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Institut International d’Ingénierie Rue de la Science - 01 BP 594 - Ouagadougou 01 - BURKINA FASO Tél. : (+226) 50. 49. 28. 00 - Fax : (+226) 50. 49. 28. 01 - Mail : [email protected] - www.2ie-edu.org
Étude du comportement mécanique des
connexions mixtes bois-béton
Mémoire pour l’obtention du
MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT
OPTION : GENIE CIVIL/ROA
------------------------------------------------------------------
Présenté et soutenu publiquement le [Date] par
Marcelle Audrey KOUAM TEGUIA
Travaux dirigés par :
Adamah MESSAN
Maitre de Conférences
Chef de Laboratoire
Eco-Matériaux de Construction (LEMC) – 2iE
Decroly DJOUBISSIÉ DENOUWÉ
Ingénieur-2iE en Génie Civil
Doctorant au LEMC-2iE
Jury d’évaluation du stage :
Président : Dr. Abdou LAWANE
Membres et correcteurs : Mme Thérèse GOMIS
M. Moussa LO
M. Décroly DJOUBISSIÉ DENOUWÉ
Promotion [2016/2017]
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
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CITATION
« Il y’a dans le cœur de l’homme beaucoup de projets,
Mais c’est le dessein de l’Éternel qui s’accomplit. »
Proverbes 19 : 21
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DÉDICACE
À ma famille.
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REMERCIEMENTS
Le travail de recherche ici présenté a été effectué au laboratoire éco-matériaux de construction de
2iE (LEMC-2iE). En plus d’avoir aiguisé mon intérêt pour la recherche, ce travail, fut instructif,
passionnant tout en étant complexe et plein de challenges. De ce fait, je tiens par ces quelques mots
à remercier toutes les personnes qui par leur soutien quel qu’il soit, ont contribué à sa réalisation.
Mon merci va tout d’abord, à l’Éternel pour la santé, la force et les grâces dont il me comble au
quotidien.
J’adresse ensuite, mes remerciements à mes encadreurs Prof. Adamah MESSAN et le doctorant
Decroly DJOUBISSIE D. pour m’avoir accueilli au LEMC, suivi, encadré et encouragé tout au
long de mes travaux, surtout pour le partage de leurs connaissances et compétences dans le domaine
des matériaux.
Je dis merci à toute la promotion route et ouvrage d’art 2017, spécialement MEMEL Joël pour la
motivation constante qu’il m’a apporté. Un merci particulier à mes camarades de stage:
ZOUNGRANA Salomon ; POUSGA Junior ; SAVADOGO Clauvis; TOE Enoch pour avoir su
entretenir un climat convivial propice au travail et une ambiance chaleureuse pendant toute la
période de stage.
Enfin, je souhaite exprimer ma profonde gratitude à mes parents, ma famille, pour leur amour et
soutien constant.
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
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RESUMÉ
Ce mémoire présente une étude expérimentale du comportement mécanique de systèmes de
connexion constitués de tige d’acier de haute adhérence filetée. Des essais de cisaillement push-
out sont réalisés sur des systèmes de connexion afin de déterminer leur capacité de résistance, leur
rigidité et leur modes de ruine. Quatre systèmes de connexion sont testés : un système constitué de
tige vissée à 90° d’inclinaison par rapport au sens du fil du bois sans fond de coffrage (type TSS) ;
deux systèmes constitués de deux tiges vissées à 90° et 120° par rapport au sens du fil du bois avec
fond de coffrage (type TXC) et sans fond de coffrage (type TXS) ; et un système constitué
d’entaille rectangulaire avec tige vissée à 90° par rapport au sens du fil du bois (type ERT). Ces
systèmes sont caractérisés par leur simplicité et leur facilité de mise en œuvre tout en utilisant des
matériaux localement disponibles. Les résultats montrent que le système TSS est moins résistant
et moins rigide que toutes les connexions testées. La connexion ERT est la plus résistante et la plus
rigide mais présente une rupture fragile. Par ailleurs, sur la base de ces résultats, une application
de la méthode analytique de l’annexe B de l’Eurocode 5 est faite. Bien que la connexion ERT
présente un plus grand niveau d’efficacité mixte, le système de connexion TXS permettrait
d’atteindre un bon niveau d’efficacité mixte tout en tirant profit de son comportement ductile.
Mots-clés : Bois, Béton, Connexion mixte, Tige d’acier HA filetée, Entaille, Essais push-out
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ABSTRACT
This thesis presents an experimental study of the mechanical behavior of connection systems made
up of threaded high-adherence steel rods. Push-out shear tests are performed on connection systems
to determine their strength, stiffness and failure modes. Four connection systems are tested: a
system consisting of a rod screwed at 90 ° inclination with respect to the direction of the wood
grain without formwork (type TSS); two systems consisting of two rods screwed at 90 ° and 120 °
with respect to the direction of the wood grain with formwork (type TXC) and without formwork
(type TXS); and a system consisting of rectangular notch with rod screwed at 90 ° to the direction
of the wood grain (ERT type). These systems are characterized by their simplicity and ease of
implementation while using locally available materials. The results show that the TSS system is
less resistant and less rigid than all tested connections. The ERT connection is the strongest and
most rigid but has a brittle snap. On the basis of these results, an application of the analytical
method of Annex B of Eurocode 5 is made. Although the ERT connection has a higher level of
mixed efficiency, the TXS connection system would achieve a good level of mixed efficiency while
taking advantage of its ductile behavior.
Keywords: Timber, Concrete, Composite connection, threaded rebar, notch, Push-out test
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SOMMAIRE
CITATION ........................................................................................................................................ i
DÉDICACE ..................................................................................................................................... ii
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................... iii
RESUMÉ ......................................................................................................................................... iv
ABSTRACT ..................................................................................................................................... v
LISTES DES FIGURES ................................................................................................................... x
LISTES DES TABLEAUX .......................................................................................................... xiii
INTRODUCTION GENERALE ...................................................................................................... 1
CHAPITRE I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................... 3
Introduction .................................................................................................................................. 3
I. Généralités sur les structures mixtes bois-béton ................................................................... 3
Historique ....................................................................................................................... 3
Principe du plancher mixte bois-béton........................................................................... 4
Rôle des systèmes de connexion .................................................................................... 5
Avantages et inconvénients ............................................................................................ 6
II. Matériaux ........................................................................................................................... 9
Bois ................................................................................................................................ 9
Béton ............................................................................................................................ 11
Acier (Armatures) ........................................................................................................ 12
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III. Systèmes de connexion .................................................................................................... 12
Systèmes de connexion spéciaux mixtes bois-béton ................................................... 14
Systèmes de connexion discrets ................................................................................... 16
Systèmes de connexion continus ................................................................................. 17
Systèmes de connexions transversaux ......................................................................... 18
IV. Méthodes d’évaluation du comportement des connexions mixtes bois-béton ................ 20
Méthode expérimentale « essai de cisaillement ou push-out» ..................................... 20
Méthode analytique ...................................................................................................... 24
Conclusion partielle .................................................................................................................... 25
CHAPITRE II. MATERIAUX, MATERIELS ET METHODES ............................................. 26
Introduction ................................................................................................................................ 26
I. Caractéristiques des matériaux utilisés ............................................................................... 26
Bois .............................................................................................................................. 26
Béton ............................................................................................................................ 26
Acier ............................................................................................................................. 28
II. Description des systèmes de connexions testées ............................................................. 28
III. Dispositif expérimental et Méthode d’analyse ................................................................ 30
Conclusion partielle .................................................................................................................... 31
CHAPITRE III. RESULTATS ET ANALYSES ........................................................................ 32
Introduction ................................................................................................................................ 32
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I. Résultats .............................................................................................................................. 32
II. Analyse des résultats ....................................................................................................... 35
Capacité de résistance .................................................................................................. 35
Module de glissement .................................................................................................. 36
Mode de ruine .............................................................................................................. 36
Influence du fond de coffrage ...................................................................................... 37
III. Modèles analytiques ........................................................................................................ 38
Système de connexion TSS .......................................................................................... 38
Systèmes de connexion TXC et TXS ........................................................................... 39
Système de connexion ERT ......................................................................................... 39
Conclusion partielle .................................................................................................................... 40
CHAPITRE IV. APPLICATION DES SYSTEMES DE CONNEXION TESTEES DANS UNE
POUTRE MIXTE ........................................................................................................................... 41
Introduction ................................................................................................................................ 41
I. Présentation de la méthode de calcul : Méthode de GAMMA EC5 (Calcul de la flèche et des
contraintes) ................................................................................................................................. 41
Hypothèses ................................................................................................................... 41
Rigidité efficace en flexion et contraintes normales .................................................... 42
II. Application de la méthode ............................................................................................... 43
Données de calcul ........................................................................................................ 43
Conclusion partielle .................................................................................................................... 48
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES ........................................................................................... 49
BIBLIOGRAPHIE ......................................................................................................................... 51
ANNEXES ..................................................................................................................................... 54
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LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Description d’un plancher mixte bois-béton (Skowron et al., 2010) ............................... 4
Figure 2 : Schéma de principe de fonctionnement d’un plancher mixte bois-béton ........................ 4
Figure 3 : Rôle des connexions dans une poutre simple en flexion ; (a) Sections sans connexion ;
(b) sections avec connexion parfaite ................................................................................................ 6
Figure 4: Poids propre du plancher (g) en fonction de la portée (l) pour une charge de service (q)
de 2,5 kN/m², dans le cas de (a) bois seul, (b) bois-béton et (c) tout béton (Ceccotti, 1995) .......... 8
Figure 5 : Coupes et axes dans un tronc ......................................................................................... 10
Figure 6: Différents systèmes de liaisons bois-béton classé en fonction de la rigidité croissante : (a)
pointes, fers à béton collés, vis ; (b) anneaux et crampons, tubes d’acier ; (c) trous dans le bois,
entaille droites et organes d’assemblages, barre d’acier précontrainte, platelage en planches cloué
et plaques de cisaillement entaillées dans l’épaisseur des planches ; (d) treillis en acier collé sur le
bois, plaques métalliques collées sur le bois (Ceccotti, 1995) ....................................................... 13
Figure 7 : Quelques connecteurs spéciaux mixtes bois-béton ; (a) connecteur SBB ; (b) connecteur
Tecnaria ; (c) connecteur SFS VB .................................................................................................. 15
Figure 8: Quelques systèmes de connexions discrets ; (a) Tube ; (b) Tire-fond ; (c) Entaille
rectangulaire et Tire-fond ; (d) Entaille circulaire et tire-fond (Deam et al., 2008) ....................... 16
Figure 9 : Quelques systèmes de connexions continus ; (a) bande métallique déployée ; (b) Plaque
métallique dentée ; (c) ruban métallique perforé ; (d) grille métallique (Bahia, 2013) ; (e) Collage
(Werner et al., 2016) ...................................................................................................................... 18
Figure 10 : Quelques systèmes de connecteurs transversaux ; (a) Système Lignadal ; (b) Système
D-dalle ; (c) Système Lewis ........................................................................................................... 19
Figure 11 : Courbe force-glissement type de système de connexion ............................................. 20
Figure 12 : configuration pour essais de cisaillement symétrique(Samuel Cuerrier, 2016) .......... 21
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Figure 13 : Configuration pour essai de cisaillement asymétrique(Samuel Cuerrier, 2016) ......... 22
Figure 14: Procédure de chargement .............................................................................................. 23
Figure 15: Modélisation de la connexion par Gelfi et al. (Gelfi et al., 2002) ................................ 24
Figure 16: Modélisation de la rupture de la connexion par Gelfi et al. (Gelfi et al., 2002) ........... 25
Figure 17 : Connexions TSS ; (a) Géométrie ; (b) illustration ....................................................... 29
Figure 18: Connexions TXC ; (a) Géométrie ; (b) illustration ....................................................... 29
Figure 19: Connexions TXS ; (a) Géométrie ; (b) illustration ....................................................... 29
Figure 20 : Connexions ERT ; (a) Géométrie ; (b) illustration ...................................................... 30
Figure 21: Dispositif d'essai de cisaillement ; (1) poutre en bois, (2) capteur de déplacement, (3)
dalle de béton, (4) dispositif de fixation ......................................................................................... 30
Figure 22: Définition de Ks et Ku (Ceccotti, 1995) ....................................................................... 31
Figure 23 : Courbe force-glissement du système TSS .................................................................... 32
Figure 24 : Courbe force-glissement du système TXC .................................................................. 33
Figure 25 : Courbe force-glissement du système TXS .................................................................. 33
Figure 26 : Courbe force-glissement du système ERT .................................................................. 34
Figure 27: Comparaison des résistances moyennes des différentes connexions............................ 35
Figure 28: Comparaison des rigidités moyennes des différentes connexions ................................ 36
Figure 29: Mode de ruine des systèmes de connexion : (a) Écrasement du béton au droit de la tige
du système TSS, (b) Écrasement du béton au droit des tiges du système TXC, (c) fissures de la
dalle en béton pour le système TXS, (d) Rotules plastiques dans les tiges des systèmes TXS ; (e)
Rotule plastique dans la tige de système ERT ............................................................................... 37
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Figure 30 : Section transversale (gauche) et distribution des contraintes de flexion (droite) pour une
poutre mixte en T (Lukaszewska, 2009) ........................................................................................ 42
Figure 31: section transversale d’une poutre mixte ....................................................................... 43
Figure 32 : Comparaison des valeurs d’efficacité .......................................................................... 47
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LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1 : Influence d'une connexion parfaite dans une poutre sur les valeurs de contraintes et
déformations. (Yaovi Edem, 2013) .................................................................................................. 6
Tableau 2 : Effet environnemental des matériaux de construction (Bahia, 2013) ........................... 8
Tableau 3 : Propriétés physiques et caractéristiques mécaniques de quelques essences de bois
d'Afrique (Benoit, 2008) ................................................................................................................ 11
Tableau 4 : Classes de résistance des bétons (BOERAEVE, 2011) ............................................... 12
Tableau 5 : Caractéristiques mécaniques de quelques connecteurs spéciaux mixtes bois-béton ... 15
Tableau 6 : Caractéristiques mécaniques de quelques connecteurs discrets .................................. 16
Tableau 7: Valeurs de résistance à la compression du béton utilisé .............................................. 27
Tableau 8: Tableau récapitulatifs des valeurs de rigidité et de résistances des différentes connexions
testées ............................................................................................................................................. 34
Tableau 9: Calcul de la flèche à l'ELS ........................................................................................... 46
Tableau 10: Calculs des contraintes à l'ELU .................................................................................. 48
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
KOUAM TEGUIA Marcelle Audrey Promotion 2016/2017 Janvier 2018 1
INTRODUCTION GENERALE
Les préoccupations relatives au développement durable emmènent aujourd’hui à chercher des
solutions constructives. L’une de ces solutions est l’utilisation du bois comme matériau de
construction. Ce dernier présente de nombreux avantages car, il est une ressource écologique, qui
permet de lutter contre l’effet de serre. En effet, construire en bois permet de stocker du CO2
pendant toute la durée de vie de la construction (1m de bois utilisé dans une construction permet
de déduire une tonne de CO2 de l’impact de la construction en terme de gaz à effet de serre).
