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APESS APESS 1 Ce programme est mis en oeuvre par le Gret. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas necéssairement celles de la commission européenne APESS Spécial Thiès Une APESS* Refondée pour un Elévage Alternatif *Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane Juin 2013

Une APESS* Refondée pour un Elévage Alternatif€¦ · capitale économique du Burkina Faso) personne ne pouvait prédire qu’elle connaitrait un tel rayonnement deux décennies

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APESSAPESS

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Ce programme est mis enoeuvre par le Gret.Les opinions exprimées danscette publication ne reflètentpas necéssairement celles dela commission européenne

APESS Spécial Thi ès

Une APESS* Refondée pour

un Elévage Alternatif*Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane

Juin 2013

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E dito• L’histoire singulière d’uneAssociation tout aussisingulière!

AG• ThièsAG/de la refondation

LES DÉLÉGATIONSDORISous la conduite des Amirous

THIÈSUne ambiance toutede Poulakou

GAROUASous le signe durajeunissement

NOUVEL EXÉCUTIFAliou, «For four years more»

DOSLe DOS à l’épreuve du terrain

FOCUSAPESS n’est pas ungestionnaire de projets

GROS PLANLes Blagues de Hindatou Henk

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L’histoire singulièred’une Association

tout aussi singulière !Quand à la fin des années 1980, l’APESS(Association pour la Promotion del’Elevage au Sahel et en Savane) pousseses premiers vagissements au bord dufleuve Houet à Bobo Dioulasso, (lacapitale économique du Burkina Faso)personne ne pouvait prédire qu’elleconnaitrait un tel rayonnement deuxdécennies après. Il faut dire que lesinitiateurs avaient vu juste. L’Elevagen’est pas une activité humainedésincarnée. C’est la rencontreharmonieuse entre l’homme et l’animal,dans une relation plus complexe quecelle schématique des technicienstraditionnels de l’élevage. Il a fallu du temps pour que cette visionimprègne les politiques publiques enmatière d’élevage. La bataille n’est pas totalement gagnée.Des victoires certaines ont été cependantremportées. Et c’est fort de ces acquisindéniables, qui imposent aujourd’huile label APESS, en matière demaîtrise de l’alimentationdu cheptel dont lesymbole est le hangar àfoin APESS, quel’association estdevenue un partenairerecherché, écouté desgouvernements et desorganisations sousrégionales. Mais l’APESS c’est mieuxque ça. Les enseignementssur la coupe et la bonneconservation du foin sont un tremplinpour construire toute une philosophie devie avec l’animal. On a alors associé autout début de l’aventure deux binômes«Luwaal et alluwaal». Luwaal, letroupeau (symbolisé par la corne qui estle moyen par lequel le troupeau semesure et se compte. Les fulbè évaluentle troupeau en nombre de cornes. Lapaire de cornes faisant un) et alluwaal,l’ardoise du talibè ou de l’élève de l’écolecoranique, symbolisant la connaissanceet le savoir. Il s’agissait donc d’unemaîtrise de l’élevage par le savoir ou laconnaissance. Il fallait dans un premiertemps réhabiliter le savoir endogène et

parfois multiséculaire de lacommunauté des éleveurs et sur cesoubassement, qui les réhabilitait,apposer et adapter le meilleur de ce queles autres ont produit. Puis il a fallupasser à une étape plus structurelledans la maîtrise du financement del’élevage. L’APESS a alors entrepris uneréflexion sur le moyen de doter leséleveurs d’une banque plus adaptée aufinancement de leurs activités. Cetteréflexion se mène toujours. Ensuite, il a été nécessaire à partir de2010, de repenser l’élevage dans leprolongement du projet d’une activitéincarnée et habitée par les intéresséseux-mêmes. C’est le début de la réflexionsur l’orientation stratégique qu’il fallaitdonner à l’élevage. L’Assemblée généralede Thiès, la 22e du genre, marquait untournant. Symboliquement d’abord avecl’institutionnalisation des Assembléesgénérales tournantes. Une façon sans

doute de permettre que lesmembres se reconnaissent et

s’approprient encore plusleur association. Thiès, c’est aussi, et c’estsans aucun doute lachose la plusimportante, le tournantde l’implémentation

d’une nouvelle vision,celle des éleveurs de

l’APESS. Elle est contenue dans le

document d’orientation stratégique(DOS). Le magazine que vous avez entrevos mains revient sur ce momentimportant de la vie de l’APESS. Thiès,c’est enfin des débats et des éclats sur lecontenu structurel et institutionnelimposé par la nouvelle vision. La force del’APESS, ce sont les débats et le choc desidées caractéristiques d’une organisationdémocratique. Thiès l’a illustré, commeil a montré aussi que les éleveurs avaientla sagesse nécessaire pour se retrouverautour de l’essentiel. Je vous souhaite une bonne lecture t

Aliou IbrahimaSecrétaire Général de L’APESS

EEddiittoo SOMMAIRE

L’Elevage n’est pas une activité

humaine désincarnée. C’est la rencontreharmonieuse entre

l’homme et l’animal

Directeur de Publication : Dr Aliou Ibrahima

Conception :Newton Ahmed Barry

Révision : Angèles Bassolé

Maquette & Mise en Page :Dendiagué L. Henri

Impression : Graphi ImprimApess Siège Social Burkina Faso : 04 BP 590 Ouagadougou 04

Tél. : (+226) 50 34 66 36 • E-mail : [email protected] web : www.apessafrique.org

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APESS Spécial Thiès4

AG

Avec Thiès, les assemblées généralestournantes se sont instituées. C’était uneidée de Niamey 2011, et désormais c’est àtour de rôle que les CRIPA (CentreRégional de Coordination Inter-pays)vont accueillir les assemblées générales.

Les sénégalais, à travers les leaders nationauxde l’APESS, dont le vice président OusmaneModi Ba, se sont réjouis d’accueillir leursfrères de l’Afrique de l’ouest et de l’AfriqueCentrale. L’ouverture a été un temps fort pourl’exprimer de façon spécifique et selon le « finatawa» des pulaar du CRIPA de Thiès. Qu’est-ce qui va changer à partir de Thiès ?Au niveau institutionnel, une reforme a faitgrincer les dents, il s’agit du retour à « la non-élection des coordonateurs ». Jusqu’en 2009,ils étaient recrutés et non élus. L’expérienceet les dysfonctionnements constatés ontconduit les instances de l’APESS à proposerde réintroduire dans les statuts, lerecrutement des coordonateurs. C’est uneproposition qui a rencontré l’assentimentd’une majorité des délégués, mais il a fallutout de même batailler pour l’instituer. Ungroupe de délégués du Sénégal, sousl’instigation du coordinateur du CRIPA, avaitrésolument opté de mener bataille pour lemaintien de l’élection des coordinateurs, aumême titre que les membres du Conseild’administration. Mais ce n’était pas la seulerevendication du groupe. Le groupe contestait aussi la réorganisationinstitutionnelle qui créait les Cellulesnationales de coordination (CNC) au niveaude chaque pays. Alors qu’au niveau des deuxautres CRIPA, les délégations sont arrivées,conduites par les présidents des CNC, àThiès, c’est sous la bannière d’une ONG,dénommée «APESS Sénégal» que les déléguéssont arrivés à l’assemblée générale. Cettestructure dont la nature n’a pu êtreclairement établie, ne faisait pas l’unanimitédes délégués du CRIPA, dont le deuxième viceprésident de l’APESS, Ousmane Modi Ba. Lespréparatifs de l’assemblée générale vont sefaire dans une ambiance pesante exacerbéepar des menaces de scission, si d’aventure lesvisées sus décrites étaient contrariées.

Toute la sagesse du Pulaaku !Le 3 juin, les artifices de la fête sont là. Lacérémonie d’ouverture est rondement menéepar le comité d’organisation. La ministre de

l’Elevage, Madame MBengue NDiaye qui s’estinvestie très tôt pour la réussite des assises,illumine de son engagement et de soncharisme la cérémonie d’ouverture. Sondiscours prononcé à l’occasion exprime toutel’ambition du gouvernement du présidentMacky Sall de faire de l’Elevage une prioritédans la politique en direction du monde rural.Un environnement que Madame MBengueNdiaye connait du bout des doigts et dont elleparle avec autorité et passion. C’est avec cette parfaite connaissance dumonde du développement qu’elle analyse laméthode «APESS» qui, souligne-t-elle a«contribué fortement par ses propositions surla sécurité alimentaire du cheptel, surl’aménagement des terroirs et des zonesd’élevage par les éleveurs eux-mêmes, sur lasélection de bons géniteurs et de femelleslaitières, sur l’alphabétisation, la formation,la valorisation des connaissancestraditionnelles en élevage et l’organisation deséleveurs, ainsi que par ses conseils et saproximité avec les communautés d’éleveurs,à l’adaptation de l’élevage au nouveaucontexte socioéconomique».Mais aussitôt les lampions de la cérémonieofficielle éteints que les contrariétés réémergent. Amirou Baraboulé, le premier viceprésident de l’APESS fait montre à l’occasion,d’un extraordinaire sens de conduite deshommes. Après coup, confiera-t-il « comme chef, je ne

sais pas cultiver. Je ne sais pas non plusgarder le troupeau. Mais j’ai appris àconnaître les hommes ». Sa connaissance deshommes et son tact ont permis dedésamorcer, cette autre crise de l’APESS quiaurait pu conduire à l’implosion. Il faut au passage sans aucun doute, saluerla patience du vice président Ousmane ModiBa et le sens très élevé de responsabilité denos frères du Sénégal, dont l’actuel présidentdu CNC/ Sénégal, qui ont très vite comprisoù se trouvait l’intérêt des éleveurs. Après une bonne palabre du suudu baba,dans l’enceinte du Centre national pour lesport (CNSP), les violons de la fraternité ontété accordés. L’AG pouvait se poursuivre; comme c’est latradition en ces occasions, une bonne séancepour dérider a été organisée. Les blagueurs,il y en avait. On ne sait pas qui de HindatouHenk (Burkina Faso) ou de Modibo Iya(Cameroun), aurait dû remporter la palme dugrand blagueur.

Aliou a mangé du cheval,La reprise a requinqué tout le monde et

particulièrement un Aliou Ibrahima qui étaitcomme transfiguré et qui a fait, à l’occasion,une prestation espoustouflante. Bonne présentation du DOS sous lasupervision du bureau de séance composé deAmirou Baraboulé, président de séance,Ousmane Modi Ba et de Youssoufa Yahaya.t

ThièsAG/de la refondation

L’enthousiasme à l’arrivée de la Ministre MBengue Ndiaye

Jeannot/A

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Motion pour lesfemmes éleveurs

L’expérimentation du bilansimplifié dans quelquesexploitations, dans les troisrégions de l’APESS apermis de constater le rôleimportant des femmescomme productrices,éducatrices etconciliatrices. L’assembléegénérale a salué ce rôle etexhorté les premiersresponsables de l’APESS àleur faire une place plusgrande dans l’association.

