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Un promoteur de la Renaissance catholique au XIXe siècle. Emmanuel d'Alzon. 1810-1880 byGaétan BernovilleReview by: J. M.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 5 (Jan. - Jun., 1958), pp. 172-173Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114408 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

du Damn6 l'Elu, du Diable le Bon Dieu. C'est cette rivlation que Bloy aurait pour- suivie h travers toutes les figures historiques qui jalonnent son oeuvre: a Christophe Colomb, les Juifs, Naundorff, Napoleon, Jeanne d'Arc. La France avait partie libe avec le Proscrit, le Ddbauch6, le Damn6, l'Excommuni6, la Perdu, le Luxurieux, l'Antichrist, pseudo- nymes dont Bloy affublait son Saint Es- prit D (p. 11).

On peut estimer ce coup de boutoir salu- taire. Il n'est pas decisif et pour plusieurs raisons dont l'absence, fdt-elle provisoire, d'une documentation critique n'est que la premiire. L'auteur tout en se d6clarant dispose a rectifier ses (( erreurs involontaires D ajoute: Snous tiendrons toutefois pour nulles les origines ou les menaces de damnation 6ternelle, comme celles que nous avons reques D. La proclamation est significative du plan oh ne devrait pas se placer le d~bat, mais oh pourtant R. B. tend A la maintenir pour son compte ? l'endroit de ses adversaires a bloyens, bloyistes, bloyaudiens ou bloyolhtres (p. 19). Sa rbduction de L. B. en personnage d6moniaque est une contre-partie assez exacte de la subli- mation du mbme L. B. en archange de l'ortho- doxie. La premiere s'appuie sur des faits comme le millknarisme paraclktiste de Bloy et ses d~marches B Paris ou s la Salette pen- dant les grandes annies 1878-1882; R. B. a le m~rite de les exhumer des circonlocutions allusives. Mais la seconde s'appuie 4galement sur des faits comme les pratiques religieuses du d~v6t et la fbconditd assez claire de son oeuvre de convertisseur.

Mais ces faits pris ensemble ne justifient une interprdtation manich~enne ni dans un sens ni dans l'autre. Il y a en Leon Bloy assez de lumibre et assez de t6nibres pour ne pas 6tre annex6 h l'un quelconque des deux Royaumes, quel que soit le point oh se situe le clivage. Toutes les questions dis lors se nouent autour de son mill6narisme intempestif et ambigu, questions d'autant plus importantes que le personnage demeure le centre d'une constel- lation (Tardif de Moidrey, Huysmans p. ex.) oh s'origine un renouveau catholique du monde litt~raire frangais. R. B. accuse les fils de ce No6 d'avoir jet6 le voile sur l'ivresse proph~tique de leur pire. I1 a, je crois, raison. Mais l'interprctation de cette m~me ivresse par un diabolus ex machina (Leon Bloy victime du s~ducteur, p. 281) n'est-elle pas encore un autre voile dont on a seulement change la couleur ?

H. D.

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84 BARBIER (Jean-Frangois), 6d. Dictionnaire des instituts de religieux en France. Paris, Centre de documentation sacerdotale, 1957, 160 p.

Conques dans un but a immbdiatement pra- tique n, ces 73 notices ont 6t6 r6dig~es par chacun des instituts pr~senths. On regrette seulement un certain manque d'homog~ndit6 dans les rubriques,parfois quelque imprecision dans les statistiques et la bibliographie, enfin quelques omissions qui s'expliquent mal (par exemple, les Cisterciens de S~nanque).

E. P.

85 BEAU DE LOMENIE (E.).

L'Eglise et 1'Etat. Un probleme perma- nent. Paris, Fayard, 1957, 144 p. (Je sais-Je crois, Encyclopddie du catholique au XX* siicle).

Cet ouvrage mbconnait a un degr6 6tonnant I'histoire sociale de la religion au sein du 1 tiers-6tat D, dans le temps m~me oh le droit canon et la thbologie elle-m~me se renouvellent par des preoccupations de cet ordre.

J. M.

86 BERNOVILLE (Ga6tan). Un promoteur de la Renaissance catholi- que au XIXe siecle. Emmanuel d'Alzon. 1810-1880. Paris, Grasset, 1957, 257 p.

Cette hagiographie destinde au grand pu- blic ne prdtend pas renouveler l'histoire du P. d'Alzon, qui fonda en 1845 la Congregation des Augustins de l'Assomption, connue par son oeuvre principale: la Maison de la Bonne Presse. Les archives qui permettaient de renouveler cette histoire sont d'ailleurs d'accis difficile et l'auteur n'est pas le premier biogra- phe du P. d'Alzon. Mais comment ne pas regretter que l'apologie d'un homme assur6- ment remarquable conduise ? presenter d'une fagon caricaturale les personnages et les grou- pes auxquels celui-ci se heurta, qu'il s'agisse des 6v~ques frangais rtserv~s devant l'ultra- montanisme, ou des ordres religieux qui vou- lurent limiter l'activit6 du P. d'Alzon lorsque celle-ci envahissait leur champ d'action propre ?

