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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 297 Trente-cinq cas de luxation traumatique de la hanche chez l’enfant Les auteurs étudient les 35 cas de luxation traumatique de han- che observés entre 1978 et 2000 dans 3 services d’orthopédie pédiatrique. Il s’agit de 25 garçons et 10 filles, âgés de 2 ans 4 mois à 15 ans 2 mois (10 ans 6 mois en moyenne). Dans 21 cas, il s’agissait de traumatismes à haute énergie, essentielle- ment chez les enfants de plus de 10 ans et dans les autres cas de traumatismes survenus au cours d’activités habituelles. La luxa- tion est postérieure dans 33 cas et antérieure dans 2 cas. Le rebord cotyloïdien est fracturé dans 6 cas sans conséquences sur la stabilité de la réduction. La tête est fracturée dans 3 cas. Il existe 26 types I, 6 types II et 3 types III selon la classification de Stewart et Milford. La réduction a été réalisée entre 30 minutes et 10 heures dans 32 cas. Elle a été parfaite dans 27 cas et imparfaite dans 8 cas. Le scanner a montré dans 5 cas une fracture ostéochondrale. L’arthrotomie réalisée dans 8 cas a permis d’enlever le fragment, de lever une interposition du labrum dans un cas (associée à une fracture ostéochondrale), de traiter une fracture dans un cas et de refixer des fragments de la tête dans 2 cas. Les enfants sont mis en décharge sur cannes anglaises pendant au moins 45 jours. Un scanner pour visualiser la viabilité de la tête a été réalisée dans 25 cas au cours des 15 premiers jours. C’est l’IRM qui a été uti- lisée dans les 11 cas les plus récents et 6 enfants ont eu les 2 exa- mens. Dans 8 cas, le scanner est anormal à la 6 e semaine et fait prolonger la décharge. Dans 4 des 8 cas, existe une hyperdensité qui s’est améliorée avec le temps avec un bon résultat final. Qua- tre des 8 cas présentent une hypofixation isotopique avec guéri- son dans 2 cas et une nécrose dans 1 cas bien que le scanner montrait une normalisation osseuse à 2 mois. L’IRM a été nor- male dans 6 des 11 cas. Elle a montré un cas de fissure du cotyle, un cas de fracture épiphysaire et surtout 3 cas d’hyposignal en T1 suggérant une ischémie alors que le scanner était normal. Ces 3 cas n’ont pas présenté de nécrose. Le recul moyen va de 18 mois à 8 ans 10 mois. Trente cas ont un bon résultat fonctionnel (score de Harris à 100), 4 ont un score de 75 à 100 avec raideur et douleurs, un cas de score à 53 par nécrose. Les 7 cas survenus avant 10 ans présentent une certaine coxa magna asymptomatique. La discussion reprend les différentes questions que posent ces lésions, celles en particulier de l’appréciation de la viabilité de la tête fémorale. Le scanner parait être le meilleur examen pour l’apprécier. Dix références. Traumatic hip dislocation in childhood R. VIALLE, T. ODENT, S. PANNIER, F. PAUTHIER, F. LAUMONIER, C. GLORION J Pediat Orthop, 2005, 25, 138-144 Un étude cadavérique en faveur de l’innocuité de la traction pour arthroscopie de hanche Les publications sur l’arthroscopie de hanche pour l’exploration et le traitement des maladies inflammatoires, dégénératives et des traumatismes se multiplient. Les auteurs ont voulu étudier à l’aide de 10 spécimens congelés les rapports entre les points d’entrée de l’arthroscope et l’effet de la traction sur la capsule articulaire, le bourrelet et le ligament rond. Les cadavres ont été installés en décubitus dorsal sur table ortho- pédique. La traction a été réalisée par des broches de Steinmann transcondyliennes. Une arthrographie est réalisée avec une trac- tion de 12 kilos. La traction est ensuite augmentée jusqu’à 64 kilos puis ramenée à 23 kilos pour réaliser l’arthroscopie. Les trois voies classiques ont été explorées : antérieure dans l’alignement de l’épine iliaque antéro-supérieure, antéro-externe en avant du trochanter et postéro-externe en arrière de celui-ci. Après l’arthroscopie les trocarts ont été remplacés par des bro- ches de Steinmann. Une dissection soigneuse a permis ensuite de mesurer l’écart entre les voies d’abord et les éléments vasculo-nerveux. Le nerf le plus proche des trocarts d’arthroscopie est le fémoro- cutané, tous les autres sont à deux centimètres au moins. Une traction de 23 kg n’a pas d’effet sur cet écart. Il n’a pas été constaté de lésion capsulaire, du bourrelet ni du ligament rond après la traction de 64 kg. En conclusion, les auteurs considèrent l’arthroscopie de hanche comme une intervention sure pour les éléments nobles sans que la traction entraîne de lésion articulaire. Complications associated with traction on the hip during arthros- copy G.A. ELSAIDI, D.S. RUCH, W.D. SCHAEFER, K. KUZMA, B.P. SMITH J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 793-796. Têtes de banque contaminées : quel risque ? Y a-t-il une fréquence supérieure d’infections postopératoires de prothèses de hanche lorsque la culture de la tête fémorale a mon- tré la présence d’un germe ? Entre 1992 et 2001 les auteurs ont prélevé systématiquement les têtes fémorales de tous les opérés pour pose d’une prothèse de hanche pour leur banque d’os. Chaque tête a été essuyée avec une éponge pour culture bactérienne et un fragment d’os a été joint pour la bactériologie. Sur un total de 4045 têtes fémorales 367 soit 9 % étaient conta- minées. Le germe le plus souvent retrouvé était un staphyloco- que coagulase négative. Deux cent cinquante-cinq patients de ce groupe ayant eu un prélè- vement positif ont été comparés à un groupe analogue de 253 pa- tients ayant un prélèvement négatif. Il n’y a eu aucune différence statistique significative dans le pourcentage de complications sur- venues dans les deux groupes. Il y a eu une infection postopéra- toire dans le groupe numéro deux à prélèvement négatif. Un prélèvement bactériologique au cours d’une prothèse totale de hanche de première intention en dehors d’un contexte infec- tieux n’a donc aucune valeur pronostique. Microbiological culture results for the femoral head L.A. JAMES, T. IBRAHIM, C.N. ESLER J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 797-800. Les produits de l’usure prothétique pourraient endommager les chromosomes Les prothèses, surtout si elles sont descellées, libèrent des débris de surface (métal, ciment et polyéthylène) dans le spongieux et