APESSInternationale

Thiès a réaffirmé lecaractère unitaire del’association internationaledes éleveurs et rappeléqu’il ne peut exister qu’uneassociation qui puisse seréclamer du nom d’APESS:«APESS INTERNATIONAL»

Recommandation:

La 22e Assemblée généralea recommandé que dansles pays où cela n’a pasencore été fait, soientconclus des accords decoopération avec les Etatsoù l’association a desmembres et développe desactivités.

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Le présidium composé uniquement deresponsables d’éleveurs qui gèrent les débats.A Thiès les éleveurs ont définitivement pris lepouvoir. Amirou Baraboulé, le président des assises,qui refuse ou coupe la parole au secrétairegénéral, ce n’est pas seulement anecdotique,c’est un vrai tournant dans la vie del’association. Le processus d’habilitation deséleveurs qui était le projet principal de l’APESSarrive véritablement à maturation. Thiès a pris des décisions importantes quivont installer durablement cetteappropriation. La première décision, c’est laconfirmation d’organisation internationaled’éleveurs, dirigée par les éleveurs, de l’APESS.Cette option avait été prise dès 2011, àl’assemblée générale de Niamey. Elle estdevenue effective à Thiès. Il y a eu ensuite l’option stratégique depromouvoir un Elevage familial moderne devie. Une nouvelle vision de l’élevage validée parle Document d’Orientation Stratégique (DOS).Un document de référence définitivementadopté à Thiès qui fixe les orientations que leséleveurs de l’APESS entendent désormaisimprimer à leur pratique quotidienne. Ladémarche des bilans simplifiés à été retenue

comme méthode de diagnostic des E.F etpouvant aider à orienter leur transformationet à améliorer la qualité des rapports entrehommes, femmes et enfants pour une pleineréussite des projets familiaux. L’Assemblée générale de Thiès a renouvelé lesorganes dirigeants de l’APESS, conformémentaux nouveaux statuts pour mettre en œuvreles nouvelles orientations contenues dans leDOS. A cette occasion, l’Assemblée générale aréaffirmé toute la confiance qu’elle met dansses dirigeants. L’ancien exécutif a étéreconduit dans sa totalité. De nouvelles dispositions ont été prises pourdonner toute sa place aux femmes dans la viede l’association. Trois postes de femmes, Es qualité ont étécrées au conseil d’administration. Unedisposition qui permet au niveau de chaqueCRIPA de choisir une femme pour siéger auConseil d’administration. Le nouvel exécutif areçu le mandat de continuer à porter la paroledes éleveurs à tous les niveaux pour défendreleurs intérêts et permettre la promotion del’élevage au service de toute la société. En définitive, Thiès a produit de bons résultatsen permettant d’éclairer encore plus leséleveurs sur leur association.t

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La démocratie ne fait pasque des heureux !

La prise de pouvoirdes éleveurs

Jeannot/A

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Il y a quelque chose de frappant dans lesassemblées générales de l’APESS c’est ladiversité des parlers en fulfulde. Auxpremières éditions on avait même assistéà des situations quelques peu cocasses.Certains mots, prononcés exactement dela même façon avaient des significationstotalement différentes et même opposées.Par exemple le mot «batu», à laphonétique identique disait deux chosesdifférentes au Cameroun et au BurkinaFaso. Quand les burkinabè disent « batu»,c’est pour dire « causerie ou palabre».Pour les peulhs du Cameroun « batu » estun mot grossier. Les premièresassemblées générales ont donc donnélieu à des scènes hilarantes. Les camerounais qui venaient pour lapremière fois en Afrique de l’ouest,manquaient de s’étrangler quand lesintervenants burkinabè, crédules,conjuguaient ce mot à tous les temps. Pendant les pauses, les délégations seretrouvaient pour des apartésdésopilants. Puis certains ont osé desquestions et on s’est rendu compte duquiproquo. Depuis, quand les burkinabèparlent, ils font attention à chercher unsynonyme de « batu » ou quand ils ontprononcé le mot par mégarde, s’enexcusent auprès des frères camerounais.Ces derniers de toute façon ont comprisque ce mot est polysémique et leprononcer en public, ne les choquentplus. Il en est de même du mot « kugal »,travail, (huwa verbe travailler) en peulhde l’Afrique central. Quand il estconjugué à la première personne dusingulier « mi huwa », il horripile lespeulhs de l’Afrique de l’ouest (du Sénégalau Burkina). Parce qu’il désigne unbesoin naturel, que chez les peulh ontient pour indicible. Pourtant chaquejour, un homme normalement constituédoit aller forcément au « petit coin ». Dans la culture des peulhs, ce besoinnaturel que nous avons en commun avec

les animaux, est un sujet tabou. Quandils sont obligés d’en parler, c’est toujoursen parabole. Mais de toute façon, jamaisfrontalement et surtout pas en public.Alors quand les frères du Cameroun, duTchad, du Nigeria et de la Centrafriquedans une salle bondée de beau monde semettent à « huwa », les gens explosent. Çan’a pas manqué à Thiès. Le Sénégal abritait pour la première foisune assemblée générale de l’APESS et legrand public constitué pour l’essentieldes peulhs qui n’avaient jamais entenduparler leurs frères de l’Afrique Centralen’ont pas cru leurs oreilles. Ceux qui somnolaient au prononcé de

APESS Spécial Thiès6

AG

L’Assemblée générale de l’APESS estun grand moment qu’il faut vivre. Ungrand rendez vous de connaissance,d’osmose culturel du grand peupledes éleveurs d’une dizaine de paysde l’Afrique de l’ouest et du centre.

Un rendez-vous toujours fécond dedécisions et d’orientations qui ontprogressivement installé l’APESScomme une Association des éleveursqui fait autorité en matièred’élevage.

Grand moment de mobilisationet de prise de décisions

Contexte de l’élevage et préoccupations à l’aune desbilans simplifiésLes bilans simplifiés qui ont été conduits dans 130 E.F de l’espace d’intervention de l’APESSpermettent d’illustrer les quatre axes tracés par le DOS. Les bilans simplifiés ont apporté six (06) éclairages :

1. L’importance principale continue d’être accordée à l’élevage des bovins. Il y a cependantdes évolutions :• la conduite de l’élevage n’est plus la même. La transhumance demeure, mais leséleveurs se soucient des questions d’alimentation du bétail et de la sélection desanimaux pour des besoins de performance. Dans un contexte de rétrécissement desespaces pastoraux le problème de main d’œuvre se pose de plus en plus.• Les éleveurs se préoccupent aussi, assez nettement de la maîtrise de lacommercialisation des animaux, la principale source de revenu des familles.• Ils diversifient aussi l’élevage, notamment avec les petits ruminants et la volaille pours’adapter au marché. Enfin, les éleveurs continuent à valoriser le lait qui reste le meilleurproduit de l’élevage des ruminants.

2. La majorité des exploitations familiales sont passées à l’AGROPASTORALISME, pourl’auto subsistance et pour protéger le troupeau. La disponibilité des céréales évite de vendreles animaux pour acheter de la nourriture. Cette évolution a fait naitre le souci de sécuritéfoncière et le besoin de maitriser les techniques culturales.

3. Les nouvelles technologies entrent dans le quotidien des éleveurs. Des portables pourtéléphoner, des panneaux solaires pour s’éclairer et recharger les batteries des portables,des engins pour se déplacer, avec consommation de carburants et de machines agricoles

Instant solennel de la cérémonieofficielle d’ouverture de la 22eAssemblée Générale à Thiès

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«huwa» se sont redressés et ont écarquillédes yeux. Au deuxième prononcé, ils sesont regardés et ont murmuré, puis autroisième ont explosé. Ces différencessémantiques avaient un momentprovoqué des complexes obligeantnombre de participants à intervenir enfrançais. Avec le temps cette polysémieest considérée comme une richesse.Même si on fait attention toujours àcertaines expressions équivoques, lescontacts ont permis de convenir, pourl’essentiel, des expressions qui disent lamême chose à tous.

Le DOS est maintenant adopté

L’Assemblée général de Thiès (3 au 8 juin2013) a validé la nouvelle vision,renouvelé les instances et refondél’APESS.

La nouvelle vision de l’élevage estdésormais en marche. Elle doit permettrede construire un Elevage familialmoderne de vie, pour une société de bien-être. Cette vision est construite sur deuxidées forces :

- Première idée : promouvoir un modèlealternatif d’élevage pour contrer leprocessus de marginalisation en coursdes éleveurs liés à la tradition. Ce modèlealternatif que suggère et recommande leDOS est un élevage qui se transforme etinnove tout en étant respectueux de lanature tout comme l’était l’élevagetraditionnel.

- Deuxième idée: l’impulsion etl’appropriation de ce modèle est le fait deséleveurs eux-mêmes, agissant au seind’une organisation authentiqued’éleveurs, l’APESS qui œuvre à leurformation et au renforcement continuelde leurs capacités. Les éleveurs sont ainsià même de prendre leurs responsabilités. De ce fait, les exploitations familialesreviennent au centre, au cœur même dela démarche et de l’approche de l’APESS.Et c’est sur elles qu’il faut mettre l’accentet concentrer les appuis, ceux quipeuvent l’aider à se transformer et àtransformer le système d’élevage.Cette nouvelle vision est portée par uneorganisation forte, authentique etlégitime, l’APESS. Elle impose auxmembres élus de tracer les orientationset de tenir le cap. t

AG

pour produire. Cette évolution a besoin d’êtremaitrisée, principalement au niveau des coûts.

4. Les familles sont guettées par un risqued’endettement au regard des nouveauxbesoins ; cartes de recharge pour le téléphoneportable, du carburant pour les machines, lesoutils et le changement d’habitudesalimentaires.

5. Les taux de couverture des besoins desfamilles restent très faibles. Les performances de leurs productions(élevage et agriculture) ne permettent pasdans une grande majorité des exploitationsde couvrir les besoins. Pour y faire face leséleveurs ont adopté de nouvelles stratégies,(petits commerces, maraboutage, émigrationsaisonnière dans les villes ou dans les paysvoisins).

6. L’insécurité foncière reste une grandepréoccupation pour de nombreuses famillesd’éleveurs. La question est de SAVOIR SI ELLES VONTPOUVOIR RESTER LA OU ELLES SONT ETCOMMENT, OU SI ELLES DEVRONT SEDEPLACER, mais alors vers où?

