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Trésors cachés du vieux Lomé

Le tirage de cet ouvrage estlimité à mille exemplaires numérotés de 1à 1000, et centexemplaires hors commerce,numérotés de 1 à C, marqués H.C .L'ensemble constitue l'édition originale.

Exemplaire numéro: 0872

@ Centre Culturel Français / Orstom - Lomé 1991.

ûRSTûMInstitut français de recherchescientifique pour le développementen coopération

Centre ûRSTûM de Lomé

Ministère de la Coopérationet du Développement

Centre Culturel Français de Lomé

Yves MARGUERAT et Lucien ROUX

Trésors cachés du vieux Lomé

L'architecture populaire ancienne de la capitale du Togo

Textes: Yves MARGUERAT (ORSTOM)

Photographies: Lucien ROUX (CCF)Philippe AYRAULT (CCF)Yves MARGUERAT (ORSTOM)Marc PILON (ORSTOM)

Lomé, 1991

Avant-propos

Il me plaît de saluer l'album issu de l'exposition sur les "TRESORS CACHES DU VIEUXLOME", organisée par l'ORSTOM et le Centre Culturel Français à l'initiative de Lucien ROUX et YvesMARGUERAT.

Cette manifestation a connu un large succès auprès du public togolais, pour qui les trésors dela capitale sont chargés d'émotion, de souvenirs, d'une certaine poésie. Elle a aussi séduit un publicinternational qui y a retrouvé une synthèse issue des premiers contacts entre l'Mrique et l'Occident :Portugais, Danois, Afro-Brésiliens, Allemands, Anglais, Français ... Toutes ces cultures, assimilées oujuxtaposées à la culture africaine, ont laissé des traces indélébiles dans le langage, la cuisine, la musique,le théâtre, l'habitat.

C'est à l'architecture populaire de notre capitale que se sont attachés les auteurs del'exposition et de ce livre: des centaines de maisons, construites surtout entre 1920 et 1950, quipossèdent, en plus d'un charme certain, une "personnalité" que l'on ne retrouve pas ailleurs sur notrecôte: frontons, portes, façades, vérandas, souvent décorés de dessins en relief ou en bas-relief, avecparfois des inscriptions en latin, en anglais, en éwé... Tout cela mérite d'être préservé comme desrichesses culturelles irremplaçables, témoins de leur époque.

L'un des objectifs de cette exposition et de cet album était de sensibiliser le public à la nécessitéde la protection et de la valorisation de ce patrimoine national, rejoignant par là la préoccupation dugouvernement togolais : en effet, par la loi du 23 novembre 1990, les dispositions sont maintenantarrêtées pour classer, protéger et aider à restaurer les éléments les plus précieux de notre héritageculturel. La beauté de ces photographies contribuera certainement à cette prise de conscience.

Nous ne saurions terminer sans saluer l'action entreprise par Yves MARGUERAT, notremeilleur spécialiste de Lomé, pour défendre et illustrer l'histoire et le charme de la capitale togolaise.

Nous félicitons aussi les photographes, Philippe AYRAULT, Marc PILON, et Lucien ROUX,directeur du Centre Culturel Français, qui a également assuré, avec Jean-Louis LIERDEMAN,représentant de l'ORSTOM au Togo, l'organisation matérielle de cette exposition et de cette publication.

Voilà donc une réalisation concrète qui nous permet de dire ensemble :

VIVE LA COOPERATION CULTURELLE FRANCO-TOGOLAISE.

Messan Agbéyomé KODJü

Ministre de la Jeunesse,des Sports et de la Culture.

La Mission de Coopération et d'Action culturelle est heureuse d'avoir pu contribuer, parl'intermédiaire du Centre culturel français de Lomé, à cette entreprise originale: l'exposition et l'ouvrageintitulés "Trésors cachés du vieux Lomé".

Ces deux opérations, fruit d'initiatives crOIsees de scientifiques et de photographes(professionnels ou..non), tous amateurs éclairés de la ville, visent à sensibiliser les Togolais, et lesLoméens en particulier sur les beautés cachées de la capitale togolaise, beautés fanées qui sont devenuesdes "chefs-d'oeuvre en péril".

Ces bâtiments, véritable dialogue des cultures africaine, européenne et américano-brésilienne,font la singularité des quartiers du centre-ville. Il est impératif de les préserver: il en est encore temps.

Suzanne FAUCHEUX

Chef de la Mission Française de Coopérationet d'Action culturelle au Togo.

Comme les individus, comme les personnes dotées de raison, de mémoire et de sensibilité, lesnations ne peuvent vivre heureuses dans leur présent -encore moins se projeter dans l'avenir- si elles fonttable rase de leur passé. Le développement n'est pas seulement avancée technique et économique pouraujourd'hui et pour demain. Il est aussi aventure culturelle. Il trouve son ressort dans les âmes, et ilplonge ses racines au plus profond du passé.

Les pays et les peuples d'Afrique ont tous leur histoire, plus souvent conservée dans la mémoiredes hommes que dans les monuments. Mais ceux de la Côte qui, depuis les premières caravelles de Dieu,les "descobridores" de l'infant Henri, ont vu passer au large, parfois s'arrêter tant de navires venus duNord, ont la chance d'avoir dans leurs villes, des édifices, des maisons, qui témoignent de cinq cents ansde contacts et d'histoire commune avec la vieille Europe. Passé souvent douloureux, atroce parfois, carhistoire de la traite, du négoce, passé du colonialisme, mais aussi passé plein de charme, de poésie,d'émotion, car souvenir d'hommes et de femmes qui ont appris à se connaître, à travailler ensemble... às'aimer aussi.

C'est pourquoi je suis très heureux que des chercheurs de l'üRSTOM aient mis leurs talentset leur passion pour le Togo et son histoire au service de la mémoire du Vieux Lomé. C'est pourquoil'ORSTüM, l'Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération, aapporté son concours à l'édition de cet album.

Que la population togolaise, celle de Lomé en particulier, le reçoive comme un hommage renduà un pays et à une ville où l'Institut travaille depuis longtemps, comme un témoignage de ce que larecherche scientifique peut apporter au monde qui l'entoure.

Michel LEVALLOIS

Président du Conseild'Administration de l'üRSTOM.

L'architecture populaire

ancienne à Lomé

Il Ya des trésors cachés à Lomé, des merveilles que l'on regarde tous les jours, et que l'onne voit pas, qu'on laisse se dégrader sans y prêter attention et que nul n'a encore songé àmettre en valeur.Il s'agit d'un patrimoine d'architecture populaire d'une qualité exceptionnelle, que l'on ne sait plusapprécier, et qui en meurt, car les choses, comme les êtres, dépérissent de n'être plus aimées.

On commence enfin à s'intéresser aux constructions publiques anciennes, aux vieuxbâtiments coloniaux, que, il y a peu de temps encore, on laissait détruire sans remords. Mais il y a euaussi, à Lomé, toute une création architecturale par et pour les habitants eux-mêmes, qui fait lasingularité de la ville et la richesse étonnante de ses vieux quartiers. Dans les seules parties antérieuresà 1945 (celles situées à l'intérieur du Boulevard circulaire, ainsi que Hanoukopé, loti en 1928 et 1934),une observation systématique relève environ 400 maisons ayant un minimum d'intérêt: un joli détail,un porche élégant, des proportions heureuses, ou tout cela à la fois ... Il règne ainsi dans ces vieuxquartiers une harmonie de formes et de couleurs -en particulier l'ocre-rose et le sable (1)- que lesdégradations actuelles n'ont pas encore fait disparaître.

