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1 Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture Les phases du cycle économique On parle de récession « technique » (selon la définition standard) lorsque l’activité économique ralentit pour au moins 2 trimestres consécutifs. On parle de dépression lorsque la récession est soutenue et prolongée. La grande dépression -Le PIB Réel US tombe de 29% de 1929 à 1933 -Le chômage passe de 3 % à 25% -L’IPC tombe de 22% Le boum économique du début des années 40 -Les dépenses publiques augmentent de 500% de 1939 à 1944 (ce qui a doublé la production de B&S) -L’IPC augmente de 20% 1939 1944 Chômage 17% 1% Après la Deuxième Guerre mondiale Les politiques de stabilisation et les stabilisateurs automatiques ont fait en sorte que : -Les expansions soient plus longues (en moyenne 51.5 mois) -Les contractions soient marginalement plus courtes (en moyenne 10.7 mois) -La volatilité des fluctuations de l’économie réelle soient plus faible. Depuis 1948 il y a eu 11 contractions aux États-Unis.

Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Page 1: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture Les phases du cycle économique

On parle de récession « technique » (selon la définition standard) lorsque l’activité économique ralentit pour au moins 2 trimestres consécutifs. On parle de dépression lorsque la récession est soutenue et prolongée. La grande dépression -Le PIB Réel US tombe de 29% de 1929 à 1933 -Le chômage passe de 3 % à 25% -L’IPC tombe de 22% Le boum économique du début des années 40 -Les dépenses publiques augmentent de 500% de 1939 à 1944 (ce qui a doublé la production de B&S) -L’IPC augmente de 20% 1939 1944 Chômage 17% 1% Après la Deuxième Guerre mondiale Les politiques de stabilisation et les stabilisateurs automatiques ont fait en sorte que : -Les expansions soient plus longues (en moyenne 51.5 mois) -Les contractions soient marginalement plus courtes (en moyenne 10.7 mois) -La volatilité des fluctuations de l’économie réelle soient plus faible. Depuis 1948 il y a eu 11 contractions aux États-Unis.

Page 2: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Y : PIB réel observé Yp : PIB potentiel (sur le chemin de croissance de long terme) Ycyclique = Y – Yp u : taux de c observé unat : taux de chômage naturel (niveau de chômage de long terme) Quand Y > Yp ⇔ u < unat (équilibre de suremploi) Et Quand Y < Yp ⇔ u > unat (équilibre de chômage)

Si il y a une croissance à long terme (main d’œuvre, capital physique, capital humain et technologie) l’OALT augmente et l’OACT va toujours suivre le déplacement de l’OALT. Par contre, l’OACT peut varier indépendamment de l’OALT lorsque les salaires et les prix des facteurs de production (ex. pétrole) varient. La demande agrégée DA augmentera si une de ses composante C, I, G ou XN augmente.

Page 3: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Les types d’équilibres

A) Équilibre de chômage (de sous emploi) avec diminution de l’inflation (ou même déflation) induit par un choc de DA négatif qui nous amène sous les capacités de production. C’est un type d’écart récessionniste, celui où l’inflation diminue.

Cette situation se produit notamment lorsque les consommateurs diminuent leur consommation (C↓), lorsque les entreprises diminuent leurs investissements (I↓), lorsque le gouvernement diminue fortement ses dépenses (G↓), que les étrangers consomment moins d’exportations canadiennes (EX↓) ou que les canadiens consomment plus d’importations (IM↑) et moins de biens canadiens.

P0

P1

Y1

Écart récessionniste avec diminution de l’inflation Équilibre de sous emploi (de chômage) avec diminution de l’inflation Écart de production (Output Gap): négatif u↑ u > unaturel

Y↓ Y1 < Ypot π ↓ P1 < P0

DA↓ (situation induite par un choc de DA négatif)

B) Équilibre de chômage avec hausse de l’inflation induit par un choc d’OACT négatif. C’est un type d’écart récessionniste que l’on appelle aussi écart de stagflation (stagnation économique et avec une inflation importante)

Si les salaires ou les prix des facteurs de production augmentent, les coûts unitaires de production deviennent plus importants, ainsi pour les entreprises il devient moins intéressant de produire, donc l’OACT diminue.