"UN MONDE DE L'ELEVAGEEN MUTATION"

➢ Les systèmes d'élevage ontchangé :- on est passé du "pastoralismepur" à "l'agropastoralisme",- la conduite du troupeau a évolué(on fait recours de plus en plus àdes bergers rémunérés)- Le centre de gravité del'élevage s'est déplacé vers leSud

➢ L'économie de l'élevage n'estplus la même :- le marché a pris uneimportance grandissante,- d'autres types d'éleveursentrent en concurrence avec leséleveurs issus de la tradition

➢Les modes de vie des éleveursse sont modifiés

Instant solennel de la cérémonieofficielle d’ouverture de la 22eAssemblée Générale à Thiès

Jeannot/A

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LES DÉLÉGATIONS

Avec deux Emirs, qui sont enmême temps des cousins àplaisanterie, la délégation duCRIPA de Dori est celle qui chahutele plus. Thiou et Baraboulé ne sefont pas de cadeaux entretenant dumême coup une ambiance joyeusedans le groupe.

Dori c’est aussi le CRIPA qui abrite lesiège du secrétariat général del’APESS. En importance il est ledeuxième après Garoua. Pendantlongtemps c’est lui qui accueillait etabritait les assemblées générales del’APESS, dans la ville symbole del’Association, Dori. Pour la premièrefois les membres du CRIPA ont fait unvoyage hors de leur zone pour assisterà une assemblée générale. Le cheminde Thiès a été long. « Au début çacausait beaucoup. Puis un momentc’était le silence », raconte un brintaquine, Mme Barry de Koro (régiondu Mali). La délégation est arrivée àThiès, le 1er juin.

Un CRIPA dynamiqueLa crise malienne a fait craindre pourle déploiement des actions dans larégion. Outre le septentrion malien, oùse trouvent les principales régionsAPESS du Mali ; Koro, Bankass,Sévaré, Mopti et Douantza, la zonesahélienne dans son ensemble, auBurkina et au Niger a subi dans unemoindre mesure le contre coup de lacrise. Mais les résultats du CRIPA, en termesde mise en œuvre des actions sur lapériode sont excellents. Lecoordonnateur Modibo Oumarou estconnu pour être un vrai bourreau dutravail. Il a su gagner la confiance desleaders par son impartialité. Le travaildans la région s’en ressent. Pour les bilans simplifiés, l’opération aconcerné 49 exploitations dans leCRIPA, reparties comme suit : 34 en zone sahélienne et 15 en zone desavane. t

CRIPA de Dori

Sous la conduite des AmirousThiou laboratoire de la fauche

Amirou Thiou qui se trouve être aussi, le présidentde la Cellule nationale de coordination (CNC) duBurkina Faso est engagé dans la promotion de lafauche et de la conservation du foin. Chaqueannée, à son initiative, une campagne de fauchede l’herbe, selon la méthode APESS est organisée.Elle permet d’initier les éleveurs à la pratique. Le ministère des Ressources animales du BurkinaFaso a été convaincu par cette initiative. Par ailleurs Amirou Thiou expérimente dans sazone, une technique de revalorisation despâturages par la réalisation des cordons pierreuxpour freiner l’érosion. Tout le long des diguettesainsi réalisées il est procédé à l’ensemencementde variétés d’herbes appétées pour les animaux.L’expérience est à ses débuts et il nourritbeaucoup d’espoir pour à la fois palier la pauvretédes parcours et contribuer à restaurer desespaces abimés par le surpâturage.

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Amirou BarabouléAmirou BarabouléAmirou ThiouAmirou Thiou

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LES DÉLÉGATIONS

Baraboulé

Le turbande la sagesseLe fulfulde n’a plus de secret pour lui. Dansla diversité des parlers, il est le seul dontles interventions sont comprises par unemajorité des participants. A Thiès c’était lacoqueluche des assises, pour la qualité deses interventions opportunément étayéesde proverbe. A l’occasion il a fait valoir sontalent de grand médiateur. Toujours unbon mot pour son interlocuteur. Il écoutebeaucoup et quand il parle aussi, il fautl’écouter. Heureusement il est agréable àentendre. Premier vice président, il est envérité celui qui administre l’APESS. Leprésident Buhari couve l’association de sarenommée plus que de sa présenceeffective. Baraboulé remplit admirablementla fonction. A Thiès, il a été d’un grand secours pourl’association quand les mésententes ontcommencé autour des statuts et de lanature de l’association. Il a eu un tactextraordinaire pour contrer certainesinitiatives qui auraient pu sonner le glas del’APESS. La sagesse avec laquelle il a géréla crise lui a fallu l’admiration de l’ensembledes délégués. Bien après que les choses sesoient décantées et devant l’avalanche descompliments, il dira tout penaud : « je n’aipas appris à cultiver ni à berger. Dès monenfance j’ai étudié les hommes. Parce quetrès tôt mon père m’a associé à la gestiondes affaires de l’émirat. J’ai appris àconnaitre les hommes et à faire avec eux ».Il rappelle le dicton bien connu chez lespeulh. Avec un bâton on peut conduire untroupeau de 100 têtes. Quand on estresponsable des hommes, il faut à chacunson bâton ».t

Les problèmes fonciers très sensibles,notamment dans les régions de savane auBurkina FasoLa taille des familles ; en zone sahélienne, auMali 60 membres une dizaine de ménages, auBurkina 12 membres comprenant entre 2 et3 ménages et au Niger 28 membres et entre 4et 5 ménages. En zone de savane, (seulementla situation du Burkina Faso documenté),environ 23 membres dans 3 ménages. La transhumance reste le mode d’élevagedominant ; au Burkina et au Niger c’est latranshumance transfrontalière.Au Mali (Mopti, Koro et Bankass) latranshumance est pratiquée de façonsystématique. Le recours aux bergers payésest pratiqué au Mali et au Niger. Au Burkina

c’est dans la zone de savane que l’on recourtau berger payé. L’embouche est de plus en plus pratiquée. Au Mali, la pratique concerne davantage (60%des cas ) les ovins. Au Burkina Faso elle estrelativement pratiquée plus en zonesahélienne (44%) que dans la zone de savane,seulement 13%. Au Niger c’est une pratiquecourante.Elle a été documentée particulièrement à Kolo. Au niveau des dépenses journalières desfamilles, elles sont plus élevées au Niger 707francs par jour et par personne. Le BurkinaFaso suit avec 456 f par jour et par personne.Le Mali est le pays où la dépense journalièreest plus faible, 410 f.cfa par jour et parpersonne.t

Les caractéristiques desexploitations familiales

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L’expression de la beautéet du raffinement de la femme APESS

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Le CRIPA enquelques chiffres

Nombre de régions : 24 (Niger 4, Burkina 10 et Mali 10). Le processus est celui de fairecoïncider les régions APESSavec les régions administrativesdes pays. Au Niger la conformation est déjàeffective. Au Mali et au Burkina il est encours.

Nombre de Zones : 224

Nombre de CNC : 03

LES DÉLÉGATIONS

La colonne desprésidents

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DIALLO DjibilirouDIALLO Djibilirou(Burkina Faso)(Burkina Faso)

ALTINE BoubacarALTINE Boubacar(Niger)(Niger)

BARRY/BARRYBARRY/BARRYFatoumataFatoumata(Mali)(Mali)

CISSE HamidouCISSE HamidouAlmamyAlmamy(Mali)(Mali)

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Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs

de l’Afrique de l’OuestRéseau des Organisations d’Eleveurs et Pasteurs de l’Afrique

Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane

Contact : Bureau de la Coopération Suisse au Mali

L’appui de la Direction du développement et de la coopération vise à augmenter et à diversifier la production et les sources de revenus, principalement pour les besoins locaux et les marchés régionaux.

En parallèle aux programmes qu’elle soutient dans les différents pays de la région, la Suisse offre son appui à la mise en œuvre d’une politique agricole en Afrique de l’Ouest (ECOWAP). Elle entend, par le biais de trois organisations faitières, contribuer à la modernisation des exploitations familiales et à une meilleure défense de leurs intérêts au niveau des politiques régionales et par pays.

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APESS Spécial Thiès 13

Thiès, la ville cheminote du Sénégalimmortalisée pour toujours par « LesBouts de bois de Dieu » de SembèneOusmane a vécu pendant une semaineau rythme de l’Assemblée générale del’APESS. Un grand moment de culturequi a drapé le CNPS, dans le vieux Thiès,des couleurs azuréennes des bellesfemmes halal pulaar, aux oreilleschargées d’or.

Les éleveurs du Sénégal se sont retrouvés àThiès pour réserver « une teranga » touteparticulière à la soixantaine de déléguésvenus des deux autres CRIPA de l’APESS.Le 3 juin, le jour de l’ouverture, les troupesculturelles ont fait l’étalage de leur savoirfaire. L’ambiance était tout simplementépoustouflante. Le CRIPA du Sénégal a voulu faire leschoses en grand pour que le rendez vousreste mémorable pour les frères venus duBurkina, du Niger, du Mali, du Tchad, duCameroun et du Nigeria. L’initiative a étéappréciée à sa juste valeur par les hôtes.

Aussitôt la cérémonie d’ouverture terminée,la ruée pour faire les pauses avec les bellesdu Sénégal a démarré. Une belle brochette d’artistes qui n’ont paseu, pour des raisons d’absence decoordination protocolaire, le tempssuffisant de se produire. Les frères venusdes autres pays ont été ainsi sevrés deprestations de qualité, dont les artistessénégalais ont le secret. Par la suite aussi les cafouillages dans laprogrammation des soirées culturelles, quisont une marque déposée des AG/APESS,n’ont pas permis de rattraper les ratés de lacérémonie officielle d’ouverture. Malgrétout, quand la sérénité est revenue àl’assemblée générale, les délégués ont puapprécier deux soirées de bonne factureassurées par quelques troupes peulhs duSénégal de concert avec l’artistecamerounais Baba Sadou.

La ministre vedette de l’ouvertureElle était bien dans son milieu, la ministre

de l’Elevage, Mme Mbengue Ndiaye. Son

arrivée a été un moment particulier de lacérémonie d’ouverture. Politique et habituéedes foules, elle était dans sonenvironnement. Elle a pris son temps pourserrer les mains avec un bonheur qui selisait sur son visage. Puis dans la salle, quand vint le moment deprendre la parole, elle a montré que lemonde rural n’avait pas de secret pour elleet qu’elle pouvait reconnaitre, dans la flopéedes associations qui essaiment dans lemonde rural l’ivraie et le bon grain : « parles échos des précédentes assembléesgénérales, nous avions su que l’APESSn’était pas une association ordinaire deséleveurs car vous avez déjà démontré à laface de l’Afrique que l’élevage chez nous, enAfrique du Sahel et des Savanes, peut avoirson identité tout en répondant aux besoinsessentiels de nos populations. (…) L’optionde pratiquer un élevage responsable et dequalité, qui respecte la vie de l’animal, del’éleveur, du consommateur mais aussil’environnement rend votre vision beaucoupplus contemporaine».t

CRIPA de Thiès

LES DÉLÉGATIONS

Une ambiance toute de Poulakou

Jeannot/A

PESS

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APESS Spécial Thiès14

Thiès regroupe le Sénégal, la Gambie, laGuinée Bissau, la Guinée Conakry, laMauritanie et une partie du Mali. Des paysd’élevage par excellence. Les performancesdu CRIPA sont encore en deçà despotentialités de la région. L’engagementest pourtant là.

