Un Peu de Sémantique

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  • 8/16/2019 Un Peu de Sémantique

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    La sémantique.

    Depuis le début du XX ème siècle, une série de termes désignent couramment ces

    activités de connaissance qui portent explicitement sur les signes, les systèmes

    signifiants, sur la signifiance, le sens, la signification. Ces termes,

    malheureusement, sont entrés dans des usages multiples et contradictoires; il estfacile de se prendre aux pièges de leurs ambivalences, et plus facile encore de

    récuser leur utilité.

    our clarifier un peu la question ! c"est # dire pour montrer combien les chosessont obscures ! un peu de lexicographie pourrait $tre utile. %"agissant de termes

    didactiques, tirés de racines grecques productives dans des nombreuses langues,

    les effets de contact entre usages de l"anglais, de l"allemand, du fran&ais, du russe,etc., ne devront pas $tre oubliés.

    Le mot “sémantique”.

    %on histoire est celle d"une brusque apparition, suivit d"une décadence

     progressive, puis d"une renaissance et d"une prolifération d"emplois.

    'a forme en est tirée du grec semantikos, formé sur le verbe semainen, du sema(signe). '"ad*ectif sémantique a été relevé en fran&ais, sous la forme symentique

    en +-+, dans loch /artburg, qui glose (relatif au sens des mots) ; apparemment,

    le terme est un hapax. 0n anglais, l"expression semantick philosophy, désignant lascience des présages météorologiques 1si importants che2 %ha3espeare4 se lit che2

    5. %pencer 1 Prodigies, +--, in 60D4.

    'e nom substantif sémantique se trouve dans le 7rand Dictionnaire 8niversel deierre 'arousse 1+9:4 pour désigner l"ensemble de moyens, signaux, sémaphores,

    télégraphie, etc., utilisés dans l"armée pour transmettre des informations. Comme

    on le sait, Michel Bréal propose le terme en +99 1('es lois intellectuelles du

    langage, fragments de sémantique), in Annuaire pour l"enseignement des étudesgrecques en

    ('"étude o? nous invitons le lecteur # nous suivre est d"espèce si nouvelle qu"ellen"a m$me pas encore re&u de nom @...A les lois qui président # la transformation des

    sens, au choix d"expressions nouvelles, # la naissance et # la mort des locutions,

    ont été laissés dans l"ombre @...A Comme cette étude, aussi bien que la phonétiqueet la morphologie, mérite d"avoir un nom, nous l"appellerons la sémantique  1du

    verbe semainen4, c"est # dire la science des significations).

    endant longtemps, le terme reste propre # réal. Bl connote une linguistique (finde siècle), par exemple che2 6gden et ichards 1 he science of symbolism, +=E,

     p. 4 et se restreint plus tard # la valeur de (lexicologie historique). Finsi che2

    Gendryès> 

    (Dans l"étude qui a été faite *usqu"ici, il n"a pas été tenu compte de

    la valeur sémantique des mots, c"est # dire du sens qu"ils exprimentindépendamment de leur rHle dans la phrase). 1'e 'angage, BBB, +4.

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    0t ailleurs>

    (6n peut prévoir la constitution d"une sémantique générale qui, en

    centralisant les renseignements tirés de chaque langue sur les

    changements de sens, permettra de ramener ceux!ci # quelques

     principes...)1 Ibid ., p. EIJ.4

    '"usage de sémantique est très voisin che2 Kyrop et ses contemporains.

    C"est par l"intermédiaire de la philosophie du langage, notamment dans le domaineanglo!saxon, que le terme, d"ailleurs absent de l"oeuvre saussurienne, a trouvé en

    0urope son terrain d"expansion avec la linguistique structurale, et d"abord en

    lexicologie 1cf. 'es oeuvres de %. 8llmann4. Fux 0tats!8nis, semantic 1ad*.4 etsemantics 1nom4 avaient re&u vers +=IJ un usage presque populaire, notamment

    grLce # la publicité donnée # la M 7énéral %emantics N de Oor2ybs3i. F partir de

    cette époque les emplois et les valeurs de ces termes se multiplient.

    %ans entrer dans le vif du su*et épistémologique, on peut résumer la situationcomme suit. 'e nom sémantique connaPt trois groupes d"emplois principaux.