(On peut aussi voir la diminution de l’OACT comme étant due au fait que les producteurs vont demander un montant plus élevé pour chaque unité produite pour compenser pour la hausse des salaires et des prix des facteurs de production ou on peut voir que pour chaque niveau des prix l’entreprise voudra produire moins puisque c’est moins profitable relativement) Profits= recettes(q) – Coûts(q) = p q – Coûts(q) et les coûts incluent les salaires qui sont rigides

P1

P0

Y1

Écart récessionniste avec hausse de l’inflation ou écart de stagflation Équilibre: Équilibre de sous emploi (de chômage) avec hausse de l’ inflation Écart de production (Output Gap): négatif u↑ u > unaturel

Y↓ Y1 < Ypot π ↑ P1 > P0

OACT ↓ (situation induite par un choc d’OACT négatif)

Page 4: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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C) Équilibre de plein-emploi avec potentiel plus faible (sans hausse de l’inflation) induit par un choc d’OALT négatif. Ex. une guerre détruit du capital ou la population est diminuée par une pandémie. Ici la banque centrale accommode l’activité réelle en diminuant la masse monétaire de façon à garder la stabilité des prix (c’est son rôle), elle diminue ainsi la DA de façon à ce que l’inflation reste stable. La banque centrale accommode la décroissance de long terme.

Équilibre: Équilibre de plein-emploi avec production potentielle plus faible Écart de production (Output Gap): nul u = unaturel

Y = Ypot

Ypot 1 < Ypot 0 π stable car il y a accommodation par la banque centrale

D) Équilibre de plein-emploi avec potentiel plus élevé (sans baisse de l’inflation) induit par un choc d’OALT positif. Ex. Boom technologique. Ici la banque centrale accommode l’activité réelle en augmentant la masse monétaire pour maintenir la stabilité des prix; elle augmente la DA de façon à ce que l’inflation reste stable. La banque centrale accommode la croissance de long terme.

Équilibre: Équilibre de plein-emploi avec production potentielle plus élevée Écart de production (Output Gap): nul u = unaturel

Y = Ypot

Ypot 1 > Ypot 0 π stable car il y a accommodation par la banque centrale

Page 5: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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E) Équilibre de suremploi avec diminution de l’inflation (ou même déflation) induit par un choc d’OACT positif. Lorsque les prix des facteurs de production Pfp diminuent (ex. le prix du pétrole ou les salaires chutent) les entreprises peuvent diminuer leur prix de vente et cela permet une diminution des prix au niveau de l’OACT et une augmentation de l’OACT. Ce scénario est très rare.

P0

P1

Y1

Écart expansionniste avec baisse de l’inflation Équilibre: Équilibre de suremploi avec baisse de l’inflation Écart de production (Output Gap): positif u↓ u < unaturel

Y↑ Y1 > Ypot π ↓ P1 < P0

OACT ↑ (situation induite par un choc d’OACT positif)

F) Équilibre de suremploi avec hausse de l’inflation (choc de DA positif) Tout changement positif dans une des variables de la demande agrégée suivante C, I, G ou XN qui affecte la DA fera bouger la courbe de DA vers la droite. Une augmentation de l’offre de monnaie crée aussi des pressions à la hausse sur la DA à travers I et C via r qui diminue.

P1

P0

Y1

Écart expansionniste avec hausse de l’inflation ou écart inflationniste Équilibre: Équilibre de suremploi avec hausse de l’inflation Écart de production (Output Gap): positif u↓ u < unaturel

Y↑ Y1 > Ypot π ↑ P1 > P0

DA ↑ (situation induite par un choc de DA positif) Concernant les politiques de stabilisation : Si on est en récession, afin de relancer l’activité économique la banque centrale peut augmenter la DA en abaissant son taux directeur, ce qui augmentera l’offre de monnaie. Ainsi, la masse monétaire augmentera étant donné la détente du crédit.

