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Jean -Pierre Gautier
Membre de La Sabretache
Un dictionnaire
passionnant :
Le Bardin
Septembre 2017
2
Sommaire :
Avant-propos
Biographie : Notice
Bouillet
Larousse XIXème
Mullié
L'élaboration du dictionnaire
Exemples dans divers domaines : Armement
Equipement
Cavalerie
Mots anciens
Conclusion
3
Avant-propos
La machine à remonter le temps est d'un maniement difficile et certains historiens en savent
quelque chose. Pourtant, elle rapporte des satisfactions inégalées aux chercheurs qui ne craignent pas de se lancer
dans l'aridité de certaines études.
Dans le champ de l'Art militaire et des usages qui l'ont toujours accompagné, le Dictionnaire de
Bardin, qui est en réalité une vaste encyclopédie, peut apporter à ceux qui osent se lancer dans sa
lecture une incomparable source de renseignements allant de l'Antiquité à l'aube de la Monarchie de
Juillet, l'ouvrage étant paru en 1841, après le décès de son auteur.
L'intérêt principal de ce travail de bénédictin porte sur l'évolution des usages militaires et donne des
renseignements que l'on chercherait vainement ailleurs.
Biographie : Voilà comment ses contemporains ont résumé son œuvre :
Bouillet :
Dictionnaire d'Histoire et de Géographie-Hachette- 1878-page176-via gallica
Son dictionnaire de l'Armée qualifié à juste titre de « vaste encyclopédie » fut le résultat de 30 ans de
travail. Son mérite est d'autant plus grand qu'il avait participé à de multiples campagnes pénibles
avant et pendant l'Empire, et occupé des postes importants.
On sait que contrairement aux pratiques des parlementaires se livrant depuis bien longtemps au jeu
des quatre coins, un ministre passant des PTT à la Défense et de la Défense à la Santé, les militaires
sont ceux qui, modestement, parlent souvent le mieux de leur métier qu'ils connaissent bien, ce qui
leur évite de dire n'importe quoi, étant les mieux placés pour écrire de re militaria.
Larousse :Grand dictionnaire universel du XIXème siècle1867-T II-page 234 -via gallica bnf;fr
Bardin -Etienne -Alexandre,
général , écrivain militaire, né à Paris en 1774, fils du peintre Jean Bardin, mourut en 1840.Il fit avec
honneur les guerres de la révolution et de l'Empire. On a de lui un bon Manuel d'Infanterie, ouvrage
devenu classique et traduit dans toutes les langues de l'Europe, un Dictionnaire de l'armée de terre
ou recherches historiques sur l'Art et les usages militaires des anciens et des modernes, enfin un
grand nombre d'articles sur l'Histoire Militaire, dans le Dictionnaire de la conversation et autres
recueils.
4
Mullié Charles : Biographie des célébrités militaires de 1789 à 1850, Poignavant et cie éditeurs,
Tome I Page39
BARDIN (Etienne, Alexandre) :
Né à Paris en 1774, fut soldat volontaire au commencement de la révolution de 1789. Nommé
adjudant major le 1er septembre 1792 dans le 8ème bataillon des volontaires nationaux, il assista à
la défense de Bergues, à la bataille de Hondschoote, au déblocus de Dunkerque, au siège d'Ypres.
Il fit partie de l'Armée de Sambre et Meuse comme commandant d’une compagnie à la 8ème demi-
brigade d'infanterie légère. En l'an VI, il était en Italie au siège d'Ancône.
En l'an VIII, il était second aide de camp de Junot, commandant de Paris, chef de bataillon en l'an
XI et major en 1804 ; il commandait la cohorte d'Eure et Loire dans la campagne de Flessingue
contre les Anglais. Après cette expédition, il fut quelque temps attaché au Ministère de la guerre et
en 1811 il obtint le grade de Colonel dans les Pupilles de la Garde avec rang de major de la vieille
garde impériale. Cette même année, il reçut la décoration de chevalier de la légion d'honneur et fut
nommé colonel du 9ème régiment de tirailleurs de la jeune garde à la tête duquel il fit la campagne
de Saxe.
Après la bataille de Dresde où il commandait une brigade, il fut promu au grade de Commandeur de
la légion d'honneur, et peu avant celle de Leipzig, il fut nommé Baron.
