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UnE agricUltUrErEspEctUEUsE dE l’EaU
MeMbre du réseau FNab
www.bio-aquitaine.com
1. protéger les sols de l’érosion
2. désherber sans désherbant
3. diminuer les traitements phytosanitaires
4. Fertiliser à l’économie
UnE agricUltUrE
rEspEctUEUsE dE l’EaU
édito
Étancher sa soif à une fontaine, patauger dans les ruisseaux, taquiner la truite ou le saumon.. Eau, source de vie, eau plaisir…
Pour ne pas voir disparaître, ou retrouver, ces bonheurs simples, il nous faut protéger l’eau de nos campagnes.
Nous pouvons nous inspirer des pratiques des agriculteurs bio pour limiter l’érosion, les apports en fertilisants et l’utilisation des pesticides.Les agriculteurs bio travaillent dans la prévention grâce à la mise en place de rotations des cultures et à une bonne connaissance et une observation fine de leurs sols, des cycles végétatifs de leurs cultures et des besoinsde leurs animaux.
Comme vous le verrez dans les pages qui suivent, ils s’appuientsur des principes agronomiques que tous les agriculteurs connaissent, même s’ils les ont laissés un temps de côté ; les solutions chimiques leur permettant de s’en affranchir.
Aujourd’hui, la pollution de nos ressources en eau potable, les maladies professionnelles des agriculteurs liées à l’utilisation des pesticides, les atteintes à la biodiversité sauvage, la présence de molécules dangereuses pour notre santé détectées jusque dans nos aliments, ont conduit à une prise de conscience dans la société.
Les pratiques agricoles doivent évoluer et nous espérons y contribuer par la réalisation et la diffusion de cette brochure.
DominiqueLeconte Président de Bio d’Aquitaine Fédération des Agriculteurs Bio d’Aquitaine
En ruisselant sur les sols, les eaux de pluie transportent jusqu’aux rivières, des particules labiles d’argile, limon, humus, effluents d’élevage résidus de nitrate ou phophate, et des produits phytosanitaires… au détriment des écosystèmes aquatiques.
Les galeries des lombrics facilitent la circulation de l’air et de l’eau et la pénétration des racines.
1. des solsvivants et aérésDes sols aérés absorbentdavantage les eaux depluie.Réfléchirauxamen-dements, au travail dusol, aux rotations et auxengrais verts pour favori-ser l’aération du sol et ledéveloppementdelafaunedusol.
Sol calcaire très bien structuré
prOtégEr lEs sOls dE l’érOsiOn
2. des sols bien structurésDes sols bien structurés,qui « se tiennent », sontmoins sensibles à l’éro-sion. La structure d’unsol dépend de sa naturemais aussi de la manièredonton le travaille.Retenirque les micro-organismesprésentsdanslesolcontri-buentàsastabilité.
3. Un équilibre élevageet culturesLa présence de prairies est un gage deprotectiondessolsetdoncdel’eau.Veilleràlimiter leschargementsenbétailà l’hectarepour éviter les excédents en azote et enphosphore.Blondes d’Aquitaine, maïs et prairies
dEs pratiqUEs prévEntivEs
4. des sols couverts en hiverIntroduire des cultures d’hiver ou des engraisverts dans les rotations, permet de fixer lesrésidusdefertilisationdelacultureprécédenteetdeprotégerlesol.Association avoine-féverole chez un éleveur laitier
AvoineFéverole
PrairieAv
oine
Féve
role
Prairie
Prair
ie
Prai
rie
Exemple de rotation en élevage
5. des vergers et des vignes enherbésL’enherbement protége le sol et limitele lessivage des produitsde traitement.Tenircomptedelavigueurdelacultureetdescaractéristiquesdelaparcelle.Vignes enherbées et verger avec couvert trèfle
6. des haies, arbres et bosquets Arbres et arbustes freinent le ruis-sellement et leurs racines ouvrentdes passages pour l’eau vers lesous-sol.Leurefficacitéestoptimaleen travers de la pente. Compléterpardesfossésenamont.Champ de soja
7. Un travail du sol perpendiculaire à la penteTravailler perpendiculairement à la pente est un moyen dediminuer la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellementet de limiter l’érosion. Prévoir par exemple, des cultures enterrasses.Ceconseilnes’appliquepasencasdefortedéclivité.Vignes en Irouleguy
8. des rives végétaliséesPrairies, bandes enherbées, arbres et arbustesbloquent les particules d’érosion, pesticidesetrésidusdefertilisationavantqu’ilsn’atteignentlescoursd’eau.Lavégétationprotègelesbergeslorsdescrues.Limiterlepiétinementdestroupeauxsurlesberges.Troupeau de limousines en fond de vallée
la prOtEctiOn dE l’EaU sE lit dans lE paYsagE
Tas de compost
déshErbEr sans déshErbantLes désherbants sont les polluants les plus présents dans les eaux de surface comme dans les eaux souterraines. Certains produits sont encore présents plusieurs années après avoir été interdits…
dEs pratiqUEs prévEntivEs
1. éviter le réensemencementFaucherlesabordsavantlamaturitédesgrainespermetdelimiterleurnombredanslesol.
