TRENTE ET UNIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE--------------------------------------------------------------------------------

LE TEMPS DE L'ACCUEIL

Introduction

Les textes de cette messe vont nous rappeler les risques et les exigences de l’autorité, du pouvoir : dans l’église, en politique, en famille, dans le monde du travail, dans la magistrature, dans les banques…Commençons par nous mettre ensemble à notre vraie place, c’est-à-dire à notre place d’enfants de Dieu, prêts à servir sans orgueil.Car nous sommes tous frères puisque nous n'avons qu'un seul Père! Frères et soeurs, il faut l'annoncer à toute la terre, il faut le célébrer, il faut que cela passe dans les faits. Hélas, nous savons bien que nous sommes loin du compte; aussi, tout d'abord, reconnaissons humblement que nous sommes pécheurs.ouAu nom de l'Église, je vous dis: bonjour à vous tous! Voici le jour qu'a fait le Seigneur, et c'est un jour de joie chrétienne. À la Toussaint, nous nous rappelions que nous sommes conviés à une joie immense. Cependant les textes de la messe, aujourd'hui, sont assez austères. Ils nous redisent les risques et les exigences de l'autorité, en politique, en famille, dans le monde du travail, dais l'Église... Commençons par nous mettre à notre vraie place, c'est-à-dire à notre place d'enfants de Dieu, prêts à servir sans orgueil et avec amour.OuDepuis quelques jours, nous mettons en ordre les cimetières pour honorer nos défunts et nous préparons ainsi, avec foi, la fête toute proche de la Toussaint. C'est le moment de mettre en ordre notre vie : vivre en harmonie avec nos frères, avec notre foi, avec Dieu en conservant en esprit l'image de tous ceux qui nous ont précédés et qui ont porté témoignage de leur amour des autres et de Dieu.

Prière pénitentielle

- Notre loi, tu la connais, Seigneur: nous faire remarquer, nous mettre en avant, prendre toute la place afin que nous soyons supérieurs. Pardon, Seigneur. Ouvre nos coeurs à ta loi de service. Seigneur, prends pitié.

- Notre loi, tu la connais, Seigneur: imposer nos points de vue sur la vie, sur la foi, écarter ceux qui sont en désaccord, refuser d'écouter afin que nous ayons toujours raison... Pardon, Seigneur. Ouvre nos coeurs à ta loi d'accueil. O Christ, prends pitié.

- Notre loi, tu la connais, Seigneur: utiliser le mensonge, accepter de trahir, justifier nos infidélités, abandonner ce que nous croyons afin d'occuper toujours la première place... Pardon, Seigneur. Ouvre nos coeurs à ta loi de vérité. Seigneur, prends pitié.ou

Seigneur, tu nous invites à suivre ta Loi, mais nous manquons parfois de courage ou de volonté, prends pitié de nous.

Ô Christ, tu nous donnes l'exemple d'une vie de dévouement fraternel envers les autres, mais nous sommes freinés dans nos élans par nos égoïsmes, prends pitié de nous.

Seigneur, tu nous conseilles la tempérance dans notre façon de vivre, mais nous faisons trop souvent la sourde oreille, prends pitié de nous.

GLOIRE À DIEU

Gloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu'il aime. Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons, nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire, Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant. Seigneur, Fils unique, Jésus Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père; toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous; toi qui enlèves le péché du monde, reçois notre prière; toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.Car toi seul es saint, toi seul es Seigneur, toi seul es le Très-Haut : Jésus Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu le Père. Amen.

Prière d’ouverture

Seigneur notre Dieu, auprès de toi, chaque enfant de la terre occupe la première place. Nul besoin d'être parfait ni de faire partie d'un peuple élu pour être ton préféré: il suffit de reconnaître ta tendresse! Vraiment, c'est toi, notre Père!Nous t'en prions: éveille notre intelligence et notre coeur, afin que nous vivions chaque jour fidèles à ton amour de Père donné à tous, sans réserve, en Jésus de Nazareth, ton Fils, notre frère, pour les siècles des siècles. Amen!ou

Dieu notre Père, sans te lasser, tu aimes les hommes que tu as créés, et tu as fait Alliance avec eux en ton Fils Jésus. Lorsque nous sommes tentés de nous éloigner de toi, lorsque nos actes ne suivent pas nos paroles, comble-nous de ta miséricorde. Ouvre nos coeurs à la Parole de Celui qui est venu pour servir, Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui est vivant avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et jusqu'aux siècles des siècles.OuSeigneur, même si c’est parfois avec hésitation et une certaine lassitude que nous venons vers toi, nous sentons au fond de nous que ton amour nous attire irrésistiblement et que ta Parole nous fait énormément de bien.Nous avons besoin de toi car tu es pour nous un Père qui montre un chemin de vie et de bonheur. Amen.

LE TEMPS DE LA PAROLE

Pour introduire les lectures1ère lecture : Ml. 1,14b – 2,2b,8-1O : Vifs reproches aux prêtres infidèlesLe prophète Malachie reproche vivement aux prêtres juifs leurs négligences et leurs malhonnêtetés dans l’exercice de leur ministère.2ème lecture : 1 Th. 2,7b-9,13 : La tendresse de Paul pour les ThessaloniciensSaint Paul rappelle aux Thessaloniciens, ses correspondants, de quel amour désintéressé et dévoué il les a entourés, telle une mère ses petits enfants, quand, séjournant parmi eux, il leur prêchait la Parole de Dieu ; ils l’ont du reste payé de retour.3ème lecture : Mt. 23,1-12 : Mise en garde contre l’esprit pharisaïqueLe Christ dénonce l’esprit pharisaïque, fait de vanité, de prétention, de dureté, somme toute l’hypocrisie et l’orgueil. A l’inverse, il trace pour ses disciples une voie de vérité et d’humilité, qui les met au service de leurs frères dans la patience, la douceur, le don de soi.

Lecture du livre de Malachie (1, 14b - 2, 1.2b. 8-10)Je suis le Grand Roi, dit le Seigneur de l'univers, et mon Nom inspire la crainte parmi les nations.Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement: Si vous n'écoutez pas, si vous ne prenez pas à coeur de glorifier mon Nom, - déclare le Seigneur de l'univers, - j'enverrai sur vous la malédiction, je maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez perverti mon alliance avec vous, déclare le Seigneur de 1'univers. À mon tour je vous ai déconsidérés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n'avez pas suivi mes chemins, mais agi avec partialité en accommodant la Loi.Et nous, le peuple de Dieu, n'avons-nous pas tous un seul Père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi nous trahir les uns les autres, profanant ainsi l'alliance de nos pères?

Psaume 130: Garde mon âme dans la paix près de toi, Seigneur.

Seigneur, je n'ai pas le coeur fier ni le regard ambitieux; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.

Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.

Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais.

Seigneur, je ne m'en crois pas.Je ne suis pas ambitieux.Je ne fais pas de vastes projets.Je ne rêve pas tic grandeurs qui me dépassent.

Au contraire, mes désirs se sont tus,mon âme est calmecomme un enfant,comme un petit enfant contre sa mère.

Peuple de Dieu,mets ton espoir dans le Seigneur,dès maintenant et pour toujours.

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (2, 7b-9.13)Frères, avec vous nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l'Évangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. Vous vous rappelez, frères, nos peines et nos fatigues: c'est en travaillant nuit et jour, pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous, que nous vous avons annoncé l'Évangile de Dieu.

Et voici pourquoi nous ne cessons de rendre grâce à Dieu. Quand vous avez reçu de notre bouche la parole de Dieu, vous l'avez accueillie pour ce qu'elle est réellement., non pas une parole d'hommes, mais la parole de Dieu qui est à l'oeuvre en vous, les croyants.

Alléluia. Alléluia. Vous n'avez qu'un seul Père, votre Père du ciel; vousn'avez qu'un seul maître, c'est le Christ. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (23, 1-12) Jésus déclara à la foule et à ses disciples: «Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes: ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.

«Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé.»

