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EXCLUSIF : LESCONFESSTONS D'UN MILTTAIRE PRIVÉ "Commenti'di erée une drméett "Top Guns" à louer pour Etats assiégés. Habib Boukharouba, ex-pilote d" "h"rr" français, à fourni clésen main une forceaérienne au Tehad pour I'aider à mater ses rebelles. Avions, hélicoptères, bombes et pilotes... II a tout livré avec, dit-il, Ie,,soutien tacitede la France". Aujourd'hui, il seretrouvedevantles juges. A philippe Vasset, il a raconté un polar sahélien oir seprofrle lbmbre de Claude Guéant leNouwl Obseruateurr JUILLÊT 2ol3' N' 640

une drméett - Tchadactuel€¦ · Paris. La France dispose en effet d'une base aérienne àN'Djamena, où sontpositionnés 1400 militaires. Si elle n'est pas officiellement engagée

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Page 1: une drméett - Tchadactuel€¦ · Paris. La France dispose en effet d'une base aérienne àN'Djamena, où sontpositionnés 1400 militaires. Si elle n'est pas officiellement engagée

EXCLUSIF : LES CONFESSTONS D'UN MILTTAIRE PRIVÉ

"Commenti'di eréeune drméett

"Top Guns" à louer pour Etats assiégés. Habib Boukharouba, ex-piloted"

"h"rr" français, à fourni clés en main une force aérienne au Tehad pour I'aider à mater

ses rebelles. Avions, hélicoptères, bombes et pilotes... II a tout livré avec, dit-il,Ie,,soutien tacite de la France". Aujourd'hui, il se retrouve devant les juges.A philippe Vasset, il a raconté un polar sahélien oir se profrle lbmbre de Claude Guéant

leNouwl Obseruateur r JUILLÊT 2o l3 ' N ' 640

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es couloirs du palais de justice de Parisrésonneront ce ieudi de l'écho des bom-bardements et des rezzous, ces raidsmenés à tombeau ouvert à travers leSahel par les combattants tchadiens. La11" chambre du tribunal de srande ins-

tance de Paris iuge Habib Boukharouba, fondateuret PDG de la société de < services militaires > GriffonAerospace. Ce Français né à Oran est un chefd'en-treprise d'un genre un peu particulier : < entrepre-neur en qrmées ), Longtemps, il a développé sesactivités avec le consentement de la France.Auiourd'hui, il est accusé de s'être livré < enbandeorganisée, au < commerce d'armes de guerre sansyêtre autorisé par l'Etat >.Il risque jusqu'à dix ans deprison et 50O0OO euros d'amende. Son histoire,jamais racontée, est emblématique des interven-tions parallèles menées par la France en Afrique.On y retrouve les réseaux de Claude Guéant, tout-puissant secrétaire général de I'Elysée sous Sarkozy,mais aussi un noble bourguignon reconverti dansle commerce de munitions et des pilotes d'élite par-tis chercher l'aventure dans le privé.

Comme dans les f,lms, " tout commence par uncoup de téléphone >. Dans son pied-à-terre parisiendécoré de maquettes et de photos d'avions, HabibBoukharouba, cinquantenaire jovial et ex-pilote de1a33" escadre de I'armée de l'air, raconte son histoire.Elle débute au printemps 2005. Jacques Chirac estalors à I'Elysée, Dominique de Villepin à Matignon.Habib Boukharouba, revenu dans le civil depuisquelques années déjà, s'active en Algérie oir il venddes avions affectés à la protection des frontières. Uniour, il reçoit un coup de f,l d'un certain AbakarManany, l'émissaire personnel en France du prési-dent du Tchad Idriss Déby. Lhomme se recom-mande d'un fonctionnaire de la Délégation généralede lArmement, Aymeric Rozet, et expose son pro-blème : le régime tchadien est en butte aux assautsd'une guérilla. Soutenus par le Soudan, ces rebellessont dirigés par deux anciens conseillers du prési-dent tchadien, les jumeaux Tom et Timan Erdimi,qui connaissent tous les secrets du régime. Pour lesécraser, poursuit Manany au téléphone, il faudraitdes avions ; mais le Tchad n'a que de vieux appareilsPilatus PC-7liwés parlaFrance dans les années 1980.Et ils rouillent sur place. Habib Boukharouba pour-rait-il venir remettre ces appareils en état et formerdes pilotes tchadiens ? Le Français accepte. Durantl'été, il envoie ses équipes de mécanos et d'instruc-teurs à N'Djamena. Début 2006, les Pilatus < reta-pés > par Griffon,lasociété de Boukharouba, mènentleurs premiers raids sur les positions rebelles.A l'époque, tous les initiés savent que ces assautsbénéflcient aussi de l'aide discrète mais décisive deParis. La France dispose en effet d'une base aérienneàN'Djamena, où sontpositionnés 1400 militaires. Sielle n'est pas officiellement engagée dans le conflit,ses Mirage Fl sur,zolent les troupes rebelles des frèresErdimi et renseignent le Tchad sur les sites à bombar-der. < Cétait un secret de polichinelle.'tous /es *l*

