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Tous sont égaux devant la loi » / Article 5 de la ... · l’auteur de Estrela da vida inteira est associé au Modernisme, mouvement déclenché au Brésil, selon la convention

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* « Tous sont égaux devant la loi » / Article 5 de la Constitution brésilienne

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Brésil Culture #2 invite ses lecteurs à s’envoler vers un Brésil rempli de poésie, citoyenneté et créativité. Dans les pages centrales du magazine, retrouvez notre plus grand pilote : Alberto Santos Dumont. Le 23 octobre 1906, ce Brésilien a réussi à faire voler, pour la première fois dans l’histoire, une machine à moteur qu’il a lui-même conçue – le 14 Bis. L’inventeur de l’avion tel que nous le connaissons aujourd’hui a réalisé cet exploit – et tant d’autres – dans le ciel de Paris.

Notre vol décolle avec l’œuvre de Manuel Bandeira. Décédé un 13 octobre, après une « longue vie provisoire » de 82 ans, le poète est l’un des plus grands noms de la poésie en langue portugaise. L’importance de Bandeira est telle que l’ambassade lui prépare un hommage qui sera bientôt diffusé au public. Suivez notre page Facebook et ne ratez pas cette grande nou-velle !

Une fois en vitesse de croisière, découvrez la « Constitution citoyenne » brésilienne. Promulgué le 5 octobre 1988, notre texte fondamental se caractérise par sa défense inébranlable de la démocratie et des droits fondamentaux – principe qui s’applique aussi à notre action internationale et à notre engagement envers les Objectifs de développement durable des Nations unies.

Profitez ensuite de la lecture du magazine de bord pour faire la connaissance de Ziraldo et de Mauricio de Sousa, les papis de la BD nationale. Des millions de Brésiliens ont grandi en lisant les créations de ces auteurs, dont les œuvres méritent d’être mieux connues du public français.

Avant l’atterrissage, veuillez prendre note de la richesse de l’agenda culturel qui annonce les événements en France liés au Brésil, ainsi que des autres informations que vous présente ce deuxième numéro de Brésil Culture.

Bonne lecture et bon voyage !

sommaire Littérature Manuel Bandeira, poète mineur ? Notes d’introduction

La Constitution citoyenne de 1988 27 ans en faveur des droits de l’homme

Santos Dumont Un brésilien dans le ciel de Paris

Ziraldo et Mauricio de Sousa Les papis de la BD brésilienne qui font rêver les enfants d’hier et d’aujourd’hui

Cinéma Rendez-vous chez « Durval Discos » pour la première du Ciné-club

Agenda

Cinéma Brésil en Mouvements

Musique Récital de Helena Elias

Art à l’ambassade Marcos Coelho Benjamim et Eurico Humano

4568910121212

f a c e b o o kAmbassade du Brésil à Paris

s i t eparis.itamaraty.gov.br

y o u t u b eambassadedubresilenfrance

f l i c k rambassadedubresilenfrance

c o n t a c [email protected]

« Brésil Culture » est unepublication du serviceculturel de l’ambassadedu Brésil en France.

« Brésil Culture » #2 est l’oeuvre de : Claudia Maciel, Clémence Homer, Edison da Rosa, Emili de Oliveira,Janice Melhem, Leila Azeddine,Roberta Borrione.

Tous droits réservés.Reproduction autoriséemoyennant mentionde la source.

n° 2 · octobre 2015

Suivez-nous !

éditorial

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Manuel Bandeira est considéré, à juste titre, com-me l’un des plus grands noms non seulement de la poésie brésilienne, mais de la poésie en langue por-tugaise.Il est né à Recife, en 1886, et décédé à Rio de Ja-neiro, en 1968. Une longue vie qui, cependant, sous l’impact d’une tuberculose diagnostiquée à dix-huit ans, a été dès très tôt marquée par l’imminence toujours présente de la fin. Bandeira lui-même a écrit, dans Itinerário de Pasárgada (Itinéraire de Pasárgada), autobiographie intellectuelle qu’il a publiée en 1954 : « J’ai continué [depuis que j’étais tombé malade] à attendre la mort à tout moment, vivant toujours comme provisoirement. »C’est dans cette longue vie provisoire, conditionnée par l’ombre constante de « l’Indésirée des gens », que Bandeira a construit son œuvre : études lit-téraires, critiques d’art, traductions, chroniques et, surtout, poésie. Deux ans avant sa mort, il a réuni en un seul volume, sous le titre général Estrela da vida inteira (Étoile de toute la vie), l’ensemble de sa production lyrique, qui comprend onze livres, dont un de poèmes traduits.Chez Bandeira, la vie et l’œuvre poétique, d’une cer-taine manière, s’interpénètrent jusqu’à la fusion. Privé par le destin de vivre la vie qu’il avait prévue (pour se soigner, il a dû abandonner ses études d’architecture, à peine entamées), confronté à une absence d’alternative fortement ressentie, il a fait de la poésie sa « vraie vie ». Comme il l’exprime dans l’épigraphe qu’il a créée, déjà avec un regard rétrospectif, pour Estrela da vida inteira :

Estrela da vida inteira.

Da vida que poderia

Ter sido e não foi. Poesia,

Minha vida verdadeira.3

Dans l’espace poétique, lieu de tensions, d’am-bigüités, et de paradoxes, Bandeira a vécu pleine-ment. Il a cherché à mettre en suspens une existence qui se présentait à lui comme une « agi-tação feroz e sem finalidade » (« agitation féroce et sans finalité ») – conformément aux échos shakespeariens que l’on entend dans le poème « Mo-mento num café » (« Moment dans un café ») –, a forgé des instants d’émerveillement et, à la limite, a acquis, avec le bénéfice de l’expérience façonnée en mots, l’apprentissage de la vie, qui est l’appren-tissage de la mort. Entre frustrations et angoisses, dans un flux lyrique souvent contenu par l’humour, c’est en se préparant à mourir sereinement qu’il a

découvert la possibilité de vivre sereinement.La trajectoire de Bandeira, qui pointe vers une liberté littéraire et existentielle (sa liberté), se développe sous le signe de l’humilité. Poète sophistiqué, maître absolu de son art, il n’a pas pour autant été un pur virtuose. Son but n’était pas l’exhibition technique. Sa sensibilité aigüe et sa gigantesque culture poétique étaient au service du choix qu’il avait fait, presque par nécessité, de la poésie comme « vraie vie ». Et cette poésie, l’artiste la tissait à partir du monde autour de lui, convoquant dans le poème les personnages et les choses qui l’entouraient. Il ne poursuivait pas une vision philosophiquement globalisante de la grande machine du monde, à la mode de Camões, qu’il admirait tant. Il était plutôt un poète de circonstance. Universel dans les topoï qui traversent son œuvre – la vie et la mort… –, univer-sel dans la force transformatrice de son langage, il était malgré tout circonstanciel. On peut supposer que c’est avec cette perspective que, dans le poème « Testamento » (« Testament »), il s’est décrit comme un « poète mineur » et, avec une simplicité touchante, a supplié le lecteur de le lui pardonner :

Criou-me, desde menino,

Para arquiteto meu pai.