Un jour, il leur parla des scribes et pharisiens : "Ils lient de lourds fardeaux et ont soin d'en charger les épaules des gens." Alors, les gens ne peuvent que courber l'échine et ramper sous le poids. Et les voilà amenés à se dire pécheurs et à s'en confesser, à demander pardon. Mais eux restent bien droits, sans bouger le petit doigt. Sont-ils riches, dans l'aisance ? Ils parlent au nom des pauvres. Sont-ils hommes entre eux ? Ils parlent pour les femmes. Aussi, il ajoutait : "Ils disent et ne font pas."Ainsi, les pharisiens apparaissaient toujours comme en dehors des coups. Comme des gens parfaits qui avaient donc le droit de vous regarder de haut. Et ils finissaient même par se croire supérieurs. Ils étaient fiers d'eux-mêmes. Alors, ils agissaient pour être remarqués du plus grand nombre possible. C'était pour la bonne cause. Ils aimaient les insignes et les places d'honneur sur les places publiques et dans les synagogues. Ainsi pouvaient-ils faire la leçon à ces gens qui vivent dans le péché. Mais lui, voici qu'il dit : "Ne soyez pas comme eux."Et il se met en route. Quand il voit un enfant, il le place au milieu : "Le voilà le plus grand." A la femme adultère, qui a la loi contre elle : "Je ne te condamne pas." Invité chez Simon, qui est un pharisien, il dit tout le bien qu'il pense de Marie-Madeleine, connue comme pécheresse. II ne refuse pas de s'asseoir à la table de Zachée, le voleur. II mange chez les pécheurs. II est venu pour servir et non pour être servi. Aussi, dans son Eglise, celui qui est le plus grand, c'est celui qui se met au service de ses frères. "Le plus grand parmi vous sera votre serviteur."

Profession de foi: SYMBOLE DES APOTRES

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre.

Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur,qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers,le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux. est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts.

Je crois en l'Esprit Saint,à la sainte Église catholique, à la communion des saints,à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair,à la vie éternelle. Amen.

Je crois en Dieu Père,qui n’a d’autre souci que le bonheur des hommes.

Sans se prévaloir de sa grandeur ou de sa puissanceil nous confie la terre avec tous ses enfants qui l’habitent.

Je crois en Jésus Christ,en se faisant le serviteur de tous,

il nous montre l’exemple pour qu’à notre tour

nous nous mettions au service les uns des autres.

Je crois en l’Esprit Saint,il nous communique sa force

afin que toute notre vierayonne la Parole de Dieu.

Je crois à l’Eglise,qui est appelée à vivre dans la plus grande humilité

en s’abaissant et en se mettant au servicede toutes celles et ceux dont elle a la responsabilité.

Prière universelle

"Vous êtes tous frères"... Que cette prière universelle soit véritablement la prière de frères qui s'ouvrent à d'autres frères...

- Pour tous ceux qui travaillent à l'annonce de ta Parole: pour les biblistes et les théologiens, pour les prédicateurs et les catéchistes, pour tous les baptisés... Afin que se creusent en chacun la soif de ta Parole et la passion de l'Evangile,SEIGNEUR, NOUS TE PRIONS.

- Pour tous ceux qui exercent des responsabilités dans la société, pour ceux qui connaissent les premiers rangs, les places d'honneur et les salutations... Afin qu'ils gardent envers tout homme un esprit de disponibilité et de service,SEIGNEUR, NOUS TE PRIONS.

- Pour tous ceux qui nous sont les plus proches: parents, amis, voisins connus ou inconnus, les hommes et les femmes que nos yeux croiseront cette semaine, surtout s’ils sont incompris ou rejetés... Afin que nous sachions voir en eux des frères, SEIGNEUR, NOUS TE PRIONS.

- Pour nous tous qui, quelquefois, disons et ne faisons pas... Afin que nous ne trahissions pas l'Evangile dont nous sommes les dépositaires, mais en soyions les témoins authentiques, quelque qu’en soit le prix à payer, SEIGNEUR, NOUS TE PRIONS.

Que ta Parole, Dieu notre Père, fasse en nous son oeuvre et nous pourrons te rendre grâce en vérité par jésus, ton Fils, notre Seigneur.

ou

Que notre prière soit une prière de frères qui s'ouvrent aux appels et aux besoins de leurs autres frères.

* Dans l'Église, prêtres, religieux, catéchistes, responsables de groupes et animateurs liturgiques exercent une responsabilité. Afin qu'ils servent à la manière de Jésus, et soient respectés, ensemble prions.

* Des hommes et des femmes doivent travailler avec des personnes qui ont autorité sur eux ou qui veulent s'imposer. Afin qu'ils ne soient pas écrasés mais respectés et puissent travailler dans un climat de confiance réciproque, ensemble prions.

* Chaque semaine, des enfants participent aux rencontres de catéchisme, d’autres se préparent à la confirmation. Afin qu'ils découvrent la joie de se savoir aimés de Jésus et puissent vivre dans l'espérance et la foi, ensemble prions.

* Des personnes souffrent de solitude matérielle, affective ou spirituelle. Afin que nous sachions les comprendre et les aimer comme des frères, ensemble prions.

Que ta Parole, Père, agisse en nous; ainsi pourrons-nous te rendre grâce en toute vérité, avec Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

ou

Prions Dieu notre Père pour tous ceux qui sont victimes de la bêtise des hommes :

• Dieu notre Père, nous te prions pour les peuples déchirés par la guerre et tout spécialement pour ces guerres qui trouvent une justification auprès de Dieu.

• Dieu notre Père, nous te prions pour les prisons du monde entier et notamment celles ou continue la barbarie de la condamnation à mort.

• Dieu notre Père, nous te prions pour nos villes et nos villages où, trop nombreux, des hommes et des femmes souffrent de la rumeur et de la vindicte populaires.

• Dieu notre Père, nous te prions pour les familles divisées ou éclatées et particulièrement lorsque la santé morale et physique des enfants est en jeu.

• Dieu notre Père, nous te prions pour ces vies qui s’achèvent brutalement parce que la vitesse, l’alcool, les stupéfiants l’ont emporté sur le bon sens, la prudence et la sagesse.

Dieu notre Père, écoute la prière de tes enfants; aide-nous à vivre en communion les uns avec les autres à l'exemple de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

OuNous savons que Dieu a une oreille beaucoup lus sensible pour ceux qui s’approchent de lui avec humilité. Prions le donc avec confiance.

-Dans la mentalité actuelle, plus on détient de responsabilités, plus on reçoit de considération, de titres et d’avantages.Pour que nous puissions vivre nos responsabilités comme une occasion de nous mettre surtout au service les uns des autres.

-Malgré nos combats incessants contre la souffrance et la maladie, contre la violence et l’injustice, celles-ci semblent toujours plus fortes.Pour que sans nous décourager et en unissant nos efforts nous continuions à lutter contre toutes les forces du mal.

-Dans notre communauté comme partout il y a des membres qui se sentent méconnus, incompris ou mal aimés.Pour que par notre convivialité et notre amitié nous les aidions à sortir de leur mal-être.

Donne-nous Seigneur une claire vision de ce que nous devons faire mais donne-nous surtout la force de l’accomplir. Par le Christ N-S. Amen.

LE TEMPS DE L'EUCHARISTIE

Prière sur les offrandesSeigneur, notre Dieu, ce pain et ce vin, nous te les présentons avec toutes nos pauvretés. Nous t'en prions: accueille nos difficultés à vivre en frères et, par cette eucharistie, ouvre nos coeurs à l'Esprit de Jésus, lui qui règne avec toi pour les siècles des siècles. Amen!Ou

Dieu très bon, heureux sommes-nous de savoir que tu es notre Père. Nous t'apportons ces dons familiers: un peu de pain, un peu de vin... Puisque ce geste est le signe de notre amour, accorde-nous d'y engager toute notre vie, par jésus, te Christ, notre Seigneur.