    +4 8ne valeur générale, asse2 floue 1(étude du langage ou d"un code en tant que

    système de signes), (étude de l"aspect signifiant du langage)4. Dans cette optique,la sémantique linguistique concerne la totalité de l"étude du langage; c"est ainsi

    que %apir, i3e, 7ardiner, 7reimas, entendent (sémantique). Cette valeur très

    générale permet de parler de sémantique lorsque l"ob*et n"est pas une languenaturelle 1sémantique des (langages)artificiels ou des codes de communication

    animale4. 'e domaine d"emploi est plutHt celui des philosophes, épistémologues et

    logiciens 1en concurrence avec le sens 4 que des linguistes, pour lesquels il n"aguère de valeur différentielle.

    E4 Dans le domaine linguistique,  sémantique est le plus souvent utilisé avec une

    valeur plus restreinte, et désigne l"étude des phénomènes signifiants dans les

    langues naturelles, opposée # celle d"autres (composants) de ces langues 1larépartition variant profondément selon les modèles4. %elon les contextes,

    sémantique peut concerner le rapport entre expression et contenu 1au sens de

    Q*emslev4, dans une langue naturelle, # tous les niveaux; ou bien les différencesd"organisation du sens par rapport aux formes 1sémantique  comparée ou

    contrastive4 ; ou enfin, dans les théories générales, les lois valant pour toutes les

    langues naturelles. Dans ce dernier emploi, qui concerne explicitement lesuniversaux du langage, on peut distinguer une approche interprétative  et une

    approche (générative). 'a première analyse des traits différentiels et des règles

    combinatoires repérables en surface, induit des lois sous!*acentes; la seconde,

    construit hypothétiquement les lois organisant le passage des universaux 1de naturelogique4 aux structures apparentes. Dans la pratique méthodologique, les deux

    approches sont entrem$lées; leur opposition est en fait épistémologique. 'a

    sémantique générative américaine représente la seconde tendance.0n linguistique descriptive, en anthropologie, etc., sémantique s"emploie # propos

    de domaines spécifiques. %elon le cas, on parlera de sémantique morphologique

    1morphosémantique4, de sémantique lexicale 1qui fut longtemps la seulesémantique, on vient de le voir4, de sémantique de la phrase 1 %at2semanti3 en

    allemand4, du discours, etc. %elon les procédures, il pourra s"agir de sémantique

    E

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    structurale synchronique, de sémantique diachronique, de sémantique analytique

    ou componentielle, de sémantique comparée, etc. 1souvent, et sauf précisionexplicite, ces procédures s"appliquent # l"ob*et lexical4.

    4 0nfin, notamment en logique et en philosophie, sémantique  désigne lRétude

    des relations entre les signes et # ce qu"ils renvoient, s"opposant # syntaxe

    1relations des signes entre eux4 et # pragmatique 1relations des signes et de leursutilisateurs4. Le tout constitue la sémiotique. Couramment utilisé par les logiciens

    1Carnap, ars3i,...4 ce concept exposé par Charles Sorris entraPne des ambiguTtés,

    car syntaxe et pragmatique relèvent aussi de la sémantique, au sens des emplois +4et E4. C"est dire que sémantique  et sémiotique  peuvent, dans l"usage des

    linguistes, entrer en concurrence.

    Système en sémantique.

    'a langue en tant que moyen de communication est fondée sur le fait qu"on liecertaines perceptions acoustiques 1éventuellement graphiques4 avec certains

    concepts et notions qui reflètent des réalités extérieures.

    'es enfants apprennent # parler en liant les mots entendus 1perceptionsacoustiques4 aux ob*ets, aux $tres, aux actions, aux qualités, etc., en question, donc

    aussi aux sens des mots entendus.

    '"emploi de la langue facilite et perfectionne l"activité mentale, la faculté de penser. 'a pensée et la langue font partie de la vie sociale et sont liées # toutes les

    activités de l"homme. Des recherches soulignent que la langue enregistre les

    résultats de la pensée.our la langue, on exprime ses pensées, ses sentiments, sa volonté, etc., bref, tout

    ce qu"on veut faire savoir # ses interlocuteurs. C"est pourquoi les lois

     psychologiques agissent sur les lois de la langue, sans qu"elles soient seules,

    évidemment, # influencer. lus considérable est le pouvoir des réalités externes etl"influence des lois internes de la langue qui découlent de sa structure, de son

    système.

