38
t"l ri --.1 o::l ...,. 00 z 0\ t;'l 0\ 0 M Cil (1 ::r: Vlty 6 c ("H'";J ;t trltTl 00 ::: l"1 z o-j ,, P. 1 - Adresses P. 3 -Albanie P. 4 -Al lemagne !SOMMAIRE! Hors-texte -Avis aux lecteurs P. Il - Antifascisme, Antimil itarisme ,Dockers P. 12 - Droit d'asile , Ecologie P. 13 -Espagne : de l'euphorie à la dépression les transports internationaux ibériques paralysés P. 20 - Europe P. 2 1 - France : la grève des routiers P. 29 - Grande Bretagne :une ince1lsante lutte de classe multiforme P. 38- Guatemala : lettre d'un camarade des USA P. 45 - Informations et Documentation P. 46 -Irak P. 47 -llaJie : fin de la protection syndicale P. 51 -Maroc , Mexique P. 52 -Nicaragua , Palestine P. 52 -Pologne : les réactions à J'austérité P. 58 -Prisons , Roumanie P. 59 -Russie : les femmes russes , l'exploitation dans le textile P. 62 -Santé, Suède , Suisse P. 63 -Syndicats P. 65 - Théories P. 67 - U . S . A . P. 71 -Yougoslavie IECHANG ES ET MOUVEMENT! '

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P. 1 - Adresses P. 3 -Albanie P. 4 -Allemagne

!SOMMAIRE! Hors-texte -A vis aux lecteurs

P. Il - Antifascisme, Antimilitarisme ,Dockers P. 12 - Droit d'asile , Ecologie P. 13 -Espagne : de l'euphorie à la dépression

les transports internationaux ibériques paralysés P. 20 - Europe P. 2 1 - France : la grève des routiers P. 29 - Grande Bretagne :une ince1lsante lutte de classe multiforme P. 38- Guatemala : lettre d'un camarade des USA P. 45 - Informat ions et Documentation P. 46 -Irak P. 47 -llaJie : fin de la protection syndicale P. 51 -Maroc , Mexique P. 52 -Nicaragua , Palestine P. 52 -Pologne : les réactions à J'austérité P. 58 -Prisons , Roumanie P. 59 -Russie : les femmes russes , l'exploitation dans le textile P. 62 -Santé, Suède , Suisse P. 63 -Syndicats P. 65 - Théories P. 67 - U . S . A . P. 71 -Yougoslavie

IECHANGES ET MOUVEMENT!

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LA CQNRCfiON D'ECHANGES La confection d'Echanges en fl'tlnçais a pris du retllrd mais deux numéros seront adres~s successivement . vu l'aoondanc;e des tcxtcs à publier.! )an.<> cc numtro est inséré lUI bulletin de souscription à Wl livre qui now pens..lCl.~ puurru mtéresSA..'T les lec:teWli d'F..changedlors l'intérêt ~péciliquc du livre ,m'lus n'avons aucun irtéret particulier dans cette minuscule maison d'édition qut ne repnse que sur le travail benévole de deux cui'IIUflldes , sauf à leur .Jtmner <.."'WWOJJ'tlgemcnt <.."t soutien dans leur tiiehe.IJam le numéro suivant , nou.~ in!iérerons une note de rappel li retourner à Echangt..'!l pour contrôler 1<..'!1 adre!lscs , connaître etlUX qui ne ... ouhaitent plu.~ rcc•.'·voir le bulletin et dernunder aux autn:s de vérifi..,"r si leur abonnement t.-st à jour (un ruppcllc que , vu les tarif.~ postaux , le collt l-'Il est de F 60 ). l.a e<Hllèction d'Echang<..-,; t..'ll anglais Il pris moore plus de retard .Le n • 61V69, daté j uillclldéœmbrc 9 t <.'lit paru seult.'fll<.'flt en <~etnbrc dcrnit:t .Mais nous espéron~ prœhain~m~L"Ill rétahlir un rythme n:-guli<..or de parutt<>n .l'arallèlcmcnt • une hmchure tt w le jour sur WlC polémique avec un pcrmoncnt du NliM (syndiœts ~ rnrneurs de< iranJc Bretagne) sur la question mouvcrru.:nt autonome de llasc/sync.licats Cette oit~ehure sera expédiée aux abonnes ù l'édiunn [email protected]: avant la fin de l'année ; elle St."ra aussi disponible puur lt.'s lecteurs ti'anç:ais ~ son titre" Oond !lye to the Unions " (c'est un truvai l e<>llcclif)

ADRESSES- CORRESPONDANCE ET COMMANDES

I.e.~ adresses de Paris cl de Londres qui figurent sur IC~; différentes publications d'lil;hangcs sun\ tnutc:. deux valublt.'S , mais pour avoir une réponse plus mpide . il est préférable d'utiliser l'udrcssc l'rnnçaisc.P••ur les échang~ de publications , il est préférable à chaciUI des corrcspoodants , pour éviter des li-ais inutik"' de faire des e:q>éditions ~ux deux adresses : une !~CUle suffit au moindre coût pour l'expéditeur (un s ignale qu'il est moins onéreux d'expédier bulletins et livres a l'étranger ) Il n'e.'lt pas possible pour Echanges de suivre CTJ détail les événements dans tou.• les puys. NtlUs s."mrncs intéresses par tous matériaux ou articles sur les luttes ou lill! conditions éoonomiqtl<..'S et soctalcs ,smt écnts par nos lecteurs pour Echanges soit des mat•.\riaux qui puissent êlre n)imprimés de joWTIIIUX • revues , li~res ,e tc .. . San.ot préjuger ~ i çes mat~riaux peuvent être ou ntm utili~s diruclcmenl dans 1\çhanges • Ot..'S

c.."!lvois sont utiles paroc que , la plupart du temps les participants d 'Echanges f<mt circuler ces matériaux pour information ou discussi<m . cc qui peut étrc utile , li <.'Ux-même~ ou li. d'autri.'S .Fn)qucmm<..'lll_ • m•u~ trtlliV<ms Lies inli>rmu tions sur une !!lève mais rien sur cc: qui s'<..'llt ra~sé apré~ . /\ussJ nuus souha1tcnons quc chacWI puiHse nous tain: purvcnir le plus possible de documenb , mêrnc succincts d même si le sujet L'Il a été uborJC dans Echang<.'S .

PRt;SE!!iiATION D'ECUANGES

Cctt~ petite bruchurc est à la disposition de tous ~u~ qui voudraient co<maitre ou faire cu~ître Ec;hangc~ , l'crm•i en est fait gratuitement , elle existe en français t."l en anglais. Ce texte est en dtscu.<;sum pcmllltm~lc 1 actuellement aVtlC le sroupc italien Cumidltd ct avec des camarades isolés) ; le Jl'>int de ces discussion sera fait de temps à autre sous forme de brochure et , éventuellement peu\ conduire à des ~ndilica tio~s du texte de bese.Mais nou.~ pen~>ns que ce tuxte vaut d~ s'y attarder en une lecture approfondie pour uv~•tr Wle vue claire des idée!! qui sous-tendent le travail d 'Echanges et pour se rendre compte combten elle~ diffèrent fundamcntalcment de cc que l'tm trouve dans des publicaticms similaire . Un \cxte "'t'fcrllln\ les dtlférents f"•ints de la hrochLU'C de prèscntatim a éte publié dans Echanges n°5 1 en une cnllquc d'une bmchLU'C anglaise :"k capitalisme et ,;a destruction révolutionnaire •.

BROCHURES

l>ilfen.:ntcs hroo;hurcs nnt ete ajoutées à la liste IÏ@.Wllnt Jans les dern iè res pa~.:s de la hro>churc de préscntalivn .

manclap ·~ lb:! !!! .!!!!; !!!!~!!!!!" contient une préscntah<>n de~ c irc.mstanccs de la pole mique . un ré" tmé tlu livre "l.uUc de da~sc autunome en Orunde Bretagne. 1945- 1977 " .Ca_jn Bn:nJel .Ec hanges ct M<>U\'cm<:nl . p!lr l'auteur {Je livre comoletè li èi~ rcccnimcnt tra.iùit .\.'11 angi1iis d tJra Ï'nt.Jel d 'une put.Î I ~IIt>ll l . ia cniÎ<fUC d'WI mauvats ahrcgc ou 11vrc mts en ClfCUiat um en l•ranue rsrctat~-nc ( UU<Jllcl nt 1 ;nl\cur .Ill Echanges n'<lllt ~rtictpé de près uu de lmn ) par David Duuglass . permanent du NI lM tsmdic.tt des mine~ ang lais ), un.: ré ponse de Ca,iv Bn.'llc.M li celle criti<IUC ct une dcu:-i iémc rcp<>nsc par Theo SunJct .J\u dela de la p<>lémtquc • la hn~ehurc pose Ir.: problc)mc de la t<•nct ic.>n du svtu.hcut sous k cupit<t l t lt • 1-' 1 • Wartime ~ ",Martin Cl labc:nru~nJJcwick Edition , l'lMO la lutte contre l' nllcrdtcllnu des ~r~·ws pendant la c.h.miére gw:rrc uu sein du syndtcat de l'autornuhilc 1 J. 1\ . W c 10 1; l ".IfK Amrrkan Worker ·pur Ria Stone cl l'uul Rum11nu. Bc:wtck Fdtt inn . I'J47 (.'ç ll'ntn t ~lla~?-C sur k c.."t>lltp<>rtcmt..'llt des nuvricrs ltméric .. ins a 13 lin des annees 5C l litt lradm l dans les prctJJt<'t s uwn•·ros tic Socialisme <tU Burhltri.: sous Ill llrtls "l.'!luvri<."r américain·\ 15 F ) "Be His~ Hip !!! ~ " . Manin tiluhcrmun . IJcwu,;k 1-:<hunn. l'}(,(, la dass..· nU\Tt<' l c

llm<:m;ainc des annéCll 60 ( 5 F l "Pynd1ing Q!!! '' , Martin Olal>crman . IJcwu:k Ec.lihun . 1 'J52 <Jllcl<tllo.:s lio lh sm lc ~"lllf'<~rlclliL'll l au tra vail des tlUVftL"r~ améri.:<tins Jc~ années 50.{ 2 l' )

enallcm•nd fiCU\'t.'llt êtn: ohtcnus a Echang~'S Ull êl Atl\ ucum v\,Tiil!,! (16 Steinhrc~hcrstra~sc . 1) Hl~l l!raunsch \\1:1~ . 1\lh..'ll\ag.IIC. "JY:!!IJ! !hl! I.Aninedten Boklwvpmu.o" , Cajo IIR'IIc.lcll'ontl~llt dl.'U~ artid.:s · la cnllquc du l.:•n intsm.: révulutionl18in: et Lcninc comme ~tratèttc de la Rt.hulut illn ~••llr!,!l~ >iM: l'onü'nll' la I<H." i"· cl l~s Bukheviks 1.'111!-o!nèrul cl t.'fl purticulic..'f .:c>mm<."ll tc deux des textes les plu• c<>nmts Je 1 .coin<' · "1.'1 :.ta i l'l la Révoluli(ln "el "I.e gauchisme . rna ludic int\mtilc du c.mmunismc " "!!!!~!!ln und drr ~" (l .'lndc\.1lo: l·'<mûs Monétaire ln!t..'TtlatiHnal , fh~·u Santlcr ( 10 1: 1 "On !i.m!!mfl!ma~E!! Gli!!J" .Bi!dlnpp""""' ais Illusion " '1 1t•~ • SanJ~:r thil l ' 1 L"•·st un~ ètudc sur la RDA ut snn liconurnic ( vnir dan~ la section All~maplc tk cc numc m l "fi!! .Arbeherkimpfe.!!! Tyrin .!lli-1980 . /\nth11lu~ic d'articles de .i<>llm,HJX i t<~liens ( ~.( 1 F l UmwellpoUdk ln lllal!and .Ein Land pildo!Jn douerbafkr Entwkklung une ~l'hrict•oH:i•~r ûnt§nuw .lngv;~r Sunili..'T ( 40 F) Polen1 Arbelter .wf delll Weg der Selbstbdre!un.c . 1 u.;im"n . wrst<>n a lkmande du li \Tl: " J>, • It>p.ll~ Xll-1!2 " (Spartacus ) ( 15 l' )

QRDINATEURS

Si Jl' IS~iblc . les mat\.'riaux pour les editions l'ran\)il isc ou angl~isc f>CII\'CIII é(rc Cll\'IWCS sur .~ .. ,, disqucttcs .Si <tuclqu'wl c11t inlérc"'',; t.l'IIYI!ir de$ lllillo!riaux d'Echange.' sur J isqucttcs, il d"'' enYowr '""' drsquctle vic..'Tl_I.C ct une nntic.:c ~ur la v..or.;inn Je Wl' 4u'il utili se .

RENCONTRES INTERNATIONALES DE WIILDCAT

De telles rencontres nnl cu h L'll à IK."'''in L'Il nuwmhrc <J l ut juin n J lne a utre est pr.:\'lte cu lllili 'J.l <'n ltal ic.lcs pr~unt<.'S mrt rL"!!J'')upC JUsqu'à 70 pt.'r'Sonnc~ de dillër~:nt s l'lii)S .1\\·ant lu première cmtkrcncc cl Jl'lllf les suivantes une puhlicati<m dilltincte "1ùader •a dtmne l 'cn~emhlc des lexies pr<:scnlés p<•ur ],., discussions (ces texte~ snnl en ullcmand uu 1..'11 ~nglitis ) .l'our tnut rcnscigncnK.'Ilt s'tlllr,-ss.·r :• Wildcai/Sisina , l'nslfa.:h JI'>H527 ,r>- lt i(I(IIJcrlin 3(• m

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Un texte de disc1.1ssion sur la situation économique mondiale Critique des livres : "Workers again5t Work "de Michael Seidman (Labor în Paris and Barcelona during the Popular Front) ("Les travailleurs contre le travail "à Paris et Barcelone durant le Front Populaire ) "Rivet Head" de Ben Hamper (témoignage sur le travail à G M) G. Davoust (H.Chazé) et la Gauche Communiste Internationaliste par R.Camoin. "Sabotage in the American Workplace" (Sabotage sur le lieu de travail aux USA) Ré~tonse è Comidad ( sur la présentation d'Echanges) Pologne : la vague de luttes de l'été 92 Un appel en vue du renouvellement des abonnements et de la vérification des adresses.

1

V ne mise au ooint

L'abondance des matières et des publications nous oblige à reporter dans le proçhain numéro la critique des revues suivantes: Discussion Bulletin ,Libertarian Labor Review,Collegamenti et Umanita Nova ,Courant Alternati( ,The PeDple , Worken Vanguard,News and Lett~:n,ln These Times.Against 'lbe Current,lndustrial Worker,Labor Notes,Hika • D'autre part . le retard dans la parution de ce numéro a fait que certains articles ou commentaires se réfèrent jusqu'aux années antérieures . --------------------------

- . ~ . . ... . : ~: ...... , .r ... ;,;- :~. t :': r ;~ . "'~~ . ·: ,... ~- "!'""··· ., ~ , ~ . .... '....b.~ ~. - -+~.-J;~ - ·•

A contre ~ syndical tt politique 13.11 me St Vincent de Paul .13004 Marseille ~ Jnfos , Humeurs Noires, BP 79 , Mons en Bareul , France

(dans chaque bulletin , les adresses de A lnlo dans 10 autres pays ) ~contre courant politique et syndical ,BP 2113 ,68060 Mulhouse Ccdcx.Franee

~ Against l'he Carrent , 7012 '!Michigan Avenue .Detroit. Mi 48210 ,USA Autbebtn c/o Unemployed Centre. Prior Housc ,Tilbury Plaçe .Brighton

- Blob, BM BLOB. London WC 1 N 3XX ,U.K.

Y! ,BM Cat . London WC 1 N 3 XX .U.K. Charlatan Stew. PO Box 31461 ,Scaulc, Wa 9H I03,USA

_... Class War , CW PO Box 772 , Bristol , BS 99 1 EG , U.K. , Colkgamenti!Wobbly c/o Renato Strumia ,Lunga Po Antonclli 13, 10153 .Torino

(dans chaque revue . adresses de Milan el Paris ) 'f.V.l Comida11 ,e/o Viccn;r.o ltaliano , CP 391 , llO 1 00 Napoli . Italie --::- Communiste (Le) (mentionner seulement) BP 54 .BXL 31 . 1 06() Bru ... cllcs

Confrontations OSL/Genève. cio CRAC ,Bd Carl Vogt. 1205 Gcncvc (le bulletin donne trois autres adresses en Suisse )

- Contre. BP 781 , 75124,Paris Cedex 03.Francc Counter Information , C 1 Pigeonholc Il Forth Street ,Edinburgh EH 1 . U K Courant Alternatif ,OCUEgregorc, BP 1213 ,510511 Reims Cedex, France

- CPR cio CDR , BP 163 . 75463 Paris Cedex 01 ,France CpgR ,cio MNE 23 rue Gosselel ,59000 Lille .France CRHMSS ,Il rue Malhcr, Paris Cedex 04,Francc Cultura Libertaria ,Apdo de Corrcos 16!!6 '!0 108() Vitoria , Espagne

Daad en Gedachte Sehouw 48-11 .8232 Lelystad . Hollande

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2 Demolition Derby ,CP 1554 ,Suce. B ,Montreal P 0 Canada Die Aktiqn ,Editions Nautilus.Hasscrsl.22,20:i0 Uamburg 80 , Gcrmany Discussion Bulletin , PO Bo · 1564 ,Grand Rapids .Mi 49'i01 .USA

Estiba (La ) cJdd Mar 97 . 011003 Barcelona. Espagne _ Etceter• ,Apdo de Corrccos 1.163 . Barcelona ,Espagne

Euroo.Counter Network, 121 Railton Raod London SE 24 . U K

Fifth Estate , 4(,32 Second Avenue . Detroit . Mi 411201.USA ~ Frondeur (Le) .BP 105 .94402 Vitry Cedex . France

Green Consensus.PO Box 20999.0akland .Ca 94(,20 ,USA Green Synthesis . LEC .Po &x 111511 .San Pedro ,Ca 90733 .USA

Heavy Stuff( voir Class War) Hérésies . BP 701 '! 751 (,2 Paris Cedex 04 France Hika , Posta Kutxatila 117 1 .4~0110 Bilbo . Espagne I.R.L. C/o ACLR 13 rue Picrrcc Blancc .69001 L:von . France ln These Times.2040 N.Mtlwaukcc Av . • Chicago , 111611647 . USA lnfoshop 56 A , 56 Crampton Street , London SE 17 . U K Interrogations , c/o 1 S . BP 243 . 75864 Paris Cede:-; 12

Labor Notes .7433 Michigan Avenue . Detroit. Mi 411210 . USA Lantern Waste,PO Box 346 ,Petersham NSW 2049 ,Australie L.eft Bank Distribution,4 142 Brooklyn NE? Seattle , Wa 91!105.USA

... Liaisons cio. Echanges ct Mouvement , BP 24 1 • 751166 Paris Cedex 18 - Libertarian Labor Review, Box 2K24 .Champaign ,Ill (, 1825 ,USA

..... Mordicus , BP Il ,75622 Paris Cedex 13 , France Mouyement Communiste , BP 1666 .Centre Monnaie , 1000 Bruxelles 1 , Belgique

Noir et Rouge chez DLE .20 Avcncu Weber . 93500 Pantin , France

Perspective Internationaliste (lntemational Perspective) Destryker.BP 118I .Centre Monnaie, 1000 Bruxelles ,Belgique (adresses en Grande Bretagne et aux USA dans la revue )

Phenii Press, Po Box 824 , London N 1 9 DL . UK PO Box 3305 .Oakland , Ca 94609 • USA

'- Prolétaire (Le},Ed. Programme ,3 rue Basse Combalot . 69007 Lyon ,France ( ce journal donne aussi une adresse en Suisse )

Quand Même ,Cercle Bemeri , c/o CNT ,33 rue des Vignoles, 75020 Paris

-.. Rebelles .APEL ,BP 378 , 75869 Paris Cedex 18.France ..... Resistante. PO Box 790 ,Station A . Vancouver B C ,Canada V6 C2 N6

Ruptures, BP 01 ,94501 , Champign Cedex ,France

7 1

Studs Terkel "Working " retrouveront la même façon de traiter ce sujet en laissant chaque témoignage apporter ses élél'!lents de réfl exion ct de commentaires . La seule différence est qu ·ces témoignages portent uniquement sur les insatisfaction. petites et grandes dans le travail et la manière dont pratiquement on peut surmonter ces fiustratrons . Il n'ell:iste Qu'en ne peut obtenu qu'en Grande Bretagne ou aux USA.

Beaucoup consacrés à la Yougoslavie avec des aperçus fort divers qui , généralement ne dépassent pas

des considérations sur le nationalisme .ethniques,Iinguistique. . religieu~es . etc. généralement assez superf~eiclles (certains qui soutiennent ailleurs les luttes nat ionales basque , palestinienne . etc.. sont assez gênés par ces explosions nationales) . .Subversion (n° Il ) y voit "une bonne guerre vieux-jeu des seigneurs de la guerre " Les mcdias donnent parfois des informations sur les problèmes économiques qui forment l'arière plan de la situation .Mais , même si aucune mobrlisation sur une base de classe peur y être vu, rien non plus de très signifi catif sur e qui existe SCIUS la forme d'une opposition aux conflits militaires et à la lutte pour des intérêts matériels .Comme par exemple la grève en février de 2.000 ouvriers de Belgrade pour le paiement immédiat des salaires de janvier ou les actions en mars de 5. 000 ouvriers de la ville de Zenica en Bosnie Herzégovine bloquant toutes les routes du district pour des revendications matérielle , le paiement de trois mois de salaires arriérés. des garamies d'emploi, la grève générale d'une journée des ouvriers serbes contre leur situation économique dramatique; la grève d'avril des mécaniciens de la compagnie JAT stoppa tous les vols; la grève de 10.000 mineurs de Bosnie. d'enseignants en Slovénie Voïvodie,. la Fédération des syndicats Indépendants de Serbie qui s'est engagee dans des grèves mais ne s'est pas vu reconnaître ce droit comme sa contrepartie en Croatie , droit échangé contre le soutien au gouvernemem de Zagreb ;le rassemblement de 100.000 personnes de toute la Yougoslavie (pour un· bonne part des mineurs) à Sarajevo • la capitale de la Bosnie -Herzegovine pour protester contre la guerre civile sous le slogan :"Nous voulons du travail . pas la guerre ".La grève de novembre des chemins de fer de Bosnie pour ne pas avoir pas reçu de salaires pendant des mois ... Tout cela sont des grèves dont nous n'avons guère entendu parler.Pas plus que la présentation du leader serbe Milosevic comme un "communiste dur" alors qu'il propose l'économie de marché et la libre circulation du travail, des marchandises et du capital .

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70 La grève des chemins de fer

Les cheminots se sont vu refuser une nouvelle fois le droit de faire grève . Les négociations pour un nouveau contrat ayant échoué , six syndicats impliqués ne purent que lancer un ordre de grève qui était très suivi et qui ne ~oncemait qu'une panie du réseau ferré .Mais , prétextant que cela_ pe~urbera1t _l'ensemble de l'économie ( les usines d'automobiles sont largement tnbutatres du ratl ),un vote du Congrès le 26 juin 92 impliquant l'obligation de reprendre le tr~vail a terminé _une grève de deux jours qui perturbait les transports de marchandtses et les servtces passagers à longue distance .Le vote aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des rep résentants a été quasi unanime pour imposer un_e période _de "refro!dissement "d_e 3 ) jours permettant de soumettre le confltt a un arbttrage .L arbttr~ dott recommander un règlement qui sera soumis au président Bush pour approbatiOn ; en général ce-s compromis qui deviennent alors obligatoires sont favora~le~ a~~ compagnies et les travailleurs n'ont aucun recours autre que de passer dans l1llegahte . ce qui signit1e perdre son emploi (Voir The People 1 t/7/92 et Worken Vanguard no .554 . 26/6/Q2

Against the Current n° 39 fait la critique de deux livres sur la longue lutte à Hormel (conditionnement de la viande , 1987 ):"On ne recule pas. on ne se rend pas, la guerre des travailleurs à Honnel "( Hage et Klauda , N. Y. Morow 1989 ) et "La lutte

pour un mouvement syndical démocratique (H. Green ,Philadelphie ,Temple University . 1990)

"Voyageurs au bord d'une Amérique en crise" (Sylvie Deneuve & Charles Reeve . T raffic Editions -65 F ) est un bref récit d'un bref séjour aux USA préélectoraux qui donne pourtant la mesure témoignée visuelle. témoignée ,discutée , vécue de l'abîme qui sépare des réalités de classe ( des banlieues aisées aux ghettos, de nantis de toute . orte y compris une bourgeoisie noire à la dérive sans fond des déchus ) .Devant l'intégration des syndicats . prisonniers de leur gigantisme bureaucratique de régulateurs dans le gigantisme du système , la lutte de classe fait surgir des phénomènes nouveaux comme cet agitateur professionnel , disponible à la demande, ce qui n'est pas sans rappeler la période héroïque du syndicalisme US .Pour nous , c'est certainement la plus intéressante partie de cet ouvrage .

Sabotage in the ameriun workpla(:e -Sabotage sur les lieux de travail aux USA­Martin Sprouse-Pressure Drop Press-1992 - 12 US $ -Cet ouvrage en anglais est uniquement un recueil d'interviews dans lequel des travailleurs de toutes les branches d'activité racontent individuellement leur propre histoire sur la manière dont le travail les dominent et comment ils essaient d'échapper à cette domination , voire de se venger des mauvais coups qu'ils ont dû y encaisser . Ceux qui connaissent le livre de

- Solidarity ,cio 123 Lathom Road ,East Ham ,London E6 2EA ,U K StgtJ Adversarv (Jhe) ,Po Box 78104 ,Grey Lynn ,Auckland ,Nouv.Zélande Subvenion ,Dept 10 ,Newton St ,Piccadilly, Ml lHW ,U K

-Temps Critiqucs.Ed. de l'Impliqué ,BP 331 , 38013 Grenoble Cedex ,France The Peoolt , 9141ndustrial Av. ,Palo Alto,Cal. 94303,USA

~ l"hée1ie E»mmuoiste , C.Charriere , BP 2318,13213 Marseille Cedex

-Wildcat Sisina, Postfach 360527,1000 Berlin 26 . Allemagne - Worken 'Scud , Box 15 , 138 Klngsland High Road , London E 8 2 NS

Worken Hammer, Po Box 1041 .London NW5 3 EU,U K Worlœn Vancu!l'd, Box 1377 ,GPO ,New York. NY 10116. USA ( si cette liste comporte des erreurs et des omissions , nous informer des rectifications à v apporter)

sur en publiés dans Courant Alternatif, novembre 92 ainsi que celui sur la Grande écrit un camarade .

3

Les médias ont largement parlé des manifestations et des revendications du "peuple " et de tous les albanais fuyant leur pays .

Après la "démocratisation " ,à partir de 1991 , l'information s'est tarie et encore plus les analyses sur la signification de certains événements : -les grèves des mineurs en janvier 91 principalement pour les salaires , les conditions de travail et des syndicats indépendants tout comme d'autres grèves dans la même période comme celle des chauffeurs de bus , les métallos, il n'y avait pas de jours sans grèves (et de manifestations contre le gouvernement (ex P.C. ) - la légalisation habituelle du droit de grève combiné avec les déclarations du P.C. et de tous les autres partis déplorant le manque de discipline au travail et des appels pour arrêter les grèves et les revendications de salaires après les élections du printemps 91 . -La plupart des revendications au cours de la grève de 27 jours de 350.000 ouvriers commencée fin mai, à la fin de laquelle les partis d'opposition furent intégrés dans le gouvernement .Cette grève attira l'attention des médias occidentales quand les leaders de la grève ( de la confédération des syndicats albanais indépendants ) demanda qu'un comité soit constitué pour élucider IJ:.~!:!!YP de 4 manifestant en mai .Outre cela, les revendications étaient largement~res(de 50 à 1 000/o d'augmentation ) sur les conditions de travail et les garanties sociales aussi bien que contre les anciens et nouveaux leaders du parti , en réalité dirigées contre ou refusant de prendre en compte la politique préconisée par les partis d'opposition et la fraction réfonniste du P.C. concernant les privatisations et la suppression des subventions aux denrées de base .

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4 --­" . Pen~ctive Internationaliste ,n° 23, été 92 , reparle des

grèves du printemps dernier sous le titre "Solida~ité de classe contre reunification nationale " de même que A ontre Co11rant n<> 34 ET 35 qui donn les "impressions de grévistes en Allemagne " d'après un article de Wildcat (allemand) et analyse "l'an Il de la réunification allemande : la grogne ~

L'article suivant extrait de Wildcat {Grande Bretagne ) n° 16 ,automne 92, sous le titre "Un Etat énergique et des tête molles 3 n'est peut être pas complet eu egard aux derniers événements touchant la "montée raciste " en Allemagne mais il peut en donner la mesure réelle : Ce qui suit n'a pas la prétention d'être une critique extensive de la manifestation de Hoyerswerda . C'est couramment le sujet de discussions passionnées à Berlin La manilèstation fut un succès sur certains points : beaucoup d'inscriptions . d'affiches (pendant quelques jours Hoyerswerda fut la ville la plus bariolée de la République Fédérale ) .Le jour mème . bien des choses furent discutées en général et cela eut probablement des conséquences qui allaient bien au delà du jour de la manifestation Au lieu d'évoquer ces discussions nous pensons attirer l'attention sur quelques

points faibles de l'antifasciste autonome et poser quelques questions qui ne sont pas malheureusement pas soulevées par quiconque .Ce qui suit est , par suite , le simple départ d'une discussion et non une analyse de toute la situation; juste quelques idées sur la manière dont notre lutte contre les tendances racistes et notre intervention dans la lutte de classe de 91 /92 peut se situer . Jusqu'en 1960 Hoyerswerda était un petit village de Saxe .Puis une "ville ouvrière " de 60.000 habitants fut bàtie en une nuit qui , presque tous travaillaient dans les mines de lignite Au debut des annees 80 la R.D.A. importa des dizaines de milliers de travailleurs bon marché du Mozambique et du Vietnam pour travailler dans .les mines de lignite de Cottbus Ils furent empilés dans des foyers ,fréquemment 4 à 5 par chambre .Avec la disparition de la R.D.A. et la fermeture projetée de la gigantesque mine de lignite à ciel ouvert , ils furent progressivement renvoyés dans leur pays d'origine .Environ 200 étaient encore hi. quand un groupe de fascistes chassa des marchands vietnamiens du marché hebdomadaire vers la mi septembre. Ceux-ci se retirèrent dans le foyer .Cette nuit là ,des pierres furent jetées sur le foyer .. . Pendant quelque temps , la direction de la mine de lignite avaient rendu difficile la vue des travailleurs émigrés. Par exemple , alors que le bonus pour un travailleur allemand était augmenté de plus de 800 DM , celui des étrangers ne l'était que de 200 DM ; simultanément , il leur était "offert " de terminer prématurément leur contrat. Au lieu de céder , ces travailleurs se mirent en grève pour réclamer l'égalité du bonus et la direction répondit en leur interdisant d'entrer sur le lieu de .travail . Des négociations eurent alors lieu dans les foyers sans résultats; trois heures après les attaques contre les foyers commençaient .Pour se débarrasser des travailleurs émigrés , l'entreprise aurait dû leur donner des indemnités de licenciement. (il y a aussi des rumeurs que les propriétairès auraient payé ou incité les fascistes ; des témoins les auraient w en train

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automne 92 essaie aussi d'approfondir l'analy e en replaçant les émeutes no~ seulement dans le contexte intérieur des USA mais aussi dans le contexte\ international dans" c la guerre du Golfe à la Gü~ïï~ ui CiaSst:":"Lii i'~tdii .:lii• li~ L.OS Angeles : le contexte d'un soulèvement prolétanen " est ausSI le titre crun article du nv 1 • automne 92 de la rewe Aulheben qui en donne le résume suivant : Déforn1 · .. par la presse bourgeoise . réduite à une simple "émeute raciale " par la plupart de la '' •auche " , la révolte de Los Angeles est la plus sérieuse révolte urbaine de ce- Siècle .L'article cherche à en saisir la pleine sigrntication en la situant dans le contexte de 1 re tructuration capitaliste et de la recomposition de classe .