2. Occuper le solDansunsoloccupé,lesadventicesontdumalà se développer. Les engrais verts semés eninterculturecontribuentàallégerletravaildedésherbage.
Engrais vert sous abri froid
3. pratiquer la rotation des culturesLa succession de cultures différentes empêchel’installation de conditions spécifiques favorablesàlagerminationd’adventices:
alternerlesculturesd’été,d’hiver,etdeprintempsalternerculturesbinéesetnonbinées,alternerirrigationetnonirrigation,alternerlestypesderacines,introduiredesculturesnettoyantes(ex:luzerne).
Cultures en production légumière plein champ
4. composterUne bonne montée en température lors ducompostage,permetdedétruire unepartiedesgrainesd’adventicesprésentesdanslecompost.
5. travailler le sol, faux-semisTravailler le sol à l’interculture permet d’extrairelesvivacesetprovoquelagerminationd’adventices.Détruireensuitelesplantulesavantlamiseenculture(fauxsemis).
Maïs
Féve
role
Orgede
printemps
Engraisvert
Exemple de rotation
6. solarisation ou désherbage vapeurLachaleurdétruitunepartiedesgrainesensurfaceavantsemisouplantation.
Matériel de désherbage vapeur
MaîtrisE dE l’EnhErbEMEnt dans la cUltUrE
Plantation de piments
3. désherbage thermiqueLesplantulessontdétruitesparéclatementdescellules.
Désherbage thermique sur le rang en viticulture
2. désherbage mécaniqueÀ noter : Il est souvent nécessaire de combiner l’utilisation de deux ou trois outils pour obtenir de bons résultats. Quelques uns de ces outils :
la herse étrille
L’arrachage des adventicesse faitpardesdentssouplesqui griffent le sol. La herseétrille permet un travail surle rang, avant l’émergence,etdès lorsque lacultureestsuffisammentdéveloppée.
la bineuse
Lessocstranchentlesracinesdesadventices.Lebinageestefficace sur l’inter rang etaèrelesol.
la sarcleuse étoile
Les disques en étoiles arra-chent et recouvrent les ad-venticesetbrassentlesol.Cetoutilestefficacemêmesurdesadventicesâgés.
la houe rotative
Lesdentsenformedecuillers,en tournant àgrandevitesse,déracinent les adventices (austadefilblancessentiellement).Letravailesttrèsrapide.
1. paillage ou mulchingLaprivationdelumièreempêcheledéve-loppementdesadventices.
il n’Est pas UtilE dE visErlE « ZérO advEnticE »,
il sUFFit dE lEs MaintEnirEn dEssOUs dE lEUr sEUil
dE nUisibilité.
FErtilisEr À l’écOnOMiELorsque les apports en minéraux dépassent les besoins des plantes et la capacité du sol à les retenir, les surplus d’azote (nitrates) et de phosphore sont entraînés vers les cours d’eau. Ceci peut provoquer des phénomènes d’eutrophisation, favoriser un développement d’algues menaçant les équilibres des milieux aquatiques.
évitEr lE gaspillagE
1. connaître son solObserver les niveauxdetassement,levolumeracinaire,ladégradationdesmatièresorganiques.Compléterd’uneanalysedesolpourmesurer lesqualités des particulesminérales, le fonction-nement organique etla richesse géologique(naturelle).
2. répondre au plus près aux besoins des plantesPour permettre un cycle correct et efficacede l’azote et sa libération au moment opportunpourlaplante:
avoirunebonneporositédusol, tenircompteduprécédentcultural, fractionnerlesapportsjusteavantlesbesoinsdelaplante,
tenircomptedelaminéralisationdelamatièreorganiquedusolencoursdeculture.