    Comme le but principal de la langue est de permettre aux individus de s"entendreles uns avec les autres, le sens du mot est aussi important que sa forme, sinon plus

    important. 'e processus de l"entendement, de la compréhension est rendu possible

     par le fait que, che2 tous les gens parlant une m$me langue, une certaine perception acoustique 1éventuellement visuelle, graphique4 évoque le m$me

    concept, la m$me idée. 'a forme du mot n"est donc que le signe du concept en

    question qui, dans la langue, est représenté par l"acception du mot envisagé. 'e

    sens et la forme sont deux parties inséparables qui composent le mot. 'eur interdépendance et leur interaction appartiennent aux problèmes fondamentaux de

    la linguistique.

    'e sens est, dans la ma*orité des cas, encore moins stable que la forme et pluscompliqué puisqu"il comporte généralement, outre la dominante, encore plusieurs

    composants notionnels et parfois m$me d"autres> affectifs 1trahissant # son insu,

    l"émotion du su*et parlant ou l"exprimant intentionnellement4, volitifs 1 traduisantla volonté, le désir, l"intention, etc. du su*et parlant4 et fonctionnels 1 *ouant un

    rHle plus ou moins important selon l"emploi du mot dans différents milieux ou

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    dans diverses situations4. 'eur nombre, leurs rapports mutuels, tout cela n"est

    généralement pas constant. Dans une époque donnée, on peut vérifier desdifférences dialectales, sociales 1entre les membres de diverses couches sociales ou

    des diverses professions4, génératives 1concernant l"Lge des su*ets parlants4 et

    m$me occasionnelles 1sous l"influence de différentes situations4 et individuelles

    1selon la culture et la formation du locuteur, son caractère, etc.4.Bntéressants sont aussi les essais des partisans de la théorie de l"isomorphisme. 0.

    Coseriu compare d"une manière spirituelle, certains rapports sémantiques aux

    rapports phonologiques qu"il proclame analogues. S$me si son exposé estsuggestif, nous croyons que le système sémantique ne pourra $tre établi d"une

    manière analogue # celle dont on s"est servi en phonologie. 'es unités lexicales

    diffèrent des phonèmes non seulement quantitativement, mais encorequalitativement, surtout par le fait que, hors les formes, elles ont encore les sens;

    qu"entre les formes et les sens des unités lexicales, il y a beaucoup de rapports

    différents et que, au plus les rapports linguistiques internes sont parfois

    accompagnés de rapports externes # savoir entre les unités lexicales et les réalitésextralinguistiques.

    Le signe linguistique.

    remier point de vue, absolument faux > le signe U étiquette.

    F première vue, un mot représente une Mchose N , une idée >

    mot + ..................................chose +mot E ..................................chose E

    mot n ..................................chose n

    6n aboutit ainsi # une sorte d"étiquetage de l"univers des M choses N, desM idées N, ce qu"on appelle l"8nivers 0XF!'BK78B%BV80.

    D"une langue # l"autre, l"univers reste le m$me et les étiquettes changent >

    mot +

     mot +" ......................... chose +

    .........

    mot n

    out cela est parfaitement faux. Vuand ceux qui apprennent une langue étrangèretraduisent M # coup de dictionnaire N, ils tombent dans cette illusion du signe

    étiquette. 'e M lériot traversa la Sanche en avion N, mais l"Fnglais

    dit > M lériot fleW across the Channel 1lériot vola en avion # travers laSanche N. 'es mots ne sont donc pas des signes U étiquettes.

    I

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    Le signe linguistique d’après le CL

    'e signe linguistique unit > non une chose et un mot, mais un concept et une imageacoustique. C"est donc une unité psychique qu"il faut soigneusement distinguer de

    la chose et du mot au sens banal du terme> le mot qu"on entend, prononce, écrit,

    lit. 'e mot ne représente pas la chose, ou s"il la représente ce n"est qu"au èmedegré puisqu"il est l"expression sensible d"un représentant 1i4, d"un représentant

    1c4 de la chose. Kous sommes loin d"un simple étiquetage.

    Dans la mise en place définitive de la notion de signe linguistique, le C'7 appellele concept > %B7KB avec cinq lettres # l"écrit 1 c.o.u.r.t 4 et unesyllabe de trois sons # l"oral 1 c!v!c > @3uA4, court est plus long que...long 1 quatre

    lettres et deux sons 4.

    %a

    C

    B

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    %i les signes linguistiques représentaient l"univers extralinguistique au sens

    sensible du verbe représenter  1reproduire, visualiser, évoquer...4, un arbre étant unarbre partout, il n"y aurait qu"une seule langue. C"est dans la mesure o? cette

    représentation a le sens de > M $tre signe arbitraire de ... N qu"un arbre peut

    s"appeler arbre en fran&ais, tree en anglais, albero en italien...