Prière eucharistiqueNous te rendons grâces, Père, pour tous ceux qui reçoivent la parole de Dieu et qui l'accueillent pour ce qu'elle est réellement: non pas une parole d'homme, mais la Parole du Père des cieux, ta Parole, qui est à l'oeuvre dans le coeur des croyants par Jésus le Christ notre Seigneur.C'est lui, le maître, qui nous a enseigné le chemin qui conduit vers toi: Fils éternel de ton Amour, il n'a pas choisi les premiers rangs ou les places d'honneur; se faisant serviteur de tous, il a porté sur ses épaules le fardeau de notre péché.Jusqu'au dernier mot de sa vie, il n'a été que OUI; jusqu'au dernier silence de la croix, sa vie n'a été que justice.C'est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire en disant (chantant) d'une seule voix:SAINT...Vraiment, c'est notre joie commune de chanter ta puissance et ta beauté, Créateur de l'univers! Toi seul es notre Père, et nous t'adorons! Nous venons à toi en toute confiance, puisque tu veux pour tes enfants la joie sans fin.Vraiment, c'est notre joie de te chanter, 0 Christ, Sauveur du monde! Toi seul es notre Maître, et nous t'adorons! Nous venons vers toi soulevés d'espérance, car tu es notre frère. Tu nous donnes ta joie, et nul ne peut nous la prendre.Vraiment, c'est notre joie de te chanter, Esprit du Père et du Fils! Toi seul renouvelles toutes choses et nous t'adorons! Tu viens dans notre assemblée pour en faire le Corps du Christ et tu répands la joie dans nos coeurs tandis que monte sur nos lèvres ta louange que nous proclamons d’une seule voix :Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi. Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant, par le Christ, notre Seigneur.Dans sa pitié pour notre misère, il a voulu naître d'une femme, la Vierge Marie. Lui, le Maître et Seigneur, il s'est fait le serviteur de tous et il a mis sa joie à nous révéler ton nom de Père.Par sa passion et sa croix, il nous a délivrés de la mort éternelle; par sa résurrection d'entre les morts, il nous a donné la vie qui n'aura pas de fin.C'est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant (disant) d'une seule voix: Saint,..

Tu es vraiment saint, Dieu, notre Père des cieux, et sans cesse nous t'adressons notre reconnaissance pour Jésus, ton fils bien-aimé que tu as envoyé parmi nous et qui est présent à chaque instant de notre vie.Lui seul, maître et Seigneur, il se fait le dernier de tous et nous promet de nous servir, un jour, à la table du festin des noces.

Sanctifie maintenant ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit; qu'elles deviennent pour nous le Corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.Au moment d'entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit et le donna à ses disciples en disant:PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS, CECI EST MON CORPS LIVRE POUR VOUS.

De même, à la fin du repas, il prit la coupe; de nouveau, il rendit grâce et la donna à ses disciples, en disant: PRENEZ ET BUVEZ-EN TOUS, CAR CECI EST LA COUPE DE MON SANG, LE SANG DE L'ALLIANCE NOUVELLE ET ETERNELLE, QUI SERA VERSE POUR VOUS ET POUR LA MULTITUDE EN REMISSION DES PECHES. VOUS FEREZ CELA EN MEMOIRE DE MOI.

Père très bon, ton Fils a laissé à ton Eglise ce mémorial de ton amour; en rappelant ici sa mort et sa résurrection, nous te présentons cette offrande qui vient de toi, le sacrifice qui nous rétablit dans ta grâce; accepte-nous aussi avec ton Fils bien-aimé.

Seigneur notre Dieu, quel bonheur pour nous de te donner le nom de Père. Tu mets en nous le courage de vivre: en toi, il n'y a que tendresse. Sur chaque enfant de la terre, partout et chaque jour, ta main est posée en mystérieux geste d'amour. Aussi, malgré les tempêtes qui secouent le monde, l'Eglise et nos familles, bannis de notre coeur toute peur et toute inquiétude.

Toi, le Dieu d'amour et de tendresse, tu nous remplis du courage d'aimer: chaque enfant de la terre est ton enfant préféré. Et sur chacun on peut toucher, parce que tu l'as voulu ainsi, les traits de ton image et de ta ressemblance. Alors, aide-nous à vivre en frères, à nous faire tout petits et à nous accueillir comme des serviteurs les uns à l'égard des autres.Père, jamais, tu ne nous abandonnes, mais en toutes circonstances, tu nous donnes ton Esprit, source d'espérance et d'unité, pour mettre au monde un être renouvelé dans l'Evangile et frère de Jésus-Christ. Veille sur ton serviteur le pape Benoît 16, notre évêque André-Mutien, l'ensemble des baptisés. Que ton Eglise avance sur le chemin de l'humilité et du service en faisant sienne cette parole: "qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé".Enfin, Père, nous te confions nos frères et soeurs défunts (et en particulier...): donne-leur de prendre part au banquet de ton Royaume en compagnie de Marie, notre maman du ciel, avec les apôtres et les saints, par Jésus, le Christ, ton Fils bien-aimé et notre frère.PAR LUI, AVEC LUI ET EN LUI, A TOI, DIEU LE PERE TOUT PUISSANT, DANS L'UNITE DU SAINT ESPRIT, TOUT HONNEUR ET TOUTE GLOIRE POUR LES SIECLES DES SIECLES. AMEN!

Prière eucharistique: Dieu serviteur de l'Homme. (31 ord A)

Cél. Dieu notre Père, écoute la prière de louange qui jaillit de nos cœurs.

Ts. Nous devinons ta joie de nous voir rassemblésnon seulement pour chanter ta louangemais pour faire coïncider nos volontés à la tienne.

Cél. Tu nous as confié les uns aux autres pour progresser ensemble dans la foiet nous procurer mutuellement le bonheur dont tu es la source.

Ts. Tu ne cesses de répandre ta Bonne Nouvelle au milieu du mondemais c'est toujours aux plus pauvres d'abord que tu t'adressescar en toi, ils peuvent mettre leur confiance.

Cél. Puissions-nous maintenant comme frères et sœurs, unir nos voix pour chanter et proclamer:

Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu de l'univers …

Cél. Il nous est agréable de t'admirer et de te louer, toi notre Dieu, /Père de tous les hommes.

Ts. Tu n'as d'autre ambition que celle de nous servir.Tu ne cherches pas à vaincre les grands de la terreet tu ne manifestes ta puissance que là où il y a de l'humilité.

Cél. Tu nous l'as montré en Jésus qui a dédaigné les chemins de grandeur pour choisir le pain et le vin, ce qu'il y avait de plus commun, pour perpétuer sa présence dans le monde.

Envoie donc ton Esprit sur notre assemblée ainsi que sur nos offrandes afin qu'elles deviennent signes de sa présence et de sa vie donnée au service du monde.La veille de sa passion et de sa mort, Jésus ayant rassemblé les siens pour un dernier repas, prit le pain, le rompit et le donna à ses disciples en disant: "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps livré pour vous."

De même à la fin du repas, il prit la coupe de vin, de nouveau il rendit grâce et la donna à ses amis en disant: "Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi."

Cél. Que ton esprit, Seigneur, nous unisse en une grande famille où chacun , préoccupé de l'autre, construise le bonheur auquel tu nous destines depuis toute éternité.

Ts. En ces jours, tout particulièrement nous te disons "merci"pour ceux qui nous ont précédés dans l'histoire des hommes, pour ceux de nos familles grâce auxquels nous pouvons goûter la joie de te connaître.

Cél. Nous te prions pour ceux qui dirigent l'Eglise et te disons "merci" pour toutes ces femmes et ces hommes qui chaque jour, dans l'accomplissement de leurs tâches quotidiennes, ne cessent de te servir en servant leurs frères.

Ts. Plus que nous, Seigneur, tu ressens la tristesse et endure la souffrance de ceux qui sont broyés par l'hypocrisie et la soif de pouvoir de leurs dirigeants.Tu nous donnes les moyens d'enrayer cet engrenage de morten rappelant que nous sommes d'abord frères et fils d'un même Père..

Cél. Qu'à travers les innombrables signes que tu nous offres, nous puissions te reconnaître, alors nous pourrons proclamer ta gloire en disant:

Par lui, avec lui et en lui à toi Dieu le Père très aimant dans l'unité du Saint Esprit tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles. Amen.

LE TEMPS DE LA COMMUNION

Pour introduire le "Notre Père"

"Vous n'avez qu'un seul Père"... Laissons-nous enseigner par Jésus et, unis dans le même Esprit, redisons la prière qu'il nous a lui-même apprise:

NOTRE PÈRE...