On peut agir sur la minéralisation de la matièreorganique en favorisant l’activité biologique dusol:engraisvert,compostjeune,travaildusoletarrosage.
3. cultiver des légumineusesInsérer des légumineuses dans les rotationspermet de limiter les apports d’azote sur laparcelle. Les légumineuses présentent l’avantaged’utiliser directement l’azote de l’air et d’enrestituerunepartieàlaculturesuivante.
Exemple de rotation
Luzerne
Blé
Luze
rne
Féverole
Triti
cale
Tour
neso
l
Luzerne
BléExamen du profil cultural
4. cultiver des engrais vertsSemer un engrais vert après la récolte permetde fixer les élémentsnutritifsprésentsdans lesol. Son incorporationen surfacecontribueraàrelancerl’activitémicrobienneet laminéralisa-tiondel’azotepourlaculturesuivante.Engrais vert après maïs
5. lutter contre l’érosionAvoirdessolscouvertsetlimiterleruissellementpermetd’éviterdeperdrelesparticuleslesplusrichesdusolparlesphénomènesd’érosion.Une vigne enherbée
valOrisEr lEs rEssOUrcEs dE la FErMEA la fois engrais et amendements, les fumiers et les composts ont des effets bénéfiques sur les propriétés biologiques, physiques et chimiques des sols.
1. Utiliser les effluents d’élevage et les déchets végétauxPour exploiter au mieuxleurvaleurfertilisante,ilestconseillédelesfaireanalyseretderapprocherlesrésultatsdescaractéristiquesdessolsetdesbesoinsdes cultures.Raisonner les durées decompostage et les datesd’épandage.
2. réduire au maximum les pertes en éléments nutritifsPourlimiterlespertesd’azoteparvolatilisationoulessivageilestrecommandéde:
couvrirlestasdecompost,récupérerlesjusd’égouttage,enfouirrapidementensurfacelesengrais
ammoniacaux,lesépandredepréférencesurcultureenplace
oucultureintermédiaire.
bilan Minéral EXcédEntairE En aZOtE OU En phOsphOrE
= risqUE dE pErtEs
dans l’EnvirOnnEMEnt
Prélèvement sur un tas de compost
Compost maraîcher
diMinUEr lEs traitEMEnts phYtOsanitairEs
Les poisons utilisés pour protéger les plantations (insecticides, fongicides, herbicides…) représentent un risque pour l’environ-nement. Par exemple, les insecticides ont un impact certain sur la faune pollinisatrice. Leur action peut être directe ou indirecte par contamination de la nourriture des insectes mellifères (pollen et nectar).
dEs pratiqUEs prévEntivEs1. le choixdes variétésPournepasêtrepénalisésdèsledépartparlechoixde variétés fragiles oufragiliséesprivilégier:
desculturesadaptées ausoletauclimat.
desvariétésrésistantesUnesolutionretenueparcertains:sélectionnersespropressemences.
2. de bonnes conditions de culturePour limiter les risquesd’attaques de ravageursoudemaladies:soignerlapréparationdusol,etbienchoisirladateetladensitédusemis.
3. des rotationsPour limiter la transmission demaladies d’une culture auxsuivantes et freiner le dévelop-pement de ravageurs, éviterde faire se succéder sur une
parcelle des cultures de mêmefamille.
Exemple de rotation en maraîchage sous abri froid
Concombre
Tom
ate
Epinard
Haricot
Mâche
Caro
tte
Engraisvert
4. Une bonne gestion de lafertilisation et de l’arrosagePouréviterdefragiliserlaplantepardesexcèsd’engraisoud’humidité,adapterlafertilisationainsiquel’arrosageauxbesoinsdelaplante.
5. le mélange de variétés ou d’espècesLes cultures en mélange permettent de limiterlesrisquesàunepartiedelarécolteetfreinentlescontaminationséventuelles.Exemples : semis de différentes variétés de bléen mélange, culture d’association céréales etprotéagineux.Association céréales-protéagineux
6. les filets de protectionUtiliserdesbarrièresphysiquespour protéger les plantes decertainsravageurs.
Installation d’arrosage sous abri
dEs aUXiliairEs : lEs prédatEUrs natUrElsLes auxiliaires sont des vertébrés (oiseaux, batraciens, reptiles, petits mammifères insectivores), des invertébrés (insectes, arachnides, nématodes) ou des microorganismes pathogènes (champignons, virus, bactéries…).