    'e C'7 précise que des mots comme voir et grand relèvent d"un arbitraire absolumais que revoir ou grandir, formés d"unités dé*# en place, relèvent d"un arbitraire

    relatif. 8ne ob*ection vient # l"esprit > puisque tous les mots ont un passé, tous

    relèvent du second groupe. 0n fait, le C'7 souligne que l"arbitraire apparaPt dansle temps. Finsi, inimicus renvoie # in! et amicus mais ennemi ne renvoie # rien >

    M il est rentré dans l"arbitraire absolu N. Fu total, chaque langue équilibre # sa

    manière une part d"arbitraire et une part d"ordre et de régularité.our le C'7, ce qui est arbitraire, c"est le lien qui unit le sé  et le sa. 0mile

    enveniste a fait remarquer que le lien associatif entre le sé et le sa n"était pas

    arbitraire mais contraignant. Vuand on parle une langue, on n"a pas le choix de

    cette association. '"arbitraire se situe donc non entre le sé et le sa mais entre laM chose N, M l"idée N...représentée et le signe lui m$me.

      lien arbitraire

    lien

    contraignant

    "our finir sur l’ar!itraire du signe.

    Dire que le signe linguistique est arbitraire, c"est donc dire qu"il n"y a aucun

    rapport actuel de représentation, de ressemblance ou m$me de symbolisation entrele mot et la M chose N.

    F plus forte raison > le mot n"est pas la chose, la langue n"est pas la réalité

    extralinguistique. Cela vous semble aller de soi et nous tomberons aisémentd"accord sur le fait qu"il y a loin entre dire M du beau*olais N et en avoir un verre

    devant soi Cela semble aller de soi...et cependant...ourquoi y a!t!il des mots

    qu"on ne prononce pas Y ourquoi ces mots tabous désignant des réalités sexuelles,excrémentielles, inquiétantes, la maladie, la mort... Y K"est!ce pas parce que

     prononcer le mot serait faire paraPtre la chose Y

    -

      (chose)

    %a

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    6n devine qu"on quitte le domaine linguistique, mais on sent qu"il y a un retour #

    cette première étape de considérer le langage comme une chose M magique N et #considérer les M mots N prenant des résonances inattendues, lointaines et peut!$tre

    impressionnantes. 8ne très grande prudence sera tou*ours de rigueur > le signe

    linguistique est tout # fait arbitraire, il n"est *amais tout # fait innocent.

    Le caractère linaire du S#.

    'a langue parlée, qui est première par rapport # la langue écrite, impose ausignifiant de se dérouler sur une ligne continue, étendue en une seule dimension >

    celle du temps. Kous ne pouvons pas prononcer deux sons # la fois.

    Cette suite sonore continue ne nous pose pas en général, de problèmesd"interprétation. %i une difficulté surgit nous avons tou*ours le recours de l"image

    écrite pour rétablir les blancs nécessaires, assigner # chaque mot sa place et les cas

    échéant interpréter le mot mal compris.

    Bl ne faut pas oublier que ce recours n"existe pas che2 l"enfant qui ne sait pas lireou qui lit mal. Bl re&oit le message comme une suite compacte d"un silence #

    l"autre. Bl se trouve un peu dans la situation de celui qui apprend la langue

    1étrangère4 quand, face # cette suite de signes >

    @avevudyfZA

    6n ne comprend pas le message qu"après avoir segmenté ainsi > M avez-vous du

     feu ? »

    Muta!ilité et immuta!ilité du signe linguistique.

    Ce caractère du signe linguistique est, # première vue, paradoxal. 0n effet, on

     pourrait l"exprimer ainsi > le signe change et ne change pas. 'e paradoxe n"en est pas moins logique et il explique qu"une langue puisse évoluer.

    %i l"évolution l"exige, un sé  peut $tre associé # un nouveau sa  ou un signe

    linguistique entièrement nouveau peut $tre forgé. Sais il faut que la contrainteimposée par l"évolution soit très forte, sinon il n"y aurait aucune raison de quitter 

    un arbitraire pour un autre arbitraire.

    $apport%s& entre signe' pensée et réalité.