The People (2517} parle de l'apres Los Angeles (et d'ai lleurs ) : le Congrès debk)quc de "l'aide " pas pour les travailleurs mais pour le monde des affaires . C'est encore plus le silence sur la lutte Je classe qui ne cesse pas mais dont les manifestations plus ouvertes , les greves n'ont que rarement la vedette . Pourtant elles ont pris plus d'importance dans une période récente comme si après des annees de restructuration, de licenciements , de révision en baisse de<~ contrats collectifs . le fond de la résignation avait été atteint et que les ··ésistances deviennent plus fort es et pl us généralisées . Le tàit que Clinton le démocrate (porteur des illusions dont parle le camarade américam ) ait été soutenu par une fraction importante du capital permet de dire que ces resistances plus importantes pour celui-ci que les révoltes dan!' les ghettos ont besoin d'être endiguées. The People du 22/8/92 donne des informations sur la greve , souvent violente dans le groupe de presse de Pennsylvanie "Pittsburgh Press" (cela renouvelle un contlit antérieur du même genre à New York dont le n° du 27 juin relatait la fin en précisant que le nouveau contrat signé par le syndicat était la trahison des intérêts ouvriers ) ainsi que sur une grève de six semaines de 1 . 700 travailleurs du Summit Medical Center à Oakland (San Francisco ) contre des réduction d'effectifs , de salaires et d'avantages .. Subversion (n° 10) reprend de la greve de Caterpillar sous le titre "Un monde . une crise " . greve qu'Against the Current n° J<) analyse sous l'angle de "I'UAW ct la défaite à Caterpill ar" en y voyant une crise de strategie et de leadership. Ravenswood revient encore souvent dans les reports sur les luttes : nous reviendrons sur la longue grève de cette fonderie dont la particularité fut que les travailleurs et les syndicats durent pendant des mois chercher qui etait leur veritable patron (Worken Vanguard n° 551 , 15/5/92 .ln these Times (n° 32/33 )s'interroge sur le· traité Nord Américain est ce que le traité va introduire aux USA les salaires mexicains ? et dans le n° 34/35 souligne que la vic de loisirs échappe de plus en plus au travailleur américain (si les tendances actuelles se maintiennent conclut cet article, es travailleurs américains travailleront en 20 12 une moyenne de 60 heures par semaine cinquante semaines par an ) .c'est aussi le thème développé dans The People ( 30/5/92 ) : " L'américain surchargé de travail : le déclin imprévu des loisirs ". _/

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qu'au~une espèce de reprise n'est en vue dans l'horizon immédiat .Mais les espoirs sont là el les nouveaux dirigeants peuvent bien ne pas ètre capables de les tempérer . Et comme ces espoirs !>cr ont inévitablement brisés . il peut y avoir la possibilité d'un nouveau cycle de luttes. ln These Times (30/9/92) essaie de voir les conséquences pour l'impérialisme US de

l'abandon de la guerre des étoiles sui te à l'effondrement de la puissance russe dans un art icle "La guerre des étoiles • conversion de la stratégie de J'initiative de défense en

st ratégie de l'initiative de la domination de l'Espace "- Workers Vanguard n" 550 . l/S/92 parle de la "banqueroute du capital américain

Beaucoup a étè dit sur les émeutes de Los Angeles et d'ailleurs ;mais passée la période où le spectaculaire escamote la réal ité , c'est le silence .Ciass War n° 55 don ne la paro le à un rés1dcn t de Los Angeles qui dévoile "la réelle vérité de ce qui est arrivé durant cet te insurrection massive ".On trouve aussi un témoignage sur la

"révolte des prolétaires de Los Angeles " dans Quilombo n° 3 .A Contre Courant reprend un texle de Révolution Internationale ( C.C 1. ) avec les theses habituelles de ce groupe que "la bourgeoisie a provoqué au moment et dans les conditions de

son choi-< un événement de toute façon inévitable " . Counter Information (n° 34 )

sous le tit re "13urn flaby Burn " publie des extraits d'un tract produit par ASA, PO Box DOS , Oakland ,C'al. 94609 . avec la conclusion : "Les émeutes surgissent qua nd la colè re qui s'est accumulée pendant des années explose . Cette colère devient du pouvoir ".Subversion no 10 sous Je titre "le rêve californien " reprend une autre

lhéorie • "La partici pation des gangs ( les Bloods et les Crips ) aux émeutes etait la part icipation de tàctions dans le capitalisme combattant pour leurs propres intérëts .. plutôt qu'une seule émeute , il y avait deux émeutes qui se développaient simultanement : une émeute de classe et l'émeute anti sociale pro capitaliste qui venait en parasite sur la première ... Le même article critique une autre théorie selon laquelle

la plus grande partie de la classe ouvrière n'est pas en fait de la classe ouvrière du tout mais de la classe moyenne .Sous la classe moyenne est une classe d'appauvris .

régulièrement chômeurs que l'on peut appeler une sous-classe . Subversion ajoute : " C'cs théories sont des ordures réactionnaires .. la classe ouvrière est une classe

) unique de par sa position dans la société ne possédant rien d'autre que sa capacité de .,· travail Les emeutes de Los Angeles son t un des nombreux signes d'une lutte de . dass~.: en dcvdoppcmcnt dans le monde entier au cours de la période récente .Le

( J•rolttairc n'' 4 1 () pronost ique que "Les Il am mes de Los Angeles annoncent le futur

\_ incendie prolétarien ".Pour un aa1ide de Il Manifesto du 8/5/92 reproduit dans Co nfrontations n° 18 "la révolte devient politique. Against The Current (septembre octobre 92) essaie de démêler ce qu'est "Los Angeles après l'explosion ,

au de la de la rébellion " C'était aussi le thème d'un art icle de PerspecCive Internationa liste ( n~ 23 .été 92 ) qui à ce sujet essaie de "dissocier la révolte sociale

de la haine raciale " Dans un SLlpplément spécial consacré aux émeutes Workers

V:wgt~ard ('4/5/92 ) titre " Les travaill eurs , les noirs , les latinos , les asiatiques

doivent s'organiser pour balayer ce système raciste pourri ".WildcaC (U K )n° 16 ,

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de discuter ensemble). La nuit suivante , les fascistes revinrent et cette fois ils étaient deux douzaines .Les travailleurs finalement perdirent patience ct passèrent à la contre attaque. Après cela , les attaques se déplacèrent vers les foyers de réfugiés demandant l'asile politique et s'intensifièrent chaque nuit qui suivit. Les fascistes venaient de

toute la région environnante et graduellement environ 300 personnes s'assemblèrent autour de la scène , applaudissant chaque fois qu'un projectile atteignait son but. La foule comprenait un certain nombre de jeunes qui cherchaient la bagarre avec la police et qui se fichaient éperdument des fascistes et des émigrés .Pendant des jours l'Etat adoptait un profil bas avant .d'intervenir pour transférer ailleurs la plupart des travailleurs émigrés et les réfugiés le 29 septembre ; ils passèrent à travers la haie des

résidents du voisinage qui applaudissaient .

Hoyerswerda fut la plus grande mobilisation sur cette question .En mème temps . elle révéla l'accord la plus parfait entre l'Etat et la gauche : des brochures , tracts et

journaux alternatifs jusqu'à la presse Springer du Morgenpost s'étalait un accord sur le point que les Ossis (Allemands de l'Est ) devaient apprendre la démocratie . Les journaux alternatifs allaient jusqu'à demander que la police fédérale installe de barbelès et des lois plus strictes pour les Ossis .Le 9 septembre un convoi de quelque

1.000 participants quitta Berlin pour une" manifestation anti raciste" à Hoyerswerda . Après s'être rassemblés sur un parking hors de la ville , la manifestation se dirigea vers la ville nouvelle , un mélange incroyable de cabanes à lapins style 1960, blocs de ciment l'un après l'autre commençant visiblement à se désintégrer- bàtis pour la classe

ouvrière dans l'ère du "socialisme réel ".Les slogans habituels . c'était : "Les nazis dehors , les étrangers avec nous " ( ne trouvant rien d'autre de meilleur à dire nous restâmes silencieux ) ; il y avait ceux qui . l'écume à la bouche. se plantaient devant les blocs d'immeubles pointant un doigt vengeur vers les gens aux balcons en criant :

"Vous devriez avoir honte " , " tous ceux qui restent silencieux approuvent " . "les

nazis dehors " .Des cris aussi clairs d'un point de vue polit ique furent suivis d'actes • des voitures furent attaquées et des pierres jetées contre les habitations privées .

Alors la police forma un barrage mince devant le foyer déserté pour que la foule n'aille pas plus loin. Ce qui fit que des manifestants commencèrent à briser des plaques de ciment et à se préparer à charger les flics mais ils furent immédiatement entourés par d'autres pour les empêcher d'agir Les manifestants masqués répliquèrent avec des cris "reformistes autonomes " . des coups . frappant les uns ct

les autres à coups de bâton. Finalement • les leaders de la manitèstation décidèrent de faire demi tour. Nous ne pouvions rester plus longtemps dans la manif avec des slogans moralistes . antifascistes dans une grande confusion et cette agression dirigée partout à chaque participant ; 5 d'entre nous quittèrent pour s'enfoncer dans le "territoi re ennemi " .Alors que nous marchions dans la ville , nous n'avons rencontré

que des gens étaient horrifiés par les attaques contre les étrangers- mais qui ne voyaient aucun moyen d'intervenir personnellement et au moins exprimant clairement

qu'ils pensaient que tout cela était de la merde .. Une jeune femme déclarait :tous les vieux pensent comme ma mère que ce que les fascistes avaient fait était bien. Plus

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tard n, nous tUrnes embarrassés pour répondre à ceux qui nous demandaient d'où nous venions Quand nous sommes retournés dans la manifestation , elle se tenait devant un autre cordon de BGS. Des négociations durèrent pendant deux heures. C'ette fois encore la pression extérieure avait de nouveau soulevé de violentes disputes dans les rangs. En même temps son caractère s'était aussi modifié :un

1 nombre croissant de jeunes de Hoyerswerda commençait à se joindre à la manifestation et faisait des appels dans le haut parleur. Un vieillard de son balcon brandit un drapeau rouge et fit descendre des boissons , d'autres distribuaient des sandwiches au:oc: manifestants ... . La nuit venait quand on nous donna l'autorisation -avec un pasteur en tête - de commencer à manifester. Nous étions environ in millier et vraisemblablement un autre millier sorti des maisons pour nous rejoindre; à la fin nous étions bien trois mille , c'est à dire que plusieurs centaines d'habitants de Hoyerswerda nous avaient rejoints soit devant , soit derrière , soit sur les trottoirs mais pas mal de plus courageux s'étaient mis dans nos rangs ).La manifestation parvint finalement devant un foyer où 21 émigrés du Mozambique résidaient encore. lis restaient dans les deux étages supérieurs ( probablement Il ème et 12 ème ) et agitaient des draps blancs aux fenêtres. L'émotion était à son comble . "Nous avons une chanson pour vous" .Et alors des hauts parleurs déversèrent à pleine puissance :

N "A bas l'Allemagne ".A ce ent la lu art des manifestants masqués découvrirent l'çnfaot gui existait en chacun <feux . ils commencèrent à danser et a cner e JOie. La solidarité internationale éta1t revenue; la manifestation était un succès complet , au moins pour tous ceux qui pensaient qu'il auraient à se battre avec 60.000 fascistes et qui voyaient maintenant qu'il n'y avait rien de cela. Pour chacun un certain nombre de questions restaient ouvertes : 1 )Avec la nouvelle loi sur les étrangers, avec les groupes fascistes relevant la tête à la frontière polonaise, avec les attaques systématiques sur les foyers d'étrangers et en plus les travailleurs africains et les demandeurs d'asile chassés d'Hoyerswerda par l'attitude de la police et des politiciens • l'Etat Fédéral prépare un nouveau secteur de l'exploitation du travail (illégal ) de plusieurs millions de nouveaux immigrants ". Hoyerswerda" était le sommet provisoire d'une campagne d'Etat contre les immigrants venant ici et les étrangers qui y vivent déjà . Cette constatation est remarquablement similaire à celle de 1986 / : les industriels de la République Fédérale sont face au problème d'une immigration en déclin marqué ( dans le bâtiment , la restauration et l'agriculture on se plaint du manque de main d'oeuvre ) après que plus d'un million venus de l'Est aient franchi la frontière en 99 et 89 . Dans les papiers d'analyse et de stratégie à usage interne , les industriels et leurs consultants assument que la République Fédérale aura besoin de plusieurs millions de nouveaux immigrants dans les années 90 .Depuis quelques mois maintenant les politiciens s'agitent sur la "question des réfugiés " ( bien que ceux qui demandent le statut de réfugié soient une faible minorité ) .La R.F.A. a besoin de plus de travailleurs immigrés qui ne doivent pas venir en toute confiance mais en travallleurs intimidés èt "tolérés" .L'Etat tente des expériences : de grandes vagues d'immigrants ont déjà conduit à des explosions dans la classe ouvrière, mais également ont amené un vent nouveau dans les luttes de classe ( les grèves "italiennes " dans les années 60 ,

67 Aufbeben ,n° 1, automne 92 ,à propos de Maastricht, et de l'unité monétaire européenne , pose le vrai problème de la nécessité , dans le développement du "Nouvel Ordre Mondial ", pour le capitali!\m~ · eurup~t!1i · ut: s'utitl' poliiilJ\lt!IÎit:üi contre le prolétariat .Le revers de la médaille seran pour la classe capttahste , la perte de la flexibilité que donnait dans cette lutte contre le prolétariat la possibilité de jouer sur les registres nationaux .(Note d'Echanges : c'est seulement en partie vrai J 'unité économique et monétaire de l'Europe s'inscrit aussi dans la compétit ion mondiale et tend à garantir aux multinationales européennes un espace économique ct partant politique à leur mesure et une harmonisation structurelle profitable ;c'est aussi une tentative d'échapper à la domination impérialiste US ) Lantern Waste est une nouvelle revue australienne ( n" 1, septembre 92 ).lJ ne

longue introduction explique les raisons qui ont conduit quelque individus d'idées proches à publier une série de notes et commentaire dans lesquels ils essaient de comprendre le monde dans lequel ils vivent en s'armant d'un outil spécifique : la critique ( qui signifie dans leur optique l'examen rigoureux de tout phénomène social sans essayer de parvenir à une conclusion . Mais ils souligne leur attachement évident à ce qu'ils appellent "une tendance très réelle dans la société qu'ils sont conduits à appeler comme d'autres la tendance communiste qui est produite par cette sociétc ct qui pourrait bien la transformer" .Ce premier numéro est effectivement une réflexion "sur la technologie , sur les perspectives de l'Union Soviétique replacées dans la tendance politique moderne du capitalisme, sur la réconciliation de la théorie et de la pratique en Histoire , sur la relation entre racisme , capitalisme et Histoire " des notes sur la religion et une critique de revues .Le Prolétaire no 417 ,donne des documents sérieux sur les "convulsions économiques du capitalisme "

Beaucoup d'articles qui ne valent pas d'être cités sur les élections américaines .Par exemple dans ln These Times n ° 27 à 34/35 (juin a septembre 92 dont ~n titre donne l'approche :"Sur les candidats a la présidence et leurs programmes et d1scours plus ou moins vides" . The People (25 17 ) souligne que la montée du chômage rétablit la vérité quant aux bavardages sur la "reprise ". Mais d'autres écrits en cette occasion touchent des questions plus précises sur le fonctionnement du capitalisme US .Donnons quand même l'opinion d'un camarade américain ( 15/11/92): " ... . La victoire de Clinton aux élections a manifestement soulevé beaucoup d'espoirll parmi beaucoup de gens - particulièrement dans les groupes sociaux qui au cours des 12 années passées ont été exclus sous la férule républicaine . Il y a un sentiment vague mais largement répandu qu'après janvier "les choses vont changer " .Déjà Clinton devient très prudent , avertissant chacun de ne pas placer ses espoirs trop haut .Significativement quelques jours après l'élection ,la Chambre de Commerce , u~ groupe des affaires très influent • publia un communiqué que la récession pourrait bien connaitre une troisième vague , ce qui confirme plus ou moins les indices

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Pt:-r ... pectives Internationaliste n°22 fait une réponse au CBG dans "Développement de la théorie révolutionnaire et regroupement " ; dans un autre teste sur "le projet révolutionnaire qui est une "lettre ouverte aux camarade de la FECCI " il est fait reference au. "Princ.pes. de base " énoncés dans la brochure de présentation d' Echanges et Mouvement ,nous reprendrons cette discussion sans trop saisir le sens de cette rétë rence à propos de débats internes a\1 C.C.L avec l'auteur de l'article

1 vict tme apparemment de la chasse aux sorcières habituelle à ce type de groupe . Le no 23 . été 92 , veut se mouvoir ''Vers une nouvelle plate forme révolutionnaire " et appuie son argumentation sur des textes de discussion, "sur la nécessaire rec:ompositîon du prolétariat " ( de G. Sabatier ,dont la premiëre partie est dans le n° 22 ).sur "les tâches des révolutionnaires marxistes d'aujourd'hui" (contribution à une onférence du g roupe indien Kamunist Kranti) et par une critique d'un livre du C.C.L

sur la Gauche Holl andaise ( rappelons à propos de cet ouvrage anonyme la polémique oulevée par l'auteur sorti du C.C 1. qui revendique la paternité de son travail d'érudit

- voir Echange no 7 1 , p 52 ) (rappelons que l'ensemble des textes cités de P<.:rspective Internationaliste existe en français et en anglais -voir liste d'adresses ). Midnight Notes ( voir Echanges n° 65 pour une présentation de ce groupe et de ses

publications )vient de publier un ouvrage reprenant différents textes publiés par cette 1endance aux USA ( s'étant exprimé dans Je passé dans des revues comme Zerowork l't The Owl ). L'ouvrage intitulé "M1dnight Oil " a regroupé ces textes en trois parties Oil workers and oil wars, The work/energy crisis ,The new enclosures , 1982 -1992 l Jne critique sera publiée quand cet ouvrage nous sera parvenu . nous ne disposons

pour le moment que d'un chapitre de la première partie intitulé "The post -energy crisis ,US working class composition " qui explique que "la stratégie de l'accumulation qui sous-tend le choc pétrolier des années 70 était d'accroître la mécanisation aussi rapidement que pol>sible et aux USA de prévoir à quelle vitesse les salaires pourraient être diminués" . Quilombo n°3-septembre 92 pense que le sabotage dans l'informatique constitue un

contre pouvoir; LP point d'Interrogation ( Printemps/été 92) outre un texte sur ''l 'alternative radicale évoque les fascisme : Chemises brunes et pantalonnades avec la reproduction d'un texte de Chazé : le crime des bagnes nazis . Noir et Rouge consacre entièrement son n° 26 ,été 92, au dossier des médias .Les titres d'articles sont : Les médias : un enjeu politique et social à l'échelle du monde +

Les. médias nous mènent en bateau- Les pieds dans le PAF- La télé , miroir des USA -Media ct pays de l'Est : l'omission sli,lective - Les médias et la question palestinienne - Entreprise et communication - Réseaux télématiques - Media propagande contre communication militante. Wildcat (UK) n° 16 ,automne 92 donne un "Guide de la récession pour prolétaires " . une tentative d'expliquer simplement les termes dont les médias inondent le marché pour tàire avaler l'austérité .C'est ce que tente d'une autre façon Courant Alternatif n''2J , n<~vembre 92 .en essayant d'expliquer les mécanismes du système monétaire européen

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les grt.-ves "turques " au début des années 70 , etc .. )Au contraire des mesures antérieures visant à "intégrer les hôtes travailleurs -~ la politique présente est orientée pour ~rendre l'immigration précaire " : des permis de travail pour les personnes demandant le statut de réfugié ., l'érosion des lois sur l'asile politique • la nouvelle loi sur les étrangers , la tolérance pour les groupes fascistes , les campagnes médiatiques sur "l'avenir de l'asile politique (conditionnement raciste de la classe ouvrière indigène ) ,les grands cris des médias sur les attaques contre les "étrangers" ( avec toutes les affabulations possibles }.Ce sont tous les llSpects d'une stratégie de l'Etat qui vise à préparer le terrain pour les immigrants qui vont venir dans les prochaines atmées.

2 )Cette campagne est aussi dirigée contre la classe ouvrière et , en particulier , contre la menace dr luttes dans l'ex R.D.A. Les nombreuses attaques contre les foyers d'émigrés ne donnaient lieu dans les années passées qu'à de brefs articles dans les pages reculées des journaux. La ~maine au cours laquelle la presse déplaça 1 récit de ces attaques à la première page du journal. quelques centaines d'ouvriers de Tridelta Werke ( une société d'électronique ) occupaient le carrefour d'autoroutes de Hermsdorfer à quelques kilomètres de là , stoppp.nt la circulation pendant tout le vendredi aprës~midi . Us venaient de découvrir qul~ Tridelta de\'a.it être fenné. Cette sort~: de lutte était sans précédent dans l'histoire de la R.F.A. ( au mieux l'occupation d'une autoroute durait une minute sous le contrôle strict des syndicats et après accord avec la police et n'était pas , en aucune circonstance autori.sée à se prolonger ).Dans les mois a venir, des centai nes de milliers de licenciements sont envisagés dans l'ex-RDA .Et dans la région d'Hoyerswerda deux événements vont prendre place comme partout ailleurs dans l'ex R.D.A. : deux jours après la manifestation , les loyers vont être augmentés de 5 ou six fois leur montant actuel. Un app!lrtement d'une pièce dans l'un de ces glorieux blocs de béton coûtera maintenant 250 DM par mois ( 900 F ). Deuxièmement, à la fin de l'année, la réglementation sur le temps de travail partiel cessera de s'appliquer: environ 60.000 ouvriers à Hoyerswerda. travaillant à la mine de lignite à ciel ouvert et ait conditionnement du charbon et tout doit être réduit à la fin de l'année. Le chômage va décupler. Qu'arrivera-t-il avec les ouvriers en révolte ? Qu'arrivera-t-il s'ils découvrent leur force dans la région ? La classe ouvrière de l'ex R.D.A. n'a pas cessé de lutter et d'opposer une résistance de chaque instant depuis que 1~~, R.D.A. a été conduite à la faillite. En soulevant la "haine des étrangers " deux choses peuvent être atteintes : on désigne un bouc émillsa.ire à leur portée pour leur propre situation d'appauvrissement et en même temps , tous les Ossis sont proclamés racistes potentiels pour les intimider et mettre une chape sur les luttes de classe qui cherchent à percer.

3 ) la baine pour les étrangers vient d'en haut On trouve d'innombrables réactions isolées ( dans la famille dans les HLM "allemands" , dans les groupes de différentes nationalités ,dans les usines , dans les heures de loisir , etc.. . )à 'l'incertitude et dans quelques cas à l'aggravation des conditions matérielles pour le million d'immigrants venus de l'Est • à la stagnation des

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luttes dans la R.F.A . . au rejet général de l'expérience de la "réunification " . aux évén ments traumatiques de la politique étrangère (la guerre du Golfe . la guerre civile en Yougoslavie ... )Il y a une crainte diffuse concernant le futur ( l'écologie , la guerre , le chômage massif ou tout un tas de raisons ).C'est une agression croissante et une tendance grandissante de rendre "beaucoup trop d'étrangers " responsables pour ses propres problèmes et même encore plus lorsque ces craintes sont projetées vers le futur. Les gens deviennent plus agressif'i .Et en général , la situation rappelle les années 60 et les clichés sur les "Itakers " ( les Ritals ) comme étant paresse.ux ,tàisant baisser les salaires, draguant les femmes allemandes, etc .. . Deux choses sont différentes : aujourd'hui , il y a beaucoup plus de mouvements mais on est loin de retrouver la combativité et l'esprit de révolte des années 60. Cela facilite l'exploitation par l'Etat dans son propre interèt de ces tendances au sein de la classe ouvrière .

4)11 n'y a pas de "gauche " dans un mo11de qui se sourie aussi peu du "monde prolétarien et pourtant si prompt à blâmtr le "racisme , le fascisme, le sexisme , la teutomania • etc ••. lorsque les problèmes surgissent. Ces slogans visent avant tout à maintenir la présente réalité sociale et à ne voir les choses qu'au niveau moral . La mobili ation qui suivit Hoyerswerda se fit sous le drapeau de l'outrage à la morale ·''Vous nous rendez malades et maintenant nous allons vous montrer ce dont nous sommes capables " Quelques antifascistes voyaient cela comme une "expéditio n punitive " et agissaient en conséquence . Ils continuent de penser après les événements que "90 à 99%" des habitants de Hoyerswerda sont des fasc•stes" Personne ne prend la peine de voir s'il y a un problème réel entre les "étrangers " et "les habitants d'Hoyerswerda " ( tous sont des "nouveaux venus") et comment tous ont vécu cette situation jusqu'à maintenant Ce sont des problèmes qui existent dans tout théâtre altematif/gauchiste et dans tous les squats dans lesquels des camarades allemands et des étrangers essaient de vivre ensemble. Par exemple il y a eu aussi des bagarres entre africains à Kreuzberg dans les pubs parce que ceux-ci essayaient de sortir avec les femmes; il y a eu aussi des bagarres dans des manifestations entre allemands et "étrangers ".Est-ce un "accidentn quand cela arrive dans notre cercle restreint ? Est-ce du racisme quand cela arrive ailleurs parmi des travailleurs ? et que di re si cela arrive entre réfugiés?

"Hoyerswerda " fut et est utilisé par la classe politique( des républicains neo-fascistes jusqu'aux Verts) pour leur propre intérêt. L'Etat a créé un fait accompli quand , délibérément, il s'empressa d'évacuer les "étrangers en danger" par bus: une invitation pour les nazis et leurs suiveurs ivres à continuer .Cela réussit bien mieux en tant que spectacle d'Etat dirigé contre les nouveaux immigrants que la brutale expulsion des réfugiés albanais d'Italie - dans ce cas , l'Etat était visible -, en Allemagne . la "réaction des gens " est présentée comme quelque chose derrière laquelle l'Etat peut se cacher ou à laquelle ilpeut mème s'opposer .La campagne est mieux préparée et mieux planifiée à l'avance que la "Fiutkampagne ~ -qui dénonçait l'afflux de réfugiés principalement par Berlin Est- en 1986 ( à cette époque la campagne de l'Etat visait à développer une

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coupes sombres et en vue d'accroltre la "productivité ".Au présent niveau d'organisation ,les travailleurs sont pratiquement sans pouvoir pour résister à ççtte pression . " .

Dans Dissent (printemps 92 ) Castoriadis tente sous le titre "The crisis of Marxism , The crisis of Politics " d'amalgamer sa critique

antérieure du marxisme ,la crise présente du système ru sse et ce qu'il pense êt re de la çrisc de la pmitique ; l'e•1semble reste très ambigu mais c'est un resumé bref et relativement clair des positions de l'auteur (copie a Echanges ).Philadelphia Solidarity vient de republier en une petite brochure un texte ancien de Castoriadis "The revolutionary Prqect" paru dans Solidarity vol 8 ,n° 7, 1977.

Dans Subversio11 n" Il une critique des positions théoriques du groupe anglais Class W~tr telles qu'elles sont présentées dans une brochure "Unfinished Business .. the politics of Class War " ( f 4.50 ).Cette brochure est le point de vue officiel de Clas War sur l'ensemble des questions que pose dans le quotidien -et dans le fut ur -la société capitaliste .Cela vaudrait d'y consacrer une critique détai llée qui viendra . oeut-èt~

\~v_; 'lr:.2~tkforum~e discussion de_Çlass_War_.:.. les articles sur l'Europe . sur Oxford , sur. les verts sont recensé · sous ces rubriques . Les positions de Class War sont exposees dans "Quelques pensées sur le rôle de la Fédération "Ciass War" Sous le titre "La charge de la brigade légère " . le responsable regional du NUM . David Douglass revient à la charge dans une critique justifiée des groupes trotskystes ou autres du même genre . en y amalgamant sous la même étiquette ceux qui , comme à Echanges , se refusent à identifier le mouvement autonome de base avec les syndicats ( les mineurs et le NUM en l'occurrence ) . Un texte du même genre a fait l'objet de la brochure d'Echanges mentionnée par ailleurs "Good bye to 1he unions. "

The People ( 8/8/92) développe l'idée , que l'on retrouve dans be.aucoup de textes que "L'automation sous le capitalisme détruit sans cesse les emplois". H ilut dans son n° 28 discute de "la violence comme forme d'action politique " Comidad no 81 , juin 92 évoque l'idéologie du travail et donne une correspondance sur la question de l'unité du mouvement anarchiste et sur l'éloge de la négativité .Comidad -septembre/octobre 92 • n° 81 , fait une présentation de Demolition Derby (revue canadienne dont il a été parlé dans Echanges ) classée avec Fifth Estate , Anarchy et le Point d'Interrogation dans la zone de "l'antiautoritarisme primitif" en particulier avec la critique d'un texte ( D D n°2 ) "Les racines bourgeoises de l'anarcho-syndicalisme " .Ce même numéro de Comidad contient un échange de correspondance avec C.Scarinzi (Collegamenti) sur des sujets divers (question nationale . organisation anarchiste , intellectualisme et anti-intellectualisme , limites du capital ).

