tu es prêtre pour l'éternité...Psaume 110, 4

appelé à être saint avectous ceux qui, en quelquelieu que ce soit, invoquentle nom de Jésus-Christ,notre Seigneur

I Corinthiens 1, 2

Tu ES PrêTrE Pour l’ÉTErNiTÉ

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SanS le prêtre, la paSSion et la

Mort du ChriSt ne Serviraient à rien

Saint Jean-Marie Vianey, Curé d’Ars

« Tu es prêtre pour l'éternité » c'est ainsi que l'Église s'adresse au prêtre quivient d'être ordonné, et au Christ lui-même dans les hymnes liturgiques deNoël, fête de sa glorieuse Nativité. Et saint Pierre écrivait aux fidèles de ladiaspora que le Christ est le « pasteur et gardien de vos âmes » (1 Pierre 2,25). Saint Jean Chrysostome a écrit que l'âme du prêtre devrait être plus pure queles rayons mêmes du soleil, de sorte que le Saint-Esprit puisse y habiter. Quelniveau de pureté l'âme du prêtre ne doit-elle pas atteindre pour être apte àaccueillir le Saint-Esprit !

Nous offrons de tout cœur nos vœuxà tous ceux qui partagent avec nousle grand don du saint sacerdoce : nosvénérables frères les évêques et nosfils bien-aimés les prêtres. Cettegrâce donne au prêtre une autoritésupérieure à celle des anges !

Nos vœux s'étendent aussi auxépouses de nos prêtres et de nosdiacres, et spécialement aux pères

et aux mères qui ont donné, ou quidonneront, leurs fils au saint servicede la prêtrise. Puisse cette annéesacerdotale être une occasion pournous de devenir saints, commenous le demande l'Écriture : « Puri-fiez-vous, vous qui portez les vasesdu  Seigneur  » (isaïe 52, 11);«  soyez  saints,  car  moi  je  suissaint » (lévitique 11, 44-45 et 19,2; 1 Pierre 1, 16).

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année SaCerdotale

Sa sainteté le pape Benoît XVi, le 19juin 2009, a ouvert l'année sacerdo-tale, qui durera jusqu'au 19 juin2010, sur le thème : « fidélité duChrist, fidélité du prêtre ».

Marquant le cent-cinquantième an-niversaire de la naissance au ciel (4août 1859) de saint Jean-MarieVianney, curé d'Ars, patron de tousles curés. le saint-père souhaite quecette année « contribue à promou-voir un engagement de renouveauintérieur de tous les prêtres afin derendre plus incisif et plus vigoureuxleur témoignage évangélique dansle  monde  d'aujourd'hui  » (BenoîtXVi, lettre d'indiction de l'année sa-cerdotale, 16 juin 2009).

Que chacun d’entre nous vive cetteannée comme si c'était la première

année de son sacerdoce. Que cha-cun se fasse son propre pro-gramme, avec tous les exercicesspirituels et les lectures nécessairessur le thème du sacerdoce. Chaqueéparque, et chaque prêtre, est in-vité à créer une atmosphère sacer-dotale dans sa propre vie et dansson éparchie.

Si, comme dit l'apôtre saint Paul,« hier et aujourd'hui, Jésus-Christest le même ; et il le sera à jamais »(Hébreux 13, 8), le prêtre porte,dans sa personnalité, sa spiritualité,son activité, son apostolat et sonservice, la marque de la personna-lité de Jésus-Christ, qui est Dieu ethomme, grand-prêtre et, comme ditl'apôtre saint Pierre, «  pasteur  etgardien de nos âmes ». Il est « prê-tre pour l'éternité » !

Spiritualité du prêtre oriental à traverS la divine liturgie

la spiritualité du prêtre oriental ason centre dans la célébration de ladivine liturgie. Elle est sa nourriturequotidienne et l'aliment de son tra-vail pastoral comme aussi celle desfidèles pour qui il a été ordonné prê-tre, pour leur salut et leur sanctifi-

cation, pour les guider et les aimer.l'homme ne peut donner que cequ'il possède. Dans la divine litur-gie, l'âme du prêtre est munie d'unemission, celle de transmettre lagrâce divine qui guérit les infirmeset perfectionne ceux qui sont impar-

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faits, celle qui a mandaté le prêtrepour son service sacerdotal.

une des caractéristiques du saintcuré d'Ars était son exemplaire cé-lébration quotidienne de l'eucharis-tie. il en était de même, dans notreorient, du vénérable père BécharaAbou Mourad. Ainsi, chaque prêtresent que sa journée est sanctifiéepar la célébration quotidienne de ladivine liturgie, dans laquelle il puisetout ce dont il a besoin pour guiderses ouailles, les nourrir chaque jourde pain substantiel et de boissonspirituelle, les conduire dans lespâturages fertiles des enseigne-ments du saint évangile par la pré-dication, les conseils, le travailpastoral, l'amitié, la disponibilité,par toutes les modalités du saintservice pastoral.

Nous sommes appelés, chers frèreset chers fils, à aller de l'avant en-semble, évêques et prêtres, sur lespelouses du jardin de la divine litur-gie de saint Jean Chrysostome, quiest pour le sacerdoce une école su-périeure, apte à former de saintsprêtres, introduits aux plus hauts de-grés de la science spirituelle, spécia-listes de l'économie divine du salut,possesseurs des enseignements dela Sagesse divine, remplis des donsmultiformes de l'Esprit-Saint, pourrépondre aux besoins des fidèles deNotre Seigneur le Christ.