.Lê,ryôureJ ôôservofêBrr JU|LLET2ot3 - No 2s4o

Habib Boukhaniûba,âncien militaire françaisreconvertidans le privéirâ-t-il en prisan?Sa société, GriffonAerospace. achèteet ( militarise D avions,drônesou hélicoptères

pouf le compte d'Etôts .tfricains et moyen-orientaux. Aujourdrhui,laFrâncel'accuse .de commerce d'armesdegueresans . , :,âûtorisâtion. Lui dit âvoirété < instrumentatisé:tpuis n/âclrér par Paris,apÈs avoir bien serviles intérêts de lâ FranceénAfrique; '

Manany I'Africainde GuéantLorsque Claude Guéant va réconcilier la Franceavec le Rwanda, le 29 novembre 2OO9, seuls lesinitiés remarquent un élégant Africain qui voyageavec la délégation française, Figure discrète maisinfluente de ce demi-monde que I'on n,appelledéjà plus la Françafrique, Abakar Manany - quin'a pas répondu aux sollicitations du << NouvelObservâteur n - est celui qui a noué Ies premierscontâcts entre l'Elysée et le Rwânda, Au momentoù la photo ci-dessous est prise, Manany travailledéjà depuis deux ans pour Guéant, qui l,a faitnaturaliser français peu après sa nomination ausecrétariat général de l,Elysée, en 2OO7. Avântcela, le Tchadien a longtemps servi un autremaître, le président ldriss Déby, dont il a étéle secrétaire particulier, puis le représentantpersonnel à Paris. lnterlocuteur régulierde lâ DGSE - âu point, murmurent les mauvaiseslangues, qu'il était difficile de savoir s'il étaitl'âgent du Tchad à Paris ou celui de la Franceà N'Djamenâ -, Manâny s'est finalement brouilléavec Déby lorsquele régime de ce derniera vacillé en 2OO8.Reconverti en émissairede I'Elysée, Manânya été, avec RobertBourgi, AlexandreDjouhri et le LibanaisMichel Samama, un deshommes de l'ombre surlesquels s'est appuyéClaude Guéânt pourmener sà diplomatieparallèle en Afriqueet au Moyen-Orient.Dans la galaxie Guéant,Manany était le plusdiscret, mais son rôlen'en était pas moinsimportant : c'estégâlement lui que l'Elysée envoyâit en Libye pourparlementer avec l'éminence grise du colonelKadhafi, Bachir Saleh. Propriétaire dê la petitecompagnie d'aviation privée AM Jet, Manânyvoyageait, pour plus de discrétion, dans son propreavion. A la fin des années 2OOO, il s,est rapprochédu {i Foccart de Levallois n, Patrick Balkany, qui,trop à l'étroit dans les Hauts-de-Seine, tentait âvecplus ou moins de succès de jouer les missi dominiciafricains. La volonté affichée du nouveau pouvoirsocialiste de rompre avec les usages de ladiplomatie parallèle a laissé Abakar Mananysur le sable, Ces derniers mois, on le croisaità Brazzaville, où le président Sâssou Nguessolui a demandé de faire le lien avec les monarchiesdu Golfe.Ph.U

