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L'étude de la ville pour elle-même et dans sa totalité devrait faire l'objet d'une spécialisation, tant au niveau des compé- tences qu'au niveau du ressort et de la réglemen- tation. < ;,k L'archéologie en milieu urbain au Luxembourg Bilan critique et directions de recheche Deux restrictions de taille préludent aux réflexions qui vont suivre l . En premier lieu, le fait qu'elles éma- nent non pas d'un archéologue, mais d'un historien qui, en bonne méthode, a été amené à confronter ses propres recherches aux investigations archéologi- ques de ses collègues. Etant donné qu'elles n'éma- nent pas de la profession sur laquelle elles portent, elles se verront forcément critiquées pour leur carac- tère partiel et subjectif. Une deuxième restriction me conduirait presque à conclure dès à présent cet exposé. Force est en effet de constater que pour le pays que je suis censé repré- senter, le terme d' "archéologie urbaine" ne peut en aucune façon servir à distinguer les fouilles en milieu urbain des investigations archéologiques en général. Car si l'on veut bien distinguer les fouilles fortuites réalisées en vertu de quelque urgence en milieu ur- bain d'une véritable spécialisation archéologique analysant la ville avec ses propres techniques et sui- vant des problématiques spécifiques, il faut bien re- connaître que l'archéologie urbaine au Grand-Duclié de Luxembourg est inexistante. Tout au plus peut-on parler d'investigations archéologiques en ville, ef- fectuées dans le cadre législatif qui régit les fouilles et la sauvegarde du patrimoine en général par les mêmes archéologues que ceux qui travaillent sur les sites non-urbains. Pour des raisons de clarté et de sin- cérité scientifique, je préférerai donc employer par la suite le terme d' "archéologie en ville" plutcît que ce- lui d' "archéologie urbaine" Précision révélatrice des lacunes actuelles, cette pré- misse tue permettra d'aborder le cadre législatif- peu adapté - dans lequel doivent évoluer les archéolo- gues: la répartition des responsabilités d'abord, la dé- marche dans un second temps. Il me restera ensuite à esquisser un bref bilait des rares fouilles dignes de ce i10111 en milieu urbain, tout en profitant de l'occa- sion pour avancer quelques directions de recherches qui se dégagent des récents travaux des historiens. D'une législation en maints points imprécise résul- tent des problèmes de répartition des compétences. Problèmes de répartition des compétences De mente que toute fouille archéologique effectuée sur le territoire du Grand-Duché de Luxembourg, l'archéologie à Luxembourg-ville ressort, suivant l'article 3(1 de la loi du lS juillet 1983 concernant la conservation et la protection des sites et monuments nationaux, de la compétence exclusive du Musée Na- tional d'Histoire et d'Art. Or, - et nous y reviendrons - le service archéologique du Musée a toujours été traditionnellement orienté, avec ses moyens mo- destes, vers l'archéologie gallo-romaine; et s'il a été amené à aborder le territoire urbain, c'est uniquement au travers de fouilles de sauvetage très ponctuelles. L'étude de la ville pour elle-niénie et dans sa totalité devrait faire. l'objet d'une spécialisation, tant au ni- veau des compétences qu'au niveau du ressort et de la réglementation. Or, à l'inverse de certaines villes april 1993 27

Un autre domaine de recherche où l'archéologie est t M. de … · 2015. 11. 11. · Am "Ilot du Rosi" durften die Archäologen zwei Keller aus dem 1 , 1.-15. Jahrhundert ausgraben;

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L'étude de laville pourelle-même etdans satotalitédevrait fairel'objet d'unespécialisation,tant au niveaudes compé-tences qu'auniveau duressort et dela réglemen-tation.

< ;,k

Dossier

Mais aussi dans le domaine de l'évolution urbaine,l'archéologie apporte des données nouvelles. Lesfouilles récentes sur l'enceinte de Wenceslas démon-trent non seulement qu'en matière de datation nousdevons prendre certaines précautions mais ils nousdessinent la vraie signification historique de cesmurs, celle dont il faut instruire le grand public: "lemur de Wenceslas représente un mur construit à l'o-rigine avec une philosophie militaire médiévale,orientée vers l'arc et la flèche, et son évolution versun mur capable de parer l'artillerie; pendant deuxsiècles les ingénieurs militaires ont cherché en conti-nue à adapter l'enceinte médiévale aux tirs d 'artille-rie et aux boulets de canons." A ce sujet, le silencedes sources écrites est absolu.

Un autre domaine de recherche où l'archéologie estpour ainsi dire la seule source d'informations est ce-lui de la vie quotidienne. Même pour des périodes où

les textes sont abondants, nous ignorons la vie maté-rielle dans les maisons bourgeoises, leurs techniquesde constructions, leurs relations avec le tissu urbaindes rues, etc.