Ce chemin est une méditation spiri-tuelle sur ce que nous inspirent etnous recommandent les prières dela divine liturgie.

les prières préparatoires compren-

nent la vénération des icônes, laprière devant les portes saintes,les prières pour revêtir les orne-ments sacerdotaux et la prépara-tion des dons (appelée aussiprothèse ou proscomidie). Cesprières préparatoires sont d'unegrande importance, car elles intro-duisent à la sainte célébration,mettent le prêtre dans une atmo-sphère idoine de crainte, de révé-rence et de conversion (metanoia)devant les icônes du Christ, de laMère de Dieu et des saints, les-quels accompagnent le prêtre dansson service sacerdotal et en sontles témoins. Ces prières et cesgestes font partie de la nécessaireet progressive préparation du prê-tre afin que celui-ci puisse passerdes préoccupations terrestres dece monde à celles du monde del'Esprit. Aussi le prêtre ne devrait-il en aucune façon négliger cette sibelle introduction à son entréedans le saint des saints.

une importante prière de cette par-tie préparatoire est celle que dit leprêtre avant d'entrer au sanctuaire,devant les portes saintes : «  Sei-gneur, étends la main du haut de tademeure et fortifie-moi pour cettefonction que je vais accomplir, afinque, sans reproche devant ton re-doutable autel, je célèbre le sacri-fice non sanglant. »

N'oublions pas la vénération desicônes : baiser les icônes, baiserl'autel, ce sont là les expressionsdu grand désir de célébrer la litur-gie. C'est ce que nous faisonslorsque nous rencontrons une per-sonne aimée et lui donnons le bai-

ser de l'amour.

le prêtre se prépare à la célébrationde la liturgie par les prières pronon-cées lorsqu'il revêt les ornementssacerdotaux, avec une grande dévo-tion, en méditation silencieuse etdans la joie intérieure. Ces prièresexpriment aussi très profondémentsa préparation spirituelle pour sontravail pastoral quotidien, avec lecharisme nécessaire lui permettantde réaliser au mieux son service sa-cerdotal, ainsi que la joie de vivreson sacerdoce : « Mon âme exulteradans le Seigneur, car il m'a revêtud'un vêtement de salut et il m'a en-veloppé d'une tunique d'allégresse.(…) Béni soit Dieu qui verse la grâcesur ses prêtres. »

oui, c'est le Seigneur qui soutient leprêtre de sa force ; qui l'accompagneet le soutient de sa main bienveil-lante sur son chemin sacerdotal sansfaille ; qui brise devant ses pas touteforce de régression afin qu'il puissemarcher dans les commandementsdivins et guider ses ouailles vers leurobservance.

Suit la préparation des dons, par la-quelle le rite byzantin introduit leprêtre dans le mystère de l'économiedu salut, dans la communion dessaints et dans une relation très per-sonnelle avec ses enfants spirituels,les ouailles de sa paroisse. le prêtreprépare d'abord l'Agneau, qui portele péché du monde et qui aide le prê-tre dans son ministère de réconcilia-tion (le sacrement de pénitence, ouconfession). Puis il commémore laVierge Marie, les anges, les pro-phètes et toutes les catégories desaints. il fait aussi mémoire des vi-vants et des morts, chacun par sonnom, selon la liste fournie par les fi-dèles. il est ainsi comme le bon pas-teur qui connaît les noms des fils etdes filles de sa paroisse, desquels ilfait mémoire devant Dieu, deman-dant pour tous les biens terrestres etles grâces divines.

C’est par conséquent avec un pro-fond regret que nous constatonsque quelques prêtres font faire lapréparation des dons par le sacris-tain ou par un autre laïc.

liturgie de la parole

Dans cette partie de la liturgie,nous trouvons des prières spécialespour les prêtres et les diacres dansleur relation avec l'évêque. ils sonten effet les fils de l'évêque, et celui-ci est leur père. Ces prières pour lesprêtres sont dites quatre fois. leprêtre, pour sa part, prie pourtoutes les catégories de sesouailles. il est beau que le prêtreprie ardemment pour ses fidèles,

comme s'il les visitait chez eux ets'informait de leur situation. C'est làmon sentiment patriarcal, lorsqueje prie, dans ma sollicitude pasto-rale, pour tous les fils et toutes lesfilles de l'Église grecque-melkite ca-tholique dans le monde. Ainsi, laprière liturgique et surtout la divineliturgie sont les meilleurs points derencontre entre le prêtre et sesouailles.

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GrEGorioS iii

ici, je voudrais m’arrêter à la prièrede la petite entrée, après la proces-sion avec l'évangile, avant d’entrerdans le sanctuaire – prière qu'il seraitbon de dire à voix haute de temps àautre. le prêtre dit : « Fais qu'avecnotre entrée se fasse aussi l'entréed'anges saints qui concélèbrent avecnous,  et,  avec  nous,  glorifient  tabonté. » Cette mention des anges estun rappel au prêtre afin qu'il saisissel'importance de son ministère et dece qui doit caractériser son service li-turgique : crainte révérencielle, ma-jesté, beauté, bienséance etgrandeur, dans la célébration de ladivine liturgie, que les anges concé-lèbrent avec lui au ciel et qu'il concé-lèbre avec eux sur terre.