Si on est en récession, afin de relancer l’activité économique le gouvernement peut aussi tenter d’augmenter la DA en augmentant les dépenses publiques G et/ou en diminuant les taxes et les impôts. Ceci stimulera la consommation et les investissements privés.

Page 6: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Déplacement des courbes de DA, OALT, OACT au Canada

– : diminution, vers la gauche + : augmentation, vers la droite Événement DA OALT OACT

Le gouvernement répare d’anciennes routes et restaure des ponts. +

La demande mondiale (et des USA) de pétrole augmente, ce qui fait

augmenter les exportations canadiennes

+

La demande américaine de Nickel diminue ce qui fait diminuer les

exportations canadiennes –

Hausse du prix des facteurs production –

Baisse des salaries + Amélioration du capital humain + +

L’OPEP fait grimper le prix du pétrole – Le gouvernement augmente les

primes d’assurance-emploi – – Les Canadiens sont confiants de

conserver leurs emplois et deviennent très

optimistes.

+

Une récession aux USA diminue les exportations canadiennes –

Une percée technologique dans le domaine de l’informatique. + +

Le gouvernement hausse le salaire minimum – –

La Banque du Canada réduit l’offre de monnaie –

La Banque du Canada réduit son taux directeur +

Crise des subprimes aux USA (secteur immobilier) qui influence le Canada –

Le Retour au plein emploi En l'absence de politique de stabilisation (budgétaire ou monétaire) et d’autres chocs économiques, le retour à l'équilibre de long terme de plein emploi (PIB potentiel, chômage naturel) se fait via un ajustement des salaires (et des prix des facteurs de production), ce qui fait bouger l'OACT. Ex. Suite à une forte croissance de la demande, une inflation plus forte se pointera (écart inflationniste), cette situation augmentera l’inflation anticipée, ce qui haussera éventuellement les salaires et diminuera ainsi l'OACT (elle se déplacera vers la gauche) afin de ramener l’économie à l’équilibre de plein-emploi.

Page 7: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Le marché des titres financiers

Le prix des actifs (titres) financiers est déterminé par l’offre et la demande de ces titres.

Prenons l’exemple d’une obligation vendue à rabais. Cette obligation donne droit à son acquéreur à 1000$ dans un an, ce dernier achètera le titre obligataire au prix du marché.

Si la demande et l’offre font que le prix du dit titre sur le marché soit de 900$, le rendement de l’obligation sera alors de 11.11% puisque 1+ r = 1000/900 = 1.11….

Ici, pour simplifier l’analyse, nous faisons abstraction de l’inflation (nous faisons comme si elle était nulle). Ainsi le rendement réel r pour quelqu’un qui achète ce titre sur le marché sera de 11.11%.

Si l’offre des titres augmente sur le marché parce que les gens veulent détenir plus de liquidités (de la monnaie pour acheter des biens et consommer) de telle sorte que le prix des obligations passe à 800$, alors le rendement sera donné par : 1+r=1000/800=1.25

Ainsi, le rendement r pour quelqu’un qui achète ce titre sur le marché sera de 25%.

Le marché des titres financiers

Prix

des Offre de titres financiers

titres

en $

900

800

Demande de titres financiers

Quantité de titres en $

Prenons une obligation vendue à rabais sur le marché obligataire:

-Si l’offre de ce titre financier augmente ⇒ le prix du titre sera plus faible ⇒ le rendement du titre r sera plus élevé pour son nouvel acquéreur.

-Si l’offre de ce titre financier diminue ⇒ le prix du titre sera plus élevé ⇒ le rendement du titre r sera plus faible pour son nouvel acquéreur.

-Si la demande de ce titre financier augmente ⇒ le prix du titre sera plus élevé ⇒ le rendement du titre r sera plus faible pour son nouvel acquéreur.

-Si la demande de ce titre financier diminue ⇒ le prix du titre sera plus faible ⇒ le rendement du titre r sera plus élevé pour son nouvel acquéreur.