Expliquer l'histoire urbaine au grand public n'est pasune tâche aisée. Elle suppose une très bonne docu-mentation de base. Vu le nombre de domaines où"l'histoire par les textes" nous abandonne sans res-sources, l'archéologie ou "l'histoire par les sourcesmatérielles" devient un facteur prépondérant de la re-cherche et de la présentation des résultats de cetterecherche aussi bien en salle (musée) qu'en plein air.

Johnny de Meulen>,eester

t M. de ROtJARD. Manuel d' Archéologie médiévale. De lafouille à I' histoire. Paris, 1975, pp. 1O et 11.

L'archéologie en milieuurbain au Luxembourg

Bilan critique et directions de recheche

Deux restrictions de taille préludent aux réflexionsqui vont suivre l . En premier lieu, le fait qu'elles éma-nent non pas d'un archéologue, mais d'un historienqui, en bonne méthode, a été amené à confronter sespropres recherches aux investigations archéologi-ques de ses collègues. Etant donné qu'elles n'éma-nent pas de la profession sur laquelle elles portent,elles se verront forcément critiquées pour leur carac-tère partiel et subjectif.

Une deuxième restriction me conduirait presque àconclure dès à présent cet exposé. Force est en effetde constater que pour le pays que je suis censé repré-senter, le terme d' "archéologie urbaine" ne peut enaucune façon servir à distinguer les fouilles en milieuurbain des investigations archéologiques en général.Car si l'on veut bien distinguer les fouilles fortuitesréalisées en vertu de quelque urgence en milieu ur-bain d'une véritable spécialisation archéologiqueanalysant la ville avec ses propres techniques et sui-vant des problématiques spécifiques, il faut bien re-connaître que l'archéologie urbaine au Grand-Ducliéde Luxembourg est inexistante. Tout au plus peut-onparler d'investigations archéologiques en ville, ef-fectuées dans le cadre législatif qui régit les fouilleset la sauvegarde du patrimoine en général par lesmêmes archéologues que ceux qui travaillent sur lessites non-urbains. Pour des raisons de clarté et de sin-cérité scientifique, je préférerai donc employer par lasuite le terme d' "archéologie en ville" plutcît que ce-lui d' "archéologie urbaine"

Précision révélatrice des lacunes actuelles, cette pré-misse tue permettra d'aborder le cadre législatif- peuadapté - dans lequel doivent évoluer les archéolo-gues: la répartition des responsabilités d'abord, la dé-marche dans un second temps. Il me restera ensuiteà esquisser un bref bilait des rares fouilles dignes dece i10111 en milieu urbain, tout en profitant de l'occa-sion pour avancer quelques directions de recherchesqui se dégagent des récents travaux des historiens.

D'une législation en maints points imprécise résul-tent des problèmes de répartition des compétences.

Problèmes de répartition descompétencesDe mente que toute fouille archéologique effectuéesur le territoire du Grand-Duché de Luxembourg,l'archéologie à Luxembourg-ville ressort, suivantl'article 3(1 de la loi du lS juillet 1983 concernant laconservation et la protection des sites et monumentsnationaux, de la compétence exclusive du Musée Na-tional d'Histoire et d'Art. Or, - et nous y reviendrons- le service archéologique du Musée a toujours ététraditionnellement orienté, avec ses moyens mo-destes, vers l'archéologie gallo-romaine; et s'il a étéamené à aborder le territoire urbain, c'est uniquementau travers de fouilles de sauvetage très ponctuelles.L'étude de la ville pour elle-niénie et dans sa totalitédevrait faire. l'objet d'une spécialisation, tant au ni-veau des compétences qu'au niveau du ressort et dela réglementation. Or, à l'inverse de certaines villes

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frontalières, aucune ville luxembourgeoise ne dis-pose d'un service archéologique. urbain. Lorsqu'apartir des années 70 certaines municipalités com-mencèrent à installer des services d'archéologie ur-baine, la tentative de faire de même dans la ville deLuxembourg buta sur les limites trop étroites qu'en-tendaient donner ä ce projet les autorités commu-nales. Suite au début des grands travaux entamés parle Gouvernement dans le centre historique de la ville,travaux caractérisés par de premières et graves négli-gences, le Musée National d'Histoire et d'Art donnacertes son aval à la création d'un service a rcheologi-que communal. La Ville de Luxembourg n'étant dis-posée à engager qu'un seul archéologue, le Museeinsista sur la nécessité d'un projet global, responsablenon seulement des fouilles, mais-aussi des domainesannexes de conservation et de restauration. On aban-donna dès lors toute idée de création d'un service ar-chéologique dans la capitale, ceci malgré l'insistancedes milieux scientifiques et des organisations pour ladéfense du patrimoine.