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12... objecfifs afiaqués par les qvions tchadiensevaient été préaLablement identifiés par le 2 bureaudes élémentsfrançais auTchad, surlabase des infor-mations collectées par nos Mirage Fl>, confle un offi-cier français alors en poste à N'Djamena. En outre,Habib Boukharouba avait obtenu I'accord < tqcite etnon écrit des sewices de renseignementfrançals>>. C'estdumoins ce qu expliqueraplus tard,lors del'enquêtejudiciaire, son principal associé, Denis Allard, autrepersonnage incontournable de ce polar sahélien.Pilote d'hélicoptère de l?rmée de terre, il a reiointBoukharouba chez Griffon en2OO3, oir il occupe unposte clé : c'est lui qui fait l'interface entre la sociétéet les services français. La DGSE est alors très présenteauTchad et assure la sécurite du palais présidentiel.

Malgré toute cette logistique, sur le front de l'Est,les rebelles résistent. Le Soudan leur fournit desdizaines de pick-up Toyota sur lesquels ils montentdes tourelles de mitrailleuses : face à ces colonnesde véhicules ultra-mobiles, lès avions Pilatus, mêmeaméliorés par Boukharouba, ne font pas le poids. Lerégime a bien quatre hélicoptères, de vieux Mi-171russes, mais ce sont des appareils de transport, inca-pables de stopper l'avancée des insurgés, qui enchaî-nent les victoires. Au sommet de l'Etat tchadien,c'est la panique : au printemps 2006, le présidentDéby convoque Boukharouba et lui demande detrouver de toute urgence I'armement susceptible derenverser la situation..-. a société Griffon étant enregistrée àLt colo*bes, l'entrepreneur français ne peut-\ ooérer sans l'assentiment de Paris. En octobreV zôoo,il sollicite donc auprès du ministère dela Défense un e < autorisation d'intermédiation et decommerce > dematériel de guerre. Puis, certain dbb-tenir une réponse positive - nbpère-t-il pas, à N'Dia-mena, en bonne intelligence avec le détachementfrançais? -, il s'occupe de doterleTchadd'une arméede I'air digne de ce nom. Rien de moins. Le voilàcréant, presque de toutes pièces' une force d'inter-vention aérienne. Du iamais-vu. Aux Etats-Unis, ildégotte une version civile de l'avion Pilatus PC-7. EnSuisse, un autre appareil plus avancé, le Pilatus PC-9.Acheminés au Tchad, ces deux chasseurs sont < mili-tarisés > par les mécaniciens de Griffon surletarmacde l'aéroport de N'Diamena. Boukharouba faitensuite transformer les hélicoptères tchadiens enmachines de guerre en les dotant de systèmes devision nocturne israéliens et de lance-grenades fran-çais. Enfln, il achète des lots de bombes air-solMK81etMK82 enAlgérie et auPakistan. Son intermédiairedans cette dernière opération est un aristocrate néen Bourgogne, Henri de Waubert de Genlis, ancienpilote d'essai de Mirage2O0O reconverti dans le cour-tage en armement, dont il est devenu une flgureincontournable, même s'il n'aime rientant que culti-ver le secret...

Mais Boukharoubane se limite pas àlafourniture,clés en main, d'une flotte d'avions et d'hélicoptèresde combat. Il devient une sorte de chef d'état-maior bis. Les o conseillers > de Griffon' en maiorité

algériens, forment et encadrent les militaires tcha-diens. Mieux, ils participent à toutes les missions debombardement. Lors desraids nocturnes, ce sonteuxqui manipulent les complexes instruments de viséeetde navigation infrarouges. Officiellement' les com-mandes des appareils restent entre des mains tcha-diennes. Mais la photo que nous publions aujourd'hui(voir ct-dessous) montre l'envers du décor : on y voitun pilote à la peau très claire... Paris n ignore rien dece qui se passe. Et pour cause. Ce sont les camions-citernes du service des essences des armées qui ravi-taillent les appareils de Griffon sur le tarmac de N'Dja-mena. Et, quand il le faut, les mécanos français don-nent un coup de main pour la maintenance desavions et des hélicoPtères.Jusquâu débutde I'année 2OO8,la t< petite n arméefaçonnée par Boukharouba multiplie les raids : Abé-ché, Am Timan, AmZoir, Biltine, Birak, Goz-BeTda...A chaque fois, le scénario est le même : renseignée parles Mirage Fl des forces ftançaises régulières, l'aviation- en apparence 100o/o tchadienne mais encadrée, équi-pée et parfois pilotée par les consultants de Griffon -fond en pleine nuit, tous feux éteints, sur les campe-

