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- Rapport - Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Session ❖Lieu 22 au 23 octobre 2015 ❖Organisateur Niigata, Agence pour les affaires culturelles Toki Messe, Niigata Convention Center Thème principal « La place de la culture dans la construction d’une ville durable »

Thème principal « La place de la culture dans la …...006 Permettez-moi de prendre la parole au nom de l'Agence pour les affaires culturelles. Cette 5e édition du dialogue culturel

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- Rapport -

Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015

❖Session❖Lieu

22 au 23 octobre 2015

❖Organisateur Niigata, Agence pour les affaires culturelles

Toki Messe, Niigata Convention Center

Thème principal « La place de la culture dans la construction d’une ville durable »

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❖ Clôture

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007

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034

TABLE DES MATIÈRES

❖ Programme

Jeudi 22 octobre 2015, Dialogue culturel 1er jour

Vendredi 23 octobre 2015, Dialogue culturel 2e jour

❖ Ouverture Allocution d’ ouverture

❖ Thème des présentations

❖ Présentation des différentes villes❖ Déclaration commune

IntroductionPrésentation I - « Culture et gastronomie »Présentation II - « Culture et industrie »Présentation III - « Culture et industrie », « Culture et bien-être social » Échanges d’ idées générales - Synthèse

❖ Propositions d’ échanges des différentes villesPrésentation des objectifs Propositions d’ échangesÉchanges d’ idées - Synthèse

Salle de conférence internationale de Toki Messe, 4e étage

CONTOUR

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Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015

Session

Lieu

Organisateur

Jeudi 22 au Vendredi 23 octobre 2015

La Fondation du Japon, Ambassade de France / Institut français du JaponParrainageCo-organisateurOrganisateur

Nantes, Niigata, Cité culturelle d’Asie orientale 2015 Niigata, Agence pour les a�aires culturelles

Symposium connexes

Forum du réseau des villes créatives japonaises, chinoises et coréennesVendredi 23 Octobre 2015 13:30-16:00 Toki Messe, Niigata Convention Center

Sous-thèmes « Culture et gastronomie », « Culture et industrie », « Culture et bien-être social »�ème principal « La place de la culture dans la construction d’une ville durable »

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003

10:00

10:20

10:30

13:15

14:45

(Modérateur)・M. Masayuki Sasaki (Professeur honoraire invité de la Faculté des Sciences économiques de l’Université Dōshisha/Chef du Bureau de la Promotion de la Culture, des Arts et des Villes créatives, Agence pour les a�aires culturelles)

PROG�MME

Jeudi 22 octobre 2015, Dialogue culturel 1er jour

❖ Ouverture

❖ Présentation des différentes villes

Allocution d’ouverture・M. Akira Shinoda (Maire de Niigata/Président du Comité exécutif de « Niigata, Cité culturelle d’Asie orientale 2015 ») ・Mme Karine Daniel (Adjointe au Maire de Nantes/Vice-présidente de Nantes Métropole) ・M. Katsuhisa Sagisaka (Chef du Bureau international du Cabinet de l’Agence pour les a�aires culturelles) ・M. Sidney Peyroles (Conseiller culturel adjoint, Directeur adjoint de l'Institut français du Japon)

Introduction

Présentation I - « Culture et gastronomie »・Kanazawa “ La culture et l'art culinaire de Kanazawa ”  M. Hirohide Nojima (Directeur du Service de la Culture et de l’Histoire)・Tsuruoka “ Réseau des villes créatives UNESCO (cuisine) Tsuruoka ”  M. Hitoshi Kawahata (Directeur de la plani�cation)・Niigata “ Réseau des villes créatives (cuisine) Niigata ”  M. Akira Shinoda (Maire de Niigata/Président du Comité exécutif de « Niigata, Cité culturelle d’Asie orientale 2015 ») Échanges d’idées (Commentaires)

・M. Yoshiyuki Ôshita (Directeur et Chercheur en chef du Centre de politique en matière d’arts et de culture, Mitsubishi UFJ Research and Consulting Co., Ltd)

Présentation II - « Culture et industrie »  ・Nantes “ Nantes, Culture et Industrie créative ”

 Mme Karine Daniel (Adjointe au Maire de Nantes/Vice-présidente de Nantes Métropole)・Xi’an “ Promouvoir la culture et favoriser le bien-être social Lien entre culture et développement de la société”

 M. Wendong Yang (Directeur du Service de la Propagande, Comité du Parti Communiste Chinois du District de Yanta, Ville de Xi’an)

・Cheongju “ Vision et culture de la vie à Cheongju ”  Mme Eunsook Kim (Conseillère municipale/Vice-présidente du Comité de gestion de la Sécurité, Ville de Cheongju)

 M. Guangseop Byeun (Secrétaire général du Comité d’Organisation de « Cheongju, Ville culturelle d’Asie orientale »)

・Toshima “ Les e�orts de Toshimaku ”  M. Kôichi Ozawa (Service de la Culture, du Commerce et de l’Industrie, Divison Design culturel)Échanges d’idées(Commentaires)・M. Jianzhong Wu (Directeur de la Bibliothèque de Shanghai/Chef du Centre de recherche en informations, sciences et technologies de Shanghai)

Pause-café

Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015

Sous-thèmes « Culture et gastronomie », « Culture et industrie », « Culture et bien-être social »�ème principal « La place de la culture dans la construction d’une ville durable »

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004

15:15

16:30

9:30

10:40

11:25

9:35

Vendredi 23 octobre 2015, Dialogue culturel 2e jour

Déclaration commune・M. Akira Shinoda (Maire de Niigata/Président du Comité exécutif de « Niigata, Cité culturelle d’Asie orientale 2015 »)

Présentation III - « Culture et industrie », « Culture et bien-être social » ・Paris “ Patrimoine, innovation et éducation artistique ”

 Mme Claire Berger-Vachon (Responsable des Relations internationales et Direction des A�aires culturelles de la Ville de Paris)

・Gwangju “ L'art et le bien-être social de la ville culturelle de Gwangju ”  M. Gyonggu Shin (Président du Comité de promotion de « Gwangju, Ville culturelle d’Asie orientale »)

・Yokohama “ Modèle d'entreprise d'innovation industriel créative ”  M. Shôichi Mimura (Chef du service de promotion de ville créative, Bureau du tourisme et de la culture) “ Yokohama Para triennale ”  M. Yuiichi Shintani (Responsable du service de promotion de Villes créatives, Bureau du tourisme et de la culture)

Échanges d’idées(Commentaires)・Mme Younjin Kim (Docteure en ingénierie/déléguée adjointe de recherche à l’Institut de recherche pour la culture et le tourisme coréens)

❖ Propositions d’échanges des différentes villesPrésentation des objectifs (Modérateur)・M. Yoshihiko Tanji (Professeur en arts et environnement, Faculté d’éducation à l’Université de Niigata/Directeur artistique du Festival des Arts de l’Eau et de la Terre 2015)

Propositions d’échanges ・Nantes “ Exposition "Samurai" à l'étranger ”  M. Bertrand Guillet (Directeur du Château des Ducs de Bretagne NANTES)・Nantes “ Yokai et génie des lieux ”  Mme Zoé Schellenbaum (artiste de Nantes)  Mme Fumimaru Takahashi (Société d'ethnologie de Niigata)・Cheongju “ Développement des villes culturelles d'Asie de l'es (échange culturels citoyens, festival des bague�es etc.) ”

 M. Guangseop Byeun (Secrétaire général du Comité d’Organisation de « Cheongju, Ville culturelle d’Asie orientale »)

・Niigata “ Développement à l'international de "Art Mix Japan" ”  M. Takeshi Noto (Producteur général du Comité exécutif d’Art Mix Japan)Échanges d’idées - Synthèse(Commentaires)・M. Yoshiyuki Ôshita (Directeur et Chercheur en chef du Centre de politique en matière d’arts et de culture, Mitsubishi UFJ Research and Consulting Co., Ltd)・M. Masao Katayama (Administrateur délégué de la Fondation artistique Saison, fondation d’utilité public)

❖ ClôtureRésumé et impressions・M. Masayuki Sasaki (Professeur honoraire invité de la Faculté des Sciences économiques de l’Université Dōshisha/Chef du Bureau de la Promotion de la Culture, des Arts et des Villes créatives, Agence pour les a�aires culturelles)

・Représentants des di�érentes villes  (au nombre de 9 :Nantes, Paris, Xi’an, Cheongju, Gwangju, Yokohama, Kanazawa, Toshima, Tsuruoka)

Échanges d’idées générales - Synthèse

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 Je vous remercie de vous êtes réunis ici à Niigata pour participer au « Dialogue culturel des villes japonaises, françaises, chinoises et coréennes ». Ce colloque, créé à la demande du Maire de Nantes à l'occasion du 150e anniversaire des relations franco-japonaises, s'est déjà tenu à quatre reprises depuis 2007. Cette année, j'ai proposé de l'organiser en incluant les villes chinoises et coréennes suite à la désignation de Niigata comme ambassadrice japonaise des « villes culturelles d'Asie de l'Est », un projet auquel participent le Japon, la Chine et la Corée. La thématique de cette conférence concerne « La culture au sein du développement urbain durable ». Sur la base d'expériences mutuelles, j'invite les participants à s'interroger quant à savoir comment la culture peut profiter aux villes des quatre pays représentés dans le cadre de défis communs et dans les domaines de la gastronomie, de l'industrie et des services sociaux. Ce dialogue est devenu l'occasion d'échanger des connaissances qui incluent désormais la sphère culturelle de l'Asie de l'Est. Je me réjouis d'assister à un débat basé sur une perspective totalement nouvelle. Je remercie tous les officiels et participants qui se sont réunis ici, et j'espère que ce moment nous permettra d'échanger des opinions constructives et tournées vers l'avenir.

 Tout d'abord, je voudrais féliciter la ville de Niigata pour sa désignation en tant que ville culturelle d'Asie de l'Est en 2015. La participation des villes créatives de Chine et de Corée dans le dialogue culturel de cette année permet un dialogue flexible et donne une nouvelle orientation à notre échange culturel ainsi qu'à notre vision commune. Je tiens à féliciter M. Shinoda pour cette innovation et pour la flexibilité de son approche, tout en le remerciant vivement de m'avoir invitée et accueillie à cette occasion. En relisant la déclaration conjointe qui a été rédigée lors de la précédente édition de 2013 à Nantes, j'ai été convaincue que les témoignages apportés à cette occasion ont inspiré de la créativité et fait naître de nouvelles idées d'échanges culturels aux villes participantes. Ces mêmes villes qui consacrent des efforts à la culture ont développé leurs activités en réalisant l'importance d'une riche collaboration entre les villes créatives françaises et japonaises. Les efforts conjoints accomplis entre les artistes issus de la mobilité internationale et les acteurs culturels sont un ingrédient essentiel des politiques en matière de culture publique. La culture est au cœur de nombreux projets à Nantes. Du reste, on dit qu'elle fait partie de l'ADN des Nantais. Pour nous tous, le contact avec la culture est une composante indispensable de l'unité sociale, c'est le fondement de notre démarche tournée vers l'égalité. Notre objectif est que tout le monde puisse y accéder. En même temps, nous souhaitons que la culture devienne un élément favorable au développement économique et qu'elle augmente l'influence des villes et des communautés urbaines. C'est pour cette raison que, ces dernières années, nous avons intensifié les manifestations culturelles d'envergure non seulement nationale mais également internationale. Afin de poursuivre un processus de promotion efficace, il est important de mettre en commun les prévisions de ce développement conjoint. Nous devons saisir l'importance du pont culturel qui s'érige entre différentes cultures et qui permet d'affronter des défis communs. D'autre part, nous disposons d'un instrument important : notre soutien en faveur de la mobilité des artistes et de la production de celles et ceux qui véhiculent la culture. Aux yeux de ces artistes, le Japon est un berceau de créativité et d'innovation que la ville de Nantes considère comme une priorité dans sa stratégie internationale. Je remercie les représentants de chaque ville, les groupes de création ainsi que les délégués d'associations régionales ici présents.

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OUVERTURE Allocution d’ ouverture

M. Akira Shinoda (Maire de Niigata/Président du Comité exécutif de « Niigata, Cité culturelle d’ Asie orientale 2015 »)

Mme Karine Daniel (Adjointe au Maire de Nantes/Vice-présidente de Nantes Métropole)

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006

 Permettez-moi de prendre la parole au nom de l'Agence pour les affaires culturelles. Cette 5e édition du dialogue culturel a été organisée suite à la désignation de Niigata comme ambassadrice des villes culturelles d'Asie de l'Est. Accueillant également des délégués de Chine et de Corée, elle enregistre un nombre de participants record. Je remercie tous les participants de la ville de Niigata, à commencer par M. le maire, pour tous leurs efforts de préparation en vue de ce colloque. En mai de cette année, le Cabinet a approuvé la quatrième version d'une politique grâce à laquelle nous aspirons à créer un nouveau modèle de société adapté à la maturité de celle-ci. Considérant l'art et la culture comme des ressources d'avenir pour le Japon, nous sommes en train de fonder une nation culturelle et artistique. Pour cela, nous élaborons des mesures de promotion culturelle et artistique en vue de la propagation aux régions avoisinantes tout en restant conscients de l'implication d'un grand nombre de domaines. Aussi, nous mettons l'accent sur la perspective d'utiliser les arts et la culture afin d'améliorer et résoudre des défis auxquels notre pays est confronté. En ce qui concerne les villes créatives, nous avons relevé l'importance d'initiatives visant à résoudre des problèmes régionaux. Celles-ci s'emploient au renforcement des réseaux nationaux, aux échanges avec des villes créatives étrangères ou avec des responsables de l'UNESCO, à l'innovation et au développement régional dans la culture et les arts, ainsi qu'à la promotion touristique et industrielle. Ainsi, même du point de vue de l'orientation des mesures culturelles, j'ai le sentiment que ce dialogue tombe à point nommé. À l'issue de ce dialogue, l'Agence pour les affaires culturelles va organiser avec la ville de Niigata un forum du réseau des villes créatives japonaises, chinoises et coréennes sur le thème : « Problèmes de société que résolvent les arts et la culture ». Je pense que le savoir et l'expertise partagés à l'occasion de ce dialogue et du forum sont très utiles à de nombreux responsables japonais et étrangers. Je me réjouis donc des débats dynamiques qui s'annoncent.