Foi-se-me um dia a saúde...

Fiz-me arquiteto? Não pude!

Sou poeta menor, perdoai!4

Dans quel chapitre de l’histoire de la littérature brésilienne insérer Bandeira ? Dans les manuels, l’auteur de Estrela da vida inteira est associé au Modernisme, mouvement déclenché au Brésil, selon la convention qui prévaut, par la Semaine d’Art moderne, événement artistique retentis-sant organisé par des jeunes avant-gardistes en 1922, dans le Théâtre municipal de São Paulo.Et Manuel Bandeira a été, en effet, un moderniste. L’ouverture au prosaïque et au familier dans le faire poétique (l’idée de convoquer dans le poème les per-sonnages et les choses qui l’entouraient…), la pos-sibilité de se passer de la métrique traditionnelle, la recherche de l’individualité dans le rythme du vers, qui sont des éléments évidents chez Bandeira, constituent, sans aucun doute, des traits distinctifs de la poésie moderniste.Ce serait néanmoins réducteur que de limiter la lecture que nous faisons de notre poète à la stricte dimension du Modernisme. En réalité, Bandeira est arrivé avant et a couru en dehors du peloton du

Modernisme.Il est arrivé avant, lui qui a été, selon l’expression de Mário de Andrade, théoricien du Modernisme brésilien, un « Saint-Jean Baptiste de la Nouvelle poésie », un annonciateur de la nouvelle façon de faire de la littérature. Précédant la Semaine de 1922, il s’était déjà exercé au vers libre – ce qui, d’ailleurs, reflétait, en partie, le contact avec des poètes de langue française qui se retournaient con-tre la rigidité formaliste parnassienne (le Brésilien a même côtoyé Paul Éluard au sanatorium de Cla-vadel, en Suisse). Il a couru en dehors du peloton, lui qui ne s’est ja-mais attaché à aucun militantisme moderniste ni ne s’est restreint, dans sa pratique poétique, aux manifestations typiquement identifiées au (pluriel) Modernisme brésilien. Son engagement était envers la liberté. Il pouvait, dans un même livre, pratiquer magistralement une forme fixe et expérimenter vertigineusement un vers libre. Il a commencé sous les brumes du Symbolisme, d’une noirceur spéciale-ment en vogue chez les Français et les Belges au tournant du XIXe siècle, mais s’est rapidement di-rigé vers une spirale de diversité formelle. Avant tout, Manuel Bandeira a largement survé-cu au Modernisme et à tout autre mouvement. Il a été, pendant des décennies, le recteur de la vie poétique au Brésil. Reconnu comme le remarquable artiste qu’il était, il a été élu, consacré, à l’Académie brésilienne des Lettres. S’il avait eu raison de se dire un « poète mineur », il aurait été un grand, le plus grand poète mineur de la tradition lusophone. Mais là il

s’est trompé, cet indiscutable poète majeur.

4

Manuel Bandeirapoète mineur ?

littérature

Quando a Indesejada das gentes chegar[...]

Encontrará lavrado o campo, a casa limpa,A mesa posta,

Com cada coisa em seu lugar.2

1 L’auteur est diplomate et prépare une thèse de doctorat sur Manuel Bandeira à la Sorbonne-Nouvelle. 2 Du poème « Consoada » (« Collation »), de Manuel Bandeira : Quand l’Indésirée des gens arrivera/[...]/Elle trouvera le champ labouré, la maison nettoyée,/La table mise,/Et chaque chose à sa place.3 Étoile de toute la vie./De la vie qui aurait pu/ Être et n’a pas été. Poésie,/Ma vraie vie.4 Il m’a élevé, dès gamin,/Pour être architecte, mon père./Ma santé m’a quitté un jour…/Suis-je devenu architecte ? Je n’ai pas pu !/Je suis un poète mineur, pardonnez-moi !

Notes d’introductionPar Roberto Doring Pinho da Silva1

© DR

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Brésil Culture · 5

LA CONSTITUTION CITOYENNE DE 198827 ans en faveur des droits de l’homme

Élaborée par une assemblée constituante convoquée expressément pour cette tâche, et promulguée le 5 octobre 1988, la Constitution du Brésil a été le point culminant du processus de retour à la démocratie de la société brésilienne, après plusieurs décennies de dictature. Cette constitution définit une longue liste de droits – individuels et col-lectifs, politiques, économiques, sociaux et culturels – dans la lignée de grands textes fondateurs. S’inspirant de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de la France de la Révolution de 1789, la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par les Nations unies en 1948 reconnaissait com-me pierres angulaires des droits de la personne humaine : le droit à la vie, à la liberté, à l’égalité, à la justice, à la sécurité, à la famille, à la propriété, au travail, à la santé, à l’éducation et à la nationalité. La Constitution brésilienne de 1988 énonce elle aussi ces droits fon-damentaux de l’individu, mais prévoit également, dans son article 5, l’égalité entre les sexes, l’interdiction de la torture et de la peine de mort, la liberté d’expression et du culte religieux, et la fonction sociale de la propriété, entre autres. Dans le paragraphe 2 du même article, le texte de 1988 dispose que les droits et garanties qu’il reconnaît n’excluent pas d’autres droits découlant d’accords internationaux dont le Brésil est signataire. Ainsi, lorsqu’il adhère à un traité international sur les droits de l’homme, le Brésil non seulement s’engage en-vers la communauté internationale, mais élargit aussi l’éventail des droits de l’homme prévus dans sa constitution. Ainsi, le principe du respect de la dignité de la personne humaine guide l’action de l’État brésilien dans le contexte na-tional et international.L’orientation internationale de la Constitution de 1988 se trouve reflétée dans l’article 4, qui consacre les droits de l’homme, l’autodétermination des peuples, la condamna-tion du terrorisme et du racisme, et la coopération entre les peuples pour le progrès de l’humanité comme principes de l’action de l’État brésilien dans ses relations internationales. Le Brésil s’engage donc à respecter et à contribuer à la promotion des droits de l’homme pour tous les peuples, sans distinction. L’insertion du Brésil dans le monde en tant qu’État de droit démocratique, à partir de 1988, est fondée, de plus, sur le respect de la participation citoyenne à la gestion de l’État et dans l’élaboration des lois. La légitimité de la démocratie brésilienne réside dans le vote populaire, par lequel sont directement élus le président de la République et les deux chambres du parlement, qui façonnent l’ordre juridique national. Le pouvoir judiciaire indépendant assure l’égalité de tous devant la loi.Les valeurs de la démocratie et le principe de la garantie des droits sont d’au-

