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TRENTE - DEUX Exposition des diplômés de DNSEP 2018 des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire

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TRENTE-

DEUXExposition des diplômés de DNSEP 2018

des Beaux-Arts Nantes Saint-Nazaire

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L’issue des diplômes de DNSEP 2018, s’est dégagée d’emblée la nécessité de trouver des articulations permettant de rendre compte de la belle diversité des travaux des étudiants, manifestement soutenue par un corps enseignant, technique et administratif enclin à préserver et encourager cette pluralité. Outre les Parcours qui distribuent la promotion en autant d’approches méthodologiques, les démarches des jeunes artistes de la promotion 2018 semblaient se structurer en quatre grands pôles thématiques - Lendemains d’hier, Post-cogito, Chevillé au corps et Avant demain - symptomatiques d’une inscription radicale dans le présent et s’employant à réévaluer, par les formes, les questions les plus saillantes du monde contemporain.

Lendemains d’hiers

Saisissant l’état de lendemain de fête comme une parabole d’une certaine mélancolie contemporaine qui puise sa source dans la digestion pénible de la chute des grands idéaux du XXe siècles, les artistes réunis ici nous proposent un éclairage à chaque fois singulier sur diverses situations intriquant des faisceaux politiques et intimes, des formes de récits individuels et collectifs. Chacun de ces récits est lesté d’une tonalité grave, assumant pour elle-même la fin des grands espoirs politiques, perspective accompagnée de ces promesses de bonheur individuel, l’un et l’autre continûment trahis par les échecs politiques qui ont émaillé le siècle passé et les tentatives ratées de réévaluation des partitions sociales. Un sentiment amer domine d’une part les travaux habités par les enjeux de la reconstruction et du souvenir dans l’ex-Yougoslavie actuelle, d’autre part la structure monumentale réduite à son squelette de métal et traversée par d’étranges piñatas carbonisées dont les menaçantes formes canines semblent avoir retourné leur agressivité contre elles-mêmes. Par ailleurs, dans une tonalité moins angoissante l’installation-biotope qui colonise le fond de la galerie mixe formes naturelles et végétales avec des déchets plastiques et autres scories synthétiques qui ensemble recomposent un écosystème aux colorations douces-amères caractéristiques du paysage anthropogénique.

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Post-cogito

Plongé dans la pénombre et éclairé par la seule réverbération des écrans, Post-cogito diffracte les modalités d’écritures du monde en les exilant en dehors de la figure du sujet humain unitaire. Quittant les territoires balisés du cogito cartésien, les œuvres présentées ici répondent chacune à un certain mode de pensée, radicalement projeté en dehors de l’espèce : qu’il s’agisse d’une pensée de la machine, de la meute, de la foule, ou encore de machines se mettant à dialoguer entre elles et déployer leur propre langage, nous voyons se construire devant nous une pensée plurielle, éclatée dans le flux ininterrompu des contenus à l’ère du numérique massifié. Faisant état d’un certain point de vue sur le post-digital, ces œuvres nous parlent d’un monde où la technique vient informer profondément les réflexes de l’homme, redessinant les contours d’une espèce en mutation, augmentée du numérique.

Chevillé au corps

Contrepoint énigmatique aux efficientes Machines de l’Île opérant non loin de là, la sculpture qui ouvre l’exposition semble coupée d’un usage ou d’une narration univoque : à la fois automate sans visage et instrument de musique à la partition lancinante et mécanique, le mystérieux engin trouve des points de résonance dans chacune des pièces présentées alentour. Qu’il s’agisse de la peinture murale, qui déploie dans l’espace les membres orphelins d’un corps sans organe, réduit à son élémentaire fonction d’avalement et de métabolisation, ou bien du dispositif sommaire de projection, rejouant la mise en scène improvisée d’une réinterprétation contemporaine du naufrage de la Méduse, ou encore les mises en jeu corporelles dans l’installation au sol ou dans la toile gestuelle traversée par les « impressions du fleuve », les œuvres nous parlent toutes d’un certain rapport du corps à l’objet produit. Profondément articulé, chevillé et pluriel, le corps se fait ici ciment de fragments épars agrégés, agencés entre eux pour former un métabolisme inédit. Réunion du divers dans une forme unifiante mais préservant la multiplicité de ses parties, chaque œuvre dessine une figure singulière et au fonctionnement autonome.