Action de grâce

- Que ton Nom soit béni, Seigneur de l’univers, et que ton Règne vienne. Oui, tu es notre Dieu et c’est notre joie, notre fierté, de te rendre gloire. R/Nous te bénissons, ô notre Père

- Toi seul es notre Père, le Père de tous les hommes. Pas un qui n’ait été créé avec amour ! Celui qui méprise un seul de tes enfants, c’est toi qu’il méprise, et celui qui aime tes enfants, c’est toi qu’il glorifie. R/…

- Un seul est notre Maître, Jésus, le Sauveur du monde. Il nous parle en ton nom, il nous donne sa vie pour que ta joie soit en nous. R/…

- Ton Esprit habite nos cœurs et fait monter vers toi la prière que lui, Jésus nous a enseignée :Notre-Père

Prière pour la paix

Seigneur Jésus, quelle que soit la mission que tu nous confies, tu nous enseignes à regarder les autres tels qu'ils sont: "vous êtes tous frères... Le plus grand parmi vous sera votre serviteur"... Tu nous en as donné l'exemple jusqu'à mourir sur la croix comme un esclave afin de nous rendre libres. Que ta Parole soit à l'oeuvre en nous et nous aide à vivre dans la paix, celle que toi-même nous donnes aujourd'hui et pour les siècles des siècles. Amen!OuSeigneur Jésus, tu es notre seul maître et tu t’es fait notre serviteur… Ne permets pas que nous nous écartions de ta route et que nous agissions pour nous faire remarquer, mais rends notre cœur semblable au tien et donne-nous ta paix, dès maintenant et pour les siècles des siècles. Amen !

Prière après la communionMerci, Seigneur, pour la Parole et le Pain que tu nous as partagés. Béni sois-tu pour Jésus qui, non seulement par ses mots, mais aussi par sa vie, est venu nous apprendre le chemin de l'Amour. Nous allons rejoindre nos frères les hommes: donne-nous la force de leur dire ton Evangile et de le vivre vraiment en chacun de nos actes. A toi notre louange aux siècles des siècles.OuDieu notre Père, nous te rendons grâce pour la Parole de ton Fils Jésus. Il est le Maître et le Seigneur, il est le Serviteur qui a donné sa vie par amour. Donne-nous de mettre nos pas dans les siens et de rendre nos actes conformes à sa Parole, lui qui est vivant pour les siècles des siècles.OuBéni sois-tu, Dieu notre Père, pour cette communion partagée entre tous et dont ce pain et ce vin en sont le signe. En se donnant de corps et d’âme, Jésus nous a montré où est la vraie grandeur.Puissions-nous dans l’oubli de nous-mêmes servir nos frères et sœurs en toute humilité par le Christ N-S Amen.

PRIERES MEDITATIVES

Si nous aimons servir,c'est souvent dans l'attente

d'un regard admiratif .Mais le vrai serviteur sait se rendre invisible.

On le reconnaît à une seule chose:après son passage, l'air est plus léger.Le fardeau qui pesait sur les épaules

s'est allégé.Discrètement

le vrai serviteur console, relève,met debout frères et soeurs,

rend le goût de la vie.Regardez,

regardez bien ses yeux,vous verrez le regard du Christ.

ouQuand j'étais petit,

Seigneur Dieu,je croyais qu'on t'appelait Père,comme si tu étais un papa en plus,

un papa comme mon papa, mais invisible.Maintenant que, moi, je suis papa,

j'ai compris que toi seul sais être Père.Si je suis un père pour mes enfants,c'est parce que tu me les confies

pour les aimer, les câliner,jouer avec eux, les aider à grandir...

c'est-à-dire pour essayer d'être père à ta manière.Mais toi seul es le vrai Père

qui aime voir grandir ses enfantsen aimant chacun tel qu’il est.

Vous n'avez qu'un seul Père,dit le Seigneur.

Nous avons souvent fait de toi, Père de toute vie, de toute liberté, une image -un peu agrandie- de nos paternités humaines. Et beaucoup te rejettentcar ils t’imaginent autoritaire,paternaliste, possessif.

Mais toi, Père de Jésus, tu nous as montré en ton Fils ta manière divine d'être Père: Tu fais naître et renaître. Tu fais bondir le boiteux et parler le muet. Tu remets debout le désespéré. Tu attends jour et nuit ton enfant qui a mal tourné...

Dieu de Jésus Christ, tu es notre seul Père. Nous te le demandons: donne-nous des coeurs de fils et de filles, unis dans un même amour de toi!

Prière d'évangile0 Christ, donne-moi de ne pas chercher les faux honneurs, donne-moi de ne pas vouloir m'élever au-dessus des autres ni de me réfugier auprès de faux prophètes... Donne-moi de proclamer par toute ma vie que toi seul es le Maître et que tu es doux et humble de cœur. 0 Christ, donne-moi de croire que Dieu est un Père, Notre Père. Et donne-moi encore de témoigner, en esprit et en vérité, que nous sommes tous frères, tous de race divine, tous rachetés par ton sang et appelés à vivre unis pour toujours.

Prolongement eucharistiqueSeigneur, tu es notre Père, notre créateur.Tu nous as donné la vie par amour.Tu nous invites à nous reconnaîtreEt à vivre comme des frères et des sœurs.Ta parole nous habite,Elle est à l’œuvre dans nos cœurs.Elle nous redit ton désirDe vivre en communion avec nous.Donne-nous aujourd’huiD’être passionnés d’amour pour toiEt pour tous ceux et celles Qui communient avec nousAu même pain et à la même coupe.

Renvoi de l’assembléeAyez à cœur de glorifier le nom du Seigneur et allez, dans la paix du Christ. NOUS RENDONS GRACE A DIEU

A la suite de Jésus

Un enseignement est reçu et compris s’il est vécu par celui qui l’annonce.C’est ce que tu as fait, Seigneur Jésus.Avant de parcourir la Palestine pour transmettre la parole de Dieu,Tu l’as vécue d’abord dans le silence d’une vie tout ordinaire à Nazareth…

Les foules se rendent bien compte que tu ne parles pas comme les scribes,Mais en homme qui a autorité (Mt 7,28).Comme quelqu’un qui vit ce qu’il dit et enseigne.Pour bien comprendre ton message et le mettre en pratique,Il suffit de te regarder vivre.

Observez ce qu’ils disent, mais n’agissez pas d’après leurs actes.Ce que tu rempoches aux scribes et aux pharisiens,C’est d’attirer le regard des hommes sur eux, au lieu de les diriger vers Dieu ;C’est de prendre la place de Dieu,Alors qu’ils ne sont que les serviteurs, les messagers…Toi, Jésus, tu diras : je ne cherche pas ma gloire (Jn 8,50).Je ne fais pas ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé (Jn 5,30).Je ne fais rien de moi-même, je dis ce que le Père m’a enseigné (Jn 8,28).Et moi, où en suis-je ? Il y a du pharisien en moi…Moi aussi, je cherche parfois à être remarqué des autres ;Je me crois si facilement meilleur que les autres !

Les raisons que je me donne n’ont plus de consistanceQue les phylactères et les franges de vêtements des pharisiens de ton temps !Fais que je reste à ma place, Seigneur,A la place que tu as prise, celle de frère et de serviteur ;

- Ne vous faites pas donner le nom de Rabbi (Maître)… vous êtes tous frères !- Ne donnez à personne sur terre le nom de père,

Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux…- Le plus grand parmi vous sera votre serviteur !

Tu restes avec nous, Seigneur Jésus, par le mystère de l’Eucharistie.Tu es le seul Maître et tu te fais serviteur !Donne-nous de savoir te regarder, te contempler,De savoir t’écouter et te ressembler.

Pour la semaine qui vient… « Le défi de la fraternité »En nous comparant, comme il le fait, aux Pharisiens, Jésus ne nous lance-t-il pas un terrible défi  ? Surtout, semble-t-il nous dire, ne vous comportez pas comme eux ! Parce que vous, vous êtes tous frères… Et de fait, c’est incontestable : déjà l’Ancien Testament l’affirme (première lecture), « nous avons tous un seul Père », et Jésus a scellé de son sang ce nouveau lien entre les hommes. Cette fraternité nous est donnée par le baptême qui nous a faits « enfants de Dieu », fils adoptifs, héritiers avec le Christ, tous les enfants du même Père. Mais pour autant, nous sommes différents, comme les différents membres d’un même corps dont le Christ lui-même est la Tête. S’accepter différents, surmonter parfois ces différences, au quotidien, n’est-ce pas un défi à relever ? Cela apparaît d’autant plus difficile que cette fraternité chrétienne est aussi ouverte à tous les hommes : c’est une humanité sans frontières que le Christ est venu inaugurer, c’est pour tous les hommes qu’il a donné sa vie. Et la seule règle qu’il donne pour vivre cette communion est la règle du « service  » celle-là même qu’il a vécue, en exemple, au milieu de ses disciples.

