3
~ce] La perte de savoirs etant un risque majeur pour les entreprises, I'lnstitut pour - e des Risques (IMdR) avait organise des 2007 une conference sur Ie knowledge ent (KM) et la maitrise des risques. Une seconde conference, qui s'est tenue Ie 12 juin - it cette fois consacree aux enjeux de la gestion des connaissances strategiques des ===::r=~-sles pour prevenir et maitriser les risques. ~triser la connaissance maitriser les risques , " economie de la connaissance " n'est pas une expression recente. Bien que 1 proposee dans les 1980, cette economiea -. _'"5 existe puisqu'ils'agit de :_ - or des valeurs a partir de ·ssances. La mondialisation ifie la fac;on de faire des :=", ~ et a entralne un risque - ant de perte de connais- =- s dans les pays developpes. -3S pertes de savoir-faire, de com- ::e:ences-cles pour I'entreprise ou - anisation, dues aux mutations .ennes, departs en retraites, ::::~:nissions, turnover, passages '" la concurrence, se traduisent des surcoGts, des pertes de petitivite et de reactivite, qui nt des facteurs determinants de 'erenciation dans une economie uverte. Certains savoir-faire ne sont pas, en effet, exploites, car al connus au niveau strategique. Or, au sens de la norme ISO31000, tout risque de vol, de perte, d'ob- solescence, de non-valorisation, de non-utilisation du savoir-faire a une criticite elevee'. Cette journee, organisee a I'initiative de l'lns- titut pour la Maltrise des Risques (IMdR) et intitulee " Un enjeu pour aujourd'hui et pour demain : mal- 'riser la connaissance ", reunissait des participants des mondes poli- tique, industriel et academique 2 . Integrer Ie capital immateriel dans la strategie Les entreprises, trop souvent concentrees sur les resultats a court terme, ne gerent que Ie capital financier. Le lien entre les competences et les resultats financiers n'est pas direct mais il peut etre estime en mesurant non seulement les connaissances et I'expertise accumulee mais aussi I'apport de ce capital dans I'innovation en termes de nombre de produits/services nouveaux mis sur Ie marche, d'image et de leadership. Afin de faire ce lien, Ie management du capital intellec- tuel, non limite aux seuls revenus de brevets, devrait etre inscrit dansla strategie de I'entreprise, voirememe influencer sa vision 3 . EDF, Schneider Electric, Areva et Air Liquide ont initialise les demarches de management des connaissances il y a une decennie. Alors que ces actions prennent en compte une duree de vie de connaissances relative a la duree devie des produits, la memoire sur Ie stockage de dechets nucleaires, par exemple, doit etre preservee pendant trois siecles. Dans Ie cas de centrales nucleaires, trois aspects sont apprehendes : Ie vieillissement des materiaux, la conception, Ie stockage et Ie trai- tement des dechets. Qyatre tendances principales Capitalisation des connaissances EDF a construit une base de connaissances multidisciplinaires sur les mecanismes de vieillisse- ment des materiaux de compo- sants nucleaireset la methodo- logie associee. Les documents de synthese comprennent un glos- saire, une description du meca- nisme, les parametres influents, lessymptomes et les effets, les modeles cinetiques de degrada- tion, Ie retour d'experience et les references bibliographiques. Ces connaissances sont indispen- sables pour la sGrete nucleaire pendant I'exploitation (retour d'ex- perience), en cas d'extension de la licence ou de prolongation de I'exploitation et pour Ie dimension- nement de nouvelles installations. Schneider a constitue un reseau de communautes de pratiques existantes qui partagentetcapi- talisent les connaissances asso- ciees aux projets et des" bonnes pratiques ". Areva capitalise les connaissances expertes asso- cieesaucycle de vie des cen- trales nucleaires. Ceci s'avere indispensable pour maltriser les risques de derapage des projets, en verifiant qu'on a bien mobilise et transfere tout Ie savoir passe et present avant de s'engager. Air Liquide capitalise les infor- mations techniques dans un outil denomme Alpin permettant I'acces aux donnees et la surveillance. Une cartographie des com- petences a partir d'une analyse des modes de defaillance, de leurs effets et de leur criticite (methode Amdec) sert a identifierles compe- tencescles de I'entre- prise. A l'Agence natio- nale pour la gestion des dechets radioactifs (Andra), on construit une memoire du trai- tement des dechets nucleaires. II s'agit de gerer une masse de connaissances acquises ou en //// 1. Criticite: produit de la probabilite d'occurrence d'un accident par la gravite de ses consequences (Wikipedia). 2. www.imdr.fr/ submitted/documenCsitel plaquette_12juin_678.pdf 3 E. MERCIER-LAURENT. Les Ecosystemes de /'innovation, Hermes Lavoisier, 2011