Cette concélébration du prêtre etdes anges est de nouveau mention-née dans la prière qui précède lechant de l'hymne du Trisagion. Eneffet, toute cette hymne est unedescription de ce que font les angespendant la célébration, qui se joi-gnent au prêtre et au peuple,comme ceux-ci se joignent auxanges, constituant ensemble ununique chœur pour chanter « Dieusaint ». on voit ici clairement l'as-pect universel, cosmique, de la cé-lébration de la divine liturgie, dontle prêtre est le célébrant essentiel,mandaté pour l'accomplir dans laplus grande beauté.

Beaucoup d’autres prières de la di-vine liturgie soulignent l'importancedu rôle du prêtre dans sa célébra-tion, l'importance de la prière auxintentions du peuple et celle de laparticipation de celui-ci dans la cé-lébration.

C'est ce que nous trouvons, par

exemple, dans la prière de prépara-tion à la proclamation et à l'écoutedu saint évangile, prière quiconcerne à la fois le prêtre et lepeuple. De même, dans la premièreprière pour les fidèles, le prêtre de-mande à Dieu : « Rend-nous aptesà t'offrir des prières, des supplica-tions et des sacrifices non sanglantspour tout ton peuple ; et nous, quetu  as  établis  pour  ce  ministère,rends-nous  capables,  par  la  vertude l'Esprit-Saint, de t'invoquer, sansblâme  ni  offense,  avec  le  témoi-gnage d'une conscience pure. » Et,dans la seconde prière pour les fi-dèles : « Nous te supplions (…) depurifier nos âmes et nos corps detoute souillure de la chair et de l'es-prit, de nous accorder de nous tenirdevant ton saint autel sans être ac-cusés ni condamnés. »

Suit la grande et magnifique prièrequi précède la grande entrée avecles saints dons depuis la table de laprothèse jusqu'à l'autel principal.Cette prière, avant le chant del'hymne chérubique, est vraiment laprière sacerdotale par excellence,que l'on peut comparer à la petiteprière citée plus haut, dite devantles portes saintes avant d'entrerdans le sanctuaire.

Dans cette prière, Jésus est legrand-prêtre, le célébrant princi-pal, « qui offre et qui est offert, quireçoit et qui est distribué », tandisque le prêtre, « revêtu de la grâcedu sacerdoce », prend part à cettecélébration avec le Christ lui-même. il est très important que leprêtre médite, pendant cetteprière, sur sa préparation à la cé-lébration de la divine liturgie quo-tidienne.

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Tu ES PrêTrE Pour l’ÉTErNiTÉ

Nous voyons ici aussi que tout lepeuple participe au sacerdoce duChrist et rejoint le prêtre pour for-mer, avec les anges une seule etmagnifique procession. le prêtre etle peuple représentent les chérubinsqui célèbrent la liturgie céleste.Comme est belle cette hymne quechante le peuple : « Nous qui, mys-tiquement, représentons les chéru-bins… » !

il se trouve malheureusement quecertains prêtres changent cettehymne et la remplacent par uneautre en l'honneur de la sainteVierge, du Christ, ou autre. or cettehymne est vraiment centrale et fon-damentale, caractéristique du ritebyzantin, et doit être exécutée avecune grande beauté et solennité. ilen est de même pour la prière duprêtre qui la précède.

la participation dans le service litur-gique est une caractéristique trèsspéciale de notre rite, dans sabeauté et sa structure. Cela appa-raît notamment dans le dialogueentre le prêtre et le diacre après laprocession avec les saints dons. onvoit que le lien de cette participationest l'Esprit-Saint, qui, dans notre li-turgie, est invoqué plusieurs fois surle prêtre et le diacre pour les aiderdans leur ministère, de sorte que leSaint-Esprit assiste le prêtre dansson service mystique et pastoral« tous les jours de sa vie ».

la liturgie est ainsi un chemine-ment vers le royaume. C'est dansla perspective de ce cheminementque le prêtre, après la processionavec les saints dons, prie en di-sant : « Reçois aussi de nous notreprière  de  pécheurs  et  fais-nous

parvenir à ton saint autel. »

C'est vraiment une progression versla perfection et l'élévation spiri-tuelles. Et c'est la raison pour la-quelle le prêtre prie plusieurs foispour sa sanctification personnelle etpour la sanctification du sacrificequ'il offre.

Ce cheminement et son lien avecl'autel et avec les dons qui y sont of-ferts sont exprimés par le prêtrelorsqu'il baise le disque, le calice etl'autel avant de donner le baiser depaix à celui ou ceux qui concélè-brent la divine liturgie avec lui. Cebaiser à l'autel est une expressionde l'attachement du prêtre à l'autelet de son grand désir de célébrationde la divine liturgie. il lui rappelleaussi le jour de son ordination ausaint sacerdoce, lorsqu'il étaitconduit trois fois autour de l'autel,baisant chaque fois ses quatre coinsavec une grande dévotion, commedit le Psaume 83/84 : « Qu'aimablessont tes demeures, ô Dieu des ar-mées. Mon âme languit et défaille àdésirer les parvis du Seigneur. Moncœur et ma chair tressaillent vers leDieu vivant. » ou le Psaume 25/26 :« Je suis sans cesse auprès de tonautel,  ô  Seigneur.  » Comme sontbeaux ces sentiments qui accompa-gnent le prêtre et animent sa célé-bration quotidienne de la divineliturgie !

