactamines en
monothérapie pour 36 (92%) patients.
12
Le taux de prescription d’une bi-antibiothérapie est de 38% pour l’association Beta
Lactamines et Macrolides, et de 15% pour l’association Beta Lactamines et Quinolones.
Une oxygénothérapie a été débutée au SAU pour 29 (52%) patients porteurs d’une
pneumopathie, et pour 15 (17%) patients non atteints de pneumopathie (p= 0,001).
Tableau 3. Caractéristiques cliniques et para cliniques des 56 patients atteints de pneumopathie
au cours de l’épidémie grippale 2012-2013 au CHU NORD de Marseille.
Présence d’une
Pneumopathie
(n= 56)
Absence de
Pneumopathie
(n= 87)
p Value
Caractéristiques cliniques
Température – médiane. (°C) 38 38,1 0,7
FC – médiane. (bpm) 89 95 0,3
TAS – médiane. (mmHg) 132 133 0,6
SpO2 – médiane. (%) 96 97 0,002
Score de Glasgow <15 – nb.
(%)
4 (7) 3 (3) 0,4
Confusion – nb. (%) 4 (7) 2(2) 0,2
Antibiothérapie au SAU – nb. (%) 39 (70) 31 (36) 0,001
Beta Lactamines – nb. (%) 36 (92) 28 (90) 1
Beta Lactamines + Quinolones
– nb. (%)
6 (15) 1 (3) -
Beta Lactamines + Macrolides
– nb. (%)
15 (38) 7 (23) -
Oxygénothérapie au SAU – nb. (%) 29 (52) 15 (17) 0,001
Variables biologiques – médiane.
(effectifs - %)
Protéine Réactive C – mg/l. 44,5 (96) 29 (82) 0,002
Procalcitonine – µg/l. 0,5 (30) 0,2 (15) 0,2
Globules Blancs – Giga/l. 7,8 (96) 6,8 (82) 0,4
Créatinine – µmol/l. 73 (96) 77 (82) 0,9
Urée – mmol/l. 6,4 (96) 4,9 (82) 0,002
Natrémie – mmol/l. 139 (96) 139 (82) 0,4
Glycémie – mmol/l. 6,3 (96) 5,5 (82) 0,03
Bilirubine – µmol/l. 9 (57) 9 (43) 0,9
ASAT – UI/l. 31 (77) 33 (52) 0,9
ALAT – UI/l. 33,5 (77) 33 (43) 0,8
PaO2 – mmHg. 74 (63) 75,5 (34) 0,4
PaCO2 – mmHg. 38 (63) 35 (34) 0,09
Lactates – mmol/l. 1,1 (59) 1,1 (32) 0,5
pH 7,5 (63) 7,5 (34) 0,5
Examens Cyto-Bactériologiques des Crachats
Réalisés – nb. (%) 16 (30) 7 (8) 0,01
Présence d’une bactérie – nb.
(%)
1 (6) 0 (0) 1
RadiographiesThoraciques
Réalisées – nb. (%) 56 (100) 57 (66) 0,001
13
2.7. Facteurs de risque indépendants de pneumopathie au cours de la grippe
Tous les critères significativement associés à la survenue d'une pneumopathie en analyse
univariée – âge, insuffisance respiratoire chronique, néoplasie – ont été introduits dans une
analyse de régression logistique, dans le but d’identifier les facteurs de risque indépendants
des pneumopathies grippales (Tableau 4). Seul l'âge apparaît comme un facteur de risque de
pneumopathie indépendamment de l'insuffisance respiratoire chronique et du cancer. Les
patients âgés de plus de 55 ans ont 3 fois plus de risque de développer une pneumopathie que
les autres (OR= 3, IC à 95% [1,4;6,6], p=0.005).
Tableau 4. Facteurs de risque indépendants de pneumopathie chez les 143 patients atteints
de grippe au CHU NORD de Marseille au cours de l’épidémie 2012-2013.
Caractéristiques démographiques Odds Ratio
(IC= 95%)
p Value
Age > 55 ans 3 (1,4 ; 6,6) 0,005
Insuffisance Respiratoire Chronique - 0,9
Néoplasie 2,8 (0,5 ; 15,1) 0,2
14
3. Score de Fine et Score de Curb 65
Les scores de Fine et de Curb 65 ont été calculés pour les 56 patients atteints de
pneumopathie. Des sous-groupes de patients ont été établis en fonction des valeurs obtenues
pour chacun des scores (Tableau 5).
Tableau 5. Scores de Fine et de Curb 65 calculés chez les 56 patients atteints de
pneumopathie au cours de l’épidémie grippale 2012-2013 au CHU NORD de Marseille.
Présence d’une
Pneumopathie
(n= 56)
Absence de
Pneumopathie
(n= 87)
Score de Fine – nb (%) < 51 16 (29) 52 (60) 51-70 9 (16) 15 (17) 71-90 9 (16) 8 (9) 91-130 17 (30) 9 (10) > 131 5 (9) 3 (3)
P value= 0,001 Score de Curb 65 – nb. (%)
0 ou 1 33 (59) 74 (85) 2 11 (20) 9 (10) 3 10 (18) 3 (4) 4 ou 5 2 (4) 1 (1)
P value= 0,002
Trente et un (55%) des 56 patients porteurs d’une pneumopathie ont un score de Fine
supérieur à 70 – valeur correspondant au seuil d’hospitalisation – et vingt-trois (41%) patients
ont un score de Curb 65 supérieur ou égal à 2 – valeur correspondant au seuil
d’hospitalisation. Les patients atteints de pneumopathie sont plus nombreux à avoir un score
de Fine supérieur à la valeur seuil d’hospitalisation (p= 0,001) ; ils sont également plus
nombreux à avoir un score de Curb 65 supérieur ou égal à la valeur seuil d’hospitalisation
(p= 0,002). Cinq (9%) des patients atteints de pneumopathie ont un score de Fine supérieur à
131 – valeur correspondant au seuil d’admission en service de réanimation – et 2 (4%)
patients ont un score de Curb 65 égale à 4 ou 5 – valeurs pour lesquelles un transfert en
réanimation est indiqué. Les patients porteurs d’une pneumopathie sont plus nombreux à avoir
des scores de Fine et de Curb 65 supérieurs à la valeur seuil d’admission en réanimation
(p value= 0, 001 et 0,002 respectivement).
15
Si l’on se réfère au seuil d’hospitalisation de chacun de ces scores, le nombre total de patients
atteints de pneumonie ayant fait l’objet d’une hospitalisation – 45 patients en service de
Médecine et 5 en Réanimation, soit 50 patients – est supérieur au nombre de patients qu’il
aurait fallu théoriquement hospitaliser selon les scores de Fine et de Curb 65. Le nombre de
patients transférés en réanimation dans notre étude est identique au nombre d’hospitalisations
théoriques selon le score de Fine, et supérieur au nombre d’hospitalisations théoriques selon
le score de Curb 65 (Figure 1).
