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sommaire ÉDITORIAL ÉDITORIAL THÈME LITURGIQUE DU MOIS ACCUEILLIR L’ESPRIT SAINT NEUVAINE AU SAINT-ESPRIT À LA RENCONTRE DE... ...FRÈRE ALOIS MOIS DE MAI MOI DE MARIE LE CHAPELET DÉVOTION À LA VIERGE MARIE MÉDITATIONS I: LES CLÉS DE LA FOI DES PARENTS AUX ENFANTS MÉDITATIONS II: LES CLÉS DE LA PRIÈRE LA LECTIO DIVINA HISTOIRE DU CHRISTIANISME LES VOYAGES DE PAUL HISTOIRE DES CHRÉTIENS D’ORIENT DANS LE TUR ABDIN EN TURQUIE TRIBUNE LIBRE LE SACERDOCE DE FRÈRE MAJED TÉMOIGNAGE PROGRAMME DES ACTIVITÉS ET CARNET rois thèmes majeurs jalonnent le mois de mai de cette année 2012. Si ce mois est par excellence le mois de la Vierge Marie, il est aussi le témoin de l’Ascension de notre Seigneur vers le Père, et célèbre enfin la fête de la Pentecôte. En effet les cinquante jours du temps pascal que nous vivons depuis la résurrection du Christ, et qui courent jusqu’à la Pentecôte, ne constituent pratiquement qu’un seul jour de fête, temps de joie et d’allégresse dominé par le chant de l’Alléluia (de l’hébreu Halelou iah) « Louez Yah » c’est-à-dire « Louez Yahvé, Louez le Seigneur », acclamation que l’on retrouve dans les psaumes. Quarante jours après Pâques, l’Ascension célèbre la montée définitive au ciel du Seigneur ressuscité, d’après les Actes des Apôtres, Jésus victorieux de la mort apparaît à ses disciples pendant quarante jours, « les entretenant du Royaume des cieux » (Ac 1, 3). Comme l’exprime le symbole de la foi : « Il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père, il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. » Le cinquantième jour après Pâques, la Pentecôte est la solennité qui clôt le temps pascal et parachève son mystère par le don de l’Esprit : réunis autour de Marie dans le Cénacle, les Apôtres sont remplis de l’Esprit Saint, qui vient sur eux sous la double apparence d’un vent violent et de langues de feu qui se posent sur chacun d’eux. Le feu de l’amour divin se propage ainsi par leur intermédiaire, selon la mission que leur a donnée le Christ : la Pentecôte est le jour de l’avènement de l’Église qui naît dans le chant des merveilles de Dieu (Ac 2, 11). Que ce feu d’amour divin se propage en nos cœurs pour que nous soyons à notre tour porteurs de l’esprit de paix et d’amour: l’Esprit Saint. Père Michel Youssef Curé de la paroisse St-Antoine de Padoue. Baabdath 1 2 4 6 8 24 10 14 16 18 20 22 23 « « MAI 2012 Un Cœur-à-Cœur avec Dieu Un bulletin paroissial mensuel BAABDATH ouvrons à l’Esprit Saint Dans la tendresse de Marie, les portes de nos Cœurs 2 T La toute-puissance de DIEU est la toute-puissance de l’amour. C’est l’amour qui est tout-puissant. Père François Varillon ( Joie de croire, joie de vivre ) « »

Un Cœur-à-Cœur avec Dieu Cœurs€¦ · LE SACERDOCE DE FRÈRE ... cette année 2012. Si ce mois est par excellence le mois de la Vierge Marie, il est aussi le témoin de l’Ascension

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sommaire ÉDITORIALÉDITORIAL THÈME LITURGIQUE DU MOISACCUEILLIR L’ESPRIT SAINTNEUVAINE AU SAINT-ESPRITÀ LA RENCONTRE DE......FRÈRE ALOISMOIS DE MAIMOI DE MARIELE CHAPELETDÉVOTION À LA VIERGE MARIEMÉDITATIONS I:• LES CLÉS DE LA FOI DES PARENTS AUX ENFANTSMÉDITATIONS II:• LES CLÉS DE LA PRIÈRELA LECTIO DIVINAHISTOIRE DU CHRISTIANISME LES VOYAGES DE PAUL HISTOIRE DESCHRÉTIENS D’ORIENTDANS LE TUR ABDIN EN TURQUIETRIBUNE LIBRELE SACERDOCE DE FRÈRE MAJEDTÉMOIGNAGEPROGRAMME DES ACTIVITÉSET CARNET

rois thèmes majeurs jalonnent le mois de mai de cette année 2012.Si ce mois est par excellence le mois de la Vierge Marie, il est aussi le témoin de l’Ascension de notre Seigneur vers le Père, et célèbre enfin la fête de la Pentecôte. En effet les cinquante jours du temps pascal que nous vivons depuis la résurrection du Christ, et qui courent jusqu’à la Pentecôte, ne constituent pratiquement qu’un seul jour de fête, temps de joie et d’allégresse dominé par le chant de l’Alléluia (de l’hébreu Halelou iah)« Louez Yah » c’est-à-dire « Louez Yahvé, Louez le Seigneur », acclamation que l’on retrouve dans les psaumes. Quarante jours après Pâques, l’Ascension célèbre la montée définitive au ciel du Seigneur ressuscité, d’après les Actes des Apôtres, Jésus victorieux de la mort apparaît à ses disciples pendant quarante jours, « les entretenant du Royaume des cieux » (Ac 1, 3).Comme l’exprime le symbole de la foi : « Il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père, il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts, et son règne n’aura pas de fin. » Le cinquantième jour après Pâques, la Pentecôte est la solennité qui clôt le temps pascal et parachève son mystère par le don de l’Esprit : réunis autour de Marie dans le Cénacle, les Apôtres sont remplis de l’Esprit Saint, qui vient sur eux sous la double apparence d’un vent violent et de langues de feu qui se posent sur chacun d’eux. Le feu de l’amour divin se propage ainsi par leur intermédiaire, selon la mission que leur a donnée le Christ : la Pentecôte est le jour de l’avènement de l’Église qui naît dans le chant des merveilles de Dieu (Ac 2, 11). Que ce feu d’amour divin se propage en nos cœurs pour que nous soyons à notre tour porteurs de l’esprit de paix et d’amour: l’Esprit Saint. Père Michel Youssef

Curé de la paroisse St-Antoine de Padoue. Baabdath

12468

24

1014

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1820

2223

« «

MAI 2012

Un Cœur-à-Cœur avec DieuUn bulletin paroissial mensuel

BAABDATH

ouvrons à l’Esprit SaintDans la tendresse de Marie,

les portes de nos Cœurs

2

T

La toute-puissance de DIEUest la toute-puissance de l’amour.C’est l’amour qui est tout-puissant.Père François Varillon( Joie de croire, joie de vivre )

«»

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2 THÈME LITURGIQUE DU MOIS

Accueillir l’Esprit pour devenir

témoinsLe Christ l’a promis :« Je ne vous laisserai pas orphelins » (Jn 14,18),« Je prierai le Père, il vous donnera un autre Paraclet,…l’Esprit de Vérité » (v.16).Ainsi, l’Ascension est suivie du don de l’Esprit, à la Pentecôte :c’est la naissance de l’Église.Pas de Pâques sans Pentecôte !L’Esprit Saint suscite des témoins du Ressuscité.

ssu du mot grec Pneuma (littéralement Souffle), alternativement représenté par une colombe, ou décrit comme une langue de

feu descendant sur les apôtres à la Pentecôte, ou encore sous la forme indissociable de nuée et lumière lors de la Transfiguration, le Saint-Esprit est l’Esprit de Dieu qui pousse et aide à l’action, non seulement les croyants, mais aussi l’humanité toute entière.Par les Écritures qu’elle nous transmet, par le ministère de ses prêtres, par la liturgie sacramentelle au cours de laquelle l’Esprit-Saint nous met en communion avec le Christ, par la prière au cours de laquelle Il intercède pour nous, par tous les signes de la vie apostolique et missionnaire, L’Église est le lieu premier et essentiel de notre connaissance de l’Esprit de Dieu.

Au cours des différents sacrements, l’Esprit Saint est symbolisé par l’eau qui purifie et sanctifie au cours du Baptême, et par l’onction lors de la Confirmation qui perpétue dans l’Église la grâce de la Pentecôte, de l’Ordination, et de l’Onction des malades au cours de laquelle il procure grâce de réconfort, de paix et de courage. Prié pendant l’Eucharistie lors de la prière à la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ,

ainsi que dans le sacrement du Mariage, il est aussi présent dans la formule d’absolution du sacrement de Pénitence et de Réconciliation. Mystérieuse influence, expression de l’amour du Père et du Fils, reconnu par le premier concile de Nicée comme la troisième personne de la Trinité, distinct du Père et du Fils, mais consubstantiel à eux (c’est-à-dire partageant la même essence), l’Esprit-Saint, selon le catéchisme des évêques de France, « déploie, dans la vie des fidèles, ses propres dons qu’ils ont reçus au baptême et

à la confirmation. Et qui leur permettent d’agir pleinement en enfants de Dieu : la sagesse, l’intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. L’Esprit les conduit ainsi

vers le Père, à travers toutes les rencontres humaines ».

LES DONS DU SAINT-ESPRITSELON DOM PROSPER GUÉRANGER1Les dons du Saint-Esprit sont sept énergies qu’il daigne déposer dans nos âmes, lorsqu’il y pénètre par la grâce sanctifiante. Les grâces actuelles mettent en mouvement simultanément ou séparément ces puissances divinement infuses en nous, et le bien surnaturel et méritoire de la vie éternelle est produit avec l’acquiescement de notre volonté.(1)Dom Prosper Guéranger né, le 4 avril 1805 et mort le 30 janvier 1875 à Solesmes, est un moine bénédictin français, refondateur de l’abbaye de Solesmes et restaurateur de l’ordre de Saint-Benoît(bénédictin) en France.

ILe Saint-Esprit est l’Esprit de Dieu

qui pousse et aide à l’action,non seulement les croyants,

mais aussi l’humanité toute entière

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3ACCUEILLIR L’ESPRIT SAINT

nous ne nous pensions pas capables. L’Esprit Saint fait tous les jours de ces prodiges, si nous ne méprisons pas ce don, si nous ne l’étouffons pas dans notre lâcheté ou notre imprudence.

5- Le don de conseilfait parvenir jusqu’à nous la voix de l’Esprit Saint qui nous dira, si nous voulons l’écouter, ce que nous devons faire ou éviter, ce que nous devons dire ou taire. Il nous dira ce qui est vrai, ce qui est bon. Que de pièges il peut nous faire éviter ! Nous n’avons rien à craindre : l’Esprit Saint prend sur lui la responsabilité de tout, pour peu que nous le laissions nous diriger dans nos pensées et nos œuvres, car c’est de lui que nous viendra le salut.

6- Le don d’intelligencenous introduit dans la voie de la contemplation. C’est-à-dire dans cette relation plus intime entre Dieu et celui qui lui a été fidèle dans l’action. À lui sera donnée l’illumination de l’esprit éclairé désormais d’une lumière supérieure. À lui se révèlera le sens profond de ce qu’il aura vécu et combien ont été sages et miséricordieux les desseins de Dieu. Alors lui apparaîtra avec certitude l’objet de son espérance et l’harmonie de la vie éternelle.

7- Le don de la sagesseest supérieur encore à celui de l’intelligence. Car si l’intelligence est illumination, la sagesse est union. Et si l’Esprit nous a été envoyé pour nous sanctifier et nous ramener à Dieu, son ultime bienfait sera de procurer notre union avec lui. Le propre de ce don est de fortifier celui qui désire s’affranchir de l’esprit profane, ennemi de l’Esprit de Dieu. Sa vie en est comme assainie et l’union avec le Seigneur en devient plus aisée.