Page 8: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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La Bourse et la finance La taille du marché boursier mondial (la capitalisation) était estimée à environ 36.6 billions1 de $ US au début du mois d'Octobre 2008 (elle était beaucoup plus importante avant la crise financière). Le marché mondial des produits dérivés a été estimé à environ $ 480 billions de valeur nominale.

En 2007, le PIB mondial est estimé à environ 65,61 billions de $US (PPA) en 2007, celui des États-Unis représente environ 13.78 billions de $US et celui du Canada 1.27 billions $US (PPA). La dette américaine a dépassé les 10 billions de $US le 30 septembre 2008.

La récence dégringolade du marché boursier américain fait de cette année la pire depuis 1938.

Il est à noter que depuis 50 ans il y a eu 9 corrections au Canada, les corrections à la baisse durent en moyenne environ 12 mois. Durant ces corrections on note une baisse moyenne de 33% des cours boursiers.

Par contre, depuis 50 ans, les phases de marché haussier durent en moyenne 56 mois et haussent la valeur des titres de 120% en moyenne.

Quelques crises économiques et financières notoires : - 1929 : Grande dépression américaine - 1973 et 1979 : deux chocs pétroliers - 1987 : Lundi noir - 1993 : crise du SME (Système monétaire européen) - 1994 : crise économique mexicaine (provoquée par une dévaluation du peso mexicain) - 1997 : crise économique asiatique (Asie du Sud-Est) - 1998 : crise financière russe de 1998 - 1998-2002 : crise économique en Argentine - 2002 : crise turque (dévaluation de la lire turque) - 2007-2008 : crise des « subprimes »

Historiquement on observe que le marché boursier est habituellement un « prédicteur » avancé des récessions. Rendement

moyen par année

1900s 9.96% 1910s 4.20% 1920s 14.95% 1930s -0.63% 1940s 8.72% 1950s 19.28% 1960s 7.78% 1970s 5.82% 1980s 17.57% 1990s 18.17% 2000s

1 1 billions = 1 000 milliards. 1 billions de $ en coupures de 1$ empilés correspond à 280 000 fois la taille de l’Empire State Building ou ¼

de la distance de la terre à la lune. Collé un à un 1 billion de billet de 1$ peuvent faire le tour de la terre 3 891 fois. La dette américaine étant de plus de 10 billions, on pourrait aisément construire un pont de billet jusqu’à la lune avec elle.

Page 9: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

9

Les banques centrales (chapitres 10, 11 et 15) Vers 1900, la plupart des pays industrialisés reconnaissent la nécessité d'un prêteur de dernier recours. L'importance d'une banque centrale dans le système financier a été soulignée lors de sauvetages, comme celui de la banque Barings effectué par la Banque d'Angleterre, alors que celle-ci se trouvait en quasi-faillite. En 1900, les États-Unis n'avaient toujours pas de Banque centrale et c’est à l’aube du 20ième siècle que la FED (qui est une institution privée) vue le jour. Du côté Canadien, la Banque du Canada a été créée durant la crise, en 1935. Le public avait alors perdu presque toute confiance dans les lois du marché, et en particulier dans le système financier. Les remèdes habituels et les forces stabilisatrices naturelles du système capitaliste semblaient ne plus agir. À ce moment, le recours possible à des solutions plus radicales gagnait même des appuis. Rappel i : taux d’intérêt nominal iTD

: taux directeur : le taux annoncé par la Banque du Canada

iTD ( iTaux Directeur ): Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada désire que les banques à chartes se prêtent des fonds entre elles pour une durée d’un jour (taux cible du financement à un jour), c’est l’instrument principal de la politique monétaire canadienne. La fourchette opérationnelle de la banque du canada de 50 points de base (pdb) (0.50 %) est délimitée par iTaux d’escompte (la borne supérieure) et iTaux Créditeur

