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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement 1 Etude de cas : le café, un produit mondialisé : Problématique : Par quels processus, selon quelles formes de flux le café est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ? Un produit vital pour une partie de la planète Documents à utiliser : carte du marché mondial du café, tableau statistique des principaux pays producteurs de café (J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49), carte des pays producteurs de café, carte des pays importateurs de café, l’instabilité des prix du café. Document 1 : Le marché mondial du café : Source : Manuel Belin Document 2 : Les principaux exportateurs de café dans le monde Pays Milliers de sacs de 60 kg en 2001 Pourcentage de la production nationale exportée en 2005-2006 Evolution de la production entre 2006 et 2011 Brésil 43 484 56 % 2,3 % Vietnam 20 000 95 % 3,4 % Indonésie 8 250 70 % 10 % Colombie 7 800 90 % - 30 % Ethiopie 6 500 67 % 17 % Pérou 5 443 Inconnu 26 % Inde 5 333 70 % 17 % Honduras 4 500 95 % 30 % Mexique 4 300 62 % 2,3 % Guatemala 3 750 92 % - 6 % Ouganda 3 212 Inconnu 19 % Nicaragua 2 100 Inconnu Inconnu Monde 82 920 70 % Inconnu Source : J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49 et statistique de l’ICO (International Coffee Organisation). Document 3 : L’instabilité des prix du café : […] Depuis la rupture de l’accord international sur le café, les cours fluctuent au gré du marché. Les producteurs familiaux ne peuvent pas prévoir à quel prix ils pourront vendre à la fin de la récolte. Isolés au bout de la chaîne de commercialisation, ils vivent au jour le jour.

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Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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Etude de cas : le café, un produit mondialisé : Problématique : Par quels processus, selon quelles formes de flux le café est-il introduit dans les courants d’échanges mondialisés ? Un produit vital pour une partie de la planète Documents à utiliser : carte du marché mondial du café, tableau statistique des principaux pays producteurs de café (J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49), carte des pays producteurs de café, carte des pays importateurs de café, l’instabilité des prix du café. Document 1 : Le marché mondial du café :

Source : Manuel Belin

Document 2 : Les principaux exportateurs de café dans le monde

Pays Milliers de sacs de 60 kg en 2001

Pourcentage de la production nationale exportée

en 2005-2006

Evolution de la production entre

2006 et 2011 Brésil 43 484 56 % 2,3 % Vietnam 20 000 95 % 3,4 % Indonésie 8 250 70 % 10 % Colombie 7 800 90 % - 30 % Ethiopie 6 500 67 % 17 % Pérou 5 443 Inconnu 26 % Inde 5 333 70 % 17 % Honduras 4 500 95 % 30 % Mexique 4 300 62 % 2,3 % Guatemala 3 750 92 % - 6 % Ouganda 3 212 Inconnu 19 % Nicaragua 2 100 Inconnu Inconnu Monde 82 920 70 % Inconnu

Source : J. P. Charvet, L’agriculture mondialisée, 2006 p. 49 et statistique de l’ICO (International Coffee Organisation).

Document 3 : L’instabilité des prix du café : […] Depuis la rupture de l’accord international sur le café, les cours fluctuent au gré du marché. Les producteurs familiaux ne peuvent pas prévoir à quel prix ils pourront vendre à la fin de la récolte. Isolés au bout de la chaîne de commercialisation, ils vivent au jour le jour.

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Le café pousse dans 70 pays en zone tropicale. Les trois quarts des volumes sont produits par des exploitants familiaux. De 1997 à 2005, sa production a augmenté deux fois plus vite que la demande, provoquant une chute des cours. Un marché mondial à grande échelle Deuxième marché mondial boursier après le pétrole, le café fait vivre 125 millions de personnes, dont 20 à 25 millions de petits producteurs. Une grande partie est en-dessous du seuil de pauvreté. Dès 1962, un accord international a régulé la commercialisation du café. Depuis 1989, les quotas d’exportation qu’il fixe ne sont plus respectés. Cette même année, les cours ont chuté de moitié. La tentation de la coca Depuis, certains États ont donc entièrement libéralisé leur marché. Coté en bourse, le café est en proie aux spéculateurs. Dans certains pays d’Amérique latine, des paysans sont réduits à préférer la culture de la coca, plus rentable mais illégale. […]

Source : www.maxhavelaar.org Questions : 1. Identifiez les principaux pays producteurs et les principaux pays consommateurs de café ?

Que pouvez-vous en déduire ? La production de café est faite dans certains pays du sud qui se répartissent dans les différentes catégories des Suds :

- Pays émergents comme le Brésil, avec 56 % de la production mondiale de café exportée à l’étranger et un centre d’impulsion pour le calcul du taux et du prix de vente du café avec la bourse de Santos – bourse beaucoup moins importante que la bourse de Chicago.

- Pays en développement comme la Colombie - Pays ateliers en développement comme le Vietnam et l’Indonésie avec respectivement

15 % et 7 % de la production mondiale. - Pays les moins avancés comme le Yémen

La production dépend du climat qui nécessite de la chaleur et de l’humidité, conditions uniquement réunies dans les pays de la zone intertropicale – entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne – à proximité de l’Equateur. La production de café dépend aussi des espèces de café qui diffère d’un territoire à l’autre. La plante de café a été d’abord découverte en Abyssinie – actuelle Ethiopie et cultivée au Yémen et en Ethiopie avant de se développer en Amérique latine, où les principaux producteurs sont le Brésil et la Colombie. Depuis les années 1990, de nouveaux pays producteurs sont apparus en Asie. Le Vietnam et l’Indonésie sont respectivement le deuxième et le quatrième producteur de café dans le monde – spécialisation dans la production de Robusta. La consommation de café est principalement due aux pays du Nord. Trois principaux pôles de consommation sont à mettre en évidence :

- Europe : 50 % de la consommation mondiale – principaux consommateurs sont l’Allemagne, suivi de la Norvège, de la Finlande et du Danemark

- Etats-Unis : 25 % de la consommation mondiale - Japon : 10 % de la consommation mondiale

La consommation des pays développés est essentiellement possible parce que les pays développés contrôlent le marché en fixant les prix du café et en contrôlant l’ensemble de la chaîne de vente par l’intermédiaire d’un nombre important de Firmes Transnationales :

- Compagnies de torréfaction comme Phillip Morris, Nestlé, Sara Lee qui contrôlent 45 % du marché du café

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- Compagnies de distribution qui exerce une compétition féroce : Wal-Mart, Carrefour et Nestlé

2. Montrez que le café est une ressource vitale pour une bonne partie des Suds ? Le café est une ressource vitale pour bon nombre de pays du Sud dépendant entièrement de la vente et de la production de café. Certains pays sont dans la mono-production, notamment la Colombie. La compétition donc forte entre les pays du Sud, d’autant que certains sont plus dépendants que d’autres, notamment les PED mais surtout les PMA comme l’Ethiopie et le Yémen. Les puissances émergentes, comme le Brésil, la mécanisation et les larges plantations et champs de café, sont capables de produire et de s’intégrer au système de l’agrobusiness mondial. La capacité de production du Brésil et d’autres puissances émergentes lui permet d’être plus forte face aux demandes des compagnies transnationales. Les autres producteurs peuvent être classés en catégorie en raison de l’importance dans le marché mondial et leur place dans la mondialisation. Dans les faits, les pays d’Asie et d’Amérique latine, quelles que soient leurs difficultés, ne sont pas complètement dépendants du café car ils ont d’autres productions intégrées dans la mondialisation => moins de dépendance par rapport au marché du café. Certains pays, notamment en Afrique, comme l’Ethiopie et le Yémen, qui appartiennent aux PMA sont incapables de défier ou de discuter les conditions fixées par les transnationales et les grandes bourses mondiales. 3. Comment le marché du café est-il régi mondialement ? Le marché est régi par les grandes firmes transnationales qui contrôlent la torréfaction et la distribution, certaines étant capables de faire les deux comme Nestlé. Cependant, le marché est régi par les pays du Nord car les bourses mondiales qui fixent les prix du café sont siutés dans les nords, notamment à Chicago. Le Brésil a aussi une bourse mondiale du café mais son rôle reste régional mais cela permet au Brésil, contrairement aux autres pays de rester dans le cercle décisionnel des coûts du café même si l’influence est limitée. 4. Quels sont les avantages et les inconvénients d’une telle organisation ? Les avantages d’une telle organisation sont l’importance de l’intégration des marchés mondiaux qui permettent une corrélation entre producteurs et consommateurs par le biais de grandes entreprises transnationales et de bourses mondiales qui coordonnent les actions sur le marché mondial. Cependant, cela a de multiples inconvénients :

- Dépendance des producteurs vis-à-vis des marchés mondiaux - Dépendance des producteurs vis-à-vis des FTN - Pression exercée sur les petits producteurs.