tant plus importants en période de turbulences internationales, lorsque les crises économiques, les guerres, les migrations de masse, la violence à l’encontre des femmes et des enfants, et la dégra-dation de l’environnement ont de graves conséquences humanitaires. Le Brésil continue à défendre le dia-logue multilatéral, l’action concertée et la solidarité

pour trouver des solutions aux situations qui menacent la paix et la sécurité internationales.Le mois d’octobre marque aussi l’adoption par la communauté internationale d’un nouveau Programme de développement durable aux Nations unies, organisme qui fête ses 70 ans en 2015. Ce programme fixe 17 objectifs qui donnent suite aux Ob-jectifs du millénaire pour le développement (OMD), adoptés en 2000, dont certains

des thèmes étaient déjà abordés dans la Constitution brésilienne de 1988.Au cours des 15 dernières années, les OMD ont permis d’attirer l’attention des

États sur la nécessité de faire du programme social une priorité. Au Brésil, grâce en partie aux OMD, le gouvernement et la société ont pu être mobilisés, avec, comme résultats, une réduction rapide des taux de pauvreté et de mal-nutrition, et une amélioration générale des conditions sociales. L’objectif 1 du millénaire, par exemple, – qui prévoyait de réduire de moitié les proportions de personnes vivant dans une extrême pauvreté et de personnes souffrant de la faim –, a été atteint par le Brésil en 2002, soit 13 ans avant la date stipulée par les Nations unies. À partir de 2015, ce sont les 17 nouveaux Objectifs de développement durable, avec leurs 169 cibles à viser d’ici 2030, qui guideront l’action politique des pays membres de l’ONU en vue de la prospérité de l’humanité et de la survie de la planète.Le programme mondial continuera à accorder une place centrale à l’élimina-tion de la pauvreté et de la faim, à l’offre d’une éducation de qualité pour tous, et à la réduction des inégalités.D’autres sujets fondamentaux de ce programme rejoignent les priorités brésiliennes et l’esprit de la Constitution, comme par exemple le droit à la santé et au bien-être, notamment pour les enfants et les adolescents, l’égalité des genres, le développement d’énergies propres et accessibles, la protection des océans, des fleuves et des forêts, et la lutte contre les changements clima-tiques. Le droit au logement et au transport, l’amélioration de l’infrastructure urbaine, le développement industriel et l’innovation, la croissance économique, la promotion de la recherche scientifique sont des défis communs à la plupart des pays, principalement les pays en voie de développement comme le Brésil. La réduction des pertes de produits alimentaires et du volume des déchets, la promotion de modes de consommation plus durables, et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles limitées, concernent, quant à elles, tous les pays, et dépendent du leadership de nations comme la France, qui non seulement dispose de ressources financières et de technologies avancées tournées vers la durabilité, mais aussi qui a une longue tradition dans la promotion des droits de l’homme. La paix et la justice apparaissent comme les objectifs ultimes de so-ciétés plus ouvertes à tous, qui luttent contre les flux financiers illicites, la criminalité organisée et la corruption, construisent des institutions fortes, évitent la discrimination et instaurent l’État de droit.Enfin, la coopération internationale et les partenariats avec le secteur privé sont des éléments complémentaires à l’action de chaque État en vue de garan-tir le plein exercice des droits de l’homme pour sa population.En adoptant le Programme de Développement durable des Nations unies, le Brésil réaffirme le principe selon lequel, dans une véritable démocratie, le ci-toyen ne doit pas être un consommateur de biens et services, mais un créateur d’idées et de solidarité sociale, dans le meilleur esprit de celle qui est restée célèbre comme étant la « Constitution citoyenne ».

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SANTOS DUMONT :un brésilien dans le ciel de Paris

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À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, on as-siste à l’accélération des recherches et des

expérimentations sur les premiers vols d’engins à moteur capables de décoller par leurs propres moyens. Presque chaque vol est une première ou une tentative de record. Les aviateurs sont, le plus souvent, des concepteurs et des aventu-riers. C’est la « Belle Epoque », et ces initiatives sont l’expression de l’air du temps, marqué notamment par la quête de l’héroïsme, la recherche de l’aventure, et un engouement pour le sport. La conquête des airs s’inscrit dans cet esprit, et la course aux exploits, aux prix et aux trophées favorise les avancées technologiques. Parmi les inventeurs de cette époque, le Brésilien Alberto Santos Dumont joue un rôle fondamental dans l’histoire de l’aviation. Il est né près de Pal-mira (aujourd’hui rebaptisée Santos Dumont), dans l’État de Minas Gerais, en 1873, fils de Hen-rique Dumont, ingénieur d’origine française qui fit fortune dans la plantation du café, et de Fran-cisca Santos Dumont, issue d’une traditionnelle famille brésilienne d’origine portugaise. Dans la ferme familiale, son père s’aperçoit très vite de la fascination de son fils pour la mécanique et l’aviation. Alberto Santos Dumont entame des études à la prestigieuse école des mines de Ouro Preto, qu’il interrompt pour accompagner sa famille en France, en 1891. À cette occasion, Santos Dumont découvre Paris et les révolutions technologiques qui s’y développent et décide d’y rester : l’année suivante, il s’installe de façon permanente dans la ville lumière, où il vit de la fortune héritée de son père défunt. Santos Du-mont y reprend ses études, se passionne pour l’automobilisme et se rapproche des construc-teurs d’aérostats, auprès desquels il commande ses premiers ballons. Grâce à son important capital personnel, il peut expérimenter et créer de nombreux modèles de dirigeables, d’aéro-planes, puis de monoplaces. Il sera reconnu pour sa persévérance, son audace et ses exploits. À la suite de plusieurs records en dirigeable, com-me celui qu’il établit en faisant la boucle autour de la tour Eiffel en 1901, pour laquelle il reçoit deux prix, il incarne l’image du héros moderne, audacieux, riche et passionné par l’aventure et le progrès. En effet, il fait construire et vole à bord de nom-breux ballons et conçoit le premier dirigeable équipé d’un moteur à essence, son puissant aéronef « plus-lourd-que-l’air », le 14 Bis, un aéroplane biplan à moteur de 50CV. Celui-ci,

