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110 SOCIETE BELGE DE PHYSIOLOGIE Un aspect de la physiologie du corps calleux, par Frederic BREMER (Laboratoire de Pathologie Gknkrale de l’ Universitk de Bruxelles) (2 figures). L’Ctude de I’interaction d’une volke d’influx transmis par les fibres interhimisphkriques callosales et d’une volee thalamo-corticale atteignant le mtme point de I’aire auditive primaire (Chat, enckphale isole) a mis en evidence une action falilitatrice remarquable des influx commissuraux sur la rkponse sensorielle. Le principe de I’experience est de conditionner la riponse au clic par un choc de thyratron applique a differents intervalles du clic sur le point symetrique de I’aire auditive de I’autre hemisphere. Dans une premiere eventualite, illustrCe par les tracks D a G de la figure 1 , la reponse sensorielle facilitee (enregistree en derivation monopolaire de surface) ne change pas de forme, mais son voltage augmente plus ou moins fortement, en mCme temps que sa regu- larite s’accroit. Par contre, dans d’autres experiences, la facilitation peut affecter Clectivement la phase surface-negative de la rkponse, tout a fait comme le ferait un excitant pharmacologique de l’kcorce. C’est ce que montrent les traces D, E, F de la figure 2. Dans ce cas extrtme, la phase positive interrompue par le dkveloppement rapide de la phase negative, est fortement rkduite, ce qui n’implique pas nicessairement un affaiblissement aussi marque du processus neuro- nique dont cette phase est I’expression (reaction des interneurones de relais, alors que la phase negative traduit vraisemblablement celle des pyramidales efferentes : voir 2). La facilitation par la volee callosale a son maximum pour des intervalles choc-clic de 25 a 45 msec. Elle disparait en general completement aux intervalles superieurs a 100 msec. Aux inter- valles inferieurs a 10 msec. elle fait place habituellement a la banale depiession par refractorite neuronique (fig. 1, H), qui s’observe d’ailleurs reciproquement pour la reponse au choc precidee de celle au clic (fig. 1, B). Dans un quart environ de nos experiences (au nombre de 19) seul ce type d’interferenrl: par refractorite fut observe a tous les intervalles choc-clic. La condition de l’interference est que le point explore de I’aire auditive, reponde a la fois au choc contralateral et au clic. Les reponses au choc ayant leur foyer a I’endroit de l’hemisphkre oppose exactement symetrique du point stimule (CURTIS, 4 ; cf. egakment 1, 5)’ il en resulte qu’une deviation (qui peut n’Ctre que de Archives of Physiology and Biochemistry Downloaded from informahealthcare.com by McMaster University on 11/04/14 For personal use only.

Un aspect de la physiologie du corps calleux

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Page 1: Un aspect de la physiologie du corps calleux

110 SOCIETE BELGE DE PHYSIOLOGIE

Un aspect de la physiologie du corps calleux, par Frederic BREMER (Laboratoire de Pathologie Gknkrale de l’ Universitk de Bruxelles) (2 figures).

L’Ctude de I’interaction d’une volke d’influx transmis par les fibres interhimisphkriques callosales et d’une volee thalamo-corticale atteignant le mtme point de I’aire auditive primaire (Chat, enckphale isole) a mis en evidence une action falilitatrice remarquable des influx commissuraux sur la rkponse sensorielle.

Le principe de I’experience est de conditionner la riponse au clic par un choc de thyratron applique a differents intervalles du clic sur le point symetrique de I’aire auditive de I’autre hemisphere.

Dans une premiere eventualite, illustrCe par les tracks D a G de la figure 1 , la reponse sensorielle facilitee (enregistree en derivation monopolaire de surface) ne change pas de forme, mais son voltage augmente plus ou moins fortement, en mCme temps que sa regu- larite s’accroit. Par contre, dans d’autres experiences, la facilitation peut affecter Clectivement la phase surface-negative de la rkponse, tout a fait comme le ferait un excitant pharmacologique de l’kcorce. C’est ce que montrent les traces D, E, F de la figure 2. Dans ce cas extrtme, la phase positive interrompue par le dkveloppement rapide de la phase negative, est fortement rkduite, ce qui n’implique pas nicessairement un affaiblissement aussi marque du processus neuro- nique dont cette phase est I’expression (reaction des interneurones de relais, alors que la phase negative traduit vraisemblablement celle des pyramidales efferentes : voir 2).

La facilitation par la volee callosale a son maximum pour des intervalles choc-clic de 25 a 45 msec. Elle disparait en general completement aux intervalles superieurs a 100 msec. Aux inter- valles inferieurs a 10 msec. elle fait place habituellement a la banale depiession par refractorite neuronique (fig. 1 , H), qui s’observe d’ailleurs reciproquement pour la reponse au choc precidee de celle au clic (fig. 1 , B). Dans un quart environ de nos experiences (au nombre de 19) seul ce type d’interferenrl: par refractorite fut observe a tous les intervalles choc-clic.

La condition de l’interference est que le point explore de I’aire auditive, reponde a la fois au choc contralateral et au clic. Les reponses au choc ayant leur foyer a I’endroit de l’hemisphkre oppose exactement symetrique du point stimule (CURTIS, 4 ; cf. egakment 1, 5) ’ i l en resulte qu’une deviation (qui peut n’Ctre que de

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RkUNiON DE BRUXELLES, 13 b l h 3 l B R E 1952 111

FIG. 1:. - F d i t ~ . t i o n simpb de la r i p m e dc P&YE d i ; i v d l Far la prbcession $war wtU8 $influx cakosab.