1- La crainte de Dieuest la prière à partir de laquelle nous pouvons nous élever de degré en degré jusqu’à la sagesse qui unit à Dieu. Cette « crainte de Dieu », loin d’être une crainte servile, nous empêche simplement d’oublier que nous sommes pêcheurs, que nous cédons souvent à l’esprit d’orgueil, d’indépendance et de fausse liberté qui règne aujourd’hui et qui nous éloigne du Seigneur. Elle nous rappelle que nous devons tout à la miséricorde divine, et que nous ne sommes encore sauvés qu’en espérance. À nous de conserver ce don de la crainte de Dieu, répandu en nous dans notre baptême, car il assure notre persévérance dans le bien.

2- Le don de piéténous aide à cultiver une foi simple et vive, et à combattre nos égoïsmes, second obstacle de notre union avec le Christ. Habités par ce don de l’Esprit, nous pouvons alors laisser l’amour se développer en nous, et manifester aux autres la bienveillance et la compassion que le Seigneur nous a données en exemple.

3- Le don de sciencenous permet de connaître ce que Dieu demande et ce qu’il réprouve, ce que nous devons chercher et ce que nous devons fuir. Il nous fait discerner la voie du salut de la voie de perdition. Par ce don, l’Esprit Saint dissipe nos ténèbres et nos doutes et la vérité apparaît alors dans tout son éclat. Notre route devient sûre, et nous n’hésitons plus dans la conduite de notre vie chrétienne.

4- Le don de forcenous procure le secours par lequel il nous sera possible de triompher de nos faiblesses et de nos abattements. De nous faire accepter les revers de fortune, les deuils et les souffrances physiques. De tenter des actes héroïques dont

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4 NEUVAINE AU SAINT-ESPRIT

Entre le temps de l’Ascension et de la Pentecôte, l’Église, en prière avec la Vierge Marie et les apôtres, invite chaque fidèle à invoquer plus spécialement l’Esprit Saint. La Sainte Écriture atteste que, durant les neuf jours qui séparent l’Ascension de la Pentecôte, les apôtres« d’un seul cœur participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus » (Actes 1, 14), en attendant d’être « revêtus d’une force venue d’en haut » (Luc 24, 49). N’ayons pas peur de saisir les grandes grâces qui nous sont offertes en faisant cette neuvaine de saint Alphonse de Liguori…

Premier jour : Pour demander le don de crainte de DieuEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de votre crainte, afin qu’elle me serve de frein pour ne jamais retomber dans mes fautes passées, dont je demande mille fois pardon.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Deuxième jour : Pour demander le don de piétéEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de piété, afin que je puisse à l’avenir vous servir avec plus de ferveur, suivre avec plus de promptitude vos saintes inspirations, et observer plus exactement vos divins préceptes.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Troisième jour : Pour demander le don de scienceEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de science, afin que je puisse bien connaître les choses de Dieu, et qu’éclairé par vos saintes instructions, je marche, sans jamais dévier, dans la voie de mon salut éternel.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

NEUVAINE AU SAINT-ESPRITÀ PRIER ENTRE L’ASCENSION ET LA PENTECÔTE

Douce, blanche,libre de voler au-dessus des frontières,elle est pour tous l’oiseau de la paix.Une force invisible d’amour et de paix guide les hommes vers Dieu, c’est le Saint-Esprit. On le représente sous la forme d’une colombe : auprès de la Vierge Marie quand elle accepte d’enfanter Jésus, le Fils de Dieu ; ou auprès de Jésus quand il est baptisé dans l’eau par Jean, tandis que la voix de Dieu le Père se fait entendre (Mt 3,16).Dieu le Père, Jésus son Fils et le Saint-Esprit unis ensemble sont le Dieu unique des chrétiens. La représentation de cette Trinité inclut souvent la colombe.Dans l’Ancien Testament, la colombe est déjà messagère de bonne nouvelle. Après le déluge, elle rapporte à Noé un rameau d’olivier cueilli sur la première terre qui a émergé.

des symbolesla Colombechrétiens.DICO

Le

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5NEUVAINE AU SAINT-ESPRITQuatrième jour : Pour demander le don de forceEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de force, afin que je puisse surmonter courageusement toutes les attaques du démon et tous les dangers du monde, qui s’opposent au salut de mon âme.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Cinquième jour : Pour demander le don de conseilEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de conseil, afin que je puisse bien choisir tout ce qui est le plus convenable à mon avancement spirituel et découvrir tous les pièges et toutes les ruses de l’esprit tentateur.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Sixième jour : Pour demander le don d’intelligenceEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous adore comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don d’intelligence, afin que je puisse bien entendre les divins mystères et, par la contemplation des choses célestes, détacher mes pensées et mes affections de toutes les vanités de ce misérable monde.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Septième jour : Pour demander le don de sagesseEsprit Saint, divin Consolateur ! Je vous aime comme mon vrai Dieu, ainsi que Dieu le Père et Dieu le Fils. Je vous offre mon cœur et vous rends de vives actions de grâces pour tous les bienfaits que vous avez répandus et que vous répandez sans cesse dans le monde. Vous qui êtes l’auteur de tous les dons surnaturels et qui avez comblé d’immenses faveurs l’âme de la bienheureuse Mère de Dieu

et de toute consolation, Marie, je vous prie de me visiter par votre grâce et de m’accorder le don de sagesse, afin que je puisse bien diriger toutes mes actions, en les rapportant à Dieu comme à ma fin dernière, de sorte qu’en l’aimant et en le servant comme je le dois en cette vie, j’aie le bonheur de la posséder éternellement en l’autre.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.Huitième jour : Humble supplicationEsprit Saint, divin Paraclet, Père des pauvres, Consolateur des affligés, Lumière des cœurs, Sanctificateur des âmes, me voici prosterné en votre présence ; je vous adore avec la plus profonde soumission et je répète mille fois, avec les séraphins qui se tiennent devant votre trône :« Saint ! Saint ! Saint ! » Je crois fermement que vous êtes éternel, procédant du Père et du Fils. J’espère que, par votre bonté, vous sanctifierez et sauverez mon âme. Je vous aime, ô Dieu d’amour ! Je vous aime plus que tout ; je vous aime de toutes mes affections, parce que vous êtes une bonté infinie qui mérite seule tout amour ; et puisque, insensible à vos sainte inspiration, j’ai eu l’ingratitude de vous offenser par tant de péchés, je vous en demande mille pardons et je regrette souverainement de vous avoir attristé, ô Amour infini.

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

Neuvième jour : Offrande et invocationsJe vous offre mon cœur, tout froid qu’il est, et je vous supplie d’y faire entrer un rayon de votre lumière et une étincelle de votre feu, pour fondre la glace si dure de ces iniquités. Vous qui avez rempli d’immenses grâces l’âme de la bienheureuse Vierge Marie, et enflammé d’un saint zèle les cœurs des apôtres, daignez aussi embraser mon cœur. - Vinum non habent. Que la bienheureuse Vierge Marie qui a obtenu le vin de l’Amour infini nous obtienne le vin de l’Amour infini, qui enivra d’extase les apôtres le saint jour de la Pentecôte. Que le Saint-Esprit, par Marie, suscite de nouveaux apôtres enivrés de l’amour de Jésus-Christ. Vous êtes un Esprit divin, fortifiez-moi

contre les mauvais esprits ; vous êtes un feu, allumez en moi le feu de votre amour ; vous êtes une lumière, faites-moi connaître les choses éternelles ; vous êtes une colombe, donnez-moi des mœurs pures ; vous êtes un souffle plein de douceur, dissipez les orages que soulèvent en moi mes passions ; vous êtes une langue, enseignez-moi la manière de vous louer sans cesse ; vous êtes une nuée, couvrez-moi de l’ombre de votre protection. Auteur de tous les dons célestes, ah ! je vous en conjure, vivifiez-moi par votre grâce, sanctifiez-moi par votre charité, gouvernez-moi par votre sagesse, adoptez-moi pour votre enfant et sauvez-moi par votre infinie miséricorde, afin que je ne cesse jamais de vous bénir, de vous louer et de vous aimer, d’abord sur la terre pendant ma vie, et ensuite dans le ciel durant l’éternité. - Ainsi soit-il !

Un Pater, un Ave, et trois Gloria Patri.

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6 A LA RENCONTRE DE...

Frère

Prière, accueil, beauté et simplicité : voilà ce qui a fait de la communauté de Taizé, en Bourgogne, un lieu-phare pour les jeunes chrétiens d’Europe. Frère Alois, l’actuel prieur, veille sur l’héritage laissé par frère Roger Le fondateur de cette communauté qui s’exprime, dans la liturgie à travers des chants simples et répétitifs, une atmosphère chaleureuse et priante.

« Il faut éveillerchez les jeunes

le désir de prier »

Lorsqu’il a fondé la communauté de Taizé, frère Roger s’est-il inspiré du modèle monastique ?Absolument. Les premiers frères souhaitaient vivre une vie communautaire, il était donc tout à fait naturel de s’inspirer de la vie et de la prière monastiques. Puis, pas à pas, frère Roger a simplifié la prière tout en maintenant la base d’une prière monastique.Et en vivant pleinement une vocation œcuménique ?Oui, car la prière monastique est enracinée dans la parole de Dieu et dans la Bible. La dimension œcuménique de Taizé est un défi. La prière commune est un temps important d’unité entre les chrétiens de différentes confessions.Malgré tout, n’a-t-il pas fallu inventer en partie une nouvelle liturgie pour cette communauté ?Non, pas vraiment, puisque la structure est très simple. C’était celle des offices de laudes et de vêpres et c’est toujours la même aujourd’hui. En revanche, il a fallu imaginer des expressions qui parlent aux jeunes car nous nous rendions compte qu’ils ne peuvent pas rester spectateurs de la prière d’une communauté, aussi belle soit-elle. L’important, c’est d’éveiller chez eux le désir de prier alors qu’ils n’ont pas du tout l’habitude de la prière monastique. C’est cette réflexion qui a conduit petit à petit la communauté à inventer et modifier certains éléments des offices.

Les chants répétitifs ont été élaborés par un frère qui a travaillé avec le compositeur Jacques Berthier. Depuis le décès de Jacques Berthier, quelques frères parmi nous continuent sur cette voie pour renouveler le répertoire. D’abord nous cherchons un texte qui nous aide à prier, ensuite un frère fait une proposition de musique. Puis nous essayons les chants, de préférence l’été quand il y a beaucoup de jeunes. Nous les testons et nous décidons s’ils conviennent ou pas.Une des caractéristiques du« style Taizé », ce sont les grands temps de silence ménagés lors de la liturgie. En quoi le silence est-il important ?C’est fondamental. Fréquemment des jeunes disent à la fin d’un séjour à Taizé que le silence a été le moment le plus important pour eux. Ils ont le désir profond de ce silence, mais celui-ci n’arrive pas à faire surface dans la vie quotidienne. Ici, ils ont l’occasion de l’atteindre, ainsi ils sentent combien c’est vital. Mais il y a d’autres gestes qui comptent pour nous dans la prière. En particulier, nous voulons que chaque vendredi, samedi et dimanche soit marqué par une célébration du mystère pascal qui est le cœur de notre foi. Il faut revenir à cette source, à cette joie. C’est pourquoi, le vendredi soir, nous avons une prière autour d’une icône de la croix placée au milieu de l’église. Il s’agit de prendre le Christ au sérieux. Il n’est pas seulement venu pour nous enseigner ce qu’il faut faire ou ne pas faire, il est l’Agneau de Dieu qui porte la souffrance des hommes.