Un produit parfaitement bien intégré aux stratégies de la mondialisation Documents à utiliser : L’organisation de la filière du café (J. P. Charvet, Atlas de l’agriculture, 2010), les firmes transnationales et le commerce du café (Universalis, DVD, 2011), les bourses du café (CIRAD), le commerce du café entre libéralisation et émergence du commerce équitable (Universalis, DVD, 2011), le rôle de l’Organisation internationale du café (Site de l’IOC) Document 1 : L’organisation de la filière du café en 2010

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Source : J.-P. Charvet, Atlas de l’agriculture, 2010.

Document 2 : Les compagnies transnationales et le commerce du café Les échanges sont de plus en plus dominés par un petit nombre de grandes firmes de torréfaction situées dans les pays importateurs ainsi que par les grandes chaînes de distribution alimentaire (moyennes et grandes surfaces) des pays riches pour lesquelles le café constitue souvent un produit d'appel. Le fait que l'on vende au consommateur final de la transformation, du conditionnement, des services et des symboles en même temps que le café lui-même explique que la valeur ajoutée réalisée dans les pays consommateurs soit passée de 55 p. 100 dans les années 1970 à près de 80 p. 100 au début des années 1990. Compte tenu des coûts de transport, de stockage et des taxes, le producteur de café ne touche plus guère aujourd'hui que 15 p. 100 du prix payé par le consommateur des pays riches. Dans le domaine de la torréfaction, quatre grandes firmes transnationales – trois américaines (Philip Morris, Sara Lee et Procter & Gamble) et une suisse (Nestlé) – traitent plus de la moitié des cafés commercialisés dans le monde. La firme Nestlé produit à elle seule plus de 50 p. 100 du café soluble mondial, de plus en plus à partir de cafés robusta vietnamiens. Ces firmes dépendent elles-mêmes de plus en plus des achats massifs effectués par les principales chaînes de plus en plus mondialisées de la grande distribution comme Carrefour, Wal Mart, Ahold, Tesco...

Source : Encyclopédie universalis, DVD, 2011. Document 3 : Les bourses du café Les cours du café s’établissent dans deux bourses d’échanges internationales, à New York et à Londres, selon les qualités. Ces bourses fonctionnent selon le principe des marché à termes et sont le lieu d’intervention privilégié des professionnels de la filière mais également des fonds d’investissements. Les prix réels du café payés aux planteurs s’évaluent en rapport avec ces cours, selon les qualités avec un différentiel en négatif ou en positif par rapport au cours de la qualité proposée. Le système du marché, comme tout système, présente des avantages et des inconvénients. L’avantage, c’est que tout planteur, quelle que soit sa situation et la qualité qu’il propose, peut avoir un accès au marché et voir sa production évaluée et achetée ; l’inconvénient est bien évidemment que les cours sont très fluctuants et soumis à d’éventuelles interventions d’intervenants non professionnels qui peuvent amplifier les mouvements à la hausse ou à la baisse. Compte tenu de ces considérations et au regard de l’importance stratégique et économique que revêt le café dans le commerce mondial, plusieurs tentatives de régulation du marché ont été organisées.

Source : CIRAD (Centre international de recherche sur l’agriculture et le développement)

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Document 4 : Le commerce du café, entre libéralisation et émergence du commerce équitable Un accord international concernant le café a fonctionné de 1962 à 1989. Il a même souvent été cité comme exemple pour les « accords produits » que souhaitait développer la C.N.U.C.E.D. (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) afin de lutter contre les fortes fluctuations des cours des denrées agricoles de base ainsi que contre la dégradation des termes de l'échange qui affectent ces produits et qui pénalisent les pays qui les exportent. Aujourd'hui, cet accord a vécu : depuis le cycle de négociations commerciales de l'Uruguay Round mené dans le cadre du G.A.T.T., suivi par la mise en place de l'O.M.C. (Organisation mondiale du commerce), une approche libérale, voire ultralibérale, des marchés s'impose à l'échelle internationale. Cela n'empêche pas l'émergence, encore bien timide il est vrai, de filières de commerce « équitable », qui permettent de mieux rémunérer les petits producteurs qu'elles ont intégrés, tout en favorisant parfois dans le même temps une agriculture biologique. Elles se développent assez rapidement, mais ne contrôlent que de 1 à 2 p. 100 des échanges mondiaux. En 2001, les cafés importés dans le cadre de filières de commerce équitable représentaient un peu plus de 3 p. 100 des importations de café des Pays-Bas et de l'Allemagne, 1,3 p. 100 de celles des États-Unis et de la Suisse, et moins de 1 p. 100 de celles de la France et du Danemark. Parallèlement, des cafés haut de gamme, liés à des terroirs caféiers reconnus, tel celui du café « Blue Mountain » de Jamaïque, autorisent une meilleure rémunération des producteurs concernés, mais ils pèsent très peu dans la production mondiale.

Source : J.-P. Charvet, Universalis 2011, DVD Document 5 : Le rôle de l’OIC dans le commerce du café L’Organisation internationale du Café (OIC) est la principale organisation intergouvernementale qui traite des questions relatives au café ; elle rassemble des pays exportateurs et des pays importateurs. Ses gouvernements Membres représentent 97% de la production et plus de 80% de la consommation mondiales de café. La mission de l'OIC est de renforcer le secteur mondial du café et d'encourager son développement durable dans le cadre d’une économie de marché pour le bien-être de tous les participants du secteur. Elle apporte une contribution concrète au développement d'un secteur mondial du café durable et à la réduction de la pauvreté dans les pays en développement en : - permettant aux gouvernements et au secteur privé d'échanger des vues sur les questions

ayant trait au café, les conditions et tendances du marché, et de coordonner les politiques […]

- mobilisant et recherchant le financement de projets qui bénéficient à l'économie mondiale du café

- faisant la promotion de la qualité du café grâce à un programme d'amélioration de la qualité du café

- favorisant la transparence du marché grâce à un large éventail de statistiques sur le secteur mondial du café

- développant la consommation et les marchés du café au moyen d'activités novatrices de développement des marchés

- encourageant l'élaboration de stratégies visant à renforcer la capacité des communautés locales et des petits exploitants

- encourageant les programmes de promotion et d'information pour faciliter le transfert de technologies appropriées pour le café

- facilitant l'information sur les outils et services financiers pouvant aider les producteurs

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- fournissant des informations économiques, techniques et scientifiques objectives et complètes sur le secteur mondial du café,

L’OIC a été créée à Londres en 1963 sous les auspices de l’Organisation des Nations Unies en raison de la grande importance économique du café. Elle administre l’Accord international du Café, important instrument du développement de la coopération. Le dernier Accord, l’Accord de 2007, est rentré en vigueur le 2 février 2011. L’importance du café Le café est un produit dont le commerce est l’un des plus importants, il est produit dans plus de 60 pays. Un grand nombre de pays producteurs sont étroitement tributaires du café qui peut représenter plus de 50% du total de leurs recettes d’exportation. Il assure la subsistance de plus de 125 millions de personnes dans le monde et est particulièrement important pour les petits exploitants qui produisent la plupart du café dans le monde. Parmi les consommateurs, le café est une boisson universellement populaire, avec plus de 600 milliards de tasses consommées chaque année.

Source : site de l’organisation internationale du café Questions : 1. Quels sont les acteurs impliqués dans le commerce du café ? (Vous détaillerez le rôle de

chacun). De multiples acteurs sont impliqués dans le commerce du café : - Les Etats du Sud qui font fonctionner l’économie sur la production du café : Yémen ou

Ethiopie - Les firmes transnationales qui dominent le marché de la torréfaction, du transport et de la

diffusion : Nestlé, Phillip Morris, Wal-Mart, Neumann ou Valcafé - Les grandes organisations internationales qui :

o soit fixent les prix et cours du café comme la bourse de Santos ou celle de Chicago o soit tentent de trouver des compensations et des accords pour limiter les effets de

la baisse des cours du café comme OIC – Organisation internationale du Café – ou les agences de l’ONU comme la CNUCED, ou les accords de l’OMC

2. Montrez que la filière du café est dominée par les FTN (Firmes transnationales) et que

cela crée une dépendance de certains Etats par rapport à ces FTN. Les compagnies transnationales contrôlent les coûts du café et de sa production, ainsi que sa consommation. Les compagnies occidentales décident de toutes les étapes de la production, comme c’est le cas pour beaucoup de produits bruts. Les FTN demande des concessions dans les pays du Sud comme le Brésil. Elles contrôlent la production. Dans le cas du Brésil, ce sont des compagnies comme Neumann Kaffee Group qui contrôle les grandes exploitations appelée fazendas. Les FTN développe un système d’agrobusiness. Les FTN contrôlent également le transport du café à destination de l’Europe et de l’Amérique du Nord. C’est le cas de compagnies comme NKG ou ECOM Enfin, le marché mondial est dominé par des compagnies spécialisées dans la torréfaction et la transformation comme Sara Lee, Procter and Gamble, Phillip Morris pour les EU, et Nestlé pour la Suisse. Ces firmes transforment le café brut en café consommable comme Nestlé leader mondial du café soluble et des dosettes – 50 % de la production de café soluble est contrôlé par Nestlé. Les dosettes sont des innovations lancées par les compagnies de café comme Nestlé qui ont développé un nouveau produit. Pour attirer les consommateurs, ils développent des stratégies publicitaires faisant appel à des récurrences ou à des stars internationales comme dans le cas de Nestlé. Enfin, les firmes contrôlent la distribution du café. La production de café et le marché existe aussi grâce aux distributeurs comme Wal-Mart, Carrefour, Nestlé ou Ahold Kroger. Ces firmes achètent aux torréfacteurs et font la connexion entre les deux systèmes de FTN aux