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/ faire la critique des illusions que peut contenir l'espoir ou hien d'une rénovation

(

syndicale po!isible tout en assumant la fonction de régulateur sur le marché du travail ou d'un syndicalisme révolutionnaire , le mieux est de lire les textes qui sont consacrés à ces tentatives . 120 F. pour 6 numèros à l'ordre de Gras , 41 rue des Ma rais . 952 1 0 , St Gratien .A contre courant no 38 , octobre 72 fait l'historique de

'..,_ la lormation de Sud(Solidaires ,Unitaires et Démocratiques ) • syndicat indépendant des Postes après la grève des chauffeurs postiers de novembre 88 qui avait conduit à l'exclusion de la CFDT du syndicat parisien de la poste et évoque les problèmes de tout syndicat alternatif coincé entre l'ostracisme des directions et le pilonnage des centrales ollicielles

Le mène débat sur un syndicalisme alternatif est poursuivi d'une manière plus concrète dans Ruptures n° 59 , octobre 92 , qui parle , à l'occasion d'une polémique avec la C'NT sur la question de représentativité de "reconstruction d'un outil syndical intcrprotessionnel lutte de classe pour contrer les tenants d'un syndicalisme d'accompagnement .L'llmanita Nova (6/9/92° voit cette perspective sous la forme d'un "syndicalisme autogestionnaire "Cette polémique se poursuit dans le no 60.octobre 92 avec des réponses de la C'NT

On renonce à parler du roman policier qui présides aux destinées de la F.E.N. , la fëdération de l'éducation nationale , avec son cortège d'exclusions , de procès , de manipulations , etc ... bien que tout cela ne vienne pas par hasard mais recoupe tout un ensemble de transformations dans la profession enseignante et dans le rôle du syndicat .Des dissidents de la F.EN. ,ex membres de la tendance Ecole Emancipée, publient un bulletin "La tache d'encre " ( 12 F , abonnement 50 F ,Christian Denamand, 94 rue Marcel Pagnol,40280 ,St Pierre du Mont ).A Contre Courant (n" 36 . juin-juillet 92 ) évoque le licenciement d'un prof de math de l'Isère avec la complicité du SGEN CFDT et du SNES . Un article d'A contre courant • n° 39 , novembre 92 donne le détail de ce qu'il appelle une bataille de chiffonniers ainsi qu'une chronologie des fàits pour s'y retrouver A Contre Courant n° 35 reproduit un article du Monde Libertaire n° 872 sur le "desert syndical français " . le n° 34 contient une controverse sur le travail de nuit des femmes qui souligne que l'harmonisation européenne du travail de nuit n'est pas vraiment une régression en France car il y a belle lurette que les femmes travaillent de nuit dans un certain nombre de professions "féminines "(infirmières par exemple). Wildfat (UK)n° 16 , automne 92 consacre un article historique sur le "Bon syndicalisme vieux-jeu " et ses relations avec le mouvement de base en Grande Bretagne. The People ( 5/9/92 ) tente de répondre à la question "Pourquoi les grèves disparais!'cnt comme arme pour le mouvement ouvrier?" : " ... comme de plus en plus d'emplois disparaissent, la compétition pour l'emploi s'intensifie .Pour les capitalistes. l'opportullité d'abaisser les salaires et le niveau de vie est de plus en plus présente alors que s'accroit leur pression sur les travailleurs pour leur faire accepter des

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solidarité ).Cette politique conduisit aussi à dissoudre énormément la solidarité dans les groupes constitués et la gauche libérale. Aujourd'hui pratiquement chacun , de la gauche à la droite • des verts aux bruns , de l'Eglise aux "pro droit d'asile " , des turcs aux Ossis sont tous d'accord sur deux points : d'abord nous n'avons rien obtenu contre les étrangers , ensuite, le bateau est plein. Les seuls qui ne sont pas dans cette galére • ce sont les industriels .Le Wirtschaftswoche (journal économique) titre en première page "Il y a encore de la place dans le bateau " ajoutant cyniquement que tout ce bruit est uniquement électoral . Le C.D.V. essaie de regagner des voix avec la question du "droit d'asile" Lafontaine, qui pendant des années a compté parmi les plus féroces démagogues s'opposant aux demandeurs d'asile et aux immigrants de l'Est • a posé pour les media sur la place du marche d'Hoyerswerda . Un bulletin alternatif demandait une police des frontières et des barbelés contre les Ossis qui ne seraient pas mûrs pour la démocratie La gauche allemande , plus ou moins "nationalisée " elle·même (des verts aux ouvriers sociaux autonomes ) envisage au mieux une "politique d'en haut " comme un travail de rue .Leur pratique confirme la vision fasciste du monde : s'opposer a la gauche et à leur Etat .... 6) L'Etat d'Allemagne de l'Ouest utilise les fascistes .L'Etat allemand ne peut pas s'occuper des "nouveaux !anders fédéraux" aussi intensivement qu'ille souhaiterait et d'une maniere à laquelle ceux de l'Ouest sont habitués Il y a peu de présence policière, les travailleurs sociaux sont rares, etc .. Mais cet Etat est en train de sortir de sa position de faiblesse . Le sud de l'Italie est un exemple de la manière dont une présence faible de l'Etat n'engendre pas du tout l'anarchie: c'est la maffia qui assure les fonctions de l'Etat .Hoyerswerda montre que cet Etat peut utiliser une douzaine de fascistes pour démontrer aux étrangers , avec l'aide des médias (y compris celles de la" gauche" ) que le vent du changement souffie maintenant : c'est pour cela que ceux qui ont fui Hoyerswerda vont contiruer à subir de mauvais traitement d'une manière exemplaire ( ségrégation • par de légalisation • etc ... ).pourtant le pouvoir d'Etat est réellement trop faible dans la zone de ce qui fut autrefois la R.D.A. et pas seulement contre les hooligans .Il n'a pu par exemple mettre un terme aux occupations d'autoroutes, aux grèves ,e tc .. . Quelques fascistes ne sont certainement pas assez pour y remédier. D'un autre côté , il faut trouver des excuses : on ne peut pas ouvertement envoyer des troupes entraînées à réprimer les désordres civils juste un an après la réunification .Maintenant on a trouvé une excuse pour cela . Engrangé par les politiciens et les médias , il y a maintenant des attaques systématiques sur les foyers d'immigrés dans toute l'Allemagne . Pour la première fois , les fascistes trouvent un large impact public. Des centaines de copains de beuverie d'extrême droite se sentent capables de passer à l'action . On ne peut pas non plus écarter l'observation tàite par les services des enquêtes criminelles (LKA ) que quelques une des attaques étaient par "leur précision atypiques de la scène de extrême droite " et tout autant atypique le fait qu'aucune lettre ou appel n'en réclamait la paternité ... Quelle était toute l'histoire derrière le GLADIO .Voir aussi l'utilisation des fascistes par l'Etat dans d'autres pays de l'OTAN per exemple en Italie .

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7) L' utilisation de l'antifascisme par l'Allemagne de l'Ouest Le fascisme politique comme stratégie révolutionnaire est dépassé .li ne peut plus faire quoi que ce soit qui puisse être fonctionnalisé soit par l'Etat soit par les groupes paramilitaires nazis .Il n'a plus de substance politique: quand les anti fascistes organisés proclament que la situation est la même qu'en 1933 ils s'îllusior nent eux-mêmes. Ils n'ont aucun sens de ce qu'ils font : les affrontements les plus durs et les plus grandes nombre de blessés à Hoyerswerda vint d'affrontements internes entre les clans de manifestants L 'antifascisme politique est seulement est seulement un terrain de recrutement pour les organisations politiques hiérarchiquement structurés et naturellement continue d'être un champ d'activité pour les grandes aventures militantes .Pourtant , cela ne change en aucune façon le fait que beaucoup sont simplement malades de la manière dont les étrangers sont traités ici et qui voudraient faire quelque chose à ce sujet Tant que nous n'aurons rien d'autre à suggérer et à pratiquer, ils chercheront à se politiser dans les groupes antifascistes .. .

8 ) Tournons nous de nouveau vers Hoyerswerda .La manifestation fut une expérience concentrée de ce qui peut survenir n'importe où dans la société: une action decisive peut rapidement devenir un point de cristallisation car l'atmosphère est devenue partout hautement politisée. "Dans une usine de Berlin, où travaillaient presque exclusivement des turcs. l'emploi massif de Vietnamiens , puis d'immigrants de l'Est et finalement des Ossis , a comph!tement miné la combativité de la collectivité . A la suite de la guerre du Golfe . des dissensions profondes apparurent chez les travailleurs: jouer aux cartes • manger , bavarder lors des repos, toutes ces choses se faisaient presque exclusivement suivant la nationalité. Les articles de journaux au sujet Hoyerswerda brisèrent ce cadre de rapports et firent bouger les choses : les Turcs commencèrent les premiers à discuter entre eux, se demandant comment ils pourraient faire face à la situation(il est important de savoir qu'ils ont commencé à conquérir toute la zone cet été avec leurs fami lles: vous pouvez maintenant acheter du kebab à tous les marchés dans un rayon de 50 km tout comme des vêtements turcs ,e tc ... Il y eut d'abord beaucoup d'agressivité dirigée contre les Ossis aux cheveux courts :"Hé • êtes vous des fascistes ? ", etc .. Les jours suivants cette attitude s'amplifia du fait des tu rc et des vietnamiens et dirigée contre les cadres allemands .Peu de temps après • ceux-ci n'osaient plus s'approcher des chaînes car ils étaient chaque fois accueillis par des cris "Heil Hitler ",etc ... Le jour où l'Etat expulsa les étrangers de Hoyerswerda les contremaîtres se sentirent obligés de publier une déclaration fonnelle qu'ils n'étaient pas nazis . qu'ils n'avaient rien contre les étrangers et qu'ils regrettaient l'incident. Dans cette situation d'excitation hautement politisée les Ossis et les Turcs commencèrent enfin à se parler . Une semaine plus tard ces discussion continuaient: les débats au Parlement (Bundestag sur la situation et les articles de journaux étaient généralement compris comme signal sans ambiguïté que l'Etat allemand protégerait les immigrants car il voulait que les étrangers restent à travailler ici .

63 (sur la Suède voir les texte dans Echanges n° 70 • p 21)

.~!!:!!!!!(sur ce journal anarchiste suédois voir Echanges n° 66 p 32 )Nous en dirons plus dans un prochain. bulletin; Même si l'accent de ce qui y est écrit est totalement différent d'Echanges (on trouve très peu sur la lutte de classe et beaucoup sur toutes sortes d'actions alternatives ). les lecteurs comprenant le suédois ( dans chaque numéro figure aussi un résumé en anglais )peuvent trouver un intérêt dans ce journal bien présenté et assez largement lu en Suède N° 35 1 avril 90> Rencontres anarchistes anticapitalistes et manifestations à Stockholm -Féminisme-Squatting a Gothenbourg -Occupation d'appartements de membres du Parlement . N° 36 1 ami 90 Un numéro spécial pour Mai : sur la marche de "l'anarchiste chrétien B.Wegerif a travers l'Europe- Sur la société Shell - Sur l'écrivain ouvrier suédois Moa Martinsson - Brand démolit la gauche : 1 )les maoïstes {le début d'une serie prometteuse sur la gauche suedoise )-L'histoire d'un réfugié kurde en Suède . W 37 /38 , été 90 Occupations de logemems à Stockholm et Malmoe-Les forces de police anti­terronstes en Norvège et Suède -Débat sur les manifestations (affrontement , violence ... )-Brand démolit la gauche : le trotskysme . W 39 ,septembre 90 : contre le nouveau libéralisme et le marché libre - sur les restrictions de crédits de l'enseignement -La lutte contre la poli tax-Afrique du Sud - la lutte des i ndien~ canadiens- Boycott du recensement national N° 40 /octobre 90 : beaucoup de reports d'actions anarchistes/autonomistes en Suède barrage de routes pour protester contre le trafic routier . action anti apartheid contre les stations service Shell (plus de 300 depuis 1987 ), pique niques gratuits dans les supermarches-Squatts à Malmoe- Coopérative dans le café au Mexique - Classe , pouvoir et conscience de classe -Congrès de la paix à Kiruna -Interview d'un agent de conduite syndicaliste licencié pour avoir refusé de conduire un train d'armes destiné à J'exportation .

La Chaux de Fonds : un syndicat des chômeurs et des sans-emploi (Confrontations n° 18 , juillet -décembre 92 ). Notes sur la situation de

gauche en Suisse (Confrontations n<> 19 -oct./déc. 92)

Le Bulletin du Centre de Recherche d'Histoire des Mouvements Sociaux et du Syndicalisme (C R H M S S)

contient un résumé de thèses sur des problèmes passes des syndicats et de la lutte de classe et une liste de publications et de documents touchant les mêmes questions (n° 15,1992)

Alternative syndicaliste essaie de promouvoir les courants syndicaux qui se sont développés dans et en dehors des grandes centrales dans la période récente Pour

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Fifth Estatf' (printemps 92 , vol 27 .no 1 ) contient une longue ct intéressante étude de G. Bradford sur "The Fall ofCommunism , the Triumph ofCapitalism" (la chute du communisme. le triomphe du capitalisme }.La aus!'>i une critique s'imposerait . ln Tllese Times (JO!Q/Q2 ,n" 38 )essaie de donner un apL-rçu de la vie quotidienne à Moscou "La façade d'un Moscou croulant sous les marchandises rêvélée par l'édifiant report sur la vie moscovitt> d'une classe de business men compradores. Dans Courrier International n° 100 . une question souvent négligée est abordée : l'agriculture dans l'e,.. URSS dont la solution serait dans le démembrement des ~ovkhozes et des kolkhozes pour unt> solution a la chinoise ;facile à dire sur le papier car on se trouve en présence de deux situations historiques et géographiques totalement di tférenles dans lesquelles les "modèles " n'ont guère de place . Le mèrne journal c1te un ext~mple du développement du capitalisme privé sous une H..lrme originale dans le contexte des boulev rsements économiques et politiques C'est un e:o..emple tres limité mais il peut donner une clé pour comprendre la maniè1e dont tonctionne actuellement l'économie russe . il s'agit d'une compagnie aérienne privee qui s'est édifiée sous forme de coopérative utilisant sa flexibilité pour s'introduire dans le marché bureauc•atisé rigidifié du monopole d'Aerotlot . Les 12 appareils ont ét~ loués ou achetés à l'armée ,ils sont pilotés par d'anciens pilotes militaires Les locaux d'une ancienne bao;e désaffectée ont été achetés pour les loger , une exploitation agricole fournit la nourriture de base et une ancienne polyclinique intégrée dans le groupe pourvoit à la santé . Est ce la voie d'une reçomposition

.. capitaliste Clriginale ? ( Workers llammer (n° 129 , mai-juin 92) reprend en partie ce thème sous Je titre \_ "Europe de l'Est : nationalisme et contre révolution : restaurer le capitalisme sans le

capital? " ( 'onrrontations n° 18 donne des extraits du bulletin du KAS-KOR sur la situation et les luites dans les différents Etats de l'ex Union Soviétique . Perspectivr.s Internationaliste (n°22 , printemps 92 ) à propos de" l'effondrement du bloc de l'Est et du nouvel ordre mondial " essaie d'établir un bilan critique et des perspectives" Ce serail un aspect de la "décadence du capitalisme , de la dé~.:omposition sociale et de la révolution"

jSNii'ïj ln these Times no 34/35 parle du système de santé US pour conclure · <lUC c'est un "système malade " et dans le n° 38 fait la critique d'un livre

sur la sante aux USA : "Le: marche de la médecine : l'essor des chaînes d'hôpitaux privés qui saignent à mort . pour le profit , tout le système de santé " .Against the ( :urreAt reprend exactement le même thème (n° 34) sous le titre ,"Protection sociale . de la solidari1é au profit "

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Une maison dans Konigs Wusterhausen à Berlin , la place forte de fasciste de la région a été occupée par des protestataires .Tour d'abord ils eurent à etfacer les slogans nazis sur tous les murs à l'intérieur . Ils l'utilisent pour divers projets culturels et pour en faire une espace libre pour tous . Ils ont dû faire face à des représailles des groupes nazis qui dans des raids causèrent des dommages , esquintèrent les voitures de ant la maison,etc .. . Lors d'une fête annuelle qui chaque fois dans les trois année passées avait été violemment perturbée par les nazis , 40 fascistes annés de battes de base bali furent chassés par 20 volontaires décidés , l'un des fascistes laissé pour compte avec une fracture du crâne . Le soir suivant une groupe reçut dt.."S coups de feu tirés d'une BMW et l'un d'entre nous fut blessé au bras .Ce sont des actes de désespoir des fascistes . Les anti fascistes actions suivent . effrayant les jeunes nazis de telle façon qu'ils laissent leur maténel à la maison . cessent de rôder autour de la maison et ont demandé de "faire la paix ".Mais , plus important , les gens du squat ont rapidement réussi à établir de bons contacts avec le voisinage .... .

Dynamique et enjeux de la droite populiste (Confrontation n° 19 -oct. déc. 92 )

W ildcat (UK) n° 16 , automne 92 après une page sur la fonction politique de l'antifascisme analyse les récents événements d'Allemagne ( voir la traduction de cet article sous la rubrique Allemagne ).AufbeMn ,n° l . automne 92, , à l'occasion d'une critique de la traduction anglaise de l'introduction écrite par Barrot pour le livre dFascisme/Antifascisme ", tente une approche politique plus théorique de l'antifascisme . Le Prolétaire, no 417,juillet -août - septembre 92 ,lève toutes les ambigliîtés de l'antifascisme ou de J'antiracisme "organisé " en rappelant que ''le racisme est une question de classe et non un problème 'culturel' ou de 'civilisation ' .

Bordeaux Cedex

Tracts et appels à la solidarité du Comité de Solidarité avec les antimilitaristes emprisonnés : B.P. 28 )3031

En marge du conflit des dockers, Rebelles (septembre 92 ,n .. 36 ) parle de l'emprisonnement de S dockers de Dunkerque du 12 juillet

au 27 août dernier . Courant Alternatif , octobre 92 • essaie une approche globale du problème des dockers :"Europe sociale : le champ de bataille portuaire " et également une approche très particulière avec le "cas " St Nazaire : "Syndicaliste ou petit patron ?Le cas Denigot ".Le Prolétaire n° 416 , mai-juin 92 dans un long article documenté et bien étayé étudie la grève des dockers .

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Appel du Comité de Soutien Parisien aux inculpés du droit d'asile (c/o Courant Alterpatif )(pour la défense des personnes inculpées pour avoir donné asile à des étrangers)

Toujours les mëmes débals sur la politique que doivent mener les groupes écolos . Subversion donne une critique de Murray

Bookchin et de "l'anarchisme vert ·· A propos du "Lcft Green Network " (le réseau des vens de gauche) aux USA ,d'apres un camarade américain :" .. il ne compte que quelques centaines de participants actifs , un tiers d'entre eux sont des jeunes non impliqués auparavant dans une activité politique .Beaucoup de scissions et des fàctions informelles; les leaders sont presque tous des gens qui ont été impliqués dans les luttes des années 60 . Les "verts de gauche " dans leur ensemble sont trés dispersés et semblent plus forts dans les petites villes ou dans les zones rurales ... " Hika parle (n° 28 ) de "L'Utopie d'un capitalisme écologique" .Courant Alternatif , octobre 92 , aborde des dossiers actuels bien précis: "le gazoduc transeuropéen . l'opposition en Soule, Non à l'Europe du fric et du béton " , la "Dérive de l'effet de serre et capitalisme " ou "l'industrie du plutonium est la clé du déli re nucléaire ". Green Syntbesis , Août 92 ,examine la question de la population avec trois points de vue (dont un de Murray Bookchin : le mythe de la population) et essaie de poser des bases politiques pour un parti des verts .Green Consensus , octobre 92 est l'organe des verts de Californie et donne une idée de ce que les verts peuvent représenter au niveau local Wildcat (UK ) na 16, automne 92 explique et critique les méthodes d'action directe du mouvement "Earth First" , américain d'origine mais ayant des adeptes un peu partout dans le monde .Même type de critique dans Aufheben n° l ,automne 92. A contre co11rant (n°38 , octobre 92) , sous le titre "Nord~Sud : de l'opposition au conflit pennanent q publie in extenso une intervention au Parlement Européen d'un député allemand des verts en soulignant que l'analyse en est bien différente de ce que les verts 01édiatiques installés nous serinent habituellement .Dans Je même numéro :"Quand écologie ne rime pas a.vec économie " La revue australienne "Lantern Waste "(n° 1 ,septembre 92) contient des notes critiques sur trois ouvrages consacrés à l'anarchisme "écologico-social . Heal'y StutT n° 5 , sous le titre "Eat the Gt-eens " (double sens intraduisible ) , traite sous la fo'"hne d'une discussion dans un groupe de C W des rapports entre l'action des verts et celle de la classe ouvrière.

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"libre entreprise ". Le rapport prétend que les dirigeants de l'usine n'avaient aucune autre possibilité que d'exploiter les femmes et d'ignorer santé et sécurité parce que structures de l'industrie sovietique étaient stnctemcnt fixées de manière à ne récompenser que la production brute .La dénonciation franche et sans appel de l'état d'arriération de l'industrie et de l'urgence de rétonnes , particulièrement dans cet article concernant les femmes n'est pas exempte d'arrières intentions . Le but politique semble faire partie d'une stratégie à long terme pour préparer la voie à un rô le beaucoup plus restreint des femmes dans la force de travail pour préparer la période où la modernisation et l'automation apportera le chômage de masse . La critique fait suite à des déclarations , notamment en premier lieu par Gorbatchev en vue d'un débat national sur ce qui pourrait être fait "pour que les fèmmes retournent à leur mission de femme ''.Mais l'effet de ces révelations a quand mème un énorme impact : des ouvriers dissidents et des membres des syndicats libres ont été expedie en prison ou en hôpital psychiatrique pour avoir tenter de révéler de tels faits D'une manière générale est-il révélé , les équipements industriels ne sont pas fabriqués pour des femmes alors même que 1% d'entre elles travaillent dans l'industrie . Toutes les machines outils sont construites pour la taille moyenne masculine .Les femmes qudquefois doivent monter sur des tabourets pour ajuster des machines en marche .Les statistiques officielles ne révèlent en aucune façon le niveau des maladies et accidents parce que les managers et les bureaucrates syndicaux tout comme les docteurs découragent les femmes de parler dt; leurs maladies .Les femmes ne veulent pas se rendre aux services médicaux de l'usine parce qu'il e:st requis aux docteurs de produire des chiffres montrant que le taux des accidents et des maladies est en constante diminution . Une ouvrière a déclaré :" Si vous allez au docteur, vous perdez ce qui vous reste de votre sante . " Les syndicats tout simplement ne donnent aucune information sur les indemnisations que les ouvrières pourraient obtenir pour maladie professionnelle . Elles ne trouvent aucun soutien quand elles demandent en tant que mères de famille que leurs équipes soient aménagées alors (1u'il est prouvé" par de nombreuses études que la plupart des délits commis par les adolescents correspondent à ceux dont les mères travaillent en équipe. En moyenne , 4 à 5 des femmes ne peuvent pas avoir une grossesse normale mais ce taux est doublé pour les ouvrières du textile . Leurs bébés en général pèsent sensiblement moins que la moyenne ct beaucoup souffrent d'une déficience en oxygène . Ceci n'est pas l'apanage des ouvrières du textile : on pourrait dire la mème chose pour d'autres industries employant des femmes : conducteur de tracteurs , travaux publics , manutentionnaires ... Dans d'autres secteurs , elles occupent des emplois manuels à un niveau moyen de 5Q41/o supérieur à l'emploi des hommes.

Des générations de russes ont été élevés au milieu d'histoires à la gloire des femmes comme tractoristes , parachutistes , ou construisant le métro de Moscou . C'est un fait qu'aujourd'hui elles jouent dans la production sociale un rôle égal à celui des hommes . Mais qu'est ce que cela signifie en face de la réalité ainsi révélée ."

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peut. être utilisée par la fraction réformiste de la classe capitaliste, beaucoup moins si elle menace le processus de transformation des modes de domination du capital . Un camarade a complété" ces observations en soulignant l'intérêt de continuer à publiN un minimum d'informations sur la lutte de classe dans les Pays de l'Est en raison de l'inadéquation des moyens d'informations qui oscille entre le silence total, l'exagération de l'importance de l'information politique ou économique ou le choix sans beaucoup de sens dans la masse de nouvelles politiques , diplomatiques ou economiques .. De plus . quand les luttes sont largement couvertes. c'est souvent en relation avec d'autres conflits qui , aux yeux des médias bourgeoises . troublent le prm:essus "démocratique " ou de mise en place de "l'économie de marché" ou bien , si elles sont si spectaculaires qu'elles ne peuvent pas être négligées comme les grèves de masse en Russie ou l'action des mineurs de Roumanie dans l'été 91 .

Les femmes russes: l'exploitation dans les ateliers

(L'article qui sul! est extrait d'un texte publié par Martin Walker dans le Guardian ( 2317/88 ) ; il décrit clairement les mensonges derrière la prétendue "égalité des femmes " sous le régime stalinien -et après -.Dans l'Union Soviétique ( ex ) comme dans tout pays capitaliste • . les femmes qui travaillent occupent en général des poste!> moins qualifiés et dans de pires conditions que leur contrepartie masculine . L'article montre aussi que la politique poursuivie depuis la perestroïka n'est pas tant d'améliorer les conditions de travail des femmes pour les rendre compatibles avec la santé . la sécurité et les maternités mais de les faire retourner à la qualité de "femme au foyer " qui dissimule la nécessité d'exclure du domaine de la production une partie de la main d'oeuvre suivant en cela les exigences présentes de la transfonnation dans le mode de domination du capital .) Une attaque unique et dévastatrice sur l'exploitation des femmes dans les usines russes ... dénonce la surdité , les malformations infantiles et la délinquance juvénile comme la conséquence des conditions faites aux femmes ouvrières du textile .Ces conditions dans l'immense complexe textile d'Ivanovo (Biélorussie ) sont décrites en termes qui rappellent les jours les plus noirs du début de la Révolution Industrielle . La majorité des usines ont été construites avant la révolution de 1917 et n'ont pratiquement subi aucune modification depuis . On n'y trouve pas de douches , seulement de longues queues devant les quelques toilettes . Les machines sont si bruyantes que le bruit excède le maximum autorisé plusieurs douzaines de fois d'où • parmi les maladies professionnelles une perte chronique des capacités auditives qui affecte 80% des femmes .Le rapport publié dans Sotsialistithevskaya lndustria , un journal officiel autrefois du parti et devenu le quotidien du management industriel ajou~ que l'intensité du bruit est aussi la cause de troubles nerveux ,de pertes de mémoire et d'insomnies . Le rapport porte un coup terrible au mythe chéri dans l'ex URSS de l'égalité des femmes , la situation ouvrière et la responsabilité des docteurs et des syndicats dans les usines de ce qui était l'Etat ouvrier . passé maintenant sous la bannière de la

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1 SPA G N

De l'euphorie à fa dépressiOn S'il nous fallait cara~riHr 1'6volution sociale de ces demi.res annMs en Espagne, nous dirions qu'elle .. prftetl .. comme un moment de consolidation du ~le niolibtralsous l' 'aide elU Minis*- de l'Economie tlt d'aggravation craissan,. des conditions de trcwail (lrico· risation). En fait, on a Wcu UM euphorie artificielle fawriMe par un afftux extraordinaire de capitaux europ6enl sp6culatfh (la muhi~ des op6ralions =a otleint des limites inusitMs entrel987 et 198ft et par'- 1011. d6penses liMa auxls de 92 ~ de Slrtitle, T.G.V. et Jeux~ de BarcelOne). Tout cela a porl(t l'augmentation du d6ficit public c\ un niwau iruupportaW..

M algté tout, le taux de ch&mage ne s'$ pas IIOUvé $\llr Slai'ICielleroc riduil au c:oun de œs ann&:s, soit que la plupan des emplois am pendant cette période

l'ont êœ sur la base de c:ontracs œmporaitts, sail comme lr.lvail noir. Certains Kdeiii'S cxxwne ceus du cuir et de la c:ha~W~Ut, du telttile 011 du jouet emploienl uœ main d'<lellm essentiel­lement féminine qui U~vallle dans des tonclitions semi-(lan· destines et pour des Waires JOujours ~ au-dessous de la · moyenne (et ~lime au-dessous du salaire minimum inlerpro­fessiœnel).

De coutes le! façons, durad œae période, les entreprises ont proflr! des avan&apa dJms par le Gouvemcmen1 (eU<; n&ation llscales et cles cJqes sociales, subvenliorls dkecres pour chaque nouvel emploi ~. etc.) pout pcoc&ier 1 une rerompœition de la main d'oeuvre aftn d'abliasa les coûu. C'r.st l dire qu'on licencie les travailleurs les plus lga (qui sont ceux qui pgnent le plus) à qu'on b remplace par des jeunes dont les salaires 50IIl DlOin& ~ à les COIUI'IIl tem· poraircs flexibles (uoil mols, sll moins 011 un an).

Cette sinaation CSl œlle des seaeun indu.lriels, ma!s aussi celle du lertiaire, dans lequel le œcrGtement de jeunes des deux saes se fait dam des allldkicns d'absolue prbrisation. Les ù.ires de ces DOUveaUJ. COIIIl1lJ lempOtaires (qui ~­sentent, selon les syndicats, 40 '6 des nouveaUJ: emplois offerts) dépassent toul juste le salaire minimum gannti; la

moyenne se situe a11:1 alentours de 70 000 ptas mensuelles, beallCOUp de ~ pas les so ()()() peas.

Parallèlement, ce qu'on appelle la restructuration s'est poursuivie, qui n'a été dans bien des w ~'Une simple liqui­ilalion induslrielle. A paltir de la signature du traiœ d'adhbion de l'Espagne lia CEE. ~ péMultion des capitaux étrangers s'CSl faite plus importante. Bien que sultOUI orien!& vers des manœuvres fananci~res spéculallves et les allaites immobi· lima, les principales f~m~es multinationales ont acquis par achat ou acc:olds (joint venture) les entreprises espagnoles qui pr&cntalcnt un tcrUin niveau de ~ti~. Ca a élt sur­tout le cas daN tinduslrie.

D'un cOli, le Gouvernement s'empl · i liquider les sec-teurs non comptlilifa et l rendre co~es (a suuctures agraires et Industrielles aux normes de Bruxelles, et par ailleurs, les firmes europiennes profitaient i bas prix des reale$ indu.Jirieb. De 10\JteS façonS, U faut bien voir que les capilaUJ. ~ lnVCSlis dans les secœun indu3uiels se 50111 fondamentalement coocerures dana l'acquisition d'Un ~u œ ~qui pan11t leur JXé1mœ eo Espagne et. dans une bè faible mesure xu1ement, U s'est çi d"mYe!dsle­ments podudil'a.

D'une manim ~. on peut dire que la plus grande pan de l'~ industrielle de distribution à de services se trouve entre les mains de firmes ~trang!res. Cependant,

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1 4 l'afflux de opitaux s'elit ralenti i panir de la ~du mur de Berlin et de l'app411ition des pn!miers sim!l(ômes de ~ êconolnique eo Europe. C'e.<it partil.11llèremenl clair dans le cas des eotreprisc3 allemandes (princiJIIIIIll investiwurs œs der­niètes aM~). qui sont en train de fermer les ~lques usines qu'elles awient en 1!5pagne pour les transC&er en Allemagne de l'Est, ou tout simplement pour les Uquider. Dans bien des as, l'achat d'une entreprise n'obéit pas~ un plan d'expansion, mais i une tentative pour limiter la concu~nce · on a~e une entreprise et en5Uite, on la ferme. Ce q11i s'ach&, finale.. ment, c'est une part de marché. Ce qui explique aU5Si, eo pu­lie, que la dynallliquc d'atM d'emreprises s'est1 peine riper­cutée dans la diminullon du dlômage.

Syndicats: on va vers le dllcrldlt total Mise à pan la grève des cond1.1ctcurs de bus de Madrid

(mars) QIJ celle, plus recente des !lllnsporteurs (septembre; qui a eu beaucoup moins de répen:us!ions que celle d'cx;tobre 199Q), les conflits du ttawil se Umitnrt 1 un champs de plus en plus rtSiremt. Depuis plus d'une déœMie, nous vivons une profonde mutation de la Sln.K.tures des classes et des modèles d'intervention h~rités des lunes anlifranquistes. J..es gestion­naires ~isles de la resuu'1urAlion ont su garder l'initiative à tout moment et, avec l'aide des b-ynd~ts. sent Jlllrvenus i introduire un modèle de relation.~ professionnelles ~00. nistes.