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Avant demain

Perspective inversée des Lendemains d’hiers, la section Avant demain nous projette dans un avenir craint ou fantasmé, tantôt proche avec des pratiques déjà au travail dans le présent, comme en témoignent les pièces faisant référence au développement de constructions vernaculaires de plus en plus présentes dans les formes d’auto-organisations locales, citoyennes ou utopiques, ou bien par le biais d’objets tendus entre production industrielle et artisanale, dont le caractère sériel se voit subverti par l’intervention d’un geste foncièrement singulier. En résulte dans ce précis un instrument de musique sui generis, à la fois parfaitement manufacturé mais au fonctionnement orphelin, étranger à toute gamme connue et appartenant au seul corps de l’artiste qui développera avec lui des formes musicales inouïes. D’autres œuvres nous projettent dans une réalité plus lointaine, dystopique et à la noirceur fascinante ou encore dans des paysages de jachères aux marges des grandes métropoles morphologiquement ultra-maîtrisées. Vue de mangrove contaminant la toile ou dérive lancinante dans une modélisation de friche science-fictionnelle, la promenade nous conduit vers des territoires désaffectés de toute occupation humaine rationalisée.

Clémence Agnez

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Chevillé au corps

Chevillé au corps

Avant-demain

Lendemains d’hiers

Post-Cogito

Chevillé au corps Accueil / Espace de ressource

1- Cécile Guettier2- Clara Kucoyanis3- Igor Porte4- Dylan Dargent Danilet5- Aiko Owaka6- Clément Mouteau7- Ema Bregovic

Avant-demain Salle Munari

8- Haonan Mao9- Margaux Duchet10- Michaël Branchu11- Sarah Orumchi12- Alexandra Slattery13- Marie d’Amarzit14- Benjamin Fraboulet

Post-cogitoCafeteria

15- Lucien Deleplanque16- Léa Viretto17- Léa Bouanich18- Lou Villapadierna 19- Antoine Perroteau et Capucine Lageat20- Fleur Dujat

Lendemains d’hiers Galerie

21- Alexandre Gaud-Chevreux22- Agathe Girard23- Camille Valentin24- Pierre Demin25- François Durel 26- Camille Juthier27- Loona Sire

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Chevillé au corps

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Post-Cogito

Chevillé au corps Accueil / Espace de ressource

1- Cécile Guettier2- Clara Kucoyanis3- Igor Porte4- Dylan Dargent Danilet5- Aiko Owaka6- Clément Mouteau7- Ema Bregovic

Avant-demain Salle Munari

8- Haonan Mao9- Margaux Duchet10- Michaël Branchu11- Sarah Orumchi12- Alexandra Slattery13- Marie d’Amarzit14- Benjamin Fraboulet

Post-cogitoCafeteria

15- Lucien Deleplanque16- Léa Viretto17- Léa Bouanich18- Lou Villapadierna 19- Antoine Perroteau et Capucine Lageat20- Fleur Dujat

Lendemains d’hiers Galerie

21- Alexandre Gaud-Chevreux22- Agathe Girard23- Camille Valentin24- Pierre Demin25- François Durel 26- Camille Juthier27- Loona Sire

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CHEVILLÉ AU CORPS

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Cécile GUETTIER Vit et travaille à Paris

Colossales réfractionsTechniques mixtes

Cécile Guettier créé des scènes dans lesquelles des personnages somatisent des problématiques dont ils sont à la fois le moteur et la victime.Des personnages seuls dans la multitude, dont les rapports entre eux restent ambivalents : les corps gonflent, se rétractent, se multiplient, jusqu’à devenir des chimères.

L’anthropophagie abordée par l’artiste va jusqu’à l’image se dévorant elle-même.