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deux bornes du marché mondial. 28 FTN comme Starbuck, Wal-Mart ou Carrefour se partage le marché de la distribution mondiale. 3. Quelles sont les alternatives proposées à une telle organisation du marché mondial ? Plusieurs alternatives sont proposées concernant une telle organisation du marché mondial : - Celle de l’OIC qui vise à créer une coopération, un accord entre les différents membres du

circuit mondial : producteurs, torréfacteurs, transporteurs et Etats - Celle du commerce équitable. Le café, un produit au cœur des réseaux mondiaux d’échange Documents à utiliser : carte du marché mondial du café (document 1 de la première partie de l’étude de cas), Stratégies commerciales de la firme Starbuck (Manuel hachette), Compétition mondiale du café (Manuel hachette), les circuits de l’exportation (Manuel hachette) Document 1 : voir document de la première partie de l’étude de cas Document 2 : Stratégies commerciales de la firme Starbuck

Source : Manuel hachette

Document 3 : La compétition mondiale du café

Source : Manuel hachette

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Document 4 : Les circuits de l’exportation

Source : Manuel hachette

Questions : 1. Peut-on dire que le marché mondial du café répond à une logique de réseau ? La production de café répond à une logique de réseau de par l’organisation de son marché et de sa production. En effet, les firmes transnationales répondent au marché par une organisation du travail appelée la division internationale du travail. Les zones de production sont différentes des zones de consommation ; il faut donc les relier entre elles dans le but d’accroître l’efficacité de la commercialisation du café. Il faut donc créer des liens entre producteurs et consommateurs par l’intermédiaire des firmes qui acheminent, par l’intermédiaire d’autres firmes, le produit brut et le transforme comme Sara Lee ou Nestlé. Les usines de torréfaction sont souvent situées dans les pays producteur et ce n’est qu’une fois torréfié que le produit est envoyé dans les pays du Nord pour y être consommé. Les FTN s’appuient également sur les réseaux de transport qui s’interconnectent avec les ports, les routes maritimes, les aéroports notamment jusqu’à l’acheminement vers les centres de distribution. 2. Montrez que le marché mondial du café est entre les mains des FTN ? Les FTN occidentales décident de contrôler chaque étape de la production, comme c’est le cas dans beaucoup de matières premières – agricoles, énergétiques ou minérales. En fait, les FTN demandent des concessions à des pays comme le Brésil. Ils contrôlent la production. Dans le

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cas du Brésil, où le système de grandes plantations, appelées les fazendas, est dominant, c’est le groupe Neumann Kaffee Group qui contrôle les plantations. En revanche, ce n’est pas le cas en Asie ou en Afrique où la production est essentiellement familiale. Quoi qu’il en soit, les FTN développent un système d’agrobusiness : elles demandent aux producteurs une certaine quantité de café, produite selon un cahier des charges précis, et paient la production avant la récolte et envoient ensuite la production tout entière dans les pays du Nord ou aux torréfacteurs des pays du Nord. En effet, après la récolte, une large part de la production – 56 % pour le Brésil, 90 % pour le Vietnam – est envoyée, en utilisant les réseaux de communication, à destination de l’Europe ou de l’Amérique du Nord pour y être torréfié. Les FTN contrôlent ces services comme NKG ou ECOM. Puis d’importantes FTN, spécialisées dans la torréfaction et la transformation, prennent le dessus. C’est le cas de Sara Lee, Propter and Gamble, Phillip Morris pour les Etats-Unis ou Nestlé pour la Suisse. Ces FTN transforme le produit brut en café consommable, comme Nestlé qui est le leader du café soluble. De plus, ces FTN sont en compétition dans l’innovation et la création de nouveaux types de café ou de nouveaux types de produit comme les capsules et dosettes. Pour attirer les consommateurs, ils utilisent la publicité mettant en avant des stars de cinéma ou du petit écran comme Georges Clooney et John Malkovitch pour Nespresso. Mais ces firmes, à l’exception de Nestlé, ne sont rien sans les distributeurs. Il s’agit par exemple de Ahold Kroger, de Wal-Mart ou de Carrefour. Ces distributeurs contrôlent 33 % du marché du café. Ils sont nombreux et sont implantés mondialement comme Wal-Mart qui a pris d’assaut le continent américain et l’Asie, échouant à s’implanter durablement en Europe. 28 FTN gèrent cette partie du marché du café et c’est là que la compétition est la plus féroce.

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Conclusion de l’étude de cas : croquis de la production mondiale de café

Introduction : A l’aide de l’étude de cas précédente, définissez la mondialisation. Mondialisation : c’est le processus historique d’extension progressive du capitalisme dans l’espace géographique mondial. (Laurent Carroué). A l’heure actuelle, nous vivons la troisième phase de la mondialisation après celle issue de l’extension de l’espace mondial après les grandes découvertes de la renaissance et après celle liée à la colonisation et aux relations des puissances occidentales avec leurs colonies. Cette mondialisation n’inclut cependant pas tout le monde, il reste des parties des territoires qui en sont exclus. Elle constitue une mise en relation des différentes composantes du monde, d’ensembles géographiques et d’acteurs différents qui s’articulent en système. Elle est le fruit de nouvelles interdépendances entre des acteurs multiples. Elle se déploie sur la planète à la fois dans le champ de l’international – c’est-à-dire des relations entre États – et dans celui du transnational qui, à l’inverse, se joue des frontières. Elle place ainsi sur la scène mondiale des acteurs non étatiques qui sont en relation entre eux et qui sont en relation d’interdépendance avec les États. Les interventions des différents acteurs se croisent, se combattent, s’additionnent et forment des réseaux. Ces réseaux associent des axes (des routes, des lignes téléphoniques, etc.) et des éléments nodaux (des villes) nécessaires à l’organisation des flux (de personnes, de marchandises, de capitaux, d’informations, de valeurs). Universalisation : ce terme renvoie à la dynamique des relations et interactions de la sphère des relations internationales entre Etats : logique de puissance et de domination, nature des coopérations, notamment. Globalisation : le fait d'organiser ou de représenter un ensemble de phénomènes globalement, et non pas indépendamment les uns des autres. Problématiques : Comment s’organisent les chaînes d’acteurs, les marchés et les systèmes territoriaux qui forment le cadre au sein duquel se conçoivent, se produisent et se consomment les biens et les services à l’échelle mondiale ? Quel rôle jouent les mobilités, les flux, les

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systèmes de communication matériels et les réseaux numériques dans le fonctionnement de la mondialisation ? I. Une mondialisation génératrice de spécialisation productive et d’inégalités

A. Libéralisation et transformation spatiale des modes de production, génératrice d’inégalités

Documents à utiliser : carte de l’étude de cas sur le marché mondial du café, carte 1 p. 94, carte 1 p. 108, photo du port de Singapour. Document 1 : Le port de Singapour

Source : Singapour port authority, 2011

Questions (Pensez également à utiliser les informations tirées de l’étude de cas) : 1. Après avoir défini la Division Internationale du Travail (DIT), vous montrerez qu’elle a

entraîné une spécialisation des espaces en fonction de leur intégration dans la DIT. La Division Internationale du Travail est un processus qui consiste à opérer une déconcentration et un desserrement de la production à l’échelle mondiale. Dans le cas des produits bruts, l’extraction de matière première se fait dans les pays du Sud avant que ceux-ci ne soient envoyés dans les pays du Nord pour transformation et consommation. Une première transformation peut être opérée dans les pays du Sud comme le cas du café et celui du pétrole le mettent en évidence. Les pays du Sud sont aussi souvent des pays dans lesquels se font l’assemblage de produits manufacturés avant que ceux-ci ne soient vendus sur les marchés les plus rentables, essentiellement dans les pays du Nord. Une exception cependant, les produits de haute technologie pour lesquels les productions sont généralement faites dans les pays du Nord. Les pays du Nord, eux, gardent les centres de R&D et les sièges sociaux des

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entreprises. Cependant, depuis quelques années, certaines FTN de pays du Sud, opèrent, à l’échelle régionale le plus souvent, le même type de DIT. 2. Identifiez les transformations qui, depuis 30 ans, ont permis la mise en œuvre et

l’accélération de la DIT. L’ensemble des transformations qui ont rendu la mise en œuvre et l’accélération de la DIT touchent au domaine des communications. En effet, depuis 30 ans, on assiste à une révolution des transports et des moyens de communication. Les transports sont : - tout d’abord de plus en plus rapides : avions et bateaux vont de plus en plus vite - puis de plus en plus performants. Les géants des mers, porte-conteneurs, vraquiers ou

tankers, sont de plus en plus imposants et transportent toujours plus de marchandises en une seule fois.