Parmi les 56 patients atteints de pneumopathie, 3 (5.4%) n'ont pas été hospitalisés alors qu'il
avait un score de Fine supérieur à 70, et 3 (5.4%) n'ont pas été hospitalisés alors qu'il avait un
score de CURB 65 supérieur à 2.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
Nombre Total
d'Hospitalisations
Transfert en Réanimation
Pa
tien
ts a
ttei
nts
de
pn
eum
on
ie
Figure 1. Hospitalisations réelles et théoriques
des patients atteints de pneumopathie
Réelles
Théoriques selon Score de Fine
Théoriques selon Score de Curb 65
16
Pour les 56 patients atteints de pneumopathie, nous avons calculé le taux de transfert en
Service de Réanimation pour chaque classe de risque définie par les scores de Fine et de Curb
65 (Tableau 6).
Tableau 6. Taux de transfert en Service de Réanimation en fonction des classes de risque
définies par les Scores de Fine et de Curb 65, chez les 56 patients atteints de pneumopathie au
cours de l’épidémie grippale 2012-2013 au CHU NORD de Marseille.
Score de Fine
Classe de risque
(points)
Réanimation
Nb (%) Score de Curb 65
(points)
Réanimation
Nb (%)
I (<51) 1 (1,8) 0 ou 1 2 (3,6)
II (51-70) 0 (0) 2 1 (1,8)
III (71-90) 1 (1,8) 3 1 (1,8)
IV (91-130) 0 (0) 4 ou 5 1 (1,8)
V (>131) 3 (5,4)
Les patients admis en soins intensifs sont retrouvés dans les classes de risque I, III et V pour
le score de Fine. Pour le score de Curb 65, on observe une majorité de patients ayant des
valeurs de 0, 1 ou 2, correspondant à des classes de risque bas à modéré.
17
Les taux de mortalité ont été calculés pour chaque classe de risque de patients atteints de
pneumopathie (Tableau 7), et comparés à ceux retrouvés dans la littérature [7] [10].
Tableau 7. Taux de Mortalité en fonction des classes de risque définies par les Scores de Fine et
de Curb 65 – Comparaison avec les Etudes Princeps.
Etude
Hôpital Nord
(n= 56)
Etude
Fine and al.
(n= 2287)
Score de Fine
Classe de risque (points)
Patients
Nb
Mortalité
(%)
Mortalité
(%)
I (<51) 16 0 0,1 II (51-70) 9 0 0,6 III (71-90) 9 11 0,9 IV (91-130) 17 5,9 9,3 V (>131) 5 0 27
Etude
Hôpital Nord
(n= 56)
Etude
Lim and al.
(n= 1068)
Score de Curb 65 – points Patients
Nb
Mortalité
(%)
Mortalité
(%)
0 ou 1 33 3 0,7-3,2 2 11 9 3 3 10 0 17 4 ou 5 2 0 41,5-57
Dans notre étude, les taux de mortalité les plus élevés sont observés pour les classes III et IV
de Fine, et pour des scores de Curb 65 inférieurs à 2.
18
4. Facteurs de risque associés aux virus grippaux mis en évidence chez les 143
patients étudiés
4.1. Patients hospitalisés
Soixante-quinze (52,4%) des 143 patients ont été hospitalisés (Tableau 1), parmi lesquels 39
(52%) hommes et 36 (48%) femmes, avec un âge médian de 67,9 ans (21-96). Les
caractéristiques de ces patients sont présentées dans le Tableau 8.
Parmi les comorbidités retrouvées chez ces 75 patients, l’asthme ou la BPCO, le diabète, et
des antécédents de coronaropathie, de néoplasie et d’AVC, sont associés à un risque
significativement plus élevé d’hospitalisation. La seule femme enceinte incluse dans l’étude a
été hospitalisée.
Les patients hospitalisés ont été significativement moins vaccinés que les patients non
hospitalisés (p= 0,02). Aucune différence n’a été observée entre les patients traités par
Tamiflu® et/ou traitements anti-inflammatoires, et ceux n’ayant pas bénéficié de ces
traitements avant leur admission.
Le délai entre l’apparition des premiers symptômes et l’admission au SAU est comparable
chez les patients hospitalisés et non hospitalisés, mais aucune différence significative n’a été
retrouvée entre les 2 groupes.
Les patients porteurs d’une pneumopathie au moment du diagnostic sont statistiquement plus
nombreux à être hospitalisés que les patients non atteints de pneumopathie (p= 0,001).
19
Tableau 8. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques des 75 patients hospitalisés au
CHU NORD de Marseille au cours de l’épidémie grippale 2012-2013.
Patients
hospitalisés
(n= 75)
Patients non
hospitalisés
(n= 68)
p Value
Caractéristiques démographiques
Sexe – nb. (%) H : 39 (52)
F : 36 (48)
H : 29 (42,6)
F : 39 (57,4)
0,3
Age Médian – années. 67,9 41,7 0,001
Conditions de pré admission – nb. (%)
Traitement par AINS et/ou corticoïdes 14 (19) 19 (28) 0,3
Vaccination 19 (25) 56 (75) 0,02
Traitement par Tamiflu® 0 (0) 3 (4) 0,1
Délai d’admission au SAU (jours) 2,8 2,5 0,9
Comorbidités – nb. (%)
Vie en Institution 5 (7) 70 (93) 0,06
Insuffisance Respiratoire 5 (7) 70 (93) 0,06
BPCO/Asthme 27 (36) 48 (64) 0,007
Obésité 8 (11) 67 (89) 0,1
Diabète 16 (21) 59 (79) 0,018
Hépatopathie 2 (3) 73 (97) 0,5
Maladie Rénale 4 (5) 71 (95) 0,4
Néoplasie 8 (11) 67 (89) 0,007
Coronaropathie 15 (20) 60 (80) 0, 001
ATCD d’AVC 7 (9) 68 (91) 0,014
Immunodépression 3 (4) 72 (96) 0,6
Grossesse 1 (1) 0 (0) -
Pneumopathie – nb. (%) 45 (60) 30 (40) 0, 001
Transfert en Réanimation – nb. (%) 6 (8) 69 (92) 0,03
Décès – nb (%) 3 (4) 0 (0) 0,3
20
4.2. Patients transférés en réanimation
Sur les 75 patients hospitalisés, 6 (8%) ont été transférés en réanimation, parmi lesquels 4
(66,7%) hommes et 2 (33,3 %) femmes, avec un âge médian de 56,4 ans (21-80). Les
caractéristiques des patients transférés en réanimation figurent dans le Tableau 9.