Ressource naturelle et renouvelable, elle nécessite peu de transformation (faible énergie grise) et
peut être mise à disposition très rapidement. À titre de comparaison, transformer une tonne de bois
d’arbre pour faire du bois de construction nécessite approximativement 1MJ, tandis qu’il faut 4MJ
pour produire une tonne de béton et 60MJ pour une tonne d’acier. Qui plus est, pour une même
portée, une poutre en bois sera plus légère qu’une poutre en BA ou même en acier (Gagliardini,
2014).
D’autre part, la technique de mixité des matériaux permet d’atteindre de bonnes performances
mécaniques. De ce fait, le bois est associé au béton afin d’optimiser leur utilisation et profiter au
mieux de leurs propriétés mécaniques (bonne résistance du béton en compression, bonne résistance
du bois en traction) tout en améliorant la rigidité flexionnelle de la structure. En plus de la légèreté
et des performances structurelles, la mixité confère au matériau composite les propriétés à la fois
d’isolant thermique et acoustique. Cependant, l’efficacité du fonctionnement mixte dépend
largement de la connexion mécanique entre les deux matériaux. C’est cette connexion qui a pour
rôle la reprise de l’effort de cisaillement à l’interface bois-béton de sorte que, l’ensemble du
plancher ou de la section mixte devienne une structure homogène et donc beaucoup plus rigide et
résistante. Il est donc indispensable de connaitre de façon précise la résistance unitaire de chaque
connecteur dont dépendra la résistance de la structure mais également le glissement de celui-ci,
donnée fondamentale pour prédire la rigidité finale du plancher.
Il ressort de ce qui précède que le comportement des structures mixtes bois-béton est étroitement
lié à la capacité de résistance en cisaillement de l’élément de liaison. Il est donc important, pour la
réalisation de ce type de structure de faire un choix judicieux d'éléments de connexion. En effet, il
existe différentes techniques de connexion (Ceccotti, 2002; Deam et al., 2008; Lukaszewska, 2009)
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
KOUAM TEGUIA Marcelle Audrey Promotion 2016/2017 Janvier 2018 2
entre le bois et le béton mais, elles constituent des systèmes constructifs non traditionnels
(techniques obtenues des travaux de recherches) et par conséquent ne sont pas couvertes par les
règles normatives telles que les Eurocodes. Elles nécessitent donc des études spécifiques en vue de
justifier et de valider leurs performances mécaniques.
Ainsi, notre travail s'insère dans la continuité des contributions scientifiques dans le domaine des
planchers mixtes bois-béton (Bahia, 2013; Gutkowski et al., 2004, 2000; Lukaszewska et al., 2008;
Samuel Cuerrier, 2016; Yeoh et al., 2010). Il s’agit d’une étude sur le développement des structures
mixtes bois-béton utilisant des matériaux disponibles localement. Elle a pour objectif global l’étude
du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton.
Plus spécifiquement, il s’agit de la caractérisation mécanique des connexions en termes de
résistance, de rigidité et de mode de ruine par le biais d’un programme expérimental d’essais de
cisaillement d’une part et de l’application de ces résultats dans le comportement d’une poutre mixte
bois-béton d’autre part.
Ce mémoire est présenté en quatre chapitres à savoir :
un chapitre présentant une synthèse bibliographique sur les structures mixtes bois-béton ;
un second chapitre portant sur les matériaux, les matériels et méthodes utilisés lors du
programme expérimental ;
un troisième chapitre sur la présentation des résultats obtenus lors du programme
expérimental et les analyses qui sont faites ;
et enfin le dernier chapitre concernant l’application des systèmes de connexions testés dans
un plancher mixte bois-béton.
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
KOUAM TEGUIA Marcelle Audrey Promotion 2016/2017 Janvier 2018 3
CHAPITRE I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Introduction
Cette partie comporte les informations nécessaires pour se familiariser avec le concept de structure
mixte bois-béton. Nous aborderons en premier lieu un bref historique sur les structures mixtes bois-
béton, suivi d’une présentation du principe de fonctionnement des planchers mixtes bois-béton de
même que le rôle joué par les connecteurs dans ce type de structures. Les avantages et les
inconvénients de réalisation des structures mixtes bois-béton seront présentés. Une description du
comportement des matériaux bois, béton et acier sera faite, ainsi que la description de quelques
systèmes de connexion existants dans la bibliographie utilisés pour la réalisation des structures
mixtes bois-béton. Nous terminerons par la présentation des méthodes d’évaluation du
comportement mécanique des systèmes de connexion mixtes bois-béton.
I. Généralités sur les structures mixtes bois-béton
Historique
Les structures mixtes béton-bois se sont développées entre la première et la deuxième guerre
mondiale, suite à un manque d’acier nécessaire au renforcement du béton. Les premières
constructions ont vu le jour dans les années 40. Mais, Pincus, rapporté par (Mario L. R. Van Der
Linden, 1999) précise que l’utilisation de poutres mixtes bois-béton a été suggérée pour la première
fois par Seiler en 1933. Plus tard se sont développés les ponts mixtes (McCullough, 1943), puis le
renforcement par matériaux composites. Le bois s’est vu aussi renforcé par des fibres performantes
telles que les fibres de carbone, mais l’idée d’associer du béton à du bois est sans aucun doute venu
de travaux de réhabilitation nécessitant la préservation de structures existantes historiques. Pour
des raisons normatives (acoustique, résistance au feu, etc.), il devenait utile de recouvrir les
plancher en bois traditionnel d’une dalle en béton. De là est venue l’idée de connecter ces deux
matériaux, puisqu’il devait s’en suivre une nette amélioration des performances mécaniques. De
nombreux brevets ont ainsi été déposés sur des inventions de connexions métalliques très variées
(Pham, 2007). La technologie du collage du béton sur le bois étant beaucoup plus récente, puisque
développée depuis seulement une dizaine d’années (Roy et al., 2016).
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
KOUAM TEGUIA Marcelle Audrey Promotion 2016/2017 Janvier 2018 4
Principe du plancher mixte bois-béton
Le plancher mixte en bois-béton se rapproche du plancher traditionnel en bois sur lequel une dalle
en béton est coulée. La Figure 1 présente une description d’un plancher mixte bois-béton. Le
principe est de faire travailler le béton en compression et le bois en traction par le biais des systèmes
de connexion. La différence essentielle réside dans la collaboration entre les deux matériaux grâce
à la liaison obtenue par des connexions. La Figure 2 montre le schéma de principe de
fonctionnement d’un plancher mixte bois-béton partant du plancher en bois tradition. L’utilisation
des connexions permet de réduire le glissement entre la dalle en béton et la poutre en bois. Ce qui
entraine une optimisation des performances mécaniques du plancher. Dans cette configuration, les
matériaux bois et béton sont utilisés dans leur domaine de prédilection c’est-à-dire le béton en
compression et le bois en traction et flexion (Ceccotti, 1995).
Figure 1 : Description d’un plancher mixte bois-béton (Skowron et al., 2010)
Figure 2 : Schéma de principe de fonctionnement d’un plancher mixte bois-béton
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
KOUAM TEGUIA Marcelle Audrey Promotion 2016/2017 Janvier 2018 5
Concrètement, la dalle en béton remplit, en travée fonctionne comme une table de compression,
alors que la poutre en bois, située dans la partie inférieure, est essentiellement tendue. Par
conséquent, les deux matériaux sont soumis à des contraintes en parfait accord avec leurs
meilleures propriétés pour former une dalle ‘nervurée’. Dans le cas où la poutre est continue sur
appuis, la participation de la dalle à la résistance est obtenue par une armature supérieure capable
de reprendre les efforts de traction, la poutre en bois étant alors partiellement comprimée.
Pour obtenir l’effet mixte souhaité (une collaboration optimale entre le bois et le béton), il convient
que la liaison entre la poutre et la dalle soit réalisée de façon à transmettre les efforts rasants et à
limiter les glissements à l’interface. Sans liaison, les solives en bois doivent supporter à elles seules
toutes les charges. Par contre, si une connexion est mise en place, on réalise une poutre mixte dont
la rigidité est sensiblement accrue. Pratiquement, pour assurer cet effet mixte, un étaiement est
nécessaire durant la phase de construction jusqu’à la prise du béton.
Rôle des systèmes de connexion
En construction mixte, que ce soit acier-béton ou bois-béton, une grande attention est portée à
l’interface des deux matériaux. Cette liaison ne peut être faite par adhérence (cas du béton), on
utilise donc des organes de liaisons. C’est cette connexion qui assure l’action composite de la
section composée des deux matériaux. Son rôle majeur est d’empêcher (ou de limiter) le glissement
tendant à se produire à l’interface bois-béton à la partie bois du plancher. Sans la connexion, la
structure se comporterait comme des sections indépendantes aux propriétés mécaniques faibles.
La Figure 3 illustre l’intérêt des connexions dans une poutre simple soumise à flexion. En
considérant la poutre constituée de deux sections rectangulaires superposées de hauteur équivalente
et d’un matériau identique, respectivement sans connexion dans le cas (a) et parfaitement
solidarisées dans les cas (b). Si on admet un comportement élastique, il est aisé de montrer qu’à
moment de flexion équivalent, la présence d’une liaison parfaite entre les deux composants réduit
les contraintes normales maximales de moitié et divise la flèche par quatre tel que détaillé dans le
Tableau 1.
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Figure 3 : Rôle des connexions dans une poutre simple en flexion ; (a) Sections sans connexion ;
(b) sections avec connexion parfaite
Tableau 1 : Influence d'une connexion parfaite dans une poutre sur les valeurs de contraintes et
déformations. (Yaovi Edem, 2013)
Cas Distribution des
contraintes Contraintes
Flèche (charge ponctuelle
centrée sur poutre
isostatique)
Limite supérieure
(monolithique)
𝜎𝑎 =𝑀ℎ2
𝑏(ℎ3)12
=6𝑀
𝑏ℎ2
𝑓𝑖,𝑎 =𝑃𝐿3
48𝐸𝑏ℎ3
12
=𝑃𝐿3
4𝐸𝑏ℎ3
Limite inférieure
(glissement
parfait)
𝜎𝑏 =
𝑀2 ∗
ℎ4
𝑏 (ℎ2)
3
12
=12𝑀
𝑏ℎ2 𝑓𝑖,𝑏 =
𝑃2𝐿3
48𝐸𝑏 (ℎ2)
3
12
=𝑃𝐿3
𝐸𝑏ℎ3
Rapport lim
sup/lim inf -
𝟏
𝟐
𝟏
𝟒
Avantages et inconvénients
L’utilisation du plancher mixte en bois-béton peut constituer, dans certains cas, une solution
économique, tant en construction neuve qu’en rénovation. La solution du plancher mixte en bois-
béton peut donc se révéler économiquement intéressante, étant donné qu’elle permet d’augmenter
la capacité portante du plancher, tout en évitant son remplacement complet, et limite ainsi les
interventions sur site. Les structures mixtes bois-béton présentent des avantages et quelques
inconvénients.