- enfin par la transformation et la mécanisation des points de rupture de charge comme le montre le port de Singapour (1 conteneur traité par minutes).

La révolution des NTIC a aussi participé de ce mouvement. Alors qu’il fallait plusieurs heures dans les années 1960 pour pouvoir joindre l’Asie depuis l’Europe, Internet et les communications satellites permettent de transférer des ordres quasiment en temps réel et d’adapter la production au plus prêt du marché, permettant ainsi de fonctionner à flux tendu. 3. Identifiez les espaces clé permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des

échanges. Les espaces clés permettant la mise en œuvre de la DIT et la libéralisation des échanges sont de deux ordres : - Les bourses et l’ensemble des centres décisionnels – sièges sociaux d’entreprise, grandes

organisations mondiales – dans les pays du Nord qui régulent et participent à la dérégulation du marché. Il faut donc pleinement inclure les Etats dans cette dynamique, notamment au sein de l’OMC ou du G20.

- Les plateformes multimodales, aéroports mais surtout ports à conteneurs. Le cas du port de Singapour, à l’entrée du détroit de Malacca, un passage stratégique ouvrant l’océan pacifique sur l’espace asiatique, montre l’importance de ces lieux qui accueillent et redistribuent des marchandises en provenance de toute l’Asie et du monde.

4. A l’aide des documents 3 et 4 p. 109, montrez que cette augmentation des échanges et la

spécialisation des espaces dans le cadre de la DIT sont liées à l’importance de l’intégration des espaces aux flux de capitaux.

Les principaux flux de capitaux, en dehors de la capitalisation boursière qui s’exerce entre les principales places financières mondiales, partent à destination des pays producteurs et surtout assembleurs de produits manufacturés, et notamment l’Asie dont la part dans la capitalisation boursière mondiale a doublé en 10 ans, passant de 16 % à 32 % de la capitalisation boursière mondiale. Des flux d’IDE massifs partent aussi à destination des principaux espaces spécialisés dans l’extraction et l’assemblage. L’Asie étant toujours en tête parmi les pôles de réception d’IDE. Cependant, dans l’ensemble des cas, ce sont les pays du Nord qui reçoivent le plus de flux financiers, étant donné que ce sont des pays qui gèrent l’ensemble des marchés et l’organisation de la mondialisation des échanges.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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B. Les stratégies multiples des acteurs pour s’intégrer dans la mondialisation 1) Les firmes transnationales, des empires commerciaux jouant de la spécialisation des

espaces Documents à utiliser : carte 1 p. 94, carte 6 p. 96, document les stratégies commerciales de la firme starbuck (document de l’étude de cas), Samsung contre Apple (Apple et Samsung au tribunal pour un procès crucial, Les Echos, 29 juillet 2012), document p. 122. Document 1 : Samsung contre Apple : L'enjeu est colossal pour les deux géants de la haute technologie: Samsung pourrait se voir interdire de commercialiser sa gamme de smartphones Galaxy et ses tablettes informatiques aux Etats-Unis tandis qu'Apple mettra à l'épreuve sa stratégie mondiale de brevets. Les deux camps se réclament mutuellement des dommages et intérêts. Apple et Samsung représentent à eux deux plus de la moitié des ventes mondiales de smartphones mais si le groupe américain a été pionnier de ce segment, le sud-coréen en est aujourd'hui le numéro un. Apple a porté plainte l'an dernier contre Samsung au tribunal de San Jose, en accusant son concurrent d'avoir copié son iPhone et son iPad pour développer ses téléphones et ses tablettes. Sa cible a contre-attaqué sur le terrain judiciaire et depuis, les deux campas ont porté le dossier devant la justice d'une dizaine d'autres pays. […] Ce conflit juridique est suivi de près par d'autres grands noms du secteur: des entreprises comme Microsoft, IBM, Nokia et Research In Motion, le concepteur du Blackberry, ont engagé des procédures dans le but d'empêcher que soit dévoilé lors du procès le contenu de certains de leurs propres accords de licence de propriété intellectuelle. Une défaite de Samsung pourrait aboutir à une interdiction permanente de vente de certains de ses produits, y compris son modèle phare actuel, le Galaxy S III, explique Nick Rodelli, avocat et conseil d'investisseurs institutionnels pour CFRA Research.

Source : Apple et Samsung au tribunal pour un procès crucial, Les Echos, 29 juillet 2012.

Questions : 1. Montrez l’évolution des firmes transnationales et les concurrences qui s’exercent entre

elles depuis ces dernières années. Les FTN depuis quelques années sont marquées par trois phénomènes géographiques : - L’approfondissement de la DIT. Les firmes transnationales multiplient l’éclatement de la

production afin de profiter des différentiels de puissance entre les espaces. Dans le cas d’Apple et de la production de l’I Phone, on remarque cependant que la DIT varie selon les produits. En effet, dans le cas des produits bruts et des produits manufacturés, les pays du Sud sont sollicités pour la production et l’assemblage. Deux raisons explique le choix de ces espaces : le faible coût de la main d’œuvre et les espaces disponibles pour la production agricole et la sous-traitance qui profite de la flexibilité de la production.

- La concentration des productions et des activités. Les FTN deviennent de plus en plus importantes et concentrent un nombre d’activités de plus en plus importantes dans le cadre de firmes aux dimensions du plus en plus vaste. Cas d’Unilever ou de Procter et Gamble.

- L’émergence de firmes transnationales en provenance des pays du Sud. Les firmes transnationales des pays du Sud deviennent de plus en plus importantes dans le marché mondial, entrant en concurrence avec celles des pays du Nord dans certains cas, comme l’automobile avec Tata, firme indienne ou des grands groupes comme Arcelor Mital.

2. Identifiez les différentes stratégies d’implantation spatiale des FTN en fonction de leur secteur d’activité. Peuvent-elles se passer d’une base nationale ? Selon les secteurs d’activité, les stratégies d’implantation spatiale des FTN varient. Toutefois, dans la grande majorité des cas, les sièges sociaux et les centres de R&D sont localisés dans les pays du Nord.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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- Dans le cadre des produits de haute technologie, les sièges sociaux, les centres de R&D et la production des composants de technologie récentes sont concentrés dans les nords comment le cas de la production de l’I Phone 4. Seuls les produits de technologie plus commune comme les cartes mémoires sont fabriquées en Chine.

Source 1: The worldwide production of the I Phone 4S1

1Broadcom is fabless company (it has no factories on its own): it has subcontractors for the manufacturing of components such as Taiwan Semiconductors Manufacturing (smelting2) or Advanced Semiconductors Engineering – Taiwan and China (assembler).

- Dans le cas des produits bruts, les matières premières, minérales, agricoles ou

énergétiques, sont généralement produites dans les pays du Sud dont le coût de la main d’œuvre permet une extraction à moindre coût. Dans le cas des pays pétroliers, notamment les Etats du Golfe, la main d’œuvre est prise dans les pays d’Asie comme l’Inde et le différentiel de salaire avec la population locale est extrêmement forte (2000 $ en moyenne au Qatar pour la population contre 200 $ environ pour les travailleurs des sites d’extraction du pétrole).

- Dans le cas des produits manufacturés, les centres de production et d’assemblage sont souvent localisés dans les suds. Les FTN profitent à nouveau du coût de la main d’œuvre

1 Price (phone only): 649 $ Conception of the device: Apple (USA) in Cupertino (Silicon Valley, California) Assembling: Foxconn/Hon Hai Precision Industry (Taiwan) in Shenzhen (China) and Pegatron (Taiwan) in Shanghai for 6 $ 2 Smelting : fonderie

Retina tactile screen Firm: LG (South Korea) Manufacturing: South Korea and China

Camera (8Mp) Firm: Sony (Japan) Manufacturing: Japan

Wifi/Bluetooth bug Firm: Broadcom (USA) Manufacturing: Many countries1

Motherboard composed of: Appel processor A5 Firm: Samsung (South Korea) Manufacturing (USA) GSM/EDGE bug Firm: Qualcomm (USA) Manufacturing: China Random access memory Firm: Samsung (South Korea) Manufacturing: USA and China Flash memory card (32 GB) Firm: Toshiba (Japan) Manufacturing: Japan

Battery Firm: Samsung (South Korea) Manufacturing: China

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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afin de fabriquer les produits à moindre coût avant de les réexpédier dans les espaces majeurs de consommation.

Cependant, il est impossible pour les FTN de se passer d’une base nationale pour plusieurs raisons : - La base nationale leur permet de s’appuyer sur un Etat qui peut les aider dans les

négociations internationales, notamment dans le cadre de l’OMC où les négociations sur les limites douanières, l’organisation des échanges et les normes libérales.

- La base nationale leur permet aussi d’avoir des aides face aux difficultés du marché, et notamment face aux crises économiques, leur Etat leur permettant de faire face aux difficultés et aux ajustements que la crise rend nécessaire.