Dans les régions de l’APESS, le CRIPA deThiès est encore quelque peu à la traine. Leschiffres consolidés indiquent qu’elle est latroisième en termes de performance. Pour lessix pays il y avait seulement 2671 membres.A titre de comparaison, le CRIPA de Dori avecseulement quatre pays comptabilise 7666membres, soit le triple de celui de Thiès. Lecoordonateur, Dr Mamadou Alassane Bah arenseigné de nouveaux chiffres, nettement àla hausse, qui attendent d’être consolidés.

Les données des bilans simplifiés Globalement les données essentielles de cesbilans permettent de considérer que le CRIPAdu Sénégal se retrouve avec les mêmescaractéristiques que les autres. Avec quelquesspécificités cependant qu’il faut signaler. Pour l’ensemble du CRIPA, les bilans ontconcerné 45 exploitations familiales, dont 18en zone de sahel et 27 en zone de savane. Lataille moyenne des familles est plus élevée ensahel qu’en savane. La différence entre lespays du CRIPA n’est pas significative. AuSénégal les familles sont plus grandes quedans les autres pays du CRIPA. En sahel, ( lesdonnées valent seulement pour le Sénégal),les familles comptent en moyenne 24membres et sont composées de 3 ménages.Dans la savane les familles sont grandes. AuSénégal 20 membres et 2 à 3 ménages. Dansles deux Guinées (Bissau et Conakry) la taillemoyenne est de 18 membres et 2 ménages. Une particularité du CRIPA et notamment auSénégal, la situation foncière est moinsconflictuelle. Elle est plus favorable auxéleveurs qui peuvent engager des processusde régularisation administrative. Le Hangar à foin APESS est pratiqué par lesexploitations familiales (46% des EF en sahel),mais dans une proportion moindre que leCRIPA de Dori par exemple. Par contre lescultures fourragères sont réalisées par plus dela moitié des exploitations familiales surl’ensemble des pays étudiés ( 53% (sahel) et26% (savane) pour le Sénégal. Pour les deuxGuinées les cultures fourragères sont réalisées

par seulement un quart des ménages étudiés(25% des EF).En ce qui concerne la pratique de l’élevagemême, la transhumance continue d’êtrepratiquée par la majorité des familles. AuSénégal, en Sahel 87% des EF y recourent.Mais en savane non. Dans les deux Guinées ;

LES DÉLÉGATIONS

Modi Bah« Quand jevise je neveux paslouper »

Le deuxième vice président de l’APESS nequitte pas son chapelet. Il est le pendant deAmirou. Le marabout de l’exécutif del’APESS, parle peu, mais parle juste. Avec son entregent, l’assemblée générale aeu l’écho qu’il fallait auprès dugouvernement sénégalais. Le vice présidentet la ministre de l’Elevage Mme MBengueNdiaye se connaissent bien. Cetteproximité a été bénéfique pour les assisesde Thiès. Quotidiennement, la ministre se tenaitinformée du déroulement des travaux parl’intermédiaire de Modi Bah. Tout au longdes travaux il a assisté Amirou Barabouléavec doigtée. Le duo constitue une chancepour APESS. Il a pesé de tout son poidspour apaiser la situation dans le CRIPA deThiès et permettre la mise en place desinstitutions prévues par le DOS et lesmodifications intervenues dans les textesfondamentaux de l’APESS. Alors que seshôtes s’inquiétaient de son apparentepassivité, il les a rassuré par cette phrase :« quand je vise, je ne veux pas louper ». Lemoins qu’on puisse dire, c’est qu’il a sumanœuvrer avec tact et finalement a puimposer ses vues sans trop de casses pourle CRIPA. Les élections internes, pour ladésignation du président de la CNC, pourle Sénégal a pu se faire et les assises ontpu se poursuivre jusqu’à leurs termes.t

Un CRIPA qui n’a pas encoreatteint sa vitesse de croisière

Sénégal Guinée(s)

SAHEL 9 mois 12 jours /

SAVANE 8 mois 14 jours

9 mois 16 jours

Sénégal Guinée(s)

Activités Complémentaires

89% des cas

83%

Sénégal Guinée B

et C

Trans -

humance

87% des

EF Sahel

Non en

savane

50% des

cas (petite

transh.)

Recours

à des

bergers

61% des

EF Sahel

46% en

savane

40 %

Guinée B.

100 % G.

Conakry

1 - Taux moyen de couverture des besoins sur 12 mois

2 - Recourt aux activités complémentaires

3 - La pratique de la transhumance

Les E.F de Thiès enquelques données

Résultats Bilans simplifiés 2013

Jean

not/A

PESS

BA Ousman ModiBA Ousman Modi

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APESS Spécial Thiès 15

la pratique est systématique en GuinéeConakry (100% des EF), alors qu’il est deseulement 40% en Guinée Bissau.L’embouche est faiblement pratiquée (27%des EF en sahel au Sénégal). Dans les deuxGuinées la pratique n’est pas signalée. Les bilans montrent aussi, que le mode de viedes éleveurs et leurs habitudes alimentairesont changé. L’économie de marché régit lequotidien et les besoins d’argent pour desdépenses incompressibles tenaillent lesfamilles. Les données montrent que la vie estplus chère en sahel qu’en savane. Dans leSahel, au Sénégal, la dépense journalière parpersonne est de 828 f cfa. En savane la vie estmoitié moins chère. Le besoin journalier parpersonne y est de 400 f. Dans les deux Guinées les besoins sont à peuprès du même ordre soit 527 f par personneet par jour. En moyenne dans le CRIPA, les productionsne couvrent pas les besoins des familles surl’année. En zone sahélienne la couverture estde 9 mois 12 jours et en Savane,paradoxalement un peu moins avecseulement 8 mois et 4 jours. C’est la situationdu Sénégal. Dans les deux Guinées (Bissau etConakry) le taux est de 9 mois et 16 jours. Pour joindre les deux bouts de l’année, lesfamilles recourent à plus de 80% à d’autresactivités génératrices de revenues.Les situations sont les suivantes ; au Sénégal89% des EF et dans les deux Guinées près83% des EF.

Il y a cependant des exceptions singulièresavec des exploitations familiales trèsperformantes. On a trouvé à Tambacoundaune exploitation qui couvre ses besoins pour21 mois et 10 jours.t

La sérénité retrouvée, les délégués duCRIPA de Thiès posent pour la posterité

LES DÉLÉGATIONS

La colonne desprésidents

Jeannot/A

PESS

Jeannot/A

PESS

Jean

not/A

PESS

Jeannot/A

PESS

Jeannot/A

PESS

KA Sadio GankalKA Sadio Gankal(Sénégal)(Sénégal)

BURAY DemBURAY Dem(Gambie)(Gambie)

BALDE Mamoudou (Guinée Bissau)BALDE Mamoudou (Guinée Bissau)

BA MoussaBA MoussaDemba AssetteDemba Assette(Sénégal)(Sénégal)

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APESS Spécial Thiès16

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APESS Spécial Thiès 17

On n’a pas vu la barbe blanche de AlhadjiYaya Saïdou Yoko pas plus que le foulardde Hadja Habiba de Guider à cette 22eédition de l’assemblée générale de APESS.La délégation sous la conduite duméticuleux Youssoufa Yaya, semble faireplace progressivement à de jeunes pousses.

Certains délégués découvraient cette rencontreau sommet de leur association, en mêmetemps qu’ils découvraient un pays de l’Afriquede l’ouest. A cause des problèmes au Nigeria,la traque de Boko Haram dans les Etats duNord Nigeria, la délégation du CRIPA deGaroua, habituée à faire de longs kilomètrespour participer aux Assemblées générales deAPESS a dû prendre l’avion. Le nombre de participants a été doncconséquemment revu à la baisse. Dans ce casting de la nécessité le CRIPA aopéré un savant dosage, en composant unedélégation rajeunie à plus de 30%. Mais les visages emblématiques n’ont pastotalement disparues. Il y avait le flegmatiqueDjaoro Goni Moustapha flanqué de ModiboIya, l’homme des blagues lestes. D’autreshabitués aussi étaient au rendez vous de Thièscomme Mamoudou Serno, Adji Hapsatou,Mohaman Oumaté

Cependant, la délégation de Garouatranchait par la nouveauté des visages.Parmi eux, Alhadji Djafarou Sadiou, lesecrétaire général du Bureau régionalAPESS de l’Adamaoua, l’homme qui adit aux frères sénégalais, pourquoi lescamerounais refusaient le « yawaare »(la négligence dont elle pense avoir faitl’objet à son arrivée à Thiès). La délégation camerounaise, a donc defaçon symbolique renoncé à sapart de présent, queles frères de Thièsont donné. En effet, quelquesjours aprèsl’ouverture del’assembléegénérale lesdélégations etles personnesressources ontreçu en présentdes taureaux. La délégation deGaroua a décliné ledon, estimant sansdoute que la façon dedonner vaut autant

que ce que l’on donne.Les frères de Thiès ont compris laleçon et dès le lendemain ils se sontdéplacés en nombre au Centreforestier, où était hébergée ladélégation de Garoua, pour faireamende honorable, avec une grossecalebasse de colas à la main.

La fraternité a ainsi triomphé desécueils de querelles partisanes.

Le lendemain c’est aveccette nouvelle que lestravaux de l’assembléegénérale ont démarré à la

satisfaction de tout lemonde. Le taureau deGaroua a été reversé

au menu du grandrepas de clôture.Le bon Tièbou

yap (le riz grasavec la viande)sorti tout droit des

cuisines deMme Bah.t

CRIPA de Garoua

LES DÉLÉGATIONS

Sous le signe du rajeunissement

Jeanno

t/APESS

Jeannot/A

PESS

Alhadji Djafarou SadiouAlhadji Djafarou Sadiou

Baba Sadou (vedette de la musique CamérounaiseBaba Sadou (vedette de la musique Camérounaiseavec deux déléguéesavec deux déléguées

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APESS Spécial Thiès18

C’est le plus grand, des trois CRIPA del’APESS. Avec plus de 18 000 membres,Garoua fait figure de premier de la classedans l’association. Il est aussi celui qui aexpérimenté, avec un certain succès laculture du brachiaria, cette herbe fourragèretrès appétée par les animaux.

Les enquêtes des bilans simplifiés ont touché autotal 36 exploitations familiales. Un résultatinférieur à celui pratiqué dans les autres CRIPAen raison sans doute de plusieurs conjoncturesconcomitantes défavorables. L’instabilitépolitique en Centrafrique, la crise islamiste auNord Nigeria et la démission surprise en coursde mandat du coordonateur du CRIPA. Il a falludans l’urgence se réadapter. Le CRIPA sur lesbilans simplifiés a fait donc plus simple que lesautres. Les résultats permettent cependant d’endessiner quelques grands traits.