Les comorbidités les plus retrouvées chez ces 6 patients sont : asthme ou BPCO, diabète,
obésité, présence d’une néoplasie, coronaropathie. Parmi ces antécédents, ceux associés à un
risque plus élevé de transfert en réanimation sont l’asthme ou la BPCO (p= 0,005), et la
présence d’une néoplasie (p= 0,04).
Parmi ces 6 patients, 2 (33%) ont été traité en ville par AINS et/ou corticoïdes avant leur
admission, et 1 (17%) a été vacciné. Aucun n’a été traité par Tamiflu®. Aucune différence
significative n’a été observée entre les patients transférés en réanimation et ceux non admis en
réanimation pour ces critères.
Le diagnostic de pneumonie est associé à un risque significativement plus élevé de transfert
en réanimation (p= 0,04).
21
Tableau 9. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques des 6 patients transférés en Service de
Réanimation au CHU NORD de Marseille au cours de l’épidémie grippale 2012-2013.
Patients admis en
Réanimation
(n= 6)
Patients non admis en
Réanimation
(n= 137)
p Value
Caractéristique démographiques
Sexe – nb. (%) H : 4 (66,7)
F : 2 (33,3)
H : 64 (46,7)
F : 73 (53,3)
0,4
Age Médian – années. 56,4 55,5 1
Délai d’admission au SAU (jours) 2 2,7 0,3
Conditions de pré admission – nb. (%)
Traitement par AINS et/ou corticoïdes 2 (33) 31 (23) 0,6
Vaccination 1 (17) 22 (16) 1
Traitement par Tamiflu® 0 (0) 3 (2) 1
Comorbidités – nb. (%)
Vie en Institution 0 (0) 5 (4) 1
Insuffisance Respiratoire 1 (17) 4 (3) 0,2
BPCO/Asthme 5 (83) 33 (24) 0,005
Obésité 2 (33) 8 (6) 0,06
Diabète 2 (33) 19 (14) 0,2
Hépatopathie 0 (0) 2 (2) 1
Maladie Rénale 1 (17) 4 (3) 0,19
Néoplasie 2 (33) 6 (4) 0,04
Coronaropathie 2 (33) 14 (10) 0,2
ATCD d’AVC 1 (17) 6 (4) 0,3
Immunodépression 1 (17) 3 (2) 0,2
Grossesse 1 (17) 0 (0) -
Pneumopathie – nb. (%) 5 (83) 51 (37) 0,04
22
4.3. Patients décédés
Trois décès (4%) ont été observés parmi les 75 patients hospitalisés, parmi lesquels 2 hommes
(66,7%) et 1 femme (33,3%). Les caractéristiques de ces 3 patients sont regroupées dans le
Tableau 10.
Les patients décédés ont un âge significativement plus élevé que les patients non décédés
(p= 0,07), avec un âge médian de 78,3 ans (60-96).
Les comorbidités les plus représentées chez ces 3 patients sont : insuffisance respiratoire
chronique, BPCO ou asthme, diabète, obésité, cancer, coronaropathie. Seul le diabète est
significativement associé à un risque plus élevé d’évolution vers le décès (p= 0,05).
Aucun patient décédé n’a été traité au préalable par AINS et/ou corticoïdes. Un seul a été
vacciné (33%), et aucun n’a bénéficié d’un traitement par Tamiflu avant l’admission.
Le diagnostic de pneumonie a été établi pour 2 (67%) de ces 3 patients. La survenue d’une
pneumopathie n’est pas statistiquement associée à la survenue d’un décès.
23
Tableau 10. Caractéristiques démographiques et épidémiologiques des 3 patients décédés au
cours de l’épidémie grippale 2012-2013 au CHU NORD de Marseille.
Patients
décédés
(n= 3)
Patients non
décédés
(n= 138)
p Value
Caractéristique démographiques
Sexe – nb. (%) H : 2 (66,7)
F : 1(33,3)
H : 65 (47,1)
F : 73 (52,9)
0,6
Age Médian – années. 78,3 54,6 0,07
Délai d’admission au SAU – jours. 3,3 2,7 0,8
Conditions de pré admission – nb. (%)
Traitement par AINS et/ou corticoïdes 0 (0) 32 (23) 1
Vaccination 1 (33) 21 (15) 0,4
Traitement par Tamiflu® 0 (0) 3 (2) 1
Comorbidités – nb. (%)
Vie en Institution 0 (0) 5 (4) 1
Insuffisance Respiratoire 1 (33) 4 (3) 0,1
BPCO/Asthme 1 (33) 35 (25) 1
Obésité 1 (33) 8 (6) 0,2
Diabète 2 (67) 18 (13) 0,05
Hépatopathie 0 (0) 2 (1) 1
Maladie Rénale 0 (0) 4 (3) 1
Néoplasie 1 (33) 6 (4) 0,2
Coronaropathie 1 (33) 14 (10) 0,3
ATCD d’AVC 0 (0) 6 (4) 1
Immunodépression 0 (0) 4 (3) 1
Grossesse 0(0) 1 (1) -
Pneumopathie – nb. (%) 2 (67) 52 (38) 0,6
24
IV. DISCUSSION
Dans notre étude, nous avons évalué les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et para
cliniques de 143 patients admis pour grippe dans un Service d’Accueil d’Urgences Adultes de
Marseille, afin de déterminer les facteurs de risque associés aux 3 souches de grippe ayant
circulé au cours de l’épidémie 2012-2013.
Dans la population étudiée, le virus grippal de type B a été identifié pour la majorité des
patients (72,7%). Le virus grippal de type A a été identifié pour 27,3% des patients, dont
19,6% de sous-types H1N1 et 7,7% de sous-types H3N2. Le Bulletin Epidémiologique
Hebdomadaire publié en octobre 2013 par l’Institut de Veille Sanitaire a rapporté la co-
circulation de ces 3 souches virales dans la population générale au cours de la dernière
épidémie, avec 55% de virus de type B et 45% de virus de type A – dont 21 % de sous-types
H1N1 et 18% de sous-types H3N2 [2]. Bien que le virus de type B soit également
prédominant dans la population générale, cette distribution diffère de celle de notre étude.
1. Facteurs de risque d’hospitalisation, de transfert en réanimation et de décès
associés aux virus grippaux
Si la population étudiée se compose majoritairement de femmes (52,5%), on observe une plus
grande proportion d’hommes hospitalisés (52%). Les hommes représentent également 66,7%
des patients admis en soins intensifs, et 66,7% des patients décédés. Aucune différence
significative n’a été retrouvée entre les sexes, contrairement à ce qui a été démontré par une
étude de Xu and al. réalisée en Chine durant l’épidémie grippale 2010-2011, dans laquelle le
sexe masculin est un facteur de risque indépendant de mauvaise évolution clinique [3].