- Pour un Etat, la possession de firmes transnationales, notamment dans des domaines comme la métallurgie, l’aérospatiale, les nouvelles technologies comme les nanotechnologies ou les NTIC, permet à l’Etat de gagner en puissance sur le marché mondial => Etat pousse la FTN en lui attribuant les soutiens nécessaires, au point de vue économique comme diplomatique.

2) Des Etats victimes de la mondialisation ?

Documents à utiliser : document 3 p. 171, document quand l’Argentine tournait le dos au FMI (Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La Tribune, 26 décembre 2011), document les Etats responsables de la mondialisation (L. Carroué, La mondialisation en question, 2004). Document 1 : Quand l’Argentine tournait le dos au FMI Le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l’Argentine en cessation de paiements sur sa dette souveraine. Etranglé par les plains d’ajustement imposés par le FMI, et par son endettement, le pays était en récession depuis trois ans. Dix ans après, l’Argentine affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003. L’Argentine est repartie dès 2002 en décidant de tourner le dos au FMI, qui réclamait plus d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement donne la priorité à la lutte contre la pauvreté et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande reprend et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, peuvent y répondre. Elie en 2003, Nestor Kirchner rompt avec le FMI et impose aux créanciers une décote de plus de 50 % de la dette, estiment que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des recettes fiscales en hausse, il multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et les programmes sociaux. L’autorité et le rôle de l’Etat sont restaurés. Les Argentins ont gardé des événements de 2001 une grande méfiance à l’égard des banques et de la finance internationale.

Source : J.-L. Buchet, comment l’Argentine s’est redressée après 10 ans de faillite, La Tribune, 26 décembre 2011.

Document 2 : Les Etats responsables de la mondialisation Les Etats ne sont pas toujours les victimes de la mondialisation et ne sont pas impuissants face à ce phénomène. D’abord ce sont eux qui ont, à partir des années 70, permis la libéralisation du marché. Les Etats du Nord comme les Etats-Unis ont d’ailleurs imposé cette libéralisation aux Etats plus faibles. L’État demeure un acteur central : selon sa taille et sa puissance, il assure la défense de ses intérêts, les besoins collectifs de sa population et de ses entreprises. Il rend l'espace national plus ou moins attractif par ses choix budgétaires, ses lois, sa politique d'aménagement du territoire. Ils sont des acteurs actifs de cette mondialisation dans la mesure où ils se livrent à une concurrence acharnée pour attirer les firmes transnationales, sources d’emplois et d’investissements. Cependant, dans cette compétition, tous ne sont pas égaux. La mondialisation hiérarchise les Etats.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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Source : L. Carroué, La mondialisation en question, 2004 Questions (Utilisez les connaissances des chapitres précédents) : 1. Montrez que la mondialisation peut fragiliser la souveraineté et la légitimité des Etats. Dans le cadre de la mondialisation, notamment dans le cadre de la capitalisation financière, les Etats sont souvent soumis aux aléas des marchés financiers et à la dette que ceux-ci peuvent contracter sur les marchés. Comme l’ont montré le cas de la Grèce ou le cas de l’Argentine, ou encore les accords au sein de l’Union Européenne, les organisations internationales comme le FMI ou l’Union Européenne peuvent imposer aux Etats des plans d’action pour sortir de la crise, avec notamment la question des remboursements de la dette. La souveraineté de l’Etat en matière financière est donc minimisée, voire niée. Dans ce cadre, la légitimité de l’Etat dans l’action financière peut être remise en cause. 2. Montrez cependant que les Etats ne sont pas forcément victimes de la mondialisation. Toutefois, si certains Etats sont victimes de la mondialisation, les Etats sont aussi à l’origine de l’organisation, de la dérégulation financière et de l’arbitrage international mis en place par le FMI et la Banque mondiale notamment. Cependant, ces instances sont dirigées par les pays les plus développés et les plus puissantes des trois aires de puissance mondiale. D’autres pays peuvent aussi renoncer à accepter les décisions prises par le FMI, comme l’ont montré le cas argentin, ou plus récemment le cas islandais. 3. Montrez que tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation Tous les Etats n’ont pas la même puissance face à la mondialisation. Les premières puissances économiques mondiales des aires de puissance, de par leur organisation, les lois, leur capacité à intégrer et à prendre les décisions qui transforment le monde sont privilégiées et peuvent se protéger dans le domaine de l’organisation et de l’intégration à la mondialisation. Ces Etats sont mêmes les moteurs du processus mondial. En revanche, les Etats dépendants ou en marge de la mondialisation, pour cause de déficit économique, de mal développement, ou d’instabilité interne ont du mal à se faire entendre des puissants et surtout à s’intégrer au marché mondial car ils ne sont pas perçus comme des lieux susceptibles de contenir des consommateurs potentiels ou comme des lieux pouvant servir les intérêts, notamment productifs des firmes transnationales. Si aujourd’hui, la mondialisation semble réinterpréter l’organisation des espaces dans le champ de l’international et du transnational, si les réseaux se surimposent aux pavages des Etats et de leurs frontières, il serait très imprudent de négliger les Etats sous prétexte de mondialisation. La mondialisation est née, dans des cadres étatiques, dans les pays les plus développés et d’abord les Etats-Unis, comme en témoigne la naissance des TIC. De même, comme nous avons pu le voir, les FTN ont une patrie d’origine qui joue un rôle central dans leurs stratégies (voir I. A.). Les Etats trouvent dans la mondialisation un rôle nouveau. Leur politique influe sur la compétitivité de leur territoire, sur ses avantages comparatifs. Cela va des zones franches à la législation économique, sociale ou environnementale, sans compter les outils plus classiques, les aides aux entreprises, les marchés d’Etat dans les domaines militaires ou énergétique (Gazprom en Russie), jusqu’aux paradis fiscaux, mariage consommé entre Etats et logique de la mondialisation financière poussée à l’extrême. La crise économique qui a début en 2008 rappelle que les Etats restent des acteurs clés, y compris du jeu économique. La crise pose la question de la régulation de la mondialisation ou d’un certain encadrement de ses excès. Si l’on se tourne vers les organisations internationales

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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(voir 2), on compte d’abord sur les Etats qui en constituent l’armature. Les grandes organisations régionales impliquent que les Etats abandonnent certains éléments de leur souveraineté. De même l’Etat est important comme le montre l’importance des frontières et l’émergence des nationalismes dans certains pays, face à une mondialisation perçue comme une perte d’identité (voir également II. B)

3) Les Etats au cœur de la nouvelle gouvernance mondiale et face à l’importance des coopérations internationales

Documents à utiliser : carte la gouvernance mondiale et ses oppositions (Manuel Hatier), texte les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale (source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de la mondialisation, 2011), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011), carte gouvernance mondiale et organisation régionale (Manuel Belin). Document 1 : La gouvernance mondiale et ses oppositions

Manuel Hatier

Document 2 : les sommets, une nouvelle gouvernance mondiale ? Sommets et contre-sommets deviennent des rituels obligés, médiatisés, mondialisés. Ils répondent aux besoins nouveaux de réponses rapides, immédiates et médiatisées à des situations de crise, de tensions, mais aussi à une demande pressente et multiforme de régulation de la mondialisation. Du côté de la société civile, aux sommets annuels de Davos répondent les forums sociaux. Les Etats se réunissent aussi régulièrement depuis 1975 : au G6 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) succède le G7 avec le Canada en 1976 ; me G8 en 1998 avec la Russie, puis le G20 à partir de 1999, avec des pays émergents et l’UE en tant que telle. Les pays du G20 représentent aujourd’hui les deux tiers de la mondialisation mondiales, les quatre cinquième du commerce mondiale et 90 % de la richesse produite dans le monde. […] Aux sommets à vocations générales s’ajoutent les sommets thématiques touchant à des préoccupations globales et d’abord l’environnement (1er

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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sommet de la Terre à Rio en 1992). Ces sommets font entrer ne jeu un nouvel acteur, le groupe d’experts, supposé être scientifique, impartial, indépendants des Etats comme des intérêts économiques : le GIEC (Groupe d’Experts Internationaux sur l’évolution du climat né à l’occasion d’un G7 en 1988) en est l’illustration. Source : F. Louveaux, Mondialisation et géopolitique, in A. Ciattoni et Y. Veyret, Géographie et géopolitique de

la mondialisation, 2011 Document 3 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ? L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de force bilatéraux ? Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…). Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie. Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.

Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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Document 4 : Gouvernance mondiale et organisation régionale

Manuel Belin

Questions : 1. Montrez que les décisions à l’échelle mondiale sur l’avenir du monde se prennent au sein

de réseaux et d’organisations internationales. A l’échelle internationale, les principales décisions sur l’avenir économique, politique voire environnemental du monde se prennent au sein des grands sommets internationaux au sommet desquels on trouve des groupes comme le G8 ou le G20 qui regroupe pays développés et émergents dans le but de coordonner les décisions mondiales, notamment en matière économique et financière. Le G20 est une sorte de club des grandes puissances du monde. Cela correspond bien au nouveau mode de fonctionnement du monde. Le G20 sert de cadre à

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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des rencontres régulières au niveau intermédiaire des ministres et des experts. Des rencontres thématiques précédent et suivent les sommets des chefs d’Etat et de gouvernement. A tour de rôle, un pays coordonne, assure la présidence, prépare les rencontres, prévoit les thèmes et préside les séances.

