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 EMISSION TELEVISEE « C’EST PAS SORCIER » PROPOSEE PAR LA CHAINE France 3 - Mais non Marcel, je (ne) sais pas où il est ! Ca fait une heure qu’on devrait être partis à la montagne  ! - Eh, Jamy, c’est (ce n’est) pas la peine d’aller à la montagne pour prendre de la hauteur  ! - Mais t’es (tu es) où ? - Ca ne se voit pas non ? A la Tour Eiffel ! Allez viens, on se rejoint en bas ! - A la Tour Eiffel ? Allez Marcel à la Tour Eiffel ! - Pas chaud hein ? - Ben qu’est-ce que tu fais ? Oh la la, elle n’a pas l’air j eune ! - Elle a encore beaucoup de succès car c’est le monument payant le plus visité au monde. 5 millions et demi de visiteurs par ans. C’est énorme.  - Remarque, elle a l’air drôlement haute.  - Allez, tu viens, on monte, tu paies le billet. - Non, pas besoin de billet, prends mon sac. - Y a (il y a) quoi là dedans ? - Ben des cordes, pour monter ! - Des cordes, ça recommence, il paierait (il ne paierait) même pas le billet lui ! Eh, bon courage Fred. A l’origine la Tour Eiffel mesurait 300 mètres mais depuis elle a gr andi car on lui a rajouté des antennes. Aujourd’hui, elle culmine à 324 mètres. Cette tour est née lors de l’exposition universelle de 1889 qui devait commémorer le centenaire de la Révolution Française. Et pour cet évènement il fallait une attraction de taille ! Tiens, lui, c’est Gustave Eiffel. A l’époque, il est déjà célèbre pour ses constructions métalliques comme le Viaduc de Garabit ou encore le squelette de fer de la Statue de la Liberté . Mais la tour, c’est (c e n’est) même pas son idée c’est même pas son idée  » : manière de  parler un peu enfantine   « c’est même pas lui qui l’a fait  »). - Ce n’est pas l’homme qui a inventé la tour qui porte son nom. Ca semble assez paradoxal. En réalité, ce sont deux de ses principaux ingénieurs. Tous les deux, en se concer tant trois ans avant l’ouverture de l’exposition universelle de 1889, émettent l’idée de dessiner un projet un peu fou autour de 300 mètres de hauteur. 300 mètres pourquoi ? C’est une dimension symbolique,  c’est mille pieds, c’est la plus haute tour qu’on ait jamais construite à l’époque. Sur le premier dessin, la tour ressemble à un vulgaire pylône de pont à six étages. Après quelques retouches du croquis initial, Eiffel s’enthousiasme pour le projet qui rapporte le concours pour l’édification d’une tour de 300 mètres à l’exposition universelle. Il faut dire que les autres concurrents étaient plus classiques. Non, mais vous imaginez ça sur le Champ de Mars (vaste jardin public au pied de la Tour Eiffel) ? - En fait, il aura fallu très exactement deux ans, deux mois et cinq jours pour construire la Tour Eiffel avec 200 ouvriers sur le chantier. Alors, on dit souvent que les pieds de la Tour Eiffel reposent sur des vérins hydrauliques, sur des sortes de caissons remplis d’eau. Ca c’est complètement faux, c’est une légende. Ils ne reposent pas non plus sur cette structure. Ca c’est du toc (= c’est faux) c’est pour le décor. Venez voir  ! La preuve ? C’est complètement creux. En fait, les pieds de la Tour Eiffel  reposent sur des fondations qui descendent parfois jusqu’à 15 mètres de profondeur. Et pour les construire ces fondations, on a justement rencontré un peu d’eau parce que la Seine n’est pas très loin. On va y descendre, allez ! - Ben oui, regardez sur un plan de Paris. Les piliers nord et ouest sont à deux pas de la Seine. Et toute cette eau a quand même posé de sérieux problèmes pour atteindre le sol stable, celui sur lequel on a bâti les fondations de la tour. Imaginez…comme l’eau du fleuve s’ infiltre dans le sol, eh bien, les ouvriers en creusant risquaient de se retrouver dans la boue. Et plus ils auraient creusé, plus l’eau aurait afflué, plus ils se seraient retrouvés dans la

Tour Eiffel 1Cest Pas Sorcier

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EMISSION TELEVISEE « C’EST PAS SORCIER »

PROPOSEE PAR LA CHAINE France 3

-  Mais non Marcel, je (ne) sais pas où il est ! Ca fait une heure qu’on devrait être partis à la montagne !

-  Eh, Jamy, c’est (ce n’est) pas la peine d’aller à la montagne pour prendre de la hauteur !

-  Mais t’es (tu es) où ?

-  Ca ne se voit pas non ? A la Tour Eiffel ! Allez viens, on se rejoint en bas !