A la lraditionnelle discrimination salariale selon le sen (à uawil tgal, on pale moins les femmes), d'autres sont vtnues s'ajouter qui jouent un rOle d&erminant au moment d'une êvenruelle mobilisation. n s'est ~ un fosst enlie celw qui a un emploi stable et celui qui a un contr2t temporaire, ou entre celui qui travaille à la cetXr.tle d'une multinationale et celui qu'emploie une Rrme sous·rraitante (avec des différences de salaire qui s'ê~enl jusqu'l 40 (XX) !l(U Jlllr mois ou davan­tage). A cela s'ajoute la peur du chômage et Je sentiment d'impuissance devant une situation faœ à laquelle U n'existe aucune reaction collective des salariés. C'est à dire qu'il y a une gestion planifiée du lrailelllCIJI différencié ~ conditions de 112vail afm de rendre impossiblt! l'aPJIIIritlon de 'conditions objectives" commune! i un laQ!C collectif de nvailleurs.

L'indiffêrence envers les syndicats est ~e. I.e faible pourcen12ge d'affiliations (officiellement, l peine 10 %) le confll'IIIC. Mais leur ctédibilitt est encore plus l"aible. La eue sindicale dirigcame tend à pré5Cilter la greve g&lérale du 14 décembre 1987 comme un sucœs. Cependant, apres la grève qui awit étê massive, aucune revendication n'a ~ entendue. Du moins aucune de celles qui n'avaient pas ~té prise en considét:ltion antérieurement par le Goovernernent. Mais le 14 décembre n'a pas servi non plus l ce que le Gouvernement reconsidère sa politique économique. les mesures dures contre les droits des 112vaUleurs et les concessions aux exi­gences ~tronales se sont multiplites.

Tout œla a Jmst un se00ment de fiusll'alion aux salari&. Sunout après la ~ pmle d'une demi-journée des pre­miers mois de cette année. Elle a ~ diversemenl suivie et dlf. fiCile l évaluer étant ~ le caract!re absurde de l'appel qui avait pour objectif de 'moucher" les oo~ucrates (qui mena­çaient dep~s plusieurs mois de fa ire un nouveau 14 décembre), sans porter prejudice l l'économie ni irriter le Gouvernement. Total, ce nouvel appel s'est soldé J111r un peu plus de frustration. C'est ainsi qu'au début de l'été, le minislre de l'Economie l annonœ une série de mesures dans le cadre

du Plan de Convtfie!Kt avec l'Europe qui a encore aggra~ la situation.

Entre autres mesuJtS de caract~ macroéconomique, le Plan de Convetgenœ ~blit une .réduction de l'allocation<b6-mage (il faut cotiser plU$ longtemps pour avoir droit à une aDocalion de coune ri! .tt, le montant de tallocation lui-même &ant réduit). On voit appar.aare sur le marché du ~nwil une autre- série de mesures qui concernent la mohili t~ géogra­phique et fonctiorwUe (flexibilité) de Ill force de 1rawil. A tout c$, les syndicats tépondent par des déclmtions contra· didom auxquelles on n'acCOfde aucun crédit. Un jour Us meoat'Cilt d'établir un olendrier d'actions et sentent toute la rhétorique radicale et, la semaine suivante, üs déclarent avoir trouvé des points d'accad avec le souverncment pour lancer à nouveau, quelques jours plus tard, leur.; invectives contre la CEOE (syndicat patronal). Bref, une mauvaise cornldle qui a de moins en moins d'menee.

fi est vrai que les JYfldicats sont victimes de leur propR incapadté ~ offrir une alternative qui améliorerait, si peu que ce soit, la situation des 5alariés, et, d'autre part, de leur c~epen. dance vis à vis du Gouvernement. En fait, ils vivent des sub­ventions directes et ind~ctes (programmes de formation et frais de participation aux institutions de l'Etat) que leur attribue le Gouvemement C'est ainsi que, comme coup de semonce, &ant ~ que les syndicats donnent dans la dmlagogie, un jour contre le Gouvernement, un jour contre le syndicat patro­nal, leur budget: pour 1993 s'est trouvé gelé. C'est à dire que le Gouvernement a annonct que l'an prochain, les syndicats recevraient 1.340 millions de pe5etas (subventions dilectcs), soit la meme somme qu'en 1992.

Entre temps l'approbation de la 11011velle Loi de Grève est devenue imminente. Cette loi ampute le droit de grêve par toute une série de mesures restrictives (service minimum, l,llal\tie3 afin que l'aàivité normale ne soit pas ~) que fes syndicats ont rejetEes dans un pmnler temps mais qu'aux demieres nouvelles, ils 5e dêclarent •pcêts à négocier". En réa· litt, cette nouvelle loi vise l'adoption de mesures répressives (milil2risation des tonflits) face i des grèves autonomes, oomme celle des bus de MadM, par exemple, que les syndi­cats majoritaires sont incapable5 de contr61ef.

L'kil«: de Maastricht. L'échec de la conféralcc de Maastricht a en!lliné une série

de contre-temps pour le Gouvernement espagnol. Il ne faut

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une base matérielle à des événements de ce genre. les gens se meuvent en considération de leurs conditions obje(;tlves . Une analyse r~-elle doit abandonner le point de départ d'une critique morale que lt:~ iïilVil[; :.:üï~ ûi-,i· ~i t: iîiarnJJUI~s t:i llilii ~~:; par le régime dominant et essayer de comprendre pourquoi ces travarlleurs ont ag• alors qu'ils voyaieJt dans les "forces démocratiques " une plus grande menace pour leurs intc.'rl.1s que dans le maintien du présent régime sur des quc·t1ons comme la privatisation, la sécurité d'emploi et les mesures "pro-capitalistes " en générales Les actions de 1991 contre ce même régimes qu'ils avaient "soutenu " quelques mois plus tôt montre cela clairement . D'autres matériaux dans un prochain num ' 1o

On a moins parlé d'autres actions importantes comme une grève de deux semaines de 20.000 cheminots en février 91 poUl des augmentations de sala1res qui s'est poursuivi~~ bien que déclarée illégale: elle s'est terminée par une vi tt•ire .Juin 9 1 vil aussi des grèves de nouveau des cheminots , des mineurs , des enseignants et dans une usine de locomotives de Bucarest _

On demandait à une femme russe re qu'elle tspirait d 'un rapprorhement RUSSIE-USA; elle répondit :"Que les Etats-Unis envoient des fruits frais E"n Russie.''

Dans les numéros précédents d'Echanges , nous avons publié un texte sur la greve des mineurs de 1991 traduit du Bulletin hollandais "Daad en Gedachte " (no 67, p 39) et une chronologie de la lutte de classe et des protestations en 90/91 traduits de Motiva Forlag (n° 72 p 25) ainsi que di verses intbrmations d'autres journau . ..: ou bulletins . Parmi les autres textes disponibles ,signalons la publication française "Les mauvais joun finiront ... dont 5 numéros successifs contiennent pour l'essentiei des traductions des texte.'>- publiés en Russie dans diverses publ ications liberales ou de gauche et concernant les périodes de 1) 1988 ,2) 1989 , 3) Une synthèse de la situation en URSS (89 ) 4) des textes sur les événements de Tbilissi le 9/4/89 et 5 ) des textes sur la grève de juillet 89 . Le principal problème au sujet de la Russie n' est pas de publier des documents ou même des analyses d'un événement spécifique , mais d'avoir une approche plus générale en utilisant tous ces matériaux; c'est une question de temps .D'autre part , cet intérêt au sujet des Pays de l'Est ne doit pas dissimuler le fait que c'est seulement une partie d'un monde où la lutte de classe est certainement et aussi importante -et peut-être plus- qu'en 'en ex Russie ( par exemple aux USA ou en Europe ) Un bon exemple est aussi par exemple l'intérêt porté à la Russie (pas trop d'ailleurs maintenant sur la lutte de classe , les informations étant plus politiques ) et le silence presque complet sur la Pologne: la lutte de classe n'intéresse les médias que si elle

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58 presque éliminés pa1iout où c'était possible et à l'automne suivant ils étaient écartés des allées du pouvoir Av~X pour arrière plan le role des polonais dans la lutte contre le communisme dans les annees 80, le résultat de ces éle t1ons est particulièrement décevant .La combinaison d'un mécontentement populaire et un parlement qui , en plus d'une façon , mérite le nom de "polonais " forcera le gouvernement d'infléchir le '' cours •1ouveau " dans une voie moins "orientée vers le mar·ché" et pavée de compromis ... . "

Dans le prochain bulletin , nous évoquerons plus longuement la vague de grèves de l'été dernier et la situation économique actuelle en Pologne .

j PRISONS! Rtbelles continue de livrer des informations fort intéressantes non seulement sur œ qui se passe à l'intérieur des prisons (n° 34/35

,_juillet août 92) mais sur l'ensemble des problèmes de société qui sc trouvent transposes dans l'univers carceral · cela vaut à l'APEL (ex COPEL ) tout un ensemble de persecutions diverses décrites dans le n° 38,novembre 92 . Qui mieux que les prisnnmcrs peuvent parler de la grève des matons (totale du 17 au 25 août dcm1er et qui llt t suivie par une grève du zèle : l'essentiel des revendications des gardiens de pri son . par delà les questions de sala1res et de conditions de travail sont des revendications sècuritaires visant à rendre la prison encore plus dure pou1 les prisonnic.rs.. a la mesure de l'angoisse et du sadisme de la plupart des matons; toutes les réact1ons des prisonniers à l'humiliation et aux contraintes de l'univers carcéral sont détournées pour servir à ces tins revendicatives .(n° 36 , sept.92 et 37, octobre 92 ).Sur le mème sujet , voir Ruptures n° 59 .octobre 92 . D'autres questions abordées dans ces trois no touchent le SIDA en prison , la libre disposit ion des valeurs pécuniaires , la répression de la révolte de la centrale d'Izeure dans l'Allier , la rét(lrme du Code Pénal . D'autres traitent des prisons à l'étranger (Maroc , Brési l , Palestine) Rebelles lance en novembre un appel a des contributions en vue de leur permettre d'assurer la sortie de l'édition de décembre ( versements à l'ordre de l'APPEL , C' CP. 24 711 7:l N Paris) ; le mieux , si vous êtes intéressés est de s'abonner. Des informations plus précises sur les prisons de sa majesté en Grande Bretagne (Whilemoor , Full Sutton près de Hull , Moorland pres de Doncaster , sur l'empreinte de Strangeways) dans 56a lnfoshop n° 3 ;Rebelles , n° 37 donne des précision~ sur une "nouvelle génération " des prisons britanniques.

Beaucoup a été publié dans la presse sur les grèves des mineurs de

IRO~ 1990 et 1991 .Les actions de 1990 étaient généralement . --~ caractérisées comme l'action, des vieux membres communistes du

"Front National du Salut d'lliescu cont re l'opposition "démocratique" et étudiante, les mineurs montant à Bucarest pour éliminer violemment les opposants au régime dominant Bien qu'une partie de cette version corresponde à la réalité , il y a toujours

pas oublier en effet q~~e 10\lte ~ SlDttgie de rnodemi$alion lb "' ~ espagnols OO!I$IIJtait l amblager -tt l ~- un

' "! changement structurel qui &cilitalit la ~lion du apbl européen el l'obtention de <:ontrepartlts (subventions) qui adouciraienl les répen:ulion.~ négatives de la lihmlisation i 00112i'lœ.

Dans ct OOt, les~ espagnols ont suivi au pied de la 1e1œ les directives de la butuucratie de BruJdlel. cac ainsi qu'OIJ a ~ toote polilique aplre (subvenllon du gel des~ cc de l'abandon de l'~ • rien que dans les Astu­ra, œ allaft plus de b6uil que dans tou1e la CI!E), qu'on a ~lia lipdaltoo de l'appueil irMWirlel m t'ClncriQn cb ~ suatlgjques des 111ubinalionales et qu'œ a dMioppt un secteur tatiaile ~ flqUe (serviœs alllilaires de l'lnduslrie, dislrtbwion dts marc:hanciises et toorîslne).

Cest aiOI"S (avec I'Aae Unique) que les socialistes pen· SIÎelll abtenit les OOillœpaltie$ qui canpenseraknt le dêmem­~ment des structures traditionnelles de l'konomle espa­gnole. Les investlssemerus !trangers n'ont pas suffi, nous l'avons vu, ar ils se sont conc:entla dans la spéc\llation et dans !eJ rqions et ~\US industriels les plus com~lifs. D'où l'espoir que Jllell2iem les socialistes dans les subvenlioos que les pays riches de la CU attribuent aux pays pauvres. Mais avec I'Khec de Malstrichl, ces subventions sont paJtia cnf'wnœ.

Par aillews, lcs temalives des buteaucr.ncs espagnols i la conférenct de Lisbonne, en juillet dernier, pour OOtenir un compromis qui canalismit une pan imponance des fonds de la Communautl europêenne vers l'Espagne n'ont pu abouti. Le Gouvernement espagnol s'est soudain trouY! setll dans le contex1e européen, avec un daidt excessif, sans aucun projet b:onomique, voyant que les apilaux !tnngcrs repassent les Pym!ées et surtout, que les subventions communautaires ne vont pu arriver en Espagne. Comment expliquer autremenl que par un emêlement aussi pathetique que ridlwle, l'attitude de Felipe GonDiez qui s'érige en h&aut de l'Europe, juste au I1\IJIIlelll où aucun de ses homologues ne aoit plus au projet d'uniliation?

Nouv•l ~nt économlqw L'Khec de Maastricht et le désordre reipwl.t dans le Sys­

tème mon&aile europ6en ont mis en évidencC' toutes les fai. blesses du psri europten du Gouvernement espapol. Si le Plan de Convergenœ ~ bien une s!rie de mesures de réajustement êconomique i conditions que les enpgemems de Maastridu se~ avec l'icbet du tr.ùtf et Il course des diff&ents pays de la Communau~. chawn c:berdwu son propre intérit, la n!cessl~ d'adopter des mesures econo­miques encore plus Rvàes se fait encore plus urgente. C'est aiœl que, dans la pr&entadoa du OOdget ~ de l'l!lat, le Min1s1àe cb F"IIIIIICla a rosœ sur la ~ mals aussi sur I'IDÎSiallct sociale.

U est difficile de savoir si la r&1ilê est aussi pve qu'eUe para~"t. On sait que l'Etat utilise la "crise' comme argument pour terroriser les salarib et légitimer des mesures ooerckivcs et le blocage des salalm. De tootes les façons, on peut voir qu'ils un a un changement de discours (triomphaliste) par .ip­pon aux premiers mois de l'année. Le Gouvernement a reconnu qu'il s'est ~ dans la politique et les prêYislons économiques. En mars, le ministre de l'Economie affirmait que, dans les cinq prochaines annm, on creerait un million d'emplois, en accord avec le Plan de ConveiBCnce. Mais au

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mols de stpœmbre, Il ~ qu'il y autU: 500 OOOcJil. meurs de pl1111 au _rows de l'amie qui vient.

D'autre ~ les .munldpalil& Olll un dBicit de 3 biWons 0 billion. • 1 million de millions) et le dt6cit de l'flat a attMI en scpœmbre 11S blllio&s de pexta, i!OÎt la quanlil! pttVIJ( pour IOUle l'ane. Ce chiffre ~ 2,6 % ddu PIB e~P~· gnol. A œ1a, n faudra apner 1e co6t œ ablwdcs Ccbàts et inuliles) maalfSiionl de ~ C01111111: I'Espo de Sâille, les jeux Olympiques et le T.G.V. (qui ciltule vide).

llwlruclufallon tldlturglqw AUI mesures restrictives en malRn: de salalra et de pres­

taliOII$ sociales s'ajoute le début d'une nouveUe phaie de ~lioN de Il~ qui aJrecte &lsldesa (Aatwies) et Altos Homos de V'azcaya (AH\/) (Pays basque). Pour~ en accord avec les quotas !tablis i B1111:elles, l'Espagne doil réduire la apaci:! de production de 5,6 millions de tonnes par an l4,1 milllon.s. Ceci suppose b suppression de 9707 cmploil sur les l6 000 eiÏsllniS Œnsldesa+AHV). A œci, il faut \ljoolcr la disparilion d'emplois "induirll' œ qui suppose quelq\X'.$ mil-

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;_·. liers de chômeurs suppl~melltllires i ause de la fcrme!llre d'autres usines SOIJ$-II1Îtanle. ~ l'avaim failles mineurs des régions houillms de

la province de Uon, les ouvriers de la sid&urgie basque ct uturienne ont entrepris une marche :t pied jusqu'A M2drid. Une foo de plus, la l!ponse i la politique ~mique du Gouvtmement trouve une fonnc expressive, !mollve, mais qui ~ bien peu de chanetS de modifier les plans &bo­res i la Moodoa (râidenct du chef du Gouvernement) sur ct que sera la Colpcndon Siderwgica Integral (CSI), l!sultat de la resfi\K.1\Ir.llion qui s'amorœ.

Juate une aoealoœ qui peul etre signilia!lve au 111001en1 d'apprtder l'ital d'espril de ctux que touche la reslnJctura. lion. L'un des ouvriers astur1ens qui pallldpenllla mardie sur Madrid conatalll am: surprile que, lltiiP toul, U ne ressen­tait pu de d&:epcion: "Et penser que c'est Felipe (Gonàlez} qui 110.11 met SUlla route, lui pour qui j'al VOlt et pour qui je voterai toujours l' Comme dans beaucoup de conflits de la reslnltutation, la mOOilllllion del traYallleurs est une JtpoMe lafdlve et aasum!e avec peu de conviclion. En fait, D a'tgll de faire )liUIIon pour obœnir l'Indemnisation muimum pour ceux que touchent les bœnciemctiU.

I.e co6l dellicenclementa est l'une des vleillea chansom de la CEOE (syndlal pall'OIIal). Les chefs d'en~rilc te plai­gnent en disanl que œ coOt at elev!. C'est relitiYemtot vrai dans le cu de lllvailleurs qui œt beaucoup d'ancienne~! et qui sont prKIKmcnl ceux que touchenl les mesurea de reslnlcturation. SI cette relative protection dlsparaiasait, ce serai la~ ttape dans l'enlreprise de d&nant&melt du ~ du travail puisque le licenc:ielnem est maintenant IOta· lement lllxe.

Dans le meme ordre d'idœs, un~ du syndia! patronal a demandf publiquemenr que l'Etat bloque les retraites afin de rnod&er le dêfidt. Nillllrellemcnt, le Gouvct· nemcot s'est ~ de dire que les retraites ne ICIIlenl pu touchées par les JDeSUJel d'aust&itt raœ lia aise. Et il en sem ainsi, au moins 1a111 que le PSOI! aura inl!rit i C'OII5et\'er le Gouvernemenl ar les retrait& const1tuet1 son flectorat le plus fidNe.

D.C. ·11arwlcme, 20 octobre 1992

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Les transports internationaux ibériques paralyséS' Les .H.ts de la gme des comlonMUf'l fronçais {d6llut iuln.t) • firwnt imm6crra...._., .-ir c~Qns Ici .,-insule iWriclue. t. bloœge dM routM ....... iles a entratn6 la~,...... total. dù trafic ct. mard.anclises ClUX poslel hntin ; par .....,a., au post. hl.:iire de Ill Jonquena (Girorw) on Mt pa&M de 2000 annians par tour A 100 ou 200. Cependant, pour Ml.,... fi~ r6ll de la ..,_francaise sur la trQfk de la p6ninsule il faut !-'ir compte du fait que, auui bien la.,...... que les grandes lniNpriMS delraruport, ~ •n..,... 6 exag6rer le nombra de comions retenus en france afin d'uiger du gouvemement fra~iales inclemniiGiions correspondantes

Quoiqu'il en soit, le mardi 7 ~Illet, la JliU1C ~ sail l'aistenœ de 10 000 amions~ paralysb;, bloqués en Espagne "vec des man:t.andM l desllna·

o nurché w~n. ~ presse CORS!dêrait la situation ~ par le conflit c~ une v~ritablr «questr~tiono. De plus, lia wève des camionneurs s'est ajou~ l'eUe des fonc· tiOO!laÏI'I5 des douanes ~ leur dlsparicion ~ en 1993. A ce momen1la paralysation des froOOàes et du trafic inœlna· tional pottugais et espagnol fut rocale.

L'ASTIC (associalion des erureprises de tr.wpon interna· tional) di&ait que 100 ~du parc Nit t<Neht ct m:x>Maissait en même temp5. que les cnJreprise$ avaient pmlu le COIIIaCt avec !es amions.

Les rêpetcussions Sllr d'2uttcs sedall$ furœt aussi impor­uniS. Ainli les coonts ll'apottation de3 fruits ptrlssables, que transponaient les amions espagnols affect& par la ~ française, fu rent annults. La majeure partie des mElons, pnmes, pêches ct JlU!àtues de Huelva, Alm&ia, Valencia, et Murda, destin~ au marcht euro~en pourrirent dans les camions. Les dienls ont refust de payer la la(tW'e ct la perœ pour les entreprtnews agricob d'Espagne a a!leinl 5.200 mil· li ons de pesetaS.

Le tourisme sur la Costa brava a aU5lii pay~ : 4096 des r&ef. valions n'ont pas ~~ ltonodt:s, soit parœ que certains .(OUrs opera1or· internationaux reCOIIIIIWI<bient i lelK! clients de s'abstenir de rravmer le œrritoirc ~Tançais, soit parce qu'ils se sont trouvés coin!:& sur les autoroutes flançaises.

L'lndumle automobile a rlogl lmm«<latement

Dans l'industrie le$ ltpen:ussions furent plus graves. Par exemple, Seat·Vollcswap ct Kewlett·Packard ~ des avions pour l'a~ deputa do pays tlen1. Otu Nissan û ~it Jriw d'auacs fournisseurs que Dunlop au cu oilla gttvt se prolongeplt ; Sony a essay! de s':approvislonner cn pwant par le pm de Bllblo; l'a.u·Renauh a ~e l'anâ de ses chaînes de morttase tn utilisant le chemin ôe fer ; CilrOen n'avait de pi~ que pour maintenir la production jusqu'au 7 juillet ; Talbot-Peugeot antta ses ateliers de prod1K.1ion le lundi 6 juillet.

Voici donc ln tm, œnalnes des consëquenœs principales de la greve des c:amioMeurs fTaiiÇllis sur l'activité ~iquc de l'Etat espagnol.

Ajoutons que le rraitement du conflit par les media& a &é, comme d'habitude, assez contridiaoire. D'un côt~ il faut en exa~ lrs ~ poor 1~ la aimlnalisation et

la rq,resslon ; ôe l'au~. on rare de lelllllinimlser - pufW jusqu'i les OCOJ!kr, COII'll1le la Fœ des vmdanaeun de J~ l'an* dcrnlbt - , afin de œ pas ~~ t&tonne capa· cit~ de pression et de pmlysatlon de tamn~ &:onomique que peuvent avoir les ae!ion.s dw cert:aiJw xaews, CI'JIIIIœ c '5le cu dans~ l!WporfS. Quoiqu'il cn !Olt. œ qui est auai tvident c'est que les Jiindes enttepriles qui J)f:lliquent UIIC gestion du • jmle i temp; · ont maw le ~de la poe des allllonnews espagnols de 1990 ct ont mis en pr1lique des sys. !~mes :altetna!lf5 d'approvisionnement comme l'avion, le b:lte2u ct le rail.

Apm les pes de 1990, les repr&.entlntS des aa.oda· lions de c:amionneurs ct de l'adminisll2lion se reuniml pwr ~labofer un plan pour œ ~. qui, comme d'babllude, en at • au r!Mau de promesees. A œue occasiol1, la CXliiJllft emre les pndes ct les petites ~ a&! * ea M denee encore plU$ clairement que pendant la ~de 90. L'initiative de ce nouveau mouvement a ~t (Irise par lniD œpnl5atlons du Pays basque d par œrt:alnrs ~ de coopmtives de rransport cf'AndaiOOsie : la Fve a ~ surtout

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fermement position contre toute augmentation de salaires .Les ch<.~minots quittèrenl en masse le meeting avec Kuron La gar · principale de Stettin , la gare des marchandises • les lignes du port et deux. illiiHis Wt' e~Ûfui~ iii viii~ ~oîaî v~ùi'pt::~ ~· les cheminots .Aux portes pendent des banderoles "ureve avec occupatiOn" et des piquets montent la garde contre toute provocation possible .La gare centrale est devenue le quartier général de la grève dans la ville . Toul es les portes ont éte d ouées et barricadées de l'intérieur avec les bancs .Les bureaux administraufs sont mamtenant les bureaux du comité de grève .Le réseau téléphonique interne est devenu le réseau de communication reliant les différentes gares de tnage entre elles . Les secrétaire~ et le personnel adrnmistratif continue de travailler . mais maintenant 1ls travaillent pour le comité de g1ève .A l'extérieur de la gare . des cars de police et des cam1ons militaires .. .. Solidarité apparaît généralement considéré avec mépris par les grevistes qui font circuler des caricatures de Kuron .. .. Depuis 1981 Je véritable v1sage de Solidarité a éte on programme p ur la restauration de l'explOitation du "mar hé libre " qui présentement ravage la Pologne . La greve a dëbuté par une grève de la faim de quelque 50 chemmots à Splusk le 10 mai pour revendiquer une augmentation immediate des salaires de I l 0% pour en conserver le pouvoir d'achat face à l'explosion du prix des den•ées alimentaires de base .Le programme d'austérité signifie littéralement la famine pour une grand partie de polonais .. . Aujourd'hui même un kilo des saucisses les moms chères coùtent l'équivalent de deu jours de salaire .Une viei lle tè mme de 70 qui soutient la greve explique avec amertume que sa pension mensuelle de 200 F couvre a peine le pain et le loyer ... Avec les services sociaux dévastés par le programme d'austérité .. il lui en a coûté plus de 8 mois de pension pour enterrer son mari mort récemment . La presse impérialiste annonce a sons de trompe les élections de demain . . Comme le déclare cette femme :"Il n'y a personne pour voter pour cela .. .'' Les cheminots insistent qu'ils ne mènent pas une grève politique . Après plus de 40 ans de stalinisme et les illusions sur Solidarité parties en fumée, la politique peut bien paraître comme un mot maudit d'ouvriers "

La révolte des cobayes (d'un éditorial du quotidien norvégien libéral "Dagens Naeringsliv, 30/ 10/Ql )

" ... Les Polonais en ont assez d'être depuis deux années et plus des cobayes dans un laboratoire économique .Il est difficile d'interpréter les élections d'octobre d'une autre façon .Pour autant que les gens se soucient d'y participer , les apôtres du marché et du libéralisme de Solidarity furent envoyés promener et durent remballer tout ce qw était étiqueté réformes rapides sans concessions . En même temps les anciens communistes au sein de J'alliance de la gauche émergèrent comme le second grand parti .Lors des élections de juin 1988 qu'ils contrôlaient , les communistes étaient

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* Helena Majewska , une femme malade aveç deux enfants infirmes a assez d'argent pour les pommes de terre et le sel mai s pas asse?. pour des chaussures et des habits pour que les enfants puissent se rendre à la soupe populaire de Kuron .Stanislas Korolczuk . 67 ans , dont 40 à travailler pour le PRL reçoit une retraite de 170.000 zlotys par mois et 'écrie : "Mes collègues qui ont servi le parti jusqu'au bout reçoivent 700 000 zl par mois . Ils faisaient partie de la police secrète les ordures .Où est la justice 1

"'Un ex prisonnier d'un camp de concentration , 65 ans en appelle au ministre pour qu'i l comprenne que les lois , llUand elles existent sont injustes . * Une femme, ex prisonnière demande pourquoi ceux qui obtiennent des millions de primes de départ en retraite touchent les mêmes augmentations que les pauvres Pourquoi les allocations familiales sont les mêmes pour tous quel que soit le revenu ?

"Nous ne voulons pas de la soupe populaire " crient beaucoup " Laissons la soupe à Kuron "Leur compréhension de la situation est simple : un nouveau régime est venu et avec lui la pauvreté s'est amplifiée . Le ministre , Helena Goralska , demande à chacun de ne pas rendre le gouvernement responsable de la situation présente , de ne pas s'en prendre à lui . Elle prétend que le gouvernement n'agit pas contre la société . "A qui alors devons nous nous adresser " demandent les gens puisque personne n'est responsable du passé ? A Rokowski , à B1crut dans l'autre monde ou peut ètre à Jaruzelski que Solidarité a proclamé président? Les protestations ne cessent pas quand elle explique qu'on met au point un nouveau système de retraite qui prendra effet l'an prochain parce que 16 lois différentes doivent être modifiées et que cela représente un travail énorme. Nous ne voulons pas de lois ,nous voulons vivre comme des êtres humains . Combien d'entre nous seront encore en vie l'an prochain

La grhf' des rhemins de fer menace le "traitement de choc " de Solidarité

(du journal Workers Vanguard (défensiste de l'URSS ) J/6/90) Steltin ,26/5/90 C'est Je port le plus important et le plus actif de Pologne . Mais ces derniers trois jours les gares de triage qui normalement acheminent les marchandises de tout le Nord ouest de la Pologne vers et hors Stettin sont complètement bloquées it cause d'une grève sauvage des chemins de fer dont le centre est la ville de Splusk à 200 km , qui entre dans sa seconde semaine.Maintenant , c'est au tour de Gdynia d'ètre touché . C'est la première sérieuse reponse ouvrière à al brutale politique d'austérité du gouvernement Mazowiecki qui a diminué les salaires de près de 40% et créé un chômage de masse pour la première fois depuis 40 ans .Les comités de grève des chemins de fer sont indépendant de Solidarité et de l'ancien syndicat stalinien officiel OPZZ . Pourtant , au cours des derniers jours OPZZ les a soutenus alors que Walesa coniJamnait la grève , accusant les "forces démagogiques " de mener le pays à la "guerre civile "Les négociations ont été de nouveau rompues aujourd'hui alors que le ministre du travail , Kuron ( autrefois le chéri de la gauche occidentale ) prenait

,. suivie au Pays Basque (80 % des petit! uansporteurs) et en Andalou.1ie (un peu moins de 8l %). . u mlnistàe de l'inlêrieur a ~l'ordre aux gouvemeun

civib d'appliquer la loi sur la sécurir~ œs ~avec b plus ~ rigueur ; cette loi, adoplee pour la lutte contre le trafiC de drogue, laisse alle blanche • IOule lnterventioll pollclère face ~ tout conflit qui peut perturber l 'ord~ public. La Ert­~ (poliœ au!OilOIIIe brasque) a die allai ~ son rôle de aardien de I'(!Rft public et de la drrulallcn des man:handises ilw les territoires 50UIIlis à sa ~·

Molttdtel rlpetr:..,., qu'en 1990 Pendan! la Wève il n'y eu pas d'incidents lr.l~ et l'appro­

visionnement des grands centre urbains n'a pas &! affecté c:anme en 1990. Elle n'a pas eu l'ampleur ni le 11dlalisme de œlle de 90, bien que le OOIIIitl de !!lM ait d6clatf -!!gin du 2 juin• - que la p M suivie l8l %en Asturie et Galice, 50% en Canllbrique et Navarre, cmJogne et Pays VJlenden, -dans la Rioja et l'Aragon. 60 ~en Castille et Leon et dans la conununa~ de Madrid. 30% en l'.slnmadu~. 70% en Mur­cie et 90% en Andalousie.