Une situation de précarité foncière Les résultats montrent sur la question foncièredes situations contrastées. Il apparaitcependant, dans la zone de Savaneparticulièrement des situations parfoisconflictuelles au Cameroun et au Nigeria. Dansce dernier pays, une des évolutionscaractéristiques c’est que les éleveurs fontbeaucoup d’agriculture. Même si la préférence est toujours accordée àl’élevage des bovins, la conduite de l’élevage abeaucoup changé. Les éleveurs utilisent lesnouvelles technologies. Les cultures fourragèreset la pratique des hangars à foin gagnent duterrain. Pour les hangars, le Cameroun montrela voie dans le CRIPA avec plus 90% desExploitations familiales interrogées dans la zonedu sahel. En savane aussi le taux est plus quehonorable avec 80% des EF. Puis suit le Tchad,notamment la savane avec près 50% des EF.Enfin le Nigeria avec plus 40% des EF dans lazone sahélienne du pays. Si le recours auxbergers pour garder les troupeaux semble segénéraliser dans la majorité des pays du CRIPA,la transhumance par contre est faiblementpratiquée au Cameroun alors qu’au Nigeria etau Tchad elle demeure très importante, plus de80% EF y recourent. L’embouche reste très peupratiquée. Seulement au Cameroun par environ40% EF enquêtées. Le mode de vie des éleveurs a aussi changé.L’argent y a fait son entrée et les besoins se sontdiversifiés. Dans le CRIPA les bilans montrentque les éleveurs du Nigeria sont ceux qui ont le

niveau de dépense quotidien le plus élevé ; soit967 f par jour et par personne en savane,paradoxalement (sur l’ensemble de l’étude c’est

LES DÉLÉGATIONS

Youssoufa YayaLe méticuleux

Quand il manipule l’informatique il estdifficile d’imaginer qu’on a à faire à unautodidacte. Avec son ordinateur portablesous la main, il parle avec autorité del’insémination artificielle aussi bien que lesgénéticiens. « L’homme de l’insémination », c’est ainsique le président de la CNC Cameroun, estappelé. A cette assemblée générale et à lademande des participants il a fait unexposé sur l’insémination artificielle à lalumière de l’expérience de sa ferme. Il en aparlé avec passion et ses résultatssemblent plaider pour lui. Mais Youssoufa Yaya est aussi unprésident qui a de l’entre jean. Grâce à luil’APESS a pu signer une convention avecle gouvernement du Cameroun. Ce projetétait en souffrance depuis des années. Il apu le débloquer avec des perspectivesprometteuses pour son CRIPA. Garouapourrait ainsi bénéficier de subventions del’Etat Camerounais. Dans le trio qui adirigé les travaux de l’assemblée généralede Thiès, il était naturellement le scribe.t

Le Géant se relèved’un faux pas

Tchad Nigeria Cameroun

Lac : 87%

Transfront Savane : non

89% des EF

non (petits déplacemts )

Lac : 62%

Savane : non

(familial)

100% des cas

93% des cas

Tchad Nigeria Cameroun

556 F ? ?

326 F 967 F 326 F

Tchad Nigeria Cameroun

9 mois 15 jours

/ /

12 mois 14 jours

10 mois 20 jours

10 mois 26 jours

Tchad Nigeria Cameroun

90% 75% 100%

2 - Le coût de la vie au niveau des E.F

1 - La pratique de la transhumance

3 - Taux moyen de couverture des besoins sur 12 mois

4 - Recours à des activités complémentaires

Les E.F de Garoua enquelques données

Résultats Bilans simplifiés 2013

Jeannot/A

PESS

Youssoufa Yaya (Cameroun)Youssoufa Yaya (Cameroun)

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APESS Spécial Thiès 19

plutôt en zone sahélienne que les dépenses sont plusélevées). Au Tchad la situation est comparable à lanormale dans l’espace APESS ; la vie est plus chèreen sahel 556 f cfa par personne et par jour contre 326f cfa par personne et par jour en savane. C’est lamême tendance qui est renseignée aussi auCameroun. En ce qui concerne les performances desexploitations familiales, les bilans révèlent unesituation relativement meilleure à celle observée dansles deux premiers CRIPA. Dans l’ensemble les EFsont déficitaires mais le taux de couverture desbesoins est nettement plus important. Sur la zone desavane sur les trois pays concernés la situation decouverture des besoins est presque à l’équilibre : plusde dix mois sur douze. Il y a même des exceptionsinédites au Tchad avec des EF excédentaires, ensavane. Cependant, en sahel la norme reste tout demême un déficit plus ou moins accentué. Pourjoindre les deux bouts, les EF recourent à des activitésconnexes. La pratique est systématique dans leCRIPA. Au Cameroun par exemple, 100% des EFsont concernées. Au Tchad et au Nigeria la situationest à peu près semblable. Une autre caractéristique du CRIPA, les éleveurs ontdans l’ensemble peu desoutien et passuffisamment depossibilité d’avoir desaides, particulièrementdes pouvoirs publics.Dans la zone leCameroun fait figure demeilleur élève avec dessoutiens en appuisconseils aux EF.t

LES DÉLÉGATIONS

La colonne desprésidents

Djoro Goni Moustapha(à droite) un ancien

de APESS

may hamman bhaala dum njawdigoddo dilli tefugo njawdi; haa o naywi o hebay !

nden owi jontakam, ndikka to o hooti ha mabbe,nde njawdi hebaaka ndaa boo o naywi. odohootasey o tawi goddo bee ngeelooba bee debbomuudum. goddo man wiimo haatoy njahataa ? owiimo mi tefi njawdi daga mi suka, mi hebay ! mido hoota haa wuro amin. odo mari maccube tatooo wii goddo goo. haala nam o wiimo. “haala dunjawdi”, o wii : “mi hokkima maccudo”. owiimo : “toa tawi ndiyam saali hofru taata nastudam”.

be ndilli. owii yewtu ! owii, mbiimi “haala dum jawd”io wii : “mi hokkima maccudo” o wiimo “jemmajooda nder leelewal taa ndooda nder wumre”.

be ndilli o wi ndottiijo yewtam o wiimo ̈ mbiimaami“haala dum njawdi” owi “mi hokkima maccudo amluttudo” o wiimo “haala no metti fu, taata yaawu”.

jam be cendir.i sey o tawi ndottiijo bee debbo beengeelooba dum arabjo owimo “to njahataa” o wiimo“mi tefi njawdi daga misuka mihebay njottakammihootan”. aaraaboojogo wiimo “ayii ngeelooba ngadum kangeeri on nga roondi mi wala goddo bo seymin e debbo am sukanam to en njottini an mbo ariski” o wiimo “to mi yerdi”. be ndilli be tawi maayoo wiimo “nastu a laara luggi naa koo luggay” o nastio yii dam don saala koppi o siftori haala dottiijo goo lorti o wii “ndottiijo wiino yam to ndiyam burihofru taa mi nasta” o lori sey jawmu ngeelooba go,nastii gilangeeru nangi dum. o luttidi bee debbo beengeelooba bee kangeeri be dilli jemma wadi debbowiimo “en mbaale nder wum re” o wii “ndottiijohadi yam waalaago nder wumre” o waali haaleelewal fowru wari nyami debbogo o luttidi beekangeeri bee ngeeloba.

o hooti saaremako jemma o tawi sukaajo jokolodo waali haa yonde haftanimo o doofi kafahi haa osogga dum o siftori haala ndottidjo o wiimo “anmoy” ? owii “an woni moy doo ? saare am mi dowaali ayna daada am, ngam pobbi salni do yaamanayeebe e daada am bo woofi on, mido ayna mo”. owiimo “ha toy baaba ma” ? o wii “baba am ndillidaga mi danyaka”. owii “too min woni baaba ma”o nasti saare maako bee jawdi maako.t

Modibo Iya/Ngaoundéré

Jeannot/A

PESS

APESS

Jean

not/A

PESS

Jeannot/A

PESS

Youssoufa Yaya (Cameroun)Youssoufa Yaya (Cameroun)

AHAMAT Aboum AboulfathiAHAMAT Aboum Aboulfathi(Tchad)(Tchad)

Jalo Buba (Nigeria)Jalo Buba (Nigeria)

Ardo Aïcha (Nigeria)Ardo Aïcha (Nigeria)

APESS

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APESS Spécial Thiès20

NOUVEL EXÉCUTIF

Aliou,«For four years more»

Remplacer Dr Ly à la tête del’APESS n’était pas gagnéd’avance. Mais Aliou creuseson sillon avec sa méthode etses armes.

Il a été quasiment plébiscité parles délégués. « Dr », comme onle désigne prosaïquement s’estaffirmé à son poste pivot desecrétaire général de l’APESS. Ilest dans l’histoire del’association son deuxième vraipatron. Il n’a pas l’éloquence de sonprédécesseur, mais ses qualitéssont les défauts du premier.Une gouvernance plusprudente et une certaine visionde l’association qui ne peut-êtreautre chose que « la propriétédes éleveurs ». Il raconte à cepropos une anecdote avec unéleveur de Ngaoundéré.Pendant une séance deformation il demande auxapprenants « qui est APESS ? »Un d’entre eux répond,enthousiaste « mais c’est vousDr ! ». Surpris, il a dû lerecadrer : « APESS, c’est vousles éleveurs. Moi je suis unaccompagnateur ». Depuis 2009, en accord aveccette idée de « l’APESS,association internationale deséleveurs », il travaille pourqu’elle devienne réalité. Avecles vices présidents, etnotamment Amirou Barabouléavec qui il est en constanteconcertation, il a requinquéune association quis’essoufflait et commençait àinquiéter son partenairehistorique. Depuis janvier 2012, laconfiance est de retour . LaDDC reste encore le partenaire

principal et stratégique del’APESS, mais elle n’est plusseule. C’est la période vaste, sixprogrammes, multi partenairesen exécution et plusieurspromesses de partenariat enbonne phase de finalisation.Une situation qui aurait pufaire perdre la tête à toutresponsable d’association, dontle lot commun c’est la « dièteperpétuelle ». Sauf que Aliou ason sorcier blanc, un certainLoïc Barbedette, qui n’ad’autres hobbies que la pipe etla réflexion. Devant la ruée despartenaires, Loïc Barbedettemettait Aliou en garde : « que lerevers de la médaille du succèsde la table ronde deOuagadougou de janvier 2012devait être un fort problème degestion des engagements prispar l'APESS vis à vis de sesdifférents partenairesfinanciers. D'une part la simpleaddition de ces engagementsparaissait écrasante, maissurtout on pouvait redouter ungrand risque de dispersion etde perte de cohérence ». Aliouqui sait écouter, l’a entendu.C’est pourquoi juste après lesassises de l’assemblée généralede Thiès, une table ronde pourréfléchir la convergence desprogrammes avec les visons del’APESS a été organisée. Ladémarche a suscité un intérêtcertain du côté des partenaires.Aliou a gagné la légitimité à latête de l’APESS. Il lui reste àrendre concret «L’Elevagefamilial moderne de vie » pourles éleveurs. Passer du conceptà un début de concret d’iciquatre ans. En le plébiscitant,c’est le mandat que l’assembléegénérale lui assigne.t Je

annot/A

PESS

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APESS Spécial Thiès 21

Le Conseil d’administration a vu l’arrivéede nouvelles têtes à la faveur de la réformeinstitutionnelle qui a créé les Cellulesnationales de coordinations (CNC). Maisgrosso modo, les ténors sont restés. Lesdélégués ont choisi de renouveler leurconfiance à la haute direction del’association.