La perspective sociologique aiderait, ici encore, Q comprendre au lieu de juger. Ce point de vue ouvrirait de nouvelles fenitres sur des grands phdnomknes historiques comme l'exacerbation de la tendance autoritaire dans l'Eglise catholique h la suite de la victoire de l'unit6 italienne contre les Etats du pape,

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BULLETIN DES OUVRAGES

la prolif6ration et I'influence croissante des ordres religieux en France, l'affaiblissement de 1'1piscopat, les origines de la place centrale accord~e i la question scolaire dans la stratigie eccl6siastique, et ainsi de suite. Tout cela avait place dans une biographie du P. d'Alzon i c6t6 de plusieurs problimes de psychologie collective: la question du jumelage entre tel ordre masculin et tel ordre fbminin, I'atti- tude clhricale devant la classe ouvribre, l'c anti-j~suitisme , ou mime la fagon dont les catholiques pergoivent les groupes c h6rd- tiques a) ou ( schismatiques >. Puisque la sociologie colore ddjs mainte branche des sciences humaines et sacrbes, il nous reste a souhaiter que l'hagiographie s'en p~ndtre ? son tour et s'en trouve enrichie.

J. M.

87 BODZENTA (Erich), 6d.

5 Jahre Internationales Katholisches Institut fiir Kirchliche Sozialforschung (ICARES). Abteilung Oesterreich. 1952- 1957. (Cinq ann~es d'activit1 de l'Institut Catholique International de Sociologie reli- gieuse. Section autrichienne. 1952-1957). Vienne, Katholisches Institut fur Kirchliche Sozial- forschung, 1957, 48 p.

Plaquette prtsentant les travaux de la section autrichienne de l'ICARES, organisme international fondU, comme on le sait, A partir d'un institut hollandais. Le dernier chapitre est consacr6 g la section hongroise, installhe en Suisse, au siege central de l'ICARES.

J. M.

89 CALVET (H.).

La soci6t6 frangaise contemporaine. Paris, Fernand Nathan, 1956, 380 p.

Cet ouvrage de vulgarisation se proposait de constituer une compilation des c donnaes connues A l'heure actuelle n et du a r~sultat des premikres enquites qu'historiens et sociolo- gues ont ouvertes en ce domaine n (p. 7). Un chapitre est consacr6 aux a groupes religieux (pp. 317-35). Mais le style affirmatif et appa- remment precis recouvre souvent un manque de discrimination dans l'information, du moins sur le terrain de la sociologie des religions qui nous occupe ici. C'est ainsi qu'une des rares notes de l'ouvrage (p. 352) attribue au cha- noine Boulard la paternit6 de statistiques dont celui-ci a prdcis~ment d6montr6 le caractbre errond. La Mission de France est confondue avec l'institution des pr~tres- ouvriers et avec les m~thodes paroissiales des Fils de la Charit6 (p. 334). Les journaux catholiques ne sont pas dvoquds, mais les dominicains se voient attribuer la Revue spirituelle (?), et les j~suites ((la Maison des Etudes, l'Action populaire ,,. Les pascalisants (ou pascatins) sont appelhs pascalins (p. 326). Le nombre des pr~tres s culiers est 6valu~ 50.000 (on sait que le recensement civil de 1954 en a d&nombr6 43.340). L'Assembl6e des cardinaux et archev~ques est confondue avec celle de l'dpiscopat (p. 324),1es prblats avec les 6v~ques (p. 322). En bref, les d6tails ne sont pas moins hasard6s que les g~n~ralit6s.

1. M.

88 BOUESSA (Humbert), O.P.

Le sacerdoce chr6tien. Paris, Desclhe de Brouwer, 1957, 210 p.

o De r~cents problhmes de vie apostolique ont mis t l'ordre du jour la question du sacer- doce , nous dit I'auteur, ? qui l'occasion a 6t6 donnie d'observer de pros certains d'entre eux. Mais, pensant que la probl~matique du sacer- doce chritien est autrement vaste et pro- fonde que ne peuvent le faire pressentir les eirconstances socio-historiques, c'est sub specie ceternitatis et sans r~f~rence aucune a des situations concretes qu'il conduit son 6tude. On le regrette d'autant plus que eertains textes pro manuscripto, du mi~me auteur, montraient excellemment dans quelles voies on pouvait esp6rer qu'il s'engage.

E. P.

90 CAPIiRAN (Louis). Histoire contemporaine de la laicit6 frangaise, I, - La crise du seize Mai et la revanche rdpublicaine. Paris, Rivibre, 1957, 295 p. (Bib iothtque des Sciences politiques et sociales. Ouvrage publi6 avec le concours du C.N.R.S.).

Nul ne contestera, en matibre delaicit6, l'&ru- dition de M. le chanoine Cap6ran (A qui l'on doit d~ji L'invasion laique. De l'avinement de Combes au vote de la Sdparation, 1935), ni l'ampleur des d~pouillements auxquels il a dd se livrer. Et pourtant la veritable histoire de la laicit6 reste ~ crire, celle qui ne se concentre pas au niveau des leaders politiques et des chefs religieux mais nous aiderait a saisir la transformation d'une soci~t6 et de sa mentalit6, ses aspirations contradictoires, les problkmes qui en d~coulent, les regroupements qui en naissent... Sans doute une telle oeuvre sup- pose des contributions nombreuses: en leur absence, on voit bien s'affronter, au nom de

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