Certaines fM&ations, au cours du c:onflit, se désolidarisè­rent de la ~- fi faut aussi souligner k fait, ~pu les ~. des pressloos exercées pu les fournisseurs qui ont menaœ de ~ plus signer de contrats avec les camionneurs qui feraient ~ve. Les grandes 01pnisations d'entreprises de tnnspoi1S n'ont même pu appclê i la grm. Le 31 août- ~t la veille de la grève - le quotidien Ef Pais publiait une <>pi­nlono slgnt par le president de la Cmt (confédération espa­snole de tr2nsport de man:handises) dans lequel il se pronon­çait contre la pe ct sollicilalt l'interveiMion de la police pour gmntir b libre circulation. Pounanl, cettalnes coopératives de bWpolt, associm dans Fmadi.wnet O'une des 8f1ndes fédé­rttions) n'ont pas pas suivi la consigne ct ont rejoint quand même la grève.

Les grand! 1113plns avaient pu faire le plein des stocks face ll'mntualit~ d'une ~c gtnaalisêe illimit~. vu que l'elftt de surprise n'existait pas : la grève fut dêddee loiS d'une assembl6e des organisations provinciales de tramport, au mols de ~illet. n y eut alors des propositions pour la faire toincider avec les Jeux Olympiques, mais l 'id~ fut écart~ ûm de ne pas -ternit l'Image de la coq>a11tlon et de ne pas gêner les citoyens>. Ccl aspect ~ sianificallf car dans la str:atégie de la gmre U a toujours étê .redie~ de ne pas porter ~judice aUJ: <inlttêts des citoyens..

Les grands cenltt commerciau, comme Eroski (la plus pande dWne de supe!llliiCMs du Pays Basque) avaienlleuts entrtpOcs pleins llOO% au dalut de la Fve· De même lt 31 aollt ~ Mercabilbao U était rentJt le double de fruits de ce qul est habituellement stocké. Le S septembre, la Chambre de COIIIIIIe!œ de Gipuzkœ Œuskadt) exprimait sa prêoccupation quant aux consêquenœs que pouiTiit avoir la prolongation de la ~ sur l'approvisionnement de cenain.s secteurs indus­triels ainsi que sur l'impossibilité de pouvoir m~ 1 terme les elp(l!llldons prtvues.

Le 10 septembre, on annonçait l'interruption des activilfs dans la construction en Bizkaia (Euskadi). Entre temps quelque! affrontements avaient eu lieu, trois camions furent ~. les ~es u.surèrent une sme de service minimum afin d'lviter la pénune de certains produits vitaux tels les midicaments, Je pain, etc. Cependant P,ln (5 sept) révélait que la l!nzanlla mit reçu l 'or~ d'enlever les v~irules qui

1 7 Win! en tr.~in de faire ces services minimum, à b suite de quoi les camionne\lrs dkidèrent de ne plus les assurer.

Rettructurallon et concentration U y a unanirnil~. tant chez les ~istes que chez les non­

grevistes, sur la nkeuité d'une ,ro(onde .reslnlcturatlon du secteur. Comme nous le savons dql par d'autrts expériences (textile, ~lectronique, etc.) la tactique du gouvememeru soda· liste est d'opém la .reslnlc:turation de chaque Jeaeur pu la lib&alisatlon et la déreglemenr21ion afin que dispara!Ment les entreprises ct les seaeurs qui ne SOIII pas contp&ilifs CN ab!or· bables par les grandes multinationales europ&:nnes, japo­n:~lxs ou nord am&lalnes.

Selon I!!S BJM!tes, une manière de pro<.'éder à rautorégu· latisation du scettur sans grand ttaumatisme, serait la retraite antldpée (72 % des camionneurs ont plus de « ans). Il y au~ également une diminutlon de 16 i 18% des aàlvités du secteur et il faudrait donc que le miniJt~re des transports usure l'autorisation de tr2nsport et garantisse une retraite digne 1 ceux qui veulena quiller la pldession.

Dans le transport espagnol il y a une grande atomisation ct un parc a:cédenttire O'excès de l'âfre faisant tomber les tarifs en dessous des indices de rentabilité, œ qui signif~e b prolif~ ration des transponeurs pirates ou Ulégaux ct le non respett de beaucoup de nonnes de sécurités. n ~en Espagne plus de 120 000 entreprises (36 000 en Fra.nœ, 54 000 en Allemagne ~ 200 000 en Italie ; certaines sources avancent le chiffre de Z75 000 véhicules lourds et légers (ERin 31 août). al% du sec­teur sont des entreprises avec un seul camion. A la fi.SClllité qui pèse sur le prix du combustible (60 %) s'ajoute la politique de crédit qui, en Espagne, a des intérits (18 %) beaucoup plus élevés que dans les autres pays de 1~ Communautf! ; et eiûm le m!me modêle de camion coûte 4 il 5 millions de pesetas de plus en Espagne qu'en France. Par ailleurs les rondilioœ de travail ne sont pas non plus enviables. Le rystême de sous­traitance qu'utilisent les grandes entreprises imposent des conditions draconiennes qui obligent les ttansponeurs au non n:spm de la lfsa!M sur le trmp$ du repos, la Yiœsse, etc. n ne faut pas oublier que le syslême du ojustM-tem)l5' dqlend en dernlêre instance du transporteur.

Dam une telle situation il ~ facile de comprendre que la lutte pour la survie se soit dévelop~ l un moment où la restructutation devenait plw; wgente. Actuellement les grandes multinationales de transport opàent en Espagne et imensifient leur ~on. Les transporteurs espagnols, dans l'ensemble, ne sont pas en mesure de faire face i la concurrences des compagnies hollandalses ou allemandes. Seules cenaines, suf· fl5allllllent viables, poumient s'lnlégrer 1 des multinJtionales (c'est pour cela qu'elles n'ont pas appelé i la pm), mais la plupan devront disparailres et ceUes qui resteront nbnmoins devront travailler dans des conditions de plus en plus dures et en accord avec de nouvelles exigences techniques. Finale­ment, le 1 1 septembre, Je romité de greve a arreté la grève qui • s'essoufflait •. Mainten:~nt les transporteurs YO!It tenter de poursuivre les négociations afm de palier les effeu les plus brutaux de la te$!1Uauration en cours. Mais la situation qui fut à J'origine de la gmre demeure.

D.C. • Sepllmbre 1992, Ba~e ' Egin : q~~exidifn basque p!OChe de la coalition ~ Henlllllums.

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~!-~ __,. ~ - \ . - ~ . - .. Hika aborde sous des angles divers la si tuation en Espagne : dans le

n° 20 • la reconversion pe1manente. sur le toyotisme • comment combattre la drogue ; dans le n° 2 1/22. la grève générale du 28/5/ 92 • sur la culture alternative et la résistance des jeunes dans les années 80 ; dans le 0° 23 sur une société socialiste possible ; dans le n°24 sur la grève de mai et sur une difficile rencontre entre écologie ct syndicalisme : dans le n" 25/26 sur le tëminisme .

Les oilotes de l'aviation militaire gagnent la grève Ce qui suit est extrait de Flight International . octobre 89 et ne concerne pas la lutte de classe Mais c'est encore un exemple, mème s'il s'agit de pilotes militaires . d'un fait général que quelque soient les restrictions pratiques et légales • une lutte trouve toujours une voie - simplement en ignorant les lois ou • dans le cas ci-après exposé ,trouvant un moyen effectif de la tourner . "Les pilotes de l'année espagnole ne seront pas traduits en cour martiale bien qu'ils aient refusé de prendre l'air . Cette action , en soutien de deux pilotes et d'un contrôleur aérien pouvant ètre condamné à des amendes voire à la prison comme suite à une collision aérienne en novembre dernier . effectivement cloua au sol les forces aériennes pendant deux jours la semaine passée . La collision entre I.Ul F- 18 Hornet et un avion tanker Hercules ne fit que des dommages réduits et les deux appareils attenirent sans problèmes .le juge militaire requis 4 années d'emprisonnement pour les deux pilotes et 4 mois pour le contrôleur aérien . La grève est illégale dans les forces armées espagnoles et serait traitée comme une mutinerie .Mais les pilotes de plusieurs base affirmèrent que leurs appareils étaient hors d'état de fooctionner alors que d'autres refusèrent de prendre les commandes d'avion dont le registre de vol signalait le plus léger défaut de fonctionnement .

Crise de l'anarchisme et du syndicalisme. La CNT C e qui suit est extrait d'une lettre d'un camarade espagnol à un camarade norvégien au sujet d'un texte écrit par le premier en espagnol au sujet de la crise de l'anarchisme ( toujours disponible à Echanges ).Ce qu'il écrit est dans la ligne de la correspondance entre ce camarade espagnol et Echanges , correspondance reproduite dans différents numeros d'Echanges depuis le n° 60 (une lettre de ce camarade à ce sujet a été publiée dans Echanges n° 37/38 p 17 ): "Le texte en question n'est pas exactement une analyse de l'histoire de la CNT en Espagne . mais un développement général à la fois sur l'anarchisme et l'anarcho· syndicalisme. naturellement prenant quelques faits précis çoncemant la CNT comme référence .Je l'ai écrit quand j'ai quitté le processus de reconstruction de la CNT dans les dernières années de la dictature de Fmaco avant que je prenne contact avec le groupe Et«:,etera.J'ai rompu avec la CNT en J977 et ai commencé une réflexion individuelle en rètléchissant sur la théorie et la pratique du mouvement libertaire .Le texte est seulement un effort de mise au point de mes propres idées dans une

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ceux qui sont responsables du destin de notre nation de considérer nos justes revendications pour que nous ne soyons pas contraintes de descendre dans la rue." "C'est notre situation :Ce soir de nouvelles hausses de prix ~nt annoncées à la TV .Nous venons travailler et discutons des pris et nous commencer à pester . On nous dit que la grève fera du tort à nous-mèmcs et à l'usine car la production diminuera . Descendre dans la rue ne résoudra pas grand chose mais au moins cela rappellera aux autorités que la classe ouvrière , ça existe . Nous travaillons en trois équipes .Comment pouvons nous travailler normalement si après une équipe de nuit de 8 heures on doit faire la queue jusqu'à onze heures pour acheter de la mauvaise bouffe ,.préparer le diner , dormir deux heures et reprendre Je travail. L'usine ne peut pas acheter des machines modernes et nous continuons à travailler sur des métiers russes qui tombent en morceaux .Les réparer coûte plus d'argent que ne coûteraient les neuves . Chacun dit :"Nouveau gouvernement . mêmes vieilles idioties \ " Les informations entre Lodz et Varsovie ne circulent pas .Les représentants de Solidarité promettent beaucoup mais oublient tout . On n'a aucun contact avec eux .. . Dans l'atelier de tri , les femmes réagissent au slogan "Solidarité'' de la même \ façon qu'il réagissaient autrefois au slogan "Parti " . Kuron nous dit que la situation s'améliorera au printemps En 1990 les choses se normaliseront et en 1991 elles le seront complètement . Qu'il vienne dans l'usine nous dire ça .Qu'il vienne à ma place avec mon salaire .Qu'il vienne seulement ici : nous irons tous le rencontrer une par une avec notre assiette vide "

Nos ceintures n'ont plus de crans (de News and utters , août 90 , ce qui suit est extrait d'un article paru dans"Tygodnik Solidamosc ") Près de 2.000 personnes à.gées , malades , infirmes ont occupé l'Office Régional de Bialystok pendant deux semaines les pauvres sont "en grève ".Ils demandent :"Préparez vous pour nous des cercueils ou ouvrez vous les crématoires ?Comment pouvons nous survivre dans les mois à venir? Dans une adresse au gouvernement ,ils écrivent : " Pendant 45 années . les communistes . avec la méthodes de la carotte et du bâton nous ont forcés à mendier notre pain .Nous leur devons cette catastrophe .Pourtant . , pour redresser l'économie, nous ne pouvons utiliser la même méthode .La méthode de se serrer la ceinture est plus dure pour ceux qui n'ont plus un seuls cran à serrer . Pour ne pas heurter le gouvernement , Solidarité locale ne s'est pas joint à ces protestations . Mais parmi les masses se rendant à l'Office Régional . il y avait de nombreux membres de Solidarité . Ils connaissaient le fait qui ne pouvait être caché : l'existence d'une foule de sans-espoir , qui jusqu'à récemment étaient seulement des "pauvres" qui soudainement étaient devenus des "misérables ". L'atmosphère du meeting fut évident dès les premières minutes chacun se bousculant autour du micro , dans un déluge de cris et d'applaudissement :

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consultation fit la n.:!partition de sorte que ceux qui gagnaient déjà le plus avaient le plus • l'augmentation pouvait varier de 4.000 à 22.000 zlotys .Le 15 février beaucoup d'ouvriers refusèrent de prendre leur paie à cause de cette injustice .La grève était dans l'air .Spontanement , chacun commença à arrêter les machines . 38 représentants furent élus à un comité de grève .. . Le 17 , des discussions avec la direction ne donnèrent rien <lui put être accepté par les quelque 4.000 ouvriers .La majorite de ceux qui travaillent à Marchlewski sont des femmes .Pour elles ce n'est pas totalement une occupation , mais une occupation tournante : 16 heures de grève dans l'usine et 8 heures à la maison pour le linge . la nourriture , les mômes , les courses . Si nous essayons de leur faire accepter les propositions de la direction dit un des membres du comité de grève . elles vont nous accuser d'être dans la voiture de la direction Le gouvernement nous provoque avec les hausses de prix .Comment pouvons nous vivre avec dignité ?('ela devait être un exemple pour toutes les usines de Lodz dit un des conseiUers du c.omité de grève .Marchelwski devait examiner les revendicat ions sans qu'il y ait de grève .Tout est sorti de notre contrôle . l\1archclewski est eflècü .. ·cment un symbole pour Lodz , tout comme les chantiers mwals de Gdansk . Dans la nuit du 7 mars, le comité de grève organisa un référendum

65% votèrent de continuer la grève .

Le-s feommts polonaises face à Solidarité. (de News and Leltrrs. mai 90)

· N and L not e qu'ils ont reçu récemment deux articles de Pologne qui semblent 1 prouver que ce sont les lemmes qui . à l'avant-garde des luttes donnèrent force à

Solidarité dans les années 80 Elles restent encore à l'avant-garde des luttes aujourd'hui alors que Solidarité prend la responsabilité du système même que les ouvriers polonais ont combattu pendant des décades . Un art ide de la Gazeta Wyborcza décrit la vie à Lodz où les femmes constitues 70% des effectifs de l'industrie textile et où 60% souffrent d'une variété de mauvaises conditions de travail • bruit . vibrations, humidité .Lodz possède le plus fort taux de mnrtalilé intàntile du pays et sa pollution est au second rang mondial . Le second article sur ces ouvrières du textile est paru dans le Tygodnik Solidamosc (Solidarité llebdo ) Le titre est "Quand Buron arrive " (Kuron est un des premiers intellectuels dissidents qui aidèrent a la formation de Solidarité et qui est maintenant ministre du travai l Il a déclaré récemment aux ouvriers polonais "Des temps dillèrents l:Ommandent différentes priorités . En 1980 .j'avais l'habitude d'organiser des grèves Maintenant . mon travail est de les arrêter ".Ci-après .des extraits de cet article "Les fèrnmes d'ici disent que quiconque appelle le travail que nous faisons "industrie légère " n'a pas toute sa tête ... Voici notre appel : "Nous femmes de l'usine Dcltmdersof Peace affirmons notre solidarité avec les femmes de Stemil et de Polmerino . Nous sommes épuisées avec les difficuhés de la vie quotidienne et par l'angoisse de ne pas savoir si nous serons capables de nourrir nos enfants .Nous n'acceptons pas de voi r notre dignité humaine batouée . Nous en appelons à tous

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nouvelle période historique de l'Espagne , je veux dire la période démocratique qui commença après la mort de Franco. Le texte développe une thèse sur la bureaucraîl~aliùii ·ctt: hi CNT· . A ïlioii ~vi~-eetît: tendance à la bureaucratisation est présente tout au long de l'h1stmre de la CN 1 . Mais tout au long de la seconde république ( 1931/1939 )la CNT fut prise dans un mouvement de masse en plein essor et . par suite , les tendances bureaucratiques se dissolvaient dans l'action des travailleurs qui prenaient beaucoup d'initiatives d'une manière autonome . C'est dans cette: période que la CNT devint un syndicat "désorganisé" Mais cette situation changea du tout au tout durant les années d'exil en France .Là , les différentes fractions prirent la CNT en mains . qui devint un syndicat sans travailleurs et surtout sans ce mouvement de masse actif qui dans le passé s'était opposé aux tendances bureaucratiques . A mon avis ,cette analyse devrait aider à comprendre les ~problèmes " que j'ai rencontré dans les années de la "période de reconstruction " avec les positions et les pratiques des représentants en exil de la C'NT , les mèmes problèmes qui conduisirent à à la fragmentation et à la marginalisation de la CNT . incapable d'adapter sa vieille idéologie à la nouvelle période dans le développement capitaliste de l'Espagne

(Signalons au sujet de l'Espagne que l'ouvrage sur l'Espagne "De l'anti-franquisme à l'après-franquisme : Illusions politiques et lutte de classe " (Cajo Brendel et Henri Simon ) est toujours disponible à Echanges )

Sur la Coordinadora ( syndicat espagnol des dockers ) Un camarade espagnol nous a fait parvenir un texte par lequel des dockers de Barcelone faisant partie du comité des dockers de Barcelone annoncent leur démission.Ce sont ceux qui s'opposaient à la tendance dominante des bureaucrates et à leurs accords secrets avec les patrons du port .lors des élections syndicales precédentes , ces camarades avaient obtenu six représentants au comité du port .Mais depuis quelques mois , la situation était devenue insoutenable .Ils étaient soumis à une pression constante de la part des couches gestionnaires de la Coordinadora . allant jusqu'aux menaces et aux agressions physiques comme le raconte un long communiqué destiné à l'Assemblée Générale des dockers . En fait . la décomposition de la Coordinadora c'est à dire de la coordination des ports est de plus en plus évidente et cela a gagné même le port de Barcelone . Ce n'est pas une situation nouvelle car des tensions existaient parmi les dockers depuis fort longtemps mais maintenant , elles sont parvenues à un point de non retour dans la liquidation définitive des pratiques et de l'esprit qui animaient la Coordinadora dans le passé. (Ceux qui le voudraient peuvent obtenir à Echanges une copie en espagnol de la déclaration et de la lettre collective de démission mentionnées ci-dessus .Nous pensons reprendre dans une brochure toute l'histoire de la Coordinadora qui illustre parfaitement l'impossibilité d'avoir des organismes permanents de lutte de classe , un exemple particulièrement intéressant alors qu'on voit fleurir des tentatives de créer

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des syndicats alternatifs dans la foulée des organismes spécifiques de luttes appan1s dans les luttes des années passees (coordinations en France, CORAS en Italie).

A cont~ cou~nt synùlcai et politique i:j (n.:; <} , été ilî ) pubiie ies ;;bases pour une proposition globale du syndicalisme " , document programmatique de la C.G.T. (ex C'NT Renovados )

~ On ouvre cette rubrique . non pas pour sacrifier a une mode mais parce que beaucoup d'articles y ont sacrifié chacun pensant de son

devoir de dire "quelque chose" à propos de Maastricht avec des analyses plus ou moins superficielles , plus ou moins incomplètes qui se terminent toujours par des prises de positions comme si cela pouvait changer quoi que ce soit a cet aménagement du capitalisme dans un cadre multinational déjà acquis . Subversion n" Il parle de "Disunity over European Unit y " A contre Courant ( no Jb,juillet­aoùt 92 s'est divisé à l'image de la plupart des courants politiques en y ajoutant la camp de l'abstention . Courant Alternatif (octobre 92) soutenant le nationalisme basque élargit son débat à "l'Europe de la répression " .On aimerait pourtant voir à ce propos un débat plus large sur le problème présent des nationalismes depuis l'Irlande du Nord jusqu'au Kurdistan en passant par les exacerbations sanglantes de la Yougoslavie ; cela

l expliquerait le sens de l'éditorial du no de juillet/septembre qui précise que "I'OCL s'invc!ltit "entre autres dans les luttes de libération nationale " (lesquelles ?)

l' \ette mè,me question du nationalisme est traitée dans Perspective Internationaliste

no 23 , été 92 , sous le titre "Nationalisme et racisme • expression de la crise capitaliste.

llmanita Nova du 12/7/92 analyse sous le titre "Grandes manoeuvres en Europe " les conséquences de la dissolution de l'empire soviétique qui oblige l'Occident à revoir ses orientations stratégiques avec beaucoup de confusion entre différentes organisations collectives de défense ( où s'affi"ontent l'impérialisme US et les balbutiements d'une force militaire européenne ) dans laquelle l'article discerne un "futur de guerre ". Counter Information n° JS ,voit dans la violence raciste et fasciste dans toute l'Europe une tentative de créer ce qu'ils appellent "la forteresse Europe" . Heavy Stuff nos considère aussi dans "Feeling Blue in 92 " que l'unité de l'Europe est sur le contrôle , l'exploitation et la manipulation de la classe ouvrière et que l'ignorer est à not re péri 1 .

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HSimon : Pologne 1980-1982 .Lutte de classe et la crise du capital .Cette édition française par Spartacus a été reprise et mise à jour par Black and Red sous le méme titre . Une version allemande "Polens Arbeiter auf dem Wege der Selbstbetreiung " (Advocom Verlag) est aussi disponible . Bien des articles et revues très critiques furent publiés sur ces textes et leurs analyses de la lutte de classe • de Solidarité et de l'évolution de la branche orientale du capitalisme . On ne discutera pas ici du fait que les événements en Pologne et en Europe de l'Est ont largement confim1é nos analyses d'alors . Sur les événements postérieurs à 1982 . aucun des participants à Echanges n'a publié de texte conséquent .Cela ne signifie pas pour autant que le doss1er polonais a été négligé .Simplement une question de temps et de disponibilité .. Des matériaux se sont accumulés, pour une bonne part mis en circulation et discutés Le bulletin hollandais "Daad en Gedachte " en a parlé régulièrement mais aucune traduction en anglais ou français . Dans Echanges seulement ont été publiées des notes dispersées Ci-après on trouvera de brefs articles d'autres publications et un texte plus long sur la vague de grèves de l'été dernier .

Le Monde Libertaire du 27 octobre 1988 a publié le témoignage d'un jeune ouvrîcr polonais Stefan qui était ouvrier peintre aux chantiers Lénine de Gdansk et faisait partie d'un groupe de travailleurs plus radicaux "dym '' (fumée ) qui doit lulter pour que les chantiers se mettent en grève et decrit dans le détail comment la grève tùt terminée par un tas de manoeuvres politiques dont Walesa était l'un des instigateurs . utilisant la confiance qu'il avait su inspirer pour fai re accepter par les ouvriers la tin d'une lutte "vendue pour un prix inconnu " (les travailleurs polonais en connaissent maintenant le prix )

Comment peut-on vivre avec dignité ?

Cet article est extrait de News and Letten , Mai 90 et concerne les grèves du printemps 89 dans le textile à Lodz alors que Walesa et Jaruzelski tenaient une table ronde pour mettre fin aux grèves . "Que Walesa vienne nourrir nos enfants "répondirent les temmes dans l'atelier de filature à ma question sur ce qu'elles feraient en réponse à l'appel de Walesa de stopper la grève pendant que se déroulaient les négociations. Marchlewski est la plus grand usine de Lodz .C n'est pas l'industrie lourde mais le travail y est dur.Les conditions de travail n'ont rien à voir avec la Terre Promise J'ai vu une machine datant de 1896 . L'occupation débuta le 28 février . En janvier la direction avait promis des augmentations .Pas trop • la moyenne était de 16 000 zlotys par ouvrier . Mais cela variait suivant les individus et . sans aucune

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A contr~ courant .n" 39 , novembre 92 contient une étude sur

jNICiRAfi.Ujlle Nicaragua réduit à la misère ,témoignage direct d'un soutien -== - · -- d'un collectif de solidarité en liaison avec des coopératives de paysans qu1 essaient de maintemr leurs expériences communautaires -En mai 92 , dans le nord du pay , des plantations de bananes ont été occupées par d'anciens soldats sandinistes alliés aliX anciens contras et aux paysans _ C'est le dernier incident entre le gouvernement et les combattants de la guerre des deux camps ennemis ; cette alliance s'est tissée autour de revendications communes pour des attributions de terres et de prêts pour acheter de semences _ Les armes enterrées par les deux ex camps ont êté déterrees et mises en commun pour garder des ba rrages routiers , ils se sont donnés llO commandement commun et s'appellent "Los Rt: vueltos" ( ce qui sigmlie "se mettre ensemble " mais contient aussi une sig nilication de révohe ).Le gouvernement qui peut difficilement employer la force et a dù accepter de discuter et a proposé de racheter les armes _ On ne sait pas comment œla s't:st termine , mais cette lutte pour la terre montre que , par delà les divisions ideologiques qui ont pu conduire jusqu'à l'atfrontement armé , les intérêts de classe finissent pas s'exprimer dans une lutte commune unitaire _

Noir et Rouge n° 27 , novembre-décembre 92., publie un dossier complet sur la Palestine dont voici les titres : les origines du conflit israelo-arabe -

l'identité juive _ le rëve et le délire - la Palestine , un gâteau pour les Etats arabes -Histoires d'eau au Proche Orient - L'ombre de Habache - Les commandos de la mort , des unités vraiment très spéciales-Femmes prisonnières , femmes qui luttent- Les ~ntànts de l'lntitàda-Les Etats Unis : une relation particulière -Elections 1992 ,une victoire pour Rabin , pas pour la gauche -Prisonniers politiques -Négociations au Proche-Orient , bilan et perspectives un an après . Sur le mème sujet une brochure de C.Passavant et LPortis :"La main de fer en Palestine , Histoire et actualité de la lutte dans les territoires occupés (éditions du Monde Libertaire )

jPOLOGîjl Les livres suivant ont étè publiés par des participants à Echanges: - 1 C 0 Pologne 70171 , capitalisme et lutte de classe (en français , Spartacus ) (en anglais , Black and Red ).La traduction anglaise a exclu tous les matériaux historiques et économiques ainsi qu'une longue postface théorique -H Simon Travailleurs contre capital .Le 25 juin 1976 en Pologne (Echanges 1977) tine tradllction espagnole "La huelga salvaje en polonia el 25 de junio de 1976 " toujours disponible (Las ediciones de La Piqueta )

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La crève des routiers :de nouveap la vulnérabiljt~ des rouages du caP.itaJ à la lutte de classe.

Plutôt que de donner un exposé complet sur la lutte des routiers français et ses conséquences • nous avons préféré reproduire les textes écrits par des camarades étrangers et en faire la critique. De cette façon , on peut mieux faire ressortir d'une part l'impact international qu'une telle lutte a pu avoir ,d'autre part les différences qui peuvent apparaître dans différents pays en raison des différences de structure dans l'organisation de cette industrie. Ces différences font aussi surgir diverses questions tant que les contradictions du développement capitaliste que sur l'analyse de cette lutte elle-même .La recherche du profit maximum autant que la concurrence acharnée pour les marchés ont fait que le transport routier est devenu une piéce maîtresse tant de l'approvisionnement des usines ( particulièrement des chaînes ) que de la distribution des marchandises notamment des produits alimentaires ; la flexibilité de ce moyen de transport l'a fait intégrer dans le procès de production et de distribution mais de telle façon que les impératifs de la concurrence lui ont imposé des rigueurs de temps et d'exactitude exactement comme dans les unités de production ou de distribution, alors même que, le plus souvent, il s'agit d'entreprises spécifiques distinctes . Cette intégration d'une part rend les travailleurs de ce secteur des transports . les routiers . entièrement dépendants d'impératifs qui leur sont extérieurs mais qu'Ils n'ont nullement la possibilité de discuter ,unifiant leurs conditions de travail et de lutte • alors mème que leur statut juridique de salarié ou de travailleur indépendant les divise par ailleurs_ Mais . le développement prolifique de ce moyen de transport. dans son intérêt évident pour la structure présente du système. introduit des contradictions majeures qui tendent sinon à supprimer du moins à réduire l'intérêt capitaliste de ce moyen de transport: le capital cherche toujours à éliminer ses vulnérabilités ; la grève . en partie , pour les blocages qu'elle a entraîné dans le processus de production renforce une tendance à une recomposition des sites industriels en regroupant les sous-traitants autour de l'usine mere pour réduire les frais et renforcer la fiabilité de l'approvisionnement continu _ A l'échelle de l'Europe , la prolifération du transport routier congestionne certains axes routiers essentiels (ce qui renforce la tendance dont nous venons de parler) et entraine des nuisances telles que les résistances ne relèvent pas seulement de l'écologie mais aussi de la gestion capitaliste du système ; c'est ainsi que se fait jour , dans l'intérêt des unités capitalistes dominantes et toujours autour de cette rationalité du profit , une tendance à J'utilisation d'autres moyens de transport que l'usage systématique du camion; la grève peut aussi se relier , bien qu'indirectement à des résistances à une évolution structurelle dans le secteur des transports.

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Quelques donné«-s de base sur lq rputiers en Fr,ann

Entreprises répartition et Routiers ré(lllrtition pourcentage de tra11sport pourcenta2e roulants par entrepris~ d~ roulants -

toutes 36.000 total salariés et entreprises 100% indépendants 167.000 100%

un seul camion 15.000 independants pas de salariés 42% roulants 15 .000 9%

entreprises 21000 salariés avec salariés 58% roulants 152 000 91% moins de 10 15.600 moin~ de 10

salariés 44% salariés 28 .000 1 JO/o de 10 à 50 4.300 de 10 à 50

salariés 12% salariés 66.000 40% de 50 a 200 612 de 50 à 200

salariés 1.7% salariés 37.000 22% . - .

plus de 200 72 plus de 200 salariés 0,2% salariés 18.000 Il%

( 1 ) ( 1 ) ( 1 ) les totaux peuvent êtn.• approximatifs : les patrons de petites entreprises peuvent aussi ètre des roulants

Il y eut plus de 600 barrages dan." toute la France. 13 .000 flics , 12 chars,21 hélicoptères furent mobilisés pour briser les barrages.Les tanks poussèrent les camions de tète dans les fossés et chargèrent les chauffeurs brutalement, usant de lil8Z lacrvmo2ènes .

Un ~nsemble de. fact~urs économiques ont poussé à la dérél:,>ulation des transports routters et , la cnse a1dant , ont profondément modifié les structures et les conditions de lravail . Les grands transporteurs deviennent des organisateurs de flux de transport qui sous-traitent les marchés les moins rentables à des P.M.E. ou artisans : ils làvorisent l'installation à leur compte de salariés en leur promettant du fret , en réalité, en leur transférant les risques du marché et les infractions tant à la réglementation du travail qu'au code de la route . Les conditions des salariés sont tirées vers le bas par les "forçats " de la route que sont les artisans. 500/o des camions dépassent les vitesses limite, 40% dépassent les charges autorisées, un artisan peut travailler jusqu'à 3.000 heures par an (semaine de 60 ·à 75 heures avec une amplitude quotidienne jusqu'a 15 heures . Dans les petites entrePrises . le paternalisme tend à imposer ces mêmes conditions aux salariés

ACHETER AMERICAIN OU MOURIR Ce panneau a été assemblé au Mexique avec des pièces

américaines pour une compagnie anglaise

- ~ ~ .1 . ...... 1.