Les dernières épidémies de grippe ont touché une majorité de patients jeunes, avec un âge
médian de 32 ans pour l’épidémie de grippe 2011-2012 et un âge médian de 19 ans pour
l’épidémie de grippe 2010-2011 [2]. Dans notre étude, l’âge médian est de 56 ans (16-96). En
revanche, les patients hospitalisés ou décédés ont un âgé significativement plus élevé (âge
médian de 67,9 ans pour les patients hospitalisés et âge médian de 78,3 ans pour les patients
décédés): dans leur étude, Xu et al. ont montré que les adultes âgés de plus de 65 ans avaient
un risque relatif d’hospitalisation et de décès supérieur [3].
25
Le fait que la proportion de patients jeunes soit plus élevée peut être expliqué par un recours
moins fréquent à la vaccination antigrippale pour cette tranche d’âge – taux de vaccination de
39,1% chez les personnes âgées de moins de 65 ans et de 53,1% chez les personnes âgées de
65 ans et plus [2] – et par un phénomène de réaction croisée entre les anticorps activés par les
différentes souches virales. Un âge plus avancé est par ailleurs associé à une plus forte
incidence de comorbidités, et donc à un risque plus élevé de mauvaise évolution clinique.
Dans notre étude, la majorité (85,3%) des patients a au moins une comorbidité : des
antécédents d’asthme ou de BPCO, de diabète, de coronaropathie, de néoplasie et d’AVC,
sont associés à un risque significativement plus élevé d’hospitalisation. Une précédente étude
réalisée par Lenzi and al. pendant l’épidémie de grippe A (H1N1) en 2009 a montré que la
présence d’au moins une comorbidité était associée à un risque plus élevé d’hospitalisation
[4].
Dans notre étude, nous observons un risque significativement plus élevé de transfert en
réanimation pour les patients atteints d’asthme ou de BPCO (83%), et de cancer (33%).
D’autres études ont également démontré que le diabète et la présence d’une néoplasie étaient
des facteurs de gravité indépendants de la grippe A (H1N1) [11] [12]. Dans une étude menée
en Espagne par Santa-Olalla Peralta and al. au cours de l’épidémie de grippe A (H1N1) de
2009, l’asthme est une comorbidité associée à un risque plus élevé de mauvaise évolution
clinique [13] : à l’inverse d’autres études ont mis en évidence une diminution de la morbi-
mortalité chez les patients asthmatiques infectés par le virus de la grippe A H1N1 [5] [14].
Ces résultats doivent être interprétés avec prudence, l’évolution clinique pouvant différer en
fonction des traitements administrés aux patients asthmatiques devant la présence de
potentielles co-infections associées à la grippe (antibiothérapie, corticothérapie,
aérosolthérapie, oxygénothérapie).
Dans notre étude, seul le diabète est associé à un risque significativement plus élevé
d’évolution vers le décès. Dans une étude réalisée en Chine durant l’épidémie de grippe A
(H1N1) de 2009, Xi and al. ont démontré que le diabète était un facteur de risque indépendant
d’évolution vers le décès [11]. Ces résultats rejoignent également ceux d’études menées au
Canada [15] et en France [16] au cours de la même épidémie. Le déséquilibre hyper
glycémique induit chez les patients diabétiques au cours d’une infection telle que la grippe
augmente le risque de dysfonction organique, pouvant évoluer vers le décès [17].
26
Contrairement à ce qui a été observé dans l’étude de Santa-Olalla Peralta and al. [13],
l’obésité n’est pas un facteur de gravité de grippe significatif dans notre étude.
Parmi les patients inclus dans notre étude, une seule grossesse a été observée. Cet effectif
étant trop réduit, nous n’avons pu réaliser d’analyse statistique pour étudier ce paramètre. Si
l’on se base sur les résultats descriptifs, cette unique patiente enceinte a été hospitalisée, et
transférée en réanimation : ce constat suggère que la grossesse est un facteur de risque de
mauvaise évolution clinique dans la grippe. De précédentes études réalisées au cours de
l’épidémie de grippe A (H1N1) 2009-2010 ont montré que la grossesse était un facteur de
gravité associé à un risque plus élevé d’hospitalisation, de transfert en réanimation ou de
décès [18] [19].
2. Rôle de la vaccination, des traitements anti-inflammatoires et du Tamiflu® dans
la grippe
Seulement 16% des 143 patients inclus dans notre étude ont été vaccinés. En France, la
campagne de vaccination parue en octobre 2013 signale un recours global à la vaccination de
50,1% lors de l’épidémie grippale 2012-2013, alors qu’il était de 51,7% en 2011. Ce recul de
la vaccination enregistré en 2012 montre une tendance à la baisse depuis 2009 : de 60,2% en
2009, le taux de vaccination est ainsi passé à 50,1% en 2012, et ce même chez les personnes à
risque [20].
L’absence de vaccination est associée à un risque significativement plus élevé
d’hospitalisation. Aucune différence significative n’a été observée pour les patients admis en
réanimation ou décédés, bien que la plupart n’aient pas été vaccinés – 1 seul (17%) patient
vacciné parmi les 6 transférés en réanimation et 1 seul (33%) patient vacciné sur les 3 patients
décédés. Dans l’étude réalisée par Lenzi and al. [4], l’absence de vaccination est un facteur de
risque significatif d’hospitalisation, d’admission en réanimation et de décès.
La composition du vaccin antigrippal est réalisée à partir de souches ayant déjà circulé dans la
population : la vaccination assure une immunité en provoquant un premier contact avec des
souches dont le profil antigénique est proche de celui des souches de l’épidémie suivante.
27
Cependant, dans notre étude, on observe une proportion plus élevée de patients vaccinés
parmi ceux atteints de pneumopathie (23%). Le taux d’efficacité de la vaccination
antigrippale est de 80% au mieux : elle n’est donc pas totalement efficace mais permet de
réduire le nombre de cas graves dans les populations à risque [21]. Le pourcentage de patients
vaccinés porteurs d’une pneumopathie correspond au pourcentage de la population pour
lequel le vaccin n’est pas efficace.
Si l’indication d’une vaccination antigrippale est souvent controversée, elle reste un facteur
protecteur de mauvaise évolution clinique, notamment chez les patients à risque.