Alois

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7...FRERE ALOIS

Peut-on dire que la liturgie se vit dans une certaine simplicité, à Taizé ?Frère Roger nous a laissé cet héritage. Cette simplicité correspond à ce que nous sommes : non pas des maîtres spirituels mais des pauvres qui veulent suivre le Christ.À Taizé, le souci d’une beauté sobre s’exprime à travers le choix des couleurs, les chants, la lumière. Pourquoi est-ce important ?Parce que nous voudrions que les jeunes qui entrent dans l’église se disent : « Dieu m’accueille. » Une beauté sobre et simple aide beaucoup, ainsi que les couleurs, les icônes. Nous avons l’icône de la Vierge Marie, l’icône de la croix, et aussi « l’icône de l’amitié » comme l’appelait frère Roger. C’est une icône copte du VIe siècle qui représente le Christ posant son bras sur l’épaule de l’abbé Ménas. Toutes ces icônes nous aident beaucoup à prier. Nous devons aider les hommes et les femmes d’aujourd’hui à retrouver le sens du sacré et une église est un lieu privilégié pour cela, elle doit rayonner.N’y a-t-il pas une Pentecôte permanente à Taizé, à travers les nationalités et les langues différentes présentes toute l’année ?Oui, c’est vrai ! Nous sommes parfois étonnés de nous voir capables d’être ensemble dans la prière, au-delà de la diversité de langues et de cultures. C’est beau de sentir que l’Esprit Saint nous unit déjà dans cette diversité. C’est comme une anticipation de l’unité de l’Église que nous désirons tellement !

Propos recueillis par Véronique AlzieuPour « Signes d’aujourd’hui » nº 220

Prière d’intercessionViens, Saint-Esprit, du ciel fais jaillir l’éclat de ton amour.Viens, Père des pauvres ; viens, Esprit généreux ;viens, Lumière des cœurs.Toi le parfait Consolateur, dans notre âme tu fais habiterla paix : Viens, Saint-Esprit.Toi, merveilleuse fraîcheur, dans la peine, tu es le repos,dans l’épreuve, la force : Viens, Saint-Esprit.Lumière bienveillante, pénètre l’intimité de nos cœurs :Viens, Saint-Esprit.Fléchis notre rigidité, enflamme notre tiédeur :Viens, Saint-Esprit.Abreuve notre sécheresse, guéris notre blessure :Viens, Saint-Esprit.Donne-nous la joie qui demeure : Viens, Saint-Esprit,du ciel fais jaillir l’éclat de ton amour.Prière: Esprit Saint, en toute situation, nous voudrions t’accueillir en grande simplicité. Et c’est avant tout par l’intelligence du coeur que tu nous donnes de pénétrer le mystère de ta vie au-dedans de nous.

Prière d’intercessionSeigneur, viens faire de notre vie un temple de l’Esprit Saint, nous Te prions.Donne à chacun de nous les fruits de l’Esprit : l’amour, la joie,la paix, la patience, la bienveillance, la fidélité, nous Te prions.Que l’Esprit Saint parle par la bouche de Tes serviteurs qui proclament Ta parole, nous Te prions.Envoie ton Esprit consolateur à tous ceux qui sont dans la détresse, nous Te prions.Envoie Ton Esprit consolateur à tous ceux qui sont victimes de l’injustice, nous Te prions.Préserve de la haine et de la guerre tous les peuples, nous Te prions.Rassemble tous les peuples par le souffle de Ton Esprit, Seigneur, nous Te prions.Prière: Esprit Saint, en toi nous trouvons la consolation dont le Christ peut inonder nos vies. À chacun ta présence est offerte... et nous pressentons que, en nous, l’essentiel est déjà accompli.

Prière de la communauté de Taizépour la Pentecôte

PRIÈRE I

PRIÈRE II

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8 MOIS DE MAI

La Madone de MagnificatSandro Botticelli, 1481 - 1485

détrempe sur bois, diamètre : 118 cmgalerie des Offices, Florence

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9MOIS DE MARIE

L’archange Gabriel vint annoncer à la Vierge Marie qu’elle allait concevoir un fils, qui serait le descendant de David et dont le règne n’aurait pas de fin. C’était désigner le Messie attendu par Israël. La scène de l’Annonciation tient une place importante dans le patrimoine culturel mondial, et ses représentations picturales sont innombrables. Elle fonde la dignité de Marie, appelée à devenir la Mère du Sauveur et la nôtre.

La Trinité tout entière se présente à Marie dans l’annonce de Gabriel, envoyé par le Père en messager de l’incarnation du Fils, qui se fera par l’opération du Saint-Esprit.Or, ce dessein divin de salut est mystérieusement suspendu au consentement de l’humble vierge de Nazareth.Elle le donne en son Fiat :« Voici la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne[fiat en latin] selon ta parole » (Lc 1, 38).

Marie met au monde l’enfant Jésus à Bethléem. Quarante jours après, il est présenté au temple de Jérusalem. Des mages venus d’Orient viennent le vénérer. La jalousie du roi Hérode oblige la sainte famille à s’exiler un moment en Égypte. Après la mort du roi, Joseph, Marie et Jésus reviennent à Nazareth où pendant plus de vingt années se passe la jeunesse cachée de Jésus.

Marie garde une place discrète dans le Nouveau Testament : à part les récits de l’enfance de Jésus dans les Évangiles de Matthieu et de Luc, on relève l’épisode significatif

Il est midi. Je vois l’église ouverte, il faut entrer.Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.Je n’ai rien à offrir et rien à demander.Je viens seulement, Mère, pour te regarder.Te regarder, pleurer de bonheur, savoir celaque je suis ton fils et que tu es là.Rien que pour un momentpendant que tout s’arrête. Midi !Être avec toi, Marie, en ce lieu où tu es.Ne rien dire, regarder ton visage,laisser le cœur chanter dans son propre langage,ne rien dire, mais seulement chanterparce qu’on a le cœur trop plein,comme le merle qui suit son idéeen ces espaces de couplets soudains.Parce que tu es belle,parce que tu es immaculée,la femme dans la Grâce enfin restituée,la créature dans son bonheur premier

et dans son épanouissement final,telle qu’elle est sortie de Dieuau matin de sa splendeur originale.Intacte ineffablement parce que tu esla Mère de Jésus-Christ,qui est la vérité entre tes bras,et la seule espérance et le seul fruit.Parce que tu es la femme,l’Éden de l’ancienne tendresse oubliée,dont le regard trouve le cœur tout à coupet fait jaillir les larmes accumulées. […]Parce qu’il est midi,parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,parce que tu es là pour toujours,simplement parce que tu es Marie,simplement parce que tu existes,Mère de Jésus-Christ, sois remerciée !

Paul Claudel

des noces de Cana, où sur la suggestion de sa mère Jésus change l’eau en vin, ce qui est le début de sa vie publique.

C’est ensuite au pied de la Croix que l’on retrouve Marie: au moment de mourir, Jésus lui dit en montrant Jean, son disciple bien-aimé : « Femme, voici ton fils » - ce qu’au disciple il confirme par ces mots : « Voici ta mère ». Cette scène atteste qu’en mourant, le Christ nous donne sa mère.Sept semaines plus tard, dans l’attente de la Pentecôte, Marie est assidue à la prière au milieu des apôtres, et se trouve parmi eux quand descend l’Esprit sous la forme de langues de feu.

Marie est donc présente aux moments-clés de la naissance de Jésus, de sa mort, et de la fondation de l’Église, peuple de Dieu chantant ses louanges et propageant la bonne nouvelle de la résurrection du Christ. Les premiers conciles de l’Église indivise confessent sa place discrète, mais essentielle, dans le dessein du salut ; elle est au cœur du Credo, la profession de foi : « Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme. » En 431, le concile d’Éphèse a défini sous le mot grec de Theotokos (littéralement : « action d’enfanter Dieu ») la maternité divine de Marie.

Dom Robert Le Gall, abbé de Kergonan,Extrait des « Symboles Catholiques »

Éditions Assouline 1999.

LA VIERGE A MIDI

LA VIERGE MARIEIMAGE CONSACREE

DE LA TENDRESSE MATERNELLE, LA MÈRE DE DIEU NOUS CONDUIT AU CŒUR DE L’AMOUR DIVIN

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LE CHAPELET10 INTRODUCTION AU CHAPELET

Jean-Paul II nous parle de l’usagedu chapelet« Chers frères et sœurs, pour vivre d’une façon vraiment chrétienne, il faut d’abord que vous soyez animés du dedans par l’Esprit de Dieu ; et je voudrais pour cela que vous vous tourniez davantage encore vers la Vierge Marie, votre Mère, la Mère de l’Église. Qui, mieux que Marie, a vécu une vie simple en la sanctifiant ? Qui, mieux que Marie, a accompagné Jésus dans toute sa vie, joyeuse, souffrante et glorieuse, est entrée dans l’intimité de ses sentiments filiaux pour le Père, fraternels pour les autres ? Qui, mieux que Marie, associée maintenant à la gloire de son Fils, peut intervenir en notre faveur? Elle doit maintenant accompagner votre vie. Nous allons lui confier cette vie. L’Église nous propose pour cela une prière toute simple, le rosaire, le chapelet, qui peut calmement s’échelonner au rythme de nos journées. Le rosaire, lentement récité et médité, en famille, en communauté, personnellement, vous fera entrer peu à peu dans les sentiments du Christ et de sa Mère, en évoquant tous les événements qui sont la clef de notre salut.Au gré des Ave Maria, vous contemplerez le mystère de

l’Incarnation du Christ, la Rédemption du Christ, et aussi le but vers lequel nous tendons, dans la lumière et le repos de Dieu. Avec Marie, vous ouvrirez votre âme à l’Esprit Saint, pour qu’Il inspire toutes les grandes tâches qui vous attendent. Que Marie soit votre guide et votre soutien.

Reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains…Que mon appel ne reste pas lettre morte ...

...Tout en ayant une caractéristique mariale, le rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments, il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique, dont il est presque un résumé. En lui résonne à nouveau la prière de Marie, son Magnificat permanent pour l’œuvre de l’Incarnation rédemptrice qui a commencé dans son sein virginal. Avec lui, le peuple chrétien se met à l’école de Marie, pour se laisser introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l’expérience de la profondeur de son amour. »

Jean-Paul II Le rosaire de la Vierge Marie

La forme la plus répanduede la dévotion mariale est assurément le chapeletqui se trouve dans toutes les mains catholiques. Cette « couronne de fleurs » offerte à la Vierge Marie, par les prières que l’on égrène, honore non seulement la Vierge mais aussi la Trinité et la Croix, qui sont les réalités catholiques fondamentales. Dire le rosaire, en récitant quatre chapelets, et par cette prière successivement consacrée aux mystères joyeux, douloureux, glorieux et lumineux, c’est pénétrer dans l’intimité et la profondeur des mystères du salut.Le chapelet rend notre prière concrète. Comme une échelle qui nous élèverait dans la vie spirituelle, il fait grandir notre foi. Pour bien le prier, seules suffisent notre intention et la disposition de notre cœur. Plaçons-nous dans une attitude d’accueil et d’écoute, dans le calme, la douceur et le recueillement. Ouvrons notre cœur avec simplicité. Nous qui sommes encore en chemin, confions-nous à l’intercession de Marie pour qu’elle nous aide à accepter, comme elle, la parole de son Fils et à la mettre en pratique. Prions-la, avec toute notre confiance dans l’amour du Christ. Et remettons-lui nos difficultés, nos attentes, et nos espérances…

Avec le chapelet, le peuple chrétien se met à l’école de Marie, pour se laisser introduire

dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans l’expérience de la profondeur de

son amour

En ce mois de mai, Marie nous invite à prier avec elle. Et ainsi que l’on offre des fleurs à la personne

qu’on aime, l’ensemble des « Ave Maria »que nous déposons à ses pieds, finissent par former

une couronne de roses, un « rosaire ».

