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Catherine Bonnafous Ph.D. Traité scientifique AromAThérApie AromATologie & AromAchologie

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Catherine Bonnafous Ph.D.

Traité scientifique

AromAThérApieAromATologie & AromAchologie

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Préface

Dans la jungle des utilisations des huiles essentielles, il est difficile de connaître les activités réelles de chaque huile, les associations, les contre-indications. Il y a souvent confusion entre l’activité de la plante aromatique entière et l’activité spécifique de l’huile essentielle.

L’aromathérapie moderne a évolué dans un cadre qui apparaît comme un art de de vivre mieux au naturel, en omettant la réalité scientifique.

Ce livre, rédigé par une scientifique, est destiné aux lecteurs scientifiques, mais aussi à tous ceux qui veulent acquérir les bases impartiales des principes et des pratiques de l’aromathérapie.

Ce livre apporte les fondements nécessaires à une bonne compréhension des potentiels des huiles essentielles, à une prise de conscience des dangers qu’il ne faut pas mésestimer, mais il ne fait, en aucun cas, la promotion d’un usage spécifique de certaines huiles essentielles.

Le rappel de l’histoire des utilisations anciennes des plantes aromatiques, puis des essences devenues, ces dernières années, essentielles au bien-être prévention santé de chacun, nous fera peser l’engouement croissant pour ces petites molécules au pouvoir olfactif avéré.

Une reprise scientifique concernant la botanique, la chimie et les fonctions des molécules actives amène à comprendre l’utilisation raisonnée, basée sur des données scientifiques claires et définies, et replace ainsi l’aromathérapie dans le cadre d’une science, et non uniquement d’un art de vivre.

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Les études ou cas cliniques d’intérêt, les publications scientifiques récentes, les études de bio-activité, les rapports de toxicologie (car il ne faut pas oublier que les huiles essentielles sont soumises à REACH) sont des outils précieux pour justifier les objectivations de certaines huiles essentielles. Le cadre de ces études est corrélé par les avancées de la réglementation, et des recommandations de prudence émises par l’Afssaps, mais aussi la FDA… et toutes les organisations réglementaires mondiales.

Le passé des huiles essentielles a fait entrevoir les multiples possibilités que peut apporter l’aromachologie dans une prévention physiologique et psychologique, le présent de ces huiles essentielles a permis d’apporter l’aromatologie, les connaissances de chémotypes, de variabilité dans une même espèce poussant sous des cieux différents, à nous d’ouvrir la porte d’un avenir en respect de leur utilisation, en essayant de comprendre pourquoi certaines de ces précieuses substances présentent des spectres d’activités très larges au sein de l’aromathérapie.

L’extraordinaire potentiel des huiles essentielles, peut être appréhendé sans risque au travers de ce guide, par tous ceux qui explorent des méthodes naturelles pour accompagner la prévention et le traitement de certains troubles physiologiques ou psychologiques.

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1 Introduction

1 /^Définition de l’aromathérapie

L’aromathérapie est considérée à travers le monde comme une médecine complémentaire ou alternative. La définition étymologique du terme est l’utilisation à but de traitement médical d’extraits de plantes aromatiques. Ce terme est recouvert d’un nuage de mystère : peut-on soigner par massage, par voie orale avec des substances volatiles ? Doit-on parler de « soigner » alors que les caractéristiques essentielles de ces huiles sont ciblées sur des effets physiologiques et psychologiques ? Quelles sont les preuves d’efficacité de ces substances agissant dans des concentrations infinitésimales, qui ne sont pas reconnues comme des médicaments, qui ne sont pas toujours objectivées par

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des études cliniques encadrées ? Il est évident que la notion de traitement de maladies par des « odeurs » peut sembler totalement irréaliste, et on pourrait affirmer avec cynisme que cette thérapie tient essentiellement d’une vue de l’esprit, puisque dans le monde, lorsqu’un traitement emploie des huiles essentielles, il porte le nom d’aromathérapie et non de médecine. Il est donc nécessaire de comprendre les mécanismes d’action (ou d’absence d’action) de ces composés qui engendrent des sensations psychologiques et physiologiques.