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a. Avantages
Connectée au bois, la dalle en béton confère au système une capacité portante plus
importante et une déformation plus faible qu’un plancher en bois permettant ainsi d’opter
pour de plus grandes portées ;
La légèreté des planchers mixtes par rapport à ceux en béton, comme le présente la Figure
4, confère un avantage certain dans le cas des sols difficiles. Cela permet d’éviter ou de
réduire l’utilisation des fondations profondes ;
En plus de ces apports en terme résistance, la dalle en béton apporte aux planchers mixtes
de meilleures performances en isolation acoustique, un comportement au feu favorable et
les vibrations (effet trampoline) sont limitées en comparaison avec ce que l’on peut
observer avec les planchers en bois traditionnels ;
La possibilité de préfabrication des planchers assure un gain de temps important sur les
chantiers ;
Avec les planchers mixtes, on a une plus grande liberté de conception par rapport aux
planchers en bois. Par exemple, la pose de plancher chauffant ou d’isolations thermique et
acoustique renforcées. Il en est de même pour l’aspect esthétique au niveau de la sous-face
du plancher ;
Il y’a en outre l’aspect environnemental. En effet, le bois est un matériau de construction
d’empreinte carbone neutre (voir Tableau 2) (1 m3 de bois stocke 1 tonne de CO2) qui se
fabrique et se recycle naturellement, favorisant le respect des cibles du développement
durable.
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Figure 4: Poids propre du plancher (g) en fonction de la portée (l) pour une charge de service
(q) de 2,5 kN/m², dans le cas de (a) bois seul, (b) bois-béton et (c) tout béton (Ceccotti, 1995)
Tableau 2 : Effet environnemental des matériaux de construction (Bahia, 2013)
Matériaux Masse volumique
(kg/m3)
Procédés de fabrication
et de mise en œuvre
Dégagement du CO2
(kg/m3)
Fixation du CO2
(kg/m3)
Acier 7 200 5 000 0
Béton 2 300 375 0
Ciment 1 600 2 500 0
Bois feuillus 700
Prise en compte dans
les procédés
industriels ≈ 200
1000 (1)
(1) le bois est constitué de 50% de carbone, 43% d’oxygène, 6% d’hydrogène, 1% d’azote : 700 kg
de bois contiennent 350 kg de carbone ; 1 mole de carbone =12g ; 1 mole de dioxygène = 32 g ;
1 mole de dioxyde de carbone = 44 g ; ainsi pour 350 kg de carbone, on a (350x12)/44 = 1283 kg
de CO2 qu’on arrondit à 1 tonne de CO2 par m3 de bois utilisé.
b. Inconvénients
En dépit de ces multiples avantages, les planchers mixtes ont tout de même certains inconvénients :
En effet, la connexion de la dalle béton aux poutres bois est simple à réaliser, mais
l’assemblage des poutres bois aux autres éléments porteurs, comme les poteaux ou les murs,
nécessite des organes ou procédés spéciaux ;
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De par sa constitution, ce type de plancher n’est pas adapté aux structures de plus de 11 à
18 m de portée selon les systèmes. Sa résistance restant limitée par rapport à un plancher
en béton, il présentera donc de moins bonnes performances vis-à-vis de sollicitations à
caractère accidentel (tassement différentiel de fondations, des séismes…) ;
Aussi, bien que les vibrations soient réduites par rapport au plancher en bois, un plancher
mixte étant plus léger qu’un plancher en béton armé, il reste plus sensible à certains effets
dynamiques de charges d’exploitation (par exemple, les bâtiments à vocation industrielle) ;
La préfabrication implique une grande rigueur d’organisation, des études en amont
importantes et soigneusement organisées ;
Enfin, un plancher mixte reste plus onéreux qu’un plancher classique. Son coût est en
moyenne plus élevé de 54% qu’un plancher béton (100€ HT SHOB /m² comparé au béton
: 65€ HT/m²) (Marilyne, 2009).
II. Matériaux
Bois
Le bois est une ressource naturelle largement disponible possédant plusieurs avantages
environnementaux et structuraux. Du côté environnemental, le bois est un lieu de fixation du
dioxyde de carbone à travers un processus biologique de stockage de matière ligno-cellulosique
(composant fait de lignine, d’hémicellulose et de cellulose les rendant imperméables résistants et
inextensibles) au sein de l'arbre. Pendant la croissance d'un arbre, une tonne de bois absorbe 1,6
tonne de gaz carbonique, et émet 1,1 tonne d'oxygène et fixe 0,5 tonne de carbone. En termes
d'analyse du cycle de vie (ACV), plusieurs facteurs en faveur du bois ont été constatés :
le bois est un matériau renouvelable ;
le bois est un matériau durable à condition d'une bonne conception et d'un bon entretien ;
le bois permet de diminuer l'impact climatique des structures.
Du coté structural, le bois présente un net avantage par rapport aux autres matériaux lorsque l’on
considère le rapport entre performances mécaniques et densité (Bahia, 2013). En outre, avec
l’apparition des matériaux dérivés du bois comme les lamellés collés, les contrecollés, les
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panneaux, il est possible de construire des ouvrages dont l’esthétique, la légèreté et la durabilité
sont assurés.
C’est un matériau hétérogène et orthotrope donc avec un comportement variant selon la direction.
On distingue ainsi trois directions privilégiées. La Figure 5 présente les différentes directions
d’orthotropie dans le bois :
une direction longitudinale L, suivant l’axe de l’arbre ;
une radiale R, perpendiculaire aux cernes de croissance ;
une tangentielle T, perpendiculaire aux deux précédentes directions.
Ce qui conduit à avoir, 3 modules d’élasticité E (Er, Et, El), 3 modules de cisaillement G (Grl, Gtl,
Grt), et 3 coefficients de Poisson ν (νrl, νtl, νrt).
Figure 5 : Coupes et axes dans un tronc
Les caractéristiques du bois varient en fonction des essences, voire de l’arbre dont il est issu. On
distingue deux grands groupes d’arbres : les conifères, appelés aussi résineux, qui sont les plus
anciens dans l’évolution et leur structure est plus simple ; et les feuillus, plus récents et de structure
plus complexe. En Afrique, on retrouve plus d’arbres de type feuillus. Le Tableau 3 présente les
propriétés physiques et les caractéristiques mécaniques de quelques essences de bois d’Afrique
(Benoit, 2008). Les définitions de quelques propriétés physiques et mécaniques du bois sont
présentées en ANNEXE 1.
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Tableau 3 : Propriétés physiques et caractéristiques mécaniques de quelques essences de bois
d'Afrique (Benoit, 2008)
Noms
Masse
volumique
(Kg/m3) à 12%
Contrainte de
rupture à la
compression
axiale (MPa)
Contrainte de
rupture à la
traction axiale
(MPa)
Contrainte de
rupture de flexion
parallèle aux
fibres (MPa)
Module
d'élasticité
(MPa)
Ayous 380 30 48 73 7260
Azobé 1070 96 180 227 21420
Iroko 650 57 80 105 12840
Kosipo 690 55 78 122 11190
Koto 610 55 84 140 13140
Makoré 690 58 105 137 13850
Sapelli 680 62 85 142 13960
Sipo 610 55 105 127 13240
Béton
Le béton est un matériau de construction composite homogène, constitué de granulats (sable
gravillons) agglomérés par un liant (ciment) qui durcit en présence d’eau et auxquels on peut
ajouter des adjuvants pour en améliorer les performances (plastifiants, accélérateurs et retardateurs
de prise, entraineurs d’air, hydrofuges de masses). Les progrès techniques accomplis au cours des
dernières années ont abouti à une grande diversification des bétons. Diversité qui permet
aujourd’hui de disposer du béton le mieux adapté à chaque condition de chantier, catégorie
d’ouvrage ou produit. Les bétons courants restent cependant les plus utilisés. Ils présentent une
masse volumique de 2300 kg/m3 environ. Ils peuvent être armés ou non ; et lorsqu’ils sont très
sollicités en flexion, précontraints.
Les propriétés de résistance du béton dépendent principalement des types de matériaux utilisés, du
rapport ciment/eau et des conditions de cure. Les définitions de quelques propriétés physiques et
mécaniques du béton sont présentées en ANNEXE 2.
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La norme EN 206 (CEN, 2000) classe les bétons en fonction de leur résistance caractéristique à la
compression. Le Tableau 4 présente les classes de résistance de béton normal avec :
fck-cyl : résistance caractéristique mesurée sur cylindre ;
fck-cube : résistance caractéristique mesurée sur cube ;
Ecm : module d’élasticité moyen.
Tableau 4 : Classes de résistance des bétons (BOERAEVE, 2011)
Classe C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
fckcyl
(MPa) 12 16 20 25 30 35 40 45 50
fckcube
(MPa) 15 20 25 30 37 45 50 55 60
Ecm
(MPa) 27 000 29 000 30 000 31 000 33 000 34 000 35 000 36 000 37 000
Acier (Armatures)
L’acier en tant que armature a pour rôle de reprendre les efforts de tractions qui ne peuvent pas être
repris par le béton. Ils sont caractérisés par leur limite élastique et leur module d’élasticité. En
générale, les aciers utilisés sont de deux types : les aciers à haute adhérence (HA) FeE400 ; Treillis
soudés formés par assemblage des barres tréfilées soudées FeE520. Fe étant la limite élastique dans
les armatures. Le module d’élasticité de l’acier est 𝐸𝑠 = 2. 105 𝑀𝑃𝑎.
III. Systèmes de connexion
Le système de connexion est l’un des principaux éléments qui influencent le degré d’interaction
entre les matériaux constitutifs de la mixité. Les premiers systèmes de connexion utilisés pour les
structures mixtes bois-béton étaient similaires à ceux utilisés pour la connexion bois-bois. Les
divers développements réalisés dans ce domaine ont permis d’offrir une large gamme de systèmes
de connexion. Ceccotti (Ceccotti, 1995) a présenté quelques systèmes de connexion en les classant
en fonction de leur rigidité partant des connexions les moins rigides tels les clous, les vis (Figure
6a), en passant par les anneaux, les tubes et les entailles (Figure 6b-c), jusqu’aux connexions les
plus rigides telles les plaques et grilles métalliques (Figure 6d) collées dans le bois.
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Figure 6: Différents systèmes de liaisons bois-béton classé en fonction de la rigidité croissante :
(a) pointes, fers à béton collés, vis ; (b) anneaux et crampons, tubes d’acier ; (c) trous dans le bois,
entaille droites et organes d’assemblages, barre d’acier précontrainte, platelage en planches cloué
et plaques de cisaillement entaillées dans l’épaisseur des planches ; (d) treillis en acier collé sur
le bois, plaques métalliques collées sur le bois (Ceccotti, 1995)
De par leur géométrie, On peut distinguer des systèmes de connexions discrets et des systèmes de
connexions continus. Un système de connexion est constitué soit par des tenons en béton enfoncé
dans le bois, soit par des éléments mécaniques comme des clous, des plaques métalliques, des tubes
métalliques emmanchés dans le bois, soit par le collage. Dans cet ensemble, trois familles
différentes peuvent être distinguées la famille des connecteurs locaux celle des connecteurs
continus métalliques et enfin celle par collage.
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Systèmes de connexion spéciaux mixtes bois-béton
Parmi les systèmes de connexion, on distingue des connecteurs commercialisés spécialement
développés pour les systèmes mixtes bois-béton tels que :
Les connecteurs SBB : Ce sont des tire-fond métalliques. Leur diamètre est de 20-25 mm
pour une longueur de 150 mm 170 mm ou 250 mm (Figure 7a).
Les connecteurs Tecnaria : ce sont des connecteurs à ergots et crampons extrêmement
simple à poser. Il suffit en effet de visser des vis dans la poutre pour installer le connecteur.
La plaque de base fait 50 x 50 x 4 mm avec des vis de 8 mm de diamètre pour une longueur
de 70, 100 ou 120 mm. L’ergot fait 12 mm de diamètre avec un crampon en tête de 18 mm.
Pour la hauteur, il existe différents modèles disponibles 30, 40, 60, 70, 80, 105, 125, 150,
175, 200 mm (Figure 7b).
Les connecteurs SFS VB : Ce sont des longues vis ne nécessitant pas de pré perçage. La
pointe filetée mesure entre 100 mm et 150 mm pour un diamètre de 7.5 mm. Pour une
meilleure utilisation de ces vis, elles sont généralement disposées par paire et doivent être
orientées à 45°, cette disposition permet une sollicitation en traction et compression. La
paire de connecteurs est placée sur le même axe transversal et espace maximum de 20 cm,
pour les cas d’une poutre très large, il faut placer deux paires de connecteur avec un
espacement maximum de 60 cm entre les paires. Sur le plan longitudinal, l’espacement
maximum, est de 80 cm (Figure 7c).
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Le Tableau 5 présente des caractéristiques mécaniques des systèmes de connexion spéciaux mixtes
bois-béton.
(a) (b)
(c)
Figure 7 : Quelques connecteurs spéciaux mixtes bois-béton ; (a) connecteur SBB ; (b) connecteur
Tecnaria ; (c) connecteur SFS VB
Tableau 5 : Caractéristiques mécaniques de quelques connecteurs spéciaux mixtes bois-béton
Connecteurs Résistance
(kN)
Module de
glissement à ELS
(kN/mm)
Module de
glissement à ELU
(kN/mm)
Références
SBB 36,3 35,2 21,3 (Manthey,
2015)
Tecnaria Base 20,9
8,7 17,2 (Bahia,
2013) Maxi 24,3
SFS VB
45°/90° 18,5 14,4 12,7 (Deam et
al., 2008) 45°/135° 32,6 54,9 34,4
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Systèmes de connexion discrets
Parmi les connexions discrètes, on peut citer les clous, les vis, les tirefonds, les tubes (Figure
8). Ces connecteurs sont parfois associés à des entailles faites dans le bois dans le but
d’augmenter leur rigidité. Les caractéristiques mécaniques de quelques systèmes de connexion
discrets sont présentées dans le Tableau 6.