le prêtre arrive au sommet de la cé-lébration lors de la prière d'action degrâce de l'anaphore, qui est vrai-ment une prière cosmique permet-tant au célébrant d'avoir une bellevision d'ensemble de toute l'écono-mie du salut dans toutes sesphases : les enseignements du Sei-

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gneur, sa passion, sa mort, sa résur-rection, son ascension au ciel et sonretour… ici encore, le prêtre se sou-vient, et réalise qu'il n'est pas seul.Au contraire, il est uni au cortègedes myriades d'anges qui concélè-brent la divine liturgie avec lui.

Nous trouvons la plus belle expres-sion de cette communion entre la li-turgie céleste et la liturgie terrestredans une expression caractéristiquede notre rite, lorsque le prêtre,dans cette première partie de l'ana-phore, dit : «  Nous  te  rendonsgrâce aussi pour cette liturgie quetu as daigné recevoir de nos mains,bien  que  t'assistent  des  milliersd'archanges, des myriades d'anges,les chérubins et les séraphins auxsix  ailes,  aux  yeux  innombrables,sublimes et ailés. »

les mots qui suivent ce « bien que »expriment la relation entre le ciel etla terre. Pour les saints pères, la di-vine liturgie est le ciel sur la terre,mais aussi le ciel avec la terre et laterre avec le ciel.

le prêtre est le grand intermédiaire,malgré son indignité, sa faiblesse etses péchés. il l'est avec les anges.il est l'intermédiaire pour le peuple,comme il dit dans une des prièresavant la sainte Communion : « Soisattentif, Seigneur Jésus-Christ notreDieu,  de  ta  sainte  demeure  (…).Viens nous sanctifier (…). Fais quenous soit donnée la grâce de rece-voir,  de  ta  main  puissante,  tonCorps  immaculé  et  ton  précieuxSang,  et  de  les  donner  à  tout  lepeuple. »

Pendant la divine liturgie, on voitque le prêtre est en constante pré-

paration (proskomedia), afin qu'ilpuisse la célébrer avec la plusgrande beauté, les sentiments lesmeilleurs et une bonne aptitude li-turgique. En même temps, il doitprier et supplier pour le peuple pré-sent, qui lui-même se prépare àparticiper aux saints mystères parl'intermédiaire et la main du prêtre.Celui-ci, à son tour, reçoit la com-munion au pain consacré de la mainde Jésus, le prenant pour le mettredans sa main droite, comme sic'était la main sainte de Jésus lui-même qui lui donnait la commu-nion. Malheureusement, peu deprêtres prêtent attention à ce rite età ce geste liturgique, qui ont unegrande importance symbolique.

ici, nous voudrions faire mentiond'un épisode de la « petite voie » desainte Thérèse de l'Enfant Jésus, quifut pendant un certain temps char-gée de la préparation de la messequotidienne au Carmel de lisieux.Comme elle le raconte elle-même,elle baisait les hosties afin queJésus, en y descendant, y trouve lebaiser d'amour de sa servante.Nous avons besoin de cette dévo-tion liturgique et de cette relationintime avec Jésus. C'est justementà cela que nous invite le geste litur-gique, propre à notre rite, qui estpratiqué spécialement quand unprêtre concélèbre avec un évêque.Toutes les prières pour les prêtres etpour le peuple montrent que la di-vine liturgie est une belle et extra-ordinaire célébration de l'ensemblede l'économie du salut, qui nous faitnous souvenir du Seigneur ressus-cité des morts et présent parminous. le prêtre, par la célébrationquotidienne de la divine liturgiepour et avec le peuple, participe et

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liturgie de Saint BaSile

Dans les différentes parties et lesprières propres à la divine liturgiede saint Basile, les prières sacer-dotales qui nous rappellent legrand ministère du prêtre, servi-teur de l'autel et de la nouvelle Al-liance et ministre des saintsmystères, sont fréquentes. il a be-soin de la puissance de l'Esprit-Saint, qui le fortifie et le rend apteà son service. le Saint-Esprit estprésent dans toutes les phases dela divine liturgie. De même, le prê-tre, dans cette sainte célébration,est toujours sous l'influence de lavenue de l'Esprit-Saint (épiclèse)dans la divine liturgie et dans lessaints sacrements. Et rien ne peutêtre fait sans le Saint-Esprit,comme l'a enseigné saint Basile leGrand.

ici aussi, nous voyons que lesprières incitent le prêtre à la dévo-tion et attirent son attention surl'importance de l'action sacréequ'il accomplit, debout devant

l'autel terrestre, comme s'il étaitdevant l'autel céleste : « Seigneurnotre  Dieu,  qui  nous  as  créés  etconduits à cette vie ; qui nous asmontré  les  voies  du  salut  ;  quinous as fait  la grâce de nous dé-voiler  les  mystères  célestes  etnous  as  chargés  de  ce  ministèrepar  la  puissance  de  ton  Esprit-Saint  ;  daigne  agréer,  Seigneur,que nous soyons les serviteurs deta nouvelle Alliance,  les ministresde  tes  saints  mystères.  Reçois-nous, selon ta grande miséricorde,tandis que nous nous approchonsde ton saint autel, afin que nousdevenions dignes de t'offrir, pournos  péchés  et  pour  les  inadver-tances du peuple, ce sacrifice spi-rituel  et  non  sanglant.  L'ayantagréé sur ton autel sacré, célesteet  immatériel, comme un parfumd'agréable odeur, donne-nous enretour la grâce de l'Esprit-Saint »(Prière de l'offrande des saintsdons).

fait participer le peuple à cette éco-nomie du salut.