� Sorte de nouvelle gouvernance mondiale assumée par les Etats, alliance de l’ancien et du nouveau. Restent qu’intérêts nationaux et gouvernance mondiale sont rarement synonymes et que les pays non membres ou les ONG protestent contre ce leadership autoproclamé.

L’Onu joue elle-aussi un rôle dans le développement de la prise de décision internationale dans le cadre de ses agences comme l’OIT ou l’Unicef qui tentent de réguler à l’échelle mondiale l’organisation des principaux problèmes liés au mal développement et aux difficultés d’intégrer les réseaux mondiaux de développement économique. De plus, les réseaux jouent un rôle important dans le développement de la diffusion de l’information. La mondialisation repose sur des réseaux qui s’inscrivent par-delà le pavage classique des Etats et de leurs frontières, met en valeur la circulation, la vitesse, et bien sûr, pour ceux qui sont reliés, l’instantanéité. Les réseaux sociaux permettent de mobiliser, de faire circuler l’information, de conforter des actions locales en montrant à leurs acteurs qu’ils ne sont pas isolés : le local trouve son sens dans le national et au-delà. Les réseaux sont des outils de transformation profonde du jeu géopolitique, car ils ont de fortes implications culturelles et politiques, ambivalentes d’ailleurs. La circulation des images et des idées influe sur les opinions publiques, nouvelles venues dans le jeu géopolitique. Les actions terroristes exploitent pleinement ces logiques. Les réseaux ont des actions contradictoires. Ils permettent de diffuser des idées et d’en combattre d’autres, de lancer des mots de mobilisation ou de boycott, de faire de la propagande ou de la contre-propagande. Ils mettent en présence l’autre, l’altérité, invitent à comparer. 2. Montrez néanmoins que cette gouvernance mondiale ne peut rien sans les Etats. L’ensemble des organisations internationales et des grands sommets qui prennent les principales décisions concernant la mondialisation sont dirigés par les grands Etats de la planète, les pays développés et les puissances émergentes dans certains cas (G20). Les Etats négocient entre eux les principales transformations des interactions mondiales, les principales normes et transformations qui doivent être faites pour assurer le développement durable. Les sommets de la terre, notamment le protocole de Kyoto, en sont un bon exemple. 3. Montrez aussi que cette gouvernance mondiale fait l’objet de critique. Les critiques face à cette gouvernance mondiale sont de plus en plus fortes. En effet, beaucoup d’acteurs, des ONG et les mouvements altermondialistes, critiquent le fait que cette gouvernance est le fait des Etats qui dirigent la mondialisation et que la part de l’ensemble de la planète n’est pas prise en compte. D’autres ajoutent que cette gouvernance n’a rien de démocratique puisqu’elle n’est pas faite par des représentants élus. Des forums et contre-sommets sont organisés dans le but de donner une envergure mondiale à ces critiques. L’exemple le plus emblématique est celui du forum social. Le premier forum social mondial de Porto Alegre en 2001 sous l’impulsion d’ATTAC et d’ONG brésiliennes se veut fondateur de l’altermondialisation. Les premières formes de contestation de la mondialisation datent des années 1990 avec les premières manifestations comme les sommets du G8 ou la création de l’OMC à Seattle en 1999. L’objectif du forum social, après une anti-mondialisation, est de développer une altermondialisation, de proposer une alternative à la mondialisation libérale : priorité au social et non à l’économie. Face au forum économique mondial, les forums sociaux sont organisés dans le Suds jusqu’à celui de Dakar en 2011. Ces forums visent à prendre en compte toutes les diversités, les oubliés ou les victimes de la mondialisation.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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4. Montrez que les Etats tentent de se regrouper en organisation régionale pour être plus puissant au sein de la gouvernance mondiale et pour tenter de maîtriser l’impact de la mondialisation sur leurs territoires.

Partout se développent des organisations régionales : - Accords douaniers : MERCOSUR - Marchés communs : UE - Accords de libre-échange : ASEAN, ALENA qui peuvent être des préludes à des accords politiques et diplomatiques. Elles se dotent d’un contenu et d’organes politiques, au moins consultatifs. Ces aires régionales semblent permettre de donner une réponse à la mondialisation. Elles permettent d’atteindre une taille suffisante pour les marchés mais aussi jouer de la proximité. Les Amériques constituent le fuseau le plus visible, à la fois physique et à cause de l’influence des EU, mais il regroupe des pays économiquement très inégaux. La limite Nord-Sud reste ici bien visible. L’ALENA, pour l’Amérique du Nord, a une vraie réalité. Les différentes versions du « projet des Amériques » témoignent de la volonté de construire une zone américaine privilégiée, mais autour du Brésil, se dessine un ensemble sud, le Mercosur. A une moindre échelle, un tropisme pacifique peut être envisagé. L’Asie est multipolaire. Plusieurs organisations : ASEAN et APEC. L’Europe constitue un ensemble à la fois très visible et incertain. Intégration européenne et mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. Avec l’extension de l’UE après la chute du bloc de l’Est, l’UE recouvre une grande partie du continent européen. Cependant, l’ère d’extension d’une possible géopolitique européenne reste difficile à dessiner. Le continent africain, par sa proximité, par son histoire croisée avec certains Etats européens peut sembler la zone logique d’extension de l’influence européenne, en continuité spatiale ou presque. Ce serait oublier que l’Afrique, nouveau réservoir de forte croissance mondiale potentielle, attire désormais les puissances majeures, comme la Chine et les EU. Il y a aussi « des Afriques » entre un Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui s’organise en partie autour d’une nouvelle puissance émergente, la République sud-africaine, et d’autres sous-ensembles, encore partiellement calqués sur les héritages coloniaux. Le faisceau entre Europe et Afrique ne peut guère se construire qu’autour de la Méditerranée. Les règles du jeu international se modifient (voir chapitre 1 sur la vision géopolitique du monde), dessinant des relations complexes entre rôle conservé des gouvernements, de l’international et esquisses d’une gouvernance mondiale dont les contours sont flous et dont on peut douter qu’elle se substitue rapidement aux Etats (voir cours d’histoire sur l’émergence de la gouvernance mondiale depuis 1944). Les organisations internationales, au cadre multilatéral, prennent de plus en plus de place. L’ONU, le FMI, l’OMC ou la Banque mondiale ont un rôle renforcé (faire faire une fiche pour chacun d’entre eux). Avec la multiplication des Etats membres, de nouvelles majorités se constituent en application de la règle « un Etat, une voix », de nouveaux enjeux se déploient. Les grandes puissances gardent des prérogatives spécifiques – droit de veto au conseil de sécurité, droit de tirage particulier au FMI – qui sont désormais contestées par les puissances émergentes réclamant des pouvoirs en accord avec leur nouvelle puissance. Mais la coopération internationale est aussi régionale (voir chapitre 1). Autour des grands pôles de puissance, s’esquissent des aitres régionales plus ou moins soudées, englobant des pays à tous les stades de développement. De plus, partout se développent des organisations régionales. Toutes naissent de rapprochements économiques – accords douaniers, marchés communs, accords de libre-échange – qui peuvent servir de prélude à des accords politiques et

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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diplomatiques. Elles se dotent d’un contenu et d’organes politiques. Ces ensembles sont très inégalement constitués : - L’Amérique du Nord avec l’ALENA a une véritable réalité, faite de disparités à toutes

échelles et aussi de tension, en particulier autour de la frontière Etats-Unis/Mexique - Les différentes versions du « Projet des Amériques », témoignent de la volonté de

construire une zone américaine privilégiée, mais autour du Brésil, en pleine croissance, se dessine un ensemble sud avec le MERCOSUR. A moindre échelle, une coopération « pacifique » peut-être envisagée.

- L’Asie est multipolaire, avec la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde. Les pays de l’Asie du Sud-Est cherchent à se donner une visibilité avec l’ASEAN, qui entretient des relations avec le Chine, le Japon ou l’Australie.

- L’Europe constitue à la fois un ensemble très visible et incertain. Intégration européenne et mondialisation sont deux processus contemporains, et pour beaucoup liés. L’extension de l’UE provoque de nouvelles incertitudes, sur la cohérence de l’ensemble, sur ses limites. Il en va de même de la crise de la dette.

- L’Afrique, le nouveau réservoir de croissance économique mondiale potentielle, attire désormais les puissances majeures, Chine et Etats-Unis. Il y a des « Afriques » entre un Maghreb en pleine recomposition, une Afrique australe qui s’organise autour de nouvelles puissance émergentes comme la République sud africaine, et d’autres sous-ensembles, encore calqués sur les héritages coloniaux.