La création tout à fait revente du Musée communalde la ville de Luxembourg a heureusement modifieles données du problème. Ayant pour objet le passede la seule ville et donc fortement tributaire de trou-

Am "Ilot du Rosi" durften die Archäologen zwei Keller aus dem 1 ,1.-15. Jahrhundert

ausgraben; im Innern der völlig entkernten lläuser waren sie nicht gelitten.

(Photo: MNIIA)

vailles archéologiques illustrant la vie quotidienne dela capitale, le Musée communal pourrait se charger,avec l'accord du Musée National, des aspects deconservation, voire 111Ü111e de restauration. L'engage-nient d'un archéologue par la ville, certes toujoursenvisage comme une première étape dans la créationd'un service archéologique, pourrait dès lors se fairedans un seul but préventif: au lieu de pallier l'irrémé-diable en intervenant pendant - ou après - les grandstravaux de construction ou de transformation, l'ar-'cheologue communal assisterait le service d'urba-nisme de la ville lors de l'introduction des demandespour construire; il effectuerait des missions de sur-veillance systema tiques, pour ensuite éventuelle-ment procéder ä des sondages.

En effet, la situation actuelle ne peut plus durer. Ilsuffira, pour l'illustrer, de prendre l'exemple de ladémarche des responsables du nouveau Musée d'his-toire de la ville qui, après l'excavation des immeublesde la rue. du Saint-Esprit et faute de trouver dans lepays un archéologue disponible, ont charge un atelierd 'a rcheologic ni emédiévale suisse de I 'expertise deleurs batiments situés en plein coeur de l'ancienneville. L'expérience. des pays où fonctionnent depuislongtemps des services archéologiques municipauxa montre que la décentralisation et l'autonomie localesont absolument necesa ires en matière d'archéologieurbaine. Appliqués à l'échelle d'un petit pays, cesprincipes no doivent évidemment pas être poussésI 'extréine, mais on pourrait envisager des services lo-caux dans certaines villes à caractère historiquecomme la capitale, la ville médiévale d'Echternachou le centre industriel d'Esch-sur-Alzette. Le finan-cement de ces équipes restreintes centrées autourd'un projet bien délimité pourrait en même temps êtremieux assure, eta nt detache du seul apport de l'Etat.

Reste un deuxième problème, de répartition des com-pétences. Suivant la distinction établie en Allemagne.entre "Ba udenkmalpflege" et "Bodendenkmal-pllego", le service archéologique du Musée Nationalest charge de l'étude, de la conservation et de la pro-tection du sous-sol archéologique, alors que le Ser-vice des Sites et Monuments s'occupe du patrimoinearchitectural conservé. encore en élévation, ne fût-ceque partiellement. La loi du 28 décembre 1988 por-tant sur la réorganisation des instituts culturels de I 'E-tat s'est chargée de délimiter le champ d'action duMusée et du Service des Sites et Monuments. LesFou illes sont donc clairement du ressort du Musée, etI 'etude du patrimoine architectural visible de celui duService des Sites et Monuments. Ce qui, en théorie,paraît bien dé Fini, pose en pratique des problèmes decoin paon ces, le patrimoine architectural n'étant évi-demment pas limité à ce qui se trouve en surface. etles fouilles constituant, surtout, en matière d'archéo-logie urbaine, le complément indispensable de la res-tauration. On saisira facilement les problèmes qui endécoulent, d'autant plus que les deux instituts cultu-rels sont surchargés, étant donné leurs moyens enpersonnel très 11m ites.

Jusqu'au années 60, la législation luxembourgeoiseconcernant les fouilles archéologiques et la sauve-garde du patrimoine51 national pouvait être considéréecomme satisfaisante, voire même connue enviablepar rapport aux législations des pays voisins. Lestransformations importantes ayant touché le tissu tir-

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bain jusqu'ici épargné par les grands travaux en ma-tière d'urbanisme - particulièrement dévastatricesdans la capitale à cause de l'implantation massive desbanques - d'une part, la recrudescence de l'intérêtpour l'archéologie médiévale d'autre part, ont révéléde graves lacunes dans une législation désormais dé-passée. La création du Service des Sites et Monu-ments nationaux, administration indépendante, en1977, puis la refonte des lois relatives à la conserva-tion et la protection des sites et monuments nationauxen 1983 n'ont malheureusement pas été l'occasion,pour la législation concernant les fouilles archéolo-giques, de s'adapter à la nouvelle situation. Au lieud'offrir au Service des Sites et Monuments un outillégislatif approprié, on s'est borné à reprendre l'an-ciem>.e législation relative aux compétences du Mu-sée National d'Histoire et d'Art.