ments des opposants au régime et déverse sonchargement de bombes. Cela dure ainsi pendant prèsd un an. Jusqu au 3O janvier 2O08, quand, d'un coup,300 pick-up rebelles traversent la frontière soudanaiseet foncent à tombeau ouvert vers N'Diamena. Le2 féwier, au terme de deux iours d'une avancée fulgu-rânte, ces troupes atteignent les faubourgs de la capi-tale tchadienne. Retranché dans son palais, IdrissDéby est en sursis. Son régime ne tient plus quà un fi l,et Paris ne fait pas un geste pour le sauver. Mais ce sontencore les hélicoptères pilotés par Griffon qui enquelques heures vont renverser la situation et per-mettre àl'armée gouvemementaledereprendre le des-sus. Un résident de N'Diamena se souvient < des tirsen enfil.ade dans lhv enue Charles- de- GauIIe et I av enuedeBrazzaville) qui ont stoppé net les assaillants. Larébellion fait retraite en désordre: elle ne se relèverajamais de cette défaite. Un mois plus tard, leurscontrats remplis et leurs salaires reçus, les équipes de

Le Nouvel Obsemateer r JU ILLET 2ol3 - N' 2s4o

Griffon plientbagage et quittentle Tchad.

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Chef dttat-maioparticulier de JacquesChirac puis de NicolasSarkozy, I'amiral EdouardGuillaud a supewisé le- discret - soutien militâirefrançais au Égime d'ldriss

DébJ au Tchad, maiségalement les grandscontlats de vente d'armesfrançâis. A ce titre,c'est lui qui â reçu HabibBoukharouba quand,en plus de son interventionau Tchad, ce derniela proposé ses servicespourvendrele Rafaleen AlgÉrie.

ooo Le retour en France, au printemps 2008' estbrutal. Habib Boukharouba reçoit d'abord un courierdu ministère de la Défense l'informant que l'autori-sation de commerce de matériel de guerre sollicitéedeux ans plus tôt lui a flnalement été refusée : tout letravail effectué au Tchad est donc potentiellementillégal !Dans la foulée, le Crédit du Nord, sabanquedepiuis lacréationde sasociété en2o03,lui donne dix

lours pour clore ses comptes : visiblement sa petiteentreprise est devenue radioactive' Tracfln, ia celluleanti-blanchiment du ministère des Finances' entre àsontour dans ladanse:les comptes de Griffonettousles virements effectués à la faveur du conflit tchadiensont examinés. Bientôt' la brigade flnancière est sai-sie. Les domitiles de Habib Boukharouba' de sonassocié Denis Allard ainsi que la belle demeure bor-delaise d'Henri de Waubert sont perquisitionnés' etles trois hommes interrogés' Aymeric Rozet' respon-sable Afrique à la Direction générale de lArmementau moment des faits, est également auditionne parles policiers : c'est lui qui, en 2005, avait qis enconiact Boukharouba et les responsables tchadiens'Mais, trois ans plus tard, il semble avoir tout oublié :à i'entendre, Habib BoukharoÛban' est < qu'un inter-médiaire >,ilttavulle " contreles intérêtslrançais > etla DGA a touiours eu pour politique de < Iimiter aumaximum ses contacts qvec lui ) '^^. ui ment? Qui manipule qui ? Habib Boukha-I I roubaasapetiteidée'Sixmoisavantlerevi-L / rement des autorites françaises, il a eu ren-Ko.r-rrous à l'Elysée. ou siège désormais