C'est à cela que se réfère la prièrepour la consommation des dons,dans la divine liturgie de saint JeanChrysostome : « Christ notre Dieu,qui es toi-même la plénitude de laloi et des prophètes, et qui as ac-compli  toute  la  mission  reçue  dupère, remplis nos cœurs de joie etde  bonheur,  maintenant  et  à  ja-mais, dans les siècles des siècles. »Et nous lisons, dans la prière corres-pondante de la divine liturgie de

saint Basile : « Voici consommé etaccompli, autant qu'il est en notrepouvoir, ô Christ notre Dieu, le mys-tère de ton plan divin. Nous avonspossédé le mémorial de ta passion,nous avons vu l'image de ta résur-rection, nous avons été remplis deta vie sans fin, nous avons joui detes inépuisables délices, dont nouste  prions  de  nous  rendre  tousdignes dans le siècle à venir, par lagrâce de ton Père éternel et de tonsaint, bon et vivifiant Esprit, main-tenant et à jamais, dans les sièclesdes siècles. »

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Spiritualité du prêtre et fêteS deS SaintS

Dans le Synaxaire (vies des saints)sont commémorés les attributs, lesdevoirs et le service du prêtre mo-dèle, comme nous le voyons dansles hymnes des saints.

Commençons par le tropaire desaint Nicolas, que nous commémo-rons le jeudi de chaque semaine.C'est aussi le tropaire pour les hié-rarques et pour les prêtres : « Lajustice de tes œuvres a fait de toipour ton troupeau une règle de foi,un modèle de douceur, un maître detempérance ; c'est pourquoi tu asobtenu par ton humilité l'exaltationet par ta pauvreté la richesse. »

le tropaire pour un hiéromartyr(hiérarque martyr), souligne que :«  Des  apôtres  ayant  partagé  legenre de vie et sur  leur trône de-venu leur successeur, tu as trouvédans la pratique des vertus la voiequi mène à la divine contemplation; c'est pourquoi, dispensant fidèle-ment la parole de vérité, tu luttasjusqu'au sang pour la défense de lafoi ».

D'autres attributs du ministère spi-rituel et pastoral du prêtre se trou-vent dans le tropaire pour unhiérarque confesseur de la foi :« Guide de l'orthodoxie, maître depiété et de sainteté, luminaire uni-versel, ornement des pontifes, ins-piré  de  Dieu,  tu  nous  as  tousilluminés  par  tes  sages  enseigne-ments, toi qui fus comme une lyrevibrant au souffle de l'Esprit-Saint. »

la spiritualité du hiéromoine (moineprêtre) est résumée dans le tropairepour un moine ou un ermite : « En

toi, vénérable père, la divine imagese reflète exactement ; afin de Luiressembler, tu as pris ta croix et tuas  suivi  le  Christ,  et  par  ta  vie  tunous apprends à mépriser la chair,qui passe et disparaît, pour s'occu-per plutôt de l'âme, qui vit jusqu'enla  mort  et  par-delà.  » ou encoredans celui pour un moine ou un er-mite : « Par les flots de tes larmestu as fait fleurir le stérile désert, partes  profonds  gémissements  tu  fisproduire à tes peines cent fois plus,par tes miracles étonnants tu devinsun phare éclairant le monde entier[…]  Le  désert  fut  ta  cité,  dans  lachair tu fus un ange, tes miracles tesignalèrent,  ô  père  porteur  deDieu ;  par  le  jeûne,  les  veilles  etl'oraison tu as reçu les charismes duciel pour guérir  les malades et  lesâmes des fidèles qui accourent verstoi avec foi. »

une belle description du prêtre setrouve également dans le tropairepour un disciple de saint Paul :« Maître en douceur, sobre en toutet revêtu, comme prêtre, de nobleconscience,  tu  as  puisé  au  vased'élection [ l'apôtre saint Paul ] lesineffables vérités ; tu as gardé la foiet,  comme  lui,  mené  ta  course  àbonne fin. »Comme dans les offices du jeudi,pour la commémoraison des apôtresselon les huit tons du livre de l'oc-toèque (ou Paraclitique), « Les apô-tres sont la lyre harmonieuse que leSaint-Esprit fait vibrer. Ils ont guidéles peuples vers la lumière. Ils ontaccompli les œuvres de la vraie foiet sont des vases de l'Esprit divin. »Et nous leur adressons cette prière :« Fortifiez  la maison de mon âme

les rites de l'ordination forment unprogramme spécifique du ministèresacerdotal qui englobe ses diversaspects et ses caractéristiques spi-rituelles essentielles, au service dupeuple de Dieu et de la société.