    Fprès avoir analysé le signe linguistique, nous allons essayer de débrouiller les

     problèmes relatifs aux rapports entre celui!ci, la réalité extralinguistique et leconcept envisagé.

    Oornilov définit le concept en tant que forme de la pensée qui est le reflet des

    qualités fondamentales et générales des ob*ets et des phénomènes du mondematériel.

    our ne pas compliquer notre exposé, nous éviterons les termes très longs et nous

     parlerons de signe 1[ mot en tant que forme signifiante et son image acoustique4m$me l# o? il s"agit d"autres unités lexicales 1*usqu"au présent non étudiées4 en

    tant que dénominations de réalités extralinguistiques.

    :

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    'es problèmes concernant les relations entre une réalité extralinguistique et ses

    corrélatifs psychique et linguistique sont, en effet, très complexes et d"autant plusdifficiles # résoudre qu"ils appartiennent # plusieurs sphères U celle de la

    gnoséologie, de la logique, de la psychologie et de la linguistique. Bl y a trois

    catégories de faits qui sont en *eu > les faits extralinguistiques 1surtout les

     phénomènes du monde matériel et leurs relations4, les processus de la pensée 1ycompris les processus logiques et les influences des sentiments4 et les phénomènes

    linguistiques 1concernant particulièrement la structure de la langue4.

    C. O. 6dgen et 5. F. ichards ont illustré ces rapports par leur triangle fameux >

      éférence 1[ concept4

      %igne éférant 1[ chose nommée4

    Cette conception a le mérite d"$tre simple et claire. 'a ligne pointillée désigne

    qu"il n"y a pas de relation directe entre la chose et sa dénomination. C"est l"idée de il exprime le sens et désigne la chose. 'e sens,# son tour, est une interprétation sub*ective de la chose.

    our St. (llmann, le sens est la relation entre le mot 1forme signifiante4 et le

    concept.

    'e linguiste russe 5u. D. Fpresian est du m$me avis, mais il souligne la nécessitéd"examiner le sens des unités lexicales, d"un cHté dans le cadre de la phrase en tant

    qu"unité d"ordre supérieur qui influence le contenu sémantique de ses membres,

    d"autre cHté dans le cadre du champ linguistique en question.G. F. \vegincev insiste sur l"influence du système lexical sur les sens des mots et

    essaie de l"illustrer par un triangle tout a fait différent de ceux que nous avons

    mentionnés >

      système

    9

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      sens

      concept chose

    Dé*# en +=-, 7. Qilty *uge qu"il serait avantageux de remplacer le triangle par untrapè2e ce qui faciliterait l"introduction de certaines nouvelles distinctions.

    O. Qeger tombe d"accord sur ce point et propose la M métaphore géométrique N

    suivante >

    signifié semème concept

      monème

    substance phonique chose

    %uivant les critères de 6. Duchace3, nous allons exposer les nHtres. ar les sens,

    on saisit les ob*ets, les $tres, leurs actions, etc. 'es perceptions se transformentdans notre cerveau en sensations. C"est # partir de ces dernières que se forme

    l"idée de l"ob*et, etc. en question. F la base de l"ensemble des idées, qu"on a des

    ob*ets d"une certaine espèce 1 par exemple des tableaux 4 se constitue le concept de

    l"ob*et retenu et c"est aussi ce concept, et non pas seulement un certain ob*et qu"ondésigne par un signe 1 par ex. table 4. 'e signe est donc en m$me temps la

    désignation du concept et la dénomination d"une M réalité N 1chose, $tre, action,

    qualité, rapport, etc.4. D"après avlov, les sensations et les idées sont les signaux ;les M mots Nsont les signaux des signaux.

    Fu moment de sa M naissance N, le signe représente l"achèvement du procès de la

    formation du concept, mais il est et reste en m$me temps sa désignation. 'econcept se forme, comme nous l"avons fait entrevoir, par voie d"abstraction et de

    la généralisation des représentations des idées. 0n extrayant ce qui est

    ob*ectivement essentiel et général dans les idées de la m$me espèce, on arrive # se

    rendre compte de leurs traits principaux communs et on constitue le contenu duconcept.

    Bl ne faut pas oublier que, dans le procès de penser, on peut relier certaines notions

    reflétant, # elles seules, certains aspects de la réalité de manière # en former desreprésentations qui ne correspondent # rien de ce qui existe, par exemple celles de

    géants, de gnomes, de lutins, de fées, de vampires, etc.