Aristote, Hippocrate, Caton l’ancien, Dioscoride, Galien, botanistes, médecins grecs et romains ont posé les premières pierres de la phytothérapie en étudiant l’action du végétal sur le retour à l’équilibre physiologique. Comment est venu l’intérêt concernant les plantes aromatiques ? Les plantes, fleurs, arbres porteurs de substances aromatiques sécrètent ces molécules en quantités infinitésimales avec, pour but, la protection et la défense contre les agresseurs, de type maladies ou attaques d’insectes. Ce qui est bon pour la nature est bon pour l’homme, l’application de ce concept a entraîné l’observation des effets de ces substances sur la santé humaine et leur étude de plus en plus approfondie.

Si les partisans de l’aromathérapie se réfèrent à une tradition ancienne de phytothérapie pratiquée par les Grecs et les Égyptiens il y a plusieurs milliers d’années, ce terme fut réinventé par le chimiste français Gattefossé. Il consigna ses observations cliniques en milieu hospitalier dans un livre qu’il publia en 19361, livre bientôt suivi par une trentaine de volumes dont la cosmétologie et la dermatologie esthétique2. La thématique était lancée, très rapidement des scientifiques se sont penchés sur ce nouveau concept d’accompagnement thérapeutique et ont fait naître de multiples définitions de l’aromathérapie. Le docteur Valnet3, en déficit d’antiseptiques en chirurgie militaire, avait expérimenté l’efficacité des huiles essentielles chez l’homme, suivant ainsi l’observation de Sévelinge, un pharmacien lyonnais, qui, en 1929, étudiant ces essences en médecine vétérinaire en avait démontré le pouvoir antibactérien. Le premier symposium d’aromathérapie médicale a eu lieu à Paris en 1960, sous la présidence du docteur Jean Valnet. En 1975, Pierre Franchomme4, aromatologue, mit en

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Introduction

évidence l’importance du chémotype ou, en d’autres termes, la définition des molécules biologiquement actives sur un certain nombre de pathologies étudiées cliniquement. L’utilisation de la chromatographie a permis de faire avancer les analyses des molécules constituantes des huiles essentielles, et de caractériser par la suite leur mode d’action.

Quelques définitions…

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Qu’est-ce qu’une plante aromatique ?

Les plantes aromatiques se distinguent par la présence dans certains de leurs organes sécréteurs de principes odorants et volatils appelés essences naturelles, oléorésine ou gommes. Les plantes aromatiques sont capables de fabriquer dans des cellules spécialisées contenant de la chlorophylle, des substances odorantes sous forme de particules huileuses, volatiles et parfumées. Les principes odorants sont responsables de l’activité pharmacologique. Trois grands groupes peuvent être identifiés : antiseptiques, agents digestifs, psychotropes.

Parmi les espèces végétales répertoriées (800 000 à 1 500 000 selon les botanistes), 10 % seulement sont caractérisées comme « aromatiques », c’est-à-dire qu’elles synthétisent et sécrètent des quantités infinitésimales d’essences aromatiques par l’intermédiaire de poils, de poches ou de canaux sécréteurs6. Les genres capables d’élaborer les constituants des huiles essentielles sont répartis dans un nombre de familles limité ; Myrtaceae, Lauraceae, Rutaceae, Lamiaceae, Asteraceae, Cupressaceae, Poaceae, Zingiberaceae, Piperaceae…

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Introduction

Qu’est-ce qu’une plante médicinale ?

Les plantes médicinales ou simples possèdent dans un de leurs organes (feuilles, fleurs, racines…) des molécules à vertus préventives ou curatives. Des plantes ayant des propriétés médicamenteuses peuvent avoir également des usages alimentaires, aromatiques ou condimentaires. Les plantes médicinales sont importantes pour la recherche pharmacologique et l’élaboration des médicaments, non seulement parce que les constituants des plantes peuvent être utilisés sous leur forme native comme agents thérapeutiques, sous des formes extraites et purifiées pour la synthèse des médicaments, mais aussi comme modèles pour les composés ayant une activité pharmacologique.