~triserla connaissance - IMdR...La Decouverte, 2009 7. M. MAUSS. Essai sur Ie don. Forme et raison de /'echange dans les societes arcllaiques, PUF, 2009 t D. LOURDEAUX , https:/Iucompiegne

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: ~triserla connaissance - IMdR...La Decouverte, 2009 7. M. MAUSS. Essai sur Ie don. Forme et raison de /'echange dans les societes arcllaiques, PUF, 2009 t D. LOURDEAUX , https:/Iucompiegne

~ ce] La perte de savoirs etant un risque majeur pour les entreprises, I'lnstitut pour- e des Risques (IMdR) avait organise des 2007 une conference sur Ie knowledge

ent (KM) et la maitrise des risques. Une seconde conference, qui s'est tenue Ie 12 juin- it cette fois consacree aux enjeux de la gestion des connaissances strategiques des

===::r=~-sles pour prevenir et maitriser les risques.

~triser la connaissancemaitriser les risques

, " economie de laconnaissance " n'estpas une expressionrecente. Bien que

••• 1 proposee dans les1980, cette economie a

-. _'"5 existe puisqu'il s'agit de:_ - or des valeurs a partir de

·ssances. La mondialisationifie la fac;on de faire des

:=", ~ et a entralne un risque- ant de perte de connais-

=- s dans les pays developpes.-3S pertes de savoir-faire,de com-::e:ences-cles pour I'entreprise ou- anisation, dues aux mutations.ennes, departs en retraites,

::::~:nissions, turnover, passages'" la concurrence, se traduisent

des surcoGts, des pertes depetitivite et de reactivite, qui

nt des facteurs determinants de'erenciation dans une economie

uverte. Certains savoir-faire nesont pas, en effet, exploites, car

al connus au niveau strategique.Or,ausens de la norme ISO31000,tout risque de vol, de perte, d'ob-solescence, de non-valorisation,de non-utilisation du savoir-faire aune criticite elevee'. Cette journee,organisee a I'initiative de l'lns-titut pour la Maltrise des Risques(IMdR)et intitulee " Un enjeu pouraujourd'hui et pour demain : mal-'riser la connaissance ", reunissaitdes participants des mondes poli-tique, industriel et academique2.

Integrer Ie capitalimmateriel dans lastrategieLes entreprises, trop souventconcentrees sur les resultats acourt terme, ne gerent que Ie

capital financier. Le lien entreles competences et les resultatsfinanciers n'est pas direct maisil peut etre estime en mesurantnon seulement les connaissanceset I'expertise accumulee maisaussi I'apport de ce capital dansI'innovation en termes de nombrede produits/services nouveauxmis sur Ie marche, d'image et deleadership. Afin de faire ce lien, Iemanagement du capital intellec-tuel, non limite aux seuls revenusde brevets, devrait etre inscritdans la strategie de I'entreprise,voire meme influencer sa vision3.

EDF, Schneider Electric, Arevaet Air Liquide ont initialise lesdemarches de management desconnaissances il y a une decennie.Alors que ces actions prennenten compte une duree de vie deconnaissances relative a la dureede vie des produits, la memoire surIestockage de dechets nucleaires,par exemple, doit etre preserveependant trois siecles. Dans Iecas de centrales nucleaires, troisaspects sont apprehendes : Ievieillissement des materiaux, laconception, Ie stockage et Ie trai-tement des dechets.