l’une de ses inventions les plus célèbres, avait été

appelé 14 Bis, car les premières expérimenta-tions avec cet engin se firent en le suspendant à son dirigeable numéro 14. À l’époque, Ernest Archdeacon, aviateur et mécène qui fut l’un des fondateurs de l’Aéro-club de France, lance un prix pour le premier vol de plus de 25 mètres d’un « plus-lourd-que-l’air ». Alberto Santos Dumont relève ce défi le 23 oc-tobre 1906, dans le parc de Bagatelle (au bois de Boulogne), quand il parvient à décoller sur une soixantaine de mètres, à bord d’une version modifiée du 14 Bis. Moins d’un mois plus tard, le 12 novembre, il parcourt en vol une distance de 220 mètres en 21 secondes; cette performance, qui lui vaut le prix Deutsch de la Meurthe et Archdeacon, est homologuée par la Fédération aéronautique internationale (FAI), nouvellement créée, comme le premier record du monde d’aviation. Santos Dumont continue ses expérimentations et, en 1907, il entreprend à quinze reprises des vols à bord d’avions équipés – comme le 14 Bis – de moteurs Antoinette, mais la plupart de ces tentatives se soldent finalement par un échec. Ce n’est pas pour autant qu’il abandonne ses essais. Alors que son nom est connu depuis plus de 10 ans dans les cercles des aéronautes et des aérostiers, Santos Dumont se lance dans la construction des Demoiselles, petits monoplans motorisés ultra simples et légers que l’inventeur envisage de fabriquer à grande échelle et de rendre accessibles à tous. Avec cette innova-tion, Santos Dumont séduit le public français et devient la coqueluche des rendez-vous de l’avi-ation : il est invité à exposer ses machines vo-lantes à Londres et aux États-Unis, participe à diverses compétitions et meetings aériens, et présente son monoplan au premier Salon de la locomotion aérienne au Grand Palais, en 1909. C’est à cette occasion qu’Eugène Adrien Roland Garros achète l’une de ses Demoiselles, avec laquelle il apprendra par lui-même à voler. Quelques années plus tard, en 1913, l’aviateur français marquera l’histoire, en réussissant, en Morane H, la première traversée aérienne de la Méditerranée. « L’homme qui a conquis l’espace » - comme l’avait baptisé la presse française - était, certes, un passionné du progrès technique, mais il était aussi un idéaliste, qui souhaitait voir l’aviation se dévelop-

per et se démocratiser. Ainsi, dans un geste de générosité, il décide de mettre à la disposition de tous les plans de ses Demoiselles, pour lesquels il ne dépose aucun brevet. Cela permettra à de nombreux inventeurs et potentiels aviateurs de « prendre leur envol » avec peu de moyens. Mal-gré l’enthousiasme qui règne autour de ses ex-ploits, Santos Dumont sait qu’il devra peu à peu abandonner ses vols : en effet, il est malade, atteint de sclérose en plaques, condition qui rend le pilotage de ses machines volantes de plus en plus dangereux. Santos Dumont fait donc don de ses dessins à des industriels parisiens, de telle sorte que le constructeur auto-mobile Clément-Bayard, entre autres, modifie les schémas originaux et fabrique plusieurs dizaines d’unités de la Demoiselle, entre 1908 et 1910 – c’est la première fabrication en série d’avions. Ainsi, Santos Dumont et sa Demoiselle jouent un rôle clé dans le développement spectaculaire que connaît l’aviation au début du XXe siècle. Toutefois, le tournant que prend l’aviation avec le

début de la Première guerre mondiale est vécu par Santos Dumont comme un détournement de l’usage des objets de sa passion, employés désormais à des fins militaires et commerciales. C’est une grande déception pour celui qui était convaincu que l’aviation était un moyen, avant tout, de diversion et de loisir, qui ouvrirait pour l’humanité une nouvelle ère, celle du progrès technique et de la prospérité. Il cesse peu à peu la construction de ces avions, et laisse volontiers la place aux frères Voisins, à Léon Delagrange, Henri Farman ou Louis Blériot. En 1915, affaibli par la maladie, Santos Dumont retourne au Brésil, où il fait construire à Petropo-lis une maison, qu’il nomme « A Encantada » (l’En-chantée). Ce chalet devient pour lui une espèce de refuge, où il teste et utilise certaines de ses inventions. Il continue par la suite à faire de nom-breux déplacements en Europe et aux États-Unis, où il donne notamment une conférence sur le rôle de l’aviation dans les relations entre les pays des Amériques. En 1926, il poursuit son engagement pour défen-dre l’aéronautique comme nouveau moyen d’ex-

La presse française nomme Santos Dumont « l’homme qui a conquis l’espace »

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Les contributions de Santos Dumont à l’aviation sont formellement reconnues lorsque, en 1930, il se voit décerner la dignité de Grand-officier de la Légion d’honneur. L’année suivante, c’est à l’Académie brésilienne des Lettres de rendre hommage à l’importance de ses réalisations pour la culture brésilienne en le nommant Immortel. Ces distinctions ne suffiront pas pour le détourner de sa conviction concernant l’aviation : en 1932, pendant la « révolution con-stitutionaliste », qui oppose l’État de São Paulo au gouvernement du président brésilien Getúlio Vargas, des avions attaquent divers lieux de l’État, et Santos Dumont est témoin, une fois de plus, de leur emploi militaire. Il est possible que, le 23 juillet, à l’occasion d’un raid, il ait vu survoler des aéronefs de combat, ce qui lui aurait causé une profonde angoisse. Il se serait suicidé le jour-même, à 59 ans, sans laisser de lettre d’adieu. Pour l’immense héritage qu’il a laissé à l’aviation mondiale, Santos Dumont deviendra le patron de l’aéronautique brésilienne et la date de son

record, le 23 octobre, sera choisie pour fêter la Journée de l’Aviateur au Brésil. À l’explorateur des cieux, la France rend hommage sur le sol de la capitale : une plaque commémorative, apposée au 114 de l’avenue des Champs-Élysées, indique l’an-cienne demeure de Santos Dumont, où, en 1903, il a posé son dirigeable nº 9, et deux lieux portent son nom – la rue et la villa San-tos-Dumont, dans le 15e arrondissement.