 Je suis très heureux de pouvoir participer, en tant que représentant de l'ambassade française, à ce dialogue culturel des villes japonaises, françaises, chinoises et coréennes. Ce colloque, qui fait partie des nombreux échanges culturels organisés par les villes de Nantes et de Niigata, s'étend aujourd'hui à d'autres pays d'Asie. La culture est une composante essentielle du développement durable au niveau urbain et régional. Elle participe à la prise de conscience d'une identité particulière. Pour prendre un exemple : même si les habitants d'une ville ne participent pas aux activités culturelles qui ont lieu dans leur ville, ils se sentiront fiers de leur culture par rapport au monde extérieur. Actuellement, le financement de la culture en provenance de l'État devient difficile, et les activités culturelles ont recours aux contributions des villes ou des régions. Je pense d'ailleurs que ce dialogue culturel, qui se fait directement entre les villes et les régions, a beaucoup de sens. Car au niveau étatique, les échanges ou rapports directs n'ont pas lieu en raison de problèmes sur le plan de la politique internationale. Je vous remercie de m'avoir convié à ce nouveau colloque. Au nom de l'ambassade, je tiens également à exprimer tout mon soutien et mon respect aux responsables ici présents. Les villes de Niigata et de Nantes ont formé de leur propre chef un partenariat exemplaire qui, je l'espère, va continuer de se développer et se perpétuer.

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OUVERTURE Allocution d’ ouverture

M. Katsuhisa Sagisaka (Chef du Bureau international du Cabinet de l’ Agence pour les affaires culturelles)

M. Sidney Peyroles (Conseiller culturel adjoint, Directeur adjoint de l'Institut français du Japon)

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007

Résumé

Résumé

Nom de la ville

Kanazawa

Tsuruoka

Niigata

Nantes

Xi'an

Cheongju

Toshimaku

Paris

Gwangju

Yokohama

Yokohama

Thème

Cuisine

Cuisine

Cuisine

Industrie

Industrie

Industrie

Industrie

Bien-être social

Bien-être social

Industrie

Bien-être social

La culture et l'art culinaire de Kanazawa

Réseau des villes créatives UNESCO (cuisine) Tsuruoka

Réseau des villes créatives (cuisine) Niigata

Nantes, Culture et Industrie créative

Promouvoir la culture et favoriser le bien-être social

Vision et culture de la vie à Cheongju

Les efforts de Toshimaku

Patrimoine, innovation et éducation artistique

L'art et le bien-être social de la ville culturelle de Gwangju

Modèle d'entreprise d'innovation industriel créative

Yokohama Para triennale

Exposition "Samurai" à l'étranger

Yokai et génie des lieux

Développement des villes culturelles d'Asie de l'es (échange culturels citoyens, festival des baguettes etc.)

Développement à l'international de "Art Mix Japan"

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Proposition d'échanges・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・・

THÈME DES PRÉSENTATIONS

Présentation des différentes villes

Nom de la ville

Nantes

Nantes

Cheongju

Niigata

Page 8: Thème principal « La place de la culture dans la …...006 Permettez-moi de prendre la parole au nom de l'Agence pour les affaires culturelles. Cette 5e édition du dialogue culturel

À l’occasion du 150e anniversaire des relations franco-japonaises en 2008, le Dialogue Culturel des villes franco-japonaises réunit périodiquement depuis 2007 les villes françaises et japonaises, engagées dans une démarche de ville créative. Les villes se rassemblent a�n de présenter leurs politiques urbaines et les projets de leurs artistes, encourageant les villes à faire de la créativité une priorité dans leurs engagements.

Lors de l’édition 2013, l’importance d’un Dialogue en face à face, avec l’implication de plusieurs villes, a été con�rmé. Au-delà d’une simple rencontre où les villes participantes présentent leurs politiques respectives, la volonté de trouver des solutions concrètes aux grands dé�s rencontrés par les villes ont animé les tables rondes et les débats, conduisant à des échanges d’expériences et d’idées, sources de nouveaux partenariats économiques.

À l’occasion de la désignation de Niigata comme Ville culturelle de l’Asie de l’est, les villes chinoises et coréennes ont également été invitées à participer à ce�e édition 2015 du Dialogue Culturel des villes Franco-Japonaises organisé à Niigata, a�n de déba�re autour du thème principal : La place de la culture dans la construction d’une ville durable, articulée en trois sous-thèmes: « Culture et gastronomie », « Culture et industrie », « Culture et bien-être social ». Celà a été l’occasion d’échanger opinions, idées et solutions innovantes en vue de faire face aux dé�s auxquels les politiques urbaines de nos villes seront confrontées demain.

À l’issue des présentations et des débats organisés lors de ce�e rencontre, les participants ont à l’unanimité reconnu l’importance des points décrits ci-dessous.Par ce�e déclaration, nous a�rmons notre volonté de promouvoir la culture et les industries créatives comme moteur de développement urbain a�n d’améliorer la qualité de vie des citoyens en s'appuyant sur les collaborations avec les villes créatives.

1. Nous nous engageons à unir citoyens, artistes et institutionnels a�n de placer la Culture et les arts propres à  notre ville au coeur de nos engagements de développement urbain créatif, et de contribuer a  l’épanouissement du réseau des villes créatives.

2. Nous nous engageons à développer les échanges artistiques et culturels entre villes en me�ant à pro�t les  coopérations et partenariats déjà existants avec les réseaux similaires tels que les Villes culturelles de  l’Asie de l’est et les Capitales européennes de la Culture.

3. Nous nous engageons à dynamiser les industries culturelles créatives en formant du personnel spécialisé  dans ce secteur et en promouvant les diverses formes de culture de chaque ville.

Le 23 octobre 2015Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015

Les Villes participantes

008

Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015 Déclaration de Niigata

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009

 L'initiative des capitales européennes de la culture a été lancée en 1985, avant

l'uni�cation complète de l'Europe, sur proposition des ministres de la culture grec et

français Melina Mercouri et Jack Lang. Je pense que cet évènement a marqué le début

du déploiement d'un programme visant à dialoguer entre les villes au moyen de la

culture. Le réseau des villes créatives, lancé par l'UNESCO en 2004, est en voie

d'expansion dans le monde. En décembre de ce�e année, il devrait former un réseau

d'une centaine de villes. L'an dernier, l'initiative des villes culturelles d'Asie de l'Est a

été créée entre le Japon, la Chine et la Corée, qui se sont inspirés des capitales

européennes de la culture. Ainsi, depuis le passage au 21e siècle, les dialogues axés sur

la culture ne se font plus entre pays, mais entre villes. Quoiqu'il en soit, les occasions

de réaliser en commun des programmes culturels se propagent rapidement. Mais d'un

autre côté, la globalisation crée autant d'avantages que d'inconvénients. L'économiste

français �omas Pike�y avait déjà soulevé le problème d'une augmentation des

di�érences à l'échelle mondiale. En plus de cela, des problèmes de société se

répandent, comme la question des réfugiés ou la détérioration de l'environnement

planétaire. Dans ce contexte, nous nous trouvons maintenant à un tournant important

qui impose de se demander dans quelle direction nous voulons poursuivre ces

dialogues culturels entre villes. J'espère donc que ce�e réunion sera menée de façon

utile en échangeant des points de vue multiples.

◇ Modérateur

Professeur honoraire invité de la Faculté des Sciences économiques de l’Université Dōshisha/Chef du Bureau de la Promotion de la Culture, des Arts et des Villes créatives, Agence pour les affaires culturelles

◇ Commentaires

M. Yoshiyuki Ôshita

M. Jianzhong Wu

Mme Younjin Kim

M. Masayuki Sasaki

Directeur et Chercheur en chef du Centre de politique en matière d’arts et de culture, Mitsubishi UFJ Research and Consulting Co., Ltd

« Introduction » M. Masayuki Sasaki, Modérateur

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PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

Directeur de la Bibliothèque de Shanghai / Chef du Centre de recherche en informations, sciences et technologies de Shanghai

Docteure en ingénierie/déléguée adjointe de recherche à l’Institut de recherche pour la culture et le tourisme coréens

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M. Hirohide Nojima (Directeur du Service de la Culture et de l’ Histoire)

010

La culture et l'art culinaire de Kanazawa

Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 Le 14 mars 2015, la ville de Kanazawa a été reliée au réseau de train à grande vitesse Shinkansen, et par conséquent la ville est devenue une destination de plus en plus populaire pour de nombreux visiteurs. Kanazawa est une ville d’une grande beauté et d’un grand ra�nement, qui a actuellement choisi de me�re en valeur son image de marque en me�ant l’accent sur la « gastronomie » et sur les « arts ».  La culture gastronomique de Kanazawa ne se limite pas aux ingrédients utilisés ou même à certaines rece�es, mais c’est bel et bien un élément culturel intégral aux aspects multiples, constitutif de la vie quotidienne de Kanazawa. La structure de la ville, dont le quartier féodal a été conservé jusqu’à nos jours, son paysage urbain et ses bâtiments historiques, constituent un patrimoine urbain très bien conservé. Par ailleurs, la culture sous toutes ses formes, à travers la cérémonie du thé ou les représentations de nō, et la poursuite de la tradition du Saikusho du domaine de Kaga avec le travail de la laque dorée, la teinture traditionnelle, ou encore les techniques d’incrustation d’éléments décoratifs, sont autant d’éléments qui perme�ent aujourd’hui de dire que Kanazawa est une des villes où la culture japonaise a été transmise de la façon la plus �dèle.  Dans la ville de Kanazawa, les restaurants sont un exemple singulièrement japonais sans compromis, et entretiennent une gastronomie unique à la vi l le de Kanazawa, tout en servant de vitrine au patrimoine artistique de la ville. Par ailleurs, la pratique de la cérémonie du thé que l’on peut considérer comme l’essence même de la culture japonaise, illustre aussi une perception de la beauté et un sens de l’accueil qui sont propres à la ville de Kanazawa, à travers l’excellence des pâtisseries traditionnelles mises au point par les artisans des salons de thé. C’est un des aspects de ce�e gastronomie qui fait la �erté de la région. Les restaurants et salons de thé de la vil le de Kanazawa constituent donc dans leur ensemble et dans leur diversité un patrimoine culturel aux face�es multiples.  Kanazawa est aussi une vil le créative, qui met la formation au cœur de la préservation de la culture de la ville, notamment gastronomique et artistique, a�n de perme�re son épanouissement.  L’école de cuisine de Kanazawa se concentre sur la cuisine de Kaga qui a été transmise traditionnellement à Kanazawa, et explore de nombreux aspects des arts gastronomiques. Les professeurs qui possèdent une expérience riche et les jeunes

apprentis s’a�èlent tous à conserver au mieux ces techniques particulières. Les plats utilisés pour disposer ce�e fameuse cuisine, et les objets utilisés pour la cérémonie du thé, sont autant de procédés artisanaux traditionnels, qui sont mis en valeur par une stratégie de soutien précise au centre de Kanazawa Utatsuyama Kogei Kobo via des formations dispensées en trois ans, qui forment les élèves aux arts de la poterie, de la laque, de la métallurgie, ou encore au travail du verre.  En�n, les artisans du bâtiment contribuent également à la création d’espaces et de bâtiments �dèles à la tradition pour les restaurants et salons de thé. L’École supérieure professionnelle de Kanazawa est un centre de formation qui œuvre à la préservation des techniques professionnelles essentielles pour la préservation de ce savoir-faire de haut niveau. Un grand nombre des élèves de ce�e institution œuvrent à la restauration des bâtiments historiques.  Comme vous pouvez le voir, les activités visant à a m é l i o r e r l ’ e n v i r o n n e m e n t g l o b a l p e r m e � a n t l e développement de la cul ture gastronomique sont nombreuses à Kanazawa : en commençant par la cuisine, jusqu’aux lieux où elle est servie, en passant par les plats et couverts utilisés pour la déguster. Outre les organismes de formation qui touchent à ce domaine, il existe également un fonds dédié à la formation dans le domaine de la technique et de l’art, qui fut initié en 1989 avec un montant de 3 millions de yens, dont 1 million apporté par l’initiative de revalorisation des régions, et qui a maintenant a�eint une tail le de 10 mill ions de yens. A travers ce fonds, de nombreuses activités sont mises en place pour soutenir la formation de ceux qui continuent de me�re en valeur l’industrie traditionnelle et les arts traditionnels. De ce�e façon, la formation permet non seulement de préserver la culture traditionnelle qui constitue l’identité même de Kanazawa, mais permet aussi l’éducation de nouveaux artisans qui sauront me�re en valeur ce�e culture sous un nouveau jour, en commençant par les domaines de la gastronomie et de l’artisanat, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités pour la culture et la manufacture dans le domaine créatif.