Trente-cinq cas de luxation traumatique de la hanche chez l’enfant

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SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 297

Trente-cinq cas de luxation traumatique de la hanche chezl’enfant

Les auteurs étudient les 35 cas de luxation traumatique de han-che observés entre 1978 et 2000 dans 3 services d’orthopédiepédiatrique. Il s’agit de 25 garçons et 10 filles, âgés de 2 ans4 mois à 15 ans 2 mois (10 ans 6 mois en moyenne). Dans21 cas, il s’agissait de traumatismes à haute énergie, essentielle-ment chez les enfants de plus de 10 ans et dans les autres cas detraumatismes survenus au cours d’activités habituelles. La luxa-tion est postérieure dans 33 cas et antérieure dans 2 cas.Le rebord cotyloïdien est fracturé dans 6 cas sans conséquencessur la stabilité de la réduction. La tête est fracturée dans 3 cas.Il existe 26 types I, 6 types II et 3 types III selon la classificationde Stewart et Milford.La réduction a été réalisée entre 30 minutes et 10 heures dans32 cas. Elle a été parfaite dans 27 cas et imparfaite dans 8 cas. Lescanner a montré dans 5 cas une fracture ostéochondrale.L’arthrotomie réalisée dans 8 cas a permis d’enlever le fragment,de lever une interposition du labrum dans un cas (associée à unefracture ostéochondrale), de traiter une fracture dans un cas et derefixer des fragments de la tête dans 2 cas. Les enfants sont misen décharge sur cannes anglaises pendant au moins 45 jours. Unscanner pour visualiser la viabilité de la tête a été réalisée dans25 cas au cours des 15 premiers jours. C’est l’IRM qui a été uti-lisée dans les 11 cas les plus récents et 6 enfants ont eu les 2 exa-mens. Dans 8 cas, le scanner est anormal à la 6e semaine et faitprolonger la décharge. Dans 4 des 8 cas, existe une hyperdensitéqui s’est améliorée avec le temps avec un bon résultat final. Qua-tre des 8 cas présentent une hypofixation isotopique avec guéri-son dans 2 cas et une nécrose dans 1 cas bien que le scannermontrait une normalisation osseuse à 2 mois. L’IRM a été nor-male dans 6 des 11 cas. Elle a montré un cas de fissure du cotyle,un cas de fracture épiphysaire et surtout 3 cas d’hyposignal enT1 suggérant une ischémie alors que le scanner était normal. Ces3 cas n’ont pas présenté de nécrose.Le recul moyen va de 18 mois à 8 ans 10 mois. Trente cas ont unbon résultat fonctionnel (score de Harris à 100), 4 ont un scorede 75 à 100 avec raideur et douleurs, un cas de score à 53 parnécrose. Les 7 cas survenus avant 10 ans présentent une certainecoxa magna asymptomatique.La discussion reprend les différentes questions que posent ceslésions, celles en particulier de l’appréciation de la viabilité de latête fémorale. Le scanner parait être le meilleur examen pourl’apprécier.Dix références.Traumatic hip dislocation in childhoodR. VIALLE, T. ODENT, S. PANNIER, F. PAUTHIER, F. LAUMONIER,C. GLORION