Brésil Culture · 7

L’envol de la Santos

Santos Dumont, un dandy de l’époque, participe aussi à la vie mondaine pari-sienne. C’est ainsi que l’aviateur se lie d’amitié avec Louis Cartier et qu’il est à l’origine de la création de la montre bracelet. En effet, en 1904, le joaillier imagine un nouveau modèle pour son ami, qui se plaignait de la difficulté de regarder sa montre-gousset en plein vol. Depuis 1911, ce modèle est commercialisé par la célèbre enseigne sous le nom de Santos.

pansion pacifique entre les peuples et s’adresse directement à la Société des nations, à Genève, pour tenter de faire interdire l’utilisation des avions comme instruments de guerre, à l’instar de ce qu’on envisageait de faire avec les sous-marins. Il écrit à cet égard une lettre à l’ambassadeur brésilien auprès de l’organisation, exprimant l’horreur qu’il ressent face à la destruction dont sont capables les avions de guerre : Ceux qui, comme moi furent les humbles

pionniers de la conquête de l’air songeaient plus à créer

de nouveaux moyens d’expansion pacifique entre les

peuples qu’à leur fournir de nouvelles armes de combat.

Si de la conférence précitée pouvait résulter l’abolition

de la guerre sous-marine, (...) Il faudrait que le rôle futur

de l’aéronautique dans toutes ses branches fusse égale-

ment bienfaisant (Megève, 14 janvier 1926).

© DR

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Quel est l’enfant brésilien qui n’a pas rêvé de faire des bêtises avec le Menino Maluquinho, ce petit « garçon fou-fou », ou de retrouver Mônica et sa ribambelle de copains pour jouer dans le quartier? Rejoignez-nous le temps de quelques lignes pour faire la connaissance – ou retrouver – quelques-uns des personnages emblématiques de la bande dessinée brésilienne et leurs pères, encore peu connus des Français.

Le Menino Maluquinho est l’exemple même de l’enfant adorable, choyé par ses parents. Joyeux, espiègle et créatif, il est toujours partant pour de nouvelles expériences et a du mal à tenir en place. On le reconnaît à son immense veste bleue et surtout à la casserole qu’il porte sur la tête. Mais

pourquoi donc a-t-il choisi un couvre-chef aussi singulier ? Junim, l’un de ses meilleurs potes, est prêt à parier « qu’elle est

magique » – mais n’a jamais pu le prouver.Paru en format livre sous la plume de Ziraldo en 1980,

le Menino Maluquinho est applaudi dès sa sor-tie, tant par le public que par la critique. Neuf ans plus

tard, il est édité en format bande-dessinée (strip et périodique). Fort de son succès, il fait

par la suite l’objet d’adaptations au théâtre et au cinéma, sur Internet, et

même en version opéra pour enfants ! C’est ainsi que le charmant bambin est

devenu l’image du petit garçon typiquement brésilien. Le Menino Maluquinho a donné un nouveau sens à la vie

de Ziraldo – qui était, à l’époque, en pleine crise de la quarantaine. Devenu définitivement auteur de livres pour enfants avec ce personnage, Ziraldo

sillonne le Brésil à la rencontre de ses lecteurs. Au fil de ses déplacements, il découvre les grands défis

qui s’imposent à l’éducation dans le pays. Cette expéri-ence incite Ziraldo à œuvrer en faveur de l’apprentissage

de la lecture, ce qui le ramènera à son engagement de longue date envers les questions sociales : en effet, jusqu’à la fin des

années 1970, le travail de Ziraldo s’adressait surtout à un public adulte, à travers, par exemple, des

dessins de presse et la collaboration à O Pas-quim, hebdomadaire de la contre-culture, célèbre pour ses prises de position contre

la dictature.Né le 24 octobre 1932 dans l’État de Minas Gerais, Ziraldo Alves Pinto est l’ainé d’une fratrie de sept enfants. Ses parents inven-tent ce prénom – unique – en mélangeant les leurs – Zizinha et Geraldo. Le goût pour le dessin et la lecture se développe très tôt

chez lui, et il se rend compte, encore enfant, que sa vocation est de faire de la bande dessinée.

Ainsi, sa carrière de dessinateur débute dans les années 1950 avec des collaborations à dif-

férentes publications, auxquelles viennent s’ajouter de nombreuses créa-

tions pour des affiches de films brésiliens. Dans les années 1960, ses

dessins humoristiques et

de presse sont publiés dans des journaux et revues importants, tels que l’hebdomadaire d’avant-garde O Cruzeiro et le quotidien Jornal do Brasil. À la même époque, Ziraldo réalise son rêve d’enfance et devient auteur de bande dessinée : A Turma do Pererê, lancée en petit format en 1960, est le premier périodique de bande dessinée brésilien ne comportant qu’un auteur. L’histoire raconte les aventures du Saci Pererê, personnage mythique du folklore brésilien, et de sa bande : un petit Indien, un jaguar, un jabouti et un tatou, entre autres personnages issus de l’imaginaire national. L’impression de la revue, qui présentait, bien qu’entre les lignes, une vision critique de la société brésilienne, est interrompue avec le début du régime militaire en 1964. Peintre, dessinateur, journaliste, dramaturge, caricaturiste et écrivain, Ziraldo reçoit pour ses œuvres plusieurs prix importants, dont le Mergen-thaller, de l’Association de la Presse interaméricaine ; et quatre trophées Jabutis, prestigieux prix brésilien, pour ses ouvrages en littérature d’en-fance et de jeunesse. En 1969, il a été le premier latino-américain à faire l’af-fiche annuel de l’Unicef. Ses dessins sont publiés dans la presse internatio-nale, notamment dans Graphis magazine (États-Unis) et Plexus (France), publications de référence en matière de graphisme et d’illustration, mais aussi dans Penthouse (Angleterre) et Playboy (États-Unis), entre autres.