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Toute la presse parle des camps de détention - camps de travail en ) . . Chine ; ce n'est pas à la même dimension , mais plus proche , le Maroc

possede auss1 de tels camps où sont déportés les "prisonniers sociaux " (à Kénitra par exemple ) (Rebelles n° 38, novembre 92 )

lndustrial Worker (juillet 92 ) donne un aperçu de la lute de classe \ au Mexique dans la période rècente ,chez Ford , dans SS usines du

texti~e ( voir les .développements ~es luttes entre le syndicat gouvernemental et les syndtcats alternatifs durement répnmés s'appuyant sur les partis d'oppositiou dans / Fchanges n° 64 , p 40 )

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1.c rn~ ti n, les syndraL~ ~va~nl di:ployé plu.•kurs milliets d'homme du St' fV ICe d'ordre, le~ rameux C2MJUeS jaunes, vtnues urtout d'Emilie. Les casques jaunes confédéraux ëtarent intégrés pamù les casques bleus de b polile d'Flat ct alleocbi<"fll les •J!ItwOl'.tleuts- pour règler it'SI.'Oillp(es. A peint des gruupes d'êtud~nts, d'enseignants de travailleurs dissr· dt·nt~. se 501ll·ÜS ~pprochês du ra.~emeru 5}'ndial qu'il rurent chargés, rrap~. arrêtés. ks CobaHcolc q\IÎ avaient demandé i pouvoir intervenir à la tribune syOOicale llC sont fail repousser par les ûi."<(UfS jaunes ~ les casqll($ bleu t1 cmr· gés. L'image des CGIL, CISL, UIL en est ~ssortie, malgré l'appui tic la presse, ~ssablemelll saiJe.

l 'après midi, ~ la manifestation akernalive, ont défilés c1uelques dizaines de millim de lnvaiüeurs venus de toote l'lulle. ~ns incident\. !leaucoop d<-s camarade-s qui avaient participé le matin au curtègc syndicd, 50111 quand mëme venu, malgre les polemiques en~ COOle.uataires et alacrnatirs. U ~ clair, a mon avis 1111'd eme un grand ~ de travailleurs qui ont rompu avec les syndicats et qu~ sUJ1Qut. se pœentle prohlèmt" de se donner une structwe prop~ dans tuus les ste­tt:urs du Ir.! va il : el l'id« qu'on ne peut étemellemelll jouer les exuimiJ.tes, les cnûques quasi profcs.sionnels do CGIL, ast et UIL et qu'on doit alWr aiKielà, gagne du trnain. Mais œla re;~e un débat ouvert.

Dans ce climat les lrois syndicats 01\l décidé de f2ite une grève ~e pour Je 1~ ooobre, toujours pour <tllOdiflel'- (el non pour repousser) la rnancr:uvre du gouvemcmcm. Maili entre temps, le conte~e a changé qraelque peu. La rage de!; gens s'est en partie soulagée, la polémique~ les .violen!so a élé utiles aux CGII., OSL-UIL poor déplaœr la disc.'ussioo de la rnarn~uvre du gouvernement el de la complicité syndicale

avec lu~ vm la néces5ité de cuver b ~ ; b rcla1ive laibks.~ do foo:ts ~t(1flllives pctmis l'nploiw.ioo pu les syndiots du dl:bat dalls ks usines.

En partitulier les ~ni.'iles oot négocit dans la CGIL m ~ QIIC br COIIIIIl•Elre syndiqOOo ~dans l'avenir dtpasser les 18 "' qu'ils ~nt adlldlrment. Qu'on le veuille ou noo, ils Jqlltscntenl un enracinement ouvrier non négl~ rt peuvent bloquer mtlines $itua· lions. La p!ve ckJ B a 1ft seulemerll de 4 ~ d. unique­merl dam le ~ privt ks \'ldles hostilil& ~ le sec· teur public ~ l'indu,crie 0111 ~ aimi ra\'Mes. En brel, avec bide de la~. am: l'~ des nlo<ommlllliU$ i raire des ~. CG!l, ast.,I.Jil. ort réussi i tmir la Ne el à se poser tœune les ~ de an:aliulion du r.nêtCJn.. . telllement llUCi:al. l

Mais au-deli de la Rll', la situatioo bouge : le gouverœ- • mem n'est üpoR i aur:une ~ de lond, le ~ 1 social a pldondémrd tft.anF, des plllpa ~ de tra­vaillews smt satis, !0111 en ll'2in de 5ldir ou VOIIt le &ire, des syndiats c<XIfédmux. Même le courant ·Eue syndiqué- a quelq\IC$ problèmes : si 5e5 bureaucrates peuvent espérer quelques postes de plu$ dans l'appaml (œ qui n'est pu dis car la ~ dans une siualion plus aime, peut tms bien leur (aire payer laus ~ de 5CJXelllb«), les travaillelm, t\ll, ond'.atms~

C'est dans cr nouveau dinar qœ l'oo mesurer.~ la tenue, la apacité de proposition, l'utilili ~. des stn.Ktures indé­peOOarœ «de base qui se 10111 bmtes ca demièm allllées el qui 011 &sie~ en quelques ~m leur zone d'inftucnc..t.

~Samnzt

Bill Clinton arrive. tout va changer , 0 K

Les routiers (texte d'un camarade hollandai paru dans le bulletin "Daad en Gedachte'') Les routiers français qui du 20 juin au débLJt juillet ont bloqué une bonne partie des autoroutes de la France ont fait ce qu'il y a quel<1ues années les routiers hollandais voulaient faire ou mieux ce que les syndicats des trans­ports voulaient faire après avoir consulté les routiers (voir Echanges n" 48 , rnai 86 et Liaisons n° 2 , 86/87). Le projet ne fut pas mené à terme bien que les hauffeurs aient devancé le mot d'ordre syndical .Dès que les syndicats eurent annonœ cette action tJUÏ débutait ainsi • les entreprises de transport portaient l'affaire devant le tribunal . Lequel interdit le blocage routier au motif que des gens qui n'avaient rien à faire avec le conflit entre patrons et ouvriers en seraient les victimes . F.n France cet été , il en était tout autrement.Ce n'était pas un syndicat qui menaçait de bloquer les routes . Pour les transporteurs Je gouvernement et le public l'action des routiers vint par surprise .Ce n'était nullement le mot d'ordre de la bureaucratie d'un quelconque syndicat ou d'un état major qui stoppait les camions . H s'agis~ait d'une action spontanée des routiers.Cela devenait évident alors que les syndicats exprimaient leur désaccord avec la méthode de lutte choisie par les routiers. Il est possible en France comme en Hollande de mettre fin à une grève par une décsion de justice prise contre un ou plusieurs syndicats .Mais , précisément comme il s'agissait d'un mouvement dont les

23 L'Espagne était la plus vulnérable en Europe pat l'importance de S<XI trafic routier et sa position géographique (les autres pays pouvant contourner le France).L'artide qlJÎ suit montre d'une part les conséquences de la greve des routiers français pour l'éoonomie espagnole,d'autre part les incidences que cette grève a pu avoir sur celle des routiers espagnols en septembre avec des caractères différents liés à des différente structures économiques .

Ce n'est pas tant taction des routiers qui fut une surprise :la loi prevoyant Je. permis à points et les décrets d'application étaient connus depuis des mo1s et les protestations de certaines catégories de conducteurs (chauffeurs de taxi , voyageurs de commerce .routiers .etc .. . ) s'étaient déjà fait jour. Des mouvements avaient deja eu lieu en 84 et 91 ,des négociations pour une nouvelle convention collective traînaient depuis 10 ans et des avertissements venaient périodique-ment sur les tensions dans cette industrie Mais ces résistances , dont il n'avait guère été tenu compte ne laissaient nullement présager une action spontanée de cette ampleur.Les dirigeants avaient sans doute pensé que la date du l juillet (début des vacances ) pennett rait de mettre en oeuvre ces mesures sans problèmes majeurs . Ce n'est pas tout à fait exact.En France , patrons ou gouvernement ne peuvent mettre tin à une grève directement par une décision. de justice . Le seul recours possible devant un tribunal concerne les

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syndicats comme institutions de la bourgeoisie s'étaient nettement distancés, l'intervention d'un tribunal n'avait aucun sens .. Une fois de plus il apparaissait que les travailleurs se fichent de l'ordre bourgeois dès qu'ils entrent en lutte pour leurs propres intérèts et qu'ils le font d'une manière telle que les syndicats ne peuvent se le permettre . On peut constater autre chose en relation avec cette action en France . Comme partout ailleurs , ni le gouvernement ,ni les entreprises ni les médias ne comprenaient que les syndicats ne représentaient pas en réalité les ouvriers malgré cc tJU'i ls peuvent prétendre ou laisser supposer.Pour une bonne part,ce n'est pourtant pas une question de mauvaise compréhension, c'est seulement une fi ction que l'on entretient pour faire accepter aux travailleurs les mauvais compromis passés avec le mouvement syndical . En conséquence , les routes restaient bloquées même aprés qu'à deux reprises des "solutions" aient été négociées dans le dos des routiers . Ceux-ci sont très peu syndiqués, mais même ceux qui l'étaient ignoraient ces compromis .Un des routiers déclarait :"Nous ne savions pas qu'il y avait une soit-disant négociation entre trois parties et nous n'étions au courant que par les journaux. Nous ne sommes pas liés par tout ça .Il faut qu'on discute avec nous . "

piquets de grève bloquant les entrées de l'entreprise ou l'occupation ; le tribunal dans ces cas décide qu'il y a "entrave à la liberté du travail " et ordonne la levée des piquets et/ou l'évacuation des locaux occupés ; ce jugement peut alors être exécuté par la police ( ce qui suppose l'accord du gouvernement ). ·route autre action peut être réprimée directement par le gouvernement sans qu'un jugement soit nécessaire Pour le cas des routiers ,le blocage des routes pouvait être levé par l'intervention directe des "forces de l'ordre " , pour entrave à la circulation routière,ce qui supposait bien sûr aussi l'accord du gouvernement.Le seul cas extrême où le gouvernement peut "interdire " une grève est la réquisition des grévistes , ce qui est plus un ordre fonnel de reprise du travail qu'une interdiction : le seul cas récent est la réquisition des mineurs en grève en 1963 dans laquelle de Gaulle perdit complètement la face car aucun mineur n'obtempéra .

L'article n'évoque qu'occasion­nellement des questions dont il est difficile de mesurer l'impact : - la coexistence dans la lutte de routiers indépendants et de routiers salariés largement pré"sents dans les barrages . ayant à la fois des conditions de travail identiques mais inévitablement des intérêts divergents (le gouvernement utilisera ces divergences en axant le compromis sur des concessions aux seuls salariés)(voir ci-après certaines données de base dans ce conflit)

qui favorisctMtt la ligues, et, dans la ~. du fait qu'il fonclionne OOilll1le un axnilf d'affaires de la bourJieoisle, Les mesures du gouvernement ont &~ dures et s«lles. Je me limite A les 11jlpeler :

• m. ~in : \Ill omillkoup ck mal:rlqlle- de ~ mille mil· lian:b en ~ d!vmes, pour 800der le tanin ;

• le 31 juilld : l'amputatioll de l'~e mobile et le bJo. cage des~;

• en sepcem~ : un mui coup de matraque de quatre· vîngt-dil mllle autres milliards, la dbalualion de la lire, l'annonce de nouveaux coups de matraque.

On estime qut" l'ensemble de ces mesures, atrimement complexes, impfiqum une amputation du salaire IOO)'e!l!tel, .en décembre 1993, de l'ordR de 20 % 1 30 %. Les services socia111 sont ~uits et plus coûteux ; les entreprises locales devroot ~ de nouvelles tues ; la 1mt1on sur Je uire direct s'~lfve fortement ; la ~tlœ proprëti et les tparznes 50nl duremml tal&s. Cependant, l'ensemble de œs mesures ne sufftront pu ~ •ltassainir• l'economie, &am donœ que, comme d'h2bitude, les nouvellr:s enutes de l'Etat seront en pmde panie ~ par Il deut publique.

On a parU!, et non par !ward, d'konomie de prre, Je rEfonnlsnle que beaucoup de dmJocrades induslrtdla 80nl i l'invene en !nin de ~ ayant pris en Jtalle la fonne d'une rMllulion par le: haut. CG~·UIL ont sembialenl d'abord i des boxews Klllllis ~ siplenl des accords a-.u un adver· saae dkidl t œ pu les respmer. Il! <W l'eiiOilCt ll'tdtelle ndlile en fchanF d'une attbluatioo. des~ de rigueur ; c&posts A acœpter la rigueur pour • uuver la lW ., Ils onl trouv~ dtvaluation, inflation, amputation des ulaires, chô­mage et, surtoot, la rtvolte ou~.

La faiblesse et la sownisliion de$ CGJL.QSL-UIL dkoule, bien sûr, du fait que dans wte pmode de ~n êconl)o mique le ~ ouvrlet institulionnel ne peut plus jouer son r6le classique de Œ~Miateur emn: les ~ ~~~~· et les ~ des mvailleurs, et agit ouvertement comme une force IIŒiliaire des i.'ll&ets ~. n faut, de plus, consi­d&er que la das.te syndicale (des dizaines de mUiiers de fonc· tlonnalres payes al'ee l'argen~ public), lim ocpniquement au sy~me des panls, en vit toutes I.e$ contradlcdoris lntmles, dont sa ~paratlon d'avec la socl~f! clvlle proltcaire. Des ann&s de relative paix sociale ou de luites A la base hon de son contr6le ont awa~ l'inCapacite de la classe syndk:aJe ~ reaaeillir et canaliser les pousaies .sodales du bas, meme si, ronune nous Je verrons, ce meme appareil a mo~ quand même une capacitt de mediation dana la phase montante du mouvement.

Penchons-nous i pr&ent sur la situation du point de vue des travallleun, par une brm mconsiNCiion du d&oolemeru du IIIOUVen\elt.

~but septembre, avant le maxl-<aup de matraque, la masae des travailleun Rlllblalt wez bloquee, incapable d'ini· liative. le ~bat pam!Urait IWIOUI!es IUUctures ~ Wenles ou aœme& 1111 CGJL.CISL.tm.. En paniallier, la CGU. vivait la plus grave crise instltutioMelle de son histoire rkente. Son secr&alte Trcntin, penonnalitf! du POS, avait sign~ l'accoro du 31 iuillet, passant outre son mandat , et s'&all, ensuite dtmis de ses fonctions. u courant de gauche de la CGIL, ·Eue S}'lldiquh, CXIIIIpOR des militants du PRC (1), de la gauche du PDS et de ce qui reste des repr&enlanls des groupes de l'mtmc gauche :lJ·inrfricur de la CGU., lançait une bataille 1nteme pour retirer la slpature ct entamer des di&­aJSI!ons 111t les postes de travail. Benlnoai, (gauche du PDS),

49 ladet' de ce coumu., démenlalt la probabilité d'une sciMion mais donnait UJll! séne d'indices de rupture : départ des secré· tlriats, convocation d'assemblées et dt manifs de tendance, orpnisation d'un référendum, etc Sur le pian social, à ;.!fa Romeo d'Are$e, des dêlégœ FIOM.OOU., fiM·CISL, Colm et Fl.N·Uniti (le syndicat alternatif) organisaient unf grtve; à Naples, un COlt~ de ch~ auaquait un siège de la f!OM· CGU., etc.

Dans l'aire du syndicalisme alternatif commenÇ3il un débat complexe sur les initialîves à prendre. Le 1) septembre, la Conf~ration unitaire de base (CUB), à laquelle adhérent divm syndicats ~tematifs de secteur, lançait une greve gèllé· raie avec manifestation à Rome pour le vendredi 2 ooobre. Les autre5 5phères de l'alternative syndicale (USI·AIT, Ur.kobas, Cabas Alfa, Cobu Ecole, Coordination ~tionale du pe1!i0nnel ambulant, Coordination des chauffeurs unis, etc.) réservarent leur~.

La situation s'a!Ûière à partir du jeudi 17 septembre. Dans beaucoup d'usines p:~nenl des grèves extra-syndicale$ ~vec coMges et blocages de rouœ. En regardant les lieux d'où la mobilisation es1 parue et les informations crédibles, il est rn· dent que ces~ ont &~souvent dêdenchêes par des mill­tanl5 du PRC et de IJ gauche PDS, mais qu'Us ont rencontré ~ rœUe voJonré de lutte. On peut dire que !es cadres de la gauche ont ouvert une ~ dans la digue par laqueUe les masses se SOIIl engouftitcs. CG Il., OSI., UJL annoncent alors poor la semaine suivante une s&ie de grtves ~ et une nationale de la fOOOion publique pour le 2 ooobre. C'e~.t pen· dant celte p&iode que s'est déroulét la S2ga des boulons : dans des manifesations à Florence, 1 Milan et enfln à Turin entre le 21 et le 15 septembre les gens descendent en masse dans la Ne, contestent les dirigeants syndicaux et balancent boulons, ponl1lleS de terres, fruits pou!N et petite monnaie ~ la figure des syndicalistes. La masse des tn.vailleurs n'a rien fait pour d~fendre ses -dirigeants•, au contraire.. .. Le service d'ordre syndical, traditionnellemenl Slructure par des COIMIU·

nistes, a laissé~ désirer YU l'i.nlêret du PRC de se différencier de la hi&atchie confédérale, et q~ les militants d' ·Elle syndi· qub écalent en c&ac:cord avec la CGIL /J /

1:

Les média ont COll5bUit une épopée à partir des boulons : / nouveaux autonomes, naziskin!, terrOristes, vieil équipement de provoation, marxistes-léninistes, membres des ~gues, etc. 1 seraient Je nerf des contestatlires. Ce fut impressionnant de voir les dirigeants syndicaux contraints de parler (quand ils y ~lent) sous la proceaion de la police, derrière un écr.ln de bouclim de plexi8Jas.

Dans l'opposition s'est ouv~rt un débat entre ceux qui pen~ saient qu'll vilait la P,eine de metUe ses forces sur une pré· sence aaive dans les initiatives CGIL.c!SL·UIL pour retourner_ la situation, et ceux qui pemaieru lmponant de se positionner par des manifestations alternatives capables de marquer une Npture deflnkive avec œs rœmes orpnisatlons. Très schéma· tiquement les ~unistes, les awonornes,les ML défen· , dalcnt la ~ position, et la CUB la seconde. "'

JI est in~ressant de noter qu'en marge des incidents de lUe, s'est dm!lofll* un fort mouvement de travailleurs des tri· bunaux qui ont YU leur salaire amputé de plus de 300 000 lires par mois A cause de:i mesures gouvernernentales. Dans ce sec­teur d y a eu plusieurs jours de greve aiJlo.organisée.

On arrive ainsi A la journée du 2 octobre avec deux mani· festations sqwtcs : le matin CGJL, CISL, UJL et l'après midi la ct.JB llaquclle s'~ient entre temps jointes divers structure~ alterna lives.

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Fin de la protection sociale tï T i L -. 1] Pour des lecteurs non ilaliena, il faut roppeler brièYement quelques-unes des dynamiques qui ont conduit cl! une mont6e des luttas soc:ioles en ltalia. les coroctéristi_ques de la crise itolienne ne sont pas, dans le fond, diffjren .. s de celle qui touche l'ensemble de la plaMie et, en particulier, les mlllropoles <OpitalistQ; mais d'un autre côté, il existe des particularités qui aidént à comprendre lant lo politique 6conomique du gou­vernement que la façon dont se manifeahlnt les mouvements d'opposition sociale.

Au _cours des annêt:s 80, le syst~e capitaliste italien a veru un fon processus de réolga~tion et de restruc· tt•ration fondé sur l'illi!OV3tion tedmologique, sur une

décentralisation productive. sur l'uti lisallun de la sous-Irai­tance, du trav~il au noir et ~ domicile, sur l'économie margi­nale (illegale). L'Eu~ jusqu'lia fm des années 70, a massive­mellt fi nanc~ la restructuration industrieUe, l' c:xpulsion de la force de travail des entreprises, !OUI en lP!2liti!ISant un filet de protedion sociale de type client~laire très diffus et coûteux. Cette merveille d'équilibre capitaliste n'a é!é JXMible que par un accroissement sans prtœdent de la dette publique, dont le re[inancement permanent a mtraiM un fon bl001ge des reve­nus. le monl3nt de b dette publique italienne dêpwe le pro­duit lntt'rieur brut, et le st!ul paiement des mt~rêls entraîne (haquc i!llllée un nouveau déficit qui s'ajoute à b delle prêcé­dente ~ % des titres de l'Etat sont enne les mains des classes dummames qui en tirent un revenu sGr, undis que les 20 % restants sont éparpillés tntr~ les pelilli ~pargnants. Annét après ann~. l'Etat a tenté des mesures « rigueur· qui tou­chaient les salariés, mais ~m parvenir l un !tsultat concret, étant donné que les nouvdles entrées fiscales suffisaienl à peine à couvrir les intérêts produits dans l'intervalle. Plus, l'accroissement de la pre!i~ion fJSca!e n'a fait que favoriser le secteur extralégal de l'économie, l'évasion fiscale dont on parle tant, et qui phe, pour ce qui concerne l'uti&ation des services sociaux, sur les taxes qui accablent les salariés. Les mêmes mesures de rigueur ne pouvaient, et ne peuvent, appa­raître dans cene situation que comme la source de futures iniustices sociales. Autrement dit, daru une situation comme celle de l'Italie. si on supprime des avantages sociaux aux hauls revenus, on atteint les &milles ouvrières et d'employés, sans toucher les ConunefÇ3nts, les travaîlleurs Indépendants. les professions libmles, ou ~ pe!its entrepreneurs.

Cene orientation a étt géree par des panls qui, au cours des annéts, se sont homogén~~s au fur et l mesure que s'érodait l'opposition droite/gauche, ~dans ses formes les plus douces. L'emprise du secteur public sur l'économie et la gestion clientélaire du welf.are, ont cre& une caste politique hiéra rch isée, coOteuse, Inefficace, cou~e du reste de la société non comme un corps de spkiali11es mais comme une société elle-même stparée. Le coGt de cene machine est devenu gigantesque, suJtout avec la fln des tnditionnelles formes de militenlisme, el a été un facteur de dé~uUibre ultérieur.

Les tentatives de moderniser el de simplifier le système pol itique ita lien ont r~gulitremenl ~choué . Chaque forme d'opposition au système polhique a produit de nouveaux par· tis, de nouvelles diencèles, de nouveaux besoitt5 de finance· m~n t public. A un pani b~l~e. à deull. panis laïcstlibéraux, à

un p~ni démocrate-<:brêtien, i uoo panis de l'Internationale • socialiste (PSI, PSDI, PDSl et i un communiste se soot ajouté i les Vens, le réseau, les ligues et de nombreuses formaliollt~ rnmeures i carattère loct l. Le syslème des J»IÛ!l a atteint IJO l minimum de crédibilité, bien que b très grall<k ma~ dt b population continuait à voter el que les panis-antipanis œve. naimt aussi IIOIIIbreux qu~ les partis craditionnels.

Et pounant œ systtrne subit des coups durs : des dizaines dt dirigeants politiques importaliiS sont anêtés pour corrup­tion, un des sept plus IIJOii capitali,n fie ~ Ligresd) glt en prison, les dirige'dnl!i socialïsres soot insultts dans la rue et tmités comme des dro!l commun. l>att5 les riches rqions du Nuro, la ligue-Nord a recueilli un consensus impressionnant sur un programme qui est un grossier ~ efficace mfJange de libéralisme économique al\lifisQiité, de fêdmlisme adml­ni.strdtif, de :tmophubie et de critique lou.' azimut du syèœ œ Jnrtis. Derrière la ligue s'agite un monde de petits enrre­preneurs, de travailleurs Indépendants, de salariés convaincus qu( l'unique issue pour sonir de b crise est l'abandon ilnn*· dlat de l'intervention de l'Etat dans l '~n()lllie, l'~llmination des diverses formes de pranlie sociale, la valorisation du Ira· vail productif et de l'entreprise conne I'Et;It ,..roa~ •. BealiCOIIp d'entre eux votaient jusque-là pour les démornres-cluttiens d Ir~ socialistes, mais les ex-communistes ~~ les intellectuels transfuges de l'extrême puche ne manquent pas. La Ugue, en SOIIIIIIC, est le premier parti de droite au sem libérall ~ der une base populaire en Italie, et elle peul devenir le pivot d'un bloc social en mesure de saper l'autorM de l'actuelle dl!.sse politique dominante.

Dans ce contexte s'est formé l'actuel gouvernement, avec une très faible majorité, mais qui tirant sa fon:e, au parlement, de la terreur qu'éprouve le PDS pour les élf(lions anti~.

..

Comme on le sait , le coalflit surgit lorsque le gouvernement francais décida sans aucune consultation que lf" r'\~~·'"' Q "''"''". ' ' .,. .. -... ~_,. • .,;1·0" ,,;,,,.,o,.,f ./ •. n.~~ un:~~ U' tJVl f•l.:t \.J.ai\.1'\;;~"\P (,Jl" w&e.'-'"'ù

puur 1uus san11 excepllons le 1 juillet. Qui peut croire comme on a tenté de le faire croire que les routiers sc fichent de la securité routière et qu'ils sont responsables des accidents les plus graves. Pourtant , si l'on considère les distances couvertes . la plupart des accidents ne les concernent pas . Les routiers français qui , comme leurs collègues d'autres pays sont souvent irrités par la manière de conduire d'autres automobilistes ,n'étaient pas contre le s tème des points mais ils ne voulaient pas , pour des raisons spécifiques , se voir appliquer le même système qu'aux autres automobilistes. Nous roulons beau­coup plus que les autres et sous la pression de nos patrons nous sommes contraints de ne pas respecter strictement les vitesse maxima ; donc ce sera nous qui perdrons rapidement k maximum de points.Les a•~tres conducteurs que les chauffeurs de cam1ons avaient une attitude toute différente et pour la plupart déclaraient que le mouvement des routiers ne se rattachait en aucune façon avec ce qui était important pour eux dans cette histoire de permis à points. Il a été écrit et dit que le blocage des routes était scandaleux.Et pourquoi ?

A cause des "victimes Innocentes " • par exemple les vacanciers bloqués sur les routes.C'était exactement le même argument que celui utilisé par le juge hollandais lorsqu'il prit une décision interdisant le blocus des routes en Hollande .Mais c'est un ar­gument qui n'a aucune signification .

-la dimension réelle de la lutte , une minorité d'éléments actifs (indépcn­d~U~ts f!i/ou salariés ) pouvant bloquer ~~~ . ·- ~ei}!~:t:~ -d~ . t~';!kJn~ ne:-: ;pt­clalemem cuncernél! par la greve (routiers étrangers , cam10ns locaux • transports intégrés ) et ai nsi renforcer matériellement les blocages sans y participer réellement .

Toute une campagne des medias a tenté de discréditer le mouvement en présentant les revendications des routiers touchant le permis à point comme celle d'un catégorie demandant à être exonérée des sanctions en cas de conduite dangereuse.De très rares incidents furent montés en epingle en même temps qu'était brossé un tableau plus ou moins tragique des vacanciers retardés dans leur voyage .Cela n'eut guère d'effet par contre ,les producteurs de fruits de la vallée du Rhône agirent non contre les routiers mais contre le gouvernement en coupant les voies t'Creees de leur région . Les deux fédérations patronales divergeaient;celle des grandes entreprises (FNTR) pretedait que seul le permis à point était en cause;elle avait tout à perdre de deux accords: - l'un concernant les salaires et conditions de travail

l'autre concernant les petits transporteurs sous-traitants réglemen­tant le marché de la sous-traitance ; mais ceux-ci étaient aussi cornés par l'autre accord.

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Celui qui dit que l'on ne peut faire la greve seulement si le public ou d'autres ne sont pas touchés ,dît à peu pres que l'on a le droit de nager sans se mouiller Des travailleurs qui lut tent pour leurs intérêts ct entreprennent des actions l(lnt toujoursd quelque chose qui cause d'une maniere ou d'une autre du tort à d'autres . surtout quand il s'agit de travailleurs de secteurs publics ( postes . transports , banques éboueurs ) Leur mouvement est un moyen de pres ion Les conséquences de leur action lui

donnent un ccnain poids.En ce qui concerne les routiers français , leur action était plutot di rigi'e contre le gouvernement que contre les patrons

Personne ne peut nie1 que l'acord intervenu entre le gouvernement , les patrons et les syndicats semble avoir une cenaine signification .. sur Je papier les heures supplémentaires seront désormais payées . le temps de travail sera diminué de J heures par jour jusqu'à 9 heures sans diminution de salaires . le tachygraphe ne sera pas utilisé pour constater les infractions à la vitesse a posterio ri et si les patrons sont coupables d'avoir poussé leurs salariés à enfreindre les limitations de vitesse , ils seront tenus pour responsables.Un routier qui aura perdu trop de points se verra retirer son permis , mais il dera défendu au patron de le licencier.IL devra passer un nouvel examen pour le permis de conduire dont le patron devra payer le coût et , pendant le te01ps de suspension ,il devra lui trouver un autre travail.

D'une certaine façon , on peut dire que l'essor considérable des transport s routiers et l'obligation làite aux routiers de se plier aux impératifs de temps donc de vitesse les rendait ~lrticuliërement conscients de l'impor­tance de leur activité d des conse­quences qu'aurait , non pas un arrêt de travail qui les diviserait mais un blocage qui les unirait dans une revendication unique de départ l'aménagement du permis à points . revendication qui n'était que l'amorce d'une revendication plus vaste posée au patronat ct au gouvernement concernant l'ensemble des conditions de travail des routiers, même si elle contenait des divergences entre les indépendants et les salariés.

En fait , il y eut deux accords• -l'un avec I'UNOSTRA(syndicat des petits patrons et des indépendants ) et le gouvernement en vue du dépôt d'un projet de loi sur la rémunération de la sous-traitance au "juste prix'' - l'autre entre la FNTR et les syndicats ouvriers sur les conditions de travail et les rémunérations dont la discussion était en panne depuis dix années .

Il est évident que , dans un monde de féroce compétition comme celui des transports routiers , ces aménage­ments risquent fort de rester lettre morte .