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M. Hitoshi Kawahata (Directeur de la planification)

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Réseau des villes créatives UNESCO (cuisine) Tsuruoka

Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 Tsuruoka est une ville de 130 000 habitants. Sa grande surface présente une con�guration variée qui va des montagnes à la mer en passant par une vaste plaine. La cuisine de Tsuruoka se compose d'une grande variété d'ingrédients issue de quatre saisons bien dé�nies. Les paysans ont depuis très longtemps travaillé à une amélioration des produits agricoles, sans jamais lésiner sur les graines. Ils ont donné naissance à une cinquantaine de cultivars du patrimoine que l'on surnomme le « patrimoine culturel vivant ». Du reste, les habitudes alimentaires sont uniques : dans les foyers, on se transmet des mets régionaux de saison comme le môsô-jiru (soupe de printemps) ou le dongara-jiru (soupe d'hiver), de même que des plats liés à des fêtes comme celle du Daikoku-sama no o-toshiya (« Nouvel An du dieu de la richesse »). Parmi les autres héritages culinaires de Tsuruoka, on peut également citer la cuisine végétarienne des trois monts sacrés de Dewa, qui fusionne les traditions spirituelle et culinaire, ainsi que le tofu fermenté à basse température shimi-dofu qui se ra�ache au théâtre Nô de Kurokawa, lequel est considéré comme un bien folklorique immatériel important. Ce�e tradition culinaire unique, qui prend racine dans la vie quotidienne, s'apprécie dans des moments, des lieux et d e s s i t u a t i o n s s p é c i � q u e s e t r e p o s e s u r u n e préparation traditionnelle qui utilise des ingrédients du terroir. Fruit d'une longue tradition, la cuisine de Tsuruoka est perpétrée par ses habitants, qu'il s'agisse de chefs proposant une cuisine créative centrée sur d'anciens ingrédients locaux ou encore de chercheurs en agriculture de l'université de Yamagata faisant des études expérimentales sur les cultivars du patrimoine. Ayant ainsi hérité d'une riche cuisine qui lui a valu d'être admise dans la catégorie gastronomique du Réseau des villes créatives de l'UNESCO, la ville de Tsuruoka mène un développement urbain qui tire pro�t de ressources culinaires inestimables.

 En octobre 2015, Tsuruoka a été représentée à l'exposition universelle et dans des restaurants de Milan grâce à la collaboration de cuisiniers des deux villes. D'autre part, Tsuruoka réalise un programme d'échange avec l'Université italienne des sciences gastronomiques a�n de transformer sa gastronomie en écomusée. La ville participe également à des échanges d'opinions au siège de l'UNESCO et à l'Académie internationale de la gastronomie à Paris. En plus de promouvoir la créativité et l'industrie des régions par des démarches de ville créative et de préservation de la gastronomie, Tsuruoka cherche à a c c r o î t r e s e s p r o g r a m m e s d e c o o p é r a t i o n e t d'échanges avec des villes japonaises et étrangères, a�n de contribuer au développement réciproque des gastronomies et des industries associées. Parmi les autres mesures clés de la ville �gure l 'Institut des sciences biologiques de pointe de l ' U n i v e r s i t é K e i o , s p é c i a l i s é d a n s l ' a n a l y s e m é t a b o l o m i q u e . C e c e n t r e d e r e c h e r c h e s international, qui réunit la bio-industrie et de jeunes chercheurs, aspire au développement dynamique de la région. T i r a n t p a r t i d e l a t r a d i t i o n a u t a n t q u e d e l'innovation, Tsuruoka entend continuer de jouer un rôle actif, en tant que ville créative, dans les domaines de la promotion de la santé et du développement durable.

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Réseau des villes créatives (cuisine) NiigataM. Akira Shinoda (Maire de Niigata/Président du Comité exécutif de « Niigata, Cité culturelle d’Asie orientale 2015 »)

Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 Niigata est une ville de 810 000 habitants qui s'érige sur la plaine formée par les deux �euves Shinano-gawa et Agano-gawa. Autrefois une des cinq villes contraintes d'ouvrir leur port au commerce international, Niigata a prospéré en tant que ville portuaire. Mélange d'urbain et de rural, elle est également une ville où cohabitent une culture et une histoire aussi variées que fascinantes. La ville entend faire de sa riche gastronomie d'origine rurale et portuaire une « force », et veut devenir un lieu de créativité culturelle à la fois fascinant et dynamique en exploitant le potentiel créatif de la culture dans des domaines aussi variés que l'industrie, le tourisme, l'éducation ou les services sociaux.  Niigata jouit de ressources alimentaires abondantes, composées d'une variété de produits agricoles et marins de premier choix. Parmi ceux-ci, on peut citer le riz « Koshi hikari » qui se classe parmi les meilleurs au monde. En termes de richesse et d'in�uence, la tradition culinaire et l'industrie alimentaire de la ville comptent parmi les plus importantes au Japon. Cela inclut une cuisine à base de produits du terroir, des restaurants traditionnels haut de gamme, des sakés de grande qualité, une industrie de transformation alimentaire dominante ainsi que des centres d'éducation nutritionnelle basés à Niigata. Par ailleurs, Niigata envisage la création de nouvelles industries et emplois en utilisant diverses ressources rurales dans des mesures relatives aux services sociaux ou à l ' é d u c a t i o n . E l l e s o u h a i t e e n c o u r a g e r u n e industrialisation diversi�ée dans le but de créer une ville vivante dans laquelle chaque habitant sera �er de sa région. On assiste également à l'essor de projets développés par la coopération entre l'industrie, les universités et la fonction publique. Ces projets donnent une nouvelle valeur à l'alimentation et en renouvellent l'a�rait. D'autre part, des e�orts particuliers sont consacrés à l'éducation alimentaire et gustative des enfants, pour que ceux-ci développent des habitudes d'alimentation saines et durables. Une initiative appelée « fermes éducatives »,

qui vise à renforcer la faculté d'apprentissage des enfants et à les éduquer selon le principe d'un esprit sain dans un corps sa in , a permis à la v i l le de développer un programme appliqué dans toutes les écoles primaires de la ville. Premier du genre au Japon, il associe diverses matières à des cours pratiques d'agriculture. La ville espère a�irer un nombre croissant de visiteurs aussi bien japonais qu'étrangers en constituant un tourisme qui pro�te de la diversité culturelle de Niigata. Axée sur la gastronomie, l'o�re touristique inclut le triennal Festival artistique de l'eau et de la terre, des spectacles de danse traditionnelle et une cuisine ra�née issues de la tradit ion hospital ière, ainsi que des programmes d'initiation à la culture rurale. Depuis sa désignation d'ambassadrice des villes culturelles d'Asie de l'Est, la ville de Niigata a entrepris d'adhérer au Réseau des villes créatives de l'UNESCO dans la catégorie gastronomie. En avril 2016, la ville accueillera la réunion des ministres de l'agriculture du G7. Tout en présentant la grandeur de sa tradition culinaire à travers divers échanges culturels, Niigata souhaite continuer de contribuer à la diversité mondiale en tant que ville créative de tradition culinaire.

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都市発表 < 意見交換 > 発表① 「文化と食」

M. Kawabata, Tsuruoka Traditionnellement à Tsuruoka, il nous est normal de manger des produits locaux, et pour être plus précis, nous valorisons une nourriture ancrée dans la vie quotidienne et les coutumes. Ce qui est en train de poser problème, c'est que dans l'esprit des habitants, il n'y a pas là de quoi s'enthousiasmer. Nous pensons qu'il est nécessaire de protéger la tradition culinaire de Tsuruoka en tant que slow food. Pour cela, il faut non seulement préserver les habitudes, mais aussi s'appliquer à un contrôle de la production et à un archivage des traditions et cérémonies. Je pense que le dé� à venir nous incite à nous réexaminer depuis le bas et à agir en gardant les pieds sur terre.

M. Sasaki, modérateur Le slow food voudrait proposer un système qui remplace la production de masse et la grande consommation du point de vue de l'alimentation. Si tant est qu'il existe des fast cities, les slow cities s'opposent à la façon d'être de ces villes-là en cultivant soigneusement l'identité des régions et les produits régionaux, tout en transme�ant ce bagage aux générations futures. Dans un monde globalisé, ce genre de système est très important. Le slow food est une tentative de préserver la diversité culturelle au moyen de la gastronomie, tandis que les slow cities cherchent à développer des villes basées sur ce�e même diversité.

Mme Berger, Paris J'ai trouvé très intéressant que l'on associe le concept de slow city à celui de slow food dans la présentation de la ville de Tsuruoka. Il a d'abord été question de gastronomie, puis de problèmes sociaux et de protection sociale, et �nalement de slow city. Je voudrais bien savoir ce que les représentants d'autres villes en pensent.

M. Yang, Xi'an Dans la tradition de Xi'an, un proverbe dit que « la nourriture est maîtresse du peuple ». J'ai trouvé que ces villes avaient une très longue histoire en matière de culture et de gastronomie. Et ce qui m'a beaucoup frappé, ce sont les e�orts de création qu'elles réalisent sans interruption. En écoutant la présentation de Kanazawa, Tsuruoka et Niigata, j'ai été étonné par la diversité de leur tradition gastronomique. J'aimerais en savoir plus sur les stratégies de chaque ville a�n d'approfondir nos échanges.

Mme Kim, Cheongju M. Shinoda a présenté Niigata comme la « cité agricole emblématique du Japon ». En Corée, nous promouvons également une industrialisation axée sur l'agriculture dont je parlerai tout à l'heure. Je crois v r a i m e n t q u e c e d i a l o g u e e s t p o u r n o u s u n e opportunité d'apprentissage inestimable.

M. Shin, Gwangju J'aurai deux questions à vous poser : Vous avez dit qu'on organisait à Kanazawa des formations pour transme�re les techniques d'arts traditionnels à la jeune génération. Premièrement, y a-t-il des avantages économiques à perpétuer la tradition ? Et que ce soit ou non le cas, y a-t-il des raisons de sponsoriser ces formations ? Deuxièmement, même si j'ai tendance à ne pas boire d'alcool, le saké de Niigata m'a plu. Je me demandais donc la chose suivante : dans une ville qui se targue d'un aussi bon saké, le nombre de cas d'alcoolisme n'a-t-il pas augmenté ?

M. Sasaki, modérateur Les représentants de Tsuruoka peuvent-i ls expliquer la notion de slow city basée sur la slow food qui a été évoquée par la personne de Paris ? La deuxième question était de savoir s'il existe une utilité économique à la transmission des arts traditionnels. Troisièmement, il a été demandé si des problèmes liés à l'abus d'alcool avaient cours à Niigata.

Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

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M. Nojima, Kanazawa C e s d e r n i è r e s a n n é e s , l e s e x p é d i t i o n s e n provenance d'artisans traditionnels ont décliné. Or, les personnes dont j'ai parlé tout à l'heure et qui ont terminé leur formation en atelier ont toutes entrepris une activité d'écriture sous une forme ou une autre. Il ne s 'agit absolument pas de travaux destinés à transme�re tel quel un artisanat traditionnel, mais l'ajout de toutes sortes de �ctions permet de proposer des œuvres li�éraires. Ainsi, malgré un potentiel économique faible, Kanazawa fournit des produits à valeur ajoutée qui génèrent une certaine demande, et ce par l'intermédiaire de di�érents travaux artistiques. Je pense que cela entraîne ensuite un cycle dans lequel des visiteurs viennent se promener à Kanazawa à la recherche des produits en question. Nous voyons là une opportunité de transme�re un héritage à l'avenir tout en y incluant une variété de nouveaux produits.

M. Sasaki, modérateur Ainsi donc, les arts traditionnels seraient utiles à l ' augmentat ion de la qual i té de l 'économie à Kanazawa. Et d'un autre côté, la ville se relierait aux générations futures en injectant constamment des idées et des designs novateurs dans la tradition. On assiste donc à un mélange de tradition et d'innovation également dans l'artisanat.

M. Shinoda, Niigata La consommation de saké par habitant de notre préfecture est la plus élevée du Japon. Mais par chance, nous buvons du saké en mangeant des aliments réputés sains. Parmi tous les chefs-lieux de préfectures, Niigata est la ville où les habitants achètent le plus de l é g u m e s f r a i s . D e c e f a i t , j e p e n s e q u e l a consommation de saké est associée à une nourriture équilibrée. Si la consommation ne pose pas de problèmes en privé, on assiste de temps en temps à des excès pendant les manifestations publiques. Pour remédier à cela, nous avons créé une habitude qui consiste à boire une quantité d'eau équivalente à celle consommée en saké. Comme cela est bon pour la santé, les gens pensent maintenant qu'il faut boire un verre d'eau par-dessus un verre de saké. Ce�e tendance est en train de se propager à l'ensemble du pays. Nous aimerions trouver encore d'autres solutions pour pouvoir ainsi apprécier le saké.

Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

M. Ôshita, commentateur Je trouve très intéressant que le dialogue culturel des villes japonaises, françaises, chinoises et coréennes de 2015 ait débuté sur le thème de la gastronomie. L'exposition universelle, qui se tient ce�e année à Milan, traite de l'alimentation pour la première fois de son histoire. Durant les weekends de début octobre, le pavillon japonais enregistrait des �les d'a�ente de 8 heures, 30 minutes après l'ouverture des portes. C'est dire à quel point les gens du monde entier s'intéressent actuellement à la nourriture. Je pense que le succès de la cuisine japonaise est en partie lié à son inscription au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO. Or, beaucoup de monde croit à tort que ce�e reconnaissance s'explique par la saveur de la cuisine japonaise. En fait, si ce�e dernière béné�cie de la distinction de l'UNESCO, c'est parce que des usages culinaires traditionnels associés à di�érents rites saisonniers se sont profondément enracinés dans le quotidien des Japonais. Ainsi, la vie quotidienne japonaise comprend encore des habitudes culinaires basées sur une alimentation très équilibrée dont les ingrédients varient en fonction des saisons. C'est cet ensemble de choses que l'UNESCO a reconnu. Plusieurs problèmes se posent en ce qui concerne le domaine de la gastronomie : va-t-il devenir un solide domaine culturel ? Actuellement, le Japon fait face à un très gros problème politico-économique : la transition vers un bloc économique qu'implique l'Accord de partenariat trans-paci�que (TPP). J'ai de sérieux doutes quant au fait de devoir appliquer une p r o d u c t i o n e � c a c e à d e s p r o d u i t s c u l t u r e l s uniquement selon un principe économique, même si cela vaut pour les produits industriels. Car au sein d'une globalisation rapide, l'alimentation sera, d'une m a n i è r e o u d ' u n e a u t r e , m e n a c é e d a n s s e s fondements. Dans ces circonstances, je pense qu'il est nécessaire de souligner la valeur de la tradition culinaire, mais pas uniquement d'un point de vue

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Présentation I - « Culture et gastronomie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

culturel : i l faut également défendre l ' idée, en recourant à des mesures pratiques, que la valeur culturelle possède aussi une valeur économique. L'une de ces solutions consiste à associer la gastronomie à la promotion touristique. Il s'agit d'a�irer les gens dans les régions pour leur faire déguster les aliments qui y sont produits. C'est une manière de proposer la cuisine avec la meilleure valeur ajoutée sur le plan économique. Aussi, à supposer que la candidature de Niigata comme ville gastronomique soit acceptée dans le réseau des villes créatives de l'UNESCO, et sachant qu'il n'existe aucune autre ville portant ce�e distinction dans les zones avoisinantes, la ville toute proche de Tsuruoka pourrait béné�cier d'un a�rait exceptionnel en termes de tourisme gastronomique. Et à l'inverse, je pense que l'UNESCO pourrait également tirer pro�t de la création d'un modèle de réussite issu d'une ville du réseau des villes créatives. Le penseur Jacques A�ali a dépeint une vision pessimiste de l'avenir à court terme. D'une certaine manière, j'ai le sentiment que le TPP va dans le sens de ce scénario pessimiste, et je pense que les démarches des v i l les culturel les vont prendre toute leur signi�cation à l'avenir en créant un courant alternatif, en allant légèrement à contre-courant.

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Nantes, Culture et Industrie créativeMme Karine Daniel (Adjointe au Maire de Nantes / Vice-présidente de Nantes Métropole)

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Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

Voir encore plus loin : le Quartier de la Création à l’horizon 2018 Les ICC prennent progressivement leurs quartiers sur l’ile de Nantes et se développent avec des objectifs concrets d’ici 3 ans.

 Il y a 20 ans, Nantes a fait le choix audacieux de parier sur la culture pour donner une nouvelle impulsion à la ville et faire repartir l’économie. Le croisement de ce�e ambitieuse politique culturelle et le projet urbain de réhabi l i tat ion des f r iches industrielles a donné naissance au Quartier de la Création. Situé sur l’Ile de Nantes, le Quartier se veut être un écosystème culturel et créatif favorisant les synergies entre les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, de l’entreprise et de la culture. Il constitue ainsi un pôle d’excellence à rayonnement européen dans le domaine des industries culturelles et créatives (ICC).

Pour 2018, les ambitions sont affichées : près de 15 hectares seront dédiés aux industries culturelles et créatives, avec- 90,000 m2 d’activités économiques, culturelles, d’enseignement supérieur et de recherche (dont 8 500 m2 au sein des Halles Alstom, dédiés à la création et au développement d’entreprises en incubateur, pépinière ou hôtel d’entreprises) ;- plus de 4,000 étudiants regroupés dans le Quartier, dont 1,000 en masters et licences professionnelles en lien avec les �lières ICC ;- plus de 1,000 emplois créatifs concentrés sur l’île de Nantes (entreprises et artistes du secteur des industries culturelles et créatives : design, média, communication, arts de la scène, architecture, arts numériques...) ;-une centaine de chercheurs accueillis au sein d’un pôle de recherche.

Focus sur les Halles Alstom, futur centre névralgique de la créativité

 La créativité s’enracine sur l’Ile de Nantes, s’étend, mais n’oublie pas ses origines. Ainsi, les Halles Alstom, q u i p o r t e l a m é m o i r e d e 1 5 0 a n s d ’ i n d u s t r i e métallurgique, se voit o�rir une nouvelle vie. Ces anciens gigantesques hangars de l’entreprise Alstom sont le dernier espace des friches industrielles de l’ile de Nantes à être réhabilités. Après avoir abrité la construction de �eurons de l’industrie navale et mécanique nantaise, jusqu’en 1987, date de la fermeture des Chantiers navals, les Halles se me�ent à l’heure de l’innovation et vont ainsi accueillir de nouvelles créations, et devenir ainsi le centre névralgique du Quartier de la création. D’ici 2018, les Halles accueilleront notamment l’école des Beaux Arts de Nantes, un pôle universitaire dédié au numérique, un pôle d’animation économique et de médiation, un hôtel d’entreprises destiné à soutenir l’émergence de startups du numérique et des métiers créatifs. La startup associative Atlantic 2.0 va également venir s’y installer : elle rassemble 250 entreprises du numérique et fédère ainsi un réseau les acteurs du web et de l’innovation numérique du territoire. Atlantic 2.0 anime également la Cantine numérique, espace de coworking et d’animation événementiel, qui trouvera tout naturellement sa place au sein de ce pôle.

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 I. Relation entre culture et société« Lorsque les réserves de vivres sont su�santes, les gens savent ce qu’est la bienséance. Lorsque leurs besoins fondamentaux sont satisfaits, ils savent ce qu’est l’honneur. » Fortement ancrée dans la culture de la terre, la culture c h i n o i s e a c c o r d e u n e p l a c e p r é p o n d é r a n t e à l’harmonie entre l’homme et les choses, ainsi qu’à son adaptation à l’environnement naturel. La culture in�uence de manière importante la pensée, le comportement et les valeurs de l’individu. De nos jours, avec l’émergence de nouvelles tendances, notamment la culturalisation de l ’économie et l’économicisation de la culture, le potentiel des secteurs en lien avec la culture ne cesse de gagner en importance. II. Importance du développement des échanges culturelsLa culture de l'humanité, qui s’est enrichie au �l des siècles au gré des échanges entre les di�érentes cultures à travers le monde, se distingue par son exceptionnelle diversité. Le respect de toutes les cultures de la planète doit constituer une priorité. En vue de développer les échanges culturels, il est fondamental de promouvoir le principe d'égalité, de respecter les di�érences de chacun, de reconnaître les individualités, de cultiver l’harmonie, de s’encourager mutuellement et de prospérer ensemble, sans pour autant perdre le lien avec sa propre culture.

 III. Promotion du so� power culturelTous les pays du monde sont à la fois interdépendants et en concurrence les uns avec les autres. Dans ce contexte, il est essentiel d’allier so� power culturel et hard power économique pour se placer à l'avant-garde du développement. Le Japon, la Corée du Sud, la France et la Chine possèdent chacun une longue histoire et une culture riche. Leur rayonnement culturel est également important, même s’il di�ère selon le pays. IV. Développement des projets culturels à Xi’anLa ville de Xi'an, l’une des plus importantes anciennes capitales de la civilisation mondiale, est engagée dans la protection et à la mise en valeur de son patrimoine culturel. Elle soutient le secteur culturel et développe activement les échanges avec les cultures étrangères. Elle se caractérise notamment par une culture fortement ancrée dans sa région, favorisant le bien-être de ses citoyens.

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Promouvoir la culture et favoriser le bien-être social         Lien entre culture et développement de la société

M. Wendong Yang (Directeur du Service de la Propagande, Comité du Parti Communiste Chinois du District de Yanta, Ville de Xi’ an)

Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

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Vision et culture de la vie à Cheongju

Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

Mme Eunsook Kim (Conseillère municipale/Vice-présidente du Comité de gestion de la Sécurité, Ville de Cheongju)

M. Guangseop Byeun (Secrétaire général du Comité d’ Organisation de « Cheongju, Ville culturelle d’ Asie orientale »)

 Cheongju est une ville centrale de Corée du Sud, dont l'histoire remonte à 1 500 ans. Mélangeant harmonieusement l'urbain et le rural, elle béné�cie à la fois d'une nature abondante et d'un réseau de transports avancé composé d'autoroutes, de voies ferroviaires et d'un aéroport international. Sa population est de 850 000 habitants. Avec des chemins bordés d'arbres parmi les plus beaux de Corée et une rivière qui traverse le centre-ville, la ville est un foyer spirituel pour ses habitants. Grâce à sa grande réputation en matière d'éducation et de culture, la ville c o n n a î t u n d é v e l o p p e m e n t d e s i n d u s t r i e s informatiques et cosmétiques. C'est aussi à Cheongju que furent découverts les plus anciens grains de riz au monde surnommés « semences de riz de Sorori », et où fut imprimé le plus vieux livre utilisant des caractères mobiles en métal, le Jikji. L'ancien roi Sejong le Grand, à l'origine du hangeul (alphabet national coréen), y a autrefois établi une résidence temporaire, depuis laquelle il a mené une renaissance culturelle de la Corée. En tirant parti

de sa valeur historique, la ville conserve et développe des espaces et des sites culturels comme le musée de l'imprimerie, le musée national, l'ancienne école confucéenne ou encore la forteresse de montagne Sangdang. La ville a également entrepris des travaux visant à transformer son ancienne fabrique de tabac – autrefois la plus grande de Corée –, en un nouvel espace consacré à la culture. On y construit actuellement le futur musée national d'art moderne, auquel s'ajoute un projet de village artistique. La ville accueille également des espaces artistiques comme le musée municipal des beaux-arts et l'atelier d'art, ainsi qu'un village consacré à l'artisanat. En plus de festivals d'envergure variée comme la Biennale d'artisanat international de C h e o n g j u , l e f e s t i v a l J i k j i e t l e f e s t i v a l Cheongjueupseong, on trouve également divers endroit, comme l'avenue du Samgyeopsal ou le m a r c h é c o u v e r t d e Y u k g e o r i , q u i p e r m e � e n t d'apprécier l'âme et les saveurs de Cheongju.

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Les efforts de Toshimaku

Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

M. Kôichi Ozawa (Service de la Culture, du Commerce et de l’ Industrie, Divison Design culturel)

 L’arrondissement de Toshima est l ’un des arrondissements spéciaux qui forment Tokyo. De forme allongée d’est en ouest, sa surface couvre 13,01 km2, ce qui est relativement peu, surtout lorsque l’on sait que la population de l’arrondissement compte maintenant 280 000 personnes, soit une densité de population de 215 personnes pour 100 m2, ce qui est la densité de population la plus importante au Japon. Le cerisier le plus emblématique du Japon est la variété Somei Yoshino. Ce cerisier est une variété hybride que des horticulteurs ont créée à partir du mélange des variétés « Oshima » et « Edo Higan », qui existaient d a n s l ’ a r r o n d i s s e m e n t d e T o s h i m a . R e t e n e z simplement que c’est la ville d’où provient le cerisier « Somei Yoshino », le plus connu du Japon. L’arrondissement de Toshima s’est développé en tant que ville culturelle, qui s’est donnée pour but de devenir le point de con�uence de diverses initiatives centrées sur la culture. Au départ, certains ont dit que ce n’était pas la culture qui allait perme�re de se nourrir, mais il semble que c’est justement lorsque les conditions économiques sont di�ciles que la culture met du baume au cœur des gens, car �nalement la ville ne se construit que si les gens s’y sentent bien. Nous croyons fermement qu’en se concentrant sur la culture, il est possible de générer une croissance économique stable. Grâce à ses résultats exceptionnels dans le domaine de la promotion culturelle, la ville a été récompensée en 2008 par l’Agence pour les a�aires culturelles, en tant que « ville d’exception pour la création dans les domaines de l’art et de la culture ».  En 2020, il a été décidé que les Jeux olympiques et paralympiques seraient organisés dans la ville de Tokyo. Pour l’arrondissement, la perspective de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques en 2020 est l’occasion de me�re en valeur les résultats en matière de promotion culturelle obtenus jusqu’à maintenant et de poursuivre son développement dans ce�e même voie. Notre arrondissement a ainsi pris le nom de « ville artistique et culturelle internationale ». Alors que Toshima accueille des gens de tous bords et que la ville continue à évoluer, des lieux comme

Ikebukuro Montparnasse et Tokiwasō sont devenus célèbres, grâce à de nombreux jeunes artistes capables de sortir des cadres préconçus pour rechercher de nouvelles formes d’expression, la ville devenant alors la source d’une nouvelle culture qui se proje�e vers l’avenir. De plus, de nombreuses sous-cultures voient le jour les unes à la suite des autres, autant de mouvements qui incarnent véritablement la culture contemporaine. Par ailleurs, la culture traditionnelle r a y o n n e é g a l e m e n t d a n s d e n o m b r e u x l i e u x d ’ e x p r e s s i o n a u s e i n d e l ’ a r r o n d i s s e m e n t . L’arrondissement de Toshima est donc un lieu où de nombreuses cultures se croisent, et il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit de la vitrine du mouvement « Cool Japan ». Tout en posant les bases d’un lieu de vie qui met l’humain au centre des préoccupations, la ville entière se transforme en scène d’une pièce dans laquelle chacun peut jouer un rôle. En développant des activités culturelles et en créant des opportunités d’interaction, l’arrondissement hisse la beauté de la culture et de l’art comme un message adressé au monde entier. Nous souhaitons a�irer des individus et industries venant du monde entier, pour créer une ville où il fait bon vivre. Nous vous remercions sincèrement de l’intérêt que vous portez à Toshima.