Toujours en activité et avec de nouveaux projets, Ziraldo souffle en octobre ses 83 bougies. Comme lui, Mauricio de Sousa, créateur de la célèbre Turma da Mônica (La bande de Mônica), fête ce mois-ci son 80e anniversaire. Né de parents poètes le 27 octobre 1935 dans la campagne paulista, Mauricio part à 19 ans à São Paulo pour suivre une formation en dessin et chercher du tra-vail dans ce domaine. Il n’y trouve, hélas, qu’un poste de journaliste de Faits divers à Folha da Manhã – quotidien du matin créé en 1925, qui, associé aux éditions de l’après-midi et du soir, donnera naissance en 1960 au journal Folha de S. Paulo, aujourd’hui l’un des principaux du pays. En 1959, il saisit sa chance en proposant à la rédaction une série de strips du petit chien Bidu et son maître, Franjinha (« Petite frange »). Le journal perd son reporter mais gagne un illustrateur qui connaîtra un énorme suc-cès au Brésil – et à l’international. À ce poste, Mauricio de Sousa donne vie à de nombreux autres personnages, dont une fillette appelée Mônica, un de ses personnages les plus connus aujourd’hui. Celle-ci, qui avait dans les his-toires de Bidu un rôle secondaire, devient en 1970 protagoniste de sa propre série, publiée sous forme de revue. À Franjinha et Bidu viennent s’ajouter Cebolinha, Cascão et Magali, avec lesquels ils forment la bande de Mônica.Mais qui sont ces personnages ?

Mônica déborde d’énergie et a un sacré caractère. C’est la plus forte du quartier, et peut-être même du monde ! Gare au malheureux qui se permettrait des remarques sur sa taille, son petit problème de surpoids, ou ses dents en avant : elle se déchaînera contre lui, le rouant de coups

Ziraldo et Mauricio de SousaLes papis de la BD brésilienne qui font rêver les enfants d’hier et d’aujourd’hui

© Ziraldo

Le Menino Maluquinho donne à Ziraldo un nouveau sens à la vie et lui permet de de-venir définitivement auteur pour enfants

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Quel est l’enfant brésilien qui n’a pas rêvé de faire des bêtises avec le Menino Maluquinho, ce petit « garçon fou-fou », ou de retrouver Mônica et sa ribambelle de copains pour jouer dans le quartier? Rejoignez-nous le temps de quelques lignes pour faire la connaissance – ou retrouver – quelques-uns des personnages emblématiques de la bande dessinée brésilienne et leurs pères, encore peu connus des Français.

de Sansão, son inséparable lapin en peluche bleu. Pas de quoi décourager Cebolinha (« Petit Oignon ») pour autant : le garçon aux cheveux en épi ne se lasse pas d’élaborer des plans « infaillibles » pour embêter sa « glande livale », comme il dit en remplaçant les R par des L. Il entraîne dans ses embuscades son meilleur ami, Cascão (« Crouteux »), qui a une peur bleue de l’eau – à tel point qu’il n’a jamais pris de bain de sa vie. Quant à Magali, elle est la grande amie de Mônica. Derrière cette allure douce et délicate se cache une grosse gourmande à l’appétit incontrôlable. Le succès de leurs histoires – qui se déclinent en adaptations pour le cinéma et les jeux vidéo, en produits dérivés et en parcs d’attractions – rapporte des recettes importantes, mais confère aussi aux personnages et à leur créateur une grande notoriété. En 1998, Mauricio de Sousa reçoit de Fer-nando Henrique Cardoso, alors Président de la République, la médaille des

Droits de l’homme. L’Unicef lui décerne son titre d’Écrivain pour enfants en 2007, et par la même occasion, nomme Mônica son ambassadrice au Brésil – une première pour un personnage d’histoire pour enfants. À travers les aventures illustrées d’un groupe d’enfants, Mauricio de Sou-sa, comme Ziraldo, s’adresse à des jeunes d’horizons socioculturels variés, et aborde différents thèmes sensibles. En l’occurrence, Mauricio de Sousa traite dans ses histoires de l’adolescence, de l’environnement, des droits de l’enfance, des handicaps, du quotidien en milieu rural et de la santé, notam-ment de la question du VIH/SIDA. À cet égard, un numéro intitulé La Bande de Mônica dans Des amis pour la vie, a récemment été publié en collab-oration avec l’ONG Amigos da Vida, qui s’occupe, entre autres, d’orphelins du VIH/SIDA. Édité également en français, ce numéro a été distribué sur le stand du Brésil au Salon du livre de Paris 2015, auquel le pays a participé en

tant qu’invité d’honneur.L’engagement de Ziraldo et de Mauricio de Sousa envers des causes sociales les a amenés à travailler ensemble. Leurs diverses col-laborations ont par exemple donné lieu à deux livres : O Reizinho do Castelo Per-dido, écrit par Mauricio de Sousa et illus-tré par Ziraldo, et O Maior Anão do Mun-do (respectivement, Le petit roi du château perdu et Le plus grand nain du monde, en traduction libre), pour lequel les dessinateurs ont inversé leurs rôles.Ayant peuplé l’imaginaire de générations de Brésiliens, les personnages de Ziraldo et de Mauricio de Sousa font aujourd’hui rire petits et grands au Brésil et à l’étranger. En effet, leurs histoires ont été publiées dans plusieurs langues. Aucune excuse, donc, pour ne pas se plonger dans les aventures de ces personnages sym-pathiques et éminemment brésiliens !

Ziraldo et Mauricio de SousaLes papis de la BD brésilienne qui font rêver les enfants d’hier et d’aujourd’hui

cinéma

« Une seconde mère », de la cinéaste Anna Muylaert, représen-tera le Brésil dans la course pour une indication à la catégorie Meilleur film en langue étrangère des Oscar 2016.Pour célébrer ce choix, l’ambassade inaugurera son Ciné-club avec la projection de « Durval Discos », de la même réalisatrice. Le film parle de Durval, adolescent attardé, qui, en pleine ère du CD, insiste à continuer à vendre des vinyls. Un jour sa mère et lui reçoivent un drôle de cadeau.« Durval Discos » a été le grand vainqueur du Festival de cinéma de Gramado en 2002, au Brésil, quand il a gagné sept “Kikitos” d’or (y compris du Meilleur film).