Cet habitat populaire de qualité est, bien sûr, le reflet d'une histoire sociale, celle de lasociété citadine des villes de cette partie du Golfe du Bénin, d'Accra à Lagos: une bourgeoisie africainedynamique depuis au moins deux siècles, enrichie par le com:merce et très ouverte aux influencesextérieures, qui incarne sa réussite sociale dans de belles maisons. Chacune se doit donc d'être originale,car elle est la marque de la personnalité de son fondateur. A Lomé, la plus récente de ces villesmarchandes (née seulement en 1880, pour tourner les douanes anglaises de la Gold Coast), ces grandsnotables, originaires des côtes voisines (2), se devaient de marquer spectaculairement leur réussite, quiest celle de la cité elle-même. De plus, Lomé est la seule ville de la côte où viennent confluer troistraditions architecturales bien différentes, à l'histoire fort singulière que l'on doit expliquer ici.

La première, chronologiquement, et la moins importante n'est qu'une transposition del'architecture coloniale européenne, avec de larges vérandas de bois ouvragé, belles demeures qui étaienten fait le plus souvent louées comme logement à des commerçants européens. On voit, sur les photos

(1) Alors qu'Accra, par exemple, pratique beaucoup les bleus, les verts, les rouges... ; chaque ville a ses couleurs spécifiques.

(2) Anlo venus de l'ouest (Keta, Denu...), qui fuyaient la colonisation de l'Angleterre mais non sa civilisation, et Mina (au sens très large)et Nago venus de l'est, des vieilles cités marchandes d'Aného, Agoué, Agbodrafo, qui arrivèrent surtout un peu plus tard, quand la capitaledu Togo fut transférée d'Aného à Lomé, en 1897. Sur les 60 propriétaires-fondateurs des maisons ici présentées, 59 ont été identifiés: 32Mina dont 19 commerçants, 8 fonctionnaires et 5 artisans, 16 Anlo (14 commerçants), 5 Nago -on en trouvera la définition plus loin- dont3 artisans, et 6 autres (Ewé de l'intérieur, Adja, Akposso), à égalité fonctionnaires et commerçants.

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d'époque, ces constructions à étage dominer une mer de toits de paille (la ville est encore pour l'essentielbâtie de cases rurales, mais avec des pentes plus fortes que de nos jours). Il n'en subsiste que deux(3),celles de Timothy Anthony et de Felicio de 8ouza, ainsi que quelques bâtiments plus sobres, quiconservent la majesté des grandes maisons d'Aného et d'Agoué, dont leurs fondateurs sont d'ailleursoriginaires.

Ce sont là les réalisations de certains des personnages les plus marquants de l'histoire deLomé, ces commerçants enrichis, qui couvrirent de vastes plantations de cocotiers les alentours de la ville-ils aimaient à se dire "planteurs"-, où ils avaient aussi construit de grandes maisons de week-end d'unearchitecture plus simple. L'occupation française en fit, à partir de 1922, les membres du "conseil desnotables", une institution. consultative très originale, qui consacrait la réussite sociale de cettebourgeoisie côtière fondatrice de la ville.

Le second modèle loméen, qui s'impose après la première guerre mondiale, et que l'onappelait alors le "style Porto-Novo", est dérivé du baroque portugais du Brésil. En effet, à partir de 1835,quelques milliers d'esclaves libérés dans la région de Bahia ont commencé à être rapatriés en Mrique,à Lagos et à Porto-Novo en particulier, car beaucoup étaient d'origine yoruba. Certains devinrent deriches marchands; d'autres restèrent artisans (4): maçons, menuisiers, décorateurs... L'argent des unset le savoir-faire des autres ornèrent ainsi Lagos et Porto-Novo de constructions superbes, en particulierde somptueuses mosquées baroques, bien surprenantes pour qui ignore cette partie de l'histoireafricaine.

Commerçants et artisans, au cours du XIXème siècle, glissèrent le long de la côte versl'ouest: Ouidah, Grand-Popo, Agoué, Aného (5), en épurant progressivement les formes, de plus en plussimples, et surtout les décorations de stuc, devenues très discrètes.

A Lomé, certaines de ces maisons ont gardé une allure encore très portugaise, avec leurscourbes et contre-courbes pleines de fantaisie et de gaieté, mais d'un plan en général fort simple, tirant

(3) Bien conservées. Les maisons d'Octaviano Olympio, rue du Grand-marché, ou de Patrick Seddoh,rue de la Gare, ont été trop défiguréespour apparaître dans cet album.

(4) En particulier les "Nago", restés musulmans malgré une forte imprégnation culturelle portugaise, qui peuplent surtout le quartier"Anagokomé". Ils ont joué un rôle important dans la construction de toutes ces villes côtières.

(5) Villes où la dégradation du patrimoine bâti est beaucoup plus grave qu'à Lomé.

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Actuelle rue Foch

Maison Seddoh

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Panorama de Lomé, du haut

Rue du Grand-marché

de la cathédrale en 1905

Actuelle avenue de la Libération

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sur le carré, avec parfois une abside ou une aile en angle droit.

La dernière source extérieure de l'architecture loméenne, c'est l'héritage du style néo­classique anglais, qui a connu un grand épanouissement au début du XXème siècle dans l'actuel Ghana,et qu'appréciaient surtout les familles qui en sont originaires. On n'y retrouve plus les raffinementsdécoratifs caractéristiques du style baroque; c'est la forme même des constructions qui s'anime, quis'articule en des jeux de volumes complexes, dont les toitures se recoupent en angles droits successifs.On orne volontiers les façades de colonnes ( systématiquement ioniques en Gold Coast, plus modestesà Lomé) et les balcons ou les acrotères de balustrades en colonnettes, très typiques de l'époque: un artplutôt de force et de majesté, mais non sans humour lui aussi (6).

A vrai dire, la coupure entre les deux styles ne pouvait être totale, car c'était, selon toutevraisemblance, les mêmes artisans, les mêmes maîtres d'oeuvre qui en assuraient la construction: ilsne pouvaient oublier leurs acquis, mais se laissaient facilement influencer par des trouvailles nouvellesqui leur plaisaient.

Se développe donc aussi une architecture éclectique, "une synthèse loméenne", qui se libèredes modèles pour faire éclater son inventivité. Riches ou modestes, vieux citadins côtiers ou nouvellesfamilles issues de l'intérieur et promues grâce à la scolarisation (7) vont couvrir Lomé de ces charmantesmaisons, aux murs de briques assez épais pour maintenir la fraîcheur, avec des contreforts saillants quirythment les façades claires par leurs couleurs plus vives (ocre, bois de rose), avec des volets en bois auxtons pastel (bleu-ciel ou gris), un toit de tôles à deux pentes et pignon -parfois joliment décoré, parfoissimplement en marches d'escalier- ou à quatre pentes, ornées quelques fois de mansardes... Un murencercle la parcelle qu'un porche, monumental ou fantaisiste, ouvre sur la rue, souvent par une belleporte dont la marqueterie de bois fait jouer les carrés ou les losanges...