TEXTES DE MEDITATION

LE BILLET DU DIMANCHE "Qui s’abaissera sera élevé..."

UN PROPHÈTE QUI TANCE les prêtres du Temple de Jérusalem; un messie qui s'en prend aux scribes et aux pharisiens... Les lectures de ce dimanche semblent toutes résonner d'une sainte colère contre ceux qui « disent et ne font pas », à commencer par les autorités religieuses qui, c'est le cas de le dire, en prennent pour leur grade!Revenus à Jérusalem après l'exil à Babylone, les prêtres croient pouvoir désormais se passer de ce Dieu qu'ils ont portant tant imploré pour qu'il les libère. Hissés aux postes de pouvoir, les scribes et les pharisiens que vise Jésus, perdent, eux aussi, la mesure de la foi au profit des honneurs et de la gloire. Voici que ceux qui ont choisi de servir Dieu ont, tout à coup, la mémoire courte !Éternelle tentation de l'homme qui depuis le jardin d'Éden, rêve de vivre debout sans Dieu. Égarement du fils prodigue qui croie naïvement pouvoir se passer de son Père...Il faut lire le psaume de ce jour qui, curieusement, prend le contre-pied des autres lectures. « Seigneur, je n'ai pas le cour fier, ni le regard ambitieux... »Voici que le psalmiste nous rappelle qu'il n'est pas d'autre chemin vers Dieu que celui de l'humilité: « je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. »Seigneur, aide-moi à m'oublier pour te trouver. Apprends-moi à me recevoir de toi, « comme un petit enfant contre sa mère... »

Ne fuyons pas notre relation à Dieu

"Ne confondons pas le "collectif" ,avec le "nous" de la communion ecclésiale, qui ne peut advenir sans le "je" libre de chacun."L’Évangile de ce jour ne peut-il être reçu comme un appel de Jésus à vivre notre liberté de croyant, celle qu’il est venu nous apporter en nous révélant l’amour du Père et en nous donnant l’Esprit ? Une liberté qui, à la lumière de la tradition chrétienne, peut être comprise comme la capacité à accomplir ce

qui est bon et bien, sans être dépendant de l’extérieur, « de ce que font ou ne font pas les autres », en particulier ceux qui exercent une responsabilité de guide spirituel. De fait, nous savons combien la découverte du comportement discordant de tel ou tel dont nous avions reçu les enseignements, peut être un facteur de déstabilisation; combien nous sommes alors tentés de succomber à un certain ressentiment à l’égard de l’Église, à une prise de distance vis-à-vis de ses enseignements, voire de l’Évangile. Or un tel comportement n’exprime-t-il pas, s’il dure au-delà du temps de la légitime déception, un manque de maturité humaine et spirituelle ? Certes, la méconnaissance de nos propres fragilités y est pour beaucoup. Mais ce type de réaction n’exprime-t-il pas, plus profondément, une fuite de la relation personnelle à Dieu, qui engage notre responsabilité?

Car n’oublions pas: Dieu s’adresse à chacun de nous, dans l’attente d’une réponse unique. Une réponse qui se forge d’abord dans la solitude du cœur, ce lieu où s’exerce, sous la motion de l’Esprit, notre discernement face à Dieu et à nous-même, dans le souci de nos frères et sœurs en humanité. De fait, ne confondons pas le «collectif» avec le «nous» de la communion ecclésiale, qui ne peut advenir sans le « je» libre de chacun. Alors, laissons-nous «renouveler dans le Seigneur» (Col 3,9) pour «parvenir à l’âge adulte» et ainsi contribuer à l’édification du Corps du Christ (1 Co 14, 20).

Ce dimanche et la double fête des saints et des défunts pointent deux choses : comment devons nous vivre sur terre pour nous approcher de la sainteté, et comment vivrons-nous dans l’au-delà.

L’évangile du dimanche nous enseigne de n’appeler personne Père ou Maître sur terre, à ne pas suivre les recommandations de ceux qui chargent les épaules des autres alors qu’eux-mêmes ne font pas ce qu’ils disent. Le chrétien fidèle y est décrit comme celui qui est serviteur, car celui qui s’élève sera abaissé.

La fête de la Toussaint revient sur les Béatitudes avec deux enseignements, pour être heureux dans le Royaume des cieux, il n’est pas inutile de vivre humblement, pauvrement, ou encore d’être artisans de paix ; par ailleurs, même lorsque nous sommes plongés dans la tristesse, la persécution ou le dénuement, nous pouvons être heureux car notre récompense et consolation viendront dans les cieux. Une joie chrétienne faite de confiance et de grâce. De la même manière, lorsque nous songeons aux morts, c’est avec paix et une certaine joie.

« Que la paix soit avec vous » disons-nous, accueillons et célébrons la paix et la joie de Dieu !

Le plus grand parmi vous sera votre serviteurImaginons une famille, une ville, une entreprise, une collectivité humaine dans laquelle chacun n'aurait qu'un but : se mettre au service des autres. D'après Jésus, notre Eglise est ce lieu ! A l'en croire, ce qui nous caractérise, c'est que nous considérons le service comme un honneur. Pourquoi ? Parce que c'est la plus belle manière de lui ressembler. « Le Fils de l'homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie», a-t-il dit récemment (Mt 20, 25-28). Qui s'élèvera sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé « Ils agissent pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges, des franges très longues. » Les pharisiens, dont ni la ferveur ni la foi ne pouvaient être mises en doute, n'échappaient peut-être pas tous à la tentation de paraître. Le reproche de Jésus doit nous rap-peler une vérité valable pour chacun de nous : dans la vie personnelle comme dans la vie communautaire, l'humilité est la clé du progrès. Celui qui s'élève, c'est-à-dire qui se croit grand par lui-même, on dit de lui à juste titre qu'il est "suffisant" : sa prétendue supériorité devient

inévitablement faiblesse. Ceux qui pratiquent un art le savent: se croire excellent ferme la porte à tout effort, et donc à toute progression.

Fiche biblique panorama

Maître

En un temps où elle était encore en latin, le pape Pie XI avait cependant reconnu que la li turgie est le principal lieu d'enseignement dans l'Église (1 2/12/1935). En effet, la liturgie ne reconnaît qu'un seul Maître, Dieu: le lectionnaire ne contient que des textes de la Bible, c'est le seul livre qu'on vénère, et cela par des acclamations, des lumières, des processions. Prédicateurs et catéchètes ne peuvent annoncer d'autre parole. Toute l’assemblée, y compris les Prédicateurs, est à l'école de ce seul Maître. Jésus n'a pas formé de rabbi pour lui succéder, pas même de vicaire, puisqu'il reste présent à nos assemblées. Mais il a donné son Esprit, pour qu'il assiste tous les intervenants, dans le commentaire et l'actualisation de l'unique Parole de Dieu.

QUELQUES HOMELIES

Pour l'homélie

Au retour de l'exil babylonien, un puissant élan rénovateur permit au peuple juif de redéfinir son identité autour de la Loi et du Temple reconstruit. Les prophètes se raréfiant, ce sont les prêtres qui prennent alors en main les destinées religieuses et nationales d'Israël. Mais, dès le siècle suivant, l'enthousiasme retombe et les abus se multiplient. Tel est le contexte du livre de Malachie. Le passage retenu par la liturgie s'en prend, avec une incroyable violence, aux prêtres qui se montrent infidèles à leur mission. Le prophète leur reproche leur corruption, leur partialité et un enseignement qui scandalise les croyants. La dénonciation prophétique de l'imposture sacerdotale culmine dans cette menace : « Je maudirai vos bénédictions ! » Une religion perverse creuse sa propre tombe.