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L’engagement social de Ziraldo et Mauricio de Sousa les amène à travailler ensemble

En 2007, Mônica devient l’ambassadrice de l’Unicef au Brésil

Rendez-vous chez « Durval Discos » pour la première du Ciné-club

Informations pratiques« Durval Discos », de Anna Muylaert

(comédie, Brésil, 2002, 93 min – VOST en français)

Mercredi, 28/10 – 18hAmbassade du Brésil - 34, cours Albert 1er, 75008Entrée gratuiteDans la limite des places disponiblesSur inscription jusqu’au 27/10par mail ([email protected])

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AGENDA cinéma musique

évènements

10/10Genre et images dans le monde ibéro-latino-américain20hProjection des courts-métrages brésiliens : « Da janela », de Giovanna Zimermann et Sebastião Braga, et « Guida », de Rosana UrbesLusofolie’s57, avenue Daumesnil – 75012 Parismigre.me/rG9iy

23/09 à 05/118e Découverte du Brésil à travers lecinéma Projection de « São Bernardo », de Léon Hirszman (07/10 – 20h) ; « Porto da pequena África », de Claudia Mattos (21/10 – 20h) ; « De l’arc à l’écran », de Jaouen Goffi (04/11 – 20h); « Les Indiens Munduruku », de Nayana Fernandez, et « Le retour de la terre Tupinamba », de Daniela Fernandes Alarcon (25/11 – 20h)Maison internationale de Rennes 7, quai Châteaubriand – 35000 Rennesbresilarennes.fr

07/10Colloque international « Ruy Guerra et la pensée critique des images »19hProjection de « Quand le soleil dort », « Operação Búfalo », « Um Povo Nunca Morre », « Os Comprometidos - Acta 5 », « Obvious Child » et de la bande-annonce de « Quase Memória », de Ruy GuerraLa Maudite4, rue Jouye-Rouve – 75020 Parislamaudite.net

09/10Fada do Samba21hSamba Résille38, rue Roquelaine – 31000 Toulousefadadosamba.wix.com

13/10Coral Canta Brasil 19h45Université Sorbonne Nouvelle (amphithéâtre B)13, rue de Santeuil – 75005 Parissoldosul.fr

10/10Clube dos Democráticos20h30Studio de l’Ermitage8, rue de l’Ermitage – 75020 Parisstudio-ermitage.com10/10Pingo de Choro21hDans le cadre du festival Jazz sur Seine 2015Cave du 38 Riv’ 38, rue de Rivoli – 75004 Parispingodechoro.com

09/10Manu le Prince Quartet20h30Péniche MarcounetQuai de l’Hôtel de Ville – 75004 Parismanuleprince.com

10/10Lucas SanttanaLe Toit 16, rue Auguste-Babet – 97410 Saint-Pierre – La Réunionenmemetemps.com/lucas-santtana

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À l’affiche

Casa GrandeDe Felipe BarbosaLe garçon et le mondeD’Alê AbreuLe Sel de la TerreDe Wim Wenders et Juliano Ribeiro SalgadoUne seconde mèreD’Anna MuylaertVentos de agostoDe Gabriel MascaroWormsDe Paolo Conti

16/10Avenida Brasil23h30L’Alimentation Générale64, rue Jean Pierre Timbaud – 75011 Parisalimentation-generale.net17/10Bécots da Lappa20hBateau El AlameinQuai François Mauriac – 75013 Paris17/10Private Pepper & amis (Ana Guanaba-ra, invitée spéciale)20hLe Truc33, rue du Capitaine Dreyfus – 93100 Montreuil facebook.com/PrivatePepper

22/10Mônica Passos20h30Studio de l’Ermitage8, rue de l’Ermitage – 75020 Parismonicapassos.com25/10Roda do Cavaco19h30Studio de l’Ermitage8, rue de l’Ermitage – 75020 Parisrodadocavaco.com

18/10Lamparina18hPéniche MarcounetQuai de l’Hôtel de Ville – 75004 Parispeniche-marcounet.fr

30/10Manassés de Sousa20hLa Bellevilloise19-21, rue Boyer – 75020 Parismanassesdesousa.bandcamp.com

26/10Céu20h30New Morning7-9, rue des Petites Écuries – 75010 Parisceumusic.com

spectacles07/10 à 15h et 10/10 à 16hHistoires du BrésilCompagnie des arTpenteurs. Contes et théâtre de papier. MJC d’Amplepuis (10, rue de Belfort – 69550 Amplepuis)Bibliothèque de Limonest (225, avenue Général de Gaulle – 69760 Limonest)les-artpenteurs.com

26/09/2015 à 17/01/2016Lille 3000 – RenaissanceLille évoque l’esprit Renaissance et met à l’honneur cinq grandes villes où la cul-ture et l’urbanisme ont permis l’essor de leur renouveau : Rio de Janeiro, Detroit, Eindhoven, Séoul et Phnom Penh.La Ville merveilleuse présentera notam-ment son célèbre carnaval, des ateliers de musique, de danse et de costumes, des bals de samba, l’exposition « Cariocas ! ».renaissance-lille.com

24/10Rencontres Musicales avec Ruben Jacobina18h30Institut Culturel Alter’Brasilis2, rue Turenne – 75004 Parisalterbrasilis.com

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expo

08/10Comment les villes du patrimoine moderne se réinventent-elles après le temps des éloges et le feu des critiques ?19hConférence avec Fabienne Chevallier, Gilles Ragot, Carole Lenfant, dans le cadre de « Urban utopias. Villes rêvées, villes habitées »Péniche Le Corbusier50, quai d’Austerlitz – 75013 Parisurbanutopias.globevision.org

08/10La chronique de Jean-Paul Duviols19hRendez-vous bimestriel autour de l’actu-alité des livres sur l’Amérique latine. Avec Michel Chandeigne, Jacobo Machover, An-gélica Montes, Mariella Villasante Cervello.Maison de l’Amérique latine217, boulevard Saint-Germain – 75007 ParisMal217.org

13/10Littérature brésilienne aujourd’hui19h30Avec Paula Salnot (Éditions Anacaona), dans le cadre de la 8e Découverte du Bré-sil à travers le cinémaLa Lanterne13, quai Lamennais – 35000 Rennesbresilarennes.fr