L'entre-deux-guerre est donc une époque de grande activité pour la construction populaireloméenne, comme l'indiquent les dates (8) inscrites sur les frontons ou sur les porches (il en reste une

(6) On le retrouve également après la seconde guerre mondiale (à l'in:litation des modèles ruraux ghanéens) dans les campagnes quis'enrichissaient alors des hauts cours du café et du cacao: le long de la route de Kpalimé à Atakpamé, en particulier.

(7) Aucun de ces nouveaux venus n'a, dans notre échantillon, construit avant 1935. Les gens du reste du pays viendront plus tard, aprèsla seconde guerre mondiale.

(8) Cette pratique de dater les bâtiments est, là encore, une particularité de Lomé, qu'on ne retrouve guère à Aného, Ouidah ou Cotonou.

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trentaine, dont les années médianes sont 1936-37; la tradition s'en perd après 1950). C'est alors que lesclôtures végétales ou bricolées avec des matériaux de récupération (dont se plaignaient les premiersadministrateurs coloniaux) sont remplacées par des murs de briques, à l'instar des concessionscommerciales et des domaines religieux de l'époque allemande. Les porches,jusqu'alors assez stéréotypés,se débrident en une multitude de formes originales, tantôt exubérantes, tantôt solennelles, parfoissubmergées de fleurs de bougainvillée...Cet art de bâtir tout de gaieté, d'humour, d'élégance, estaujourd'hui une délectation pour qui sait voir et apprécier.

Assez paradoxalement, la crise économique des années 1930, très violente dans une ville quivivait toute du commerce international, coïncide avec l'apogée de la construction, en qualité comme enquantité, ainsi qu'en témoigne un rapport du mois de mai 1933, qui signale que: {{il existe actuellement53 bâtiments en cours de construction, contre 4 ou 5 en temps normal. Ces travaux occuperaient environ500 manoeuvres" (9). Faute de pouvoir continuer à investir dans le commerce ou les plantations, on sereplie sur la construction (10), dont la valeur symbolique se développe, au point que, de nos jours -c'estlà l'une des grandes originalités sociales de la ville de Lomé-, il y a une assimilation très forte entrel'homme et sa maison, son "chez", l'oeuvre de sa vie, qu'il lègue ensuite comme héritage intangible à seshéritiers.

Après la seconde guerre mondiale, où Lomé prend son essor, un style plus homogènes'impose aux maisons de qualité: abside latérale semi-circulaire (alors qu'on la préférait à pans coupés),jeux de volumes et de formes de béton brut typiques des années 1950, à la Auguste Perret...

Ce style restera le modèle loméenjusqu'aux années 1960-1970, où intervient une brutalemutation dans l'art de bâtir: la brique disparaît, remplacée dans une proportion écrasante par leparpaing de ciment. La cause première en est sans doute la disparition -par leur lotissement pour uneville en pleine expansion spatiale- des vastes cocoteraies qui cernaient la ville ancienne, dont les sous­produits offraient aux briqueteries de Tokoin un combustible quasiment gratuit: cuites au mazout, lesbriques deviennent beaucoup trop chères. Les maçons ont sans doute apprécié l'économie de travail quepermet le grand parpaing, et le snobisme de la modernité a certainement aussi joué son rôle dans cettemutation technique d'une exceptionnelle rapidité.

(9) Rapport général de l'inspecteur des Colonies V. Cazaux (Archives Nationales de France, Section Outre-Mer, dossier Togo, Aff. Pol. 621).

(10) Parmi les dates de construction obtenues par nos enquêtes, 16 s'échelonnent entre 1920 et 1933, 22 entre 1935 et la seconde guerremondiale (dont 13 de 1935 à 1937). Une demi-douzaine d'autres sont des "années 1930" sans précision.

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Depuis, les constructions ordinaires ont tendance à aligner leurs mornes "maisons­wagons", dont il est même rare qu'un crépi veuille bien cacher la triste grisaille. Par contre, les villasprestigieuses recherchent (paraît-il à la suite de modèles brésiliens contemporains) les formes les pluscompliquées possibles, les angles arrondis, les colonnes en demi-lune... :un luxe ostentatoire bien éloignéde la sobre élégance des réalisations d'autrefois. Mais c'est là affaire de goût personnel: l'avenir jugera.

Ces vieilles demeures, majestueuses ou modestes, sont encore au coeur de la vie: le centre­ville de Lomé n'est pas un musée en plein air. A part quelques exceptions, comme la maison maintenantlouée par l'administration municipale ou celle de la LONATO, elles sont pour la plupart encore habitéespar les descendants de leur fondateur: elles gardent leur rôle fondamental de point de ralliement, decoeur visible d'une famille. De cette vie qui les baigne, témoignent sur les photos le linge qui sèche, lesétals de revendeuses, les autos qui passent, et les fils électriques, ces obsédants fils électriques qui strientpartout le ciel de la ville dès qu'on lève le nez... Ce que montrent ces photos, ce ne sont pas des épuresd'architectures: ce sont les maisons des hommes, et c'est ainsi qu'il faut les aimer.

On ne saurait cependant admettre sans révolte la lente dégradation du patrimoine héritédes vieux Loméens et, à terme, son remplacementpar des bâtisses banales, interchangeables, sans grâce,sans vie, sans âme (sans gains de confort non plus).

L'indifférence surtout, la pauvreté parfois, encore plus les blocages nés fréquemment del'héritage en indivision (s'il faut mettre d'accord trente personnes pour planter un clou, on ne planterajamais le clou) font qu'aujourd'hui ces merveilles se délabrent, et rapidement: en un an d'observation,on a vu ici un porche être détruit, là une porte en marqueterie remplacée par un bête portail métallique,ailleurs des mansardes supprimées, et même certaines maisons rasées... Tel toit laisse passer la pluie;tel autre, éventré, ne protège plus rien; telle belle boiserie est secrètement dévorée par les termites, oubien ce sont les motifs en stuc qui s'effritent petit-à-petit; de-ci de-là, des constructions parasitesdévorent l'oeuvre vive... Ce n'est pas seulement certains bâtiments qui sont en péril, c'est surtout unensemble, une harmonie de formes et de couleurs, qui est menacée.

Il faut agir, et vite: tout retard dans la restauration se traduira par des progrès dans ledélabrement, donc par des coûts de plus en plus élevés.

De cette nécessité d'une intervention de sauvegarde, les pouvoirs publics togolais sont bienconscients, qui viennent de promulguer la loi du 23 novembre 1990 sur la protection du patrimoinenational. Mais celle-ci restera lettre morte si elle ne rencontre pas l'adhésion de l'opinion publique, si tousles Loméens ne prennent pas, eux aussi, conscience de la valeur de leurs trésors, s'ils ne se mobilisent

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pas, chacun et tous ensemble, pour maintenir cet héritage de beauté et d'authenticité -aussi vital que lepain quotidien- et pour le léguer intact, revivifié, à l'avenir.

Cet album se veut l'un des éléments de cette nécessaire prise de conscience de tous: àadmirer ces photos, à se délecter de leur beauté, de leur diversité, puisse chacun des lecteurs se laissergagner à son tour par la grâce du vieux Lomé, s'en remplir de joie l'oeil et le coeur. Puisse-t-ill'aimer, etse mobiliser pour le défendre.