Sur les 143 patients étudiés, 33 (23%) ont été traités par corticoïdes et/ou AINS avant leur
admission, dont 14 (19%) sur les 75 patients hospitalisés, 2 (33%) sur les 6 patients transférés
en réanimation, et 15 (27%) sur les 56 atteints de pneumopathie. Parmi les 3 patients décédés,
aucun n’avait bénéficié de traitement anti-inflammatoire. Aucune différence significative n’a
été mise en évidence entre les patients traités par corticoïdes et/ou AINS et ceux non traités
avant leur admission.
Des études précédemment réalisées ont montré que l’administration précoce d’une
corticothérapie chez des patients infectés par le virus grippal A (H1N1) était un facteur de
risque de mauvaise évolution clinique et de décès [22] [23]. Par ailleurs si certaines études ont
rapporté un effet bénéfique des corticoïdes dans le traitement des SRAS [24] [25], d’autres
ont démontré que l’utilisation des corticoïdes dans les SRAS était associée à une détérioration
clinique rapide [26]. En revanche, chez les patients asthmatiques infectés par le virus A
(H1N1), Myles and al. ont montré que l’administration d’une corticothérapie systémique
précoce diminuait le risque de mauvaise évolution [5]. Dans notre étude, nous avons voulu
évaluer si l’utilisation de traitements anti-inflammatoires dans la grippe avait un effet
bénéfique ou au contraire délétère. Si l’on se réfère à la littérature, l’administration d’une
corticothérapie pourrait avoir un effet bénéfique dans des situations bien définies [5] [24]
[25]. La prescription des traitements anti-inflammatoires doit cependant rester prudente, de
même que leur utilisation en automédication.
Seuls 3 (2%) patients ont bénéficié d’un traitement par Tamiflu® avant leur admission.
Aucune différence significative n’a été observée pour ce critère chez les patients hospitalisés,
transférés en réanimation et décédés, ni pour les patients atteints de pneumopathie.
28
Cependant, la plupart des patients ayant reçu un traitement par Tamiflu® n’ont pas été
hospitalisés, ni transférés ou décédés. Parmi les 3 patients ayant bénéficié d’un traitement par
Tamiflu® avant admission, 2 (66,7%) n’ont pas développé de pneumopathie. Ces résultats
suggèrent que l’administration d’un traitement antiviral est un facteur protecteur de mauvaise
évolution clinique. Cette hypothèse a été confirmée par l’étude de Lenzi and al. [4], dans
laquelle l’utilisation précoce d’un traitement antiviral est associée à une réduction du taux
d’hospitalisations. D’autres études ont également montré que l’administration de Tamiflu®
dans les 48h ayant suivi les premiers symptômes grippaux diminuait le risque de mauvaise
évolution clinique et de mortalité [27] [28].
Les recommandations actuelles préconisent d’administrer un traitement antiviral le plus
précocement possible chez les patients atteints de grippe ayant un terrain à risque et/ou
présentant des signes de gravité [29].
3. Critères de sévérité des pneumopathies grippales
Le diagnostic de pneumonie a été retenu pour 56 (39,2%) des 143 patients étudiés. Dans
notre étude, la présence d’une pneumonie à l’admission est associée à un risque
significativement plus élevé d’hospitalisation et de transfert en réanimation. Aucune
différence significative n’a été mise en évidence pour ce critère chez les patients décédés,
mais une majorité de ces patients avait une pneumonie au moment du diagnostic de grippe
(67%). Ces résultats suggèrent que la présence d’une pneumonie est un facteur de risque
de mauvaise évolution clinique, voire de décès. Des études ont montré que la présence d’une
pneumonie chez les patients infectés par le virus de la grippe A H1N1 était un facteur de
mauvais pronostic [12], et était associée à une augmentation du taux de mortalité [30].
Dans notre étude, nous avons voulu mettre en évidence les critères de sévérité cliniques et
para cliniques des pneumopathies dans la grippe, et évaluer l’intérêt des scores de gravité des
pneumopathies communautaires dans le cadre d’une épidémie grippale.
Parmi les 56 patients atteints de pneumopathie, on observe une majorité de femmes (55,4%
contre 44,5% d’hommes), sans différence significative entre les sexes.
29
L’âge médian est de 68 ans (17-97). Les patients porteurs d’une grippe compliquée de
pneumopathie sont significativement plus âgés que ceux n’ayant pas de pneumopathie au
diagnostic (p= 0,001).
Les comorbidités les plus représentées chez ces 56 patients sont l’asthme ou la BPCO, le
diabète, la coronaropathie, et la présence d’une néoplasie : comme nous l’avons
précédemment évoqué, des études ont démontré que ces antécédents étaient des facteurs de
risque de mauvaise évolution clinique dans la grippe [11] [12] [13]. Dans notre étude, seule la
présence d’un antécédent d’insuffisance respiratoire chronique est associée à un risque
significativement plus élevé de développer une pneumopathie chez les patients atteints de
grippe : dans l’étude de Myles and al., l’insuffisance respiratoire chronique est un facteur de
risque indépendant de mauvaise évolution clinique dans la grippe [5].
Le seul facteur de risque indépendant de pneumopathie mis en évidence dans notre étude est
l’âge : en effet les patients âgés de plus de 55 ans ont un risque 3 fois plus élevé que les autres
de développer une pneumopathie en cas de grippe. Myles and al.ont également montré qu’un
âge compris entre 55 et 64 ans était un facteur de risque indépendant de mauvaise évolution
clinique chez les patients atteints de grippe [5].
Une radiographie thoracique a été effectuée pour la totalité les patients atteints de
pneumopathie. Ce résultat peut être expliqué par un recours plus fréquent aux clichés
radiographiques dans les services d’urgence, dont la prescription est basée sur l’application de
protocoles définis en fonction des symptômes présentés par les patients à l’admission (par
exemple la présence d’une douleur thoracique, ou encore d’une toux associée à de la fièvre).
Parmi les critères biologiques, le taux de CRP, l’urémie et la glycémie sont significativement
plus élevés chez les patients atteints de pneumopathie. Le taux d’urée est utilisé dans les
scores de Fine et de Curb 65 : la valeur de chacun de ces scores – et donc la sévérité –
augmente d’autant plus que le taux d’urée est élevé. Il en est de même pour la glycémie dans
le score de Fine. Le taux de CRP n’est pas utilisé dans les scores de gravité des
pneumopathies aigues communautaires, à la différence de l’urée et de la glycémie.
30
Des études réalisées pendant l’épidémie de grippe A (H1N1) 2009-2010 au Royaume Uni ont
montré qu’un taux de CRP supérieur à 100 mg/l était un facteur de risque indépendant de
mauvaise évolution clinique [5] [30]. Dans notre étude, une élévation du taux de CRP apparaît
également comme un facteur de risque chez les patients atteints de pneumopathie grippale.