Les plantes aromatiques et les plantes médicinales sont une source intarissable de molécules actives intéressant le domaine industriel. Les molécules issues de ces plantes sont souvent assimilées à des principes actifs possédant des propriétés spécifiques qui leur confèrent un caractère unique en particulier dans le domaine de la santé. Selon les pays, les plantes médicinales représentent entre 30 % et 80 % des actifs entrant dans la composition des médicaments. Avec l’orientation croissante de la recherche de la naturalité, les compléments alimentaires à base de plantes et/ou d’huiles essentielles sont sur un marché en croissance exponentielle des dernières années.

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Qu’est-ce qu’une huile essentielle ?

Les huiles essentielles5 sont des substances volatiles, de composition complexe, contenues dans certaines espèces végétales botaniquement définies susceptibles de synthétiser des essences. Les huiles essentielles sont obtenues soit par extraction à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par des procédés mécaniques appropriés sans chauffage. L’extraction des huiles essentielles ne doit pas entraîner de changement significatif dans leurs compositions moléculaires. Les huiles essentielles sont des composés hydrophobes, miscibles uniquement dans l’alcool et les huiles végétales (ou minérales), elles sont inflammables (point éclair très bas pour certaines), elles ne contiennent aucun corps gras.

Les composés des huiles essentielles ont une masse moléculaire relativement faible (terpènes : 136 u.m.a [unité de masse atomique] ; terpénols : 154 u.m.a et sesquiterpènes : 200 u.m.a), ce qui leur confère un caractère volatil et est à la base de leurs propriétés olfactives.

Les huiles essentielles sont des mélanges complexes et variables extraits de différentes parties du matériel végétal. Il peut s’agir de la racine (ex. : vétiver, angélique), du rhizome (ex. : gingembre), du bulbe (ex. : ail), des graines (ex. : cardamome, coriandre, fenouil, muscade, anis), de l’écorce (ex. : cannelle), du bois (ex. : bois de rose, santal, cèdre), de la tige et des rameaux (ex. : genévrier, armoise), du zeste de fruits (ex. : citron, orange, pamplemousse, mandarine), des baies (ex. : genévrier), des feuilles (ex. : citronnelle, eucalyptus, mélisse), des bourgeons (ex. : pin, sapin), de la sève (ex. : encens, myrrhe, galbanum), des fleurs (ex. : lavande, ylang-ylang, rose, camomille, néroli), d’un mélange appelé « parties aériennes supérieures », soit tiges et fleurs (ex. : lavandin, sauge), soit tige et feuilles (ex. : petit grain, romarin, ciste).

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Introduction

Les huiles essentielles ne laissent aucune marque invisible ou colorée, lorsqu’elles sont appliquées sur un support, et ce même si l’huile essentielle, à l’origine, est colorée. Contrairement à leur appellation, les huiles essentielles ne sont pas « essentielles » ni aux hommes ni aux plantes.

Les extraits effectués avec des solvants, comme les concrètes et les absolues, les extraits en C02 supercritiques ne rentrent pas dans la catégorie huiles essentielles, car ils peuvent contenir d’autres produits d’extraction, tels que les pigments, les cérides, les alcaloïdes, certains types de protéines en liaison à d’autres composants.

La composition d’une huile essentielle individuelle provenant d’une espèce définie, peut changer en fonction de multiples facteurs : niveau de maturité, changements saisonniers, floraison, quantité de chutes de pluie et quantité d’ensoleillement, altitude, composition géologique, application d’engrais, stabilité de l’espèce, variété des chémotypes. Ceci implique en conséquence qu’il n’existe pas une composition type d’une huile essentielle donnée venant d’une espèce donnée, bien que dans la majorité des cas, la composition reste relativement stable.

Une commission française de normalisation AFNOR/T75A réunit les expertises indispensables à l’élaboration des normes et documents de référence et nomme les délégués nationaux dans les structures européennes et internationales de normalisation. Les normes AFNOR donnent des références de composés, pourcentages, indices physico-chimiques selon les huiles essentielles et leurs origines. La plupart de ces normes sont ensuite reprises sur le plan mondial pour donner une standardisation en normes ISO (International Organization for Standardization). Ces normes permettent de se baser sur un outil garantissant les compositions des huiles essentielles, mais malheureusement, certains producteurs indélicats vont adultérer leurs huiles avec des composés synthétiques pour rentrer dans cette standardisation !