Dans l'ordination du lecteur, le hié-rarque ordinant prie pour lui en di-sant : « Seigneur, fixe ton choix surton serviteur que voici et sanctifie-le  ;  donne-lui  de  s'appliquer  entoute  sagesse  et  intelligence  àl'étude et à la lecture de tes parolesdivines,  et  garde-le  dans  une  viesans reproche. »

De même, pour l'ordination dusous-diacre, le hiérarque prie pourlui avec ces mots : « Seigneur garde

ton serviteur que voici irréprochableen tout, donne-lui d'aimer la splen-deur de ta maison, de se tenir auxportes de ton saint temple, d'allu-mer la lampe de la demeure de tagloire.  Plante-le  dans  ta  maisoncomme  olivier  florissant,  afin  qu'ilporte les fruits de la justice ; et fais-en un serviteur parfait, pour qu'autemps de ta venue il jouisse de larécompense de tes élus. »

Pour l'ordination du diacre, le hié-rarque mentionne les qualités quisont aussi celles du prêtre : « Sei-gneur,  conserve  en  toute  puretécelui que tu as daigné promouvoirpar moi au ministère diaconal, afinqu'il garde le mystère de la foi dansune conscience pure… Fais que ton

la Spiritualité SaCerdotale danS leS riteS de l'ordination

qui  a  été  ébranlée  et  restaurez-lapar un art minutieux, vous qui êtesles piliers brillants de l'Église, quevous ornez avec vos enseignementsde la foi. » Pour le sixième mode,nous chantons : « apôtres, le Saint-Esprit, en descendant sur vous, parvotre  éloquence  a  forgé  commedans  un  creuset  les  hommes  quiétaient  embourbés  dans  le  péché.Par vous, il a fait de ces âmes unecréation nouvelle pour la vie. »

Nous nous arrêterons ici, sachantque les tropaires des fêtes dessaints sont un paradis spirituel quiporte les fruits des vertus chré-tiennes. Nous vous laissons décou-vrir beaucoup d’autres traits duprêtre, de sa nécessité, de sa voca-tion paradoxale, des exigences deson ministère sacerdotal, comme deses orientations spirituelles et ascé-

tiques, dans les prières liturgiquesquotidiennes, pour les fêtes dessaints, des saintes et des martyrs.Dans ces prières abondent les ex-pressions du désir d'imiter le Christ,de s'attacher à sa personne et delutter pour sa cause. on y trouveaussi de fréquentes et pressantesexhortations : à la pratique des ver-tus et des béatitudes évangéliques,au service, à la générosité, à l'abné-gation, au don de soi, à l'amour despauvres, de ceux qui sont malades,de ceux qui souffrent, de tout chré-tien affligé qui a besoin de la misé-ricorde, de l'amour et de lasollicitude de Dieu. Nos prières litur-giques sont véritablement un guidespirituel personnel pour chaquejour. un guide qui supplée à notrefaiblesse et conduit nos pas versl'accomplissement de notre saintdevoir sacerdotal.

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GrEGorioS iii

Tu ES PrêTrE Pour l’ÉTErNiTÉ

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serviteur parvienne à la perfection…Accorde-lui  en  plénitude  la  foi,  lacharité, la force et la sainteté, par ladescente  de  ton  vivifiant  Esprit-Saint. »

l'ordination du prêtre commence parla formule sacramentelle – communeà toutes les Églises orientales pourles ordinations, du diacre au pa-triarche – qui est déjà, en soi, unprogramme pour son service spiri-tuel et pastoral : « La grâce divine,qui en tout temps remédie aux fai-blesses et supplée aux déficiences,désigne pour la prêtrise le diacre N. ;prions donc pour lui, afin que sur luidescende la grâce du Saint-Esprit. »

le hiérarque ordinant dit ensuiteune prière dans laquelle il de-mande : « Seigneur de l'univers, àcelui que tu as daigné promouvoir,à cause de sa vie  irréprochable etde sa foi sans défaillance, juge bonde conférer cette grande grâce deton Saint-Esprit ; fais que ton servi-teur parvienne à la perfection, qu'entoute  chose  il  te  soit  agréable  etvive digne de ce grand honneur dusacerdoce. »

Puis il demande plusieurs grâcespour le prêtre qu'il vient d'ordon-ner : « Seigneur, à celui que tu asdaigné élever au rang de prêtre, ac-corde aussi en plénitude le don deton Saint-Esprit, afin qu'il soit dignede  se  tenir  sans  reproche  devantton autel, d'annoncer l'évangile deton Royaume, de célébrer ta Parolede vérité, de t'offrir des dons et dessacrifices spirituels, de rénover tonpeuple grâce au bain de la nouvellenaissance, afin que, rencontrant, au

jour  de  sa  seconde  venue,  notregrand Dieu et Sauveur Jésus-Christ,ton Fils unique, il reçoive de ton im-mense bonté la récompense d'unefidèle administration de son sacer-doce. »

Et comme sont belles les prières quiaccompagnent la consécration del'évêque ! Elles sont véritablementun programme spirituel, administra-tif, pédagogique, pastoral et ascé-tique, ainsi qu'une école deperfection et de sainteté.