(a) (b)
(c) (d)
Figure 8: Quelques systèmes de connexions discrets ; (a) Tube ; (b) Tire-fond ; (c) Entaille
rectangulaire et Tire-fond ; (d) Entaille circulaire et tire-fond (Deam et al., 2008)
Tableau 6 : Caractéristiques mécaniques de quelques connecteurs discrets
Connecteurs Résistance
(kN)
Module de
glissement à
ELS
(kN/mm)
Module de
glissement à
ELU
(kN/mm)
Références
Tube 32,6 66,6 42,5
(Deam et
al., 2008)
Tire-fond 21,5 195,5 2,9
Entaille avec
tire-fond
Rectangulaire 54,9 297,0 197,3
circulaire 31,4 105,9 56,3
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Systèmes de connexion continus
Parmi les systèmes de connexion continus, on peut citer :
Bande métallique déployé : La bande de métal déployé est insérée dans une rainure
pratiquée dans le bois sur une profondeur de 50 mm et collée à l’époxy. Elle est noyée dans
le béton sur 30 mm de profondeur (Figure 9a).
Plaques métalliques dentées : La poutre en bois est découpée en deux et les plaques
métalliques dentées sont insérées sur chaque partie. Les deux parties sont ensuite
assemblées et collées à l’époxy et maintenues en compression transversale par des tiges
filetées précontraintes. Les profondeurs de pénétration sont les mêmes que
précédemment (Figure 9b) ;
Ruban métallique perforé : La conception est la même que précédemment. Le métal
déployé est remplacé par une bande métallique trouée d’épaisseur 5 mm (Figure 9 :
Quelques systèmes de connexions continus ; (a) bande métallique déployée ; (b) Plaque
métallique dentée ; (c) ruban métallique perforé ; (d) grille métallique (Bahia, 2013) ; (e)
Collage (Werner et al., 2016)
Connexion par collage : Le béton est coulé sur la poutrelle en bois, puis décoffrée une fois
durcie. La face de béton à encoller est ensuite sablée. L’assemblage par collage est effectué
7 jours après le coulage du béton. Une couche de colle de type époxy est appliquée sur
chaque partie à coller sur une épaisseur de 1 mm environ. L’ensemble est ensuite assemblé
et maintenu en contact par une légère pression pendant 24h ;
Grille métallique : Une grille métallique est insérée dans une fente continue dans la poutre
en bois qui est reliée par l’action de l’adhésif. La fente continue dans la poutre en bois est
fabriquée à travers un moyen commun utilisé dans la charpenterie (Figure 9d).
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(a) (b) (c)
(d) (e)
Figure 9 : Quelques systèmes de connexions continus ; (a) bande métallique déployée ; (b) Plaque
métallique dentée ; (c) ruban métallique perforé ; (d) grille métallique (Bahia, 2013) ; (e) Collage
(Werner et al., 2016)
Systèmes de connexions transversaux
En plus de ceux cités ci-dessus, on rencontre des systèmes connus tels que :
Le système « LIGNADAL » : Il s’agit d’une prédalle formée de planche de bois. Celles-ci
ont une épaisseur de 43 mm et une hauteur comprise entre 90 mm et 220 mm. Elles sont
clouées, accolées par leurs faces et alternativement décalées en hauteur. Le décalage des
planches est constant de 25 mm ou de 35 mm. On obtient ainsi une dalle constituée de
rainures sur toute la longueur. De plus, il y a des rainures transversales sur toute la largeur
de la dalle. Elles ont une largeur de 115 mm et une hauteur qui dépend du décalage des
planches (25 mm ou 35 mm). Dans ces rainures sont placés les connecteurs. Il s’agit de
planches de 25 mm d’épaisseur et de 70 mm de large. Les connecteurs sont espacés de
320 mm (Figure 10a) ;
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Le système « D-DALLE » : Il s’agit d’une double dalle mixte bois-béton pour le domaine
des dalles de très grandes portées, de 11 à 18 m sans appui. Elle est constituée de planches
vissées en décavées sur la hauteur. Pour améliorer la connexion, les dalles sont sciées
transversalement pour ensuite positionner les plaques métalliques en forme de L perforées
sur le côté et visées en tête (Figure 10b);
Le système « LEWIS » : Il s’agit de bacs en acier galvanisés utilisés comme coffrage perdu
combiné au système « SBB ». Les caractéristiques techniques des bacs en acier sont :
Largeur : 630 mm ;
4 longueurs standards : 1220 mm – 1530 mm – 1830 mm – 2000 mm ;
Épaisseur de la tôle : 0.5 mm ;
Hauteur du profil : 16 mm.
Dans le sens de la largeur, il faut effectuer un recouvrement de 50 à 100 mm. Pour un faible
entraxe de poutre, l’épaisseur minimale de béton doit être de 50 mm et pour des entraxes
importants, elle doit être de 70 mm (bacs inclus) (Figure 10c).
(a) (b)
(c)
Figure 10 : Quelques systèmes de connecteurs transversaux ; (a) Système Lignadal ; (b) Système
D-dalle ; (c) Système Lewis
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IV. Méthodes d’évaluation du comportement des connexions mixtes
bois-béton
Le comportement global de structure mixte bois-béton est grandement influencé par le
comportement de l’interface entre les deux matériaux, soit le système de connexion. La méthode
expérimentale est celle recommandée pour déterminer le comportement des connexions mixtes
bois-béton. Il existe tout de même une méthode analytique pour prédire les caractéristiques
mécaniques de certains connecteurs en termes de résistance et de rigidité. La méthode
expérimentale, ainsi que quelques modèles analytiques seront présentées dans cette section.
Méthode expérimentale « essai de cisaillement ou push-out»
L’essai de cisaillement est la méthode la plus commune pour déterminer la loi de la connexion. La
Figure 11 présente la courbe force-glissement type obtenue à partir d’essai de cisaillement de
connexion. Il est possible d’obtenir la rigidité 𝐾, la capacité de résistance 𝐹𝑚𝑎𝑥, et le mode de ruine
de la connexion. Le mode de ruine peut être fragile ou ductile.
Figure 11 : Courbe force-glissement type de système de connexion
Jusqu’à présent, il n’existe pas encore de méthodes normatives pour caractériser le comportement
d’une connexion bois-béton, néanmoins plusieurs auteurs ont effectué des essais de cisaillement
en se basant sur l’annexe de l’Eurocode 4 relatif aux structures mixtes acier-béton. Plusieurs
configurations d’éprouvette d’essai de cisaillement sont retrouvées dans la bibliographie. Elles
peuvent être séparées en deux groupes, soit les essais symétriques et les essais asymétriques.
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a. Push-out symétrique
Il en existe deux types de configurations pour les push-out tests : la configuration bois-béton-bois
et la configuration béton-bois-béton présentées à la Figure 12. Elles ont été testées par Carvalho et
Carrasco dans le but d’en connaitre les avantages et inconvénients (Carvalho and Carrasco, 2010).
Ils ont observé que l’éprouvette bois-béton-bois présentait une plus faible résistance et un plus fort
module de glissement. De plus, cette configuration (bois-béton-bois) ne permet pas de voir le gain
de résistance attendu augmentant le diamètre du connecteur par exemple. Ils notent que
l’éprouvette béton-bois-béton présente une meilleure résistance et, un plus faible module de
glissement que l’autre arrangement. Carvalho et Carrasco ont conclu que la configuration béton-
bois-béton donne des résultats plus cohérents par rapport aux attentes en plus d’être plus près de la
configuration des essais standards pour les connexions acier-béton.
Figure 12 : configuration pour essais de cisaillement symétrique(Samuel Cuerrier, 2016)
Lors d’un essai symétrique, deux connecteurs sont testés en même temps, il en résulte donc que
c’est le comportement moyen des connecteurs qui est mesuré ce qui peut réduire ainsi certains
phénomènes locaux qui peuvent se produire sur un seul connecteur pendant l’essai. De plus, il est
également possible qu’un effet voute se produise pendant l’essai et ainsi augmenter la rigidité
mesurée durant l’essai.
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b. Push-out asymétrique
Plusieurs configurations pour les essais asymétriques sont présentes dans la bibliographie. Les
configurations les plus communes sont présentées à la Figure 13. Les configurations asymétriques
permettent de tester une seule connexion à la fois et permettent ainsi de mieux observer les
phénomènes locaux qui peuvent se produire lors d’un essai. Cependant, à cause de l’asymétrie, un
effort axial difficilement quantifiable peut se créer à l’interface et ainsi avoir une influence sur les
résultats.
Figure 13 : Configuration pour essai de cisaillement asymétrique(Samuel Cuerrier, 2016)
c. Protocole de chargement et évaluation de la rigidité
Pour les essais de cisaillement de connexion mixte bois-béton, la norme EN 26891 (CEN, 1991)
relative aux assemblages bois réalisés avec des éléments mécaniques est utilisée. Elle spécifie les
principes généraux pour la détermination des caractéristiques de résistance et de rigidité de la
connexion. Avant de commencer l’essai, il est important d’avoir une estimation de la charge
maximale de la connexion (essai blanc) afin de respecter le protocole de chargement présenté à la
Figure 14. L’essai est d’abord piloté en charge pour atteindre 0,4𝐹𝑚𝑎𝑥 en deux minutes et ensuite
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maintenir la charge pendant 30 s. La charge est ensuite réduite jusqu’à 0,1𝐹𝑚𝑎𝑥 et maintenue
pendant 30 s. Ensuite, l’essai est piloté selon le glissement ou selon la charge jusqu’à 0,7𝐹𝑚𝑎𝑥 à
une vitesse de 0,2𝐹𝑚𝑎𝑥 par minute pour ensuite être piloté selon le glissement jusqu’à rupture de la
connexion ou un glissement de 15 mm.
Figure 14: Procédure de chargement
La capacité de résistance de la connexion correspond à la charge maximale atteinte lors de l’essai.
Ceccotti propose de déterminer la rigidité de la connexion en service et l’état ultime à partir des
équations (1) et (2). En suivant ces formules, la pente entre les points 01 et 04 de la figure est
calculée.
𝐾𝑠 =0,4𝐹𝑚𝑎𝑥𝜈0,4
(1)
𝐾𝑢 =0,6𝐹𝑚𝑎𝑥𝜈0,6
(2)
Où 𝜈0,4 et 𝜈0,6 sont les glissements respectifs à 40% et à 60% de 𝐹𝑚𝑎𝑥
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Méthode analytique
a. Détermination de la rigidité
Dans le cas des connexions par tige, il est possible de prédire la loi de comportement de la
connexion. Gelfi et al. a proposé une méthode pour calculer la rigidité et la force de plastification
de la connexion en considérant le connecteur comme une poutre Euler-Bernoulli sur fondation
élastique où cette fondation est le bois et le béton comme le montre la Figure 15. En supposant que
la longueur du connecteur est infinie dans les deux fondations, Gelfi et al ont développé une
équation simple qui prédit la rigidité de la connexion. Cette équation est basée sur des rigidités de
fondation élastique de 1300 MPa pour le bois et 10 000 MPa pour le béton et le diamètre 𝑑 du
connecteur doit se situer entre 12 mm et 20 mm. L’espacement 𝑡 entre le bois et le béton doit être
inférieur à 50 mm.
Figure 15: Modélisation de la connexion par Gelfi et al. (Gelfi et al., 2002)
𝑘 = 124000 𝑑
(4,34 +𝑡𝑑)3 (3)
b. Détermination de la résistance
En suivant le même principe que celui de la détermination de la rigidité, en supposant la
plastification des fondations élastiques (fhc et f hw) et du connecteur comme le montre la Figure 16,
il est également possible de prédire la résistance de la connexion. La résistance de la connexion est
obtenue à partir des équations ci-dessous.
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{
𝑙𝑤 =
𝑑
1 +𝑓ℎ𝑤𝑓ℎ𝑐
(√2
3
𝑓𝑦
𝑓ℎ𝑤 (1 +
𝑓ℎ𝑤𝑓ℎ𝑐) + (
𝑡
𝑑)2
−𝑡
𝑑)
𝑉𝑢 = 𝑓ℎ𝑤 × 𝑙𝑤 × 𝑑
Figure 16: Modélisation de la rupture de la connexion par Gelfi et al. (Gelfi et al., 2002)
Conclusion partielle
Nous avons dans ce chapitre, fait un bref rappel sur l’état de la technique de mixité bois-béton, une
description générale des propriétés des matériaux constitutifs de la mixité, et une présentation de
quelques systèmes de connexions rencontrés. Les méthodes d’évaluation du comportement
mécanique des connexions mixtes bois-béton étant exposé, nous présenterons dans le chapitre
suivant les matériaux, matériels et méthodes utilisés au cours des essais.
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CHAPITRE II. MATERIAUX, MATERIELS ET
METHODES
Introduction
Ce second chapitre porte sur les matériaux, matériels et méthodes que nous avons utilisés durant
notre étude. Il s’agira dans un premier temps de présenter les caractéristiques mécaniques de chaque
matériau intervenant dans la mixité à savoir : le bois, le béton et l’acier. Nous ferons ensuite une
description des systèmes de connexion testés et terminerons par la présentation du dispositif
expérimentale et de la méthode d’analyse utilisée.