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DÉVOTION À LA VIERGE MARIE

Marie, nous voulons te sentir à nos côtés quand nous prions le chapelet. Par le chapelet, nous voulons élever notre cœur à Dieu pour vivre un temps de prière en sa présence.

Nous t’invoquons, Mère de Jésus, en contemplant la vie et la parole du Fils de Dieu dans le rosaire, pour que tu nous conduises par ce chemin lumineux vers celui qui est Seigneur et Sauveur.

C’est un temps d’amour que nous voulons vivre chaque jour par le rosaire.

Nous voulons apporter, offrir et attacher à cette prière du rosaire toutes les circonstances de notre vie, de la vie de ceux que nous aimons et de celle de tous les enfants de Dieu.

Nous voulons saisir cette corde du rosaire que toi, notre Mère du ciel, tu nous lances depuis le paradis pour que nous parvenions par toi à la gloire.

Par le moyen du rosaire nous exerçons la charité de l’esprit ; par lui, nous obtenons le pardon pour nos ennemis, nous prions pour tous ceux qui sont dans le besoin, dans l’épreuve ou dans la souffrance.

À ton école Marie, avec la prière du rosaire, nous voulons et pouvons obtenir de Dieu de nombreuses grâces, obtenir et gagner avec lui et pour tous de nombreux bienfaits. Amen.

PRIÈRE D’INTRODUCTION AU CHAPELET

11

La dévotion à la Vierge Marie, Mère de Dieu, est caractéristique des catholiques et aussi des orthodoxes. Les protestants considèrent que donner à la Mère, c’est enlever au Fils, et que le recours à Marie fait offense à la méditation universelle du Christ, alors que Notre Dame dépend tout entière de Notre Seigneur.La forme la plus répandue de la dévotion mariale est assurément le chapelet, qui se trouve dans toutes les mains catholiques jusque dans la mort.Ce « petit chapeau » est une couronne qui veut honorer la Vierge Mère : elle compte cinq dizaines de grains séparées par un grain isolé, qui invitent à cinquante récitations du« Je vous salue, Marie », cinq du « Notre Père » et cinq du « Gloire au Père ». La couronne comporte encore une sorte de queue terminée par une croix, qui compte trois grains successifs entourés de deux grains isolés : sur la croix, qui est en fait le point de départ, on dit le « Je crois en Dieu » ; sur le premier grain isolé le « Notre Père », puis trois « Je vous salue, Marie » et enfin un « Gloire au Père ». Le chapelet honore donc à la fois la Trinité, la Croix et la Vierge, qui sont les réalités catholiques fondamentales.Le chapelet n’est qu’une partie du rosaire. Dire le rosaire, c’est offrir à Notre Dame une guirlande

de roses, en fait, trois chapelets. La fête du Rosaire, le 7 octobre, est liée à la victoire navale des chrétiens sur la flotte turque à Lépante, en octobre 1571.Le « Je vous salue, Marie » l’Ave Maria – est aussi appelé « la salutation angélique », puisqu’il reprend le salut de l’ange Gabriel à Marie lors de l’Annonciation, augmenté de celui d’Élisabeth lors de la Visitation. La deuxième partie de la prière n’est pas directement évangélique : « Sainte

Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen ». Dans la récitation personnelle ou communautaire, des

variantes sont pratiquées, en particulier les « clausules », qui développent la première partie en lien avec les mystères médités.Il s’agit en effet d’entrer, par la proximité du cœur de Marie, dans la profondeur des mystères du salut. Les quatre chapelets du rosaire sont successivement consacrés aux mystères joyeux, aux mystères douloureux et aux mystères glorieux. Comme les 150 psaumes, les 150 Ave Maria sont une école de contemplation : ils font entrer, par le cœur d’une Mère toute livrée à l’Esprit d’amour, dans les desseins que par son Fils, le Père a réalisés pour nous.

Par la reprise inlassable du« Je vous salue, Marie »,

on entre avec la tendresse maternellede la Vierge

dans les mystères de Jésus

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12 L’USAGE DU CHAPELET

Prières pour le saint rosaire SIGNE DE LA CROIX: Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. (a) JE CROIS EN DIEU, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.Je crois au Saint-Esprit, à la sainte Église catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Amen. (b) NOTRE PÈRE, qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen. (c) JE VOUS SALUE MARIE, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni !Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. (d) GLOIRE AU PÈRE, au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen.

COMMENT RÉCITERLE CHAPELET

Le rosaire est… une chaîne qui unit la terre avec le ciel, un arc-en-ciel de

paix dans le firmament de l’Église

Sainte Thérèse d’Avila

Prier le rosaire, c’est contempler avec sa Mère le visage du Fils. « Sans la contemplation, disait le pape Paul VI, le rosaire est un corps sans âme. » Il est donc important que la prière du rosaire, loin d’être une récitation froide et mécanique, suive un rythme calme et serein qui permette vraiment d’entrer dans les mystères du Seigneur et de chanter avec sa Mère : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur ! »

Le rosaire• Le rosaire comprend quatre chapelets.• Les quatre chapelets invitent à s’arrêter successivement devant quatre bouquets de mystères :

1- Les mystères de Joie2- Les mystères de Lumière3- Les mystères de Douleur4- Les mystères de Gloire.

• Chaque chapelet commence par : - Le Symbole des Apôtres (le Credo) - Un « Notre Père » - Trois « Je vous salue, Marie » - Un « Gloire au Père ».Puis vient la première dizaine d’Ave Maria.

L’USAGE DU CHAPELET

1er chapelet : Les cinq mystères de Joie - L’Annonciation - La Visitation - La naissance de Jésus - Jésus est représenté au temple - Jésus est retrouvé au temple.

2ème chapelet : Les cinq mystères de Lumière - Le baptême de Jésus - Les noces de Cana - L’annonce du Royaume - La Transfiguration - L’institution de l’Eucharistie.

3ème chapelet : Les cinq mystères de Douleur - L’agonie à Gethsémani - La flagellation - Le couronnement d’épines - La montée au calvaire - La mort sur la croix.

4ème chapelet: Les cinq mystères de Gloire - La Résurrection - L’Ascension - La Pentecôte - L’Assomption de Marie - Le couronnement de Marie.

« Notre Père »« Gloire au Père »

« Notre Père »« Gloire au Père »

« Notre Père »« Gloire au Père »

« Notre Père »

Trois « Je vous salue, Marie »

« Je crois en Dieu »

Dix « Je vous salue, Marie »

Dix « Je vous salue, Marie »

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1-Mystère de la RésurrectionNe crains pas, je suis le Vivant ; je fus mort et me voici vivant pour les siècles des siècles. Apocalypse 1,18.

Demandons le renouvellement de la foi et de la gloire de Jésus sur tout l’universSeigneur, apprends-moi à grandir dans la foi, à ne jamais douter de Ton amour. Viens habiter mon cœur, renouvelle-moi, garde-moi dans la joie. Aide-moi à être vainqueur du mal par le bien.Donne-moi le désir de renouveler sans cesse le don constant à ceux qui m’entourent, malgré d’apparentes ou de réelles déceptions. Seigneur, écoute-moi !

2-Mystère de l’AscensionJe monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. St. Jean 20, 17.Demandons la confiance et une ferme

espérance dans les paroles de Jésus.Seigneur, apprends-moi les choses du Ciel, les choses qui demeurent, apprends-moi à me détacher des choses de ce monde.Donne-moi de comprendre la nécessité de considérer ma vie comme un pèlerinage vers le Ciel. Seigneur, écoute-moi !

3-Mystère de la PentecôteLe Consolateur, le Saint-Esprit que le Père enverra en mon nom, c’est Lui qui vous enseignera. St. Jean 14, 26.

Avec Marie demandons une nouvelle Pentecôte d’amour sur le monde.Seigneur, répands sur moi la lumière et les dons de Ton Esprit Saint, éclaire mes pensées, mes sentiments, mes paroles et mes actes. Donne-moi la confiance, la joie et la force pour T’annoncer et témoigner de Ton amour.Que mon témoignage chrétien soit pour tous les hommes une invitation à accepter la vérité et la lumière,source de bonheur. Seigneur, écoute-moi !

4- Mystère de l’AssomptionAprès son Assomption, son rôle ne s’interrompt pas (Vatican II).Marie tu es un pont d’amour entre le Ciel

et nous, manifeste ta présence maternelle en nos vies, et apprends-nous la sainteté.Seigneur, accorde-moi la grâce d’une bonne mort ainsi qu’à tous ceux que Tu m’as fait connaître. Accepte ma prière pour le salut des âmes.Et fais que, pour tous les hommes de la terre, le mystère de la mort de leur corps soit toujours éclairé par la lumière de la foi. Seigneur, écoute-moi !

5- Mystère du couronnement de Marie dans le cielÉlevée corps et âme à la gloire du ciel… comme reine de l’univers.

Accueillons Marie comme Mère et Reine pour que réalise pleinement le Royaume de Dieu au ciel et sur la terre.Seigneur, apprends-moi la persévérance, garde-moi fidèle tout au long de ma route. Donne-moi d’aimer toujours mieux Marie, ma Mère, ma Reine, et l’Église. Seigneur, écoute-moi !

13MYSTERES GLORIEUXDans sa lettre apostolique « Le Rosaire de la Vierge Marie », Jean-Paul II propose une méthode concrète pour contempler les vingt mystères du rosaire.

1- L’énonciation du mystèreOn campe le décor sur lequel doit se concentrer l’attention.

2- L’écoute de la Parole de DieuPour donner sa vraie profondeur à la contemplation du mystère, on laisse parler Dieu.

3- Le silence On s’arrête pendant un temps pour fixer le regard sur le mystère médité.

4- La dizaine d’Ave MariaLe Notre Père : en chacun de ses mystères, Jésus nous conduit au Père.Les dix Ave Maria : le caractère répétitif de l’Ave Maria nous fait participer à l’enchantement de Dieu contemplant son chef-d’œuvre : l’incarnation du Fils dans le seinde Marie.Le Gloria : contempler le Christ conduit au Père dans l’Esprit.

5- La prière finaleOn demande de parvenir, par la méditation des mystères, à imiter ce qu’ils contiennent et à obtenir ce qu’ils promettent.

Les mystères joyeux, douloureux et lumineux seront traités au fur et à mesure de la parution de nos prochains bulletins.

Les mystères glorieux qui font l’objet de notre méditation de ce mois sont, comme les autres, divisés en 5, chacun portant un « fruit ».

Ainsi, le fruit du mystère de la Résurrection de Jésus sera la Foi et la Joie en Jésus-Christ ressuscité.Celui du mystère de l’Ascension de Jésus sera le désir du ciel et l’espérance.Celui du mystère de la Pentecôte sera le don du Saint- Esprit.Celui du mystère de l’Assomption de Marie sera le désir de la résurrection.Celui du mystère du couronnement de Marie dansle ciel sera la persévérance et la dévotion envers Marie.

Par le rosaire,on peut tout obtenir…

Tant que le rosaire sera récité,Dieu ne pourra abandonner

le monde,car cette prière

est toute-puissantesur son cœur

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

LES MYSTÈRES GLORIEUXUNE MÉTHODE CONCRÈTE

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Sur le plan de la foi, on n’est jamais sûr de ce que l’on va transmettre à ses enfants. Et s’il s’agissait d’abord de témoigner d’un savoir-être ? Pour les parents, un travail incessant du cœur. Christiane Gaud-Descouleurs, spécialiste en catéchèse, animatrice pastorale auprès des jeunes en aumônerie et coauteure avec son mari d’une cinquantaine de livres d’éducation à la foi destinés aux enfants et aux adolescents, a fait de la transmission de l’expérience chrétienne la principale activité de son parcours professionnel. Elle nous fait part ici de quelques conseils et réflexions, fruits de son expérience personnelle et familiale.