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M. Abe, Yokohama J e s u i s d ' a c c o r d a v e c l a p e r s o n n e d e X i ' a n concernant l'importance de reconnaître les di�érences au moment des échanges culturels. Je pense qu'il est formidable de développer la culture en revenant vers soi-même après avoir fait état des di�érences de l'autre, aussi petites soient-elles.

M. Sasaki, modérateur Nantes et Yokohama partagent de nombreux points communs, dont un qui a déjà donné de bons résultats : la transformation d'un ancien chantier naval en nouvelle base d'industrie culturelle. Du reste, une démarche similaire a été entreprise à Kobe, ce qui m'a fait penser aux a�nités des villes du monde entier. J'ai à n o u v e a u r é a l i s é q u ' e n p l u s d e s a � n i t é s , l a reconnaissance mutuelle et le respect des di�érences liées à la diversité culturelle étaient importants pour l'avancée des villes créatives.

M. Nojima, Kanazawa D'après ce qui a été dit, la ville de Cheongju promeut son ancienneté et sa culture en leur a�ribuant une place solide dans le développement urbain. J'ai été très touché par les e�orts que la ville mène activement pour me�re au jour des ressources culturelles et en di�user l'information. S'agissant de Nantes, je suis impressionné par l'amélioration urbaine de très grande envergure qui s'e�ectue autour de la culture. À Kanazawa, des bâtiments autrefois utilisés comme �latures étaient restés vides après la �n de leur exploitation. Nous leur avons redonné un second sou�e en les me�ant à disposition comme salles d'entraînement dédiées à l'art, à la musique et au théâtre, pour répondre aux di�cultés des milieux concernés à trouver des espaces d'entraînement. Ce qui était mémorable, c'est que nous avons réaménagé ces lieux dans l'idée de les faire fonctionner toute l'année, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. En écoutant ce dialogue, j'ai eu le sentiment que les mesures de promotion culturelle sont synonymes de sagesse et d'ingéniosité.

M. Sasaki, modérateur Au 20e siècle, les villes se sont développées avec l'industrie lourde. Puis, ces usines se sont dépeuplées au cours de la globalisation et de la transition vers une économie de l'information et du savoir. Convertir ces usines en espaces propices aux nouvelles industries culturelles fait , je pense, partie des initiatives communes aux villes créatives. J'ai à nouveau réalisé combien les espaces créatifs étaient importants lorsqu'il s'agit de créer des industries culturelles.

M. Kawabata, Tsuruoka Je trouve que la ville de Nantes réalise des projets imposants et de façon solide. Au Japon, il arrive souvent que des projets soient revus ou amenuisés en cours de route. D'après ce qui a été dit sur Xi'an et Cheongju, j'ai compris que chacune respectait la diversité de l'autre. Puis, il a été question de joindre nos forces pour tirer parti de nos points communs. Les problèmes au niveau polit ique font apparaître toutes sortes d'entraves, mais au niveau de la culture ou du sport tout au moins, le Japon, la Chine et la Corée doivent poursuivre leur collaboration sur la base d'un respect mutuel.

Mme Daniel, Nantes Ce n'est pas une coïncidence si M./Mme Sasaki a parlé de points communs entre Nantes et Yokohama. M'étant moi-même rendue à plusieurs reprises à Yokohama, j'ai été très captivée par la créativité de celle-ci, tant et si bien qu'elle est devenue pour moi une source d'inspiration. Le projet de restauration du chantier naval à Nantes est en e�et aussi grand en super�cie qu'en envergure, car nous voulons préserver les bâtiments d'origine. Il y a certes des problèmes d'ordre culturel, mais nous accordons de l'importance à la politique du patrimoine culturel.

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Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

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Présentation II - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

M. Yang, Xi'an La ville de Xi'an a quelque chose en commun avec Nantes et Yokohama. On y trouve aussi un quartier d 'anciennes �latures avec de vieux bâtiments inexploités. Grâce à de nombreux investissements, nous sommes en train de réaménager ce quartier pour en faire une zone de créativité artistique. Nous y étudions la perspective d'une nouvelle industrie.

M. Pyon, Cheongju Tout le monde ici travaille avec ferveur pour trouver des moyens de recycler d'anciennes usines en lieux de créativité, pour en faire des usines artistiques. Que penseriez-vous de créer un réseau entre les villes qui ont l'initiative en la matière ? L'idée serait de faire collaborer les milieux pour qu'i ls s 'échangent act ivement des informations, par exemple en partageant des expériences de réussites ou d'échecs, ou encore par le biais d'artistes en résidence. Je propose donc la création d'un réseau humain synonyme d'échanges.

M. Ozawa, Toshima L'ensemble des représentants des collectivités a, je crois, évoqué la question de savoir que faire de vieilles infrastructures industrielles. La manière avec laquelle ce recyclage culturel doit se faire est, je crois, un sujet d'exposé qui prendra énormément d'importance à l'avenir. Quelle stratégie allez-vous utiliser pour faire avancer les choses dont vous avez parlé aujourd'hui ? Je pense qu'il serait bien de pouvoir aussi entendre parler de la place de l'administration publique.

M. Wu, commentateur Chacune des quatre villes nous a présenté la culture sous un angle unique, avec des di�érences de point de vue et d'interprétation. Nous avons réalisé que la culture comportait des points communs tout comme des divergences. Mme Daniel nous a présenté un nouveau domaine d'innovation à propos de Nantes. Ce domaine de créativité va certainement jouer un rôle de modèle très important. Par ailleurs, j 'ai l 'impression que de nombreux pays sont entrés dans une phase de « nouvelle normalité » depuis le début du nouveau m i l l é n a i r e . L ' a u t r e n o u v e a u t é c o n c e r n e l e redressement de l'économie des régions. De ce point de vue, j'ai trouvé que la ville de Nantes était un excellent exemple. On entend souvent dire que les vil les japonaises dynamisent les régions et les campagnes. Il y a là aussi quelque chose que nous devons apprendre.

 S'agissant de Xi 'an, j 'ai ressenti une grande profondeur concernant de nombreux éléments. En matière de temps, il y a beaucoup de théorie et peut-être pas su�samment d'éléments pratiques. La ville de Cheongju m'a donné l'impression de me�re la culture au centre de son dialogue, et qu'elle va toucher le monde entier par son ancienneté. Ce�e présentation nous a démontré le lien organique qui unit les régions, la réalité et la tradition, du passé au futur et des plus jeunes aux plus vieux. L'arrondissement de Toshima a comparé la ville tout entière à une scène de théâtre dans laquelle chaque individu a la possibilité de tenir le premier rôle. J ' a i t r o u v é c e p o i n t d e v u e f o r m i d a b l e . C e t arrondissement dispose de ressources culturelles très riches. Du reste, les jeux olympiques et paralympiques de Tokyo en 2020 vont sans doute lui donner l 'occasion de s 'envoler . Pendant l 'exposit ion internationale de Shanghai, le public a complètement mis de côté le passé, la guerre ainsi que toute rancune ou haine pour se consacrer uniquement à la paix et l'amitié. C'était extraordinaire, car cela incarnait la diversité culturelle et des éléments propices au développement durable. J'espère qu'il en sera de même avec les jeux de 2020.

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Patrimoine, innovation et éducation artistique

Présentation III - « Culture et bien-être social »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

Mme Claire Berger-Vachon (Responsable des Relations internationales et Direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris)

l’espace public à la faveur des grands événements

artistiques.

L’EDUCATION ARTISTIQUE

 L’éducation artistique favorise la créativité et

garantit une bonne adaptation à la vie sociale : la Ville

de Paris a�ache donc une a�ention particulière à

l’éducation artistique à l’école en créant des ponts avec

les conservatoires et les lieux de pratiques amateurs

qui perme�ent l’action créative citoyenne.

Conclusion Le projet du Grand Paris, qui regroupera les

communes de Paris, des trois départements de la

petite couronne et plusieurs communes de grande

couronne, donnera une nouvelle dimension à ce�e

problématique. Pour ce�e véritable métropole

mondialisée, l’enjeu sera de trouver de nouvelles

formes d’approches du local, à travers des réseaux

favorisant la mobilité, garantissant l'égalité de l'o�re

culturelle et plaçant la culture en dehors du champ de

la spéculation.

Introduction La Ville de Paris sera très prochainement l’hôte de

la COP 21. La Maire, Anne Hidalgo, souhaite saisir

ce�e opportunité pour faire entendre la voix des

collectivités territoriales dans les négociations,

celles-ci étant un levier essentiel du développement

d u r a b l e . E l l e a é g a l e m e n t s o u h a i t é q u ’ u n e

programmation culturelle soutenue soit associée à cet

événement, car la culture est , aux côtés de la

dimension environnementale, sociale et économique,

non seulement le quatrième pilier du développement

durable mais aussi une manière forte de lu�er contre

l’exclusion.

 La Ville de Paris promeut ainsi, dans la construction

d ’ u n P a r i s d u r a b l e , d ’ u n e p a r t u n e c u l t u r e

patrimoniale, d’autre part une culture d’innovation, en

s’appuyant sur l’éducation artistique.

UNE CULTURE PATRIMONIALE DURABLE

 Une gestion durable du patrimoine renvoie à la

préservation du patrimoine bâti et à sa requali�cation

vers des usages culturels nouveaux, mais aussi au

maintien des artistes dans la Ville, en dépit de la

spéculation , par des moyens adaptés aux nouvelles

formes artistiques.

UNE CULTURE D’INNOVATION DURABLE

 Il s’agit d’intégrer l’art dans la ville, de placer le

citoyen au cœur de l’action culturelle, et de renouveler

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L'art et le bien-être social de la ville culturelle de GwangjuM. Gyonggu Shin (Président du Comité de promotion de « Gwangju, Ville culturelle d’ Asie orientale »)

Présentation III - « Culture et bien-être social »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 La ville de Gwangju est située dans la partie sud-ouest de la République de Corée. Les �eurs de la culture et des arts se sont épanouies dans ce�e région riche de vastes plaines baignées par la r ivière Yeongsan. Historiquement, Gwangju est un centre de résistance à la fois contre les agresseurs extérieurs et le régime autoritaire intérieur. En mai 1980, un mouvement pour la démocratie y vit le jour, donnant l’impulsion de la démocratisation en Corée du Sud. Forte de ces expériences historiques, la population de Gwangju a appris à voir le côté humaniste jusque dans sa manière d’apprécier la culture. Ainsi, Gwangju se caractérise aujourd’hui par sa politique culturelle ouverte et accessible à tous sans discrimination.

Politique culturelle de Gwangju À partir des années 1990, divers projets furent réalisés pour promouvoir Gwangju en tant que ville culturelle, notamment la Rue des Arts, le Centre de la Culture et des Arts, sans oublier la Biennale de Gwangju. Des événements internationaux furent également organisés et, sur une courte période de temps, diverses infrastructures culturelles furent aménagées pour les citoyens. Avec ses réalisations, Gwangju, historiquement associée à la démocratie, s’est également forgé une image de « ville d’art et de culture». De plus, depuis les années 2000, à travers l’Institut du développement culturel asiatique, initiative lancée par le gouvernement, toutes sortes d’installations culturelles et artistiques furent construites en vue de faire de Gwangju une ville culturelle emblématique d’Asie. Ainsi, en septembre ce�e année, fut inauguré dans le centre de la ville le Complexe national de la Culture asiatique, un édi�ce de grande envergure et à la pointe de la modernité.

Culture et bien-être Initiative lancée en faveur des oubliés de l’art et de la culture, le Chèque culturel a contribué de manière importante à promouvoir le droit à la culture pour tous les citoyens. Il est extrêmement prisé sur l’ensemble du territoire national. L’Universal Design Project, conçu pour perme�re l’utilisation des espaces urbains au plus grand nombre sans discrimination, est une autre mesure qui traduit dans l’environnement urbain les valeurs d’humanisme et de démocratie. Visant à redonner vie aux villes sur le déclin grâce aux arts et à la culture, le projet Renaissance urbaine contribue également à créer des synergies entre artistes et citoyens. Ces derniers peuvent par exemple se proposer d’entretenir les parterres de �eurs ou encore d’agrémenter de dessins ou de textes les murs de ciment et les palissades anti-bruit. Ils cultivent ainsi leur esprit communautaire et l’amour qu’ils portent à leur ville. Par ailleurs, les Billets Amour et les Bons culturels généraux, destinés aux classes défavorisées, ainsi que le projet Rainbow Bridge, élaboré pour les familles multiculturelles, sont d’autres exemples qui perme�ent au moyen des arts de construire « Gwangju, Ville culturelle » avec les citoyens et pour le bien-être des citoyens.