Voici les premières invocations queprononcent le patriarche et les hié-rarques co-consécrateurs pour lenouvel évêque : « Seigneur de l'uni-vers, fortifie cet élu, jugé digne deporter le joug de l'évangile et la di-gnité épiscopale, par l'imposition dema main de pécheur et de celles demes frères évêques ici présents quipartagent ce service avec moi. Ren-force-le par l'effusion, la puissanceet  la  grâce  de  ton  Esprit-Saint,comme  tu  as  renforcé  les  saintsapôtres et les prophètes, et commetu  as  oint  les  rois  et  consacré  lespontifes. Rends son épiscopat irré-préhensible. Orne-le de toute ma-jesté.  Concède-lui  la  sainteté  afinqu'il soit digne de te présenter lesjustes  suppliques  pour  le  salut  dupeuple et d'être exaucé par toi. »

Puis viennent les demandes desvertus et qualités : « Seigneur, decelui-ci que tu as établi administra-teur de la grâce de l'épiscopat, faisqu'il t'imite, toi le vrai Pasteur, quit'es livré toi-même pour tes brebis.Et fais de lui un guide pour les aveu-gles  ;  une  lumière  pour  ceux  qui

Saint Jean-Marie vianney, prêtre Modèle

Nous savons tous beaucoup dechoses au sujet de saint Jean-MarieVianney. il est le patron de cetteannée sacerdotale que nous célé-brons à l'occasion du cent-cinquan-tième anniversaire de son passageau grand-prêtre céleste, Notre Sei-gneur Jésus-Christ. Je me contente-rai donc de citer quelques détails desa vie héroïque et certaines obser-vations marquantes qu'il exprimasur le sacerdoce.

il hésita beaucoup avant d'accepterl'ordination sacerdotale, disant quele sacerdoce est grand, et que nousne comprendrons cette vérité qu'auciel, et il ajoutait : « Si quelqu'unpouvait comprendre cela,  il mour-rait,  non  pas  de  peur,  maisd'amour. »

il parlait de l'importance de la viespirituelle du prêtre, considérantque la faiblesse de cette vie spiri-tuelle chez les prêtres de paroisse

est une « catastrophe » : « Si nousaimons le Seigneur de toute notreâme, de tout notre esprit et de toutnotre cœur, nous jouirons de la paixet de la joie. Cherchez l'amitié avecDieu, et vous trouverez le bonheur.L'homme est pauvre, il a besoin detout demander à Dieu. Sans le prê-tre, la passion et la mort du Christne serviraient à rien. Le prêtre doitêtre  couvert  de  l'Esprit-Saintcomme d'un habit. »

le saint Curé d’Ars rappelait que« les bonnes œuvres ne valent pasle sacrifice de la messe, car ce sontdes œuvres humaines, alors que lamesse est l'œuvre de Dieu. »

l'église paroissiale d'Ars était deve-nue sa maison : il y entrait à l'aubeet n'en sortait que le soir après laprière de l'Angélus. C'est là qu'il fal-lait le chercher quand on avait be-soin de lui. Cela ne l'empêchait pasd'être assidu à visiter les malades et

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GrEGorioS iii

sont dans les ténèbres ; un instruc-teur pour les ignorants ; un maîtrepour les enfants et un phare dans lemonde ; afin que, ayant  réuni  lesâmes confiées à lui dans cette vie,il  puisse  se  présenter  devant  tontrône  sans  honte,  et  mériter  lagrande récompense que tu as pré-parée pour ceux qui ont œuvré à ladiffusion de ton évangile. »

En remettant le bâton pastoral(crosse) au nouvel évêque, le pa-triarche dit : « Prends ce bâton pourpaître avec lui le troupeau du Christqui t'est confié. Et qu'il soit entre tesmains, pour ceux qui obéissent, un

bâton de protection et de défense,et  pour  ceux  qui  désobéissent  etsont fourbes une crosse de correc-tion et d'éducation » (ou, selon letexte ancien, «  une  crosse  decrainte et d'éducation »).

Ces prières sont le fondement duministère sacerdotal, à tous leséchelons de la prêtrise. Puissent-elles être l'objet de nos méditationspendant cette année, ainsi qu'unpoint de référence dans nos re-traites spirituelles, tandis que nouscontemplons la nature sublime denotre service sacerdotal !

Nous sommes fiers d'avoir, dans leserviteur de Dieu Béchara AbouMourad, un modèle oriental de hié-romoine (prêtre moine) et un servi-teur exemplaire du peuple de Dieu.il nous est difficile de l'imiter, maisque son saint exemple suscite dansnos cœurs d'évêques, de prêtres et

de consacrés le désir de la sainteté.

le père Béchara a dû lutter pour ob-tenir l’autorisation d’entrer dans l'or-dre Basilien du Très Saint Sauveur,mais il n'accepta d'être ordonné prê-tre que par obéissance, en disant :« Je suis venu dans l'Ordre pour sau-

l'ensemble des fidèles de sa pa-roisse. il disait : « Laissez une pa-roisse  sans  prêtre  pendant  vingtans, et les gens y adoreront les ani-maux.  Le  prêtre  n'est  pas  prêtrepour  lui-même,  mais  pour  voustous » et suppliait : « Mon Dieu !Fais-moi  don  de  la  conversion  dema paroisse ! ».