Dans notre étude, la majorité des ECBC a été réalisée chez les patients atteints de pneumonie.
Dans l’étude de N Guyen and al. [30], peu de co-infections bactériennes ont été observées
chez les patients atteints de pneumopathies grippales au cours de l’épidémie 2009-2010.
De la même façon, dans notre étude, une seule co-infection bactérienne a été documentée
chez les patients porteurs d’une pneumonie. Malgré ce constat, le recours aux antibiotiques a
été largement plus observé chez les patients atteints de pneumopathie que chez les patients
indemnes de pneumopathie, et ce de façon significative.
4. Intérêt d’une antibiothérapie et d’un traitement antiviral dans la grippe
En France, le taux de prescriptions d’antibiotiques en cas de grippe dépasse l’incidence des
complications présentes au diagnostic : les praticiens expliquent cette tendance à la « sur-
prescription » d’antibiotiques par la présence d’un terrain à risque et/ou la crainte d’une
aggravation [31]. Une revue de la littérature réalisée au Royaume Uni en 2011 a révélé que le
taux de surinfection bactérienne des pneumopathies grippales chez les patients admis à
l’hôpital pour grippe variait de 0,6% à 46% selon les études [32]. La prescription d’une
antibiothérapie doit donc être réservée aux surinfections documentées et/ou à la présence de
signes de gravité cliniques.
Les bactéries impliquées habituellement sont Streptococcus Pneumoniae,
Haemophilus Influenzae, Staphylococcus Aureus [32] [33] : le choix de l’antibiothérapie doit
être guidé par les recommandations des sociétés savantes, qui préconisent dans un contexte
grippal la prescription de Beta Lactamines seuls en l’absence de signes de gravité – quelque
soit l’âge ou la présence de comorbidités – ou associées aux Macrolides ou aux Quinolones en
présence de critères de sévérité [34]. Dans notre étude,
la classe d’antibiotiques la plus utilisée chez les patients atteints de pneumopathie grippale est
celle des Beta Lactamines (92%). Le taux de prescription d’une double antibiothérapie est
plus élevé pour l’association Beta Lactamines et Macrolides (38%), que pour l’association
Beta Lactamines et Quinolones (15%).
31
L’alternative à une prescription abusive d’antibiotiques pourrait être le recours aux
traitements antiviraux : une étude menée par Kaiser and al. [35] a montré que l’utilisation de
Tamiflu® dans la grippe réduisait la survenue de complications respiratoires et donc
l’utilisation des antibiotiques. L’expérience clinique est en faveur de l’emploi des traitements
antiviraux au cours des pneumopathies grippales, afin de réduire le risque d’évolution vers
des formes sévères ou vers des surinfections bactériennes [36]. La difficulté réside dans
l'identification de l'étiologie – virale ou bactérienne – de la pneumopathie dans la grippe avant
d’avoir recours aux traitements antiviraux et/ou aux antibiotiques: les tests rapides et les
prélèvements bactériologiques doit être réservés aux patients présentant un terrain à risque ou
des signes de gravité.
5. Intérêt des scores de Fine et de Curb 65 pour l’orientation des patients atteints de
pneumopathie grippale
Les scores de Fine et de Curb 65 ont été calculés pour les 56 patients atteints de pneumopathie
grippale. Le nombre d’hospitalisations réelles observées chez ces 56 patients est supérieur au
nombre d’hospitalisations théoriques selon les scores de Fine et de Curb 65 (Figure 1). Dans
notre étude, les patients admis en soins intensifs sont pour la plupart retrouvés dans les classes
de risque bas à modéré selon les scores de Fine et de Curb 65 (Tableau 6).
En revanche, parmi ces 56 patients atteints de pneumopathie grippale, 3 (5.4%) n'ont pas été
hospitalisés alors qu'ils avaient un score de Fine supérieur à 70 et 3 (5.4%) n'ont pas été
hospitalisés alors qu'ils avaient un score de CURB 65 supérieur à 2. Ce résultat montre que la
proportion de patients qui auraient dû être hospitalisés selon ces scores et qui ne l'ont pas été
est très faible. De plus, sur les 6 patients sortis atteints de pneumopathie, 4 ont été recontactés
par téléphone et n’ont pas présenté de complications : en confrontant ces données avec les
résultats sus cités, au moins 1 patient n’a pas été hospitalisé alors qu’il aurait dû l’être selon
l’un des scores de gravité.
Une étude récemment publiée par Commons and al. [37] a évalué l’intérêt d’utiliser les scores
de Fine et de Curb 65 pour prédire l’admission des patients atteints de pneumopathie grippale
en service de réanimation : celle-ci a montré que les scores de Fine et de Curb 65 n’avaient
pas de valeur prédictive suffisante pour orienter les patients classés à faible risque.
32
Dans une autre étude ayant évalué l’intérêt des scores de Fine et de Curb 65 pour orienter les
patients atteints de pneumopathies dans la grippe, la majorité des patients admis en service de
réanimation avaient des scores de Fine et de Curb 65 correspondant à des catégories de risque
faible à intermédiaire [38].
Dans notre étude, les taux de mortalité ont été calculés pour chaque classe de risque de
patients atteints de pneumopathie (Tableau 7), et comparés à ceux retrouvés dans la littérature
pour les scores de Fine et de Curb 65 [7] [10]. Les taux de mortalité les plus élevés sont
observés pour les classes III et IV de Fine, et pour des scores de Curb 65 inférieurs à 2 : ces
résultats suggèrent que les patients ayant un risque bas à modéré selon les scores de gravité
des pneumopathies aigues communautaires sont ceux présentant les taux de mortalité les plus
élevés pour les pneumopathies grippales. Une étude de Riquelme and al. [39] a mis en
évidence une corrélation entre les patients considérés à bas risque selon les scores de Fine et
de Curb 65, et leur taux de survie.
Une étude de Shlomai and al. [40] a démontré que les patients atteints de grippe avaient plus
de risque d’être hospitalisés s’ils étaient jeunes et avec peu de comorbidités, ce qui contraste
avec le nombre de points accordés à l’âge et au nombre de comorbidités dans le score de Fine.
Les résultats de notre étude peuvent être expliqués par le fait que les patients atteints de
pneumopathie grippale ont été orientés en fonction de la gravité clinique, sans tenir compte
uniquement de l’âge ou des comorbidités des patients. En effet si l’âge et la présence de co
morbidités ont un impact majeur dans les scores de Fine et de Curb 65, ils n’évaluent pas la
sévérité de la pneumonie elle-même, ce qui conduit à sous estimer la gravité chez les patients
jeunes sans comorbidités [41].