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Modèle d'entreprise d'innovation industriel créativeM. Shôichi Mimura (Chef du service de promotion de ville créative, Bureau du tourisme et de la culture)

Présentation III - « Culture et industrie »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 La politique Creative City Yokohama, mise en œuvre depuis 2004, c’est-à-dire depuis plus de 10 ans, repose sur l’idée de « favoriser le dynamisme des citoyens », de « conférer un charme nouveau à la ville » et de « nourrir l’industrie » en faisant valoir la c r é a t i v i t é d e s a r t s e t d e l a c u l t u r e d a n s l e développement urbain. Avec les aménagements axés sur la mise en valeur entre autres des monuments historiques et le développement du système de subventionnement, une communauté importante d’artistes-créateurs s’est formée dans la zone côtière du centre-ville. Toutefois, ce�e communauté, étrangère au monde des a�aires, ne contribuait pas à la redynamisation économique de la vil le. Dans ce contexte, le « B u s i n e s s C r e a t i v e Y o k o h a m a » , m o d è l e d e développement industriel créatif adopté en 2003, a permis de créer des synergies entre artistes-créateurs et PME. Les plans de coopération entre artistes-créateurs et PME menés jusque-là à travers le Japon avaient très souvent donné de piètres résultats. Les entreprises avaient souvent du mal à comprendre pleinement les œuvres des artistes-créateurs, dont le coût représentait u n e c h a r g e i m p o r t a n t e . D e l e u r c ô t é , l e s artistes-créateurs avaient tendance à produire les œ u v r e s q u ’ i l s a v a i e n t e n v i e d e c r é e r s a n s considérations commerciales. Ainsi, a�n d’abolir les barrières qui séparaient les deux partis, des équipes de coordination et de synergies, au fait des problèmes et des besoins à la fois des artistes-créateurs et des entreprises, ont été constituées. Ces équipes, composées d’experts en design, en création, en fabrication ou en réseaux d’entreprises, ont à ce jour visité et tenu des audiences dans plus de 30 PME de la ville. Plusieurs d’entre elles collaborent avec des créateurs sur le développement de produits, dans le cadre duquel sont négociés des business plans prenant en compte les coûts. Par exemple, un créateur, tirant parti des techniques d’une entreprise qui produit des saphirs arti�ciels, a

réalisé des bagues au moyen de l’impression 3D. Par ailleurs, des plateaux et des porte-parapluies très des ign ont été conçus en me�ant à pro�t les techniques d’une entreprise qui fabriquait des vitrines pour les bijouteries et des présentoirs réfrigérés pour les pâtisseries en utilisant la technique de courbage du verre. Dans les deux exemples, des techniques de pointe uniques développées par les PME ont été employées. A�n de proposer des produits suscitant davantage de surprise et de joie chez le consommateur, il faut sortir des sentiers ba�us et trouver de nouvelles manières de penser et de produire. Les PME de haut niveau de technologie qui fournissaient jusque-là des composants aux grandes entreprises ont aujourd’hui de nouveaux dé�s à relever. À l’avenir, nous souhaitons continuer à soutenir le développement continu de l’économie en tirant parti de la créativité, et contribuer à de nouveaux succès en perme�ant la fabrication de nouveaux produits et l’ouverture de nouveaux marchés. En novembre prochain se tiendra la Yokohama Creative Week, visant à promouvoir cet engagement, et en février prochain, il est prévu que soient présentés au monde entier les nouveaux produits développés en collaboration avec di�érentes entreprises à l’occasion d’une exposition.

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M. Yuiichi Shintani (Responsable du service de promotion de Villes créatives, Bureau du tourisme et de la culture)

Yokohama Para triennale

Présentation III - « Culture et bien-être social »PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES

 Ville pionnière en matière de créativité culturelle et artistique, Yokohama applique d’une part des mesures dites « douces » de promotion de la culture et des arts ainsi que de développement économique, et d’autre part des mesures dites « dures » d’urbanisation axée sur la créativité culturelle et artistique.Une importante communauté d’artistes-créateurs s’est formée dans les zones de Kannai et de Kangai, développées suite à l’ouverture du port de Yokohama. Des « foyers créatifs », centrés sur la mise en valeur des bâtiments et entrepôts historiques, ont été aménagés et gérés en tant que bases de di�usion d’activités créatives. Le centre culturel Zou-no-Hana Terrace, l’un de ces foyers créatifs, fut inauguré le 2 juin 2009 dans le cadre du 150e anniversaire du port de Yokohama. Un lieu de détente, faisant également o�ce d’espace dédié à l’art, est mis à la disposition du public gratuitement dans le Zou-no-Hana Park, aménagé dans le berceau portuaire en tant qu’espace symbolique reliant l’histoire et l’avenir de Yokohama. De la même manière que l’ouverture du port a permis à l’époque la rencontre entre cultures japonaise et étrangères, le Zou-no-Hana Terrace représente un lien et un point de rencontre entre des cultures diverses et des personnes issues de di�érents milieux. Destiné à promouvoir de nouvelles cultures, i l accueille régulièrement toutes sortes de programmes culturels, que ce soit dans les domaines de l’art, de la musique ou du spectacle. Le Yokohama Rendez-vous Project, l’un de ces programmes culturels, est à l ’origine un projet expérimental visant à créer un pont entre artistes et matériel pour personnes handicapées et à inaugurer la fabrication de la prochaine génération. De ce�e initiative est née la marque SLOW LABEL qui propose divers produits fabriqués à la main, dont chaque pièce est unique. Avec l’exposition THE FACTORY, les citoyens se sont approprié le projet, leur o�rant des occasions de rencontre à travers les

produits fabriqués non seulement par les personnes handicapées mais également divers habitants de la région. En 2014, année de la Triennale de Yokohama 2014* et de Yokohama, Ville culturelle d’Asie orientale 2014, fut également organisée la Paratriennale de Yokohama en collaboration avec le Bureau de la Santé et du Bien-être social ainsi que le Bureau du Tourisme et de la Culture, en vue de promouvoir les mesures « Yokohama, Ville créative ». Pendant la Paratriennale de Yokohama 2014, du 1er août au 3 novembre, le public a pu entre autres découvrir les processus de création du projet « whitescaper », auquel ont contribué 800 personnes, tant avec que sans handicap, des exposit ions, notamment celle intitulée « À l’écoute des vêtements » me�ant l’ouïe à l’honneur, ainsi qu’un atelier de danse, auquel ont participé des personnes avec et sans handicap. La manifestation a a�iré plus de 100 000 personnes et a été couverte par di�érents médias. À travers la col laborat ion entre personnes handicapées et professionnels de di�érents domaines sur des projets d’art contemporain, la Paratriennale de Yokohama 2014 a été l’occasion de me�re en évidence les nombreux problèmes d’accessibilité de la société, de ré�échir ensemble à la recherche de solutions, de cultiver l’intercomplémentarité des citoyens et de promouvoir la construction d’une ville agréable pour tous.

 *La Triennale de Yokohama, projet national inauguré en 2001 ayant pour but de di�user la culture et les arts japonais à t ravers le monde, est la manifestation d’art contemporain emblématique du Japon, organisée dans le cadre portuaire unique de Yokohama. Jusqu’en 2014, elle a eu lieu cinq fois.

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PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées » Présentation III - « Culture et industrie »,   « Culture et bien-être social »

M. Guillet, Nantes Je souhaiterais poser une question concernant la ville de Yokohama. Une collaboration a apparemment été mise en place avec les personnes handicapées. Savez-vous s’il s’agit-il d’une coopération avec des organisations à but non lucratif ? Dans quelle mesure u n r é e l é c h a n g e a e u l i e u a v e c l e s p e r s o n n e s handicapées ?

M. Shintani, Yokohama Ce�e collaboration a principalement pris la forme d’installations, en particulier de stations de travail, mises en place pour faciliter l’accès aux personnes handicapées. Dans le cadre des activités de SLOW L A B E L e t d e P a r a t r i e n n a l e , n o u s a v o n s p r i s conscience de l’importance de motiver non seulement les personnes handicapées, mais aussi leurs proches, leur famille et les bénévoles.

M. Sasaki, modérateur Le Rendez-vous Project , qui existai t avant Paratriennale, collabore notamment avec un centre d’art privé appelé « Wacoal ». Ce�e coopération, qui a d é b u t é e n t a n t q u e p a r t e n a r i a t e n t r e u n e organisation à but non lucratif et une entreprise privée, a béné�cié d’une subvention de l’Agence japonaise pour les a�aires culturelles. Je trouve que ce modèle de collaboration entre une organisation à but non lucratif et une entreprise privée est part icul ièrement intéressant.

Mme Kim, commentateur En général, lorsqu’on parle de bien-être social et de culture, on pense immédiatement au fait de venir en aide aux personnes marginalisées et aux membres les plus démunis de la société. Cependant, je pense qu’il faut ré�échir à ce�e question de manière beaucoup plus large. Il s’agit plutôt d’ouvrir une fenêtre sur une interprétation nouvelle où la culture est un droit, une chose dont peut béné�cier un grand nombre de personnes. La présentation de Paris nous a montré comment l’ensemble de la communauté locale peut pro�ter de l’art. Notre société évolue et croît rapidement et cela nous met face à un grand problème. Lorsqu’une région intègre des artistes, elle se développe en conséquence et c’est toute la communauté qui s’en trouve enrichie, mais ce processus est entravé par le problème de la hausse du prix des terrains. Je pense qu’il est important que nous construisions des solutions avec les citoyens e t l e s r é s i d e n t s d e c e s r é g i o n s e t q u e n o u s

ré�échissions ensemble à ces questions. C’est sur ces points-là que nous devons nous pencher à présent.  À Yokohama, artistes, créateurs et petites et moyennes entreprises travaillent main dans la main pour trouver des solutions innovantes. Il en résulte non seulement un développement de l’industrie, mais encore une revitalisation générale de la région. En outre, les béné�ces économiques sont considérables. Je pense que ce�e collaboration est un modèle novateur de réussite. Nous sommes conscients de l’importance que doit revêtir la culture, mais nous devons également nous demander comment générer une croissance économique et redynamiser la région. C’est une question qui nous préoccupe tous. Je pense que de c’est une bonne piste pour remédier à ce problème.  Par ailleurs, j’aimerais revenir sur les propos de M. Sasaki concernant le Rendez-vous Project. Dans le cadre des activités de Paratriennale, les personnes handicapées et valides avancent côte à côte et la culture joue un grand rôle, un rôle essentiel même. Il est vrai que bien que nous partagions une force commune fondamentale, nous devons encore c o n s t r u i r e e n s e m b l e . J e p e n s e q u e c ’ e s t u n e perspective qui mérite d’être prise en compte. La ville de Gwangju est devenue une base culturelle très importante en Corée. On l’a même quali�ée de « Centre culturel d’Asie ». C’est une ville qui veut tout me�re en œuvre pour bâtir des projets pour l’avenir et qui béné�cie d’un grand réseau culturel. Nous espérons continuer à voir la ville prospérer.

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PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES Échanges d’ idées générales - Synthèse

M. Sasaki, modérateur Au cours de ces trois sessions, quelques points de discussion que nous voudrions aborder sont apparus. Le premier concerne tout d’abord la promotion des villes créatives et culturelles, ainsi que l’importance du rôle que joue le gouvernement, les entreprises, les particuliers, les organisations à but non lucratif ou encore les associations citoyennes. Le deuxième point de discussion porte sur le �nancement nécessaire à la promotion continue et permanente de ces villes créatives et culturelles. En�n, le dernier point concerne la mise en réseau de ces di�érents dialogues. Nous serions ravis d’entendre vos propositions à ce sujet.

Mme Berger, Paris La gratuité des activités culturelles est une question essentielle. Faut-il qu’elles soient payantes ou gratuites ? Faut-il les proposer à un prix modeste ? Je pense que ces questions �nancières méritent d’être déba�ues.

Mme Daniel, Nantes J’aimerais tout d’abord clari�er une chose. La question de « l’accessibilité » de la culture est un problème commun à di�érentes villes. La politique culturelle ne doit pas se limiter aux œuvres d’art. Au contraire, il lui faut se concentrer sur une culture « accessible », tournée vers le citoyen.

M. Sasaki, modérateur La ville de Gwangju par exemple béné�cie de budgets nationaux spéciaux et des événements gratuits y sont organisés. Malgré cela, on remarque un déclin du nombre de participants.

M. Shin, Gwandju D’une part, les activités culturelles sont déterminées par le gouvernement et l’art ; d’autre part, la réception et l’appréciation de ces activités doivent être prises en compte. Il est essentiel de me�re en place des projets qui respectent les relations dynamiques entre ces aspects.

Mme Kim, commentateur Il faut que nous nous a�elions à trouver une solution pour les artistes et les créateurs. Il faut ré�échir à une somme d’argent raisonnable à leur proposer pour leur travail. J’aimerais également ajouter un mot sur les résultats de l’étude concernant la nécessité de réguler le prix de l’art pour que la gratuité ne soit plus une option.

M. Shin, Gwandju J’aimerais moi aussi ajouter quelque chose. Aujourd’hui, le Japon, la Chine et la Corée font face à un même problème : la proportion de gens pouvant pro�ter de l’art et de la culture est de plus en plus restreinte. En e�et , les jeunes sont tel lement concentrés sur leurs examens d’entrée à l’université qu’ils n’ont pas le loisir de pro�ter de la musique ou de l’art. Je crois qu’il est primordial que nous leur perme�ions à eux aussi de jouir de la culture. Cela pourra servir d’action de base pour qu’un nombre croissant de gens s’intéressent à l’art et la culture.

M. Sasaki, modérateur Nous avons abordé deux thèmes de discussion, à savoir quel budget consacrer à la culture et comment stimuler l’intérêt de la population pour les artistes et la culture en général.  Ces vingt dernières années, le gouvernement japonais a largement investi dans le patrimoine « matériel », à savoir notamment l’immobilier, au détriment du patrimoine « immatériel » (soit le monde de la culture et de l’art). Cependant, depuis la réorganisation de l’Agence pour les a�aires culturelles, nous avons accru la part de budget allouée à la culture. Je pense que nous sommes ainsi parvenus à une u t i l i s a t i o n p l u s e � c a c e d u b u d g e t , d a n s l a construction d’une ville créative notamment, grâce à la mise en place de partenariats avec les artistes et les collectivités de soutien artistique à but non lucratif.