I. Caractéristiques des matériaux utilisés
Bois
Des éprouvettes de bois ont été prélevées après les essais de push-out afin de déterminer la masse
volumique en suivant la norme EN408 (CEN, 2009). Le bois utilisé est de type tropical assez dense
dont la masse volumique moyenne obtenue est de 581,9 kg/m3. De par ses caractéristiques
physiques et mécaniques, il peut être assimilé au Kosipo (Tableau 3). Après passage des
échantillons prélevés à l’étuve, nous n’avons constaté aucune variation de masse. Ceci s’explique
par le fait qu’étant dans un pays désertique, le bois utilisé avait déjà perdu la quasi-totalité de son
humidité.
Béton
Le béton que nous avons utilisé a été formulé par la méthode Dreux Gorisse. Pour 1 m3 de béton,
on a 450 l de sable, 700 l de gravier, 350 kg de ciment et 210 l d’eau. Trois types d’éprouvettes ont
été confectionnés lors de la mise en œuvre du béton.
4 éprouvettes cylindrique 10 cm x 20 cm ;
4 éprouvettes cubique 10 cm x 10 cm ;
4 éprouvettes cubique 15 cm x 15 cm.
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Pour chaque type, 3 éprouvettes ont été immergées et la dernière éprouvette laissé dans les mêmes
conditions de cure que les éprouvettes de push-out.
Les éprouvettes ont été testées en compression à 48 jours d’âge, date de réalisation des essais push-
out. Le Tableau 7 présente les résultats de la résistance en compression sur les différentes
éprouvettes. La valeur moyenne de résistance à la compression du béton sur éprouvettes
cylindriques est de 30,7 MPa avec une masse volumique moyenne de 2386 kg/m3.
Néanmoins, la résistance moyenne du béton à 28 jours est donnée dans l’Eurocode 2 (CEN, 2005)
par la relation ci-dessous :
𝑓𝑐𝑚 =𝑓𝑐𝑚(𝑡)
𝛽𝑐𝑐(𝑡)= 29,3 𝑀𝑃𝑎
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛽𝑐𝑐(𝑡) = 𝑒[𝑠(1−
28𝑡)0,5]= 1,048 ;
𝛽𝑐𝑐(𝑡) : coefficient dépendant de l’âge du béton (t = 48 jours);
𝑠 : coefficient dépendant du type de ciment (CEM 42,5 R) ;
𝑓𝑐𝑚 : résistance moyenne en compression du béton à 28 jours ;
𝑓𝑐𝑚(𝑡) : résistance moyenne en compression du béton à l’âge de t jours.
Ainsi, la résistance caractéristique du béton est proche de 20 MPa (29,3 – 8=21,3)
Tableau 7: Valeurs de résistance à la compression du béton utilisé
Éprouvettes 1 2 3 4 Moyenne(*) [MPa]
Cylindriques (10x20) 30,3 30,9 30,8 27,1 30,7
Cubiques (10x10) 35,4 35,1 36,5 32,3 35,7
Cubiques (15x15) 41,1 28,3 37,6 32,4 35,7
(*) Valeur obtenue sans prendre en compte les résultats de l’éprouvette 4.
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Acier
Pour ces essais nous avons utilisé :
les aciers HA 8 type FeE400 pour la réalisation des treillis des dalles en B.A ;
et les aciers HA 12 filetées type FeE400 pour la confection des systèmes de connexions.
II. Description des systèmes de connexions testées
Les éprouvettes de cisaillement push-out sont composées de poutre en bois de section 60x150 mm²
et de longueur 350 mm, d’une dalle en béton de 300x350 mm² et de 50 mm d’épaisseur sur fond
de coffrage de 10 mm d’épaisseur le cas échéant. Les connexions entre le bois et le béton sont
constituées de tiges d’acier à haute adhérence de 12 mm de diamètre. Les tiges d’acier sont filetées
à leur extrémité et vissée dans le bois après un pré-perçage. Les trous devant recevoir les tiges ont
un diamètre de 10 mm. Quatre systèmes de connexion ont été ainsi définis :
Le système TSS : constitué de tige d’acier HA12 filetée vissée à 90° d’inclinaison par
rapport au sens du fil du bois, sans fond de coffrage (Figure 17);
Le système TXC : Constitué de deux tiges d’acier HA12 filetées croisées, l’une vissée à
120° et l’autre à 90° d’inclinaison par rapport au sens du fil du bois, avec fond de coffrage
(Figure 18) ;
Le système TXS : Constitué de deux tiges d’acier HA12 filetées croisées, l’une vissée à
120° et l’autre à 90° d’inclinaison par rapport au sens du fil du bois, sans fond de coffrage
(Figure 19);
Le système ERT : Constitué d’entaille rectangulaire de 100 mm de largeur et 30 mm de
profondeur dans le bois, combinée à une tige d’acier HA filetée vissée à 90° d’inclinaison
par rapport au sens du fil du bois (Figure 20).
La partie en béton des éprouvettes contient des barres d’armatures HA 8 pour limiter le retrait du
béton. Ces armatures sont disposées avec un maillage adapté à la connexion et respectant les
normes constructives.
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(a) (b)
Figure 17 : Connexions TSS ; (a) Géométrie ; (b) illustration
(a) (b)
Figure 18: Connexions TXC ; (a) Géométrie ; (b) illustration
(a) (b)
Figure 19: Connexions TXS ; (a) Géométrie ; (b) illustration
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(a) (b)
Figure 20 : Connexions ERT ; (a) Géométrie ; (b) illustration
III. Dispositif expérimental et Méthode d’analyse
Les essais de cisaillement ont été réalisés après 48 jours de cure du béton. Une presse
universelle électromécanique d’une capacité de charge 300 kN avec une centrale de pilotage et
d’acquisition des données a été utilisée à cet effet. La Figure 21 présente une éprouvette en phase
d’essai sur la presse. L’éprouvette est asymétrique. Le chargement en partie basse, côté dalle béton,
et en partie haute, côté poutre bois. Le plateau bas de la presse est bloqué en rotation et le plateau
supérieur est rotulé. Des dispositifs de maintien latéral munis de roulement assurent la stabilité de
l’éprouvette en phase de mise en place et d’essai.
Figure 21: Dispositif d'essai de cisaillement ; (1) poutre en bois, (2) capteur de déplacement, (3)
dalle de béton, (4) dispositif de fixation
Chaque éprouvette est chargée à une vitesse (déplacement de la traverse) de 3 mm/min
conformément aux prescriptions de la norme EN 26891(CEN, 1991). Deux capteurs LVDT sont
utilisés de part et d’autre de l’éprouvette pour mesurer le glissement relatif entre le bois et le béton.
Chaque essai est arrêté lorsqu’on enregistre un déplacement supérieur à 30 mm. Le système
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d’acquisition de la presse permet d’obtenir la courbe charge-glissement de l’essai.La résistance de
la connexion 𝐹𝑚𝑎𝑥 correspond à la charge maximale atteint avant ou à 30 mm de glissement. Les
modules de glissement en service 𝐾0,4 et ultime 𝐾0,6 sont calculés à partir de la méthode proposée
par Ceccotti.
𝐾0,4 = 𝐾𝑠 =0,4𝐹𝑚𝑎𝑥𝜈0,4
; 𝐾0,6 = 𝐾𝑢 =0,6𝐹𝑚𝑎𝑥𝜈0,6
où ν0,4 et ν0,6 sont les glissements à 40% et 60% de la charge maximale respectivement.
Figure 22: Définition de Ks et Ku (Ceccotti, 1995)
Conclusion partielle
Nous avons présenté dans ce chapitre les caractéristiques mécaniques des matériaux utilisés au
cours de nos essais et décrit les systèmes de connexions que nous avons testés. Dans la suite de
notre travail nous présenterons les résultats obtenus des différents essais.
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CHAPITRE III. RESULTATS ET ANALYSES
Introduction
Ce chapitre présente les résultats obtenus des essais push-out. Il intègre l’analyse des différents
résultats expérimentaux. La résistance et la rigidité des connexions en service et ultime des
connexions sont obtenus à partir des courbes force-glissement. Une description globale de leur
mode de ruine avec un modèle analytique décrivant l’allure des courbes obtenues des différents
essais sont présentés.
I. Résultats
Les
Figure 23 à Figure 26 présentent les courbes force-glissement des différentes connexions testées.
Chaque courbe correspond à la moyenne des courbes des deux capteurs LVDT utilisés pour chaque
éprouvette. Le Tableau 8 présente les valeurs de résistance, et de modules de glissement en service
et ultime des différentes connexions. Les valeurs maximums et minimums, des moyennes et des
écart-types y sont présentés. Les résultats détaillés des essais sont récapitulés en ANNEXE 4.
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Figure 23 : Courbe force-glissement du système TSS
Figure 24 : Courbe force-glissement du système TXC
Figure 25 : Courbe force-glissement du système TXS
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Figure 26 : Courbe force-glissement du système ERT
Tableau 8: Tableau récapitulatifs des valeurs de rigidité et de résistances des différentes
connexions testées
Connexions Valeurs Fmax [kN] K0,4
[kN/mm] K0,6
[kN/mm]
TSS (6 essais)
Max - Min 31,9 – 26,4 22,7 – 8,9 4,4 – 2,3
Moyenne 28,6 15,4 3,1
Écart-type (CoV) 2,2 (8%) 5,5 (35%) 0,8 (25%)
TXC (6 essais)
Max - Min 40,6 – 32,8 29,6 – 18,2 19,1 – 11,4
Moyenne 36,3 23,8 15,5
Écart-type (CoV) 3,1 (8%) 5,4 (23%) 3,6 (23%)
TXS (6 essais)
Max - Min 50,5 – 40,1 40 - 24 30,6 – 13,9
Moyenne 45,9 31,9 21,4
Écart-type (CoV) 3,7 (8%) 7,7 (24%) 6,1 (28%)
ERT (6 essais)
Max - Min 68,6 – 35,9 154,1 – 42,2 80 - 35
Moyenne 51,4 99,9 64,1
Écart-type (CoV) 11,9 (23%) 46,9 (47%) 17,4 (27,2%)
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II. Analyse des résultats
Capacité de résistance
Parmi les systèmes de connexion testés, la connexion TSS constituée de tige d’acier seule sans
fond coffrage est la moins résistante avec 28,6 kN et la connexion ERT combinant entaille
rectangulaire et tige d’acier HA12 est la plus résistante avec une valeur moyenne de 51,4 kN (voir
Figure 27).
Les connexions TXC constituées de tiges croisées avec fond de coffrage et TXS du même type
mais sans fond de coffrage quant à elles, ont respectivement pour résistance 36,3 kN et 45,9 kN.
De plus, leurs courbes décrivent après le pic de résistance un comportement assez ductile
comparativement à celles des connexions TSS et ERT qui présentent une rupture plutôt fragile.
On remarque aussi une forte dispersion des valeurs de résistance autour de la moyenne en ce qui
concerne la connexion ERT (CV = 23%).
Figure 27: Comparaison des résistances moyennes des différentes connexions
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Module de glissement
Tout comme pour la résistance, on remarque que la connexion ERT présente une rigidité moyenne
élevée 99,9 kN/mm et que la connexion TSS a la rigidité la plus faible 15,4 kN/mm. Les connexions
TXC et TXS restent intermédiaire avec comme valeur moyenne de rigidité 23,8 kN/mm et
31,9 kN/mm respectivement (Figure 28). Cependant, les systèmes de connexion TSS, TXC et TXS,
présentent un coefficient de variation bien qu’élevé (24%, 23%, 35%), inférieure à celui du système
ERT (47%).
Figure 28: Comparaison des rigidités moyennes des différentes connexions
Mode de ruine
Pour ce qui est du mode de ruine des systèmes de connexions TSS, TXC et TXS, on observe un
écrasement du béton accompagné de fissures dans la dalle, pour une circonférence répartie autour
de la connexion (voir Figure 29a, b, c). Par contre, il y’a cisaillement du béton au niveau de
l’entaille pour la connexion ERT. Par ailleurs, on remarque pour chacune des connexions, un
arrachement de la tige d’acier avec présence de rotule plastique comme déformation tel qu’illustrer
sur les Figure 29d et (e).
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(a) (b) (c)
(d) (e)
Figure 29: Mode de ruine des systèmes de connexion : (a) Écrasement du béton au droit de la tige
du système TSS, (b) Écrasement du béton au droit des tiges du système TXC, (c) fissures de la dalle
en béton pour le système TXS, (d) Rotules plastiques dans les tiges des systèmes TXS ; (e) Rotule
plastique dans la tige de système ERT
Influence du fond de coffrage
Les Figure 27 et Figure 28, présentent l’histogramme des valeurs moyennes de résistances et
rigidité des systèmes de connexions testées. La connexion croisée avec fond de coffrage (TXC) a
respectivement comme valeurs moyennes de résistance et de rigidité 36,3 kN et 23,8 kN/mm.
Tandis que la connexion TXS du même type mais sans fond de coffrage présente des valeurs de
résistance et de rigidité 45,9 kN et 31,9 kN/mm relativement supérieures.