Qyatre tendancesprincipalesCapitalisation desconnaissancesEDF a construit une base deconnaissances multidisciplinairessur les mecanismes de vieillisse-ment des materiaux de compo-sants nucleaires et la methodo-logie associee. Les documents desynthese comprennent un glos-saire, une description du meca-

nisme, les parametres influents,les symptomes et les effets, lesmodeles cinetiques de degrada-tion, Ie retour d'experience et lesreferences bibliographiques. Cesconnaissances sont indispen-sables pour la sGrete nucleairependant I'exploitation (retour d'ex-perience), en cas d'extension dela licence ou de prolongation deI'exploitation et pour Iedimension-nement de nouvelles installations.Schneider a constitue un reseaude communautes de pratiquesexistantes qui partagent et capi-talisent les connaissances asso-ciees aux projets et des" bonnespratiques ". Areva capitalise lesconnaissances expertes asso-ciees au cycle de vie des cen-trales nucleaires. Ceci s'avereindispensable pour maltriser lesrisques de derapage des projets,en verifiant qu'on a bien mobiliseet transfere tout Ie savoir passeet present avant de s'engager.Air Liquide capitalise les infor-mations techniques dans unoutil denomme Alpin permettantI'acces aux donneeset la surveillance. Unecartographie des com-petences a partir d'uneanalyse des modes dedefaillance, de leurseffets et de leur criticite(methode Amdec) serta identifier les compe-tences cles de I'entre-prise. A l'Agence natio-nale pour la gestiondes dechets radioactifs (Andra),on construit une memoire du trai-tement des dechets nucleaires.II s'agit de gerer une masse deconnaissances acquises ou en / / / /

1. Criticite: produit de laprobabilite d'occurrence d'unaccident par la gravite de sesconsequences (Wikipedia).2. www.imdr.fr/submitted/documenCsitelplaquette_12juin_678.pdf3 E. MERCIER-LAURENT.Les Ecosystemes de /'innovation,Hermes Lavoisier, 2011

Page 2: ~triserla connaissance - IMdR...La Decouverte, 2009 7. M. MAUSS. Essai sur Ie don. Forme et raison de /'echange dans les societes arcllaiques, PUF, 2009 t D. LOURDEAUX , https:/Iucompiegne

/ / / / perpetuelle evolution (traitement,transport, technologie, etc.) avecun suivi pendant trois siecles.

Animation des communautesde pratiquesChez Schneider, elles existaientautour des metiers et des activitesmais elles n'etaient pas connec-tees. Depuis la prise de conscienceau niveau du groupe, une gou-vernance globale (Ressourceshumaines, Information techniqueet Strategie) a ete mise en place etla priorite a ete donnee a la federa-tion des communautes existanteset de " bonnes pratiques ". Ainsi,la gestion des connaissances seretrouve au cceur de la strategied'entreprise. Ce sont les enjeuxqui changent : maintenir la positionde leader et faire de I'intelligencecollective un levier de croissance.Les communautes suivent unmodele comprenant Ie noyau(leader + sponsor), les membreset les " followers ". Le " sponsor"beneticie des resultats de travail dela communaute. En 2014, 30 com-munautes (sur 100 existantes) et 5projets KM generent des revenus.Un label (community@work) aete cree pour valoriser les actifs ;10 % des effectifs de I'entrepriseSchneider sont concernes. Areva a

constitue une commu-naute experte couvrant15 domaines majeurs,comme les proprieteset utilisation des mate-riaux, les technolo-gies et processus, lesmethodes de calcul, lesprogrammes et simula-tions, les architecturesdes sites nucleaires.