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Les huiles essentielles sont utilisées en alimentation comme arômes naturels. Leur usage est codifié par la directive du Conseil 88/388/CEE du 22 juin 1988, modifiée par le règlement no 1134/2008/EC, qui prescrit des limitations d’utilisation de substances aromatisantes contenant certaines molécules à effet notoire sur la santé.

Les huiles essentielles sont utilisées en pharmacie, en tant que substances actives contenues dans des médicaments. Dans ce cas, leur utilisation est réglementée par la législation des médicaments traditionnels à base de plantes : ordonnance no 2007-613 du 26 avril 2007. Certaines huiles essentielles font l’objet de restrictions de délivrance et d’autorisation de vente réservée au monopole pharmaceutique. Les huiles essentielles sont également présentes sur le secteur des compléments alimentaires, secteur qui leur permet d’échapper à la réglementation sur les produits chimiques.

Les huiles essentielles sont soumises à un engouement croissant dans leur utilisation en cosmétique. La directive cosmétique européenne 2003/15/EC a établi une liste de 26 substances identifiées comme causes importantes d’allergie de contact, dont 16 d’entre elles se trouvent à l’état naturel dans 150 huiles essentielles : EFEO (European Federation of Essential Oils). Les huiles essentielles sont soumises aux déclarations REACH (réglementation européenne : no 1907/2006/EC). Des groupes de travail ont été mis en place par l’Afssaps (décision du 8 juin 2007), le groupe de travail sur la cosmétologie pour évaluer les recommandations sur le bon usage des huiles essentielles en cosmétique, un autre groupe de travail de la commission de la pharmacopée est chargé d’élaborer les projets de monographie et de préparer les avis.

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Introduction

Les huiles essentielles sont également utilisées en diffusion pour assainir ou parfumer l’atmosphère. La réglementation qui est alors appliquée est celle des produits chimiques, avec le cortège de pictogrammes de dangers, et la déclaration nécessaire de la présence de COV (composés organiques volatiles). Le paradoxe, que nous décrirons dans le chapitre IX, est l’incohérence entre la classification en arôme alimentaire d’une huile essentielle qui, lorsqu’elle est utilisée en diffusion est considérée comme toxique et plus encore « nocive en cas d’ingestion » !

On retrouve les huiles essentielles dans de nombreux détergents, du fait de leurs propriétés antiseptiques, et elles sont soumises à la réglementation pour éviter les mésusages (directive européenne, no 648 /2004/EC).

2 /^Concepts d’aromathérapie

Schéma résumé des différents cadres de l’aromathérapie

Le concept original de l’aromathérapie était basé sur la présomption que les composés volatils et hydrophobes contenus dans les huiles essentielles représentaient l’ensemble de la bioactivité de la plante. Malheureusement cette notion est clairement erronée !

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Les huiles essentielles ne peuvent pas exhiber les mêmes propriétés que la plante entière dont elles sont issues, du fait de leur contenu en molécules actives, très spécifique.

Prenons l’exemple de l’orange : l’huile essentielle est extraite par expression à froid de la peau uniquement, sans aucune participation du fruit en lui-même. Or, quelle est la particularité des oranges ? Elles apportent un potentiel en composés hydrosolubles (vitamines, minéraux, protéines, glucides) : la vitamine C, bien entendu, mais aussi des vitamines B1, B2, B3, du calcium, du fer, du magnésium, du phosphore, du zinc, du sélénium, des fibres et des sucres dont le fructose. C’est donc un aliment tonifiant, reminéralisant, stimulant les défenses naturelles de l’organisme et le système nerveux. Une lotion pour le visage qui contiendrait du jus d’orange ne présenterait aucun danger pour la peau, et serait antioxydante. L’huile essentielle d’orange extraite du zeste du fruit est riche en monoterpènes lipo ou alcool solubles (limonène principalement). Cette huile sera présentée comme un puissant relaxant, une aide à l’endormissement, un tonique digestif, un assainisseur atmosphérique. Une huile de massage aux huiles essentielles d’orange portera la mention de précaution contre la photosensibilisation (il faut éviter l’exposition au soleil après application de ces huiles essentielles), la formule déclinera également la présence de trois composés faisant partie de la liste des allergènes en cosmétique (limonène, linalol, citral). Aucun doute, l’action des molécules présentes dans le fruit est bien différente de celles contenues dans l’essence exprimée à partir du zeste du fruit !