Personne ne contestera qu’il est actuellement difficile de propager la foi, en particulier auprès des générations montantes… Qui ne s’est jamais interrogé devant un couple âgé de chrétiens engagés… dont les descendants ne semblent avoir rien reçu ou presque sur le plan religieux ? Indéniable crise de la transmission, d’autant plus profonde que les propositions pratiques pour y remédier demeurent bien rares.Nous nous proposons, au fur et à mesure de nos bulletins, de vous faire partager certaines « pistes » à même de vous aider à entrer concrètement dans une attitude éducative fondée sur l’exemple et l’accompagnement. Et de tenter d’amener chacun de nous à travailler sur lui-même pour vivre personnellement ce qu’il voudrait voir vivre par ses enfants. Que transmet-on en effet sinon ce que l’on est soi-même ?

Comment avez-vous fait pour transmettre la foi à vos propres enfants ?Nos enfants adoptés, d’origine métisse sénégalaise, ont été baptisés déjà grands, quelques mois après l’adoption. C’est mon mari et moi qui les avons préparés au baptême. Chaque semaine, nous prenions le temps de parler et d’échanger. Chacun des enfants avait un grand cahier pour écrire, dessiner, coller. Ce fut pour eux un temps fort d’intégration dans notre famille et de prise de conscience qu’ils étaient avant tout des enfants de Dieu.Est-ce à dire qu’ils sont eux-mêmes croyants et pratiquants ?Notre fils, qui a fait beaucoup de scoutisme, a poursuivi son parcours catéchétique jusqu’à la confirmation. Il s’est marié à l’église et il a fait baptiser ses deux enfants. Quant à notre fille, elle est plus distante. Elle et son époux n’ont pas demandé le sacrement du mariage, bien que tous deux aient grandi dans des familles «catholiques». Leurs deux enfants n’ont pas été baptisés… Mais le premier a reçu, en lieu et place, une bénédiction célébrée par le père jésuite qui a été l’accompagnateur spirituel de notre couple.

Toutes les conditions étaient réunies pour que vos enfants s’engagent eux aussi comme chrétiens, et pourtant tel n’est pas le cas. N’êtes-vous pas déçue ?Non, pourquoi ? On n’est jamais sûr de ce que l’on va transmettre à ses enfants. Il y a là une part essentielle qui nous échappe, d’autant plus que le contexte social actuel rend plus difficile le passage de témoin. Mais faut-il pour autant geindre ? Je ne crois pas. Au contraire, il me semble que les parents doivent accepter de se mettre davantage à l’écoute de leurs enfants et leur faire confiance. Sans compter que ce que l’on transmet fondamentalement, ce n’est pas tant ce que l’on dit que ce que l’on est, profondément. Dès lors, les vraies questions à se poser sont plutôt : quel modèle de

vie je propose ? Quelle en est l’exemplarité ? Sommes-nous assez épanouis pour donner envie à nos descendants de marcher sur nos traces ?On peut simplement se réjouir

qu’ils manifestent dans leur vie des valeurs d’altruisme, de générosité et de partage. Qu’ils aient le sens de l’amitié et de la famille ! C’est déjà beaucoup !

Le passage de témoinDes parents aux enfants

CE QUE L’ON TRANSMET à SES ENFANTS,

CE N’EST PAS TANT CE QUE L’ON DIT QUE

CE QUE L’ON EST

14 MEDITATION I

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15LES CLÉS DE LA FOIForte de votre enracinement en l’Église et de votre expérience, quels conseils de transmission souhaitez-vous donner aux jeunes parents ?Tout dépend de leur degré d’engagement dans la foi.Et du partage, ou non, de cet engagement dans leur couple.Bien sûr, le cas de figure idéal, c’est de pouvoir faire baptiser ses enfants en sachant que cette démarche engage notre responsabilité de parents. Et qu’elle conduit naturellement à proposer à nos petits tout un parcours catéchétique, jusqu’à la confirmation. Le tout en étant crédibles, nous-mêmes comme chrétiens, par une vie qui soit véritablement inspirée des valeurs de l’Évangile. Voilà, au fond, la première sinon la meilleure «catéchèse». Cela suppose un véritable travail de conversion du cœur, toujours à reprendre.Quelle place tient la prière dans la dynamique de transmission de la foi ?Une place essentielle. Quand on peut prier en famille, le soir par exemple, avant le coucher, c’est excellent. Également associer par la prière les enfants aux temps forts familiaux : décès, mariage, naissance. « Mon Dieu, on est réuni ensemble, on pense à maman et au bébé qui vient de naître. On te les confie. » Ce type de phrase les introduit en douceur dans une relation avec Dieu.À défaut de transmettre un contenu de foi précis, parents et grands-parents ne peuvent-ils pas, à tout le moins, favoriser l’éveil des plus jeunes à l’intériorité ?Absolument, et dans ce monde matérialiste, c’est considérable ! Commençons par donner du prix à leurs moments de rêverie et de solitude. À les y encourager, bien loin de la télé, de l’ordinateur, des consoles électroniques. Ce sera le terreau fertile sur lequel leur vie intérieure pourra se développer… De même, faisons-leur valoir que le silence est bon, car il permet de s’écouter et d’écouter le chant de la nature. Le silence est aussi important pendant les célébrations dominicales, il faut inculquer à nos enfants le respect de l’Eucharistie et du mystère de la messe.Une autre piste : communiquons-leur notre sentiment d’émerveillement devant la Création, la magnificence de la Terre, reflet du Créateur. Personnellement, je n’hésite pas à m’extasier devant mes petits-enfants face à la splendeur d’un ciel et à dire : « Mon Dieu, que c’est beau ! » Les enfants sont spontanément sensibles à la beauté et tout lieu ou moment de beauté pourra laisser en eux une empreinte durable.Dans un autre ordre d’idées, on pourrait aussi les abonner à des périodiques de la presse chrétienne. Ou leur faire écouter des chants et de la musique religieuse adaptés à leur âge. Ou encore leur acheter des livres d’éveil à la prière. Ces cadeaux seront d’autant mieux reçus par eux que nous aurons su, par notre exemple, leur suggérer qu’on peut grandir en plénitude dans un chemin de foi.

Christiane Gaud-Descouleursspécialiste en catéchèse,auteure de nombreux livres d’éducation à la foidestinés aux enfants et aux adolescents. Propos recueillis par Jean-Claude Noyé pour“PRIER” l’aventure spirituelle. Hors-série nº88

APPRENONS à DONNER à NOS ENFANTSLE GOÛT DE LA PRIÈRE EN FAMILLE, MAISAUSSI DU SILENCE ET DE L’INTÉRIORITÉ

Pour mieux transmettre : les conseils d’une grand-mère à ses semblables…Bien se situer. Grâce à notre proximité avec nos petits-enfants, nous pouvons jouer le rôle important dans leur éveil à la prière, à l’intériorité, par un subtil mélange de proximité et de distance, de discrétion et de tendresse chaleureuse. Mais aussi avec surtout beaucoup d’écoute.Respecter la liberté. Forts de notre longue expérience de la vie, nous pouvons soutenir les enfants de nos enfants, leur suggérer des pistes pour grandir, les aider à mettre du sens dans ce qu’ils vivent. Mais en aucun cas les contraindre à suivre un parcours professionnel.Ne pas se substituer à nos grands enfants. La règle d’or est de toujours respecter l’attitude des parents par rapport à la foi, quelle qu’elle soit. N’oublions jamais en effet que nous ne sommes pas des initiateurs c’est la responsabilité de leurs parents mais des accompagnateurs.Permettre à nos petits-enfants de repérer notre foi. Livres et magazines religieux, icônes, bougies : autant de signes de notre engagement que nos petits-enfants doivent pouvoir repérer bien vite chez nous. De même, ne leur cachons pas que nous allons parfois dans des centres de retraite spirituelle. Ou que nous faisons partie d’un groupe de chrétiens qui se réunissent pour échanger et prier. Les petits comprendront mieux ainsi que les églises ne sont pas les seules « maisons » où l’on fait oraison.Compter sur l’exemplarité. Notre parole portera d’autant plus que notre comportement quotidien sera réellement en conformité avec la Parole. À commencer par le respect d’autrui au jour le jour. Essayons donc d’être ainsi de vrais témoins du Christ, et les plus jeunes ne manqueront pas d’y être sensibles.Lâcher prise. Même si l’on fait de son mieux, on ne contrôle pas tout en matière de transmission de la foi. Donc acceptons-le. Car si l’éducation pèse de tout son poids ici comme ailleurs, l’éveil spirituel ne demeure-t-il pas un mystère qui renvoie à celui de chaque personne et à celui de Dieu ?

Comment faire…

L’éveil à l’intérioritédans un lieu sacré.

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MEDITATION II16

de la prièreavec la Bible

1-La lectio divina

Les clés Prier

La lectio divinaUne méthode pour lire la Bible, prier à partir du texte et nous mettre à l’écoute de Dieu. Telle est la lectio divina, cette lecture méditée de l’Écriture initiée par les Pères du désert et reprise par les bénédictins.

Prier : qu’est-ce que la lectio divina ?Benoît Billot : C’est une méthode individuelle de lecture « priante » ou « méditative » de la Bible. Parfois appelée « lecture sainte », elle remonte, au moins, aux Pères du désert (IVe siècle ap. J.C.), qui se nourrissaient presque littéralement de la Bible. La mémoire étant bien plus développée en ce temps de tradition orale qu’aujourd’hui, ils connaissaient souvent les deux Testaments par cœur, comme certains musulmans connaissent encore le Coran de nos jours. Habités par le texte sacré qui modelait complètement leur vie, ces «renonçants» l’habitaient eux aussi, en en faisant la chair même de leur expérience.

Il s’agit donc d’une lecture spirituelle et personnelle ?Oui, une lecture « intérieure », ouverte sur les profondeurs de soi, du monde et de Dieu. Vous savez, on peut lire l’Écriture de bien des manières : en historien, en exégète, en théologien, etc. Avec la lectio, on se pose une autre question : « Que me dit ce texte, à moi en particulier ? » Et pratiquée avec régularité et sérieux, une telle lecture a en principe un résultat étonnant : le texte prend lui-même la parole pour me répondre. Il n’est plus une simple série

Nous avons peut-être été attirés un jour par la méditation ou la contemplation sans avoir très bien comment nous y prendre.Quelques voies essentielles de prière chrétienne seront développées dans nos prochaines parutions, qui pourraient nous aider à nous mettre en chemin et découvrir ce qui donne du sens à notre vie. Comment choisir telle ou telle voie spirituelle, comment s’y prendre pour se lancer et réunir les vraies conditions pour persévérer dans la prière ?La prière est affaire de désir. Pour nous qui courons sans cesse après le temps, elle peut être un appel. À décider de s’asseoir et de se mettre à l’écoute de Dieu.Dans le bulletin de ce mois-ci, nous vous proposons de découvrir une de ces « clés » de la prière: la « lectio divina »,une lecture méditée de l’Écriture.

de signes imprimés sur un morceau de papier, mais une personne qui parle, interpelle, et aussi écoute… N’ayant rien d’automatique, cette rencontre se révèle par une prise de conscience, une émotion, une manifestation intérieure inhabituelle (joie, larmes…). Surtout, elle rélève de l’inspiration divine. Car la particularité de ce texte, c’est justement d’être divinement inspiré, « quelque chose » de plus grand « parlant » à travers lui. Et ce en trois temps : d’abord lors de sa rédaction bien sûr – dont nous savons si peu ; puis lors de sa traduction, où une nouvelle vie est donnée au texte par la science et la foi des traducteurs. Pendant ma lecture enfin, qui le recrée à nouveau. Cet instant où il m’« inspire » et se met à vivre en moi pour

me modeler, m’habiter, me transformer… Un processus où l’Esprit Saint est à l’œuvre de part en part.