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Clara KUCOYANIS Vit et travaille à Nantes

L’essoufflée Installation, bicarbonate de soude tamisé puis soufflé.

Cette pièce positionne le souffle en tant qu’acteur principal et flux qui organise et module la matière. Elle évoque l’écume qui s’échoue, qui fait preuve de son passage et de ses allers-retours cycliques, incessants, si justement réguliers et qui comportent leur temporalité propre. Cette installation questionne le rapport au temps, à la régularité, à la lenteur, à la contemplation peut-être ; comme si le temps et la matière se cristallisaient en strates mémorielles témoignant d’un instant du passé dans le présent. Par cette approche Clara Kucoyanis tente de maîtriser, d’appréhender cette méthode où la place du hasard reste toujours prégnante.

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Igor PORTEVit et travaille à Nantes

Les automates

Chaque jour, je ramène avec moi ces petits riens que j’aperçois sur mon passage.Ils deviennent les souvenirs d’un paysage, la mémoire de la découverte d’un lieu.

Maintenant réunis pour vivre parmi nous, ces fragments en-tremêlés errent dans notre espace, à leur rythme, comme une créature venant à notre rencontre.

Contact

Comme la pieuvre qui s’articule et sonde son environnement pour avancer ; cette machinerie s’étale et s’étire dans l’espace pour rentrer en contact avec ce qui l’environne.De ses gestes, chaque rencontre devient un événement dans lequel elle donne vie à ces restes.

Plongé dans cette scène à différents rythmes, les gestes se répètent pour prolonger l’instant de vie de ces objets ici rassemblés.

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Dylan DARGENT-DANILET Vit et travaille à Nantes

Personne à rattraper Installation vidéo, 15’

Dylan propose une représentation crée en collaboration avec la compagnie de théâtre forum Kaddu Yaraax*, basée à Dakar. Cette pièce est jouée une unique fois dans un jardin de l’Institut fondamental d’Afrique noire en avril 2018, après deux semaines d’ateliers communs.

Personne à rattraper, conclusion de ces rencontres, est une pièce interrogeant les relations historiques et contemporaines entre la France et le Sénégal à travers certaines représentations de la précarité convoquées, contextualisées et rediscutées par le théâtre.

* Le théâtre forum propose une situation mettant en lumière des problématiques avant d’ouvrir le débat à l’issue de la représentation avec les spectateurs.

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Aiko OWADA Vit et travaille à Nantes

Sans titre Peinture à l’acrylique

Dans cette peinture, Aiko Owada s’est inspirée de la surface de l’eau de la Loire. Son attention a été retenue par le fait que l’eau reste toujours horizontale.

Ici, elle rejoue ce phénomène de gravité, et l’expérimente directement sur la toile grâce aux coulures de peinture.

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Clément MOUTEAUVit et travaille à Nantes

Le travail c’est la santé, 14’49 Flou, 14’20 ( diptyque video)Le Daron perché, 2’09 Le créateur, 4’47 L’homme miroir, 2’18Au nom du père, 3’43 Au clair de lune, 0’49 Le Messager, 4’18

Les souvenirs, le temps qui passe, les interrogations liées à leur existence, le fonctionnement de notre société, l’épanouissement personnel, les émotions et rapports humains sont autant d’éléments qui questionnent mes personnages, parfois narrateur, parfois acteur d’une situation.Ces protagonistes, qui se répondent d’écran à écran, ont leur propre fonctionnement et identité mais ils dessinent le portrait fragmenté d’une seule et même personne.

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Ema BREGOVIC Vit et travaille entre Paris et Belgrade

Piéta Photographie 60x90 cm

Inspirée de la Pietà Martinengo de Bellini, cette photographie (re)pose la question du voile dans l’espace à l’heure où la burqa fait débat en Europe. Dans le christianisme, on apprend, on informe et on transmet par l’image. La passion de l’image et de la représentation dans le christianisme, vient se confronter à la censure des images de la religion islamique.

Ema Bregovic interroge ce qu’est une image, et quel rapport elle entretient avec l’interdit.