C. Débats et contestations 1) La gouvernance mondiale, vers le respect des droits des peuples et de la planète

Documents à utiliser : documents 1 et 2 p. 179, Texte les débats de l’Obs, faut-il résister à la mondialisation ? (source : Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008), texte et si on réformait les instances économiques multilatérales ? (source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011). Document 1 : Les débats de l’Obs, faut-il résister à la mondialisation ? Nous avons eu raison sur toute la ligne, non seulement sur la nécessité d'une taxe sur les transactions financières, mais aussi sur la nécessité de fermer les paradis fiscaux (regardez encore le scandale du Liechtenstein); sur l'annulation de la dette du Sud parce que ces pays s'enfoncent dans la misère, comme le prouvent les récentes émeutes de la faim provoquées par la spéculation sur les marchés financiers des céréales. Nous avons alerté de ces risques depuis dix ans. Mais nous avons en face de nous des néolibéraux très puissants qui ne veulent rien céder parce qu'ils font des profits immenses. […]Depuis vingt ans, tout a été dérégulé. Il faut donc des instances de régulation. […]L'OMC, nous l'aurions soutenue si elle avait inclus des clauses sur le travail, sur la protection de l'environnement... Mais vous avez 800 pages, plus 20 000 pages d'annexés, sans un mot sur les droits des travailleurs, des salariés, ni sur la protection de l'environnement. Nous avons passé notre vie à essayer, à Attac, de ne pas mettre tout dans le marché. Est-ce que l'eau, l'énergie, la santé, l'éducation, la recherche pharmaceutique doivent être dans le marché ou régulées et prises en charge par la collectivité ?

Attac, mouvement phare de l'altermondialisme, fête son dixième anniversaire. Sa fondatrice débat avec un économiste réputé des métamorphoses du

capitalisme par Elie Cohen et Susan George, Le Nouvel Observateur, 5-11 juin 2008.

Document 2 : Et si on réformait les instances économiques multilatérales ? L'OMC, le FMI ou encore la Banque mondiale sont en panne de leadership (les Etats-Unis ne les soutiennent plus), de légitimité (les pays émergents commencent juste à y trouver leur place) et d'idéologie (le libéralisme ne fait plus recette). Comment sauver ces enceintes

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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multilatérales qui seules permettent que la recherche de compromis prime sur les rapports de force bilatéraux ? Sur le plan commercial, il faudrait accepter l'idée que les pays les plus pauvres doivent pouvoir organiser un protectionnisme agricole et manufacturier tant qu'un certain niveau de développement n'est pas atteint. Ou bien donner l'autorisation de passer outre les droits de la propriété intellectuelle lorsque cela est nécessaire et légitime (santé publique…). Côté financier, il faudrait un encadrement strict des pratiques des fonds spéculatifs, des marches de produits financiers sophistiqués et opaques, des paradis fiscaux et des banques qui permettent de limiter leur taille lorsqu’elles représentent une part importante de l’économie. Sur le plan environnemental, il serait nécessaire de poursuivre l’effort engagé pour construire une organisation mondiale de l’environnement et amener le Congrès américain à infléchir sa position sur la lutte contre le changement climatique. Enfin, après l’échec de la course à l’hypermondialisation et au tout-libéral, les institutions internationales doivent forger un nouveau socle idéologique qui permette de limiter la mondialisation économique au niveau où son instabilité et ses coûts restent politiquement maîtrisables.

Source : Chr. Chavagneux, Alternatives économiques, hors série n° 49, avril 2011 Questions : 1. Identifiez les principaux principes et droits que les personnes qui voudraient une autre

mondialisation veulent voir mettre en place dans le cadre de la nouvelle gouvernance mondiale.

Quelques grands domaines se distinguent : - Celui des droits humains déclinés en droits politiques, conditions des femmes, travail des

enfants par ex. L’objectif est une réelle implication des principes d’égalité et de liberté et le refus de l’exploitation d’une partie de la population mondiale.

- Dans le domaine économique, c’est la revendication de comportements « éthiques et responsables » dans les entreprises, d’un commerce équitable.

- Dans le domaine de la défense de l’environnement, les implications géopolitiques sont plus fortes et le consensus semble plus importable, notamment concernant les changements climatiques globaux. La grande nouveauté est de mettre en avant non plus seulement l’échelle mondiale – la communauté des pays – mais aussi une échelle globale, celle d’un fonctionnement systémique de la planète. Autre nouveauté introduite, l’idée que ce global est lié au local, que les phénomènes locaux – déforestation, pollution des eaux par exemple – ont des conséquences générales et que leur gestion ne peut être seulement locale. Ex : la forêt amazonienne. Ex : l’Equateur décide de ne pas exploiter en 2011 les ressources pétrolières du territoire des Yasuni en échange d’une aide internationale. Les accords de Kyoto introduisent des droits à polluer qui peuvent être achetés.

2. Montrez que cette nouvelle gouvernance mondiale doit reposer sur la participation des citoyens et la régulation de l’hypermondialisation.

Selon les altermondialistes et ceux qui s’opposent à la mondialisation, les organisations internationales qui sont responsables des sommets et qui prennent les principales décisions en matière de régulation des échanges, de libéralisation du monde économique doivent être marquées par un meilleur respect des droits, par une diminution de la part de la spéculation financière et boursière, notamment sur les produits de première nécessité. L’idée d’une taxe sur les transactions financières a été depuis longtemps proposée par des groupes comme ATTAC qui pensent que c’est l’un des moyens d’éviter l’hyper-mondialisation. Pour ces groupes et organismes, il est aussi indispensable que la gouvernance mondiale s’ouvre à plus de démocratie, par une réelle implication des citoyens, non seulement dans les débats mais dans la nomination des instances dirigeantes dans le monde.

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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2) Des alternatives à la mondialisation, l’importance de l’échelle locale. Ce mouvement global est aussi en lien avec l’affirmation des acteurs locaux et des territoires de proximité dans la gouvernance comme dans les échanges. La montée du « local » croise une exigence de qualité et de traçabilité des produits et accompagne l’essor de préoccupations éthiques, environnementales et sociales. Ces débats débouchent sur des initiatives collectives très concrètes, qui veulent organiser un « mieux-vivre » dans les espaces urbains comme dans des régions rurales, dans les pays du Nord et du Sud : systèmes d‘échanges non monétaires, réseaux de solidarité intergénérationnelle, boucles d’approvisionnement alimentaire locales, etc. Certains participants à ce débat, reprenant les fondements de la pensée écologiste issue du Club de Rome, interrogent ainsi la validité même de la notion de mondialisation (en défendant le principe d’une « démondialisation ») et critiquent l’intérêt d’une croissance à tout prix (introduisant l’idée de décroissance). II. Mobilités, flux et réseaux, les clés de la mondialisation

A. L’intégration aux réseaux mondiaux, une nécessité dans la mondialisation A l’aide de l’ensemble des informations vues dans le chapitre 1 de l’année, dans l’étude de cas et dans le I du cours, réalisez un croquis répondant à la question suivante : la croissance de l’intégration dans la mondialisation repose sur la multiplication des flux et l’intégration des réseaux

B. Les migrations du travail, le corollaire de l’intégration dans la mondialisation

Documents à utiliser : carte des migrations internationales (G. Simon, La Planète migratoire, 2008), document 1 p. 106, document 4 p. 107, texte réseaux migratoires et migrations dans le monde (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006), texte facteurs de la migration et champs migratoires circulatoires (Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006). Document 1 : Carte des migrations internationales

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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Source : G. Simon, La planète migratoire, 2008.

Document 2 : Réseaux migratoires et migrations dans le monde L’existence de facteurs endogènes (= propre à un phénomène ou un lieu) […] met en lumière la complexité du fait migratoire. La migration est un acte individuel, mais elle s’inscrit dans un contexte général […]. Le départ a ses raisons, qui sont le plus souvent économiques, mais qui sont aussi politiques et le lieu d’arrivée aussi : les courants majeurs partent des PED (= pays en développement) qui cumulent les handicaps vers les PID (= pays industrialisés et développés) qui apparaissent comme des refuges […]. Mais plus finement on constate que les migrants de telle région tendent à rejoindre leurs prédécesseurs venus des mêmes villages : le réseau migratoire, parfois organisé par des passeurs professionnels, parfois informel, est ici à l’œuvre. Car les liens demeurent entre la région d’origine et les migrants […]. Le maintien d’un tel lien ne pose pas de réel problème de principe dans les pays qui ont opté comme les États-Unis ou le Royaume-Uni pour le communautarisme, ce que les Américains nomment « salad bowl » et qui s’est substitué au « melting pot » des débuts du pays, mais en pose par contre à un pays comme la France qui a vécu sur une tradition et un principe d’intégration. Le problème posé par l’existence des réseaux migratoires n’est pas seulement de principe et politique, il est aussi économique. Les migrants s’adaptent à une économie mondialisée […]. Pour une part ces échanges s’inscrivent dans le champ de l’économie officielle, formelle : ce sont les envois d’argent [les remises] au pays par exemple. Mais les flux sont de plus en plus souvent clandestins, ceux-ci étant liés aux législations contraignantes des pays récepteurs comme des pays émetteurs, mais aussi aux situations des migrants de plus en plus contraints à la semi-clandestinité et au travail au noir sinon aux trafics en tous genres, donc ne pouvant pas passer par les canaux officiels. Or les espaces relationnels, les champs migratoires sont des structures souples mais efficaces qui permettent aux « fourmis » de pratiquer « la mondialisation par le bas » pour reprendre le titre de l’ouvrage de A. Tarrius […].