Une étude précédemment réalisée a montré que 10 à 20% des patients admis en soins intensifs
pour une pneumonie communautaire étaient en classes I à II selon le score de Fine, et
n’auraient donc même pas dû en théorie être hospitalisés [42]. Dans notre étude, l’âge et le
taux d’urée sont des facteurs de risque significatifs de pneumopathie grippale : ces
paramètres, utilisés pour calculer les scores de Fine et de Curb 65, peuvent à eux seuls
augmenter la valeur de ces scores, sans tenir compte de la gravité clinique.
33
Les scores de Fine et de Curb 65 ont une faible spécificité chez les patients très âgés ayant des
comorbidités, qui auront par la simple présence de ces critères un score élevé
indépendamment de la sévérité de la pneumonie elle-même [41] [42]. Une étude a en effet
montré que 13 à 14% des patients de classe IV ou V selon le score de Fine peuvent être traités
en ambulatoire avec sécurité [43]. Par ailleurs bien que le score de Curb 65 ait une forte
valeur prédictive négative (95%) en terme de mortalité, sa sensibilité reste faible (47 à 65%)
et doit être utilisé avec prudence chez les patients âgés n’ayant pas de pneumonie sévère [10].
Un nouveau score, le SMART-COP [Annexe 3], a été développé pour détecter plus
efficacement une pneumonie sévère chez le patient jeune [44]. Ce score propose une valeur
seuil pour l’hypoxémie et la fréquence respiratoire adaptée à l’âge du patient : dans notre
étude, les patients atteints de pneumonie ont une saturation en oxygène à l’admission
significativement plus basse que ceux indemnes de pneumonie, et une oxygéno-dépendance
plus fréquente. Une étude a montré que la performance globale de ce score semblait
supérieure à celle des scores de Fine et de Curb 65 pour les patients de moins de 50 ans, bien
qu’ayant également une spécificité faible [45].
Concernant les pneumopathies grippales, l’étude de Commons and al. [37] a montré que le
score de SMART-COP était le plus précis pour orienter les patients en réanimation, mais sa
capacité prédictive reste insuffisante pour les patients à faible risque.
En se basant sur nos résultats, les scores de Fine et de Curb 65 semblent sous-évaluer la
gravité chez les patients atteints de pneumopathie dans la grippe. De plus, ces scores ne
prennent pas en compte les facteurs de risque associés à une mauvaise évolution clinique dans
la grippe, tels que l’absence de vaccination, la présence de comorbidités comme le diabète ou
l’insuffisance respiratoire chronique, la grossesse, ou encore le taux de CRP.
6. Limites de l’étude
Notre étude est construite sur une analyse rétrospective de dossiers et possède donc les biais et
les limites inhérents à cette méthodologie. Les données ont été saisies rétrospectivement,
impliquant des informations manquantes au moment du recueil, comme par exemple le
devenir des patients transférés hors site.
34
Les patients ont été hospitalisés et admis en réanimation sur le jugement clinique des
médecins, et non sur des critères de sévérité prédéfinis : l’intérêt des scores de Fine et de Curb
65 pourrait être précisé en évaluant leur utilisation de manière prospective, en étudiant
l’évolution des patients après leur orientation. Par ailleurs, le caractère mono centrique de
notre étude limite l’extrapolation de nos résultats du fait d’un effectif réduit. Une étude
multicentrique portant sur des effectifs plus larges présenterait un intérêt pour généraliser les
résultats à une population plus étendue. Enfin, un suivi des patients non hospitalisés pourrait
être intéressant pour évaluer la morbi-mortalité des cas orientés vers une prise en charge
ambulatoire.
35
V. CONCLUSION
Chaque année, l’épidémie grippale est à l’origine d’un grand nombre de consultations aux
urgences et en cabinet de ville. Le manque de places disponibles en structure hospitalière – et
notamment dans les services de réanimation – rend la prise en charge des patients difficile,
d’où l’intérêt de développer des outils d’aide à leur orientation.
La présence d’au moins une comorbidité est associée à un risque plus élevée d’hospitalisation.
Un âge avancé, l’absence de vaccination, et des antécédents d’asthme ou de BPCO, de
diabète, de néoplasie, de coronaropathie, et d’AVC sont des facteurs de mauvais pronostic.
La présence d’une pneumonie est également un critère de sévérité, dont les facteurs de risque
sont un âge avancé ou la présence d’une insuffisance respiratoire chronique.
Le taux de co-infections bactériennes restant faible, l’utilisation des traitements antiviraux
paraît intéressante pour diminuer la prescription souvent abusive d’antibiotiques dans les
pneumopathies grippales sans gravité. L’administration des traitements anti-inflammatoires
doit rester prudente et réservée à des situations bien définies. La couverture vaccinale doit
quant à elle être améliorée.
La connaissance des facteurs de risque de mauvaise évolution clinique dans la grippe offre
des perspectives d’optimisation de la prise en charge des patients, en ville et aux urgences,
pour diminuer le nombre d’hospitalisations et réduire la survenue de complications.
Les scores de Fine et de Curb 65 ne semblent pas avoir une capacité prédictive suffisante pour
permettre l’identification des patients à faible risque dans le cadre d’une pneumopathie
grippale. L’élaboration d’un score intégrant des facteurs de risque déjà connus à de nouveaux
critères de sévérité cliniques indépendants de l’âge – tels que l’absence de vaccination, la
grossesse, des antécédents de diabète et/ou d’insuffisance respiratoire chronique – et
biologiques – comme le taux de CRP – pourrait être une piste future pour aider à l’orientation
des patients atteints de pneumopathies grippales.
36
VI. BIBLIOGRAPHIE
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41
VII. ANNEXES
ANNEXE 1: SCORE DE FINE
Pneumonia Severity Index (PSI)
Homme Age
Femme Age -10
Vie en institution + 10
Cancer évolutif* + 30
Hépatopathie chronique + 20
Insuffisance cardiaque congestive + 10
Maladie cérébro-vasculaire + 10
Insuffisance Rénale + 10
Statut mental altéré** + 20
Fréquence respiratoire> 30/mn + 20
TA systolique < 90 mm Hg + 15
Température < 35°C ou > 39°9 + 10
Pulsations > 124/ min + 10
Ph Artériel < 7,35 + 30
Urée plasmatique > 10 mMol/L + 20
Natrémie < 131 mMol/L + 20
Glycémie > 13 mmol/L + 10
Hématocrite < 31% + 10
PaO2 < 60 mm Hg*** + 10
Epanchement pleural + 10
*sauf cancer cutané, actif à l’admission ou diagnostiqué il y a moins de 1 an, ** défini comme une désorientation non
connue comme chronique, coma ou stupeur, *** ou SaO2 < 90% à l’admission
Classes de risque
Risque classe score mortalité
Bas I 0-50 0,1%
II 51-70 0,6%
III 71-90 0,9%
Modéré IV 91-130 9,3%
Elevé V > 130 27%
Recommandations
Classe I : adulte sain de moins de 50 ans, sans aucun signe de gravité, ni comorbidité : pas de
prélèvement sanguin Domicile
Classe II Domicile
Classe III Domicile après UHCD
Classe IV Hospitalisation
Classe V Hospitalisation ± Réanimation
Référence: Fine MJ, Auble E, Yealy DM, Hanusa BH, et al. A prediction rule to identify low-risk patients with community-acquired pneumonia. N Engl J Med 1997 ; 336 : 243-50.