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AVANT DEMAIN

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Haonan MAO Vit et travaille à Nantes

The Olive DreamVidéo

The Olive Dream est une vidéo de simulation 3D en temps réel. Adoptant un point de vue futuriste, la vidéo utilise une voix synthétique pour explorer l’impact des technologies sur les structures sociales. La caméra suit le parcours d’une olive à travers trois différentes scènes.

L’olive est une forme utilisée par l’économiste Dong Fureng pour décrire les fonctionnements d’une société type de classe moyenne, dont The Olive Dream s’inspire.

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Margaux DUCHET Vit et travaille à Toulouse

Perdu Peinture à l’huile, 2m x 1m50

Le gribouilli de branches envoûte, ses courbes séductrices emportent le regard. On les suit qui plongent dans l’eau pour réapparaître plus loin, enroulées autour d’autres branches ou de troncs. Elles sont comme des femmes qui posent, se contorsionnent, dansent pour nous. Elles sont plantés dans le sol à la verticale, sur place elles lancent leurs bras dans toutes les directions possibles, les bras se divisent en doigts qui s’abattent dans la vase. Des figures dansantes créent cette végétation si attrayante, en un mouvement arrêté.

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Michaël BRANCHUVit et travaille à Nantes

The Missed MaryMichaël Branchu et François Briand

Photographies documentaires, impression traceur jet d’encre, 30 x 60

cm, 2017

Dans The Missed Mary, les deux artistes présentent à travers un assemblage composé de deux vitres et d’une structure en bois, une architecture à taille humaine évoquant un poste d’observation. Ils associent cette sculpture à un travail sur le reflet et la lumière.The Missed Mary émerge d’un questionnement sur la nature de l’expérience que constitue l’exploration de la forêt primaire de Bialoweiza.

The Prompter ManifestInstallation in situ, matériaux mixtes, dimensions variables

The Prompter Manifest est une intervention in situ de Michaël Branchu, par laquelle il modifie la sortie des conduits d’aérations afin de transformer la circulation de l’air ambiant en signal sonore.

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Sarah ORUMCHI Vit et travaille à Nantes

Matrices Composition d’impressions sur rhodoïd, dimensions variables

Nous remplissons des papiers quotidiennement et de manière automatique. Guidés dans ce paysage ordonné, nous devons écrire des informations claires sur notre identité. Ces papiers sont faits pour être facilement remplissable mais beaucoup de personnes n’y parviennent pas. Parfois à cause de la barrière de la langue. L’artiste décontextualise ces formes autoritaires en les vidant de leurs textes. Les formulaires administratifs français deviennent des formes géométriques colorées qui évoquent une organisation de l’espace de la page. Des surfaces intermédiaires peut-être en attente d’une écriture future. Par un geste simple et radical, ces papiers ordinaires ressemblent à des peintures minimalistes.

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Alexandra SLATTERY Vit et travaille à Paris

Flûtes Edition de 6 flûtes en verre soufflé avec coffrets de rangement en bois et supports en métal

Fabriquer ses propres outils et appareils, retrouver des savoir-faire, épouser et comprendre la matière, prendre conscience de son corps et de ses mouvements. Retrouver des gestes et chercher l’harmonie des formes.

Le verre est un matériau imprévisible qui se manipule très difficilement, rapidement et à distance. En avril 2017 Alexandra a travaillé avec des maîtres verriers dans une fabrique de verre de la province du Shandong en Chine. Afin de se réapproprier des pièces qu’il lui était impossible de réaliser elle-même, elle a conçu des flûtes en verre dans l’optique de pouvoir au moins les manipuler par la suite dans le cadre de sa pratique de l’instrument.

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Marie d’ARMARZIT Vit et travaille à Paris

MutationVidéo 2’50

La pratique du thermoformage provoque un passage, celui de la deuxième à la troisième dimension. Des visages apparaissent, successivement, se tordent, se déforment, révélant des grimaces terrifiantes, comme absorbées par ce son persistant. Le procédé du transfert et du thermoformage engendre comme par magie une fusion mécanique, qui au travers de cette transition crée un masque venant sceller la rencontre entre le visage de l’artiste et de ceux qui l’entourent.