Yves MARGUERAT

NIGERIA

LAGOS

(yoruba)

COTONOU

BENIN

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autres villes citéesdans le texte

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1

Les premières grandes maisons

A l'époque allemande, Lomé, devenue capitale du Togo en 1897 et principal centreéconomique avec l'ouverture du wharf (1904), s'enrichit et se développe rapidement (2000 habitantsen 1896, 7000 en 1913). L'administration, les firmes commerciales, les missions construisent debelles bâtisses coloniales, caractérisées par la vaste galerie qui ceinture toujours l'étage, afin d'enentretenir la fraîcheur.

La ville populaire reste une agglomération de cases paysannes, mais les plus richesparmi les commerçants africains commencent à bâtir de véritables maisons, pour eux mêmes oupour les louer au personnel des compagnies européennes. Aucun style ne s'impose alors vraimentà cette poignée de premières grandes maisons du centre-ville, hormis celles qui imitent lesréalisations coloniales, avec leurs vérandas de bois ouvragé (vraisemblablement importéespréfabriquées d'Allemagne).

Maison de Théophile Amegbo TAMAKLOE (1)

12, rue GalliéniAGBADAHONOU

vers 1910?

23

MaIson de Timothy Agbétsiafa ANTHONY (2)23, rue du Grand-marchéAGBADAHONOUantérieure à 1905

25

Zl

3J

31

33

Maison de Felicio de SOUZA (3)3, rue du Maréchal-FochAGBADAHONOU1912?

34

38

Maison d'Epiphanio OLYMPIO (4 )13, rue du Lieutenant-ThomsonAGRADAHONOU1917

Maison d' Augustino de SOUZA (5)8, rue de l'Eglise

ASSIGANME1906?

41

II

Fantaisie du baroque

Entre les deux guerres mondiales, Lomé atteint une quinzaine de milliers d'habitantset couvre à peu près l'espace compris à l'intérieur du boulevard circulaire, avec les nouveauxquartiers d'Aguiarkomé, Abobokomé, Adoboukomé, Wetrivikondji..., et, plus au nord, lelotissement d'Hanoukopé (le seul créé par l'Administration, en 1928 et 1934, pour ses cadresmoyens).

Le style baroque, dit à l'époque "Porto-Novo", y domine, en particulier chez lesfamilles "mina", originaires d'Aného, d'Agoué, de Porto-Seguro (Agbodrafo). Modestes ouimposantes, les maisons rivalisent de fantaisie et de gaieté, dans les formes comme dans lesdétails.

44

Maison de Moses AMADOU (6)19, rue Jeanne-d'Arc

ANAGOKOME1930?

Maison de Samuel ARO-GABA (7)li, rue de BèAGUIARKOME1936

46

41

Maison de Samuel A. JIBIDAR (8)1, rue Jean-BartABüBüKüME1940

Maison de F. Kwakou KOUETE (9)6, passage Théodore-Assah

ABOBOKOME1925 (étage 1935)

Maison de Narcizio d'ALMEIDA (10)4, rue des HaoussaFREAU-JARDIN1925

..

51

-------

53

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Maison de Gervais F. AMOUSSOU (ll)31, rue des Cavaliers

HANOUKOPE1937

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51

f15

Maison de Josiah Kodjo SANVEE (12)6, avenue de la LibérationFREAU-JARDIN1930

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51

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Majesté du néo-classique

L'autre héritage qui marque Lomé dans les années 1920-1930, c'est celui du style néo­classique anglais dominant en Gold Coast, particulièrement apprécié des familles "anlo" qui enproviennent. Tôt venues à Lomé, celles-ci en peuplent plutôt le centre, mais sans qu'on puissedistinguer des quartiers homogènes.

Sobres ou chargées, ornées de colonnades et de balustrades (vraies ou fausses), lesmaisons classiques respirent une calme harmonie, une majesté exempte de sécheresse.

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1

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Bâtiment commercial de Moïse Adjévi LASSEY (13)40, rue Aniko-Pallako

KOKETIME1924

Maison de Théodore ASSAR (14)14, rue des EcolesASSIGANME1928

61

Œ

Maison d'Ayivi d'ALMEIDA (15)7, rue de Champagne

AGUIARKOME1937?

Maison de Michel SEGLA (16)8, avenue de la Nouvelle-MarcheWETRIVIKONDJI1937

71

IV

La synthèse loméenne

Les formes ne restent pas du tout cloisonnées: maîtres d'oeuvre et bâtisseurs saventemprunter aux deux styles pour donner une image spécifique aux maisons de Lomé, dontcependant chacune garde son originalité.

74

Maison de Michel Amouzouvi DORKENOO (17)6, rue de FranceADOBOUKOME

1935

71

Maison de Clément Latévi LAWSON (18)15, rue de ChampagneAGUIARKOMEfin des années 1930 ?

~.

Maison de Richard NUTASSEY (ID)47, avenue Maman-N'danida

KOIŒTIME1931

Maison de Léopold Ayitévi CREPPY (20)57, Boulevard circulaireNYEKONAKPOE1932

81

Maison de Têko MENSAH-ZUKONG (21.)21, rue de Marseille

AGUIARKOME1ffi7

83

Mosquée construite par la famille de Youssoufou BALOGOUN (22)9, rue du Sous-lieutenant-GuillemardANAGOKOME1940

v

Le style des années 1950

Après la seconde guerre mondiale, la population de Lomé explose (30 000 habitants en1950, 80000 en 1960) et la ville déborde le boulevard circulaire de tous côtés, en particulier au nord­ouest, avec le riche quartier qui se constitue sur la cocoteraie du vieil Olympio ("OctavianoNétimé"), où se concentrent les belles maisons de l'époque.

Un nouveau style est apparu, caractérisé par ses absides en demi-cercle, bien que lesinfluences d'Accra subsistent, en particulier les toits à pignon en décrochement (ainsi àl'immeuble de la LONATO), alors très fréquents en milieu urbain comme en milieu rural.

Maison de Gilbert FIAWOO (23)15, rue Bugeaud

FREAU-JARDIN1950

Maison actuellement fermée. (24)Serait l'oeuvre de la famille BAETA35, rue Anippah-DossouOCTAVIANO NETIME1950

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1.

Maison de Koudjega GOEH-AKUE (25)15, rue Kwassi-Bruce

HANOUKOPE1958

91

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Bâtiment servant de siège à la Loterie Nationale du Togo (26)45, Boulevard circulaireOCTAVIANO-NETIMEEntre 1950 et 1955

VI

Face à la rue : les frontons décorés

Entrons maintenant dans quelques détails de ces styles, à la fois si divers et SI

semblables.

L'un des éléments les plus frappants de beaucoup de ces maisons est la présence defrontons superbes, très baroques ou très classiques, qui dominent les rues du haut de leurfantaisie.

Maison de Kossivi KüMLA-KATARIA (27)8, rue Amoutchou

AGUIARKOME1937

Maison et atelier de Paul GBADOE (28)43, Boulevard circulaireNYEKONAKPOE1928

Maison d'Akakpossa BAMEZON (29)9, rue des Cavaliers

HANOUKOPE1006

Maison de Lucas Koko SENAYA (30)8, rue de ChampagneAGUIARKOME1940

100

101

Maison de Kpanou GBEDEY (31)27, rue Georges-Mensah

HANOUKOPE1ffi2

Maison d'Albert Charles WOOD (32)26, rue Notre-Dame-des-Apôtres

BENIGLATO1943

1(13

VII

Diversité des motifs décoratifs

Caractéristiques des décors baroques, plus rares mais non moins significatifs dans lesréalisations néo-classiques, une foule de détails ornent les murs de Lomé, en particulier le hautdes pilastres ou des angles (sans atteindre cependant à la profusion ornementale que l'on trouve àOuidah ou à Porto..:Novo). C'est une bien agréable découverte que de les recenser.