Cette législation prévoit l'intervention éventuelle desarchéologues lorsque par suite de travaux quelcon-ques des trouvailles intéressantes ont été faites, dansle domaine de l'archéologie, celui de l'art ou de ('his-toire. Dans ces conditions, l'archéologie en ville nepeut que se limiter à des fouilles de sauvetage, et en-core faudra-t-il vaincre deux obstacles. D'abord, auniveau de l'information, celui du mutisme des pro-priéta ires des immeubles, des entrepreneurs respon-sables des travaux, et même des instances publiqueselles-mêmes, qui ont souvent intérêt à cacher cer-taines découvertes; celui aussi du Gouverneraient,disposé ou non à tirer les dernières conséquences ju-ridiques qui lui sont offertes par la loi. Or, malgré lesnombreux scandales de ces dernières années pendantlesquelles la loi a été ouvertement bafouée, et malgréles injonctions du Directeur du Musée, jamais le Mi-nistre de la Culture n'a voulu agir avec la fermeténécessaire, ce qui est d'autant plus déplorable qu'unprocès aurait pu faire jurisprudence. Un deuxièmeobstacle de taille se situe ensuite au niveau financier,du moment qu'il s'agit d'assurer le dédommagementdu propriétaire en question.

Le cadre juridique est donc peu approprié, tant il estévident que c'est au niveau de l'introduction des de-mandes de permis de transformation ou de construc-tion que devrait etre envisagée l'intervention archéo-logique, pour éviter que les problèmes de découverteou de conservation ne surgissent durant les travauxde construction. La façon de procéder actuelle nepeut donc être qualifiée autrement que de démarchepalliative.

Procéder de façon préventive

En effet, la tentative de procéder de fa çon préventive,en établissant des secteurs protégés d'après un inven-taire de ce que l'on a pris coutume d'appeler de façonimpropre "les archives du sous-sol", n'a jamais étéentreprise. Des initiatives de ce genre ont été prisesen ce qui concerne l'architecture conservée en sur-face. Il entreainsi dans les attributions de la Commis-sion des Sites et Monuments Nationaux de veiller auclassement des immeubles comme monument natio-nal et d'éviter par conséquent qu'ils puissent être dé-truits, modifiés ou restaurés sans l'accord du Minis-tre. En outre, les immeubles présentant un intérêt suf-fisant pour en rendre désirable la préservation, sanspour autant justifier un classement immédiat, sont

portés sur un inventaire supplémentaire, prélude àleur classement éventuel. Des secteurs sauvegardésont été créés, pour lesquels toute modification de l'é-tat des immeubles est soumise à l'autorisation préa-lable du Ministre. Le Service des Sites et Monumentsdoit, en collaboration avec la Commission du mentenom, veiller à la protection et à la restauration deséléments classés, ainsi qu'à la création de secteurssauvegardés; il doit en outre réaliser des plans d'a.-ménagement d'agglomérations présentant un intérêthistorique ou artistique évident.

En dehors de ce cadre législatif d'ordre national, lesdifférentes municipalités disposent de plans d'amé-nagement qui prévoient des secteurs protégés soumisà des contraintes spéciales; l'établissement de cesplans, à l'exception notable de celui de la ville indus-trielle d'Esch-sur-Alzette, n'a pourtant jamais permisde donner la parole aux historiens, historiens de l'artou archéologues. En conséquence, les règlementscommunaux sont régis uniquement par des critèresd'ordre technique ou esthétique ne concernant quel'aspect extérieur des immeubles. Ni en amont, lorsde leur confection, ni en aval, à l'occasion de la dé-position dos autorisations de construire ou de réno-ver, ces plans d'aménagement n'ont jamais engendréune collaboration systématique entre les servicesd'urbanisme d'une part, les archéologues et histo-riens de l'autre.

A l'inverse de la "Baudenknnalptlege" la "Boden-denknnalpilege" n'a pas connu la revalorisation deces dernières années. En dehors du classement de cer-taines zones et de certains immeubles, aucune tenta-tive sérieuse de planifier et d'évaluer, en relationavec l'aménagement et l'urbanisme, les menaces pe-sant sur le sous-sol archéologique, n'a été concrète-ment réalisée. Pour déterminer les zones d'intérêtmenacées, l'etahlissennent d'un atlas du sous-sol ar-chéologique a certes été envisagé dans le cadre des"Cartes archéologiques" publiées par le Muséed'Histoire et d'Art depuis 1973. Mais à l'exceptionde deux petites localités, Grevcnnnacher et Rennich,aucune ville n'a été traitée., et la publication des"Cartes archéologiques" a été. nialencontreusenmentinterrompue depuis 19-6. De plus, à l'inverse desclassements d'immeubles ou de secteurs, les Cartesarchéologiques, peu précises car à grande échelle, nelivrent que des informations et ne fournissent aucuncadre reglennentaire. contraignant.