(la borne inférieure). iTaux d’escompte : Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada prête aux banques à chartes iTaux d’escompte = iTaux Directeur + 0.25% TD ( iTaux Directeur ) iTaux Créditeur : Taux d’intérêt auquel la Banque du Canada rémunère les dépôts des banques à chartes iTaux Créditeur = iTaux Directeur - 0.25% iTaux d’escompte > iTaux Directeur > iTaux Créditeur Lorsque le taux directeur bouge les taux d’escompte et créditeur bougent dans la même direction et de la même valeur. -Pour augmenter l’offre de monnaie la Banque du Canada diminue iTaux Directeur -Pour diminuer l’offre de monnaie la Banque du Canada augmente iTaux Directeur La Banque du Canada vise un taux d’inflation, mesuré par l’IPC, entre 1% et 3% (fourchette cible d’inflation), le taux cible d’inflation correspond à 2%, soit le taux moyen de la fourchette. Inflation selon l’indice de référence ou inflation tendancielle (Core inflation): Inflation mesurée sans les produits pétroliers, l'énergie et les denrées alimentaires. Pour enligner leurs politiques monétaires, les banques centrales utilisent beaucoup l’inflation (tendancielle) mesurée par l’indice de référence car elle est moins volatile.

Page 10: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Le taux directeur : L’instruments principal de la politique monétaire au Canada

a) Politique monétaire expansionniste via iTD ⇒ OM ↑ ⇒ DA↑ Pour mettre en place une politique monétaire expansionniste (pour stimuler l’économie et diminuer le chômage à court terme) la Banque du Canada va baisser son taux directeur.

iTD ↓ ⇒ coût du crédit à un jour pour les banques à chartes↓ ⇒ les banques prêtent plus ⇒ OM ↑

Suite à une baisse de iTD, le coût d’emprunter pour les banque à chartes est diminué (donc elle vont prêter plus intensivement), ainsi les banque à chartes vont aussi diminuer leurs taux nominaux i octroyés aux ménages et aux entreprises (qui eux vont emprunter plus massivement, s’endetter, pour consommer et pour investir).

b) Politique monétaire restrictive via iTD ⇒ OM ↓ ⇒ DA↓ Pour mettre en place une politique monétaire restrictive (pour ralentir l’inflation et l’économie à court terme) la Banque du Canada va augmenter son taux directeur

iTD ↑ ⇒ coût du crédit (pour emprunter) à un jour pour les banques à chartes ↑ ⇒ les banques prêtent moins ⇒ OM ↓

Taux directeur de la Banque du Canada (Taux du financement à un jour)

iTD

↑ Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↓ À court terme

C↓ et I↓⇒ DA↓

$

Emprunts ↓ Réserves ↑ Prêts ↓ i↑

OM ↓ $

iTD

↓ Banque du Canada

Banque à Chartes

Ménages et Entreprises

À long terme

P↑ À court terme

C↑ et I↑ ⇒ DA↑

$ $

Emprunts ↑ Encaisses de règlements ↓

Réserves ↓ Prêts ↑ i↓

OM ↑

Encaisses de règlements ↑

Page 11: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

11

Thème 9 – Chapitre 15 - Politique monétaire - L’offre et la demande de monnaie

La demande de monnaie Une hausse de la DA (ou d’une de ses variables agrégées : C, I, G, XN), du PIB nominal, du PIB réel, ou du niveau des prix fait augmenter la demande de monnaie (DM) et cause ainsi des pressions à la hausse sur r. L’offre de monnaie La banque centrale contrôle l’offre de monnaie OM. La dynamique d’équilibre du marché monétaire Si sur le marché monétaire le taux d’intérêt est trop élevé r=7, alors la quantité demandée de monnaie est plus faible que la quantité offerte et les agents voudront acheter des titres financiers avec ce surplus. L’augmentation de la demande pour les titres financiers fera augmenter leur prix et diminuer leur rendement jusqu’à ce que l’équilibre se fasse sur le marché monétaire. Si sur le marché monétaire le taux d’intérêt est trop faible r=3, alors la quantité demandée de monnaie est plus élevé que la quantité offerte et les agents voudront vendre des titres financiers afin d’avoir plus de monnaie (pour réaliser des transactions). L’augmentation de l’offre de titres financiers fera diminuer leur prix et ainsi augmenter leur rendement jusqu’à ce que l’équilibre se fasse sur le marché monétaire. Les politiques de stabilisation via la monnaie Pour stimuler l’économie à travers la demande agrégée, la BC appliquera une politique monétaire expansionniste en augmentant l’OM (en réduisant son taux directeur), ceci introduira des pressions à la baisse sur r et à la hausse sur la DA. Pour réduire l’inflation, la BC en appliquant une politique monétaire restrictive (en augmentant son taux directeur) diminuera l’OM, ceci introduira des pressions à la hausse sur r et à la baisse sur la DA.