Migrations et territoires, cahiers d’outre-mer, 2006. Document 3 : Facteurs de la migration et champs migratoires circulatoires

Thème 2Chapitre 2

« Les migrations signent l’état du monde »la planète confirme et illustre cette formuleSuds vers les Nords, des PEstructurel de notre monde, les énormes écartspopulations et pays qui globalement perdurentDe toute évidence, le facteur socioéconomiquefacteurs peuvent à titre secondairedémographique ou la structure par âge, mais àsouvent). Outre ces aspects structurels, la carte met aussi en lumière l’existence de facteursconjoncturels. En tout premier lieu sont les « crises », politiques principalement, mais aussienvironnementales, toutes porteuses de leur cortègeflux de réfugiés. Cependant ces migrations « contraintes » s’effectuent essentiellement àéchelle régionale […]. Seule une minorité de ces migrantsA contrario, mais toujours à génèrent de puissants mouvements centripètes vers lesChine littorale en est actuellement une bonne illustration.Sur une telle carte les champs migratoirainsi des flux de l’Amérique centrale et du Mexique vers les Étatsl’Europe occidentale et plus précisément la France : routes anciennes de migrationl’histoire des deux derniers siècles. Cependant une analyse plus fine permet deces champs migratoires classiques sont en train de se modifier en fonction desdéveloppements techniques (avion, Internet…), économiques (différentiels de croissance entre pays) et politiques (accueil ou rejet des migrants).

Document 4 : Brain drain et migration des étudiants

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

« Les migrations signent l’état du monde ». La cartographie des flux migratoires à l’échelle de la planète confirme et illustre cette formule de Gildas Simon. Les flux majeurs se dirigent des

ED vers les PID, projetant une lumière crue sur le problème structurel de notre monde, les énormes écarts de développement et de niveaux de vie entre populations et pays qui globalement perdurent même si des nuances sont à prendre en

le facteur socioéconomique est premier dans cette géographie. D’autres facteurs peuvent à titre secondaire intervenir comme les différentiels de pression démographique ou la structure par âge, mais à des échelles moindres (régi

Outre ces aspects structurels, la carte met aussi en lumière l’existence de facteursconjoncturels. En tout premier lieu sont les « crises », politiques principalement, mais aussienvironnementales, toutes porteuses de leur cortège de désastres humains et génératrices deflux de réfugiés. Cependant ces migrations « contraintes » s’effectuent essentiellement à

. Seule une minorité de ces migrants intègre les grands flux mondialisés. A contrario, mais toujours à échelle régionale, les différentiels de croissance économique génèrent de puissants mouvements centripètes vers les régions et les villes en expansion : la Chine littorale en est actuellement une bonne illustration. Sur une telle carte les champs migratoires traditionnels maintiennent leur primauté. Il enainsi des flux de l’Amérique centrale et du Mexique vers les États-Unis ou du Maghrebl’Europe occidentale et plus précisément la France : routes anciennes de migration

derniers siècles. Cependant une analyse plus fine permet deces champs migratoires classiques sont en train de se modifier en fonction desdéveloppements techniques (avion, Internet…), économiques (différentiels de croissance

olitiques (accueil ou rejet des migrants). […] Migrations et territoires, cahiers d’outre

et migration des étudiants

Source : Atlas des migrations, 2012, p. 20

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La cartographie des flux migratoires à l’échelle de de Gildas Simon. Les flux majeurs se dirigent des

PID, projetant une lumière crue sur le problème de développement et de niveaux de vie entre

uances sont à prendre en compte. est premier dans cette géographie. D’autres

intervenir comme les différentiels de pression des échelles moindres (régionales le plus

Outre ces aspects structurels, la carte met aussi en lumière l’existence de facteurs conjoncturels. En tout premier lieu sont les « crises », politiques principalement, mais aussi

de désastres humains et génératrices de flux de réfugiés. Cependant ces migrations « contraintes » s’effectuent essentiellement à

intègre les grands flux mondialisés. différentiels de croissance économique

régions et les villes en expansion : la

es traditionnels maintiennent leur primauté. Il en va Unis ou du Maghreb vers

l’Europe occidentale et plus précisément la France : routes anciennes de migration liées à derniers siècles. Cependant une analyse plus fine permet de constater que

ces champs migratoires classiques sont en train de se modifier en fonction des développements techniques (avion, Internet…), économiques (différentiels de croissance

cahiers d’outre-mer, 2006

: Atlas des migrations, 2012, p. 20-21

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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Document 5 :

Source : L’enjeu migratoire dans le monde sous la direction de A. Jaffrelot

Questions (Pensez à mobiliser l’ensemble des connaissances du chapitre 1): 1. Identifiez les raisons des mouvements migratoires dans le monde. Les mouvements migratoires répondent à de nombreuses logiques dans le monde, mais s’appuie sur le principe des facteurs push and pull, c’’est-à-dire des facteurs qui jouent sur l’attractivité et la répulsion des lieux. Dans les faits, les migrations sont souvent déclenchées par l’envie de trouver quelque chose de mieux dans un ailleurs : meilleures conditions de vie, meilleures conditions de travail, meilleures situations financières et professionnelles pour des personnes décidant de quitter les pays du Nord. L’information sur le pays de migration peut être concrète et sûre mais elle peut aussi se fonder sur la vision de l’ailleurs, sans que toutes les conséquences de la migration et toutes les conditions réelles de vie soient vues. Les populations ont donc plusieurs raisons de quitter leur pays : - Situations économiques difficiles ou jugées insuffisantes par rapport à ce qui est espéré - Situations politiques difficiles : régime autoritaire, dictature - Situations géopolitiques difficiles : guerres civiles, conflits interétatiques Les pays d’accueil sont recherchés pour plusieurs raisons : - Meilleure situation économique et financière et meilleure condition de vie - Meilleure situation géopolitique, recherche du droit d’asile ou du statut de réfugié. 2. Identifiez les différents types de champ migratoire dans lesquels la mobilité internationale

s’effectue. Un champ migratoire est un espace dans lequel les flux continus de migrations s’exercent. Plusieurs champs migratoires sont importants : - L’Amérique du Nord avec le pôle central des Etats-Unis

Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation Chapitre 2 : La mondialisation en fonctionnement

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- L’Europe avec le pôle central de l’UE - L’Asie avec l’importance des circulations internes et externes. 3. Identifiez les lieux clés des migrations. Les lieux clés de la migration sont au nombre de deux : - Les espaces de frontières : frontière terrestre comme la frontière américano-mexicaine,

frontière maritime comme le détroit de Sicile entre la Tunisie et l’Italie, frontière ponctuelle comme les ports ou les aéroports.

- Les métropoles, souvent gateways de leurs territoires, qui concentrent les flux migratoires de manière privilégiée à l’échelle du territoire national. Ex : NYC avec 2/3 des flux migratoires des EU.

4. Expliquez l’importance des réseaux migratoires et des diasporas dans les mobilités internationales.

Les réseaux migratoires sont d’une importance majeure dans la migration car ils servent de relais et d’échange entre les individus. En effet, les personnes qui ont déjà quitté le pays peuvent servir de relais d’information pour ceux qui envisagent la migration – démarche à suivre, condition de vie, hébergement. Les communautés sont donc fédérées. Il n’est pas exclu de voir des communautés issues d’un même village ou d’une même région se reconstituer dans le nouvel espace migratoire, cas du quartier de la goutte d’or à Paris. Les diasporas, population marquée par une immigration transnationale qui maintient un lien fort avec son pays d’origine et les différents espaces migratoires dans le monde, sont un point clé de la migration car elles peuvent organiser les circuits migratoires, accueillir les migrants, voire organiser les circulations migratoires entre les différents espaces de la migration. Cas de la diaspora chinoise (la plus importante) ou de la diaspora juive (la plus ancienne). 5. Montrez que les migrations peuvent à la fois être bénéfiques et négatives pour les pays de

départ. Les migrations causent de nombreux problèmes à l’échelle mondiale : perte de main d’œuvre, perte de personnes qualifiées dans les pays qui ne bénéficient donc pas de la formation octroyée, de personnes à un haut niveau de qualification. 1/3 des diplômés africains auraient quitté l’Afrique. Cependant, le phénomène migratoire peut aussi être bénéfique comme la question des transferts financiers effectués par les populations immigrées. Ce phénomène produit le plus important transfert de capitaux à l’échelle mondiale avec 232 milliards de dollar en 2005 et 325 milliards en 2010 selon le FMI. L’Inde et la Chine sont les pays où les transferts financiers de la part des migrants sont les plus importants pour les populations émigrés des pays du Sud. Cependant, en valeur, ce sont les émigrants des pays du Nord, notamment dans le cadre du Brain Drain, qui envoient le plus de transferts financiers.