47

- Les numéros récents d'Umanita Nova parlent abondamment de la situation en Italie "L'automne de notre mécontentement" comme c'est

qualifié dans le n° du 6/9/92 par allusion à l'hiver anglais 78/79 "the winter of

discontent " et publie un supplément hebdomadaire donnant des informations de base

sur les luttes de l'été et de l'automne contre ce qu'on peut appeler la "restructuration

de l'Etat italien" ct qui vise d'abord t'ensemble des travailleurs .Ce dont traite l'article

ci- après et qu'un camarade d'Italie résume dans ces termes ( 14/1 0/92 ) •

" .. Je suppose que chacun essaie de comprendre ce qui se passe ici . Pour donner une

réponse bréve tout est très planifié .Avant le 3 1 juillet , quand les syndicats

acceptérent d'en finir avec l'indexation des salaires pour leur adhérents ( beaucoup de

travailleurs en Italie ne sont pas tributaires de ce système ) on a vu l'habituelle

réaction émiettée des mouvements de base: dans l'enseignement il y en a de deux

formes • les COBAS associés aux GILDE et le FLSU . chez les cheminots on en

trouve des distincts pour chaque qualification depuis les conducteurs des gares de

triage jusqu'aux contrôleurs , des aiguilleurs aux agents de conduite ce qui lait un

complexe de syndicats traditionnels . de syndicats autonomes locaux. de groupe~

rattachés à des organisations politiques, des "coordinations". leur carte , c'est un peu

comme _la P?ussière de petits états dans :'Allèiï1âgiiè ïli·éJi~cilè .i..a· il1àili~~sî&iiwi alternative recente (J/10/92 ) était convoquee par au moms J/ orgamsat1ons ' Les

syndicats , en signant l'accord le jour où la plupart des usines tèrmaaent pour les

vacances d'été espéraient échapper à toute opposition et otl'rir ainsi à l'Etat la

possibilité de réduire l'intlation , de simplifier l'économie et de rester dans le serpent

monétaire européen L'énorme dévaluation après les vacances ( à un moment 20%

contre le mark ) a montré que cette perspective était pure illusion les nouveaux

impôts et les coupes dans les services sociaux visant les plus bas revenus ont montré

que les syndicats avaient fait un bien mauvais calcul .Bien plus . la C'GIL sortit une

proposition globale qui était mème plus sévère que celles du gouvernement .Toul tl1t

accueilli comme il tàut non seulement par l'opposition plus ou moins o rganisée des

groupes de gauche . mais par des travailleurs en colère surtout ceux de plus de 50

ans et après les manifestations , un grand nombre d'entre eux déchirant leurs cartes

syndicales . ~ai.s jusqu'à maintenant , aucune opposition massive n'est apparue

.Quelques d1.za1nes de milliers se déplacèrent à Rome le 3 octobre pnur la

manifestation alternative (non-violente et tmlle calme } et à celle officielle des

syndicats le même matin où il y eut beaucoup de bagarres et d'attaques de la police

Actuellement tout est au niveau habituel . Tout dans les projets " peut encore être

discuté " proclament gouvernement et syndicats . Les projets du gouvernement

changent quotidiennement avec les échappatoires habituelles • faire payer les riches

.les fraudeurs du fisc, les patrons . les responsables de la crise. etc .. Pourtant . la

profondeur de la crise fait penser que même les projets actuels seront insutlisants

.Les observateurs internationaux notent combien est timide cette réforme déjà

édulcorée et que des mesures bien plus draconiennes seront nécessaires _ En l'état

actuel , les protestations les plus importantes n'ont concerné que les travailleurs de

l'Etat et des grandes industries , les retraités et quelques autres . "

Sous le titre "Maastricht en Italie ", A cool~ Courant n° 38 octobre 92 reprend

l'analyse de ces événements de l'été et de l'automne

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Pour ceux que l'histoire du trotskysme intéresse • une association G E T a entrepris de rcéditer un certain nombre de textes de Barta . le père fondateur de Lutte Ouvrière Certains de ces textes : La lutte contre la deuxième guerre impérialiste mondiale - Socialisme ou Barbarie ( 20 février 1944 ) sont disponibles à Lutte Ouvrière D'autres : Rarta-Natalia Sedova ,Correspondance (194661949 ) - Rapport sur l'organisat ion ( juillet 1943 ) -La lutte de classe (octobre 42-juillet 45 ) : 49 numéros du journal édité de J'occupation à la Libération -Numéro spéciaJ des Cahiers Léon Trotsky consacré a Barta - (GE T ,BP n° 12 ,92260 Fontenay aux Roses. Sur cette période de guerre . signalons le texte dont nous avons déjà parlé '"froisième Camp Internationaliste en France durant la seconde gut'rre mondiale " disponible à Echanges en anglais et en français .( 10 F) A contre courant syndical et politique - 13 annonce dans son n° 9 -été 92 qu'il ne peut plus assurer sa parution réguliere et paraîtra désormais de façon irrégulière lorsque ses participants en verront la nécessité ; ils tentent une synthèse de leur travail et publient le document programmatique de la C.G.T. espagnole(scission de la CNT appelée initialement CNT -Renovados - voir les précédents numéros d'Echanges )

( Class War On The Home l<' ront : l'opposition révolutionnaire à la seconde guerre

\

. mondiale . Nous avons déjà évoqué cette brochure du groupe anglais Wildcat qui relate l'activité de I'APCF .( Fédération Communiste Anti Parlementaire) avant et pendant la dernière guerreÔ)

[!.B.a!l ~:o~muni~~e n" . 36.ju.in ~2 ~ait ~ne. mise au poi~t utile ~ur toute la htterature revolut1onna1re deversee a propos des msurrect1ons en Irak

t.v~'ir .les . . pr~ç~çl~m~ . Qu~m~~Q.~ .• d.'J;:cJJan~e~ .. ~~I!.Q~ .. 4.1J .1\rtiRI~ .. bi~(l .. \loEYtn.~lltt .:i!J( 1 hiS!Oirb doo r,)oiotancoc .... cour" do la euorro lrQn IrAI< ot du rôlo la;ooo p<>r loc Alli<>}

a Sadam Hussein pour l'écrasement de tout mouvement pouvant amener l'irruption de forces populaires plus radicales déstabilisatrices du Moyen Orient . L'analyse nuancée des shoras montre bien les limites de ces structures de base dans lesquels certains ont vue l'émergence de conseils ouvriers . ce qui amène des discussions sur l'ul ilisation du mot prolétaire . Aufbeben n" 1 . automne 92 ,tirant les "leçons de la lutte contre la guerre du Golfe " voit dans le massacre "une défaite pour le prolétariat international " ; l'article est plus particuliérement orienté sur une analyse du mouvement anti guerre dans le Royaume Uni . mouvement "dominé par les tactiques et les sentiments d'une inefficiente gauche libérale" A contre courant no 38 , octobre 92 donne une adresse pour avoir des informations rrécises sur la situation de la population civile en Irak :"Coordination pour la levée imnrediate de l'embargo" cio L.Bouzidi. 144 Avenue d'Italie . 75013 Paris .

Mais il est évident que les patrons routiers indépendants qui n'ont pas de salariés , qui ne possèdent qu'un seul camion sont les plus menacés par la concurrence ; pour eux , l'accord avait peu ou absolument pas de

significati~~ ;,.Ç~est.P.9~~~-~~Ja u~e .!~ texte avait PtP sapprnuvP pu 1 .. ~­

confédérations patronales qui n'avaient pratiquement pas d'adhé­rents dans cette catégorie de routiers indépendants .Donc le compromis ne donnait satisfaction ni aux routiers salariés . ni aux routiers indépendants

Jack Lang • ministre de la culture n'a pas grand chose à faire avec ce mouvement mais dans une émission à la TV répondit alors qu'on lui demandait ce qu'il pensait de ce conflit : " C'est un accord historique " avec beaucoup de bla bla .IL développait une autre argumentaion que le ministre des transports . L'accord prétendait-il est "le triomphe de la loi et de la liberté ". Mais , en France comme partout , la loi est la loi de la classe dirigeante dirigée contre les travailleurs.Et si le ministre parle de la liberté • en tout cas il ne parle pas de la liberté de mener la lutte de classe . Mais tout ce qui vient d'être dit n'est pas tout ce que l'on peut dire sur le mouvement des routiers en France JI faut considérer un autre aspect . Comment fut-il possible de voir tous les camions s'arrêter sur les routes de presque toute la France et édifier un tel blocage.La réponse est simple : il va de soi qu'une telle idée pour une action semblable n'est pas surgie en même temps dans la tète de milliers de routiers qui pourtant faisaient la même chose pratiquement au même

2 ,

Les routiers sont souvent en contact sur leur trajets ce qui favorise leur solidarité et développe les possibi­lités de communication.L'usage des radios de bord a pu jouer effectivement un rôle important dans l'extension de la grève , mais seulement d'une façon limitée en raison de la portée réduite de celles­ci;l'équipement auto-routier en téléphones a pu tout autant jouer entre ceux qui se connaissaient et savaient où se toucher.Les medias nationaJes ont pu prendre le relais en diffusant constamment l'existence de barrages et des itinéraires bis pour "aider " la circulation mais en même temps révélant l'ampleur du mouvement et signalant les failles du blocage auxquelles les routiers pouvaient alors remédier. On a bien peu d'indications sur l'organisation du mouvement, sur les liaisons qui furent établies et la coordination entre les différents barrages. On a pu observer que topute la contre propagande et notamment la levée de quelques barrages annoncés à grands sons de trompe ne trompaient personne et n'avaient aucune incidence sur la grève.Les medias trouvèrent bien quelques

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28 moment .On peut expliquer Je fait que "leaders" ici ou là : le contrôle strict dans leurs camions , les chauffeurs de la base prévenait toute dérive . Les ont à leur disposition un système de tentatives ultérieures à la grève de communication radio qui leur "relancer" le mouvement par des perrnetrester en contact , de discuter. "coordinations " de routiers n'eurent Si quelques uns d'entre eux parlaient pratiquement aucun écho. de cette possibilité d'exprimer leur FE.;;;ie.;.;cJ.ti=on:::s:.::a:::u.r::.:.:.;C=::.:::E:.:~:.:en.:..v::i:.:ro.:.:n:::.2 ....... %-d--:-e-s---· mécontentement , d'autres en entN!prises concernées) ; listes ck non faisaient autant .Ils agissaient eux4 syndiqués : 47,3 % des voix (56,2 %des mêmes ; ce n'était pas un syndicat qui sièges). Organisations syndicales : CFDT donnait un mot d'ordre ; l'ection 14,5% des voix (11,58% cks si~gesJ CGT. venait de leur propre initiative et cela 13,3% dvs voix (10,57% des sièges) FO : leur donnait une certaine tierté Un 10,7 %des voix (8,9 %des sièges) FNCR routier dans un barrage sur (autonome:~) : 7,3% des uoix (6,8 %des

s~ges). Les autN!s syndicats ne dépassent l'autoroute de Lille traduisait ce pas 2 %. sentiment lorsqu'il s'adressait à un ......._ __________ _ __ __, automobil iste essayant de franchir le barrage alors qu'illui criait : "Arrête . Recule Ici c'est moi qui commande." Les routiers n'ont pas eu à u1iliser la violence vu la quasi unanimité du mouvement .De son côte , le gouvernement a dû attendre plus d'une semaine avant d'intervenir n'osant pas l'affronter ouvertemen; dans un premier temps et espérant que l'action se fatiguerait d'elle­même.Comme la levée des barrages ne concernaient pas que quelques camions • les militaires et les CRS brisaient finalement le mouv~ment en usant de la violence.Si l'on compare cette situation avec ce qui se passe dans d'autres luttes ,on ne peut que souligner cette indécision quant à la mise en oeuvre des moyens violents .Mettre fin au blocage des autoroutes n'est pas la même chose que mettre fin à une occupation d'usine .Les dirigeants politiques le savaient aussi bien que les routiers . ce que l'un d'eux résumait par :" Il est impossible de noùs chasser tous. "

La fin du blocage ne peut être effectivement assimilé à la fin d'une occupation d'usine ,les ouvriers ayant moins le souci de la protection du matériel ,bien qu'il faille bien nuancer cette affirlmation.Ce qui est évident par contre ,c'est la fin rapide du mouvement après l'assaut policier Comme nous l'avons souligné , le nombre réel de ceux qui participaient au mouvement ne correspondait pas à ceux qui se trouvaient bloqués ,bien que la plupart s'associaient au mouvement .L'intervention des CRS et de l'année a entraîné assez rapidement la dislocation des barrages parce qu'ils se sont attaqués non aux routiers . mais au matériel • aux camions eux-mêmes : surtout pour les routiers indépendants • la nécessité de protéger leur outil de travail devenait primordial ; c'était aussi vrai en partie pour les routiers salariés qui se voyaient ordonner par leur patrons d'éviter que leurs camions ne soient endommagés .

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Novembre 90 :Conflits religieux entre Hindous ct Musulmans.Accidents : selon le journal " Ec?no~ic Times" un responsable de la Sécurité Industrielle a déclaré que chaque annee 1l meurt aux Indes 25 000 0- ----- ~ -.... _., ~ · - - · -- --· ~:- -- • r "''~" " - •· -· • -- -• • U.VIat!a:> Ut:lt!l.:liUI,;UliUII. ( J.UVV Uii:! liiUIUI\:S et pour les handicapés on peut multiplier ces ch1ttres un grand nombre de to1s _

.Katé Sharpley Library Publit'a­tions.C'est un nouveau centre de

documentation et de publications~~\ régufîérT50 fï}.un t:atalogue de hvrcs en a~glais disp~?ibles à KS ( f. 2.00 pt ~visageant ~e publier_ des brochures dont certames sont deJa parues : La v e-dafis les pnsons angla1ses (D.Ntcoll ) .Dare to be a Daniel (la vie et les luttes d'un militant et le combat pour libérer les esclaves de la restauration dans le West End de Londres (19 10-1914)- WilfMc Cartncy ), la lutte ignorée (résistance a Franco 1939-1951 , la tentative aérienne d'assassinat de Franco en 1948 par A.Tellez ), First tlight ( les origines de l'anarcho-syndicalisme en Grande Bretagne -A.Meltzer ) • Souvenirs personnels du passé anarchiste (G.Cores) (chaque brochure .f. 1.00 de AK Distribution) Ludd , maison d'édition dont les animateurs sont bénévoles , publie la traduction d'un ouvrage autobiographique de Franz Jung ; le bulletin de souscription pour cet ouvrage. avec des aperçus sur l'auteur et sa vie ct son activité est encarté dans ce bulletin . Cuttura libertaria (21 juin 92 ) reproduit un catalogue d'ouvrages ,de publications et de documents dans la mouvance libertaire.

· A l~fo (Humt>un~oires) dans ses bulletins réguliers rësume l'actualité (politique , soctale er · .::anarchtste ) dans différents pays sous forme de notes brèves très diversifiées mais peu~ r~~èrent à la lutte de cl_asse .Listes ~buUetins corres e hbratnes . Un autre bullettn en angi~European . C'oJJnter

etwork (Lond9n " contient la même sorte d'infonnations ~- -- -- · · --- ··-······· ·'

Bollettino Bib,li~g~alico du Centre de Documentation de Lucca , no 1 1 .juin 92 catalogue de penod1ques de tout le courant d'extrème gauche .

G.Davoust(H.Chazé) (1904-1984) et la Gauche Communiste Internationaliste -R. Camoin -préface de G.Sabatier - Ce petit livre essaie de retracer la vie de Chazé qui . tout au long d'une vie militante allant de l'adhésion au P.C.F. immédiatement apr~ la Ire guerre mondiale jusqu'à la participation à de petits groupes oppositionnels apres la seconde guerre mondiale en passant par l'Union Communiste de 1933 a 1939 dont il fut l'un des animateurs,sut refuser tout compromis avec ses idées et avant tout de "parvenir ".( Echanges no 43, octobre /novembre 1984 ) ( 120 F -tirage très limité ;demander à Echanges ).Nous reviendrons sur ce travail dans un numéro ultérieur _

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"mouv ment ouvrier " par e.xemple . D'autre part . il y a tant de personnes ou de groupes qui utilisent le terme "marxiste " pour masquer quelque variante capitaliste que le premier problème serait d'éclaircir ce "mouvement marxiste " qui . sous cette lorme . de toute façon , mourra bien de lui-même .

*Si vous considérez que ce "mouvement marxiste communiste " comme devant avoir à accomplir quelque "devoir" ( un autre sens possible de ce que vous appelez "problèmes fondamentaux ")nous n'aurions pas de réponse à cette question qui pour nous serait inexistante .

*Si vous pensez que le "mouvement communiste marxiste '' s'identifie au mouvement ouvrier ( pas aux syndicats mais au mouvement concret de lutte ) , nous répondrions que ce mouvement de lutte a sa propre identité , sans qu'il soit besoin de lui ajouter une étiquette ou de l'identifier à quelque groupe ou mouvement radical . Les problèmes que doit atlronter le mouvement de la lutte de classe sont les problèmes mèrne du capital isme dans le processus dialectique de lutte ; de sorte que le "probleme " (pour autant que nous puissions l'appeler un "probleme")serait d'analyser ct de comprendre ce processus pour une meilleure compréhension de la luttt~ continuelle des exploités cont re leur exploitation . "

La résistance au plan a été forte : les luttes de classe de la Révolution Verte en Inde En téponse a notre question demandant ce ()U'ils pensaient de ce texte ( voir Echanges 69 p 5 ) .K K a dans une lettre tàit la brève remarque:" Cet article était , à notre avis , une sorte de soupe libérale-maoïste et cela nous a surpris de vous voir le publier ."

F.M. S.(Faridabad Mahor Samachar Cestle journal du groupe KK en Hindi ) Mai <>O la signification du 1 mai-Critique de la demande réformiste de la revendication de 8 heures -Crit ique du nationalisme -Situation à l'usine Escort Juin cm :posi tion des temporaires -Grève dans les transports de Dehli(service public des bus locaux }-Le capitalisme russe Juillet 90 :Le capitalisme et la crise dans l'i ndustrie-Emplois privés et emplois publics

Quelle est leur sécurité '1 -Le mouvement ouvrier aujourd'hui Août 90 : Marxisme : la Critique du gauchisme - Situation dans une usine locale-Le Nepal . une vue due la démocratie capitaliste -Situation dans deux usines locales où ::. ouvriers ont été tués -Chômage -Pro -réservation et ami-réservation : un commentai re sur le mouvement présent contre les emplois publics réserves pour les basses castes . Octohre 90 : Le chaos actuel aux Indes et les travailleurs - Marxisme , la critique du gau~:hisri'\c -Situation dans une usine locale du coton .

Délocalisation 29

Sous cette etiquette bizarre se cachent les opposttJons au transfert de Paris en province de secteurs d'entreprises d'Etat (cela va de certaines grandes écoles à des

administrations ~ services ou industries ) .D'un côté des oréoccuoations électorales se mêlent à des arguments économiques , de l'autre à des luttes da base des travailleurs concernés se mêlent dans une confusion unitaire d'autres arrières plans politiques . On a pu voir , en cette occasion . l'apparition d'une "coordination", mais le mouvement d'opposition semble s'être plus ou moins évanoui . tout au moins dans ses formes les plus visibles de manifestations de rue . Rupture11 n° 59 , octobre 92 fait le point des soubresauts les plus récents .

Banlieues Quilombo (n°3 -septembre ) revient sur ce sujet " loin des lieux communs sur la zone , les bandes , les lascars d'une banlieue tiennent le crachoir " et avec une ~rencontre avec les Street Terrifie Kids de Mantes la Jolie.

D'autres luttes Courant Alternatif parle de la grève de 22 jours dans l'industrie du champagne contre des licenciements qui n'a obtenu finalement qu'une prime de départ c'est à dire l'aménagement des licenciements .Ce n'est qu'occasionnellement que l'on apprend l'existence de luttes locales sur lesquelles la presse nationale fait en général le silence. Nous souhaiterions que les lecteurs d'Echanges puissent nous faire parvenir tout ce qu'ils peuvent trouver sur ces "petites " luttes , soit par des coupures des journaux locaux .soit par des témoignages directs . Il appartient à chacun d'entre nous de suppléer ,à notre mesure , à une carence de l'information bien organisée sur ce point en haut lieu . Courant alternatif n°23 . novembre 92 , est spécialement consacré aux luttes en Grande Bretagne (voir ci-après) , Espagne (voir ci-dessus) ,Italie (voir ci-après )

Logement Rupture n° 58 ( 15/6/92 ) traite du "Logement en Region Parisienne :toujours le blocage"

r·' 4 .. ~ .. 0: .

Subvenion n° Il s'intéresse à un vieux problème qui pourtant n'est plus guère d'actualité :les

manoeuvres politiques des groupes trotskistes .Deux articles y sont consacrés : l'un concerne le S W P (Socialist Workers Party ) et les mineurs (une brochure de Subversion s'occupait déjà de la question "How Socialist is the SWP (40 pence ) ; l'autre article concerne un autre groupe secret et souterrain , la hantise dans les années passées du Labour Party car pratiquant l'entrisme et la conquête des appareils

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de base " Mili tant , the truth behind the myth " ( le Militant -c'est le nom de ce groupe - la vérité derrière le mythe).

56a htfo shop , mai 92 ,n° J ,donne toute une série de brèves nouvelles du Royaume 01 ll . (lmaines spL~ifiques : élection législatives , la lutte contre la poli tax ,

les squats . la police, l'Irlande , les révoltes dans les prisons. Class War sous le titre "House Party " (jeu de mot intraduisible ) parle de la destruction des cités d'HLM les plus horribles de Grande Bretagne à 1-lulme (Grand Manchester ) . le rèvc d'architectes primés devenu le cauchemar de la vie de nombreux résidents dont la seule perspective est la démolition . Class War .Counter lnfo et 56 a lnfoshop tbnt dans chaque numéro le point sur la lute anti poli tax qui se poursuit avec des appels pour solidarité et donations . Pri soncrs Support Network c/o TSDC 06 Brixton Road , London , SW9 8 EW L e réseau anti poli tax . en vue du prochain impôt local commence une campagne . "jamais de poli tax " Wildcat ( U K ) sous le titre "Le cours de la justice anglaise " replace dans le contexte de l'Etat capitaliste les nombreuses révisions de procès annulant des condamnations prononcc~~s sur des "aveux " et des "evidences " arrachés sous la torture . le chantage, etc ... notamment dans les affaires touchant l'Irlande du Nord . Il rel ie ces affaires célèbres aux révoltes dans les prisons , à tous les prisonniers , du Royaume Uni et d'ailleurs.Dans le même numéro • cor respondance au sujet de la poli tax et des suites de la campagne de résistance des années écoulées . Counter Information n"' 35 donne des nouvelles de lutes et protestations à l'échelle locale dans le Royaume Uni . Une lutte qui n'est pas sans rappeler celles contre la poli tax se développe un peu partout contre une des conséquences de la privatisation il y a trois ans de la distribution de l'eau . L'installation de compteurs pour augmenter sensiblement les redevances donnent lieu à des actions locales où la violence le dispute à l'imagination . Contre la poli tax , les actions diverses continuent ( en Ecosse ,plus de la moitié des contribuables n'ont pas payé leur redevance ); elles se transfèrent sur le nouvel impôt qui doit se substituer à la poli tax . Voir ci-dessus les

c~s anglais à ce sujet et pour la défense des emprisonnés de la lutte . lVY S't.,ff n° 5 reparle des émeutes ~ Blackbird Leys l'été d~m~er dans la ~anlieue xford-'én analysant les rapports soc1aux de cette agglomerauon partagee entre

l'université et les usines automobiles (Cowley ) , la bourgeoisie , les étudiants et la classe ouvrière . Aufbeben , perspectives révolutionnaires Cette nouvelle revue anglaise (n° 1 .automne 92) s'est donné un titre allemand intraduisible en anglais (ce mot a deux sens , l'un négatif signifiant "abolir", l'autre positif signifiant "dépasser "; c'est un mot du vocabulaire hégélien .Pour les animateurs de cette entreprise , "la négation révolutionnaire prolétarienne du capitalisme . le communisme est un moment du mouvement positif-négatif de dépassement , tout comme il est la réalisation théorique de la méthode critique de Marx " ( r..soo pour 3 numéros in the U K, i 6.50 pour l'Europe et f. 8.00 pour les USA)Le contenu • La révolte de LA . . Maastricht ,Rétrospective sur la guerre du Goltè ,Earth First . Fascisme/Anti-fascisme • est développé par des notes dans chacune des rubriques .

43 on ne lui offre pas de substitut.. .l'électricité est rare et chère, le charbon, n'existe pas et les poêles au gaz naturel sont chers .Autre sujet d'angoisse dans le même artide : la natalité galopante ... dans JO ans ; si la natalité décline serieusement , la population atteindra 19 MILLIONS ET 29 millions si le déclin est peu prononcé L'art icle préconise la planification familiale . Ceci n'épuise pas toutes mes notes mais je pense avoir couvert l'essentiel . Vous pouvez trouver facilement des statistiques sur la mortalité , l'hygiène, le chômage. l'éducation etc ... Le Guatemala ,comme le Mexique • a réagi vigoureusement à la décision de la Cour Suprèmc USA légalisant l'enlèvement d'individus en territoire etranger Celte arrogance. impérialiste suscite des oppositions aux USA ct le Departement d'Etat a dépèché ses meilleurs acrobates pour atténuer l'effet de cette decision El Gralico ( 17/6/92 } a publié un éditorial v1 rulent contre les USA "La legalizacion del terrorismo";comme on dit ici "lt takes one to know one ... .. en substance "on reconnaît les gens qui vous ressemblent" .

Discussion avec Kamu11ist Kranti - Dans Echanges n° 64,p 23 , n° 69 ,p 5 et n° 70,p 42 , nous avons publié

différents matériaux sur les luttes aux Indes ( notamment sur la lutte de classe ct la révolution verte) et un echange de correspondance avec le groupe indien Kamunist Kranti . Dans le no 70 • nous indiquions que nous avions reçu de K K une invitation à produire un texte pour une discussion organisée à Faridabad sur le thème :''Quel s sont les problèmes fondamentaux auxquels fait tàce aujourd'hui le mouvement marxiste communiste ?" Deux réponses furent adressées à cette demande : "Nous vous accusons réception de la lettre circulaire mais nous vous contlrmons que nous n'enverrons pas de contribution à cette réunion .Partiellement par manque de temps .Partiellement aussi parce que , comme vous l'avez sûrement déjà compris d'après les discussions ayant déjà été publiées dans Echanges et les positions développées dans la brochure de présentation d'Echanges que notre façon de voir les choses et de nous poser les questions qui nous paraissent valables est totalement différente .. Cette dernière raison bien sûr n'en est pas une pour refuser le débat , mais une contribut ion de notre part ne serait guère différente de ce que nous avons pu écrire dans les textes mentionnés ci-dessus ou dans les matériaux que nous avons publié . " R.H "Notre texte de présentation est suffisamment clair pour contenir la réponse à votre question .Pour nous une telle question mérite d'abord quelques éclaircissements ·

*Que considérez vous comme le "mouvement communiste marxiste "·> Si vous vous référez aux individus ou groupes considérant toujours la méthode marxiste comme le meilleur outil pour comprendre la présente société capitaliste ( y compris la branche orientale du capitalisme ) nous pouvons essayer de donner une réponse , mais nous pensons que leur travail d'analyse ne doit pas viser à résoudre quelque "problème fondamental " et que ce ne sera pas un "mouvement " au sens du

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scandaleusement élevés que dans le passé .. .. les USA ne sont pas les seuls • chinois et japonais ont leur part du marché .Soit . mais la plupart des prix sont proches de prix américains . . dans des magasins populaire~·~ h!s dït:ïiïlst:s ûttoîait:ii'h\ ->& Q (Su F ) • un tailll~ur pour femmes à 80 Q ( 80 F ) JI taut compter IUU V (lOO t' ) pour une paire de chaussures à peu près convenable .. le poulet (super ) commence à 7 Q la livre ( 7 F ) ct la viande hachée vaut 7 à Il Q la livre .Le steak ( de la came) vaut IIQ la livre. une boite de bière 2.50 au supermarché . . de 3.50 à 5 au restaurant .Les transports sont bon mart~hé (subventionnés ) :40 centavos dans la capitale , 2,50 Q de Guatemala City à Antigua N'oublions pas q~'en dehors des bas salaires existent le chômage et le sous emploi . Je n'ai pas les chiffres mais ils sont ëlevés .. .Toute une jeunesse survit péniblement . gravitant autour des marchés , des autobus • vendant des lacets ou du chewing gum

En résumé . pour les pauvres mauvaises conditions de logement , garde robe limih.\c au strict minimum et pauvre alimentation .. . haricots . tortillas avec oignons , avocados, haricots .. Aussi le "mush " sorte de bouillie très claire à base d'avoine et l'atole . sorte de soupe très liquide à base de mais ,tout cela avec du sucre . Viande .lait sont du luxe . J'ai remarqué que la population consommait très peu de légumes verts . Le choléra (sauf erreur } a bien cause une centaine de décès .. .C'est une maladie aussi de la pauvreté . affectant les zones rurales ou parfois la rivière sert à tous les usages Pas de choléra à Antigua où l'eau serait pure et dont la réputation est de grande

importance pour le tourisme

Ecologie Le premier tanker contenant de l'essence sans plomb est arrivé l'année dernière au Guatemala mais il ne semble pas avoir été" suivi .. .J'ai trouvé la même puanteur dans la capitale où des centaines de bus émettent des nuages de fumée bien noire .. . Sur la 4èmc avenue . où les bus se suivent pratiquement sans intenuption des gens : bouliquicrs , bureaucrates , restaurants travaillent portes et fenêtres ouvertes respirant ce poison toute la journée . Plus important est le problème du déboisement . Une page de la Prensa Libre ( ll /6/f.J2) intitule "Destruction de nuestro medio ambiente " mentionne qu'il y a trente ans les lorèts productives couvraient 80% du pays .. maintenant elles couvrent 25 % ct dans 20 ans , tout aura disparu . créant une situation semblable à celle de Haïti où l'agriculture a disparu et où la vie marine a disparu près des côtes recouvertes par la terre arrachée par l'érosion .Dans mes déplacements , j'ai pu vérifier ces assertions ... des pans entiers de montagne sont complètement déboisés et vues de loin • les surlàœs vertes font souvent illusion : il ne s'agit pas d'arbres mai s de chapparal .. .. les beaux arbres sont rares . Le gouvernement ne peut ignorer cette situation. et des ctlbrts sont en cours: création de réserves naturelles , création d'un corps de lbrestiers . reboisement . encouragement à la fabrication commerciale de tortillas pour diminuer le nombre de brasiers familiaux peu économiques etc .. . Certaines mesures rf'ont qu'une etlicacité limités et d'autres ne sont que symboliques .. . il faudrait un llic derrière chaque paysan pour l'empêcher de couper son bois dans la mesure ou

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UNE SITUATION PARADOXALE

En novembre 90 , alors qu'il accédait à la tête du parti conservateur à la place de Thatcher et devenait premier ministre, John Major proclamait la "société sans classe" dans le Royaume Uni .En mars 9l,à la question :"A quelle classe appartenez -vous ?", sur 96% des sondés qui acceptaient , 65 % s'affirmaient résolument "classe ouvrière " et 2CJO/o .tout aussi résolument, "classe moyenne ".Ceux-là estimaient qu'un abîme les séparait des nantis" ... sur les questions economiques, la distribution des revenus, le chômage et le "welfare state ". La lutte de classe ~s. la c;;rande ~retagne de _19?~ tient dans cette contradiction entre les structures poht•co-economtques et la reahte sociale .