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08 et 09/10Colloque inter-national « Ruy Guerra et la pensée critique des images »À partir de 9h (17h30/19h)Fondation Calouste Gulbenkian (39, boule-vard de la Tour-Maubourg – 75007 Paris)Institut national d’histoire de l’art (Salle G. Vasari – 2, rue Vivienne – 75002 Paris)gulbenkian-paris.org / inha.fr

30/10Rencontres LittérairesAvec le photographe et poète Maurício Vieira19hInstitut Culturel Alter’Brasilis2, rue Turenne – 75004 Parisalterbrasilis.com

16/10 à 25/10Village Départ de la Transat Jacques VabreSemaine culturelle franco-brésilienne. Concerts de Bécots da Lappa (18/10 à 18h30), Private Pepper & amis (23/10 à 18h30), et de Pingo de Choro (24/10 à 18h30).Bassin Paul Vatine – 76600 Le Havretransat-jacques-vabre.com

03/10 à 03/11Art sans Frontières Paris 2015Participation des Brésiliens Louisa Mon-teiro, Paulo Azevedo, Paulo Bahia, Pedro Maciel, Renato Rodyner. Œuvres sur le Brésil de Bruno Pellerin et Jean-Pierre GuisLusofolie’s57, avenue Daumesnil – 75012 Parisbrasileirossemfronteiras.com

01/10 à 31/10Urban utopias. Villes rêvées, villes habitéesStéphane HerbertPéniche Le Corbusier50, quai d’Austerlitz – 75013 Parisurbanutopias.globevision.org

22/09 à 22/11Photoquai 2015Exposition de 400 œuvres de photo-graphes originaires des Amériques, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. Avec la participation des Brésiliens Luisa Dörr et Tiago Coelho.37, quai Branly – 75007 Parisphotoquai.fr

09/10 à 30/10Semblante da Natureza / UrbanLilian Bomeny / Kakati de PaivaCloître des Billettes24, rue des Archives – 75004 Parisricardofernandes.biz

19/10 à 28/11FissureHenrique OliveiraGalerie Vallois36, rue de Seine – 75006 Parisgalerie-vallois.com

22/10 à 19/11Femmes SouverainesPierre de VallombreuseEspace Krajcberg21, avenue du Maine – 75015 Parisespacekrajcberg.com23/10 à 25/10Salon « Art Shopping »Exposition collective d’artistes brésiliensCarrousel du Louvre (Stand B9 et B23)99, rue de Rivoli – 75001 Parissalon-artshopping.com

27/10 à 01/11La Quatrième ImageSalon international de la Photographie 2015. Exposition d’œuvres de 44 photographes internationaux, dont les Brésiliens Alexan-dre Meneghini et Christian CravoEspace des Blancs Manteaux42, rue des Blancs Manteaux – 75004 Parislaquatriemeimage.com

The Brazilian HourProduit par le Consulat général du Brésil à Los Angeles, avec le sou-tien du ministère des Relations extérieures du Brésil, ce pro-gramme consacré à la musique brésilienne a réuni au cours de ces années des interviews, une musicothèque très variée, ainsi que des informations sur le Brésil dans plusieurs domaines. brazilianhour.org

Jazz Brazil Émission hebdomadaire de la ra-dio Nacional FM Brasília. Depuis 2004, elle diffuse le meilleur du jazz et de la musique instru-mentale brésiliens. Sortant des sentiers battus, le programme met en avant toute la variété de la production brésilienne, du forró à la musique électronique, en pas-sant par la samba, le chorinho et le rock, présentant toujours aux auditeurs des versions instru-mentales et avec un traitement jazzistique.radios.ebc.com.br/nacionalfmbrasilia

Émissions en FranceBrasil Alto AstralTous les vendredis : 11h-12hAligre FM (93.1 FM / aligrefm.org)Décalage HoraireTous les dimanches : 12h – 14h Fréquence Paris Plurielle (106.3 FM / rfpp.net)La Voix du BrésilJeudis (9h), vendredis (21h) et dimanches (18h)Radio Alto (94.8 FM / telechargement.radioalto.info)Nuances du BrésilGrille de diffusion sur nuancesdubresil.frRadio Clube BrasilDiffusion en continu 7j/7jclubebrasil.frRFI Brasilportugues.rfi.fr/brasil

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L’édition 2015 présentera une vaste séléction de documentaires, pour la plupart inédits en France, autour de l’actualité, de l’histoire et de la culture du Brésil.

Séances thématiques suivies de débats.

Ouverture 14/10 à 19h « Sur la route avec Socrates », de Niko ApelProjection suivie d’une rencontre avec le réalisateur et l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit.

Cinéma La Clef34, rue Daubenton – 75005 Parisbresilenmouvements.org

11e Brésil en Mouvements 14/10 à 18/10

Un voyage musical à travers le Brésil.Compositions de Villa-Lobos, Mignone, Ripper,

Antunes, Santana, Santoro, Lacerda et Souza Lima

Helena EliasRécital de piano au profit de l’Association Vaga Lume

Salle Cortot78, rue Cardinet – 75017 Parisvagalume.org.brRéservations : association-tambataja.com

10/1020h30

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« Retângulo A » / « Retângulo C »Marcos Coelho Benjamim

Zinc oxydé (200cm x 100cm). La répétition des rythmes, des gestes graphiques et le goût de la géométrie caractérisent le travail de Marcos Coelho Benjamim. L’artiste emploie des matériaux usés, aux surfaces rugueuses, dont l’irrégularité ajoute une

valeur tactile à ses œuvres, souvent de grandes dimensions. Deux pièces de cet artiste brésilien, actuellement en prêt par la Galerie Agnès Monplaisir, pourront être appréciées à l’ambassade par les visiteurs.

agnesmonplaisir.com

« Em construção »Eurico HumanoLe designer brésilien Eurico Humano, présent lors de la dernière « Paris Design Week » avec le groupe Oitis 55, de Rio de Janeiro, a offert à l’ambassade « Em Construção », œuvre qu’il a créée dans le cadre du projet « Free the Tijolos! – Seres do Barro ». Selon l’artiste, la sculpture en céramique, corde et lumière fait partie d’une série représentant des « pièces fatiguées d’être pareilles », exprimant ainsi « la valeur et la beauté contenues dans les différences ».humanodesignart.com

Art à l’ambassade© DR

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