Comment, concrètement, se passe la lectio divina ?Tout commence par la lectio, c’est-à-dire la « lecture » du texte lui-même, centrée sur sa compréhension. Le plus simple est de prendre le texte de la liturgie du jour, ce qui nous associe de plus à la prière de l’Église universelle. Mais selon les étapes de sa propre évolution intime, on peut aussi privilégier tel ou tel livre biblique. Car la lectio divina est un outil très souple, personnalisable. À la lectio succède la méditatio, phase de rumination durant laquelle on se met à l’écoute de l’extrait lu. Puis viennent l’oratio (« prière ») et/ou la contemplatio (« contemplation »), moment de recueillement avec ou

Avec la lectio,on se pose une autre question Essentielle:

« Que me dit ce texte, à moi en particulier ? »et le texte prend lui-même

la parole pour me répondre

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17LES CLÉS DE LA PRIÈREsans parole. À ce cycle traditionnel, l’homme moderne – surtout le laïc pris par les affaires du monde – doit ajouter deux phases symétriques de préparation et de conclusion, comme deux petits « sas » pour distinguer et articuler la lectio elle-même avec l’agitation quotidienne. Temps de rupture, d’intériorisation, de détente aussi, cette transition est importante car c’est elle qui permet l’unification du processus. Or, pressé, stressé comme on l’est aujourd’hui, on a tendance à négliger ces deux moments-clés, ce qui rend difficile de relier les choses. Car la lectio n’est pas une fin en soi, mais une méthode pour que la Parole de Dieu et l’intériorité qu’elle implique – irrigue la vie quotidienne, et réciproquement.Quand et comment la pratiquer ?Dans le cas général, celui d’un laïc par exemple, l’ensemble d’une lectio dure de 20 minutes à une demi-heure. Mais si on en a le temps et le désir, on peut évidemment la prolonger ! Cela dépend de chacun et de ses contraintes. Exercice intime et quotidien, la lectio divina demande qu’on s’y oblige. Si j’abandonne ma lectio un jour, deux ou quinze, personne ne me dira rien sinon moi-même. Moi, je la pratique en général le soir, pour une heure d’intériorité après le repas depuis de nombreuses années. Avec grand profit.En ce qui concerne le « comment ? », un accompagnement personnel est certes précieux, mais pas nécessaire. En revanche, il est très utile de se rapprocher d’un groupe biblique paroissial, même si ces derniers pratiquent surtout l’exégèse. On y apprend, en effet, à lire la Bible – sa structure, son vocabulaire, ses symboles, son histoire, etc., toutes choses profitables voire indispensables à la préparation de la lectio. Ici ou là, il existe enfin des groupes de « partage d’Évangile », où se rassemblent ceux qui veulent parcourir un chemin comparable au sien.Art de nous mettre en présence de Dieu, en écoutant ce qu’Il a à nous dire, la lectio divina nous apprend en effet que la prière ne consiste pas tant à parler à Dieu qu’à l’écouter. Pour découvrir sa volonté et accueillir son amour.

Père Benoît BillotMoine bénédictin au Prieuré d’EtiollesPropos recueillis par Éric Vinsonpour “PRIER” l’aventure spirituelleHors-série nº80

Phase 1 : Le « sas » d’entrée. C’est-à-dire un temps de préparation qui me permet de me calmer en me détachant des préoccupations du jour. Moment d’intériorisation et de détente, il peut prendre la forme d’un peu de yoga, de calme silencieux, de relaxation, d’écoute musicale…

Phase 2 : La lectio au sens strict. Cette « lecture » du texte biblique vise d’abord à bien le comprendre. Je lis donc lentement, à haute voix, avec un très grand soin, afin de pouvoir « manduquer » c’est-à-dire « goûter »,« mâcher » la Parole. J’observe aussi attentivement le texte que moi-même, car peut alors se manifester« l’accroche » : « un signe », une émotion qui fait ressortir à mes yeux un mot, une expression du livre.

Phase 3 : La meditatio, « méditation », qui n’est pas le vide silencieux, mais la « rumination » introspective par laquelle je reste dans la ou les questions éveillées à la phase précédente. « Pourquoi cette phase a-t-elle cet impact sur moi ? Pourquoi ce verset me travaille-t-il ? Quels souvenir, émotion font-ils remonter en moi ? » C’est donc une phase de silence extérieur, mais pas intérieur, l’esprit étant occupé à réfléchir, analyser, chercher à partir du texte.

Phase 4 : L’oratio la prière et/ou la contemplatio, la contemplation silencieuse. Si la meditatio a été réelle, je suis naturellement amené à prier. Mon parcours intérieur s’ouvre alors sur l’Éternel, soit en paroles (louange, action de grâce, demande…) soit sans paroles, pénétré de ce que j’ai vu précédemment.

Phase 5 : Le « sas » de sortie. Quand mon esprit recommence à s’agiter, quand les images ou les préoccupations extérieures se raniment, c’est le signe que la lectio divina s’achève. Mais je ne me précipite pas pour en sortir. Je me rassemble progressivement, puis je note sur un cahier les deux ou trois idées qui ont marqué ma session. Je peux aussi aller m’aérer un peu...

Comment faire…

Chaque matin, la foule des priantsse laisse éveiller à l’appel de ce psaume,chaque matin, le voilà qui emplit ma boucheet résonne à mes oreilles.Oui, c’est bien aujourd’huique je veux entendre ta voix,au milieu du fracas incessantdes mille autres voixqui emplissent ma tête et mes sens.Pourquoi ta voix ne résonne-t-elle pascomme le roulement du tonnerre ?Pourquoi se fait-elle sentirseulement dans la discrétion, comme un douxsouffle de vent à peine perceptible ?

VOICI, JE VIENSPRIÈRE

Une fois encore,j’ai ouvert le livre des Psaumes.Ligne après ligne,j’écoute le cri du Quatre-vingt-quatorzième.Mon cœur est-il donc si endurci,que je ne perçoive que des mots impriméssur un morceau de papier,et peut-être trop souvent répétés ?Ton souffle va-t-il faire frémir la feuilleet animer les paroles ?Parle, Seigneur,et permets à mon cœur d’accueillir ce messageque tu me destines pour aujourd’hui !

Benoît Billot

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LES ACTES DE PAUL

HISTOIRE DU CHRISTIANISME

des voyages de PaulUn autre itinéraire

Tout le monde connaît les quatre voyages de l’apôtre tels qu’ils nous sont racontés dans le Nouveau Testament par les Actes des Apôtres : d’abord, Paul visite l’île de Chypre et l’Asie Mineure ; puis, après avoir traversé une nouvelle fois l’Asie Mineure, il passe en Grèce (deuxième et troisième voyage) ; enfin, il arrive en tant que prisonnier à Rome où il demeure en résidence surveillée pendant deux ans (mais sa mort n’est pas racontée). Pourtant, les Actes apocryphes de Paul ne donnent pas le même trajet. À quel itinéraire faut-il donc donner la préférence ?

La grande énigme Quoique la plupart des villes par où passe l’apôtre soient les mêmes dans le texte apocryphe des Actes de Paul et dans les Actes des Apôtres, le contenu des deux récits, curieusement, est complètement différent. Ces différences sont telles qu’il semble difficile de les expliquer par la volonté de l’auteur des Actes de Paul de changer le récit des Actes des Apôtres, si tant est qu’il l’ait connu. L’étude de cet apocryphe devient d’autant plus prometteuse qu’elle permet de découvrir des traditions sur Paul inconnues des Actes des Apôtres. Le martyre de Paul à Rome en est un exemple éloquent. Il n’est raconté que par les Actes de Paul. Pourtant, sa mort par le glaive sous Néron (37-68) est devenue une donnée universellement reçue dans la tradition ecclésiastique. Notons que pendant l’année du jubilé paulinien (2008-2009), le Vatican a même pu présenter au public, pour la première fois, la tombe de l’apôtre, sous la basilique Saint-Paul-hors-les-murs. Or, dans ce même texte, on découvre avec étonnement que l’apôtre est arrivé à Rome non pas de Jérusalem, mais de Corinthe, et non comme prisonnier, mais en tant qu’homme libre. Pourquoi ? La question reste sans réponse.

L’histoire de ThècleUn autre trait particulier des Actes de Paul est la rencontre à Iconium (actuellement Konya en Turquie) de l’apôtre avec une jeune fille du nom de Thècle, fiancée à Thamirys et qui, fascinée par la prédication et la personne de Paul, est prête à se compromettre publiquement en allant, de nuit, à la prison où l’apôtre est incarcéré. Le lendemain, le scandale est découvert et Thècle condamnée à être brûlée vive ; mais elle échappe au martyre grâce à une tempête de grêle et rejoint Paul. Tous deux se rendent à Antioche de Pisidie où Thècle est harcelée par un personnage de haut rang ; refusant les avances de ce dernier, elle est condamnée aux jeux de l’arène, mais la protection d’une dame de sang royal la sauve une nouvelle fois de la mort. Enfin reconnue par l’apôtre comme sa disciple, elle s’en va à Séleucie en Isaurie (actuellement Silifke en Turquie), où elle prêche comme missionnaire et meurt à un âge avancé. Cette histoire de Thècle, dont on ne sait pas si elle est une pure légende ou si elle renferme des éléments historiques, a eu un tel succès que même après la mise à l’écart des Actes de Paul comme écrit apocryphe, cette partie de l’œuvre a été conservée, et Thècle est devenue une sainte vénérée par les Églises d’Orient et d’Occident; inutile d’ajouter qu’elle a retrouvé de nos jours une grande actualité en tant que femme-apôtre.

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19HISTOIRE DU CHRISTIANISME

Les Actes de Paul ou le chemin de Damas à RomeLes Actes de Paul ont été composés au IIe siècle par un presbytre à Ephèse. Condamnés comme hérétiques, ces Actes ne sont conservés qu’en partie. Longtemps, les seuls fragments disponibles en étaient les Actes de Paul et de Thècle, la IIIe épître de Paul aux Corinthiens et le Martyre de Paul. Mais la découverte, au XXe siècle, de trois papyrus a apporté la preuve que les trois fragments mentionnés faisaient partie de la même œuvre ; nous avons désormais une meilleure connaissance de l’itinéraire de l’apôtre dans les Actes de Paul, bien qu’elle reste incomplète.

Une perspective théologique précise ?Dans les Actes des Apôtres, l’itinéraire des voyages de Paul a un sens théologique. L’Évangile doit être prêché aux juifs et aux non-juifs, comme Jésus l’annonce aux apôtres dès le début de l’ouvrage : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (1,8). Paul, en particulier, va remplir cette mission parmi les non-juifs, en allant de Jérusalem jusqu’à Rome.Peut-on déceler, dans l’itinéraire des voyages de l’apôtre dans les Actes de Paul, une perspective théologique similaire ou différente ? Il serait téméraire de l’affirmer. On a l’impression que l’ordre dans lequel les épisodes se suivent est fortuit. L’auteur mentionne par exemple Iconium et Antioche de Pisidie, parce que l’histoire de Thècle qu’il reprend d’une tradition orale se situe à ces endroits. Il puise par ailleurs plusieurs traits particuliers dans les épîtres de Paul qu’il connaît.De même, plusieurs noms propres sont empruntés aux épîtres pastorales. Cependant, aucune perspective théologique précise ne se dégage de la composition de l’itinéraire. On

ne peut pas non plus parler d’un progrès, dans le sens où l’apôtre évoluerait dans ses conceptions ou intentions ; il reste toujours le même et prêche le même Évangile.L’auteur qui a écrit son œuvre « Par amour pour Paul », aux dires de Tertullien (IIIe siècle), a voulu rehausser l’image de « son » apôtre en s’inspirant de ses lettres, mais en ajoutant des traits merveilleux et miraculeux au goût de ses lecteurs, friands de littérature romanesque.