Le ton de la péricope évangélique est à peine moins virulent. Comme chez Malachie, il est question ici d"une faillite des représentants officiels de l'institution religieuse. Premier grief: les scribes et les pharisiens «disent et ne font pas». D'où ce conseil incisif de Jésus: « Faites ce qu'ils vous disent, mais ne vous réglez pas sur leurs actes ». Deuxième reproche: « Toutes leurs actions, ils les font pour se faire remarquer des hommes ». Ils occupent les premières places dans les dîners et les sièges les plus en vue dans les synagogues. Avant la lettre, scribes et pharisiens se comportent en personnages "médiatiques". Troisième reproche: ils s'attribuent des titres ("maître", "père", "docteur") qui n'appartiennent qu'à Dieu ou au Christ. Ces usurpateurs sont de ceux qui s'élèvent eux-mêmes; voilà pourquoi ils seront abaissés .Cette page d'évangile n'a rien perdu de son actualité. Il est d'ailleurs hautement probable que l'évangéliste, en regroupant des paroles éparses de Jésus, ait voulu stigmatiser la manière peu édifiante dont certains ministres des premières communautés chrétiennes exerçaient leurs fonctions. Le scandale se produit

chaque fois que des personnes mandatées par l'autorité - évêques, prêtres, diacres, catéchistes, animateurs - « lient de pesants fardeaux et les mettent sur les épaules des hommes, alors qu'elles-mêmes se refusent à les remuer du doigt ». Plus que la vanité, c'est le goût du pouvoir, l'ambition et l'autoritarisme qui pervertissent le service ecclésial. Il arrive que les fidèles souffrent de l'orgueil institutionnel que certains clercs confondent avec la responsabilité pastorale. De ce point de vue, ce serait assurément une erreur de banaliser ou d'ignorer ces autres avertissements de jésus: « Ne vous faites pas appeler maître (... ). N'appelez personne sur la terre votre père... Ne vous faites pas non plus appeler docteur (... )». Voilà une triple mise en garde qui revêt toute la précision souhaitable et que l'Eglise ne s'est guère appliquée. C'est dommage. Si les baptisés prenaient vraiment à coeur leur vocation de frères et de soeurs dans le Christ - leur Maître, la Parole vivante de Dieu et le Fils bien-aimé du Père -, les titres de "maître", de " docteur " et de "père" ne devraient pas avoir cours parmi eux. C'est l'esprit de service et non le prestige social qui constitue la marque distinctive du disciple de Jésus.

Vous êtes tous frères! Voilà la parole révolutionnaire de Jésus, une parole qu’il a su mettre en acte, en ne côtoyait pas uniquement ses compatriotes juifs et juives et en ne limitant pas non plus ses relations aux «purs» de sa société. Il est allé vers les non juifs et les pécheurs, vers les marginalisés de son peuple, mais aussi vers les Samaritains, les Cananéens, les Grecs et les Romains car à ses yeux, aux yeux de Dieu, tous les hommes et toutes les femmes sont frères et soeurs, quelles que soient leur race, leur nationalité, leur culture, leur place dans la société et même leur religion – qu’on pense à sa rencontre avec la femme de Samarie. Vous êtes tous frères! Cette parole dite et vécue de Jésus était vraiment révolutionnaire car, même si, dans le Premier Testament, les Prophètes demandaient qu’on soit bon pour l’étranger, l’étranger demeurait toujours l’étranger, le païen et ne devenait jamais un frère. La fréquentation des sociétés dites traditionnelles qui adhèrent à l’animisme nous révèle la même réalité: sont frères ou soeurs, les membres de la même ethnie issue des mêmes ancêtres. Mais Jésus est venu nous dire qu’aux yeux de Dieu qui est l’unique créateur et Père de tous les hommes et de toutes les femmes, nous sommes tous et toutes des frères et des soeurs. Vous êtes tous frères! C‘est le fondement même de la mission.Nous sommes tous frères et soeurs, quelles que soient notre race, notre nationalité, notre culture, notre place dans la société et même notre religion. Comment la vivons-nous donc cette fraternité universelle? Il n’y a pas si longtemps (quelques dizaines d’années), alors que nous étions presque tous des Belges, de pure souche , comme on dit, on pouvait prétendre être ouvert au monde entier sans avoir l’occasion de le vérifier. Mais aujourd’hui, le monde entier est présent sur notre territoire et spécialement dans une ville comme Bruxelles. Nous côtoyons l’autre tous les jours, ce qui nous donne l’occasions de vérifier comment nous sommes prêts à vivre cette

fraternité universelle qui fait partie de la vérité de notre être humain tel que créé par Dieu. Vous êtes tous frères! Cette parole, Jésus l’a non seulement proclamée mais il l’a vécu. Et nous, comment la vivons-nous en cette ère de mondialisation qui fait que tout homme et toute femme devient un proche à aimer comme soi-même? Sommes-nous pour la «ghettoïsation» ou pour la «fraternisation»? Quelles sont nos réactions spontanées face à ceux et celles qui sont «autres»? Est-ce l’«autre» en tant qu’«autre» qu’on voit ou est-ce un frère ou une soeur qu’on côtoie? Suis-je prêt à l’accueillir tel qu’il est et telle qu’elle est dans le respect de son altérité ou ai-je toutes sortes de condition à lui imposer? Jésus nous a dit que nous sommes tous frères et soeurs? Lui sommes-nous vraiment fidèles? Parlons-lui en durant cette célébration!

Pour l’homélie

À l'époque de Jésus, les scribes constituent une aristocratie intellectuelle. Depuis leur jeune enfance ils sont placés auprès d'un maître afin d'apprendre à lire, à écrire et à s'interroger sur les questions religieuses. Après leur formation, ils sont appelés «docteurs de la loi», ou «rabbi» (mon maître) et portent des habits distinctifs avec des franges. Aussi, leur compétence juridique les rend aptes à juger au Sanhédrin, un Conseil de notables chargés de conduire le gouvernement politique et religieux d'Israël. Plusieurs des scribes sont des pharisiens.

Les pharisiens constituent à la fois un parti politique et une tendance religieuse. Ils s'engagent à suivre les règles sur la pureté rituelle, le jeûne, la dîme et les coutumes religieuses. Leur observance «totale» de la loi permet, selon leur croyance, de hâter la venue du Messie pour les libérer de la domination romaine et instaurer la paix. Parfois ils portent sur le front une petite boîte avec un verset de la Bible (phylactère) ou un verset attaché au bras gauche (près du coeur) par une lanière de cuir.

Dans l'évangile de Matthieu, les scribes ne sont pas jugés à cause de leurs connaissances des Écritures. Jamais l'Évangile porte un regard méfiant à l'égard du savoir. Au contraire! Plus on étudie la Bible, plus on est en mesure de poser des bonnes questions et, par le fait même, d'avancer dans le chemin de la foi. À leur tour, les pharisiens ne font pas l'objet de critiques à cause de leur façon de lire et de comprendre les Écritures. Au contraire! Jamais l'Évangile impose une seule vision de Dieu et une seule manière de vivre la foi. Les uns et les autres sont condamnés pour leur piété fausse et creuse. Ils prêchent et imposent des «fardeaux pesants» aux personnes qui les écoutent, mais eux-mêmes ne conforment pas leur vie aux paroles qu'ils proclament. Ils font tout pour être «vus des hommes», soignent leur apparence, exagèrent la longueur des franges des vêtements, élargissent les phylactères, aiment la

première place dans les repas, les premiers sièges dans les synagogues et les salutations sur la place publique. Surtout, ils aiment être appelés des titres honorifiques «docteur» et «maître» par les gens simples du peuple qui se courbent à leur passage. Une vie d'apparence. Une religion d'apparence. L'hypocrisie. Voilà ce qui n'est pas accepté.

À propos des personnes qui disent une chose et qui en vivent une autre, le prophète Malachie s'écrie: «Vous, vous êtes écartés de la voie» et «vous avez violé l'alliance» du Seigneur. Le pire c'est que, dans leur chute, ils en entraînent d'autres. En donnant une mauvaise image de la Parole de Dieu, ils font «trébucher beaucoup d'hommes et de femmes». En se considérant supérieurs à tous, ils nient le principe même de l'Évangile: «Un seul est votre Maître, le Christ, et vous tous, vous êtes frères et soeurs.» Et la voix du prophète de se faire entendre comme en écho: «N'avons-nous pas tous un seul père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi donc sommes-nous hypocrites les uns envers les autres?» Pourquoi donc porter un masque, un déguisement? Pourquoi donc vivre dans l'illusion? Pour tromper qui? Dieu, le prochain, soi-même? En fait, le disciple de Jésus ne souhaitera autre chose que de le servir en toute simplicité.