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PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTES VILLES Échanges d’ idées générales - Synthèse

M. Mimura, Yokohama Pour la ville de Yokohama, la part de budget a�ribuée à la promotion d’une ville créative et aux activités culturelles en 2015 représente 0,42 % du budget total, alors que plus de la moitié de ce budget est consacré à l’aide sociale, aux traitements médicaux, aux garderies et à l’éducation. A�n de développer ce concept de « ville créative », c ’est-à-dire qui v ise à promouvoir la culture, Y o k o h a m a a o c t r o y é d e s s u b v e n t i o n s a u x organisations à but non lucratif présentées plus tôt dont le but est de soutenir les institutions qui organisent des activités créatives et culturelles. Chaque organisation met sur pied di�érents projets et présente di�érents travaux artistiques.

M. Sasaki, modérateur Il est vrai qu’au Japon la part de budget consacrée à la culture est faible, mais je crois qu’il est possible de me�re en place des solutions perme�ant d’utiliser e�cacement ce budget restreint. Qu’en est-il pour la ville de Nantes ?

Mme Daniel, Nantes En France, la culture relève de la compétence des villes et des municipalités, mais les grandes institutions culturelles sont du ressort de l’État et font l’objet d’un budget séparé. Le budget consacré à la culture représente 14 % du budget total de la ville de Nantes. La partie la plus importante de ce budget est a�ribuée aux di�érentes bibliothèques de la ville. En deuxième position, on trouve les activités culturelles. Viennent ensuite le tourisme et les activités destinées à a�irer le public, une chose à laquelle on est très a�aché en France. Cependant, le budget pour la culture et le budget pour le tourisme relèvent encore de deux entités distinctes.

M. Sasaki, modérateur J’aimerais ajouter quelque chose concernant les proportions très variables de ce budget culturel. Que devons-nous faire pour assurer une meilleure qualité d e v i e à n o s c i t o y e n s e t p o u r r e n f o r c e r l’environnement créatif des artistes, tout en en stimulant le dynamisme de la ville ? Je pense que l’utilisation intelligente des rece�es �scales, qui représentent une ressource limitée, est une question essentielle pour un développement sur le long terme.

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 La deuxième journée du dialogue culturel concerne les projets d'échanges. Si l'on compare les présentations d'hier à un arbre, elles pourraient en être le grand tronc qui s'alimente des racines. Je me représente les présentations d'aujourd'hui comme des fruits visibles et tangibles qui vont naître de la �oraison de cet arbre.

 Ce�e année en 2015, j'étais responsable de la division artistique du Festival artistique de l'eau et de la terre, qui s'est tenu à Niigata. Lors de ce festival, le maire de la ville M. Shinoda a parlé des di�érentes occupations et activités de Niigata qui se sont développées grâce aux �euves Shinano-gawa et Agano-gawa. Mais de l'autre côté de la médaille �gure également le lourd héritage de la maladie de Minamata. Ce�e année est la cinquantième depuis l'annonce o�cielle de la maladie. Des œuvres ont été présentées sur ce thème. Aujourd'hui encore, la ville de Niigata porte ce fardeau de la maladie comme conséquence des rapports du Japon moderne aux campagnes, et de la volonté de produire et de consommer en masse. D'ailleurs, des personnes en sou�rent encore maintenant. Me�ant cela en lumière dans le cadre de l'expression culturelle et artistique au Festival de l'eau et de la terre, des programmes issus d'une ré�exion commune visant à imaginer les générations futures ont été réalisés avec l 'aide des habitants de Niigata. Pour moi, cela incarne précisément le pouvoir de la culture. En gardant ces éléments à l'esprit, je souhaite relier à l'avenir les projets d'échanges d'aujourd'hui grâce à votre échange de points de vue entre les di�érentes villes.

Professeur en arts et environnement, Faculté d’éducation à l’Université de Niigata / Directeur artistique du Festival des Arts de l’Eau et de la Terre 2015

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PROPOSITIONS D’ÉCHANGES DES DIFFÉRENTES VILLES

◇ Modérateur

◇ Commentaires

M. Yoshiyuki ÔshitaDirecteur et Chercheur en chef du Centre de politique en matière d’arts et de culture, Mitsubishi UFJ Research and Consulting Co., Ltd

M. Masao Katayama Administrateur délégué de la Fondation artistique Saison, fondation d’utilité public

« Introduction » M. Yoshihiko Tanji, Modérateur

M. Yoshihiko Tanji

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M. Bertrand Guillet (directeur du château des ducs de Bretagne)

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Nantes Exposition "Samurai" à l'étranger

Nantes Yokai et génie des lieux

PROPOSITIONS D’ÉCHANGES DES DIFFÉRENTES VILLES

À propos du château des ducs de Bretagne– Le château des ducs des Bretagne abrite le musée d'histoire de Nantes et comporte une grande place à l'accès gratuit. Depuis son ouverture au public en 2007, il accueille chaque année en moyenne 1 400 000 visiteurs à travers des expositions permanentes et temporaires, ainsi que des festivals culturels.– Son statut de château au cœur de la ville, sa fonction de musée, et le fait qu'il ait servi de retranchement dans l'histoire sont autant de points communs qu'il partage avec le château d'Osaka et pour lesquels il est en relation avec ce dernier.

À propos de l'exposition SamouraïDurée : de juin à décembre 2014Lieu : château des ducs de BretagneNombre de visiteurs : 125 000 Décompte des visites : 93 000 pour l'exposition 32 000 pour des événements variésDescription : Ce�e exposition historique a été organisée avec la participation du château d'Osaka. Elle a été l'occasion de découvrir le « Japon vu par la France », grâce à divers événements auxquels bon nombre d'invités japonais ont participé.

Développements futurs– Extension de la collaboration avec le château d'Osaka– Un programme culturel ambulant réalisé conjointement avec la ville de Niigata est à l'étude– Renouvellement des contenus avec d'autres pays

Mme Zoé Schellenbaum (artiste)Mme Fumimaru Takahashi (Société d'ethnologie de Niigata)

Rencontre entre Zoé Schellenbaum et Fumimaru Takahashi Étudiante à l 'École des Beaux-arts de Nantes, Zoé Schellenbaum s'est rendue au Japon en automne 2012 a�n de rédiger son mémoire de maîtrise sur le thème de Genius Loci. En allant à Niigata dans le cadre d'un voyage autour du Japon, elle a fait connaissance avec Fumimaru Takahashi, chercheur en ethnologie de Niigata.Point de départ du projet E n a v r i l 2 0 1 5 , M m e S c h e l l e n b a u m e s t e n t r é e à l'Université d'Arts de Tokyo. Sous la direction du professeur Hotaro Koyama, el le y a rencontré Reimi Nakai et d'Hagoromo Okamoto. S'étant pris d'intérêt pour le thème de la « mémoire de la terre », les trois étudiants s'expriment sur ce sujet par di�érents procédés créatifs tels que des peintures, des vidéos, des spectacles et des photographies, le tout selon une perspective ethnologique.En automne 2015 s'est tenu le Dialogue culturel des villes japonaises, françaises, chinoises et coréennes. À ce�e occasion, une exposition sur le thème de la mémoire de la terre a été organisée en incluant M. Takahashi.Mémoires vagues, sore wo mita to iu Durée/horaire : du mercredi 21 octobre au dimanche 25 octobre 2015, de 11 h 00 à 18 h 30Lieu : Galerie Kuraoki (Niigata)�ème : la mémoire de la terreArtistes et ethnologues participants :Zoé Schellenbaum, Reimi Nakai, Hagoromo Nakai, Fumimaru TakahashiDescription :C e � e e x p o s i t i o n a é t é o r g a n i s é e p a r u n e é q u i p e franco-japonaise composée de troisartistes et un ethnologue, avec le soutien de la ville de Nantes et en collaboration avecla ville de Niigata. Elle �gure parmi les projets du Dialogue culturel des villes japonaises,françaises, chinoises et coréennes de 2015.Les quatre auteurs ont exploré divers aspects de la « mémoire de la terre » en mêlantprésentation de créations et discussions ethnologiques autour de ce thème.

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Déploiement d'Art Mix Japan à l'étranger Façonnée par le peuple depuis des temps immémoriaux, la culture japonaise se compose de multiples face�es avec une esthétique tantôt désordonnée, tantôt ra�née. Unique en son genre, le festival Art Mix Japan (AMJ) propose un formidable divertissement à Niigata qui permet d'apprendre en s'amusant grâce à des artistes de premier plan. Le festival met en scène des arts traditionnels comme le théâtre Kabuki et des spectacles d'instruments japonais. Au total, une vingtaine de représentations sont données sur deux jours, chacune durant 45 min avec les commentaires. Pour un tarif abordable, les visiteurs peuvent passer librement d'un spectacle à l'autre, et pro�ter également de séminaires culturels et d'événements gastronomiques proposés par des restaurants japonais de di�érents rangs. Ce�e manifestation qui permet de mieux découvrir la culture japonaise a été un succès lors des deux éditions précédentes (2014 et 2015).Résumé du spectacleL i e u : C e n t r e d e s s p e c t a c l e s d e N i i g a t a « R y u t o p i a » , établissements culturels, restaurants haut de gamme et parcs.Durée des représentations : 45 min (avec les commentaires)Interprètes : la manifestation réunit des artistes qui se produisent au Japon et à l'étranger : joueurs de taiko (tambours traditionnels), de shinobue (�ûte de bambou transversale) et de shamisen (guitare à trois cordes), conteurs de rakugo (histoires comiques) et de kyogen (intermède comique d'une pièce de No), danseurs traditionnels. Elle rassemble aussi des maîtres de la gastronomie et de l'artisanat japonais actifs à Niigata.Organisateur : Comité organisateur d'Art Mix Japan (comité général des danses de Niigata, chambre du commerce et de l'industrie de Niigata, ville de Niigata)Particularités de la manifestation1. Une vingtaine de représentations de 45 min chacune2. Découverte ambulante d'artistes japonais de premier plan3. Accès à un tarif abordable pour les familles4. Des spectacles instructifs grâce aux discussions et commentaires qui les accompagnent5. À la �n des représentations, les interprètes proposent des « salons culturels » dans des restaurants ou boutiques pour approfondir les connaissances Sont également proposées les prestations suivantes : repas spéciaux d'AMJ avec la collaboration de restaurants,billets d'entrée combinés à la location de kimonos dans le cadre de l'encouragement au port de kimonos lors de la manifestation, etc.Grâce à une coopération à grande échelle, ce projet permet d'apprécier la culture japonaise sous di�érents angles.Résultats des éditions précédentesL'édition de 2015, qui s'est déroulée du 25 au 26 avril, a a�iré plus de 14 000 visiteurs.

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交流提案PROPOSITIONS D’ÉCHANGES DES DIFFÉRENTES VILLES

Cheongju NiigataDéveloppement des villes culturelles d'Asie de l'es (échange culturels citoyens, festival des baguettes etc.)M. Guangseop Byeun (Secrétaire général du Comité d’Organisation de         « Cheongju, Ville culturelle d’Asie orientale »)

1.Création d’une Union des Villes culturelles d’Asie orientale

・Construction d’un réseau humain entre les villes désignées Villes culturelles d’Asie orientale・Structure d’aide et de coopération en matière d’échanges culturels et artistiques de toutes sortes・Aménagement d’un environnement pour des villes culturelles d’Asie orientale durables →Soutien �nancier par les gouvernements et villes culturelles des 3 pays, gestion par un bureau indépendant.

2.Promotion et poursuite d’échanges culturels centrés sur le citoyen

・Activités culturelles et collaboration avec des groupes culturels et artistiques des di�érentes villes, notamment dans le domaine des arts traditionnels et populaires →Expositions, représentations, programmes résidents, etc. ・Activités d’échanges pour jeunes/enfants et collaboration avec les établissements pédagogiques →Expérience urbaine, reportages culturels, écoles créatives, etc.

3.Promotion et poursuite du Festival des Baguettes

・Participation continue de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud・Di�usion à l’échelle mondiale de la culture des bague�es

Développement à l'international de "Art Mix Japan"M. Takeshi Noto (Producteur général du Comité exécutif d’Art Mix Japan)

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M. Katayama, commentateur J’aimerais à présent vous présenter les engagements pris pour les citoyens en matière d’échanges culturels. La fondation culturelle « Saison » a pour mission de soutenir les activités artistiques, telles que le théâtre moderne et la danse contemporaine. Une des particularités de ce�e fondation est de posséder un studio dans lequel acteurs, danseurs et artistes participent à des ateliers et des réunions. En outre, une résidence équipée d’un petit studio a été aménagée il y a cinq ans et des petites fêtes et des séminaires informels y sont régulièrement organisés.  De p u i s 2 0 1 1 , ce �e ré s i d en ce acc u e i l l e u n programme intitulé Visiting Fellow, qui permet à des artistes et des imprésarios étrangers de séjourner un mois au Japon, de découvrir di�érentes formes de culture et d’art japonais, de rencontrer les personnes du milieu et de développer leur réseau. Les invités du programme participent à des discussions publiques et s’entretiennent avec les membres de di�érentes communautés. Une réception est ensuite organisée pour perme�re aux gens de se rencontrer. Pour cet événement, le repas servi joue un rôle essentiel et certains artistes cuisinent parfois des plats de leur pays avec les ingrédients à disposition.  Pour les organisateurs, coordonner les rencontres et les activités en fonction des souhaits de chacun représente une charge de travail considérable.     Cependant, une fois rentrés chez eux, forts de leur expérience japonaise, les participants entreprennent de nouvelles activités et travaux artistiques d’inspiration japonaise et les di�usent dans leur pays respectif.    Certes, c’est à nous qu’il incombe de couvrir la total i té des f rais et de fournir tous les e�or ts nécessaires pour faire rayonner la culture japonaise à l ’é t r a n g e r. C e p e n d a n t , s i p l u s i e u r s n a t i o n s commencent à s’intéresser à l’art contemporain japonai s et que de plus en plus de personnes

co m m en cent à l ’ap p réc i er, i l en résu l tera u n rayonnement international des artistes et de l’art de notre pays. Je pense que c’est là un objectif idéal. Dans ce�e optique et dans le cadre de ces activités, je pense qu’il est particulièrement important de chercher à développer un réseau de personnes. Construire un tel réseau, de tels échanges entre les artistes peut sembler un peu ennuyeux de prime abord, mais il en découle des résultats continus et des e�ets positifs sur le long terme. Hier encore, des Français m’ont parlé de ce programme de résidence. Qui plus est, la ville de Niigata pense, elle aussi, me�re en place un tel programme. En �n de compte, ce programme s’est révélé très e�cace et je vous le recommande vivement.