Pour lui «  La  raison  de  la  tiédeurd'un prêtre est le fait qu'il ne donnepas à la messe l'importance qui luiest  due.  Mon  Dieu  !  Comme  c'estdommage  qu'un  prêtre  célèbre  lamesse comme s'il faisait n'importequelle chose ordinaire ! »

il était riche pour donner aux pau-vres, et très pauvre pour lui-même : «  Je  donne  tout  et  je  negarde  rien.  » Et lorsqu'il avait lesmains vides, il disait aux pauvres :«  Aujourd'hui,  je  suis  pauvrecomme vous. » Et encore « Je nepossède  plus  rien.  Dieu  peut  merappeler à l'heure qu'il veut. »

Comme est belle sa prière sacerdo-tale quotidienne : « Je t'aime, monDieu ! Mon seul désir est de pouvoirt'aimer jusqu'au dernier souffle dema vie. Je t'aime, mon Dieu, toi quies tout amour. Je préfère mourir ent'aimant, plutôt que de vivre sanston amour. Je t'aime, mon Dieu ! La

seule grâce que je te demande estcelle  de  t'aimer  pour  toute  l'éter-nité. Mon Dieu ! Si mes lèvres sontincapables de te dire à chaque mo-ment  que  je  t'aime,  je  veux  quemon cœur  te dise que  je  t'aime àchaque souffle de ma respiration. »

il disait que « la plus grande grâceque Dieu puisse donner à une pa-roisse est un bon pasteur, un pas-teur selon le cœur de Dieu. C'est làle don le plus grand et le plus pré-cieux de la miséricorde divine […] leprêtre doit être l'homme de la joieet de l'espérance […] Quand le prê-tre tient l'hostie entre ses mains, ildoit être rempli de la joie des apô-tres  quand  ils  virent  le  Seigneuraprès  la  résurrection  ». Quant ànous «  quand  nous  apercevons  leclocher d'une église, notre cœur doitbattre de joie, comme bat le cœurd'une épouse quand elle voit le toitde la maison de son époux. »

Quand il était enfant, il disait à samère : « Si  j'étais prêtre,  j'auraistant à faire pour gagner beaucoupd'âmes à Dieu. » Et lorsqu'il est de-venu prêtre, il se dépensa entière-ment pour sa paroisse consacrantseize heures par jour au confession-nal, donnant des conseils, prêchantet orientant vers Dieu les cœurs despénitents !

un « Curé d'arS » oriental : le père BéChara aBou Mourad

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Tu ES PrêTrE Pour l’ÉTErNiTÉ

ver mon âme, et non pas pour êtreordonné prêtre. »

Toute sa vie fut caractérisée par lamortification. il jeûnait aux joursprescrits et en dehors d'eux et sesoumettait à la mortification pour leservice des pauvres. la mortificationest le pain quotidien de la sainteté etc'est ce que nous voyons dans la viede tous les saints.

Sa devise sacerdotale fut ces parolesdu prophète Ézéchiel (3, 17) : « Jet'établis  comme  sentinelle  pour  lamaison d'Israël... » Devise qui nousrenvoi à ces versets lourds de la res-ponsabilité du prêtre : «  Fils  del'homme, je t'établis comme senti-nelle sur la maison d'Israël. Tu écou-teras  la  parole  qui  sortira  de  mabouche,  et  tu  les  avertiras  de  mapart. Quand je dirai au méchant : Tumourras ! si tu ne l'avertis pas, si tune parles pas pour détourner le mé-chant de sa mauvaise voie et pour luisauver  la  vie,  ce  méchant  mourradans son iniquité, et je te redeman-derai son sang. Mais si tu avertis leméchant, et qu'il ne se détourne pasde sa méchanceté et de sa mauvaisevoie, il mourra dans son iniquité, ettoi, tu sauveras ton âme.Si un justese détourne de sa justice et fait cequi est mal, je mettrai un piège de-

vant lui, et il mourra ; parce que tune l'as pas averti, il mourra dans sonpéché, on ne parlera plus de la jus-tice qu'il a pratiquée, et je te rede-manderai son sang. Mais si tu avertisle juste de ne pas pécher, et qu'il nepèche pas, il vivra, parce qu'il s'estlaissé avertir, et toi, tu sauveras tonâme. » Ézéchiel (3,17-21).

Et il répétait : « Ouvrons notre cœurà nos frères les pauvres, et Jésus-Christ  nous  ouvrira  les  portes  duciel… Le pauvre manque de certaineschoses ; le riche manque de tout… Jesuis prêt à travailler avec les fils dema paroisse comme un ouvrier quiconstruit la maison de Dieu pour sesenfants…. Rien ne subjugue le diableet ne permet de le maîtriser commela confession et la prière. »

En considérant la vie du saint Curéd’Ars et celle du serviteur de Dieu lepère Béchara, nous avons découvertune profonde similitude et nousconstatons une fois de plus que lessaints se ressemblent tous, car ilssont tous à la même école. l’école deJésus et de son saint évangile.Puisse leur sainteté être un modèlepour tous les prêtres de notre Égliseet une lumière pour nos fidèles !

Gregorios IIIPatriarche

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GrEGorioS iii

Extraits de la lettre de Sa Béatitude Gregorios III pour l’année sacerdotale (19 juin 2009 –19 juin 2010)

Les citations du curé d’Ars sont extraites de l’ouvrage de l'Abbé Bernard Nodet, Le Curé d'Ars– Pensées (Collection « Foi vivante », Desclée de Brouwer, 2000).