A l'occasion de l'Armée. européenne du patrimoinearchitectural en 1975, le Ministre des Travaux pu-blics et l'Administration des Bâtiments publicsavaient décide d'entreprendre une étude systémati-que aboutissant à u n "Plan de coordination pour larestauration et l'aménagement de la vieille ville deLuxembourg". Cet inventaire divisait les construc-tions en cinq catégories selon leur état de conserva-tion, il définissait leur fonction et proposait leur clas-sification selon leur âge et leur valeur culturelle. Mal-gré ses lacunes évidentes, en particulier dans ledomaine de l'évaluation du sous-sol archéologique,ce document aurait pu faire figure de modèle., tant parson résultat que par sa confection, qui découlait de lacollaboration entre les responsables des BâtimentsPublics, des Ponts-et-Chaussées, et de la Commis-sion des Sites et Monuments, les autorités commu-nales et les architectes qualifiés. Il ne donna nnalheu-

Or, malgré lesnombreuxscandales deces dernièresannées,jamais leMinistre de laCulture n'avoulu agiravec lafermeténécessaire,ce qui estd'autant plusdéplorablequ'un procèsaurait pu fairejurisprudence.

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Dossier

Laconservation

du patrimoinedemeure

subordonnéeà des consi-

dérationspurement

esthétiquesvisant à faireréapparaître

le côté"pittoresque"

de la vieilleville. L'étude

archéologiqueet architec-

turale desimmeubles

passe àl'arrière-plan.

reusement aucune suite concrète; la meilleure preuveen est que l'Etat lui-même, ayant acquis bon nombred'immeubles classés du plus haut intérêt historiqueprocéda à une transformation obéissant au seul cri-tère esthétique et ôtant toute fonction historique auximmeubles en question.

A l'image de ces dernières restaurations opérées dansle coeur historique de la ville de Luxembourg, laconservation du patrimoine luxembourgeois de-meure étroitement subordonnée à des considérationspurement esthétiques visant à sauvegarder ou faireréapparaître le côté "pittoresque" de la vieille ville.L'étude archéologique et architecturale des immeu-bles passe à l'arrière-plan; conserver une construc-tion avec sa fonction originale comme témoin de sontemps n'entre malheureusement pas dans les vues del'actuelle application de la loi par les autorités publi-ques. Par conséquent, il n'existe plus aujourd'hui uneseule plate-forme qui pourrait favoriser la concerta-tion entre aménageurs, urbanistes et entrepreneurspeu concernés et mal informés d'une part, et archéo-logues surchargés par manque de personnel d'autrepart.

Alors que la loi prévoit la création au Musée Nationalde quatre sections scientifiques couvrant les époquesallant de la préhistoire au moyen âge, deux cadres deconservateurs - dont celui qui devrait s'occuper del'archéologie médiévale - n'ont jamais été occupés.En d'autres termes, selon les orientations de l'archéo-logie traditionnelle, l'archéologie s'a rrête officielle-ment au Luxembourg à l'époque romaine., la périodemédiévale étant accessoirement couverte. par des spé-cialistes des époques antérieures. Comme par ailleursle Service des Sites et Monuments est principalementorienté vers le patrimoine rural et féodal, l'étude dumilieu urbain n'a pas encore trouvée de responsableet reste uniquement envisagée en tant que fouille desauvetage subsidiaire. Etant donné que les archéolo-gues du Musée se sont souvent trouvés devant unepléthore de chantiers urbanistiques auprès desquelsil aurait fallu intervenir sans tarder, il a fallu se rési-gner à laisser tomber des sites pourtant intéressants.Cette sélection est d'autant plus déplorable qu'elle asouvent été opérée au détriment de la ville et de l'é-poque médiévale, et qu'elle a évidemment abouti àdes pertes et des destructions absolument irrémédia-bles. On notera par ailleurs que plus encore que lemoyen âge, les époques modernes et contemporainesont été gravement négligées.

Dans ces conditions, il ne reste au niveau des struc-tures qu'à tracer un bilan qu'on voudrait moins dé-plorable: les limites matérielles assignées au servicearchéologique, l'absence de coordination systémati-que dans le domaine de l'étude du sous-sol archéolo-gique et du patrimoine architectural en ville, le man-que d'intérêt des autorités, les ravages des promo-teurs et entrepreneurs auront bientôt écarté nonseulement toute chance - pour utiliser les ternies del'appel lancé eu 1846 par l'ancienne Société archéo-logique - de "rechercher pour sauver, pour transmet-tre à nos descendants tous les monuments", mais aus-si la simple possibilité d'inventorier et d'anal y ser lepatrimoine urbain, avant de le livrer aux contraintesactuelles.