    'e signe est donc non seulement l"expression du concept, mais encore le moyen dela formation intellectuelle d"un concept nouveau. D"ailleurs, m$me dans une seule

    et m$me langue, beaucoup de signes 1sinon la plupart4 ne désignent pas, dans tous

    =

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    les temps, précisément les m$mes concepts parce que ces derniers se modifient par 

    suite du développement de la fa&on de penser, des connaissances de toutes sortes etde la conception du monde ainsi que sous l"influence des conditions et du mode de

    vie. lus le concept est général, plus il est étroitement lié au signe qui le désigne.

    Des concepts abstraits 1honneur, courage, etc.4 ne correspondant # aucune

    représentation de sens ne peuvent $tre compris qu"au moyen des signes qui ledésignent.

    %elon 'énine, les concepts sont les reflets généralisés des ob*ets extérieurs. Bls

    reflètent, cependant, non seulement les formes externes 1comme les idées4, mais lasubstance m$me des choses qu"on a réussi # posséder par la voie de l"abstraction

    logique. 'es concepts sont variables puisqu"ils reflètent le monde matériel qui

    change tou*ours, car la matière, étant en mouvement éternel, évolue sans cesse.Bl convient de souligner encore ceci > Bl ne faut pas confondre le concept, qui est

    une catégorie gnoséologique, avec le sens, qui est une catégorie linguistique, #

    savoir l"expression linguistique du concept qu"on s"est formé des M choses N d"une

    certaine espèce, éventuellement de leurs qualités, de leurs activités, de leursrapports # d"autres M choses N, etc.

    Che2 l"individu, le concept se développe avec l"accroissement des connaissances,

    tandis que le sens, sous l"influence des expériences et des épreuves de la vie. 'esens se modifie aussi d"après la situation et les circonstances dans lesquelles on se

    sert du mot en question. andis que le concept est un reflet ob*ectif d"une réalité

    extralinguistique, le sens reflète aussi les relations et les sentiments sub*ectifs dulocuteur, éventuellement de l"auditeur. 'e concept figure donc dans le contenu

    sémantique du signe en tant que dominante # part laquelle il y a encore un plus ou

    moins grand nombre d"éléments complémentaires, dont quelques uns, surtoutaffectifs, peuvent modifier m$me la forme du signe, par exemple outre le signe

    riche, il y a richissime qui est hyperbolique et richard qui est pé*oratif; l"ad*ectif 

    dépréciatif bellLtre s"oppose # beau.

    'a sémantique n"examine pas les contenus des concepts en tant que catégorieslogiques, mais elle étudie leurs expressions linguistiques, c"est # dire les

    acceptions des mots en question. Ces acceptions peuvent embrasser, comme nous

    l"avons montré ci!dessus, outre les éléments ob*ectifs qui font le contenufondamental du concept, certains éléments sub*ectifs, affectifs et appréciatifs car 

    tout homme *uge les faits d"une manière plus ou moins prévenue.

    )héories du signifié.

    'e signifié dans l"emploi populaire a été vulgarisé et finalement on ne sait pas

    exactement de quoi on parle quand on utilise M le signifié N.D"abord, le signifié a été associé aux éléments lexicales, c"est pour cela qu"on

    disait que M un mot avait un signifié s"il représenté quelque chose, et il était

    dépourvu du signifié s"il ne représentait rien N.'e signifié d"un mot, selon cette conception, est une sorte d"ob*et, dont la présence

    ou l"absence donne ou ne donne pas, un signifié au mot. Sais si l"on analyse ce

    critère, l"ob*et ainsi défini serait ceci d"o? il est un nom.

    +J

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    Finsi, le signifié du arthénon est le arthénon, ob*et physique dont M arthénon N

    est un nom, c"est # dire, le M porteur Ndu nom. Comme on dit habituellement que lenom dénote au porteur, cette théorie est appelée théorie dénotative du signifié .

    'a théorie de la dénotation ne peut pas caractériser tous les éléments lexicaux

    d"une langue. ar exemple, les prépositions ne sauront pas capables d"admettre un

    signifié. Bl est aussi intéressant de voir comment il y a deux expressions qui ont dessens différents et représentent le m$me ob*et, c"est dire, elles ont la m$me

    M référence N. C"est le cas de > « l’étoile du matin »  et « l’étoile du  soir N 1 aussi

    M l’étoile du berger  N 4 qui ont une différence de sens mais toutes renvoient # M la planète Venus N.