Prenons un autre exemple : la sauge. Cette herbacée est connue pour sa richesse en phyto-œstrogènes. Cette plante est donc traditionnellement utilisée pour soulager les désordres féminins, et en particulier la ménopause, mais elle est contre-indiquée pour les femmes ayant des antécédents de cancer hormono-dépendant. Elle contient également des flavonoïdes, des acides-phénols, qui lui confèrent des propriétés antispasmodiques et cholérétiques. L’huile essentielle d’odeur camphrée contient une cétone terpénique (la thuyone) à l’origine de ses propriétés antisudorales (par paralysie des terminaisons nerveuses des glandes). La prise orale de l’huile essentielle de cette plante est totalement interdite

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Introduction

chez les hypertendus, chez les enfants et chez la femme enceinte, et en cas de cancer de sein, car elle contient des principes actifs neurotoxiques (les cétones). Donc il faut interdire l’huile essentielle chez certaines femmes pour cause de son effet toxique généré par les cétones et non pour son effet hormonal généré par les phytohormones !

De nombreux articles sur la bioactivité des huiles essentielles ont été publiés. Cependant, les données présentées reflétaient des discordances entre les mêmes essences. Les raisons de ces disparités étaient explicables7 si les facteurs de variabilité influençant la composition chimique étaient pris en compte (facteurs climatiques, saisonniers, géographiques, cultures, parties de plante récoltées, périodes de récoltes et de distillation, chémotypes différents).

Le concept moderne d’aromathérapie se base sur l’utilisation de substances aromatiques actives, aux actions naturelles et non invasives, pour aider le corps et l’esprit à retrouver un équilibre normal. Ce concept ne se limite pas au traitement d’un symptôme ou d’une pathologie. Les activités biologiques et pharmacologiques des huiles essentielles sont conditionnées par les différents facteurs et paramètres qui peuvent affecter les résultats des études (espèces, facteurs écologiques et conditions environnementales). Des études récentes ont montré que différents extraits de plantes présentent différentes propriétés pharmacologiques. Ainsi, l’attribution empirique d’un certain nombre de propriétés thérapeutiques devrait tenir compte de nombreux facteurs environnementaux. Un nouveau mouvement de réflexions scientifiques s’oriente sur le fait qu’il est erroné de baser l’activité d’une huile essentielle par rapport à sa teneur en une molécule active dominante : ces essences sont constituées de mélanges hétérogènes de molécules indépendantes, dont l’action relève d’une concertation synergiste et antagoniste.

Les effets des arômes sur l’homme sont répartis sur deux cibles : effets physiologiques et effets psychologiques. L’effet physiologique se ressent directement sur l’organisme physique, l’effet psychologique agit au travers des senteurs sur le système

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olfactif, qui à son tour peut causer un effet physiologique. Les effets physiologiques et psychologiques, bien que distincts se produisent simultanément8.

Ces nouveaux concepts concernant les effets des arômes ont stimulé l’intérêt des scientifiques. Les changements des paramètres physiologiques après mise en présence d’arômes sont maintenant largement étudiés scientifiquement et cliniquement pour vérifier les potentiels relaxants/sédatifs et stimulants des arômes. De nombreux produits commerciaux se sont développés sur la base de ce nouveau concept d’aromathérapie. Ces produits revendiquent des objectivations telles que calmant/relaxant, stimulant/positivant, rafraîchissant, assainissant, sédatif, anti-infections, antidouleur… certains produits ont un effet, d’autres une multitude d’effets, certains comportent de trois à cinq huiles essentielles, d’autres de quinze à quarante !!! Alors que les effets de certaines huiles sont contradictoires avec l’objectivation retenue. Des avancées dans la recherche sur les effets endocrines, immunologiques, pharmacologiques des arômes ont déjà donné des réponses partielles et vont conduire à des résultats significatifs dans le futur9. Les évaluations sont basées sur une multiplicité de paramètres, qui limitent souvent l’interprétation d’une étude clinique.