Après le licenciement de l'armée, le duc de Feltre l'attacha au dépôt de la guerre ; en 1818, le colonel
Bardin fut nommé Maréchal de camp et mis à la retraite.
On lui doit le Manuel d'infanterie et plusieurs ouvrages militaires
.De plus, il a publié sur la même matière un grand nombre d'articles fort bien traités
Sa carrière militaire : On en trouvera un résumé assez complet dans le Tome I rédigé par son neveu, le Lieutenant-Colonel
Mollière du 25ème léger qui, outre sa piété filiale, assuma un important travail de mise au point après
le décès de son oncle.
Fils du peintre Jean Bardin, il naquit en 1774, année du décès du Roi Louis XV et de l'avènement de
Louis XVI, fit ses études à Orléans. En 1792, il s'engage au grand dam de sa famille dans un bataillon
de volontaires nationaux et va s'illustrer dans les campagnes de la Révolution puis de l'Empire.
Il va s'illustrer sous les ordres des principaux généraux de l'époque : Dumouriez, Custine , Houchard ,
Pichegru , Beurnonville.
Pendant l'Empire, il va commander le régiment des pupilles de la Garde Impériale au sujet desquels
Napoléon fait la déclaration suivante :
Soldats de ma vieille Garde, voici vos enfants ! C'est en combattant à vos côtés que leurs pères
sont morts : vous leur en tiendrez lieu. Ils trouveront en vous tout à la fois un exemple et un appui. Soyez leurs tuteurs ! En vous imitant, ils seront braves ; en écoutant vos avis, ils deviendront les premiers soldats du monde ! Je leur ai confié la garde de mon fils, comme je vous ai confié la mienne. Avec eux, je serai sans crainte pour lui, comme avec vous, je suis sans crainte pour moi, Je vous demande pour eux amitié et protection". http://lesapn.forumactif.fr/t2628-le-regiment-des-pupilles-de-la-garde-1810-1814
Il commandera plus tard une de ses émanations, les tirailleurs de la Garde.
Sous la Restauration, un temps attaché au dépôt de la guerre, puis mis à la retraite en Septembre 1822.
Retraite laborieuse au demeurant car il va rassembler les éléments de son fameux dictionnaire jusqu'à
son décès en 1840, ouvrage dont il ne connaitra pas la parution plus tardive.
5
L'élaboration du dictionnaire
30 ans de travail furent concrétisés en volumes aux contenus suivants : cf :gallica bnf.fr
Tome I Dédicace au Roi. (Compte tenu de la date incertaine de la mort de l'auteur, elle s'adressait probablement au Roi
Charles X dans la dernière période de son règne) Prospectus -Janvier 1842 Notice historique sur M le Baron Bardin
Dédié au Roi par A Mollière -Lieutenant colonel du 25ème léger et neveu du Général Bardin
Introduction et clef de l'ouvrage
.Discours préliminaire- Première partie : -Plan général Deuxième partie : -Des mots génériques représentés par Tableaux
Troisième partie : -Application d'un système typographique qui facilite les renvois et en simplifie les signes-Spécimen (exemple)
Quatrième partie : -Des langues, des noms propres, des autorités justificatives
Cinquième partie : De l'uniformité observée dans la rédaction des articles qui concernent soit les corps militaires, soit les militaires pris individuellement.