100

Maison de Christian Eklu AGBOMSON (33)12, rue de Champagne

AGUIARKOME1919?

1(J7

Maison de Bakari SEIDOU (34)29, avenue de la LibérationANAGOKOMEEpoque allemande ou années 1920

Maison de Matheo A. KOKOU (35)10, rue de Belgique

KOKETIME1918

IX)

Maison d'Alfred Kodjovia (36)AMEKUGEE23, rue du Chemin-de-ferKüKETIMEvers 1927

Bâtiment qui aurait appartenu à Mme APEDûME881 (37)23, avenue Maman-N'Danida

KûKETIMEAnnées 1930 ?

111

112

Maison de Samuel Aristo SIZA (38)32, rue BrazzaADOBOUKOME1939

113

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114

Bâtiment construit par Augustino deSOUZA(39)19, Avenue du 24-JanvierFREAU-JARDIN1937

Maison d'Adjé Kwakou MENSAH (40)54, rue des Kokéti (ex-Maroud

ASSIGANME1937?

115

VIII

Les portes en marqueterie de bois

Aujourd'hui supplantées par les portails métalliques, les portes de bois du vieuxLomé témoignent encore du savoir-faire qu'avaient alors les artisans de la ville. Cet élémentutilitaire, assez conventionnel dans ses formes (avec fréquemment un portillon qui permettait decontrôler les entrées nocturnes), pouvait donc lui aussi exprimer l'inventivité des bâtisseursloméens.

118

Maison de RaphaëlKokou AMEDZOGBE (41)

6, rue Saint-RaphaëlWETRIVIKONDJI

1009

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Maison de J. Lumo ANTHONY (42)25, rue du MonoFREAU-JARDIN1%9

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121

Maison de Gabriel Yawo KPEGLO (43)17, rue de Paris

ADOBOUKOME1ffi8

122

Maison de Michel MEBOUNOU (44)8, rue Saint-RaphaëlWETRIVIKONDJIVers 1940

Maison de Michel AGBOANOU (45)19, rue de la SommeWETRIVIKONDJI

1950

123

IX

La grande valse des porches

C'est par centaines que se comptent encore les porches qui ouvrent sur la rue lesmaisons de Lomé. Très modestes ou très ornés, pompeux ou joyeux, souvent porteurs d'une devisereligieuse, d'un proverbe ou d'une date (qui marque ce grand jour qu'a été l'ouverture de lamaison), ils sont un élément majeur du spectacle des rues. Un art qui a duré un demi-siècle -de lafin de l'époque allemande à l'Indépendance- avant de disparaître dans l'indifférence générale.

126

Maison de Doéti DOEGAN (46)32, rue du Grand-marché

ASSIGANMEVers 1917

127

Maison (abandonnée) de José Y. SOUZEY (47)16, avenue Maman-N'DanidaADOBOUKOME19'Xl

1213

Maison de FoUy TEXSON (48)li, rue de la SommeWETRIVIKONDJI

ID18

129

Maison d'Aloïsius MAWOUSSI (49)3, rue de ChampagneAGUIARKOME1918?

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Maison de Louis Sadissou BRYM (50)8, rue Nandji

FREAU -JARDIN1930

131

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132

Maison de Modesto SANTO (51)21, rue Jeanne-d'ArcANAGOKOMEAnnées 1925 ?

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Maison d'Amegbo LODONOU (52)3, rue Georges-Mensah

HANOUKOPE1ffi5

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134

Maison de Messan MATTHIA (53)5, rue d'AnéhoAGUIARKOME1931

Maison de Koffi Alowoanou GBADAGO (54)46, rue du Chemin-de-fer

KOKETIME1929

135

Maison de Nicolas Messissan FOLLY (55)67, rue GnemegnahADOBOUKOMEill30

Maison de Messan LOCOH (56)14, rue des Manguiers

HANOUKOPEffi35

137

Maison d'Albert DOR (57)14, rue de FranceADOBOUKOME1939

138

x

Demeures en péril

Hélas, tout ce patrimoine de l'architecture populaire loméenne d'autrefois est endanger. Puissent les images qui vont suivre donner au lecteur l'envie de contribuer à réveillertoutes ces beautés endormies.

142

Maison de Vince AYIVI (58)2, rue Timothy-Agbétsiafa-Anthony

ADüBüUKüME19'2A

143

Maison de Koffi QUASHIE (59)45, rue du Chemin-de-ferKüKETIME1928

144

145

Palais de Jacob AbIam Dadjin ADJALLE (60)en face du marchéAMOUTIVE1921

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141

Maison de Madame Kokui MATHA, née AGBESSI (61)32, rue Kouassi-BruceHANOUKOPEVers 1930

148

Commentaires

Chapitre 1

1 - (p.23) - Maison de Théophile Amegbo TAMAKLOE (1860-1943)*, l'un des plus anciens et des plusimportants commerçants de Lomé, propriétaire de plantations (à Lomé et à Kpalimé)... A l'époque française, chefde quartier et membre du conseil des notables (souvent comme président ou vice-président) de 1922 à sa mort.

Epoque allemande (vers 1910 ?) - Bâtiment original, avec son plan carré flanqué de quatre tours égalementcarrées, mais qui n'a été suivi d'aucune imitation. Louée à des compagnies commerciales européennes (par exempleLecomte à l'époque française).

2 - (pp.24 à 33) - Maison de Timothy Agbetsiafa ANTHONY (1860-1937), grand commerçant, planteur,propriétaire foncier, chef de quartier, membre du conseil des notables de 1925 à 1931, puis de 1935 à sa mort...

Epoque allemande (avant 1905) - Bâtiment de type colonial, avec vérandas de bois sur les façadesextérieure et intérieure. Le style du balcon (bavarois, semble-t-il) et le fait que ses piliers soient du même dessin queceux de la galerie du palais des gouverneurs font penser à une origine allemande des boiseries, qui auraient étéimportées préfabriquées, selon une pratique mentionnée dans les documents de l'époque.

Les moulures du plafond du salon (pp.30-31) sont, sauferreur, uniques à Lomé.Dans les années 1930, on ajouta une aile du côté ouest, entièrement fermée de volets de bois, quiy maintiennent

une agréable fraîcheur (pp.32-33). C'est probablement là l'oeuvre d'artisans togolais.La maison a été longtemps louée comme logement à des commerçants allemands (Oloff), puis français (Curtat),

et récupéré par la famille Anthony après la seconde guerre mondiale.

3 - (pp.34 à 37) - Maison de Felicio Kokou de SOUZA (1870-1961), surnommé "Kokouvidokita" car il avait étéinfirmier à l'époque allemande. Grand commerçant et planteur, chef de quartier, notable très populaire(constamment réélu, jusqu'à la suppression du conseil, en 1944 ; il en avait été le premier président élu). Titulairede nombreuses décorations françaises (Légion d'honneur, Mérite agricole, etc...).

Epoque allemande (1912 ?) - Maison de type européen, mais moins colonial qu'inspiré des stationsthermales ou balnéaires de la fin du XIXè siècle.

Louée au moins à l'époque française: siège de la Chambre de commerce du Togo dans les années 1930.Aujourd'hui partie arrière de l'Hôtel du Golfe (aménagée en chambres à coucher).