4. M. ROULLEAUX-DU-GAGE. Organisation 2.0, IeKnowledge Managementnouvelle generation,Eyrolles, 2008

5 D. AMIDON. Theinnovation Strategy forTIle Knowledge Economy,Butterworth Heinemann,1997 ; adaptation fran~aiseInnovation et managementdes connaissances, Editionsd'Organisation, 2000. Voiraussi www.entovation.com/assessmenVflitmus.htm(une demonstration tresrestreinte)

F N.ALTERDonner et prendre, lacooperation en entreprise,La Decouverte, 2009

7. M. MAUSS. Essai surIe don. Forme et raison de/'echange dans les societesarcllaiques, PUF, 2009

t D. LOURDEAUX ,https:/Iucompiegne.academia.eduiDomitileLourdeaux, 2014

Methodes et outilsAir Liquide s'est inspire do -methode Google maps povisualiser une cartographie decompetences avec des punaises.L'analyse des modes de defail-lance, de leurs effets et de leur cri-ticite (Amdec) a ete utilisee pouridentifier les competences clesde I'entreprise. Cette methodepermet de distinguer les connais-sances, notamment dans lesdocuments, les expertises et lescompetences. Selon Areva4, unedemarche reussie de knowledgemanagement doit associer laculture (Ie leadership) avec Ieprocessus (Ie management) etles outils (les technologies duWeb). Les services web 2.0 sontpredominants chez Schneideret Areva alors qu'EDF utilise destechniques de modelisation et dutraitement de connaissances deI'intelligence artificielle.

Retour sur investissementSelon Areva, bien qu'un retoursur investissement immediat dela demarche KM soit impossible,elle contribue a la reduction desrisques induits par la perte desavoirs. Devenir expert prend dutemps. La mise en place d'unprocessus KM est longue et Ieretour sur investissement, tantattendu par les dirigeants, n'estpas immediat et difficile a estimer.La demarche KM doit associerI'organisation du savoir et du tra-vail. Schneider reste plus pragma-tique : les communautes doiventgenerer des gains. Les beneficesmateriels et immateriels d'unedemarche de KM peuvent etreestimes en utilisant la methode du

- tovationS Elle consistese la situation actuelle et

attendue a I'aide deodules representant les

e~ces ma eriels et immaterielsde I' eprise, parmi lesquels la'orma'ion, I'existence de reseauxapprenan s, Ie pourcentage denouveaux produits et serviceslances, la creation des alliances,I'image et Ie leadership, I'impactenvironnemental et I'utilisation deI'intelligence technologique. Enfonction des resultats, les prio-rites ainsi que les indicateurs duprogres sont definis.

La nouvelle dynamique :motiver, innover et voirgrandMotiver it partager desconnaissancesDu point de vue du sociologueYves Bensaid, inspire par AlterSet Mauss7, les echanges desconnaissances suivent Ie prin-cipe du don. Quelqu'un qui re90its'endette et doit a son tour offrir" un cadeau ". Sans une priseen compte de ces principes desechanges mutuels et des lienssociaux en entreprise par Iemanagement, la reussite d'unedemarche KM n'est pas garantie.

Orientations futuresLe Laboratoire Heudiasyc del'Universite technologique deCompiegne, precurseur enknowledge management, utilisedes methodes et des techniquesde I'intelligence artificielle. Letransfert de connaissances parimmersion dans la realite virtuelle

scientifiques et techniques autour de la ma1trise dessociotechniques, environnementaux, naturels ai .humains et organisationnels, auxquels se rappola gestion des connaissances. Ses 25 groupes deplinaires. l!IMdR initialise et coordonne des plopper les demarches et methodes de la md'etude et de sensibilisation et une conferenl'IMdR contribue a la diffusion des procedes atilisation des avancees en favorisant la polli

dus .els techniques,es lies aux facteurs

e les risques lies asont transdisci-

I' jectif de deve-_ es journees,_'" "Ia formation,

es et a la fer-domaines.

Page 3: ~triserla connaissance - IMdR...La Decouverte, 2009 7. M. MAUSS. Essai sur Ie don. Forme et raison de /'echange dans les societes arcllaiques, PUF, 2009 t D. LOURDEAUX , https:/Iucompiegne

t possible8 Ces sys-:Iises pour s'entrainere decision dans des

_ - ts socio- techniques_;= =: et difficiles d'acces

risque, gestion de'" .. Le projet Humans

els based Artificial""-.S Software platform)

siser I'activite humaine- differents scenarios

'apprentissage) inte-=F=:. e :C:3COret les personnages

'exprimer des emo-'se des techniques de

'image associe auxmulti-agents (intelli-

- ielle).