Si l'on analyse la situation britannique en termes traditionnels ,on trouve un même paradoxe . Alors que la plupart des autres pays d'Europe ,pris dans la mise en .oeuvre d'un programme visant à diminuer la part de plus value revenant au travrul pour répondre aux besoins énormes de capital • connaissent des mouvements de lutte d'ampleur nationale, la Grande Bretagne se targue d'un cal~e social ~cepti~nnel :le nombre de journées perdues à cause de grève y est tombe en 1991 a son ntveau le plus bas depuis cent ans . la première fois depuis 1940 à tomber sous la barre du million .Au pays de la "maladie anglaise " où des grèves provoquerent à deux reprises en 72-74 et en 79 de graves crises politiques . où les premières années 80 virent de spectaculaires résistances aux restructurations. les politiques devraient avoir de quoi pavoiser avec les perspectives évoquées par "la fin de la lutte de classe"

L'interprétation officielle avance que les leaders syndicaux et les syndiqués considéreraient que les grèves ne sont plus un moyen ,ni efficace .ni souhaitable pou~ résoudre les conflits du travail. Et de citer à l'appui un saut de 400/o dans les recours a des arbitrages collectifs et de 16% dans les recours individuels . Et de vanter l'effet des mesures prises dans la dernière décennie visant essentiellement à interdire aux luttes de base d'utiliser les pratiques antérieures du mouvement syndical. Toute résistance active aux restructurations aurait été démantelée et la "maladie anglaise " éradiquée.

Les dix années éooulées n'ont pourtant pas , malgré ces prétendus succès répressifs • ramené la prospérité dans les Iles. L'augmentation moyenne annuelle du PNB depuis 79 est de 0,50 % ce qui ne garantit en aucune manière Je taux de profit pour les capitaux .Si ce n'était les ressources pétrolières et les revenus financiers de la prospérité d'antan qui , comme dans un pays sous-développé alimentent les dépenses de l'Etat , l'impact de la crise serait beaucoup plus catastrophique . Pourtant • dix

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années de "redressement " n'ont nullement préservé le Royaume Uni d'un second choc encore plus sévère que celui du début des années 80: un bond d'un million dans le chômage \!n 1991 ( lü% de la population active , des secteurs éœnomiques totalement ravagés ,une lente dégradation des services publics • l'attaque sur des régions (le Sud Est ) et des couches sociales ( les 29% "classes moyennes" ) jusque là préservés des eftèts des crises et des restructurations et ~hoyée!> par les conservateurs au pouvoir.

Les familles avec un revenu en dessous de la moitié du revenu moyen sont passées de 6% en 79 à 20% en 89; il y a eu en l99l environ 75.000 repossessions de logements vendus à crédit . 62.000 sont déclarés sans domicile et des dizaines de milliers d'autres ,nomades modernes errent sur les routes dans des caravanes cependant que des milliers d'autres campent chaque soir dans les rues ou les parcs notamment à Londres Dans cette mème période de 10 années , les revenus moyens ,en chiffres réels, o nt. augmenté de 25% mais les 10% du haut de l'échelle de 30% tandis que les 1 00/o du bas voyaient leurs ressources diminuer de 5% . Une bonne partie de ces "exdus " suf\livent dans " des cités d'HLM les plus sordides édifiées dans les années 60 (plus de 2.000) ... qui sont devenues des "poubelles pour familles prioritaires " (une forte proportion de mères célibataires), qui n'ont pas la mème dimension que les ghettos des USA mais qui offrent les mèmes symptômes . Les jeunes y cherchent le mc facile mais risqué : vol , drogue , marché noir ,etc ... A part quelques îlots , la plupart de ces cités sont peuplés uniquement de blancs sans travail régulier assuré (entre 1/4 et l/3 de chômeurs )

Parallèlement à cette dégradation de la vie pour une traction croissante des ex­travailleurs et y étant lié ètroitement , on peut évoquer la transformation des collditions de travail à travers des extrêmes dont on pourrait penser qu'ils conditionnent peu ou prou l'ensemble des rapports de travail .La nouvelle usine Nissan à Sunderland offre à ses salariés triés sur le volet des tâches multiples (la flexibilité ) toutes aussi simples et répétitives et totalement spécifiques à Nissan ; le syndicat unique AEEU qui a garanti avant même que rusine soit construite ce cadre de travail est complètement soumis à la "philosophie Nissan " et n'offre aucune possibilité d'affrontement : l'apparente "passivité " des ouvriers serait expliquée par la crainte du chômage dans une région particulièrement déprimée . Les ouvriers de Rover (ex British Leyland) ont récemment accepté un contrat collectif du même genre fortement recommandé par les syndicats . Les dockers ou les mineurs , après\ les combats épiques d'arrière-garde contre le démantèlement des struct~res_du _travail garant issant emploi. et salaires en sont réduits maintenant , à travers pnvatlsatwns et fermetures à tenter de s'exploiter eux-mêmes dans des sortes de coopératives dans lesquelles les responsables syndicaux se retrouvent directeurs d'entreprise .Ces exemples ne sont que l'expression des nouveaux credos patronaux sur la "disponibilitè " totale du travailleur et de plus son adhésion aux objectifs de la production capitaliste . On pourrait citer ainsi maints exemples de boîtes petites ou grandes où l'imagination des dirigeants aidés des dirigeants syndicaux modèle les

4 1 où un compromis fragile a pu être réalisé .IL est évident néanmoins , que pour un petit et pauvre pays , la guérilla demeure un problème , provoquant la dispersion des forces militaires déja utilisées à toutes les sauces .. . en collaboration avec la police nat1o nale ,l'armée garde les banques , certains magasins et autobus , procède aux c mtrôles routiers ,etc ....

Niveau de vie

Impossible de donner des chiffres précis et définitifs , d'établir des comparaisons .Je donnerai quelques salaires relevés dans la presse ... chauffeurs de bus ou de camion : de 500 à 700 Q mensuels ( 5 à 700 F ), comptable de 500 à 700 Q, cuisinière de 400 à 700 ( 400 à 700 F ) , parfois nourrie-logée , garçon, de courses débute à 325 Q 500 avec moto ( 325 à 500 F ) , secrétaire de 500 Q à 700 Q si très qualitiée . On offre 20 Q ( 20 F ) par jour à un typo mais 700 mensuels à un coiflèur ( plus pourboires) et à une ·erveuse 475 Q par mois .La palme des buveu rs de sang revient à celui qui offre 300 Q à une môme pour laver et repasser , avec repos le dimanche .Par contre, sans e11;périence ,une jeune femme pourrait gagner jusqu'a 700 Q par semaine dans un salon de massage ... . La loi prévoit un bonus annuel et la semaine de travail serait fixée à 44 heures mais en pratiq11e , beaucou p de salariés travaillent 6 jours . Je n'ai pu trouver de référ-ences pour certains emplois très qualifiés . électriciens , ingénieurs , techniciens .etc ... Un représentant très qualifié , probablement ingénieur ou :~vec expérience en mécanique se ferait plus de 1000 Q plus commissions ... N'oublions pas que l'obtention du titre de comptable ou secrétaire bilingue représente déjà un investissement considérable en éducation pour ce pays Mon informateur américain m'assurait que 2.000 Q (2 .000 F mensuels) pour un couple représentait déja un très bon revenu pour le pa s . Pri11

Tous mes informateurs m'ont assuré que le probléme de l'habitation était crucial au Guatemala. dans la capitale , les étrangers peuvent vivre comme des rois ... certains loyers sont mème offerts en dollars mais je n'ai vu aucun loyer inférieur à 250 Q (250F ) dans les annonces ... c'est beaucoup pour des gens qui gagnent entre 400 ET 600 Q par mois avec souvent une grosse famille .La solution serait trouvée dans l'entassement . toute une famille vivant dans une seule pièce , partageant la maison avec d'autres . Les plus pau ... ns vivent dans les colonias . au flanc des barrancos .. profonds ravins autour de la capitale , dans des cabanes a lapins . Le couple canadien­américain travaillait pour une agence internationale , Fundacion Habitat Guatemala . dont le but est d'aider les pauvres à acquérir leur baraque .. la fondation avance le fric pour le terrain et le matériel et les intéressés , après avoir formé une coopérative , fournissent le travail. .. ll s'agit de constructions trés simples ... parpaings , tôle ... l'hypothèque serait de 40 Q (40 F ) par mois .Les syndicats se plaignent que de grandes facilités aient été accordées aux importateurs alors que le pouvoir d'achat a diminué et ceci souvent au détriment de l'industrie nationale . Effectivement, il me semble que les boutiques soient bien achalandées et que les prix ne soient pas aussi

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organisés sur la base de l'entreprise , parfois sur la base de la profession mais les coalitions ct accords sur une base nationale ou même régionale sont rares .Tenant compte du chômage et du sous-emploi . du bas niveau de vie et d'éducation , du climat politique général . il est évident t]ue les syndicats oeuvrent sous de terribles handicaps . Comme le signalait mon informateur canadien . l'espérance de vie des leaders syndicaux est toujours très limitée . Néanmoins les syndicats utilisent au mi(·ux l'espace politique qui a eté ouvert et plusieurs grèves étaient en cours durant le mois de juin .Les syndicats sont oppo és à la privatisation des entreprises de l'Etat • déclarant (entre autres arguments ) qu'il s'agit d'une manoeuvre pour briser les syndicats ct accentuer le processus de paupérisation . Le Guatemala a ratifié la plupart des conventions internationales sur le travail et la lègislati(m at.:tuelle • quoique considérée inadéquate par les syndicats . offre des garanties non négligeables aux travailleurs SI elle était respectée .Ce n'est pas le cas et après 4 ans d'enquète . I'AFL-CIO a demandé au Congrès USA d'appliquer au (îuatcmala les sanctions prévues par la loi pour le non respect des droits des travailleurs . en l'occurrence une révision des tarifs douaniers . En sa majorité . la P• cssl! a dénoncé I'AFL-CIO mais les syndicats guatémaltèques ont approuvé et on dénonce une f()is de plus les maquiladoras qui ne paient pas d'impôts , paient les S<tlaires minimum et ne procèdent pas à des transferts de technologie .

Guérilla

En trois semaines , la presse a signalé quelques rencontres entre armée et guérilla se soldant en tout par 5 ou 6 morts . Ici ou là , la guérilla coupe l'électricité, brûle un bus ou coupe une route . Elle envahit partois un village à la nuit et organise un meeting ou une distribution de littérature .Rien de bien dangereux pour le gouvernement .... Depuis 5 a 6 semaines. dans les hautes terres , des meetings de villageois demandent la fin des hosti lités • une solution pacifique et surtout exigent que la guerilla abandonne certaines actions dont souffre la population .Il est impossible de déterminer quelle est la part des services spéciaux de l'armée dans ces manifestations mais il est indéniable que les civils . coincés entre les deux camps et dont chaque bus brûlé aggrave les conditions de vie , soient fatigués de cette java qui dure depuis 30 ans et plus . Les déclarations du gouvernement faisant état de défections parmi la guérilla. de plus en plus isolée sur le plan international, semblent refléter la réalité L'armée prétend que des armes provenant de la démobilisation de la guérilla salvadorienne passent au Guatemala mais cela demande confirmation . L'armée estime que la guérilla comprend entre 800 a l 000 combattants . D<tns ces conditions l'armée peut se permettre de parler haut et fort .Dans un in terview , le général ministre de la défense et "el titular de Gobernacion " ( ? ) ont otlèrt en somme à la guérilla une amnistie (modalités à définir ) et la possibilité de se consti tuer en parti politique après avoir déposé les armes sans conditions .L'Union Rcvolucionaria Nacional Guatemalteca (U R N G ) a considéré ces propositions comme .dérisoi res _ (Siglo Veintiunq . 22/6/92), mais elle ne peut guère espérer mieux . la situation étant beaucoup plus défavorable qu'au Salvador et au Nicaragua

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conditions de l'exploitation sur les nécessités de la production optimum en vue d'un profit maximum.

Tout aussi paradoxalement ,cette descente dans la crise et la médiocrité n'engendrent pas d'attaque frontale du capital pour tenter de rérupérer sur les dépenses sociales de quoi permettre le redressement du capital ou pour réduire la part de plus value allant aux: salaires . Malgré tous les discours sur le libéralisme et la non-intervention de l'Etat dans le fonctionnement "libre " de l'économie capitaliste • les dépenses de l'Etat culminent à 43% du PNB ,les dépenses "sociales" y tenant une large part et rien n'a pu être fait pour les réduire . Pas faute d'intention mais par réalisme politique. De même , au cours de ces dix années , en dépit du chômage , notamment des coupes sombres dans les industries de base , les augmentations moyennes de salaires ont toujours été supérieures au taux d'inflation ; à la mi- 92 . après une période particulièrement noire. la moyenne des augmentations par rapport à la même période de 91 était de 7,7% alors que le taux moyen d'inflation était de 3,9"10 .Cette situation était tellement préoccupante avant la dévaluation récente de la livre • que le récent congrès du TUC a vu le directeur du CBI (équivalent anglais du CNPF ) venir supplier à la tribune les leaders syndicaux de toute la Grande Bretagne de faire l'impossible pour freiner la progression des salaires et la ramener en dessous de celle des prix .C'était une première et il faut croire qu'il y a ''quelque chose de pourri dans le royaume " pour que les plus hauts sommets économiques et syndicaux essaient de s'entendre ainsi ouvertement à grand renfort de médias sur le dos des travailleurs; cela n'a eu d'équivalent que dans les périodes de guerre où la sauvegarde du capital national nécessitait "l'unité nationale" ( on doit ajouter en passant que dans ces périodes . les prolétaires anglais se sont toujours montrés particulièrement indisciplinés).

La question à laquelle conduit toutes ces contradictions entre une situation qui offre les possibilités de durement réprimer les travailleurs et cette impossibilité de rogner tant sur les salaires que sur les dépenses sociales est : "Où se situe la lutte de classe dans ce pays en pleine crise?'' .On ne peut répondre à cette question avec les critères traditionnels :où trouverait·on les réponses dans les grèves recensées .l'intégration totale des syndicats du TUC aussi bien à la base qu'au sommet .qui ne peuvent que conduire à la vision pessimiste d'une quasi disparition des luttes ?

Lorsqu'on considère la situation glotllle de la Grande Bretagne au cours des années écoulées . force est de constater que la lutte de classe s'est déplacée tant dans son

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champ principal ,l'exploitation du travail salarié que dans d'autres champs , hors travail pourrait-on dire . qui impliquent des travailleurs ou/et ex-travailleurs .

ji chômeurs ou marginalisés : citons pour situer ,les luttes parcellisées de base dans les

entreprise d'une part , le grand mouvement de désobéissance civile accompagnant le refus de la poli tax .les mouvements divers des marginaux de la société: tous ces mouvements apparemment disparates offient pourtant des caractéristiques communes dans le refus des vecteurs politiques et syndicaux traditionnels et dans une sorte d'embryon de recomposition d'une survie sociale naturellement contre l'ordre établi bien que ce ne soit pas posé comme tel .

UNE RF;SISTANCE DE BASE MAL DEfi'INJE

La chute spectaculaire des grèves déclarées et recensées dis imule mal que , malgré les coupes sombrer. de la crise ,une lutte de base plus ou moins souterraine se poursuit , utilisant les besoins présents du capital pour amortir l'utilisation patronale du chômage : la preuve évidente e t donnée a contrario par le fait relevé plus haut d'une constante d'augmentation de salaires sensiblement supérieure a l'intlation .Il est ctfectivement difficile de situer avec précision les éléments de cette résistance qui englobe les comportements individuels dans une attitude colll."Ctive à l'égard du travail et du chômage qui modifie le rapport de force espéré avec la contrainte économique .Ce ne sont pas bien sûr les analyses traditionnelles de la lutte de classe mais on peut citer un exemple pour montrer comment cela fonctionne .Le système d'indemnisation du chômage est pratiquement resté en place inchangé . Thatcher ayMt elle-même déclaré • au début de son décennat que tenter de le réformer profondément provoquerait une explosion sociale . Une disposition de ce système prévoit le rembou rsement integral du loyer ou des reni:Joursements d'emprunts d'acquisition du logement ;la combinaison des diftërentes législations fait qu'il est souvent plus intéressant d'être au chômage qu'au travail ; un couple avec deux enfants ayant un loyer ou remboursement de f. 100 ( 1. 000 F) par semaine touchera moins d'argent s'il prend un travail à moins de f. 260 par semaine ( 10.400 F par mois ).Si l'on ajoute à cela un important tum over, le travail noir. la manque de personnel qualifié (il serait long d'expliquer le sous-développement de la Grande Bretagne sur ce point ),l'adaptation à un système en vigueur depuis plus de deux générations , on peut comprendre la force potentielle que représente , d'une manière diffuse mais très efficace, ce rapport de force dont une partie se retrouve dans les relations directes de travail dans l'entreprise .Cela n'a A,ruère à voir avec l'affiliation syndicale qui , malgré un tas de nouvelles lois syndicales plus restrictives pour 1e mouvement de base que pour les bureaucraties reste en 92 au t.aux de 38% des salariés : une enquète effectuée en juin 92 par un organisme gouvernemental a révélé que pour la période 1979-1990 le gain réeJ. des salaires s'est élevé seulement de 1 1% pour les travailleurs manuels couverts essentiellement par des accords collectifs syndicaux contre 33% pour les

39 1) un leader civique, banquier, fort estimé dans sa paroisse , criblé de balles sortant de son hélicoptère particulier dans le nord du pays , dans le Peten . 2 )Un lieutenant-colonel . un des espoirs de l'am\éc , liquidé avec son chautlèur sur la route . 3 ) Le président de la Chambre Commerciale de l'Industrie mitraillé sur la route . A survécu. 4) Un f!nthropologue étranglé dans sa résidence . 5) Un colonel , ex-directeur de l'a,~ation civile , liquidé dans la capitale . 6 ) Un juge liquidé à Rutlhuleu . 7 ) Un journaliste de la T.V . , esprit un peu critique . a survécu avec ses boyaux transfonnés en passoire . 8) N'oublions pas le président de la conférence des évèques du Guatemala , attaque dans sa voiture et balancé'' sur la route après avoir en vain invoqué sa qualité de serviteur de Dieu .

Indiscutablement il y a de l'eau dans le gaz parmi les élites du pouvoir . Après tou selon les révélations d'un tueur à gages dégonflé . on peut louer un pistolero pour 11. 000 Dollars (5 .000 F) et certainement moins s'il s'agit de gens sans importance . paysans ou organisateurs de syndicats . En somme , une manière expéditive de procéder au dégagement des cadres .... et d'assurer son avancement .

Les gens au pouvoir semblent divisés sur maintes questions . Serrano ( successeur de Cerezo ) a mis son veto à des mesures proposées par le Parlement . . l'industrie du café est en difiicultés et les milieux capitalistes déclarent franchement que 100.000 personnes comptent au Guatemala .. les autres ne peuvent que travailler et la boucler, dans leur propre intérêt . Il est exact que la venue de Cerezo a signifié un léger changement. la apertura politica, qui se révèle bien étroite ... Mais les media ne sont pas entièrement domestiqués et émettent parfois de dures critiques. mais dans le cadre du système .. les syndicats ont bénéficié du nouveau climat de tolérance . gràce semble-t-il , a

certains milieux de l'armée las d'apparaitre comme des briseurs de grève et surtout d'améliorer leur image sur le plan international (aide étrangère) .Ils penseraient aussi qu'une certaine liberté d'action laissée aux syndicats est un bon moyen de décourager le recours à la lutte armée . Enfin c'est sous Cerezo qu'ont commencé des discussions avec la guérilla. Voyons quelques points plus en détail .

Syndicats

Les premiers syndicats datent des années 20 ... à l'exception d'une brève période sous Arbenz ils ont toujours tonctionné dans des conditions difficiles , quelquefois à peine tolérés , parfois soumis à une répression féroce . L contre révolution de 1954 avec la bénédiction de la C .I.A . anéantit un mouvement qui avait organisé un dixième de la force de travail A l'heure actuelle . les syndicats organisent environ S~'o des travailleurs .Plusieurs centrales syndicales existent et les travailleurs sont partiJis

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( d'un camarade des USA, 7/92)

Je ne vOliS otrre pas des conseils de voyage, encore que je sois à votre disposition si nécessaire -·- pas davantage un résumé de l'histoire du pays .. il existe une abondante littérature sur ce sujet . .. mais simplement mes impressions apres mon dernier séjour en JUin Sejours précédents prirent place en 81 ,82 et 88 _A 90 % ces notes sont basées sur la lecture de la presse , mon pifomëtre et quelques conversations prolitables avec un patron d'hôtel et un couple travaillant pour une agence internationale Je vais essayer de séparer les faits des impressions ou suppositions . Prenez note que le dollar vaut présentement autour de 5 Quetzales 05 ( soit environ 1 F par Q )

Démocratie et violenre L'élection de C'erezo à la présidence en 1986 avait suscité de grands espoirs après des années de brutal pouvoi r militaire qui avait dévasté des provinces entières et provoq ué l'exode de dizaines de milliers d'Indiens au Mexique où la plupart résident encore Ces espoirs ont été déçus et les militaires sont toujours tout puissants derriere le voi le très mince du pouvoir civil .Cependant . les choses ont changé , un peu Aux tueries de masse ont succédé les assassinats individuels , bien que l'armée ait encore la main tres lourde dans les villages indiens .En 1988 , en 9 mois . , -'\merican Watch avait relevé au moins 621 meurtres politiquement motivés . Le mécanisme démocratique est là un Bureau pour les Droits Humains , une Inspection du Travail et des Juges .... mais il ne fonctionne pas ou très mal .... bien sûr avec mes notions démentaires de la langue , je me perds dans le jargon légal mais j'ai bien compris que pendant deux ans , l'enquête sur le meurtre d'une anthropologue a piétiné .. un des meurtriers présumés appartiendrait à "des services de sécurité" encore cette pauvre femme avait-elle une famille capable d'empêcher l'étoutlèment de l'aftàire . L'armée et les services de sécurité sont pratiquement imnuchables . saufle menu fretin à l'occasion , pour des délits de droit commun.

On tuc beaucoup au Guatemala ... Une page entière de la Prensa Libre (6/11/92 ~.:onsacré aux malheurs du pays mentionne que le taux des homicides est quatre fois plus élevé qu'aux USA? Chili , Argentine et Nicaragua ... Cela me parait un peu fort

Néanmoins . il est vrai que pour un pays de 9 millions d'habitants . la liste quotidienne des assassinés est plutôt longue .. en dehors des crimes indiscutablement crapuleux ou passionnels , on lit mention de familles ou d'individus égorgés ou dé~.:apités à la machette sans raisons apparentes ... mieux encore, la clique dirigeante est aussi vulnérable et personne , notez le. n'accuse les· subversifs ... . En presque trois semaines . j'ai pu relever les assassinats suivants parmi les dirigeants du pays :

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travailleurs non-manuels beaucoup plus nombreux et pour la plupart non couverts par des accords collectifs .

Un rapport patronal récent a conclu que la Grande Bretagne avait les pire relations sociales des deux mondes . Au hasard , dans la période la plus récente.on peut trouver nombre de ces mouvements très localisés , de courte durée , n'impliquant qu'un nombre réduit de travailleurs et qui ne gonflent pas les statistiques , d'autant moins que nombre d'entre eux ne passent pas les murs de l'entreprise , soit qu'ils soient résolus par une simple menace,soit qu'ils trouvent une solution en très peu de temps : - le 12/6/92 • t 70 scientifiques britanniques travaillant au centre de recherche sur la fusion nucléaire font grève une journée avec des piquets de grève aux portes du centre pour réclamer la parité de leurs salaires avec leurs collègues étrangers .L'un d'eux déclarera , exprimant la pensée de tous "Je n'avais jamais pensé qu'un jour je pourrais être en grève " - au cours de l'été 92 ,toute une série de débrayages d'employés municipaux contre une municipalité travailliste (Newham dans la banlieue de Londres ) contre le licenciement de trois employés du service de la poli tax ; le syndicat NALGO finit par être contraint de reconnaître la grève mais se voit condamné à retirer son soutien , ce qui est annulé en appel et la grève reprend aussitôt. - le 7/7/92 une grève sauvage éclate dans les chemins de fer dans la région de Manchester bloquant pour plusieurs jours le trafic ferroviaire dans ce secteur : 4 chefs de train sont paraît-il à l'origine de ce mouvement de protestation contre le fait qu'une partie de leur tàche a été contiée aux conducteurs .Les 4 seront l'objet d'une procédure de licenciement • mais on ignore la suite . - le 7/8/92,des fonctionnaires installent des piquets pendant une journée devant une agence gouvernementale régionale du Pays de Galles contre des réductions d'emploi . -le 21/8/92 ,2 .000 hospitaliers d'un seul hôpital de Londres (Middlesex Hospital ) manifestent dans les rues de Londres contre la réforme de leur établissement avec à la clé bien sûr des licenciements . -Le 4 /9/92 ,500 électriciens des chantiers navals Swan Hunter près de Newcastle font une grève sauvage de 24 heures contre la format ion donnée aux chaudronniers pour en faire des polyvalents électriciens . -British Telecom , privatisé en 1984 . compte encore après des années de restructurations 200.000 salariés ; en mai 92 BT annonce une programme de licenciement de 24 .000 travailleurs ;96.000 sont sondés pour savoir s'ils seraient volontaires pour toucher les indemnités plutôt substantielles de départ ; à la surprise des dirigeants 48.000 accepteraient ce qui cause beaucoup d'embarras car ceux qui veulent partir ne sont pas exactement ceux qu'on voudrait voir partir .Ce comportement asocial où la crainte du chômage n'est aucunement dissuasive est attribué par les dirigeants au "mauvais moral " des travailleurs de B.T. . ce qui peut vouloir dire beaucoup de choses.

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36 UNE LUITE DE CLASSE OUI S'IGNORE: LES MARGINALITES

Ce ne serait . comme dans tous les exemples que nous venons de citer. qu'un aspect de la famGusc ''maladie anglaise " Latente dans le quotidien des entreprises , mais éclatant de manière plus spectaculairGS dans des secteurs où elle ne se manifestait pas directement aut.refois mais que la crise • les licenciements et les marginalisations diverses ont fait transférer du secteur productif aux secteurs hors production . là où

1 se retrouvent précisément les exclus de la production pour leur trop grande résistance \ à l'exploitation .Dans ces luttes, ils se retrouvent avec ceux qui oeuvrent encore ' dans le monde du travail en pennanence ou de plus en plus occasionnellement

\

/ .Comme dans les entreprises . ces luttes sont localisées et parcellisées. ne se rattachent à aucune organisation , exprimGnt globalement ce refus de la "politique " et cet aménagement de la survie dont nous avons parlé .

1

En tout bien tout honneur . la lutte contre la poli tax a .à l'instar des grandes luttes sociales de 72-74 et de 79 ,débouché sur une crise politique nationale et fait chuter le gouvernement Thatcher .c'est que cette désobéissance civile a été la seule à quitter ses localisations du départ pour prendre l'ampleur nationale d'une organisation en profondeur ou ta spontanéité rendait difficile toute répression .Nous ne pouvons nous étendre sur les détails de cette lutte dont il a été amplement parlé par ailleurs ; signalons seulement qu'eUe se poursuit toujours autour des arriérés considérables pas encore recouvrés , préparant apparemment une chaude réception pour l'impôt local qui doit lui succéder .C'est plus une mentalité de refus, de contestation et de lutte de base qui s'est ancrée dans les années passées • bien difficile à combattre et à réprimer

On parle moins de l'organisation de la survie et des résistances dans les quelque 2.000 cités qui jalonnent l'urbanisation ghetto des villes britanniques .Sauf lorsque la répression policière pour tenter de contenir l'extension active de ces ghettos provoque des explosions locales aussi brèves que violentes .Dans ces moments , la hantise des dirigeants est qu'elles fassent école et qu'un mouvement plus généralisé se lève partout où les activités de survie sont similaires .C'est un peu ce qui s'est produit l'été derniers dans la région de Manchester où différentes villes satellites furent le théâtre d'affrontements "non motivés" après qu'une première intervention locale des flics ait vu une bataille de rue de plusieurs jours .Le plus intéressant dans ces luttes n'est pas tant cet aspect spectaculaire occasionnel , mais le recomposition quotidienne d'un mode de survie marginal ,où le ludisme va de pair avec les pratiques

: illégales . Un des éléments principaux est l'utilisation des voitures volées ,pour les rodéos spectacles dans les cités , comme instruments de pillage des magasins,comme outils de harcèlement des flics amis aussi comme appoint de ressources : un détournement systématique de la civilisation de la bagnole . C'est l'extension de ces pratiques hors des cités interdites aux flics qui provoque l'intervention ponctuelle de ceux-ci 'Ct les réactions violentes de résistance . L'extension en question peut prendre des formes très diverses comme le sabotage systématique quotidien de la ligne de

.37 chemin de fer Londres-Edinbourg ou les vols à la commande dans les super marchés détiant subtilement en s'y adaptant constamment les moyens de protection de plus en plus sophistiqués .

D'autres pratiques marginales de grande dimension se développent dans d'autres secteurs par la conjonction nouvelle d'une floraison de groupes musicaux okmdestins et des dizaines de milliers de cette errance moderne des caravanes où e retrouvent une partie des sans-logis itinérant dans les frontières des Iles . Les espaces communaux ,les entrepôts abandonnés. les immeubles vides sont le lieu de rencontre ,! de dizaines de milliers conviés par le téléphone arabe dans ces "ftee raves " refusant \ toute commercialisation .Il s'en dégage un certain mode de vie alternatif qui intègre 1

les derniers avatars de la technique dans une tentative créatrice .Police et nombre de sédentaires locaux leur livrent bien sùr une chasse sans merci .

Toutes ces fonnes de lutte produites par une société en crise profonde semblent sc dérouler dans des domaines distincts .Mais comme ils sont souvent vécus par les mèmes acteurs ou que les acteurs d'une de ces scènes de lutte peuvent làcilement passer par le jeu des vicissitudes économiques d'une scène dans une autre . ils témoignent d'une transformation profonde des mentalités non seulement eu égard aux valeurs du système mais, plus important par des pratiques qui sapent plus sùrement le fonctionnement du capitalisme .L'impossibilité pour les partis quels qu'ils soient ou les syndicats regroupés dans le TUC de trouver une solution crédible de rechange témoigne d'une impuissance fàce à ce problème global .La récente devaluation de la livre est le vieux système pour le capital de récupérer brutalement une fraction de la pan de plus value allant aux salaires .Une telle attaque sur des conditions d'existence déjà médiocres et l'organisation conséquente de la survie ne peuvent que conduire à de nouvelles explosions dont on ne peut pourtant voir où et quand elles se produiront et si elles se rejoindront dans une lutte de grande ampleur comme ce fut le cas récemment pour la poli tax ou antérieurement dans des luttes ouvrières

Une telle réaction paraît s'amorcer contre la fermeture brutale de 30 puits de mine ( la moitié de ceux en activité), le licenciement de 30.000 mineurs entraînant la mise au chômage de plus de 100.000 travailleurs .Ceci sur une toile de fond d'un cortège continu renouvelé de licenciements, de fermetures et autre blocage des salaires . L'ampleur de la crise politique surgie tout aussi brutalement témoigne de la profondeur des réactions qui , contrairement aux crises précédentes touchent l'ensemble des travailleurs ,réunissant dans un même combat de classe même les frères ennemis du syndicat jaune UDM et ceux du NUM .Ce ne sont pas tant les manifestations prévues , quelles que soient leur ampleur et leur violence qui changeront la faillite de l'économie capitaliste et de l'Etat mais le cours que prendront ces résistances multiformes qui sont au coeur de l'échec des douze années de "monétarisme " qui devaient redresser le capital britannique en mettant au pas ses prolétaires mais n'ont fait que transformer . sans le briser le front g lobal des luttes .

H.S. IO/JJ.