10
èmes et Poèmes Marian Kruczek

Thèmes et Poèmes

  • Upload
    others

  • View
    7

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Thèmes et Poèmes

2

Thèm

es e

t Poè

mes

Thèmes et Poèmes

Marian Kruczek

9.28 675537

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 104 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 9.28 ----------------------------------------------------------------------------

Thèmes et Poèmes

Marian Kruczek

Mar

ian

Kru

czek

Page 2: Thèmes et Poèmes

2 2

Page 3: Thèmes et Poèmes

2 3

La retouche est un art qui redonne de la vie À vos plus beaux atours, comme aux anciens habits… Mais le modèle unique : Le grand art de créer, Fait de vous Femme unique… Vous habille à rêver !

À TAMARA, ADORABLE ÉPOUSE ET CRÉATRICE DE MODE DE GÉNIE…

MARIAN

Page 4: Thèmes et Poèmes

2 4

Page 5: Thèmes et Poèmes

2 5

Couloir de la mort

Voir la clarté du jour à travers des grillages, Ou bien un pan de ciel au-delà des barreaux, Lorsque les yeux ne suivent que la course des nuages Au fond d’une cellule fermée comme un tombeau. Le cliquetis des clefs, tout au long de couloirs Malodorants et sombres, inhibés de sueur ; La pesanteur de l’air rappelle les mouroirs Où les gens, peu à peu, s’étiolaient dans la peur. Au plafond vert-de-gris, des lampes grillagées Plaquent de la lumière en de ténus halos : Une clarté diffuse sur un fond orangé Qui incise les ténèbres en de menus lambeaux. Dans la nuit angoissante, les pensées vagabondent. L’âme des prisonniers se trouve confrontée À la pleine solitude, aux affres de ce monde. Tandis que la vision de leurs actes passés Parvient à insuffler en leur cœur le remords. C’est alors qu’intervient la peine véritable : La cuirasse d’un truand est comme un mauvais sort ; Quand elle tombe, elle rend l’homme beaucoup plus vulnérable.

Page 6: Thèmes et Poèmes

2 6

Combien d’ouvrages écrits au sein d’une geôle Et combien de secrets révélés par la plume D’un tueur repenti, dans un tout nouveau rôle, Livrant un livre flamme que sa conscience allume. Lorsque au petit matin, une courte promenade Dans la petite cour éclaboussée de bleu Efface, un bref instant, quelque pensée maussade, Un bref éclat de paix miroite dans ses yeux… Mais les chaînes se tendent, l’entrave est bien réelle : Le couloir de la mort attend son locataire. Et chaque jour qui passe et chaque nuit nouvelle L’approchent de la fin, le traînent vers son enfer. Un coupable puni représente un devoir ; Mais le spectre de l’erreur embarrasse les consciences. Une justice fiable : faut-il vraiment y croire ? Lorsque, sans certitude, elle bafoue l’innocence. Le glaive de la justice est émoussé parfois ; Et sa balance penche selon les circonstances. Les femmes et les hommes d’un jury restent rois ; Mais parfois, bien pressés d’accepter les sentences. « Selon que vous serez puissant ou misérable », Cette maxime suffit : Qui l’a bien définie, Desservie par des êtres parfois durs et instables, Elle épargne le prince ; condamne le petit. Et lorsque ce dernier, incarcéré à tort Abasourdi, blessé, frappé par le malheur Hurle son innocence du tréfonds de son corps Il connaît son futur, fait d’angoisse et de peur. Nous appelons barbares bien des peuples d’antan,

Page 7: Thèmes et Poèmes

2 7

Car ils ne connaissaient que la loi du talion : Justice expéditive, de tortures et de sang, Et des lois décidées sans rime ni raison. Mais un homme peut partir de manière détournée, Mourir de solitude ou même de chagrin. Lorsqu’il est innocent sans pouvoir le prouver, Il ne peut espérer qu’une aide du destin. Certains États sur terre, bien que civilisés, Appliquent la mise à mort, à l’instar des anciens. Il reste, malgré tout, qu’en toute honnêteté, Ils agissent en barbares et non comme des humains.

FIN

Page 8: Thèmes et Poèmes

2 8

La demoiselle

La vieille dame démêle ses cheveux argentés, Regarde son image, doublement reflétée Par la psyché antique et la glace miroir. Elle ressent et savoure la quiétude du soir… Par la croisée ouverte, pénètrent des parfums, Des fragrances subtiles exhalées du jardin, Où, dans la balancelle, elle aime reposer, Parcourir quelques pages ; et parfois méditer… Elle se caresse les joues de ses longs doigts raidis Effaçant quelques larmes de profonde nostalgie ; Se souvient du baron : si beau, si raffiné ! Le seul homme, dans ce monde, qu’elle ait jamais aimé. Elle était belle alors, fraîche comme la rose, Les galants l’adulaient, lui offraient toutes choses, Tous les présents qu’un homme fait à sa dulcinée ; Jusqu’à ce jour béni où elle connût l’Aimé… Et, fugitivement, apparaît son visage. De leur folle rencontre elle revoit les images Et de pensées joyeuses en souvenirs amers Elle repeint sa vie, à présent solitaire. L’illusion du bonheur, les rêves dépassés,

Page 9: Thèmes et Poèmes

2 9

Auxquels elle crut jadis, et qui l’ont dévastée… Un courant d’air fugace effleure son épaule. Frissonnante, elle remonte sur les bras une étole, Dont la fourrure chaude, en caressant sa peau Distille la douceur et un peu de repos À son âme blessée par l’ancienne turpitude ; Apaise, incidemment, son immense solitude… Près du lit baldaquin, un secrétaire empire, Présente un cadre en bois : son plus beau souvenir ; Le baron l’accompagne et la serre tendrement : Unique photographie de leurs derniers instants… De charmants gazouillis en rebord de balcon, Dans les herbes le chant entêtant d’un grillon Et les stridulations soutenues des cigales Honorent la venue de la nuit estivale. La demoiselle songe à la fuite du temps, Aux heures qui s’égrènent inéluctablement ; Et cette nuit sans fin, aux autres nuits pareilles, La verra, allongée, appeler le sommeil, En rêvant à cet homme qui l’a abandonnée, Ne lui laissant aucun petit être à aimer. Elle s’endormira, les yeux mouillés de larmes Jusqu’à ce que l’aurore vienne rompre le charme…

* * *

Page 10: Thèmes et Poèmes

2 10

En ce matin radieux, la vieille demoiselle À demi allongée dans cette balancelle Ressasse les pensées des affres de la nuit Puis se saisit du cadre, le contemple et sourit.

FIN