es points de vuere cette conference,

nde, animee par Jean-~::I is, president d'IMdR,

es themes relatifs auxpour reduire les risques

e connaissances, lesdifficultes de mise en

-=> -= ES conditions de reus-- -e demarche KM et la

des dirigeants et des<:.:eurs.regoire Postel-Vinay, du

=-=> du Redressement pro-as connaissances sous

-_' ES differentes constituent-= - pour sortir de la crise

-- vation. II s'agit egale-::5 savoir exploiter les Big

retiendra son analogierepresentations de la

- . ena, tantot comme une-=:ce (allegorie des connais-

et de la sagesse), tantotne guerriere casquee,roteger Ie savoir et lesnces .•

> Andre LannoyVice-president IMdR

a la Strategie et aux activites

[email protected]

> Eunika Mercier-LaurentDirecteur strategique

Global Innovation Strategies

[email protected]

> Bertrand de MiramonIMdR

> John Mitchel ObamaDelegue technique IMdR

[email protected]

[ publicatIons i Victimes de la :9!:iserJ~~:.bibliQtii~q~es·universitaires revoierit consid~;'abIEmieilt a la:baisse Ienombrede ,leurs adq:u!~itioh~:.'A par:ti,rd'el~,Il)ents. 'kes de,rapports, d'articles ;~tdienttetiens; i'artiCledecritles raisons;d'une. telle situation, la maniE~re dont. 'ces 'bibliotn~eiues"":" ,..gerent la periurie et propose de~ p~~~pec:~ij~s.,"" .. ~

L es coupes budgetaires importantes vecues par plusieursuniversites ont conduit a des desabonnements spectacu-laires aux revues scientifiques ou a une forte diminution desachats de monographies. La Bibliotheque interuniversitairede Sante (BIU Sante), rattacheea I'universite Paris Descartes,

a dOsuspendre la majorite de ses abonnements imprimes ou electro-niques (revues, bases de donnees, livres electroniques) tout comme IeService commun de la documentation de Paris Descartes (SCD). Cecas est symptomatique d'une situation generale degradee provoqueepar plusieurs facteurs.

Les causesLa situation financiere delicate des universitesL'autonomie des universites' donne aux etablissements des res-ponsabilites et competences elargies en matiere budgetaire et degestion des ressources humaines. Les consequences de cette auto-nomie n'ont pas toujours ete bien mesurees. Malgre une dotationstable aux etablissements, les transferts de charge entre l'Etat etI'universite concernant la masse salariale n'ont pas ete correcte-ment anticipes. Nombre d'etablissements gelent les postes d'ensei-gnants et des personnels administratifs, techniques et de biblio-theques ; dix-sept presidents ont vote une motion sur la situationfinanciere des universites lors de leur derniere conference2•

Dans ce contexte difficile, les arbitrages necessaires placent lesbibliotheques universitaires dans une situation d'autant plus delicateque leur dotation n'est plus attribuee directement par Ie ministere de!'Enseignement superieur et de la Recherche. En decembre 2013,Ie rapport de l'Agence d'evaluation de la recherche et de I'ensei-gnement superieur (Aeres) sur I'universite Paris Descartes annonyaitqu'une " une attention particuiiere devait etre portee par les univer-sites de tutelle de ces deux structures [BIU Sante et SCD] sur leurcapacite a maintenir I'offre actuelle dans une periode de reductiondes ressources ,,3. Les enquetes de l'Association des directeurset personnels de direction des bibliotheques universitaires et dela documentation (ADBU) et du consortium Couperin demontrentque si la crise ne frappe de maniere spectaculaire que quelquesbibliotheques universitaires, les budgets documentaires sont enbaisse depuis 2012 (-3,3 %). La baisse des moyens affectant lesbibliotheques etait de 9 % en 2012, de 5 % en 2013 et en 20144•

Les bibliotheques doivent aussi proceder a des arbitrages, imposesparfois par leur tutelle. Ainsi, ces baisses moyennes masquent unechute des achats de livres penalisant les etudiants (-25 % entre2011 et 2014) et, entre 2002 et 2014, une " explosion des depensesde la documentation electronique destinee aux laboratoires : fill

View publication statsView publication stats