Par Willy Rordorf, professeur honoraire de l’université de Neuchâtel, Suisse.

BIBLIOGRAPHIE :- Rordorf Willy, Lex Orandi – lex credendi, Fribourg, Universitatzverlag, 1993, p.368-496- Marguerat Daniel, La première histoire du christianisme. Les Actes des Apôtres, Paris, le Cerf, 1999, p/ 369-391.- Gounelle Rémi, Actes apocryphes des apôtres et Actes des apôtrescanoniques, dans Revue d’histoire et de philosophie religieuses N˚84, 2004, p.425- 437.- Hesemann Michael, Paulus von Tarsus. Archaologen auf den spuren desVolkerapostels, Sankt Ulrich Verlag, Augsburg, 2008.

Sainte Thècle livréeaux bêtes sauvagesAmpoule copte en terre cuite moulée, Ve-VIe siècles, Égypte, 12,4 x 10.2cm, Paris, musée du Louvre, département des antiquités égyptiennes. Fascinée par Paul, la jeune Thècle l’a suivi durant ses pérégrinations. Persécutée pour sa foi, elle est livrée aux animaux de l’arène à Antioche de Pisidie. Mais, face aux bêtes, la jeune femme se donne le baptême à elle-même et est sauvée des fauves.

Vestiges d’un temple antique à Silifke (Turquie)C’est à Séleucie (actuelle Silifke) que Thècle, la disciple de Paul, s’est éteinte,« ayant illuminé beaucoup de gens par la parole de Dieu. »

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20 HISTOIRE DES CHRETIENS D’ORIENT

Cet homme a fait le choix de revenir au pays après des études en Grande-Bretagne. Sa ville autrefois chrétienne à 90% est désormais musulmane à 99%... La relève est au cœur de ses préoccupations.

De ses six années passées en Grande-Bretagne, Isa Dogdu a gardé une pointe d’accent anglais. Outre-Manche, ce laïc de 39 ans, membre de la minorité syrienne-orthodoxe(1) du Tur Abdin, région à l’est de la Turquie, a poursuivi des études supérieures de théologie afin d’approfondir sa formation et son engagement religieux. En 2006, il est rentré à Midyat, petite ville aujourd’hui majoritairement kurde et musulmane, non loin de la frontière syrienne, à quelques kilomètres de Marbobo, son village d’origine. En 2007, Isa a épousé une jeune Turque, élevée en Allemagne, syrienne-orthodoxe comme lui. Le couple attend son deuxième enfant.Contrairement à beaucoup de ses compatriotes qui ont préféré l’exil, Isa Dogdu est resté en Turquie : « Je suis heureux de vivre ici, même si c’est parfois difficile. » Il travaille pour sa communauté, à mi-temps pour le monastère de Mar Gabriel, à 20 kilomètres à l’est de Midyat, et à mi-temps à Mar Shimoni, où il surveille les travaux de restauration de l’église. Les chrétiens de Midyat vivent dans la vieille ville, un lacis de ruelles

en terre. Leurs maisons ouvertes sur une cour sont dissimulées derrière de hauts murs de couleur ocre. « En 1950, 90% de la population de la ville était chrétienne, aujourd’hui, elle est à 99% musulmane », constate Isa Dogdu. Le calme qui règne dans cette région kurde est relativement récent. Elle a connu tous les soubresauts de l’histoire mouvementée de la Turquie, après la chute de l’Empire ottoman. La politique génocidaire menée contre les Arméniens en 1915 a aussi frappé les autres communautés chrétiennes. Beaucoup ont été tués ou forcés à fuir. Une partie s’est installée en Syrie ou en Irak. Puis, les coups d’État militaires successifs ont entraîné la répression des minorités. Enfin, dans les années 1980 à 2000, la région a connu l’instabilité causée par la guérilla séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Isa se souvient de ces années noires. « À partir de 1955, et pendant sept ans, toute ma famille a été chassée par l’armée de notre village de Marbobo. Les militaires croyaient ainsi couper la guérilla de ses bases. »Les clochers de neuf églises dominent les maisons basses de la vieille ville de Midyat et témoignent de la richesse passée des chrétiens de cette région. Mais aujourd’hui, seulement cinq églises sont encore actives. « Lorsque j’étais élève, il y avait cinq prêtres. À présent, il n’en reste plus qu’un seul. » Les enfants des familles ont des journées chargées. En plus des cours normaux suivis à l’école turque, ils assistent à des cours de religion et de langue syriaque, à l’église Mar Barsaumo, soixante jours par an.

Le syriaque existe au moins depuis le XIIe siècleLe syriaque, en usage depuis le début de l’ère chrétienne, est une langue sémitique appartenant au groupe des langues araméennes, qui existe au moins depuis le XIIe siècle av. J-C et a évolué au cours des siècles. Ses différents dialectes sont parlés par environ 400 000 personnes, éparpillées dans le sud-est de la Turquie et dans le nord de l’Irak, mais aussi dans des petites communautés au Liban, en Syrie, en Iran, en Arménie, en Géorgie et en Azerbaïdjan. « Nos élèves apprennent les prières et les chants pour participer aux offices quotidiens, explique Isa Dogdu. Pour ceux qui veulent devenir prêtres, les cours sont plus intenses et certains jeunes vont se former au séminaire du monastère

assure la relève dans le Tur Abdin en TurquieIsa Dogdu

Georges et son épouse Naileh, chrétiens syriaques depuis des générations, maintenant minorité menacée, au village de Medin, dans la region du Tur Abdin au sud de la Turquie.

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21HISTOIRE DES CHRETIENS D’ORIENT Mar Gabriel, puis peuvent être envoyés quelques années à l’étranger. Ici, les chrétiens vivent leur foi chaque jour, ils ne se contentent pas de pratiquer de temps en temps, en allant simplement à l’église. Officiellement, nous n’avons pas le droit d’avoir nos écoles syriaques. L’État turc n’est pas dupe, il sait, mais ferme les yeux. Jusqu’à quand ? Cette situation nous satisfait pour l’instant, mais elle ne nous permet pas d’envisager sereinement l’avenir. »

2006. La communauté a cru voir ressurgir le spectre des pogroms(2) « Dans toute la région, nous avons une trentaine de communautés réparties dans des villages et seulement six prêtres, ajoute-t-il. Qui va prendre la relève ? Nous n’avons pas le droit de faire venir des prêtres étrangers et, officiellement, nous n’avons pas de séminaire. » En 2006, la communauté a cru voir ressurgir le spectre des pogroms. « C’était au moment des caricatures de Mohammed. » Parues le 30 septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten, et le 10 janvier 2006 dans le magazine norvégien Magazinet, elles ont provoqué la colère à travers le monde musulman. « Jusqu’à 3000 personnes venues d’Estel, la partie moderne de la ville, ont marché jusqu’à notre quartier, en protestant et en criant », se souvient Isa. Paradoxalement, beaucoup de ces familles sont des descendants de syriens-orthodoxes convertis à l’islam après le génocide de 1915. « Trois mille contre 300 chrétiens, tapis dans leurs maisons à attendre que l’orage passe, raconte-t-il. In extremis, les forces de l’ordre sont intervenues pour les arrêter. Comme chaque fois qu’il y a des tensions, soudain, nous n’étions plus des Turcs, mais des Occidentaux. Qui va leur rappeler que notre présence sur cette terre date d’avant l’islam ? »Depuis quelques années, un mouvement inverse, encore très minoritaire, se dessine : une poignée de familles exilées en Europe font le trajet du retour en Turquie. Trois sont revenues d’Allemagne pour se réinstaller dans leur village d’origine, comme à Aïn Wardo, à six kilomètres de Midyat. Deux autres devraient suivre prochainement. Elles commencent toujours par restaurer leur maison, puis l’église. La plupart travaillent dans l’agriculture. La communauté syrienne-orthodoxe peut compter sur l’aide et la mobilisation de la diaspora. À différentes périodes, plus d’un demi-million de personnes ont émigré vers l’Europe, principalement en Allemagne et en Suède, et sur le continent américain. Loin d’oublier leurs origines, ils sont très actifs dans leur pays chaque fois qu’il agit d’aider une communauté en difficulté. Agnès Rotivel

Pour la Croix avec les chrétiens d’Orient (Hors-série)

(1) L’Église syrienne-orthodoxe est l’une des quatre Églises de langue syriaque, dérivée de l’araméen, avec l’Église nestorienne, l’Église chaldéenne et l’Église syrienne-catholique.(2) Pogrom se dit de toute émeute dirigée contre une communauté éthique ou religieuse.

Chrétiens dans la région du Tur Abdin en Turquie.Cette région kurde a connu tous les soubresautsde l’histoire de la Turquie.

UNE PRATIQUE SÉVÈREMENT ENCADRÉEMusulmane à 99%, la Turquie laïque est paradoxalement un des pays du Moyen-Orient où la pratique culturelle chrétienne est des plus encadrées. Les chrétiens de nationalité turque sont environ 100 000, dont la majorité sont des Arméniens apostoliques. La communauté grecque-orthodoxe est très faible, mais elle fait vivre le siège du patriarcat œcuménique de Constantinople, aujourd’hui assumé par Bartholomeos I.

Depuis le traité de Lausanne, signé après la Première Guerre mondiale, les minorités juive, grecque-orthodoxe et arménienne profitent de droits concernant la pratique religieuse et l’éducation, liés à un statut minoritaire reconnu. Ne sont donc pas incluses l’Église syrienne-orthodoxe, toujours présente dans le sud-est du pays, ni l’Église chaldéenne, dont sont issus nombre de réfugiés irakiens. La situation de l’Église latine et des Églises protestantes reste également problématique.

REPÈRES

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22 TRIBUNE LIBRELe sacerdoce

Le 17 mars 2012 fut le jour de l’ordination sacerdotale du frère capucin Majed Moussa qui est aujourd’hui un membre de la fraternité des Frères mineurs capucins à Baabdath.Né en 1985 d’une famille maronite de Deir el-Kamar, il entra dans l’ordre en 2002. En 2004, il a fait l’année de noviciat au couvent du Cœur de Jésus à Sourate (Batroun). Le 30 septembre 2005, il fit sa profession simple qu’il a renouvelée pour quatre années au couvent saint-François – Mtayleb, et durant lesquelles il a suivi les cours de philosophie et de théologie à l’Université du Saint-Esprit à Kaslik. Le 19 septembre 2009, il a fait sa profession perpétuelle dans la cathédrale Saint-Louis des capucins à Beyrouth.Nommé au couvent Saint-Joseph - Batroun, il continua ses études et pris la licence de théologie en 2011. Après son ordination sous-diaconale puis diaconale, il est nommé dans la fraternité de Saint-Antoine de Padoue à Baabdath le 14 septembre 2011.