En faisant le ratio de ces valeurs, on remarque aisément qu’il y’a une perte de résistance de 21% et
de rigidité de 25% dans la connexion TXC comparativement à la connexion TXS. Des travaux
antérieurs (Jorge et al., 2010; Moshiri et al., 2015; Maruis Leonardus Robertus Van Der Linden,
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1999) ont montré que la présence du fond de coffrage crée un espace entre la poutre en bois et la
dalle en béton entrainant la diminution de la résistance et de la rigidité de la connexion par vis SFS.
Ce qui pourrait être le cas aussi pour le type de connexion que nous avons testé (TX).
III. Modèles analytiques
Dans cette partie, un modèle analytique de chacune des connexions testées (TSS, TXC, TXS et
ERT) est développé en utilisant les courbes force-glissement obtenues des essais expérimentaux.
Les allures des courbes force-glissement des systèmes de connexion sont d’abord décrites et les
expressions analytiques représentant au mieux le comportement de la connexion sont ensuite
dérivées.
Système de connexion TSS
La courbe force-glissement de la connexion TSS peut être divisée en trois étapes (voir
Figure 23). La première étape est marquée par une progression rapide de la charge et représente la
rigidité initiale 𝑘0 de la connexion. Cette étape est suivie d’une phase d’augmentation graduelle du
niveau de charge pour un glissement élevé de rigidité 𝑘𝑝. La dernière étape de la courbe, de
glissement supérieur à 15 mm, est définie par une chute de la charge qui pourrait être due à
l’arrachement de la tige d’acier filetée.
Au vue de cette analyse, l’équation (4) donnée par Richard-Abbott (Khorsandnia et al., 2014) avec
quatre paramètres inconnus peut être utilisée pour représenter les deux premières étapes du
comportement de la connexion TSS.
𝐹 =(𝑘0 − 𝑘𝑝)|𝑠|
[1 + |(𝑘0 − 𝑘𝑝)|𝑠|
𝐹0|
𝑛
]
1/𝑛+ 𝑘𝑝|𝑠|
(4)
Où 𝑘0 est la rigidité initiale, 𝑘𝑝 la rigidité de renforcement, 𝐹0 la force de référence, 𝑠 le glissement
et 𝑛 le paramètre décrivant l’allure de la courbe.
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Pour la dernière étape durant laquelle se produit l’arrachement de la tige, l’allure de la courbe est
presque linéaire et peut être définie par l’équation (5) avec 𝑎 et 𝑏, les paramètres de tracé de la
partie linéaire de la courbe force-glissement de la connexion.
𝑦 = 𝑎𝑠 + 𝑏 (5)
Ainsi, le modèle analytique du système de connexion TSS s’écrit comme suit.
𝐹 =
{
(19,173 − 11,374)|𝑠|
[1 + |(19,173 − 11,374)|𝑠|
11,374 |12
]
1/12+ 1,033|𝑠| (𝑅2 = 0,997) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑠 ≤ 15𝑚𝑚
0,434𝑠 + 34,661 (𝑅2 = 0,92) 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑠 > 15𝑚𝑚
(6)
Systèmes de connexion TXC et TXS
Le comportement des connexions TXC et TXS se résume en deux étapes. La première est décrite
par une fonction non linéaire qui au début présente une légère courbure et évolue jusqu’à la charge
maximale. La dernière étape survient directement après la charge maximale et est caractérisée par
une légère variation de la charge traduisant ainsi un certain degré de ductilité (voir Figure 24Figure
25). La fonction adéquate permettant de modéliser ce comportement est celle proposée par Ollgard
(Khorsandnia et al., 2012) définie par l’équation (7).
𝐹 = 𝐹𝑚𝑎𝑥(1 − 𝑒−𝑎𝑠)𝑏 (7)
Où 𝐹𝑚𝑎𝑥 est la capacité de résistance maximale de la connexion, 𝑎 et 𝑏 les paramètres du tracé de
la courbe et 𝑠 le glissement. Les modèles analytiques des systèmes de connexion TXC et TXS sont
donnés par les expressions (8) et (9).
𝐹 = 34,8(1 − 𝑒−0,278𝑠)0,412 (𝑅2 = 0,995) (8)
𝐹 = 43,7(1 − 𝑒−0,316𝑠)0,489 (𝑅2 = 0,930) (9)
Système de connexion ERT
Le comportement du système de connexion ERT se décrit en deux phases. La première décrit une
courbe non linéaire jusqu’à l’atteinte de la capacité maximale de résistance de la connexion qui est
associé au cisaillement du béton au niveau de l’entaille. Après le cisaillement du béton, la charge
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chute progressivement jusqu’à la ruine (voir Figure 26). Il est aisé de représenter ce comportement
par la fonction exponentielle décrite à l’équation (10).
𝐹 = 𝛼(𝑒−𝛽𝑠 − 𝑒−𝛾𝑠) (10)
Où 𝛼, 𝛽 et 𝛾 sont les paramètres décrivant la courbe. Le modèle analytique représentant au mieux
le comportement de la connexion ERT est donné dans l’expression (11).
𝐹 = 45,32(𝑒−0,022𝑠 − 𝑒−2,136𝑠) (𝑅2 = 0,932) (11)
𝑅2 :est le coefficient de détermination linéaire qualifiant l’erreur entre les courbes expérimentales
et les courbes obtenues des équations proposées.
Conclusion partielle
Dans ce chapitre, nous avons présenté les différents résultats obtenus des connexions testées au
cours des essais. L’analyse des résultats a révélé que la connexion TSS présente les plus faibles
performances mécaniques. Les connexions TXC et TXS bien qu’ayant des valeurs de résistance et
de rigidité plus élevées que la précédente restent inférieure à celles de la connexion ERT. De
manière générale, comme mode de ruine, on observe un écrasement du béton, et des rotules
plastiques comme déformation des tiges. En plus de cette analyse, un modèle analytique de chacune
des courbes expérimentales est présenté.
Les résultats étant obtenus, nous ferons dans la suite une application de ces connexions dans une
poutre mixte pour en étudier le comportement aux états limite de service et ultime.
Étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton
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CHAPITRE IV. APPLICATION DES SYSTEMES DE
CONNEXION TESTEES DANS UNE POUTRE MIXTE
Introduction
Dans ce dernier chapitre, nous ferons l’application de chacune des connexions testées dans une
poutre mixte bois-béton dans le but de déterminer leur comportement aux états limites de service
et ultime, en vue d’une éventuelle utilisation en construction.
I. Présentation de la méthode de calcul : Méthode de GAMMA
EC5 (Calcul de la flèche et des contraintes)
Hypothèses
La méthode de calcul est basée sur la théorie de l’élasticité linéaire et sur les hypothèses suivantes :
les poutres reposent sur appuis simples avec une portée (l). Pour les poutres continues les
équations peuvent être utilisées avec (l) égal à 0,8 de la portée à considérer et pour les
poutres en porte-à-faux avec (l) égal à deux fois la longueur du porte-à-faux ;
les parties individuelles (bois, panneaux à base de bois) sont soit de pleine portée, soit
réalisées avec des joints de continuité collés ;
les parties individuelles sont assemblées entre elles par organes mécaniques avec un module
de glissement K ;
l’espacement s entre les organes est constant ou varie uniformément conformément à
l’effort tranchant entre smin et smax, avec 𝑠𝑚𝑎𝑥 ≤ 4 𝑠𝑚𝑖𝑛;
la charge agit dans la direction (z), générant un moment 𝑀 = 𝑀(𝑥)qui varie de façon
sinusoïdale ou parabolique et un effort tranchant 𝑉 = 𝑉(𝑥).
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Rigidité efficace en flexion et contraintes normales
Soit une poutre mixte de section transversale telle que définie dans la Figure 30 : Section
transversale (gauche) et distribution des contraintes de flexion (droite) pour une poutre mixte en T
(Lukaszewska, 2009)Les flèches sont calculées en utilisant une rigidité en flexion efficace (EI)ef
déterminée conformément à l’équation (4). Les contraintes quant à elles sont calculées suivant les
équations (5) et (6) :
Figure 30 : Section transversale (gauche) et distribution des contraintes de flexion (droite) pour
une poutre mixte en T (Lukaszewska, 2009)
(𝐸𝐼)𝑒𝑓 =∑(𝐸𝑖𝐼𝑖 + 𝛾𝑖𝐸𝑖𝐴𝑖𝑎𝑖2)
2
𝑖=1
(4)
𝜎𝑖 =𝛾𝑖𝐸𝑖𝑎𝑖𝑀
(𝐸𝐼)𝑒𝑓 (5)
𝜎𝑚,𝑖 =0,5𝐸𝑖ℎ𝑖𝑀
(𝐸𝐼)𝑒𝑓 (6)
En utilisant les valeurs moyennes de E et où :
𝐸𝑖 Valeur moyenne du module d’élasticité de
l’élément (i)
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𝐴𝑖 = 𝑏𝑖ℎ𝑖 Section transversale de l’élément (i)
𝐼𝑖 =𝑏𝑖ℎ𝑖
3
12 Moment d’inertie de l’élément (i)
𝛾2 = 1 𝑒𝑡 𝛾1 = [1 +𝜋2𝐸1𝐴1𝑠
(𝐾1𝑙2)]
−1
Paramètre décrivant l’action composite
𝑎2 =𝛾1𝐸1𝐴1(ℎ1 + ℎ2 + 2𝑒)
2∑ 𝛾𝑖𝐸𝑖𝐴𝑖2𝑖=1
𝑎1 =(ℎ1 + ℎ2 + 2𝑒)
2− 𝑎2
Distance allant du centre du bois à la fibre neutre
de la section composite
Distance allant du centre du béton à la fibre neutre
de la section composite
II. Application de la méthode
Données de calcul
Soit un plancher mixte bois-béton de longueur l = 3,00 m, avec des poutres espacées de 0,50 m et
des liaisons semi-rigides de type a2 (Figure 6), dont les dimensions de la section transversale sont
données à la Figure 31.
Figure 31: section transversale d’une poutre mixte
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Actions
Valeurs caractéristiques des charges permanentes et variables, par poutre
Charge permanente G = 2 kN/m2 ;
Charge variable Q = 4 kN/m2
Combinaisons P (kN.m-1) M (kN.m) V (kN)
G + Q 3 3,4 4,5
1,35 G + 1,5 Q 4,35 4,9 6,5
Béton de classe C20/25, selon la norme EN 206 « critère de performance, de production,
de mise en place et de conformité du béton » ;
Bois massif nommé KOSIPO ;
Classe de service 1 correspondant à un milieu protégé situé à l’intérieur d’un bâtiment. La
température de l’air ambiant est voisine de 20°C et l’humidité de l’air ne dépasse 65% que
quelques semaines par an. Cela correspond à des pièces de bois dont l’humidité est
comprise entre 7% et 13%.
Propriétés des matériaux
Les valeurs caractéristiques de résistance et les modules d’élasticité sont pris respectivement à
partir de l’Eurocode 2 et la norme EN 338.
Béton : 𝑓𝑐𝑘 = 20 𝑁/𝑚𝑚2 𝑓𝑐𝑡𝑚 = 2.2 𝑁/𝑚𝑚2 𝐸𝑐𝑚 = 30000 𝑁/𝑚𝑚2
Bois : 𝑓𝑚,𝑘 = 122 𝑁/𝑚𝑚2 𝑓𝑡,0,𝑘 = 78 𝑁/𝑚𝑚2 𝐸0,𝑚𝑜𝑦 = 11190 𝑁/𝑚𝑚
2
Classe de service 1 : 𝛾𝑀 = 1,3 𝑘𝑚𝑜𝑑 = 0,8
Valeurs de calcul :
𝑓𝑐𝑑 =0,83 × 0,85𝑓𝑐𝑘
1,5= 9,4 𝑁/𝑚𝑚2 𝑓𝑐𝑡𝑚𝑑 =
0.85𝑓𝑐𝑚1,5
= 1,25 𝑁/𝑚𝑚2
𝑓𝑚,𝑑 = 𝑘𝑚𝑜𝑑𝑓𝑚,𝑘𝛾𝑀
= 75,1 𝑁/𝑚𝑚2 𝑓𝑡,0,𝑑 = 𝑘𝑚𝑜𝑑𝑓𝑡,0,𝑘1,5
= 48 𝑁/𝑚𝑚2
𝑓𝑐𝑘 : résistance caractéristique en compression du béton, mesurée sur cylindre à 28 jours ;
𝑓𝑐𝑡𝑚 : valeur moyenne de la résistance en traction directe du béton;
𝐸𝑐𝑚 :module d’élasticité sécant du béton ;
𝑓𝑚,𝑘 : contrainte caractéristique de flexion du bois ;
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𝑓𝑡,0,𝑘 :contrainte de traction axiale du bois ;
𝐸0,𝑚𝑜𝑦 : module d’élasticité moyen axiale du bois ;
𝛾𝑀 : coefficient de sécurité partiel ;
𝑘𝑚𝑜𝑑 : facteur de modification des résistances.
a. Flèche (ELS)
En considérant un chargement uniforme le calcul de la flèche dans une poutre est donné par
l’équation 12.
𝑢 =5
384×
𝑃𝑙4
(𝐸𝐼)𝑒𝑓
(12)
Le Tableau 9 présente les valeurs de rigidité des poutres en tenant compte des espacements entre
les différentes connexions. Les valeurs de niveau d’efficacité mixte 𝐸𝑓𝑓 des poutres y sont aussi
présentées, ainsi que la flèche générée par le chargement pour les différents systèmes de
connexions testés. Le niveau d’efficacité mixte 𝐸𝑓𝑓 est donné par l’équation (13).