M. Tanji, modérateur Bien que peu a�irant à première vue, je crois que ce genre de programme, parfaitement organisé et bien connecté, peut avoir une grande importance pour la formation de la culture.

M. Ôshita, commentateur En tant que spécialiste en politique culturelle, je souhaite présenter ici non pas un projet concret d’échange, mais plutôt une politique culturel le d’échange à proprement parler. Les villes culturelles d’Asie de l’Est ont vu des résultats signi�catifs pour les trois villes participantes, mais je pense qu’il reste encore un large potentiel inexploité. J’aimerais vous présenter trois propositions à ce sujet. M a p r e m i è r e p r o p o s i t i o n c o n c e r n e l e développement sur le long terme. Aujourd’hui, les villes des pays participants changent tous les ans et si les villes choisies par le passé et les villes choisies à l’avenir poursuivaient ces échanges culturels, ceux-ci se développeraient et s’enrichiraient avec le temps. J’aimerais donc insister sur la nécessité de promouvoir de tels échanges à l’avenir. M a d e u x i è m e p r o p o s i t i o n c o n c e r n e l e développement géographique. Les villes culturelles d’Asie de l’Est se développent pour l’heure dans trois pays (la Chine, la Corée et le Japon), mais je pense qu’i l serait pro�table que les pays de l’A SE AN participent également à ces échanges. Je suis en outre persuadé qu’une coopérat ion avec la capitale européenne de la culture serait béné�que pour l’élargissement des échanges culturels. Nous devons

PROPOSITIONS D’ÉCHANGES DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

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privilégier le développement géographique de ces échanges. Ma troisième et dernière proposition concerne la nécessité pour les villes culturelles d’Asie de l’Est d’instaurer des collaborations plus étroites avec d’autres festivals et événements internationaux. Je pense concrètement à une collaboration avec les Jeux olympiques. En e�et, les Jeux ne sont pas qu’un événement sportif, c’est aussi une grande célébration culturelle. Les Jeux de Tokyo n’auront lieu qu’en 2020, mais l’Agence pour les a�aires culturelles a annoncé la mise en place d’un programme culturel, dès 2016, comprenant plus de 200 000 projets sur une période de quatre ans. Les événements de ce programme culturel ne se dérouleront pas uniquement à Tokyo, mais dans tout le Japon.  Dans ce�e optique, je suggère que les villes, à commencer par les villes culturelles d’Asie de l’Est, soutiennent par le biais de la culture les v i l les candidates pour les futurs Jeux olympiques. À ce sujet, la ville de Paris s’est portée candidate pour accueillir les Jeux de 2024, qui suivront ceux de Tokyo, mais il est vrai qu’i l est di�cile pour le gouvernement japonais de soutenir Paris dans ce�e démarche, tout comme il serait di�cile pour la ville de Tokyo de soutenir la prochaine ville d’accueil. Pourtant, je pense qu’il serait béné�que que Paris béné�cie par le biais de la culture d’un soutien indépendant, non pas de la part du gouvernement ou de la capitale, mais de la part des régions. Si Paris est choisie comme ville d’accueil pour les Jeux olympiques de 2024, des programmes culturels verront le jour à Paris et dans toute la France, y compris à Nantes. Ainsi, les échanges s’étendront encore à di�érentes villes culturelles au Japon, en Corée et en Chine. Les programmes culturels olympiques, notamment celui de la ville de Niigata, qui auront lieu tout au long des quatre ans qui nous séparent des Jeux de 2020, sont directement en lien avec le programme culturel de la ville de Paris. En m e � a n t s i m p l e m e n t e n av a n t l a « m a rq u e » olympique, le CIO pourrait donner un nouveau dynamisme culturel au mouvement olympique sans av o i r à d éb o u r s e r l e m o i n d re ye n . C ’e s t u n e proposition qui peut être très a�rayante pour le CIO : le mouvement des villes culturelles d’Asie de l’Est en tant que programme culturel olympique. Je pense que nous pourrions donner une dimension nouvelle aux actions culturelles en les connectant à ce mouvement

de réseaux de villes créatives.

M. Tanji, modérateur Dans la première proposition présentée, on parle de relier entre elles les di�érentes actions culturelles en stimulant les échanges à de multiples niveaux. Je pense qu’on peut en e�et considérer que les Jeux olympiques font partie intégrante de la culture prise au sens large. J’espère que ce�e conférence, qui a pour objectif les Jeux olympiques et même au-delà, ouvrira le chemin vers la création d’un dynamisme citoyen créatif.

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PROPOSITIONS D’ÉCHANGES DES DIFFÉRENTES VILLES « Échanges d’ idées »

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M. Sasaki, modérateur J’aimerais à présent que nous résumions les di�érents points de discussion, à savoir comment développer un dialogue culturel entre les di�érentes villes et quelle forme donner aux réunions à l’avenir.

Mme Daniel, Nantes Les villes ont présenté diverses propositions et ce�e diversité me paraît extrêmement importante. Notre objectif à tous est de me�re en place une politique culturelle qui s’intègre à l’histoire des villes et au patrimoine culturel local, même s’il nous semble essentiel que ce�e politique et ces actions culturelles soient à la fois tournées vers l’avenir et profondément ancrées dans l’histoire. C’est pour cela que politique et histoire culturels sont si importants. De plus, ce�e politique se doit d’être ouverte, tournée vers l’autre et c’est dans ce�e optique que les collaborations et les échanges internationaux sont essentiels.  La politique et les histoires culturelles doivent par ailleurs être inclusives. Elles doivent pouvoir intégrer c h a c u n e e t c h a c u n d e s c i t o y e n s . L e m o n d e d’aujourd’hui sou�re de grandes inégalités qui ne font que de s’accentuer. La tendance est au repli sur soi dans de nombreuses régions du globe. Les villes réunies ici aujourd’hui ont une a�itude ouverte sur le monde et je pense qu’i l est de notre devoir de continuer à maintenir ce regard à la fois ouvert sur l’autre et tourné vers l’avenir.

Mme Berger, Paris Nous avons parlé de la nécessité de rester ouvert et de ré�échir au monde à l’échelle internationale. Pour moi, il est fondamental que nous adoptions une vision à long terme. Nous devons faire connaître notre projet a�n qu’on puisse le poursuivre sur la durée et avoir de réels échanges. Je pense que les programmes culturels, comme celui des artistes en résidence ou Visiting Fellow, sont très importants pour le développement culturel entre les villes de di�érents pays.

M. Yang, Xi'an Il faut en e�et me�re en place une politique culturelle ouverte et inclusive. Je partage le point de vue que les deux villes françaises ont mis en avant. Nous avons également abordé le thème de la culture et

de l’économie dans chaque ville, ainsi que celui du bien-être social et de la cuisine locale. Les discussions ont aussi porté sur les citoyens et sur les di�érents domaines culturels, ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Je crois que tout ceci nous perme�ra d’approfondir le dialogue et la compréhension de l’autre. Dans ce sens, chaque ville aura véritablement « é c h a n g e r » , a u s e n s p r o p r e d u t e r m e . L e commencement est toujours la partie la plus di�cile. Heureusement, nous avons su tirer pro�t du timing, de la situation et des collaborations entre les di�érents a c t e u r s . P o u r m a p a r t , j e s u i s c o n v a i n c u d e l’importance d’intégrer la culture à la vie de tous les jours. Il reste encore de nombreux points que nous n’avons pas pu aborder, mais j’espère que nous aurons à nouveau l’occasion de dialoguer à l’avenir. J’aimerais que nous proposions ensemble une nouvelle vision commune, qui s’inspire de la force créatrice de chacun. La culture revêt di�érents aspects, elle est inclusive et stimule la tolérance mutuelle.

Mme Kim, Cheongju Ces échanges qui prennent place entre les villes culturelles d’Asie de l’Est sont le début d’une action plus large. La culture et l’art doivent avoir les citoyens pour préoccupation centrale. La culture consiste à créer de nouvelles choses, mais notre objectif est de promouvoir l’empathie envers autrui et de perme�re aux citoyens de participer à la création de ce�e culture. Je pense que la culture peut être durable et qu’elle doit avoir une place dans la vie quotidienne de chacun. Nous avons un rôle essentiel à jouer pour que cela devienne une réalité.

M. Shin, Gwangju Au �l des di�érentes présentations, j ’ai pris conscience de l’importance de la culture participative. La culture sous-tend les échanges internationaux.

M. Nojima, Kanazawa Chaque ville évolue dans des conditions et un contexte di�érents. Je pense que ce�e conférence perme�ra, grâce à des solutions axées sur la culture, de trouver un consensus qui respecte les particularités de chaque ville.

« Résumé et impressions »Clôture

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 Les expériences et les échecs de chaque ville méritent d’être partagés avec les autres participants. C’est aussi pour cela que la tenue d’une tel le conférence est si importante.

M. Kawabata, Tsuruoka Nous avons abordé le thème de l’importance et du rayonnement de la culture, de la diversité et de la similarité entre les villes et pays du monde entier et nous en avons beaucoup appris sur les di�érents projets mis en place. On dit de Tsuruoka que c’est une ville « créative et culturelle de gastronomie », mais je pense que sa véritable créativité devra s’exprimer non seulement au niveau de sa culture gastronomique, mais encore à d’autres niveaux. Les citoyens ressentent le besoin de construire une région et une ville plus créatives. M. Ozawa, Toshima Nous avons parlé de la culture comme d’un vecteur qui permet d’apprécier la diversité de l’autre et de développer une tolérance mutuelle. Pourtant, avec ce�e approche, on a tendance à se placer au centre et à penser à l’autre comme étant « di�érent », ce qui nous place en réalité dans une position de supériorité. Il est au contraire très important d’adopter une approche où c’est sa propre di�érence que l’on observe à travers les yeux de l’autre. Par ailleurs, comme l’a dit M. Futoshishita, le programme culturel des Jeux Olympiques va bientôt débuter. Nous ne devons pas manquer ce�e occasion. Il faut pro�ter de c e p r o g r a m m e e t t o u t m e � r e e n œ u v r e p o u r promouvoir les échanges et la compréhension mutuelle.

M. Abe, Yokohama Élue « ville culturelle d’Asie de l’Est » l’an dernier, Yokohama a mis en place des échanges avec les villes de Gwangju en Corée et de Quanzhou en Chine. Les trois villes se sont ensuite engagées à poursuivre leurs échanges après la �n de ce�e année de programme c u l t u r e l . G r â c e à c e s é c h a n g e s , l e s c i t o y e n s commencent peu à peu à s’intéresser et à vouloir en savoir plus sur les villes partenaires.  J’aimerais encore ajouter quelques mots concernant les générations futures. Nous ne pouvons pas laisser nos enfants, les jeunes et les générations futures sans artistes pour les former et les guider. C’est pourquoi il e s t d e n o t r e d e v o i r d e s o u t e n i r l e s a r t i s t e s d’aujourd’hui et de demain. Nous devons créer un environnement qui leur soit favorable. Il est par ail leurs essentiel qu’un grand nombre de gens travail lent ensemble pour me�re en place une é c o n o m i e v i a b l e . T o u s c e s a s p e c t s s o n t intrinsèquement liés.

M. Shinoda, Niigata Comme M. Futoshishita l’a mentionné, nous devons tout me�re en œuvre pour développer les projets sur le long terme et élargir les échanges culturels sur le plan géographique. D’après Mme Daniel, il se pourrait bien qu’à l’avenir d’autres villes européennes prennent part aux discussions sur la culture, ce qui serait un développement des plus intéressants. Je pense par ailleurs que l’on pourrait envisager d’élargir les villes hôtes en Asie de l’Est au-delà du Japon, de la Chine et de la Corée. Dans ce�e optique, je pense que nous sommes d’accord avec le résumé de Mme Daniel concernant l’a�itude à adopter pour stimuler la créativité et la culture. Nous avons également pris note des di�érents conseils sur la manière de développer et de poursuivre ces échanges et nous espérons que ceux-ci mèneront à un dialogue culturel intéressant à l’avenir. J’espère obtenir, Mesdames et Messieurs, votre accord concernant la déclaration de Niigata sur les échanges culturels de 2015.

Lecture de la déclaration (approbation)

« Résumé et impressions »Clôture

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Dialogue Culturel des villes françaises, japonaises, chinoises et coréennes 2015, Rapport

Mars 2016

Culture, sports Division de politique de la Ville de Niigata 951-8550 ville de Niigata Arrondissement de chuo-ku Gakkocho-dori 1-602-1

Téléphone : +81-25-226-2565E-mail : [email protected]

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