Rencontré au sortir de sa première messe en l’église St-Antoine de Padoue à Baabdath, Frère Majed s’exprime sur sa vocation et son sacerdoce.« Dans la période de discernement (14 à 17 ans) et de recherche de la volonté de Dieu dans ma vie, j’ai fréquenté plusieurs groupes de prière (tala’eh, jeunesse, Légion Marie, néocatéchumènes…) à Dekwaneh et aussi à Deir Dourit (chorale, mouvement apostolique marial). Tous ces groupes m’ont aidé à savoir ce que je veux vraiment et quel est ma vocation spéciale, sans oublier le rôle de ma pieuse famille qui m’a accompagné et encouragé durant toute cette période, jusqu’au moment où j’ai découvert que le Seigneur me trace un chemin différent, un chemin qui va me changer toute la vie. Ce qui m’a le plus ému est l’idéal de Saint François : fraternité, pauvreté, prière et minorité desquels nait une mission pour tous les hommes et avec tous les hommes ». « Après une longue et belle période de préparation, fut arrivé le grand jour de profession perpétuelle, ce jour où j’ai dit au Seigneur, tu es “mon Dieu et mon Tout” et où le Seigneur m’a dis “c’est moi qui t’ai choisi… pour que ta joie soit parfaite” ».« Saint Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, a dit : « le sacerdoce c’est l’amour du Cœur de Jésus. » Oui, c’est le vrai sens du sacerdoce. Jésus a manifesté son amour durant toute sa vie, dans son ministère public, dans sa Passion et dans sa Résurrection. Il nous suffit de contempler l’amour qu’il manifeste le jeudi saint : Il est le Dieu qui se fait serviteur, qui lave les pieds de ses disciples. Il est le Dieu qui se donne gratuitement et parfaitement dans l’eucharistie.Oui, c’est le vrai sens du sacerdoce. Tout prêtre est appelé à suivre Jésus (Sequela christi) qui est le Seul Prêtre. Suivre Jésus, c’est « accueillir » tous les hommes, qu’ils soient

pécheurs, malades, justes, besogneux, riches, ignorants ou éduqués… Les accueillir avec amour, miséricorde et tendresse. Suivre Jésus c’est « servir » tous les hommes (lavement des pieds) et être le plus petit et le serviteur de tous. Suivre Jésus c’est « s’offrir » pour tous les hommes et devenir le pain rompu et s’unir à l’offrande du Christ. C’est ainsi que les prêtres deviennent vraiment la manifestation de « l’amour du Cœur de Jésus ».Pourtant, la tâche n’est pas facile, surtout que les prêtres sont pauvres et faibles, mais elle n’est pas impossible, car le Seigneur répète tous les jours la même phrase qu’il a dite à saint Paul face à sa faiblesse : « Ma grâce te suffit: car la puissance se déploie dans la faiblesse » (2 Cor 12,9). Ainsi, les prêtres, participant au sacerdoce du Christ, ont toujours besoin d’être portés vers le Christ, pour qu’ils ne se séparent pas de la Source de leur ministère qui est Dieu. C’est là que réside l’importance de la prière des fidèles pour les prêtres, afin qu’ils restent attachés au Christ, et ainsi, à son image et à sa suite, ils puissent vraiment« accueillir », « servir » et « s’offrir », pour la gloire de Dieu et le salut du monde ».Activités et travail paroissialLa paroisse n’est pas uniquement un territoire géographique regroupé autour d’une Église paroissiale, la paroisse est le lieu où la communauté se réunit pour célébrer et annoncer le Christ, et c’est le lieu où chaque personne trouve sa place pour croître spirituellement et humainement.Ce qui me tient le plus à cœur dans cette période, c’est que les paroissiens trouvent dans leur paroisse et dans leur Église, un lieu d’appartenance, un lieu de rencontre joyeuse, leur maison habitée par Dieu. C’est pourquoi toutes les activités et toutes les réunions portent un but commun, celui de se sentir chez soi dans la paroisse, et de se considérer comme membre actif, principal et irremplaçable de la communauté paroissiale. Enfants, jeunes, adultes, vieux… chacun est une pierre indispensable pour la construction de ce bâtiment basé sur le Christ notre Pierre angulaire ».

F. Majed Moussa

de Frère Majed

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23TÉMOIGNAGETémoignage d’un paroissien

Organisation religieuse italienne, fondée en 1980, reliée à l’Église catholique, et s’investissant au quotidien, sur le plan financier autant qu’humain en faveur des populations les plus nécessiteuses, la fondation KEPHA, reconnue par le Vatican, a été fondée par Monseigneur Patrizio Benvenuti. Placée sous le haut patronage des ministères pontificaux, elle s’implique activement sur le plan de l’action humanitaire et sur celui de l’organisation des promotions humaine et sociale.

Don Patrizio M.R. Benvenuti décide en 1989, de créer la Fondation Kepha, dont le premier objectif dès sa naissance est de se consacrer à la formation des jeunes, à la conservation et à la restauration des biens culturels, à la sauvegarde du patrimoine historique, artistique et environnemental ainsi qu’à des initiatives humanitaires adressées aux personnes les plus démunies.Il en est le président fondateur.

Le siège central de cette organisation religieuse est situé à Rome. Enregistrée parmi les organisations non lucratives d’utilité sociale, son nom est emprunté à la langue araméenne dans laquelle KEPHA signifie « Pierre », nom que Jésus donna à Simon, le premier de ses apôtres.Au niveau de son action humanitaire et de la sauvegarde des patrimoines culturels et historiques au niveau international, vocation première de la fondation, on note son intervention aux Philippines, au Sri Lanka, au Brésil, et dans certains pays africains les plus défavorisés.Nous avons souhaité inviter la fondation KEPHA à visiter notre pays, dans le cadre de mon activité professionnelle au sein d’une société financière.Accompagnés de ses membres, nous avons parcouru le Liban, et les différentes communautés religieuses libanaises. C’était, pour la fondation, l’occasion de faire connaître sa mission sociale, culturelle et pédagogique. Celle-ci ayant pour but de sensibiliser les esprits à la beauté des choses et des créatures et, tout en se focalisant sur les traditions chrétiennes, de permettre à l’homme de découvrir sa propre nature, créée à l’image de Dieu.Durant notre visite à Bkerké où nous recevait le patriarche Sfeir, la fondation KEPHA, relatant les empreintes qu’elle avait laissées sur de nombreuses contrées du monde, a également exprimé son désir récent de porter une attention toute particulière à l’Orient, berceau des religions monothéistes. Cela, à partir du Liban qui, mettant en relief les jalons archéologiques chrétiens au Moyen-Orient témoignant de la présence chrétienne, y diffuse la culture de coexistence, d’harmonie et de complémentarité entre les civilisations.

Devant le patriarche Sfeir entouré de ses cardinaux, les membres de KEPHA ont exprimé leur émotion de réaliser que le Liban était aujourd’hui l’ultime bastion libre de la chrétienté, dans cet Orient où le Christ est né, a vécu, a enseigné, est mort et ressuscité.À son tour, le Patriarche Sfeir s’adressant à ses visiteurs, mit en exergue le rôle fondamental joué par le Liban en matière de coexistence et de complémentarité entre les civilisations, rôle qu’il a toujours souhaité tenir. En dépit des épreuves qu’il a pu traverser, le Liban est

demeuré un pays où les chrétiens, quotidiennement, dans les centaines d’églises qui jalonnent leur terre, peuvent proclamer leur foi en un Dieu unique, en une Eglise universelle, sainte et apostolique, et en la fraternité des hommes dans le Christ.

Pour KEPHA, le Liban a été perçu comme une aire de liberté en Orient. Alors qu’il n’est considéré ni comme un pays musulman par les pays arabes, ni comme un pays chrétien par l’Occident, ils ont été sensibles au fait qu’il tente de délivrer un message d’amour, de paix, de civilisation et de développement. Message pour lequel il ne cesse d’œuvrer, en dépit des politiques d’émigration, d’oppression et de persécution.Je souhaite relever en conclusion un moment particulièrement émouvant qu’a vécu Monseigneur Benvenuti, lors de son entretien avec le pape Jean-Paul II qui le recevait dans ses appartement privés. Au sujet de la fondation KEPHA, le Saint-Père a pu écrire : « La tâche d’être artisan de sa propre vie est confiée à tout homme: en un certain sens, il doit en faire une œuvre d’art, un chef- d’œuvre ». Samir Saba

Paroissien de St-Antoine de Padoue à Baabdath

de Frère Majed

le Liban tente de délivrer un message d’amour, de paix, de civilisation

et de développement.Message pour lequel il ne cesse

d’œuvrer, en dépit des politiques d’émigration, d’oppression

et de persécution

sur l’accompagnement du mouvement KEPHA au Liban

Page 24: Un Cœur-à-Cœur avec Dieu Cœurs€¦ · LE SACERDOCE DE FRÈRE ... cette année 2012. Si ce mois est par excellence le mois de la Vierge Marie, il est aussi le témoin de l’Ascension

La paroisse n’est pas uniquement un territoire géographique regroupé autour d’une église paroissiale, la paroisse est le lieu où la communauté se réunit pour célébrer et annoncer le Christ, et c’est le lieu où chaque personne trouve sa place pour croître spirituellementet humainement.C’est pourquoi vous êtes tous invités à participer aux activités organisées dans la paroisse :- Cours de guitare et de piano : mardi (après midi)- Groupe de prière – Apôtre d’Amour ; mercredi à 20h00- Adoration du saint sacrement : jeudi à 20h00 - Cours d’italien : vendredi à 19h30- Jeunesse franciscaine (15-25 ans) : vendredi à 21h00- Chorales arabe et française : samedi à 19h00- Tiers ordre séculier : le troisième dimanche du mois à 10h30.

Jeudi 17 mai : Fête de l’Ascension de Notre Seigneur. Messe à18h. en langue arabeDimanche 27 mai : Fête de la Pentecôte. Horaire des messes comme tous les dimanches

Mariage : Monsieur Antoine Abdo Charabati avec Mademoiselle Samar Abou Assaly, célébré le 21 avril 2012Décès : Mr Pierre Geriès Labaki, rappelé à Dieu le 13 avril 2012.

Jeudi 17 mai à 19h30• Veillée spirituelle autour du thème :« L’Ascension du Seigneur », animée par le Père Mansour Labaki.Jeudi 24 mai à 19h30• Projection privée du filmMont Athos, la République des moines (durée 1h).Ces soirées seront chaque fois clôturées par une réunion autour du« verre de l’amitié ». Vous y êtes tous les bienvenus.

Le dimanche :9h30 : messe en langue arabe11h : messe en langue française.Du lundi au samedi :18h : messe en langue arabe.Durant le mois de mai, à 5h30 p.m. tous les jours de la semaine, sauf le dimanche : Récitation du chapelet en langue arabe.Les pères : • Michel Youssef (curé de la paroisse) • Tanios Rizk • Majed Moussase tiennent à la disposition des fidèles sur rendez-vous auprès du secrétariatde la paroisse, de 8h30 à 16h (Mme Nadine Khalil).Tél. : 04- 820431 et 04-820318.

FÊTES DU MOIS DE MAI 2012

CARNET

ACTIVITÉS DE LA PAROISSEEN LANGUE FRANÇAISE

POUR LE MOIS DE MAI 2012

HORAIRE DES MESSES

24 PROGRAMME DES ACTIVITÉS ET CARNETUne pensée spéciale en ce mois de mai pour nos premiers communiants, afin que, recevant pour la première fois le sacrement de l’eucharistie, ils prennent conscience, dans le recueillement, que Jésus est, et restera, tout proche de leur cœur.Il est intéressant de savoir que jusqu’au XIIème siècle, un enfant communiait dès qu’il était baptisé (c’est d’ailleurs encore la pratique des Églises orientales). Cette célébration devient solennelle au XVIIè siècle pour les enfants de 12 à 14 ans. Et ce n’est qu’en 1910 que le pape saint Pie X demanda qu’on admette à l’eucharistie les enfants beaucoup plus jeunes, dès « l’âge de raison» vers 7 ans.

LA PREMIÈRE COMMUNION

ACTIVITÉS