Ce qui est pris au niveau individuel peut aussi s'appliquer directement au niveau institutionnel, c'est-à-dire à l'Église. N'oublions pas que les scribes et les pharisiens font partie de la hiérarchie religieuse de leur temps, jouent un rôle important dans le Temple, sont des chefs spirituels du judaïsme. En vérité, ils imposent une séparation entre les «purs», eux, et les «impurs», tous les autres. Vanité des vanités, dirait le sage. Avons-nous ces catégories dans nos institutions ecclésiales d'aujourd'hui? Supportons-nous des impositions doctrinaires, des façons de vivre la foi qui nous empêchent de voir notre prochain comme une personne à part entière et compris sa manière de s'approcher de Dieu?

Un seul est votre Père et vous êtes tous, toutes, sans exceptions, sans différence de titres, au même niveau, comme des frères et des soeurs en Jésus Christ.

Jésus avait prévenu ses disciples qu'il était plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. Nous comprenons la surprise des gens qui se posent des questions : "Mais alors, qui peut être sauvé ?" Nous connaissons la réponse de Jésus : "Pour les hommes c'est impossible, mais pas pour Dieu." Aujourd'hui, nous avons écouté l'histoire de Zachée. Cet évangile, nous le connaissons bien mais il importe que nous prenions du temps pour accueillir le message qu'il nous laisse.

Cela se passait à Jéricho. Il y a là une foule nombreuse, surtout des curieux qui se mettent là où Jésus doit passer. Pour eux, c'est l'événement du jour. Et dans cette foule, il y a Zachée le publicain. Dans un pays occupé par une armée étrangère, il fait partie des collaborateurs. Il est chargé d'organiser la collecte des impôts pour un pays qui n'est pas le sien. En tant que chef des publicains, il est tenu pour responsable des actes de violences commis par ses subordonnés. Il avait tout pour se faire détester de ses compatriotes. Aucune chance de salut n’est possible pour cet homme. C’est du moins ce que pensent les gens qui le condamnent.

Or voilà que Zachée cherche à voir qui est Jésus. Mais la foule est tellement importante qu'il n'y parvient pas. Quand on est de petite taille et qu'on est derrière tout le monde, c'est bien difficile, surtout quand il faut affronter l'hostilité de la foule. Ce qu'il faut d'abord voir dans cet évangile c'est que Zachée cherche à voir Jésus. Il n'ose pas espérer le rencontrer car il sait bien que ses activités professionnelles ont fait de lui un exclu. Il pensait trouver son bonheur en s'enrichissant sur le dos des contribuables. Mais cela ne suffit pas à le rendre heureux. Inconsciemment, il aspire à autre chose.

Jésus arrive donc à Jéricho. Il est pressé de toute part par cette foule de curieux. Mais pour lui, un seul homme semble compter. Au milieu de tous ces gens, il ne voit que Zachée, celui-là même que personne ne veut voir. Mais rien ne peut arrêter Jésus. Il est venu chercher et sauver ceux qui vont à leur perte. Même celui qui est tombé très bas peut toujours accueillir le Salut de Dieu. C'est une bonne nouvelle pour les pécheurs que nous sommes. Dieu nous considère tous comme son bien le plus précieux et il ne veut pas nous perdre.

Le message du Christ s'adresse aussi à chacun de nous. Comme pour Zachée, Jésus ne cesse de nous dire : "Aujourd'hui, il me faut demeurer chez toi." Il continue à frapper à notre porte, non pour nous faire des reproches mais pour nous sauver. Avec lui, c'est le Salut de Dieu qui entre dans nos vies. Quand on a rencontré le Christ, plus rien ne peut être comme avant. Zachée qui était si avide d'argent se met à penser aux pauvres et à ceux qu'il a volés. Son regard sur les autres a changé. C’est un regard d’amour, un regard fraternel. Les autres, il craint maintenant de leur avoir fait du tort car il comprend qu’ils sont ses frères. Alors, n'hésitons à accueillir le Seigneur chez nous. Nous pouvons être sauvés et commencer une nouvelle vie, une vie illuminée par ce pardon de Dieu.

Cet évangile nous laisse un message de joie. C'est la joie de Zachée quand il rencontre Jésus et qu'il le reçoit chez lui. C'est la joie d'être deviné et reconnu ; c'est la joie du repas entre amis qui a précédé le pardon. Et c'est surtout la joie de Dieu qui retrouve un fils perdu. Un des mots importants de cet évangile c'est "Aujourd'hui". Le mot "Salut" est toujours lié à "aujourd'hui". Rappelons-nous la nuit

de Noël : "Aujourd'hui, vous est né un Sauveur !" Si nous voulons écouter la parole de Dieu, il nous faut entendre cet aujourd'hui. Ce n'est pas hier ou demain. C'est ici et maintenant que Jésus nous appelle et nous sauve.

Un dernier point : Il y a aussi le regard de la foule sur Zachée et c’est un regard de réprobation, de condamnation. Jésus est désavoué car il est allé loger chez un pécheur. La foule n’accepte pas un tel visage de Dieu. Nous aussi, nous pouvons parfois être comme cette foule. C'est ce qui se passe toujours et encore aujourd'hui. On estime qu'il vaut mieux éviter de fréquenter les "infréquentables". On les enfonce, on ne leur laisse aucune chance.

Tout cela est contraire à l'évangile de ce dimanche. Le vrai Dieu, celui qui Jésus est venu nous révéler, c’est précisément le Dieu de tous les exclus, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou adultes. Son regard rejoint tous ceux qui sont enfermés dans leur péché et leur mauvaise réputation. Que notre regard sur les autres soit comme celui de Jésus, un regard fraternel, un regard plein de bonté qui voit en chacun un frère ou une sœur appelés à la sainteté.

En sortant de l’Eucharistie, nous sommes renvoyés à tous ces gens qui cherchent à voir qui est Jésus. Certains le rencontrent grâce à des témoins d’aujourd’hui, un prêtre, une catéchiste, une personne qui se dévoue pour les autres ; d’autres ont été marqués par un événement fort, un pèlerinage, une équipe d’aumônerie. Pour d’autres, c’est une préparation au mariage ou au baptême ou encore le catéchisme de leurs enfants. Le Seigneur est là au cœur de nos vies et il veut demeurer chez nous. Il nous renvoie auprès de tous ceux qui nous entourent pour les aider à découvrir le salut qui vient de Dieu.

Une fois n’est pas coutume, le message de ce dimanche s’adresse essentiellement aux prêtres ou plus largement à tous ceux qui exercent une autorité dans l’église. Il concerne leur ministère et la manière de l’exercer. Il les appelle à un sérieux examen de conscience ! Mais attention, cet examen ne le faisons pas à leur place, sur leur dos… L’évangile nous dit en effet que Jésus s’adressait « à la foule et à ses disciples » : nous sommes donc tous concernés.

Jésus pointe trois écueils auxquels risquent de se heurter les prêtres, les pasteurs et tous ceux qui sont au service du peuple de Dieu… Le premier les concerne dans leur vie personnelle. « Ils disent » mais ne font pas ce qu’ils disent. Nous nous sentons tous concernés ! Le deuxième écueil est plus dangereux : ces hommes sont responsables de bien transmettre la parole que Dieu leur a confiée pour son peuple. Or ils peuvent falsifier ce message et transmettre non la parole de Dieu mais leur

propre doctrine qu’ils font passer pour celle de Dieu. Jésus met en garde surtout contre ceux « qui lient de pensants fardeaux et en chargent les épaules des gens ». Peut-être qu’à l’audition de ces paroles, des membres de notre communauté se souviennent combien de leurs proches ou eux-mêmes ont été brimés dans leur vie, leur liberté, leurs amours, au nom d’une loi qu’on leur disait de Dieu.

Arrêtons-nous un instant à ce qu’est la loi. Pour le vrai croyant, loin d’être un fardeau pesant, elle est un chemin de liberté. La loi qui dit la volonté de Dieu dit un pressant appel à vivre. Elle nous en indique le chemin : l’amour.Le juif pieux pouvait chanter déjà : « ta parole Seigneur est vérité et ta loi délivrance » et Augustin résumait le message de la loi évangélique : « aime et fais ce que tu veux ». Connaissez-vous Maggy, cette merveilleuse burundaise et sa maison « Shalom » ? Témoin de l’horreur au Rwanda, elle s’est investie au péril de sa propre vie, dans le sauvetage de près de 10 000 enfants huttu et tutsi… et œuvre maintenant pour la réconciliation des anciens ennemis. Son credo : « je crois que Dieu est toujours pour la vie de l’homme ».(*)

Si ce qu’on nous présente comme loi de Dieu nous brime dans notre épanouissement ou nous fait brimer les autres : attention. Le Christ ne nous assure-t-il pas que « son joug est doux et son fardeau léger ». Cette douceur et cette légèreté nous rappellent que notre Dieu ne vient pas pour écraser l’homme mais au contraire pour lui permettre de se mettre debout et d’avancer ! Se mettre debout, avancer, vivre… on est loin du laxisme dont certains accusent Jésus. Mais on est devant un formidable appel à aimer.