Sixième partie : De la division de l'ouvrage en autant de genre d'études qu'il y a de classes présumées de lecteurs
Dictionnaire de l'armée de terre :
Table de renvois.Exemple :(Douille ------------->baïonnette-Pages 49 à 51
Table alphabétique :
De A à Armistice
Tome II
Armoaire-----------> Bannière
Tome III Intitulée Troisième partie
Tribun--------------->Zygarque Vocabulaire sommaire 5281
6
Tome IV (961-1280)
Cantonnement-------->Chien de guerre
Tome V (1281-1600)
Chien de sureté-------->Contrevaller
Tome VI (1601-1920)
Contre-Visite------------>Dispersion
Tome VII (1921-2231)
Disponibilité----->Extraordinaire des guerres
Tome VIII (2233-2560)
Fabrianno--------->Général Français
Tome IX (2561-2880)
Général Français----->Infanterie coloniale
Tome X (2881-3200)
Infanterie-communale------>Lieutenant-colonel
Tome XI (3201-3520)
Lieutenant-colonel------------>Milice
Tome XII (3521-3840)
Milice hollandaise---------> Noms propres
Tome XIII (3841-4160)
Noms propres-------------->Officier du centre
7
Tome XIV (4161-4480)
Officier du Génie---->Portée de baliste
Tome XV (4482-4800)
Porter plainte----->Secrétaire du Colonel
Tome XVI (4801-5120)
Section -------------->Triangle
Tome XVII (641-960)
Banque de fossé----->Cantinier
XVIIème et dernière partie (5121-5279)
Cette partie est suivie du vocabulaire sommaire annoncé pages 36 et 37
Ouvrage terminé sous la direction du général Oudinot-1851
Tribun -------------------->Zygarque
8
Les soldats de Bardin
Les pupilles de la Garde Impériale
Les tirailleurs de la Garde Impériale
9
Intérêt de l'oeuvre dans divers domaines
10
Lorsqu’il y a bien des années j'avais l'honneur de pénétrer dans la caserne Margueritte à Epernay
j’étais loin de me douter de l'importance de la culture militaire. J'avais de bonnes notions d'histoire
récoltées sur les bancs du Lycée Condorcet mais cela n'allait pas plus loin.et mes préoccupations
comme celles de mes camarades étaient beaucoup plus terre à terre. Plus tard, mes occupations dans
la Banque me laissaient le temps et les moyens d'approfondir mes connaissances dans ces domaines.
Comme beaucoup d'entre nous, j'avais commencé par collectionner les soldats de plomb, puis les
documents afférents et le point de départ essentiel fut pour moi mon inscription à la SCFH qui par la
suite s'incorpora à la prestigieuse Sabretache dont il n'est pas nécessaire de remonter aux origines
pour rappeler son rôle éminent lors de la création et mise en route du Musée de l'Armée, et qui depuis
continue contre vents et marées à diffuser une véritable culture de re militaria qui devient de plus en
plus précieuse à notre époque de plus en plus décadente et en perte de repères tant moraux que
civiques !
La qualité de la revue de notre société vient entre autres, mais c'est très important de le rappeler, de
sa rédaction par des spécialistes, bien souvent encore des officiers qui savent de quoi ils parlent,
puisant aux meilleures sources qu’ils ont à cœur de partager !
Le dictionnaire de Bardin est ainsi une véritable mine de renseignements sur le champ des
connaissances militaires, et illustre ce pan méconnu de notre culture. On sera étonné par la richesse
des renvois ou des documents parfois insérés dans le texte. En partant des éléments les plus anciens,
il en poursuit l'évolution jusqu'à la Monarchie de Juillet, offrant un ouvrage sans doute inégalé de
cette époque à nos jours, même si l’on trouve sans doute la majorité des réponses modernes sur la
« toile ». Par la force des choses, il ne néglige pas les dimensions internationales de certaines notions
d'origine étrangère.
Soulignons que l'ouvrage comporte aussi une méthode de classement assez complexe mais elle
n'ajoute pas grand-chose à l'ordre alphabétique qui est facile à consulter.
11
Conclusion
Cette petite étude a simplement pour but d'être utile à nos confrères (sans doute aux plus jeunes) en
leur faisant gagner un temps précieux, dans la recherche de termes anciens principalement, dont
l'usage s'est perdu pro tempore, et qui du point de vue historique sont parfois difficiles à trouver dans
un océan de publications. Un monument de la culture militaire donc à diffuser pour en préserver le
souvenir ! Et peut-être son exemple sera-t-il suivi d’effet, par exemple sous la forme du recensement
sous l’onglet « Documentation » de l’ensemble des dictionnaires militaires constituant un pan
complet et distinct de la bibliographie militaire générale !
On trouvera ci-dessous (annexes) quelques exemples d’articles illustrant la richesse de cette source :
Quelques exemples d'articles
Armement Arbalète
Equipement Giberne
Cavalerie Reîtres
Mots anciens Anspessade
12
Annexes Arbalète
13
14
Equipement Giberne
15
16
Reîtres
17
18
19
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Mots anciens Qui se souvient du terme anspessade ?
La première classe n'est pas un grade dans l'Armée française, mais une distinction que peut acquérir
un « homme du rang » avant de postuler au grade de caporal.
Le soldat de première classe porte un chevron de couleur variable en fonction de son arme
d'appartenance, dans l'Armée de terre, la Gendarmerie nationale et l'Armée de l’air.
L'équivalent d'un première classe dans la Marine nationale est le « matelot breveté ».