La présidence de l’APESS, telle que issue del’assemblée générale extraordinaire de 2009 aété maintenue. Le président Buhari et sesdeux vices présidents continuent de bénéficierde la confiance totale des délégués. A l’élection, personne n’a encore osé convoiterleur poste. Ils ont été élus par acclamation. Ilen est de même du secrétaire général. Il a étépour ainsi dire plébiscité et même porté entriomphe. Au moment de lui renouveler leurconfiance, les délégués ne se sont pascontentés d’acclamer, ils se sont rués sur lui.Il a récolté là, sans aucun doute le résultatd’un investissement total pour la vie et le

progrès de l’Association. Depuis 2009, qu’il ales reines de l’association il a imprimé unenouvelle gouvernance faite d’écoute et dedialogue. Les gens lui en savent donc gré.

Les implications des nouveaux statutsAvec les nouveaux statuts, l’assemblée

générale élit directement les quatre premiersresponsables : le président, les deux vicesprésidents et le secrétaire général qui fait officede secrétaire exécutif (article 18 des Statuts).Les présidents des CNC et les trois femmesélues au niveau des CRIPA voient leur électionentérinée par l’assemblée générale. Avec la reforme des statuts, l’élection descoordonateurs est abandonnée. Commecollaborateurs directs du secrétaire général,ils sont maintenant recrutés par ce derniersur la base d’un profil convenu. Il en informele CA à sa toute prochaine session (article 20des Statuts). A ce propos on est revenu à cequi avait été jusqu’en 2009, la règle au niveaudu fonctionnement de l’APESS.t

Le nouvel exécutif de l’APESS

NOUVEL EXÉCUTIF

Pour une fois, à une assemblée générale lerésultat des votes n’était pas écritd’avance. Evidemment pour les postesessentiels de l’exécutif il n’y avait pas tropde risque. Quoique ? Avec despersonnalités comme Boderi, de MoukMouk (Sénégal), on n’était pas à l’abri descoups d’éclat. Même si avec les événements de 2009 (lagrave crise qui a failli imploser l’APESS),les rentes de situation avaient disparu, letournant de Thiès introduit dans lagouvernance de l’Association le principe del’imputabilité et de la redevabilité. Le Conseil d’administration qui est sorti decette assemblée générale sait qu’il doit fairedes résultats. Une vision de l’élevage a étéconceptualisée, il faut d’ici à l’assembléegénérale élective dans quatre ans qu’elle setraduise en une réalité qui parle à tous lesmembres. Les fictions conceptuelles qui nesont pas traduites dans la réalité peuventproduire des retours explosifs demanivelle. Les gens ne sont plus patients.Ils veulent des résultats.En réalité l’APESS a crée trop d’attentes, illui faut ne pas décevoir. Les résultats desbilans simplifiés montrent à suffisanceque le diagnostic de la réalité de l’élevageet des éleveurs a été bien fait. Maintenantil faut veiller à ne pas se tromper demédicament. Les éleveurs et l’élevage ontévolué parfois dans des proportions quel’on était loin d’imaginer. Mais pour obtenir une telle précision dudiagnostic, il a fallu s’en remettre auxéleveurs eux-mêmes. Pour réussir lamédication, il n’y a pas d’autres choix quede suivre la même voie. La reformeinstitutionnelle qui a créé les CNC veutaller dans le sens d’une plus granderesponsabilisation des éleveurs. Qui a ditqu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même ? Si le dicton dit vrai, on aural’occasion de le vérifier. Il faut cependant,vaincre les réticences. Eviter les combatsd’arrière garde. Les techniciens, après cequi s’est passé à Thiès, ne seront légitimesque s’ils réussissent à se muer en«facilitateurs». D’aucuns diront qu’ilsdoivent devenir les maïeuticiens dunouveau monde de l’élevage que leséleveurs ont su si bien esquisser lescontours dans le Document d’orientationstratégique (DOS).t

Ce qui vachanger

A l’ombre des ténors

Jeannot/A

PESS

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APESS Spécial Thiès22

NOUVEL EXÉCUTIF

Outre les missions prévues par les textesstatutaires, ce nouvel exécutif sait qu’il doitproduire des résultats. Les éleveurs attendentbeaucoup du nouveau bureau. Lespartenaires techniques et financiers aussi.C’est sur la base d’un projet précis que lespartenaires se sont engagés à accompagnerl’association pour les trois années à venir. Ilfaut donc impérativement des résultats. Parailleurs l’expérience de l’associationcommence à intéresser plusieursorganisations sous régionales. Certaines,comme la CEDEAO (Afrique de l’ouest) et laCEMAC (Afrique Centrale) ont en projet detravailler avec l’APESS. Elles sont donc attentives aux actions qui sontmenées sur le terrain et surtout les résultatsqui sont obtenus en termes de transformationde l’élevage et de l’amélioration des conditionsde vie des éleveurs.

Réaliser le projet de l’Elevage familialmoderne de vieLa réalisation de cet ambitieux projet nécessitede l’engagement. C’est pourquoi depuisl’atelier de programmation de Dori, en fin2012, des approches nouvelles ont étéimaginées pour choisir les responsables del’association à tous les niveaux. Unresponsable de zone, de région et un présidentde la CNC doit être choisi sur la base decritères d’engagement et de compétence. Il doit

être un modèle et savoir entrainer les autres. Ce sont ces critères qui ont servi à l’électiondes présidents des CNC qui seront la chevilleouvrière de la réalisation du projet de l’Elevagefamilial moderne de vie. Ensuite pour rendre les actions de l’APESSplus opérationnelles, un processusd’harmonisation des régions de l’associationavec les découpages administratifs des paysde son espace est en cours. Au Niger c’est déjàopérationnel. Dans les autres pays, le

Obligation de résultats

Il a marqué l’assemblée générale de Thièspar ses prises de positions pertinentes.Parfois aussi, il a su faire passer lesmessages corsés par le biais du cousinageà plaisanterie. Le premier président du CNC Niger, est unancien de l’APESS. Il est un militantchevronné de la cause des pasteurs.Originaire de la région de Dallol, RugaAltiné est membre fondateur de AREN etde CAPAN au Niger. Il a fait, en maidernier un retour gagnant à l’APESS,puisqu’il a été élu pour diriger la Cellulenationale de coordination du Niger. Personnalité affable il a beaucoupd’entregent. Il promet sous sa présidenceapporter un nouveau souffle aux activitésde l’APESS au Niger. On l’a vu trèsparticipatif aux travaux de l’assembléegénérale de Thiès.t

Ruga BoubacarAltiné est de retour

Pour des raisons de fonctionnalité, la composition du Conseil d’administration a étédrastiquement revue à la baisse. D’une trentaine, dix élus par pôle, le CA comptedésormais seulement 16 membres : le président et ses deux vice-présidents, lesecrétaire général (qui fait office de secrétaire exécutif), les présidents des Cellulesnationales de coordination (CNC) et une discrimination positive en faveur desfemmes. Une femme par pôle ce qui fait d’office trois femmes membres de droit duConseil d’administration. Cela n’exclut pas que d’autres femmes se retrouvent à latête des Cellules nationales de coordination, conformément à la vision du DOS. Déjà,une femme assure l’intérim de la coordination du CRIPA de Garoua. Probablementque le Secrétaire général la confirmera pour marquer un tournant dans la vie d’uneassociation qui ressemble par trop à ses « membres propriétaires » en ce quiconcerne la question genre. A ce propos, d’un mot, disons quelque chose sur laCellule nationale de coordination (CNC). C’est une des nouvelles instances del’APESS. Au niveau pays, les CNC comprenant en moyenne 7 élus, vont permettreune meilleure visibilité de l’association au niveau pays. Ce n’était pas le cas jusquelà. Il y a donc un nouveau départ avec des ambitions nouvelles pour construireL’Elevage familiale moderne de vie, pour une société de bien être. Les CNC vonttravailler prioritairement à la mise en oeuvre de l’axe 3 du DOSt

Le nouvel exécutif de l’APESS

Jean

not/A

PESS

Boubacar AltinéBoubacar Altiné

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APESS Spécial Thiès 23

processus attend de démarrer. Cetteharmonisation va permettre de donner de lavisibilité aux actions de l’APESS. C’est aussien partie une des missions des CNC. Unemeilleure planification des actions au niveaupays, permet de s’assurer de leurs réussites.

Les outils de planifications La réalisation des bilans simplifiés au niveaudes exploitations familiales a permis de mieuxconnaitre la situation des familles. Lesrésultats ainsi obtenus vont servir à forger leséléments de soutien et d’appui. L’assembléegénérale a, à juste raison, recommandé leurgénéralisation. Ce sera la mission immédiateà entreprendre dès la fin de l’assembléegénérale de Thiès pour servir de base auxactions à conduire et aux missions à réaliser.

Les Missions :L’exécutif actuel devra réussir les missionssuivantes :

1. La Transformation de l’Elevage. Lesbilans montrent que plusieurs éleveurssont engagés dans la transformation deleur élevage. L’objectif stratégique en cettematière va consister à sortir lesexploitations familiales de la précarité.Améliorer les performances pour que lesproduits des exploitations couvrent lesbesoins sur l’année. Les bilans simplifiéspermettent de savoir la situation desfamilles et les leviers qu’il faut actionnerpour réussir la transformation desexploitations.

2. Assurer la défense des intérêts deséleveurs. Il y a deux actions essentielles àconduire ici. Renforcement des capacitésdes éleveurs par la formation, lascolarisation et la participation aux actionsde citoyenneté. Faire le plaidoyer pour unebonne résolution de la question du foncierqui prend en compte les intérêts deséleveurs, dans les pays de l’espace.Renforcement du caractère d’associationinternationale d’éleveurs d’APESS.