4· (pp.38-40) •Maison familiale d'Epiphanio OLYMPIO (1873-1968), frère cadet du grand notable OctavianoOLYMPIO (1859-1940) et père du futur président Sylvanus (1902-1963), commerçant et planteur.

1917 (selon la tradition familiale) - Grande maison de plan très simple mais flanqué d'une tourellehexagonale au milieu de la façade principale, qui rappelle plus l'architecture afro-brésilienne d'Aného et d'Agoué(d'où vient la famille) que celle de Gold Coast, bien que la maison ait été construite pendant l'occupation anglaise.

* Si les dates de décès sont sûres, celles des naissances sont beaucoup moins vérifiables.

lm

5 - (p. 41) - Maison d'Augustino de SOUZA (1887-1968), dit "Gazozo", cousin germain de Félicio, comme luipetit-fils du fameux "Chacha" de Ouidah. Ses activités multiples en faisaient sans doute l'homme le plus richede la ville (capable ainsi, en 1924, de remporter les enchères pour les 170 hectares de la future "cocoteraie deSouza".. .), et l'un des plus illustres. Chef de quartier, membre du conseil des notables des origines à la fin, puisprésident à vie du parti CUT. Il meurt l'avant-veille de l'Indépendance du Togo, pour laquelle il avait tant lutté.

Epoque allemande (1906 ?) - Bâtisse simple, mais majestueuse, avec ses minces pilastres. (Remarquer ledouble-toit, assurant une bonne fraîcheur à l'étage). Probablement louée à l'époque coloniale (A. de Souza avait samaison personnelle une rue plus au nord).

Chapitre II

6 - (p,45) -Maison de Moses AMADOU (1862-1960), menuisier et charpentier, qui l'a construite pour lui-même.Années 1930 ( ?) - Maison modeste, mais d'un grand charme. Fronton typiquement baroque, avec ses boules

et ses contre-courbes.

7 - (pp.46-47) - Maison de Samuel AHO-GABA (1885-1963), receveur des P.T.T.1936 - Façade d'allure très brésilienne, avec son fronton et sa pergola de ciment.

s - (p,4S) - Maison de Samuel A. JIBIDAR (1901-1973), instituteur1940 -Au fond d'une cour, un fronton ondulé et polychrome (blanc et jaune vif) que l'on croirait du Portugal.

9 - (p.49) - Maison de Franz Kwakou KOUETE (1862-1940), menuisier.1925, étage: 1935 - Charmante maisonnette, perchée sur son unique pilier au fond d'une cour noyée de

feuillages et de fleurs.

10 - (pp.50-52) - Maison de Narcizio d'ALMEIDA (1870-1954), agent de commerce à la G.B. Ollivant.1925 - Avec sa façade dissymétrique, toute rose, l'une des maisons les plus attachantes de la ville.

11- (pp.53-55) - Maison de Gervais F. AMOUSSOU (1895-1985), géomètre, puis infirmier d'Etat.1937 -Dans le lotissement de Hanoukopé, plus du tiers des maisons ont encore un intérêt architectural. Celle­

ci est l'une des plus fantaisistes, bien mise en valeur par un jardin luxuriant.

151

12 - (pp.56-62) - Maison de Josiah Kodjo SANVEE (1894-1978), employé de commerce à la V.A.C., membredu conseil des notables de 1935 à 1944.

1930 - L'une des plus belles demeures de Lomé, originale et harmonieuse, située sur l'un des axes les plusfréquentés (l'avenue de la Libération, à côté de la grande poste), et que pourtant bien peu de gens remarquent.

Chapitre III

13 - (pp.63-65) - Bâtiment commercial de Moïse Adjévi LASSEY(1897-1980), agent de commerce dans lesfirmes Walkden et V.A.C.

1924 - Oeuvre d'un commerçant d'origine mina, mais qui avait longtemps travaillé en Gold Coast. Façadetypiquement anglaise, ici directement inspirée de celle de l'hôpital Korle-Bu d'Accra (construit en 1922-23).

Bâtiment à l'origine loué aux firmes anglaises Walkden et Kingsway (qui lui a laissé son nom populaire), puis,après la seconde guerre mondiale, à la pharmacie Lome, première officine privée du Togo. Après l'Indépendance,centre culturel britannique. Aujourd'hui loué à de petites sociétés commerciales.

14 - (pp.68-68) - Maison de Théodore ASSAR ( ? -1928), grand commerçant et propriétaire terrien (l'un despremiers, lors de la naissance de la ville), membre du premier conseil des notables (où son fils lui succèderaultérieurement).

La maison porte le nom du village d'Ezimé, près d'Atakpamé, où il avait longtemps travaillé comme acheteurde café et de cacao pour les compagnies d'exportation.

1928 - Pureté et noble harmonie de cette façade, très représentative du style néo-classique (abside arrondie,colonnade en acrotère cachant la toiture.. .). Aujourd'hui complètement masquée par les immeubles commerciauxqui entourent le grand-marché.

15- (p.69) - Maison d'Ayivi A. d'ALMEIDA (1874-1949), instituteur puis économe du premier collège de Lomé(futur lycée Bonnecarrère, actuelle ENA).

1937 ( ? ) -Maison d'un Mina apriori sans rapport avec l'infZuenceanglaise. Est-ce sa formation d'enseignantqui lui a fait préférer ce pur style classique ?

16 - (pp.70-7l) - Maison de Michel SEGLA (1893-1953), comptable et gérant à la CFAü.1937 - Cette demeure imposante et raffinée était menacée d'abandon. Elle est, depuis 1988, louée par la

municipalité de Lomé, pour en faire la mairie annexe du 1er arrondissement.

152

Chapitre IV

17 - (pp.75-77). Maison de Michel Amouzouvi DORKENOO(1896-1956), qui n'était pas, à l'origine, membrede la bourgeoisie côtière, mais chefdu canton d'Aképé, à 25 km de Lomé. Mais il s 'y est vite assimilé par ses activitésde commerçant, acheteur de produits agricoles d'exportation, et ses fonctions de membre du conseil des notables,de 1928 à 1944.1935 - Bâtiment majestueux où se mêlent les traits classiques (la fausse balustrade) et baroques (le fronton, avecla sage devise LABOR OMNIA VINCIT: "Le travail vient à bout de tout"). L'abside à pans coupés, sur la façadenord, est inspirée des constructions d'Aného, où elle est fréquente.

18 - (p.78) - Maison de Clément Latévi LAWSON (1902-1976), comptable aux Chargeurs-réunis.Fin des années 1930 (? ) - Edifice difficilement classable, mais attachant.

19 - (p.79) - Maison de Richard NUTASSEY (1888-1973), commerçant et forgeron.1931 - "Tradition et modernité" : cette vieille maison (toujours habitée par la famille, à l'étage) abrite au rez­

de-chaussée une société informatique.

20· (pp.80-82) - Maison de Léopold Ayitévi CREPPY (1884-1944), inspecteur de police en Gold Coast.1932 - Unique à Lomé : une maison de style hispano-mauresque (utilisé à l'époque par l'administration

française pour les bâtiments de prestige). Située à la périphérie de la ville ancienne, à côté du quartier administratif,elle était probablement destinée dès l'origine à être louée (son propriétaire habitait alors la Gold Coast) ; elle l'estencore de nos jours.