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Benjamin FRABOULETVit et travaille à Nantes

Res Nullius Installation vidéo

Res Nullius est un travail engagé en extension d’un récit. Une traversée jouant sur les codes de la science-fiction et sur la spéculation d’un territoire: le monde rural.La progression nous enfonce dans un paysage non déterminé, ni totalement sauvage, ni totalement investi. Res Nullius, qui se traduit par le « hors la ville », la zone de non-droit, prend ici en charge des problématiques de territoires physique et numérique.

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POST-COGITO

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Lucien DELEPLANQUE Vit et travaille à Paris

D’un rêve oublié Impression jet d’encre sur CP peuplier 4 panneaux de 200 x 100 cm

La structure se veut une ancre auquel se raccrocherait une succession d’instants dans la narration. Une narration qui se veut arythmique, sans temps mort, sans passage obligé. Une ossature qui ne repose que sur nous. Des objets la ponctuent, des images en produisent l’écho.

Pour l’ossature Baguettes et tranches de pin découpé 100 x 60 x 30 cm

A ce moment, nous étions encore surpris qu’il demeure la moindre trace de passage. Tant d’efforts avaient été mis en œuvre pour que cela disparaisse. Ici il y avait une station service, une piscine, un arrêt de bus... A un moment donné les coups de masse et la colère des gens avaient pris le pas sur leurs rêves. Désormais nous contemplions une carcasse à peine refroidie. Qui pouvait imaginer qu’un jour certains avait partagé une croyance en ce lieu déserté…

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Léa VIRETTO Vit et travaille à Nantes

Twerking along scrolling Installation vidéo, socle de danse, rail de travelling

Léa Viretto confronte gestes de danse et gestes apposés sur des surfaces digitales et tactiles.Elle met en regard deux gestes - le scroll et le twerk qu’elle formalise comme un anneau de Möbius.Le scroll, mouvement vertical de deux doigts est un geste parasite, qui permet la diffusion de continus en continu. Le twerk, mouvement frénétique du bassin, est une manière de retrouver selon Léa Viretto un ancrage au sol, une unicité entre ce que Fannie Sosa appelle « les beaux quartiers que sont le visage et l’égo »* et le bassin, partie inférieure du corps souvent hypersexualisée dans la culture populaire.

* Fannie Sosa, artiste sociologue et praticienne du twerk.

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Léa BOUANICH Vit et travaille à Bruxelles

A Double Circle Curved Pen Documentaire- fiction, Marfa Texas, 60 min. (extraits)

Ce documentaire-fiction pose la question des enjeux sculpturaux dans le secteur de la viande.Fonctionnant en chapitres, il explore les récits ou les idéologies humaines qui viennent travailler les formes animales. A cela s’entremêle une deuxième trame qui envisage des devenirs hypothétiques.

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Lou VILLAPADIERNA Vit et travaille à Paris

POGO Installation vidéo, film, 11’’

POGO a pour origine la pratique du pogo conceptualisée comme une représentation mythologique du chaos, et ici mis en péril par une considération scientifique du phénomène, de son possible contrôle par les principes de dynamique fondamentale et de mécanique quantique. Construit sur un fond d’archives vidéo, le film explore les récits mythiques d’individus, confrontés dans l’image aux progrès scientifiques invalidant au fur et mesure du temps les derniers espaces de liberté anarchique du pit.

POGO est un film sur le contrôle et son possible dépassement par la puissance du récit.

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Capucine LAGEAT & Antoine PERROTEAUVivent et travaillent à Nantes

La Soucoupe de béton Installation vidéo 4’40’’

La Soucoupe est une salle pluridisciplinaire bâtie à la suite de la Reconstruction de la ville ouvrière de Saint-Nazaire. Dans ce gymnase déserté aux allures d’architecture soviétique retentit un discours du leader communiste Maurice Thorez qui nous rappelle un passé oublié.