Chat, endphale isold : dtrivation monopolaire 1 la mCme sensibiliti, des a i r s auditives I (en bas) et 1 1 (points 1 et 2 de la figurine); enregistrement au tube cathodique Dumont h double fakeau; moments de dtclenchement des clics indiquh par les fliches.

A et: C, r6ponse au choc de thyratron applique sur 1e point contralatkrai mitrique du point 1 ; B, succession clic-choc ; D, et F, clic seul ; E et G : faci- P fation de la rkponse au clic par la precession du choc 1 I’intervalle de 25 msec. ; H, dkpression de la rC owe P l’intervalle choc-clic de 10 msec. Dam toutes is figures les tracks repr&ntent la superposition de quatre riponses successives-

quekpes rnillimktres) de cette symktrie supprime en m&me temps la rCponse callosale du point de I’aire auditive et son incidence sur la rtponse sensorielle (fig. 2, B et C). Bien entendu, [’exploration du symbtrique du point maintenant stimulk montre une reponse de ce point (fig. 2, A). La section d u corps calleux abolit tous les effets du choc contralateral.

L’action Facilitntrice de la volee callosale a contraste dans ces exp&iences avec I’effet purement dipresseur (par rifractoritk neuroniqire) qu’a exerci sur la reponse un clic la precession d’une rCponse 21 un premier clic (fig. 2, €4). Ce cantraste frappant pourrait trouver une expkation dans la distinction introduite par BROCK, ECCLES et RALL (3) de convergences (et somrnatbns) neuroniques homosyn apt iq ues e t htt Crosyna ptiq ues.

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112 SOCIETE BELGE DE PHYSIOLOGIE

FIG. 2. - Facilitation dlective de la phase surface-nbgative de la rbponse. Autre animal, mimes conditions experimentales que pour la figure 1. A, reponse des points 2 (en haut) et 3 (arc. suprasylvienne moyenne) un

choc contralateral applique sur le point symetrique du point 3 ; B A H, deriva- tion des points 2 et 1 (aires auditives I I et I ) ; B et C, m@me stimulus qu’en A : absence de reponse au choc et d’effet sur la reponse au clic; D, clic non condi- tionne; E, F, G, clic conditionne par fa precession d’un choc applique sur le point contralateral symktrique du point 1 aux intervalles de 10, 30 et 60 msec. ; facilitation elective de la phase negative de la rkponse en E et F ; H : succession de deux clics identiques; inhibition presque complete de la reponse au 2 e clic.

N. B. - Les traces de G ont 6te enregistres h une vitesse de balayage moitie moindre que celle de tous les autres traces des deux figures (vitesses indiquees en I).

La conclusion qui est deduite de ces experiences est que la signi- fication fonctionnelle des fibres commissurales callosales pourrait Ctre d’assurer la dynamogenkse rkciproque, et correlativement le synchronisme reactionnel, d’aires corticales appelkes a fonctionner synergiquement. On sait d’ailleurs que les connexions commissu- rales de regions ayant des projections affkrentes ou effkrentes bila- terales sont particulikrement fortes (4, 1, 5). Des expbriences de destruction ou de paralysie rkversible de l’aire auditive d’un hkmisphke permettront, nous I’espkrons, de prkciser I’importance de cette synergie commissurale.

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REUNION DE BRUXELLES, 13 DECEMBRE 1952 113

B IBL IOG RAP H I E I. BAILEY, P., CAROL, H. W. et Mc. CULLOCH, W. S. - /. Neurophysiol.,

2. B R E ~ E R , F. - R m e Neurologique, 1952, 87, 65. 3. BROCK, L. G., ECCLES, J. C. et RALL, W. - Proc. Roy. SOC. (B. ) ,

4, CURTIS, H. D. - J . Nmrophysiol., 19.10, 3, 407. 5. Mc. CULLOCH, W. S. et CAROL, H. W. - /. Nmrophysiol., 1941, 4,

1941, ‘I, 564.

1951, la#, 453.

555.

Etude glectromyographique de la sensibilitb des canaux semi-circulaires du Pigeon A la rotation. Analyse du nystagmus vestibulaire cephalique par la stimulation sonore (l), par M. VAN EYCK (Laboratoire de Pathologie Gin,?- rule, Universitk de Bruxelles ; Prof. F. Brerner) (1 figure).

Dans une recente communication (VAN EYCK, 1952), nous avons montrC que la phase rapide du nystagmus cCphalique du Pigeon est passive. Nous confirmions ainsi les conclusions Cmises par DE KLEYN (1922) et LORENTE DE N6 (1935) i propos du nystagmus oculaire du Lapin et du Cobaye.

Le m&me dispositif expdrimental permet de ddmontrer Cgalement que l’ampoule d’un canal semi-circulaire horizontal du Pigeon n’est apparemment sensible qu’a un mouvement endolymphatique ampullipkte.

Chez un premier animal, mis sous respiration artiflcielle et anes- thCsiC tres legerement au nembutal intraperitondal dans le but d’abolir les contractions musculaires spontankes, les deux masses musculaires cervicales sont mises a dCcouvert par incision et dCcolle ment de la peau qui les recouvre. Les yeux wnt caches sous un capuchon (abolition du nystagmus optocindtique). L’animal est fix6 sur le plateau tournant d’un appareil (GEREBTZOFF, 1940). La tCte du Pigeon est placee dans l’axe de rotation (suppression de la force centrifuge) et est orientCe dans la position convenable pour stimuler les canaux semi-circulaires horizontaux). Enregistre- ment des potentiels musculaires dCrivCs, indipendamment et simul- tandment, des masses musculaires cervicales gauche et droite au moyen de deux paires d’aiguillesdlectrodes.

(’1 Demonstration.

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