21- (p.83) - Maison de Têko MENSAH-ZUKONG (1884-1966), agent de commerce.1937 -A côté de toutes ces orgueilleuses demeures de l'élite citadine, voici une construction plus modeste, mais

beaucoupplus représentative de l'habitatpopulaire loméen : maison-bloc en rez-de-chaussée, contreforts de couleursplus vives, volets de bois pastel, toit à quatre pentes, mur d'enceinte (récemment rehaussé) ouvert par un porche àlinteau fantaisiste, guérite des latrines dans l'angle... On trouve encore dans le vieux Lomé des centaines de maisonsde ce type, mais celle-ci est l'une des plus harmonieuses.

22 - (p.84) -Mosquée construite par la famille de Youssoufou (ou Issifou) BALOGOUN (?-1916), propriétairedu terrain dès le premier essor de la ville, premier imam de Lomé, chefde la communauté musulmane à l'époqueallemande.

1940 - Guère différente d'une maison modeste: la plus ancienne mosquée de Lomé, au coeur du quartier des"Nago" musulmans, qui accueillaient déjà les commerçants itinérants haoussa avant l'arrivée des Allemands. Lieude culte (en simple paillote) dès 1882, reconstruit en banco vers 1910, puis en dur en 1940.

158

Chapitre V

23 - (pp.87-89) - Maison de Gilbert FIAWOO (1903-1985), agent de commerce à la SCOA.1950 - Belle maison parfaitement représentative du style des dernières années avant l'Indépendance: sereine,

harmonieuse, accueillante...

24 - (p.90) - Maison actuellement fermée. Serait l'oeuvre d'une dame BAETA.Années 1950 - Plan plus sobre, avec abside faiblement saillante; porche à linteau droit mouluré.

25 - (p.91) - Maison de Koudjega GOEH-AKUE (1907-1963), haut fonctionnaire.1958 - Une construction plus récente dans le vieil Hanoukopé. Remarquer les pare-soleil en ciment sur les

fenêtres, typiques de la période antérieure au règne du climatiseur.

26 - (pp.92-93) - LONATO. Bâtiment qui a plusieurs fois changé de mains: il a été impossible d'en retrouver lefondateur.

Actuellement siège de la Loterie Nationale du Togo.Entre 1950 et 1955 - Grande bâtisse assez proche des modèles ghanéens de l'époque, avec les toits qui se

décrochent en angle droit. Plus originale: l'esthétique très pure des/balcons. Noter aussi la pergola ajourée quiremplace désormais les anciens porches.

Chapitre VI

27 - (p.97) - Maison de Kossivi KOMLA-KATARIA (1882-1974), menuisier.1937 - Un jeu de courbes typiquement baroque.

28 - (p.98) - Maison et atelier de Paul GBADOE (1885-1959), menuisier.1928- Frontons aujourd'hui inclus dans des constructions nouvelles et reconstruits à l'identique.

"ANUKUADE" = "la vérité".(Il y a un demi-siècle, les gens de Lomé venaient dans cette maison, à la périphérie de la ville, pour y puiser

une eau potable réputée excellente).

29 - (p.99) - Maison d'Akakpossa BAMEZON (1893-1957), tailleur, chef du quartier Hanoukopé.1936 - Silhouette plus monumentale, avec une devise religieuse en éwé :"Merci au Très-Haut".

151

30 - (p.lOO) - Maison de Lucas Koko SENAYA(? -1952), orfèvre.1940 -Fronton à décor animalier (zébu ?) sur lepetit côté de la maison. Legrand côté montre aussi des éléments

décoratifs intéressants.

31· (p.l02) • Maison de Kpanou GBEDEY(né en 1898), fonctionnaire au Service des Finances.1932 - Un fronton original pour terminer un plan de maison en "T".

32· (p.l03)· Boutique d'Albert Charles WOOD (1908-1990), caissier à la DAC.1943 - Une façade amusante pour un débit de boissons accueillant.

Chapitre VII

33· (p.l07) • Maison de Christian Eklu AGBOMSON(1880-1943), tisserand, commerçant.1919 ? • Les détails décoratifs de Lomé sont en général rares et sobres: ici une simple fleur stylisée et un

triglyphe sur le contrefort animent l'angle d'une maison par ailleurs modeste.

34· (p.l08) - Maison de Bakari SEIDOU(1900?·1974), maçon.Epoque allemande ou années 1920 - Ultime vestige d'une vieille maison, ce petit lion naif (qui avait

autrefois pour pendant une panthère) a été heureusement sauvé quand on a reconstruit la façade, en 1974.

35 - (p.l09) - Maison de Matheo A; KOKOU(? -1951), agent commercial.1918 - La plus ancienne date conservée sur un bâtiment privé, entourée de fleurs stylisées.

36 - (p.llO) - Maison d'Alfred Kodjovia AMEKUGEE ( ? -1928), commerçant.Vers 1927 - Sur les pilastres d'une maison modeste, des motifs géométriques sobres (auxquels il ne faut

probablement pas chercher de signification symbolique).

37 - (p.lll) • Boutique fermée; propriétaire introuvable. Aurait appartenu à Mme APEDOMESSI.Années 1930 ( ? ) - Un simple coquillage permet de réaliser une jolie moulure.

38 - (pp.112-ll3) - Maison de Samuel Aristo SIZA ( ? -1950), agent de commerce à la Swanzy.1939 - Tout autour de la maison, ces visages d'angelots souriants.

39 - (p.114) - L'un des nombreux bâtiments construits par Augustino de SOUZA. Celui-ci servit longtempsd'hôtel et de lieu pour les réceptions, puis, brièvement, de mairie. Depuis 1963, centre culturel français de Lomé.

1937 - Détails typiques du style néo-classique: angles en imitation de pierre de taille, fausse balustrade,acrotère à claire-voie masquant la toiture...

40 - (p.lI5) - Maison d'Adjé Kwakou MENSAH(1878-1969), commerçant.1937 ( ? ) - Aménagement figurant dans de nombreuses maisons de l'époque: une petite terrasse intérieure,

devant la maison, séparée de la cour par une balustrade, pour que le maître de maison puisse recevoir ses amis àla fraîcheur du soir...

Chapitre VIII

41- (p.119) -Maison de Raphaël Kokou AMEDZOGBE (né en 1909), fonctionnaire au Service de la Statistique.1939 - Porte très caractéristique, qui vient d'être remplacée par un banal portail en fer.

42 - (p.120) - Maison de Joseph Lumo ANTHONY (1896-1976), chef magasinier à la SCOA.1959 - Aucune de ces portes n'est, semble-t-il, très ancienne: elles sont surtout des années 1930 à 1960.

43· (p.121) - Maison de Gabriel Yawo KPEGLO (? -1945), commerçant.1938 - Dominante de carrés pour une porte toute en longueur.

44 - (p.123) - Maison de Michel MEBOUNOU(1907-1974), fonctionnaire.Vers 1940 - Monumentalité du porche, beauté du travail du bois: un art aujourd'hui perdu...

45 - (p.123) - Maison de Michel AGBOANOU (1914-1988), menuisier.1950 - Oeuvre d'un menuisier pour lui-même. Noter aussi le décor original -en disque- du linteau.

Chapitre IX

46· (p.127) - Maison de Doété DOEGAN(? -?), agent de commerce à la John-Holt.