-  A la Tour Eiffel ? Allez Marcel à la Tour Eiffel !

-  Pas chaud hein ?

-  Ben qu’est-ce que tu fais ? Oh la la, elle n’a pas l’air jeune !

-  Elle a encore beaucoup de succès car c’est le monument payant le plus visité au monde. 5 millions et demi de

visiteurs par ans. C’est énorme. 

-  Remarque, elle a l’air drôlement haute.  

-  Allez, tu viens, on monte, tu paies le billet.

-  Non, pas besoin de billet, prends mon sac.

-  Y a (il y a) quoi là dedans ?

Ben des cordes, pour monter !-  Des cordes, ça recommence, il paierait (il ne paierait) même pas le billet lui !

Eh, bon courage Fred. A l’origine la Tour Eiffel mesurait 300 mètres mais depuis elle a grandi car on lui a rajouté des

antennes. Aujourd’hui, elle culmine à 324 mètres.

Cette tour est née lors de l’exposition universelle de 1889 qui devait commémorer le centenaire de la Révolution

Française. Et pour cet évènement il fallait une attraction de taille ! Tiens, lui, c’est Gustave Eiffel. A l’époque, il est

déjà célèbre pour ses constructions métalliques comme le Viaduc de Garabit ou encore le squelette de fer de la

Statue de la Liberté . Mais la tour, c’est (c e n’est) même pas son idée (« c’est même pas son idée » : manière de

 parler un peu enfantine – « c’est même pas lui qui l’a fait »).

-  Ce n’est pas l’homme qui a inventé la tour qui porte son nom. Ca semble assez paradoxal. En réalité, ce sont deuxde ses principaux ingénieurs. Tous les deux, en se concertant trois ans avant l’ouverture de l’exposition

universelle de 1889, émettent l’idée de dessiner un projet un peu fou autour de 300 mètres de hauteur. 300

mètres pourquoi ? C’est une dimension symbolique,  c’est mille pieds, c’est la plus haute tour qu’on ait jamais

construite à l’époque. 

Sur le premier dessin, la tour ressemble à un vulgaire pylône de pont à six étages. Après quelques retouches du

croquis initial, Eiffel s’enthousiasme pour le projet qui rapporte le concours pour l’édification d’une tour de 300

mètres à l’exposition universelle. Il faut dire que les autres concurrents étaient plus classiques. Non, mais vous

imaginez ça sur le Champ de Mars (vaste jardin public au pied de la Tour Eiffel) ?

-  En fait, il aura fallu très exactement deux ans, deux mois et cinq jours pour construire la Tour Eiffel avec 200

ouvriers sur le chantier. Alors, on dit souvent que les pieds de la Tour Eiffel reposent sur des vérins hydrauliques,

sur des sortes de caissons remplis d’eau. Ca c’est complètement faux, c’est une légende. Ils ne reposent pas non

plus sur cette structure. Ca c’est du toc (= c’est faux) c’est pour le décor. Venez voir !

La preuve ? C’est complètement creux. En fait, les pieds de la Tour Eiffel reposent sur des fondations qui

descendent parfois jusqu’à 15 mètres de profondeur. Et pour les construire ces fondations, on a justement

rencontré un peu d’eau parce que la Seine n’est pas très loin.

On va y descendre, allez !

-  Ben oui, regardez sur un plan de Paris. Les piliers nord et ouest sont à deux pas de la Seine. Et toute cette eau a

quand même posé de sérieux problèmes pour atteindre le sol stable, celui sur lequel on a bâti les fondations de la

tour. Imaginez…comme l’eau du fleuve s’ infiltre dans le sol, eh bien, les ouvriers en creusant risquaient de se

retrouver dans la boue. Et plus ils auraient creusé, plus l’eau aurait afflué, plus ils se seraient retrouvés dans la

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boue. Exactement comme nous quand on creuse un trou dans le sable au bord de la mer. Eh bien pour éviter ce 

genre de problème, Eiffel avait une solution : un caisson parfaitement étanche dans lequel on envoie de l’air sous

pression grâce à une pompe.

Alors, les hommes étaient à l’intérieur du caisson, ils creusaient. Et c’est f inalement l’air sous pression qui chassait

l’eau et l’empêchait de remonter. Alors les hommes rentraient dans le caisson par un sas et la terre était évacuée

par le même sas.

Eh bien alors, Jamy, la Tour…elle repose sur les caissons ?

-  Non, parce qu’une fois qu’on a atteint le sol stable, eh bien, on a coulé une dalle de béton, ensuite on a rempli le

caisson de pierres et au-dessus du caisson on a construit un massif de maçonnerie. Cela dit, les caissons ils sont

toujours là !