Le concept d’aromathérapie qu’il ne faut jamais oublier est simple : devant des molécules complexes, les études doivent être strictes et significatives, et en aucun cas une huile essentielle ne peut « soigner » toutes les pathologies. Admettons seulement que l’influence du moral sur le physique peut parfois inviter le doute sur certains résultats thérapeutiques.

En France et dans les pays voisins, on observe, ces dernières années, une augmentation de l’utilisation des huiles essentielles pour leurs propriétés antiseptiques, antibactériennes, antivirales, antifongiques. Ces pratiques de « contrôle » des infections restent limitées à l’utilisation en médecine familiale et ne sont que très rarement prescrites par les médecins. Néanmoins, certaines entreprises pharmaceutiques commencent à s’orienter sur la vente de produits OTC (over the counter : produits en vente sans

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Introduction

ordonnance en pharmacie) avec une vocation d’accompagnement ou de prévention de petits maux. En Angleterre, l’aromathérapie est utilisée préférentiellement par massage, et elle est souvent combinée avec le conseil d’un thérapeute spécialisé. Aux États-Unis, Russie, Allemagne et Japon, c’est une pratique habituelle en diffusion bien-être et antistress, et une utilisation en médecine alternative, mais sans validation scientifique et sans prescription, qui intervient en complément des soins classiques, sur le choix du malade. En médecine chinoise, à l’égal des mélanges de plantes, les huiles essentielles commencent à être utilisées pour les qualités de leurs compositions en molécules actives, grâce au fait qu’elles minimisent les effets secondaires et optimisent l’efficacité des plantes médicinales.

3 /^ Quelles sont les distinctions entre aromathérapie, aromatologie, aromachologie ?

L’aromathérapie utilise des huiles essentielles 100 % pures et naturelles, dont l’activité est prouvée, ou au moins décrite dans la littérature scientifique. Ces huiles essentielles possèdent des substances aromatiques qui présentent des effets thérapeutiques aussi bien sur les conditions physiologiques que psychologiques. Certaines huiles essentielles apparaissent comme porteuses de propriétés médicinales permettant de soigner des disfonctionnements organiques ou des déséquilibres systémiques. L’aromathérapie est devenue une médecine alternative complémentaire de la médecine traditionnelle. Nombreux actuellement sont ceux qui se tournent vers l’aromathérapie, par peur des effets secondaires des médicaments de synthèse ! Mais, cette pratique devrait être encadrée par des médecins, car ces produits naturels sont aussi porteurs de dangers dans certains cas. L’aromathérapie commence à faire son entrée dans le système de la santé, dans l’assainissement des services hospitaliers. Les études cliniques effectuées sur les activités des huiles essentielles sont encore trop peu importantes, du fait du nombre de potentialités d’actions sur des sphères diverses qui limitent les panels de recherche de critères. L’aromathérapie souffre de l’absence d’un

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guide précis pour son utilisation en accompagnement des soins de santé. Elle ne peut se concevoir sans le choix d’huiles essentielles chémotypées qui garantissent la race chimique des molécules actives, car les indications qui découlent de ces divers éléments chimiques spécifiques peuvent être différentes selon le composé chémotypé. Les contradictions fréquemment rencontrées quant à la bioactivité des huiles essentielles résultent des différents modes d’application des huiles essentielles.