Araignée prédatant une ciccadelle écumeuse
« La gestion des questions phytosanitaires est à ré-envisager plutôt sous l’angle de la santé des systèmes de culture que du point de vue de la lutte contre les ennemis des cultures. »INRA-CEMAGREFDéc.2005
1. leur fournir des abrisLesauxiliairesdoiventpouvoirseproté-ger, se réfugier en hiver, se développeret se nourrir lors des différentes phasesdeleurcycledevie.D’oùl’importancedeveilleràlaprésencedehaies,broussaillesoubandesfleuries.
Prévoirunebandeherbeusepourfaci-literlepassaged’unmilieuàunautre.
Mettre en place des corridors decirculation.
Bande fleurie chez un maraîcher
2. éviter l’utilisation des insecticides et des anti-limacesLa non utilisation de pesticides permet de préserver lesauxiliaires.Deplus,laprésencedespremiersravageursestnécessairepourattirerleursprédateurssurlaculture.Surveiller les attaques en différant les interventions defaçonàlaissersedévelopperlesauxiliairesjusqu’àcequ’unéquilibresemetteenplace.
Larve de coccinelleLa coccinelle est prédatrice au stade adulte com-me au stade larvaire (la larve est plus vorace). À son repas : pucerons, cochenilles et acariens.
3. éviter les labours profondsLelabourrisquededétruireleslarvesetadultesdecertainsauxiliaires.
Le carabe
L’activité des adultes et des larves s’exerce prin-cipalement au niveau du sol. Ils s’attaquent aux aleurodes, acariens, psylles, chenilles et limaces.
Le chrysopeLa larve armée de puissantes mandibules dévore oeufs, larves et adultes de différents insectes.
Le syrpheL’adulte est une mouche rayée de jaune et noir d’environ 1 cm, très rapide et pratiquant le vol stationnaire au dessus des fleurs. La larve est une grande prédatrice de pucerons.
4. limiter la taille des parcellesDestaillesdeparcelleslimitéespermettentl’accèsdesauxiliairesàl’ensembledelaculture.Observerlesrayonsd’actiondesauxiliairessurcesparcelles.
5. importer des auxiliairesDes auxiliaires importés peuvent venir compléterl’actiondesauxiliairesnaturelsprésentssurlapar-celle.Exemples:
Le trichogramme contre la pyrale du maïs.Le trichogrammeestune«micro-guêpe»quiparasitelesœufsdelapyrale.
La bactérie Bacillus Thuringiensis (BT) quis’attaqueàcertaineslarvesd’insectes.
Prendreencompteleseffetsnégatifsquecesagentssontsusceptiblesd’avoirsurl’écosystèmelocal.
dEs pratiqUEs qUi EXigEnt cUriOsité
Et capacité d’ObsErvatiOn
pour aller plus loin…des fermes de démonstrationen agriculture biologique
Tous les agriculteurs intéressés peuvent s’adresser à nos associations pour rencontrer des producteurs bio.
Un réseau de « Fermes de démonstration en agriculture biologique » a été mis en place en Aquitaine pour faciliter les rencontres et les échanges.Ces fermes sont sélectionnées sur leur technicité et de façon à couvrirl’éventail des productions de la région.
Les visites peuvent être individuelles ou de groupe. Elles sont gratuitesmais limitées en nombre pour le visiteur et l’agriculteur qui reçoit. Aussi nous vous incitons à bien préparer votre visite, vos questions.
dordogneAGROBIOPéRIGORD20rueduVélodrome24016Perigueuxcedex
[email protected] 53 35 88 18
pyrénées atlantiquesBLE32,ruedelaBidouze64120SaintPalais
[email protected] 59 65 66 99
girondeCIVAMBIODEGIRONDECentreEmeraude1-Cedex3061/69rueCamillePelletan33150Cenon
[email protected] 66 43 98 54
landesCIVAMBIODESLANDESBP140180Heugas
[email protected] 58 98 71 92
lot et garonneCIVAMAGROBIODULOTETGARONNEMaisoncitoyenne46,ruedelaConvention47300VilleneuvesurLot
[email protected] 53 41 75 03
nos contacts dans les départements :
MeMbre du réseau FNab
BIOD’AqUITAINE6rueChâteauTrompette33000Bordeaux
05 56 81 37 70
Réalisation:BIOD’AqUITAINE
MeMbre du réseau FNab Gra
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