J Pediat Orthop, 2005, 25, 138-144

Un étude cadavérique en faveur de l’innocuité de la tractionpour arthroscopie de hanche

Les publications sur l’arthroscopie de hanche pour l’explorationet le traitement des maladies inflammatoires, dégénératives etdes traumatismes se multiplient.Les auteurs ont voulu étudier à l’aide de 10 spécimens congelésles rapports entre les points d’entrée de l’arthroscope et l’effet dela traction sur la capsule articulaire, le bourrelet et le ligamentrond.

Les cadavres ont été installés en décubitus dorsal sur table ortho-pédique. La traction a été réalisée par des broches de Steinmanntranscondyliennes. Une arthrographie est réalisée avec une trac-tion de 12 kilos. La traction est ensuite augmentée jusqu’à64 kilos puis ramenée à 23 kilos pour réaliser l’arthroscopie.Les trois voies classiques ont été explorées : antérieure dansl’alignement de l’épine iliaque antéro-supérieure, antéro-externeen avant du trochanter et postéro-externe en arrière de celui-ci.Après l’arthroscopie les trocarts ont été remplacés par des bro-ches de Steinmann.Une dissection soigneuse a permis ensuite de mesurer l’écartentre les voies d’abord et les éléments vasculo-nerveux.Le nerf le plus proche des trocarts d’arthroscopie est le fémoro-cutané, tous les autres sont à deux centimètres au moins. Unetraction de 23 kg n’a pas d’effet sur cet écart.Il n’a pas été constaté de lésion capsulaire, du bourrelet ni duligament rond après la traction de 64 kg.En conclusion, les auteurs considèrent l’arthroscopie de hanchecomme une intervention sure pour les éléments nobles sans quela traction entraîne de lésion articulaire.Complications associated with traction on the hip during arthros-copyG.A. ELSAIDI, D.S. RUCH, W.D. SCHAEFER, K. KUZMA,B.P. SMITH

J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 793-796.

Têtes de banque contaminées : quel risque ?

Y a-t-il une fréquence supérieure d’infections postopératoires deprothèses de hanche lorsque la culture de la tête fémorale a mon-tré la présence d’un germe ?Entre 1992 et 2001 les auteurs ont prélevé systématiquement lestêtes fémorales de tous les opérés pour pose d’une prothèse dehanche pour leur banque d’os. Chaque tête a été essuyée avecune éponge pour culture bactérienne et un fragment d’os a étéjoint pour la bactériologie.Sur un total de 4045 têtes fémorales 367 soit 9 % étaient conta-minées. Le germe le plus souvent retrouvé était un staphyloco-que coagulase négative.Deux cent cinquante-cinq patients de ce groupe ayant eu un prélè-vement positif ont été comparés à un groupe analogue de 253 pa-tients ayant un prélèvement négatif. Il n’y a eu aucune différencestatistique significative dans le pourcentage de complications sur-venues dans les deux groupes. Il y a eu une infection postopéra-toire dans le groupe numéro deux à prélèvement négatif.Un prélèvement bactériologique au cours d’une prothèse totalede hanche de première intention en dehors d’un contexte infec-tieux n’a donc aucune valeur pronostique.Microbiological culture results for the femoral headL.A. JAMES, T. IBRAHIM, C.N. ESLER

J Bone Joint Surg (Br), 2004, 86, 797-800.

Les produits de l’usure prothétique pourraient endommagerles chromosomes

Les prothèses, surtout si elles sont descellées, libèrent des débrisde surface (métal, ciment et polyéthylène) dans le spongieux et