Où (𝐸𝐼)0 et (𝐸𝐼)𝑡𝑜𝑡 représentent les rigidités flexionnelles respectives des poutres mixtes sans
connexion et avec connexion totale. Au regard de l’équation 13, Les poutres mixtes sans connexion
et avec connexion totale ont des efficacités de 0% et 100% respectivement.
Sous l’hypothèse d’espacement constant des connexions dans la poutre mixte, on remarque que les
flèches obtenues pour les différentes configurations restent inférieures à la flèche admissible L/300
soit 10 mm. De l’analyse faite du tableau 9, il ressort que plus l’espacement entre éléments de
connexions est grand plus la rigidité flexionnelle est faible et moins le système de connexion est
efficace. Pour un espacement constant de 100 mm, tous les systèmes de connexion présentent une
efficacité 𝐸𝑓𝑓 supérieure à 50%.
𝐸𝑓𝑓 =(𝐸𝐼)𝑒𝑓 − (𝐸𝐼)0
(𝐸𝐼)𝑡𝑜𝑡 − (𝐸𝐼)0 (13)
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Tableau 9: Calcul de la flèche à l'ELS
Systèmes Ks
(kN/mm)
Espacement
(mm)
(𝐸𝐼)𝑒𝑓
(1012 𝑁.𝑚𝑚²) 𝑬𝒇𝒇 (%)
Flèche
(mm) (𝐸𝐼)𝑒𝑓/(𝐸𝐼)0 (𝐸𝐼)𝑒𝑓/(𝐸𝐼)𝑡𝑜𝑡
TSS 15,4
100 1,01 60 3,1 2,61 0,71
150 0,91 50 3,5 2,34 0,64
200 0,83 43 3,8 2,15 0,58
300 0,73 33 4,3 1,89 0,51
TXC 23,8
100 1,11 70 2,9 2,88 0,78
150 1,01 61 3,1 2,63 0,71
200 0,94 54 3,4 2,44 0,66
300 0,84 44 3,8 2,17 0,59
TXS 31,9
100 1,17 76 2,7 3,03 0,82
150 1,08 67 2,9 2,81 0,76
200 1,02 61 3,1 2,63 0,71
300 0,91 51 3,5 2,37 0,64
ERT 99,9
100* - - - - -
150 1,28 87 2,5 3,33 0,90
200 1,24 83 2,5 3,23 0,88
300 1,18 76 2,7 3,05 0,83
(*) Pas possible en considérant les dispositions constructives
La Figure 32 présente la comparaison des différentes valeurs d’efficacité obtenues pour les
espacements constants des connexions de 100 mm, 150 mm, 200 mm et 300 mm dans la poutre
mixte. On note qu’en utilisant les connexions TSS avec un espacement de 100 mm, TXC avec un
espacement de 150 mm et TXS avec un espacement de 200 mm, on obtient des efficacités
équivalentes des poutres mixtes d’environ 60%. D’autre part, en utilisant les connexions TXS avec
un espacement de 100 mm et ERT avec un espacement de 300 mm, on obtiendrait un même niveau
d’efficacité mixte dans les poutres mixtes égale à 76%.
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Figure 32 : Comparaison des valeurs d’efficacité
b. Contraintes normales de calcul (ELU)
Les valeurs de contraintes de compression (béton) et de traction (bois) sont résumées dans le
Tableau 10. On observe que, les valeurs de compression et de traction développées dans les poutres
pour toutes les connexions vérifient les conditions limites dans le béton et le bois respectivement
les équations (14) et (15) :
𝜎𝑐,1 + 𝜎𝑚,1 < 𝑓𝑐, 𝑑 = 9,4𝑁 𝑚𝑚2⁄ (14)
𝜎𝑡,2𝑓𝑡,0,𝑑
+ 𝜎𝑚,2𝑓𝑚,𝑑
< 1 (15)
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Tableau 10: Calculs des contraintes à l'ELU
Paramètres Béton (N/mm²) Bois (N/mm²)
Systèmes Ku
(kN/mm)
Espacement
(mm) 𝜎𝑐,1 𝜎𝑚,1 𝜎𝑐,1 + 𝜎𝑚,1 𝜎𝑡,2 𝜎𝑚,2 𝝈𝒕,𝟐/𝒇𝒕,𝟎,𝒅 + 𝝈𝒎,𝟐/𝒇𝒎,𝒅
TSS 3,1
100 0,71 5,87 6,59 1,9 7,01 0,13
150 0,58 6,57 7,15 1,51 7,84 0,18
200 0,49 7,04 7,53 1,26 8,41 0,19
300 0,37 7,65 8,01 0,96 9,13 0,20
TXC 15,5
100 1,15 3,64 4,79 3,00 4,35 0,13
150 1,07 4,06 5,13 2,8 4,84 0,13
200 1,00 4,42 5,42 2,60 5,28 0,14
300 0,88 5,02 5,90 2,30 5,99 0,16
TXS 21,4
100 1,20 3,38 4,59 3,13 4,04 0,13
150 1,14 3,72 4,85 3,00 4,44 0,13
200 1,08 4,02 5,10 2,81 4,80 0.14
300 0,98 4,53 5,51 2,54 5,41 0,15
ERT 64,1
100 - - - - - -
150 1,63 3,01 4,64 3,32 3,59 0,12
200 1,95 3,14 5,09 3,25 3,75 0,12
300 2,55 3,38 5,94 3,13 4,04 0,13
Conclusion partielle
Nous avons dans ce chapitre fait une application des connexions testées dans une poutre mixte.
Après calcul, des contraintes et flèches, nous pouvons dire que ces connexions présentent un bon
comportement structural car ne dépassant aucune des valeurs admissibles de calcul. De plus, par
rapport à un plancher traditionnel sans connexion, il y’a une nette amélioration des performances
mécaniques. Aussi, nous avons noté que l’espacement entre élément de connexion a une influence
sur la rigidité flexionnelle de la poutre.
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CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Les structures mixtes bois-béton sont une solution viable en construction neuve et en réhabilitation.
Elles ont pour principe de fonctionnement la reprise des efforts de traction par le bois et des efforts
de compression par le béton ; la liaison étant assurée par les éléments de connexion qui eux,
reprennent les efforts de cisaillement et permettent une utilisation optimale des performances
mécaniques des matériaux bois et béton.
Dans une optique d’utilisation et de valorisation des matériaux locaux, notre travail était basé sur
l’étude du comportement mécanique des connexions mixtes bois-béton utilisant des matériaux
disponibles localement. Plus précisément, il s’agissait, après une synthèse bibliographique, de faire
une caractérisation mécanique en termes de résistance, de rigidité et de mode de ruine des
connexions par entaille et tige d’acier HA filetée.
Le programme expérimental d’essais de cisaillement push-out a montré que la connexion TSS
constitué de tige d’acier HA filetée et vissée à 90° dans le bois présente les plus faibles valeurs de
résistance et de rigidité. La connexion ERT constituée d’entaille et de tige d’acier présente les
caractéristiques mécaniques les plus élevées. Une analyse faite sur les connexions TXC et TXS
constituée des tiges d’acier HA filetées croisées avec et sans fond de coffrage a montré que la
présence du fond de coffrage réduit les propriétés mécaniques de la connexion.
Sur la base des courbes force-glissement obtenues des essais de cisaillement, des modèles
analytiques ont été proposés. Ces modèles analytiques peuvent être utilisés dans des modèles
d’analyse par éléments finis des poutres mixtes bois-béton utilisant des connexions par tige d’acier
HA filetée.
Par ailleurs, l’application de la méthode de l’annexe B de l’Eurocode 5 a montré qu’il est possible
d’atteindre un bon niveau d’efficacité mixte en utilisant les connexions par entaille et tige d’acier
HA filetée, sous l’hypothèse d’espacement constant entre les connexions. En supposant des
espacements de 100 mm pour la connexion TSS, 150 mm pour la connexion TXC et 200 mm pour
la connexion TXS, les efficacités des poutres mixtes valent environ 60%. D’autre part, en utilisant
les connexions TXS avec un espacement de 100 mm et ERT avec un espacement de 300 mm, on
obtiendrait un même niveau d’efficacité mixte dans les poutres mixtes égale à 76%. Les flèches et
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les contraintes obtenues sous un chargement quasi-permanent restent inférieures aux valeurs
admissibles quel que soit le système de connexion utilisé.
Toutefois, il serait intéressant :
D’étudier le comportement mécanique d’autres systèmes de connexion utilisant des
matériaux disponibles localement de même type que ceux présentés ici, telles que la
connexion par entaille et tige d’acier filetée vissée à 120° ; les connexions par tige d’acier
avec un diamètre différent de 12 mm ou des connexions par tige d’acier non filetée et
insérée dans le bois à l’aide d’un marteau.
De faire une étude complémentaire d’analyse de l’influence de la présence du fond de
coffrage sur les propriétés mécaniques des connexions et des poutres mixtes bois-béton par
tige d’acier.
De faire une étude du comportement global des poutres mixtes bois-béton constituées des
différentes connexions testées afin d’évaluer leur réelle niveau de performance dans la
structure mixte.
De réaliser une modélisation numérique de poutres mixtes bois-béton utilisant les modèles
analytiques des connexions par tige d’acier décrits dans la présente étude.
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Propriétés du bois .................................................................................................... I
ANNEXE 2 : Propriétés du béton. ............................................................................................... V
ANNEXE 3 : Autres types de connecteurs ............................................................................... VII
ANNEXE 4: Résultats détaillés des rigidités et résistances des quatre systèmes de connexions
......................................................................................................................................................... X
ANNEXE 5 : Calcul de la flèche et vérification des contraintes ............................................ XII
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ANNEXE 1 : Propriétés du bois
1. Propriétés physiques
La caractérisation physique de ce matériau est rendue difficile par la présence d’irrégularités
locales et d’une hétérogénéité induite par les différentes phases de croissance. Le bois fait partir
des matériaux de construction les moins lourds. Il est un faible conducteur thermique étant donné
qu’il dispose de très peu d’éléments libres et qu’il est très poreux. Les constructions en bois ont
généralement un bon comportement acoustique. Les constructions en bois font preuve d’une
meilleure résistance au feu que celle à laquelle nous pourrions nous attendre de la part d’un
matériau combustible.
2. Propriétés mécaniques
La résistance mécanique du bois dépend des paramètres tels que son essence, la direction de
sollicitation par rapports aux fibres (anisotropie), de l’humidité (hygroscopie) et enfin du mode de
sollicitation (traction, compression,…).
Résistance à la compression
Les résistances mécaniques sont maximums pour les bois anhydres. Quand l’humidité croit, elles
diminuent linéairement jusqu’au point de saturation à raison de 4% par pour-cent d’humidité pour
la compression. C’est pourquoi les résistances caractéristiques sont toujours données pour une
valeur de référence du degré d’humidité, soit de 15% ou, suivant l’Eurocode 5 [29], l’humidité
d’équilibre obtenue pour une température de 20°C et une humidité relative de l’air de 65%. La
résistance à la compression sera différente suivant qu’il s’agira de compression parallèle ou
perpendiculaire aux fibres. Le mode de ruine est d’ailleurs fondamentalement diffèrent :
écrasement des fibres si l’effort leur est perpendiculaire, décollement des fibres puis flambement
individuel de celles-ci si l’effort leur est parallèle.
Résistance à la traction
La résistance ultime en traction axiale du bois parfait vaut 2 à 3 fois la résistance en compression
dans le sens des fibres car celles-ci ne tendent ni à s’écarter ni à flamber individuellement. En
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pratique, cependant, il est difficile de tirer parti de la pleine résistance en traction, à cause des
défauts locaux et des difficultés d’assemblage.
La résistance en traction transversale est une des rares propriétés mécaniques du bois qui n’est pas
liée à la densité du matériau car elle ne dépend pas de la qualité des fibres. La rupture se produit
par décollement entre fibres ce qui la rapproche plus d’une rupture par clivage. Sa valeur ne vaut
guère plus de 5% de la résistance à la compression
Figure : Lois typique de comportement du bois
Résistance au cisaillement
La résistance au cisaillement a une grande importance pratique pour l’étude des assemblages
et de la résistance à l’effort tranchant des pièces fléchies. Elle varie largement avec la direction
de l’effort par rapport aux fibres mais, en pratique, on ne considère que le cisaillement
longitudinal qui est susceptible d’amener la rupture par fendage parallèlement aux fibres. Le
principe de réciprocité des contraintes tangentielles indique que ces plans sont les plus critiques.
Elle vaut environ 10% de la résistance à la compression.
Coefficient d’élasticité
À cause de l’anisotropie, il faut distinguer différents modules d’élasticités et différents
coefficients de Poisson. On peut retenir comme ordre de grandeur :
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12 000 MPa pour le module longitudinal ;
1 200 MPa pour le module radial;
6 000 MPa pour le module tangentiel ;
ν90,0 = 0.45 à 0.50
ν0,90 = 0.02 à 0.08
Les deux dernières lignes relatives au coefficient de Poisson traduisent le fait qu’une
compression longitudinale entraine un fort gonflement latéral (presque incompressible, ν =
0.50) tant dis qu’une compression transversale n’a que peu d’influence sur l’allongement
longitudinal.