Page 12: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

12

Le multiplicateur des dépenses gouvernementales PmC = propension marginale à consommer = 75 % PmIM = propension marginale à importer2 = 25%

Le multiplicateur des dépenses gouvernementales en économie fermée: mg= 1/(1− (PmC )) = 1/(1−(0.75)) = 1/0.25 = 4

Le multiplicateur des dépenses gouvernementales en économie ouverte: mg= 1/(1− (PmC − PmIM)) = 1/(1−(0.75−0.25)) = 1/0.5 = 2

∆% PIB réel = mg x ∆% G = 2 x 5 = 10

Donc, si on augmente G de 5 millions, dans le cas de l’économie ouverte l’impact sur le PIB réel sera de 10 millions.

2Suite à l’accord de l’ALÉ (1989) et de l’ALÉNA (1993) les échanges commerciaux internationaux ont augmenté, faisant ainsi augmenter la PmIM et donc diminuer le multiplicateur des dépenses gouvernementales.

Page 13: Thème 8 – Chapitre 14 - Conjoncture

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Les politiques (Chapitre 15) Si le PIB nominal augmente (ce qui se produit normalement lorsque le PIB réel augmente et que la demande agrégée augmente) la demande de monnaie DM augmentera.

Concernant les effets sur la DA des politiques budgétaires, on considère une hausse de G et une diminution de T comme des événements équivalents. Une augmentation de G est équivalente à une diminution de T (Impôts et Taxes) et inversement.

En régime de taux de change flexible, comme le taux de change nominal peut varier, le taux d’intérêt peut varier. Donc, on aura un effet d’éviction sur les investissements et un effet d’éviction des exportations suite à une politique budgétaire, ce qui la rend inefficace.

En régime de taux de change fixe, comme le taux de change nominal ne doit pas varier, le taux d’intérêt ne doit pas varier. Ainsi, il n’y aura pas d’effet d’éviction sur les investissements ou d’effet d’éviction des exportations. Ceci permet des politiques budgétaires très efficaces.

L’Efficacité des politiques expansionnistes Économie fermée Change Flexible Change Fixe Politique Monétaire expansionniste ( iTD

↓) BC : Banque du Canada

+ ++ Car les pressions à la baisse sur r font diminuer e (donc diminuer E) ⇒ les XN augmentent, ainsi la DA augmente plus fortement qu’en économie fermée.

0 Si l’OM augmente, la BC doit la diminuer afin de maintenir r fixe et le taux de change nominal fixe. (Politique incohérente)

Politique Budgétaire Expansionniste (G↑ et/ou T↓)

+ (Il y a effet d’éviction sur I uniquement)

0 Il y a double effet d’éviction sur I et sur EX, ce qui fait revenir la DA sur elle-même.

++ Il n’y a pas effet d’éviction car la BC doit maintenir e fixe, pour ce faire la BC ↑OM de sorte que r reste fixe, donc la DA↑ fortement.

Au Canada (petite économie ouverte en régime de change flexible) la politique monétaire est très efficace. Au Canada (petite économie ouverte en régime de change flexible) la politique budgétaire est inefficace.

Transmission internationale des cycles Un régime de change flexible isole le Canada des chocs étrangers, c’est un avantage lorsque les chocs étrangers sont négatifs, par exemple pendant une récession aux USA.

Par contre, lorsque les chocs étrangers sont positifs, par exemple lors d’une croissance américaine forte, le Canada bénéficie moins de la vigueur américaine.