Fouilles de sauvetage

Eu égard aux importantes déficiences structurelles,le bilan des travaux de ces dernières années peut pa-raître miraculeux. Il est marqué uniquement par desfouilles de sauvetage, mais a cependant quelquesbelles réalisations à son actif. Les véritables originesde l'archéologie en ville résultent de fouilles de sitesprestigieux dont l'intérêt découlait de leur place émi-nente dans l'histoire nationale et non pas de leur fonc-tion centrale dans l'histoire de la ville. Ainsi àLuxembourg, à l'occasion du millénaire de la capi-tale en 1963, des fouilles ont été effectuées au châ-teau comtal, noyau historique de la ville et du pays;à Echternach, l'abbaye de Saint-Willibrord a toujoursretenu l'attention des archéologues, des fouillesscientifiques ayant été effectuées depuis le début desannées 80. Bien que situées en ville, ces fouilles n'a-vaient pas pour objet. le tissu urbain au sens restreintdu terme. Les analyses découlant de l'intérêt pourl'époque romaine, telles que les fouilles effectuéessur le site de l'ancienne, église paroissiale d'Echter-nach de 1959 à 1966, pas davantage d'ailleurs. ALuxembourg-ville également, les traces romaines ontprintordialennent continué à retenir l'attention deschercheurs, fait bien compréhensible si l'on se rap-pelle les orientations des sections archéologiques duMusée de I'Etat.

Avec le début des grands travaux d'infrastructure dela fin des années 70 commence une seconde phase del'archéologie en ville, celle des fouilles d'urgence ef-fectuées sans aucune démarche systématique. Dansla ville haute de Luxembourg, certaines études ontété menées avec grand soin, ainsi dans l'îlot du"Rost", en 1990-1992. D'autres n'ont donné I ieu qu 'àune analyse plus ou moins approfondie des lieux pardes architectes, comme lors de la restauration trèssoignée de la Maison de Ravine e ►► 1980, ensembled'immeubles encastrés situé sur le tracé de la pre-mière enceinte de la ville de Luxembourg, ou encoreà des sondages bâclés, telle la fouille d'urgence au"Knuedler" en 1977, à l'emplacement du cloître ducouvent médiéval des Franciscains. D'autres encorese sont terminées en catastrophe, comme l'écroule-ment d'une tour d'enceinte du début du )(IIIe siècledans l'îlot Clairefontaine Luxembourg en 1986.Certaines enfin relèvent d'un genre à part puisque,tout en étant dictées par la nécessité de consolidationou le désir de reconstruction, elles répondent essen-tiellement au souci de valorisation touristique, onsonge ici aux études des enceintes d'Echternach et deLuxembourg exécutées en 1991-92.

Rares sont les cas d'interventions archéologiquesétudiant le tissu urbain en tant que type d'habitat ré-sultant d'un mode de vie distinct et spécifique. L'unedes caractéristiques à mon sens déterminante de cesinvestigations réside dans le fait qu'elles ne se limi-tent plus à l'étude de grands bâtiments peu caracté-ristiques du seul milieu urbain - les châteaux, ab-bayes, églises paroissiales ou enceintes. Les fouillesentreprises dans les villes basses du Pfaffentai (1988-90) et du Grund (1991-92), celles qui ont couvert toutun quartier de la ville de Diekirch dans le nord dupays (1991-92), sont à ranger dans cette catégorie.Ces fouilles récentes se distinguent des interventionsplus anciennes par leur étendue (dans le temps et l'es-pace), une conscience peut-î tre accrue des autorités

30 forum nr 143

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publiques de leur nécessité, et enfin leur valeur scien-tifique. Mais elles demeurent des fouilles d'urgence,ne s'intègrent nullement dans un projet global de lon-gue haleine, luttent de façon isolée contre les grandstravaux de terrassement et, last but not least, n'abou-tissent que tardivement ou pas du tout, faute demoyens, à un rapport de fouille exhaustif.

Deux lacunes restent enfin à signaler, étroitementliées quant à leur cause: bon nombre de villes, notam-ment celles du Bassin Minier dans le sud du pays,n'ont pas encore retenu l'attention des archéologues.Comme il s'agit de centres urbains récents nés del'industrialisation au début de ce siècle, cette défi-cience s'explique par l'absence quasi-totale d'ar-chéologie industrielle et moderne. Celle-ci se faitégalement sentir dans les autres villes luxembour-geoises, les temps modernes n'ayant pas subi dans laconscience collective ce regain d'intérêt qui caracté-rise le moyen âge.