Augmenter l'influence des éleveurs sur ladéfinition de lois et de politiques favorables audéveloppement de l'élevage familial modernede vie et le respect des droits des éleveursselon 4 voies :

• Renforcement du positionnement deséleveurs sur les différents espaces dedécision (locaux, nationaux, sous-régionaux)• Développement de l'information sur lespolitiques, de la capacité d'analyse de cespolitiques et de celle de formuler despropositions • Conduite d'actions de défense des idéeset des intérêts des éleveurs• Construction d'alliances

3. Permettre que les éleveurs commencentà se représenter ce que L’Elevage familialmoderne de vie signifie au quotidien. Œuvrerpour que la vision commence à devenir du «Concret ».t

C’est le gentil compliment du secrétairegénéral Aliou Abrihima, pour saluerl’élection du président de la CNC Sénégal.Il symbolise la vision de l’APESS qui veutconvaincre par l’exemple. A ce propos onne pouvait pas trouver mieux. Le nouveauprésident est un des producteurs modèlesrévélé par la réalisation des bilanssimplifiés. Dans un environnementd’exploitations globalement déficitairessur l’année, sa production à lui permet decouvrir ses besoins sur près de 36 mois.Cette performance se reflète sur la vie duprésident, puisqu’il roule en 4x4.t

« L’homme quej’espérais que lesfrères sénégalais

élisent »

NOUVEL EXÉCUTIF

Jeannot/A

PESSJe

annot/A

PESS

BA Moussa Demba AssetteBA Moussa Demba Assette

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DOS

L’initiative d’écrire le document d’orientationstratégique a été celle des éleveurs eux-mêmes. Le document reflète donc leurs pointsde vue. Les préoccupations qui y sontexprimées sont-elles pour autant enarticulation avec les réalités sur le terrain ? Ilétait intéressant de le vérifier par des enquêtesterrain. L’APESS a procédé par le biais des«Bilans simplifiés» pour tester lesidées forces du DOS. Les bilanssimplifiés ont eu comme cadre,les Exploitations familiales (EF)qui sont les portes d’entréeretenues par le DOS. Pourquoiavoir choisi les exploitationsfamiliales comme porte d’entrée ?Pour trois raisons :

- L’exploitation familialepermet de capter les différentsfacteurs qui façonnent laréalité vécue par les éleveurs- Avec les réalités vécues onpeut apprécier la pertinencedes politiques et desorientations- La famille est le lieu où seprennent les décisions vitales

et stratégiques pour la transformation del’exploitation. C’est à ce niveau aussi queles connaissances et les appuis sontopérationnalisés.

Avec les bilans simplifiés on a pu approfondirla connaissance des exploitations familialesdes éleveurs, comme le montrent lesenseignements ci-dessous.

La nouvelle boussole

En parcourant le DOS, on se rendcompte d’une évidence ; l’APESS est uneorganisation qui réfléchit et anticipe. Cesont là les deux maîtres mots dudocument « boussole » que les éleveursde l’APESS se sont dotés.Le Document d’orientation stratégiqueanticipe la fin d’un cycle. Les éleveurs liésà la tradition sont à la croisée deschemins. Leur monde jusque làsécurisant se dérobe. Il n’y a plus debrousse. Les parcours sont envahis parles champs. Les frontières des pays leurapparaissent sous un jour qu’ilsn’imaginaient pas. Au sein même de leurpropre exploitation les évolutions lesdéconcertent. Les enfants ne veulentplus la vie de berger, le rapport avecl’animal n’est plus «ce qu’ils sont néstrouver». Ils élèvent des vaches etnourrissent leurs enfants avec «leVitalait». Pour la majorité d’entre eux, unmonde s’effondre ; celui de leur culture,de leur «finatawa». Le documentd’orientation stratégique réfléchit unnouveau monde. Sur la crainte et lespeurs actuelles le DOS propose unevision et les moyens de l’atteindre. Les chemins à emprunter. Le documenten propose quatre :

- transformer l’élevage, pour anticiperet ne pas subir les évolutions- coopérer au sein de la famille et dela société, pour mieux affronter leschangements- augmenter l’influence des éleveurs,pour peser et influencer les décisionspolitiques qui n’ont pas été jusque làtoujours favorables aux éleveurs.- Construire une maison de laconnaissance, pour rester soi-mêmeet nourrir la mise en œuvre de lavision d’un Elevage de vie.

L’APESS deux décennies après sanaissance, n’a visiblement pas perdu sonâme. Elle n’a pas donc perdu son objetde naissance. A la fin des années 1980,elle devait réfléchir les conditions desurvie d’un élevage et des éleveursdéboussolés, par l’acharnement desaléas et les politiques publiquesinadaptées. Elle avait réussi à redonnerconfiance aux éleveurs. Aujourd’hui,avec le DOS, ils doivent s’assumer etassurer leur place dans une Afrique etun monde qui n’est donné d’avance àpersonne. t

Réfléchir etanticiper !

Le DOS à l’épreuve du terrain

Les nouveaux éclairages apportés par les 130 bilans

- Les bilans montrent que ce ne sont pas les mêmes défis qui se présentent pour les éleveurs sahéliens et pour les éleveurs de savane

- ils montrent que les membres de l'APESS ne baissent pas les bras : beaucoup ont des projets de transformation de leur exploitation familiale

- Ils montrent que les exploitations familiales sont en capacité d'investir pour avancer dans la voie de la promotion d'un "élevage familial moderne de vie".

- Dans certains cas, une aide publique ou non gouvernementale appropriée les a déjà aidés

Jeannot/A

PESS

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DOS

Pour un Elevage familial moderne de vie

Qu’est-ce qu’il implique : Il y a dans cette formulation trois réalités quisont constamment corrélées à l’Elevage pourreprésenter la vision qui est projetée :

D’abord ELEVAGE FAMILIAL. Par opposition à l’entreprise purementcommerciale. La famille implique unrecentrage sur un noyau relationnel et affectifdans une perspective de production pourvivre, pour s’épanouir. Nous sommes dans lecadre de l'exploitation familiale : la famillecherche d'abord à vivre en équilibrant sesactivités et sa consommation.

ELEVAGE MODERNEFait intervenir la notion d’évolution etd’adaptation aux évolutions. Cela impliquel’exigence d’innover, d’être performant etattractif pour les jeunes.

ELEVAGE DE VIELa priorité donnée au respect de la vie.Respecter la vie de l’animal parce qu’il n’estpas un simple instrument de production. Lerespect de la vie du consommateur à qui ilfaut offrir pour sa consommation des produitssains et naturels. Enfin, ce type d’élevage n’estpas prédateur de l’environnement. Il faitmême de la préservation des ressourcesnaturelles sa préoccupation.

De quoi découle t-il ? Du constat des éleveurs qui ont réfléchi surleur situation et la situation de l’élevage. Decette réflexion il se dégage trois pointsessentiels.

I. L’évolution du monde de l’élevage :

Constat des éleveurs :Un élevage en mutation qui se caractérise par:

- un changement dans les systèmes deproduction. On est passé du pastoralismepur à l’agropastoralisme avec le recours,de plus en plus fréquent, à une maind’œuvre rémunérée. Le centre de gravitéde l’élevage s’est déplacé vers les régionssud ; les régions de savane.- Une importance grandissante du marchédans l’économie de l’élevage. - L’émergence de nouveaux typesd’éleveurs qui mènent une concurrencetrès dure aux éleveurs liés à la tradition - Un changement dans le mode de vie deséleveurs liés à la tradition avec l’évolutiondes habitudes de consommation. Des

habitudes alimentaires nouvelles (café,pain, Thé, pâte alimentaire) et denouveaux besoins pour les commodités dela vie ; transport, téléphone, habitat etc…

II. De quoi sera fait l’avenir ? Les éleveurs appréhendent les perspectivesqui s’offrent à eux. Les évolutions quis’annoncent ne leurs sont pas favorables. Ilssentent qu’ils doivent faire face à deuxscenarios :

Scénario A : l’élevage marchand à forteinjection de capitaux domine et de nouveauxacteurs supplantent les éleveurs liés à latradition. Ces derniers disparaissent.

Scénario B : les éleveurs liés à la tradition lesplus compétitifs s'intègrent dans l'élevagemarchand. Mais progressivement ils sont

absorbés par les plus puissants, et la majoritédisparaît. Aucun de ces scénarios ne convientaux éleveurs. Pas même le B qui apparait apriori favorable.

III. Quelles sont les inquiétudes deséleveursIls sentent que ce n’est pas l’avenir de l’élevage,en tant que pratique qui est en cause. Parcontre celui de la majorité des éleveurs liés àla tradition est en question. Devant cetteévolution défavorable, bon nombre d’entre euxsont fatalistes et baissent les bras. Mais les leaders et les membres d'APESS lesplus conscients pensent qu'il ne faut pasattendre pour agir.C’est dans ce cadre, d’un avant gardeconscient de la responsabilité qui est la siennedans le devenir de l’élevage et des éleveurs quele DOS a vu le jour. t

Le sens d’une vision

Des performances souvent trop faibles

Une année (12 mois)

Taux de couverture : 8 mois et 15 jours Reste à couvrir

En ZONE SAHELIENNE, le taux de couverture moyen des besoins de base des EF par l'élevage et l'agriculture est de

8 mois et 15 jours

Une année (12 mois)

Taux de couverture : 10 mois et 26 jours

En ZONE DE SAVANE, ce taux de couverture moyen est de

10 mois et 26 jours

Reste à couvrir

Quelques enseignements des bilans simplifiés

Les éleveurs sont passés du pastoralisme à l'agropastoralisme

SAHEL

AGRICULTURE47%ELEVAGE

53%

SAVANE

ELEVAGE64%

AGRICULTURE36%

On le savait, mais la surprise est de constater :

- que les éleveurs sahéliens font plus d'agriculture qu'on ne le pensait, - et que les éleveurs de savane font plus d'élevage qu'on ne le croyait

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APESS Spécial Thiès28

FOCUS

Après l’assemblée générale de Thiès, qui aconnu un succès certain et renouvelé aussibien les textes fondamentaux que lesinstances dirigeantes de l’Association,l’APESS s’est retrouvée avec sespartenaires à Dakar. Une rencontre d’unejournée (le 10 juin 2013) autour d’unepréoccupation : mettre en cohérence lesprogrammes des partenaires et les visionsde l’Association.

Les principaux partenaires des sixprogrammes actuellement conduits parl’APESS ont pris part à la table ronde. Unedémarche construite sur les points suivants :

Définir les préoccupations convergentes. A ce niveau il se dégage trois préoccupationsque l’on a pu corréler. Il s’agit d’abord de lanécessité d’améliorer les performances desexploitations familiales. Pour ce faire il fallaitmieux les connaitre. L’APESS par le biais des

bilans simplifiés des exploitations familiales apu améliorer la connaissance des familles deséleveurs et de leurs exploitations. Les résultatsobtenus sont de qualités et permettent d’avoirune connaissance assez réaliste des EF. Cette préoccupation est commune àl’ensemble des six partenaires, comme onpeut le voir dans les déclinaisons des attendusde chacun. Pour le Programme d’appui à lamise en oeuvre de l’ECOWAP/TDAA(DDC/ECOWAP) «les EF accroissent lesproductions et s’insèrent dans l’économierégionale». CORAF/ISAE se préoccupe de«l’état des lieux des systèmes de productions»et UE/PTSA vise en terme de résultats«améliorer durablement la sécurité alimentairegrâce à une intensification durables dessystèmes d’élevage»La deuxième préoccupation convergente ; c’estharmoniser les rapports entre acteurs. Cesouci a été bien documenté par les résultatsdes bilans simplifiés. On a pu ainsi se rendre...