Le Crépuscule des grands espoirs Vidéo 4’30’’

En 2048, la ville nouvelle d’EUR est sur le point de devenir la nouvelle capitale de la République Catholique d’Italie, l’occasion de faire un point sur son histoire. Cette micro- fiction d’anticipation interroge l’actualité politique de l’Europe à travers le quartier (bien réel) de l’EUR situé dans la périphérie de Rome et tracé par les fascistes pour l’Exposition Universelle de 1942.

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Fleur DUJAT Vit et travaille entre Paris et Nantes

Dans les chambres Installation, sculptures, vidéos consultables sur youtube, clip vidéo

Fleur Dujat explore la porosité entre espace public et espace domestique. Ses recherches intermédias – écriture, installation, vidéo, performance – nous invitent à entrer dans un espace intime où chaque élément est disposé selon un principe d’équilibre. Par l’utilisation de la poésie, elle cherche les liens visibles et invisibles de la vie quotidienne.

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LENDEMAINS D’HIERS

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Alexandre GAUD-CHEVREUX Vit et travaille à Nantes

Après la nuit, avant le jour Photographie numérique, impression sur papier, 100 x 67 cm

Impression passée Techniques mixtes numériques, impression sur papier, 130 x 93 cm

Une forme qui émerge du fond, un signal lumineux, une parole muette. Elle ne dit pas son nom. Elle est tout de même là ; elle était déjà là avant. C’est un murmure dans la nuit, une idée fixe. On peut y retrouver des bribes de mots, des figures familières si on y fait attention, mais rien n’est moins sûr. Le ton monotone et secret de sa voix dissimule une urgence.

Il y a une tempête autour de nous.

Ce qui fait se lever le regard.

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Agathe GIRARD Vit et travaille à Nantes

Atlas, n°2, 194,59 % Installation, céramique, dimensions variables

Agathe Girard répertorie des gestes présents dans les espaces publics. Gestes discrets et banals, mais aussi atypiques de par leur répétition et leur présence, ils deviennent un mode de lecture des villes.

L’affichage libre à Séoul est un moyen à la fois timide mais dense pour les habitants de s’approprier les lieux. Les affiches étant constamment arrachées, il ne reste à rien à lire sinon que la répétition du geste.

L’artiste laisse percevoir la trace de ce geste en la magnifiant, comme un décalque de formes absentes.

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Camille VALENTIN Vit et travaille à Nantes

PAZI SNAJPER (attention sniper) Installation, techniques mixtes

Tunnel est une vidéo tournée à Neum, un petit village de Bosnie Herzégovine situé au bord de la mer. Le point blanc est la sortie, ce vers quoi l’artiste se dirige, éclairée de temps en temps par les flashs de son appareil photo.

Ligne d’impacts se compose de moulages d’impacts de balles des murs de Sarajevo. Ce sont des négatifs tirés en béton, présentés comme une typologie des impacts prélevés dans la ville.

PAZI SNAJPER se compose de rainures peintes en rouge, en référence aux pancartes d’avertissement présentes dans les rues pendant le siège de Sarajevo. C’est également une référence aux « roses de Sarajevo », nom donné par les habitants aux empreintes de grenades qui ont frappé le sol pendant la guerre, aujourd’hui comblées de peintures rouges, faisant apparaître comme des motifs de fleurs sur le bitume.

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Pierre DEMINVit et travaille à Nantes

Structure #1 Acier, 2015-2016

Structure est un ensemble de sculptures en métal reconstituées à partir des dimensions normalisées d’objets liés au jeu : chaises longues, balançoire, et ici, trampoline. Privé de toile, il devient méconnaissable et n’évoque plus qu’un squelette.

À nos sentinelles canines Papier mâché, peinture acrylique, vernis

Sculptés de mémoire, dans une tentative de représenter la peur incarnée par le doberman, chien de garde par excellence, naît l’idée de l’autodafé, qui fait finalement apparaître cet ensemble. Tel un phénix, la sculpture se reconstitue de ses propres cendres, et collabore autant que l’artiste à sa création. Inspirée par la violence qui entoure les frontières, elle évoque un champ de bataille, dont personne ne semble vainqueur.