42
ANNEXE 2: SCORE DE CURB 65 Score de le British Thoracic Society (BTS)
Recommandations
0 ou 1 critère traitement ambulatoire
2 critères nécessité d’une évaluation aux urgences, possibilité d’hospitalisation de
courte durée pour observation
3 critères et plus hospitalisation
4 ou 5 critères présents considérer admission en réanimation
Référence:
British Thoracic Society. Guidelines for the management of community-acquired pneumonia in adults admitted to hospital.
Br J Hosp Med 1993 ; 49 : 346-50.
43
ANNEXE 3: SCORE SMART-COP
Recommandations
0 -2 points Faible risque de recours à un support ventilatoire ou à des traitements vasopresseurs
3 -4 points Risque modéré de recours à un support ventilatoire ou à des traitements vasopresseurs
5 -6 points Haut risque de recours à un support ventilatoire ou à des traitements vasopresseurs
≥ 7 points Très haut risque de recours à un support ventilatoire ou à des traitements vasopresseurs
Pneumonie sévère = score de SMART-COP supérieur ou égal à 5
Référence:
Charles PG, Wolfe R, Whitby, et al. SMART-COP: a tool for predicting the need for intensive respiratory or vasopressor
support in community-acquired pneumonia. Clin Infect Dis 2008;47:375-84
44
VIII. LISTE DES ABREVIATIONS
AINS : Anti Inflammatoires Non Stéroïdiens
ALAT : Alanine Aminotransférase
ASAT : Aspartate Aminotransférase
AVC : Accident Vasculaire Cérébral
BPCO : Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CRP : Protéine C Réactive
ECBC : Examen Cyto-Bactériologique des Crachats
GROG : Groupes Régionaux d'Observation de la Grippe
H1N1 : Hémagglutinine de type 1 Neuraminidase de type 1
H3N2 : Hémagglutinine de type 3 Neuraminidase de type 2
HAD : Hospitalisation A Domicile
PaO2 : Pression partielle en Oxygène dans le sang artériel
PaCO2 : Pression partielle en Dioxyde de Carbone dans le sang artériel (ou capnie)
RT-PCR : Reverse Transcription - Polymerase Chain Reaction
SAU : Service d’Accueil des Urgences
SPILF : Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française
SRAS : Syndrome Respiratoire Aigu Sévère
Serment d’Hippocrate
En présence des Maîtres de cette École, de mes chers condisciples et devant l’effigie d’Hippocrate, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Je ne permettrai pas que des considérations de religion, de nation, de race, viennent s’interposer entre mon devoir et mon patient.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe. Ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses, que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque.
Résumé
Objectifs :
L’objectif principal est de mettre en évidence les facteurs de gravité de la grippe. L’objectif secondaire est de
déterminer les critères de sévérité des pneumopathies grippales et d’évaluer l’intérêt des scores de gravité des
pneumopathies aigues communautaires, afin d’optimiser l’orientation des patients et les indications
d’hospitalisation en période épidémique.
Méthodes :
Il s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective réalisée au CHU Nord de Marseille durant l’épidémie de
grippe 2012-2013, incluant 143 patients dont le diagnostic de grippe a été confirmé par PCR.
Résultats :
Sur les 143 patients inclus, 75 (52,4%) ont été hospitalisés, 6 (8%) ont été transférés en réanimation et 3
(4%) sont décédés. Un âge avancé, l’absence de vaccination, des antécédents d’asthme ou de BPCO, de
diabète, de coronaropathie, de néoplasie et d’AVC, sont des critères de mauvais pronostic. Les facteurs de
risque associés à la survenue d’une pneumopathie sont un âge avancé (p= 0,001) ou la présence d’une
insuffisance respiratoire chronique (p= 0,008). Chez les 56 (39,2%) patients atteints de pneumopathie, le
nombre d’hospitalisations réelles est supérieur au nombre d’hospitalisations théoriques selon les scores de
Fine (p= 0,001) et de Curb 65 (p= 0,002). Les taux de mortalité les plus élevés pour les pneumopathies
grippales sont observés pour les classes de faible risque selon les scores de Fine et de Curb 65.
Conclusion :
Les scores de Fine et de Curb 65 ne semblent pas avoir une capacité prédictive suffisante pour identifier les
patients à faible risque dans le cadre d’une pneumopathie grippale. L’utilisation des traitements antiviraux
paraît intéressante pour diminuer la prescription d’antibiotiques dans les pneumopathies grippales sans
gravité.
Abstract
Objectives:
The main objective is to highlight the gravity factors of influenza. The secondary objective is to determine
the severity criteria of influenza-pneumonia and to assess the interest of severity scores of community
acquired pneumonia in order to optimize the referral of patients and the indications for hospitalization during
epidemics.
Methods:
This is a retrospective epidemiological study carried out at the North University Hospital of Marseille during
the flu epidemic of 2012-2013, including 143 patients with a diagnosis of influenza confirmed by PCR.
Results:
Out of the 143 patients included, 75 (52.4%) were hospitalized, 6 (8%) were transferred to ICU and 3 (4%)
died. An old age, the lack of vaccination, history of asthma or COPD, diabetes, coronary artery disease,
neoplasia and stroke, are the criteria of poor prognosis. Risk factors associated with the occurrence of
pneumonia are an old age (p = 0.001) or the presence of chronic respiratory failure (p = 0.008). Among the
56 (39.2%) patients with pneumonia, the actual number of hospitalizations is higher than the theoretical
number of hospitalizations of Fine scores (p = 0.001) and Curb 65 (p = 0.002). The highest mortality rates
for influenza pneumonia were observed for the low risk classes according to the scores of Fine and Curb 65.
Conclusion:
Fine and Curb 65 scores do not seem to have a sufficient predictive ability to identify low-risk patients for
influenza-pneumonia. The use of antiviral treatments seems interesting to reduce antibiotic prescribing for
influenza pneumonia without gravity.