Comme pour d'autres spécialisations archéologi-ques, la recherche en milieu urbain devrait être fon-dée sur une approche interdisciplinaire, de sorte qu'ilnie reste à souligner dans un dernier point les débutsd'une coopération entre historiens et archéologues.Ce rapprochement est récent, l'historiographieluxembourgeoise - à l'exception de celle qui s'occu-pait des périodes anciennes - n'ayant jamais eu l'ha-bitude de se tourner vers l'archéologie, qui de. soncôté n'était pas réellement engagée dans les périodesconcernant l'histoire urbaine. Avec la niise en placeau Centre Universitaire d'une cellule de recherche enhistoire médiévale, la ville a été placée au centre d'in-térêt de la recherche historique, notamment par laréalisation d'un projet portant sur l'étude des petitesvilles lotharingiennes de 1990 à 1992. Les demandesque les médiévistes ont adressées aux archéologues,principalement celles relatives aux noyaux pré-ur-bains, ont permis d'intensifier une coopération indis-pensable à la bonne progression des recherches desdeux parties. Alors que l'analyse des sources écritesa fortement avancé, l'archéologie fait un peu ligurede parent pauvre face aux exigences, il est vrai par-fois trop optimistes, des historiens. Celles-ci, mêmesi elles restent toutes théoriques, permettent d'ouvrirdes directions de recherches qu'il nie semble utiled'esquisser brièvement.

Directions de recherches

Sans vouloir entrer dans une discussion complexe au-tour de la notion de "ville", il faut évideninrent insis-ter sur la diversité des origines et de l'évolution desvilles luxembourgeoises actuelles„ La crise actuelledates le domaine de la sidérurgie a provoque dans lesgrands centres miniers du sud du pays un net regaind'intérêt pour le passé récent de ces villes, une prisede conscience de leur identité culturelle. et, par conse-quent, des problèmes de "Ba udenknialpllege" Quantà la curiosité qu'on pourrait avoir pour leurs originesmédiévales, leur naissance aux XIic-XIIIe sieclespartir d'un modeste noyau de peuplement autourd'un château, d'une petite abbaye ou par suite de laconcession d'une charte de franchise, elle est gene-ralenient remplacée par l'intérêt pour leur dévelop-pement récent, beaucoup plus prestigieux. Lesfouilles archéologiques pourraient faire ava ncer no-

tablement les recherches; il s'agirait évidemment, depar son objet, d'archéologie du peuplement rural,même si elle se pratiquait en milieu urbain actuel.

Dans une région située un peu en marge des grandscentres de production et des principaux réseaux éco-nomiques qui les relient, on ne sera pas étonné de voirque le vecteur politique a été déterminant pour ('ac-cession de certaines bourgades au rang de ville. A lafin du Me et au début du XIIie siècle, la volontépolitique du prince territorial de créer des centres ad-ministratifs rencontre l'essor économique ambiant, et-engendre un centre de moyenne importance, Luxem-bourg, et de petits centres régionaux comme Arlon,Thionville, Bitburg et Echternach, ainsi que Die-kirch, Reniich et Grevenma cher. Toutes ces villes, àl'exception peut-être de Bastogne, ne d'un ancienmarché carolingien, et d'Echternach, qui s'est déve-loppé autour d'une importante abbaye, sont nées au-tour d'un château comtal. L'histoire de leur évolutionpré-urbaine, toujours marquée par la constructiond'un élément fortifié, est rial connue.. A ce premierstade de l'histoire - ou Hideux, de la pré-histoire - desvilles, l'.apport de l'archéologie concernant le peuple-ment antérieur à l'implantation seigneuriale, les ca-ractéristiques de celle-ci ainsi que le développeraientd'un premier habitat pré-urbain, pourrait être consi-dérable.

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Dossier

Au vu de laprogression

rapide destravaux urba-

nistiques etde l'inertie

des autoritéspolitiques, lecri d'alarme

des histo-riens ne

paraît pasdémesuré.