Le troisième écueil pour les prêtres et autres responsables c’est… d’utiliser leur ministère pour leur gloire personnelle. Les paroles du Christ sont dures : « Ils étalent leurs insignes religieux, ils recherchent les places d’honneur, les premiers rangs, les salutations et les titres »… On voit cela dans la société civile bien sûr mais… qu’en est-il dans notre église ? Comme disait Jean XXIII : « Il faut secouer la poussière impériale du trône de Pierre » et… d’autres sièges !

Et la fin du message évangélique vaut pour nous tous : l’affirmation essentielle est celle-ci : « vous êtes tous frères ». Depuis les débuts du christianisme, les disciples de Jésus se sont appelés frères et sœurs entre eux. N’est-ce pas le titre que donnent les prédicateurs au début de leurs sermons ? N’est-ce pas la gloire du christianisme d’avoir inspiré le préambule des droits de l’homme : « tous les hommes naissent libres et égaux en droits ».

Bien sûr qu’il y a au service du peuple de Dieu (autre beau nom pour notre assemblée) des enseignants, des papas et des mamans, des dirigeants…

Jésus leur rappelle qu’ils ont des ministères et qu’ils sont non pas plus hauts que les autres, mais au contraire à leur service. Que jamais ces serviteurs – à respecter et suivre quand ils nous disent la parole de Dieu – ne se donnent des titres pour se faire servir ! Nous sommes tous frères et sœurs, tous responsables de notre église.

A la fin du Notre Père, nous disons : à Toi seul appartiennent en propre le règne, la puissance et la gloire. Nous voulons le chanter avec d’autant plus de joie et de foi qu’un jour le Fils de Dieu s’est mis à genoux devant ses disciples afin qu’ils aient part à sa propre gloire : l’AMOUR.

Lundi, jour de la Toussaint, nous entendrons ces paroles de Jésus : « Bienheureux les pauvres, bienheureux les doux… » Ces paroles chantent au cœur de tous les chrétiens. Comment comprendre alors le message virulent de Jésus aujourd’hui ? Une véritable attaque contre les pharisiens. Nous sommes en effet habitués à des paroles de miséricorde, de pardon… à des gestes d’amour : il remet debout la femme adultère, va dîner chez le pécheur Zachée, il accueille le fils prodigue, il assure le paradis au meurtrier sur la croix… Ici, envers les pharisiens il se montre intraitable. Qu’ont-ils donc commis de si affreux pour enrager ainsi Jésus ? Quel est donc leur péché pour qu’il soit aussi insupportable à Dieu ?La grande faute des pharisiens comme des sadducéens enfermés dans leur temple, est justement de s’être pris pour Dieu, d’avoir usurpé sa place, de l’utiliser à leur compte et de l’avoir réduit en servitude pour assurer leurs privilèges, étendre leur influence sur les consciences et asseoir leur pouvoir. N’imaginons pas que tout cela ne soit que de l’histoire ancienne ! Au nom de Dieu en effet, les pharisiens d’hier et d’aujourd’hui définissent pour les autres ce qui est bien et mal, le permis et le défendu, ils imposent leurs lois, prêtent à Dieu leurs idées étroites, ils excluent les plus faibles, les pécheurs et les non juifs… ils jouent les redresseurs de torts et font la morale… Ils se servent de Dieu pour faire avancer leur plan de carrière… ils accumulent les titres et les privilèges. Il est impossible de ne pas les voir, ils se prennent pour des vedettes, ils ont de larges phylactères, des couleurs voyantes et de grosses bagues aux doigts…Comme le disaient déjà les prophètes : voilà le péché que Dieu ne peut supporter !Jésus insiste une fois encore sur l’importance d’être « serviteur » les uns pour les autres. Ce n’est pas pour rien qu’au soir de sa passion il se met dans la position de serviteur pour laver les pieds de ses disciples.« Etre serviteur », ne le prenons pas dans le sens péjoratif : celui qui fait des révérences et des courbettes, encore moins le lèche botte. Le vrai serviteur est celui qui sait prendre ses responsabilités sans prendre la place du maître, il travaille pour le bien de tous, de toute sa communauté. Il suffit de s’imaginer ce que serait notre monde si chacun agissait comme serviteur, un peu comme une grande famille où chacun bénéficie de l’attention des autres.

Un tel monde réaliserait le Royaume de Dieu que les communautés chrétiennes sont appelées à construire au jour le jour.

Le prophète Malachie, dans la première lecture, stigmatisait les comportements des prêtres de son temps qui pervertissaient l'Alliance en accommodant la Loi à leur avan-tage. La radicale nouveauté de Jésus, c’est d’affirmer que Dieu seul est maître de la loi, que lui seul détient l’autorité. Jésus s’indigne au nom de préceptes divins dont les directives sont malmenées par ceux là même qui sont chargés de les enseigner et de les faire respecter. Cela tranche dans un monde où le savoir et la sagesse des maîtres qui avaient précédé étaient primordiaux. Cela tranche également dans notre monde moderne, car Jésus pose une exigence radicale : se séparer de tout attrait pour le pou-voir, des honneurs, des calculs au sein de la vie communautaire.

L'abus d'autorité existe dans les structures d'églises, dans les familles, dans les entre-prises et les organismes sociaux… Jésus propose un autre type d'organisation basée sur la fraternité : « Vous êtes tous frères ! » À partir de là, les relations ne sont plus de domination, mais de simplicité et de service. Jésus affirme l’égalité totale de tous les croyants. L’image du service prend la place centrale ses propos aujourd’hui : «le plus grand parmi vous sera votre serviteur ». Jésus parle bien de service et non d’escla-vage. Mais de qui sommes-nous appelé à être le serviteur. Jésus le précise. Ce n’est pas de Dieu comme le croyaient les pharisiens. Il demande que nous soyons le servi-teur des autres, c'est-à-dire de l’humanité. Ce qui compte, avant tout, c'est l'esprit dans lequel ces services sont remplis. Il n’y a pas d’autre vraie spiritualité que celle qui engage notre être tout entier et qui se vérifie dans la cohérence de ce que nous di-sons et de ce que nos actes disent de nous. Seul l’amour de Dieu, gratuit et incondi-tionnel, sait transformer en cœurs de chair nos cœurs de pierre.

Reconnaissons que Dieu donne du sens à l’humanité, que tous ont droit au bonheur. C’est pour accomplir ce projet que nous sommes embauchés par Dieu comme servi-teurs. Cela peut nous déconcerter, parce que dans notre vie de tous les jours ce sont les leaders et non les serviteurs qui sont valorisés. Pourtant, quel que soit notre posi-tion hiérarchique nous serons d’autant plus conformes à ce que Dieu attend de nous, que nous mettrons constamment au cœur de nos préoccupations les plus petits, les plus faibles, les plus nécessiteux ; que nous serons, comme dit Saint-Paul, avec nos frères « pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons». La grandeur de la personne se mesure à sa capacité d'aimer vraiment et avec simplicité. C'est ainsi que nous vivrons avec Dieu et que nous serons heureux.

Les actes sont plus percutants et plus convaincants que les paroles. Nous ne pouvons annoncer l'Évangile sans en témoigner par nos vies, car nous ne sommes pas des in-termédiaires passifs. Le message doit transformer d'abord le « porte-parole ». Nous devons apprendre à vivre dans la reconnaissance, à mettre Dieu au centre de nos ac-tions.

La communauté chrétienne ne se structure pas par le pouvoir, mais par le service. Il y va de son avenir et de l'authenticité de son rayonnement. Alors, comme dit Paul, nous ne proposons pas seulement l'Évangile, mais nous donnons ce que nous sommes à l'image de Jésus. C'est ce que le monde attend de l'Église.