L’aromachologie est définie par l’institut de recherche sur le sens de l’odorat comme un concept basé sur des données scientifiques collectées de manière systématique, sous des conditions parfaitement définies. Le but principal en est l’étude des interrelations existantes entre la psychologie et les technologies aromatiques, avec comme fil conducteur la transmission de sentiments spécifiques. Il y a pléthore d’indications en aromathérapie qui indiquent les effets positifs des substances odorantes sur le comportement humain. Ces revendications ont été motivées par le fait que certaines senteurs agréables ont tendance à induire des réactions affectives positives, telles que l’amélioration des fonctions cognitives, des performances sociales, des comportements psychologiques, physiologiques et/ou physiques. Ainsi, la seule présence d’une odeur agréable peut conduire à une plus grande capacité de concentration, à une augmentation de la désirabilité sociale, à une amélioration de l’humeur et de la vigilance. L’étude scientifique des effets des parfums sur le cerveau humain, mais aussi sur le plan organique, se rapporte à l’examen des effets positifs sur l’être humain. Le raisonnement étant basé sur le fait que des senteurs agréables induisent des réactions affectives positives, il se dégage trois points principaux : la seule présence d’une odeur agréable n’est pas suffisante en soi pour conduire à des changements positifs sur le plan comportemental ; le deuxième point fait apparaître une corrélation entre senteur et tâche, de telle façon que certaines odeurs soient appropriées dans un contexte donné mais pas pour d’autres ; enfin, les effets significatifs seront soumis à variabilité selon le mode d’administration de l’odeur.

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Introduction

En résumé : l’aromachologie cherche à établir une corrélation scientifiquement reproductible en ce qui concerne l’effet positif des substances aromatiques sur le comportement humain. Les résultats étant exprimés en termes quantitatifs et analysés afin de déterminer leur signification statistique, tandis que l’aromathérapie cherche à établir les effets thérapeutiques des substances aromatiques, en utilisant le folklore des traditions historiques transmises depuis les temps anciens et les diverses cultures avec les moyens de la recherche moderne.

L’aromachologie est concernée spécifiquement par des effets positifs temporaires sur le comportement humain, les émotions, l’amélioration de l’humeur et de la qualité de vie. L’aromathérapie met l’accent sur les effets thérapeutiques des arômes, sur les conditions physiques (désordres menstruels, problèmes digestifs, circulatoires, problèmes de peau…) aussi bien que sur les conditions psychologiques (comme les dépressions chroniques).

L’aromachologie ne traite que des effets psychologiques engendrés par l’utilisation des odeurs ambiantes pour stimuler les voies olfactives cérébrales. L’aromathérapie s’intéresse aux effets physiologiques des huiles essentielles naturelles, par absorption transdermique résultant d’un massage, aussi bien que par ingestion orale ou bien par olfaction.

L’aromachologie mesure scientifiquement les effets des mélanges de substances odorantes aussi bien que ceux des odeurs simples, qu’elles soient naturelles ou synthétiques. L’aromathérapie se limite à l’utilisation des seules huiles essentielles naturelles ; elle attribue des vertus curatives à des odeurs spécifiques.

L’aromachologie reconnaît la possibilité d’une médiation positive (à l’influence des perceptions et compréhensions) des effets positifs des odeurs sur les sentiments et émotions, et inclut les applications dans lesquelles cette interaction est presque certaine de se produire. L’aromathérapie attribue les effets observés à une action physiologique directe des molécules odorantes et met l’accent sur les facteurs cognitifs tels que la perception et la compréhension.

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Aromathérapie Aromatologie

Aromachologie

1 - Introduction .................................................................... 7

1 / Définition de l’aromathérapie ..........................................7

2 / Concepts d’aromathérapie ............................................. 15

3 / Quelles sont les distinctions entre aromathérapie, aromatologie, aromachologie ? ...................................... 19

4 / Utilisation commune des huiles essentielles ..................... 23

5 / Utilisation scientifique et médicale des huiles essentielles ... 28

6 / Flou artistique entre effet prouvé des HE et effet revendiqué .... 32

2 - Historique de l’utilisation des huiles essentielles .................................................................. 35

1 / Aromathérapie et histoire ............................................ 36

2 / Le mystère des parfums à travers le monde ...................... 49

3 / Aromathérapie et traditions culturelles .......................... 54

4 / De la biologie à l’aromathérapie .................................... 59

5 / Du parfum à la cosmétologie ........................................ 63

6 / Les médicaments « verts » ........................................... 66

7 / De l’aromatologie à l’aromathérapie .............................. 70

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Traité scientifique - Aromathérapie

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3 - Taxonomie, classification, méthodes d’extraction ...................................................................73