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Tableau : Propriétés physiques et caractéristiques mécaniques de quelques essences d'Afrique
Noms
PROPRIETES PHYSIQUES CARACTERISTIQUES MECANIQUES
(MPa)
masse
volumique
(Kg/m3) à
12%
Retrait
linéaire
total
tangentiel
Retrait
linéaire
total
radial
retrait
volumique
contrainte
de rupture à
la
compression
axiale
contrainte
de
rupture à
la
traction
axiale
contrainte
de rupture
de flexion
parallèle
aux fibres
module
d'élasticité
Acajou
d'Afrique 530 5,8 3,8 9,6 48 60 83 11820
Ayous 380 5,2 3 8,2 30 48 73 7260
Azobé 1070 11,5 7,8 19,3 96 180 227 21420
Bubinga 925 8,6 5,3 13,9 75 Nd* 180 20180
Dibétou 530 6,1 3,8 9,9 47 85 100 10460
Doussié 750 4,6 3,1 7,7 74 120 173 17020
Fraké 540 6,5 4,6 11,1 47 105 114 11750
Framiré 495 5,5 3,7 9,2 43 Nd* 99 11350
llomba 480 9,4 4,8 14,2 39 60 88 10130
Iroko 650 5,5 3,5 9 57 80 105 12840
Kosipo 690 7,1 5 12,1 55 78 122 11190
Koto 610 10,7 4,7 15,4 55 84 140 13140
Makoré 690 7,8 5,9 13,7 58 105 137 13850
Mansonia 650 7,9 4,7 12,6 59 115 150 13620
Moabi 860 8,3 6,2 14,5 74 Nd* 199 21040
Niangon 700 9,7 4,4 14,1 55 130 144 14130
Okoumé 440 7,5 4,8 12,3 36 61 87 9690
Padouk 790 4,8 3 7,8 70 Nd* 134 15870
Sapelli 680 7,7 5,3 13 62 85 142 13960
Sipo 610 6,8 4,7 11,5 55 105 127 13240
Tiama 560 7,8 4,9 12,7 47 Nd* 118 10980
Tola 510 4,2 2,2 6,4 40 Nd* 75 10920
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ANNEXE 2 : Propriétés du béton.
1. Propriétés mécaniques
Propriétés de rigidité :
En compression comme en traction, la déformation longitudinale est accompagnée d’une
déformation transversale. Le module de déformation longitudinale instantanée E est défini par le
rapport de la contrainte unitaire sur la déformation unitaire. Quant au coefficient de Poisson, il
représente le rapport entre la déformation axiale et la déformation transversale.
Le module d’Young et le coefficient de poisson sont définis par :
{
Eij = 11000 × fcj
13 (MPa) (instantané)
Evj = 3700 × fcj
13 (MPa) (différé)
0.15 < υ < 0.30
Propriétés de résistance
La résistance du béton aux efforts de compression et de traction varie en fonction de la nature du
ciment employé, de son dosage, des granulats et de la quantité d’eau ainsi que du soin apporté à la
mise en œuvre et des contrôles auxquels il est soumis. Malgré ces dispositions, le béton présente
toujours une résistance à la compression élevée et une résistance faible à la traction. C’est pourquoi
il est associé à des armatures en acier dans les zones tendues.
Pour le béton frais, la résistance à la compression peut atteindre 0.3 à 0.4 MPa tandis que
celle en compression dépasse rarement 1/100e de ces valeurs, soit 0.004 MPa.
Pour le béton durci, la caractéristique essentielle du béton durci est la résistance mécanique
en compression à un âge donné (28 jours) : fc28
2. Propriétés physiques
Au-delà des caractéristiques ci-dessus citées, le béton possède en plus des propriétés physiques :
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Conductivité thermique : la valeur moyenne de conductivité thermique de 1.75 W m-1 K-1,
est à mi-chemin entre les matériaux métalliques et le bois, son aptitude à transmettre la
chaleur est faible ;
propriétés acoustiques : le béton offre une solution efficace à la protection contre le bruit.
Valeurs d’isolement :
blocs pleins et creux enduits sur les 2 faces (20 cm) ou béton plein : 59 db (A) au
bruit rose, 54 db (A) au bruit route,
murs en béton plein 16 cm : 57 db (A) au bruit rose, 53 db (A) au bruit route,
Comportement au feu : en cas de hausse de température, on observe un affaiblissement des
résistances à la compression et à la traction du béton. À 600°C le béton perd 45% de sa
résistance en compression et 100% de sa résistance en traction. À 200°C, son module
d’élasticité est, quant à lui, divisé par 2.
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ANNEXE 3 : Autres types de connecteurs
1. Les connecteurs SBB
Les connecteurs SBB sont des tire-fond métalliques. Leur diamètre est de 20-25 mm pour une
longueur de 150 mm 170 mm ou 250 mm. Ils sont utilisés pour les dalles de faibles épaisseurs. Le
système SBB peut être utilisé en réhabilitation ou en construction neuve pour tout type de
bâtiments, dont la structure porteuse verticale peut être en béton armé, en maçonnerie ou en bois.
2. Les connecteurs Tecnaria
Figure: Mise en œuvre des connecteurs "Tecnaria"
On distingue deux types de connecteur Tecnaria :
Connecteur base : ils sont composés d’une plaque de de base de 50*50*4 mm, modelée à
crampons, ayant deux trous pour l’introduction de deux vis ou tire fonds de 8 mm de
diamètre avec sous tête tronconique, et d’un ergot en acier zingué de 12 mm de diamètre,
assemblé à la plaque par calquage à froid.
Les hauteurs d’ergot disponibles sont 30, 40, 60, 70, 80, 105, 125, 150, 175, 200 mm associées
à des longueurs de vis de 70, 100 et 120 mm.
Résistance au cisaillement max : 2090 daN
Module de glissement (ELS) : 8700 N/mm
Module de glissement (ELU) : 17200 N/mm
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Figure : Connecteur "Base"
Connecteur maxi : ceux-ci, sont composés d’une plaque de base de 75*50*4 mm, modelée
à crampons, ayant deux trous pour l’introduction de deux vis tire-fonds de 10 mm de
diamètre avec sous tete tronconique, et d’un ergot en acier zingué de 12 mm de diamètre,
assemblé à la plaque par calquage à froid.
Les hauteurs d’ergot disponibles sont 30, 40, 60, 70, 80, 105, 125, 150, 175, 200 mm associées
à des longueurs de vis de 100, 120 et 140 mm.
Résistance au cisaillement max : 2425 daN
Module de glissement (ELS) : 8700 N/mm
Module de glissement (ELU) : 17200 N/mm
Figure : Connecteur "Maxi"
3. Les connecteurs SFS VB
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Figure : Dimension d'un connecteur SFS VB
Disposition 45°/90° par paires de connecteurs :
Résistance au cisaillement max : 500 daN
Module de glissement (ELS) : 18000 N/mm
Module de glissement (ELU) : 12000 N/mm
Disposition 45°/135° par paires de connecteurs :
Résistance au cisaillement max : 700 daN
Module de glissement (ELS) : 25000 N/mm
Module de glissement (ELU) : 16667 N/mm
Figure : Exemple de mise en œuvre du système de SFS VB
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ANNEXE 4: Résultats détaillés des rigidités et résistances des quatre systèmes de connexions
CONNEXION TSS
TSS fmax v0.4 v0.6 vfmax K0.4 K0.6
1 26,5 0,5 425 20,4 19,9 3,7
2 28,9 1,3 76 23,4 8,9 2,3
3 31,9 1,3 6,5 25,6 9,8 2,9
4 30,3 0,5 6 29,4 22,7 3
5 26,3 0,6 3,6 16,3 16,4 4,4
6 27,7 0,8 6,8 21,1 14,7 2,4
CONNEXION TXC
TXC fmax v0.4 v0.6 vfmax K0.4 K0.6
1 36,8 0,5 1,2 11,8 28,1 17,9
2 40,6 0,8 2 17,5 19,2 12,1
3 32,8 0,7 1,7 19,3 18,2 11,4
4 39 0,8 1,73 16,1 19,3 13,4
5 33,4 0,5 1,8 29,9 28,2 19,1
6 35,3 0,5 1,1 7,8 29,6 19,1
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CONNEXION TXS
TXS fmax v0.4 v0.6 vfmax K0.4 K0.6
1 46,3 0,7 1,7 23,7 25,4 16,4
2 40,1 0,4 0,8 8,8 39,2 30,6
3 50,5 0,5 1,2 9,2 37,3 24,3
4 48,1 0,5 1,2 1,5 40 24,1
5 43 0,7 1,9 16,7 24 13,9
6 47,1 0,7 1,5 13,5 25,4 18,9
CONNEXION ERT
ERT fmax v0.4 v0.6 vfmax K0.4 K0.6
1 35,9 0,1 0,3 0,9 132,8 70,3
2 58,2 0,6 1 4,7 42,2 35
3 56,6 0,2 0,5 2,8 125,3 67
4 46,9 0,1 0,4 1,2 154,1 79,6
5 68,6 0,6 0,8 2,7 45,1 52,5
6 42,3 0,2 0,3 1,2 100,1 80
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ANNEXE 5 : Calcul de la flèche et vérification des contraintes
Système TSS : espacement 100 mm
Flèche (ELS)
𝑢 =5
384×3 × 30004
1,01 × 1012= 3,14 𝑚𝑚
Contraintes normales de calcul (ELU)
Béton
𝜎𝑐,1,𝑑 =0,04 × 30000 × 84 × 4893750
6,25 × 1011= 0,71 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,1,𝑑 =0,5 × 30000 × 50 × 4893750
6,25 × 1011= 5,87 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑐,𝑑 = 𝜎𝑐,1,𝑑 + 𝜎𝑚,1,𝑑 = 6,59 𝑁/𝑚𝑚2
Bois
𝜎𝑡,2,𝑑 =11190 × 21 × 4893750
6,25 × 1011= 1,9 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,2,𝑑 =0,5 × 11190 × 160 × 4893750
6,25 × 1011= 7,01𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑡,2,𝑑𝑓𝑡,0,𝑑
+𝜎𝑚,2,𝑑𝑓𝑚,𝑑
=1,9
48+7,01
75,1= 0,13
Système TXC : espacement 150 mm
Flèche (ELS)
𝑢 =5
384×3 × 30004
1,01 × 1012= 3,14 𝑚𝑚
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Contraintes normales de calcul (ELU)
Béton
𝜎𝑐,1,𝑑 =0,11 × 30000 × 59 × 4893750
9,04 × 1011= 1,07 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,1,𝑑 =0,5 × 30000 × 50 × 4893750
9,04 × 1011= 4,06 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑐,𝑑 = 𝜎𝑐,1,𝑑 + 𝜎𝑚,1,𝑑 = 5,13 𝑁/𝑚𝑚2
Bois
𝜎𝑡,2,𝑑 =11190 × 46 × 4893750
9,04 × 1011= 2,8 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,2,𝑑 =0,5 × 11190 × 160 × 4893750
9,04 × 1011= 4,84𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑡,2,𝑑𝑓𝑡,0,𝑑
+𝜎𝑚,2,𝑑𝑓𝑚,𝑑
=2,8
48+4,84
75,1= 0,13
Système TXS : espacement 150 mm
Flèche (ELS)
𝑢 =5
384.3 × 30004
1,08 × 1012= 2,81 𝑚𝑚
Contraintes normales de calcul (ELU)
Béton
𝜎𝑐,1,𝑑 =0,15 × 30000 × 52 × 4893750
9,87 × 1011= 1,14 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,1,𝑑 =0,5 × 30000 × 50 × 4893750
9,87 × 1011= 3,72 𝑁/𝑚𝑚²
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𝜎𝑐,𝑑 = 𝜎𝑐,1,𝑑 + 𝜎𝑚,1,𝑑 = 4,85 𝑁/𝑚𝑚2
Bois
𝜎𝑡,2,𝑑 =11190 × 53 × 4893750
1,08 × 1012= 3 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,2,𝑑 =0,5 × 11190 × 160 × 4893750
1,08 × 1012= 4,44𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑡,2,𝑑𝑓𝑡,0,𝑑
+𝜎𝑚,2,𝑑𝑓𝑚,𝑑
=3
48+4,44
75,1= 0,12
Système ERT : espacement 300 mm
Flèche (ELS)
𝑢 =5
384.3 × 30004
1,18 × 1012= 3,05 𝑚𝑚
Contraintes normales de calcul (ELU)
Béton
𝜎𝑐,1,𝑑 =0,21 × 30000 × 34 × 4893750
1,08 × 1012= 1,2 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,1,𝑑 =0,5 × 30000 × 50 × 4893750
1,08 × 1012= 3,38 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑐,𝑑 = 𝜎𝑐,1,𝑑 + 𝜎𝑚,1,𝑑 = 4,59 𝑁/𝑚𝑚2
Bois
𝜎𝑡,2,𝑑 =11190 × 81 × 4893750
1,08 × 1012= 3,1 𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑚,2,𝑑 =0,5 × 11190 × 160 × 4893750
1,08 × 1012= 4,04𝑁/𝑚𝑚²
𝜎𝑡,2,𝑑𝑓𝑡,0,𝑑
+𝜎𝑚,2,𝑑𝑓𝑚,𝑑
=3,1
48+4,04
75,1= 0,12