    Cette théorie a une autre critique # supporter. %i par hasard, le arthénon n"existe

     plus, cela impliquerait la perte du signifié du M arthénon N Y 0videmment non.Flors, quelle sorte d"ob*et serait donc, le signifié d"un élément lexical Y

    0. %apir, en +=E+, nous dit que « le signiié d’un mot est une image N.

    Bl est vrai que &a donne naissance # la théorie imagée et m$me si cela a provoqué

    une révolution au début du XX ème siècle car elle expliquait dans quelle mesureon pouvait parler significativement de choses qui n"existaient pas 1 et qui

    n"existeront *amais4. Cependant de nouveaux problèmes ont surgit. %elon cette

    théorie, un mot ne peut pas avoir le m$me signifié pour tous ceux qui l"utilisent car chaque individu a une image propre et, en principe, différent de l"image des autres

    individus, pour chaque mot.

    Bl y a quelques uns qui ont affirmé que le signifié d"un mot est un concept et decette fa&on ils critiquaient le critère de l"image car il n"y a pas d"image pour un

    espace de quatre dimensions > le signifié de M espace de quatre dimensions N est le

    concept de tel espace!Cette théorie qui a été très bien re&u au début du siècle, au*ourd"hui, elle a perdu

    de sa crédibilité. 0n réalité, elle souffre des m$mes défauts de la théorie qu"on

     prétendait critiquer, c"est # dire, si l"on dit que le concept est dans le cerveau d"une

     personne, on retourne aux problèmes de la théorie de l"image. 0t si l"on dit que leconcept est, d"une certaine manière, intersub*ectif, on tourne en rond U parler du

    concept dans ces termes est parler du signifié, du fait, la théorie se limite # énoncer 

    qu"un mot est significatif dans la mesure qu"il admet de signifié.F partir de cette analyse et compte tenu des difficultés des théories qui concentrent

    leur attention sur les mots, une autre voie a é té prise > celle d"attribuer du signifié

    non pas aux mots isolés mais aux phrases et énoncés.Dans ce cas il existent diverses tendances, par exemple, la M héorie de la cause N

    de 5. QolloWay et Q. rice 1+=+ et +=4 o? l"on trouve une base béhavioriste

    appliquée # une certaine production linguistique. 'e problème, et la crique

    essentielle, est que cette théorie ne prend pas en compte, comme il le faudrait,l"intentionnalité des personnes.

    8ne autre théorie est basée sur les notions de vérification > théorie de la

    vérification et le principe de vérification.'a théorie de la vérification est une théorie qui est basée sur la nature du signifié et

    qui déclare que > le signifié d’une phrase (énoncé) est la méthode de savérification.

    'e principe établit un critère de signifié. Bl n"existe pas une formulation générale.

    ++

  • 8/16/2019 Un Peu de Sémantique

    12/14

    Fyer 1+=I-4 > M un énoncé est significatif pour une personne si l"on connaPt le

    moyen de vérifier la phrase exprimée pour cet énoncé N.Fussi bien dans la théorie que dans le principe, la M vérification N dont on parle se

    fait # travers l"observation.

    Bl faut dire que la validité de la théorie implique la validité du principe, mais le

    contraire n"est pas obligatoirement impliqué.enant compte de la base néopositiviste de cette théorie et ce principe, on voit que

    l"appui sur les faits est relativement important.

    Dans les phrases > M Dieu est dans le paradis N et M ierre est dans la salle N, onvoit que les deux phrases ont la m$me forme grammaticale et il est m$me possible

    un certain sens émotive ou esthétique, mais il n"y a pas de sens factuel, du #

    l"impossibilité d"$tre vérifié.Donc, dire que le sens d"une phrase est la méthode de vérification, conduit # des

    grandes difficultés. D"abord, parce que réduit le signifié au champ factuel U 

    laissant de cHté celles qui sont parfaitement M significatives N du champ éthique ou

    esthétique, par exemple, puis, parce que la théorie m$me dans le champ factueln"est pas satisfaisant U laissant de cHté des généralisations scientifiques qui

    devraient $tre considérées.

    out de m$me il faut accorder # cette théorie un aspect important qu"elle a mis enévidence > le fait que le signifié est étroitement lié # lRemploi des phrases dans les

    discours appropriés.

    F partir de la parution du livre de *ittgenstein  en += " Philosophical  Investigations" il est née la #héorie de l’usage o? M le signifié d"un mot est son

    usage dans un langage N.