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François DURELVit et travaille entre Nantes et Paris

Sans-titre Installation, sculptures, vidéo, techniques mixtes.

Le travail de François Durel explore le processus de fabrication des symboles et des icônes comme acteurs intervenants dans le développement de la construction identitaire des individus.

Cette installation présente un écosystème sculptural aux potentiels de représentation hybrides, influencés par le caractère symbolique des objets que l’artiste met en scène.

L’arrangement spécifique des éléments sélectionnés fait ainsi émerger de nouvelles formes de narrations au travers desquelles interviennent des questionnements ambigus vis-à-vis de l’identité des sujets qu’il met en scène.

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Camille JUTHIER Vit et travaille entre Paris et Lyon

Tout coule - bientôt nous célèbrerons les flaques Tout coule - bientôt les plantes nous absorberons Tout coule - bientôt mon frère sera une star de la peinture et il n’aura plus de traitement

Installation, sculptures, vidéo, techniques mixtes, dimensions variables. Sculptures en verre soufflé réalisées chez Arcam Glass.

Depuis la fin du XIXe siècle et l’arrivée des industries pétrochimiques, l’humain a créé des matériaux de synthèse - plastique, solvants, médicaments... que l’on retrouve en masse dans la grande distribution.Comment agissent-ils sur nos environnements, nos modes de vie, nos corps, et nos esprits ?Cette installation se compose de sculptures où s’opère une hybridation entre naturel et artificiel, et d’une vidéo dont le personnage principal est Simon, petit frère de l’artiste atteint de troubles autistiques.Les matériaux évoqués plus haut seraient un des facteurs du syndrôme autistique.

Alors comment va-t-on continuer à s’adapter aux bouleversements écologiques ?

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Loona SIRE Vit et travaille à Nantes

Composition n°3, 2015-2018 Assemblage de six photographies, dimensions et supports mixtes

Les images de Loona Sire naissent de rencontres entre des objets et leur environnement, entre différentes matières et textures, entre scènes et décors, motifs et couleurs. Ses photographies sont peintures d’une réalité qui aurait lentement glissé à travers différents filtres. Une distance s’installe entre celui qui regarde et celui regardé. Hors du temps, une poésie et une sensualité émanent.

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Commissariat et texte de présentation de Clémence Agnez

Comité éditorial : Dylan Dargent Danilet, Sarah Orumchi, Camille Juthier, Lea Viretto, avec le concours de tous les artistes

Conception graphique : Camille Juthier, Léa Viretto

Invitée à assister aux diplômes 2018, Clémence Agnez, directrice de Glassbox, doctorante en philosophie et commissaire d'exposition, se prête à l'exercice du commissariat en temps réel et proposera une exposition de tous les étudiants de 5e année dans les espaces Open School du rez-de-chaussée de la nouvelle école des beaux-arts de Nantes.Articulée en quatre pôles – Lendemains d'hiers, Post-Cogito, Chevillé au corps et Avant-Demain –, l'exposition permettra de découvrir la richesse et la diversité des productions artistiques des diplômés DNSEP 2018.

A l'issue d'un double cursus en philosophie et aux Beaux-Arts, Clémence Agnez s'engage auprès de Glassbox en 2011 et en prend la direction en 2015. Elle prépare une thèse en philosophie esthétique et politique à Paris Nanterre sous la tutelle d'Anne Sauvagnargues intitulée « Déplacement et prédation, techniques muséales contemporaines et désubjectivation de la figure de l'artiste ». Elle enseigne à Duperré et intervient régulièrement dans d'autres écoles d'art en France.

Exposition Open School

Vendredi 29 juin de 12h00 à 19h00Samedi 30 juin - Nuit du van : 14h00 - 22h00

Du 1er au 15 juillet, du lundi au dimanche 10h00 - 19h00Du 29 août au 30 septembre, du mercredi au dimanche 14h00 - 19h00

Beaux-Arts Nantes Saint-NazaireOpen School2 allée Frida-KahloF-44200 Nantes T. (+33) 2 55 58 65 [email protected]