Des fouilles archéologiques sont également indis-pensables dans un deuxième stade de l'évolution dupeuplement urbain: les travaux des historiens de laville ont montré que l'accession de certaines bour-gades au stade de ville passe par l'attestation d'unefonction commerciale matérialisée par des foires etdes marchés, et surtout d'une propre production dedenrées, vendues à des distances plus ou moinsgrandes. L'indigence des textes à cet égard est pa-tente pour les XIIe et XIIIe siècles, au moment juste-ment où pour certaines localités se produit ce sautqualitatif qui permettra de les qualifier de ville. L'é-tude archéologique des quartiers artisanaux (et l'onpense par exemple aux quartiers situés ai bord descours d'eaux) et des emplacements réservés auxéchanges commerciaux, les marchés, pourrait com-penser le silence des sources écrites. Parallèlement,des investigations limitées à des endroits bien déter-minés choisis en coopération avec les historiens desvilles permettraient de préciser l'évolution topogra-phique urbaine. La datation des remparts successifs,leur matériau et leur tracé, l'implantation des FrèresMineurs et des ordres de chevalerie, celles des hos-pices et de l'Hôtel de ville, autant d'éléments qui -sans être déterminants à eux seuls - caractérisent laqualité urbaine d'une agglomération ; relèvent de l' in-vestigation archéologique plus que. des sourcesécrites.

Un dernier champ d'investigation enfin concerne lavie quotidienne en ville. Même pour le bas moyenâge, pourtant bien fourni en textes, la culture maté-rielle reste largement dans l'ombre. Nous ignorons àpeu près tout des maisons bourgeoises, du passage del'architecture en bois à celle en pierre, de la techniquede construction des rues, des systèmes de canalisa-tion, pour ne citer que quelques élérttents de la vieurbaine.

Certes, il n'est guère réaliste de vouloir poursuivretous ces buts à la fois et de vouloir couvrir toute laville de chantiers de fouilles. En dehors des nom-breuses fouilles d'urgence, il devrait cependant êtrepossible d'entamer quelques investigations couvrantde plus vastes superficies, par exemple lors de l'amé-nagement de zones piétonnes, de parkings souter-rains ou de surface. Seules des fouilles de ce typepourraient apporter des éléments de réponse à quel-ques-unes des problématiques' que je viens d'évo-quer.

Au vu de la progression rapide des travaux urbanis-tiques, de l'insuffisance des réglementations et de l'i-nertie des autorités politiques, le cri d'alarme des his-toriens ne paraît pas démesuré. Des fouilles récentesmontrent à quels résultats pourrait aboutir une politi-que préventive en matière d'archéologie, basée sur laconstitution de nouvelles équipes archéologiques -notantntent en milieu urbain - aux fonctions claire-ment définies. Au lieu de s'apitoyer sur le manque demoyens d'un petit pays, on pourrait dès lors tirer pro-fit de l'échelle restreinte de la zone d'investigationpour suivre des modèles régionaux très efficaces depays voisins plus vastes2.

Michel Ma

Version légèrement abrégée de la communication présentée le9 décembre 1992 lors du colloque international "Archéologie etprojet urbain en Belgique, France, Cirande-Bretagne, Pays-[las ça

irand-Duché de Luxembourg" it l'Université. Libre de Bruxelles.,te tiens à remercier Messieurs (iérard '[Bill, Jean Krier, JohnZimmer et.lohnny De Mculemecster pour les renseignements dontils m'ont fait bénéficier.

I hic liste bilbliographique eoneernanl la réflexion sur l'agicen milieu urbain au Luxembourg et ses résultats les plus récentspeul cire obtenue aupres de la rédaction de "forum".

Et la série continue..Le projet de loi déposé àl la (''ambre des Députés le 211.10.92 par le ministre des Travaux publics prévoitde créer un fonds pour la rénovation de quatre îlots (lu quartier (le la Vieille Ville de Luxembourg. 11s'agit (le l'ensemble situé entre le "itock", la rue de la Boucherie, le l'alais de justice et le début de la('ôte d'Eich. Le document parlementaire no.36S7 contient, outre le projet et l'exposé des motifs, unavis du ministre des Finances - qui n'a pas d'observations a faire - et non pas (lu ministre (les Atl'airesculturelles.

s

1. Constatations politiques

1.1 Le rail que l'Etat entende "privatiser" des travauxd'une envergure de quelques 2 milliards de lianes encréant un tonds spécial ayant le caractère d'un éta-blissement public est considérer commue posilii en

soi. En accomplissant cc pas, le gouvernement dé-montre en nténte temps qu'il a perdu confiance en sespropres services, qu'il juge soit incompétents, soittrop lents à réaliser un travail donné dans un délaidonné. Aux gouvernants, qui portent la responsahili-

té politique de leurs administrations respectives, d'entirer les conclusions qui s'imposent!

1.2 Le tait de laisser ce projet se monter sous l'égidedu ministre des Travaux publics (ou de son délégué)ttte tait monter la moutarde au nez, et en tout cas melaisse augurer de helles joutes entre les pouvoirs pu-blics d'un coté, les scientifiques et les organisationsde défense de l'autre (voir llot du Rost, Bock, Pontdu Cha lea u...).

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