1 / Principales familles botaniques aromatiques .................... 73

2 / Espèces botaniques, organes producteurs, chémotypes ....... 77

3 / Procédés d’extraction ................................................... 85

4 / Qualité et traçabilité .................................................... 95

5 / Techniques d’analyses .................................................. 98

6 / Huiles essentielles, hydrolats et eaux florales ................. 100

7 / Culture, cueillette, bio ? ............................................. 102

4 - Chimie des huiles essentielles ........................ 105

1 / Terpènes .................................................................. 106

2 / Composés aromatiques ................................................110

3 / Multiples composants et multiples cibles .........................111

4 / Hétérogénéité dans la bioactivité des groupes chimiques .. 113

5 / Variations dans la composition des huiles essentielles naturelles .....118

6 / Rendement et coût des huiles essentielles ...................... 122

7 / Adultérations des huiles essentielles ............................. 125

5 - Législation française, européenne, internationale ............................................................. 131

1 / Position de la France avec l’ANSM .................................. 132

2 / Position des Anglo-Saxons, des Suisses… ....................... 136

3 / Position de la communauté européenne ......................... 138

4 / Les huiles essentielles aux États-Unis et Canada .............. 145

5 / Les huiles essentielles en Asie .......................................147

6 / La place des huiles essentielles dans le monde ................ 148

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521

6 - Bioactivité des huiles essentielles ............. 151

1 / Études pharmacologiques ........................................... 152

2 / Effets antimicrobiens ................................................. 156

3 / Molécules et isomères, bioactivité différente .................. 165

4 / Cytotoxicité, phototoxicité, mutagénicité ...................... 168

5 / Mécanismes et cibles ...................................................171

6 / Bioactivité et variabilité des huiles essentielles ................174

7 - Science olfactive et effets physiologiques .....177

1 / Aromachologie ......................................................... 177

2 / Différentes notes olfactives ......................................... 180

3 / Récepteurs olfactifs dans le cerveau .............................. 186

4 / Odeurs et comportements ........................................... 191

5 / Réponses physiologiques et psychophysiologiques ........... 193

6 / Une aide médicale alternative ? .................................... 199

8 - Études cliniques ..................................................... 203

1 / Études cliniques du passé… avant 2000 ! ....................... 205

2 / Études cliniques actuelles… après 2000 ! ....................... 209

3 / In vitro ou bien in vivo ?.............................................. 217

4 / Cas cliniques ............................................................ 222

5 / Difficultés et validation des études cliniques ................... 225

6 / Facteurs d’efficacité et de sûreté d’utilisation corrects et incorrects ................................................................ 226

7 / Huiles essentielles et Internet ..................................... 230

Table des matières

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Traité scientifique - Aromathérapie

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9 - Utilisation sans danger des huiles essentielles .................................................................233

1 / Guide de sécurité de stockage et d’utilisation ................. 234

2 / Toxicité testée chez l’animal (DL50, CL50) .......................241

3 / Statuts et labels ........................................................ 245

4 / Composés chimiques dangereux ................................... 248

5 / Restrictions d’usages ................................................. 257

6 / Formes orales ou formes topiques ................................. 259

7 / Toxicités .................................................................. 263

10 - Les pratiques en aromathérapie ................ 277

1 / Bases de l’aromathérapie ............................................ 278

2 / Les usages topiques, oraux, alimentaires ....................... 283

3 / Bases, stratégies des utilisations synergiques ................. 289

4 / Quelles objectivations ? .............................................. 291

5 / Huiles essentielles et peau .......................................... 296

6 / Huiles essentielles et système locomoteur ...................... 315

7 / Huiles essentielles et système nerveux .......................... 336

8 / Huiles essentielles et immunité .................................... 350

9 / Huiles essentielles et respiration .................................. 365

10 / Huiles essentielles et digestion .................................. 378

11 / Huiles essentielles et accompagnement thérapeutique, palliatif, cancéreux .................................................. 391

12 / Effets secondaires et contre-indications ....................... 398

annexes ................................................................................. 413

Annexe 1 ...................................................................... 413

Annexe 2 ...................................................................... 483

Annexe chapitre 3 .......................................................... 491

Annexe chapitre 10 ........................................................ 499