Nicotas Sarkozy. Le PDG de Griffon se souvient par-faitement de la date : c'étutle22novembte2OOT' Cejour{à, il est reçu' à sa demande, par le chef d'état-maior particulier de la présidence, l'amiral EdouardCuillaùd. Boukharouba, plein de bonne volonté (il aété adhérent du Premier Cercle, le club des donateursfortunés de 1'UMP), veut faire plaisir au nouveau pou-voir. Il Vient avec..' une proposition de relance desventes du Rafale, I'avion de combat vedette de Das-sault. Ce modèle, développé à grands frais par Paris'n a, à ce iour été acheté que par I'armée française' etil atoutes les peines du monde àtrouver des clientsétrangers. Même le Maroc - humiliation suprême ! -

lui a ùéfere tes F-16 américains. Mais Boukharouba

a Ia solution. En Algérie, où il est très introduit, leRafale, il en est sûr, a encore des chances : il sait queles généraux algériens ont testé l'avion avec succèsun an plus tôt et qu ils vont bientôt cesser d'acheterdes Mig russes, pas assez récents àleur goût' Dassault'explique Boukharouba à I'amiral Guillaud' a donc unboulevard devant lui à Alger, si Ia France accepte oetraiter d'Etat à Etat, sans passer par des reseauxd'intermédiation classiques.

Interrogé par labrigade flnancière le 2 mars 2009'l'amiral Guillaud conflrme le rendez-vous de 2OO7'IIa bien rencontré le patron de Griffon. Mais, commeAymeric Rozet de la DGA, il s'empresse de préciseraux enquêteurs que les liens du conseiller militaireavec dei entreprises américaines l'ont incité à laméfiance. Boukharouba ne sera plus iamais consultésur la vente du Rafale en Algérie, qui d'ailleursn'aboutiraPas.Lâché par tous ceux qui, du moins le croyait-il,l'avaient couvert ou soutenur Boukharouba seretrouve seul face auxpoliciers. L homme d'affaires abeau expliquer qu il n est intervenu au Tchad quà lademande du conseiller du président Déby, AbakarManany, ce dernier n'est jamais interrogé' Il faut direqu'entre-temps Manany est passé avec armes etbagages de la chiraquie à la sarkozie' Naturalisé fran-çaii par Claude Guéant dès 2002 il fait désormais par-iie du cénacle des conseillers de lbmbre qui mettenten musique la diplomatie parallèle de I'Elysée' C'estlui que lbn envoie lorsqu ii s'agit de négocierla libé-ratiôn des infirmières br'rlgares retenues en Libye, oulorsqu ll faut æuvrer à la réconciliation entre Paris etKgali (voir encadré, p. L1). Lesenquêteurs de la rue duChâteau-des-Rentiers n iront jamais déranger celuique Guéant a adoubé.

Econduit par les banques et visé par une procédure

iudiciaire, Habib Boukharouba est désormais un pes-iifété duttt les milieux de I'armement français : plusaucune entreprise ne veuttraiter avec lui' Lorsqu'ellesosentle faire, commeThales, c'estparlebiais de leursflliales étrangères (en 2012, Boukharouba a ainsi aidéThales Underwater, flliale britannique du groupe dedéfense français, àvendre des sonars enAlgérie)' Lex-militaire flnit par fermer toutes ses entreprises dansI'Hexagone et s'expatrier aux Emirats arabes unis' OÎril rebondit très vite, reconstituant une flotte privéed'avions de chasse et s'employantàformer, surAlphaJet, les pilotes de plusieurs pays africains' Il s'occupeégalemènt d'adapter les appareils américains etbri-tanniques achetés par les armées du golfe Persique'Le caràet de commandes est plein' les clients presti-gieux, et le marché des armes ne connaît pas la crise'La France qui, dit Boukharouba,l'a < instrumenta-lisd, n'est plus qu un lointain souvenir' Jusqu à ce quela justice Ie rattraPe...PHILIPPEVASSET

Sur France lnfo retrouvezLes ercuÊres ou a NOWEL OBSERVAIEURr l*.Le ieudi dans le th'loh présenté par Jean Levmarle l|nfoEtsurirancernio.ir f

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