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8 OptionBio | mercredi 24 juillet 2013 | n° 494
actualités | santé publique
Le sénateur Bernard Piras a
interpellé le ministère de la
Santé sur ce qu’il estime être une
méconnaissance par la population
du traitement post-exposition
(TPE), au risque de contamination par le sida (sic).
Le TPE doit permettre d’agir, après entretien avec un médecin, lorsqu’un doute existe quant à la transmission du virus. Or il est méconnu, même des sujets à risque ou porteurs du VIH. Cependant le TPE ne doit pas réduire la prévention, encore moins la remplacer, il complète l’arsenal contre le sida. Comment favoriser sa connaissance par la population?En 2000, sur 27 pays européens, seuls 6 dont la France avaient une réelle politique de disponibilité du
TPE si risque de transmission du VIH : il a été mis en place, dit le ministère, en 1998, recommanda-tions évolutives. Ses effets indé-sirables ont conduit à limiter son indication aux situations à risque de transmission du VIH. Pour les expositions sexuelles, ce traitement est recommandé si le partenaire est séropositif, usager de drogue en intraveineuse, s’il a des pratiques homosexuelles, bisexuelles ou appartient à une communauté où l’épidémie est active.Une circulaire de la Direction géné-rale de la Santé (DGS/RI2/DHOS/DGT/DSS/2008/91,13/3/2008) conseille d’informer les sujets à risque important de transmission du VIH de l’existence du TPE auprès de relais professionnels ou associatifs.
Des actions de communication avec les associations sont régulièrement menées par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) pour les groupes à risque élevé pouvant bénéficier du TPE. Exemple : les cartes postales En cas d’exposition possible au VIH, vous avez 48 h pour tenter de vous en sortir sont diffusées dans les lieux fréquentés par les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), expliquant le TPE, qu’il réduit les risques de contami-nation, la façon de l’utiliser en cas de prise de risque, comment obtenir sa prescription, ses effets secondaires. Elles renvoient vers Sida info service (0 800 840 800). Des informations sur le TPE sont également délivrées auprès des HSH sur le site et le
magazine Prends moi, dans les bro-chures 1 risque-4 réflexes et Sexe et santé.Ces messages ont fait connaître le TPE. Dans l’enquête presse gay de 2000, 69 % des répondants connaissaient le TPE, en 2004 ils étaient 80 %. Pour les sujets ori-ginaires d’Afrique subsaharienne, le thème du TPE est régulièrement abordé dans la revue Et la santé on dit quoi ?L’information sur le TPE est abordée sur onsexprime.fr destiné aux jeunes et sur info-ist.fr pour le public, et dans la brochure Questions d’ados diffusée en milieu scolaire.|
Y.-M. D.
éducation pour la santé
TPE et cartes-postales anti-VIH
gestion du médicament
Retrait d’urgence d’un médicament : comment les officines montent au créneau
© C
ALL
ATIS
On crut d’abord à une erreur
(rarissime) de conditionnement : un
somnifère au milieu de comprimés
de furosémide, diurétique
générique du Laboratoire Teva. En
fait, c’était une patiente qui avait
mélangé les comprimés, selon
l’enquête. À ce propos, le rappel de
lots de furosémide a montré le rôle-
clé des pharmacies et la logistique
du Conseil national de l’Ordre des
pharmaciens (CNOP) sur la chaîne
du médicament.
En cas de rappel de lots ou de retrait, ce dernier doit être très rapide. Le CNOP dispose d’un système unique en Europe, le réseau informatisé du Dossier pharmaceutique (DP). Il permet de joindre toutes pharmacies : officines, mutualistes ou minières,
les établissements de gros, hos-pitalières (pharmacies à usage intérieur : PUI). Il est opérationnel en métropole, dans les DOM-TOM à Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélémy.Après accord de l’Agence natio-nale de sécurité des médicaments (ANSM, ex-AFSSAPS) sur la teneur
du message d’alerte, celui-ci part de la plateforme Dossier phar-maceutique du CNOP vers tous les destinataires. Le message aboutit dans toutes les pharma-cies ouvertes et connectées au dispositif. Il s’affiche en message bloquant sur la totalité des écrans informatiques des pharmacies. Les écrans ne se débloquent qu’après la lecture du message.Les pharmacies dont l’accès au DP
est désactivé reçoivent un fax. Si la pharmacie est fermée
à l’envoi du message, la procédure s’enclenche
dès l ’ouverture.
Les établissements de gros reçoivent d’emblée l’alerte par fax. Les PUI non encore connectées au DP reçoivent également un fax. Dernière procédure : un courrier adressé dans les 48 h pour les phar-macies non joignables autrement.Constat : l’alerte furosémide a été reçue en moins de 3 h par 95,5 % des officines (> 22 000), 97,5 % des distributeurs en gros, 95,5 % des PUI (> 2 700). Les autres structures ont été jointes dans les heures suivantes par des fax et celles fermées le lundi informées dès ouverture mardi. Le même processus d’alerte est utilisé en cas d’alerte sanitaire, telles les alertes DGS urgent.|
Y.-M. D.
SourceCNOP. www.ordre.pharmacien.fr
© PHOTOSG