    Bl est très important tenir compte que la phrase M dans un langage N implique l"idéede mettre de cHté le critère de qu"un mot peut avoir du sens s"il est isolé. 0ncore,

    M langage N doit $tre compris largement, dans le contexte de tout comportement

    humain

    0nfin, cette théorie est critiquée parce qu"elle ne définit pas M l"usage N, mais elle aéveillée un très grand intér$t.

    Comme on peut s"apercevoir les diverses théories n"échappent pas aux critiques et

    on essaie maintenant de combiner les meilleurs aspects soulignés de chaquethéorie pour éclaircir des questions très délicates qui ont un rapport avec le

    signifié. 'e défi est lancé

    )raits sémantiques et champs sémantiques.

    'e signe est composé de M traits sémantiques N 1sèmes4.

    ar ex. le signe M cheval N contient les sèmes >@]animéA @!personneA @]mammifèreA @]quadripèdeA @]onguléA....

    %i deux ou plusieurs signes ont des traits sémantiques en commun, on peut lesgrouper en M champs sémantiques N 1domaine particulier de signification4.

    ar ex. M cheval N et M vache N ont en commun >

    @]animéA @]mammifèreA @!personneA,Bls appartiennent au champ des M animaux mammifères N, concept super ordonné

    ou générique par rapport au concept subordonné.

    +E

  • 8/16/2019 Un Peu de Sémantique

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    8n sème est un trait distinctif sémantique du lexème. Chaque forme signifiante aun contenu sémantique composé d"un ensemble de sèmes qu"on appelle sémème,

     par ex. >

    M chaise N ^s+, sE, s, sI_ 1 pour s"asseoir, sur des pattes, pour une personne, avec

    dossier4Dans un ensemble qui comprend M fauteuil N, M chaise N ne contient pas le sème

    ^s_1avec bras4 et comme &a de suite...

    'e sème appartient tou*ours # un sémème >% [ sémème de M chaise N [ ^s+, sE, s, sI_

    % [ sème qui entre dans la composition d"un sémème

    Vuand on analyse les sémèmes d"un ensemble de formes on se rend compte qu"ilexiste des éléments communs. %i l"on fait l"intersection entre les membres de cet

    ensemble on obtient l’archisémème!

    ar ex. dans l"ensemble > M chaise N, M fauteuil N, M tabouret N, M banc N, on trouve

    les sèmes ^s+, sE_ dans tous les membres de l"ensemble, ce qui donne lieu #l"existence de l"archilexème > siège!

    ous les membres de l"ensemble seront des sièges mais pas inversement.

    '"archisémème est un sous!ensemble de ces sémèmes.ar ex. >

      M siège N

      D"autres exemples >

    %i l"on a E bergers allemands ] uddles [ + chiens

      chiens ] chats [ , animau-  archisémèmes

      9 animaux ] E hommes [ / 0tres

    'a caractérisation d"appartenance # des classes générales sémantico fonctionnelles

    telles que l’animation" la continuité" la transitivité...etc., est appelé...classème.oute forme se trouve au milieu d"un carrefour de deux mouvements sémantiques.

    '"un deux la met en rapport avec ses composants particuliers 1les sèmes4, et l"autre

    avec des classes sémantiques plus générales 1les classèmes4.

    Des cas particuliers de signifiés > dénotation et connotation.

    'es définitions les plus simples nous disent que >'a dénotation est considérée la simple désignation de l"ob*et auquel renvoie le

    signe. 'a désignation dans ce cas, est neutre, ob*ective.

    'a connotation est tout ce qu"un mot peut évoquer et suggérer clair ou vague.Dans ce cas >

      Dénomination > opposé du *our

    +

    chaise

  • 8/16/2019 Un Peu de Sémantique

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      Kuit

      Connotation > tristesse, deuil, *oie, loisirs,

    sommeil, plaisir 

    Ceci a donné naissance # des critères et théories qui ont fait énormément réfléchir 

    # propos des étapes de l"histoire humaine et sur l"aspect cognitif du modèle du

    cerveau humain.%i l"on considère que la dénotation possède un signifié lexicale, on donnera tout de

    suite un sens métaphorique # la connotation.

    Vuand on dit que la dénotation est littérale, &a signifie qu"elle est basée sur unaspect matériel et physique, qui n"est pas l"ob*et référentiel mais le signifiant. 'a

    connotation est plus abstraite, elle n"est pas liée au signifiant.

    +I