8

L'APESS a réalisé des entretiens approfondis avec 130 familles d'éleveurs

18 sur le pôle de THIES

61 en zone sahélienne 69 en zone de savane

34 sur le pôle de DORI

9 sur le pôle de GAROUA

27 sur le pôle de THIES

15 sur le pôle de DORI 27 sur le pôle de

GAROUA

ve

é

Table ronde de Dakar

Qu’est-ce qui fait la force d’uneorganisation comme APESS. Deux principes essentiels :- Elle réfléchit ses actions- Elle a le souci de mettre l’ensembledes programmes en cohérence avec savision de l’avenir de l’élevage et deséleveurs.

Il y a donc un cap et une direction mouléspar le Document d’orientation stratégique(DOS).

C’est sur cette base que l’APESS noue despartenariats. Cependant, si la plupart deses partenaires manifestent un fort intérêtpour la question de la transformation desexploitations familiales, leurs attentessont différentes et s'inscrivent pourchacun dans des stratégies, inspirées pardes sensibilités et des priorités différentes.Au moment où les actions se déploiementsur le terrain avec un regain d’intérêt pourl’Association, l’initiative de rencontrer lespartenaires est excellente. Le souci c’estd’éviter de juxtaposer les actions. Comment y parvenir ? Sur les sixprogrammes principaux qui sontactuellement conduits par l’APESS, ilfallait nécessairement faire ce travail deconvergence des programmes avec lavision arrêtée par le DOS pour éviter lesdispersions et les réponses « au cas parcas ». La table ronde de Dakar, par la pertinencedes communications présentées laissepenser que les partenaires ont compris lesouci de l’APESS. Aucun programme de développement nedevrait s’affranchir des réalités vécues parles éleveurs. C’est parce que le DOS a suappréhender ces réalités vécues qu’ils’impose comme un référentiel. Undénominateur commun qui fait sens.Eviter de considérer les indicateurs derésultats des programmes commepouvant constituer la boussole. Ils doiventêtre mis en perspective avec les résultatsproduits en suivant la boussole « APESS »du DOS et réinterprétés à leur lumière. Il y a donc obligation de résultats probantsavec la boussole DOS permettant d’allerau-delà des attentes initiales desdifférents programmes. APESS de cepoint de vue apprécie particulièrement laflexibilité du partenariat avec SOS FAIMet de la DDCt

Convergenceet efficacité

APESS n’est pas ungestionnaire de projets

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APESS Spécial Thiès 29

FOCUS

...compte que les exploitations familialesen crise, querelles entre membres de lafamille, ou les exploitations familialesdans un environnement social hostileétaient peu performantes. Fortjustement cette préoccupation est aussicelle des partenaires. CORAF/ISAE àtravers «la dimension genre» etDDC/PEPAN dont un des objectifsstratégiques est «la coexistenceharmonieuse entre sédentaires etéleveurs transhumants». La troisième préoccupation convergente;C’est d’améliorer la définition despolitiques et leur mise en œuvre. On retrouve l’ensemble des partenairessur cette question. Le DDC/ECOWAPattend que «les intérêts del’agriculture sont intégrés dans lespolitiques nationales et régionales». UE/PTSA (apess/gret) insiste pour queles éleveurs de l’APESS se structurent enréseau afin de définir «des positionscommunes pour influencer et orienter lespolitiques». Le même souci est exprimépar UE/PTSA (Hub rural) qui veut queles OPR élaborent des propositionspolitiques concrètes etargumentées pour leur permettrede «participer efficacement auxinstances de concertations et denégociation régionales afind’influencer les décisions»La quatrième préoccupation ;Développer des capacités et desconnaissances. La revue desprogrammes permet de pointercette préoccupation. DDC/ECOWAP se donne commeattendu «la capitalisation et ladiffusion des expériences et dessavoirs. CORAF/ISAE voudrait«renforcer les capacités desacteurs dans le domaine desinnovations et des technologies ;

testées et promues». Sur l’ensemble de ces préoccupations onse rend compte qu’il y a descomplémentarités possibles. Il restemaintenant les sensibilités despartenaires à Harmoniser. Mais de façon globale les programmes serejoignent et s’accumulent même surcertaines préoccupations exprimées parles éleveurs. Le constat est le suivant :- une très forte concentration d'intérêtdes programmes par rapport à deux axesdu DOS ; notamment la transformationdes EF et l’augmentation de l’influencedes éleveurs. A contrario les partenaires et lesprogrammes ne semblent pass’intéresser à deux autres axes du DOS«la coopération au sein de la famille et dela société» et «la nouvelle école deséleveurs». On peut s’en étonner parceque «Il est vraisemblable que ce soit surces axes que la valeur ajoutée par une"organisation d'éleveurs" soit la plusimportante ». Il fallait sans doute cettetable ronde pour pointer cetteincongruité.t

Bilans simplifiéControverse surla méthode

Les bilans simplifiés sont-ils scientifiques? Ledébat est revenu sur le tapis pendant la tableronde. C’est la valeur scientifique des résultatsqui est ainsi en question.

La méthode ne fait pas encore l’unanimité chezles techniciens du développement. Les résultatsqui sont tirés, selon les puristes des statistiques,ne peuvent pas bénéficier du label scientifique.Les bilans simplifiés ont donc besoin, d’un travailméthodologique plus affiné. La méthode faitpourtant son petit bonhomme de chemin dans lemonde rural. Les intervenants y recourent de plusen plus.L’APESS semble avoir adopté la méthode,comme outil de mesure de la réalité desexploitations familiales. Les premièresexpériences, c’est vrai sur un tout petit échantillon,130 exploitations familiales étudiées sur plusieursdizaines de milliers de membres, ont soulevé unvrai intérêt aussi bien pour les équipes techniquesque pour les éleveurs eux-mêmes. Les résultatsobtenus ne sont peut-être pas scientifiques, maisce sont pour l’instant les seules vraies donnéesdisponibles sur la réalité des exploitationsfamiliales des éleveurs de l’espace APESS. Les possibilités d’une convergence entre lesattendues des partenaires et les projets deséleveurs, tels que exprimés dans le DOS, ont puêtre esquissées grâce aux bilans simplifiés. Deschoses inattendues sont apparues. Desconfirmations de réalités connues ont pu êtreobservées également. En attendant des résultatsplus affinés, cet exercice de mise en cohérencedonne à l’APESS des indications pour optimiserson action sur le terrain. Sur les six partenaires de l’association, la majoritéconcentrent leurs actions sur le premier et letroisième axes du DOS «transformation desexploitations et capacitations des éleveurs». Lespartenaires sont peu présents sur le deuxième etle quatrième axes «coopération au sein de lafamille et construction des savoirs». Les partenaires n’en comprennent peut-être pasl’intérêt. C’est à l’APESS de réfléchir desarguments pour convaincre sur la pertinence deces axes, en montrant qu’en les ignorant on rendaléatoires les réussites dans les deux autresaxes.t

Jeanno

t/APESS

Jean

not/A

PESS

Nedjma (SOS Faim) en aparté avec Oumate (Garoua)

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APESS Spécial Thiès30

Les assemblées générales de l’APESS c’estaussi les séances pour dérider. Dans cetexercice les femmes ne sont pas en reste.

Histoire sur les relations homme/femme :

On aime dire que l’homme est plus courageuxque la femme, vous me direz votre avis aprèsavoir lu cette histoire :Un homme qui aimait battre sa femmeaccompagna cette dernière pour rendre visiteà ses parents dans un village voisin du sien.En cours de chemin, en pleine forêt surgit unfou brandissant une machette et ordonnantau couple de se présenter. Après un petitsilence, la femme prend son courage à deuxmains et dit : « je m’appelle Aïssata ». Le foului dit qu’elle est vraiment chanceuse car elle

porte le prénom de sa mère et que cela luiévitait de recevoir un coup de machette ; il luiordonna de se mettre de côté et s’approcha del’homme qui à son tour doit se présenter.Celui-ci dit en tremblant « je m’appelle Issamais que de temps en temps on m’appelleaussi Aïssata ». Imaginez-vous la peur qu’ilavait au ventre en prononçant cette phrase ?Heureusement pour lui, le fou accepta cetteinvention et l’épargna. Le couple poursuivitalors son chemin, rendit visite aux parents dela femme et revient dans le domicile conjugal.Depuis cette histoire, lorsque l’homme veutfrapper sa femme, celle-ci lui dit « hey Aïssata»et ce dernier lui demande de garder le secreten lui promettant de ne plus jamais la frapper. Etes-vous encore de ceux qui disent quel’homme est plus courageux que la femme ?

Les Blagues

de Hindatou Henk

Propos de coordo

Maïrama Haman Bello (CRIPA de Garoua)

«Deux choses m’ont marquées. - Pour la première fois les éleveurs ontconduit les débats en plénière. C’est unegrande avancée. Je me rappelle encoredes AG de Dori où c’était le SG quimenait le débat et modérait les plénières. - La deuxième c’est ma déception parrapport à la crise que nous avons vécu àThiès.»

Oumarou Modibo (CRIPA de Dori)

« Ce qui m’importe, c’est la confiance quemon secrétaire général me témoigne ».

Mamadou Alassane Bah (CRIPA de Thiès)

« Au Sénégal, nous n’allons pas mettre enplace une CNC, mais un bureau nationaldont je serai secrétaire général »Dr Souleymane YayaDr Souleymane Yaya

(Garoua)(Garoua)

Check Ahmad AbdelhadiCheck Ahmad AbdelhadiSultan de Boutelfil Sultan de Boutelfil

(Tchad)(Tchad) Jeannot/A

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Jeannot/A

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Jeannot/A

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Jeannot/A

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Mme Aliou FatoumataMme Aliou Fatoumata(Garoua)(Garoua)

GROS PLAN

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APESS Spécial Thiès 31

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APESS Spécial Thiès32

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Brevet N°11/0005/OAPI-2011

Une machine pour broyer les sous produits agricole et le foin en aliments de Bétail et de Volaille.

.Les gousses de piliostigma reticulatum ;.Les gousses et les spaths de maïs ;.Les fanes d’arachides et de niébé ;.Les graines de maïs et de soja ;.Les tiges des céréales ;.Le foin.

Concepteur de Technologies Agro-alimentaires et Agro-pastorales

Broyeur Polyvalent

Pour un élevage plus Rentable et plus Prospère.

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