Bon alors, reprenons. Le chantier démarre le 28 Janvier 1887. On creuse d’abord un grand trou pour les fondations. Ah

tiens ! Voilà les fameux caissons qu’on utilisait pour pouvoir creuser sous l’eau et par-dessus on élève les massifs de

maçonnerie. Au fait, avec quoi on a construit tout ça ?

-  Pour creuser les fondations de la Tour Eiffel, on disposait de petits engins vapeurs mais en fait l’essentiel du

travail se faisait à la pelle et à la pioche tout simplement. Ensuite, on évacuait les déblais sur des petits wagonnets

qui roulaient sur des rails. En fait des méthodes relativement artisanales avec peu de moyens mécaniques.

De même, pour monter la superstructure de la tour, on utilisait des petites grues à vapeur d’une puissance

finalement assez limitée.

Limitée mais efficace. Les fondations sont achevées en seulement 4 mois et les piliers s’élèvent enfin !

-  Et voilà sur quoi repose la Tour Eiffel, des massifs de maçonnerie inclinés sur lesquels on a boulonné les pieds de

la tour. Ces pieds, ils sont au nombre de 16. 4 par pilier, c’est ce qu’on appelle les arbalétriers et si on regarde

bien, ils montent jusqu’au sommet.

Oui, Fred, parce que ces arbalétriers sont la véritable ossature de la tour, son squelette en quelque sorte. Mais dis-moi,

avec toute cette ferraille, combien elle pèse la Tour Eiffel ?

-  Combien elle pèse ? Eh bien c’est simple : 7300 tonnes si on compte uniquement la charpente métallique et

10100 tonnes si on ajoute le poids des bâtiments et des ascenseurs. Il faut qu’elle soit solides les fondations Jamy.

-  T’inquiète pas (ne t’inquiète pas), la tour elle ne va pas s’effondrer sur elle -même. Alors la Tour Eiffel, elle pèse

grosso modo 10000 tonnes. 10000 tonnes ce n’est pas très lourd, c’est le poids d’un immeuble de 4, 5 étages.

Ensuite, tout ce poids n’est pas concentré sur un point. Il est réparti sur les quatre piliers. 10000 tonnes divisées

par 4 piliers ça fait 2500 tonnes par pilier.

Ensuite, chaque pilier est constitué de 4 arbalétriers. Donc, le poids est encore divisé par 4 ; Ca fait 2500 tonnes

divisées par 4, 625 tonnes par arbalétrier. Le poids est ensuite transmis au sol qui en fin de compte supporte 3 à 4

kilogrammes par centimètre carré (cm²) et ça, c’est pas (ce n’est pas) très lourd. C’est beaucoup moins que ce que  

supporte un talon aiguille par exemple. Regardez, en ce moment, il y a 35 kg sur chaque talon aiguille et croyez-

moi, je ne m’enfonce pas.

Eh bien moi j’en connais un qui a bien fait de ne pas mettre de talons aiguille.

-  L’un des moments les plus délicats de la construction, ça a sans doute été la jonction du premier étage car il a

fallu que les quatre piliers se rejoignent exactement au même niveau et au millimètre près. Si ça n’avait pas été

fait, probablement que la tour n’aurait jamais été construite car elle aurait été bancale et ça s’est sans doute la

grande prouesse de Gustave Eiffel. Je ne sais pas comment il a fait, Jamy, mais en tous cas, il l’a fait !

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-  Il a réussi en plaçant sous chaque arbalétrier un vérin hydraulique. Autrement dit, une énorme seringue d’où la

légende de la tour montée sur des vérins hydrauliques. Alors, pour régler la hauteur des piliers, eh bien, il

suffisait de faire bouger les pistons des vérins en envoyant de l’huile ou en en retirant avec une pompe. Une fois

qu’on avait atteint la bonne hauteur, on enlevait les vérins hydrauliques.

-  Jamy, pour régler la hauteur des arbalétriers d’accord, mais comment il a fait pour régler leur inclinaison ?

-  Alors, pour régler l’inclinaison des arbalétriers, et faire en sorte que la tour fasse bien 300 mètres, eh bien, il a

utilisé des boîtes à sable placées sous chaque arbalétrier. Encore une fois, ce sont des énormes seringues pleines

de sable. Les arbalétriers étaient volontairement trop à la verticale. En enlevant du sable, les arbalétriers

descendaient et on trouvait ainsi la bonne inclinaison. Quand on l’avait trouvé, on calait tout ça pour que ça ne

bouge plus.

Après la jonction du premier étage, la tour est montée comme un mécano géant. Chaque pièce est dessinée par les

ingénieurs puis assemblée dans les usines Eiffel à Levallois, près de Paris et elles arrivent sur le chantier prêtes a être

montées.

-  Et surtout, on a tracé les pièces avec beaucoup beaucoup de précision jusqu’au dixième de millimètre près. Ce qui

fait que lorsque les pièces arrivaient sur le chantier de la tour, elles venaient s’assembler….