156

Vers 1917 - Cas rare d'un porche archaïque, sans linteau, avec deux contreforts ornés de boules (ici fraîchementrepeintes) et surtout de moulures très typiques des murs d'enceinte des établissements missionnaires ou commerciauxà l'époque allemande.

47 - (p.128) - Maison (abandonnée) de José Y. SOUZEY(? -?), commerçant.1920 - Le plus ancien porche daté.

48 - (p.129) - Maison de FoUy TEXSON( ? -1980), agent d'administration.1948 - L'un des tout derniers porches datés, où les aptitudes plastiques du ciment sont pleinement utilisées.

CONTENTI ESTOTE:"Soyez heureux".

49 - (p.130) - Maison d'Aloïsius MAWOUSSI(? -1940), commerçant.1918 ( ? ) - Linteau tout petit, mais pourtant monumental.

50 - (p.131) - Maison de Louis Sadissou BRYM(1893-1942), fonctionnaire au Service des Domaines.1930 - Equilibre et simplicité.

51 - (p.132) - Maison de Modesto SANTO (ou SANTOS) (1877-1931), commerçant à Lomé depuis 1896,planteur, membre du conseil des notables de 1925 à 1928.

Années 1925 ( ? ) - Seul vestige de la maison ancienne, ce porche aux contreforts élégamment ornés (maispresque toutes les fleurs de lys ont disparu).

52 - (p.133) - Maison d'Amegbo LODONOU (1906-1977), infirmier d'Etat, puis chef de circonscriptionadministrative.

1935 - Une harmonie toute classique.

53 - (p.134) - Maison de Messan MATTHIA(? -1951), agent de commerce à la VAC.1931 - Porche sans ambition, ouvrant sur une belle maison construite en demi-étage ("halfdeck''), à acrotère

en claustra (sur le fronton de la maison: LAUS DEO VILLA).

54 - (p.135) • Maison de Koffi Alowoanou GBADAGO ( ? -1953), menuisier.

1929 -Porche entièrement décoré en torsades (il en existe un semblable à Bè). Maison modeste, mais à acrotèreen claustra et fronton à inscription (DIEU EST GRAND en éwé et initiales du fondateur).

157

55 - (p.136) - Maison de Nicolas Messissan FOLLY(? -1964), acheteur de produits tropicaux d'exportation.1930 - Porche d'une grande élégance dans la pureté de ses courbes.

56 - (p.137)· Maison de Messan LOCOH(? -1961), acheteur de produits tropicaux.1935 - "Petit-à-petit, l'oiseau fait son nid" : le symbole même de l'acharnement du Loméen à bâtir son "chez"

(on ne précise pas: "soi'').

57 • (pp.138.140) - Maison d'Albert DOH, dit "Albert FAO"(né en 1905), agent de commerce à la CFAü,animateur fameux d'équipes sportives, ancien député...

1939 - Maison simple, mais l'un des porches les plus attachants de la ville, avec son angelot de cimentbrandissant un rameau d'olivier.

Chapitre X

58 - (pp. 143) - Maison de Vince AYIVI(? -?), employé de commerce.1924 - Belle accolade, amputée pour installer un appentis en tôle... (le fronton jumeau, rue des Haoussa,

est heureusement intact).

59 - (pp.144-145) - Maison de Koffi QUASHIE (1890 ?-1955), gérant de la John-HoIt au Cameroun.1928 - Superbe bâtiment néo-classique, en très mauvais état: seul le rez-de-chaussée est encore habitable.

60 - (pp.146-147) - Palais de Jacob AbIam Dadjin ADJALL:m chef du canton d'Amoutivé de 1907 à sa mort,en 1943 (père des chefs Joseph: 1943-1980 et Messan: depuis 1990). Membre du conseil des notables depuis 1922,chevalier de la Légion d'honneur, du Mérite agricole, etc.

1921 - "Palais royal" bâti pour l'influent cheftraditionnel d'Amoutivé, village éwé depuis longtemps absorbépar la croissance de la ville. Bâtiment aujourd'hui menacé par la ruine: toits et planchers s'effondrent,. les accèsont dû être récemment murés,. l"'awamé" (hall de réunion) de la façade nord a disparu depuis longtemps: seulesubsiste la trace de son toit (p. 147).

61 - (p.148) - Maison de Madame Kokui MATHA, née AGBESSI (? -1950), revendeuse de tissu (la maison aun autre accès avenue de la Libération).

Vers 1930 - Pour les vieilles demeures de Lomé, l'avenir est-il définitivement bouché?

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Quatrième de couverture.Du balcon de la maison de Thimothy Agbetsiafa Anthony: le coeur du vieux Lomé, dominé par le hautesilhouette de la cathédrale (1901-1902, flèches refaites en 1940),

159

Crédit photographique

Philippe AYRAULTp. 23, 52, 54,55,63, 64, 76, 77,91, 119,122,132, 135,138,140.

Yves MARGUERATp.46,51,65,66,70,90,98,99, 102,109, 133,145.

Marc PILONp. 47, 48, 49, 69, 80, 81, 82,83, 97, 100,103, 146, 147.

Lucien ROUXp. 24, 25, 26, 27,28,29, 30, 31, 32, 33,34,35, 36,37,38,39,40,41,45,50,53,56,57,58,59,67,68,71,75,78,79,84,87,88,89,92,93,101,107, 108, 110,111,112,113,114,115, 120, 121, 123, 127, 128,129, 130,131, 134, 136, 137, 139, 143, 144, 148, 4ème de couverture.

Photographies pp. 14 et 15: La Documentation Française, Paris.

Ces photos ont été prises en juillet et août 1990 (Ph. Ayrault), septembre et octobre 1990 (M. Pilon),décembre 1990, janvier et février 1991 (L. Roux et Y. Marguerat).Elles ont donné lieu à une exposition au Centre Culturel Français de Lomé, du 20 février au 9mars 1991. Les derniers clichés (L. Roux) ont été complétés en avril 1991.

Collaborateurs

cartographie: Yao AGBOGEE (ORSTOM)enquêtes: Djani NICOUE (ORSTOM)maquette-montage: Lucien ROUX (CCF)mise en page: Marc COURONNE (CCF)préparation: Liliane MELIX (CCF)

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Table des matières

Avant-propos du ministre de la culture

Avant-propos du chef de la Mission française de Coopération

Avant-propos du président de l'Orstom

L'architecture populaire ancienne à Lomé'

Plan de localisatïon des maisons

Chapitre 1: Les premières grandes maisons

Chapitre II: Fantaisie du baroque

Chapitre III: Majesté du néo-classique

Chapitre IV: La synthèse loméenne

Chapitre V: Le style des années 1950

Chapitre VI: Face à la rue: Les frontons décorés

Chapitre VII: Diversité des motifs décoratifs

Chapitre VIII: Les portes en marqueterie de bois

Chapitre IX: La grande valse des porches

Chapitre X: Demeures en péril

Commentaires des photographies

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Nous remercions tous ceux grâce à qui cet ouvrage a pu être réalisé, et plus particulièrement leschefs de famille et les habitants de ces vieilles maisons, pour nous avoir ouvert leur porte, lesautorités togolaises, qui nous ont donné les autorisations et les encouragements nécessaires, laMission française de coopération et d'action culturelle et l'ORSTOM, pour leur appui multiforme.

Yves MARGUERAT Lucien ROUX

Achever d'imprimersur les presses d'OFFSET 5 Édition

en juillet 1991N° d'édition: 3570 - 3 ème trimestre 1991